Le Controle Fiscal Des Prix de Transfert

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LE CONTROLE FISCAL DES PRIX DE TRANSFERT

Mouhieddine Afdel
Fiscaliste en formation | Prix de transfert, Tax Due diligence et conformité

Chapitre I :
Section 2 : Le lien de dépendance entre deux entreprises

La notion de dépendance est essentielle à l'analyse des prix de transfert. En effet, les prix de
transfert ne s'appliquent qu'aux transactions entre des sociétés liées dans deux territoires
différents. Si les sociétés ne sont pas liées, elles sont considérées comme indépendantes et les
prix de transfert ne sont pas applicables. Dans le cadre de l’analyse des prix de transfert, la
notion de dépendance est d’une importance capitale. Toute la problématique des prix de
transfert suppose l’existence d’un lien de dépendance entre les sociétés. L’existence d’un tel
lien constitue donc un préalable à l’application des mesures sur les prix de transfert.
Selon l’article 213 du CGI ;
« Lorsqu’une entreprise a directement ou indirectement des liens de dépendance avec des entreprises
situées au Maroc ou hors du Maroc, les bénéfices indirectement transférés, soit par voie de majoration ou de
diminution des prix d'achat ou de vente, soit par tout autre moyen, sont rapportés au résultat fiscal et /ou au chiffre
d’affaires déclarés. En vue de cette rectification, les bénéfices indirectement transférés comme indiqué ci-dessus,
sont déterminés par comparaison avec ceux des entreprises similaires ou par voie d’appréciation directe sur la
base d’informations dont dispose l’administration. »

Il ressort de l’article 213 que pour qu’il y soit transfert de prix, il faut qu’il y soit des liens de
dépendance directe ou indirecte. Par ailleurs, et au-delà de la notion juridique de dépendance,
il y’a lieu de distinguer la notion de dépendance de fait. Ces notions de dépendances ont été
explicitées dans la circulaire qui les définit comme suit :

Indirecte

Directe De Fait

Lien de
dépendance

Dans le droit des affaires, le lien de dépendance directe est un lien qui existe entre deux
personnes ou deux entités juridiques sans qu'il y ait d'intermédiaire. Il peut s'agir, par exemple,
d'une relation d'actionnaire et de société, d'une relation de parenté ou d'une relation de mariage.
Le lien de dépendance indirecte est un lien qui existe entre deux personnes ou deux entités
juridiques par l'intermédiaire d'une tierce personne ou d'une tierce entité juridique. Il peut s'agir,
par exemple, d'une relation entre une société et une autre société dont elle détient une
participation, ou d'une relation entre une personne et une société dont elle est salariée. Le lien
de fait est un lien qui existe entre deux personnes ou deux entités juridiques sans qu'il y ait de
fondement juridique. Il est défini par la nature des relations économiques et les conditions dans
lesquelles se déroulent les transactions entre les sociétés en question.

En droit fiscal, le lien de dépendance est une notion importante dans le cadre de la taxation des
entreprises, notamment en matière du Prix de Transfert. En effet, l'existence d'un lien de
dépendance entre deux entreprises peut conduire à la mise en œuvre de règles fiscales
spécifiques, telles que la taxation des bénéfices transférés d'une entreprise à l'autre.

On s’intéresse sur les facteurs de détermination de cette dépendance de fait :

Élément Caractéristiques
Rapport de
subordination
La société B se conforme aux directives de la société A, qui peuvent
* Soumission à des concerner, par exemple, la manière dont le travail doit être effectué, les
directives normes de qualité à respecter, processus de recrutement etc.
Influence
déterminante
La société A a la capacité de prendre des décisions qui engagent la société
* Capacité de prendre B, telles que les décisions relatives à l'affectation des salariés, à la stratégie,
des décisions à la politique commerciale, etc.
* Contrôle des La société A contrôle les ressources nécessaires à la réalisation des tâches
ressources de la société B, telles que les locaux, le matériel, les équipements, etc.

L'administration fiscale peut prouver l'existence d'un lien de dépendance entre deux sociétés
par tout moyen, notamment par la preuve de la dépendance juridique, de la dépendance
économique ou de la dépendance de fait. En pratique, l'administration fiscale marocaine
invoque plus souvent la dépendance juridique, qu'elle soit directe ou indirecte, que la
dépendance de fait. En effet, la dépendance juridique est plus facile à prouver, car elle repose
sur des éléments objectifs, tels que la détention d'actions ou de parts.

L'administration fiscale, lors d'un contrôle fiscal, demande généralement l'organigramme du


groupe aux entreprises multinationales. Cette demande permet à l'administration fiscale de
comprendre la structure du groupe et d'identifier les liens de dépendance entre les différentes
sociétés du groupe.

Dans la pratique, les professionnels du métier ont constaté que l’administration fiscale
marocaine invoque souvent la dépendance juridique, qu’elle soit directe ou indirecte, à
l’occasion des contrôles fiscaux, plutôt que la dépendance de fait.
Les entreprises multinationales peuvent être tentées d'omettre certaines structures du groupe de
l'organigramme fourni à l'administration fiscale. Cette attitude est très risquée, car
l'administration fiscale peut toujours parvenir à reconstituer un organigramme complet. En
effet, l'administration fiscale dispose d'un large éventail de moyens pour obtenir des
informations sur les entreprises, tels que les registres du commerce, les registres des sociétés,
les documents fiscaux et les informations accessibles au public.

NB : Le lien de dépendance doit s'accompagner de l'existence d'un transfert indirect de


bénéfices

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