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REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une foi
Loi portant Code de I’'Urbanisme
EXPOSE DES MOTIFS
La croissance urbaine rapide et irréversible au Sénégal a engendré d’importants problémes
d’aménagement et d’urbanisme rendant nécessaires la prise en compte des nouvelles exigences
de développement urbain durable et par conséquent, une réforme en profondeur des textes qui
sous-tendent les politiques d’urbanisme.
Le nouvel agenda urbain adopté a la Conférence des Nations unies Habitat III, tenue 8 Quito,
2016, fixe aux politiques urbaines, des objectifs et orientations centrés sur la problématique de
Vefficacité énergétique et le onziéme objectif de Développement durable (ODD 11) visant &
rendre davantage les villes et les établissements inclusifs, srs, résilients et durables.
‘Au plan national, le renforcement et le repositionnement de la planification urbaine déclinés
dans le plan Sénégal Emergent (PSE) d'une part, ainsi que les mutations importantes apportées
par I'Acte III de la décentralisation et la charte de la déconcentration dans organisation
territoriale d’autre part, nécessitent des documents de planification durable adaptés, permettant
de consolider les pouvoirs des collectivités territoriales en matiére d’urbanisme.
A cela s‘ajoutent, le renforcement du dispositif Iégisiatif et réglementaire en matiére
dlaménagement et de développement du territoire avec le plan national d’aménagement et de
développement territorial (PNADT) ainsi que la loi orientation pour 'aménagement et le
développement durable des territoires (LOADT) qui visent 'amélioration de la qualité du cadre
de vie et de habitat. Les documents d'urbanisme doivent tre mis en cohérence avec les
nouveaux outils de planification spatiale qui en ont découlé.
Ce sont autant de défis qui n’ont pas && pris en compte par le dispositif législatif et
raglementaire existant, 4 savoir la loi n° 2008-43 du 20 aotit 2008 portant Code de I'urbanisme
et son décret d’application n° 2009-1450 du 30 décembre 2009.
Das lors, le cadre légal de 'urbanisme doit étre révisé dans Voptique d’intégrer et de réorienter
les actions des pouvoirs publics en tenant compte des évolutions socio-économiques, culturelles
et politiques.
Cest tout le sens du présent projet de Code de l'urbanisme qui abroge et remplace Ia loi n°
2008-43 du 20 aodit 2008 portant Code de I'urbanisme.
Le présent Code apporte des innovations majeures dans plusieurs domaines :
1, En matiére de réglementation et de planification urbaine :
~ élaboration de nouveaux documents d’urbanisme fixant pour chaque zone, un régime
juridique approprié dans une logique de cohérence territoriale avec notamment :
= le schéma directeur d’aménagement et d'urbanisme (SDAU) qui devient un
document stratégique, base de la planification spatiale régionale et
départementale ;4.
= le schéma d’aménagement et d'urbanisme du Grand Dakar (SAUDAK) qui prend
en compte la spécificité de l'axe Dakar-Thiés-Mbour ;
* les schémas directeurs d’équipement sectoriels qui accompagnent les SDAU;
+ fe plan communal ou intercommunal d'urbanisme (PCU ou PCUI) qui fusionne les
PDU et les PUD dans une approche territoire et de durabilité ;
= Ie plan d'urbanisme des petites agglomérations (PUPA) qui prend en compte les
petites agglomérations situées dans les communes ;
+ Ie plan d’aménagement de zone (PAZ), outil dédié aux Péles urbains, aux zones
d’aménagement concerté (ZAC) et & certaines opérations d’aménagement ;
Yharmonisation des prévisions et des décisions d'utilisation de espace des Collectivités
territoriales dans le respect réciproque de leur autonomie ;
la consécration du principe de constructibilité limitée visant & lutter contre ’étalement
urbain ;
Vintroduction du concept d’opération d’intérét national et du concept de projet d’intérét
national ;
la prise en compte des normes et enjeux liés & l’énergie, & environnement et a la sante,
ainsi que la prévention des risques en milieu urbain avec notamment, l'obligation de
Vévaluation environnementale et |'élaboration de plan de gestion d’inondation pour
chaque document d’urbanisme ;
Vinstauration de régles d’urbanisme particuligres applicables aux espaces sensibles
(espaces littoraux, rives des plans d'eau, cours d’eau, lacs et bords des Iles, des collines
et des Niayes) visant leur protection ;
. Pour les opérations d’urbanisme, de nouveaux outils ont été consacrés avec notamment
Vintroduction des concepts de péle urbain, de villes nouvelles et de renouvellement urbain
. En ce qui concerne les actes d’urbanisme, des innovations favorisant la simplification des
procédures d'urbanisme ont été apportées avec, notamment Institution de ‘autorisation
d’aménager en lieu et place de l’autorisation de lotir.
Enfin, les contréles ont été renforcées et la palette des sanctions élargies.
Le présent Code comporte huit (8) Livres :
le premier livre fixe les régles générales d’urbanisme ;
le deuxiéme livre traite des servitudes d’utilité publique ;
le troisiéme livre traite des documents d’urbanisme ;
le quatriéme livre traite des opérations d’urbanisme ;
le cinquiéme livre traite des actions fonciéres d’urbanisme ;
le sixiéme livre fixe les ragles relatives a l'acte de construire, d’aménager et de démolir;
le septiéme livre traite des sanctions administratives, civiles et pénales ;
le huitiéme livre traite des dispositions financiéres, transitoires et finales.
Telle est l'économie de la présente loi.REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple-Un But-Une Foi
Loi n° 2023-20
portant Code de I’Urbanisme
L’Assemblée nationale a adopté, en sa séance du mercredi 20 décembre 2023 ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
LIVRE PREMIER. - REGLES GENERALES
TITRE PREMIER. - DISPOSITIONS GENERALES
Chapitre premier. - Objet et définitions
Article L. premier.- Le présent Code fixe les régles d’aménagement et de gestion durables
des agglomérations dans le cadre de la politique nationale d’urbanisme, de développement
économique, social et d’aménagement du territoire et de la protection de Venvironnement.
Article L. 2, - Au sens de la présente loi, on entend par :
agglomération : commune ou ensemble de communes présentant une zone de bati continu
sans coupure de deux cent (200) métres entre deux constructions ;
aménagement du territoire : ensemble de mesures et d'actions volontaristes visant, par une
organisation prospective de l'espace, & utiliser un territoire de maniére rationnelle, en fonction
de ses ressources et potentialités, dans le but de satisfaire les besoins immédiats et futurs de
Vensemble de la population ;
aménagement urbain : ensemble d’actions visant 8 disposer avec ordre les habitations, les
activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur I’étendue d’un
territoire urbain ;
assistance architecturale : prestation fournie aux usagers qui permet au demandeur
dobtenir a titre gracieux les services d'un professionnel de l'architecture pour des projets de
construction ou de réhabilitation a faible colt ;
autorisation d’aménager : acte d'urbanisme permettant a l‘administration de contréler les
travaux, installations et aménagements affectant occupation et I“utilisation du sol ;
autorisation de construire : acte d'urbanisme par lequel lautorité publique compétente
autorise un projet de construction conformément aux dispositions législatives et réglementaires
en vigueur ;
autorisation de démolir : acte d’urbanisme par lequel ‘autorité compétente autorise la
démolition de tout ou partie d’une construction conformément aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur ;
batiment menacant ruine : tous murs, installations, constructions ou édifices présentant des
signes extérieurs de risques d’effondrement total ou partiel et qui, davis d’expert, n‘offrent passuffisamment de garanties de solidité et de stabilité et menace, de ce fait, la sécurité des
personnes et des biens ;
ensemble d’éléments impactant les conditions de vie d'une personne ou d'une
En d'autres termes, c’est la partie de l'environnement intimement lige aux espaces
+ acte d’urbanisme attestant la conformité des travaux de lotissement
‘ou de construction réalisés avec le projet autorisé ;
ificat de démolition : acte d'urbanisme attestant de la finition des travaux de démolition
autorisés par I'autorité compétente ;
certificat d’urbanisme : acte d’urbanisme indiquant les prescriptions d’urbanisme applicables
au terrain, les servitudes d’urbanisme affectant le terrain et la destination de la zone oli se situe
le terrain ;
certificat de non opposition a Iautorisation de construire: certificat qui atteste
qu‘aucune opposition n'a été formée de sorte que les travaux ne puissent faire l'objet de
contestation ;
changement de destination : modification de la vocation ou de l'usage d'une assiette
fonciére;
coefficient d’emprise au sol : ratio qui détermine le rapport entre la surface maximale
constructible au sol et la superficie du terrain ;
coefficient d'occupation du sol : ratio entre la surface maximale des planchers et la
superficie du terrain ;
collectivité publique : nom générique recouvrant Etat, les collectivités territoriales et les
établissements publics ;
compatibilité : obligation négative de non contrariété. La norme inférieure est jugée
compatible avec une norme supérieure des lors qu’elle n'y contrevient pas ;
concession d’aménagement : contrat par lequel I'Etat ou les collectivités territoriales, ainsi
que leurs établissements publics, peuvent concéder la réalisation des opérations
d'aménagement prévues par le Code de l'urbanisme a toute personne y ayant vocation ;
conformité : obligation positive de strict respect de la norme supérieure ;
cour ; espace découvert entouré de murs, de haies ou de batiments attenant une maison
d'habitation et a ses commodités ou & un édifice ;
densité pour la construction : rapport entre la superficie totale occupée par les constructions
et la superficie de la parcelle & construire ainsi que la superficie de plancher d'une construction
par la superficie de son terrain récepteur ;
densité pour le lotissement : rapport entre la superficie totale occupée par les parcelles et
la superficie de l'assiette & aménager ;densité résidentielle : rapport entre le nombre de logements d’un quartier et la superficie de
ce dernier incluant les activités non résidentielles et les espaces publics ;
droit de délaissement : possibilité conférée au propriétaire d'un bien, dans certains cas,
diinciter ou de proposer & une personne publique d’acquérir son bien ;
emprise réservée : servitude permettant de geler une assiette fonciére délimitée dans un plan
d’urbanisme ou d'un plan de lotissement pour une destination future d'utilité publique et d’en
limiter la constructibilté & la stricte conformité de ladite destination ;
espace collinaire : étendue constituée de reliefs isolés, de faible altitude relative, de forme
grossiérement circulaire et 4 sommet arrondi ;
espace public : partie du domaine public non bati affecté & des usages publics. L’espace public
est donc formé par une propriété et par une affectation d’usage ;
espaces verts urbains ou assimilés : parcs, jardins, bois intégrant les zones naturelles
préservées et autres espaces couverts de végétation, pour un but de récréation et d'agrément
ouverts au grand public dans les périmétres urbanisés ;
établissement humain : installation humaine, localité, peuplement humain ou encore zone
peuplée de taille indéterminge ou non, incluant au moins un site d'habitation permanent ou
temporaire ;
établissement recevant du public : tout batiment, local ou enceinte dans lequel, en plus du
personnel, des personnes sont admises, & titre gratuit ou onéreux ;
formalités d’usage : vérifications du titre d'occupation, de l'autorisation d’aménager, de
Yautorisation de construire et des plans y afférents par les agents chargés du contréle, de la
surveillance et de Yoccupation du sol ;
grande opération d’urbanisme (GOU) : opération denvergure nationale ayant notamment
pour objet la réalisation de grandes infrastructures urbaines, d’équipements et de logements.
Elle vise & coordonner les moyens d'action nécessaires a la réalisation de projets urbains d'une
certaine ampleur ou complexité, et & facilter leur exécution par adaptation du régime
d'urbanisme applicable ;
grands projets immobiliers : opérations d'aménagement et de construction dimmeuble ou
d’un ensemble d’immeubles présentant un intér&t public ;
groupement d'urbanisme : structure de coopération interterritoriale formée en vue de la
réalisation d'un aménagement d’ensemble et/ou d’équipements communs lige au
développement rationnel d’un ensemble territorial comprenant en tout ou partie une ou
plusieurs agglomérations, leurs zones périphériques et éventuellement des communes formées
de villages, en étroite relation économique avec lesdites agglomérations;
habitabilité : conditions qui garantissent I’hygiéne, la sécurité et le confort de Voccupant ;immeuble de grande hauteur : tout corps de batiment dont le plancher bas du dernier niveau
est situé, par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable par les engins publics de secours
et de lutte contre I’incendie :
- Aplus de 50 matres pour les immeubles a usage d'habitation,
= Aplus de 28 matres pour tous les autres immeubles ;
littoral : espace géographique composé du domaine public maritime au sens de la loi portant
Code du domaine de Etat et d'une largeur additionnelle a déterminer selon les caractéristiques
des lieux ;
logement : local & usage habitation ;
lotissement ; opération ayant pour effet 'aménagement, l'équipement et la division en cing
(05) lots minimums d'une ou de plusieurs assiettes fonciéres contigués appartenant a une seule
personne pour la vente ou la mutation & titre gratuit ou des locations simultanées ou
‘successives;
lotissement & aménagement évolutif : lotissement pourvu de voies carrossables, d’amenée
d'eau et d’électrification ;
lotissement a aménagement définitif : lotissement pourvu de voies revétues, de réseaux
d'alimentation en eau, d’électrfication, d’évacuation et de traitement des eaux usées ainsi que
de drainage des eaux pluviales ;
mixité fonctionnelle : coexistence des fonctions économiques et du logement sur un méme
espace notamment quartier, lotissement ou immeuble ;
xité sociale ; cohabitation, dans une zone géographique ou une collectivité donnée,
diindividus ayant des origines ethniques, sociales, culturelles différentes ;
mur : ouvrage en magonnerie, béton armé, terre, pan de bois ou de fer, panneaux divers, qui,
dans un plan généralement vertical, sert 8 enclore un espace et & constituer les cBtés ou les
divisions d'un batiment ;
niayes : zones sensibles constituées par un chapelet de dunes alternées avec des dépressions
humides, s'étirant du cap manuel, dans la Commune du Plateau, dans le Département de Dakar,
& la Commune de Gandon, dans le Département de Saint-Louis, sur une bande paralléle a la
grande céte, avec une profondeur de cing (5) quinze (15) km ;
occupation du sol : désigne le type d'usage (ou de non-usage) fait des terres par Homme.
On distingue notamment dix (10) formes d’occupation du sol :
= les constructions ;
- les lotissements ;
~ les démolitions ;
- le stationnement ;
= le camping ;= la voierie et les espaces verts ;
= les installations fixes mais sans fondation ;
= |es installations des résidences mobiles et de loisirs ;
= les aménagements de parcs de loisirs ;
- les caravanes.
opération d’aménagement urbain : ensemble organisé d'études, d'acquisitions fonciéres et
de réalisation de travaux et d’équipements en vue de la mise & disposition de parcelles, de la
construction ou de la rénovation de batiments de toute nature,
opération d’intérét national : opération d’aménagement répondant a des enjeux majeurs et
ayant un impact d'envergure nationale et & laquelle I’Etat décide d'appliquer un régime juridique
spécifique et d'y consacrer des moyens particuliers ;
patio : cour intérieure d’un immeuble encadrée par des constructions sur au moins trois (03)
cbtés ;
petite agglomération : village comptant plus de 1500 habitants dans une commune formée
de plusieurs villages ;
performance énergétique : quantité d’énergie annuelle que consomme le batiment eu égard
3 la qualité de son bati, de ses équipements énergétiques et de son mode de fonctionnement ;
plan d’aménagement de zone (PAZ) : document d'urbanisme fixant les régles d'occupation
et d'utilisation du sol dans les opérations d’aménagement ;
plan de lotissement : plan indiquant le découpage parcellaire d'un terrain et le mode
d’aménagement, d’équipement en vue de la vente ou de la location ;
plan communal ou intercommunal d'urbanisme (PCU ou PCUI) : document d'urbanisme
qui, & échelle d'une commune ou d’un groupement de communes, établit un projet global
d'urbanisme et d’aménagement et fixe en conséquence les régles générales d'utilisation du sol
sur le territoire considéré ;
plan d’urbanisme des petites agglomérations (PUPA) : document d’urbanisme simplifié
qui détermine les modalités d'utilisation du sol de la partie réservée a I’habitat, dans les zones
de terroirs situées dans des communes n’ayant pas élaboré de plan communal ou intercommunal
d'urbanisme ;
planification urbaine : procédé permettant d’atteindre un développement urbain durable sur
la base d’une vision de teritoire & moyen et long termes ;
péle urbain : unité urbaine résultant d’un aménagement spécial permettant de planifier et de
réaliser des acti économiques, de I’habitat, des infrastructures et des équipements dans le
respect de la mixité fonctionnelle et sociale et dans une zone déterminée en vue d’établir ou de
rétablir 'équilibre nécessaire au développement harmonieux d’un territoire ;
préemption urbaine : droit d‘acquisition prioritaire dont dispose Etat, une Collectivité
territoriale, un organisme public ayant pour vocation 'aménagement ou une personne moralede droit privé exercant une mission de service public dans le domaine de 'aménagement, de se
porter acquéreur prioritaire d'un immeuble en cas daliénation volontaire par une personne
privée ;
principe de constructibilité limitée : mesure dinterdiction de travaux et de constructions
effectuées en dehors des parties actuellement urbanisées de la commune, prévue dans les
communes non dotées d'un plan communal d'urbanisme ou d'un document durbanisme en
tenant lieu ;
prise en compte : le fait de prendre en considération la norme supérieure dans Vélaboration
d'un document d'urbanisme ;
projet partenarial d'aménagement : démarche partenariale destinée 4 favoriser la
réalisation d‘opérations d’aménagement a travers un contrat conclu entre l'état et un ou
plusieurs collectivités territoriales ou établissements publics ;
programme d’aménagement d’ensemble : opération qui permet :
- de mettre en ceuvre un projet urbain, une politique locale d’habitat social ;
= dorganiser l'activité économique ;
- de réaliser des équipements collectifs ;
projet d’intérét général : projet d’ouvrage, de travaux ou de protection, présentant un
caractére d'utilité publique ;
régularisation fonciére : transformation des statuts juridiques de "occupation du sol de
maniére & ce que les ayants droits aient des titres de propriété ou des droits réels ;
réhabilitation urbaine : opération qui a pour objet l'amélioration de état du bati et des
infrastructures ;
remembrement foncier urbain : opération fonciére urbaine ayant pour objet la normalisation
des limites et des modifications d’assiettes de propriétés, et des servitudes ainsi que les charges
qui y sont rattachées ;
rénovation urbaine : opération d’aménagement urbain qui a pour objectif ’amélioration de la
qualité d'un ensemble urbain loti ou non loti et construit mais dégradé, vétuste, ou inadapté
impliquant la remise en état des batiments, des chaussées, sans remise en cause de
Vorganisation de la ville ;
renouvellement urbain : action de reconstruction de la ville sur elle-méme et de recyclage
de ses espaces urbains. Il inclut les opérations de rénovation urbaine et de réhabilitation
urbaine;
requalification urbaine : opération d'aménagement consistant @ modifier les qualités
physiques d'un milieu afin de lui attribuer une nouvelle vocation ;réqi ion d’emprise totale : possibilité donnée au propriétaire d'un bien partiellement
préempté, exproprié ou soumis au droit de délaissement, d’exiger sous certaines conditions, que
Etat acquiert la totalité de son unité fonciére ;
réserve fonciére : assiette fonciére constituée par Vautorité publique pour de futures
opérations d’aménagement urbain ;
restauration immobiliére : opération d’aménagement de remise en état et de modernisation
d'immeubles vétustes pour assurer leur sauvegarde et leur mise en valeur ;
restructuration urbaine : opération d'aménagement consistant & réorganiser, réaménager
des zones occupées non loties, vétustes ou insalubres en vue d’améliorer leurs infrastructures
et de les doter en équipements sociaux ;
risques urbains : risques anthropiques, géophysiques, meétéorologiques, climatiques,
hydrologiques et morpho dynamiques ;
rive : bande de terre qui borde les plans ou cours d'eau et s'étend vers l'intérieur des terres &
partir de la ligne naturelle des hautes eaux ;
saillie : toute partie de construction en élévation, généralement horizontale dépassant la limite
de la parcelle ;
schéma directeur d’aménagement et d'urbanisme (SDAU) : document cadre de
planification urbaine qui organise sous un angle stratégique et 4 grande échelle, un territoire
intercommunal, intégrateur de toutes les politiques sectorielles en urbanisme, reposant sur un
projet de territoire épousant de larges bassins économiques et d'emplois ;
schéma d’aménagement et d’urbanisme du Grand Dakar (SAUDAK) : document de
planification urbaine stratégique du territoire polarisant le triangle Dakar-Thiés-Mbour,
intégrateur de toutes les politiques sectorielles d’urbanisme, reposant sur un projet de
développement territorial du Grand Dakar, épousant d'anciens bassins d'emplois, de nouveaux
péles d'activités économiques et de grands équipements structurants universitaires, sanitaires,
culturels, commerciaux et logistiques ;
schéma sectoriel de développement et d’équipement : document de référence
complémentant les documents d’urbanisme ;
secteurs sauvegardés : zones présentant un caractére historique, écologique, culturel,
cultuel, esthétique ou de nature & justifier la conservation, la restauration ou la mise en valeur
de tout ou partie d'un ensemble dimmeuble
Servitudes administratives : comprennent les servitudes d'utilité publique affectant
utilisation du sol et les servitudes d'urbanisme.
servitudes d’urbanisme : ensemble des restrictions administratives spécifiques a lurbanisme,
relatives a la conservation du patrimoine, a l'utilisation des ressources et des équipements, ala
sécurité ou a la défense, qui pésent sur le propriétaire d'un fond résultant des régles
d'urbanisme. Elles peuvent prendre la forme :- dune interdiction totale ou limitée de construire (servitude non aedificandi) ;
= d'une interdiction de construire ou de surélever un immeuble d'une certaine hauteur afin
de sauvegarder les intéréts d'un propriétaire : lui éviter une perte de vue, une perte
d'enseuillement (servitude non altius lollendi) ;
= d'une activité d'utilisation du sol ou de l'espace (servitude in faciendo) ;
servitudes d’utilité publique : limitations administratives au droit de propriété instituées au
bénéfice de personnes publiques (Etat, collectivités territoriales, établissements publics, agences
publiques) des délégataires de services publics ou de travaux publics, de personnes privées
exercant une activité d'intérét général) dans un but d'utilté publique, autorisées par la loi au
bénéfice de personnes publiques, de concessionnaires de services ou de travaux publics, de
personnes privées exercant une activité d'intérét général ;
surface hors ceuvre brute (SHOB) : somme de toutes les surfaces de plancher d’une
construction quelle qu’en soit la destination, murs compris ;
surface hors ceuvre nette (SHON) : surface hors ceuvre brute a laquelle on soustrait
certaines surfaces inhabitables, comme’ les surfaces des combles et des sous-sols non
aménageables, les surfaces de garages, de balcons, etc.
simple division : morcellement d'une assiette foncigre ne dépassant pas plus de quatre
parcelles ;
titre d’occupation : titre qui permet d’édifier une construction. Constituent des titres
d’occupation +
- |e titre foncier ;
- le bail emphytéotique ;
= la concession de droit de superficie ;
- lepermis dhabiter et le permis ou V'autorisation d’occuper dans les cas prévus par les lois
et réglements en vigueur ;
= les actes administratifs établis dans le cadre des opérations d’aménagement concerté ;
- les actes d’attribution signés par le service des domaines compétent, issus des actes
administratifs établis par les maires et approuvés par les représentants de VEtat, a la
condition que ces actes portent sur des parcelles de terrains issus de lotissements
autorisés sur une assiette fonciére du domaine national ;
= les actes d’attribution signés par le service des domaines compétent, issus des actes
administratifs délivrés par les autorités administratives ou les maires, a la condition que
ces actes portent sur des parcelles de terrains issus de lotissements réguliérement
réalisés sur un terrain du domaine privé de I’Etat avant l’entrée en vigueur de Ia loi n°64-
46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ;
trame viaire ; réseau formé par toutes les voies de circulation qui desservent une zone ;
unité d’activité touristique nouvelle : espace géographique organisé et destiné a accueillir
notamment des réceptifs hdteliers et des Equipements complémentaires a ces derniers,
fsappartenant @ un organisme public aménageur donnant en location ou cédant ses actifs
immobiliers & des investisseurs ;
urbanisme : ensemble des arts et techniques ayant pour objet 'aménagement et la gestion
prévisionnels et progressifs des agglomérations dans le cadre de la politique de développement
économique, social et d’aménagement du territoire et de la protection de l'environnement ;
ville nouvelle : noyau urbain, résultant d'une politique volontariste de I'Etat, implanté dans
une zone peu ou pas habitée en périphérie d'une grande agglomération dans l'objectif de la
décongestionner et den mattriser la croissance, ou, dans un territoire rural dans le but d'y
impulser un développement urbain ;
zone d'activité industrielle nouvelle : espace géographique organisé et structuré, adapté
un usage industriel, destiné accueillir notamment des usines et des entrepéts appartenant a
un ou plusieurs bailleurs publics donnant en location ou cédant leurs actifs immobiliers 8 des
entreprises ou 8 des entrepreneurs ;
zone d’aménagement concerté : opération d'urbanisme ayant pour but la réalisation
dinfrastructures et d’équipements collectifs publics ou privés, de constructions & usage
dhhabitation, de commerce, d'industrie, et de services en vue de les céder ou de les concéder
ultérieurement & des utilisateurs publics ou privés ;
zone d’aménagement différé : espace soumis & une procédure administrative permettant la
constitution de réserves fonciéres. dans la perspective plus ou moins éloignée d’expansion
urbaine, de réalisation d’infrastructures, d’équipements collectifs et de zones d'activités
économiques ;
zone non aedificandi : espace déclaré non constructible par un acte administratif ;
zone spéciale d’aménagement : espace a lintérieur duquel état, les Collectivités
territoriales, les entités administratives dotées de la personnalité juridique et les agences
foncigres peuvent développer des programmes spécifiques d’aménagement, d’équipement, de
renouvellement, de restauration, de requalification, de restructuration et de réhabilitation.
Chapitre II. - Régles générales d’urbanisme
Article L. 3. - Les collectivités publiques sont les gestionnaires des espaces territoriaux dans la
limite de leurs compétences. Elles veillent & harmoniser leurs prévisions et leurs décisions
dlutilisation de espace dans le respect réciproque de leur autonomie.
Article L. 4. - En matiére d'urbanisme, action de l'Etat et des collectivités territoriales est
menée, dans le respect des objectifs de développement durable. II s‘agit spécifiquement :
1. de Véquité territoriale ;
2. du développement urbain maitrisé, de la restructuration des espaces urbanisés mal lotis,
vétustes ou insalubres, de la revitalisation des centres urbains et ruraux, de la lutte contre
étalement urbain ;3. d’une utilisation économe des espaces naturels, de la préservation des espaces affectés
aux activités agricoles, forestidres, pastorales et de la protection des sites, des milieux et
paysages naturels ;
4. de la sauvegarde des ensembles urbains, la protection, la conservation et la restauration
du patrimoine culture! ;
. des besoins en matiére de mobilité ;
. de la qualité urbaine, architecturale et paysagére;
. du principe de continuité en matiére d'urbanisation ;
. de la mixité fonctionnelle et sociale dans I'habitat:
a) en prévoyant des capacités de construction et de réhabilitation suffisantes pour la
satisfaction, sans discrimination, des besoins présents et futurs de ensemble des
modes dhabitat, d'activités économiques, touristiques, sportives, culturelles et
dlintérét général ainsi que a'équipements publics et d'équipements commerciaux ;
) en tenant compte en particulier des objectifs de répartition géographiquement
équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services, d'amélioration des
performances énergétiques, de développement des communications ;
9, de la sécurité et de la salubrité publiques ;
10.de la prévention des risques naturels prévisibles, des risques miniers, des risques
technologiques, des pollutions et des nuisances de toute nature ;
Li.de la préservation de la qualité de lair, de feau, du sol et du sous-sol, des ressources
naturelles, de la biodiversité, des écosystémes, des espaces verts ainsi que la création,
la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques ;
12.de la résilience au changement climatique et l'adaptation & ce changement, la réduction
des émissions de gaz & effet de serre, I'économie des ressources fossiles, la maftrise de
énergie et la consommation énergétique & partir de sources renouvelables ;
13.de la prise en compte des personnes & mobilité réduite,
evan
Article L. 5, - En ‘absence de documents d'urbanisme, ce sont les régles générales d'urbanisme
et le principe de constructibilté limitée qui s‘appliquent.
Article L. 6. - Les régles générales suivantes sont rendues obligatoires =
. "évaluation environnementale ;
._ la protection des sites et monuments historiques ainsi que des vestiges archéologiques ;
. fa qualité architecturale des batiments ;
. la sécurité et la salubrité des batiments ;
le respect des emprises des voies publiques.
“pune
Ces ragles s‘appliquent dans toutes les communes, méme en présence d'un document
d'urbanisme.
Chapitre II. - Principe de constructibilité limitée
Article L. 7. - Sont interdites, dans les communes non dotées de plan communal d’urbanisme
ou d'un document d'urbanisme en tenant lieu et dans les petites agglomérations non dotéesd'un PUPA, les constructions effectuées en dehors des parties actuellement urbanisées de la
‘commune.
Dans les agglomérations, les parties actuellement urbanisées sont constituées par les espaces
dotés d'un nombre suffisant d'habitations avec des voies d'accés et des réseaux d'alimentation
en eau, délectrification, de drainage des eaux pluviales, d'évacuation des eaux usées ou d'un
lotissement dament autorisé.
Dans les petites agglomérations, les parties actuellement urbanisées sont constituées de
Vagglomération elle-méme et des terrains situés dans ses espaces d'extension immédiate a une
distance inférieure 4 300 métres.
Article L. 8. - Ne sont pas assujettis a I'interdiction de construire en dehors des parties
actuellement urbanisées de la commune =
1. les constructions portant sur l'adaptation, le changement de destination, la réhabilitation
et extension de constructions existantes ;
2. la construction de batiments nouveaux a usage d'habitation & I'intérieur du périmétre
regroupant les batiments d'une ancienne exploitation agricole, pastorale ou syivicole ;
3. les constructions et installations nécessaires & exploitation agricole, pastorale ou
sylvicole ;
4, les constructions nécessaires 2 la mise en valeur des ressources naturelles et a la
réalisation de projet d'intérat général ou d'opération dintérét national ;
5. les constructions et installations incompatibles avec le voisinage des zones habitées selon
les dispositions \égislatives et réglementaire en vigueur ;
6. les équipements collectifs réalisés par la commune ou dans l'intérét de la commune, apres
avis conforme du Comité régional ou départemental d’urbanisme ;
7. les constructions prévues en discontinuité aux obstacles naturels : cours d'eau, mares,
tangs, lagunes, vallées, dépressions humides, espaces collinaires, foréts classées,
massifs forestiers, zones naturelles de protection ;
8. les constructions et installations nécessaires a la réalisation des péles urbains, des unités
touristiques et des unités industrielles et commerciales nouvelles.
Chapitre IV. - Opération d’intérét national
Article L. 9, - L’Etat peut qualifier d’intérét national, toute opération d'aménagement ayant un
impact denvergure nationale. L'Etat conserve dans ces zones la maitrise de la politique
d'urbanisme.
Article L. 10. - Llorgane délibérant de chaque commune concernée ou celui de la structure
intercommunale dont le territoire est inclus en tout ou partie dans le périmétre de l'opération,
est consulté sur le projet d'opération d'intérét national. L'avis intervient dans un délai d'un mois
& compter de la saisine.
Un décret pris sur rapport conjoint du ministre chargé des Domaines et du ministre chargé de
YUrbanisme et qui vaut déclaration dutilité publique précise Vopération qualifiée d'intérét
national, et fixe notamment le périmatre de la zone d’opération.Article L. 11. - A 'intérieur du périmatre d'une opération d'intérét national :
1. les constructions et installations nécessaires & la réalisation de l'opération peuvent étre
autorisées en dehors des parties urbanisées de la commune ;
2. le ministre chargé de I'urbanisme est compétent pour délivrer les autorisations d’occuper,
de construire, d'aménager ou de démolir ;
3. I'Etat peut conclure avec les titulaires de titres d’occupation visés a l'article L.2 du présent
Code, les aménageurs et les constructeurs des opérations d'aménagement ou de
construction, une convention de projet urbain prévoyant la prise en charge financiére de
tout ou partie des équipements.
Article L. 12. - L'Etat demande & chaque commune ou a la structure intercommunale concernée
de modifier ou de réviser le document d'urbanisme en vigueur dans la zone, si la réalisation
d'une opération d’intérét national le nécessite.
La modification doit avoir lieu dans les deux mois suivant la demande de l'autorité administrative
compétente.
Article L. 13. - Le décret prévu a Iarticle L.10 du présent Code peut délimiter une zone
d'aménagement différé sur tout ou partie du périmétre de 'opération d'intérét national.
Article L. 14, - Dans la limite du territoire couvert par l'opération d'intérét national, Etat ou la
structure publique ou privée désignée, a pour mission principale de conduire toute action de
nature & favoriser 'aménagement, le renouvellement et le développement urbains et durables.
A cet effet, il est compétent pour y réaliser notamment :
1, toutes opérations fonciéres ou immobiliéres nécessaires 4 l'accomplissement de sa
mission ;
2. toutes actions ou opérations d'aménagement ;
3. tous ouvrages de batiment ou diinfrastructure.
Dans le périmatre de Yopération diintérét national, "Etat ou la structure publique désignée
exerce, & titre exclusif, Ia mission de gestion des ouvrages et espaces publics ainsi que des
services d'intérét général, en particulier exploitation, l'entretien et la maintenance, y compris
leur remise en état ou leur renouvellement.
La structure concernée concourt a la préservation de la sécurité des personnes et des biens. A
travers notamment I'acquisition, l'installation et lentretien des dispositifs de vidéo protection
conformément a la réglementation en vigueur.
Article L. 15. - Lopération dintérét national s‘impose aux collectivités territoriales. Les
autorisations nécessaires opération d’intérét national sont délivrées par arrété du ministre
chargé de l'urbanisme.
Chapitre V - Projet d'intérét général
Article L. 16. - Etat peut qualifier d'intérét général tout projet d'ouvrage, de travaux ou de
protection présentant un caractére d'utilité publique et répondant aux conditions suivantes :1. @tre destiné a la réalisation d'une opération d'aménagement ou d’équipement, au
fonctionnement d'un service public, & l'accueil et au logement de personnes défavorisées
ou de ressources modestes, 8 la protection du patrimoine naturel ou culturel, la
prévention des risques, & la mise en valeur des ressources naturelles, & 'aménagement
agricole et rural ou a la préservation ou a la remise en bon état des continuités
écologiques ;
2. avoir fait l'objet soit :
a) d'une décision d'une personne publique ayant la capacité d'exproprier, arrétant les
conditions de réalisation du projet et de mise & la disposition du public ;
b) d'une inscription dans des documents de planification approuvés, prévus par les lois et
raglements par l'autorité compétente.
Toutefois, les projets émanant des communes ou de leurs groupements compétents pour
laborer un document d'urbanisme ou un schéma communal d'aménagement et de
développement territorial (SCADT) ne peuvent étre qualifiés de projets diintérét général.
Un décret pris sur le rapport conjoint du ministre chargé de l'Urbanisme et du ministre chargé
des Domaines précise le projet qualifié d'intérét général et fixe le périmétre de la zone de projet.
Il vaut déclaration d'utilité publique.
Article L. 17. - L'Etat, par le biais de l'autorité administrative compétente, veille a la prise en
compte des projets diintérét général par les maires ou par les organes exécutifs des
groupements chargés d'élaborer les documents d'urbanisme ou du schéma communal
d’aménagement et de développement territorial (SCADT).
Dans les cas d'urgence, I'autorité administrative compétente peut requérir la modification d'un
document d'urbanisme ou de tout autre document de planification spatiale. La modification doit
avoir lieu dans les deux mois suivant la demande de l'autorité administrative compétente.
Article L. 18, - Pour inscription d'un projet d'intérét général dans un plan communal ou
intercommunal d’urbanisme en cours d’élaboration, le préfet ou le sous-préfet prescrit par arrété
le projet dintérét général qui sera exécuté dans le territoire communal ou intercommunal et le
porte & connaissance du maire ou des maires concernés.
Le maire saisit le conseil municipal qui inscrit par délibération le projet d'intérét général dans le
plan communal ou intercommunal d’urbanisme.
Liinscription devient caduque au bout de trois (3) ans mais peut-étre renouvelée ou prorogée
dans le territoire de la commune ou dans le territoire intercommunal.
Article L. 19. - Le projet d’intérét général s‘impose aux Collectivités territoriales. A cet effet,
les autorisations nécessaires au projet d’intérét général sont délivrées par le ministre chargé de
Vurbanisme.
Article L. 20. - En cas d'urgence, si le PCU, le PCUT ou le schéma communal d’aménagement
et de développement territorial (SCADT), n'a pas prévu le projet diintérét général, ou en casdiinexistence de ces documents, le préfet ou le sous-préfet fait rechercher par le maire une
assiette fonciére adéquate pour son implantation.
Au cas oli aucune assiette fonciére adéquate relevant du domaine de l'état ou du domaine
national, ou appartenant & une personne privée n‘est disponible dans le territoire de la
commune, le préfet ou le sous-préfet saisit les services de l'urbanisme en vue de rechercher
une assiette fonciére dans les périmatres des communes voisines.
Le préfet ou le sous-préfet demande au maire oi! est localisé le terrain proposé par le Service
de lurbanisme & soumettre au conseil municipal laffectation de celui-ci sil s'agit dune
dépendance du domaine national ou fait initier la procédure d'expropriation pour cause d'utilité
publique s'il s'agit d'un terrain appartenant & une personne privée.
Chapitre VI - Aspects énergétiques, environnementaux et sanitaires des
constructions
Article L. 21. - Les performances énergétiques, environnementales et sanitaires des batiments
et parties de batiments neuf s'inscrivent dans une exigence de lutte contre le changement
Climatique, de sobriété de la consommation des ressources et de préservation de la santé
travers notamment 'amélioration de la qualité de lair intérieur.
Elles répondent & des objectifs d'économies d'énergie, de limitation de l'empreinte carbone par
le stockage du carbone de 'atmosphére durant la vie du batiment, de recours & des matériaux
issus de ressources renouvelables, dincorporation de matériaux issus du recyclage, de recours
aux énergies renouvelables et d’amélioration de la qualité de lair intérieur.
[Article L. 22. - Les dispositions relatives aux aspects énergétiques, environnementaux et
sanitaires des constructions sont précisées dans la partie réglementaire du présent Code.
Chapitre VII - Dispositions relatives aux normes de densité
Article L. 23. - Il est fixé des normes de densité pour les lotissements et pour les constructions
au niveau de la parcelle.
La densité d’occupation au niveau du lotissement d'habitation s‘apprécie en fonction de la
densité résidentielle nette et du taux d’occupation par types d'affectations.
La densité résidentielle nette prend en compte l'ensemble des surfaces directement affectées
au logement et ses annexes : emprise de batiments, espaces libres dillots, aires de
stationnement et voirie résidentielle a l'exception des équipements collectifs (écoles, terrains de
sports, voirie de quartier, locaux de commerces & grande distribution, autres équipements
collectifs urbains).
Le taux d’occupation du sol par types d’affectations détermine le minimum a prévoir dans le
lotissement en matiére de voirie et d’équipements collectifs.
Les normes de densité des constructions s'expriment par le coefficient d’occupation du sol et le
coefficient d’emprise au sol.Article L, 24.- Si les documents d'urbanisme ne les ont pas prévues, des réglements particuliers
durbanisme peuvent fixer par décret pris sous le rapport du ministre chargé de I’urbanisme, des
normes de densité spécifiques pour favoriser notamment la verticalité dans certaines zones
urbaines.
Chapitre VIII. - Groupement d'urbanisme
Article L. 25.- Le groupement d'urbanisme est créé sur Initiative de I'Etat, aprés avis des
collectivités territoriales ou a la demande des communes et des villes intéressées.
Le groupement d'urbanisme peut étre créé chaque fois que les conditions locales le rendent
nécessaires, par plusieurs communes et villes pour la planification urbaine, l'aménagement
urbain et la gestion urbaine.
Le groupement d'urbanisme peut également @tre créé pour la réalisation d'opérations
d'aménagement, de collecte et de traitement de déchets, de logements, d'équipements, de bois
de ville et de parcs paysagers urbains.
Article L. 26. - Le groupement d'urbanisme est créé par décret, sur le rapport conjoint du
ministre chargé des collectivités territoriales et du ministre chargé de I'urbanisme, qui fixe les
missions, les modalités d'organisation et de fonctionnement. Chapitre IX. - Evaluation
environnementale
Section premiére. - Champ d'application de l'évaluation environnementale
Article L. 27. - Font 'objet d'une évaluation environnementale, dans les conditions prévues par
le Code de l'Environnement :
1. les Schémas directeurs d’aménagement et d'urbanisme (SDAU) ;
2. le schéma d’aménagement et d’urbanisme du Grand Dakar (SAUDAK) ;
3. les plans communaux ou intercommunaux d’urbanisme (PCU ou PCUT) ;
4. les plans d’urbanisme des Petites agglomérations (PUPA) qui sont susceptibles d'avoir
des incidences notables sur l'environnement, au regard, notamment, de la superficie du
territoire auquel ils s'appliquent, de la nature, de la sensibilité et de 'étendue des
territoires couverts par les secteurs qu'ils déterminent ;
5. les opérations d’aménagement.
Article L. 28. - Le rapport de présentation des documents d'urbanisme :
1. décrit et évalue les incidences notables que peuvent avoir le projet d’aménagement sur
environnement ;
2. présente les mesures envisagées pour éviter ou réduire, dans la mesure du possible, ces
incidences
3. expose les raisons pour lesquelles, notamment du point de vue de la protection de
environnement, parmi les partis d'aménagement envisagés, le projet a été retenu.
Le rapport de présentation contient les informations qui peuvent étre raisonnablement exigées,
compte tenu des connaissances et des méthodes d’évaluation existant a la date a laquelle estélaboré ou révisé le document, de son contenu et de son degré de précision et, le cas échéant,
de Texistence d'autres documents ou plans relatifs & tout ou partie de la méme zone
géographique ou de procédures d'évaluation environnementale prévues a un stade ultérieur.
Section II - Procédure d’élaboration de I'évaluation environnementale
Article L. 29. - L’évaluation environnementale est faite conformément aux dispositions du Code
de Environnement y relatives.
Chapitre X. - Emprises réservées
Article L. 30. - Les emprises réservées constituent des servitudes destinées a la réalisation,
notamment de voies et ouvrages publics, d'installations dintérét général a créer ou & modifier,
dlespaces verts & créer ou a modifier ou d’espaces nécessaires aux continuités écologiques ou
de programmes de logements.
Les emprises réservées sont créées a occasion de I'élaboration ou de la révision des plans
durbanisme et de lotissement et peuvent étre instaurées au bénéfice d'une collectivité publique
ou d'une utilisation privée.
En attendant la réalisation du projet, linstauration d'une emprise réservée limite la
constructibilité du terrain qui ne peut plus recevoir de travaux non conformes au projet justifiant
la servitude. En contrepartie, elle ouvre au titulaire du titre d’occupation la possibilité d’un droit
de délaissement.
De méme, la position et la superficie de emplacement doivent étre définies avec précision dans
les plans d'urbanisme et de lotissement.
La liste des emprises réservées est annexée au plan d’urbanisme ou de lotissement avant leur
approbation selon les dispositions du présent Code.
Article L. 31. - Une fois instituée, 'emprise réservée oblige le titulaire du titre d’occupation
éventuel de faire en sorte que tous les travaux quill entend entreprendre soient conformes a la
destination de celle-ci.
Lorsque la personne bénéficiaire de ‘emplacement est devenue propriétaire du terrain grevé,
elle est tenue par la destination projetée et ne peut réaliser que des ouvrages ou installations
conformes a cette destination, sauf & commettre une illégalité.
Seules les constructions temporaires et les constructions conformes a la destination de
emplacement réservé sont autorisées.
Article L. 32. - Dans chaque commune et département, le maire, le Président du consell
départemental, le gouverneur, le préfet etle sous-préfet tiennent le répertoire précis réactualisé
des emprises réservées.
Un répertoire national des emprises réservées est tenu et mis jour par le ministre chargé de
VUrbanisme.La procédure d’élaboration, de mise & jour et le format de ces répertoires des emprises réservées
sont fixés par arrété du ministre chargé de lurbanisme.
Article L. 33. - Les départements ministériels, ainsi que les établissements qui leur sont
rattachés et les services en charge de la surveillance et du contréle de loccupation du sol sont
tenus informés des emprises réservées et de la partie des répertoires des emprises réservées
qui les concernent.
Article L. 34. - Le ministre en charge des Domaines procéde au fur et a mesure @
Yimmatriculation au nom de l'Etat des emprises réservées aux équipements collectifs publics qui
sont affectées ou cédées aux bénéficiaires.
Les bénéficiaires des emprises réservées procédent sans délai a la sécurisation physique de
celles-ci sous le contréle des services en charge du contréle et de la surveillance de occupation
du sol.
Article L. 35. - Les changements de destination des emprises réservées obéissent aux régles
prévues dans les réglements des plans d'urbanisme et de lotissement.
Chapitre XI. - Concertation
Article L. 36. - L’élaboration, la révision, la mise en compatibilité des documents d’urbanisme
font l'objet d'une concertation associant, pendant toute la durée de I'élaboration du projet, les
habitants, les associations locales et les autres personnes concernées, dans la limite du
périmatre ciblé par le document.
Article L. 37. - Les objectifs poursuivis et les modalités de la concertation sont précisés dans
la partie réglementaire du présent Code.
Article L. 38. - Les modalités de la concertation permettent au public, pendant une durée
suffisante et selon des moyens adaptés au regard de l'importance et des caractéristiques du
projet, d'accéder aux informations relatives au projet et aux avis requis par les dispositions
législatives ou réglementaires applicables, et de formuler des observations et propositions qui
sont enregistrées et conservées par l'autorité compétente.
TITRE IL. - DISPOSITIONS PARTICULIERES
Chapitre premier. - Dispositions particuliéres relatives aux autoroutes, aux routes
nationales, départementales, communautaires, aux routes urbaines a la voirie et aux
réseaux divers
Article L. 39. - Les trames viaires congues dans les schémas directeurs d’aménagement et
d'urbanisme, les plans communaux ou intercommunaux, les plans d‘urbanisme des petites
agglomérations précisent les emprises et tracés des autoroutes, des routes nationales, des
routes régionales, des routes départementales, des routes communautaires, des voies urbaines
de grande circulation et des voies urbaines ainsi que ceux des chemins de fer a l'intérieur des
périmétres des collectivités territoriales.Les emprises des routes et les tracés des réseaux divers sont indiqués dans tous les documents
de planification urbaine, y compris le plan de lotissement, et doivent respecter les dispositions
de la loi sur le domaine routier.
Des contre-allées doivent étre prévues a la traversée des agglomérations par les grandes voies
de circulation.
Dans les documents précités, le raglement d’urbanisme indique, clairement, le plan d’alignement
et les mesures de préservation des emprises.
Chapitre II. - Dispositions particuliéres relatives aux espaces verts urbains
Article L. 40. - Sont classés espaces verts urbains, les places et jardins publics, les espaces de
jeux des quartiers, les pelouses et les aires de jeux des stades appartenant a Etat ou aux
collectivités territoriales, les jardins des quipements publics, les parcs suburbains, les trames
vertes dorit les plantations d’accompagnement des boulevards, des avenues et des autres
grandes voies urbaines, et les plans et cours d’eau urbains d’agrément ainsi que leurs abords et
les zones de dépressions humides situées dans les périmétres communaux.
Sont classés espaces d’agriculture urbaine les lotissements maraichers, les pépiniéres, les
vergers et les potagers situés a lintérieur des communes.
Article L. 41. - Le SDAU, le PCU, le PCUI, le PUPA, le PAZ et le plan de lotissement classent
comme espaces verts & conserver ou a créer les foréts, les bois et les sites naturels situés dans
les communes, aprés avis du ministre chargé de |'Environnement et du ministre chargé du Cadre
de Vie.
Les ragles et servitudes relatives & la protection des espaces verts définis par les documents
d'urbanisme peuvent comporter interdiction totale de construire.
Est interdite, sauf autorisation préalable de l‘autorité compétente, la coupe d’arbres ou de
plantations, pour I’édification ou la modification d’une habitation particuliére, d’un immeuble ou
d'une unité industrielle.
Chapitre III. - Dispositions particuliéres relatives a certaines parties du territoire
Article L. 42. - Les dispositions du présent chapitre déterminent les conditions d'utilisation des
rivages des mers, des bords des fles et des rives des plans d’eau intérieur tels que les cours
d'eau, les lacs, les lagunes, les mares et les étangs, mais également des espaces collinaires et
des Niayes, situés sur l'ensemble du territoire national.
Les installations et ouvrages nécessaires a la défense nationale, a la protection contre les risques
naturels, ainsi que d’autres installations déclarées d’intérét général par décret, ne sont pas
soumis aux dispositions du présent chapitre.
Les documents d'urbanisme précisent les modalités d'application des dispositions du présent
chapitre.