Cours Topologie-1
Cours Topologie-1
Cours Topologie-1
SMA5
Topologie
ale
né r
gé
1 Espaces topologiques 6
1.1 Rappels sur les espaces métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.1 Distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.2 Boules ouvertes et fermées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Généralités et Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.1 Topologie, espace topologique, ouverts et fermés . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.2 Comparaison de topologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.3 Voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.4 Base de voisinages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.5 Espaces topologiques séparés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Adhérence, intérieur, extérieur, frontière, point d’accumulations et point isolés . . 14
1.3.1 Adhérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3.2 Intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.3 Point d’accumulation et point isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3.4 Extérieur, frontière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.5 Partie dense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2 Limite et continuité 20
2.1 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.1 Limites d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.2 Valeurs d’adhérence d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.3 Limites d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.1 Continuité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.2 Continuité globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.3 Homéomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2
3 Espaces topologiques compacts et connexes 27
3.1 Espaces compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Espaces connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
K. El Fahri 3
Introduction
Historiquement, la topologie a été initiée en 1738 par Leonhard Euler (1707-1738) lorsque il
a résolu le problème d’apparence géométrique, connu sous le nom des sept points qui préoccupait
les habitants de la ville de Russie, Leningrad(ex. Königsberg) en répondant négativement a la
question y a t-il moyen de parcourir la ville en traversant et sans traverser deux fois le même
pont ?. L’intérêt principale qu’a apporté ce résultat c’est qu’il ne dépend d’aucun mesure.
La topologie a vu le jour comme une théorie mathématique au début du vingtième siècle
dans les travaux de Hausdorff et de Tychonoff comme réponse a un besoin senti à la fin du dix-
neuvième siècle dans les travaux de Riemann et de Hilbert. Actuellement la topologie occupe une
place importante dans plusieurs domaine mathématiques dont celui de l’analyse fonctionnelle
Le concept de topologie, bien qu’il nous paraisse abstrait, se rapporte a une démarche courante
de notre esprit pour appréhender la réalité. Notre perception visuelle et topologique Lorsque nous
observons un paysage, un lieu, ou encore lorsque nous consultons une carte, un plan cadastral,
notre perception immédiate et globale. Les objets tels que bâtiment, portion de forêt, une agglo-
mération sont ”vus ” dans leur contexte. La notion de voisinage est implicite : la rivière traverse
l’agglomération, la parcelle de M.Mohamed jouxte celle de M.Larbi. Au sens de notre appréhension
de l’espace géographique, la topologie est donc l’ensemble des relations perçues qui nos permettent
de situer les objets les uns par rapports aux autres. Le ” voisinage ” est donc une notion spatiale ”
qu’est ce qui est à coté de quoi ?” Pour les réseaux, la question devient ” qu’est ce qui est connecté
à quoi ?” La notion de topologie est un élément fondamentale de l’analyse spatiale. sans elle, il
serait impossible d’extraire de la base des données des informations sur le voisinage d’une unité,
sur les branchements d’un réseau hydrographique ou encore sur le sens d’écoulement de l’eau dans
une rivière. La notion de topologie est également présente dans plusieurs discipline. les mathéma-
tiques en donnent une définition rigoureuse ”Propriétés des êtres géométriques subsistant après
déformation continue, et qui fait abstraction de la notion de distance”. Elle est parfois appelées de
manière raccourcie : une géométrique sans métrique. Pour les autres disciplines, le sens est plus
large. En science humaines, la topologie signifie un arrangement, une configuration d’un groupe
de notions et de leurs relations.
4
Bref aperçus historique
L’origine de la topologie est l’étude de la géométrie dans les cultures antiques. Le travail de
Leonhard Euler datant de 1736 sur le problème des sept ponts de Königsberg est considéré comme
l’un des premiers résultats de géométrie qui ne dépend d’aucune mesure, c’est-à-dire l’un des
premiers résultats topologiques.
Henri Poincaré publia Analysis Situs en 1895, introduisant les concepts d’homotopie et d’ho-
mologie.
Maurice Fréchet, unifiant les travaux sur les espaces de fonctions de Cantor, Volterra, Arzelà,
Hadamard, Ascoli et d’autres, introduit le concept d’espace métrique en 1906.
En 1914, Felix Hausdorff, en généralisant la notion d’espace métrique, inventa le terme d’
« espace topologique » et définit ce qui s’appelle aujourd’hui l’espace séparé ou espace de Hausdorff.
Finalement, une autre légère généralisation en 1922, par Kuratowski, donna le concept actuel
d’espace topologique.
Le terme « topologie » , fut introduit en allemand en 1847 par Johann Benedict Listing dans
Vorstudien zur Topologie.
5
Espaces topologiques
1
1.1 Rappels sur les espaces métriques
La notion d’espace métrique sert à étendre la notion de limite, une des notions les plus impor-
tantes des mathématiques, à des espaces plus généraux que R ou Rn . Dans R on dit que xn tend
vers x si | xn − x | tend vers 0 ( ce qu’on précise avec des ∀e > 0, ∃n0 ∈ N, . . .). Sur un ensemble
X, on va associer à chaque couple (x, y) d’élément de X un nombre positif d(x, y) ≥ 0 (la distance
de x à y ), d obéissant à certains axiomes. On dira que xn tends vers x si d(xn , x) tend vers 0. On
appellera le couple (X, d) un espace métrique.
1.1.1 Distance
Définition 1.1. Soit X un ensemble non vide. Une distance (métrique) sur X est une appli-
cation (x, y) 7→ d(x, y) de X × X dans R+ telle que :
i) d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y,
ii) d(x, y) = d(y, x), ∀ x, y ∈ X,
iii) d(x, y) ≤ d(x, z) + d(z, y), ∀ x, y, z ∈ X (inégalité triangulaire).
Le couple (X, d), formé d’un ensemble X et d’une distance d est appelé espace métrique.
6
Exemple 1.3. Sur tout ensemble non vide X on peut définir une distance. Par exemple, en posant
0, si x = y
d(x, y) = .
1, si x 6= y
Exemple 1.4. Sur C([a, b], R) = { f : [a, b] → R continue}, on définit une distance comme suite :
Définition 1.2. On dit que deux distances d1 et d2 sur X sont équivalentes s’il existe c1 , c2 > 0
tels que
∀ x, y ∈ X, c1 d2 (x, y) ≤ d1 (x, y) ≤ c2 d2 (x, y).
0
Exemple 1.6. 1 B(x, 0) = ∅; B (x, 0) = { x }.
2 Dans R muni de la distance usuelle, on a
B(x, r) = ]x − r, x + r[
0
B (x, r) = [x − r, x + r]
K. El Fahri 7
Exemple 1.7. Soit d la distance discrète définit sur un ensemble X, alors pour x ∈ X, r ∈]0, +∞[,
on a
{ x } si r < 1
B(x, r) =
X si r ≥ 1
Définition 1.4. Soit (X, d) un espace métrique, A une partie non vide de X.
1 On appelle distance d’un point x de X à A le nombre positif ou nul
2 On appelle diamètre de X la borne supérieure (dans [0, +∞]) des distances de deux
points de X :
diam(A) = supx,y∈ A d(x, y).
diam([a, b]) = b − a.
et
diam(B(a, r)) = supx,y∈ B(a,r) d(x, y) = d(a, a) = 0
alors diam(B(a, r)) = 0 6= 2 × 1.
Définition 1.5. Soit (X, d) un espace métrique. Une partie non-vide U de X est un ouvert
si, pour tout x ∈ U, il existe un r > 0 tel que B(x, r) ⊂ U.
Par définition ∅ est un ouvert.
Proposition 1.1. Soit (X, d) un espace métrique. Pour tout x ∈ X et tout r > 0, B(x, r) est
un ouvert.
Preuve. Soit y ∈ B(x, r). On a ρ = r − d(y, x) > 0. On va prouver que B(y, ρ) ⊂ B(x, r). En effet,
z ∈ B(ρ, y) =⇒ d(z, y) < ρ =⇒ d(x, z) ≤ d(z, y) + d(y, x) < ρ + d(y, x) = r =⇒ z ∈ B(x, r).
K. El Fahri 8
Exemple 1.9. — Sur R et pour la distance usuelle, on a
α+β β−α
∀α, β, α < β : ]α, β[= B( , )
2 2
est un ouvert.
— [α, β[, ]α, β], [α, β], [α, +∞[ ne sont pas des ouverts.
Proposition 1.2. Tout ouvert non vide d’un espace métrique est réunion de boules ouvertes.
Preuve. Soit U un ouvert 6= ∅ d’un espace métrique X, et soit x ∈ U. Comme U est un ouvert,
alors ∃r x > 0 tel que B(x, r x ) ⊂ U. On en déduit que
[
B(x, r x ) = U.
x ∈U
Preuve. i) Évidente.
n
\
ii) Soit x ∈ Ui . On a x ∈ Ui , i = 1, . . . , n. Chaque Ui étant ouvert, il existe un ri > 0 tel que
i =1
B(x, ri ) ⊂ Ui , i = 1, . . . , n. Soit r = min{r1 , . . . , rn }. Alors B(x, r) ⊂ B(x, ri ), i = 1, . . . , n, et donc
n
\ n
\
B(x, r) ⊂ Ui , i = 1, . . . , n. Il s’ensuit que B(x, r) ⊂ Ui . D’où Ui est un ouvert.
[ i =1 i =1
iii) Soit x ∈ Ui . Il existe un i0 ∈ I tel que x ∈ Ui0 . Ui0 étant ouvert, il existe un r > 0 tel que
i∈ I [ [
B(x, r) ⊂ Ui0 . Pour ce même r, on a B(x, r) ⊂ Ui . D’où Ui est un ouvert.
i∈ I i∈ I
Remarque 1.2. 1 En général, l’intersection quelconque d’ouverts n’est pas un ouvert. En effet,
sur R et pour la distance usuelle,
\ −1 1
] , [= {0} n’est pas un ouvert.
n ∈N∗
n n
b> a
3 Le théorème 1.1 nous permet de définir à partir d’une partie P (X) dont les éléments vérifient
i), ii) et iii).
K. El Fahri 9
1.2 Généralités et Définitions
1.2.1 Topologie, espace topologique, ouverts et fermés
Définition 1.6. Soit X un ensemble non vide. On appelle topologie sur X la donnée d’une
partie T de P (X) telle que :
i) ∅ ∈ T ; X ∈ T .
ii) Toute réunion finie ou infinie d’éléments de T est un élément de T .
iii) Toute intersection finie d’éléments de T est un élément de T .
Le couple (X,T ) est appelé espace topologique que l’on note simplement par X.
S’il n’y a pas d’ambiguı̈té, et les éléments de T sont dits ouverts.
{ a, c, d} ∪ {b, c, d} = { a, b, c, d} ∈
/ T2 .
Définition 1.7. Soient (X, T ) un espace topologique et A une partie de X. A est dit fermé
si Ac = X \ A (complémentaire de A dans X ) est un ouvert, i.e. Ac ∈ T .
On note l’ensemble des fermés de X par F = { A ⊆ X : Ac ∈ T } .
sur X = { a, b, c, d, e}. Les fermés de X sont les ensembles X, ∅, {b, c, d, e}, { a, b, e}, {b, e}, { a}.
K. El Fahri 10
Remarque 1.3. • ∅ et X sont ouverts et fermés.
• Pour la topologie discrète ( X, Td ) tout élément est ouvert et fermé à la fois.
• Pour une topologie T l’ensemble des fermés F est stable par réunion finie et intersection
quelconque.
Définition 1.8. Soit X un ensemble non vide sur lequel on définit deux topologies T et T 0 .
• T 0 est dite plus fine que T (T est dite moins fine que T 0 ) et on écrit T ≤ T 0 si
T ⊂ T 0.
• Et si T = T 0 on dit que T et T 0 sont équivalentes.
1.2.3 Voisinage
Définition 1.9. Soient (X, T ) un espace topologique, V une partie non vide de X et x ∈ X.
On dit que V est un voisinage de x s’il existe O ∈ T tel que x ∈ O ⊆ V.
On note V(x) l’ensemble de tous les voisinages de x dans (X, T ).
Exemple 1.12. Pour l’espace topologique ( X, T g ), soit x ∈ X et soit V une partie non vide de X.
V ∈ V(x) si et seulement si V = X.
En effet
K. El Fahri 11
Preuve. Les assertions (i) et (ii) sont évidentes. Et pour (iii)
— Soient V1 et V2 deux voisinages de x donc ils existent deux ouverts O1 et O2 tels que
x ∈ O1 ⊂ V1 et x ∈ O2 ⊂ V2 donc x ∈ O1 ∩ O2 ⊂ V1 ∩ V2 , et comme O1 ∩ O2 est un
ouvert, V1 ∩ V2 est un voisinage de x.
— Soit (Vi )i∈ I une famille de voisinage de x donc ils existent i ∈ I et Oi un ouvert tel que
x ∈ Oi ⊂ Vi d’où x ∈ ∪ Oi ⊂ ∪Vi et comme ∪i∈ I Oi est un ouvert, ∪i∈ I Vi est un voisinage
i∈ I i∈ I
de x.
Définition 1.10. Soient (X, T ) un espace topologique, x ∈ X et V(x) l’ensemble des voisi-
nages de x. On dit qu’une famille BV(x) =(Vi )i∈ I ⊂ V(x) est un système fondamental de
voisinage de x (ou une base de voisinage) de x si :
Preuve. (=⇒) Si Ω est un ouvert alors pour tout x ∈ Ω, x ∈ Ω ⊂ Ω donc Ω est un voisinage de
chacun de ses points.
(⇐=) Si Ω est un voisinage de chacun de ses points alors pour tout x de Ω il existe un ouvert
0 0
Ox tel que x ∈ Ox ⊂ Ω. Soit Ω = x ∈Ω Ox , Ω est donc un ouvert contenu dans Ω et puisque
S
0 0
pour tout x ∈ Ω, x ∈ Ox donc à Ω d’où Ω = Ω .
Définition 1.11. Un espace topologique (X, T ) est dit séparé si et seulement si pour tout
couple (x, y) ∈ X 2 tel que x 6= y, il existent deux voisinages V et W respectivement de x et
de y qui sont disjoints, ou en d’autres termes :
K. El Fahri 12
Exemples 1.3. 1 Sur X = {0, 1}, la topologie T = {∅, X, {0}} est non séparée puisque le seul
ouvert contenant 1 est X et que 0 ∈ X.
2 (R, Tu ) est séparé
3 Tout espace discret (X, Td ) est séparé.
4 Les espaces métriques sont séparés.
5 Soit X ensemble non vide.
— Si X = { x }, (Card(X) = 1) alors T g = {∅, { x }} = Td , donc X, T g est séparé.
— Si (Card(X) > 2) alors X, T g n’est pas séparé : en effet, si x, y ∈ X avec x 6= y alors
V(x) = V(y) = { X } donc pour tous voisinages V et W de x et y respectivement on a
V ∩ W 6= ∅.
{ x } fermé ⇐⇒ X \{ x } ouvert
⇐⇒ X \{ x } est un voisinage de chacun de ses points
⇐⇒ ∀y ∈ X \{ x }, X \{ x } ∈ V(y) .
Remarque 1.4. La réciproque n’est pas vraie en général, comme le montre ce contre exemple qui
sera traité en exercice.
Soit X un ensemble infini, et T = { A ⊂ X, A 6= ∅ et Ac est fini } ∪ {∅}.
1 T est une topologie sur X, où tout singleton est un fermé.
2 (X, T ) n’est pas séparé.
K. El Fahri 13
1.3 Adhérence, intérieur, extérieur, frontière, point d’accumula-
tions et point isolés
1.3.1 Adhérence
Définition 1.12. Soit (X, T ) un espace topologique, A une partie X. Un point a ∈ A est dit
adhérent à A si et seulement si :
∀V ∈ V(a) : V ∩ A 6= ∅.
Remarque 1.5. Si A ⊂ X
• Si a ∈ A et B un système fondamental de voisinages de a, alors a est adhérent à a si et
seulement si ∀V ∈ B : V ∩ A 6= ∅.
• A ⊂ A.
4 A fermé ⇐⇒ A = A.
Preuve. 1 Montrons que A est un fermé, pour cela soit a ∈ (A)c donc a ∈
/ A d’où il existe
V ∈ V(a) tel que V ∩ A = ∅ (i.e) V ⊂ (A)c ce qui montre que (A)c est un voisinage de
chacun de ses points et alors (A)c est ouvert et par suite A est fermé.
2 Montrons que A est le plus petit fermé contenant A, soit donc F un fermé qui contient A et
soit a ∈ A alors pour tout V ∈ V(a) , on a V ∩ A 6= ∅ et comme A ⊂ F alors aussi V ∩ F 6= ∅
/ F alors a ∈ F c et comme F c est un ouvert, F c ∈ V(a) or
donc a ∈ F et si on suppose que a ∈
F ∩ F c = ∅ donc a ∈
/ F ce qui est absurde, donc a ∈ F d’où A ⊂ F.
3 Montrons que A= ∩ F , pour cela posons F 0 l’ensemble des fermés de X contenant A,
F f erm
F⊃ A
alors F0 = ∩ F est un fermé de X contenant A et si F1 est un autre fermé de X contenant
0
F ∈F
0
A, alors F1 ∈ F et donc F0 ⊂ F1 , on en déduit donc que F0 est le plus petit fermé de X
contenant A et d’après le résultat (2) ci-dessus on obtient A = F0 c’est à dire A= ∩ F .
F fermé
F⊃ A
4 Si A est fermé alors A ⊂ A ( car A est le plus petit fermé qui contient A, (2) ci-dessus).
Comme on a A ⊂ A par définition de A, on obtient A = A.
K. El Fahri 14
Réciproquement si A = A et puisque A est fermé alors A est fermé.
Par conséquent
{b} = {b, e}, { a, c} = X, {b, d} = ∅
A = [0, 1].
et nous avons Z = Z.
1.3.2 Intérieur
Définition 1.13. Soit (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X et a ∈ X, on dit que a est un
point intérieur à A si A ∈ V(a) .
◦
On note A l’ensemble des points intérieurs de A.
◦ ◦ ◦
Preuve. 1 On a A ⊂ A donc Ac ⊂ ( A)c et comme ( A)c est un fermé contenant Ac , et (Ac )
◦
est le plus petit fermé de X contenant Ac , alors Ac ⊂ (Ac ) ⊂ ( A)c .
◦
Réciproquement, comme ((Ac ))c est un ouvert de X contenu dans A, on a ((Ac ))c ⊂ A.
◦
Donc ( A)c ⊂ (Ac ) d’où l’égalité.
K. El Fahri 15
◦ ◦
Ac , alors d’après le résultat 1 ) ci dessus (Bc ) ( B)c , d’où (Ac )c ıc ))c , ( i.e ) A =
2 Posons B = = = (( A
◦ ◦
(( Ac ))c ,
ı ıc ) = (A)c .
on en déduit donc ( A
Preuve. 1 Si A ⊂ B
• Soit x ∈ A donc pour tout V ∈ V(x) , V ∩ A 6= ∅, et comme A ⊂ B alors V ∩ B 6= ∅, donc
x ∈ B d’où A ⊂ B.
◦
• De la même manière soit x ∈ A, donc A ∈ V(x) et comme A ⊂ B alors aussi B ∈ V(x) ,
◦ ◦ ◦
d’où x ∈ B, (i.e) A ⊂ B.
K. El Fahri 16
2 • On a A ∪ B est un fermé qui contient A ∪ B, donc contient A et B ce qui explique l’inclusion
A ∪ B ⊂ A ∪ B. Réciproquement A est un fermé qui contient A, et B est un fermé qui contient
B par suit A ∪ B est un fermé contenant A ∪ B, ce qui montre l’inclusion A ∪ B ⊂ A ∪ B.
D’où l’égalité A ∪ B = A ∪ B.
◦ ◦
• On a A est un ouvert contenu dans A, et B est un ouvert contenu dans B. On en déduit
◦
◦ ◦ ◦ ◦
que A ∪ B est un ouvert contenu dans A ∪ B, ce qui montre l’inclusion A ∪ B ⊂ ÷
A ∪ B.
L’inclusion réciproque est en général fausse : en effet, prendre par exemple A = Q et B =
R\Q.
3 • A est un fermé contenant A et B est un fermé contenant B ; par suite, A ∩ B est un fermé
contenant A ∩ B, ce qui montre l’inclusion A ∩ B ⊂ A ∩ B. L’inclusion réciproque est fausse
en général : prendre à nouveau A = Q et B = R\Q.
◦
◦ ◦
• On a A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B donc ÷
A ∩ B ⊂ A ∩ B.
◦ ◦
Réciproquement, A est un ouvert contenu dans A et B est un ouvert contenu dans B ; par
◦
◦ ◦ ◦ ◦
A ∩ B.
suite, A ∩ B est un ouvert contenu dans A ∩ B, ce qui montre l’inclusion A ∩ B ⊂ ÷
D’où l’égalité.
Avec la proposition ci-dessus et en utilisant le résultat (4) de chacune des propositions 1.6 et
1.7, on a le corollaire suivant :
Corollaire 1.1. Soient A, O et F des parties d’un espace topologique (X, T ), alors :
1 Si A ⊂ F et F est un fermé de X, alors A ⊂ F.
◦
2 Si O ⊂ A et O est un ouvert de X, alors O ⊂ A.
∃V ∈ V(a) /V ∩ A = { a}.
K. El Fahri 17
2 Le point 0 n’appartient pas à A mais il est point d’accumulation de A.
◦ ◦
− Fr(A) ∩ A = (A ∩ Ac ) ∩ A
◦ ◦
= (A\ A) ∩ A
= ∅.
◦
− Fr(A) ∩ Ext(A) = (A ∩ Ac ) ∩ ( A
ıc )
◦
= (A\ A) ∩ (A)c
= ∅.
◦ ◦ ◦
ıc ) ∩ A
− Ext(A) ∩ A = ( A
◦
= A ∩ (A)c
◦
= A\ A
◦
= ∅ (car A ⊂ A ⊂ A).
K. El Fahri 18
De plus
− (Fr(A))c = (A ∩ Ac )c
= (A)c ∪ (Ac )c
◦
cÙ c )c
= (A) ∪ (( A)
◦
= (A)c ∪ A
◦ ◦
ıc ) ∪ A
= (A
◦
= Ext(A) ∪ A
◦
Donc Fr(A) ∪ Ext(A) ∪ A = X.
Exemple 1.14. 1 Tout espace topologique est dense dans lui même.
2 Pour (R, Tu ) , Q et R\ Q sont dense dans R.
Proposition 1.10. D est dense dans X si et seulement si tout ouvert non vide de X rencontre
D.
Preuve. Si O est un ouvert non vide de X tel que O ∩ D = ∅, alors D est inclus dans Oc qui est
un fermé, et donc D ⊂ Oc 6= X.
Réciproquement si D n’est pas dense alors D 6= X donc (D)c est un ouvert non vide et
(D)c ∩ D = ∅ car D ⊂ D.
K. El Fahri 19
Limite et continuité
2
2.1 Limites
2.1.1 Limites d’une suite
Définition 2.1. Soient (X, T ) un espace topologique et (xn )n∈N une suite d’éléments de X.
On dit qu’un point l de X est limite de la suite (xn )n∈N , si pour tout voisinage V de l, il
existe N ∈ N tel que pour tout n > N on ait xn ∈ V.
Proposition 2.1. Si (X, T ) est séparé, alors la limite quand elle existe est unique. On dit
dans ce cas que la suite (xn )n∈N converge vers l quand n tend vers +∞ et on note :
lim xn = l.
n→+∞
Preuve. Supposons que la suite (xn )n∈N admet deux limites distinctes l1 et l2 . Alors, comme X
est séparé il existe un voisinage V1 de l1 et un voisinage V2 de l2 tels que V1 ∩ V2 = ∅. Et il existe
N1 ∈ N tel que dès que n > N1 , xn ∈ V1 et il existe N2 ∈ N tel que dès que n > N2 , xn ∈ V2 , et
alors xn ∈ V1 ∩ V2 dès que n > Max(N1 , N2 ) ce qui est contradictoire , donc l1 = l2 .
Preuve. 1 La suite (xn )n∈N d’éléments de A admettant pour limite x, donc pour tout voisinage
V de x, il existe N ∈ N tel que pour tout n > N on ait xn ∈ V, alors A ∩ V 6= ∅, d’où
x ∈ A.
20
Tn
2 Soit (Vn )n∈N une base dénombrable des voisinages de x. Posant Wn = i =0 Vi . Comme
x ∈ A, pour tout n ∈ N construisons xn tel que xn ∈ Wn ∩ A. Soit alors W un voisinage de
x, il existe donc N ∈ N tel que WN ⊂ VN ⊂ W. D’où pour tout n > N, on a xn ∈ W. Ce
qui prouve que la suite (xn ) a pour limite x.
Corollaire 2.1. Soient (X, T ) un espace topologique, A ⊂ X et x ∈ X. Supposons que tout point
de X admet une base dénombrable de voisinages ouverts. Alors on a :
1 x ∈ A si et seulement si il existe une suite (xn )n∈N d’éléments de A admettant pour limite
x.
2 A est fermé dans X si et seulement si la limite si elle existe de toute suite d’éléments de A
appartient à A.
K. El Fahri 21
Remarques 2.1. • Soit f : X −→ Y une fonction et a ∈ X. Si Y est muni de la topologie grossière,
alors tout
point l ∈ Y est une limite de f en a ∈ X.
• Si on n’avait pas dans la définition a ∈ A le problème serait sans intérêt car il existerait
U ∈ V X (a) tel que f (U ∩ A) = ∅ et donc tout l vérifiait la relation (2.1).
Avec les hypothèses de la définition ci-dessus on a les théorèmes suivants :
Théorème 2.2. Si f admet l pour limite au point a en restant dans A, alors l ∈ f (A) .
Théorème 2.3. Si Y est séparé, alors la limite quand elle existe est unique, et sera notée
par :
lim f (x).
x → a,x ∈ A
Preuve. Supposons que f admet deux limites distinctes l1 et l2 quand x tend vers a et x ∈ A.
Comme Y est séparé il existe des voisinages V1 de l1 et V2 de l2 tels que V1 ∩ V2 = ∅.
Or par hypothèse, il existe U1 ∈ V (a) et U2 ∈ V (a) tels que f (U1 ∩ A) ⊂ V1 et
f (U2 ∩ A) ⊂ V2 .
On en déduit que f (U1 ∩ U2 ∩ A) ⊂ V1 ∩ V2 = ∅, et donc U1 ∩ U2 ∩ A = ∅. Ce qui est
contradictoire avec le fait que a ∈ A car U1 ∩ U2 est un voisinage de a.
Théorème 2.4. 1 Si l est une limite de f en a en restant dans A, alors pour toute suite
(an )n∈N d’éléments de A admettant a comme limite, la suite ( f (an ))n∈N admet comme
limite l.
2 Si a admet une base dénombrable de voisinage et si pour toute suite
(an )n∈N d’éléments de A qui a pour limite a, la suite ( f (an ))n∈N a pour
limite l, alors l est une limite de f en a.
Preuve. 1 Soit V ∈ V (l), il existe U ∈ V (a) tel que : f (U ∩ A) ⊂ V. Soit (an ) une suite
d’éléments de A admettant a comme limite. Alors il existe N ∈ N tel que pour tout n >
N, an ∈ U. Cela implique que f (an ) ∈ V.
Tn
2 Soit (Vn )n∈N une base de voisinage de a. Posons Wn = k=1 Vk et montrons le résultat par la
contraposée. Pour cela supposons que l ne soit pas une limite de f , alors il existe un voisinage
W de l tel que pour tout voisinage U de a, f (U ∩ A) * W. En particulier pour tout n, il
existe an ∈ Wn ∩ A tel que f (an ) ∈
/ W. On a donc bien démontré la contraposée.
K. El Fahri 22
2.2 Continuité
2.2.1 Continuité en un point
Remarque 2.1. D’une manière équivalente dire que f est continue en x0 si pour tout voisinage V
de f (x0 ) dans Y, f −1 (V) est un voisinage de x0 dans X.
Preuve. Si W est voisinage de (g ◦ f )(x0 ), alors par continuité (g ◦ f )−1 (W) = f −1 (g−1 (W)) est
un voisinage de x0 .
K. El Fahri 23
Proposition 2.4. Soient f et g deux applications continues d’un espace topologique X dans
R en x0 ∈ X, alors on a
1 L’application f + g : x 7→ f (x) + g(x) est continue en x0 .
2 L’application f g : x 7→ f (x)g(x) est continue en x0 .
f f (x)
3 Si g ne s’annule pas en x0 , l’application g : x 7→ g(x) est continue en x0 .
Preuve. On démontre le cas (1). Les autres sont laissés à titre d’exercice. Soit ε > 0, il existe
alors un voisinage V1 de x0 tel que pour tout x ∈ V1 , f (x) ∈] f (x0 ) − 2ε ; f (x0 ) + 2ε [. Et il existe un
voisinage V2 de x0 tel que pour tout x ∈ V2 , g(x) ∈]g(x0 ) − 2ε ; g(x0 ) + 2ε [. Alors V1 ∩ V2 est un
voisinage de x, et pour tout x ∈ V1 ∩ V2 , f (x) + g(x) ∈] f (x0 ) + g(x0 ) − ε; f (x0 ) + g(x0 ) + ε[.
Proposition 2.5. f est continue sur X si et seulement si pour tout ouvert U de Y, f −1 (U)
est un ouvert de X.
Preuve. •(=⇒) Comme U est un ouvert alors il est voisinage de chacun de ses points, donc pour
tout x ∈ f −1 (U), f (x) ∈ U et alors U est un voisinage de f (x) et puisque f est continue, f −1 (U)
est un voisinage de x. D’où f −1 (U) est un ouvert de X.
•(⇐=) Soit x ∈ X et soit V un voisinage de f (x), alors V contient un ouvert O qui contient
f (x). Donc f −1 (V) contient f −1 (O) qui est un ouvert qui contient x. D’où f −1 (V) est un voisinage
de X.
K. El Fahri 24
Preuve. • Montrons que l’assertion 1 entraı̂ne l’assertion 3. Soient A ⊂ E et a ∈ A. Soit U
un ouvert de Y contenant f (a). f −1 (U) est un ouvert de X qui contient a ∈ A, donc il existe
x ∈ f −1 (U) ∩ A et donc f (x) ∈ U ∩ f (A). Ainsi U ∩ f (A) 6= ∅ donc f (a) ∈ f (A) et finalement
f (A) ⊂ f (A).
• Montrons 2 implique l’assertion 1. Soit U un ouvert de Y donc U c est un fermé de Y est par
suite f −1 (U c ) est un fermé de X, et comme on sait que f −1 (U) = f −1 (U c )c , alors f −1 (U) est un
ouvert de X. Ce qui termine la preuve
Remarques 2.2. La continuité globale est liée au transfert des ouverts ou des fermés par l’image
réciproque et non pas par l’image directe : en effet,
• la fonction sin : R −→ R est continue sur R et f (R) = [−1; 1] qui est un fermé par contre
R est un ouvert.
• la fonction f (x) = arctan(x) est continue sur R et f (R) =] − π2 ; π2 [ qui est un ouvert par
contre R est fermé.
Exemples 2.1. 1 Toute application constante de X dans Y est continue : en effet, pour tout
ouvert O de Y, f −1 (O) est égale à X ou à ∅, et dans les deux cas c’est un ouvert.
2 Si l’espace X est discret alors toute application de X dans Y est continue.
3 Si l’espace Y est grossier alors toute application de X dans Y est continue.
2.2.3 Homéomorphisme
Preuve. i) ⇒ ii) : Soit F un fermé de X; ( f (F))c = f (F c ) , donc( f (F))c est un ouvert, d’où f (F) est
un fermé.
K. El Fahri 25
−1
ii) =⇒ iii) : Soit F un fermé de X; f −1 (F) = f (F) est un fermé, donc f −1 est continue.
D’où f est un homéomorphisme.
−1
iii) =⇒ i) : Soit O un ouvert de X; donc f (O) = f −1 (O) qui est un ouvert de Y puisque
f −1 est continue. D’où f est ouverte.
Exemples 2.2. 1 R est homéomorphe à ] − π /2; π /2[ : en effet, f (x) = arctan(x) est un ho-
méomorphisme de R sur ] − π /2; π /2[.
2 R est homéomorphe à ] − 1; 1[ grâce (par exemple) à l’homéomorphisme g définie par g(x) =
x
1+| x |
.
b− a
3 L’homéomorphisme donné par h(x) = 2 x + a+2 b avec a et b des réels quelconques permet
de montrer que les intervalles ] − 1; 1[ et ]a; b[ sont homéomorphes.
4 R est homéomorphe à tout intervalle ouvert grâce (par exemple) à un composé des deux
homéomorphismes g et h ci-dessus.
K. El Fahri 26
Espaces topologiques compacts et connexes
3
3.1 Espaces compacts
La notion de compacité est à la base de plusieurs théorèmes très fins d’analyse, et chaque fois
que l’on rencontre un espace compact, on devrait être content.
Définition 3.2. Soit X un espace topologique séparé. On dit que X est compact si pour tout
recouvrement ouvert de X, on peut extraire un sous-recouvrement fini. Autrement dit, pour
[
toute famille d’ouverts (Ui )i∈ I de X telle que X = Ui , il existe un sous-ensemble fini J de
[ i∈ I
I tel que X = Uj .
j∈ J
27
Proposition 3.1. Soit X un espace topologique séparé. Les propriétés suivantes sont équiva-
lentes.
i) X est compact.
ii) De toute famille de fermés de X dont l’intersection est vide, on peut extraire une sous-
famille finie dont l’intersection est vide.
Fi = ∅. Pour tout i ∈ I,
\
Preuve. (i) =⇒ (ii). Soit (Fi )i∈ I une famille de fermés de X telle que
i∈ I
soit Ui = X \ Fi , alors (Ui )i∈ I est un recouvrement ouvert de X. Comme X est compact, alors il
Fi = ∅.
[ \
existe un sous-ensemble fini J de I tel que X = Ui , d’où on a
i∈ J i∈ J
(ii) =⇒ (i), on fait exactement le même raisonnement que précédemment.
Proposition 3.2. Soit X un espace compact. Pour toute suite décroissante (Fn )n≥0 de parties
Fn 6= ∅.
\
fermées non vides de X, on a
n ∈N
Preuve. 1 Soit (xn )n≥0 une suite dans X. L’ensemble des valeurs d’adhérence de (xn ) est A =
∞
\
Fn où Fn = { x p , p ≥ n}. Puisque (Fn )n≥0 est une suite décroissante de parties fermées
n =0
∞
Fn 6= ∅. Par conséquent, la suite
\
non vides de X, alors d’après proposition 3.2, on a A =
n =0
(xn )n≥0 possède au moins une valeur d’adhérence.
2 Soit (xn )n≥0 une suite dans X qui admet une unique valeur d’adhérence l. Autrement dit,
∞
\
on a Fn = {l } où Fn = { x p ; p ≥ n}, pour tout n ≥ 0. Il s’agit de montrer que (xn )n≥0
n =0
converge vers l. Soient U un ouvert de X contenant l et F = X \U. Alors on a ∅ = {l } ∩ F =
∞
\
Fn ∩ F. Comme (Fn ∩ F)n≥0 est une suite décroissante de fermés de X, on déduit de
n =0
K. El Fahri 28
proposition 3.2 qu’il existe N ≥ 0 tel que FN ∩ F = ∅, d’où on a { xn ; n ≥ N } ⊂ FN ⊂ U.
Par conséquent, la suite (xn )n≥0 converge vers l.
1
Remarque 3.1. Pour n ≥ 1, on pose x2n = 2n et x2n+1 = 2n + 1. Alors la suite (xn )n≥1 admet 0
comme unique valeur d’adhérence, mais (xn )n≥1 ne converge pas dans R.
Remarque 3.2. Soient X un espace topologique et A une partie de X. Puisque les ouverts de A
sont de la forme A ∩ U, avec U ouvert de X, alors A est compacte si et seulement si A est séparé
[
et pour toute famille d’ouverts (Ui )i∈ I de X telle que A ⊂ Ui , il existe un sous-ensemble fini J
[ i∈ I
de I tel que A ⊂ Ui .
i∈ J
Exemple 3.1. L’espace R muni de la topologie usuelle n’est pas compact. En effet, pour n ≥ 0,
soit Un =] − ∞, n[, alors (Un )n≥0 est un recouvrement ouvert de R, et on ne peut pas en extraire
un sous-recouvrement fini.
K. El Fahri 29
Théorème 3.2. Soient X un espace topologique séparé et A une partie de X.
1 Si A est compacte, alors A est fermée dans X.
2 Si X est compact et A est fermée dans X, alors A est compacte.
Preuve. 1 Pour montrer que A est fermée dans X, on montre que son complémentaire X \ A
est ouvert dans X. Soit x ∈ X \ A. Puisque X est séparé, pour tout a ∈ A, il existe deux
ouverts Va et Ua,x dans X tels que a ∈ Va , x ∈ Ua,x et Va ∩ Ua,x = ∅. Alors (Va )a∈ A est
[
une famille d’ouverts de X telle que A ⊂ Va . Comme A est compacte, alors il existe un
a∈ A
n
[ n
\
sous-ensemble fini { a1 , . . . , an } de A tel que A ⊂ Vai . Soit Ux = Uai ,x , alors Ux est
i =1 i =1
n n
Vai = ∅, d’où on a x ∈ Ux ⊂ ( Vai )c ⊂ X \ A.
[ [
un ouvert de X contenant x tel que Ux ∩
i =1 i =1
Donc X \ A est un ouvert de X.
[
2 Soit (Ui )i∈ I une famille d’ouverts de X telle que A ⊂ Ui . Soit U = X \ A, alors U est un
[ i∈ I
ouvert de X et on a X = U ∪ Ui . Or X est compact, donc il existe un sous-ensemble fini
[ i∈ I [
J de I tel que X = U ∪ Ui , d’où on a A ⊂ Ui . Donc A est compacte.
i∈ J i∈ J
Théorème 3.3 (Théorème de Heine). Tout intervalle fermé et borné de R est compact.
Preuve. Soit [a, b], avec a ≤ b, un intervalle fermé et borné de R. Puisque R est séparé, alors
[a, b] est séparé. Si a = b, alors [a, b] = { a} est un ensemble fini, donc c’est un espace compact,
voir exemple 3.1. On suppose donc a < b, et soit (Ui )i∈ I une famille d’ouverts de R telle que
[
[a, b] ⊂ Ui . Soit
i∈ I
[
E = { x ∈ [a, b] tels qu’il existe une partie finie J de I vérifiant [a, x] ⊂ Ui }.
i∈ J
L’ensemble E est non vide car a ∈ E, et majoré par b, donc E admet une borne supérieure c.
De plus on a c ∈ [a, b]. On va montrer que c ∈ E et que c = b. Soit ic ∈ I tel que c ∈ Uic .
Puisque Uic est un ouvert de R, il existe e > 0 tel que ]c − e, c + e[⊂ Uic . Comme c est la
borne supérieure de E, alors il existe x ∈ E tel que c − e < x ≤ c, d’où on a [x, c] ⊂ Uic .
[ 0 0
Soit J une partie finie de I telle que [a, x] ⊂ Ui . Soit J = J ∪ ic , alors J est une partie finie
i∈ J
[
de I et on a [a, c] = [a, x] ∪ [x, c] ⊂ Ui . On a donc c ∈ E. Il reste à montrer que c = b.
0
i∈ J
Supposons c < b. On pose d = min{c + e, b}, alors on a d ∈ [a, b] et [c, d] ⊂ Uic . Donc on a
[
[a, d] = [a, c] ∪ [c, d] ⊂ Ui . Par conséquent, on a d ∈ E, ce qui est impossible car d > c. Donc
0
i∈ J
K. El Fahri 30
[
on a bien c = b, d’où b ∈ E. Ainsi, il existe une partie finie J de I vérifiant [a, b] ⊂ Ui . Par
i∈ J
conséquent [a, b] est un compact.
Corollaire 3.1. Les parties compactes de R sont les parties fermées et bornées.
Proposition 3.3. 1 Toute réunion fini de parties compactes est une partie compacte.
2 Toute intersection de parties compactes est une partie compacte.
2 Soit (Ki )i∈ I une famille infinie de sous espaces compacts. désignons par K l’intersection des
éléments de cette famille. Remarquons tout d’abord que K est fermé comme intersection
quelconque des fermés. De plus, pour tout i ∈ I, K ⊂ Ki . Donc K est un sous ensemble fermé
d’un espace compact. C’est donc un espace compact.
Preuve. Soit K un compact de X, soit (Oi∈ I ) un recouvrement de f (K) par des ouverts de Y,
alors f −1 (Oi ) ieI est un recouvrement ouvert de K puisque f est continue. Et comme K est un
compact, il existe un sous-ensemble fini J ⊂ I tel que K ⊂ ∩i∈ J f −1 (Oi ). Donc f (K) ⊂ ∩i∈ J Oi . Par
conséquent f (K) est un compact de Y.
K. El Fahri 31
Théorème 3.5. Soient X un espace compact et f : X → R une application continue. Alors
f est bornée et atteint sur X ses bornes inférieure et supérieure. Autrement dit, il existe
a, b ∈ X tels que f (a) = in f x∈X f (x) et f (b) = sup x∈X f (x).
Preuve. D’après le théorème précédent, f (X) est une partie compacte de R, donc f (X) est fermée
et bornée dans R, (voir théorème de Heine). Alors il existe α, β ∈ f (X) tels que α = in f x∈X f (x) et
β = sup x∈X f (x). Comme α, β ∈ f (X), alors il existe a, b ∈ X tels que α = f (a) et β = f (b). D’où
le résultat.
Définition 3.4. On dit qu’un espace topologique X est connexe s’il n’est pas réunion de deux
ensembles ouverts non vides disjoints. Autrement dit, pour tous ouverts disjoints U et V de
X tels que X = U ∪ V, alors on ait U = ∅ ou V = ∅.
Proposition 3.4. Soit X un espace topologique. Les propriétés suivantes sont équivalentes.
i) L’espace X est connexe.
ii) L’espace X n’est pas réunion de deux ensembles fermés non vides disjoints.
iii) Il n’existe pas dans X d’autres parties qui soient à la fois ouvertes et fermées que X et
∅.
iv) Toute application continue de X dans l’espace discret {0, 1} est constante.
K. El Fahri 32
Preuve. L’équivalence (i) ⇐⇒ (ii) s’obtient par passage aux complémentaires.
(ii) =⇒ (iii). Soit A une partie non vide de X et supposons que A est à la fois ouverte et
fermée dans X. Soit B = Ac , alors B est fermé dans X tel que X = A ∪ B et A ∩ B = ∅. Donc on
a B = ∅, d’où A = X.
(iii) =⇒ (iv). Soit f : X → {0, 1} une application continue. Soit a ∈ X, alors { f (a)} est
une partie à la fois ouverte et fermée dans {0, 1}. Comme f est continue, alors f −1 { f (a)} est une
partie non vide à la fois ouverte et fermée dans X, donc on a X = f −1 { f (a)}, d’où f (x) = f (a)
pour tout x ∈ X. Autrement dit, f est constante.
(iv) =⇒ (i). Si X n’était pas connexe, alors il existerait deux ouverts non vides et disjoints U
et V dans X tels que X = U ∪ V. On considère l’application f : X → {0, 1} définie par
0 si x ∈ U
f (x) =
1 si x ∈ V.
Alors f est une application continue non constante, ce qui est contraire à l’hypothèse. Donc X est
bien connexe.
Définition 3.5. On dit qu’une partie A d’un espace topologique X est un ensemble connexe,
si A muni de la topologie induite est un espace connexe.
{ a, c, d} = { a} ∪ {c, d}
Théorème 3.6. Soit X un espace topologique. Si (Ai )i∈ I une famille de partie connexes de
X. Si pour tout i, j ∈ I, on a Ai ∩ Aj 6= ∅, alors
[
Ai est connexe. En particulier, si on a
i∈ I
Ai 6= ∅, alors
\ [
Ai est connexe.
i∈ I i∈ I
K. El Fahri 33
[
Preuve. Soient f : Ai → {0, 1} continue, ou {0, 1} est muni de la topologie discrète. Soient
[ i∈ I
x, y ∈ Ai alors il existe i, j ∈ I tels que x ∈ Ai et y ∈ A j . Comme les restrictions de f à Ai et à
i∈ I
A j sont continues et Ai et A j sont connexes, alors les restriction de f à Ai et à A j sont constantes.
Puisque Ai ∩ Aj 6= ∅ soit z ∈ Ai ∩ A j , d’où on a f (x) = f (z) = f (y). Donc f est constante. Par
[
conséquent, Ai est connexe.
i∈ I
Proposition 3.6. Dans un espace topologique X. Si A est une partie connexe de X, alors
toute partie B de X vérifiant A ⊂ B ⊂ A est connexe. Et en particulier, A est connexe.
Ä [ ä
A = A ∩ B = A ∩ (B ∩ U) (B ∩ V)
[
= (A ∩ U) (A ∩ V),
avec (A ∩ U), (A ∩ V) deux ouverts disjoints dans A. Il s’ensuit que l’un des deux est nécessairement
vide. Supposons que
A∩U = ∅
alors nécessairement
B ∩ U = ∅.
Théorème 3.7. Soit A une partie de R. Les propriétés suivantes sont équivalentes.
(i) A est connexe.
(ii) A est un intervalle. En particulier, R est connexe.
K. El Fahri 34
([x, y] ∩ U) ∩ ([x, y] ∩ V) = ∅. Soit B = [x, y] ∩ U, alors B est une partie non vide et majorée par
y dans R, donc x0 = sup(B) existe dans R et on a x0 ∈ B ⊂ [x, y]. On distingue deux cas :
Premier cas : x0 ∈ [x, y] ∩ V, alors il existe e > 0 tel que ]x0 − e, x0 + e[⊂ V car V est un
ouvert de R, et il existe z ∈ B tel que x0 − e < z ≤ x0 , d’où z ∈ B ∩ V, ce qui est impossible.
Deuxième cas : x0 ∈ B. Si x0 = y, alors x0 ∈ [x, y] ∩ V, ce qui est impossible. Donc on a
x0 < y. Comme U est un ouvert de R, il existe η > 0 tel que ]x0 − η, x0 + η[⊂ U et x0 + η < y.
Donc on a ]x0 , x0 + η[⊂ B, d’où il existe z ∈ B tel que x0 < z, ce qui est impossible.
Donc, dans les deux cas, on arrive à une contradiction. Par conséquent, A est bien connexe.
Preuve. Soit B une partie non vide ouverte et fermée dans f (X). Comme f est continue de X dans
f (X), alors f −1 (B) est une partie non vide ouverte et fermée dans X. Or X est connexe, donc on
a f −1 (B) = X, d’où B = f (X). Il résulte de la proposition 3.4 que f (X) est connexe.
Théorème 3.8. Si X est un espace connexe et f : X → R fonction continue, alors pour tout
a et b dans X, f prend toute valeur comprise entre f (a) et f (b)
Preuve. D’après la proposition précédente f (X) est connexe de R dans un intervalle, et comme
f (a), f (b) ∈ f (X), alors [ f (a); f (b)] ⊂ f (X), d’où f prend toute valeur comprise entre f (a) et
f (b).
K. El Fahri 35