SOPHROLOGIE AIDE MEMOIRE BIBLIO (26 Pages - 365 Ko)

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© Dunod, Paris, 2014

ISBN 978-2-10-058543-4
Cet ouvrage est dédié à

MAUD, ma fille qui partagea le début de mon parcours en sophrologie


quelques mois avant sa naissance...
Si tôt initiée elle est aujourd’hui une jeune fille pleine de ressources
et de patience qui illumine ma vie ;

CHRISTIAN qui m’accompagne de tout son cœur


et dépose dans ma vie la douceur et le piment ;

CLAUDIA et MICHEL, mes parents qui me soutiennent


de leur préoccupation aimante.
Aide-mémoire de Sophrologie

Remerciements

E REMERCIE Antoine Bioy qui me fait l’honneur et le plaisir de rédiger la


J préface de cet Aide-Mémoire. Il en fut l’origine, il sut m’encourager
et me stimuler dans le difficile exercice de l’écriture. Il reste auprès
de moi avec tact, délicatesse, pertinence et exigence. Nous partageons
le même désir de vouloir aider ces personnes qui s’adressent à nous
dans leur souffrance, la même envie de transmettre aux étudiants et aux
Remerciements

professionnels la connaissance et la pratique de ces méthodes de soins.


Puisse la bienveillance et l’amitié nous porter encore longtemps !
Je remercie Virginie Catoni et jean Henriet qui m’accueillent avec
gentillesse et générosité dans cette grande maison des éditions Dunod.
Ils furent patients et m’accordèrent le temps de l’écriture, leur présence
fut source d’apaisement et d’encouragement.
Je remercie Christian Epanya qui apporte tout son talent à l’illustration
de cet ouvrage
Je remercie mes professeurs, Alain Ferrant, Nathalie Dumet, Albert
Ciccone, René Roussillon en psychologie, Alain Gonard, Bernard Jeanroy
et Alain Donnars en sophrologie.
Je remercie Malou Navez, Béatrice Pallot-Prades, Patricia Peyrard,
François Lang, Pascal Cathébras, Bernard Laurent, Thierry Thomas du
CHU de Saint-Étienne.
Je remercie Chantal Artinian.

IV
Aide-mémoire de Sophrologie

Sommaire

Remerciements IV

Préface X

Introduction 1

Sommaire
PREMIÈRE PARTIE

LES CONCEPTS FONDAMENTAUX

LES CONCEPTS FONDAMENTAUX

1 Définition : La relaxation 5

2 Définition : La sophrologie 8

3 Le fondateur : A. Caycedo 10

4 Racines : La préhistoire ou de la médecine grecque à la médecine perse,


en passant par le christianisme 12

5 Racines : L’histoire ou de Heinroth à J.-M Charcot à P. Janet 17

6 S. Freud et l’hypnose 25

7 L’époque actuelle : le renouveau de l’hypnose, la relaxation, la sophrologie 31

V
Aide-mémoire de Sophrologie

8 Racines: La phénoménologie 33

9 Les principes fondamentaux : La conscience 35

10 Les principes fondamentaux : Le schéma corporel comme réalité vécue 38

11 Les principes fondamentaux : Le principe d’action positive 41

12 Les principes fondamentaux : La réalité objective 42

13 Les principes fondamentaux : L’alliance sophronique 44

14 Les principes fondamentaux : Le terpnos logos 49

15 Les principes fondamentaux : La vivance 51

16 Les principes fondamentaux : La théorie des cinq systèmes 53

17 Caractéristiques des pratiques : Les séances individuelles, les séances


groupales 55

DEUXIÈME
Sommaire

PARTIE

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

18 La respiration 66

19 Première technique clé : Sophronisation de base 69

20 Deuxième technique clé : Sophro-Déplacement du Négatif 75

21 Troisième technique clé : Sophro-Acceptation Vitale 78

22 La relaxation dynamique 80

23 La relaxation dynamique du premier degré : Vivance du corps-corporalité 84

VI
Aide-mémoire de Sophrologie

24 La relaxation dynamique du premier degré, première partie :


Sophro-attention (R.D.IA) 87

25 La relaxation dynamique du premier degré, deuxième partie : Méditation


sophronique, R.D.IB 101

26 Les techniques de présentation 116

27 Les techniques d’activation intra-sophronique (TAIS) 119

28 Technique de présentation n° 1 : Sophro-Respiration-Synchronique 122

29 Technique de présentation n° 2 : Vivance Phronique de la respiration


activée par le Kafa 124

30 Technique de présentation n° 3 : Sophro-Présence Immédiate 126

31 Technique de présentation n° 4 : Sophro-Attention et Sophro-Concentration 128

32 Technique de présentation n° 5 : Sophro-substitution-Sensorielle 130

33 La relaxation dynamique du deuxième degré : Vivance de l’esprit 132

Sommaire
34 La relaxation contemplative : R.D.IIA 135

35 R.D.II B : Développement des organes des sens-Naissance d’un souhait 142

36 Les techniques de futurisation 146


 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

37 Technique de futurisation n° 1 : Sophro-Acceptation Progressive (SAP) 147

38 Technique de futurisation n° 2 : Sophro-Correction Sérielle (SCS) 150

39 Technique de futurisation n° 3 : Sophro-Programmation Future (SPF) 153

40 Technique de futurisation n° 4 : Sophro-Stimulation Projective (SSP) 155

41 Troisième degré de la relaxation dynamique (R.D. 3) : Rencontre du corps


et de l’esprit 157

42 La relaxation dynamique du troisième degré : R.D.III A 162

43 La relaxation dynamique du troisième degré : R.D.III B 165

VII
Aide-mémoire de Sophrologie

44 Les techniques de prétérisation 166

45 Technique de prétérisation n° 1 : Sophro-Mnésie libre ou Sophro-Mnésie


Positive Simple 167

46 Technique de prétérisation n° 2 : Sophro-Mnésie Senso-Perceptive 169

47 Technique de prétérisation n° 3 : Sophro-Substitution mnésique 171

48 Le quatrième degré de la relaxation dynamique (R.D. IV) : Vivance


phronique des valeurs et constitution de la région phronique 173

49 La pratique de la R.D. IV 176

50 Le cinquième degré de la relaxation dynamique : L’énergie phronique 179

TROISIÈME PARTIE

DE L’ESPACE DE L’IMAGINAIRE AUX APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES


Sommaire

DE L’ESPACE DE L’IMAGINAIRE AUX APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES

51 Les représentations du corps 186

52 Sophrologie et stress 190

53 Sophrologie et troubles anxieux 195

54 Sophrologie et dépression 199

55 Sophrologie et préparation à la naissance, préparation à la maternité 202

56 Sophrologie et procréation médicalement assistée (PMA) 212

57 Sophrologie à l’école 218

58 Sophrologie et sport 224

59 Sophrologie et douleur chronique 228

60 Sophrologie et soins infirmiers 234

VIII
Aide-mémoire de Sophrologie

61 Sophrologie et acouphènes 245

62 Sophrologie et addictions 250

63 Sophrologie et personnes âgées 254

64 Sophrologie au travail : les troubles musculo- squelettiques (TMS) 260

65 Sophrologie et cancer 263

66 Sophrologie et soins palliatifs 268

67 Constructions des séances de sophrologie 274

68 Exemples de terpnos logos 289

Conclusion 295

Bibliographie 296

R.E.S.P.I.R.E 299

300

Sommaire
Références pratiques et scientifiques

Table des matières 303

IX
Aide-mémoire de Sophrologie

Préface

a PREMIÈRE FOIS que Nathalie Baste m’a demandé d’intervenir dans


L le cycle de formation autour de la sophrologie qu’elle coordonne à
Saint-Étienne, sa proposition m’a plongé dans une certaine perplexité.
Pour le praticien de l’hypnose que je suis, je me demandais quelle place
j’allais pouvoir prendre dans un cycle de pratique autour d’un thème qui
ne m’était pas familier. Bien sûr que je connaissais le lien de parenté
Préface

historique mais aussi technique entre ces deux pratiques cousines.


Mais n’ayant jamais l’occasion de faire l’expérience d’une séance de
sophrologie, ni parcouru un ouvrage autour de ce thème (deux lacunes
comblées depuis), je m’inquiétais du décalage qu’il pourrait y avoir entre
ce qui était attendu et ce que je pouvais réellement proposer. Comme de
bien entendu, l’expérience fut mutuellement profitable. Elle m’a permis
de pouvoir mieux cerner à la fois en quoi consistait la sophrologie, mais
aussi ce qui pouvait, par certains aspects, la différencier de la pratique
de l’hypnose.

Pour autant, il me semble que ce qui constitue la richesse de l’une et


l’autre des approches est précisément ce qui les réunit : la dimension
psychocorporelle, qui interroge le dialogue du corps et de l’esprit
(pour reprendre l’expression de Pascal-Henri Keller), et qui dessine une
dynamique relationnelle très singulière. Et cette dimension relationnelle,
les conditions de sa naissance et son évolution, est particulièrement
importante. En effet, sans nier l’importance de la technique dans les
approches en santé, pour autant les recherches portant sur l’évaluation

X
Aide-mémoire de Sophrologie

des méthodes thérapeutiques montrent combien l’alliance thérapeutique,


les variables intra et interindividuelles et la notion de cadre possèdent
une influence sur les leviers du changement. Autrement dit, ce qui est
souligné sont les facteurs qui prennent place et interagissent au cours
de la rencontre avec l’autre, et qui transcendent la technique en tant
que telle. Cette dernière est à connaître et maîtriser, mais elle doit aussi
être transcendée pour laisser place « au reste ».
Il me semble que l’un des intérêts de cet ouvrage proposé par Nathalie
Baste est qu’il recontextualise la pratique de la sophrologie : dans une
histoire, dans un cadre méthodologique, selon différents contextes
professionnels. Il s’agit sans nul doute d’y voir une invitation à
continuellement penser l’approche mise à l’œuvre en fonction du
contexte, et de sa pertinence au regard d’une situation, d’une demande,
et de la personne qui est porteuse de cette demande. Et cela ne saurait
être une démarche totalement intuitive : cette réflexion s’appuie sur une
solide formation – et cet ouvrage y contribue –, sur un accompagnement
à la pratique au moins dans les premiers temps (superviseur...) et enfin
sur des lectures et des étapes de formation continue. L’ensemble prenant
bien sûr corps dans un intérêt et une curiosité pour une pratique clinique
et son enseignement dans la rencontre avec l’autre.

Préface
C’est ce travail de contextualisation qui permet de saisir le sens de
l’approche offerte par la sophrologie, que Nathalie baste situe dès
l’introduction comme une méthode moderne en ce sens qu’elle épouse
l’air du temps, les codes sociaux et culturels où elle se déploie, celle
 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

de notre société actuelle. Ce qui autorise certainement de la voir ainsi


est qu’elle obéit à une double démarche : à la fois complémentariste
(au sens de Devereux) et intégrative. En effet, elle se pense dans le
champ de la santé comme l’une des mailles ayant à la fois un pied dans
la prévention et l’autre dans le soin actif. Ceci en complément d’autres
disciplines et permet aussi de mettre en contraste ce qui peut faire effet
que dans ce grand tissu des approches complémentaires, tout en étant
commune à chacune d’elle : la dimension de la présence à l’autre, dans
un cadre dévolu à cette rencontre singulière autour de l’objet « santé ».
On saisit là en quoi la sophrologie, d’apparence d’autant plus simple
que Nathalie Baste a opté pour un texte pédagogique, pose en fait à sa
façon des questions d’une étonnante complexité et modernité. Certaines

XI
Aide-mémoire de Sophrologie

de ces questions trouvent quelques réponses ici et les autres attendent


l’éclairage que chaque lecteur et les recherches actuelles voudront bien
lui donner.

Antoine Bioy
Professeur de psychologie clinique et psychopathologie,
université de Bourgogne ;
Docteur en psychologie et attaché hospitalier, CHU Bicêtre ;
Expert scientifique pour l’Institut Français d’Hypnose.
Préface

XII
Aide-mémoire de Sophrologie

Introduction

a sophrologie a vu le jour au début des années soixante, héritière de


L toute une série de méthodes, de mouvements d’idées, de pensées
et de concepts. Très fortement imprégnée par des siècles voire des
millénaires de pratiques telles que le yoga, le bouddhisme tibétain et
le zen japonais, mais aussi l’hypnose, l’hypnose éricksonienne et le
training autogène de Schultz, elle émerge, avance et s’épanouit depuis
plus de cinquante ans. Elle puise également ses sources dans l’idéalisme

Introduction
platonicien et la phénoménologie de E. Husserl, M. Heidegger et L.
Binswanger.
La sophrologie est aujourd’hui plurielle. Basée sur les enseignements
d’Alfonso Caycedo, les praticiens apprennent la méthode, s’en emparent,
parfois la revisitent en fonction de leur personnalité et de leurs
pratiques professionnelles. Cela fait de la sophrologie une méthode
 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

particulièrement intéressante et créatrice en ce qui concerne les champs


aussi variés que ceux de la thérapie au sens le plus large du terme, de
la prophylaxie, de la pédagogie ou ceux du social. Elle fait partie de
ce champ des méthodes psychocorporelles qui apportent une réponse
pertinente aux problèmes actuels, aux souffrances contemporaines.
Cet Aide-Mémoire se propose de synthétiser en trois grandes parties, les
notions essentielles de la sophrologie, en partant des concepts généraux
jusqu’aux applications thérapeutiques et en présentant les principes
méthodologiques.
Nous verrons d’où nous venons pour mieux comprendre ce que nous
faisons aujourd’hui et pour mieux en saisir la finalité et le sens. En
effet la sophrologie s’inscrit dans un parcours et un positionnement

1
Aide-mémoire de Sophrologie

professionnels en réponse à des demandes de nos contemporains. Elle


intéresse les professions médicales, paramédicales et les psychologues
et s’adapte à tous leurs champs d’activité. Elle permet une relation
particulière et privilégiée de sujet à sujet.
C’est ainsi qu’elle apporte une réponse tout à fait adaptée aux
questionnements et aux souffrances actuelles, pratiquée en séances
individuelles ou groupales. Elle répond aux préoccupations liées à des
problèmes médicaux, chirurgicaux ou obstétricaux, à titre prophylactique
et dans le parcours de soins. Elle peut procéder d’une véritable méthode
d’entraînement en ce qui concerne les études (de la maternelle à
l’enseignement supérieur), la préparation aux examens, le sport (de la
pratique de bien-être jusqu’aux compétitions), la prévention de certains
maux liés à la pratique musicale et au large champ du travail (les troubles
somatiques, le stress...) La sophrologie, pratiquée par des médecins ou
des psychologues, est entrée dans le domaine des psychothérapies où
elle apporte une prise en compte du corps immédiate et visible pour
les patients, c’est à ce titre que l’on peut comprendre la sophrologie
comme une méthode psychocorporelle.
Introduction

Ainsi la sophrologie, attachée à ses racines, ancrée dans le présent et


tournée vers l’avenir, représente-elle une méthode de prise en compte
de l’homme dans le monde actuel, avec ses difficultés et ses souffrances,
une méthode d’épanouissement de la personnalité, de connaissance de
soi-même, des autres et du monde.

2
Première partie
Les concepts fondamentaux

1 Définition : La relaxation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2 Définition : La sophrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

3 Le fondateur : A. Caycedo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

4 Racines : La préhistoire ou de la médecine grecque à la


médecine perse, en passant par le christianisme . . . . . . 12

5 Racines : L’histoire ou de Heinroth à J.-M Charcot


à P. Janet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

6 S. Freud et l’hypnose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

7 L’époque actuelle : le renouveau de l’hypnose,


la relaxation, la sophrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

8 Racines: La phénoménologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

9 Les principes fondamentaux : La conscience . . . . . . . . . . 35


Les concepts fondamentaux

10 Les principes fondamentaux : Le schéma corporel


comme réalité vécue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

11 Les principes fondamentaux : Le principe d’action


positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

12 Les principes fondamentaux : La réalité objective . . . . . . 42

13 Les principes fondamentaux : L’alliance sophronique . . 44

14 Les principes fondamentaux : Le terpnos logos . . . . . . . 49

15 Les principes fondamentaux : La vivance . . . . . . . . . . . . . 51


Les concepts fondamentaux

16 Les principes fondamentaux :


La théorie des cinq systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

17 Caractéristiques des pratiques : Les séances


individuelles, les séances groupales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4
Les concepts fondamentaux

DÉFINITION : LA RELAXATION

1. Définition : La relaxation
e nombreux termes sont employés pour définir la relaxation et le
D mot même de relaxation est polysémique.
Dans le langage courant, se relaxer (verbe employé à la forme
pronominale) signifie se détendre, se changer les idées, s’installer dans
 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

le repos ou l’inaction. Ces propos sont fréquemment rapportés par les


patients : « Il faut que je me détende, je suis beaucoup trop énervé ! »,
« je dois me changer les idées, penser à autre chose »... Leur hypothèse
est que la détente ou la relaxation sera une réponse directe à leurs
troubles, un remède à la douleur, la fatigue ou l’excès de tension. Il
s’agirait donc d’une sorte de détente, à la fois psychique et physique
qui diminuerait un certain tonus musculaire ou une certaine tension
nerveuse.
Le mot « relaxation » est apparu dans la langue française au XIIe siècle
où il signifiait « pardonner. » Ce sens a traversé les siècles et perdure
dans le vocabulaire judiciaire actuel : un accusé peut être « relaxé », ce
qui signifie qu’il sera remis en liberté, libéré ou non emprisonné.

5
Les concepts fondamentaux

Cette histoire du mot relaxation nous éclaire dans notre questionnement


actuel. En effet d’un point de vue métaphorique, une séance de relaxation
peut apporter au sujet une sorte de libération, libération du corps en
supprimant ou atténuant les tensions neuromusculaires qui l’entravent,
libération de l’esprit en travaillant sur les pensées récurrentes, les
ruminations, les souvenirs, les deuils et les angoisses ou les conflits
internes. Nous sommes donc d’emblée en présence des deux composantes
psychique et organique qui fondent le principe de base de la relaxation
et qui correspondent aux demandes, aux symptômes et aux plaintes
rapportés par les sujets.
De nombreuses définitions ont été données par différents auteurs.
Durand de Bousinguen propose celle-ci en 1971 :

« Les méthodes de relaxation sont essentiellement des techniques d’entraî-


1. Définition : La relaxation

nement visant à obtenir une maîtrise de certaines fonctions corporelles et


par là même, le contrôle de certains processus mentaux1 . »

Les termes de « maîtrise » et de « contrôle » sont très discutables, dans


la mesure où nous recherchons plutôt un certain « lâcher-prise » tout en
sachant qu’il n’est possible qu’en partie. De nos jours, nous recherchons
le plus possible la baisse de tonus musculaire accompagnée d’une baisse
de la vigilance ou du niveau de conscience habituel.
J.H. Schultz définit la relaxation thérapeutique et en particulier son
Training autogène comme

« ayant essentiellement pour objet de permettre au patient d’accomplir cette


déconnexion suggestive spécifique de type hypnotique par un mécanisme
d’autosuggestion2 . »

Cette phrase est d’une grande richesse et les termes de « déconnexion »,


« suggestive », « hypnotique » et « autosuggestion » apportent beau-
coup d’éléments à notre propos. En effet l’état de relaxation comporte
une dimension suggestive et suppose une modification de l’état et du
niveau de conscience.

1. Durand de Bousinguen R., (1971), La Relaxation, Paris, PUF.


2. Schultz J.H., (1958) Le Training Autogène, Paris, PUF.

6
Les concepts fondamentaux

Jean Bergès ajoute en 1996 que

« cet état proche du sommeil est une authentique déconnexion suggestive,


en relation plus ou moins étroite avec un phénomène de régression1. »

Yves Ranty, en 1990 apporte une définition essentielle :

« La relaxation pourrait être considérée très simplement comme une


thérapeutique apportant une détente musculaire et mentale. Cependant,
comme le corps est lié à la vie psychique, il va désormais avoir son
histoire, ses souvenirs, ses rancunes, ses désirs, ses dégoûts, ses angoisses
fondamentales (séparation, morcellement, castration), ses images, ses
symboles, ses fantasmes, ses espaces, ses temps, ses rythmes, ses sensations,
ses mots et même ses rêves2 . »

1. Définition : La relaxation
En résumé, nous retenons que la relaxation est une pratique psychosoma-
tique qui consiste à induire chez le sujet, par différents procédés, un état
de relâchement musculaire plus ou moins important et une modification
de l’état et du niveau de la conscience plus ou moins profond dans un
but thérapeutique, mais aussi prophylactique ou éducatif.
 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

1. Bergès J., (1996), La relaxation thérapeutique chez l’enfant, Paris, Masson.


2. Ranty Y., (1990), Le Training Autogène Progressif, Paris, PUF.

7
Les concepts fondamentaux

DÉFINITION : LA SOPHROLOGIE
2. Définition : La sophrologie

our comprendre le terme de sophrologie, il convient de se pencher


P sur ses origines qui sont multiples et sur son étymologie.
Dès le début A. Caycedo propose trois degrés de la relaxation dynamique.

« Cette méthode d’entraînement (...) condense en une synthèse originale


certains procédés d’activation psychophysique issus de pratiques orientales.
Ces techniques, rendues assimilables par les Occidentaux et dépouillées
de tout contenu magique ou religieux, ont été longuement expérimentées
par A. Caycedo et sélectionnées pour leur grande efficacité. Chacun des
trois degrés fondamentaux de la relaxation dynamique engage à un abord
singulier de l’univers personnel, en relation avec les approches orientales
qui les inspirent1. »

Ainsi, la sophrologie s’inscrit dans ce courant et cette filiation des


méthodes issues de l’hypnose. De plus, son caractère suggestif est

1. Etchelecou B., (2007), Comprendre et pratiquer la sophrologie, Paris, Dunod, p. 25.

8
Les concepts fondamentaux

particulièrement présent par l’engagement et la voix du thérapeute,


extrêmement lente et qualifiée de « terpnos logos », nous y reviendrons
très précisément.
Le mot « sophrologie » vient du grec « sos », que l’on peut traduire
par « sain », « harmonie », « phren », par « esprit », « conscience »
et « logos », par « étude », « discours ». Ainsi, la sophrologie se
veut comme l’étude de l’harmonie de l’esprit ou l’étude de l’esprit
en harmonie. Elle se propose d’étudier la conscience humaine dans le
but d’atteindre un certain niveau d’harmonie ; en cela elle possède un
versant éducatif, un versant prophylactique et un versant thérapeutique.
Ces trois versants sont toujours très pertinents en ce qui concerne
le travail que nous effectuons aujourd’hui en réponse aux demandes
des personnes demandeuses de séances de sophrologie. Cela concerne

2. Définition : La sophrologie
aussi bien des séances de bien-être, de gestion du stress, de gestion de
problèmes de la vie quotidienne (personnelle ou professionnelle) que
des séances liées à des problèmes de santé et à des troubles somatiques
ou psychiques.
La sophrologie comporte plusieurs niveaux d’expérimentation et présente
cette particularité de se pratiquer dans différentes positions (debout,
assis et allongé) et de façon immobile ou en mouvement. Le premier
principe de la sophrologie est de s’installer dans un état « sophro-
liminal » ou « sophronique » qui est identique, d’un point de vue
neurophysiologique, aux états de relaxation obtenus par une autre
méthode. Le deuxième principe est d’effectuer, dans ce niveau de
 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

conscience sophronique, des exercices de visualisation répondant à


des nécessités thérapeutiques ciblées : sophro-acceptation-progressive
pour envisager autrement un événement douloureux ou difficile, sophro-
substitution-sensorielle, dans un but analgésique où l’on se propose de
remplacer une sensation par une autre (douleur par chaleur ou fraîcheur).
Nous utilisons pour cela les images ou les métaphores apportées par le
patient.
La sophrologie possède un statut particulier car elle s’inspire de
différentes méthodes, d’origines diverses, mais se veut accessible au
monde occidental.

9
Les concepts fondamentaux

LE FONDATEUR : A. CAYCEDO
3. Le fondateur : A. Caycedo

’ histoire de la sophrologie est liée à son fondateur, Alfonse Caycedo,


L neuropsychiatre et professeur de psychiatrie à l’Université de
Barcelone, qui pose les fondements, en 1959 à Madrid, de la Société
d’Hypnose clinique et en 1960 ceux de la Société de Sophrologie Médicale.
Il part pour cela de sa pratique de l’hypnose, du yoga et de son intérêt
pour les auteurs orientaux. Un voyage de deux ans en Orient lui apporte
l’idée d’une méthode qui réunit en elle seule des pratiques venant du
yoga hindou, du bouddhisme tibétain et du zen japonais. À toute cette
série d’exercices, il ajoute une pratique qu’il connaît bien, celle du
Training Autogène de Schultz. Il pose ainsi une base à la fois théorique
et pratique et jette un pont entre l’Orient et l’Occident. Cela procède
d’une idée tout à fait majeure de Caycedo qui permet aux occidentaux
d’avoir accès à des méthodes orientales. La sophrologie, en reliant
l’Orient et l’Occident et en réunissant toute une série d’exercices, nous
permet une pratique qui nous serait difficile, par manque de temps ou de
faisabilité. Il nous est plus accessible de pratiquer avec un professionnel,
près de chez nous que de partir en voyage pendant plusieurs semaines...

10
Les concepts fondamentaux

A. Caycedo connaît l’hypnose, le training autogène, la relaxation de


Jacobson ainsi que le yoga, le zen ou encore la méditation. Il s’intéresse
à la phénoménologie, en Suisse avec Binswanger. C’est à la suite de
cette rencontre avec Binswanger qu’il entreprend un voyage en Orient
qui se révélera initiatique. Il pratique le yoga aux Indes, rencontre
le bouddhisme au Tibet et s’initie au zen au Japon. Il approche ces
méthodes orientales de façon authentique et phénoménologique (sans
préjugé aucun). C’est à partir de ce travail difficile, contraignant et
accompli dans une grande rigueur qu’A. Caycedo pose les bases de la
méthodologie de la sophrologie. De retour en Espagne il théorise et
pratique la sophrologie en commençant par les techniques de relaxation
dynamique qu’il ne cesse d’enrichir et de repenser.
La déclaration originelle faite par A. Caycedo en 1960 qui proposait

3. Le fondateur : A. Caycedo
une « nouvelle science » dont le projet était d’étudier la conscience
humaine d’une façon originale, à la fois médicale, psychologique et
phénoménologique, a été très vite dépassée par Caycedo lui-même et
les autres praticiens. Tous ont compris l’intérêt de la sophrologie dans
de nombreux domaines qui concernent la clinique ainsi que différents
modèles de pensée.
La sophrologie est de nos jours riche de modèles traditionnels (yoga,
bouddhisme, zen), de modèles philosophiques, (Platon, la phénoménolo-
gie), de connaissances en médecine et en psychologie, en anthropologie
et en sociologie. Elle s’est épanouie dès le commencement et s’épanouit
encore.

11
4. Racines : La préhistoire ou de la médecine grecque à la médecine perse Les concepts fondamentaux

RACINES : LA PRÉHISTOIRE OU DE LA MÉDECINE


GRECQUE À LA MÉDECINE PERSE,
EN PASSANT PAR LE CHRISTIANISME

Savoir et comprendre d’où nous venons pour mieux savoir et comprendre ce que
nous faisons, ce que nous vivons et où nous allons.
Les origines de la sophrologie se trouvent dans des traditions extrêmement
anciennes dont le point commun était la recherche par des techniques rituelles,
de modifications réversibles de l’état de la conscience, dans le but d’établir
une communication avec un « au-delà » de source divine ou surnaturelle. Nous
sommes aujourd’hui très éloignés de ces pensées, mais elles ont laissé des traces
omniprésentes dont nous devons tenir compte dans nos pratiques.

L’Égypte ancienne (période Helléniste)

Dans l’Égypte ancienne, notamment sous le règne de Ptolémée I, dans la


période Hellénistique, se développe à Alexandrie un rite médico-magique

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Les concepts fondamentaux

4. Racines : La préhistoire ou de la médecine grecque à la médecine perse


nommé « l’incubatio » ou « le sommeil du temple » qui consiste en un
ensemble de pratiques relevant de l’oniromancie ou du magnétisme.

La Grèce, au VIIIe siècle avant J.-C. Epidaure


et Aristophane

Cet « incubatio » est retrouvé en Grèce au VIIIe siècle avant Jésus


Christ dans des temples tels qu’Asklepeon et Epidaure. Les rituels se
déroulent ainsi : Les sujets admis à passer la nuit au pied de la statue
d’Asklepios reçoivent en rêve ou en songe ou en apparition divine les
remèdes nécessaires à leur traitement. Cette pratique est attestée par
les témoignages d’Epidaure et Aristophane.
Un peu plus tard, au IVe siècle avant Jésus Christ, Jamblique, philosophe
néo-platonicien originaire d’Alexandrie témoigne en ces termes :

« Lorsque les songes envoyés par Dieu sont dissipés nous entendons une voix
entrecoupée qui nous enseigne ce que nous devons faire. Souvent cette voix
frappe nos oreilles dans un état intermédiaire entre la veille et le sommeil.
Quelques malades sont enveloppés d’un esprit immatériel que leurs yeux ne
peuvent percevoir mais qui tombe sous un autre sens. Il n’est pas rare qu’il
se répande une clarté douce et resplendissante qui oblige à tenir les yeux à
demi fermés. »

Nous remarquons que cette description correspond de manière imagée


 Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

à celles que nos patients nous renvoient, après avoir été plongés dans
un état modifié de la conscience et par l’intermédiaire de la voix du
thérapeute.

Platon : Charmide

Un dialogue de Platon où il est question de la douleur retient notre


attention. Un beau jeune homme, Charmide, souffre de migraines
ophtalmiques. Socrate accepte de le recevoir. Mais, dit-il, soigner le
corps avec une potion, un pharmakon ne suffit pas, il faut aussi charmer
l’esprit avec une incantation de façon poétique, un beau discours. En

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