Poly Lignes 32
Poly Lignes 32
Poly Lignes 32
Thierry Ditchi
Octobre 2023
orbonne Université Lignes de transmission
I. Introduction ----------------------------------------------------------------------- 7
1. En quoi le fait que la tension sur la ligne ne soit pas la même partout change-t-il le
problème ?----------------------------------------------------------------------------------------- 7
B. Interprétation ------------------------------------------------------------------------------------ 23
3
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5. Tableau S, RL --------------------------------------------------------------------------- 28
B. Interprétation ------------------------------------------------------------------------------------ 29
1. Introduction ------------------------------------------------------------------------------ 33
C. Remarques :---------------------------------------------------------------------------------------- 46
3. Unités de puissance----------------------------------------------------------------------- 47
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1. Introduction ------------------------------------------------------------------------------ 49
1. Introduction ------------------------------------------------------------------------------ 61
2. Définition --------------------------------------------------------------------------------- 62
6. Application -------------------------------------------------------------------------------- 68
A. Effet d'un changement de plan de référence ------------------------------------------------- 68
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D. Réseau en Pi -------------------------------------------------------------------------------------- 74
E. Réseau en T --------------------------------------------------------------------------------------- 74
1. Introduction ------------------------------------------------------------------------------ 75
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orbonne Université
I. INTRODUCTION
Les lignes de transmission permettent le transfert des informations. Les distances à parcourir, la bande
passante des signaux et la technologie utilisée dépendent du type d'information. Ainsi, Les lignes
utilisées pour les liaisons téléphoniques transatlantiques sont des fibres optiques de plusieurs milliers de
kilomètres de longueur propageant des ondes électromagnétiques à des fréquences optiques (>10 15 Hz),
alors que celles reliant les composants électroniques dans un circuit intégré sont des pistes de quelques
microns de long propageant des ondes électriques et électromagnétiques à des fréquences allant de
quelques Hz à quelques GHz. Elles ont toutes pour but de guider l'information sans perturbation, c'est à
Dans le domaine des télécommunications le problème est évident. Les distances à parcourir sont telles
que quelle que soit la fréquence des signaux il faut tenir compte des phénomènes de propagation qui
performances est très directement liée à la vitesse des circuits. Les ordinateurs personnels fonctionnent
aujourd'hui à des fréquences d'horloge supérieure à 3 GHz ! Les signaux logiques sont donc maintenant
La difficulté est l'acheminement des signaux, entre différents points du circuit, entre circuits, entre
La transmission des informations peut se faire par voie hertzienne (propagation libre) ou par guidage. En
ce qui concerne les "guides", il en existe plusieurs types. Les lignes "bifilaires" composée de 2 (ou plus)
conducteurs capables de transmettre la tension en même temps que l'onde électromagnétique sont les
guides d'ondes les plus fréquemment utilisés. Mais il arrive qu'on doive utiliser des guides ne pouvant
propager que la seule onde électromagnétique comme les guides d'onde métalliques ou les fibres optiques.
Dans la suite de ce cours, nous présenterons les différents types de lignes ainsi que leur domaine
d'utilisation. Puis dans la suite, nous ne traiterons que les phénomènes de propagation sur les lignes
Admettons que l'on connecte un switch Ethernet à un ordinateur par l'intermédiaire d'un câble de 10m
Le premier raisonnement consiste à remplacer globalement la paire torsadée par des éléments localisés.
En négligeant les pertes, la ligne est dans ce cas essentiellement équivalente à une capacité parallèle et
une inductance série (de l'ordre de C=50 pF/m et L=500 nH/m) comme on peut le voir sur la figure ci-
dessous. Le calcul de la tension mesurée au niveau du récepteur donne 100mV pour une tension de 1V au
niveau du générateur ! Cela prouverait qu'il est impossible de relier deux ordinateurs en réseau puisque
le signal serait déjà divisé par 10 en 10 m alors que les connexions peuvent atteindre quelques centaines
Simulation LT Spice
Ce raisonnement est bien heureusement faux. On ne peut en effet pas remplacer la ligne globalement
par une cellule LC puisque la tension n'est pas uniforme tout au long de cette ligne.
En fait, le bon raisonnement consiste à diviser la ligne en éléments suffisamment petits pour que l'on
puisse considérer que la tension y est uniforme, puis de remplacer chaque tronçon de ligne par une cellule
composée d'éléments localisés (bobines et condensateurs) et qui seraient chacune à une tension
En régime sinusoïdal par exemple, la tension ve(t) sur le générateur s'écrit : 𝑣𝑒 (𝑡) = 𝑣0 sin(𝜔𝑡)
L'onde de tension v(x,t) qui s'éloigne du générateur à la vitesse 𝑣𝜑 en direction de la charge s'écrit :
8
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On voit que la tension en une abscisse x quelconque est la même qu'à la sortie du générateur 𝑥/𝑣𝜑 plus
tôt.
𝜔
La tension v(x,t) peut encore s'écrire : 𝑣(𝑥, 𝑡) = 𝑣0 sin [𝜔𝑡 − 𝑥]
𝑣𝜑
𝜔
et en posant 𝛽 = la constante de propagation, on a : 𝑣(𝑥, 𝑡) = 𝑣0 sin[𝜔𝑡 − 𝛽𝑥]
𝑣𝜑
𝑣 est une fonction de l'espace et du temps. On peut la représenter en fonction de l'un ou de l'autre des
v(x0,t) v(x,t0)
t x
La tension à une abscisse particulière x0 est une alors que la tension le long de la ligne à un instant
En conclusion il faut noter que la tension à un instant donné n'est pas la même en tout point de la ligne.
On doit tenir compte de ce phénomène dès que la tension est "suffisamment" non uniforme le long d'une
i) Réseau EDF
Dans ce cas la longueur d'onde est toujours beaucoup plus grande que la longueur des lignes utilisées dans
le réseau électrique et on peut considérer que la tension est toujours uniforme. Il est donc inutile
ii) Télécommunication
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
La longueur des lignes pour un câblage en paires torsadées disposées en étoile peut varier de quelques
mètres à 1000 mètres. Elle n'est donc en général pas négligeable devant la longueur d'onde. Il faut donc
dans ce cas, les pistes sont toujours beaucoup plus petites que la longueur d'onde. Il est donc inutile de
Hautes fréquences : f=10GHz => 3 cm taille des pistes sur un circuit imprimé = 1 cm
dans ce cas, la longueur des pistes est du même ordre de grandeur que la longueur d'onde. Il est donc
Mais dans le cas d'un circuit intégré, la taille des pistes est plutôt de l'ordre de 1 à 100µm, ce qui peut
10
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
1. Exemples de ligne
A. Lignes bifilaires
a. Paires droite :
b. Paires torsadées :
d. Câble coaxial :
fréquence, mais aussi dans le domaine des hyperfréquences jusqu'à plusieurs dizaines de GigaHertz. Pour
éviter une atténuation trop importante en hyperfréquence (par exemple à 40 GHz) on utilise des
Si la fréquence devient très grande ou si l'application nécessite le transport de très fortes puissances
comme pour les radars, on ne peut plus utiliser de ligne bifilaire à cause des pertes trop importantes
dans le diélectrique, dont l'usage est obligatoire car il maintient les conducteurs. On utilise alors des
e. Circuits planaires
Dans le domaine des hautes fréquences au-delà de quelques 100 MHz, on utilise des lignes spéciales sur
les circuits pour reliés les "puces" ou les composants entre eux. Elles sont bons marchés car elles utilisent
la technologie des circuits imprimés Les différentes géométries existantes sont présentées dans la suite.
Les caractéristiques électriques des lignes dépendent des dimensions des métallisations et des
substrat isolant
plan de masse Lignes
masse
plans de masse
B. Guides d'ondes
Les guides d'ondes métalliques sont des tuyaux creux en général de section rectangulaire ou circulaire.
Ceux-ci ne contiennent le plus souvent que l'air ambiant qui est un diélectrique qui dissipe très peu les
12
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
ondes électromagnétiques. Cela explique l'intérêt qu'on leur porte dans les applications très hautes
Il n'y a qu'un seul conducteur, et il ne peut donc pas y avoir de tension (ddp entre 2 conducteurs) qui se
propage. Ils ne propagent que les ondes électromagnétiques. Ils ont un défaut majeur qui explique qu'on
ne les utilise que quand c'est indispensable. La propagation des ondes électromagnétique ne peut s'y faire
sans dispersion, c'est à dire sans distorsion des signaux. Cela est dû au mode de propagation qui
contrairement aux lignes bifilaires ne peut être un mode TEM (mode de propagation des ondes dans les
milieux libres). On peut les utiliser dans tous les domaines de fréquence radioélectriques mais ils sont
rarement utilisés à des fréquences inférieures à quelques centaines de MHz car leurs dimensions
Les guides d'ondes diélectriques sont les fibres optiques. Elles non plus ne peuvent pas propager de
tension ou de courant. Elles ne propagent que des ondes électromagnétiques à des fréquences optiques
(f > 1015 Hz) qui correspondent aux infrarouges ou à la lumière visible. Leur premier avantage réside dans
le fait que la lumière s'y propage quasiment sans perte, ce qui autorise des liaisons sans amplification sur
des dizaines de kilomètres. Leur second avantage est leur très grande bande passante de plusieurs GHz.
Il est par exemple possible de transmettre des milliers de communications téléphoniques simultanées
sur une seule fibre. Les liaisons transatlantiques utilisent ces fibres depuis plusieurs décades.
Nous allons dans ce paragraphe, étudié comment la tension peut se propager dans une ligne bifilaire.
L'étude des modes de propagation dans les guides d'ondes métalliques et les fibres optiques ne sera pas
faite ici.
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
Nous avons vu dans le premier chapitre que, quand la longueur d'onde n'est pas grande devant la longueur
des lignes, la tension et le courant varient le long de la ligne. On ne peut donc pas modéliser une ligne de
transmission par une cellule unique (LC+ pertes) reliant le générateur à la charge. On va donc remplacer
chaque élément de longueur dx par une telle cellule. Cette longueur dx doit être petite devant la longueur
ligne.
𝜕𝐼(𝑥,𝑡)
On a 𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝐿𝑑𝑥 + 𝑅𝑑𝑥𝐼(𝑥, 𝑡) + 𝑉(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡)
𝜕𝑡
𝑉(𝑥+𝑑𝑥,𝑡)−𝑉(𝑥,𝑡) 𝜕𝐼(𝑥,𝑡)
d'où : − =𝐿 + 𝑅𝐼(𝑥, 𝑡)
𝑑𝑥 𝜕𝑡
𝜕𝑉 𝜕𝐼(𝑥,𝑡)
c'est à dire : − 𝜕𝑥 = 𝐿 + 𝑅𝐼(𝑥, 𝑡) (1)
𝜕𝑡
𝜕𝐼 𝜕𝑉(𝑥,𝑡)
et de même : − 𝜕𝑥 = 𝐶 + 𝐺𝑉(𝑥, 𝑡) (au 1er ordre d'approximation) (2)
𝜕𝑡
𝜕2𝑉 𝜕2 𝑉 𝜕𝑉
= 𝐿𝐶 𝜕𝑡 2 + (𝑅𝐶 + 𝐿𝐺) 𝜕t + 𝑅𝐺 𝑉 (Équation des télégraphistes)
𝜕𝑥 2
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
𝜕2 𝐼 𝜕2𝐼 𝜕𝐼
= 𝐿𝐶 𝜕𝑡 2 + (𝑅𝐶 + 𝐿𝐺) 𝜕𝑡 + 𝑅𝐺 𝐼 (Équation des télégraphistes)
𝜕𝑥 2
Il faut remarquer ces équations n’admettent pas de solution sous la forme d’onde à cause des 2 derniers
termes. En d’autres termes, les signaux se déforment en se « propageant » dans ces lignes.
Par contre, dans le cas de ligne sans perte, R=G=0, l’équation des télégraphistes devient :
𝜕2 𝑉 𝜕2 𝑉
− 𝐿𝐶 𝜕𝑡 2 = 0 (Équation de radioélectriciens)
𝜕𝑥 2
Cette équation est une équation de propagation dont la solution générale s'écrit :
𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝑉 + (𝑥 − 𝑣𝜑 𝑡, 0) + 𝑉 − (𝑥 + 𝑣𝜑 𝑡, 0)
1
où 𝑣𝜑 = est la vitesse de propagation. 𝑉 + est une onde de tension qui se propage vers les x croissants
√𝐿𝐶
constant, et donc 𝑉 + (𝑥 − 𝑣𝜑 𝑡) constant. De même 𝑉 − est une onde qui se propage vers les x décroissants
à la vitesse 𝑣𝜑 .
La forme de l'onde ne dépend que du générateur. Si le générateur produit une tension sinusoïdale,
Lorsque les pertes sont faibles, l'équation des télégraphistes admet des pseudo ondes comme solutions
B. Régime sinusoïdal
La tension aux bornes du générateur 𝑣(𝑡) = 𝑣0 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) s'écrit en utilisant les notations complexes :
De même, la tension sur la ligne s'écrit 𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝑉(𝑥)𝑒 𝑗𝜔𝑡 où V(x) est l'amplitude complexe de la tension
𝑑
Toute dérivée par rapport au temps se transforme en une multiplication par 𝑗𝜔 L'équation des
𝑑𝑡
𝑑2 𝑉
= [−𝐿𝐶𝜔2 + 𝑗𝜔(𝑅𝐶 + 𝐿𝐺) + 𝑅𝐺] 𝑉(𝑥)
𝑑𝑥 2
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
𝑑2 𝑉
𝑑𝑥 2
= 𝑍𝑌 𝑉(𝑥) où 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝐿𝜔 et 𝑌 = 𝐺 + 𝑗𝐶𝜔
et de la même manière :
𝑑2 𝐼
= 𝑍𝑌 𝐼(𝑥)
𝑑𝑥 2
On recommence exactement la même modélisation mais en utilisant les notations complexes puisque l'on
est en régime sinusoïdal. L'inductance et la résistance série sont remplacées par l'impédance linéique
Remarque :
Il faut noter que Les éléments composant Z et Y (L, C, R, G) dépendent en général de la fréquence.
Par exemple, les pertes diélectriques (~G) augmentent fortement avec la fréquence. Cela est
également vrai pour la résistance des conducteurs (~R) qui croît avec la fréquence à cause de
l'effet de peau. Par contre en général les éléments réactifs (L et C) en dépendent peu.
Zg
e Zt
x x+dx x
0 l
I(x) I(x+dx)
Zdx
Ydx
V(x) V(x+dx)
et de la même manière :
𝑑𝐼
𝐼(𝑥) = 𝑌𝑑𝑥 𝑉(𝑥) + 𝐼(𝑥 + 𝑑𝑥)ce qui donne = −𝑌 𝑉(𝑥) (4)
𝑑𝑥
𝑑𝐼
puis en dérivant (3) et en remplaçant par (4) on trouve :
𝑑𝑥
𝑑2 𝑉 𝑑2 𝐼
= 𝑍 𝑌 𝑉(𝑥) et de même = 𝑍 𝑌 𝐼(𝑥)
𝑑𝑥 2 𝑑𝑥 2
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
Ces deux équations appelées équations des lignes, sont équivalentes en régime sinusoïdal à l'équation des
télégraphistes.
On pose 𝛾 = √𝑍𝑌
𝑉(𝑥) = 𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 + 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥
𝐼(𝑥) = 𝐼1 𝑒 −𝛾𝑥 + 𝐼2 𝑒 𝛾𝑥
où 𝑉1 , 𝑉2 , 𝐼1 et 𝐼2 sont des constantes complexes qui dépendent des conditions aux limites c'est à dire
du générateur et de la charge. Les constantes 𝐼1 et 𝐼2 sont reliées aux constantes 𝑉1 et 𝑉2 car le courant
et la tension ne sont pas indépendants. Ils sont liés par les équations (3) et (4). En injectant l'expression
de 𝑉(𝑥) dans l'équation (3) par exemple on trouve des relations entre les constantes 𝑉1 , 𝑉2 , 𝐼1 et 𝐼2 .
On trouve finalement les expressions suivantes que nous utiliserons partout dans la suite de ce cours :
1 𝑍
𝑉(𝑥) = 𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 + 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥 et 𝐼(𝑥) = [𝑉1 𝑒 −𝛾𝑥 − 𝑉2 𝑒 𝛾𝑥 ] où 𝛾 = √𝑍𝑌 et 𝑍0 = √
𝑍0 𝑌
b. Interprétation physique
temps :
𝑉(𝑥, 𝑡) = 𝑉1 𝑒 −𝛼𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡−𝛽𝑥) + 𝑉2 𝑒 𝛼𝑥 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝛽𝑥) puis comme 𝑣(𝑥, 𝑡) = 𝑅𝑒𝑒𝑙(𝑉(𝑥, 𝑡)) et 𝑉1 = 𝑣1 𝑒 𝑗𝜑1 et 𝑉2 = 𝑣2 𝑒 𝑗𝜑2 :
Et de la même manière on a :
La tension 𝑣(𝑥, 𝑡) ( et le courant 𝑖(𝑥, 𝑡) ) est la superposition de deux ondes. La première est une onde qui
se propage vers les 𝑥 croissants alors que la seconde se propage vers les 𝑥 décroissants, mais toutes
deux s'atténuent au cours de leur propagation d'un facteur 𝑒 ± 𝛼 𝑥 . La première s'éloignant du générateur
sera logiquement appelée "onde incidente", alors que la seconde revenant vers le générateur sera appelée
"onde réfléchie".
constante de propagation.
𝜔
Ces ondes se propagent avec une vitesse de phase : 𝑣𝜑 =
𝛽
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
𝑍0 , quant à elle, est appelée impédance caractéristique de la ligne. Elle ne dépend que des
caractéristiques électriques de la ligne. Elle est complexe dans le cas général d'une ligne avec pertes et
Remarque :
On peut remarquer que dans le cas où seule l'onde incidente se propage, c'est à dire dans le cas où V2
𝑉(𝑥)
est nulle, le rapport tension/courant vaut = 𝑍0 . 𝑍0 est donc l'impédance vue par l'onde incidente.
𝐼(𝑥)
Si 𝑍0 est indépendante de la fréquence, le générateur, voit au moment de l'allumage une impédance égale
à l'impédance caractéristique puisque seule l'onde incidente se propage sur la ligne, l'onde n'ayant pu
𝛾 = √𝑍𝑌 = √𝑗𝐿𝜔𝑗𝐶𝜔 = 𝑗𝜔√𝐿𝐶 (on ne garde que la solution positive de la racine car l’autre signe est déjà prévu
dans le terme d’onde réfléchie)
La tension (ou le courant) reste dans ce cas la superposition de deux ondes se propageant en sens inverse
fréquence (si 𝐿 et 𝐶 n'en dépendent pas). Les ondes se propagent alors sans distorsion.
𝑍 𝐿
De plus l'impédance caractéristique devient purement réelle : 𝑍0 = √ = √
𝑌 𝐶
𝑅 𝐺 𝑗 𝑅 𝐺 √𝐿𝐶 𝑅 𝐺
et au 1er ordre 𝛾 ≈ 𝑗𝜔√𝐿𝐶√1 − 𝑗[𝐿𝜔 + 𝐶𝜔] ≈ 𝑗𝜔√𝐿𝐶[1 − 2 [𝐿𝜔 + 𝐶𝜔]] = [ + 𝐶 ] + 𝑗𝜔√𝐿𝐶
2 𝐿
√𝐿𝐶 𝑅 𝐺
d'où 𝛼≈ [ + ] et 𝛽 ≈ 𝜔√𝐿𝐶
2 𝐿 𝐶
On constate que la constante de propagation est identique à celle calculée dans le cas de la ligne sans
perte. Comme dans le cas de la ligne sans perte, la vitesse de phase ne dépend pas de la fréquence :
1
v𝜑 =
√𝐿𝐶
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orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
𝑅 𝐺
Supposons que = 𝐶 = 𝑘 une constante réelle quelconque.
𝐿
𝑅𝐺
alors = 𝑘2 cad 𝑅𝐺 = 𝑘 2 𝐿𝐶
𝐿𝐶
et 𝑅𝐶 = 𝐺𝐿 = 𝑘𝐿𝐶
on a donc 𝛾 = ±(𝑘 + 𝑗𝜔)√𝐿𝐶 ( seul le signe + à un sens physique car il correspond à une atténuation)
1
d'où 𝛼 = 𝑘√𝐿𝐶 et 𝛽 = 𝜔√𝐿𝐶 c'est à dire v𝜑 =
√𝐿𝐶
Dans ce cas particulier, malgré les pertes supposées non négligeables, 𝛼 et 𝑣𝜑 sont indépendantes de la
fréquence. La ligne est donc sans distorsion, et il n'y a donc pas de déformation du signal pendant sa
3. Changement de variable
Il peut être intéressant d'utiliser un autre référentiel que x. Lorsqu'on s'intéresse à ce qu'il se produit
lorsque les ondes se réfléchissent sur un obstacle (discontinuité sur la ligne ou charge de bout de ligne)
𝑍𝑔
𝑍𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑐
𝑉𝑟𝑒𝑓
0 𝑙 x
s ℓ 0
L'origine de cette échelle est sur la charge et s croit quand on s'éloigne de la charge.
La relation entre 𝑠 et 𝑥, 𝑥 = ℓ − 𝑠 , permet de passer des expressions de 𝑉(𝑥) et 𝐼(𝑥) à 𝑉(𝑠) et 𝐼(𝑠) très
simplement.
19
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre II
dans le repère Os on a :
1
𝑉(𝑠) = 𝑉1 𝑒 −𝛾(ℓ−𝑠) + 𝑉2 𝑒 +𝛾(ℓ−𝑠) et 𝐼(𝑠) = 𝑍 (𝑉1 𝑒 −𝛾(ℓ−𝑠) − 𝑉2 𝑒 +𝛾(ℓ−𝑠) )
0
1
cad 𝑉(𝑠) = 𝑉1 𝑒 −𝛾ℓ 𝑒 𝛾𝑠 + 𝑉2 𝑒 +𝛾ℓ 𝑒 −𝛾𝑠 et 𝐼(𝑠) = (𝑉1 𝑒 −𝛾ℓ 𝑒 𝛾𝑠 − 𝑉2 𝑒 +𝛾ℓ 𝑒 −𝛾𝑠 )
𝑍0
1
cad 𝑉(𝑠) = 𝑉1′ 𝑒 𝛾𝑠 + 𝑉2′ 𝑒 −𝛾𝑠 et 𝐼(𝑠) = (𝑉1′ 𝑒 𝛾𝑠 − 𝑉2′ 𝑒 −𝛾𝑠 )
𝑍0
Comme 𝑉1 et 𝑉2 sont 2 constantes complexes quelconques qu'on ne peut déterminer que quand les
conditions initiales sont connues (amplitude de l'onde sortante du générateur et valeur de la charge) 𝑉1′
Pour plus de facilité, que ce soit en coordonnées 𝑥 ou 𝑠, nous noterons dans la suite de ce cours 𝑉1 la
1 𝑍
𝑉(𝑠) = 𝑉1 𝑒 𝛾𝑠 + 𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠 et 𝐼(𝑠) = 𝑍 (𝑉1 𝑒 𝛾𝑠 − 𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠 ) où 𝛾 = √𝑍𝑌 et 𝑍0 = √𝑌
0
20
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre III
1. Coefficient de réflexion
A. Définition
𝑍𝑔
𝑍𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑐
𝑉𝑟𝑒𝑓
0 𝑙 x
s 𝑙 0
On rappelle l'expression des ondes de tension et de courant qui se propagent sur la ligne :
1 𝑍
𝑉(𝑠) = 𝑉1 𝑒 𝛾𝑠 + 𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠 et 𝐼(𝑠) = 𝑍 (𝑉1 𝑒 𝛾𝑠 − 𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠 ) où 𝛾 = √𝑍𝑌 et 𝑍0 = √𝑌
0
L'existence d'une onde réfléchie sur une ligne peut s'expliquer, soit par la présence sur la ligne d'un
élément perturbateur tel que la charge disposée en bout de ligne ou par une discontinuité dans les
caractéristiques de la ligne. Par exemple, une onde acoustique se propageant dans l'air se réfléchira sur
un obstacle interposé sur sa trajectoire (échos sur les flancs d'une montagne) ou encore une onde
lumineuse dans une fibre optique se réfléchira partiellement tout au long de sa propagation (rétro
diffusion) à cause des micro- imperfections du milieu de propagation composant la fibre. Dans notre cas,
nous supposerons la ligne de transmission parfaite et n'étudierons que les réflexions causées par
Afin de quantifier cette réflexion, on peut définir le coefficient de réflexion comme étant l'amplitude
𝑉𝑟𝑒𝑓𝑙é𝑐ℎ𝑖𝑒
Γ=
𝑉𝑖𝑛𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒
𝑉2 𝑒−𝛾𝑠 𝑉
Γ(𝑠) =
𝑉1 𝑒+𝛾𝑠
c’est-à-dire Γ(𝑠) = 𝑉2 𝑒 −2𝛾𝑠
1
Le coefficient de réflexion est un nombre complexe que l'on notera dans la suite : Γ(𝑠) = 𝜌(𝑠) 𝑒 𝑗𝜃(𝑠)
21
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre III
L'argument de Γ(𝑠) noté 𝜃(𝑠) est le déphasage de l'onde réfléchie par rapport à l'onde incidente, tandis
Le coefficient de réflexion sur la ligne dépend bien sur des caractéristiques de la ligne, mais surtout de
la charge placée en bout de ligne. Il est donc intéressant d'exprimer cette grandeur en fonction de sa
Remarque :
En variable x la même démonstration donne une expression plus complexe du coefficient de réflexion. 𝛤(𝑥) =
𝑉2 𝑉2 𝑉2
𝑒 +2𝛾𝑥 donc 𝛤𝑡 = 𝛤(𝑥 = ℓ) = 𝑒 −2𝛾ℓ d'où l'on tire le rapport = 𝛤𝑡 𝑒 2𝛾ℓ .
𝑉1 𝑉1 𝑉1
Cette relation est moins judicieuse puisqu'elle dépend de la longueur ℓ de la ligne. Or seule la distance s entre
la charge et le point d'observation est important. C'est la raison pour laquelle on a préfère utiliser le repère
A. Définition
En bout de ligne, on sait relier la tension et le courant par l'impédance complexe 𝑍𝑡 = 𝑉𝑡 /𝐼𝑡 où 𝑉𝑡 et 𝐼𝑡 sont
𝑉(𝑠)
𝑍(𝑠) =
𝐼(𝑠)
22
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre III
B. Interprétation
Du point de vue d'un observateur situé à gauche de l'abscisse s, si on remplace le tronçon de ligne situé
à droite d'un plan d'abscisse s terminée par la charge Zt par l'impédance Z(s), rien ne change.
L'impédance Z(s) est l'impédance équivalente de tout ce qui se trouve à droite de s. Cela est représenté
sur la figure suivante. On dit encore que Z(s) est l'impédance ramenée en s de Zt le long de la ligne.
𝑍𝑔
𝑍𝑡
𝑍𝑔
𝑍(𝑠)
A. Cas général
𝑉 𝑒 −𝛾𝑠
𝑉1 𝑒 𝛾𝑠 +𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠
1+ 𝑉2 𝑒𝛾𝑠
On a vu que : 𝓏(𝑠) =𝑉 c'est-à-dire : 𝓏(𝑠) = 𝑉 𝑒
1
−𝛾𝑠
1 𝑒 𝛾𝑠 −𝑉2 𝑒 −𝛾𝑠 1− 2 𝛾𝑠
𝑉 𝑒 1
𝑉
or Γ(𝑠) = 𝑉2 𝑒 −2𝛾𝑠
1
1+Γ(𝑠)
d'où la relation entre =Γ(𝑠) et 𝑍(𝑠) : 𝓏(𝑠) =
1−Γ(𝑠)
𝓏(𝑠)−1
ce qui donne, en inversant la relation, Γ(𝑠) = 𝓏(𝑠)+1
B. Valeurs particulières de zt
𝓏 −1 𝑉 𝑉
𝓏𝑡 = 0 d'où Γ𝑡 = 𝓏𝑡 +1 = −1 or Γ𝑡 = 𝑉2 𝑒 −2𝛾𝑠 | = 𝑉2 d'où 𝑉2 = −𝑉1
𝑡 1 𝑠=0 1
L'onde est donc totalement réfléchie par le circuit ouvert sans changer de signe à la réflexion.
23
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre III
Il n'y a donc aucune réflexion dans ce cas-là, l'onde est totalement transmise dans la charge.
ce qui donne 𝛤(𝑠) = 𝜌𝑡 𝑒 −2𝛼𝑠 𝑒 𝑗(𝜃𝑡−2𝛽𝑠) et quand la ligne est sans perte (𝛼 = 0) 𝛤(𝑠) = 𝜌𝑡 𝑒 𝑗(𝜃𝑡−2𝛽𝑠)
On constate que (s) le module de (s) est indépendant de l'abscisse sur une ligne sans perte, tandis que
Lorsqu'on se déplace sur la ligne, le module de restant constant, le lieu de est un cercle centré sur
l'argument 𝜃(𝑠) diminue. Nous utiliserons cette propriété plus tard ans le chapitre sur l'abaque de Smith.
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én érate ur
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v e rs
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e
(s)
cem
t
pla
t
Dé
(s)
e()
t
24
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IV
1. Cas général
On remarque une succession de minimums et de maximums locaux, appelés respectivement nœuds et ventres.
Ceci s'explique par la superposition des 2 ondes incidente et réfléchie. On est en présence d'une onde dite
stationnaire, parce ces nœuds et ces ventres sont immobiles. Mais analysons plus précisément dans ce qui
Dans le cas d'une ligne sans perte, la constante d'atténuation est nulle. L'amplitude de la tension devient :
|𝑉(𝑠)|2 = |𝑉1 |2 [1 + 2 𝜌𝑡 cos(𝜃𝑡 − 2𝛽𝑠) + 𝜌𝑡2 ]. |𝑉(𝑠)|2 est donc compris entre |𝑉1 |2 [1 − 𝜌𝑡 ]2 et |𝑉1 |2 [1 + 𝜌𝑡 ]2
On remarque un régime d'onde stationnaire avec une succession de minima (nœuds) et de maxima (ventres)
d'oscillation.
25
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IV
2 2
V / V1
/2
1 + t
2
Zt
1 − t
2
s 0
Ceci s'explique par un phénomène d'interférence entre l'onde incidente et l'onde réfléchie. |𝑉(𝑠)| est
périodique de période 𝝀/𝟐. On peut remarquer que la période de |𝑉(𝑠)| est identique à celle de Γ(𝑠).
donc |𝑉(𝑠)|2 = 2 |𝑉1 |2 [1 + cos(𝜋 − 2𝛽𝑠)] = 2 |𝑉1 |2 [1 − cos(2𝛽𝑠)] = 4 |𝑉1 |2 sin2 (𝛽𝑠)
s /2 /4 0
2 2
V / V1
Les conclusions sont identiques au cas 4
précédent. Les extrémums sont plus marqués,
s /2 /4 0
26
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IV
d'onde stationnaire.
s 0
Nous avons vu que selon la valeur de la charge Zt, la ligne est parcourue par une onde incidente et une
onde réfléchie ce qui se traduit par un régime d'onde stationnaire (avec la présence de maxima et de
minima d'amplitude de tension). Quand l'onde incidente n'est pas réfléchie par la charge, il n'y a pas
superposition des 2 ondes, on a alors une simple onde progressive sur la ligne et la tension ne possède
pas d'extremum. Nous allons définir un coefficient qui devra traduire cet état de fait.
|𝑉|𝑚𝑎𝑥
On définit le taux d'onde stationnaire (TOS) : 𝑆= |𝑉|𝑚𝑖𝑛
encore appelé Rapport d'Onde Stationnaire (ROS) et Voltage Standing Wave Ratio (VSWR) en anglais.
On a vu à la page 25 que |𝑉(𝑠)|2 est donc compris entre |𝑉1 |2 [1 − 𝜌𝑡 ]2 et |𝑉1 |2 [1 + 𝜌𝑡 ]2 dans le cas des
1 + t
lignes sans perte, le TOS est donc égal à S =
1 − t
•1S
• Si S est grand, l'onde est très stationnaire puisque la différence est grande entre l'amplitude max
(ventre) et l'amplitude min (nœud) de la tension.
• Au contraire, quand S est faible, les ventre et nœuds d'oscillation sont peu différents.
• S=1 correspond à une onde "pas stationnaire" du tout (|𝑉𝑚𝑎𝑥 | = |𝑉𝑚𝑖𝑛 |) cad à une onde progressive,
sans d'onde réfléchie
27
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IV
4. Return Loss
𝑅L = 20 log10 ( 𝜌) il s'exprime en dB
Il vaut - dans le cas où il n'y a pas d'onde réfléchie et 0 si l'onde incidente est totalement réfléchie.
5. Tableau S, RL
0 1 -
1 + 0 dB
28
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre V
A. Calcul
On a vu que :
1+Γ(𝑠) 𝓏 −1
𝓏(𝑠) = 1−Γ(𝑠) or Γ(𝑠) = Γ𝑡 𝑒 −2𝛾𝑠 et Γ𝑡 = 𝓏𝑡+1
𝑡
𝓏 −1 1−𝑒−2𝛾𝑠
1+Γ𝑡 𝑒 −2𝛾𝑠 1+ 𝑡 𝑒 −2𝛾𝑠 𝓏𝑡 [1+𝑒 −2𝛾𝑠 ]+1−𝑒 −2𝛾𝑠 𝓏𝑡 +
𝓏𝑡 +1 1+𝑒−2𝛾𝑠
d'où 𝓏(𝑠) = = 𝓏 −1 = = 1−𝑒−2𝛾𝑠
1−Γ𝑡 𝑒 −2𝛾𝑠 1− 𝑡 𝑒 −2𝛾𝑠 𝓏𝑡 [1−𝑒 −2𝛾𝑠 ]+1+𝑒 −2𝛾𝑠 𝓏𝑡 +1
𝓏𝑡 +1 1+𝑒−2𝛾𝑠
𝑒 𝑎 −𝑒 −𝑎 𝑒 𝑎 +𝑒 −𝑎 𝑒 𝑎 −𝑒 −𝑎 1−𝑒 −2𝑎
or 𝑠h(𝑎) = et 𝑐h(𝑎) = donc th(𝑎) = =
2 2 𝑒 𝑎 +𝑒 −𝑎 1+𝑒 −2𝑎
B. Interprétation
On peut remplacer la fraction de ligne située au-delà de s0 et la charge Zt par l'impédance Z(s0) sans
qu'un observateur situé au-delà de s0 ne s'aperçoive de quoi que ce soit, comme le montre la figure
suivante :
Zg Zg
e Zt e Z(s0)
s s0 0 s s0
On dit aussi que Z(s0) est l'impédance transformée de Zt dans le plan s=s0, ou encore que Z(s0) est
Dans le cas d'une ligne sans perte, la constante d'atténuation est nulle. La constante de propagation
𝑒 𝑗𝛽𝑠 −𝑒 −𝑗𝛽𝑠
Or 𝑗 𝑡𝑔(𝛽𝑠) = 𝑒 𝑗𝛽𝑠 +𝑒 −𝑗𝛽𝑠 = 𝑗 𝑡𝑔(𝛽𝑠) quand 𝛽𝜖ℝ
donc
𝓏 +𝑗 𝑡𝑔(𝛽𝑠) 𝑍 +𝑗 𝑍 𝑡𝑔(𝛽𝑠)
et
𝑡
𝓏(s) = 1+𝑗 𝑍(s) = 𝑍0 𝑍𝑡 +𝑗 𝑍0 𝑡𝑔(𝛽𝑠)
𝓏 𝑡 𝑡𝑔(𝛽𝑠) 0 𝑡
29
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre V
tg(x) ayant une périodicité de , la période de tg(s) et donc de Z(s) vaut donc /2.
2. Cas particuliers
Lorsque Zt=Z0 alors zt=1. Z(s) est alors toujours égal à Z0. Z (s ) = Z 0 s
C'est le seul cas où, quelle que soit la distance on voit la charge.
Une ligne court-circuitée est donc équivalente à une impédance purement imaginaire, c'est-à-dire un
condensateur aux endroits tel que tg(s) est négative ou à une inductance quand tg(s) est positive.
Remarque : On appelle stub (ou stub fermé) une ligne terminée par un court-circuit placée en parallèle avec
la ligne principale.
Une ligne terminée par un circuit ouvert est donc équivalente à une impédance purement imaginaire, c'est-
à-dire un condensateur aux endroits tel que 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑠) est positive ou à une inductance quand 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑠) est
négative.
Remarque : On appelle stub ouvert une ligne terminée par un circuit ouvert placée en parallèle avec la ligne
principale.
C'est une ligne de longueur /4. dépendant de la fréquence, est choisie à une fréquence particulière.
Quand cette ligne est chargée par zt, l'impédance ramenée par la ligne quart d'onde vaut donc :
𝜆 𝑡 𝓏 +𝑗 𝑡𝑔(𝛽𝑠) 1
𝓏 (𝑠 = 4) = lim (1+𝑗 )=𝓏
𝓏
βs→π/2 𝑡 𝑡𝑔(𝛽𝑠) 𝑡
𝜆 1
L'impédance réduite est donc inversée par une ligne quart-d'onde 𝓏 (4) = 𝓏
𝑡
𝜆 𝑍0 𝑍02
mais l'impédance réelle vaut 𝑍 (4 ) = =
𝓏𝑡 𝑍𝑡
Exemple :
30
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre V
Si on place un court-circuit en bout de ligne, celui-ci se transforme en un circuit ouvert par transformation
par la ligne quart d'onde. Car si zt = 0 alors z(/4) = . Cela permet de réaliser un "vrai" circuit ouvert.
s 𝜆/4 0 s 𝜆/4 0
Bien entendu, ce raisonnement n'est valable qu'à la fréquence pour laquelle la ligne fait 𝜆/4.
Au contraire, une ligne laissée ouverte n'est pas vraiment équivalente à une ligne chargée par un circuit
ouvert à cause des lignes de champ qui relient les 2 extrémités de la lignes que l'on modélise par un
condensateur parasite.
𝐶𝑝𝑎𝑟𝑎𝑠𝑖𝑡𝑒
31
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
1. Introduction
Si on connaît , il est donc possible de calculer z. tous deux sont complexes. Le calcul est donc complexe.
L'abaque de Smith, que nous allons présenter dans la suite de ce chapitre, va permettre d'effectuer ce
calcul graphiquement.
Il n'est pas bien entendu pas question de prétendre se passer de machine pour calculer cette transformation,
mais nous verrons que, plus qu'un outil de calcul, l'abaque de Smith est un outil indispensable, d'abord pour
présenter des résultats, mais surtout comme outil graphique de réflexion sur des problèmes complexes.
a − 1 + jb a − 1 + jb a + 1 − jb a 2 − 1 + b 2 + j 2b
La relation (1) devient : = = =
a + 1 + jb a + 1 + jb
( )
2
a + 1 − jb a + 1 + b2
a 2 − 1 + b2 2b
d'où X = et Y =
(a + 1) (a + 1)
2 2
+b 2
+ b2
a. Quel est le lieu de lorsque la partie réelle de z est constante et que b varie ?
2
a 1
X − +Y =
2
On montre que : qui est l'équation d'un cercle de rayon R=1/(a+1) et de centre
a +1 (a + 1)2
(X0 , Y0 )= ( a/(a+1) , 0 ).
On est donc en présence d'une famille de cercles dont les centres sont tous alignés sur une droite
33
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
Re(z)=0
Re(z)<1 Re(z)=
Re(z)=1
Re(z)>1
-1 0 1 X
b. Quel est le lieu de lorsque b la partie imaginaire de z est constante et que a varie ?
2
1 1
( )
2
On montre que : X − 1 + Y − = 2 qui est l'équation d'un cercle de rayon R=1/b et de centre
b b
par X=1.
Im(z)=1
Im(z)=
On a limité le tracé des cercles
Im(z)>1
L'abaque de Smith est donc le tracé des cercles Re(z)=cste et des cercles Im(z)=cste sur le plan
34
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
Y
Im(z) <1
Im(z)=1
Im(z)>1
Re(z)=0
Im(z) et Re(z)= Im (z) positives
Circuit ouvert
Im(z)=0
X
Im(z) et Re(z)=0
Court circuit Im (z) négatives
Re(z)>1
Re(z)<1
Re(z)=1
L'Abaque que nous utiliserons le plus souvent se présente comme la figure suivante. Elle comporte de
35
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
36
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
On peut placer par exemple z=0.3+j0.5. Pour mesurer =ej, il suffit de mesurer la longueur du segment
sachant le rayon du grand cercle vaut 1 (règle de 3) et de mesurer l'angle grâce à l'échelle extérieure
j 123°
(en degrés) ou d'utiliser les autres échelles en faisant une règle de 3. Ici par exemple =0.62 e
123°
Γ
𝑧 = 0.3 + 𝑗0.5
𝜌
𝜃
0.62
On peut aussi utiliser l'échelle en bas à droite (coef de ref) pour déterminer 𝜌 le module de Γ.
37
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
1−𝑦(𝑠)
encore : Γ(𝑠) = 1+𝑦(𝑠)
𝑦(𝑠)−1
Ou encore : −Γ(𝑠) =
𝑦(𝑠)+1
Il y a donc la même relation entre -Γ et y qu'entre Γ et 𝓏. L'Abaque de Smith permet donc aussi de
calculer 𝑦 connaissant . Il suffit pour cela de poser , de prendre le symétrique de par rapport au
Autrement dit on montre que 𝑦 est le symétrique de 𝑧 par rapport au centre de l'abaque.
1 1
Si on reprend l'exemple précédent, 𝓏 = 0.3 + 𝑗0.5 et Γ = 0.62 𝑒 𝑗 123° , l'admittance réduite 𝑦 = =
𝓏 0.3+𝑗0.5
dont le coefficient de réflexion vaut −Γ = −0.62 𝑒 𝑗123° = 0.62 𝑒 𝑗(123°+180°) est situé à l'opposé de 𝓏 par
Γ
𝑧 = 0.3 + 𝑗0.5
𝜌
𝜃
−Γ
𝑦 = 0.9 − 𝑗1.4
38
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
s'aidant d'un ordinateur ou d'une simple calculette, nous allons voir comment il est possible de calculer
Plutôt que de transformer l'impédance, il est plus simple de transformer le coefficient de réflexion. En
Γ(𝑠) = 𝜌𝑡 𝑒 −2𝛼𝑠 𝑒 𝑗(𝜃𝑡−2𝛽𝑠) et dans les lignes sans perte Γ(𝑠) = 𝜌𝑡 𝑒 𝑗(𝜃𝑡−2𝛽𝑠) .
On a vu auparavant comment évolue Γ𝑡 dans le plan complexe quand on se déplace sur une ligne. Le module
t est constant et un déplacement vers le générateur entraîne une rotation dans le sens horaire sur un
cercle de rayon t. On a vu de plus que la période de vaut /2. Quand on se déplace de /2 sur la ligne
t-2s varie de 2. Le point correspondant sur l'abaque fait donc un tour.
Il existe 3 échelles autour de l'abaque ; une échelle en degrés permettant de repérer (s) l'argument de
(s), et 2 autres échelles graduées de 0 à 0.5 tournant l'une dans le sens horaire et l'autre dans le sens
trigonométrique. Nous appellerons ces graduations des graduations d'abaque. Un déplacement de /2 sur
la ligne correspond à une rotation de 2 sur l'abaque et donc à une variation de 0.5 graduation d'abaque.
Ces graduations d'abaques correspondent donc des déplacements normalisés par la longueur d'onde. Le
0.5 2 0.5
s (4/) s s/
Une charge Zt = (50-j35) est placée à l'extrémité d'une ligne d'impédance caractéristique Z 0=50 .
Calculons la valeur de l'impédance à 2cm de la charge. La longueur d'onde sur la ligne à la fréquence de
Zt
D'abord, pour utiliser l'abaque il faut passer en impédance réduite. zt = = 1 − j 0.7
Z0
39
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
On trace un cercle (de centre =centre de l'abaque) passant par z t. Ce cercle représente le lieu des
Il faut ensuite effectuer le déplacement sur l'abaque correspondant au déplacement de 2 cm sur la ligne.
On doit tourner de 0.167 dans le sens horaire puisque l'on se rapproche du générateur. On arrive en
0.515 c'est-à-dire en 0.015 puisque les graduations d'abaques sont de modulo 0.5. On place donc le point
0.015
𝑧(2𝑐𝑚) = 0.5 + 𝑗0.07
𝑧𝑡 = 1 − 𝑗0.7
0.167
0.348
On lit finalement la valeur de 𝑧(2𝑐𝑚) = 0.5 + 𝑗0.07 et donc 𝑍(2𝑐𝑚) = (25 + 𝑗 3)Ω.
Remarques :
- Il faut faire attention au sens de rotation : rotation horaire si déplacement vers le générateur,
40
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VI
- Si Zt=Z0 cad zt=1, le point correspondant est au centre de l'abaque et tout déplacement sur la
41
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VII
Ze
Zt
Le calcul de la puissance instantanée vers la charge donne : 𝑃(𝑡) = 𝑣(𝑡) 𝑖(𝑡) = 𝑉0 𝐼0 cos(𝜔𝑡) cos(𝜔𝑡 + 𝜑)
𝑉0 𝐼0
Et donc : 𝑃(𝑡) = [cos(2𝜔𝑡 + 𝜑) + cos(𝜑)]
2
𝑃(𝑡)
𝑃𝑚𝑜𝑦
0
𝑉0 𝐼0
P(t) est la somme de 2 termes. Le premier terme 𝑃(𝑡) = cos(2𝜔𝑡 + 𝜑) correspond à une composante
2
𝑉0 𝐼0
alternative qui varie sinusoïdalement avec une amplitude et de valeur moyenne nulle. Elle est donc
2
est toujours positif lorsque la charge 𝑍 est passive. Ce terme traduit un échange d'énergie
Ce calcul de la puissance dissipée nous oblige à passer en notation réelle alors que dans la plupart des
j t j (t + )
Soit V = V0 e et I = I 0 e les tensions et courants en notation complexe.
43
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VII
puissance moyenne.
1
Mais le terme ℜ𝑒 ( 𝑉 𝐼 ∗ ) correspond à la puissance consommée dans la charge
2
1 1 1
En effet : ℜ𝑒 (2 𝑉 𝐼 ∗ ) = ℜ𝑒 (2 𝑉0 𝐼0 𝑒 𝑗𝜑 ) = 𝑉 𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜑) qui est bien la puissance moyenne cad
2 0 0
dissipée définitivement dans la charge telle qu'on l'a calculée plus haut.
1 *
Remarque : On définit une grandeur équivalente en électromagnétisme qui est le vecteur de Poynting complexe = E ^H
2 ~ ~
dont le flux à travers une surface permet de calculer la puissance moyenne traversant cette surface sans devoir repasser en
notation réelle.
A. Lignes quelconques
Z0
Z0
e Zt
x
0 x
Quelle est la puissance dissipée (c’est à dire transmise définitivement) dans le tronçon de ligne situé à
On utilise la formule démontrée dans le paragraphe précédent : Puissance transmise à la charge 𝑍(𝑥)
1
vaut ℜ𝑒 ( 𝑉(𝑥) 𝐼 ∗ (𝑥))
2
Or on a : V (x ) = V1 e
− x
+ V2 e x et I (x ) = 1 V1e − x −V2e x
Z0
Il ne faut pas oublier dans le calcul qui va suivre que V 1 et V2 sont 2 constantes complexes.
1 − x Ve − x
Donc
2
1 1 *
V1 *e − x V
1 − * (x ) = 1 e e −( + )x 1 + (x ) 1 − * (x )
*
P (x ) = e V (x ) I (x ) = e V1e 1 + (x )
* − x
2 2 Z0 2Z 0
or si on peut considérer que la ligne est à pertes faibles (cas le plus fréquent), alors Z 0 est réel donc :
44
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VII
2
V1
e e −( + 1 + (x ) 1 − * (x )
*
P (x ) = )x
2Z 0
2
V1
Or =+j donc + * = 2 donc : P (x ) = e −2 x e 1 + (x ) − * (x ) − *
2Z0
2
V1
e −2 x 1 − (x )
2
Qui donne : P (x ) =
2Z0
2
V1
* Que représente le facteur e −2 x ?
2Z0
Pour le savoir considérons une ligne sur laquelle seule l'onde incidente se propage car le coefficient
de réflexion t sur la charge est nul. Il n'y a donc pas d'onde réfléchie et donc (x) est lui aussi
2
V1
Le facteur e −2 x représente donc la puissance moyenne consommée à droite de x qui n'a pu
2Z0
être que transportée par l'onde incidente. Ce facteur est donc la puissance moyenne transportée
par l'onde incidente. On remarque que la tension et le courant s'atténuant en e -x et la puissance
Revenons dans le cas général d'une ligne sur laquelle circulent une onde incidente et une onde réfléchie.
La puissance consommée à droite de x P (x ) est donc la somme de 2 termes. Le premier terme est la
puissance transportée par l'onde incidente et le second ne peut être que la puissance transportée par
l'onde réfléchie de façon à ce que la différence des 2 donne la puissance restant à droite de x :
P (x ) = P inc (x ) − P ref (x )
2 P ref (x )
et donc que (x ) = représente le coefficient de réflexion en puissance.
P inc (x )
2
La puissance consommée à droite de x est finalement donnée par la relation : P (x ) = P inc (x ) 1 − (x )
45
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VII
C. Remarques :
* Dans le cas des lignes sans perte, la puissance transportée par l'onde incidente ne s'atténue pas en
2
V1
e-2x, elle est constante et égale à : Pinc =
2Z0
2
V1 1 − 2 = P
* Dans le cas des lignes sans perte, |(x)|=| t| ne dépend pas de x, donc P = ne
2 Z 0 t t
dépend pas de x.
* Dans le cas des lignes sans perte, la puissance dissipée à droite de x, ne peut l'être dans la ligne (ligne
* Si la ligne est chargée par une impédance égale à l'impédance caractéristique (Z t=Z0) alors (x)=0,
alors la puissance dissipée est égale à la puissance incidente. La puissance incidente est alors totalement
transmise à la charge. C'est un cas très important que nous détaillerons plus tard.
La puissance maximale pouvant être dissipée dans la ligne et la charge est donc est donc égale à la
puissance transportée par l'onde incidente et correspond en x=0 à la puissance maximale que peut
délivrer le générateur.
* Au contraire si la ligne est chargée par une impédance nulle, infinie ou purement complexe, la puissance
dissipée dans la charge est nulle puisque (x=l)=t=1, ce qui est logique puisque de telles charges ne
V (x )
V (x )
comme = e , on peut définir la constante d'atténuation comme = ln .
V (x + 1) V (x + 1)
46
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VII
V (x )
On peut également définir cette constante d'atténuation en dB/m par : dB /m = 20 log10
V (x + 1)
( ) c'est-à-dire
On a alors : dB /m = 20 log10 e dB /m ( )
= 20 Np /m log10 e = 20 Np /m 0.434
3. Unités de puissance
On utilise couramment le watt (W) comme unité de puissance. Cependant d'autres unités sont très
utilisées.
On utilise aussi (moins souvent) le dBW : PdBW = 10log10 (PW ) dans le cas des applications de fortes
puissances.
1W 30 dBm 0 dBW
47
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VIII
VIII. ADAPTATION
1. Introduction
On a vu dans le chapitre précédent que la puissance transmise à la charge est maximale lorsque le
coefficient de réflexion est nul. L'onde incidente est alors totalement transmise à la charge. C'est un
résultat important surtout si l'on réfléchit aux applications dans le domaine des hautes fréquences. Les
fréquences élevées sont en effet quasiment réservées à la transmission d'informations à longue distance
ou à très faible puissance : liaisons hertziennes (téléphonie sans fil (GSM, GPRS, UMTS, DECT,…),
transmission télévisuelle (télévision numérique hertzienne, télévision par satellite,…), réseau sans fil de
transmission de données (WIFI, Bluetooth, …), Radar, localisation par satellite, badge d'accès sans
contact. Toutes ces applications ont en commun de devoir récupérer une information d'une onde souvent
de très faible puissance qu'il n'est pas question de gaspiller. Il est donc important dans ce cas d'éviter
De plus, lorsqu'une onde est réfléchie, on a vu dans les chapitres précédents qu'un régime d'ondes
stationnaires prend naissance dans la ligne. Des ventres et des nœuds de tension sont alors distribués le
long de la ligne. Si des récepteurs sont répartis sur la ligne, on ne peut alors garantir que la tension ne
soit pas nulle sur certains d'entre eux (nœud) ou qu'au contraire elle ne soit pas plus élevée que ce qui
normalement prévu (ventre). La conséquence peut être dans le meilleur des cas un réseau ne fonctionnant
pas et, dans le pire, la destruction de certains appareils connecté au réseau. De plus, l'onde réfléchie se
propageant en sens inverse vient se superposer à l'onde incidente, ce qui peut entraîner le brouillage de
Pour toutes ces raisons, on s'arrange pour qu'aucune onde ne soit réfléchie. La charge doit alors être
égale à l'impédance caractéristique de la ligne pour que le coefficient de réflexion soit nul. Dans le cas
contraire, il faut alors ajouter sur la ligne un dispositif permettant de modifier la valeur apparente de
Z0
Z0
Z0 Quadripole
e d'adaptation Zt
Pinc
49
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VIII
Si l'on place une charge désadaptée au bout de la ligne, un observateur situé à gauche du dispositif
d'adaptation doit voir Z0 en regardant dans la direction de la charge, c'est-à-dire ne doit pas voir d'onde
Il faut de plus que l'adaptateur soit sans perte puisqu'un des buts de l'adaptation est justement d'être
Remarque :
En électronique basse fréquence, on utilise aussi le terme d'adaptation d'impédance. Un oscilloscope ou un amplificateur, par
exemple, possèdent une impédance d'entrée très grande pour éviter de diminuer la tension que l'oscilloscope doit mesurer
ou que l'amplificateur doit amplifier. La source de tension au contraire doit posséder une impédance de sortie la plus faible
possible. Contrairement à notre préoccupation, il ne s'agit pas là d'optimiser le transfert de puissance mais de s'arranger
Pour réaliser cette adaptation, on ajoutera des éléments en série ou en parallèle, ces éléments étant soit
Nous verrons dans la suite différents dispositifs d'adaptation utilisant des lignes, tandis que nous ne
développerons pas ceux qui utilisent des éléments localisés car ils seront abordés en travaux dirigés.
2. Adaptation à un stub
On place entre le générateur et la charge désadaptée un tronçon de ligne de longueur terminé par une
soit égale à Z0 :
Z0
Etant donné que le stub et que la ligne de longueur d terminée par Z t sont en parallèle, on va raisonner
en admittance.
50
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VIII
On rappelle qu'un court-circuit ramené sur une distance quelconque est toujours purement imaginaire
La 1ere ligne signifie que la partie réelle de y (yt ramenée dans le plan ) doit être égale à 1. La seconde
que le rôle du stub (ys = jbs) est d'annuler la partie imaginaire de y.
L'adaptation se fait donc en deux temps, il faut ramener la charge à une distance d telle que sa partie
réelle vaille 1, puis placer un stub en parallèle à cet endroit, d'une longueur telle qu'il annule la partie
Un tel exercice d'adaptation à un stub sera traité en TD à l'abaque de Smith. On peut toutefois discuter
Remarques :
- Cette adaptation n'utilise que des lignes de transmission. Les longueurs de ces lignes sont
déterminées "modulo" /2. On a donc une infinité de solutions ce qui laisse à l'opérateur la
- Cette adaptation permet d'adapter n'importe quelle charge à condition de pouvoir placer le stub
librement, ce qui est parfois impossible. Par exemple, sur une chaîne de fabrication, si les
caractéristiques de la charge à adapter varie sur chaque carte à cause de la dispersion des
caractéristiques des composant, il est difficile voire impossible de modifier le circuit imprimé.
On préfère, dans ce cas, utiliser une adaptation à 2 stubs, dans laquelle les stubs sont fixes et
seules les longueurs sont à modifier au cas par cas. Une telle adaptation à 2 stubs sera traitée
en Travaux Pratiques.
51
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VIII
A. Adaptation à 2 stubs
Comme on vient de le dire, l'adaptation utilise 2 stubs fixes. Seules les longueurs sont à déterminer pour
réaliser l'adaptation.
d2 d1
Z0
e Z0
Zt
Z0 Z0
2
1
Remarques :
- Une adaptation à 2 stubs ne peut adapter n'importe quelle charge. S'il est nécessaire de modifier
l'adaptation après fabrication, il est donc indispensable de prévoir un 3 ème stub non connecté à la ligne
- Les stubs sont fixes, ce qui permet de retoucher l'adaptation plus facilement en modifiant simplement
la longueur des stubs à l'aide d'une peinture conductrice (laque d'argent par ex) ou en les rognant. On
pouvait se permettre de faire cela en sortie d'unité de fabrication quand les utilisateurs étaient prêts
à payer une fortune, mais cela ne se fait plus maintenant alors que les circuits sont destinés en majorité
aux dispositifs grand public dont les prix de revient doivent être très bas. Les circuits intégrés haute
fréquence sont maintenant fabriqués en très grande quantité, les procédés de fabrications très fiables
et les composants tous identiques. On est donc assuré d'obtenir les résultats simulés, et l'étape
/4
Z0
e Z0 Z1
Zt
52
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre VIII
Il faut calculer l'impédance caractéristique 𝑍1 de la ligne quart d'onde qui permet de réaliser l'adaptation
de 𝑍𝑡 .
c'est-à-dire 𝑍1 = √𝑍0 𝑍𝑡
Il faut toutefois remarquer que 𝑍0 et𝑍1 sont des impédances caractéristiques et sont par conséquent
réelles. 𝑍𝑡 doit donc être lui-même réel. Seules les charges réelles sont donc adaptables par ce dispositif.
On peut réaliser une adaptation en utilisant des composants sans pertes disposés autour de la charge. La
Z0
Z0
e
Zt
Il faut remarquer que selon la charge, les éléments à disposer peuvent changer. Une telle adaptation
53
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
Un conducteur "normal" oppose une résistance au passage du courant électrique. En effet, le courant
électrique est assuré par le déplacement de charges électriques. Ces charges en mouvement rencontrent
des obstacles durant leur déplacement (atomes constituant le matériau). Une partie de l'énergie
électrique ayant servi à mettre en mouvement ces charges est donc transformée en énergie mécanique
et en chaleur. Ces pertes sont nommées pertes par effet Joule. On appelle résistivité électrique ρ (unité
.m) d'un matériau, le coefficient qui permet le calcul de sa résistance électrique à partir de ses
dimensions physiques. Par exemple, un barreau de section S et de longueur l présente une résistance
électrique R égale à : R = l / S
La conductivité électrique d'un matériau en −.m-1 ou S (Siemens) est reliée à la résistivité par la
relation : =1/
Les pertes par effet joule sont donc d'autant plus grandes que la section de matériau traversée par le
courant est faible
Une onde électromagnétique se propageant dans un conducteur subit une atténuation puisqu'une
résistance s'oppose à la circulation du courant qu'elle induit dans le conducteur. La constante
d'atténuation correspondante vaut = 1/ où est l'épaisseur de peau. L'onde s'affaiblit donc en e −z /
. L'épaisseur de peau représente l'épaisseur à partir de laquelle l'onde est diminuée d'un facteur 1/e
(environ 0.37).
2
On a = où est la pulsation, est la perméabilité magnétique du métal et est la conductivité.
On peut remarquer que l'épaisseur de peau diminue avec la fréquence de l'onde. Par exemple, l'épaisseur
Lorsqu'une onde électromagnétique se propage à proximité ou dans un conducteur, le courant induit dans
le conducteur s'étend sur une profondeur de l'ordre de l'épaisseur de peau à partir de sa périphérie. La
section de conducteur traversée par le courant diminue donc d'autant plus que la fréquence de l'onde
est grande, la résistance et donc les pertes augmentent d'autant. En haute fréquence, ces pertes peuvent
devenir importantes.
55
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
isolant conducteur
j = E
E E
E E
H H
H k H k
k k
0 z
|E|
0 z
Lorsqu'un champ électrique est appliqué sur un isolant, les charges électriques contenues dans le noyau
des atomes et le nuage électronique subissent des forces. Ces forces tendent à modifier leur répartition
spatiale (voir figure ci-dessous). Alors que l'atome "au repos" est spatialement neutre (le barycentre des
charges positives et des charges négatives sont confondus) l'atome soumis à l'application d'un champ
électriques s'est déformé. Les barycentres ne sont plus confondus et le tout est équivalent à un dipôle
électrique p (C.m3)
++ ++
++ ++
+ -
p
56
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
Il apparait donc un terme supplémentaire dans le déplacement électrique, noté 𝑃⃑ , appelé polarisation et
égal à la somme de tous les dipôles électriques par unité de volume ( P en C/m2 ). P s'ajoute au
On a donc : D = 0 E + P
Pour une onde électromagnétique, le champ électrique varie au cours du temps et la polarisation "tente"
de suivre le champ, ce qui entraine des pertes par échauffement. Ces pertes sont d'autant plus grandes
À quelques GHz, les pertes diélectriques sont en général plus importantes que les pertes dans les
conducteurs.
Du point de vue des ondes (V, I) qui se propagent dans une ligne bifilaire, on peut tenir compte de ces
pertes diélectriques en ajoutant un terme aux pertes par effet joule. On ajoute dans le modèle équivalent
de la ligne une conductance parallèle G (ce qui a été fait dans le 2 nd chapitre de ce polycopié).
G
ou encore : Y = jC 1 − j
C
𝐺
Le terme G/C est appelé tangente de perte et noté : 𝑡𝑔(𝛿) = . Il représente les pertes diélectriques
𝐶𝜔
du matériau. Un tableau ci-dessous donne les valeurs de tangente de perte pour quelques matériaux
57
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
Il faut noter que PTFE est le matériau connu sous le nom commercial de "Téflon".
58
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
2. Constante d'atténuation
V (x ) V (x )
comme = e .1 , on peut définir la constante comme = ln .
V (x + 1) V (x + 1)
V (x )
On peut également définir cette constante d'atténuation en dB/m par : dB /m = 20log10
V (x + 1)
Remarque : Quand la ligne est très grande, le coefficient de réflexion en entrée de ligne (s grand) est
quasiment nul, ce qui est logique puisque l'onde réfléchie par la charge se propage sur une grande distance
59
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre IX
Γ(𝑠)
60
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
1. Introduction
hyperfréquence. Les coefficients de cette matrice, appelés paramètres S, lient les puissances entrantes
On peut se demander pourquoi définir une nouvelle matrice alors qu'il existe déjà de nombreuses autres
Ainsi la matrice impédance [Z] relie les tensions aux bornes d'un multipôle aux courants :
VN
IN
IN-1
VN-1
V1 Z11 Z12 . Z1n I1 IN
V2 = . Z 22 . . I2 IN-1
. . . . . .
I1
Vn Zn 1 . . Znn In
V1 Multipôles
Ou la matrice admittance [Y] : à N accès
I1 Y11 Y12 I1
. Y1n V1
I2 = . Y22 . . V2
. . . . . . I2
In Yn 1 . . Ynn Vn
V2 I2
Plus classique encore, la matrice hybride [H] est utilisée par exemple pour caractériser des transistors
I2
C
I1 I2
B h11 C
I1
V2
B V1 h12 V2 h21 I1 1/h22 V2
V1
E
E
Schéma équivalent linéaire d'un transistor bipolaireen basse fréquence autour d'un point de polarisation
où h12 et 1/h22 sont souvent négligés car très faibles et h21 est souvent appelé .
61
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
On utilise aussi les matrices cascades (matrice de transfert [T] par exemple) qui permettent de calculer
facilement la matrice globale d'une cascade de quadripôles en faisant le produit des matrices cascades
Cependant toutes ces matrices relient les tensions et courants aux bornes des multipôles. Or, en
hyperfréquence, il est très difficile d'accéder à ces grandeurs, alors qu'il beaucoup plus facile de
mesurer des puissances. De plus, les puissances mises en jeu dans la majorité des applications en
hyperfréquence (émission/réception d'ondes) sont très faibles. Ainsi un téléphone portable (GSM
900MHz ou DCS 1800MHz) doit être capable de fonctionner avec une puissance de -108dBm (environ 10-
14
W… ). Il est donc important de savoir comment les faibles puissances mises en jeu sont distribuées à
la traversée d'un multipôle. Pour toutes ces raisons, les matrices de distribution sont un outil
2. Définition
Soit un multipôle linéaire (ou linéarisé) à N accès (2N pôles). Les ondes incidentes (Vk + et Ik+ ) dans le
plan de référence de l' accès k et les ondes réfléchies (Vk − et Ik− ) par l'accès k donnent naissance à une
1 +
Vk = Vk + +Vk − et Ik = Ik+ − Ik− = V −Vk −
Zk k
caractéristique de la ligne d'alimentation qui est utilisé pour faire les mesures ou les calculs.
Les puissances incidente (onde Pk + ) et réfléchie (onde Pk − ) sur l'accès k s'expriment comme :
Pk =
− Vk −
2 Zk et de même Pk − == 2
(Z k + Z k* )
4 Zk
62
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
On pourrait caractériser le multipôle en reliant les ondes de puissances Pk + et Pk − , mais toute notion de
déphasage a disparue en passant en puissance. On préfère donc définir les ondes ak et bk comme suit :
ak
2
bk
2
Vk − Zk + Zk*
Pk + = et Pk − = et : bk =
2 2 2 Zk
2
les ondes ak et bk sont donc homogènes à des puissances . Vk −
et de même Pk ==
−
2
(Z k + Z k* )
2 Zk
Définition : On appelle Matrice S la matrice qui lie le vecteur ondes entrantes [a] au vecteur ondes
sortantes [b].
N
ou encore : bj = Sjk ak
k =1
b2
a2
La matrice S permet donc de calculer les ondes sortantes connaissant les ondes entrantes.
Remarques :
- La matrice S caractérise un multipôle linéaire (ou linéarisé à son point de polarisation) en régime
alternatif.
63
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
- Les paramètres Sjk dépendent du plan de référence choisit et des impédances caractéristiques de
référence.
- En général, les impédances de référence sont identiques sur tous les accès (Z k=Z0 k)
Nous supposerons dorénavant que les impédances de références Z k sont toutes identiques et égales à Z 0
et que les lignes correspondantes sont à pertes faibles (sinon nulles) et donc que Z 0 est réelle. Cette
hypothèse ne changera pas le principe des calculs que nous allons faire, et c'est de plus le cas le plus
fréquent.
A. Cas du dipôle
b1
on a donc : S11 = ce qui peut s'écrire :
a1
a1 dipôle
V1 −
S11 = = 1
V1 + b1
l'accès 1
B. Cas du quadripôle
Pour interpréter les paramètres S, il faut faire une expérience particulière. Alimentons le quadripôle par
l'accès 1 et chargeons l'accès 2 par une charge adaptée (c'est-à-dire une charge égale à l'impédance
caractéristique de référence).
64
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
b1
b1 = S11 a1 S11 =
a
c'est-à-dire 1
b2 = S21 a1 S = 2 b
( Attention ! relations valables uniquement dans le cadre de
21 a
1
cette expérience ! … cad si a2=0 )
b
S11 = 1 = 1
a a2 = 0
1 a2 = 0
b2
S21 = a = 1 −2
a2 = 0
1 a2 = 0
S11 est donc le coefficient de réflexion sur l'accès 1 quand aucune onde ne rentre par l'autre accès,
c'est-à-dire lorsque aucune cause extérieure au quadripôle n'est responsable d'un retour d'onde.
On dit que S11 est le coefficient de réflexion sur l'accès 1 propre au quadripôle.
De plus S21 est le coefficient de transmission de l'accès 1 vers l'accès 2 lorsqu'aucune onde ne rentre
par l'accès 2 c'est-à-dire "qu'aucun obstacle extérieur ne vient diminuer l'onde transmise".
On dit que S21 est le coefficient de transmission de l'accès 1 vers l'accès 2 propre au quadripôle.
L'expérience symétrique (générateur sur l'accès 2 et une charge adaptée sur l'accès 1 : a1=0 ) donnerait
C. Cas du multipôle
Sjj est le coefficient de réflexion sur l'accès j lorsqu'aucune onde ne pénètre par les autres accès, et
Sjk est le coefficient de transmission de l'accès k vers l'accès j lorsqu'aucune onde ne pénètre par les
65
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
c'est-à-dire
𝑏𝑗
𝑆𝑗𝑗 = | = Γ𝑗 |𝑎
𝑎𝑗 𝑎 𝑖≠𝑗 =0
𝑖≠𝑗 =0
𝑏𝑗
𝑆𝑗𝑘 = | = τ𝑘→𝑗 |𝑎
𝑎𝑘 𝑎 𝑖≠𝑘 =0
𝑖≠𝑘 =0
2
Sj j est le coefficient de réflexion en puissance sur l'accès j lorsqu'aucune onde ne pénètre par les
2
Sj k est le coefficient de transmission en puissance de l'accès k vers l'accès j lorsqu'aucune onde ne
2 𝑃𝑗−
|𝑆𝑗𝑗 | = |
𝑃𝑗+
𝑎𝑖≠𝑗=0
2 𝑃𝑗−
|𝑆𝑗𝑘 | = |
𝑃𝑘+ 𝑎
𝑖≠𝑘 =0
bk
ak
géné
66
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
à gauche, une onde a entrant par l'accès j entraine une onde b sortant de l'accès k,
on voit à droite qu'une onde a entrant par l'accès k entraine une onde b sortant de l'accès j.
Dans le cas de gauche, cela entraine que si tous les autres accès sont chargés par les impédance de
b
références (ai≠j=0) alors = Skj , et dans le cas de droite, dans les même conditions d'expérience
a
b
(ai≠k=0), = Sjk .
a
Donc la réciprocité entraine : S jk = Skj c'est-à-dire que la matrice S est symétrique, ce qui peut
Les multipôles linéaires et passifs sont en général réciproques. Ainsi les multipôles constitués de lignes
dispositifs usants de matériaux magnétiques tels que les ferrites (circulateurs, isolateurs…) et les
montages comprenant des dispositifs actifs (diodes, transistors, …) même linéarisés autour de leur point
Si un multipôle est passif (sans apport extérieur d'énergie) et sans pertes, on peut alors écrire la
2 2
N aj N bj N aj aj * N bj bj *
Pentrante = Psortante c'est-à-dire 2
=
2
c'est-à-dire
j =1 2
=
j =1 2
tous les accès tous les accès j =1 j =1
a1 b1
a * b
a1 a2 ... aN 2 = b1 b2 ... bN 2
*
. .
aN bN
67
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
or par définition les ondes entrantes et sortantes sont reliées par la relation : [b] = [S ] [a ]
[a ]t * [a ] = [S ] [a ] [S ] [a ] = [a ]t * [S ]t * [S ] [a ]
t*
donc
donc [S ] [S ] = I
t*
Les multipôles passifs et sans perte possèdent donc une matrice S dont l'inverse est sa matrice
conjuguée transposée.
remarque : si le multipôle est de plus réciproque, [S ]t =[S ] alors cette propriété devient
[S ] [S ] = I
*
6. Application
à développer
Calculons le coefficient de réflexion à l'entrée d'un quadripôle chargé par une impédance quelconque Z t.
a1 quadripôle b2
b1 Z0 S Z0 a2 Zt
b1
On veut calculer 1 : 1 =
a1
Les ondes entrantes et sortantes sont reliées par la relation de définition de [S] :
b1 a2
donc à partir de la relation (1) : 1 = = S11 + S12 (3)
a1 a1
a2 Zt − Z 0
Le coefficient de réflexion t sur la charge Zt est connu et égal à : t = =
b2 Zt + Z 0
a2
on remplace b2 par a2 / t dans la relation (2) : = S21 a1 + S22 a2
t
68
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre X
1
d'où : a2 − S22 = S21 a1
t
a2 S21 t S21
c'est-à-dire : = =
a1 1 1 − t S22
− S22
t
b1 t S21
qui en l'utilisant dans la relation (3) donne : 1 = = S11 + S12
a1 1 − t S22
remarques :
- La réflexion à l'entrée du quadripôle est due au quadripôle lui-même (S11) et à la réflexion sur la
69
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XI
a1 b2
quadripôle
b1 a2
b C C 12 a2
On définit la matrice de chaine des ondes comme suit : 1 = 11
a1 C 21 C 22 b2
La matrice C est chaînable. En effet, si l'on prend 2 quadripôles Q et Q' de matrice C respectivement
C C 12 C 11' C 21'
égale à : 11 et ' '
C 21 C 22 C 12 C 22
𝑎1 𝑏2 𝑎1′ 𝑏2′
Q Q'
𝑏1 𝑎2 𝑏1′ 𝑎2′
2 quadripôles en cascade
a a '
comme a '1 = b2 et b '1 = a2 on peut remplacer le vecteur 2 dans (1) par le vecteur 1 donné par (2).
b2 b '1
C 11 C 12 C 11' C 21'
le produit des matrice C et C' : ' '
C 21 C 22 C 12 C 22
Cette matrice est peu utilisée contrairement à la matrice définie dans ce qui suit.
71
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XI
Les matrices de distribution S et de chaine des ondes C ne sont pas les seules utiles à l'étude des
quadripôles. Nous allons présenter dans ce chapitre les matrice chaine en tension/courant appelées
Sur le quadripôle de la figure suivante ont été tracés les tensions et courants sur les 2 accès.
I1 I2
V1 Q V2
V A B V2
On définit la matrice de chaine ABCD comme suit : 1 =
I1 C D −I2
A B1 A2 B2
Prenons 2 quadripôles 𝑄1 et 𝑄2 de matrice ABCD respectivement égale à : 1 et
C 1 D1 C 2 D2
I1 -I3 I4 -I2
V1 Q1 V3 V4 Q2 V2
2 quadripôles en cascade
V3 V4
comme I 4 = −I3 et V4 = V3 on peut remplacer le vecteur dans (1) par le vecteur donné par (2).
−I 3 I 4
A B A1 B1 A2 B2
produit des matrice ABCD : =
C D C1 D1 C 2 D2
72
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XI
Les coefficients diagonaux 1/A et 1/D sont respectivement le gain en tension lorsque le quadripôle est
laissé en circuit ouvert (I2=0) et le gain en courant lorsque le quadripôle est court-circuité (V2=0) :
V1 I1
A= et D =
V2 I2 = 0
−I2 V
2 =0
Les coefficients anti-diagonaux sont respectivement l’impédance de transfert lorsque le quadripôle est
court-circuité (V2=0) et admittance de transfert lorsque Q est laissé en circuit ouvert (I 2=0) :
V1 I1
B = et C =
−I2 V V2
2 =0 I2 = 0
Les relations liant les paramètres de la matrice S, de la matrice de chaine ABCD et de la matrice de
73
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XI
cos( l ) j Z 0 sin( l )
ABCD =
Z0
j sin( l ) / Z 0 cos( l )
B. Impédance en série
Z
1 Z
ABCD =
0 1
C. Impédance en parallèle
1 0
Z ABCD = 1
1
Z
D. Réseau en Pi
Z2 Z2
1+ Z2
Z1
ABCD =
Z1 Z1 2 Z Z2
+ 22 1+
Z
1 Z1 Z1
E. Réseau en T
Z1 Z3 Z1 Z1Z 3
1 + Z3 + + Z1
Z2 Z2
ABCD =
2
Z2 1 Z3
1+
Z 2 Z2
74
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XII
1. Introduction
La connaissance de la vitesse de phase ne renseigne pas sur la vitesse de propagation d'un signal. En
effet, la vitesse de phase correspond à la vitesse de propagation d'une onde monochromatique c'est-à-
dire purement sinusoïdale. Or une onde sinusoïdale pure n'a ni début ni fin…alors qu'une information se
traduit (au moins) par la variation d'une grandeur telle que l'amplitude (modulation d'amplitude, le signal
contenu spectral d'une onde transportant une information ne peut donc pas être composé d'une seule
fréquence.
ex : Une succession d'impulsion carrée (du type de celle que l'on peut rencontrer lors d'une transmission
+ 1 +
On a : s(t, z = 0) = S(f , z = 0) e j t df = S(, z = 0) e j t d
− 2 −
Chaque composante de fréquence se propage à la vitesse de phase v ( ) = . Chaque composante de
( )
pulsation d'amplitude S() se propage avec la constante de propagation () à la vitesse v() et vaut
en z≠0 :
−j z
v ( )
S (, z ) = S (, 0) e − j ( )z = S (, 0) e
75
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XII
1 +
Le signal en z≠0 est la somme de toutes ses composantes : s(t, z ) = S(, 0) e j( t − ( ) z ) d
2 −
v =cste ( ne dépend pas de la fréquence) alors la constante de propagation ( ) = est une fonction
v
1 + j( ( t − z /v )
linéaire de . Le signal en z vaut alors : s(t, z ) = S(, 0) e d qui n'est autre que le signal
2 −
v = fonction de alors n'est plus une fonction linéaire de et le signal s(t,z), égal à la somme des
composantes S() retardé chacune de z/v différemment pour chaque fréquence, n'est plus égal au signal
On dit que lorsque v est fonction de qu'il y a dispersion. Cette dispersion entraine une déformation
Cas réel
Cas idéal
76
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XII
s(t,z)
s(t,0)
2. Vitesse de groupe
On désire transmettre une information à l'aide d'une onde. Le signal à transmettre est constitué d'une
porteuse de pulsation 0 modulée en amplitude par l'information à transmettre qui est une sinusoïde de
pulsation d. d est très petite devant la pulsation de la porteuse de façon à ce que le spectre du signal
1
Ce signal peut encore s'écrire : s (t ) =
2
(
cos(0 + d )t + cos(0 − d )t ) qui est donc simplement la
s(t) S(f)
t f0-df f0 +df f
77
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XII
Etudions la propagation de ce signal. Pour cela, on pourrait reprendre le calcul fait précédemment pour
l'étude de la dispersion et l'appliquer à ce signal simple. On peut aussi, pour traiter le cas simple qui nous
Considérons que les 2 sinusoïdes composant le signal se propagent avec leur vitesse de phase v et
0 +d
v , et avec leur constante de propagation ( et ( . Le signal après propagation sur une
0 −d 0 −d ) 0 +d )
distance z devient :
(
s (t , z ) = 0.5 cos (0 + d )t − ( +d ) z + cos (0 − d )t − ( −d ) z
0 0 )
Comme d est très petit devant 0 , 0 + d et 0 − d sont 2 pulsations très proches et on peut
d d
( = ( ) + d et ( = ( ) − d que l'on peut encore noter :
0 +d ) 0
d 0
0 −d ) 0
d 0
( = 0 + d et ( = 0 −d
0 +d ) 0 −d )
(
On trouve alors que : s (t , z ) = 0.5 cos (0 + d )t − 0 z − d z + cos (0 − d )t − 0 z + d z )
c'est-à-dire : s (t , z ) = cos d t −d z . cos 0 t − 0 z
Le signal en z est donc le produit de 2 termes ; le 1 er est l'information à la pulsation d modulant le 2nd
z
(0 / )
d
z
d
78
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XII
Sur la figure précédente on voit que la porteuse se propage à la vitesse de phase 0 / (0 ) tandis que
l'information se propage à la vitesse d / d que l’on appelle vitesse de groupe. Dans le cas que nous
Plus généralement, on peut considérer que la vitesse de groupe représente la vitesse de transmission de
l'information à condition que le signal transportant cette information soit à spectre étroit, comme c'était
Dans le cas d'un milieu non dispersif, c'est-à-dire quand la vitesse de phase est constante en fonction
de la fréquence on a : v = cste donc = v et la vitesse de groupe v g = d / d = v .→ La vitesse de
phase est donc égale à la vitesse de groupe dans le cas des milieux non dispersif.
79
orbonne Université Lignes de transmission Chapitre XIII
81