Numero - Novembre 2023

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Sommaire

Ci-dessus, photographie de couverture : Txema Yeste,


réalisation : Bernat Buscato.
Valentina Castro chez IMG Models porte une robe
en jacquard métallisé et des cuissardes, HERMÈS.

Coiffure et maquillage : Ruben Marmol avec les produits L’Oréal


Professionnel chez Kasteel Artist Management.

Ci-dessus, photographie de couverture : Szilveszter Makó,


réalisation : Lisa Jarvis.
Hyunji Shin chez IMG Models porte un manteau en peau
lainée, LOEWE.

Coiffure : Massimo Di Stefano.


Maquillage : Luca Cianciolo chez Blend MGMT.

Txema Yeste – Szilvesz ter Makó – Sofia Sanchez et Mauro Mongiello

Ci-contre, photographie de couverture : Sofia Sanchez


et Mauro Mongiello, réalisation : Samuel François.
Paula Soares chez Select Model MGMT porte un tailleur
en cuir texturé, PRADA.

242
Sommaire

40 GUEST LIST. Ils collaborent à Numéro


51 ÉDITO

WHAT’S UP ?
52 La sélection mode du mois. Par Léa Zetlaoui
54 Les nouveaux lieux. Par Léa Zetlaoui
56 After hours. Par Léa Zetlaoui
58 Les expositions à ne pas rater. Par Matthieu Jacquet

SACRÉ NUMÉRO
60 Amandla Stenberg. Par Olivier Joyard,
portraits Anthony Arquier, réalisation Irina Marie

PROFIL
66 Deva Cassel. Propos recueillis par Olivier Joyard,
portraits P.A Hüe de Fontenay, réalisation Rebecca Bleynie

ACCESSOIRES
74 Objets de désir. Photographie Thomas Legrand,
réalisation Céline Bourreau

STYLE
80 Le culte de l’excellence. Par Delphine Roche

BEAUTÉ
82 Promesse de l’aube. Photographie Mathieu Trautmann,
réalisation Laurence Hovart

Anthony Arquier – P. A Hüe de Fontenay – Thomas Legrand

242
CHANEL .COM
CERTAINES RENCONTRES MARQUENT P OUR TOUJOURS .
B AGUES ET BR ACELETS COCO EN OR BEIGE , OR BL ANC ET DIAMANTS .
Sommaire

ART
90 L’expo du mois : Mark Rothko à la Fondation
Louis Vuitton. Par Matthieu Jacquet
94 Point de vue. Genesis Tramaine. Par Éric Troncy
98 L’artiste du mois : Delcy Morelos. Propos
recueillis par Nicolas Trembley

CINÉMA
100 Little Girl Blue de Mona Achache.
Par Olivier Joyard
102 The Killer de David Fincher. Par Olivier Joyard

PHOTO
104 Paris Photo. Par Thibaut Wychowanok

HORLOGERIE
106 Illusion d’optique. Illustration Eva Olivier,
réalisation Rebecca Bleynie, texte Erwann Chevalier

MODE
112 La clef des songes. Photographie Szilveszter
Makó, réalisation Lisa Jarvis
128 De l’autre côté du miroir. Photographie Txema
Yeste, réalisation Bernat Buscato
146 Rêverie solitaire. Photographie Umit Savaci,
réalisation Irina Marie

Szilvesz ter Makó – Txema Yeste – Umit Savaci

242
Bee My Love
Sommaire

160 Monde parallèle. Photographie Sofia Sanchez


et Mauro Mongiello, réalisation Samuel François
174 Odyssée. Photographie Koto Bolofo,
réalisation Rebecca Bleynie
188 Dream. Photographie Bruno + Nico Van
Mossevelde, réalisation Irina Marie

HAUTE JOAILLERIE
200 Fantasmes. Photographie Guido Mocafico,
réalisation Spela Lenarcic
VOYAGE
208 Fragments d’un discours amoureux.
Photographies de Jung Lee

214 ENGLISH TEXT

222 L’INSIDER
Par Stéphane Feugère

226 ADRESSES

Sofia Sanchez et Mauro Mongiello – Koto Bolofo – Bruno + Nico Van Mossevelde

242
HUNTER SCHAFER PHOTOGRAPHIE RETOUCHÉE

L’Oréal France SNC - 30 rue d’Alsace 92300 Levallois-Perret - 919 434 894 RCS Nanterre
Numéro no 242 novembre 2023

Paul-Emmanuel REIFFERS MODE


directeur de la publication Rebecca BLEYNIE, Irina MARIE,
Charles VARENNE
Babeth DJIAN
directrice de la rédaction MAGAZINE
Thibaut WYCHOWANOK rédacteur en chef adjoint
assistée d’Anisa GOXHAJ
Philip UTZ grand reporter
Samuel FRANÇOIS Alexandra DEJEAN secrétaire générale de la rédaction
rédacteur en chef mode Franck MONTEL rédacteur-réviseur

Delphine ROCHE BEAUTÉ


rédactrice en chef magazine Laurence HOVART
DA beauté
assistée d’Aude BOISSOU

JOAILLERIE, HORLOGERIE
Rebecca BLEYNIE responsable joaillerie et horlogerie
Spela LENARCIC rédactrice

242
DIGITAL
Léa ZETLAOUI
rédactrice en chef Web
Matthieu JACQUET chef de rubrique art
Violaine SCHÜTZ chef de rubrique culture
Aude BOISSOU rédactrice Web
Erwann CHEVALIER rédacteur Web
Camille BOIS-MARTIN rédactrice Web
Nathan MERCHADIER stagiaire Web
Thomas GUILLEMYN community manager

SERVICE ARTISTIQUE
Blandine CHABANI directrice artistique
Eva OLIVIER assistante DA

Paul GRUBER
directeur de création digitale

PRODUCTION PHOTO
Nadia LESSARD
directrice de la production photo
Paul LOUISOR directeur de casting
Lucie ETCHEBES chargée de production
Tabatha RUSSO assistante de production

PROMOTION/DIFFUSION
Vincent HAM

ADMINISTRATION
Alla NEGER comptable

SERVICES GÉNÉRAUX
Ont collaboré à ce numéro : Véronique KERGO-LAMBERT
Anthony ARQUIER, Andrew AYERS,
Koto BOLOFO, Céline BOURREAU, DIRECTION GÉNÉRALE
Bernat BUSCATO, Ar thur CALLEGARI, Paul-Emmanuel REIFFERS président
Fernando DAMASCENO, Stéphane
FEUGÈRE, Lisa HABETS, P.A HÜE DE Grégory REIFFERS directeur délégué
FONTENAY, Lisa JARVIS, Olivier
JOYARD, Thomas LEGRAND, Alejandro Rédaction : 12, avenue Pierre-I er-de-Serbie, Paris XVI e.
LOZ ANO, Szilveszter MAKÓ, Guido Standard-accueil, tél. 01 56 88 98 00
MOCAFICO, Mauro MONGIELLO,
Vânia MONTEIRO, Sofia SANCHEZ, Umit Pour envoyer un e-mail
SAVACI, Sofia SOLE PIRAS,
Mathieu TRAUTMANN, Nicolas à votre correspondant, tapez l’initiale de
TREMBLEY, Éric TRONCY, Bruno + Nico son prénom suivie d’un point, de son nom
VAN MOSSEVELDE, Txema YESTE et de @numero.com
DISPONIBLE SUR DIOR .COM

E A U D E PA R F U M
Numéro no 242 novembre 2023

PUBLICITÉ/COMMUNICATION
12, avenue Pierre-I er-de-Serbie, Paris XVI e.

Emmanuelle HERMANT directrice de la publicité,


tél. 01 56 88 98 35,
[email protected]
Julie GOYHENECHE directrice de clientèle,
tél. 01 56 88 98 36,
[email protected]
Valérie FIAT coordinatrice de la publicité,
tél. 01 56 88 98 37,
[email protected]
Eva WILZER, assistante de la publicité,
[email protected]

CORRESPONDANT ITALIEN :
JB MEDIA (Milan), Jeffrey BYRNES et Francesca FREGOSI,
tél. +39 02 29 01 34 27
[email protected], [email protected]

Relation abonnés/Vente anciens numéros


Ligne téléphonique réservée aux abonnés (appel non surtaxé) :
05 34 56 35 60
Depuis l’étranger : +33 534 563 560
Par e-mail : [email protected]
Par courrier : Numéro-ABOMARQUE,
53, route de Lavaur – CS 60003
31240 L’Union Cedex

Tarif France métropolitaine : 69 €


(pour 10 numéros)

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Distribution France : MLP


ÉDITIONS INTERNATIONALES :
Numéro Berlin Ventes (dépositaires et diffuseurs exclusivement) :
Off One’s Rocker Publishing Ltd., directeur de la
tél. 01 56 88 98 00 ou 06 14 49 74 44
publication : Götz Offergeld.
Numéro Brazil Distribution à l’étranger : New Export Press
F. Editores Ltda., directeur de la publication :
Giovanni Frasson
Réglages réseau : MP Conseil
Numéro China
Modern Media Co., Ltd., directeurs de la
publication : Thomas Shao et Alain Deroche. Imprimerie : Aubin Imprimeur
Printed in U.E.
Numéro Netherlands
PBQ Media B.V., directeur de la publication : Numéro est édité par Numéro Presse SAS (40 109,34 €)
Floris Müller.
Siège : 12, avenue Pierre-I er-de-Serbie, Paris XVI e.
Numéro Thailand RCS Paris B 418 680 054.
Fond Publishing International Co., Ltd., directrice
de la publication : Amornsiri Boonyasit. Durée de la société : 99 ans.
Numéro Tokyo
Tous droits de reproduction réservés.
Fusosha Publishing Inc., Numéro CPPAP : 0725K 78678.
directeur de la publication : Keiichi Murakami. ISSN 1292-6213. Dépôt légal à parution.
Guest list

40
TXEMA YESTE
photographe
Après des études de photo-
graphie, Txema Yeste a rapi-
dement exercé ses talents
dans la mode. Son ar t de
créer des images saisis-
santes teintées d’onirisme,
d a n s l e s q u e l l e s s e r évè l e
son goût prononcé pour les
contrastes et la couleur, va
en faire l’une des plus
gr andes signatures de cet
univers. Dans ses prises de
vue, le photographe prend
plaisir à exalter la force
sublime de la nature à
travers des paysages
grandioses et des mises
en scène fascinantes.
Collaborateur régulier de
N umé r o, il signe da ns ces
p a g e s l a s é r i e “ D e l’au tr e
côté du miroir” (p. 128) infu-
sée d’un imaginaire puissant
tir a nt ve r s le s u r r é a lis m e,
qu’il commente par ces mots
du poète libanais Khalil
Gibran : “La beauté est
l ’é t e r n i t é s e c o n t e m p l a n t
dans un miroir.”

SZILVESZTER MAKÓ
photographe
D’origine hongroise, le pho-
tographe Szilveszter Makó
pratique sa discipline en
véritable artiste. Ses images
à l’esthétique picturale exa-
c e r b é e o nt de s a llu r e s de
tableaux de maître et
recèlent une élégance
empreinte d’une touche de
mystère. Établi dans la ville
de Milan, cet amateur de
lumière naturelle a déjà col-
laboré avec des grandes
maisons de mode à l’instar
de Dior et de Gucci. Dans ce
N umé r o, Szilves z ter Makó
livre un nouveau témoignage
de son style inimitable dans
la très belle série “La clef des
songes” (p. 112), qui lui a été
inspirée par cet te phrase :
“Si vous ne pouvez pas dor-
mir la nuit, c’est parce que
vous êtes éveillé dans le rêve
de quelqu’un d’autre.”
Guest list

44
KOTO BOLOFO
photographe
Originaire d’Afrique du Sud,
Koto Bolofo grandit à
Londres où il impose rapide-
me nt s a sig natur e da ns le
monde de la photographie.
Grand adepte du noir et
b l a n c, il c h e r c h e à c a pte r
dans ses clichés, marqués
par un sens aigu de la com-
position, le mouvement de la
vie même, et se plaî t à tra-
vailler au contact des élé -
ments naturels pour tirer
parti de leur part d’imprévu.
S’appuyant sur cette magie
de la spont a néité, il signe
d e s i m a g e s d ’u n e r e m a r-
quable intensité nar r ative,
comme dans la série
“ O d y s s é e ” ( p . 174 ) d a n s
laquelle la force humaine
semble se confronter à celle
de la mer et du ciel mena-
çant, dans un ballet plein de
g r â c e . À p r o p o s d e c e t te
magnifique série, le photo-
graphe au caractère solaire
nous confie cette pensée aux
a l l u r e s d e h a ï k u : “Q u e l e
temps soit propice ou qu’il
ne le s oit pa s/ Q u’i l f a s s e
froid ou qu’il fasse chaud/
Nous triompherons des élé-
ments/ Qu’importe le temps,
l’important c’est l’AMOUR !”

SOFIA SANCHEZ ET
MAURO MONGIELLO
photographes
F i d è l e s c o l l a b o r a te u r s d e
N u mé r o, Sof ia S a nchez et
Mauro Mongiello se sont
lancés ensemble dans la
photographie juste après
leur coup de foudre dans la
ville de Buenos Aires.
Aujourd’hui, le duo travaille
entre Los Angeles et Paris.
Dans cette édition, il signe la
magnifique série “Monde
parallèle” (p. 160), à propos
de laquelle il confie : “Cette
série nous a été directement
inspirée par un rêve de
Sofia. En par tant d’un petit
morceau de ce dernier, nous
a vo n s c o m m e n c é à t i s s e r
une histoire mêlant des élé-
ments symboliques et
d’autres issus de notre ima-
gination. Les rêves n’ont pas
de fin, et plus on s’enfonce
dedans, plus les idées
fusent. Vient alors le
moment excitant qu’at tend
to u j o u r s l e p h oto g r a p h e :
celui où la magie opère…”
Guest list

46
BRUNO + NICO VAN
MOSSEVELDE
photographes
Lui, originaire de Belgique, et
e l l e d’ I t a l i e, B r u n o + N i c o
Van Mossevelde ont fait de la
photogr aphie leur passion
commune. Installé à Paris, le
duo d’artistes à l’esthétique
contempor a ine s’illus tr e
d a n s l a m o d e e t l a v i d é o,
mais aussi dans l’art du por-
trait. Jessica Chastain,
L aetitia Ca s t a et V ivie nne
Westwood sont notamment
passées devant son objectif,
qui a également séduit des
maisons comme Bulgari et
Hugo Boss. Dans les pages
de cette édition, les photo-
graphes signent la série
“ D r e a m ” ( p . 18 8 ) d a n s
laquelle la lumière danse sur
les corps et les matières.
“Les tournages de nuit sont
toujours un régal pour nous,
confient-ils, ils se prêtent à
nos scénarios grâce à la
mag ie de s lumiè r e s a r tif i-
cielles. La présence magné-
tique de Luca donne aux
i m a g e s u n e i n te n s i té r a r e
– comme s i e lle c a na lis a it
une sor te d’é ne rgie ve nue
d’un autre monde, e n pa r-
faite harmonie avec le pay-
s age impr évis ible du nor d
de la Normandie.”

THOMAS LEGRAND
photographe
Photogr aphe or iginaire de
Paris, Thomas Legrand
d é p l o i e l ’é t e n d u e d e s o n
talent dans ses natures
mortes. Capable d’apporter,
grâce à ses jeux de lumière,
une toile de fond narrative à
des objets inanimés, il signe
des clichés puissants qui ont
séduit les plus grandes mai-
sons de mode. Chanel, Dior
et Hermès lui ont notamment
confié le soin d’exalter leurs
plus belles créations. Dans
ce Numéro, il a photographié
les “Objets de désir” (p. 74),
une très belle série dans
laquelle les ombres portées
magnifient la silhouette et les
cour b e s é lé g a nte s de ce s
accessoires précieux.
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Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer


A 38g CO2/km
B
C
D
E
F
G
ÉDITO
“Laisse tes rêves changer la réalité, mais ne laisse pas
la réalité changer tes rêves”, a déclaré le prix Nobel de
la paix, Nelson Mandela. Aujourd’hui, l’actualité nous
inonde d’images de souf france, d’atrocités et de
violence, qui menacent de faire vaciller notre foi sincère
en l’humanité. Décider de consacrer un Numéro au
rêve en ces temps si troublés, et mettre en exergue
l’exemple de ceux qui ont réussi à poursuivre les leurs,
est une forme de réponse à la barbarie. Nos rêves,
si on les laissait pleinement exister, pourraient peut-
être sauver cette terre si vulnérable et si menacée
par la haine. Ils s’expriment dans ce Numéro à
travers la beauté et la spiritualité, qui semblent être
aujourd’hui notre seul espoir d’ouvrir les portes d’un
monde meilleur.

BABETH
What’s up ? Par Léa Zetlaoui

52
1
1 LA COLLECTION
D’ARCHIVES D’AZZEDINE
ALAÏA EXPOSÉE AU
PALAIS GALLIERA
Dix ans après la grande
rétrospective consacrée à
évoquant les pierres d’infi-
Azzedine Alaïa (1935-2017),
nité, des sandales gladia-
le Palais Galliera présente
teur et des mules ornées
u n e ex p o s i t io n d é di é e à
d’écailles réinventées, ins-
l’exceptionnelle collection
pirées par Namor, l’un des
per sonnelle du couturier
premiers personnages de
franco-tunisien qui, durant Marvel, ou encore le mysté-
près de cinquante ans, a rieux costume noir et argent
réuni plus de 20 000 pièces de l’anti-héros Moon Knight
de créateurs. C’est en 1968, transposé sur des souliers
quand Cristóbal Balenciaga masculins… c’est tout un
ferme sa maison de cou- univers flamboyant qui se
t u r e , q u ’A z z e d i n e A l a ï a décline également sur des
commence son activité. Il sacs à main et des modèles
a c q u i e r t d ’a b o r d l e s pour enfants.
archives du maî tre espa-
La collection est
gnol – dont il étudie les
disponible dans certaines
pièces afin de s’imprégner
boutiques Christian
de leur vir tuosité –, puis
Louboutin et sur
développe une passion
christianlouboutin.com
pour les pionniers de la
haute couture comme
Wor th, Jeanne Lanvin ou 3
Jean Patou ; ou encore pour LA GARDE-ROBE EN
les révolutionnaires de la CACHEMIRE BARRIE PAR
mode que sont Gabrielle SOFIA COPPOLA
Chanel, Elsa Schiaparelli et Célébrée pour son style
Christian Dior, sans oublier élégant et intemporel, Sofia
les contemporains comme Coppola collabore cet
J e a n P a u l G a u l t i e r, R e i a u to m n e ave c B a r r i e, l a
2 Kawakubo, Alexander maison de cachemire écos-
McQueen, Yohji Yamamoto saise appar tenant aux
ou encore Thierry Mugler… Métie r s d’a r t de Cha ne l,
U n e h i s to ir e d e l a m o de autour d’une collection en
racontée en 140 pièces et édition limitée inspirée de
vue à travers le regard d’un s a g a r d e - r o b e . L e s d i x-
couturier virtuose. sept pièces conçues avec
Azzedine Alaïa, couturier Augustin Dol-Maillot, le
collectionneur directeur ar tistique de
Ba r r ie, a s socient design
jusqu’au 21 janvier 2024,
épuré et cachemire d’une
au Palais Galliera,
g r a n d e q u a l i té , e t f o n c -
10, avenue Pierre-I er-de-
tionnent ensemble ou
Serbie, Paris XVI e.
s é pa r é me nt g r â c e à de s
c o u l e u r s s o b r e s – n o i r,
2 bla nc, gr is, bleu ma r ine,
LA COLLECTION kaki – ponctuées d’un rose
CHRISTIAN lumineu x. Combina isons
3 LOUBOUTIN x MARVEL confor tables, manteau
POUR LES 100 ANS militaire associé à un leg-
DE DISNEY ging, ou encore ensembles
Pour célébrer son cen- composés d’un pantalon,
tième anniversaire, Disney d ’u n p u l l c o l o r b l o c k e t
s’associe avec l’iconique d ’u n b o n n e t … à l a f o i s
chausseur français cosy et sophistiquées, les
Christian Louboutin, colla- pièces de la collection
borateur de longue date de Barrie + Sofia Coppola
l’entreprise américaine, qui incarnent le vestiaire idéal
imagine une collection pour avoir chaud cet hiver.
a u t o u r d e s s u p e r- h é r o s Collection disponible
M a r ve l (f ilia le de D is ney dans les boutiques et sur
d e p u i s 2 0 0 9 ). D e s c u i s - le site www.barrie.com,
sardes, des bottines ainsi que dans une
1. P. Canino. 3. Barrie/Melodie McDaniel

et des mocassins aux sélection de points de


talons incrustés de strass vente exclusifs.

La sélection du mois
Événements, collections capsules, collaborations exclusives…
What’s up ? Par Léa Zetlaoui

54
1
1 BOTTEGA VENETA
ROUVRE SA BOUTIQUE
AVENUE MONTAIGNE
Directeur de la création de
B o t t e g a Ve n e t a d e p u i s
2 0 2 1, M a t t h i e u B l a z y
dévoile son nouveau
concept de boutique pour
la maison italienne au
sein de l’adresse embléma-
tique située avenue
Montaigne, inaugurée en
2006. Infusant une sophis-
tication identique à celle
que l’on retrouve dans ses
collections de mode, le
créateur franco-belge
imagine un décor qui
mélange style moderniste
et ambiance intimiste,
épaulé par l’ar tiste japo -
naise Ritsue Mishima, spé- se trouve forcément le jean
cialiste des objets en verre, idéal. Enfin, le premier
et par le designer italien étage, agencé à la manière
Mario Bellini. Dans cet d’un studio photo, accueille
espace majestueux en bois le prêt-à-porter masculin et
et en verre – noyer italien et féminin, les chaussures et
briques transparentes les sacs.
fabriquées à Venise – sont 223, rue Saint Honoré,
présentées les collections Paris I er,
homme et femme, les Tél. 01 70 91 61 01.
chaussures et la maroqui-
ne r ie. Au p r e mie r ét ag e, 3
B ot te g a Ve net a p r op os e UNE BOUTIQUE RICHARD
désormais un nouveau ser- MILLE FAÇON
2 3 vice de per sonnalisation SPEAKEASY À
pour une sélection de SINGAPOUR
pièces en cuir. Situé dans le quartier d’Or-
12, avenue Montaigne, chard Road à Singapour, le
Paris VIII e, nouveau vaisseau amir al
Tél. 01 53 57 89 89. de Richard Mille s’inspire
de l’atmosphère intimiste
2 des speakeasies, ces
DIESEL S’INSTALLE RUE fameux bars clandestins de
SAINT-HONORÉ la prohibition. Ainsi, der-
Profitant de la Semaine de rière une boutique tr adi-
l’ar t à Paris, Diesel inau- tionnelle sont dissimulés
gure sa toute nouvelle bou- o nze e s p a c e s d i f fé r e n t s
tique rue Saint-Honoré, la – un restaurant, un bar, une
première imaginée par son l i b r a i r i e e t u n e te r r a s s e
directeur ar tistique Glenn notamment –, dont la déco-
Martens. Déco industrielle ration élégante et raffinée
et ambiance électrique s e dé c line à t r ave r s de s
pour une marque à l’image nuances beiges et marron
subver sive – comme en et des matériaux nobles,
témoignent les anciennes pour un voyage dans l’uni-
publicités Diesel qui ornent vers mystérieux de la haute
l a b o u t i q u e . A u r e z- d e - horlogerie. Avec cette bou-
chaussée, les collections tique d’un nouveau genre,
capsules et les accessoires qui ressemble davantage
sont exposés dans une à u n l i e u d e v i e q u’à u n
pièce immersive en métal espace de vente, Richard
martelé avec plafond lumi- Mille invite ses clients à se
neux, tandis qu’une salle rencontrer, à échanger, à
spéciale – la Red Room – par tager un moment de
est consacrée au denim, détente, et pourquoi pas à
1. François Halard. 2. Diesel. 3. Richard Mille

spécialité de la marque ita- repar tir avec la montre de


li e n n e. D a n s c e t e s p a c e leurs rêves.
intégralement laqué du St. Martin, 1 St. Martin’s
rouge signature de Diesel Drive, Singapour.

Les nouveaux lieux


Boutiques, concept stores… les adresses incontournables
What’s up ? Par Léa Zetlaoui

56
1
1 LAURENT
Avant de devenir, en 1842,
un prestigieux restaurant
niché entre les Champs-
Élysées et l’avenue Gabriel,
Laurent était un des pavil-
lons de chasse de Louis XIV,
puis, pendant la Révolution,
une guinguette. Sa dernière de Flore, Le Montana
m u e a l i e u c e t te a n n é e , évoque un Paris fantasmé
quand Paris Society a qui inspire la décor ation
racheté l’institution pari- glamour du lieu : le rouge
sienne. Confiée à Cordelia de la Bakélite, la blancheur
de Castellane, la décoration de l’ivoire, le raffinement de
se veut tout sauf classique. l’opaline rencontrent ainsi
Place au x couleur s cha- le velours, le marbre et le
toyantes, aux motifs tradi- laiton. En cuisine, le jeune
tio n ne ls r ev is ité s et au x chef italien Francisco Raul
ambiances éclectiques : du Confor ti revisite les clas-
bar façon bibliothèque à la siques de la cuisine fran-
spacieuse salle de restau- çaise : viande d’exception à
rant, sans oublier les salons l’échalote, épaule d’agneau
privés, le jardin et la ter- confite ou pâté en croûte au
rasse, tout n’est qu’éclat et foie gras et aux morilles, le
raffinement. Un écrin idéal tout servis dans des plats
pour savourer la cuisine du en argent. Et tandis qu’au
chef multi-étoilé Mathieu rez-de-chaussée on
Pacaud (qui officie égale- savoure un cocktail, le dîner
me nt chez A picius et au se poursuit sur le roof top
Divellec). Le menu est avec une vue imprenable
conçu comme un hommage sur Paris.
aux débuts de la gastrono- 28, rue Saint-Benoît
mie française, avec, pour Paris VI e,
commencer, des a muse - Tél. 01 88 40 62 50.
bouches et des ter r ines,
2 puis des marinades (pois- 3
sons ou légumes) et des CLOVER
hors-d’œuvre (cuisses de SAINT-GERMAIN
grenouille ou langoustines), Première adresse d’Élodie
avant de poursuivre avec et de Jean-François Piège
des poissons et des viandes inaugurée en 2013, Clover
ou de la rôtisserie à parta- rouvre ses portes avec un
ger, et, bien sûr, les fro - tout nouveau concept.
mages et les desser ts, D é s or m a is , c e p etit r e s -
proposés sur des chariots taurant de vingt couver ts
pour le chic. ins tallé à Saint-Germain-
41, avenue Gabriel, des-Prés décline les pâtes
Paris VIII e, en fonction des saisons et
Tél. 01 42 25 00 39. des envies du chef étoilé,
mais toujours avec la même
2 sincér ité. Préparées à la
LE MONTANA m a i n s u r p l a c e to u s l e s
A n c i e n c lu b de j a z z d e s matins, les pâtes fraîches
3 retrouvent ainsi leurs lettres
a nné e s 50 fr é quenté pa r
Juliette Gréco et Boris Vian, de noblesse gr âce à des
devenu boîte de nuit bran- recettes sophistiquées qui
chée dans les années 2000, rendent hommage à la cui-
Le Montana se réinvente en sine française. Pâtes aux ris
restaurant et en bar à cock- de veau sotolon, trompettes
tails. À l’initiative de cette des morts et sarrasin souf-
résurrection, on retrouve flé ; pâtes au poulpe, mou-
Romain Taieb (à qui l’on doit tarde, pois chiches, piquillos
depuis 2022 les DokiDoki, et jambon ; ou encore pâtes
les premier s bar s à han- aux langoustines marinées,
drolls parisiens) en collabo- concentré des têtes, citron
ration avec Laure Marsac à et coriandre… Une expé-
la direction ar tistique. rience culinaire aussi sur-
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Idéalement situé à Saint- prenante qu’agréable.


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What’s up ? Par Matthieu Jacquet

58

© ADAGP, Paris, 2023. Photo : Josèfa Ntjam & Sean Har t. 3. E xposition Sometimes, we are eternal de Sarah Brahim. Photo : Sarah Brahim and Jonathan Robinson. © Bally. 4. E xposition Iris van Herpen: Sculpting the Senses, Sølve Sundsbø pour Iris
1

1. 45th Parallel (2022) de L awrence Abu Hamdan. Cour tesy de l’ar tiste. Vue de l’exposition au Centre d’ar t contemporain Mercer Union, Toronto, 2022 © L awrence Abu Hamdan. Photo : Toni Hafkensc. 2. And It’s Not Tragic (2023) de Josèfa Ntjam.
1 2 LAWRENCE ABU

van Herpen. Haut (Hypersonic Speed). Collection Capriole (2018). Collection privée Iris van Herpen. 5. Untitled #2 (de la série In Turn) de Hoda Afshar. Commande de l’Ar t Galler y of New South Wales pour l’exposition Hoda Afshar: A Cur ve is a
HAMDAN AU FRAC
FRANCHE-COMTÉ
Lauréat du Turner Prize en
2 019, l’a r t i s te j o r d a n i e n
Lawrence Abu Hamdan
étudie depuis une dizaine
d ’a n n é e s l ’i m p a c t d e l a
politique sur les individus à
t r ave r s u n m é diu m d a n s
lequel il est passé maître :
croisent mouvements, res-
le son. Pour sa première
p i r a t i o n s , c o n t a c t s p hy-
exposition personnelle en
siques et silences.
France, celui qui se quali-
f i e d e “d é t e c t i ve a u d i o” Jusqu’au 28 avril 2024,
présente une série de Lugano (Suisse).
v i d é o s e t d’i n s t a l l a t i o n s
qui témoignent de ses 4
3 IRIS VAN HERPEN
inves tigations, des tr au -
matismes sonores laissés AU MAD
par la guerre à sa lutte Considérée comme l’une
p o u r l e d r o i t d ’a s i l e a u des créatrices les plus
Royaume-Uni. audacieuses du x xi e siècle,
Iris van Herpen est à l’af-
Du 19 novembre 2023 fiche d’une grande exposi-
au 14 avril 2024, tion au M A D. Plus d’une
Besançon (25). centaine de pièces imagi-
nées par la créatrice néer-
2 landaise depuis ses débuts,
JOSÈFA NTJAM en 2007, y témoignent de
À LA FONDATION son goût pour le monde du
PERNOD RICARD vivant et les nouvelles tech-
Entre la science-fiction et nologies, t andis que des
les rites ancestraux, la face-à-face entre ses créa-
culture post-Internet et la tions et les œuvres d’ar-
faune sous-marine, les tistes tels que Wim Delvoye
4 5
films, sculptures, photo - et Kate MccGwire situent
montages et installations son travail à la frontière de
de Josèfa Ntjam com- la mode et de l’art.
posent un monde hybride Du 29 novembre 2023
où se déploient ses mytho- au 28 avril 2024, Paris I er.
logies afrofuturistes. À la
Fondation Pernod Ricard,
5
l’ar tiste française crée un
LA 26 E ÉDITION DE
pa r cour s immer sif guidé
PARIS PHOTO
par des avatars inspirés de
R e n d e z-vo u s i n c o n to u r-
personnalités réelles, qui
nable de la photographie,
prépa rent les visiteur s à
Paris Photo revient au
une hypothétique révolte.
Grand Palais Éphémère
Du 14 novembre 2023 au pour présenter sa 26 e édi-
27 janvier 2024, Paris VIII e. tion. Cette année, la foire
d’envergure internationale
3 réunit 191 galeries et édi-
SARAH BRAHIM teurs provenant d’une ving-
À LA FONDATION BALLY taine de pays, de la Hongrie
Six mois après son inaugu- à l’Afrique du Sud, dont un
r ation au bor d du lac de tiers de galeries françaises.
Lugano, la Fondation Bally Comme de coutume, l’évé-
présente sa deuxième nement accueillera les pro-
exposition consacrée à jets de seize photographes
l ’a r t i s t e s a o u d o - a m é r i - émergents dans son espace
caine Sarah Brahim. Curiosa, et inaugurera un
Performeuse, chorégraphe secteur digital dédié à l’art
et vidéaste, mais aussi numérique, montrant la
sculptrice textile, la jeune porosité entre la photogra-
fe m me dé r oule s u r de u x phie et les innovations
étages une proposition iné- informatiques depuis le
dite centrée sur le corps x x e siècle.

et rythmée par une dizaine Du 9 au 12 novembre,


d’installations où se Paris VII e.

Les expositions
Broken Line (2023)

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Sacré numéro

AMANDLA
STENBERG
Repérée dès ses premières apparitions sur grand écran dans le
thriller Colombiana ou le blockbuster Hunger Games, la jeune
actrice Amandla Stenberg, aujourd’hui âgée de 25 ans, fait partie
des talents les plus prometteurs de Hollywood. Engagée contre
l’injustice, elle a notamment joué dans le film qui accompagnait
l’album Lemonade de Beyoncé et dans le drame indépendant
T he Hate U G i ve – L a Ha i ne q u’on d onne, d a ns l e q u e l so n
interprétation d’une adolescente frappée par le drame de la
violence policière a marqué les esprits.
Portraits Anthony Arquier

60
Veste en cuir verni, CHANEL.
Boucles d’oreilles, bagues et
ma nc het te “Co c o Cr u s h”,
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M a n te a u e n c u i r b r i l l a n t ,
CHANEL. Boucles d’oreilles
e t c o l l i e r “ C o c o C r u s h ”,
CHANEL JOAILLERIE.
Veste et jupe en cuir verni,
collant et bottes, CHANEL.
Sacré numéro – Amandla Stenberg

Par Olivier Joyard, réalisation Irina Marie

À 25 ans, Amandla Stenberg a déjà traversé contemporains qui n’est évidemment pas due
deux décennies hollywoodiennes. Fille d’une mère au hasard. Sa façon d’inter venir dans l’espace
afro-américaine et d’un père d’origine danoise, public sur les questions de genre, de féminisme
la native de Los Angeles a connu son premier gros ou de racisme lui a par fois valu quelques petits
succès en 2011, à l’âge de 13 ans, dans le désagréments. Comme je jour où, sous
thriller Colombiana, produit par Luc Besson, avant une publication Instagram de Kylie Jenner, elle
de marquer les esprits grâce au personnage a laissé un commentaire à propos de ses
de Rue dans Hunger Games, l’année suivante. tresses, évoquant l’appropriation de
Depuis, elle navigue de film en série avec la culture et du style des femmes noires… qui
aisance et naturel. “Quand j’ai décidé d’être actrice, s’est transformée en clash virtuel, bien malgré
j’avais 9 ou 10 ans. Depuis quelques années déjà, elle. “Je me suis toujours exprimée librement, mais
je posais pour des pubs, ce qui n’a rien d’original par fois, ça peut jouer des tours ! [Rires.]
lorsqu’on grandit à Los Angeles. Je faisais Ce jour-là, j’étais censée bosser sur un devoir
aussi de la danse classique, des claquettes, de de physique et les choses ne se sont pas
la gym…” Elle demande alors à son agent passées comme prévu. Je me souviens de ma
de l’inscrire en priorité à des castings de cinéma. mère courant dans l’escalier en criant mon nom :
Pour ne plus jamais revenir en arrière. “Amandla, qu’est-ce que tu as fait ?…”
Amandla Stenberg s’engage corps et âme Il n’empêche, Amandla Stenberg a
dans ses rôles, comme dans Colombiana dont provoqué un débat légitime. Elle l’assume,
elle par tageait l’af fiche avec Zoe Saldana. même si les réseaux sociaux lui inspirent
Elle s’y retrouvait dans une scène à ramper, et dans parfois de l’inquiétude. “Je ne suis pas sûre que
une autre à voir ses parents se faire tirer dessus l’activisme sur les réseaux ser ve la cause
sous ses yeux. Ce jeu physique intense, cette sur la durée. Les intentions sont excellentes pour
implication du corps l’attirent par ticulièrement. mettre en avant des voix longtemps réduites
Mais pas à n’importe quel prix : elle appartient au silence, mais les mouvements qui nous ont
à une génération où l’idée d’être mise en scène précédés avaient peut-être plus de poids.
comme une femme-objet n’est pas acceptable. Aujourd’hui, on parle de tout, mais cela ne dure
Toute représentation de soi est une construction, qu’une seconde. La culture est plus inclusive,
consciente et travaillée avec soin. “Je n’aime les inégalités et les préjugés moins nombreux,
pas particulièrement véhiculer une image de moi cer taines choses sont considérées comme très
trop fidèle à la réalité, poursuit-elle. J’aime inappropriées alors qu’elles n’étaient pas
incarner d’autres personnes. Le fantasme, reconnues comme telles auparavant. C’est positif.
l’imagination, tout cela me transpor te. Être Néanmoins, notre rappor t collectif à la vérité
actrice est l’un des seuls métiers dans lesquels, est plus chaotique.”
en tant qu’adulte, on a le droit de jouer ! Plus La jeune actrice vient de terminer
je vieillis, plus j’essaie de rester fidèle à l’enfant à Londres le tournage d’une série issue de la
que j’ai été.” Cette enfant, Amandla Stenberg franchise Star Wars. Elle traverse aussi une
a dû lutter dès le départ pour la préserver, et période d’af firmation personnelle, que son rôle
percevait d’ailleurs l’étrangeté, dans son métier, actuel d’égérie de la collection de joaillerie
de se voir considérée comme une adulte même Coco Crush, de Chanel, l’aide à définir. “Chanel
quand ce n’était pas encore le cas. “J’ai connu la a été la première marque à avoir proposé
célébrité assez jeune, mais ma priorité était de m’habiller alors que je devais avoir 13 ans.
de continuer l’école. Mes parents et moi savions Ma mère est une grande amatrice de mode
que j’avais besoin d’une par t de normalité : et j’avais des posters Chanel dans ma chambre !
avoir des amies, aller au bal de fin d’année… Je J’aime beaucoup la simplicité et l’élégance
ne voulais pas sacrifier cela sur l’autel de ma de la colle ction Coco Crush, les bagues e n
passion. C’est seulement après le lycée que j’ai par ticulier.” Ce lien spécifique avec la joaillerie,
décidé de m’y consacrer entièrement.” Amandla Stenberg l’a développé en pensant
Amandla Stenberg peut alors par ticiper à son identité mouvante. “J’ai longte mps été
au film de Beyoncé qui accompagne son album un tomboy, une personne au genre fluide,
Lemonade en 2016, et trouve l’un de ses rôles mais récemment, j’ai eu de plus en plus envie

64
les plus marquants dans le drame indépendant d’explorer le féminin. C’est vraiment nouveau
The Hate U Give – La Haine qu’on donne, dans ma vie. Avant, cela ne m’intéressait pas du
deux ans plus tard, où elle joue une ado qui assiste tout, je le rejetais même un peu. Maintenant
à la mort de son ami d’enfance tué par la police. j’ai vraiment le désir de m’exprimer en tant que
Une manière de se situer dans les débats personne féminine… et adulte !”
Manteau en cuir brillant,
CH A NEL . Boucles d’oreilles,
créole et collier “Coco Crush”,
CHANEL JOAILLERIE.
Coiffure : Étienne Sekola chez
M a r i e - Fr a n c e T h avo n e k h a m
Age ncy. M aquillag e : Yacine
Diallo chez Call My Agent.
Assistant réalisation : Fernando
Damasceno. Production : Aurea
Productions.
Profil

DEVA
CASSEL
Tout juste âgée de 19 ans, la jeune Deva, fille de Vincent Cassel
et de Monic a Be llucci, s’ave nture aujourd’hui sur le te r rain
cinématographique avec un premier film qui sort sur les écrans
en Italie. Désormais ambassadrice mode et beauté de la maison
Dior, son allure et son charme envoûtant lui valent également
d’être l’interprète de la prochaine adaptation par Net f lix du
mythique Guépard, l’inoubliable chef-d’œuvre de Luchino Visconti.
Portraits P.A Hüe de Fontenay

66
Ve ste et pantalon en
sha ntung de la ine et
soie, DIOR.
Robe en tulle technique
et soutien-gorge en
coton, DIOR.
Veste, gilet et pantalon en
laine prince-de-galles,
blouse en popeline de coton,
cravate et derbys, DIOR.
Profil – Deva Cassel

Propos recueillis par Olivier Joyard, réalisation Rebecca Bleynie

NUMÉRO : Quelle est la première expérience je rejetais cette carrière pour ne pas faire le
créative dont vous avez le souvenir ? même métier que mes parents. Puis, avec le temps,
DEVA CASSEL : Depuis que je suis enfant, j’ai compris que c’était quelque chose qui
j’ai toujours aimé l’ar t, que ce soit la peinture, m’attirait et qui, malgré tout, me sor tait de ma
la musique ou la danse… J’ai vite compris zone de confor t. Laura Luchetti m’avait
que j’étais sensible aux mondes ar tistiques et aperçue via des cour ts-métrages tournés pour
imaginaires, mais je n’ai jamais eu de moment des séries de mode. On a fait plusieurs
“déclic”… J’ai commencé comme mannequin car auditions, et, quelques semaines plus tard, elle
j’étais très curieuse de l’univers de l’image. m’a appelée pour me dire que j’avais le rôle. Un
J’ai accompagné ma mère sur un shooting et moment que je n’oublierai jamais.
le photographe a voulu prendre quelques
photos. Devant la caméra, je me suis tout de Comment avez-vous travaillé votre rôle ?
suite sentie à l’aise, et beaucoup amusée. J’ai J’interprète Amelia, une jeune mannequin des
su que je voulais continuer sur cette route. années 30, fur tive, joueuse, sensuelle et
provocante. C’est un personnage qui possède
Qu’est-ce qui vous attire dans la mode et que beaucoup de couches émotionnelles, assez
vous inspire votre lien à la maison Dior ? complexe à travailler, mais nous avons fait de
J’admire par-dessus tout la créativité et le talent. nombreux ateliers de préparation avec tous
J’ai toujours été inspirée par ce monde car les acteurs et Laura, ce qui m’a permis de prendre
cette manière d’exprimer des idées m’a toujours confiance et d’arriver prête le premier jour
paru importante. À travers la mode – souvent du tournage.
visionnaire – peut se reconstruire une par tie de
l’histoire de l’humanité. J’ai un grand respect Vous faites partie du casting de l’adaptation par
pour la maison Dior et son héritage unique. Maria Netflix du Guépard. Envisagez-vous désormais
Grazia Chiuri marie les influences des cultures une carrière d’actrice ?
française et italienne, et tout cela me parle, car Je ne sais pas encore… Je suis beaucoup
j’appar tiens aux deux. Dans sa dernière trop attachée à la mode pour la quitter ou la faire
collection pour la maison Dior, j’ai particulièrement passer au second plan. Je compte faire les
aimé ses chemises déstructurées, ses robes deux pendant un moment.
et les silhouettes mêlant avec naturel le chic et
le cool dont elle a le secret. Quels types de conseils vos parents vous
donnent-ils ?
À 19 ans, vous incarnez une nouvelle Mes parents me laissent mon libre arbitre.
génération qui a grandi avec diverses crises, Leur principaux conseils sont “laisse-toi aller,
politiques et climatiques notamment. Quelles mais garde toujours la tête sur les épaules”
causes vous tiennent à cœur ? et “amuse-toi dans ce que tu fais”. Ce serait
L’un des enjeux qui inquiètent ma génération d’ailleurs très amusant de les retrouver sur un
est la préser vation de l’écosystème marin. Tout plateau, et il nous arrive d’évoquer cette idée, mais
le monde sait que l’activité humaine est à avant, j’ai encore beaucoup de route à faire.
l’origine de la pollution des océans et que le
plastique ingéré par la faune marine se Le principal outil de travail d’un modèle et
retrouve ensuite dans les poissons qui finissent d’une actrice, c’est son corps. Trouvez-vous que
dans nos assiettes. Récemment, nous avons la pression mise sur les jeunes femmes et
même trouvé des microplastiques dans des corps hommes pour qu’ils correspondent à un canon
humains. Il faut que l’on prenne conscience de beauté classique est en train de changer ?
de l’impact de nos actions, et vite, que l’on voie J’ai un rappor t très sain avec mon corps.
comment transformer le monde au quotidien. Il le faut, c’est mon seul médium. L’attention
Je suis aussi par ticulièrement touchée par les por tée au corps humain appor te guérison
violences faites aux femmes et aux enfants. Ce et régénération. Grâce à la conscience du corps,
sujet me touche profondément. Je trouve nous nous souvenons de qui nous sommes
anachronique qu’aujourd’hui encore on doive se réellement, et c’est si beau de pouvoir créer
battre autant pour des droits basiques avec une chose aussi simple, et également si
et élémentaires. complexe. Je pense qu’aujourd’hui la pression
est toujours présente, mais les gens y prêtent

72
Le premier film dans lequel vous avez moins attention. Les “critères” contemporains
joué, La bella estate de Laura Luchetti, vient n’arrêtent pas de changer et ont des variantes
de sor tir en Italie. Comment le cinéma infinies. L’unicité est ce qui nous rend tous
est-il arrivé dans votre vie ? spéciaux, et les gens commencent à s’en rendre
Le cinéma me fascine depuis l’enfance, mais compte à nouveau.
Chemise en popeline de
c oto n e t de s o ie, jup e e n
guipure technique, cravate,
ceinture et santiags, DIOR.
Mise en beauté, DIOR .
Coiffure : John Nollet assisté
par Pierrick Sellenet. Mise en
beauté Dior par Letizia
Carnevale. Assistant
réalisation : Fernando
D a m a s c e n o. S e t d e s i g n :
Aymeric Arnould chez Open
Space Paris. Production :
Open Space Paris.
Accessoires

Objets de
désir

Photographie Thomas Legrand, réalisation Céline Bourreau


Bottine et sac “C’Mon” en cuir, FENDI.
Dans le sens des aiguilles d’une montre : ballerine en velours noir, PRADA. Sac “Wander” en cuir matelassé blanc, MIU MIU.
Sac “Miss Dior” en cuir noir, DIOR. Sac noir en Re-Nylon et cuir brossé, PRADA. Bottine en cuir verni noir à talon blanc, AGL.
Dans le sens des aiguilles d’une montre : sac “Horsebit Chain” en cuir matelassé noir et botte en cuir blanc, GUCCI. Botte
en cuir noir à œillets métalliques, GIANVITO ROSSI. Sac “Panthère de Cartier” en cuir grainé crème, CARTIER. Bottine en
cuir noir, EMPORIO ARMANI. Sac en cuir brillant noir et métal, CHANEL.
Dans le sens des aiguilles d’une montre : sac carré “Vali” en cuir noir, GIANVITO ROSSI. Mocassin en cuir noir, HERMÈS.
Escarpin en cuir noir et Plexiglas, JIMMY CHOO / JEAN PAUL GAULTIER. Botte en cuir bicolore, CHRISTIAN LOUBOUTIN.
Sac “Kelly II Sellier Clouté” en cuir noir et clous, HERMÈS. Sac “Anne-Marie” en vinyle et métal noir, SAINT L AURENT PAR
ANTHONY VACCARELLO.
Dans le sens des aiguilles d’une montre : bottine et sac “T Timeless” en cuir noir, TOD’S. Sac “Capucines” en cuir blanc irisé,
LOUIS VUITTON. Mocassin en cuir bicolore et sac “Épure” en cuir noir, LONGCHAMP. Set design : Alexis Barbera. Numérique :
Clara Girbal.
Style

LE CULTE DE L’EXCELLENCE
Dans sa collection Holiday, la maison
italienne Loro Piana exalte à la perfection
son art du chic sobre et sophistiqué. Son
savoir-faire exceptionnel dans le travail des
matières naturelles y rayonne, des pièces
douces et voluptueuses en cachemire, laine
et soie, jusque dans son tout nouveau sac
en cuir, l’Extra Bag.

Par Delphine Roche

Aujourd’hui, si de plus en plus de labels pantalon taillés en CashFur, mélange unique w w w.loropiana.com

se spécialisent dans le travail du cachemire et de cachemire et de soie – se révèleront alors des


des laines, peu d’entre eux, cependant, compagnons idéaux. De même que les pièces en
parviennent à porter ces matières sublimes à leur cachemire rehaussées de motifs délicats au moyen
plus haut point de beauté. Encore moins de techniques spécialisées. Pour les soirées,
nombreux sont ceux qui réussissent à injecter un superbe tailleur-pantalon aux propor tions
du style dans leurs propositions. Loro Piana oversize, en pure laine vierge à rayures jacquard,
fait donc véritablement figure d’exception dans joue sur le style masculin-féminin, tandis qu’une
ce paysage. belle chemise classique en soie est assortie à une
La maison italienne renommée, entrée jupe por tefeuille longue.
dans le giron de LVMH en 2013, sait travailler Accessoire indispensable, l’Extra Bag
comme nulle autre les fibres naturelles délicates. appor tera alor s une touche sophistiquée
Avec sa collection Holiday, elle se propose de supplémentaire à la silhouette. Sa forme
nimber de volupté les fêtes de fin d’année : épurée, à la fois structurée et souple, et son format
ses laines emblématiques, que sont le cachemire médium, sont de par faits exemples du chic
Coarsehair, le shearling, le CashFur et le Baby sobre qui fait l’excellence de Loro Piana. En cuir
Cashmere, sont déclinées dans des vêtements de veau décliné du blanc éclatant au noir, en

80
aux formes douces, qu’il fera bon superposer passant par des teintes chocolat, émeraude et
pour rester élégante sous la neige, en ville ou en cognac, il s’habille de surpiqûres blanches et
vacances au ski. Un jogging en peau lainée ponctue en toute beauté les grands volumes doux
sous un manteau, brodé comme lui de fil bouclé et somptueux qui caractérisent les propositions
multicolore – ou encore un pull-over et un de la maison italienne pour l’hiver.
Beauté

Promesse
de l’aube

Photographie Mathieu Trautmann, réalisation Laurence Hovart


À gauche : Au sein de Replasty, la ligne de soins conçue pour les femmes qui ne veulent pas recourir à la chirurgie
esthétique, la marque innove avec un contour des yeux formulé comme un pansement. Hautement concentré en ProXylane,
la molécule régénératrice aux 42 brevets, et combiné avec un cocktail de quatre acides hyaluroniques de différents
poids moléculaires, le baume redensifie l’épiderme ultra fin de la zone la plus délicate du visage. La promesse : une paupière
supérieure liftée, la zone centrale du contour de l’œil lissée et la paupière inférieure raffermie. “Replasty Age Recovery Eye”,
HELENA RUBINSTEIN. À droite : Ultime création au sein de Prestige, la ligne haut de gamme qui célèbre les vertus de la rose
de Granville, un sérum puissant qui cible tout à la fois la structure cutanée, la qualité de la texture et l’homogénéité du
teint. Son secret, une formule brevetée ultra revitalisante et régénérante gorgée de 99 molécules végétales actives issues de
la rose, dont celles, exceptionnelles, découvertes dans ses tout premiers bourgeons. Promesse de jeunesse retrouvée, ce
nectar de rose se love dans un flacon rechargeable. “Dior Prestige Le Nectar Premier”, DIOR.
Beauté – Soins

Pour apporter de la luminosité et de l’uniformité aux peaux ternes ou grisées, ce masque propose un coup d’éclat immédiat.
À base d’extraits de papaye, le soin a une action enzymatique lissante et débarrasse donc l’épiderme de ses cellules mortes
sans avoir recours à des grains exfoliants. Un dérivé de vitamine C stabilisée ainsi que des peptides végétaux boostent la
clarté du teint. Parfaitement protégée par un extrait de curcuma fermenté et du prébiome marin, la peau bénéficie également
d’acides hyaluroniques qui lui assurent vingt-quatre heures d’hydratation parfaite. À découvrir dans une texture rosée
gélifiée très gourmande. “Masque Resurfaçant”, MYBLEND.
Présentée sous forme de doses individuelles, à l’instar de l’ensemble des produits de la marque, cette nouvelle proposition
est un cocktail d’huiles végétales non comédogènes et d’acide hyaluronique à libération progressive apportant une hydratation
de longue durée et une belle luminosité au teint. Les extraits huileux de palmier nain, de noyaux de prune et de pépins de
framboise aident la peau à réguler la production de sébum, à réduire efficacement sa perte en eau et à gagner en souplesse.
“The Brilliant, Huile Éclat Hydratante”, NOBLE PANACEA. Autre nouveauté, “The Absolute, Huile Lift Nourrissante”, ciblée
régénération cutanée et effet “repulpant”.
Beauté – Soins

La marque qui milite pour une cosmétique allant dans le sens de la peau et non contre elle, et qui se focalise sur des
formules combinant trois biotechnologies (catalyse, fermentation et culture de cellules végétales) lance un nouveau soin, le plus
puissant de sa gamme. Le sérum, non collant, associe un antioxydant – une levure qui repulpe et booste la régénération
des cellules cutanées – à un actif fermenté qui ralentit le vieillissement de la peau, lisse les rides, réduit les inflammations et
apporte de la luminosité au teint. “Le Concentré Omnipotent”, ORVEDA.
Le grand soin de nuit de Chanel s’affiche désormais à la fois dans une version rechargeable et une nouvelle formule.
Cette dernière délivre ses actifs au fil des heures et, au réveil, promet un teint reposé, frais et radieux, comme après huit heures
de sommeil. Cette ultime version s’enrichit des bienfaits ultra réparateurs de la swertia, fleur himalayenne vertueuse
qui ne s’épanouit que tous les trois ans, et les combine avec les actifs super régénérants issus de l’orchidée Vanilla planifolia.
Le duo limite la prolifération des cellules responsables des signes de l’âge et répare 73 % du tissu cutané endommagé.
“Sublimage L’Extrait de Nuit”, CHANEL.
Beauté – Soins

Retouche : Sherif f Projects

Ce nouveau soin vise l’optimisation de la régénération nocturne de la peau. Au cœur de la formule, le Complexe Régénération
Fondamentale qui combine des actifs d’origine naturelle capables de “resynchroniser” le mécanisme du cycle de réparation
nocturne, de corriger les dommages subis par la peau durant la journée tout en la débarrassant de ses toxines. Ciblant 25
marqueurs de l’âge, ce sérum fluide offre à court et à long terme une peau visiblement restaurée et reposée. À découvrir dans
un flacon en verre conçu pour pouvoir être recyclé. “Supremÿa La Nuit Le Grand Soin Anti-Âge”, SISLEY.
Nouveau venu au sein de la collection anti-âge de la marque allemande, un soin qui décongestionne, éclaire, lisse, hydrate
et repulpe le contour des yeux. La composition affiche des polysaccharides qui agissent sur la micro-circulation sanguine et
renforcent les vaisseaux. Des extraits d’algue rouge et d’orchidée sauvage (calanthe) énergisent la zone, alors que le
pourpier et la formule exclusive de la maison à base de plusieurs acides hyaluroniques hydratent. “Super Anti-Aging Eye Serum”,
DR. BARBARA STURM.
L’expo du mois

MARK ROTHKO
À LA FONDATION LOUIS
VUITTON
La Fondation Louis Vuitton
consacre une magistrale
rétrospective à Mar k
Rothko, qui éclaire, outre
le s chef s - d’œ uvr e du
peintre américain, des
facettes moins connues du
maître. Un voyage dans la

Ar t Galler y of Ontario. Gif t from the Women’s Commit tee Fund, 1962 62/ 7. © 1998, Kate Rothko Prizel and Christopher Rothko, ADAGP, Paris, 2023
lumière ouvrant une voie
royale vers l’émotion.

Par Matthieu Jacquet

C’est une peinture qui ne se dit pas mais qui se vit. Dès l’entrée dans la grande
rétrospective consacrée à Mark Rothko (1903-1970) par la Fondation Louis Vuitton,
le décor est planté : nous, visiteurs, nous apprêtons à plonger dans une œuvre
si riche et émouvante que l’expérience se passe de mots. D’un tableau à l’autre, la
couleur attrape le regard et le perd dans ses méandres. Les “bandes” horizontales
aux lignes indéfinies “empilées” sur la toile, qui, dès la fin des années 40, ont fait
la notoriété mondiale du peintre, saisissent par leur vibration au point de paraître
déborder de leur support. On se sent comme absorbé, captif de ces horizons infinis
ou de ces mers imaginaires aux teintes hallucinées. De ces paysages mentaux,
ne reste plus que l’essence : celle de la lumière et des contrastes colorés, dont la
rencontre génère au sein des œuvres un dialogue continu. Le discursif cède la
place au sensoriel et au triomphe de l’émotion.
Présentée jusqu’au printemps prochain, la rétrospective Mark Rothko
impressionne autant qu’elle interroge : pourquoi un artiste aussi reconnu et populaire
dans le monde entier – dont l’œuvre, entrée dans tous les livres d’histoire de l’art
du x x e siècle est ancrée dans l’inconscient collectif – n’a‑t‑il pas rencontré plus de
visibilité en France ? Commissaire associé de l’exposition et “gardien”, comme il
aime à se décrire, de la collection de son père, Christopher Rothko émet quelques

90
hypothèses : de son vivant, l’artiste américain, peu enclin à quitter son studio pour
voyager, n’a passé que quelques jours à Paris. Il entretenait une relation privilégiée
avec le Royaume‑Uni, tandis que son principal marchand en Europe, Ernst Beyeler,
s’était plutôt concentré sur la Suisse et l’Allemagne. Ainsi, aujourd’hui, seuls deux Rothko
se trouvent dans l’immense collection du Centre Pompidou – une lacune que cherchait
déjà à combler sa grande exposition au musée d’Art moderne de Paris, en 1999.
No. 1 ( White and Red) [1962] de Mark Rothko. Huile sur toile, 258,8 x 228,6 cm.
Light Cloud, Dark Cloud (1957) de Mark Rothko. Huile sur toile, 169,6 x 158,8 cm.
L’expo du mois – Mark Rothko à la Fondation Louis Vuitton

“Rothko a continuellement cherché à


exprimer le drame humain à travers les émotions
fondamentales : le tragique, la mort, l’extase.”
Suzanne Pagé

E xposition Mark Rothko, Commissaire de cette dernière, comme de celle de la Fondation Louis Vuitton
jusqu’au 2 avril 2024,
Fondation Louis Vuit ton,
vingt-cinq ans plus tard, Suzanne Pagé ne cache pas son enthousiasme : “Cette
Paris X VI e . nouvelle exposition est vraiment nécessaire à tout un chacun : elle nous donne
Collection of the Modern Ar t Museum For t Wor th, Museum purchase, The Benjamin J. Tillar Memorial Trust. © 1998 Kate Rothko Prizel and Christopher Rothko, ADAGP, Paris, 2023

accès à la transcendance.” Une transcendance favorisée par les moyens


colossaux déployés par l’institution sise au bois de Boulogne : 115 œuvres sont
ici réunies, dont beaucoup n’ont jamais été montrées en France, et 30 sont
issues de la collection de la famille Rothko. Une manière d’apprécier pleinement,
dans un ordre globalement chronologique, un travail étalé sur quatre décennies.
La proposition de la Fondation réussit le pari d’une rétrospective : dévoiler la
complexité d’une œuvre tout en contrecarrant les poncifs et les préjugés. Ainsi,
à ses contemporains qui le qualifiaient de coloriste, Mark Rothko répondait qu’il
recherchait la lumière. À ceux qui, aujourd’hui, verraient sa peinture comme
exclusivement abstraite, l’exposition présente de nombreuses toiles figuratives des
années 30 et 40 (par fois qualifiées de néo‑surréalistes) qu’il peignit avant d’être
estampillé comme une figure de l’expressionnisme abstrait, étiquette qu’il jugera
lui‑même trop “aliénante”. Enfin, à ceux qui imagineraient derrière ses toiles
un homme solaire et apaisé, la rétrospective présente un ar tiste solitaire, par fois
ombrageux, dont l’œuvre “emprisonne la violence la plus absolue dans chaque
centimètre carré de [sa] surface”, comme il le disait lui‑même. Cette violence, c’est
bien sûr celle des pogroms qui émaillèrent son enfance en Russie et motivèrent
l’exil de sa famille aux États‑Unis, mais surtout celle d’une vie intérieure tourmentée.
“Rothko a continuellement cherché à exprimer le drame humain à travers les
émotions fondamentales : le tragique, la mor t, l’extase, commente Suzanne Pagé.
Ce dont parle son ar t, c’est de l’obsession d’être mor tel.”
De ses peintures de scènes quotidiennes du métro new-yorkais au début de
sa carrière à sa série de toiles bicolores Black on Gray (1969-1970), l’exposition
de la Fondation Louis Vuitton déroule en ef fet la trajectoire d’un homme en quête
constante d’absolu. Si, au fil des tableaux, les formats de Mark Rothko s’agrandissent,
ses couches de peinture s’amenuisent et ses couleurs s’assombrissent, son fils a
veillé à ce que la sélection présentée empêche de relire son œuvre à travers le prisme
de son suicide en 1970, à 66 ans : “J’ai tenu à montrer à quel point ses dernières
œuvres débordent de lumière et de couleur. Même ses peintures noir et gris sont
bien plus riches et vivantes qu’on le pense.” Une intensité qui a requis une grande
précision dans l’accrochage : dans le respect des règles édictées par l’ar tiste
à la fin de sa vie, l’équipe de la Fondation Louis Vuitton a recouver t les murs d’un
blanc cassé discret, et opté pour des éclairages doux, souvent individuels, qui
installent un rapport intime entre le visiteur et la toile. “C’est une œuvre d’une grande
fragilité qu’il ne faut pas éclabousser de lumière, explique Suzanne Pagé. D’ailleurs,
moins ses toiles sont éclairées, plus leurs couleurs s’af firment.”
Coup de maître de l’exposition : la reproduction de la salle des Seagram
Murals (1958) à la Tate Modern, commandée jadis à Rothko par le musée britannique,
dont les neuf toiles ont voyagé à Paris pour être mises en scène dans leur disposition
d’origine, au millimètre près. Leurs couleurs pourpres et leurs larges dimensions
enveloppent aujourd’hui le spectateur et l’invitent dans le temps suspendu de la

93
contemplation et de l’“immersion” – un terme très galvaudé dans le monde de l’art,
qui regagne ici ses lettres de noblesse. Pour par faire cette expérience unique
d’une œuvre résolument mélodieuse, le grand compositeur allemand Ma x Richter,
admirateur du peintre, a d’ailleurs mis en musique tous les espaces de
l’exposition. “Mon art n’est pas abstrait, il vit et respire”, disait un jour Mark Rothko.
On ne saurait le contredire.
Point de vue

TOUCHÉE
PAR LA GRÂCE
Se définissant elle-même
comme chrétienne et
q u e e r, l ’A m é r i c a i n e
Genesis Tramaine se
consacre quotidiennement
à peindre des portraits
de saints. Elle s’inscrit
ainsi puissamment dans
l’histoire de son médium
et souligne que l’art est
toujours, avant tout, une
quête d’absolu et un
Genesis Tramaine. Cour tesy of the ar tist and Almine Rech. Photo : Dan Bradica

prodige opéré par la foi.

94
Point de vue – Genesis Tramaine

Par Éric Troncy

Elle se décrit elle-même comme une artiste Hâtivement, on pourrait ne voir dans
qui “pr atique la pe intur e comme un acte de ces tableaux singuliers – qui portent en eux les
dévotion”. “Cela signifie que je peins comme souvenirs contrastés du color-field painting
une louange à Dieu”, précise-t-elle. C’est peu dire (les fonds sont invariablement des aplats
que cette Américaine qui fête cette année ses monochromes vivement colorés) autant que du
40 ans (elle est née en 1983 à Brooklyn) prit par graf fiti ar t, et font immanquablement penser
surprise le monde de l’ar t, plus habitué aux à Jean-Michel Basquiat ou à Richard Prince – que
incantations financières qu’aux incantations l’expression d’un panthéon personnel ou
divines, lorsqu’elle a commencé à exposer ses l’évocation des figures du pouvoir contemporain.
por traits de saints dans les galeries new- Mais ces portraits que nous voyons ne sont pas
yorkaises d’ar t contemporain, voilà une dizaine des représentations de notables, de personnages
d’années. “Quand, pour la dernière fois, avez- illustres ou issus du quotidien : Genesis
vous lu dans le communiqué de presse d’une galerie Tramaine fait des por traits de saints dont elle
d’ar t que des prières de l’ar tiste était née une découvre l’existence durant la prière, sur
étincelle spirituelle qui avait catalysé la création la vie desquels elle se documente, et dont elle
de peintures, et que ces peintures sont un exprime à sa manière la personnalité et
‘sermon’ visuel exprimant la foi, renforçant la la biographie. Ce faisant, elle renoue avec un
relation avec Dieu et of frant un sanctuaire processus mis en œuvre par Giotto, Fra
dans un monde ayant besoin de guérir ? La réponse Angelico, Masaccio et tant de peintres de la
la plus probable est : ‘Jamais’”, notait, à l’époque, Renaissance, qui s’inspirèrent dans leurs
le Church Times de Londres. représentations des récits biographiques des
Cette mathématicienne de formation, qui figures saintes de La Légende dorée, l’ouvrage
enseigna l’algèbre, n’a toutefois rien d’une bigote : rédigé au xiii e siècle par Jacques de Voragine, qui
elle se définit comme chrétienne et queer, raconte la vie d’environ 150 saints et livre les
et intitula son exposition en 2018 à la Richard clés pour comprendre des pans entiers de
Beavers Galler y de New York God is Trans. l’iconographie religieuse. Tramaine se passionne
Le marché de l’ar t la bénit. En mars 2023, son pour leur vie, leurs actions, et tente d’approcher
Saint Barnabas (2019) s’est envolé pour leur personnalité au plus près. “Je tombe
200 000 euros chez Christie’s New York et son sur un passage qui me frappe. Alors j’entame une
Mother of Suns of Thunder (2019) chez Phillips recherche sur le mot, la phrase de la Bible,
à Hong Kong pour 320 000 euros. l’épisode en question, ou sur un personnage
Si, dans le Nouveau Testament, c’est par particulier. Je dois savoir qui sont ses parents et
le rêve que Dieu s’adresse à Joseph, Genesis sa famille. Alors ce ‘personnage’ prend vie.
Tramaine, qui dor t peu, s’en remet pour sa Je suis une nerd de la Bible”, explique-t-elle à
part moins aux songes qu’à la prière. Elle se lève la curatrice Stephanie Seidel, qui travaille
vers 5 heures du matin, laisse libre cours à à l’Institute of Contemporar y Ar t de Miami.
son addiction au café et prie de longues heures “Je pense qu’il est important de donner un visage
durant, dans une résolue solitude, tandis aux saints, qui ont un nom mais pas de
qu’Ashley, son épouse, continue paisiblement sa personnalité réelle dans la Bible. Les images qui
nuit de sommeil. Le travail de peinture se fait nous ont été transmises et que nous connaissons
dans le prolongement de ce rituel, parfois durant représentent toutes des saints blancs avec des
une dizaine d’heures d’af filée. “Je ne décide cheveux blonds – et nous savons tous que
pas du moment où je commence ni de celui où cela n’est pas vrai. Je pense que mon chemin
je finis. Cela fait justement partie de ce qu’il y a consiste, en partie, à combler ces lacunes.”
de plus beau. La manière dont tout s’opère reste Mike Kelley n’en fit pas mystère : il avait
un mystère autant pour vous que pour moi”, trouvé dans les œuvres de sœur Mar y Corita
confie-t-elle. Elle commença à dessiner, enfant, Kent, une religieuse de l’ordre du Cœur
à l’église. “À l’église, j’étais toujours prête à immaculé de Marie, et en par ticulier dans ses
m’exprimer. J’étais prompte à me lever, à applaudir bannières colorées, une source bouillonnante
ou à chanter à chaque occasion, souvent d’inspiration. Genesis Tramaine, pour sa par t,
les moins propices. Et on me disait souvent de avoue une solide admiration pour l’œuvre
m’asseoir au fond, [où] je faisais des croquis de Ger trude Morgan (1900-1980), aussi connue
dans les livres de cantiques. Je faisais des dessins sous le nom de “sister Ger trude”, une ar tiste
dans les bibles, ce sont des anecdotes afro-américaine autodidacte du début du xx e siècle,
authentiques”, raconta-t-elle il y a quelques années récipiendaire en 1956 d’une révélation divine
à la journaliste Katie White. Elle a, sur ces l’encourageant à peindre, et qui fit, justement, de
prémices, bâti une œuvre picturale remarquable, la peinture un véhicule pour atteindre Dieu.
assurément unique, par faitement homogène Car les saints de Genesis Tramaine ne sont pas
puisqu’il s’agit toujours de por traits. seulement beaux, ce sont aussi des véhicules
“Les images qui nous ont été
transmises représentent toutes
des saints blancs avec
des cheveux blonds – et nous
savons tous que cela
n’est pas vrai. Je pense que mon
chemin consiste, en partie, à
combler ces lacunes.”

qui expriment sa foi avec autant de passion et forment, au fond, que le décor de propositions Double page précédente :
Girl Scout (2020)
d’énergie qu’une chanson de gospel : ses toiles esthétiques qui toutefois surprennent au premier de Genesis Tramaine. Acr ylique,
ont l’ambition d’en of frir un équivalent. Les chef tant par leur singularité plastique que par bâtons d’huile, peinture en
aérosol et Yeshua,
tranches des toiles sont souvent ornées de leurs inventions techniques. Il faut s’approcher 182,2 x 182,9 x 6,3 cm.
“sermons” : “Ne jette pas la pierre du jugement” ; très près de la sur face de la toile pour voir
“Montre-le avec ton cœur” ; “Dieu m’a donné comment les couleurs sont assemblées,
la beauté”… mais il n’y a pas que les tranches juxtaposées, superposées, comment les traits
de ses toiles qui nous rappelle qu’il y a provoquent les aplats, comment se fabrique
“Du spirituel dans l’ar t, et dans la peinture en l’image. Peut-être y a-t-il là en effet quelque chose
particulier”, pour reprendre le titre de l’ouvrage de divin, en tout cas quelque chose qui
de Kandinsk y publié en 1911, qui parle nous rapproche de cette vérité qu’exprime si bien
de l’activité ar tistique comme répondant à une l’ar tiste américaine Trisha Donnelly (on parle
“nécessité intérieure” et déclare primordial souvent d’elle ici) : l’art est affaire de foi. Car, en
le rôle de la spiritualité (quelle qu’elle soit) dans la matière, comme le disait Jean Marais dans
la création ar tistique. Genesis Tramaine en l’Orphée de Jean Cocteau (1950) : “Il ne s’agit pas
donne toutes les preuves possibles, y compris de comprendre, il s’agit de croire.” L’ar t
dans les titres de ses toiles. Ainsi par exemple contemporain est tout entier un édifice qui ne
les matériaux affichés sur le cartel de son Jesus repose que sur notre capacité à croire en lui, à
Loves Me: Peek (2021) sont “acr ylique, bâtons croire l’artiste et ce qu’il exprime, à faire le deuil
de peinture à l’huile, pastels gras, gouache, encre, de la raison pour s’abandonner à quelque
peinture en spray et Esprit-Saint sur papier”, chose d’autre.
et la plupart des œuvres de l’exposition Parables L’œuvre de Genesis Tramaine – dont le
of Nana, chez Almine Rech à Londres en 2020 : prénom, a posteriori, semble prémonitoire – est
“acrylique, bâtons de peinture à l’huile, peinture assurément un cas singulier dans l’ar t
en spray et Yeshua” ( Yeshua étant le mot contemporain, et discuter avec elle ne cesse de
hébreu utilisé pour évoquer Jésus). surprendre et de réjouir. “Il n’y a pas de place
L’art contemporain, il faut le dire, a réussi pour l’ego sur la toile”, dit-elle ainsi sur le ton de
le prodige d’étendre les matériaux possibles l’évidence, s’opposant ainsi à 99 % de la production
des œuvres à plus ou moins tout ce que le contemporaine. Elle a l’avenir, et peut-être
monde actuel propose, mais Dieu comme matériau, l’éternité, devant elle. Mais elle est plus modeste

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c’est franchement inédit. Ce n’est pour tant que ça. “Je prie pour que Dieu ouvre mon
que l’expression de la plus simple honnêteté dans horizon. Je souhaite faire ce que Dieu me demande,
le cas de Genesis Tramaine, pour qui, sans la répandre les bonnes nouvelles. Quoi que
foi, il n’y aurait pas d’œuvres. Ces informations, Dieu me demande, je ferai de mon mieux pour
qui peuvent sembler rocambolesques, ne le satisfaire. J’aime les surprises.”
Art
L’ARTISTE DU MOIS
DELCY MORELOS
Aussi imposantes par leur taille que fragiles
par leur composition, les œuvres de l’artiste
colombienne rendent un vibrant hommage
à la terre, mère nourricière dont naît la vie,
aujourd’hui si vulnérable et menacée par les
hommes. Elles sont à découvrir à la Galerie
Marian Goodman.
Propos recueillis par Nicolas Trembley

La terre est au cœur du travail de la Le paysage entrait et s’étendait vers l’obscurité de la fermentation et du
Colombienne Delcy Morelos. La terre l’intérieur. L’extérieur, aride et sec, était temps, la force de l’ombre d’où jaillissent
comme matériau mais aussi comme aussi l’intérieur, sombre et frais. Pour les événements les plus lumineux.
territoire politique, celui de la propriété et rendre la maison moins poussiéreuse, on
des expropriations, et aussi comme s’agenouillait et on humidifiait le sol Quelle est la genèse de vos œuvres ?
symbole environnemental. Mobilisant des avec nos mains, grâce à des mouvements Je travaille simultanément les pigments,
savoirs ancestraux, l’artiste reconnecte circulaires, jusqu’à ce que la poussière, les couleurs, la terre, l’argile, les textures,
l’histoire des peuples autochtones de son omniprésente, soit apaisée. Cela les sur faces, les formes, les tissus.
pays avec le monde d’aujourd’hui. Ses ressemble beaucoup à la façon dont je Il s’agit d’une alchimie qui se forme
tissages n’entrelacent pas seulement des travaille aujourd’hui, avec dévotion et progressivement, et qui s’enracine dans
fils, mais aussi des relations, des liens humilité, en vénérant la terre, les odeurs, le corps. Récemment, le pigment
entre diverses consciences. Après avoir les couleurs, les matériaux et les gestes rouge a été crucial pour moi. C’est le
présenté deux immenses installations primaires dont la vie est faite. rouge du sang, l’ocre de la terre,
immersives à la Dia Ar t Foundation de de la rouille, de l’oxydation. C’est une
New York, mélangeant terre, foin, Comment avez-vous pris conscience substance où se niche la vie. Chaque
cannelle, clou de girofle, café et chocolat, que vous vouliez devenir ar tiste ? médium e st dicté par la façon dont il
Delcy Morales présente son travail à la Ma rencontre avec la vie, et avec par vient à exprimer une nuance de
Galerie Marian Goodman, à Paris, invitant l’ar t, s’est faite à travers les “gestes la vie, la complexité du corps féminin,
le spectateur à pénétrer dans El oscuro primordiaux” de ma grand-mère, les la force de la pénombre dans laquelle
de abajo, une salle recouver te de terre gestes sacrés de générations de naît la lumière, où la graine se
et par fumée aux épices. femmes, qui s’actualisaient en moi et transforme en vie.
me débordaient. Aucune sur face ne
NUMÉRO : Quel est votre parcours ? suffit à exprimer le contenu du sacré, de Qu’exposez-vous cet automne à la
DELCY MORELOS : J’ai grandi sur les la douleur et de l’amour qui ont formé Galerie Marian Goodman, à Paris ?
rives du fleuve Sinú, dans les Caraïbes des rivières ancestrales de sang et de L’exposition s’intitule El oscuro
colombiennes, où j’ai été témoin des larmes. Le sacré, toujours à l’intérieur de abajo. La Galerie Marian Goodman
tragédies environnementales et sociales – dans les profondeurs, dans les racines, possède notamment un espace
qui ont frappé mon pays. Ces terres dans le murmure de l’obscurité qui souterrain, où la lumière artificielle éclaire
généreuses, fer tilisées par les eaux du éclaire. Je voudrais faire par tie de ce l’obscurité profonde et humide
fleuve Sinú, ont été détruites et processus collectif d’éveil, nécessaire de l’œuvre. Descendre dans cette salle,
volées par les seigneurs de la terre et leur pour résoudre des problèmes c’est descendre dans les entrailles
ambition dévorante d’étendre leurs environnementaux et humains qui se sont de la terre, le ventre de la mère, lieu sacré
domaines déjà vastes, qui ont dépossédé aggravés, comme la violence, le des cultures ancestrales du monde
les paysans de leurs petits lopins de racisme, la fracture sociale, l’ambition, entier. Le spectateur est attiré, ou poussé
terre, les menaçant de mort. J’ai grandi tous ces maux issus d’une déconnexion à ressentir plus, intensément
avec ma grand-mère, dans une maison profonde avec la nature, la vie, le corps et de l’intérieur, ce ventre mystérieux
au sol en terre battue. féminin, la patience, l’humilité, et fer tile.
© Delcy Morelos. Photo : Don Stahl

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Ci-dessus : Cielo terrenal (Ear thly Heaven,
detail) [2023] de Delcy Morelos. Vue de
l’installation au Dia Chelsea, New York, 2023.

Exposition E l o s c u r o d e a b a j o d e
Delcy Morelos, jusqu’au 21 décembre à la Galerie
Marian Goodman, 79 et 66, rue du Temple, Paris IIIe,
w w w.mariangoodman.com
Cinéma
LITTLE GIRL BLUE
DE MONA ACHACHE
Pour dresser un portrait de sa mère au
parcours de vie intense et tourmenté, la
réalisatrice Mona Achache invente une forme
cinématographique sur mesure, et convoque
l’actrice Marion Cotillard au sein d’un
dispositif tenant du documentaire. Une pépite
sensible saluée à Cannes, à ne pas rater.
Par Olivier Joyard

Ce fut une chanson douce interprétée par la voix blessée de Janis Joplin en 1969, c’est désormais Little Girl Blue de Mona Achache.
Sor tie le 15 novembre.
un film parmi les plus étonnants de l’année. Little Girl Blue ne se laisse pas facilement approcher,
peut-être parce qu’il est dif ficile de le définir sans lui enlever quelque chose de son étrangeté.
C’est à la fois un documentaire que la réalisatrice Mona Achache consacre à sa mère Carole Achache,
et une fiction construite à par tir de souvenirs et de documents réels. Ou bien est-ce plutôt un
film de fantômes tourné vers le passé doublé d’une quête au présent, pour répondre aux questions
d’une petite fille devenue femme, ar tiste, et toujours inconsolable ?
Mona Achache a fait appel à Marion Cotillard, non pas pour jouer sa mère au sens propre
du terme, mais plutôt pour l’évoquer, tandis qu’elle-même apparaît aussi à l’écran en expliquant
constamment sa recherche à l’actrice oscarisée. Little Girl Blue se déploie donc sur plusieurs
rythmes et niveaux de lecture simultanés, plusieurs directions de mise en scène, proche de la fiction
classique par instants, parfois similaire à un home movie à d’autres, quand le film est tout simplement
éclairé par des images et des mots de cette mère partie trop tôt dans une grande souffrance, morte
suicidée en 2016 après une carrière de costumière dans le cinéma et de photographe de plateau
pour des noms prestigieux (Losey, Sautet, Tavernier…).
Sa vie agitée d’addictions, de cœurs brisés, de prostitution, de violence, nous est contée
comme un roman intime dont l’autrice découvrirait l’ampleur des péripéties en même temps que
nous. On suit l’enquête surprenante d’une fille – Mona Achache a auparavant réalisé l’excellente
comédie Les Gazelles – pour comprendre le destin raturé de celle qui l’a mise au monde, mais aussi
dresser le por trait d’une époque aujourd’hui lointaine, entre les années 60 et 90, durant laquelle
Carole Achache a pris de plein fouet l’élan de mai 1968, vécu à New York, traversé d’intenses périodes
de dépression. Elle-même avait consacré il y a douze ans un livre à sa mère Monique Lange, Fille
de, où elle racontait la traversée de la vie intellectuelle par sa famille, avec William Faulkner, Violette
Leduc et Jean Genet en figures tutélaires. Mona Achache reprend ce fil, et rend son film bouleversant
lorsqu’il est question d’agressions sexuelles subies par toutes les femmes de la famille, comme un
fil invisible qui les relie tristement. On comprend que Carole Achache a été peut-être écrasée par
un monde trop brutal, dirigé par des hommes sans foi ni loi.
Little Girl Blue s’impose aussi comme le por trait d’une actrice passionnée et en quête de
sens. Plusieurs scènes montrent Marion Cotillard s’habillant pour tenir le rôle de Carole Achache,
discutant avec la cinéaste pour en façonner les contours, trouver la bonne voie – et la bonne voix –,
marcher selon le rythme juste. Le dispositif, parfois appuyé, peut déstabiliser au départ. Mais il finit
par donner au film sa singularité, son humanité, sa candeur universelle. L’actrice de Juste la fin

100
Les Films du Poisson

du monde et d’Inception semble of frir sans pudeur les clefs de son ar t, tout en s’ef façant au fur et
à mesure du film devant son modèle, dont elle paraît éprouver l’existence tor turée. Qui sera la
plus marquante, l’incarnation-imitation de Carole Achache par une grande comédienne, ou de simples
photos de cette femme filmées longuement ? Ici, les deux s’accordent pour figurer le chant d’amour
contrarié d’une cinéaste qui réussit un film sincère, bizarre et dif ficile à oublier.
Cinéma

THE KILLER
DE DAVID FINCHER
De Zodiac à Gone Girl, les films de David
Fincher, glaçants et implacables, sont
généralement inoubliables. C’est sur Netflix
que le cinéaste présente sa toute dernière
réalisation, The Killer, qui retrace l’odyssée
d’un tueur.
Par Olivier Joyard

Depuis presque une décennie et le succès de Gone Girl, pour suivre la trace de David Fincher, The Killer de David Fincher.
Sur Net flix le 10 novembre.
il a suffi de rester dans son salon et d’activer son abonnement Netflix pour voir un chef-d’œuvre
– sa série Mindhunter – et une déception, Mank, son film en noir et blanc sur le scénariste de
Citizen Kane, Herman J. Mankiewicz, mis en ligne en 2020. The Killer, toujours réalisé pour le streamer
californien, se situe entre les deux. Ni réussite totale ni ratage, ce film presque mécanique et
très silencieux raconte l’odyssée d’un tueur à gages (Michael Fassbender) confronté à un grain de
sable dans son quotidien d’ordinaire si prévisible.
Avec un certain brio, à défaut de souffle, David Fincher rejoue ici ses partitions préférées,
notamment l’éloge de la solitude et la mise en scène de la violence masculine, quand le héros se lance
dans une quête mondiale contre ceux qui l’ont employé. Tourné entre Paris, la République
dominicaine, La Nouvelle-Orléans et l’Illinois, inspiré par un roman graphique, The Killer dissèque

102
froidement la montée de sève de ce tueur qui finit par en venir aux mains avec un adversaire
sans limites, dans une longue scène d’anthologie. Suit aussi un autre moment très convaincant où
Tilda Swinton donne la mesure de son talent pour jouer des personnages à la frontière entre
la vie et la mort, dans les limbes de l’humanité. Le film reste en nous grâce à ces deux scènes, même
Net flix

si on attend toujours plus du cinéaste génial de The Social Network et de Zodiac.


Photo
PARIS PHOTO
Vitrine de l’art photographique sous toutes
ses formes, la grande foire parisienne de
l’image s’apprête à ouvrir ses portes au
Grand Palais Éphémère, qui met à l’honneur
les plus prestigieuses signatures de la
discipline et accueille 191 galeries et
éditeurs. Visite guidée.

Par Thibaut Wychowanok

À Paris Photo, les méga galeries de l’ar t et son processus de validation esthétique… Eiffel Tower – Bicentennial, Paris
(1989) de Ming Smith, présentée
contemporain Gagosian et Pace devraient une Côté grands noms toujours, la galerie Albarrán par la Jenkins Johnson Galler y.
nouvelle fois ravir les amateurs de photographie Bourdais nous plonge à nouveau dans les Impression pigmentaire
d’archives, 91 x 61 cm.
avec un casting trois étoiles mixant parfaitement réalisations brutes et élégantes du my the
icônes du x x e siècle et stars actuelles. Ainsi, Alberto García-Alix. Nourri d’excès et d’angoisse,
Paris Photo, du 9 au
chez Gagosian, Ir ving Penn, Richard Avedon, l’Espagnol a documenté, en noir et blanc 12 novembre au Grand Palais
Rober t Frank, William Eggleston et Sally pendant toute sa carrière, la réalité sociale de Éphémère, 2, place Jof fre,
Paris VII e .
Mann côtoieront Roe Ethridge, aussi à l’aise dans son pays. On découvrira sur tout son travail
une photographie conceptuelle brouillant le vrai le plus récent mêlant photographie analogique
et le faux que dans l’exercice de la série mode ; et pratique des expositions multiples pour
Nan Goldin et ses clichés crus légendaires, produire des séries au résultat toujours incertain.
ou encore le phénomène Deana Lawson, connue Côté galeries françaises, Christian Berst Art
pour ses sublimes por traits de modèles afro- Brut devrait créer la surprise avec un solo show
américains. Chez Pace, le dialogue s’établira entre consacré à Tom Wilkins. L’Américain, qui demeure
la très contemporaine et très en vue ar tiste un mystère, a réalisé plus de 900 Polaroid
franco-marocaine Yto Barrada, la Por tuguaise énigmatiques de programmes télévisés, soit
Grada Kilomba et son travail autour des autant de captations légendées par son
personnages d’Œdipe et d’Antigone, et leurs aînés auteur de 1978 à 1982, et retrouvées dans une
Diane Arbus, Peter Hujar et Josef Koudelka. maison de Boston… Totalement fascinant.
Du Français d’origine tchèque, on découvrira des Si la foire Paris Photo peut s’enorgueillir
photographies s’étendant sur plus de deux de réunir dans son secteur principal les artistes
mètres de longueur : une vitrine grandeur nature les plus représentatifs de la photographie
ouvrant le regard sur les cicatrices des opérations contemporaine (Zanele Muholi chez Yancey
minières et de l’exploitation industrielle. Richardson, Carrie Mae Weems chez Fraenkel,
Alors que le Grand Palais Éphémère Guy Tillim chez Kuckei + Kuckei, Ming Smith
s’apprête à célébrer l’inénarrable Juergen Teller chez Jenkins Johnson…), elle n’en n’oublie pas
en décembre avec sa plus grande exposition à pour autant la scène émergente avec son
ce jour, la galerie Suzanne Tarasieve s’intéresse, secteur Curiosa, et les révolutions technologiques
à Paris Photo, à son appropriation en 1998 de avec son secteur digital questionnant les nouvelles
la tradition du go-see (la rencontre d’un photographe pratiques numériques. Last but not least, Fiona
et d’un client avec une future mannequin). Car Rogers, commissaire de Elles x Paris Photo,
c’est en mai de cette même année que Juergen proposera un parcours autour de 36 artistes

104
Teller commence à photographier, depuis le femmes. Un programme soutenu par Kering Women
pas de sa porte, des apprenties mannequins au In Motion pour mettre en lumière les femmes
moment où elles arrivent pour la première fois dans dans les ar ts et la culture, et qui a permis de
son studio. À la fois témoignage documentaire et voir la représentation des ar tistes féminines sur
questionnement sur l’industrie de la mode la foire progresser de 20 à 36 % en cinq ans.
Ming Smith
Horlogerie

Illusion d’optique

Illustration Eva Olivier, réalisation Rebecca Bleynie, texte Erwann Chevalier

Une nouvelle fois, RICHARD MILLE fait une splendide démonstration de sa maestria avec la montre RM 30-01 automatique.
Telle une fenêtre ouverte sur le savoir-faire d’exception de la maison horlogère suisse, le cadran de cette pièce dévoile, en
transparence, l’entièreté de son squelette.
Depuis sa fondation en 1905, ROLEX infuse dans ses montres toute son excellence et ses traditions horlogères pour
imaginer des pièces aussi élégantes et précises que performantes. La montre Lady-Datejust en est la parfaite combinaison :
son acier ici rehaussé d’un liseré d’or jaune et d’une lunette en diamant évoque la perfection d’un classique.
La montre Tambour, icône horlogère de LOUIS VUITTON, se réinvente cette saison en or jaune. Son célèbre boîtier arrondi
aux lignes évasées et sculpturales exalte l’essence même de son design originel imaginé une première fois en 2002. “Louis Vuitton
perpétue sa quête de modernité, d’élégance et de savoir-faire en sublimant chaque composant de cette nouvelle création”,
déclare Jean Arnault, directeur horlogerie de la maison parisienne.
Une lunette pavée de petits diamants, un cadran blanc cristal argenté, un bracelet qui mélange l’acier et l’or Sedna
(nouvel alliage unissant l’or, le cuivre et le palladium)… cette montre de la collection Constellation, imaginée par OMEGA, dont
les heures sont représentées par des petits diamants ronds, se renouvelle dans une version élégante jouant sur l’accord
des lignes architecturales et la fusion des couleurs.
Inspirée des courses automobiles, la montre Carrera Date de TAG HEUER affiche une silhouette sportive et svelte animée
par des lignes fuselées et intemporelles. Parfait équilibre entre élégance et confort, cette pièce en acier robuste, imaginée pour la
première fois en 1963, s’érige aujourd’hui en véritable classique.
Richard Mille – Rolex – Louis Vuit ton – Omega – Tag Heuer – Patek Philippe

Mélange délicat de l’or jaune, sur un bracelet aux lignes architecturales, à une lunette parfaitement ronde sertie
d’une myriade de diamants, la montre Twenty-4 Automatique de PATEK PHILIPPE est une nouvelle incarnation de l’élégance.
Originellement dotée d’un boîtier rectangulaire, elle se dévoile sous un nouveau jour. En effet, cette pièce est la première
de cette collection à être pourvue d’un boîtier rond.
La clef des songes

Photographie Szilveszter Makó


Réalisation Lisa Jarvis
Robe en velours imprimé,
DRIES VAN NOTEN.
Manteau en peau lainée, LOEWE.
Chaussures, GUI ROSA.
Gilet en cachemire, culotte brodée et
ceinture, MIU MIU. Chaussures, GUCCI.
Haut et short en tulle, chaussettes
et chaussures, JACQUEMUS.
Débardeur en soie, jupe en laine,
ceinture et chaussures, S A I N T
L AU R E N T PA R A N T H O N Y
VACCARELLO.
Manteau en laine bouclée, ABODI.
Veste et pantalon en alpaga et
fausse fourrure, SPORTMAX.
Veste et pantalon en cuir et cachemire,
BOTTEGA VENETA. Chaussures, PRADA.
Robe en dentelle brodée, OFF-WHITE.
Brassière en latex, MAISON MARGIELA.
Boots, VALENTINO. Gants, HANDSOME
STOCKHOLM.
Veste en laine, MIU MIU. Pull en
laine et pantalon en coton, PRADA.
Chaussures, VERSACE.
Robe en dentelle, BALENCIAGA.
Robe en tulle, SIMONE ROCH A .
Corset, ASAI. Chaussures, LOEWE.
Longue robe drapée en laine
et soie, GIVENCHY.
Gilet en laine et jupe en tulle brodé,
PRADA. Escarpins, MAISON MARGIELA.
Mannequin : Hyunji Shin chez IMG Models.
Coif fure : Massimo Di Stefano.
Maquillage : Luca Cianciolo chez Blend
MGMT. Manucure : Giulia Zacconi chez
Blend MGMT. Set design : Edith Di Monda.
Assistant photographe : Gianluca
Malavolta. Assistantes réalisation : Vânia
Monteiro, Lisa Habets et Sofia Sole Piras.
Production : Siyan Chen.
R o b e d r a p é e e n m a ti è r e
technique, LOUIS VUITTON.
À droite : cagoule, PUCCI.
De l’autre côté du miroir

Photographie Txema Yeste, réalisation Bernat Buscato


Veste en laine brodée, ALAÏA.
Robe longue en maille, FENDI.
Combinaison en coton,
DSQUARED2. Gants,
COURRÈGES.
Robe drapée en jersey,
MARINE SERRE.
Brassière et pantalon en lin
et en mousseline plissée,
GIORGIO ARMANI.
Robe en jacquard métallisé
et cuissardes, HERMÈS.
Bomber en mousseline
de s oie à f r a ng e s et
sequins, RICK OWENS.
Robe en crêpe technique et
pantashoes, BALENCIAGA.
Parka en toile enduite, broche,
Minaudière et bottes, CHANEL.
M a n t e a u e n c u i r,
JUNYA WATANABE.
Jupe en velours, DIOR.
Robe en maille, M UG LER .
Masque, LOUIS V UIT TON.
Derbys, BALENCIAGA.
R o b e g a u f r é e e n l a m é , M E L I T TA
BAUMEISTER. Mannequin : Valentina
Castro chez IMG Models. Coiffure et
maquillage : Ruben Marmol avec les
produits L’Oréal Professionnel chez
Kasteel Artist Management. Manucure :
Pannkks chez Kasteel Artist
Management. Set design : Virginia
Sancho. Assistant réalisation : Alejandro
Lozano. Numérique : Jessica Rodriguez.
Retouche : La Cápsula. Merci à l’hôtel
Carpe Diem (Cadaqués, Espagne).
Rêverie solitaire

Photographie Umit Savaci


Réalisation Irina Marie
Robe en maille
technique brodée,
BALENCIAGA.
Robe en tulle brodé de
perles, GIVENCHY.
Combinaison en soie,
ESPERO ATELIER.
Blouse en coton, jupe
en guipure technique et
ceinture, DIOR.
Robe brodée de sequins et
châle, EMPORIO ARMANI.
Blouse plissée et pantalon en
coton, et cagoule, JIL SANDER.
Robe en mousseline et manches en
soie, ANN DEMEULEMEESTER .
Culotte, INTIMISSIMI.
À gauche : haut en dentelle et
pantalon en laine à empiècement
plissé, FENDI. À droite : robe en
maille côtelée et ottoman,
ALEXANDER M C QUEEN.
Tunique en laine côtelée
et Nylon, ISSEY MIYAKE.
Robe en maille côtelée
et ot toman, A LE X A NDER
M C QUEEN. Sandales, GUCCI.
À gauche : robe en tulle brodé de
perles, GIVENCHY. À droite : robe
e n m a t i è r e te c h n i q u e b r o d é e ,
LOUIS VUITTON.
Manteau, GUESS. Lunettes,
BALENCIAGA.
Pull ajouré en alpaga et combinaison en cachemire et soie, CHANEL. Mannequins : Luna Passos chez Next MGMT. Sophia Lisboa chez
Oui MGMT. Coiffure : Anne Sofie Begtrup avec les produits Oribe Hair Care chez Wise & Talented. Maquillage : Eny Whitehead chez Home
Agency. Assistante réalisation : Céline Bourreau. Numérique : Delphine Royer.
À droite : veste et jupe en toile de
laine, SPORTMAX.
Monde parallèle

Photographie Sofia Sanchez et Mauro Mongiello


Réalisation Samuel François
Robe en satin, LOEWE.
Veste et jupe en grain de poudre,
DIOR . Collant, CAL ZEDONIA .
Escarpins, GIANVITO ROSSI.
Veste en grain de poudre, DIOR.
Tailleur en cuir texturé, PR ADA .
Escarpins, GIANVITO ROSSI.
Tailleur en laine, VERSACE.
Collant, CAL ZEDONIA .
Escarpins, CHRISTIAN
LOUBOUTIN.
Haut en cuir, PHILOSOPHY DI
LORENZO SERAFINI.
Manteau en gabardine de laine,
BALENCIAGA . Escarpins,
GIANVITO ROSSI.
Corset en tarlatane, ALAÏA.
Haut de tailleur en drap de laine
et mohair, BALMAIN. Escarpins,
GIANVITO ROSSI.
Pull en cachemire et ceinture, GUCCI.
Collant, CALZEDONIA.
Tailleur en drap de laine, blouse en
mousseline de soie et collant,
SAINT LAURENT PAR ANTHONY
VACCARELLO.
Jupe en organza, DRIES VAN NOTEN. Culotte, INTIMISSIMI. Collant, CALZEDONIA. Escarpins, GIANVITO ROSSI.
Gant vintage. Mannequin : Paula Soares chez Select Model MGMT. Coiffure : Sachi Yamashita chez Agence Saint
Germain. Maquillage : Lloyd Simmonds chez Agence Carole. Set design : Antoine Dugrand Castaignede. Assistant
réalisation : Arthur Callegari. Production : Talent and Partner.
Odyssée

Photographie Koto Bolofo


Réalisation Rebecca Bleynie
Veste en velours et strass, et
robe bustier (portée en jupe) en
plissé et satin, GIORGIO
ARMANI. Bijou, YEPREM.
Robe longue en mousseline
de soie et boucle d’oreille,
S A I N T L AU R E N T PA R
ANTHONY VACCARELLO.
R o b e e n c h i f fo n d e s o i e e t
plumes, et cravate, VALENTINO.
Pantalon en laine et satin, FENDI.
Bijoux de corps, CHARLET.
Robe et gant en mousseline
de soie, et lingerie en dentelle,
DOLCE & GABBANA.
Combinaison en jersey, CALZEDONIA .
Bijou, YEPREM.
Jupe en Nylon matelassé, HERNO.
Maillot de bain, CHANEL.
Robe en tulle, GUCCI.
Débardeur et jupe en laine
et coton, PINKO.
Robe brodée, LOUIS VUITTON.
Robe longue en taffetas de soie à effet froissé, DIOR. Mannequin : Lilou Le Sergent chez Premium Models. Coiffure : Anne Sofie Begtrup
chez Wise & Talented. Maquillage : Maria Olsson chez Wise & Talented. Set design : Sir Arnaud Laurens. Assistant réalisation : Fernando
Damasceno. Numérique : Processus. Production : Tobias Brahmst chez Shape Production. Merci à M. Philippe Augier, maire de Deauville,
et à Mme Marie-Sophie Germain de la mairie de Deauville.
Manteau en laine, EMPORIO
ARMANI. À droite : manteau
en laine, EMPORIO ARMANI.
Chaussures, ERDEM.
Dream
Photographie Bruno + Nico Van Mossevelde
Réalisation Irina Marie
Manteau en Lurex,
BALMAIN. Bottines,
VALENTINO GARAVANI.
Veste en cuir, PRADA.
Cape en laine imprimée pied-de-
poule, MONCLER x FRGMT.
Manteau en alpaga, AVANT
TOI. Chaussures, ERDEM.
Cape en laine imprimée pied-
de-poule, MONCLER x FRGMT.
Robe en jacquard métallisé, HERMÈS.
Manteau en fausse fourrure et pantalon
en georgette, ANIYE RECORDS.
Trench oversize, LORO PIANA.
Haut en matière technique, GUESS
ACTIVE. Mannequin : Luca Biggs
chez Women Management.
Coiffure : Anne Sofie Begtrup chez
Wise & Talented. Maquillage : Marie
Guillon. Assistant réalisation :
Fernando Damasceno. Production :
Obvious TV.
Haute joaillerie

Fantasmes

Photographie Guido Mocafico


Réalisation Spela Lenarcic
À gauche : collier en platine, rubis de Birmanie et diamants, CARTIER.
À droite : collier “Fil de Comète” en or blanc et diamants, CHANEL HAUTE JOAILLERIE.
Médaille “Talisman” en or jaune et diamants, DE BEERS.
Collier “Palmyre” en or blanc et diamants, VAN CLEEF & ARPELS.
Collier “Les Jardins de la Couture” en or blanc, laque pailletée bleue et diamants, DIOR JOAILLERIE.
Collier “Dragon” en or blanc, rubis et diamants, ROBERTO COIN.
Collier triple rang en platine, or blanc et diamants, GRAFF.
Collier haute joaillerie en platine, saphirs, rubis et diamants, BULGARI. Traitement de l’image : Marie Zacchi.
Voyage

FRAGMENTS
D’UN DISCOURS AMOUREUX
L’amour, la solitude et le désir résonnent
intensément dans les textes lumineux que
la photographe coréenne Jung Lee installe
au milieu de paysages fantasmagoriques.
Des proclamations puissantes, souvent
inspirées des écrits de Roland Barthes, à
découvrir à Paris Photo.

© Jung Lee, cour tesy of Christophe Guye Galerie


I Love You With All My Hear t (2020) de Jung Lee.
Impression C-t ype, 120 x 20 0 cm.
Voyage – Jung Lee

© Jung Lee, cour tesy of Christophe Guye Galerie

I Want to Be Your Love (2012) de Jung Lee.


Impression C-t ype, 136 x 170 cm.
Voyage – Jung Lee

© Jung Lee, cour tesy of Christophe Guye Galerie

The End (2012) de Jung Lee.


Impression C-t ype, 10 0 x 125 cm.

L a Galerie Christophe Guye


présente un solo show de Jung Lee
au sein de Paris Photo,
du 9 au 12 novembre, au Grand
Palais Éphémère.
English text

English
text

What a number!
215 AMANDLA STENBERG
By Olivier Joyard, portraits by Anthony Arquier, styling by
Irina Marie

Portrait
216 DEVA CASSEL
Interview by Olivier Joyard, portraits by P.A Hüe de Fontenay,
styling by Rebecca Bleynie

Exhibition of the month


218 MARK ROTHKO AT THE FONDATION LOUIS
VUITTON
By Matthieu Jacquet

Viewpoint
220 GENESIS TRAMAINE, BY THE GRACE OF GOD
By Éric Troncy
214
English text
What a number!
AMANDLA STENBERG
With a back catalogue that includes the thriller Colombiana, the
blockbuster Hunger Games, and the video to Beyoncé’s album
Lemonade, the 25-year-old actor is among Hollywood’s most promising
young talents. Among her most notable roles to date is Starr Carter in
the indie drama The Hate U Give, for which the Los Angeles native gave
a gripping and politically engaged performance as a teenager caught
up in police violence against the Black community.
By Olivier Joyard, portraits
by Anthony Arquier,
styling by Irina Marie
“Sunny” is perhaps the most obvi-
ous word that springs to mind when
you meet the vivacious and constantly
smiling Amandla Stenberg. At just 25,
the Los Angeles native already has a
long Hollywood career behind her.
Born to an African-American mother
and a Danish father, she landed her
first big success in 2011, aged 13,
with the Luc Besson-produced thriller
Colombiana, before striking audi-
ences with her thrilling and very phys-
ical performance as Rue in the 2012
Hunger Games production. Since
then, she has continued in both film
and television with a natural ease.
“When I decided to start acting, I was
about nine or ten,” she recalls. “I’d
already been modelling for adverts,
which isn’t exactly unusual when you
grow up in LA. I also took classes in
classical dance, tap, and gym.” Ten-
year-old Amandla instructed her
agent to sign her up for acting audi-
tions, and has never looked back.

Ten-year-old
Amandla
instructed her
agent to sign her
up for acting
auditions, and she
has never looked
back.

Stenberg belongs to a genera-


tion of women for whom the idea of
being objectified is absolutely inac-
ceptable; self-representation is a
conscious construction, planned

215
English text
with care. “I don’t particularly like N o n e t h e l e s s , S te n b e r g h a d Portrait
putting forward an image of myself raised a legitimate point, even if to-
that’s too true to reality,” she con- day, with hindsight, she wonders DEVA CASSEL
fides. “I like to play other people – about the role that social media
their feelings amuse and interest me. might play in defending the stand- Nineteen-year-old Deva, daughter
Fantasy, imagination, and all that – points and ideals she holds dear.
it’s thrilling. Being an actor is one of “I’m not sure if social-media activism of Vincent Cassel and Monica
the few professions where, as an
adult, you get to play! The older I get,
serves the cause in the long term,”
she confesses. “Though the inten-
Bellucci, is following in her parents’
the more I try to remain true to the tions are generally excellent with movie-star footsteps with a first
child I was.” She’s had to fight to pro-
tect that child, since Hollywood con-
respect to giving a voice to those
who were too long silenced, the film, The Beautiful Summer, that
sidered her an adult long before she
really was one. “I found fame at a
movements that came before us, in
the past, perhaps had more weight.
has just been released in Italy.
young age. The most important thing Today, although we talk about abso- What’s more, the Dior fashion and
for me was to continue at school. My
parents and I knew that I needed
lutely everything, it only lasts a sec-
ond. Certainly you might say that beauty ambassador will soon be
some normality in my life – friends,
the high-school prom, and so on. It
culture has become more inclusive,
that inequalities and prejudice seem
appearing in the Netflix adaptation
was only after high school that I de- to be slowly retreating, and that of The Leopard, the celebrated
cided to pursue acting full time.”
It was then that Stenberg was
things which were once considered
normal and acceptable are now novel that made cinema history in
cast in the video to Beyoncé’s 2016
album Lemonade, and two years
deemed to be inappropriate. It’s all
positive. But, having said that, it
the hands of Luchino Visconti.
later obtained one of her most note- seems to me that our collective rela-
worthy roles to date in the independ- tionship to the truth has become far
ent coming-of-age movie The Hate more chaotic.”

“Being an actor is one of


the few professions where,
as an adult, you get to play!
The older I get, the more
I try to remain true to
the child I was.”

U Give. Her heart-felt performance Stenberg has just finished the


as a Black teenager who witnesses London shoot of a forthcoming se-
the police killing of a childhood ries in the Star Wars franchise, and
friend set her right at the heart of has entered a new period of per-
contemporary social politics, a move sonal self confidence that her collab-
that was obviously not accidental. oration with Coco Crush, Chanel’s
Indeed Stenberg’s way of taking part jewellery line, has helped her to de-
i n t h e A m e r i c a n p u b l i c d e b a te fine. “Chanel was the first brand that
around questions of gender, femi- offered to dress me, when I was 13.
nism, or racism has sometime s My mother adores fashion and I had
proved controversial, like the day she Chanel posters in my bedroom! I love
called out Kylie Jenner’s cornrows the elegant simplicity of the Coco
as cultural appropriation on Crush collection, the rings in particu-
Instagram, leading to an online clash l a r,” s h e e x p l a i n s . M o r e o v e r, Interview by Olivier Joyard, painting, music, or dance. Through
that she perhaps hadn’t anticipated. Stenberg’s interest in jewellery is a portraits by P.A Hüe de Fontenay, that, I understood that I was sensi-
“I’ve always expressed myself freely, recent development. “When I was styling by Rebecca Bleynie tive to imaginary and artistic worlds.
but sometimes it comes back to bite younger, I was a tomboy, someone But there was never a Eureka mo-
you”, she laughs. “I was supposed to who was very gender fluid, but re- NUMÉRO: What childhood memo- ment. I started out as a model, be-
be working on my physics home- cently I’ve been wanting to explore ries do you have of the creative cause the world of images has al-
work that day, and things didn’t go my feminine side. It’s very new for proce s s? Wa s the re a mome nt ways intrigued me. One day
quite as planned. I remember my me. It didn’t interest me in the least when you realized you would pur- I ac c ompa nie d my mothe r on a
mother running up the stairs and before – in fact I even rejected it a bit. sue a career in the arts? shoot, and the photographer
shouting, “Amandla, what on earth Now I’d really like to express myself DEVA CASSEL: I’ve loved art ever wanted to take a few pictures of me.
have you done?!” as both a woman and an adult.” since I was a small child, whether It felt very familiar and natural being

216
English text
in front of camera, and I had a lot of Which causes would you like to my parents. Then, as time went on, She has lots of complex emotional
fun. I knew then that I wanted to defend and why? I came to understand that it in- layers, but we worked on that in
continue down that path. The fight against violence towards trigued me, that it involved things preparatory workshops with Laura
women and children. It’s a subject I k new about already but which and all the other actors, which al-
One day, I I feel very strongly about. It’s com- no n eth e l e s s to o k m e ou t of my lowed me to gain confidence in my

accompanied my pletely anachronistic that today we


still have to fight so hard for basic,
comfort zone. Laura Luchetti spot-
ted me in a series of shorts made for
acting abilities and arrive on set the
first day knowing exactly what to do
mother on a elementary rights. a fashion series. We did several au- and what to expect.
ditions, and a few weeks later she
shoot, and the Your first film, Laura Luchetti’s The called me to say the part was mine. You’ve also been cast in the Netflix
Beautiful Summer, has just come It was a moment I’ll never forget. adaptation of The Leopard. Will act-
photographer out in Italy. How did your movie ing become your main activity?

wanted to take a career begin?


Cinema has fascinated me since
Which character do you play, and
how did you work on the part?
I don’t know yet… I’m too attached
to fashion to completely leave the
few pictures of childhood, but I refused the idea of My character is Amelia, a young business or to have it take second
working in the business because model in the 1930s. She’s furtive, place. I plan on doing both for the
me. It felt very I didn’t want to do the same thing as playful, sensual, and provocative. foreseeable future.

familiar and
natural.
What do you particularly like about
fashion today? Its creativity? Its
craziness?
What attracts me most is creativity
and talent. The world of fashion has
inspired me since I was a little girl,
because I always felt it was impor-
ta nt to ex te r n a lize o n e’s i d e a s.
Through fashion, which was often
visionary, you can construct a nar-
rative of human history.

What’s your relationship with the


house of Dior?
I have enormous respect for Dior
and for the brand’s unique heritage.
Maria Gra zia Chiuri mixes inf lu-
ences from both France and Italy,
and all of that speaks to me be-
cause I belong to both cultures.

Which pieces struck you most in


Dior’s new collection?
The deconstructed blouses and of
course all the dresses and outfits
that can be worn for chic and cool
everyday looks.

At the age of 19, you are a repre-


sentative of a generation that grew
up in a period of political and envi-
ronmental crisis. Do you feel angry
or militant?
Something that really worries my
generation is the future of the plan-
et’s marine ecosystems. Everyone
knows that human activity is behind
ocean pollution and that the plastic
swallowed by fish eventually ends
up on our plates. Recent studies
have found microplastics inside the
human body. We need to wake up
to the impact we’re having on the
planet, and fast, because the way
we live our everyday lives affects the
future of our world.

217
English text
What advice do your parents give Exhibition of the month
you? What’s it like talking about a
role with Vincent Cassel or Monica MARK ROTHKO
Bellucci?
Paris’s Fondation Louis Vuitton has put on a magisterial
My parents leave me to make up my
own mind. The most frequent ad-
retrospective of the American painter’s work,
vice is “Sure, go for it, but always

showcasing both his acknowledged masterpieces and


My parents leave less well-known facets of his oeuvre. A journey into
me to make up my the light, the show blazes a trail towards emotion.
own mind. The
most frequent
advice is “Sure,
go for it, but
always keep your
head on your
shoulders” and
“Enjoy what
you do.”

Mark Rothko, Light Cloud, Dark Cloud (1957), collection of the Modern Art Museum, Fort Worth. © 1998, Kate Rothko Prize and Christopher Rothko, ADAGP, Paris 2023
keep your head on your shoulders”
and “Enjoy what you do.” I think it
could be a lot of fun to find myself
on the same set as my parents,
shooting a movie or a series to-
gether. We sometimes discuss the
idea. I’m open to it, but not just yet,
since I feel that I still have a lot of
road to travel first.

The primary tool for a model or an


actor is the body. What’s your rela-
tionship with yours? Do you think
the pressure on young people to
conform to certain ideals of beauty
is beginning to change?
I have a ver y healthy relationship
with my body. I have to, it’s my only
medium. Paying at tention to our
bodies brings healing and regener-
ation. It’s through our body con-
sciousness that we remember who
we really are, and it’s quite wonder-
ful to be able to create with some-
By Matthieu Jacquet
thing so simple and yet so complex.
I think the pressure is still there to- This is not the kind of painting you they’re going to spill out of the frame. thought-provoking. Why, you won-
day, but perhaps people pay it less can talk about – you have to experi- You feel as though you’ve been cap- der, did an artist so successful and
attention. Today’s “criteria” are con- ence it. As is abundantly demon- tured by infinite horizons and ab- popular elsewhere in the world – one
stantly changing and have infinite s tr a te d a t t h e Fo n d a ti o n L o u i s sorbed into imaginary seas of hallu- whose work can be found in every
variet y. Our uniqueness is what Vuitton, Mark Rothko (1903–70) pro- cinatory hues. Only the essence of art-history book and who has en-
makes us all special, and people are duced an oeuvre so rich and moving these mental landscapes remains, tered the collective unconscious –
starting to take heed of that again. it leaves you without words. From one of light and contrasting colour, have so little impact in France? The
one picture to the next, colour grabs an encounter that generates a con- e x h i b i t i o n’s a s s o c i a te c u r a to r,
Where do you see yourself in ten you and loses you in its meanders. tinuous dialogue within each work. Christopher Rothko – “guardian,” as
years’ time? Piled up on the canvas with their un- The discursive gives way to the sen- he likes to put it, of his father’s col-
Te n ye a r s is a long way away – defined lines, the horizontal “bands” sorial; emotion triumphs. lection – has a few ideas. Reluctant
I don’t even know what I’ll be doing that made him famous from the On show until next spring, the to travel, Rothko senior visited Paris
in a few weeks! Wherever I end up, 1940s onwards seize you with their Fondation Louis Vuitton’s retro- ver y rarely, maintaining a much
I hope I’ll be happy. vibration to the point where you think spective is both impressive and stronger relationship with the UK,

218
English text
while his principal European dealer, chronological order, the develop- prickly man whose paintings have paintings of everyday scenes in the
Ernst Beyeler, concentrated essen- ment of the painter’s oeuvre over the “imprisoned the most utter violence New York subway to his two-tone
tially on Germany and Switzerland. space of four decades. in every square inch of their surface,” Black on Grey series (1969–70) – is
As a result, the Centre Pompidou’s The Fondation has brilliantly as he himself put it – the violence of that of a man on a constant quest for
enormous holdings include just two succeeded in the delicate exercise the pogroms that saw his family flee the absolute. Despite the fact that,
Rothkos. of a retrospective, not only getting
Already, back in 1999, Paris’s across all the complexity of a life-
Musée d’Ar t moderne sought to
make up for this omission with a big
time’s body of work but also con-
founding clichés and prejudices. To
If you imagined the artist as a serene,
exhibition of the painter’s work. A all his contemporaries who called radiant figure, you’ll find the portrait of
quarter century later, the curator of him a colourist, Rothko replied that
the 1999 show, Suzanne Pagé, has he was looking for the light; for those a solitary, sometimes prickly man.
returned to Rothko to curate the today who think of him as an exclu-
Louis Vuitton retrospective. “This sively abstract artist, the exhibition
new exhibition is really what we all showcases many of his figurative his native Russia, of course, but first as time went by, his canvases got
need right now,” she enthuses. “It canvases of the 1930s and 40s and foremost the violence of a tor- bigger, his layers of paint thinner,
brings us the possibilit y of tran- (sometimes described as neo-Sur- mented soul. “Rothko constantly and his colours darker, his son has
scendence.” That possibility is aug- realist), which he painted before the sought to convey the human condi- made sure that the selection pre-
mented by the colossal size of the period that saw him labelled an tion through the fundamental emo- vents his oeuvre from being read
show: 115 works, many of which Abstract Expressionist, a term he tions: tragedy, death, ecstasy,” com- through the prism of his 1970 sui-
have never been seen in France, 30 himself considered too “alienating”; ments Pagé. “His art expresses an cide. “I made a point of showing how
of them from the Rothko family col- and if you imagined the artist as a obsession with mortality.” Indeed, as much his final works are overflowing
lection. As a result, visitors can fol- serene, radiant figure, you’ll find the presented at the Fondation Vuitton, w i th li g ht a n d c o l o u r,” ex p l a ins
low and appreciate, in more or less por trait of a solitar y, sometimes Rothko’s trajectory – from his early Rothko junior, “even if his black and
grey paintings are far more rich and
alive than people think.” Achieving
this intensity required great precision
during the hang: in keeping with
rules set down by the artist at the
end of his life, the Fondation Louis
Vuitton team painted the walls in dis-
creet off-white and used soft, often
individual lighting to ensure an inti-
mate relationship with each work.
Mark Rothko, No. 1 (White and Red) (1962), Art Gallery of Ontario. © 1998, Kate Rothko Prize and Christopher Rothko, ADAGP, Paris 2023

“Rothko’s painting is one of great


fragility that mustn’t be drowned in
light,” explains Pagé. “The less his
canvases are lit, the more their col-
ours come out.”
The exhibition’s showstopper is
the reproduction of Tate Britain’s
Seagram Mural room, a hang that
the London museum commissioned
directly from the artist in order to dis-
play the nine canvases he had real-
i z e d i n 19 5 6 – 5 8 f o r T h e F o u r
Seasons in New York, before pulling
out of the restaurant project. Shown
in Paris exactly as Rothko specified,
the large-scale works envelop the
viewer in their purple hues, inviting
us into a suspended time of contem-
plation and “immersion” – today a
hackneyed term in the world of art
that regains all of its original meaning
here. To round off the unique expe-
rience of a melodious oeuvre, the
German composer and Rothko ad-
mirer Max Richter has set three of
the Vuitton galleries to music. “My
a r t i s n ot a b s trac t: i t l i ve s a n d
bre athe s,” Rothko o nc e s a id, a
statement that, as this show magis-
terially demonstrates, cannot be
contradicted.
Mark Rothko, Fondation Louis Vuit ton,
Paris, until 2 April 2024.

219
English text
Viewpoint me. Then I do the research on the
word, Bible phrase, story or a spe-
GENESIS TRAMAINE cific character. I have to know who

BY THE GRACE OF GOD their parents and their family are.


Then these ‘characters’ come to life.
I’m such a Bible nerd,” she told
Self-defining as both Christian and queer, the American S te p h a n i e S e i d e l, a c u r a to r a t

artist spends her days painting the saints. With an Miami’s Institute of Contemporary
Art, in 2020. “I think it’s important to
approach that goes far back into the history of the give a face to the saints, who have

medium – a modus operandi recalling that of the early names but don’t have a real persona
in the Bible. The images of saints
Renaissance painters – her emphasis on the spiritual that we know and that are projected
at us are all white with blond hair –
finds echo in both Kandinsky and Rothko. A powerful and we all know that that is not true.

reminder that art is above all a quest for the absolute, I think it’s a part of my journey to
bridge these gaps.”
Genesis Tramaine’s oeuvre stands as an act of faith. Mike Kelley made no secret of it:
in the works of Sister Mary Corita
Kent of the order of the Immaculate
By Éric Troncy
Hear t, in par ticular her coloured
She describes herself as a “devo- Nonetheless, this trained math- At first glance, one might simply b a n n e r s, h e fo u n d a n e b u l l i e nt
tional painter,” meaning that she ematician, who used to teach alge- see in these singular pictures – source of inspiration. Tramaine, for
paints “as an offering of praise.” It bra, is not what you’d call a bigot: which carry the contrasted traces of her part, admits to a strong admira-
would be putting it mildly to say that she self-defines as Christian and c o l o u r-f i e l d p a i nti n g (th e b ac k- tion for the work of Gertrude Morgan
this American artist, who celebrated queer, and titled her 2018 Richard grounds are invariably in bright, flat (1900 – 80), also known as Sister
her 40th birthday this year (she was Beavers Gallery exhibition in New colour) and graffiti art, and immedi- Ger trude, a self-taught African-
born in Brooklyn in 1983) took the art York God is Trans. The art market
world by surprise – a world more has duly blessed her: in March of this
used to financial incantations than y e a r, h e r 2 019 p a i n t i n g S a i n t Tramaine paints portraits of saints
divine ones – when she began show- Ba r na bas we nt for $214,0 0 0 at
ing her por traits of saints in New Christie’s New York and her Mother whose existence she discovers during
York’s contemporary art galleries a of Suns of Thunder (also 2019) for
decade or so ago. “When was the $341,000 at Phillips Hong Kong. prayer, whose lives she afterwards
last time you read a press release
from a mainstream art gallery which
While in the New Testament God
spoke to Joseph through a dream,
researches, and whose personalities
stated that the artist’s prayers pro- Genesis Tramaine, who sleeps little, and biographies she then expresses
vided a spiritual spark that catalysed c o m m u n i c ate s w i th th e d i v in i t y
through prayer. She wakes up at on canvas in her own particular way.
5.00 am, gives free rein to her caf-
feine addiction and prays long hours
While in the New in total solitude, while Ashley, her ately recall Jean-Michel Basquiat American ar tist who, in 1956, re-
Testament God wife, continues sleeping peacefully.
Tramaine then paints in the wake of
and Richard Prince – the expression
of a personal pantheon or the evo-
ceived word from the heavens en-
couraging her to paint, and who
spoke to Joseph this ritual, sometimes for ten hours cation of contemporary figures of subsequently used painting as a way
straight. “I don’t decide when I be- power. But these portraits do not of reaching god. Tramaine’s saints
through a dream, gin, and I don’t decide when I am depict notable ever yday people: are not just an expression of visual

Genesis Tramaine, done. It’s just one of the most beau-


tiful things. The process is as much
Tramaine paints portraits of saints
whose existence she discovers dur-
beauty, but vehicles for expressing
her faith with as much passion and
who sleeps little, of a mystery to me as it would be for
you,” she confides. She began draw-
ing prayer, whose lives she after-
wards researches, and whose per-
energy as a gospel song, her ambi-
tion being to offer up a visual equiv-
communicates ing in childhood, during services in sonalities and biographies she then alent. The edges of her canvases
church. “When I was in church, sure expresses on canvas in her own often feature “sermons”: “Cast no
with the divinity enough, I was a talker. You know, par ticular way. By doing so, she stone of judgment”; “Show it with

through prayer. I would get up and clap and sing at


times that maybe weren’t the most
harks back to the methods of Giotto,
Fra A ngelico, Masaccio, and so
your heart”; “God gave me beauty,”
and so on, but it’s not only the edges
appropriate. And I was of ten in- many other Renaissance painters of her pictures that remind us that
structed to sit on the back pew, who were inspired by the 153 hagi- there is “spiritual in art, and in paint-
the creation of the paintings and that [where] I would sketch inside of the ographies in The Golden Legend, ing in particular,” to quote the title of
those paintings are a visual ‘sermon’ hymn books. I would sketch inside of Jacobus de Voragine’s 13th-century Wassily Kandinsk y’s 1911 book,
articulating faith, amplifying the rela- the Bibles, that’s true,” she told the book, which today provides keys to which described making art as the
tionship with God, and providing a journalist Katie White in 2021. From understanding whole swathes of ar- result of an “interior necessity” and
sanctuary for a world in need of heal- these beginnings, she has created a tistic iconography. Now, like then, declared that spirituality (of whatever
ing? The most likely answer would remarkable pictorial oeuvre that is Tramaine delves into the saints’ lives kind) was primordial in the creative
be never,” wrote London’s Church assuredly unique, not to mention and actions and tries to understand act. Tramaine offers ample examples
Times back when she first started perfectly homogenous, since it con- their personalities as closely as pos- of this, including in the material de-
exhibiting her work. sists entirely in portraits. sible. “I’ll read something that strikes scriptions of her works: for example,

220
English text
those listed on the label for Jesus yet, in Tramaine’s case, it is simply divine in there, or in any case some- retrospect, appears premonitory – is
Loves Me: Peek (2021) are “acrylic, the expression of the most genuine thing that brings us close to that truth surely a unique case in contempo-
oil sticks, oil paste ls, gouache, honesty, because for her, without so well expressed by the American rar y ar t, and talking with her is a
acrylic ink, spray paint, Holy Spirit on faith, there would be no painting. artist Trisha Donnelly (how often she source of constant surprise and joy.
paper,” while most of the pieces This fact, which may seem fantastic is mentioned in this column) that art “There’s no room for ego on the can-
shown in the 2020 exhibition or incredible, is in reality the back- is a question of faith. Because in this vas,” she says as though it were ob-
Parables of Nana at Almine Rech in ground to aesthetic proposals that respect, as Jean Marais said in vious, even though her statement
London were labelled, “acrylic, oil surprise primarily in their strange Cocteau’s 1950 film Orphée, “It’s not contradicts 99% of what is produced
sticks, spray paint, Yeshua” (Yeshua plastic expression and their techni- about understanding, it’s about be- today. While she has the future, and
being the Hebrew name for Jesus). cal inventiveness. You have to get lieving.” Indeed, contemporary art is perhaps even eternity, ahead of her,
Contemporar y ar t, it must be very close to the canvas to see how an edifice that relies entirely on our she remains modest. “I pray that
said, has managed the feat of ex- the hues are put together, juxta- ability to believe in it, to believe in the God enlarges my territory. I am will-
tending the palette of possible artis- posed, and superimposed, how the artist and what they express, and to ing to do what God calls me to, to
tic materials to just about everything brushstrokes form flat colour, and let go of reason to abandon ourselves spread the good news. Whatever
today’s world offers, but God as a how the image is built up. Perhaps, to something else. Tramaine’s work God calls me to, I will do my best to
material is frankly unheard of. And indeed, there is something of the – an ar tist whose f irst name, in answer to. I like being surprised.”
Genesis Tramaine. Girl Scout (2020). Photo : Dan Bradica. © Genesis Tramaine. Courtesy of the artist and Almine Rech.

221
L’insider

LES DÉFILÉS PRINTEMPS-ÉTÉ 2024 À PARIS

Jean Paul Gaultier et Babeth Djian Emily Ratajkowski Olivier Rousteing

Anya Taylor-Joy Rosé et Austin Butler Jenna Ortega

Charlotte Gainsbourg Ava DuVernay et Cate Blanchett Carla Bruni


Par Stéphane Feugère

Alexander Edwards et Cher Jaden Smith Zendaya et Pharrell Williams

Amber Valletta Bad Bunny et Kendall Jenner Cara Delevingne

Robert Pattinson Naomi Campbell et Kate Moss Léa Seydoux

223
L’insider

LES DÉFILÉS PRINTEMPS-ÉTÉ 2024 À PARIS

Virginie Efira Julianne Moore et François-Henri Pinault Charlize Theron

Camille Razat Rossy de Palma Chiara Ferragni

Hailey Bieber Ryan Gosling et Julia Roberts Zoë Kravitz


Par Stéphane Feugère

Adèle Exarchopoulos Nicolas Ghesquière et Marina Foïs Camille Cottin

Paris Hilton Kris Jenner et Sidney Toledano Stacy Martin

Penélope Cruz et Camila Morrone Christina Ricci, Amber Valletta, Demi Moore, Naomi Campbell et Kate Moss

225
Adresses

ABODI. www.abodi.it HERNO. 259, rue Saint-Honoré, Paris I er.


ACABA. 41, rue des Petits-Champs, Paris I er. INTIMISSIMI. 80, rue de Rivoli, Paris IVe.
ALAÏA. 7, rue de Moussy, Paris IVe. ISSEY MIYAKE. 11, rue Royale, Paris VIII e.
ALEXANDER McQUEEN. 372, rue Saint-Honoré, Paris I er. JACQUEMUS. 58, avenue Montaigne, Paris VIII e .
ANIYE RECORDS. www.aniyerecords.com JIL SANDER. Galeries Lafayette, 38-40, boulevard
ANN DEMEULEMEESTER. Haussmann, Paris IXe.
www.anndemeulemeester.com JIMMY CHOO / JEAN PAUL GAULTIER. 34, avenue
ASAI. www.asaitakeaway.com Montaigne, Paris VIII e.
AVANT TOI. L’Éclaireur, 29 bis, rue des Francs-Bourgeois, JUNYA WATANABE. Galeries Lafayette, 38-40, boulevard
Paris VIII e. Haussmann, Paris IXe.
BALENCIAGA. 336, rue Saint-Honoré, Paris I er. LOEWE. 46, avenue Montaigne, Paris VIII e .
BALMAIN. 374, rue Saint-Honoré, Paris I er. LONGCHAMP. 77, avenue des Champs-Élysées,
BOTTEGA VENETA. 12, avenue Montaigne, Paris VIII e. Paris VIII e .
BULGARI. 23, place Vendôme, Paris I er. LORO PIANA. 38, avenue Montaigne, Paris VIII e .
CALZEDONIA. 20, rue du Four, Paris VI e. LOUIS VUITTON. 2, place Vendôme, Paris I er.
CARTIER. 13, rue de la Paix, Paris II e. MAISON ERNEST. www.maisonernest.com
CHANEL. 31, rue Cambon, Paris I er. MAISON MARGIELA. 33, avenue Montaigne, Paris VIII e.
CHANEL HAUTE JOAILLERIE. 18, place Vendôme, MARINE SERRE. www.marineserre.com
Paris I er. MELITTA BAUMEISTER. www.melittabaumeister.com
CHANEL JOAILLERIE. 18, place Vendôme, Paris I er. MIU MIU. 1, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIII e.
CHARLET. Merci, 111, boulevard Beaumarchais, Paris III e. MONCLER x FRGMT. 119, avenue des Champs-Élysées,
CHRISTIAN LOUBOUTIN. 400, rue Saint-Honoré, Paris I er. Paris VIII e .
CLIO. www.basclio.fr MUGLER. Printemps, 64, boulevard Haussmann,
COURRÈGES. 40, rue François-I er, Paris VIII e. Paris IXe.
DE BEERS. Galeries Lafayette, 38-40, boulevard OFF-WHITE. 8, rue de Castiglione, Paris I er.
Haussmann, Paris IXe. OMEGA. 93, avenue des Champs-Élysées, Paris VIII e.
DIESEL. 21, rue Montmartre, Paris I er. PATEK PHILIPPE. 10, place Vendôme, Paris I er.
DIOR. 30-32, avenue Montaigne, Paris VIII e. PHILOSOPHY DI LORENZO SERAFINI. Printemps,
DIOR JOAILLERIE. 8, place Vendôme, Paris I er. 64, boulevard Haussmann, Paris IXe.
DOLCE & GABBANA. 3-5, rue du Faubourg-Saint-Honoré, PINKO. 4, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIII e.
Paris VIII e. PRADA. 12, avenue Montaigne, Paris VIII e.
DRIES VAN NOTEN. 7, quai Malaquais, Paris VI e. PUCCI. www.pucci.com
DSQUARED2. Galeries Lafayette, 38-40, boulevard RICHARD MILLE. 17, avenue Matignon, Paris VIII e.
Haussmann, Paris IXe. RICK OWENS. Jardin du Palais-Royal, 130-133, galerie
EMPORIO ARMANI. 41, avenue George-V, Paris VIII e. de Valois, Paris I er.
ERDEM. www.erdem.com ROBERTO COIN. Printemps, 64, boulevard Haussmann,
ESPERO ATELIER. www.esperofrance.org Paris IXe.
FALKE. www.falke.com ROLEX. 9, place Vendôme, Paris I er.
FENDI. 51, avenue Montaigne, Paris VIII e. SAINT LAURENT. 53, avenue Montaigne, Paris VIII e.
GIANVITO ROSSI. 40, rue du Mont-Thabor, Paris I er. SIMONE ROCHA. www.simonerocha.com
GIORGIO ARMANI. 2, avenue Montaigne, Paris VIII e. SPORTMAX. 31, avenue Montaigne, Paris VIII e.
GIVENCHY. 36, avenue Montaigne, Paris VIII e. TAG HEUER. 104, avenue des Champs-Élysées,
GRAFF. 237, rue Saint-Honoré, Paris I er. Paris VIII e .
GUCCI. 2, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIII e. TOD’S. 17-21, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris VIII e.
GUESS. www.guess.eu/fr VALENTINO. 17-19, avenue Montaigne, Paris VIII e.
GUESS ACTIVE. www.guess.eu/fr VALENTINO GARAVANI. 27, rue du Faubourg-Saint-
GUI ROSA. www.guirosa.com Honoré, Paris VIII e.
HANDSOME STOCKHOLM. Smallable, 81, rue du VAN CLEEF & ARPELS. 22, place Vendôme, Paris I er.
Cherche-Midi, Paris VI e. VERSACE. 45, avenue Montaigne, Paris VIII e.
HERMÈS. 24, rue du Faubourg-Saint-Honoré, YASMINE ESLAMI. www.yasmine-eslami.com
Paris VIII e . YEPREM. Printemps, 64, bd Haussmann, Paris IXe.

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COLLECTION LA ROSE DIOR
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