DM 08
DM 08
DM 08
MP2I – Mathématiques
A. Troesch
DM no 8 : Complexes
Dans ce problème, on s’intéresse à certaines propriétés des fonctions dites « analytiques » ou (« holomorphes ») sur
une boule Bp0, Rq, R P R˚` Y `8. Nous montrons notamment le théorème de Liouville, affirmant qu’une fonction
analytique sur C et bornée est constante, théorème qui fournit une preuve assez simple du théorème de d’Alembert-
Gauss (à condition de connaître quelques propriétés des fonctions analytiques). La démonstration usuelle se fait par
des calculs d’intégrales le long de cercles ( via le théorème de l’indice de Cauchy). La preuve exposée ci-dessous est une
variation de cette méthode, utilisant la description d’une intégrale sur un cercle par des sommes de Riemann sur le
cercle.
On s’autorisera l’abus de notation consistant à remplacer dans cette expression la fonction f par son expression,
qu’on écrira alors toujours de la variable z. Ainsi, Ipz 2 q désigne Ipf q pour la fonction f : z ÞÑ z 2 .
Ipf q est en réalité l’intégrale de f le long du cercle unité U, calculé ici par des sommes de Riemann.
‚ On dit qu’une fonction f définie sur une boule ouverte Bp0, Rq (pour R P R Y t`8u) est analytique (ou
holomorphe) sur Bp0, Rq s’il existe une suite de complexes pak qkPN tels que
`8
ÿ
@z P Bp0, Rq, f pzq “ ak z k ,
k“0
ce qui sous-entend au passage la convergence de cette série pour tout z de Bp0, Rq. Le cas R “ `8 correspond
au cas d’une fonction définie sur C entier, la série associée étant convergente pour toute valeur de C.
1
1. Soit f et g deux applications à valeurs dans C, définies sur D contenant U, et λ et µ deux complexes. Justifier
que si ces quantités existent, Ipλf ` µgq “ λIpf q ` µIpgq.
2. Soit f tel que Ipf q existe. Supposons qu’il existe M tel que |f | ď M sur U. Montrer que pour tout n P N,
|In pf q| ď 2πM , puis |Ipf q| ď 2πM .
3. Montrer que pour tout n ě 2, In p1q “ 0, et en déduire Ip1q.
ˆ ˙ ˆ ˙
1 ´π¯ 1
4. Montrer que pour tout n ě 2, In “ 2 i sin ˆ n et en déduire I .
z n z
5. En adaptant le calcul de la question précédente, montrer que pour tout p P Zzt´1u, I pz p q “ 0.
ˆ ˙
1 P pzq
6. En déduire que pour tout polynôme P , P p0q “ I , et plus généralement, pour tout N ě 0,
2iπ z
ˆ ˙
pN q N! P pzq
P p0q “ I ,
2iπ z N `1
où P pN q est le polynôme obtenu en dérivant « formellement » par rapport à la variable complexe, en admettant
que les règles de dérivation des monômes sont les mêmes que pour une dérivation par rapport à une variable
réelle.
M r´pN `1q
|RN pzq| ď .
1 ´ r´1
3. En déduire une majoration de |In pRN q|, puis montrer que Ipf q “ 0.
2
1. Soit N ą p fixé. Montrer que ˜ ¸
N ´
ÿ z0 ¯ℓ
I z p´1 “ 2 i πz0p .
ℓ“0
z
2. Après avoir justifié rapidement l’existence de la somme infinie pour tout z de module 1, montrer que
ˇ ˜ ¸ˇ
ˇ `8
ÿ ´ z0 ¯ℓ ˇˇ 2π|z0 |N `1
p´1
ˇIn z ˇď
ˇ
ˇ z
ℓ“N `1
ˇ 1 ´ |z0 |
zp
ˆ ˙
3. En déduire que I “ 2 i πz0p
z ´ z0
4. Montrer que pour tout polynôme P , ˆ ˙
1 P pzq
P pz0 q “ I .
2iπ z ´ z0
`8
ÿ
5. Soit f : z ÑÞ ak z k une fonction analytique définie sur Bp0, Rq, R ą 1. Montrer que pour tout n P N,
˜ k“0 ¸
`8
ÿ zk
In ak est majoré par une expression indépendante de n, et tendant vers 0 lorsque N tend vers
k“N `1
z ´ z0
`8.
ˆ ˙
1 f pzq
6. Montrer que f pz0 q “ I .
2iπ z ´ z0
Cette formule est un cas particulier d’une formule due à Cauchy (formule de l’indice).
Question subsidiaire : Montrer qu’une fonction analytique sur Bp0, Rq est continue sur ce domaine, dérivable de
la variable z (c’est à dire qu’en tout point z, le taux d’accroissement f pz`hq´f
h
pzq
admet une limite lorsque la variable
complexe h tend vers 0), et même infiniment dérivable et exprimer les dérivées successives sous forme de sommes.