Droit Fiscal Cours Rraymond FERRETI
Droit Fiscal Cours Rraymond FERRETI
Droit Fiscal Cours Rraymond FERRETI
INTRODUCTION 2
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CHAPITRE I - LA CONTRIBUTION SOCIALE GENERALISEE (CSG) ......................... 123
CHAPITRE II - LA CONTRIBUTION POUR LE REMBOURSEMENT.......................... 125
DE LA DETTE SOCIALE (CRDS) ...................................................................................... 125
CHAPITRE III – LE PRELEVEMENT SOCIAL DE 2 %.................................................... 126
INTRODUCTION
On peut définir le droit fiscal comme l’ensemble des règles de droit relatives à l’impôt. Il
importe donc de préciser la notion d’impôt avant de bien la distinguer de notions voisines.
Enfin il faudra préciser comment l’on classe les différents impôts.
La notion d’impôt a évolué avec le temps. On distinguera donc l’impôt au sens strict et
l’impôt au sens large.
En 1936, Gaston Jèze définissait l’impôt en ces termes : « prestation pécuniaire requise des
particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en vue de la couverture
des charges publiques ». Trois caractéristiques sont ainsi soulignées.
Le contribuable ne peut se soustraire à l’obligation fiscale. S’il en est ainsi c’est parce l’impôt
a été voulu par le Législateur qui intervient doublement. D’abord en créant l’impôt : une loi
ordinaire suffit mais ce peut être aussi une loi de finances. Ensuite, en autorisant pour un an le
recouvrement de l’impôt : c’est l’un des objets de la loi de finances de l’année.
Le caractère obligatoire apparaît dans le nom même du prélèvement, il a une double
signification
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B - L’i m pôt est une prestati on pécuni ai re sans contreparti e di recte
a) Signification ?
1. Le contribuable qui paie ses impôts n’obtient rien en échange
Les services qui pourraient lui être rendu le sont à l’usager des services publics et non au
contribuable. Or les deux qualités peuvent évidemment se superposer, mais d’abord ce n’est
pas nécessaire et surtout il n’y a aucun lien entre les deux.
2. L’impôt ne peut être affecté à une dépense particulière.
C’est là l’application de la règle plus générale de la non-affectation des recettes aux dépenses.
b) Conséquences
L’absence de contrepartie entraîne la mise en place de techniques propres à ce prélèvement.
1.?Qui paie l’impôt ?
C’est le contribuable. Il est déterminé par un certain nombre d’éléments que la loi fiscale
énonce.
2.?Comment est établi l’impôt ?
La loi fiscale détermine l’assiette de l’impôt c’est à dire ce sur quoi est assis le prélèvement :
le revenu, le capital ou la dépense.
3.?Quel est le montant de l’impôt ?
Là encore, c’est la loi fiscale qui précise ce que l’on appelle la liquidation. Il s’agit le plus
souvent d’appliquer un taux à la base de l’impôt c’est à dire l’assiette quantifiée.
C - L’i m pôt est une prestati on pécuni ai re qui sert à l a couverture des charges
publ i ques
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2. Les risques de contradiction avec la finalité financière
A force de prévoir des déductions fiscales en vue de favoriser tel ou tel comportement on a
diminué les rentrées fiscales. C’est ainsi que l’on a vu apparaître la notion de dépense fiscale
qui désigne en réalité le manque à gagner engendré par l’interventionnisme fiscal. La finalité
financière est certes compatible avec la finalité économique et sociale, toutefois elle doit
rester la finalité principale.
A - La taxe fi scal e
La taxe est une prestation pécuniaire requise des particuliers à l’occasion d’un service rendu.
Par son caractère obligatoire elle se rapproche de l’impôt, mais par la présence d’une
contrepartie elle s’en écarte. Toutefois, la contrepartie en question peut n’être que potentielle :
il n’est pas nécessaire qu’elle ait été effectivement rendue, contrairement à la redevance.
Enfin, le montant de la taxe n’obéit pas au critère de l’équivalence. Ainsi la taxe se différencie
une fois de plus de la redevance. En termes de régime juridique la différence entre l’impôt et
la taxe est nulle puisque le législateur intervient pour la créer et pour en autoriser le
recouvrement. La notion d’impôt s’élargit et se trouble.
§ 1 - LES REDEVANCES
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On peut citer comme exemple la redevance d’enlèvement des ordures ménagères ou encore le
péage des autoroutes.
A - Redevance et i m pôt
B - Redevance et taxe
Cette catégorie de prélèvement a été créée par l’ordonnance du 2 janvier1959, qui en précise
la définition ainsi que le régime juridique. La loi organique sur les lois de finances du 1er août
2001(art.63) supprime ces taxes, à partir de 2004, elles seront remplacées par des impositions
de toutes natures.
A - Défi ni ti on
Deux critères sont énoncés par l’article 4 de l’ordonnance.
- Il s’agit tout d’abord d’un prélèvement perçu « dans un intérêt économique ou
social » ce qui l’oppose à l’impôt perçu on le sait dans un intérêt financier.
- En second lieu la taxe parafiscale se caractérise par ses bénéficiaires qui sont énoncés
de manière énigmatique par l’ordonnance du 2 janvier1959 puisqu’il s’agit : « d'une personne
morale de droit public ou privé autre que l'Etat, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics administratifs »
- Elles sont créées par décret en Conseil d'Etat, pris sur le rapport du ministre des
Finances et du ministre intéressé.
- La perception de ces taxes au-delà du 31 décembre de l'année de leur établissement
doit être autorisée chaque année par une loi de finances. Le législateur n’intervient donc
qu’une seule fois : pour autoriser le recouvrement et non pas pour la création. C’est l’Etat
législatif annexé E de la loi de finances qui donne chaque année la liste des taxes parafiscales
dont le recouvrement est autorisé.
- Afin d’en réduire le nombre, le décret du 30 octobre 1980 a prévu que les taxes
parafiscales avaient une durée de vie limitée à cinq ans. Pour les maintenir il faut donc
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prendre un nouveau décret. Ce texte a été relativement efficace puisque le nombre de taxes
parafiscales diminue très lentement il est vrai. En 2001 on en recense 43.
La loi organique sur les lois de finances du 1er août 2001 prévoit La disparition des taxes
parafiscales à compter du 1er janvier 2004 (article 63).
A - Défi ni ti on
Ce sont des prélèvements obligatoires aux profits des organismes de sécurité sociale versés
par les assurés et les employeurs. Economiquement ce sont des taxes parafiscales, mais
juridiquement la loi du 25 juillet 1953 les a exclus explicitement de la catégorie ce qui a pour
effet de les soumettre à un régime juridique particulier.
C’est une classification classique mais contestée car la distinction de ces deux types d’impôts
ne se fonde pas sur un critère unique . Trois types de critères peuvent être mis en avant.
Les tous premiers critères étaient purement administratifs, puis on a mis en avant un critère
relevant du droit administratif enfin c’est un critère lié au contentieux administratif qui a été
utilisé.
Au départ, deux administrations différentes se répartissaient les impôts. Les impôts directs
relevaient des contributions directes alors que les impôts indirects relevaient des contributions
indirectes. Les deux administrations vont progressivement être fondues en une seule. Au
début de la Ve République la fusion se fera au niveau de l’administration centrale : ce sont les
deux directions des contributions directes et indirectes du ministère des finances qui
formeront la direction générale des impôts (DGI). Pus tard et progressivement la fusion se
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réalisera au niveau départemental et régional avec la création des directions départementales
des services fiscaux et des centres des impôts. Dans ces conditions le critère purement
administratif était dépassé.
Par la suite on a mis en évidence l’existence d’un acte administratif particulier s’agissant de
certains impôts : le rôle. On a donc été tenté de dire qu’étaient des impôts directs ceux qui
étaient recouvrés par voie de rôle alors que les autres étaient des impôts indirects.
Toutefois ce nouveau critère n’était pas complètement opérant puisque l’impôt sur les sociétés
qui est un impôt direct n’est pas recouvré par voie de rôle. On découvrait alors les limites de
ce nouveau critère.
Le contentieux fiscal relève des deux juges : administratif et judiciaire. C’est la répartition de
ce contentieux entre les deux ordres de juridiction qui permet de distinguer les deux
catégories d’impôts. Ainsi, les impôts directs relèvent du juge administratif alors que les
impôts indirects sont du ressort du juge judiciaire.
Mais là encore, le nouveau critère s’est révélé insuffisant puisque la TVA qui est un impôt
indirect relève du juge administratif et non pas du juge judiciaire.
On est donc passé des critères administratifs aux critères économiques.
Sur ce plan le nouveau critère réside dans l’incidence de l’impôt. De ce point de vue deux
hypothèses doivent être distinguées.
En premier lieu il faut mentionner celle où le redevable légal de l’impôt se confond avec le
contribuable réel c’est à dire avec la personne qui supporte réellement l’impôt. Dans ce cas,
on dit que l’incidence est directe et l’impôt est direct. L’exemple type étant l’impôt sur le
revenu.
En second lieu on peut citer l’hypothèse dans laquelle le redevable légal et le redevable réel
ne se confondent pas. L’incidence est indirecte, l’impôt est répercuté, l’impôt est indirect.
C’est le cas de la TVA où l’assujetti inclu l’impôt dans le prix de la marchandise qu’il vend et
s’est le consommateur final qui va supporter la taxe.
Si le critère semble efficace, il arrive que l’incidence d’un impôt direct ne soit pas directe.
Ainsi, l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux peut être répercuté en tout ou en
partie sur les prix.
C’est Edgar Allix qui disait que l’impôt direct évoque le verbe «être » ou «avoir » alors que
l’impôt indirect renvoie plutôt au verbe «faire ». C’était là une manière imagée de dire que le
fait générateur de l’impôt direct est une situation pérenne : être salarié et à ce titre disposer ou
avoir des revenus. Par contre l’impôt indirect a pour fait générateur une transaction, une
opération c’est à dire quelque chose qui s’analyse comme une action intermittente et
quasiment accidentelle.
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Lorsque le contribuable « fait » il paye un impôt indirect, lorsqu’on l’impose pour ce qu’il
« est » ou ce qu’il « a », alors il s’agit d’un impôt direct.
*
* *
L’étude de l’impôt peut se faire dans deux directions différentes. On peut d’abord envisager
l’impôt en tant qu’il exprime un phénomène de pouvoir, ce sera l’objet de la première partie.
Mais la manifestation de ce pouvoir fiscal débouche sur des impôts qui forment un système
fiscal que nous décrirons dans une deuxième partie.
Il importe de savoir comment s’exerce le pouvoir fiscal (Titre 1) avant de voir comment ce
pouvoir, comme tous les autres, est contesté (Titre 2)
Le pouvoir fiscal s’exerce dans un double cadre : technique, mais aussi bien sûr juridique.
Comme l’impôt n’a pas de contrepartie directe, il est nécessaire de l’asseoir sur ce que l’on
appellera la matière imposable. Après avoir choisi cette matière, il convient bien sûr de
l’évaluer.
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Dans l’absolu, tout peut servir de matière imposable mais en réalité le choix de celle-ci doit se
fonder sur les capacités contributives. Par conséquent, c’est la richesse du contribuable qui est
prise en compte soit lorsqu’elle se forme à travers le revenu, soit lorsqu’elle se constitue à
travers le capital ou enfin lorsqu’elle est utilisée à travers la dépense.
a) La notion de revenu
Notion économique qui a été interprétée juridiquement par le législateur qui a posé les règles.
Le droit fiscal développe des règles qui lui sont propres.
C'est une somme d'argent provenant d'une source permanente et de manière périodique.
?? Caractère monétaire
Le revenu est une richesse immédiatement convertible
?? Caractère permanent
On peut distinguer plusieurs sources de revenus :
? le travail qui génère des salaires
? le capital qui peut procurer des loyers ou encore des intérêts d’ actions ou d’
obligations.
Mais il existe aussi des sources mixtes résultant de l’association du travail et du capital
C’est le cas des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), des bénéfices non commerciaux
(BNC) qui sont les revenus des professions libérales.
?? Caractère périodique
Cela signifie que le revenus est mensuel, annuel, trimestriel. Mais il ne faut pas confondre la
périodicité qui peut être interrompue et la pérennité.
La notion fiscale constitue parfois une extension de la notion du revenu civiliste, parfois une
restriction par rapport à la notion économique.
?? Extension de la notion civiliste
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? Le caractère monétaire n'est pas exclusif. Certains revenus sont pris en considération par le
droit fiscal (c'est-à-dire imposés). Par exemple les avantages en nature.
? Le revenu net est imposable. C’est en effet le revenu perçu diminué des dépenses telles que
les frais professionnels, les frais engagés pour conserver le revenu qui est imposé.
? En droit fiscal, le caractère périodique n'est pas toujours retenu. Ainsi, les plus-values sont-
elles imposées en tant que revenu. Hors par définition la plus value est exceptionnelle.
?? Restriction par rapport à la notion économique
Certains revenus au sens économique sont exonérés, comme les allocations familiales,
certaines prestations sociales, sont également déductibles, certains revenus tels que les primes
pour assurance sur la vie, les emprunts sur habitation principale... sont également exonérés du
moins partiellement.
Si la notion de revenu est de plus en plus hétérogène, les modalités de l’imposition de ce
même revenu sont elles-mêmes variées.
L'impôt sur le revenu peut être analytique (ou cédulaire), synthétique (ou général), mais il
peut aussi être mixte.
3. Impôt mixte
La mixité peut résulter de la superposition des deux systèmes précédents ou encore de la
combinaison de ceux-ci.
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progressive sur la totalité du revenu fiscal dont le taux variait en fonction du montant du
revenu.
?? L’impôt mixte par combinaison
C’est l’actuel système français. Il n’existe qu’un seul impôt général, mais afin d’établir plus
précisément l’impôt on distingue entre les différents types de revenus (Salaires, BIC, BNC ,
etc ….)
Le capital est une notion complexe qu’il faut préciser dans un premier temps. Rien d’étonnant
dans ces conditions qu’elle soit à l’origine de plusieurs modalités d’imposition.
a) La notion de capital
Selon P.M. Gaudemet, le capital est la richesse consolidée dans le patrimoine du contribuable.
Derrière cette définition se cachent plusieurs formes de capitaux.
Il est parfois délicat de distinguer certains capitaux de certains revenus. La frontière entre
certains capitaux et certaines dépenses est tout autant difficile à tracer.
?? Capital et revenu
On peut citer deux exemples :
? La plus value réalisée lors de la vente d’un immeuble est un capital
économiquement parlant, mais en droit fiscal elle est appréhendée comme un revenu.
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? La rente viagère est en en fait un capital qui a été constitué, mais qui est redistribué
sous forme de rente viagère donc périodiquement comme un revenu.
?? Capital et dépense
Certains biens sont ambivalents. S’agit-il de biens de consommation ou de bien en capital. Le
meilleur exemple que l’on puisse donner est celui des automobiles ou dans une moindre
mesure des appareils ménagers. On peut considérer que ce sont des capitaux mais qui
s’amortissent très vite (5 ans).
Le capitale est donc une notion aux contours parfois flous. Nul ne s’étonnera dans ces
conditions que l’imposition du capital puisse se faire selon des modalités qui varient.
Une telle distinction est importante car elle trace les limites de l’imposition du capital, trop
élevée, elle détruit le capital, pas assez elle permet à certains capitaux non productifs de
revenus d’échapper à l’impôt.
Ici encore il faudra préciser la notion avant d’aborder les différentes modalités de
l’imposition.
a) La notion de dépense
On peut définir la dépense comme « toute aliénation de richesse consentie par le contribuable
pour se procurer un bien ou un service. ». C’est donc la richesse qui sort du patrimoine du
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contribuable pour servir à l’achat de biens ou de services. Toutefois une question se pose :
faut-il distinguer les dépenses de consommation et les dépenses d’investissement ? En
principe ne sont retenues que les dépenses de consommation. Mais certaines exceptions
doivent être mentionnées. Ainsi, pour les particuliers, l’achat d’un immeuble est-il soumis à la
TVA durant les cinq premières années de son existence. Passé cette période, l’opération
relève des droits de mutation.
Comme l’impôt sur le revenu, l’imposition de la dépense peut être synthétique ou analytique.
L’impôt analytique sur la dépense est celui qui ne frappe qu’une dépense déterminée. On peut
citer comme exemple les droits de consommation ou d’accises (imposition de certains
produits tels que le vin, l'alcool, le tabac). On peut également citer les droits de douane. Ces
impôts analytiques sont en voie de disparition car ce sont des impôts réels, seule compte la
chose achetée et en aucune manière la personnalité ou les caractéristiques de la personne qui
achète. Ces impôts sont donc socialement aveugles.
Il prend en considération l’ensemble de la dépense. Il s’agit de ce que l’on appelle les taxes
sur le chiffre d'affaire (TCA). L'impôt synthétique sur la dépense peut être partiellement
personnalisé ce qui explique sont développement récent. L’impôt synthétique peut se
présenter de différentes manières :
?? L’impôt unique
Cet impôt ne frappe qu’une fois la denrée ou le produit ou le service. Il peut être institué au
stade de la production comme au stade de la consommation sur le détaillant par exemple. Il
est facile à mettre en place, mais c’est un impôt dangereux pour le fisc, car s’il n’est pas payé,
il ne sera plus jamais récupéré.
En France on a préféré instituer des impôts sur la consommation que sur la production. Ainsi
de 1917 à 1920 une taxe sur les paiements a-t-elle été mise en place. Par la suite de 1941 à
1966 une taxe locale a pu largement contribuer aux dépenses des communes.
?? L’impôt en cascade
Il intervient à chaque stade du circuit de commercialisation d’un produit. Il peut être cumulatif
ou déductible.
? L’impôt en cascade cumulatif
Il s’applique à chaque stade du circuit économique. L’impôt s’ajoute à l’impôt. Le taux est
nécessairement bas. Il a l’avantage de décourager la fraude, dans la mesure où celle-ci ne
devient intéressante qu’à la condition d’être répétée. L’inconvénient décisif et qu’un tel impôt
ignore la neutralité fiscale dans la mesure où il pénalise les circuits longs. Cet impôt existait
en Allemagne sous le nom d’Umsatzsteuer jusqu’en 1968.
? L’impôt en cascade déductible
Il est également payé à chaque stade du circuit économique mais le contribuable est en droit
de déduire de l’impôt qu’il doit, celui qu’il a payé en amont d’où l’appellation de taxe sur la
valeur ajoutée. L’avantage est de décourager la fraude, mais aussi de servir la neutralité
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économique puisque le poids final de l’impôt est en effet identique quelle que soit la longueur
du circuit économique. La TVA en est le meilleur exemple.
La matière imposable peut être évaluée, le plus souvent directement mais parfois
indirectement.
La valeur de la matière imposable est supposée, ce n’est en aucune manière la valeur réelle. A
cette fin on utilise certains éléments intermédiaires d’appréciation. Deux méthodes peuvent
être distinguées.
a) L'évaluation indiciaire
Dans cette méthode on utilise des éléments extérieurs à la matière imposable qui donnent une
idée de l'importance de celle-ci. Ce système relativement ancien est maintenu uniquement à
titre de sanction.
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Elle est également réduite de moitié pour les voitures qui sont affectées principalement à un usage professionnel. Cette
réduction est limitée à un seul véhicule.
5. Motocyclettes de plus de 450 cm3 / La valeur de la motocyclette neuve avec abattement de 50 % après trois ans
d'usage.
6. Yachts ou bateaux de plaisance à voiles avec ou sans moteur auxiliaire jaugeant au moins 3 tonneaux de jauge
internationale /
- pour les trois premiers tonneaux : 1 140 euros
- pour chaque tonneau supplémentaire :
- de 4 à 10 tonneaux : 340 euros
- de 10 à 25 tonneaux : 460 euros
- au-dessus de 25 tonneaux : 910 euros
Ce barème est quintuplé pour les bateaux de plaisance battant pavillon d'un pays ou territoire qui n'a pas conclu avec la
France de convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales.
Le nombre de tonneaux à prendre en considération est égal au nombre de tonneaux correspondant à la jauge brute sous
déduction, le cas échéant, d'un abattement pour vétusté égal à 25 %, 50 % ou 75 % suivant que la construction du yacht ou du
bateau de plaisance a été achevée depuis plus de cinq ans, plus de quinze ans ou plus de vingt-cinq ans. Le tonnage ainsi
obtenu est arrondi, s'il y a lieu, à l'unité immédiatement inférieure.
7. Bateaux de plaisance à moteur fixe ou hors-bord d'une puissance réelle d'au moins 20 CV /
- pour les vingt premiers chevaux : 910 euros
- par cheval-vapeur supplémentaire: 69 euros
Toutefois, la puissance n'est comptée que pour 75 %, 50 % ou 25 %, en ce qui concerne les bateaux construits
respectivement depuis plus de cinq ans, quinze ans et vingt-cinq ans.
Ce barème est quintuplé pour les bateaux de plaisance battant pavillon d'un pays ou territoire qui n'a pas conclu avec la
France de convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales.
8. Avions de tourisme : par cheval-vapeur de la puissance réelle de chaque avion / 69 euros
9. Chevaux de course âgés au moins de deux ans au sens de la réglementation concernant les courses :
- par cheval de pur sang / 4 600 euros
- par cheval autre que de pur sang et par trotteur / 2 700 euros
10. Chevaux de selle : par cheval âgé au moins de deux ans à compter du second cheval / 1 370 euros
11. Location de droits de chasse et participation dans les sociétés de chasse / Deux fois le montant des loyers payés ou
des participations versées lorsqu'il dépasse 4 600 euros.
12. Clubs de golf : participation dans les clubs de golf et abonnements payés en vue de disposer de leurs installations / Deux
fois le montant des sommes versées lorsqu'il dépasse 4 600 euros.
Les éléments dont il est fait état pour la détermination de la base d'imposition sont ceux dont ont disposé, pendant l'année de
l'imposition, les membres du foyer fiscal désignés aux 1 et 3 de l'article 6.
Pour les éléments dont disposent conjointement plusieurs personnes, la base est fixée proportionnellement aux droits de
chacune d'entre elles.
Les revenus visés au présent article sont ceux qui résultent de la déclaration du contribuable et, en cas d'absence de
déclaration, ils sont comptés pour zéro.
2. La somme forfaitaire déterminée en application du barème est majorée de 50 p. 100 lorsqu'elle est supérieure ou égale à
deux fois la limite mentionnée au 1 et lorsque le contribuable a disposé de plus de six éléments du train de vie figurant au
barème.
2 bis. La disproportion marquée entre le train de vie d'un contribuable et ses revenus est établie lorsque la somme forfaitaire
qui résulte de l'application du barème et de la majoration prévus aux 1 et 2 excède d'au moins un tiers, pour l'année de
l'imposition et l'année précédente, le montant du revenu net global déclaré y compris les revenus exonérés ou taxés selon un
taux proportionnel ou libérés de l'impôt par l'application d'un prélèvement.
3. Le contribuable peut apporter la preuve que ses revenus ou l'utilisation de son capital ou les emprunts qu'il a contractés lui
ont permis d'assurer son train de vie.
Cette sanction subsiste encore pour imposition selon le train de vie (loi fixe un certain nombre éléments comme disposition d'un
bateau, d'une écurie ... ) qui est apprécié sous forme d'indices.
b) L'évaluation forfaitaire
La méthode forfaitaire consiste à évaluer les bases individuelles de l’imposition à partir d’un
ou plusieurs éléments considérés comme révélateur de celle ci parce qu’étant en relation
directe avec la matière imposable.
1. Le forfait légal
Dans ce forfait, les éléments d’appréciation sont fixés par la loi. C’est le cas en matière de
bénéfices agricoles. En ce domaine et pour les petites exploitations, le bénéfice forfaitaire est
déterminé, par hectare, pour chaque catégorie ou chaque nature d'exploitation, d’après la
valeur des récoltes levées. (article 64 du CGI).
2. Le forfait conventionnel
Il s’agit d’un accord entre l’administration fiscale et le contribuable. Jusqu’en 1998 existait en
matière de bénéfices non-commerciaux un système dit de l’évaluation administrative qui en
était une illustration. De même en matière de bénéfices industriels et commerciaux existait un
tel système. En cas d’accord entre le contribuable et l’administration le forfait étai valable
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pendant deux ans en matière de BIC et un an pour les BNC. En cas de désaccord les parties
s’adressaient à la Commission Départementale des Impôts Directs (CDID).
Elle est fondée sur une évaluation par le contribuable, mais elle suppose la possibilité pour
l’administration fiscale, a posteriori, d’apprécier la justesse de la déclaration.
Dans la mesure où la déclaration repose sur les informations communiquées par contribuable,
il est nécessaire pour l’administration fiscale de les vérifier. Ce contrôle met en œuvre deux
pouvoirs.
1. Le pouvoir d’investigation
Il s’exerce sur deux modes : la demande de renseignements et la recherche de
renseignements
?? La demande de documents et de renseignements
L’administration fiscale a le droit de demander que certains documents lui soient
communiqués. Ce peuvent être des documents détenus par le contribuable (documents
comptables) mais aussi par des tiers et qui concernent le contribuable. En cas de refus de
communication, le contribuable encourt une amende ou même des poursuites.
Elle peut également en dehors de la production de tout document faire une demande générale
de renseignement qui peut prendre plusieurs formes.
- La demande de renseignement informelle : il s’agit de toute demande faite par le fisc qui ne
repose sur aucun fondement textuel. Le contribuable n’est pas tenu de répondre et son refus
n’est pas sanctionné.
- La demande d’éclaircissement : elle ne concerne que l’impôt sur le revenu mais peut porter
sur n’importe quel point de cet impôt.
- La demande de justification : elle concerne les situations de familles, toute charge retranchée
du revenu global.
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Les deux dernières procédures sont réglementées. Le contribuable a 30 jours pour fournir sa
réponse ; un nouveau délai de deux mois est ouvert en cas de réponse insuffisante. Le défaut
de réponse peut entraîner une taxation d’office.
?? La recherche de renseignements
Elle se traduit par le droit de visite et les perquisitions fiscales. A l’origine, cette recherche de
renseignements ne s’exerçait qu’en matière de contribution indirecte. Ce droit de visite a été
étendu, en 1984, aux impositions directes et taxes sur le chiffre d’affaire. Le juge est présent
tout au long de la procédure.
2. Le pouvoir de vérification
§ 1 - LE TAUX DE L'IMPÔT
Le plus souvent le taux de l’impôt est un taux ad valorem c’est à dire un pourcentage que
l’on va appliquer à la base. Mais il existe, s’agissant de certains impôts comme les droits
d’accises, des taux spécifiques qui s’expriment par une valeur en euros par quantité de
marchandise ou de produit visé.
Deux problèmes se posent s’agissant du taux ad valorem : celui de sa détermination et celui
de son adaptation.
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Selon que le taux de l’impôt est déterminé et donc connu avant ou après le produit de l’impôt
c’est à dire ce qu’il rapporte, on a affaire à un impôt de quotité ou à un impôt de répartition.
1. L’impôt de répartition
Dans ce type d’impôt on fixe d’abord le montant attendu du prélèvement. Celui-ci étant
connu, on peut le répartir entre les contribuables. Le taux peut alors être calculé.
Ce type d’impôt a aujourd’hui disparu. Il correspond à un système archaïque. Il était
notamment utilisé sous l’ancien régime ou plus près de nous dans le cadre de la fiscalité
directe locale : les « quatre vieilles » étaient réparties entre les communes, à l’intérieur des
communes on répartissait entre les contribuables, en fonction des bases des impôts.
Ce système permettait de compter sur des rentrées fiscales sûres. Evidemment, il ne brillait
pas par sa justice. Et c’est pourquoi il a été abandonné. Aujourd’hui, les impôts sont tous des
impôts de quotité.
2. L’impôt de quotité
Dans ce type d’impôt le taux est fixé d’abord. Ensuite, il est appliqué à la base imposable.
Enfin, on connaît le produit de l’impôt. Le taux est donc ici une cause et non pas une
conséquence.
L’impôt peut être proportionnel à la matière imposable ou progressif par rapport à celle-ci.
1. L’impôt proportionnel
C’est un impôt dont le taux est constant quel que soit le montant de la matière imposable. Ce
type d’impôt est apparu le premier. Il réalisait une justice arithmétique. Aujourd’hui, l’impôt
proportionnel reste en vigueur notamment en matière d’impôt sur la dépense. Il a même
tendance à se développer puisque la CSG et les autres contributions sociales créées
récemment adoptent le taux proportionnel.
2. L’impôt progressif
L’impôt progressif est celui dont le taux s’élève avec l’augmentation de dimension de la
matière imposable. Il réalise une égalité réelle et non plus arithmétique. L’idée du taux
progressif est apparue avec Montesquieu qui souhaitait imposer plus le superflu que le
nécessaire, mais c’est surtout Condorcet qui expose l’idée moderne de l’impôt progressif.
Cependant, il faudra attendre 1901 pour voir apparaître dans la fiscalité française un tel type
de taux dans les droits de succession. Ensuite cette technique sera appliquée à l’impôt sur le
revenu. On peut distinguer deux sortes de progressivité.
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101 va payer un impôt de 10,1 soit pratiquement le double. Il s’agit donc d’une progressivité
par palier. L’amélioration du système débouche sur la progressivité par tranche
Tranches Taux
de 4 121 € à 8 104 € 7,5 %
de 8 104 € à 14 264 € 21 %
de 14 264 € à 23 096 € 31 %
de 23 096 € à 37 579 € 41 %
de 37 579 € à 46 343 € 46,75 %
au-dessus de 46 343 € 52,75 %
B - L'adaptati on du taux
a) La personnalisation de l'impôt
1. Le quotient conjugal
Ce système est employé aux États-Unis où il est couramment dénommé «le cadeau de
mariage de l’Oncle Sam ». Son mécanisme est le suivant : le revenu imposable du ménage est
divisé en deux parts. Le barème progressif de l’impôt est appliqué à chaque part; le montant
de l’impôt dû par le ménage se calcule en multipliant par deux le résultat obtenu. Les couples
sont ainsi avantagés par rapport aux célibataires mais on ne tient pas compte du nombre
d’enfants. Ce défaut est corrigé dans le système du quotient familial.
2. Le quotient familial
L’idée de base dans ce système appliqué en France est de proportionner l’impôt aux
possibilités de consommation de toutes les personnes entre lesquelles se partage le revenu
global d'un foyer fiscal.
19
Le contribuable se voit accorder un nombre de parts proportionnel au nombre de personnes
dont il a la charge. Le revenu global du foyer est divisé par le nombre de parts ensuite on
applique à ce quotient le barème progressif de l'impôt. La multiplication du résultat obtenu
par le nombre de parts donne la cotisation d’impôt que doit le contribuable.
b) La discrimination de l'impôt
C’est l’adaptation du taux à la matière imposable et non plus au contribuable. Deux sortes de
discriminations peuvent être distinguées.
1. La discrimination au sein d’un même impôt
La TVA donne un bon exemple de cette méthode puisque dans le cadre d’un même impôt
coexistent plusieurs taux. Chacun de ces taux frappant un certain type de marchandises. Ainsi,
le taux réduit de 5.5 % s'applique-t-il essentiellement aux produits de première nécessité,
alors que le taux normal de 19,6% s’applique à toutes les opérations imposables pour
lesquelles aucun autre taux n’est prévu.
2. La discrimination au sein du système fiscal
Il peut arriver qu’une même base soit frappée par deux taux différents dans le cadre formel de
deux impôts différents. C’était le cas dans l’impôt sur le revenu des personnes physiques
jusqu’en 1971 ou une taxe complémentaire frappait certains revenus non salariaux.
b) Les déductions
Ce sont des sommes que l’on soustrait du revenu imposable pour des raisons le plus souvent
de justice fiscale. Ainsi, la déduction des frais professionnels permet-elle de n’imposer que la
partie du revenu dont on dispose réellement. La réfaction ou réduction des 20% qui est
accordée aux salariés permet de corriger une inégalité : les autres contribuables peuvent plus
facilement dissimuler leurs revenus et donc payer moins d’impôts.
Les déductions constituent également un instrument d’interventionnisme fiscal. La déduction
de certaines dépenses, comme celles liées aux économies d’énergie, favorise bien sûr les
économies en question. Mais, comme la déduction est appliquée au revenu à dépenses égales
mais à revenus différents, le cadeau fiscal ne sera pas le même. On est donc en présence
d’une injustice que l’on peut éviter en corrigeant non plus la base de l’impôt, mais la
cotisation fiscale elle-même.
20
Elles ont comme objet non pas la base de l’impôt, mais la cotisation d’impôt.
a) Les réductions
Elles sont destinées le plus souvent à encourager certaines dépenses d’ordre personnel
engagées par les contribuables. C’est le cas par exemple : des cotisations versées à un
syndicat ou encore des investissements dans les DOM-TOM.
Elles s’appliquent sur le montant de l’impôt calculé suivant le barème progressif et après
plafonnement éventuel des effets du quotient familial et imputation de la décote. Ces
réductions d’impôt ne peuvent donner lieu à remboursement.
Trois questions fondamentales se posent : qui procède au recouvrement, jusqu’à quand peut-
on intervenir et enfin comment procède-t-on ?
a) La collecte
C’est le plus ancien des systèmes. En effet, il a été utilisé sous l’ancien régime pour le
recouvrement de la taille. Les collecteurs de l’impôt étaient des contribuables désignés par les
autres contribuables pour recouvrer l’impôt.
Aujourd’hui, le système de la collecte est appliqué à la TVA puisque ce sont les assujettis à
l’impôt qui sont chargés de l’établir et de le recouvrer. Chaque mois, ils versent aux
comptables de la DGI la TVA collectée diminuée de la TVA qu’ils ont eux-mêmes payée sur
les marchandises et les services nécessaires à la fabrication de leurs produits.
b) La ferme
21
Ce système est lui aussi très ancien. Il était pratiqué sous la monarchie. Un financier, le
Fermier, s’engageait à verser au Trésor le montant de l’impôt. En échange, il disposait du
droit régalien de recouvrer l’impôt.
L’avantage du système était qu’il libérait l’Etat de toute préoccupation de recouvrement et
même d’assiette et de liquidation. L’administration de l’époque n’aurait pas été en mesure de
le faire. Mais ce système était coûteux puisque la rémunération du Fermier était de l’ordre de
20 % du produit de l’impôt recouvré.
c) La régie
C’est le système dans lequel l’Etat lui-même assure le recouvrement de l’impôt. Il est pratiqué
aujourd’hui. En effet, trois réseaux comptables recouvrent les impôts
1. Les comptables directs du Trésor
Ces comptables dépendent de la direction de la comptabilité publique (DCP). C’est le réseau
le plus important quantitativement : par ses effectifs, mais aussi qualitativement : par ses
fonctions. En effet, les comptables du Trésor recouvrent les impôts directs : impôt sur le
revenu, impôt sur les sociétés et les impôts directs des collectivités territoriales.
- Au niveau central on trouve : l’Agent comptable central du Trésor qui établit le Compte
général de l’administration des finances, l’Agent comptable de la dette publique, le TPG pour
l’étranger, l’Agent comptable des traites de la marine.
- Dans chaque département il existe un Trésorier payeur général (TPG). Dans le département
chef lieu de région le TPG est également TPG de région.
- Dans les arrondissements les plus importants sont nommés des receveurs des finances
- Dans les cantons et en fonction de leur importance sont installés des trésoriers principaux,
des receveurs-percepteurs ou des inspecteurs.
2. Les comptables des impôts
Ils dépendent de la direction générale des impôts (DGI). Ils interviennent dans le
recouvrement des impôts indirects, ils procèdent notamment à l’encaissement de la TVA. Il
s’agit plus précisément des receveurs divisionnaires, des receveurs principaux et des
receveurs locaux des impôts.
3. Les comptables des douanes
Ils dépendent de la direction générale des douanes et procèdent au recouvrement des droits de
douane ainsi que de certains droits indirects.
Selon l’article L-274 du Livre de procédure fiscale, les comptables du Trésor qui n’ont fait
aucune poursuite contre un contribuable retardataire pendant quatre années consécutives, à
partir du jour de la mise en recouvrement du rôle perdent leur recours et sont déchus de tous
droits et de toute action contre ce redevable.
Cette prescription du recouvrement ne doit pas être confondue avec le délai de répétition
pendant lequel, les omissions totales ou partielles constatées dans l’assiette de l’impôt, les
insuffisances, les inexactitudes ou les erreurs d'imposition peuvent être réparées par
l’administration des impôts ou par l’administration des douanes et droits indirects. Ce droit
de reprise ou de répétition de l’administration des impôts s'exerce jusqu’à la fin de la
troisième année qui suit celle au titre de laquelle l'imposition est due.
22
b) Interruption
Mais ce délai de quatre ans peut être prescrit, s’il est interrompu par tous actes comportant
reconnaissance de sa dette de la part du contribuable et par tous autres actes interruptifs de la
prescription comme la notification de redressements ou un avis à tiers détenteur.
a) La mise en recouvrement
Elle prend des formes différentes selon qu’il s’agit d’impôts établis par voie de rôle ou non.
1. La mise en recouvrement des impôts établis par voie de rôle
Le rôle est une liste des contribuables passibles de l’impôt comportant pour chacun d’eux la
base d'imposition, la nature des contributions, le taux d’imposition et le montant des
cotisations,. Cette liste est dressée par le directeur des services fiscaux au vu des éléments
fournis par les services d'assiette.
Les rôles donnent lieu à la délivrance d’avis d’imposition au contribuable. Cet avis
d’imposition précise, le total des sommes à acquitter, les conditions d’exigibilité ainsi que la
date de mise en recouvrement et la date limite de paiement.
Les impôts directs sont, d’une manière générale, exigibles trente jours après la date de la mise
en recouvrement du rôle.
En cas de retard dans le paiement, une majoration de 10 % est applicable aux sommes
impayées. Une lettre de rappel donnant un dernier délai au contribuable. Si la lettre de rappel
n’a pas été suivie de paiement, le comptable du Trésor peut engager des poursuites.
2. La mise en recouvrement des autres impôts
Si l’impôt est perçu sans rôle nominatif (TVA, ISF), le paiement s’effectue volontairement
par le contribuable après avoir calculé le montant de l’impôt. Ce n’est que si le contribuable
omet ou paie insuffisamment que l’administration sera amenée à établir un titre de perception
qu’elle rendra exécutoire : l’avis de mise en recouvrement. En cas de non-paiement, une mise
en demeure est envoyée au contribuable. C’est l’acte par lequel l’administration fait
sommation au débiteur de se libérer. Après l'expiration d'un délai de vingt jours, les poursuites
pourront être engagées.
23
Si le commandement de payer ne donne aucun résultat, plusieurs actes de poursuite sont
possibles.
?? La saisie -vente
Elle a pour objet de mettre les biens mobiliers corporels du débiteur, sous main de justice.
Elle est opérée par les agents huissiers du Trésor ou les huissiers de justice et ne peut, en
principe, avoir lieu que huit jours après la signification du commandement.
?? La saisie des rémunérations
La procédure s'applique, aux sommes dues à titre de rémunération à toutes les personnes
salariées ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs
employeurs.
?? L’avis à tiers détenteur
L'avis à tiers détenteur est un acte de procédure qui permet au comptable, sur simple
demande, d’obliger un tiers à lui verser, sur les fonds dont il est dépositaire, détenteur ou
débiteur à l'égard d'un redevable, les impôts dus par ce dernier.
?? La contrainte
C’est la possibilité de faire incarcérer le contribuable. Mais les hypothèses dans lesquelles
cela est possible sont extrêmement rares.
Le contribuable est celui au nom de qui la dette d’impôt a été juridiquement établie, c’est
celui qui supporte juridiquement le poids de l’impôt, même s’il peut en décaler une partie sur
d’autres.
b) Le redevable
Le redevable est celui à qui le fisc peut réclamer la dette d’impôt. Le plus souvent, le
contribuable et le redevable ne font qu’un, mais pas toujours. La distinction a un intérêt dans
deux hypothèses : la solidarité financière et les tiers détenteurs.
1. La solidarité financière
Elle rend le rôle exécutoire non seulement contre le contribuable, mais encore «contre ses
représentants ou ayants cause ». Elle est prévue par la loi.
La solidarité financière peut être fondée sur l’existence de liens familiaux. Ainsi chacun des
époux vivant sous le même toit est solidairement responsable du paiement de la taxe
d'habitation et de l'impôt sur le revenu.
En cas de décès du contribuable, le recouvrement de ses impôts peut être poursuivi sur ses
héritiers et légataires.
2. Les tiers détenteurs
En application des articles L-262 du Livre de procédure fiscale, l’Administration peut par avis
à tiers détenteur appréhender, entre les mains de tiers, les deniers que ceux-ci détiennent du
chef du contribuable.
24
B - La date du pai em ent
a) Le paiement comptant
Dans certains cas, il y a simultanéité entre le fait générateur de l’impôt et son paiement : c’est
la système des droits au comptant (TVA, …).
b) Le paiement différé
Le paiement peut être différé : s’il y a un délai entre la connaissance par l’administration de la
matière imposable et le paiement. C’est le cas pour les successions où le paiement peut être
fractionné. C’est également le cas lorsque le fisc accorde un sursis de paiement. Enfin pour
tous les impôts établis par voie de rôle le paiement est différé. Il en va ainsi de l’impôt sur le
revenu dont le paiement est exigé l’année suivant la perception des revenus imposés.
c) Le paiement anticipé
Le paiement peut être anticipé : les tiers provisionnels pour l’impôt sur le revenu, en sont un
bel exemple de même que la mensualisation pour le même impôt.
L’impôt est en principe payable en argent. C’est ce que rappelle l’article 160 du CGI :
« Les impôts et taxes visés par le présent code sont payables en argent, dans la limite de
3 000 euros, à la caisse du comptable du Trésor chargé du recouvrement des impôts directs »
Il n’y a donc plus d’impôt en nature.
Toutefois, l’article 1716 bis du CGI a admis la dation en paiement des droits de succession.
Elle se traduit par la remise d’œuvres d’art, de livres, d'objets de collection, de documents, de
haute valeur artistique ou historique ou d’immeubles situés dans les zones d'intervention du
Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres au Trésor. Cette procédure
exceptionnelle de règlement des droits est subordonnée à un agrément. La décision
d’agrément fixe la valeur libératoire qu’elle reconnaît aux biens offerts en paiement. La dation
en paiement n’est parfaite que par l’acceptation par l’intéressé de cette valeur.
Le paiement s’effectue en principe en numéraire, il est accepté pour le paiement de tous les
impôts, taxes ou cotisations dans la limite de 3 000 €.
Sont également acceptés les effets bancaires (chèques bancaires « ordinaires », chèques de
voyages, ordres de virement).
Le prélèvement automatique est également admis pour le paiement mensuel de l'impôt (impôt
sur le revenu, impôts directs locaux).
De plus le télérèglement a été récemment mis en place.
Enfin, le paiement des droits de mutation par décès peut être effectué en valeurs du Trésor
dans la proportion fixée respectivement par le conseil d’administration de la caisse autonome
25
de gestion des bons de la défense nationale, d’exploitation industrielle des tabacs et
d’amortissement de la dette publique et par arrêté du ministre de l’économie et des finances.
c) L’interdiction de la compensation
Lorsque deux personnes se trouvent débitrices l’une envers l’autre, il s’opère entre elles une
compensation qui éteint les deux dettes. C’est ce que prévoit le Code civil. En droit fiscal le
principe est inverse.
Les contribuables ne peuvent invoquer en leur faveur la compensation entre leur dette fiscale
et une créance sur le Trésor.
L’impôt est encadré par le droit. Il importe de connaître les sources juridiques ainsi que leur
contenu : les principes.
La pyramide des normes comprend à son sommet la Constitution bien sûr, les lois et
règlements ainsi que la doctrine administrative.
A - La Consti tuti on
Par Constitution il faut entendre non seulement la Constitution proprement dite c’est à dire
les articles de celle-ci, mais aussi la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
26
Par ce texte, les représentants de la Nation ont le pouvoir de fixer les caractéristiques du
prélèvement fiscal (son assiette, sa quotité et les modalités de son recouvrement) mais aussi
de surveiller l’usage qui en est fait par l’Exécutif, c’est-à-dire de contrôler les dépenses
publiques.
2. L’article 13
Il précise : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une
contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les
citoyens, en raison de leurs facultés »
Ainsi est posé à la fois la nécessité de l’impôt, conçu comme instrument privilégié de
financement des dépenses publiques, mais aussi l’obligation de répartir sa charge de façon
égalitaire tout en la pondérant en fonction des facultés contributives de chaque citoyen.
B - La l oi et l e règl em ent
On sait que la loi est la source fondamentale en droit fiscal sous réserve de l’intervention du
règlement et surtout du droit européen. Les textes législatifs et réglementaires ont été
rassemblés dans le Code général des impôts (CGI) ainsi que dans le Livre de procédure fiscale
(LPF).
C’est le produit de l’interprétation des textes fiscaux par l’administration. Il s’agit des
mesures d’ordre intérieur au regard de la jurisprudence du Conseil d’Etat. Elles s’imposent en
vertu du principe hiérarchique aux agents de l’administration fiscale. En revanche, elles n’ont
pas de caractère contraignant pour les contribuables.
Toutefois en pratique, elles ont une portée considérable car elles viennent remplacer la norme
fiscale.
Différents cas de figures peuvent se présenter :
- La doctrine illégale est plus contraignante que la loi pour le contribuable. Dans ce cas le
Conseil d’Etat fera prévaloir la loi.
- En revanche, si la doctrine illégale est plus douce que la loi. L’administration peut alors
décider de modifier sa doctrine de façon rétroactive sans que le contribuable puisse se
prévaloir de quoi que ce soit en vertu du principe de l’absence des droits acquis en matière
fiscale. Cette position du juge est dure et le législateur a voulu tempérer les conséquences de
cette vision.
27
Ainsi l’article L 180 A du Livre de procédure fiscale (LPF) interdit à l’administration de
sanctionner le contribuable qui appliquait de bonne foi une doctrine formellement admise
dans le passé par l’administration.
L’article L 180 B (LPF) accorde ces mêmes droits au contribuable lorsque l’administration
avait pris position sur l’appréciation d’une situation de fait par rapport à un texte fiscal.
Il y a cependant un problème de compatibilité de ces articles par rapport à l'article 34 de la
Constitution qui donne compétence exclusive au législateur en matière d’impôt. On ne voit
donc pas très bien comment des articles du Code général des impôts peuvent conférer une
valeur juridique quelconque à la doctrine administrative.
Une grande partie du droit fiscal français est aujourd'hui marqué par le droit communautaire.
Le phénomène s’est opéré au moyen des normes dérivées prévues par l’article 189 du traité de
Rome pour assurer son application : la directive - qui impose aux États membres de modifier
dans un certain délai leur système juridique (lois et règlements) pour le rendre conforme aux
prescriptions de cette directive et assurer ainsi la parfaite transposition de celle-ci - et le
règlement - qui est directement applicable dans chaque État sans médiation des autorités
normatrices de celui-ci.
C’est essentiellement dans trois domaines que l’influence du droit européen s’est faite sentir.
D’abord, bien sûr l’abolition des droits de douanes ensuite celui de la suppression des taxes
d’effet équivalent à de tels droits. Enfin et c’est le stade actuel l’harmonisation fiscale. Elle
progresse très lentement.
C’est l'acceptation par la France du droit de recours individuel, en 1981, qui a permis
l’application effective de la Convention européenne des droits de l’homme comme source de
droits.
Deux sortes de dispositions doivent être citées à cet égard. Le renforcement des exigences que
doit remplir le « procès équitable » (art. 6-1) et la condamnation de toute disposition qui
aboutirait à porter atteinte aux biens d'un contribuable, sans offrir les garanties procédurales
élémentaires (art. 1 du Protocole additionnel n' 1).
C’est Cour européenne des droits de l’homme mais aussi le juge fiscal français qui appliquent
ces dispositions.
28
SECTION 2 - LES PRINCIPES
Le principe de base est celui de la légalité de l’impôt. En d’autres termes, il n’y a pas
d’impôts sans loi. Mais la loi fiscale s’applique de manière particulière.
Ce principe est affirmé avec force et solennité par l’article 14 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789 : « tous les citoyens ont le droit de constater par eux - mêmes
ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement,
d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ».
L’article 34 de la constitution de 1958 précise cette première signification : « la loi fixe les
règles, concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute
nature. »
Concrètement, cela signifie la nécessité d’une intervention formelle du parlement pour toute
création ou toute suppression d’impôt, toute modification du champ d’application d’un impôt
existant.
Cette intervention du législateur peut prendre deux formes : celle d’une loi de finances ou
celle d’une loi ordinaire.
29
L’impôt ne peut être recouvré que dans la mesure où il a fait l’objet d’une autorisation. En
absence d’une telle autorisation, le comptable commettrait le délit de concussion.
L’autorisation est donnée par la loi de finances de l’année. C’est ce que prévoit l’ordonnance
du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances dans son article 2 : « La
loi de finances de l'année prévoit et autorise, ... l'ensemble des ressources … de l'Etat ».
La loi organique sur les lois de finances du 1er août 2001, quant à elle, précise dans son article
34 que « la loi de finances de l’année …autorise …la perception des ressources de l’Etat et
des impositions de toutes natures affectées à des personnes morales autres que l’Etat »
D’ailleurs chaque année le premier article de la loi de finances commence par cette formule :
« La perception des impôts, produits et revenus affectés à l’Etat, aux collectivités
territoriales, aux établissements publics et organismes divers habilités à les percevoir
continue d’être effectuée pendant l’année 2001 conformément aux lois et règlements et aux
dispositions de la présente loi de finances »
30
La loi fiscale s’applique de manière particulière non seulement dans le temps mais aussi dans
l’espace.
2. Le dépassement du principe
b) La non-rétroactivité
1. L’entrée en vigueur
La loi entre en vigueur un jour franc après sa publication au Journal Officiel. En matière
fiscale, il y a parfois anticipation de l’entrée en vigueur du fait de l’annualité.
Si la loi fiscale était publiée le 1er janvier, elle devrait entrer en vigueur le 2, or ce n'est pas le
cas car elle entre en vigueur le 1er janvier du fait de l’annualité.
L'entrée en vigueur peut être retardée : si elle est publiée le 28 décembre, elle entrera en
vigueur le 1er janvier.
La plupart du temps, la loi de finances est publiée le 30 décembre.
En raison de sa non rétroactivité, la loi est appliquée dès le jour d’entrée en vigueur c’est
l’application immédiate c’est à dire que la loi s’applique aux situations existantes et aux
situations à venir.
2. L’application immédiate
31
Il existe une formule : l’application immédiate est l’application de la loi nouvelle aux
conséquences futures des situations antérieures. Toutefois de nombreuses lois sont appliquées
de manière véritablement rétroactive.
C’est parfois le cas de lois favorables aux contribuables. Il en va notamment ainsi pour les
dispositions abaissant les taux de T.V.A. : afin d'éviter que les consommateurs ne perturbent
le marché en différant leurs achats, les projets de loi de finances font rétroagir l’abaissement
de taux à la date de leur dépôt par le Gouvernement, lequel donne immédiatement instruction
aux services fiscaux d’appliquer le nouveau taux, sans égard pour la compétence législative
en matière fiscale. De même la suppression de la vignette a été annoncée par le gouvernement
et appliquée dès novembre 2001. C’est la loi de finances pour 2002 qui l’a supprimée
rétroactivement.
Selon le Conseil constitutionnel aucun principe ou règle de valeur constitutionnelle n’interdit
à la loi de revenir sur une exonération fiscale acquise sous l’empire d'une loi antérieure ou
d’en réduire la portée: (CC 83-164 DC du 29 décembre 1983).
La loi fiscale s’applique sur tout le territoire français. Plus précisément on peut dire que le
territoire fiscal coïncide avec le territoire politique. Mais ce principe connaît quelques
assouplissements puisque certaines parties du territoire politique sont exclues du territoire
fiscal alors que des parties du territoire fiscal constituent une extension du territoire politique.
Plusieurs parties du territoire politique sont en effet exclues soit totalement soit partiellement.
32
b) Les extensions du territoire fiscal
Comme tout pouvoir, le pouvoir fiscal est contesté. Il l’est d’autant plus que l’impôt est lourd
et paraît parfois injuste.
L’impôt peut être contesté dans les prétoires, c’est le contentieux fiscal. Il peut l’être dans les
faits. La contestation est alors sociologique.
Le contribuable peut être tenté d’échapper à l’impôt en ne le payant pas. Dans ce cas il y a
fuite devant l’impôt. Mais le contribuable peut avoir une attitude plus subtile en faisant payer
l’impôt par quelqu’un d’autre : dans ce cas il y a répercussion de l’impôt.
Le phénomène est important, même s’il est par définition difficile de le mesurer exactement.
Il convient d’en rechercher les causes, d’en préciser les formes avant d’en trouver les
remèdes.
33
§ 1 - LES CAUSES DE LA FUITE
L’impôt est par définition l’expression d’une contrainte et la tentation est grande de résister à
toute contrainte. Cette résistance est d’autant plus grande que le gain matériel peut être
important.
Mais, cette résistance à la contrainte fiscale peut aussi résulter de la transformation d’une
résistance à la contrainte politique. L’impôt n’est-il pas l’expression d’un pouvoir souverain ?
Ainsi, la fuite devant l’impôt est-elle parfois auréolée d’une justification politique : le
pouvoir en place abuserait de sa position : c’est l’argument du fiscalisme. Ces arguments ont
été mis en avant en France dans les années 50 par Pierre Poujade et son mouvement. Ils ont
été repris dans les années 70 par le CID-UNATI de Gérard Nicoud. Ces justifications sont
d’autant plus efficaces que la morale fiscale est faible.
b) La morale fiscale
Pour de nombreuses personnes voler un épicier ou n’importe quel commerçant c’est mal. Par
contre voler le fisc c’est bien. Cette disproportion dans le jugement résulte sans doute du fait
que l’Etat n’est pour beaucoup qu’une abstraction. On voit mal en général le lien entre les
impôts payés et l’usage qui en est fait.
Et même si parfois, l’on peut appréhender ce lien, on estimera alors que la fraude compense
l’injustice fiscale. Il y a donc une propension assez naturelle à tolérer la fraude, bref à faire
preuve d’un civisme fiscal des plus rudimentaires. Peu de personnes admettent que « voler
l’impôt c’est voler les autres ».
La fuite devant l’impôt s’explique aussi par des raisons liées à l’impôt lui-même et au système
fiscal. L’excès de la pression fiscale, les failles du système fiscal peuvent expliquer le
phénomène.
a) La pression fiscale
Plus l’impôt est lourd et plus ceux qui doivent le payer essayent d’y échapper d’une manière
ou d’une autre. Tout cela est logique et bien connu. Déjà Bossuet demandait au prince de
modérer les impôts et de ne point accabler le peuple car «qui presse trop les hommes excite
des révoltes et des séditions ».
Mais à l’époque actuelle ce que l’on craint par un excès de l’impôt ce n’est pas tant la révolte
que la fuite. C’est Laffer et sa fameuse courbe qui a montré que l’augmentation de la pression
fiscale augmente le rendement de l’impôt dans un premier temps, avant de le tarir dans un
deuxième temps.
C’est d’ailleurs ce que disait sous une forme plus ramassée et plus percutante Joseph-
Berthelemy : « Les gros taux tuent les totaux ». Cette formule connaîtra un certain succès et
sera d’ailleurs reprise par certains hommes politiques pour qui « trop d’impôt tue l’impôt ».
Cette idée est aujourd’hui largement répandue.
34
Deux reproches qui peuvent paraître contradictoires sont souvent fait au système fiscal : ses
imperfections et sa complexité.
La complexité du système fiscal est un élément qu’il n’est pas rare de mettre en avant pour
expliquer la fuite devant l’impôt. Il est vrai que dans des sociétés économiquement et
sociologiquement complexes, la fiscalité ne peut pas être simple. De la sorte, les règles du
droit fiscal s’enchevêtrent et ce faisant permettent souvent d’échapper à l’impôt.
A la complexité s’ajoutent parfois les imperfections. Certains impôts peuvent être qualifiés
d’ « irritants ». La réaction provoquée sera donc de fuir. Ils le sont d’autant plus qu’ils sont
apparents ou nouveaux.
Il y a fraude fiscale quand il y a violation de la loi, par contre il y a évasion fiscale si la loi
n’est pas enfreinte.
A - L'évasi on fi scal e
.
a) L’abstention
Certains contribuables peuvent être tentés de réduire d’eux-mêmes leur base d’imposition, soit
en réduisant légalement leurs revenus, soit en réduisant leur consommation.
Cette démarche existe, mais elle est difficile à quantifier. Cependant on peut dire qu’une
infime partie des contribuables est concernée.
Le système fiscal n’est pas parfait, c’est le moins que l’on puisse dire. Les techniques
d’évaluation de la matière imposable sont parfois rudimentaires et permettent de ce fait une
évasion fiscale. Il en va ainsi du forfait. C’est la raison pour laquelle cette technique est en
voie de disparition.
L’imperfection peut provenir aussi de lacunes dans la législation fiscale. Dans ce cas,
l’évasion est favorisée puisque la loi n’appréhende pas complètement la réalité fiscale.
B - La fraude fi scal e
35
La fraude fiscale s’analyse toujours comme une dissimulation de la matière imposable.
Cependant cette dissimulation peut être plus ou moins élaborée.
a) La dissimulation matérielle
Le contrebandier est l’image la plus connue de cette fraude puisqu’il cache la marchandise
qu’il ne veut pas déclarer. De la même manière, le travail au noir illustre ce type de fraude
fiscale puisque le travail sera exécuté sans facture, aucune taxe aucun impôt ne sera payé.
Enfin l’oubli volontaire de déclaration d’un revenu quelconque constitue un tel type de fraude
Plus complexe est la dissimulation comptable.
b) La dissimulation comptable
En jouant sur les différentes qualifications comptables il est possible d’en retirer un avantage
fiscal plus ou moins important.
Ainsi, les dépenses personnelles du commerçant seront-elles qualifiées de professionnelles.
Dans une société, une partie des bénéfices pourra être « transformée » en amortissement, les
réserves en provisions.
D’autres comportements relèvent également de ce type de fraude : la double comptabilité, une
comptabilité fiscale, une comptabilité commerciale réelle : le but est de réduire les recettes et
d’augmenter les frais, la facturation de recettes inférieures à la réalité, la vente sans facture
pour éviter la TVA, etc…
Enfin, il faut citer la technique des sociétés écrans : une société mère vend moins cher ses
prestations à une filiale installée dans un pays fiscalement plus intéressant, laquelle revend
ensuite au prix normal.
c) La dissimulation juridique
Ce type de dissimulation peut prendre deux formes :
? L’opération fictive
L’exemple type d’opération fictive est celui des fausses factures qui juridiquement parlant
retracent des opérations qui matériellement n’ont jamais existé pour en retirer un bénéfice
fiscal.
? La fausse qualification
Une situation juridique est transformée en une autre qui est fiscalement plus intéressante. Ou
une situation de fait est improprement qualifiée juridiquement. Ainsi, une mutation à titre
gratuit sera présentée comme une mutation à titre onéreux etc … Mais l’administration fiscale
n’est pas liée par la qualification juridique donnée par le contribuable.
A - La préventi on
a) La simplification fiscale
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C’est une solution d’évidence, puisque la fuite devant ’limpôt est souvent due à la complexité
du système fiscal. Il faudrait donc simplifier le système. On mesure toutefois la difficulté. La
réforme de la fiscalité est souvent prônée ici et là. C’est même un argument électoral. Or on
s’aperçoit bien vite qu’il est plus facile en la matière de promettre que de réaliser. Non pas
que les acteurs soient dénués de volonté, mais parce qu’il est difficile d’entreprendre des
réformes en profondeur. De tels intérêts sont en jeu, de plus il existe un effet boule de neige.
Bref cette solution relève beaucoup plus du vœu pieux que de la solution réaliste.
On l’a vu la fraude fiscale est surtout provoquée et encouragée par l’existence de paradis
fiscaux, c’est à dire d’Etats qui ne sont pas liés au nôtre par une convention fiscale. Cette
fraude internationale pourrait donc être sérieusement réduite par le développement de la
conclusion des conventions fiscales. Mais là encore, la solution relève beaucoup plus du
volontarisme que du réalisme.
En renforçant les contrôles on peut légitimement penser réduire la fraude fiscale. Ils peuvent
être renforcés par l’accroissement des effectifs des contrôleurs, par des plans systématiques
de vérification ou encore par des mesures visant à connaître toutes les sources de richesse,
comme l’enregistrement de toutes les ventes d’or ou encore la dématérialisation des actions.
Cependant là encore il faut bien prendre la mesure de l’efficacité de cette solution. D’abord, il
est clair que les contrôles sont limités par principe : on ne peut évidemment placer un
contrôleur derrière chaque contribuable. D’autre part dans notre type de société fondée sur la
liberté individuelle les contrôles ne peuvent qu’être limités par principe.
B - La répressi on
Ces sanctions sont le fait de l’administration fiscale, elles sont essentiellement à caractère
pécuniaire, elles sont nombreuses et variées. Elles présentent des caractéristiques
particulières.
1. Formes
Le plus souvent ce sont des sanctions pécuniaires. Les indemnités de retard dans le paiement
de l’impôt en sont un exemple. Il peut s’agir aussi de majorations de droit ou enfin d’amendes
fiscales en cas d’inexactitude ou d’insuffisance ou d’omission de déclaration.
Le droit de préemption de l’administration fiscale en matière de droits d’enregistrement
constitue un autre type de sanction. En effet si une transaction à été sous-évaluée le
contribuable risque ainsi de recevoir comme prix de celle-ci la somme qu’il a déclarée.
2. Caractéristiques
Les sanctions pécuniaires sont modulées par l’administration fiscale en fonction de la bonne
foi du contribuable. Mais surtout elles peuvent faire l’objet de transaction avec le fisc.
37
Puisque tant que la sanction ne revêt pas un caractère définitif, le discussion peut s’instaurer.
Le contribuable peut reconnaître partiellement ses torts, l’administration peut alors admettre
le caractère excessif de l’amende. Les deux parties vont établir une convention qui scellera
l’accord. Pour les grosses sommes, on fait intervenir le Comité du contentieux fiscal
La répression pénale de la fraude fiscale ne concerne que les cas les plus graves. Ces
sanctions se surajoutent aux sanctions fiscales. Elles supposent la constitution du délit de
fraude fiscale, prévu par l’article 1741 du CGI.
Elles sont infligées par le Tribunal correctionnel. Mais, seule l’administration fiscale peut
engager les poursuites et uniquement si des pénalités ont déjà été appliquées.
Toutefois, la loi du 29 décembre1977 a mis en place une « Commission des infractions
fiscales » qui doit être saisie par l’administration avant tout dépôt de plainte. Elle rend un avis
non motivé qui doit être suivi. En dernier lieu, le ministre peut ne pas donner suite à la
demande déposée.
En principe l’action pénale est uniquement engagée quant il y a fraude systématique et
répétitive ou fraude lourde ou encore lorsque la fraude est accompagnée d’autres délits.
Les sanctions pénales peuvent se traduire par une peine principale constituée par un
emprisonnement de 5 à 10 ans et par une amende allant jusqu’à 38 113 €.
Des peines accessoires peuvent être prononcées, comme la publication du jugement dans
certains journaux, l’interdiction d'exercer une profession, l’exclusion des marchés de l'Etat.
Ces peines accessoires sont souvent plus dissuasives que la peine principale.
La répercussion est le phénomène qui consiste à transférer le poids de l’impôt sur quelqu’un
d’autre. Il existe différentes formes de répercussion qui s’expliquent par l’existence de
différents facteurs.
b) La répercussion de fait
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Dans d’autres cas le législateur n’a pas voulu la répercussion et pourtant elle existe en fait ou
peut exister. Il en va ainsi par exemple en matière d’impôt sur les sociétés, il peut dans
certains cas être répercuté dans les ventes. Tout dépend bien sûr et de la volonté du
commerçant et de la situation du marché.
La charge de l’impôt peut être transférée dans les deux directions opposées : en aval ou en
amont.
a) La répercussion en aval
Souvent la répercussion se fait du producteur au consommateur. Elle se traduit alors par le
gonflement du prix de vente. La TVA en est le meilleur exemple. Mais, la plupart des impôts
qui frappent le circuit économique se répercutent dans ce sens.
b) La répercussion en amont
Plus rare que la précédente, elle existe néanmoins. On peut citer l’exemple de l’imposition des
valeurs mobilières. L’impôt qui est payé par le propriétaire des titres est en réalité supporté en
partie par la société qui l’intègre dans le calcul du bénéfice distribué.
b) La répercussion en chaîne
Comme l’indique assez bien le terme utilisé cette répercussion se renouvelle à chaque étape
du circuit économique par exemple. Chaque élément de ce circuit supportant une part de
l’impôt. Plus le circuit sera long et complexe, et plus il y aura répercussion.
a) La forme du marché
On peut dire que plus la concurrence est grande et moins la répercussion est possible puisque
la concurrence vise à diminuer les prix. A l’inverse les situations de monopole favorisent la
répercussion.
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La répercussion n’est vraiment possible que dans les phénomènes de vente et d’achat. Plus
l’impôt est proche de la vente et plus la répercussion est possible. Ainsi, la TVA se répercute
plus facilement que l’IS.
a) L’élasticité de la demande
La demande et l’offre d’un produit peuvent être plus ou moins élastiques c'est-à-dire plus ou
moins sensibles à une variation de prix.
Une élévation des prix due à une incorporation de l'impôt ne diminuera pas sensiblement la
demande des biens à l’usage desquels le consommateur ne peut renoncer. Dans l'hypothèse
d’une faible élasticité de la demande, la répercussion est donc particulièrement aisée.
b) L’inflation
L’inflation facilite la répercussion des impôts des producteurs vers les consommateurs. Il
suffit de donner un «coup de pouce » supplémentaire aux prix pour y incorporer la charge
fiscale. A l’inverse une inflation faible rend plus délicate la répercussion.
CHAPITRE 2
LA CONTESTATION JURIDIQUE : LE CONTENTIEUX FISCAL
Cette phase se traduit par une réclamation formulée et présentée par le contribuable (§1). Elle
sera examinée par l’administration qui prendra une décision (§2).
§ 1 - LA RÉCLAMATION
A - Les acteurs
a) L'auteur
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Toute personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit justifier, d’un
mandat régulier. Il doit à peine de nullité être produit en même temps que l’acte qu’il autorise
ou enregistré avant l'exécution de cet acte.
b) Le destinataire
1. Principe
La réclamation doit être adressée au service des impôts dont dépend le lieu d'imposition, c'est-
à-dire :
- en matière d’impôts directs recouvrés par les comptables du Trésor, au service qui a établi le
rôle dans lequel se trouve compris l'impôt contesté
- en matière d’impôts recouvrés par les comptables de la DGI, au service auquel correspond la
recette des impôts chargée du recouvrement desdits impôts
Les réclamations font l’objet d’un récépissé adressé au contribuable
2. Sanction
Si la réclamation n'est pas adressée au service compétent mais à une autorité hiérarchique
supérieure ou à un autre service extérieur des impôts, elle ne doit pas être considérée comme
irrecevable.
Il appartient au service saisi d’une telle réclamation de la transmettre au service compétent et
d’aviser le réclamant de cette transmission.
B - Le cadre
a) Les formes
La réclamation doit être établie par écrit, sous forme d’une simple lettre sur papier libre.
b) Les délais
Ils varient en fonction des impositions contestées.
?? En matière d'impôts locaux et de taxes accessoires,
La réclamation doit être déposée au plus tard le 31 décembre de l’année suivant celle de la
mise en recouvrement du rôle ou de la réalisation de l’événement.
?? En toute autre matière fiscale
La réclamation doit être déposée au plus tard le 31 décembre de la deuxième année suivant
celle :
- de la mise en recouvrement du rôle (impôts directs établis par voie de rôle). La date
de mise en recouvrement figure sur l’avis d'imposition délivré au contribuable.
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- de la notification d’un avis de mise en recouvrement (impôts perçus par les
comptables des impôts).
- du versement spontané de l’impôt contesté, lorsque ce versement n’a donné lieu,
préalablement, ni à l’établissement d’un rôle ni à la notification d’un avis de mise en
recouvrement.
C - Le contenu
§ 2 - LA DÉCISION
A - La form e
a) L’auteur
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L’administration des impôts statue sur les réclamations En principe, le directeur
départemental des impôts a seul pouvoir de statuer sur les réclamations. Cependant, le service
de base est appelé à statuer dans de très nombreux cas par le jeu des délégations de signature.
b) Les délais
Le service des impôts statue sur les réclamations dans le délai de six mois suivant la date de
leur présentation.
En cas de difficultés, le délai pourra être rallongé de trois mois. Dans ce cas le contribuable
est averti.
c) La notification
Les décisions sont notifiées par lettre recommandée avec accusé de réception. La date de
réception sert de point de départ au délai dont dispose le contribuable pour saisir la juridiction
compétente.
La lettre de notification doit reproduire intégralement les motifs de la décision, lorsqu'il s’agit
d’un rejet partiel ou total.
B - Le fond
§ 1 - LA COMPÉTENCE JURIDICTIONNELLE
43
A - Le partage de com pétence
a) L’origine du partage de compétence
1. L’explication historique
Le partage remonte en fait à la Révolution. En 1790, les impôts indirects ont été supprimés.
Ils seront progressivement remplacés par des impôts directs, les «quatre vieilles» que l’on met
en place entre 1790 et 1798. Mais les impôts indirects réapparaîtront rapidement sous le
Directoire. C’est pour apaiser le mécontentement suscité par la réapparition de ces impôts que
leur contentieux fut confié au juge judiciaire.
La loi du 22 frimaire an VII disposait en effet: « En matière d’enregistrement l’introduction
et l’instruction des instances auront lieu devant les tribunaux civils du département. La
connaissance et la décision en sont interdites à toutes autres autorités constituées ou
administratives. » Ces dispositions ont été étendues aux impôts indirects en général par la loi
du 5 ventôse an XII
Ce n’est que quelques années plus tard que le sort du contentieux des impôts directs fut
définitivement réglé. La loi du 28 pluviôse an VIII, organisant les Conseils de préfecture,
précisera en effet que le Conseil de préfecture «se prononcera sur les demandes des
particuliers tendant à obtenir la décharge ou la réduction de leur cote de contribution
directe». Ainsi, pour les contributions directes, la compétence administrative était-elle
reconnue.
2. L’explication doctrinale
La doctrine va essayer de justifier cette répartition. Ce serait l’existence du rôle en matière
d’impôt direct qui expliquerait la compétence du juge administratif. Le rôle est en effet un
acte administratif. Alors que pour les impôts indirects l’on n’a affaire qu’à des opérations
matérielles et non pas à des actes administratifs d’où la compétence du juge judiciaire.
Cette explication est très artificielle pour deux raisons.
En premier lieu, il faut remarquer que s’il n’y a pas établissement de rôle en matière d’impôt
indirect bref s’il n’y a pas de décision formelle, il y a bien néanmoins une décision qui est
prise. Or le droit administratif connaît les décisions implicites et cette théorie pourrait servir
de bas pour justifier la compétence du juge administratif en ce domaine.
En second lieu, il est facile de remarquer que tous les impôts directs ne sont pas recouvrés par
voie de rôle. Il en va ainsi de l’impôt sur les sociétés par exemple. Or dans ce cas le juge
administratif est malgré tout compétent.
On le voit, ce sont des raisons de pures circonstances qui expliquent la répartition de
compétence.
b) La portée du partage
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Mais, la compétence judiciaire est attractive. Cela signifie que le juge judiciaire s’estime
compétent pour tous les litiges extra-fiscaux se rattachant à l’impôt. De plus le juge judiciaire
étend sa compétence à toutes les données fiscales du litige.
2. La compétence administrative est intacte
Le juge administratif quant à lui adopte une attitude inverse. Il ne n’étend pas sa compétence,
il ne se reconnaît compétent qu’en fonction de la matière de la créance.
Qui plus est, là où il est compétent, il n’exerce pas la plénitude de sa compétence. En effet le
jeu des questions préjudicielles rogne sa compétence.
a) La compétence administrative
b) La compétence judiciaire
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§ 2 - LA PROCÉDURE
b) En appel
Le contribuable dispose, pour faire appel, d'un délai de deux mois à compter de la notification
du jugement.
Quant à lui, le ministre dispose de deux mois à compter de la date à laquelle le jugement lui a
été signifié par acte d'huissier et quatre mois à partir de la notification du jugement par le
tribunal administratif au directeur qui a suivi l'affaire.
L’appel n’a pas d’effet suspensif. La requête doit contenir, les faits, moyens et conclusions,
ainsi que les nom et domicile du demandeur.
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c) En cassation
Les arrêts rendus par les Cours administratives d’appel peuvent être déférés au Conseil d’Etat
par voie de recours en cassation
Plusieurs cas d’ouverture sont prévus :
- l’incompétence
- le vice de forme
- la violation de la règle de droit.
Le pourvoi est formé soit par le ministre soit par le contribuable dans le délai de deux mois à
compter de la date de la notification de l’arrêt attaqué.
S’il prononce l'annulation d'un arrêt rendu par une Cour administrative d'appel, le Conseil
d’Etat peut :
- renvoyer l'affaire devant la même cour statuant, dans une autre formation
- renvoyer l'affaire devant une autre cour
- statuer au fond
a) En première instance
1. L’introduction de l’instance
L’instance est engagée par voie d’assignation dans les deux mois qui suivent la réception de
l’avis portant notification de la décision de l’administration.
Le service des impôts peut, soumettre d'office le litige à la décision du tribunal par un
mémoire signifié au réclamant avec assignation.
2. L’instruction
L’instruction se fait par le moyen de mémoires, et sous la conduite du juge rapporteur, le
tribunal peut ordonner, d’autres mesures d’instruction. Le ministère d’avocat est facultatif.
3. Jugement
Le jugement est rendu par le tribunal composé d’au moins trois juges, parmi lesquels le juge
chargé du rapport. Mais le président du tribunal peut, décider que l'affaire sera jugée par le
tribunal statuant à juge unique.
b) En appel
L’appel doit être formé dans le délai d’un mois à compter de la notification du jugement. La
procédure suivie devant la cour d’appel est exclusivement écrite et contradictoire.
L’instruction se fait par simples mémoires respectivement signifiés.
Le délibéré est secret. En revanche, le prononcé de l’arrêt a lieu en séance publique. L’arrêt
d’appel doit, sauf exécution volontaire, être régulièrement et préalablement notifié.
c) En cassation
Le délai du pourvoi contre les arrêts des cours d’appel est de deux mois. Le pourvoi en
cassation ne produit en principe ni effet suspensif, ni effet dévolutif.
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DEUXIEME PARTIE - LE SYSTEME FISCAL
Le système fiscal français est formé par trois sous-systèmes d’importance variée. Il faut
d’abord citer le système formé par les impôts d’Etat (Première sous-partie), ensuite celui
constitué par les impôts locaux, c’est à dire qui sont prélevés au profit des collectivités
territoriales (Deuxième sous-partie). Enfin, plus récemment sont apparus les impôts perçus au
profit des organismes de sécurité sociale : les impôts sociaux (Troisième sous-partie).
Les impôts perçus au profit de l’Etat sont les plus nombreux et les plus importants en volume.
On peut les répartir en trois grandes catégories : les impôts sur le revenu (Titre 1), les impôts
sur la dépense (Titre 2) et les impôts sur le capital (Titre 3).
Le revenu est imposé différemment selon qu’il est perçu par des particuliers ou par des
sociétés.
Chaque contribuable est imposable à l’impôt sur le revenu sur l’ensemble des bénéfices et
revenus des membres du foyer fiscal.
Le contribuable est soit une personne physique, célibataire, veuve, divorcée ou séparée, soit,
dans le cas de personnes mariées, l’entité formée par les époux.
Le foyer fiscal se compose du contribuable lui-même (des conjoints pour les personnes
mariées), des enfants et personnes considérés à charge. Les partenaires liés par un PACS font
l’objet d’une imposition commune qui revêt un caractère obligatoire, à compter de
l’imposition des revenus de l’année du troisième anniversaire de l’enregistrement du pacte.
SECTION 1 - L'ASSIETTE
L’impôt frappe annuellement les revenus perçus par les membres du foyer fiscal ou dont ils
ont disposé au cours de la même année.
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49
? Les intérêts des emprunts contractés pour la souscription au capital de sociétés nouvelles
(CGI, art. 83-2o quater).
2. Les pensions
?? Sont imposables
?? Les pensions et rente à caractère social
- les pensions, les rentes, les allocations de retraite et de vieillesse
- le versement forfaitaire unique (remplaçant une pension de faible montant
- les allocations de veuvage visées aux articles L. 356.1 et suivants du Code de la sécurité
sociale
- l’allocation spéciale versée par le Fonds national de l’emploi ou la garantie de ressources
versée aux salariés âgés de plus de 60 ans dans le cadre des contrats de préretraite conclus
avant le 1er avril 1984
- I’allocation servie par l’entreprise, en vertu d’accords particuliers ou de conventions
collectives, aux membres de leur personnel qui acceptent de cesser complètement et
définitivement leur activité avant l’âge normal de départ à la retraite (allocation de préretraite)
- l’allocation spéciale d’ajustement instituée par la convention du 4-12-1987 entre l’État et
l’UNEDIC ;
- les pensions, les allocations et les rentes d’invalidité ;
- Ies rentes viagères à titre gratuit (c’est-à-dire sans contrepartie) reçues en vertu d’un acte de
donation ou d’un testament
?? Les rentes viagères
- les rentes perçues en contrepartie de la vente d’un immeuble ou d’un fonds de commerce
(vente en « viager »)
- les rentes qui résultent de la conversion de l’usufruit du conjoint survivant
- les rentes constituées dans un partage, à titre de soulte, pour compenser l’inégalité de deux
lots
- les rentes servies en exécution d’une clause de donation entre vifs et à titre de charge
imposée au donataire
- la « rente survie » visée à l’article 50 de la loi d’orientation du 30 juin 1975 en faveur des
personnes handicapées
- les rentes perçues en exécution d’une clause de partage d’ascendant
- les rentes allouées en dommages-intérêts, par décision de justice, aux victimes d’un accident
- les rentes constituées auprès de compagnies d’assurances ou de la Caisse nationale de
Prévoyance, moyennant le versement d’un capital en espèces.
? les retraites mutualistes servies aux anciens combattants et victimes de la guerre, dans la
limite de 1 374 €
? Ies sommes versées aux orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions
antisémites
? Ia rente viagère versée aux rapatriés anciens membres des formations supplétives de
l'armée française en Algérie (Harkis) ou à leurs conjoints ou ex-conjoints survivants et non
remariés
?? Pour les pensions d’invalidité
- Ies pensions militaires d’invalidité et les pensions des victimes de la guerre (pensions
militaires d’invalidité proprement dites, allocation temporaire aux grands invalides,
allocations aux grands mutilés de guerre, indemnités de soins aux tuberculeux, pensions de
veuve de guerre)
- Ies indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies pour accidents du travail ou
maladies professionnelles
- Ia majoration pour assistance d’une tierce personne
- Ies allocations versées aux infirmes civils en application des lois et décrets d’assistance et
d’assurance
?? Pour les avantages en nature
L’avantage (logement, nourriture) consenti en dehors de toute obligation alimentaire, dans la
limite de 2 826 € à condition :
– de vivre sous le toit d’un contribuable
– d’être âgé de plus de 75 ans
?? Pour les rentes viagères
- la rente allouée en dommages-intérêts, par décision de justice, à la victime d’un accident
ayant entraîné une incapacité permanente totale nécessitant l’assistance d’une tierce personne
- la rente versée à une victime d’un accident de la circulation en exécution d’une transaction
intervenue entre la victime et la compagnie d’assurances
- la rente d’invalidité servie en exécution de contrats d’assurance facultatifs en vue de
compléter un régime légal de protection sociale, que les prestations soient temporaires ou
permanentes.
b ) Evaluation
En principe, le bénéfice ou revenu net imposable est constitué par l’excédent du produit brut,
y compris la valeur des profits et avantages en nature, sur les dépenses effectuées en vue de
l’acquisition et de la conservation du revenu (CGI, art. 13).
2. L’abattement forfaitaire de 20 %
Cet abattement ne s’applique qu’au montant net des rémunérations déclarées spontanément et
jusqu’à un certain montant de rémunérations.
Le plafond applicable pour les revenus de 2001 s’élève à 111 900 € (722 000 F en 2000).
Pour l’application de ce plafond il est fait masse, pour chaque membre du foyer fiscal, de
l’ensemble des revenus que l’intéressé a perçus.
a ) Définition
Sont considérés comme bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices réalisés par des
personnes physiques et provenant de l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou
artisanale.
1. Activités concernées
Certaines activités concernées le sont par leur nature, d’autres le sont par détermination de la
loi.
?? Activités concernées en raison de leur nature
L’exercice d'une profession industrielle et commerciale s’entend de l’accomplissement
habituel, par des personnes agissant pour leur propre compte et poursuivant un but lucratif,
d’opérations de caractère industriel ou commercial, telles que :
- l’achats de marchandises, de matières ou d’objets en vue de leur revente en l'état ou après
transformation
- l’acquisition de meubles en vue de la location
- le transport
- l’exploitation d’établissements destinés à fournir le logement, la nourriture, les soins
personnels ou les distractions
- les opérations de commission et de courtage
- les opérations de banque
2. Forme de l’exploitation
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Seules sont concernées les exploitations individuelles c’est à dire dont les propriétaires sont
des personnes physiques. Mais sont également considérés comme exploitants individuels, les
membres des sociétés de personnes et assimilées n'ayant pas opté pour l'impôt sur les sociétés,
lorsque ces sociétés exercent une activité réputée industrielle ou commerciale.
b ) Evaluation
1. L’objet de l’évaluation
La loi du 13 janvier 1941 devenue l’article 38 du CGI a imposé la théorie du bilan pour
définir le bénéfice imposable. Selon cette théorie, le bénéfice d’une entreprise résulte de la
comparaison de deux bilans successifs et non pas du résultat du compte d’exploitation.
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à
l’ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l'impôt, diminuée des
suppléments d’apports et augmentée des prélèvements effectués au cours de cette période par
l'exploitant ou par les associés.
Il s’ensuit que le bénéfice ne résulte pas seulement des profits et pertes - en revenu ou en
capital - engendrés par des opérations effectuées par l'entreprise, mais aussi de la comparaison
des valeurs actives et passives inventoriées suivant le code de commerce.
Plusieurs conditions doivent cependant être respectées: ils doivent se rattacher à la gestion
normale de l'entreprise et être exposés dans l’intérêt de l’exploitation; ils doivent aussi
correspondre à une charge effective, être justifiés.
Par frais professionnel on entend :
- les dépenses relatives aux locaux ou aux matériels
- les appointements, salaires et autres charges de personnel
- les impôts à la charge de l'entreprise
- les assurances diverses, ainsi que les assurances-vie en vue de garantir le remboursement
d’un prêt et les assurances pour pertes d'exploitation
- les cotisations sociales
- les intérêts d'emprunts
- les frais généraux divers c’est à dire :
- les frais de bureau, correspondance, téléphone, publicité
- les dépenses engagées dans le cadre de manifestations de caractère philanthropique,
éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel...
- les cotisations versées dans l'intérêt de l'entreprise à des groupements professionnels
constitués sans but lucratif en vue d'un effort de rationalisation ou de conversion
- les dons et subventions mais uniquement lorsqu'ils sont consentis dans l'intérêt direct
de l'entreprise
?? Les amortissements
Toute dépréciation des éléments de l’actif immobilisé de l’entreprise constitue pour celle-ci
une perte de substance. Cette perte doit être enregistrée par la comptabilité et, pour maintenir
la valeur initiale des capitaux engagés dans l'entreprise, l'exploitant doit la compenser par un
prélèvement sur les bénéfices de l'exploitation. Tel est le principe de l’amortissement, qui
apparaît ainsi comme la constatation comptable de la perte subie sur la valeur d'actif des
immobilisations qui se déprécient avec l’usage et le temps.
L’amortissement peut être fiscalement constaté selon deux méthodes :
- l’amortissement linéaire. C’est la méthode de base utilisée en principe pour la plupart des
biens. Elle se caractérise par des annuités constantes.
- l’amortissement dégressif. Cette méthode est exceptionnelle. Elle n’est utilisée que pour
certains biens limitativement énumérés par la loi. Elle se traduit par des annuités
décroissantes. Elle permet donc à l’entreprise d’amortir massivement un bien dans les
premières années de sa vie.
?? Les provisions
Les provisions sont des déductions opérées sur les résultats d’un exercice en vue de faire face
ultérieurement à une perte ou à une charge dont l’objet est nettement précisé et dont la
réalisation, incertaine, apparaît probable en raison d’événements survenus au cours de
l’exercice et qui existent toujours à la clôture dudit exercice.
Elles ne sont déductibles qu’à certaines conditions :
- elles doivent permettre de faire face à des dépenses ayant pour contrepartie un accroissement
des valeurs d’actif ou à des charges qui n’incombent pas à l’entreprise
- elles doivent permettre de couvrir des risques probables et non seulement éventuels
- elles doivent permettre de faire face à des pertes ou charges résultant d’événements qui ont
pris naissance à la clôture de l'exercice.
?? Le régime du réel
?? Champ d’application
Les entreprises sont obligatoirement placées sous le régime du bénéfice réel lorsque leur
chiffre d'affaires excède les limites suivantes :
- 763 000 € (HT) à compter du 1er janvier 2002, pour les entreprises dont l’activité principale
consiste dans la vente de marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à
consommer sur place ou de fournir un logement.
- 230 000 € (HT) à compter du 1er janvier 2002 pour les autres catégories
?? Modalités
? Obligations fiscales
Les contribuables sont tenus de souscrire une déclaration spéciale qui doit parvenir à
l’administration au plus tard le 1er mars. Elle est accompagnée par :
- un état comportant l'indication de l'affectation de chacune des voitures de tourisme
ayant figuré à l'actif de l'entreprise ou dont elle a assumé les frais au cours de l'exercice
- un relevé des frais généraux
- un tableau des écarts provenant de la réévaluation des immobilisations et de l’état
faisant apparaître le détail du calcul de la réserve de réévaluation des éléments non
amortissables
- la liste des personnes détenant au moins 10 % du capital, et de la liste des filiales et
participations de l’entreprise.
? Obligations comptables
Les exploitants doivent tenir une comptabilité en partie double, permettant de justifier
l’exactitude des résultats déclarés.
Plus précisément ils sont astreints :
- à procéder à l'enregistrement comptable chronologique des mouvements affectant le
patrimoine de l'entreprise
- à contrôler par inventaire, au moins une fois tous les douze mois, l’existence et la valeur des
éléments actifs et passifs du patrimoine de l'entreprise
- à établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice au vu des enregistrements comptables
et de l'inventaire ; ces comptes annuels comprennent : le bilan, le compte de résultat et une
annexe, qui forment un tout indissociable.
Les exploitants sont tenus de représenter à toute réquisition de l’administration tous
documents comptables, inventaires, copies de lettres, pièces de recettes et de dépenses de
nature à justifier l'exactitude des résultats indiqués dans leur déclaration.
?? Le régime simplifié
?? Champ d’application
Le régime simplifié d'imposition s'applique de plein droit aux entreprises dont le chiffre
d'affaires, supérieur aux limites prévues pour l'application du régime des micro-entreprises
défini ci-dessus, n'excède pas les chiffres suivants :
- 763 000 € (HT) à compter du 1er janvier 2002, pour les entreprises de la première catégorie
désignées ci-dessus
- 230 000 € (HT) à compter du 1er janvier 2002 pour les autres entreprises
?? Modalités
56
Les entreprises doivent souscrire une déclaration spéciale qui doit parvenir à l'administration
au plus tard le 1er mars. Elle est accompagnée par :
- un bilan simplifié
- un compte de résultat simplifié de l'exercice qui se compose de deux rubriques (résultat
comptable et résultat fiscal).
- un tableau des immobilisations, des amortissements et des éléments soumis au régime fiscal
des plus-values et moins-values
- un relevé des provisions et des provisions non déductibles, des amortissements dérogatoires
et des déficits reportables.
?? Champ d’application
Le régime des micro-entreprises s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires annuel,
n’excède pas :
- 76 300 € hors taxes à compter du 1er janvier 2002, s’il s'agit d'entreprises dont le commerce
principal est de vendre des marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à
consommer sur place ou de fournir le logement
- 27 000 € hors taxes à compter du 1er janvier 2002, s’il s'agit d’autres entreprises.
Le régime des micro-entreprises et le régime simplifié constituent le régime de droit commun
des entreprises dont le chiffre d'affaires n'excède pas les limites indiquées. Mais ces régimes
ne présentent pas un caractère obligatoire et les exploitants peuvent s’y soustraire en optant
pour un régime réel d’imposition.
Par contre, aucune option n’est ouverte aux exploitants placés de plein droit sous le régime du
bénéfice et du chiffre d’affaires réels.
?? Modalités
Les éléments d’imposition des contribuables qui relèvent du régime des micro-entreprises
comprennent :
- le bénéfice imposable, avant prise en compte des plus ou moins-values à court terme. Ce
bénéfice est déterminé de manière forfaitaire.
- et les plus ou moins-values provenant de la cession des biens affectés à l'exploitation,
déterminées selon le mode réel.
Il s’agit des revenus qui trouvent leur origine dans le droit de propriété ou d'usufruit, c'est-à-
dire les produits retirés notamment :
- de la location du droit de chasse , de pêche, de cueillette, d'affichage
- de la concession du droit d'exploitation de carrières lorsque les parcelles sur lesquelles elles
sont situées restent affectées à l'exploitation agricole
- de redevances tréfoncières ou autres redevances analogues
- d’une autorisation temporaire d'occupation, etc
b ) Evaluation
1. L’évaluation forfaitaire
?? Bénéficiaires
Bénéficient du régime du forfait les contribuables dont la moyenne des recettes des deux
années précédentes n'excède pas 76 224,51 €.
?? Modalités
Le bénéfice forfaitaire est déterminé, par hectare, pour chaque catégorie ou chaque nature
d'exploitation, d'après la valeur des récoltes el vées et des autres produits de la ferme réalisés
au cours de l'année civile diminuée des charges immobilières et des frais et charges supportés
au cours de la même année à l’exception du fermage.
?? Bénéficiaires
Lorsque les recettes d’un exploitant agricole, pour l'ensemble de ses exploitations, dépassent
une moyenne de 76 300 € mesurée sur deux années consécutives, l’intéressé est
obligatoirement imposé d'après son bénéfice réel à compter de la première année suivant la
période biennale considérée.
?? Modalités
Le bénéfice réel de l'exploitation agricole est déterminé et imposé selon les principes
généraux applicables aux entreprises industrielles et commerciales, mais avec des règles et
modalités adaptées aux contraintes et caractéristiques particulières de la production agricole,
et de leur incidence sur la gestion.
58
a )Définition
b ) Evaluation
Le bénéfice non commercial à retenir est constitué par l'excédent des recettes totales sur les
dépenses nécessitées par l'exercice de la profession.
Depuis l’imposition des revenus de 1999 et la suppression du régime de l’évaluation
administrative, deux systèmes d’évaluation coexistent.
1. La déclaration contrôlée
?? Champ d’application
Ce régime s’applique de plein droit lorsque le montant annuel des recettes est supérieur à 27
000 € hors taxes à compter du 1er janvier 2002.
De plus, quel que soit le montant de leurs recettes, il s’applique aux officiers publics et
ministériels pour les bénéfices provenant de leur charge ou office
Le régime de la déclaration contrôlée s'applique, sur option, aux contribuables relevant de
plein droit du régime déclaratif spécial.
?? Modalités
Les contribuables sont tenus d’avoir un livre-journal présentant le détail de leurs recettes et
de leurs dépenses professionnelles. Ils doivent également tenir le registre des immobilisations
et des amortissements) Ces documents doivent être conservés pendant six ans.
L’administration peut demander aux contribuables tous renseignements susceptibles de
justifier l’exactitude des chiffres déclarés. En outre, elle peut exiger la communication du
livre-journal et du registre des immobilisations et des amortissements ainsi que de toutes
pièces justificatives.
Ce sont les produits des placements de sommes d’argent. Il s’agit plus précisément de deux
sortes de produits. Les obligations d’abord qui dégagent un revenu fixe, les actions ensuite
qui engendrent au contraire un revenu variable. Les premières sont soumises à un prélèvement
libératoire, les secondes à un régime particulier.
2. Le régime appliqué
?? Les déductions
Les frais et charges sont déductibles pour leur montant réel, à condition d’avoir été
effectivement payés durant l’année pendant laquelle les dividendes ont été perçus. Il s’agit de
frais et charges supportés pour l’acquisition ou la conservation des revenus soumis au barème
de l’impôt sur le revenu, c’est à dire :
- Ies frais de garde des titres
- Ies droits de location des coffres
- Ies primes d’assurance de valeurs mobilières (à l’exception des assurances couvrant
les risques de dépréciation)…
Mais, ne sont pas déductibles :
- les frais et charges destinés à accroître ou à conserver le capital, par exemple les
intérêts des emprunts contractés pour l’acquisition de valeurs mobilières
- les frais relatifs aux revenus de créances
- les frais relatifs aux revenus ayant supporté le prélèvement libératoire ou aux revenus
exonérés
Un abattement de 1 220 € ou 2 440 € est appliqué après déduction des frais et charges.
62
1. Principe
Ce sont les revenus des propriétés bâties (appartements, maisons…) et non bâties (terrains...) :
les loyers, fermages, droits d'affichage, droits d'exploitation de carrières, revenus de parts de
sociétés immobilières.
2. Exonération E
U V- - les logements réservés à la jouissance du contribuable. L’exonération s’applique aux
locaux d'habitation et à leurs dépendances immédiates (garages, jardins…) utilisés à titre de
résidence principale ou secondaire ou mis gratuitement à la disposition d’un tiers en l’absence
de tout contrat de location
- les locations et sous-locations en meublé, qui relèvent des bénéfices industriels et
commerciaux
- les sous-locations d'immeubles nus, qui relèvent des revenus non commerciaux
- les produits tirés des locations consenties à des personnes modestes exonérées
d’impôt sur le revenu.
b ) Evaluation
1. Le régime normal
Le revenu net foncier est égal à la différence entre le montant du revenu brut et le total des
charges de la propriété (CGI, art. 28).
?? Le revenu brut
Le revenu brut est constitué par le montant des recettes brutes perçues chaque année par le
propriétaire, y compris, le cas échéant, les recettes accessoires :
- augmenté du montant des dépenses qui lui incombent normalement et qui sont mises par
convention à la charge des locataires
- diminué du montant des dépenses supportées par le propriétaire pour le compte de ses
locataires, et de certaines autres dépenses.
?? Les charges
?? Déduction de certaines charges réelles
63
Sont déduites à condition d’avoir été engagées durant l’année d’imposition, les charges
suivantes :
- les frais de gérance et de rémunération des concierges
- la taxe foncière
- la taxe sur les bureaux (dans la région parisienne)
- les frais d’entretien et de réparation
- les intérêts des emprunts
- les primes d’assurance
?? Déduction forfaitaire de charges
Les propriétaires d’immeubles urbains donnés en location peuvent pratiquer une déduction
forfaitaire de 14 % sur le montant de leur revenu brut foncier. Des taux majorés ou minorés
étant prévus dans certains cas.
Cette déduction s’ajoute aux précédentes
Ce régime s’applique si le montant brut des revenus fonciers perçus en 2001 par le foyer
fiscal n’excède pas 15 000 €, charges non comprises, quelle que soit la durée de la location.
Le contribuable déclare le revenu brut annuel à l’administration fiscale. Un abattement
forfaitaire de 40 %, représentatif de frais, est alors automatiquement appliqué.
Les contribuables qui souhaitent renoncer au bénéfice du régime simplifié peuvent opter pour
la détermination de leur revenu net foncier. L'option est exercée pour une période de cinq ans.
2. La liquidation
?? Plus -values réalisées moins de deux ans après l'acquisition
Les plus-values immobilières réalisées moins de deux ans après l’acquisition du bien cédé
sont intégralement assimilés à un revenu et taxés comme tel.
?? Plus -values réalisées plus de deux ans après l'acquisition
Les plus-values réalisées plus de deux ans après l'acquisition sont déterminées par différence
entre le prix de cession et le prix d'acquisition majoré de diverses dépenses. Le second terme
de cette différence est révisé par application d'un coefficient d'érosion monétaire.
La plus-value ainsi déterminée fait l'objet de l'abattement de 5 % pour chaque année de
détention au-delà de la deuxième.
Ce mécanisme aboutit à une exonération de fait acquise pour l’ensemble des immeubles à
l’expiration d’un délai de détention de vingt-deux ans.
Le revenu imposable est un revenu global. Il comprend en effet, la totalité des revenus nets
perçus par les membres d'un foyer fiscal au titre d’une ou de plusieurs catégories de revenus,
les déficits constatés devant être déduits (A).
65
Le revenu imposable est un revenu net. Pour des raisons économiques ou sociales, certaines
dépenses personnelles du foyer fiscal sont prises en compte, au plan fiscal, sous la forme de
charges déductibles du revenu global (B).
A - Les défi ci ts
Les déficits constatés dans certaines catégories de revenus s’imputent, en principe, sur les
revenus d’autre nature et le déficit global éventuel est reportable sur le revenu global des cinq
années postérieures. Le principe souffre, toutefois, certaines exceptions.
a) La règle générale
Le déficit subi par un des membres du foyer fiscal dans une catégorie de revenus est
compensé par des revenus de même nature, réalisés au cours de la même année par un autre
membre du foyer fiscal
Si cette compensation n’est pas possible en totalité ou en partie, le déficit ou le surplus de
déficit est, sauf cas particuliers, imputé sur les autres catégories de revenus, avant les charges
déductibles du revenu global.
Si l’imputation totale ou partielle s’avère impossible par suite de l’absence ou de
l’insuffisance de revenus d’autres catégories, le déficit (ou le surplus de déficit) pourra être
reporté sur le revenu global des années suivantes, jusqu’à la cinquième comprise, Au-delà, le
déficit qui n’a pas été imputé est définitivement perdu.
Lorsque le montant des charges déductibles du revenu global est supérieur au montant de ce
revenu après imputation des déficits, le surplus de charges ne peut pas être reporté sur les
années suivantes.
b) Règles particulières
B - Les charges
?? Pensions alimentaires
Les pensions alimentaires qui sont versées en vertu d’une décision de justice, en cas de
séparation de corps ou de divorce, ou en cas d’instance en séparation de corps ou en divorce,
sont déductibles du revenu global du débiteur lorsque les époux font l’objet d’une imposition
séparée.
Le versement des sommes allouées au conjoint doit résulter d’une décision de justice ou d’un
protocole homologué par le juge. Compte tenu de ce principe, les sommes versées en vertu
d’un simple accord amiable n’ont pas le caractère d’une pension alimentaire déductible du
revenu global. De plus, la pension alimentaire n’est déductible que dans les limites fixées par
le juge.
A - Le barèm e de l ’i m pôt
1. Les abattements
- Les contribuables âgés de plus de 65 ans au 31 décembre 2001 ou dont le conjoint est âgés
de plus de 65 ans ou encore invalide quel que soit leur âge, bénéficient, pour la détermination
de leur revenu imposable, d’un abattement de :
- 1 590 € si leur revenu net global ne dépasse pas 9 790 €,
- 795 € si leur revenu est compris entre 9 790 € et 15 820 €.
L’abattement est doublé si les deux conjoints sont deux âgés de plus de 65 ans ou invalides.
- Les contribuables qui ont à leur charge des enfants mariés ou célibataires chargés de famille
bénéficient, pour la détermination de leur revenu imposable, d’un abattement de 3 824 € par
personne rattachée.
2. La décote
Les contribuables qui devraient payer impôt inférieur à 760 €, bénéficient d’une décote égale
à la différence entre 380 € et la moitié de l’impôt. Cette décote est applicable quel que soit le
nombre de parts. Toutes les réductions d’impôt s’imputent après application éventuelle de la
décote.
Les charges ouvrant droit à réduction d’impôt ou à crédit d'impôt sont limitativement
énumérées par la loi.
Cette réduction d’impôt est réservée aux : célibataires, veufs(ves), divorcé(e)s, séparé(e)s,
disposant d’un revenu professionnel ainsi qu’aux couples dont les conjoints, justifient d’un
emploi au moins à mi-temps ou ne peuvent exercer leur emploi du fait d’une longue maladie,
d’une infirmité ou de la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur
Les frais en question correspondent aux sommes versées :
- à une assistante maternelle agréée (article 123-1 du Code de la famille et de l’aide
sociale) ;
- à un établissement de garde visé à l’article L.180 du Code de la santé publique
(crèche, garderie, halte-garderie, centres de loisirs sans hébergement et garderies scolaires).
Les enfants doivent être nés après le 31 décembre 1994.
La réduction d’impôt est égale à 25% du montant des dépenses. Toutefois, ces dépenses sont
plafonnées à 2 300 € par enfant, sans pouvoir dépasser le montant imposable des revenus nets
professionnels.
Il s’agit des dépenses d’accueil dans un établissement conventionné pour personnes âgées
dépendantes ou des frais d’hébergement dans une section de soins de longue durée ou de cure
médicale.
La réduction d’impôt est égale à 25% des dépenses retenues dans la limite annuelle de 2 300 €
par personne hébergée.
B - Les dépenses rel ati ves à l ’habi tati on pri nci pal e
a) Les intérêts des emprunts
70
Les intérêts d'emprunts afférents à l'habitation principale, conclus avant le 1-1-1997 pour
l'acquisition d'un logement neuf ou avant le 1-1-1998 pour l'acquisition d'un logement ancien
ou la réalisation de grosses réparations, sont déductibles si les intérêts payés en 2001
concernent une des 5 premières annuités de remboursement.
- d’un ou de plusieurs candidats dans la limite de 4 600 € pour les mêmes élections
(ensemble des scrutins d’un même type)
Les FCPI sont des fonds communs de placement à risque dont l’actif doit être constitué de
façon constante et pour 60 % au moins de titres de sociétés non cotées comptant moins de 500
salariés et qui sont considérées comme innovantes à raison des dépenses de recherche qu’elles
réalisent ou parce qu’elles sont reconnues comme telles par l’ANVAR.
La réduction d’impôt est égale à 25 % des versements retenus dans la limite de 11 434 €
(contribuables célibataires, veufs ou divorcés) ou de 22 867 € (couples mariés soumis à une
imposition commune).
L’adhésion à un tel centre pour les contribuables dont le chiffre d’affaires est inférieur aux
limites d’application du forfait agricole, du régime des micro-entreprises ou du régime spécial
BNC, et qui ont opté pour un régime réel d’imposition du bénéfice ou, ayant opté pour
l’assujettissement à la TVA, donne droit à une réduction d’impôt d’un montant maximum de
915 €.
E - Les dépenses l i ées à l ’am énagem ent du terri toi re et à l ’envi ronnem ent
d'épargne forestière donne droit à une réduction d'impôt, au taux de 25 %,. Seules les
sommes effectivement versées au 31 décembre de l’année ouvrent droit à réduction d'impôt.
Les dépenses :
- d’acquisition ou de location (crédit-bail ou location d'au moins deux ans) d'un véhicule neuf
fonctionnant au moyen d'énergies peu polluantes.
- de transformation par un opérateur agréé d'un véhicule à essence afin qu'il fonctionne au
moyen du gaz de pétrole liquéfié (GPL).
permettent de bénéficier d'un crédit d'impôt de 1 525 €
*
* *
La loi de finances pour 2002 a créé une prime pour l’emploi. Il s’agit de la première
application en France de ce qu’il est convenu d’appeler l’impôt négatif. Au lieu de payer
l’impôt le contribuable reçoit une certaine somme du fisc.
Cette prime n’est accordée qu’aux personnes dont les revenus sont faibles. Son montant est
calculé en fonction de la situation de famille du bénéficiaire, à partir du montant du revenu
d’activité en année pleine
L’impôt sur les sociétés frappe l'ensemble des bénéfices ou revenus réalisés par les sociétés et
autres personnes morales désignées à l’article 206 du CGI
Il est délimité en principe par le critère de la transparence. En d’autres termes, quant les
sociétés font écran et ne laissent pas apparaître les personnes physiques qui les constituent,
alors elles sont soumises à l’impôt sur les sociétés. C’est le cas des sociétés de capitaux.
Toutefois, l’application de ce principe laisse place à une situation beaucoup plus nuancée. En
réalité il faut distinguer les personnes qui sont obligatoirement imposé à l’IS et celles qui ne le
sont que sur option.
Selon une instruction ministérielle du 15 septembre 1998 une association ne se livre pas à
une activité lucrative lorsque :
- sa gestion est désintéressée
- son activité n’entre pas en concurrence avec le secteur commercial
D’autre part selon un arrêt de l’arrêt CJCE 18 avril 2002 "Kennemer Golf & Country Club
c/ Staatssecretaris van Financiën, un organisme peut être qualifié comme étant "sans but
lucratif", même s’il cherche systématiquement à générer des excédents qu’il affecte par la
suite à l'exécution de ses prestations.
Les sociétés coopératives et leurs unions se livrant à une exploitation ou à des opérations à
caractère lucratif.
Elles sont, en principe, assujetties à l'IS, soit en vertu de l’article 206-1 lorsqu’elles se livrent
à une exploitation ou à des opérations de caractère lucratif, soit en vertu de l’article 206-5.
Des exonérations sont prévues, en faveur :
- des régions et ententes interrégionales, départements et ententes interdépartementales,
communes, établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre,
syndicats de communes et syndicats mixtes, ainsi que leurs régies de services publics.
- des chambres de commerce maritime, ports autonomes, municipalités concessionnaires
d'outillage public dans les ports maritimes
des établissements publics scientifiques, d'enseignement et d'assistance (CGI, art. 206-5)
- Les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés en
participation et les sociétés à responsabilité limitée dont l’associé unique est une personne
physique qui ont opté pour leur assujettissement à cet impôt (CGI, art. 239).
- Les exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL) comprenant plusieurs
associés non parents ainsi que les EARL qui ont opté pour leur assujettissement à l'IS
lorsqu'elles sont formées entre personnes parentes en ligne directe ou entre frères et sœurs
- Les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) dont l'associé unique
est une personne morale ou qui ont opté pour leur assujettissement à l'IS lorsque l'associé
unique est une personne physique
- Les sociétés civiles professionnelles à l’exception des sociétés civiles de
construction-vente et les sociétés civiles de moyens
Pour calculer l’impôt il faut d’abord déterminé le bénéfice imposable avant de lui appliqué un
taux.
§ 1 - LE BÉNÉFICE IMPOSABLE
Il est déterminé d’après les résultats d'ensemble des opérations de toute nature effectuées par
l’entreprise y compris, les cessions d’éléments d’actifs. La base imposable est par conséquent
constituée par la différence entre l'actif net du bilan de clôture et l'actif net du bilan
d'ouverture.
En d’autres termes, le bénéfice imposable est égal à la différence entre les produits
imposables (le bénéfice brut d'exploitation et les produits accessoires), d’une part, et les frais
et charges déductibles, d’autre part.
Ils sont constitués par l’addition de trois éléments : le bénéfice brut d'exploitation, les recettes
accessoires et les plus values.
Tous les revenus ou profits accessoires réalisés par une entreprise sont en principe
imposables. Il s'agit des revenus provenant de la location de biens immobiliers, des intérêts de
créances, dépôts, cautionnements et des revenus de valeurs mobilières.
En principe les plus values de l’entreprise sont imposables. Toutefois certaines d’entre elles
bénéficient d’un régime spécial. Ainsi, les plus-values à long terme sont imposées séparément
au taux réduit de 19 % majoré des contributions sociales.
Les frais et charges sont déductibles sous certaines conditions, toutefois certaines charges
sont exclues de la déduction.
- Elles doivent correspondre à des dépenses exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation ou
se rattacher à la gestion normale de l'entreprise
- Elles doivent être effectives et justifiées
- Elles doivent être engagées au cours de l'exercice et se traduire par une diminution de l’actif
net de l'entreprise
Sont exclues des charges déductibles, les dépenses à caractère personnel comme les dépenses
ayant trait à la chasse ou à la pêche, les dépenses engagées en vue de la disposition de yachts
ou de bateaux de plaisance etc ...
§ 2 - LES TAUX
Il faut distinguer les taux officiels c’est à dire prévus par les textes et les taux réels qui
résultent de l’adjonction de contributions supplémentaires.
Le taux de l'impôt sur les sociétés est fixé à 33 1/3 %, pour les exercices ouverts à compter du
1er janvier 1993 (CGI, art. 219-I-2e alinéa)
Dans la mesure où diverses lois sont venues ajouter à l’impôt sur les sociétés certaines
contributions le taux réellement supporté est différent du taux officiel.
78
1. La contribution supplémentaire
La loi de finances rectificative pour 1995 du 4 août 1995 a assujetti les personnes morales,
pour les exercices clos à compter du 1er janvier 1995, à une contribution supplémentaire égale
à 10 % de l’impôt sur les sociétés.
Son taux a été réduit à 6 % pour les exercices clos à compter du 1er janvier 2001, puis à 3 %
pour les exercices clos à compter du 1er janvier 2002 (loi de finances pour 2001 du 30
décembre 2000).
b) Leur effet
En raison de ces deux contributions le taux réel de l’impôt sur les sociétés est plus lourd.
Les taux effectifs de l’impôt sur les sociétés pour les exercices clos en 2002 sont :
- de 15,45 % dans la limite de 38 120 € et de 34 1/3 % au-delà
- de 19,57 % sur les plus-values relevant du régime du long terme (cession de titres de
participation et concession de droits de propriété industrielle)
En fonction de leur situation au regard de l’abattement de 7 630 000 € sur l’impôt sur les
sociétés servant d’assiette à la contribution sociale le taux réel est le suivant :
- compris entre 34 1/3 % et 35,43 % sur les bénéfices
- compris entre 19,57 % et 20,20 % sur les plus-values à long terme.
L’impôt sur les sociétés au taux réduit s'élève à 24 % ou 10 % pour les seuls revenus
patrimoniaux des organismes à but non lucratif (associations, fondations, congrégations,
certaines collectivités publiques).
§ 1 - LA DÉCLARATION ANNUELLE
L’impôt est calculé et payé spontanément par la société. Une déclaration doit être
préalablement établie sous peine de sanction
Les personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés qui n’ont pas déposé leur
déclaration de résultats dans les délais et qui n'ont pas régularisé leur situation dans les trente
jours de la notification d'une première mise en demeure sont taxées d'office.
En outre, le défaut de production ou la production tardive de cette déclaration donnent lieu à
l’application de l’intérêt de retard. Une majoration de 10% est exigée. Son taux est porté à :
- 40 % lorsque le document n’a pas été déposé dans les trente jours de la réception d'une
première mise en demeure ;
- 80 % lorsqu’il n'a pas été déposé dans les trente jours d’une seconde mise en demeure
- 80 % en cas de découverte d’une activité occulte, pour les infractions commises depuis le 1er
janvier 2000.
Une amende est également infligée. Elle de 15 € en principe. Elle est due autant de fois qu’il
existe de documents non produits ou parvenus tardivement.
L'amende est portée à 150 € si les documents en cause n’ont pas été fournis au service dans
un délai de trente jours à compter d'une première mise en demeure adressée à l'intéressé par
pli recommandé avec avis de réception.
§ 2 - LE PAIEMENT
Pour chaque exercice social, les sociétés versent quatre acomptes. Mais, les sociétés
nouvelles, les sociétés bénéficiant temporairement d’allègements fiscaux et les sociétés pour
lesquelles le montant de l’impôt sur les sociétés dû au titre du dernier exercice n’excède pas
150 € en sont dispensées.
Les acomptes sont calculés sur la base du bénéfice du plus récent exercice clos. Comme, à la
date d’échéance du premier acompte, le bénéfice de l’année précédente n’est pas encore
connu les sociétés peuvent choisir comme base, soit les bénéfices de leur avant-dernier
exercice clos, soit, les bénéfices de leur dernier exercice clos tels qu’elles les évaluent. Le
montant de cet acompte sera ensuite régularisé sur la base du dernier exercice, lors du
versement du deuxième acompte.
Le premier et le dernier acompte est de 20 %, le deuxième et le troisième est de 25 %.
B - Le sol de
Le solde est exigible lors du dépôt de la déclaration de résultats. Il doit être acquitté au plus
tard le 15 du mois suivant.
Il est égal à l’impôt sur les sociétés dû à raison des bénéfices réalisés, diminué du montant des
avoirs fiscaux, crédits d’impôts, de l'imposition forfaitaire annuelle et des acomptes déjà
versés.
C'est une imposition distincte de l'impôt sur les sociétés. Elle est due par toutes les sociétés,
même en l’absence d’activité ou de bénéfices. Le montant de cette imposition est fixé en
fonction du chiffre d'affaires.
Elle est exigible dès le 1er janvier et doit être payée spontanément, sans réception préalable
d’un avis d'imposition, avant le 15 mars.
Elle est déductible de l'impôt sur les sociétés dû l’année où elle est payée, ainsi que les deux
années suivantes.
La dépense est essentiellement imposée à travers la Taxe à la valeur ajoutée (TVA) qui est un
impôt synthétique, mais elle peut aussi être frappée par des impôts particuliers.
81
Les articles 256 et 256 bis du CGI définissent trois catégories d’opérations qui entrent dans le
champ d'application de la TVA : les livraisons de biens, les prestations de services et les
acquisitions intracommunautaires.
1. Les livraisons de biens
Sont considérés comme livraison de biens :
- les livraisons de biens effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel (art.
256-I du CGI)
- et par assimilation, les transferts par un assujetti de biens de son entreprise à destination
d’un autre État membre de la Communauté européenne (art. 256-III du CGI)
2. Les prestations de services
L’article 256-I du CGI prévoit que les prestations de services effectuées à titre onéreux par un
assujetti agissant en tant que tel entrent dans le champ d'application de la TVA.
La notion de prestation de services est très large et recouvre les opérations autres que les
livraisons de biens meubles corporels. Elle comprend notamment :
- la cession ou la concession de biens meubles incorporels (brevets, marques de fabrique)
- les locations de biens meubles corporels (animaux, véhicules, matériels, etc.) ou incorporels
(fonds de commerce, brevets)
- les opérations de façon depuis le 1er janvier 1996
3. Les acquisitions intracommunautaires
Aux termes de l'article 256 bis-I-3o du CGI, est considérée comme acquisition
intracommunautaire l’obtention du pouvoir de disposer comme un propriétaire d’un bien
meuble corporel expédié ou transporté par le vendeur, par l’acquéreur ou pour leur compte, à
partir d’un autre État membre de la Communauté européenne à destination de l’acquéreur en
France.
b) La qualité d’assujetti
1. Définition
Elle est donnée par le CGI (art. 256 A) :
82
« Sont assujetties à la TVA les personnes qui effectuent de manière indépendante une des
activités économiques mentionnées au troisième alinéa, quels que soient le statut juridique de
ces personnes, leur situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leur
intervention ».
2. Exclusion
Deux catégories de personnes sont exclues du champ de la TVA
?? Les personnes qui n'agissent pas de manière indépendante
- les salariés et les autres personnes qui sont liés par un contrat de travail ou par tout autre
rapport juridique créant des liens de subordination
- les travailleurs à domicile dont les gains sont considérés comme des salaires
?? Les personnes morales de droit public
- pour les opérations ou activités qu’elles accomplissent en tant qu’autorités publiques
- sauf si leur non-assujettissement conduit à des distorsions de concurrence
Le Code général des impôts prévoit l’assujettissement à la TVA. Il s’agit des importations de
biens et d’une liste d’opérations énumérées par l’article 257.
Cet article prévoit que les opérations suivantes sont également soumises à la TVA :
- Les opérations faites par les coopératives et leurs unions
- Les opérations qui portent sur des immeubles, des fonds de commerce ou des actions ou
parts de sociétés immobilières
- Les livraisons à soi-même d'ouvrages de circulation routière donnant lieu à la perception
de péages soumis à la taxe sur la valeur ajoutée
- Les livraisons qu’un non-assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée se fait à lui-même et qui
portent sur les viandes des animaux de boucherie et de charcuterie tels qu'ils sont définis par
décret
- Les quantités de boissons manquantes chez les entrepositaires agréés en sus des déductions
et soumises aux droits indirects
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§ 2 - LES EXCEPTIONS
A - L exonérati on
B - L’opti on
Le calcul de l’impôt est le résultat d’une soustraction : à la TVA collectée par l’assujetti, il
faut retirer la TVA déductible c’est à dire celle payée par l’assujetti en amont sur toutes les
marchandises ou services entrant dans la fabrication du produit vendu.
§ 1 LA TVA COLLECTÉE
Selon l’article 266 du CGI, la base d'imposition est constituée, pour les livraisons de biens, les
prestations de services et les acquisitions intracommunautaires, par toutes les sommes,
valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir par le fournisseur ou le prestataire en
contrepartie de ces opérations, de la part de l’acheteur, du preneur ou d'un tiers y compris les
subventions directement liées au prix de ces opérations.
Ce sont :
- les frais de transport
- les frais de commission
- les frais d’assurance
- les frais financiers
- les frais d’emballage (sauf les emballages consignés)
- les frais fiscaux
Le taux normal de la TVA prévu à l'article 278 du CGI a été ramené de 20,6 % à 19,6 %
depuis le 1er avril 2000 par l’article 4 de la loi no 2000-656 du 13 juillet 2000.
Il s’applique à toutes les opérations imposables pour lesquelles aucun autre taux n’est prévu.
§ 2 LA TVA DÉDUCTIBLE
En principe toute la TVA payée par l’entreprise est déduite si certaines conditions de fond
sont respectées.
Le principe est que tout ce qui est considéré comme consommation finale ne doit pas être
déduit.
Ainsi selon ce principe ne peuvent être déduites :
- les dépenses de logement à l’exception des logements du gardien ou les dortoirs de chantier
- les dépenses à caractère personnel (réceptions - restaurants - spectacles...)
- les dépenses de transport de personnes, sauf les transports publics
- les cadeaux, sauf de faible valeur
- les véhicules ou engins, quelle que soit leur nature, conçus pour transporter des personnes ou
à usage mixte, et constituant une immobilisation (sauf pour les entreprises de transport de
voyageurs et d’enseignement de la conduite).
- les carburants
1. Condition de forme
La TVA déductible doit nécessairement figurer sur une facture, un document douanier ou un
compte rendu de commissaire aux comptes.
2. Condition de délai
En ce domaine il faut distinguer les immobilisations d’une part, les stocks et les services
d'autre part.
?? S’agissant des immobilisations
La déduction se fait immédiatement.
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Le paiement est tout d’abord un paiement mensuel qui doit être effectué le 25 du mois à la
recette des impôts.
Mais si la somme à verser est inférieure à 915 € par an, le paiement se fera par trimestre.
Une majoration de 3 % est due en cas de retard de paiement pour le 1er mois de retard et de 1
% par mois de retard suivant.
B - L’exi gi bi l i té
a) En matière de biens
La date prise en considération pour le paiement est celle du transfert de propriété (c’est à dire
date à partir de laquelle on peut disposer du bien comme un propriétaire en bref la date de
livraison à l’acheteur)
b) En matière de services
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La date d’exigibilité est le 15 du mois suivant celui au cours duquel la livraison a été
effectuée ou lors de la délivrance de la facture lorsque celle-ci est délivrée avant le 15 du mois
suivant celui de la livraison.
A - Le régi m e norm al
Les entreprises sont tenues de déposer une déclaration CA3 chaque mois ou chaque trimestre
(si la TVA due est inférieure à 4.000 € par an ) et d’acquitter la TVA due.
B - Le régi m e au réel si m pl i fi é
Les redevables déposent au titre de chaque année ou de chaque exercice une seule déclaration
qui détermine la taxe due au titre de la période et le montant des acomptes trimestriels pour la
période ultérieure.
Les trois premiers acomptes sont égaux au quart de la taxe due au titre de l'année ou de
l’exercice précédent avant déduction de la TVA relative aux biens constituant des
immobilisations.
Le quatrième acompte, égal au cinquième de cette taxe, est versé au mois de décembre.
Ils visent les boissons alcoolisées c’est à dire les eaux-de-vie et les liqueurs, les apéritifs, les
vins artificiels et plus généralement toutes les préparations à base d’alcool.
En principe, les boissons composées d’alcool distillé sont taxées sur la base de tarifs fixés par
hectolitre d’alcool pur et les boissons composées d’alcool distillé et d’alcool fermenté
(produits intermédiaires) sont taxées en fonction du volume de produit fini.
Les vins, cidres, poirés et hydromels ont un régime fiscal commun. Ils sont soumis à un droit
de circulation appliqué au volume des produits imposables.
Ils s’appliquent à des alcools non soumis à des droits de consommation. Ce sont des alcools
industriels, les produits pharmaceutiques, les parfums.
Il s’agit des droits de garantie sur l’or, l’argent et le platine qui se matérialisent par des
marques sur les métaux précieux sous forme de poinçons. Ils se caractérisent par des taux ad
valorem.
Il existe des exonérations particulières : pour l’or dentaire, les médailles frappées par
l’administration, l’or industriel.
Certaines taxes sont perçues par les services de la Direction générale des douanes et des droits
indirects (DGDDI).
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Les produits pétroliers supportent des taxes spécifiques, calculées sur des volumes ou des
masses, dont la principale est la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP).
C’est un impôt indirect spécifique à des produits pétroliers déterminés (les carburants). Elle
présente donc les caractéristiques d’une contribution indirecte.
La TIPP est déterminée en fonction des caractéristiques physiques des produits pétroliers
taxés. Elle est calculée selon des tarifs prévus par la législation douanière.
La TIPP est comprise dans la base d’imposition des produits pétroliers à la TVA. Aussi, afin
de neutraliser l’incidence des variations de prix sur les montants de la TVA, la loi de finances
pour 2001 a institué un mécanisme de modulation de ses tarifs applicable au supercarburant
sans plomb, au gazole et au fioul domestique : lorsque le cours moyen du pétrole brut varie de
plus de 10 %, les tarifs de la TIPP sont corrigés d’un montant égal au surplus ou à la perte de
recettes de TVA.
§ 2 - LA TAXE À L’ESSIEU
Elle est perçue sur le propriétaire de véhicules de plus de 16 tonnes. Elle varie en fonction du
nombre d’essieu - d’où son nom - ainsi que du tonnage.
Le capital peut être imposé régulièrement, c’est le cas avec l’impôt de solidarité sur la fortune.
Mais il peut aussi être imposé irrégulièrement.
L’impôt de solidarité sur la fortune a été institué par la loi du 23 décembre 1988. Il succède à
l’impôt sur les grandes fortunes qui avait été créé en 1982 et supprimé en 1986.
Il est déterminé par les personnes imposables ainsi que par les biens imposables
Comme pour l’impôt sur le revenu, ce sont les foyers fiscaux qui sont imposés mais à
certaines conditions.
91
L’imposition est établie par foyer fiscal. Celui-ci se compose des époux, des personnes vivant
en concubinage notoire et des enfants mineurs dont ils ont, l’un ou l'autre, l’administration
légale des biens. Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité au 1er janvier de l’année
d’imposition font l'objet d’une imposition commune à l’ISF.
B - Condi ti ons
a) Territoire et impôt
- Les personnes qui sont domiciliées en France sont imposables à raison des biens détenus en
France et hors de France.
- Les personnes qui sont domiciliées hors de France sont imposables à raison de leurs seuls
biens situés en France.
b) Patrimoine et impôt
Seules les personnes physiques qui disposent d’un patrimoine d’une valeur nette supérieure à
720 000 € au 1er janvier de l’année d’imposition sont assujetties à l’impôt.
C’est le patrimoine qui est imposé, il faut donc de délimiter la notion avant de préciser quelles
sont les exonérations.
A - Dél i m i tati on
C’est l’ensemble des biens, droits et valeurs des membres du foyer fiscal au 1er janvier de
l’année d'imposition. Plus précisément sont imposables :
B - Exonérati ons
Depuis le 1er janvier 2000, les droits de la propriété littéraire et artistique ne sont pas compris
dans la base d’imposition à l’ISF. Cette disposition ne joue que pour leur auteur.
Les titulaires de ces droits autres que l’auteur lui-même, c’est à dire les héritiers, les
donataires ou encore les acquéreurs sont eux imposés.
Ces dispositions s’appliquent également aux droits des artistes-interprètes, des producteurs de
phonogrammes et des producteurs de vidéogrammes.
A certaines conditions :
- le bien doit être donné à bail dans les conditions du Code rural
- la durée du bail doit être au minimum de dix-huit ans
- le bail doit être consenti par le bailleur à son conjoint, à leurs ascendants ou descendants ou
à leurs frères ou sœurs
- le preneur doit utiliser le bien rural dans l’exercice de sa profession principale
Les objets d'antiquité, d'art ou de collection ne sont pas compris dans les bases d'imposition à
l'impôt de solidarité sur la fortune. Les droits de la propriété industrielle ne sont pas compris
dans la base d'imposition à l'impôt de solidarité sur la fortune de leur inventeur
e) Les placements financiers des personnes qui n'ont pas en France leur
domicile fiscal
Pour procéder au calcul de l’impôt il faut d’abord déterminer sa base. Il suffira ensuite
d’appliquer le tarif.
§ 1 - LA BASE DE L’IMPÔT
L'ISF est assis sur une déclaration estimative des parties, soumise au contrôle ultérieur de
l’administration. Il est donc nécessaire de définir la base de l’impôt avant de l’évaluer.
A - Défi ni ti on
C’est la valeur nette au 1er janvier de l’année d’imposition de l’ensemble des biens, droits et
valeurs imposables. Comme il s’agit d’une valeur nette cela signifie que l’on déduit les dettes.
Pour être admises en déduction, les dettes doivent :
- exister au 1er janvier de l’année d’imposition
- être à la charge personnelle du redevable, de son conjoint soumis à imposition
commune (ou concubin notoire ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité) ou de leurs
enfants mineurs (en cas d’administration légale de leurs biens )
- être justifiées par tout mode de preuve compatible avec la procédure écrite
B - Eval uati on
En règle générale, les biens imposables sont évalués selon les règles applicables en matière de
droits de succession. Il s’agit donc en principe de la valeur vénale. Mais il existe d’autres
modes d’évaluation
La valeur vénale réelle des immeubles dont le propriétaire a l’usage au 1er janvier de l’année
d’imposition est réputée égale à la valeur libre de toute occupation.
Mais, il est effectué un abattement de 20 % lorsque celui-ci est occupé à titre de résidence
principale par son propriétaire. En cas d’imposition commune, un seul immeuble est
susceptible de bénéficier de cet abattement
§ 2 - LE TARIF
La cotisation est réduite pour tenir compte de la situation familiale des personnes imposables ;
elle peut être plafonnée, sous certaines conditions.
La cotisation est réduite de 150 € (1 000 F) par personne à charge. La réduction de l'impôt ne
peut en aucun cas donner lieu à restitution ou à report sur une année ultérieure.
B - Pl afonnem ent
L’ensemble constitué par l’ISF et les impôts sur les revenus de l’année précédente ne doit
pas dépasser 85 % de ces revenus. Si ce pourcentage est dépassé, l’ISF est réduit de
l’excédent ainsi constaté.
Toutefois, ce plafonnement est limité pour les redevables dont le patrimoine taxable excède,
au jour du fait générateur de l’impôt, la limite supérieure de la 3e tranche du tarif de l’ISF, soit
2 300 000 € en 2002.
Enfin, le plafonnement ne joue que pour les redevables fiscalement domiciliés en France.
L’enregistrement est une formalité accomplie par le receveur des impôts, se traduisant par une
analyse d’événements juridiques. En fonction des résultats de cette analyse un impôt est
perçu.
Il l’est normalement au profit de l’Etat. Mais, depuis le 1er janvier 1984, les droits dus sur les
mutations à titre onéreux d’immeubles et la taxe de publicité foncière exigibles sur des actes
constatant des mutations à titre gratuit ou des baux de plus de douze ans, et sur certains actes
déclaratifs, sont perçus au profit des départements (CGI, art. 1594 A).
§ 1 - LE CHAMP D’APPLICATION
- Les actes portant transmission de propriété ou d'usufruit (CGI, art. 635-1-3° et 2-5°).
- Les actes portant mutation de jouissance à vie ou à durée illimitée (CGI, art. 635-1-4°).
- Les actes portant cession d’actions dans les sociétés dont le capital n’est pas divisé en
actions (CGI, art. 635-2-7°).
- Les actes constatant la formation, la prorogation, la transformation ou la dissolution d’une
société, l’augmentation, l’amortissement ou la réduction de son capital (CGI, art. 635-1-5°).
- Les actes constatant la formation de groupement d’intérêt économique (CGI, art. 635-1-6°).
- Les actes constatant un partage de biens (CGI, art. 635-1-7°).
- Les actes portant acceptation ou répudiation de successions, legs ou communautés (CGI, art.
635-2-2°).
- Les certificats de propriété (CGI, art. 635-2-3°).
- Les inventaires de meubles, titres et papiers et les prisées de meubles (CGI, art. 635-2-4°).
- Les promesses unilatérales sous seing privé de ventes d'immeubles, de fonds de commerce,
de droit à un bail d'immeuble, de titres des sociétés immobilières de copropriété ainsi que les
cessions de ces promesses réalisées par actes sous seing privé (CGI, art. 1840 A).
- Les dons manuels déclarés à l’administration fiscale (CGI, art. 635 A).
§ 2 - LE CALCUL
Les droits d’enregistrement et la taxe de publicité foncière peuvent être fixes, proportionnels,
progressifs ou dégressifs.
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C’est le principe, puisque les droits fixes s’appliquent aux actes qui ne sont pas soumis à un
droit proportionnel ou progressif.
Ils s’appliquent aux mutations à titre gratuit, par décès ou entre vifs (CGI, art. 777). Ils sont
perçus au profit de l’Etat. Par contre, la taxe de publicité foncière exigible sur les donations
entre vifs (CGI, art. 791) est perçue au profit du département du lieu de situation des
immeubles.
§ 1 - LE CHAMP D’APPLICATION
A - Le contri buabl e
Ce sont les héritiers, les légataires ou donataires, leurs mandataires ou leurs représentants
légaux. Ils sont tenus de souscrire une déclaration détaillée, dite « de succession ».
B - La base
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C’est l’actif global net qui est imposé c’est à dire l’ensemble des biens et valeurs diminué du
passif.
L’imposition s’applique aux biens meubles et immeubles situés en France ou hors de France
et notamment aux fonds publics, parts d’intérêts, créances et généralement toutes les valeurs
mobilières françaises ou étrangères de quelque nature qu’elles soient. (CGI, art. 750 ter 1°).
b) La déduction du passif
§ 2 - LA LIQUIDATION
La déclaration est souscrite sur une formule spéciale, dans les six mois qui suivent le décès si
celui-ci a lieu en France métropolitaine, dans l’année qui suit dans tous les autres cas. Elle
porte sur tous les biens (imposables ou non) qui faisaient partie du patrimoine du défunt au
jour du décès.
Elle indique
- l’état civil du défunt et des héritiers, donataires ou légataires et leur situation de famille
- la date du décès
- le lien de parenté
- les donations consenties antérieurement par le défunt
- l’énumération et l’estimation détaillée de l’actif successoral et du passif qui le grève
- une affirmation de sincérité
B - Le tari f
a) Les abattements
3. Successions en ligne collatérale ou entre personnes non parentes, non liées par
un PACS
?? Abattement applicable aux successions entre frères et sœurs
Un abattement de 15 000 € est effectué sur la part recueillie par chaque frère ou sœur du
défunt, à condition :
- qu’au moment du décès, ce frère ou cette sœur soit célibataire, veuf, divorcé ou séparé de
corps
- qu’il soit, au moment de l’ouverture de la succession, âgé de plus de 50 ans ou atteint d’une
infirmité le mettant dans l’impossibilité de subvenir à ses besoins par son travail
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- qu’il ait été constamment domicilié avec le défunt pendant les cinq années ayant précédé le
décès.
?? Abattement spécial
Un abattement de 1 500 € s’applique sur chaque part successorale. Il profite aux héritiers ou
légataires, quel que soit leur lien de parenté avec le défunt et même si aucun lien ne les unit.
b) Le taux
3. Successions en ligne collatérale ou entre personnes non parentes non liées par
un PACS
Le système formé par les impôts locaux est constitué par des impôts directs et par des impôts
indirects.
La fiscalité directe locale fait l’objet d’une réforme depuis le début de la Ve République et qui
semble encore inachevée aujourd’hui. Aussi, avant d’étudier les différents éléments de la
fiscalité directe locale, c’est à dire les différents impôts, convient-il de se pencher sur le thème
de la réforme de la fiscalité directe locale.
§ 1 - LA RÉFORME D’ORIGINE
Elle commence avec l’ordonnance du 7 janvier 1959 pour s’achever avec la loi du 10 janvier
1980. A travers plusieurs étapes seront donc poursuivis un certain nombre d’objectifs.
rapporté à l’Etat dans chaque commune. On peut alors calculer l’impôt communal à partir de
ces « principaux fictifs ».
La réforme devait en principe satisfaire les attentes des bénéficiaires de la fiscalité locale c’est
à dire les collectivités territoriales en leur accordant une plus grande autonomie financière.
102
Pour autant les contribuables ne devaient pas être oubliés puisqu’on leur promettait une plus
grande justice fiscale.
Au départ il était prévu qu’une actualisation serait établie tout les deux ans sur la base de
coefficients. Elles ont été espacées à trois ans. En fait, cette actualisation n’est intervenue
qu’une seule fois en 1980 et ses résultats n’ont été intégrés que dans les rôles de taxe foncière
et de taxe d’habitation : la date de référence retenue pour l’actualisation a été fixée au 1er
janvier 1978.Les actualisations suivantes ont été remplacées par une majoration forfaitaire. Le
coefficient devant être fixé par la loi de finances.
? Les révisions générales devaient intervenir tous les six ans. Elles ont été oubliées dans un
premier temps. Mais en 1990, un long travail de révision aboutissait à la loi du 30 juillet.
Cependant l’application de cette loi a été repoussée pour différentes raisons. En particulier,
elle aurait paradoxalement débouché sur une diminution des ressources de certaines petites
communes qui en raison de l ‘amélioration de leur situation fiscale auraient perdu des
ressources attribuées sous forme de dotation par l’Etat. La loi d’orientation pour
l’aménagement du territoire du 4 février 1995 est revenue à la charge en décidant que les
résultats de la révision générale devait être incorporés dans les rôle d’imposition au plus tard
le 1er janvier 1997. Aujourd’hui encore rien n’a été fait en ce sens.
2. La personnalisation
De nombreux abattements ont été prévus pour tenir compte de la situation personnelle des
contribuables. C’est notamment le cas pour la taxe d’habitation et dans une moindre mesure
pour les autres taxes.
Tous ces objectifs n’ont pas vraiment été atteints. C’est pourquoi, la réforme va vers la fin des
années 80 reprendre un second souffle.
§ 2 - LA RÉFORME EN COURS
Deux lois vont relancer la question, celle du 30 juillet 1990 qui se proposait de réformer les
taxes sur les ménages. Ce sera plutôt un échec. Quant à la loi ATR du 6 février 1992, elle va
essayer entre autre de réformer la taxe professionnelle. Ce sera plutôt un succès.
La loi du 30 juillet 1990 ne se proposait pas seulement de réviser les bases cadastrales et
surtout les méthodes d’évaluation de celles-ci, elle instituait de plus une «taxe départementale
sur le revenu » qui se substituait à la part départementale de la taxe d’habitation. L’idée
d’asseoir les impôts sur le revenu est séduisante, elle est toutefois difficile à mettre en œuvre.
Elle peut en effet conduire à supprimer de fait la fiscalité locale puisqu’il s’agirait de
redistribuer une part de l’impôt d’Etat.
D’autre part, le fait de retenir le revenu comme base de l’impôt local peut se traduire pour les
communes notamment par un effet économique désastreux : les faibles revenus sont souvent
concentrés dans certaines communes alors que les revenus élevés le sont dans d’autres
communes. C’est pourquoi la loi de 1990 avait choisi une solution intermédiaire : ne retenir le
revenu comme base de manière partielle : pour la part départementale de la taxe d’habitation
seulement. La loi qui devait entrer en vigueur en 1992 ne sera jamais appliquée. La période
pré-électorale dans laquelle on entrait explique sans doute cela. La « taxe départementale sur
le revenu » était mort-née.
2. La suppression de la part régionale de la taxe d’habitation
L’article 11 de la loi n° 2000-656 du 13 juillet 2000 supprime la part de la taxe d’habitation
perçue au profit des régions et de la collectivité territoriale de Corse ainsi que la taxe spéciale
d’équipement additionnelle à la taxe d’habitation perçue au profit de la région Ile-de-France à
compter des impositions établies au titre de 2001.
En contrepartie, l’Etat verse aux régions à compter de 2001 une dotation budgétaire. Pour
2001, la compensation est égale au produit des rôles généraux de taxe d’habitation ou de taxe
spéciale d’équipement émis au profit de chaque région en 2000, revalorisé en fonction du taux
d’évolution de la dotation globale de fonctionnement A compter de 2002, le montant de cette
compensation évoluera chaque année comme la dotation globale de fonctionnement.
Ces réformes conduisent à une situation paradoxale puisque la part de l’Etat ne cesse de
grandir dans la fiscalité directe locale. Pour autant la visibilité du système ne s’est pas
améliorée, bien au contraire.
a) La part de l’Etat
L’Etat est devenu le premier contribuable local. Depuis 1993 de nombreuses suppressions
d’impôts ou de certaines part d’impôt ont conduit à la création de compensations financières
de la part de l’Etat.
La loi de finances pour 1993 a supprimé les parts régionales et départementales de la taxe
foncière sur les propriétés non bâties. La loi de finances pour 1999 a supprimé la taxe
additionnelle régionale aux droits de mutation à titre onéreux, soit plus de 10% des recettes
fiscales totales des régions. La même loi a réduit le taux des droits de mutation à titre onéreux
des départements sur les locaux à usage professionnel et, de fait, leur capacité à voter les taux
de cet impôt. Cette même loi de finances a supprimé la fraction de l'assiette de la taxe
professionnelle assise sur les salaires, soit environ un tiers de l'assiette de cet impôt dont le
produit représente environ la moitié du produit des quatre taxes directes locales. Au terme de
cette réforme, les collectivités locales auront été amputées du sixième de leur pouvoir fiscal.
La loi de finances pour 2000 a poursuivi la réforme des droits de mutation, engagée en 1999,
en unifiant les taux départementaux des droits de mutation à titre onéreux sur les locaux
d'habitation. La loi de finances rectificative pour 2000 a supprimé la part régionale de la taxe
106
d'habitation, soit près de 15% des recettes fiscales totales des régions et 22% du produit des
quatre taxes. Enfin, la loi de finances pour 2001, a supprimé la vignette automobile, soit 5%
des recettes totales des départements et près de 10% de leurs recettes fiscales.
En 2001, l'Etat devrait prendre en charge, 147 milliards de francs au titre de la fiscalité locale.
Si l'on exclu les compensations accordées au titre de la fiscalité indirecte (droits de mutation à
titre onéreux et vignette), cela veut dire que la contribution de l'Etat aux quatre taxes directes
locales sera de l'ordre de 120 milliards de francs, soit environ 38% du produit voté de ces
quatre taxes.
La part de la fiscalité locale dans les ressources globales hors emprunt aura été au total réduite
à 36% pour les régions, 43% pour les départements et à 48% pour les communes. Le poids
des compensations versées aux collectivités par l'Etat s'est accentué. Au total, le montant des
compensations aura été multiplié par 13 depuis 1983 et par 3,3 depuis 1987. Compte tenu de
la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation, les compensations se sont élevées à
66,4 milliards de francs en 2000, soit près de 20% du montant total du produit de la fiscalité
directe locale qui atteint 345,4 milliards de francs.
b) Le manque de visibilité
On ne sait plus aujourd’hui si l’on a affaire à une fiscalité locale tant la part de l’Etat est
grande, mais on ne sait pas plus s’il s’agit toujours d’une fiscalité tant les dotations destinées
à compenser les pertes de revenus fiscaux sont importantes. Le moins que l’on puisse dire
c’est que la réforme en cours est incohérente.
1. L’incohérence dans le temps
Le thème de la réforme de la fiscalité locale est mis en avant depuis 1917, il a été repris avec
force en 1959, puis, malgré l’ordonnance du 7 janvier il n’a jamais vraiment disparu. Certains
ont parlé de réforme « permanente ».
Certes, l’ordonnance semblait claire, mais le temps perdu pour sa mise en œuvre a d’une
certaine manière condamnée ses résultats. C’est pourquoi la nouvelle réforme que provoque
avec beaucoup de recul la décentralisation de 1982 se met en place selon un schéma inverse.
On n’annonce rien de bien précis, on marche dans différentes directions que l’on explore,
bref on expérimente puis ensuite on tente de définir des axes. La décentralisation a presque
vingt ans, et pendant tout ce temps aucune réforme d’ensemble de la fiscalité locale n’a
vraiment été annoncée de manière claire et précise. On navigue à vue, ce qui demande
beaucoup de temps.
Quant on en arrive à une telle situation c’est que de toute évidence, il n’y a plus de réforme..
En réalité, si l’on met autant de temps c’est que l’on ne sait pas très bien dans quelle direction
l’on doit aller.
2. L’incohérence dans la direction
La plus grande justice fiscale semble être le but de toute réforme fiscale. C’est semble –t-il le
cas de la réforme de la fiscalité directe locale. Des efforts ont été fait on l’a vu pour arriver à
ce résultat, mais ils n’ont pas abouti car, et la révision des bases et la prise en compte des
capacités contributives des contribuables demanderaient une volonté politique dont il est
difficile de faire preuve entre des échéances électorales fréquentes. Le rapport Mauroy
renvoie la balle sur ce point aux collectivités locales elles-mêmes : « la commission propose
de transférer aux maires la responsabilité de procéder ou non à la révision des valeurs
locatives de sa commune ».Ne pouvant atteindre une plus grande justice fiscale de cette
manière, le Gouvernement a alors opté pour une politique d’allègement fiscal par suppression
d’un nombre important d’impôt ou de part d’impôts locaux : taxe d’habitation, taxe
professionnelle, droit de mutation, vignette etc…
107
La justice fiscale doit également concerner les collectivités elles-mêmes. A cette fin
nombreux sont ceux qui pensent qu’il faudrait revenir sur la répartition des différents impôts
entre les collectivités territoriales afin d’arriver à une spécialisation fiscale. Le rapport
Mauroy préconise ouvertement une telle orientation. « La commission a estimé qu’une
spécialisation des impôts permettrait de répondre de manière satisfaisante à ces enjeux
démocratiques : à la commune serait attribuée la taxe d’habitation, aux intercommunalités la
taxe professionnelle unique et à la région la taxe professionnelle, et enfin aux départements,
la taxe foncière sur les propriétés bâties ». Or il semble que sans le dire et donc en
tergiversant l’on se dirige vers cette solution puisque la mise en place d’une taxe
professionnelle unique dans les EPCI va dans ce sens.
Ainsi, la réforme de la fiscalité directe locale est non seulement une réforme permanente,
mais aussi une réforme rampante. Comme un log fleuve elle se perd dans des méandres de
plus en plus longs.
Outre les quatre taxes, la fiscalité directe locale comprend un certain nombre de taxes
additionnelles.
§ 1 - LA TAXE D’HABITATION
Elle représente 20 % du produit des impôts directs locaux. Elle est réglementée par le Code
général des impôts (CGI) art 1407 à 1414C. Depuis 2000 la part régionale de la taxe est
supprimée.
A - Le dom ai ne de l ’i m pôt
« La taxe est établie au nom des personnes (…) qui ont la disposition ou la jouissance des
locaux imposables » (CGI, art. 1408-I )
1. Sont imposables
? Les personnes physiques ou morales
? Les personnes qui ont la disposition ou la jouissance des locaux imposables à quelque titre
que ce soit : propriétaire, locataire, occupant à titre gratuit.
2. Mais ne sont pas imposables
? Les établissements publics scientifiques, d'enseignement et d'assistance
? Les ambassadeurs et autres agents diplomatiques de nationalité étrangère dans la commune
de leur résidence officielle
? mais ce qui inclut par extension les dépendances : garages, jardins, parcs et terrains
de jeux.
2. Ne sont pas imposables
? Les locaux passibles de la taxe professionnelle lorsqu'ils ne font pas partie de
l'habitation personnelle des contribuables
? Les bâtiments servant aux exploitations rurales
? Les locaux destinés au logement des élèves dans les écoles et pensionnats
? Les bureaux des fonctionnaires publics
L’impôt est établi pour l’année entière d’après les faits existants au 1er janvier de l’année
d’imposition. C’est donc à cette date qu’il faut se placer pour déterminer si le local est
imposable.
Comme pour tout impôt de quotité on multiplie la base de l’impôt par son taux.
1. La base
Il s’agit de la valeur locative de l’habitation. C’est une valeur locative reconstituée par
l’administration fiscale selon les règles prévues par les articles 1494 à 1508 du CGI
?? Procedure (Art 1503 CGI)
Elle fait intervenir le représentant de l'administration et la commission communale des impôts
directs. Elle est composée du maire qui préside et de six commissaires issus de la population.
Ils dressent la liste des locaux, déterminent leur surface pondérée et établissent les tarifs
d'évaluation.
Le service des impôts harmonise les éléments d'évaluation de commune à commune et les
arrête définitivement. Il les notifie au maire qui les affiche, dans les cinq jours.
En cas de désaccord entre le représentant de l'administration et la commission, ou lorsque
celle-ci refuse de prêter son concours, les éléments d'évaluation sont déterminés par le service
des impôts.
Dans les trois mois qui suivent l'affichage, ces éléments peuvent être contestés par le maire,
autorisé par le conseil municipal, par un dixième des propriétaires et les locataires La
contestation est soumise à la commission départementale qui statue définitivement. Cette
commission est présidée par le Président du Tribunal administratif. Elle comprend trois
contribuables et deux représentants de l’administration fiscale.
?? Méthode
Les habitations sont réparties en huit catégories en fonction de critères multiples exprimant le
confort, l’équipement, le caractère architectural etc … Sa surface réelle est pondérée par un
certain nombre de coefficients qui tiennent compte de différents éléments comme l’entretien,
la situation de l’habitation dans la localité Pour chaque catégorie est fixé une valeur du m2 . Il
suffit alors de multiplier cette valeur pondérée par la surface réelle de l’habitation.
CRITÈRES À 1 RE 2E 3E 4E 5E 6E 7e 8e
CONSIDÉRER CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE CATEGORIE
1. caractère nettement particulière - belle apparence sans caractère particulier aspect délabré
architectural somptueux ment soigne
2. Le taux
Depuis la loi du 10 janvier 1980, il est fixé librement par l’organe délibérant. Mais cette
liberté est doublement encadrée.
? par l’existence d’un taux plafond équivalent à deux fois le taux moyen national
? par l’existence d’un lien avec le taux de la taxe professionnelle et les taxes
foncières.
En effet, la diminution de la taxe d’habitation entraîne la diminution de la taxe professionnelle
et de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.
Par contre, l’augmentation de la taxe d’habitation n’entraîne pas l’augmentation des mêmes
taxes.
b) La personnalisation de la liquidation
Elle est prélevée au profit de toutes les collectivités territoriales et représente 29 % du produit
des impôts directs locaux. Elle est payée par le propriétaire. Son domaine et son mode de
calcul sont prévus par les articles 1380 à 1391 du CGI.
A - Dom ai ne
a) Les propriétés imposables
B - Li qui dati on
a) Règle générale : base x taux
1. Base
Elle est égale à la valeur locative cadastrale diminuée de 50 %.
2. Taux
Il est fixé librement par l’organe délibérant mais, doit se situer en dessous d’un taux plafond
fixé à 2,5 fois le taux moyen national. La Taxe foncière sur les propriétés bâties est la seule
qui peut varier de manière indépendante.
b) Règles particulières
1. Les exonérations totales et d’office
- Les titulaires de l’allocation supplémentaire mentionnée à l’article L. 815-2 ou L.815-3 du
Code de la sécurité sociale (ex. FNS), quel que soit leur âge, s’ils occupent leur habitation soit
seuls ou avec leur conjoint
- Les redevables âgés de plus de soixante-quinze ans
- Les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés
2. Les dégrèvements
- en cas de vacance d’une maison normalement destinée à la location
- ou en cas d’inexploitation d’un immeuble qui était utilisé par le contribuable lui-même à
usage commercial ou industriel.
Le dégrèvement n’est possible qu’à condition que la vacance ou l’inexploitation, soit :
- indépendante de la volonté du contribuable
- d’une durée de trois mois au moins
- et qu’elle affecte soit la totalité de l’immeuble, soit une partie susceptible de location ou
d’exploitation séparée.
Enfin, l’article 43 de la loi de finances pour 2001 accorde à compter de 2001 à certains
contribuables âgés de plus de 70 ans et non exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties
un dégrèvement d’office de la taxe afférente à leur habitation principale d’un montant égal à
500 F.
112
Elle ne représente que 2 % de l’ensemble des impôts directs locaux. Elle est prélevée au profit
de toutes les collectivités territoriales. Elle est payée par le propriétaire.
b) Propriétés exonérées
1. De manière permanente
Les propriétés publiques affectées à un service public et improductives de revenus ; les sols
et terrains passibles de la taxe foncière sur les propriétés bâties.
2. De manière temporaire
Les terrains ensemencés, plantés ou replantés en bois (30 ans) ; les terrains plantés en arbres
truffiers (15 ans) ; les terrains nouvellement plantés en noyers (8 ans).
3. De manière spécifique
Sont exonérés de la part régionale et départementale depuis 1996, les terres, prés, vergers,
vignes, bois, landes, les lacs et étangs, jardins autres que les jardins d’agrément.
C - Cal cul
a) Règle générale : base x taux
1. Base
Elle est équivalente à la valeur locative de la propriété diminuée de 20 %.
2. Taux
Il est fixé librement par l’organe délibérant, mais, doit se situer en dessous d’un taux plafond
fixé à 2,5 fois le taux moyen national.
De plus, il ne peut augmenter plus ou diminuer moins que le taux de la taxe d'habitation.
1. Dégrèvements exceptionnels
En cas de disparition d’immeuble de perte de bétail ou de récolte (CGI, art. 1397 et 1398)
2. Dégrèvement temporaire
Pour les parcelles exploitées par de jeunes agriculteurs (CGI, art. 1647-00 bis).
§ 4 - LA TAXE PROFESSIONNELLE
Dernière-née des quatre taxes, elle est aussi celle qui a été la plus critiquée et donc la plus
modifiée. Elle est régie par les articles 1447 à 1479 du CGI.
113
« La taxe professionnelle est due chaque année par les personnes physiques ou morales qui
exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée ne bénéficiant pas d'une
exonération. » art 1447 CGI
? Les activités agricoles telles qu’elles sont définies par l’article 63 du CGI c’est à dire :
agriculteurs, sylviculteurs exploitants de champignonnières, éleveurs que ces activités soient
exercées par des exploitants individuels ou sous forme de sociétés ou de coopératives.
? Les activités artisanales et assimilées.
Sont seuls concernés les artisans qui travaillent seuls ou avec: leur conjoint, leurs enfants, des
apprentis sous contrat régulier, les travailleurs handicapés.
Sont assimilés aux artisans : les taxis et ambulances en cas de conduite personnelle du
véhicule, les pêcheurs et les inscrits maritimes se livrant personnellement à la pêche et en
effectuant eux-mêmes la vente.
? Certaines activités non commerciales : les peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs
considérés comme artistes et ne vendant que le produit de leur art, les artistes lyriques et
dramatiques, les auteurs et compositeurs, les professeurs ne possédant pas un véritable
établissement ouvert au public, les sages-femmes et les gardes-malades.
? Certaines activités industrielles : les éditeurs de publications périodiques, les agences de
presse, les marchands ambulants, les concessionnaires de mines, les loueurs de meublés.
? Certaines activités sociales : les sociétés mutualistes, les organismes HLM
? Certaines activités des collectivités publiques : celles qui ont un caractère essentiellement
culturel, éducatif, sanitaire, social, sportif ou touristique.
? Les entreprises de spectacles et de cinéma peuvent être exonérées complètement ou
partiellement par décision de la collectivité territoriale.
L’exonération doit être décidée par les collectivités territoriales et les autres organismes
concernés bénéficiaires de ces taxes parmi lesquels les chambres de commerce et d’industrie
et les chambres des métiers. Elle s’applique aux établissements créés dans une commune
située :
– dans une zone d’aménagement du territoire (ZAT) pour les projets industriels ;
– dans un territoire rural de développement prioritaire (TRDP)
– ou dans une zone de redynamisation urbaine (ZRU)
pour les deux années suivant celle de la création de l’entreprise.
? Les exonérations des établissements situés en zones urbaines : les zones urbaines
sensibles (ZUS), les zones de redynamisation urbaine (ZRU), les zones franches urbaines
(ZFU)
B - Cal cul
a) Règle générale : base x taux
1. Base
115
2. Taux
Il est fixé librement par l’organe délibérant. Mais il est plafonné et son évolution est limitée.
?? Plafonnement
Il ne doit pas dépasser le taux plafond fixé à deux fois le taux moyen national constaté
l’année précédente de la catégorie de collectivité territoriale concernée.
?? Evolution
Elle est liée à celle du taux de la taxe d’habitation puisque la variation du taux de la taxe
professionnelle ne peut être supérieure à celle du taux de la taxe d’habitation.
D’autre part, elle ne peut dépasser la variation en moyenne pondérée du taux moyen de la
taxe d’habitation et des taxes foncières.
116
b) Règles particulières
? des agences pour la mise en valeur des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas
géométriques en Martinique et en Guadeloupe.
Enfin, il faut citer la taxe pour frais de chambres d’agriculture, additionnelle à la taxe foncière
sur les propriétés non bâties, la taxe pour frais de chambre commerce et d’industrie,
additionnelle à la taxe professionnelle, la taxe pour frais de chambre de métiers, additionnelle
à la taxe professionnelle.
§ 1 - LA FISCALITÉ DE L’URBANISME
Ces prélèvements permettent de compenser une partie des dépenses importantes supportées
par les communes en raison de l’urbanisation.
Elle a été créée par la loi d’orientation foncière du 30 décembre 1967 dont les dispositions ont
été introduites dans le code général des impôts (art.1585 A – art. 1585 I)
?
a) Champ d’application
La taxe n’existe que dans certaines communes et seulement pour certaines opérations.
1. Les communes concernées
? Les communes dans lesquelles la taxe s’applique de plein droit. Il s’agit des communes de
plus de 10.000 habitants ainsi que de certaines communes de la région parisienne dont la liste
est fixée par décret. Dans ces communes la taxe existe de plein droit, mais le Conseil
municipal peut décider explicitement de la supprimer. La décision sera valable pendant trois
ans.
? Dans les autres communes la taxe peut être instituée par décision expresse.
2. Les opérations imposables
? Règles générales : La taxe est établie lors de trois types d’opérations : la construction, la
reconstruction et l’agrandissement. de bâtiments de toute nature.
? Règles particulières : des exonérations sont prévues. De plein droit, pour les constructions
destinées à un service public ou à une activité d’utilité publique et dont la liste est fixée par
décret; pour certains lotissements; pour les constructions édifiées dans les ZAC. Dans d’autres
cas l’exonération est facultative ainsi, pour les HLM, pour les constructions à usage agricole
etc…
b) Calcul
On applique la formule base X taux
119
? La base de la taxe est constituée par la valeur par mètre carré de plancher hors œuvre de la
construction. Celle-ci est fixée par décret.
? Le taux est de 1%, mais il peut être porté à 5 % par le Conseil municipal.
?
120
Elle a été instituée par la loi du 18 juillet 1985. C'est l'article L. 142-2 du Code de l'urbanisme qui
en prévoit les modalités, tant en ce qui concerne son établissement qu'en ce qui concerne
l'utilisation de son produit.
1° L'établissement de la taxe
Cette taxe est établie sur tout le territoire du département par délibération du Conseil général sur
la construction, la reconstruction et l'agrandissement des bâtiments donc sur des opérations
semblables à celles qui sont imposées au titre de la taxe locale d'équipement. La base de cette taxe
est d'ailleurs la même que celle de la taxe locale d'équipement. Son taux est fixé par délibération
du Conseil général mais il est plafonné à 2 %.
Cette taxe est établie sur la construction, la reconstruction et l'agrandissement des bâtiments
de toute nature, et sur les installations et travaux.
Son taux est fixé par le conseil général. Il ne peut excéder 0,3 % de la valeur de l'ensemble
immobilier déterminée.
B - Cu m u l
Le cumul des taux de la taxe départementale des espaces naturels sensibles et de la taxe
départementale pour le financement des dépenses des conseils d'architecture, d'urbanisme et
de l'environnement, est possible, mais, le montant des deux taxes ne peut dépasser un certain
plafond
En vertu de l’article 1568 du CGI, les débitants d'alcool acquittent une licence. Les droits sont
recouvrés aux profit des communes. Les tarifs annuels sont fixés par délibération du Conseil
municipal.
Dans les communes de plus de 5.000 habitants, ainsi que dans les stations classées balnéaires,
thermales, climatiques, de tourisme et de sports d'hiver, une taxe additionnelle aux droits
d'enregistrement ou à la taxe de publicité foncière est exigible sur les mutations à titre
onéreux :
- D'immeubles et de droits immobiliers situés sur leur territoire
- De certains meubles corporels vendus publiquement dans la commune
- D'offices ministériels ayant leur siège dans la commune
- De fonds de commerce ou de clientèle
- De droit à bail ou de bénéfice d'une promesse de bail
Certaines ventes sont exonérées.
Cette taxe prévue par les articles1559 et suivants du CGI ne s'applique plus qu'aux réunions
sportives, aux cercles et maisons de jeux ainsi qu'aux exploitants d’appareils automatiques
installés dans les lieux publics. Elle est perçue au profit des communes.
Certaines réunions sportives sont exonérées complètement ou partiellement.
Pour financer les transferts de compétences réalisés par la loi du 7 janvier 1983 celle-ci
prévoyait le transfert aux collectivités territoriales d’impôts d’Etat ainsi que la création d’une
dotation générale de décentralisation. L’article 99 de la loi précisait que les départements
bénéficieraient du transfert de la vignette.
L’article 6 de la loi de finances pour 2001 supprime la taxe différentielle sur les véhicules à
moteur à compter de la période d’imposition s’ouvrant le 1er décembre 2000.
Toutefois restent assujetties à cette taxe
? les personnes morales
? les personnes physiques pour leurs véhicules dont le poids total autorisé en charge excède
deux tonnes.
Les pertes de recettes pour les départements seront compensées par une majoration des
attributions de dotation générale de décentralisation.
La compensation en 2001 est calculée en appliquant les tarifs votés au titre de 2001 par les
départements à l’état du parc automobile constaté au 31 décembre 2000.
Le montant obtenu est majoré des recettes encaissées en 2000 au titre de la vignette 2000,
puis réduit des recettes encaissées au titre de la vignette 2001.
Cette compensation revalorisée en fonction de l’évolution de la dotation globale de
fonctionnement (DGF) au titre de 2001, évolue chaque année comme la DGF à partir de 2002.
122
Les avances mensuelles perçues par les départements en 2001 pour les personnes morales et
physiques restant assujetties sont déterminées sur la base de un douzième de la prévision
d’encaissement prévue à ce titre dans la loi de finances pour 2001 répartie par département
proportionnellement au produit qu’ils ont perçu au titre de la vignette 2000. Le total des
avances versées en 2000 est égal, par département, au produit résultant de l’application des
tarifs de vignette 2001 à l’état du parc automobile constaté au 31 décembre 2000, majoré des
recettes encaissées en 2000 au titre de la vignette 2000.
Depuis le 1er janvier 1984 le département perçoit les droits d’enregistrement ou de publicité
foncière sur les ventes d’immeubles. Le Conseil général en fixe le taux. Il peut également
prévoir des exonérations et des abattements.
a) La taxe sur les certificats d’immatriculation (CGI art 1599 quindecies et s.)
Depuis 1984 cette taxe a été transférée de l’Etat aux régions. Le taux de la taxe est arrêté
chaque année par délibération du conseil régional. Il est réduit de moitié dans certains cas.
(tracteurs, motocyclettes etc…)
b)Taxe sur les permis de conduire (CGI art 1599 terdecies et s.)
Les permis de conduire les véhicules automobiles, les motocyclettes d'une cylindrée
supérieure à 125 cm3 et tous autres véhicules à moteur donnent lieu au paiement d'une taxe.
Son taux est fixé par le conseil régional. Il ne peut être institué qu'un seul taux.
Les communes sur le territoire desquelles sont situées des sources d'eaux minérales peuvent
percevoir une surtaxe dans la limite de 0,036 euros pour 10 litres ou fraction de 10 litres.
Lorsque le produit de cette surtaxe excède le montant des ressources ordinaires de la
commune pour l'exercice précédent, le surplus est attribué au département
Elle est instaurée par délibération du Conseil municipal. Son assiette est constituée par 80 %
de la facture d’électricité hors taxe. Son taux ne peut dépasser 8%. La taxe est recouvrée par
le distributeur.
123
La taxe frappe les affiches, réclames et enseignes lumineuses, mais sont exonérés les affiches
et panneaux publicitaires de spectacles. Le recouvrement de la taxe sur la publicité est opéré
par les soins de l'administration municipale
La loi du 29 décembre 1979 a institué une taxe facultative sur les emplacements publicitaires
ainsi que sur les véhicules publicitaires.
d) La taxe de séjour dans les stations classées ( CGCT art L.2333-26 et s.)
Par décision du Conseil municipal une taxe de séjour peut être établie sur les personnes qui ne
sont pas domiciliées dans la commune et n'y possèdent pas une résidence. Le tarif de la taxe
de séjour est fixé, pour chaque nature et pour chaque catégorie d'hébergement. Il ne peut être
inférieur à 1 F, ni supérieur à 7 F, par personne et par nuitée.
La taxe communale est instituée par délibération du conseil municipal qui en fixe le taux dans
la limite de 3 % des recettes brutes provenant de la vente des titres de transport.
Le produit annuel de la taxe communale est affecté, à des dépenses liées au développement du
tourisme.
Le financement de la sécurité sociale est assuré pour une large part par des cotisations
prélevées sur les revenus professionnels. Depuis 1996 des impôts ont été créés et sont
prélevés directement au profit des organismes de sécurité sociale.
Instituée par la loi de finances pour 1991, la contribution sociale généralisée (CSG) est due
par les personnes physiques fiscalement domiciliées en France.
Initialement fixé à 1,1 %, le taux de ce prélèvement fiscal a été porté à 2,4 % le 1er juillet
1993.
Depuis 1er janvier 1997, le taux de la CSG a été porté à 3,4 %, ce point supplémentaire étant
déductible de la base de l'impôt sur le revenu afférent aux revenus soumis au barème
progressif. Il est ensuite passé à 4,1 % à partir du 1er janvier 1997 pour les revenus du
patrimoine perçus par voie de rôle et à compter du 1er janvier 1998 pour les produits de
placements soumis au prélèvement libératoire ou exonérés d'impôt sur le revenu.
Cette augmentation s'est accompagnée d'une diminution des cotisations d'assurance maladie
(de 4,75 points s'agissant des salaires, et, en ce qui concerne les activités non salariées, de 5,5
points sur la fraction du revenu n'excédant pas le plafond de la sécurité sociale et de 3,7 points
sur la fraction comprise entre une et cinq fois le plafond).
Elle s’est également accompagnée de la possibilité de déduire la CSG de l'assiette de l'impôt
sur le revenu uniquement pour les revenus soumis au barème progressif de l'impôt.
L'assiette est constituée par le montant brut des salaires et des avantages en argent ou en
nature. Elle fait l'objet d'un abattement de 5 % au titre des frais professionnels. Dans ce cas la
CSG est prélevée à la source au taux de 7,5 %.
La CSG est applicable au taux de 7,5 % à ces revenus, il fait l'objet de versements trimestriels
à caractère provisionnel.
Cette contribution au taux de 7,5 % est assise sur le montant net retenu pour l'impôt sur le
revenu :
- des revenus fonciers
- des rentes viagères constituées à titre onéreux
- des revenus de capitaux mobiliers autres que ceux soumis au prélèvement libératoire
- des plus-values de cessions de biens immobiliers, d’actions ou de parts de sociétés non
cotées dont l’actif est à prépondérance immobilière
- des plus-values et profits soumis à l'impôt sur le revenu à un taux proportionnel
- des revenus de locations meublées tirés d'une activité non professionnelle
- des revenus non commerciaux qui n’ont pas été assujettis à la CSG au titre des revenus
d’activité
- de tout autre revenu non expressément dénommé
- enfin, de tous autres revenus dont l’imposition est attribuée à la France par une convention
internationale.
La CSG prélevée sur ces revenus est recouvrée par voie de rôle et est assise et contrôlée selon
les mêmes règles que l'impôt sur le revenu.
Les produits de placements à revenu fixe font l'objet d'un prélèvement au titre de la CSG égal
à 7,5 % de leur montant.
Le prélèvement de la CSG est effectué, en même temps que le prélèvement libératoire au titre
de l'impôt sur le revenu, par le débiteur ou l'intermédiaire qui effectue le paiement des revenus
considérés et qui a ensuite la charge de reverser ces sommes à l'Etat.
.
Une caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) a été mise en place par l’ordonnance
du 24 janvier 1996. Ses principales ressources sont constituées par le produit de plusieurs
contributions affectées au remboursement de cette dette et portant principalement, comme la
CSG, sur les revenus d’activité et de remplacement, sur les revenus du patrimoine et sur les
produits de placements à revenu fixe soumis au prélèvement libératoire ou exonérés d’impôt
sur le revenu.
La CRDS est due par les personnes physiques fiscalement domiciliées en France et, s’agissant
plus particulièrement des revenus d’activité et de remplacement, qui sont à charge, à quelque
titre que ce soit, d’un régime obligatoire d’assurance maladie français (ordonnance n° 2001-
377 du 2 mai 2001). Son taux est de 0,5 %.
L’assiette de la CRDS est un peu plus large que celle de la CSG puisque certains revenus
exonérés de CSG tels que les prestations familiales ou les allocations de logement sont
assujettis à la CRDS.
La CRDS n’est pas déductible de l’assiette de l’impôt sur le revenu.
126
INTRODUCTION 2
2
C - La doctrine administrative.................................................................................................. 27
§ 2 - Les sources internationales .............................................................................................. 28
A - Les conventions internationales......................................................................................... 28
B - Le droit communautaire ..................................................................................................... 28
C - La Convention européenne des droits de l’homme ............................................................ 28
SECTION 2 - LES PRINCIPES.............................................................................................. 29
§ 1 - Le principe de la légalité de l'impôt ............................................................................... 29
A - Signification de la règle ..................................................................................................... 29
B - Inflexion de la règle ............................................................................................................ 30
§ 2 - L'application de la loi fiscale ........................................................................................... 30
A - L'application dans le temps ................................................................................................ 31
B - L'application dans l'espace ................................................................................................. 32
§ 2 - La procédure .................................................................................................................... 46
A - La procédure devant le juge administratif.......................................................................... 46
B - La procédure devant le juge judiciaire ............................................................................... 47
Mai 2002