Méthodologie Juridique. Méthode de Recherche en Droit: To Cite This Version

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Méthodologie juridique.

Méthode de recherche en Droit


Paulin Ibanda Kabaka

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Paulin Ibanda Kabaka. Méthodologie juridique. Méthode de recherche en Droit. 2023. �hal-03939590�

HAL Id: hal-03939590


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Preprint submitted on 15 Jan 2023

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Copyright
Paulin IBANDA KABAKA

Dr en Droit Public et Economique

Email : [email protected]
A l’attention des étudiants en droit des Universités francophones du monde

1
PLAN DU COURS
O. Introduction
Le cours de méthodologie de recherche en sciences juridiques est un cours
qui doit permettre la mise à la disposition des étudiants et de tous les
chercheurs des connaissances, des outils et des procédés nécessaires à la
rédaction des publications scientifiques ( ouvrages, articles, mémoire ou
thèse universitaire) respectant des normes de présentation et de
publication internationalement reconnues.

Ainsi, l’utilisation des méthodes appropriées que nous verrons et qui vont
leur permettre de recourir à des techniques particulières, fera que leurs
publications seront validées et reconnues par toute la communauté
scientifique internationale car répondant aux standards internationaux de
présentation et de publication des écrits scientifiques.

Ce cours qui a un côté pratique avéré obligera les étudiants à s’exercer


régulièrement surtout, en ce qui concerne la présentation des sources
d’informations ou des références bibliographiques.

1. Notions de la méthodologie, de la méthode et de la technique

1.1. La méthodologie

Mot composé à partir du mot méthode et de « logos » qui est une


expression grecque signifiant discours, la méthodologie signifie au sens
étymologique discours sur la méthode1. Le discours doit être entendu
comme une construction de la pensée qui est réfléchie et qui traite ou
parle d’un sujet précis. Qu’est la science sinon un discours réfléchi sur un
domaine particulier, et ici, c’est la méthode qui est notre domaine ou objet
d’étude ?

Le dictionnaire Petit Larousse en ligne définit la méthodologie comme


étant :

1. l’étude systématique, par observation de la pratique scientifique,


des principes qui la fondent et des méthodes de recherche utilisées

et aussi

1
F. VIDAL, « Le discours de la méthode dans la psychologie des Lumières. », in L'Homme la
Société, 2008, no 1, pp. 53-82.
2
2. l’ensemble des méthodes et des techniques d'un domaine particulier.

De ces différents aspects, nous formulons la définition au terme de


laquelle la méthodologie est la science de la méthode utilisée pour traiter
un sujet ou un thème se rapportant à un domaine scientifique donné, et
ce, en vue de déterminer les méthodes d’approche, les étapes du travail à
faire ainsi que les moyens à mettre en œuvre en vue de le réaliser.

1.2. La méthode de recherche en droit

Le mot méthode2 vient du grec ancien µέθοδος (methodos) qui signifie la


poursuite ou la recherche d'une voie pour réaliser quelque chose. Ainsi, la
méthode est :

1. la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la


démonstration d'une vérité. Sur ce plan, la méthode se différencie de la
théorie.

2. l’ensemble ordonné de manière logique de principes, de règles,


d'étapes, qui constitue un moyen pour parvenir à un résultat. C’est le cas
de la méthode scientifique.

3. la manière de mener, selon une démarche raisonnée, une action, un


travail, une activité. Ici, il s’agit d’une technique. Exemples : Une méthode
de travail et les méthodes de vente. Dans ce cadre, on dira par exemple
qu’il n'a suivi aucune méthode précise dans son enquête.

4. l’ensemble des règles qui permettent l'apprentissage d'une technique,


d'une science ; ouvrage qui les contient ou qui les applique : exemple
Méthode de lecture.

En résumé, la méthode est la démarche organisée rationnellement pour


aboutir à un résultat.

L'idée ou le but d'une méthode est de permettre de dériver des résultats


de même forme à partir de propriétés communes3 ou de l’ algorithme
défini préalablement aux questions d'une classe donnée, et qui, à toute
question de la classe, fournit, au bout d'un nombre fini d'étapes, une
solution soit par une réponse affirmative ou négative, soit par le calcul
d'une valeur numérique.

Quand Descartes et Leibniz parlent de méthode pour un domaine de la


connaissance, ils envisagent la possibilité de construire un calcul, puis de

2
R. JACQUIN, « Le titre du Discours de la Méthode est-il emprunté? », in Revue des sciences
religieuses, 1952, vol. 26, no 2, pp. 143-145.
3
Disponible sur https://www.universalis.fr/encyclopedie/methode/2-qu-est-ce-que-la-methode/. Consulté le 6
septembre 2021.
3
réduire le domaine de connaissance considéré à un modèle des opérations
de ce calcul. Descartes traite le cas de la géométrie et de l'algèbre4.
Moyennant le dictionnaire des coordonnées, on traduit un problème
géométrique en un problème d'algèbre ; on bénéficie alors de la sûreté
mécanique des opérations algébriques. La méthode de Descartes, au sens
le plus étroit, consiste dans l'invention d'un moyen de passage
automatique de la géométrie à l'algèbre ou au calcul. La méthode de
Hamilton procède selon le même schéma, qui aboutit à la création d'une
nouvelle structure de nombres appelés les quaternions.

Un autre exemple de réduction est celui d'un problème logique à un


problème d'algèbre dans le cadre du calcul booléen5. Chacune des
prémisses d'un syllogisme étant représentées par une équation, la
conclusion correcte, si le syllogisme en comporte une, s'obtient en
éliminant une inconnue entre deux équations.

Les méthodes algorithmiques apparaissent avec le maximum de pureté en


logique et dans certaines théories d'algèbre ou d'arithmétique
élémentaire. L'idéal de la méthode est le programme d'ordinateur ou la
suite d'instructions codées, qui indique quelle opération effectuer en
chaque circonstance susceptible de se présenter. De Descartes
jusqu'au XXe siècle, on a rêvé d'une « méthode universelle »6, et le nom
de Leibniz y est demeuré attaché (lingua caracterica universalis)7.

Il convient de relever que plusieurs auteurs universitaires ont travaillé sur


la méthodologie et ont défini la méthode. Selon Jean Louis Loubet Del
Bayle (2000), la méthode est définie comme :« L'ensemble d'opérations
intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la
réalité étudiée.»8

Quant à Madeleine Grawitz (2001), « la méthode est un ensemble


d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à
atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.» 9

Pour nous, la méthode est un ensemble de procédés, des démarches et


des opérations réfléchis que le chercheur imagine et met en place afin de
lui permettre d’analyser le phénomène faisant l’objet de l’étude et de
pouvoir le comprendre.

A présent, il sied de présenter la recherche scientifique dans ses différents


aspects et détails.

4
R. JACQUIN, Le titre du Discours de la Méthode est-il emprunté? , pp.143-145.
5
V. DI GIORGIO, « Application de l'algèbre de Boole à l'étude des graphes », in Mathématiques et
Sciences humaines, 1971, vol. 36, pp. 33-58.
6
V. GÉRARD, « Leibniz et la mathématique formelle », in Philosophie, 2007, no 1, pp. 29-55.
7
Idem.
8
J. L. LOUBET DEL BAYLE, Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, l'Harmattan,
2000, P.120.
9
M. GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p.35.
4
1.3. La recherche scientifique

La recherche scientifique comprend la recherche fondamentale et la


recherche appliquée.

1.3.1. De la recherche fondamentale

a. Définition de la recherche fondamentale

La recherche fondamentale a pour principal objectif la production de


savoir et la compréhension des phénomènes naturels. En sciences de la
vie et de la santé, il s’agit notamment de décrypter les mécanismes du
vivant : le fonctionnement de l’organisme humain bien sûr, mais aussi
celui des organismes et de toutes autres entités avec lesquels il interagit.

La recherche fondamentale est avant tout source de savoir 10.Dans les


sciences médicales par exemple, l’un de ses objectifs est d’accroître les
connaissances relatives aux sciences de la vie et de la santé afin
d’améliorer la compréhension des phénomènes biologiques11. Imprévisible
en termes de résultats, cette recherche exploratoire est en outre
particulièrement efficace pour faire émerger des concepts totalement
nouveaux, moteurs du progrès et de l’innovation.

Les différents types de sciences sont :

1. Les sciences fondamentales ou exactes : mathématiques, physique,


biologie, microbiologie, chimie, médecine, architecture, etc.

2. Les sciences de la nature : géographie, géologie, zoologie,


botanique, écologie, astronomie,…

3. Les sciences humaines qui étudient l’homme en tant qu’individu :


anthropologie, histoire, démographie.

4. Les sciences sociales : Qu'est-ce qu'on entend par sciences sociales?


Les sciences sociales sont un ensemble de disciplines académiques
ayant en commun l'étude du social humain, et des
interactions sociales entre les individus, les groupes et leurs
environnements. Font partie des sciences sociales : la sociologie, la
science politique, l’économie, la linguistique, le droit, la criminologie,
la santé publique, la philosophie.

5. Les lettres.

10
R. FRÉCAUT, « Quelques problèmes actuels de la recherche fondamentale en hydrologie
fluviale. », in Bulletin de l'Association de Géographes Français, 1971, vol. 48, no 389, pp. 291-295.
11
B. K. DIALLO, C. RIFFARD, K. LE GOUGE, et al., « Les anticorps monoclonaux-L’histoire d’une
recherche fondamentale ou la curiosité comme source de richesse », in Médecine/Sciences, 2019,
vol. 35, no 12, pp. 926-936.
5
b. But de la recherche fondamentale : expérimenter pour
comprendre

Cette recherche exploratoire s’appuie sur la curiosité et la créativité des


chercheurs. Partant des connaissances déjà disponibles et de leurs
observations, les scientifiques formulent des questions et des hypothèses
sur ce qu’on ne connaît pas encore. Pour tester ces hypothèses, ils
imaginent des expériences qui les conduiront à produire de nouvelles
données.

Les résultats de ces recherches sont imprévisibles : un chercheur


n’obtiendra pas toujours la réponse à sa question de départ. Mais il
découvrira parfois des éléments répondant à une toute autre
problématique, ou encore des phénomènes totalement inattendus.

Dans tous les cas, la recherche fondamentale fait progresser les


connaissances.

c. De la recherche fondamentale à l’innovation et aux progrès

Pour produire de l’innovation, il est toujours possible d’améliorer


l’existant. Mais les progrès les plus significatifs se fondent le plus souvent
sur des découvertes issues de la recherche fondamentale12.

Sans les études sur les mécanismes fondamentaux de l’immunologie,


l’immunothérapie n’aurait pas vu le jour. Or cette stratégie thérapeutique
a changé la donne dans la prise en charge de certains cancers. Autre
exemple : c’est en s’appuyant sur les résultats de travaux fondamentaux
et théoriques sur la résonance magnétique nucléaire qu’il a été possible de
développer l’IRM, une technique d’imagerie médicale aujourd’hui
couramment utilisée.

Les exemples sont innombrables et la frontière entre recherche


fondamentale et recherche appliquée devient finalement assez floue13 :
non seulement la première nourrit la seconde, mais les progrès
technologiques produits par la recherche appliquée sont devenus
indispensables à une recherche fondamentale performante.

La recherche scientifique est, à la fois, une démarche créatrice de


connaissances motivée par la curiosité pure et une activité génératrice
d’innovations qui augmentent les moyens d’action et de diagnostic sur la
nature, l’homme et la société14. Ces deux aspects de la recherche, le

12
D. ROUX, « Découvertes, invention, innovation: quels liens avec la recherche fondamentale? »,
in La lettre du Collège de France, 2018, no 42-43, p. 8.
13
P. CORBEL, CHOMIENNE, Hervé, et C. SERFATI, « L'appropriation du savoir entre laboratoires
publics et entreprises », in Revue française de gestion, 2011, no 1, pp. 149-163.
14
M. LEDUC et S. TANZILLI, « Les technologies quantiques, de la recherche fondamentale à
l’innovation. », in Photoniques, 2018, no 91, pp. 18-24.
6
fondamental et l’appliqué, loin de s’opposer, sont complémentaires l’un de
l’autre. La recherche fondamentale crée le socle de connaissances à partir
duquel naissent les applications et, inversement, les avancées
technologiques procurent les outils d’investigation de plus en plus
perfectionnés qui conduisent à approfondir et améliorer nos connaissances
fondamentales.

En général, la recherche effectuée dans le cadre des travaux universitaires


(mémoires, thèses, recherches des enseignants) fait partie de la
recherche fondamentale. En revanche, les travaux de recherche qui sont
réalisés au profit ou sur commande du secteur industriel, économique ou
politico-administratif, constituent ce que nous appelons la recherche
appliquée (Microsoft,Toyota, Airbus, Google et l’intelligence artificielle,
Tesla et les batteries électriques, NASA pour les déplacements spatiaux,
Total Energy pour les énergies décarbonées du futur, etc.)

d. Les étapes de la recherche scientifique

La recherche scientifique est une activité complexe qui mobilise beaucoup


de connaissances et de moyens et qui oblige le chercheur à être
méthodique, sérieux en fournissant de nombreux efforts et qui se réalise
en plusieurs étapes successives.
La recherche scientifique comprend huit étapes qui sont15:
1.Étape de sélection du sujet

La recherche scientifique commence par la sélection d'un sujet.


Habituellement, ce choix résulte d'un intérêt personnel pour un sujet
spécifique, ou d'un changement de société, ou encore de l'intérêt du
bailleur de fonds pour un sujet spécifique, ou enfin de la disponibilité de
nouvelles informations. La motivation pour la recherche peut avoir une
raison politique. Comme le sujet de recherche est d’habitude général et
vaste, il est nécessaire de définir un angle spécifique pour la recherche et
de passer du sujet à la question de la recherche.

2.Étape de lecture et de recherche de sources et de références

Après avoir choisi un sujet qui est le thème central de sa recherche, le


chercheur va se mettre à lire ce qui a déjà été écrit par d’autres
chercheurs afin de réunir un certain nombre des références
bibliographiques et d’élaborer ses hypothèses de recherche.

15
FONDATION FRIEDRICH EBERT STIFTUNG, Méthodologie de la recherche scientifique pour les organisations
de la société civile, s.l.s.d.
7
3.Étape de définition de la question et des hypothèses

La question et les hypothèses de recherche sont déterminées sur la base


de lectures préalables et d’une réflexion. La question de recherche doit
être claire, précise et il doit être possible d’y répondre. Les hypothèses
doivent être spécifiques, vérifiables et réversibles. Il existe quatre types
de questions de recherche : la question descriptive, la question
comparative, la question évolutive et la question théorique. Plus d’une
question peut être incluse dans une recherche.

4.Étape de sélection de la méthode de recherche

Cette étape comprend le choix de la méthodologie qualitative ou


quantitative en fonction de la question posée ainsi que la répartition des
thèmes principaux et sous-thèmes sur des fondements et des critères
clairs. Une structure est construite à ce stade également pour la recherche
et la classification des informations (assignation de titres principaux, sous-
titres et titres partiels : parties, sections, chapitres, branches, etc.).

5.Étape de préparation à la recherche sur le terrain

Cette étape comprend la sélection de l’échantillon et la rédaction du


questionnaire (recherche quantitative) ou la préparation des questions de
recherche (recherche qualitative). C’est à ce moment qu’il convient de
réfléchir à des plans alternatifs, travailler en réseau et contacter des
personnes qui peuvent faciliter la recherche et aider à atteindre
l’échantillon souhaité.

6. Étape de collecte d’informations

La recherche sur le terrain commence alors ; le chercheur/la chercheuse


collecte des informations selon la méthodologie utilisée et ce dans le cadre
de l’éthique de la recherche scientifique convenue.

7.Étape d’analyse des informations

A l’issue de sa recherche sur le terrain, le chercheur se retrouve au milieu


d’une pléthore d’informations. Alors que doit-il faire ? La première étape
consiste à passer au crible les informations obtenues, en donnant la
priorité aux sources originales, en scrutant les informations fiables de plus
d’une source et en se concentrant sur les références les plus récentes, que
ce soit pour leurs statistiques, leurs chiffres, ou leur documentation. Ce
faisant il devra écarter les informations qui ne sont pas directement liées
au sujet de recherche afin de ne pas prendre de direction erronée et de
gagner du temps et des efforts. Certains programmes peuvent être utilisés
pour l’analyse scientifique. Ainsi : • Pour la recherche quantitative, on

8
peut utiliser Excel, SPSS, STATA, Matlab • Pour la recherche qualitative,
on peut utiliser Nvivo, MAxQDA, Atlas.

8.Étape de rédaction et de publication

Il existe certaines méthodes de formulation et d’édition des résultats de


l’étude et certains moyens de diffusion des travaux de recherche
scientifique.

La science est une réalité sociale qui a son histoire, ses résultats, ses
hypothèses, ses méthodes et le chercheur doit se faire très humble16
quand il aborde cette grande dame qu’est la science. Il ne doit se
considérer que comme l’un des nombreux petits maillons d’une immense
chaîne déjà existante et son premier travail est de se situer par rapport à
tout ce qui a été fait avant lui. C’est ce que l’on appelle faire une revue
de question17, travail essentiel pour tous ceux qui veulent entreprendre
une recherche. En fait, il s’agit de préciser ce que l’on sait déjà quand on
entreprend une recherche afin de pouvoir, en conclusion du travail, dire ce
que celle-ci a apporté de nouveau.

Malgré l’apparence, la réponse à cette question n’est pas simple. Il ne


suffit pas d’énoncer un titre de recherche pour que l’on puisse, dans de
bonnes conditions, se mettre au travail : il faut préciser le sujet, définir
son problème (d’où le terme de « problématique »), savoir quelles seront
les variables prises en considération, les limites de son travail... Exemple :
l’étude des résultats scolaires. Que veut dire exactement « résultats
scolaires » ? Une analyse préalable de ce concept est indispensable ; tous
les chercheurs ne mettent pas, sous cette expression, la même
signification. Quel est l’âge des sujets ? Quelles sont les méthodes
pédagogiques utilisées ? Dans quelles conditions sociales vivent les
sujets …

La recherche scientifique désigne, en premier lieu, l’ensemble des


actions entreprises en vue de produire et de développer les connaissances
scientifiques. Par extension métonymique, la recherche scientifique
désigne également le cadre social, économique, institutionnel et juridique
de ces actions.

e.Histoire de la recherche scientifique et premières formes


d'organisation de la science

S'il existe depuis la haute antiquité des formes de réflexion spéculatives


sur le monde, ainsi que quelques tentatives de son exploration raisonnée,

16
BERNARD, Paul. Cause perdue? Le pouvoir heuristique de l’analyse causale. Sociologie et
sociétés, 1993, vol. 25, no 2, p. 171-189.
17
GIRARD, Marie-Josée, DE BOISANGER, Fanny Bréart, BOISVERT, Isabelle, et al. Le chercheur et
son expérience de la subjectivité: une sensibilité partagée. Specificites, 2015, no 2, pp. 10-20.
9
ces démarches scientifiques ou protoscientifiques18 qui relèvent jusqu'au
XVIe siècle d'initiatives isolées, sont le plus souvent le fait d'individus
savants et passionnés. La recherche scientifique n'existe pas encore en
tant qu'encadrement institutionnel des pratiques scientifiques.

On peut cependant relever l'existence de quelques embryons d'une telle


organisation, avec les lycées antiques, les écoles philosophiques, les
universités médiévales, les monastères, ou le système du mécénat.

C’est au XVIe siècle, en particulier avec Francis Bacon (1561-1626), qu’est


précisée l’idée que la science peut et doit être organisée en vue
d'une maîtrise de la nature et du développement des nations19. En
affirmant ainsi l’intérêt économique et politique du progrès scientifique, et
la nécessité pour les gouvernants de ne pas mésestimer la valeur de leurs
savants, Bacon pose les bases d'une recherche scientifique
institutionnalisée, encadrée par une politique scientifique participant à
l’organisation des travaux des savants pour mieux servir le progrès
économique et militaire de la nation. Dans son utopie de la Nouvelle
Atlantide, Bacon imagine en particulier une " Maison de Salomon ",
institution préfigurant nos modernes établissements scientifiques, où sont
rassemblés tous les moyens d'une exploration scientifique du monde.
Cette Maison de Salomon inspirera la création de la Royal Society20, en
1660.

Mais si l’initiative de Bacon pourrait symboliser un moment important de


l'institutionnalisation de la recherche, il n'en est pas pour autant l'unique
fondateur. Ses textes traduisent une idée qui se cristallise à son époque,
et qui commence à se manifester au travers de l'Europe21.

C'est au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle que se développent les


Académies, qui constituent les premières véritables manifestations de
l'institutionnalisation de la recherche, jusque-là organisée au gré des
mécènes.

Il faut cependant attendre le XIXe siècle pour que la recherche se


professionnalise réellement, avec l'apparition des premiers chercheurs
autonomes et professionnels.

18
Lire à ce propos dans J. FARGES, « Le constructivisme épistémologique de Jürgen Mittelstraß et le
problème d'une ontologie du monde de la vie », in Journée d'étude" Approches philosophiques et
sociologiques du monde de la vie", 2012.
19
Cfr M. LEIRIS, Francis Bacon, Paris, Albin Michel, 2010.
20
A.-F. GARÇON, « Une brève histoire de la culture technique européenne et de sa relation à
l’innovation. », in Technologie et innovation, 2017, vol. 17, no 4. M-J. DURAND-RICHARD, « Le
regard français de Charles Babbage (1791-1871) sur le déclin de la science en Angleterre»,
in Documents pour l’histoire des techniques. Nouvelle série, 2010, no 19, pp. 287-304.
21
A. RUELLET et S. HAFFEMAYER, Les Lumières radicales de la Révolution anglaise. Samuel
Hartlib et les réseaux de l’intelligence, 1600-1660, Paris, Classiques Garnier, 2018, 640 p., ISBN 978-
2-406-08776-2. Revue dhistoire moderne contemporaine, 2019, vol. 663, no 3, p. 178-181.
10
La Seconde Guerre mondiale a été le déclencheur de la conception
de nombre des systèmes d'intégration de la recherche dans la stratégie de
développement économique et de défense des États modernes. Vannevar
Bush22, aux États-Unis, est considéré comme un pionnier de cette
organisation, qui a fait pression sur le monde politique pour la création de
différentes instances, dont la National Science Foundation23.

f. La recherche scientifique : une recherche plurielle

La recherche scientifique recouvre des réalités très hétérogènes. Le


manuel de Frascati, pour satisfaire des besoins statistiques, définit
plusieurs types de recherche :

• La recherche fondamentale, entreprise principalement mais pas


toujours exclusivement en vue de produire de nouvelles
connaissances indépendamment des perspectives d'application.

• La recherche appliquée, qui est dirigée vers un but ou un objectif


pratique.

• Les activités de développement parfois confondues avec la


recherche technologique, qui consiste en l'application de ces
connaissances pour la fabrication de nouveaux matériaux, produits
ou dispositifs.

Il faut également bien sûr prendre soin de distinguer les différents


secteurs disciplinaires : la recherche en philosophie est évidemment
très différente de celle en biologie moléculaire ou en archéologie.

On peut également distinguer, à la suite des travaux de Terry Shinn,


différents régimes de recherche : régime utilitaire, académique et
technico-instrumental24.

g. Systèmes de normes et des règles

Selon les différentes formes de recherche rencontrées, différentes sortes


de normes et de règles encadrent les pratiques scientifiques.

Ces normes et ces règles ne sont pas toujours d'ordre juridique.


La sociologie des sciences rapporte ainsi l'existence de normes propres
au champ scientifique.

22
D. P. LEYDEN, et M. MENTER, “The legacy and promise of Vannevar Bush: Rethinking the model
of innovation and the role of public policy”, in Economics of Innovation and New Technology, 2018,
vol. 27, no 3, pp. 225-242.
23
H. HARTER, « NSF la recherche made in USA. La National Science Foundation et la recherche
aux États-Unis. », in La revue pour l’histoire du CNRS, 2008, no 23.
24
T. SHINN, “ The triple helix and new production of knowledge: prepackaged thinking on science and
technology.”, in Social studies of science, 2002, vol. 32, no 4, pp. 599-614.
11
Les différentes formes de recherche se distinguent également par les
différentes normes techniques qui y guident l'activité intellectuelle. C'est
l'objet des épistémologies régionales d'analyser et comprendre ces
impératifs épistémiques locaux. De même, la méthode scientifique n'est
pas là même selon les différents régimes de recherche.

Les différentes formes de recherche se distinguent par le système


normatif qui les encadre, mais aussi de manière plus concrète par les
lieux, les métiers, les modes de financement et d'évaluation, etc...

h. Les lieux de la recherche

La recherche scientifique est généralement inscrite dans des lieux


particuliers, qui offrent aux chercheurs les moyens d'exercer leur activité.
Ces lieux peuvent être des laboratoires, mais ce n'est pas
systématiquement le cas.

1. Le laboratoire

Les laboratoires, qui peuvent aussi bien être publics que privés, sont les
lieux privilégiés où se déroule l'activité de recherche25. Y sont rassemblés
des chercheurs, des techniciens et des administratifs qui, dans l'idéal,
collaborent autour d'un ou de plusieurs projets ou sujets de recherche.
Ces chercheurs y partagent les ressources et les moyens rassemblés dans
le laboratoire.

Il existe des laboratoires tant pour les sciences exactes que pour les
sciences humaines et sociales.

La taille et la structure des laboratoires peuvent considérablement varier.


Certains peuvent rassembler une poignée d'individus autour d'un
instrument, le tout rassemblé dans quelques pièces d'une université.
D'autres peuvent associer des milliers de collaborateurs, physiquement
éparpillés sur toute la planète en différents lieux qui eux-mêmes peuvent
constituer un laboratoire, ou des antennes du laboratoire principal26.

2. Hors du laboratoire

Pour de nombreuses disciplines, en particulier celles des sciences


humaines et sociales, l'activité de recherche peut se dérouler hors des

25
P. CORBEL, H. CHOMIENNE et C. SERFATI, « L'appropriation du savoir entre laboratoires publics
et entreprises », in Revue française de gestion, 2011, no 1, pp. 149-163.
26
D. VINCK, Du laboratoire aux réseaux: Le travail scientifique en mutation. Politique de la science et
de la technologie, Rapport de recherche FAST, 1992, Laboratories networks: changes in scientific
labor. Science and Technology Policy, FAST Research Report, 1992.
12
murs du laboratoire. C'est évident pour le philosophe, mais ce peut être
également le cas du mathématicien, du sociologue, de l'historien27.

Outre ces situations particulières où l'activité de recherche peut


accompagner le chercheur où qu'il soit, certaines disciplines se distinguent
par leurs propres lieux de recherche28 : les centres d'archives pour
l'historien, le chantier de fouille pour l'archéologue, le terrain pour le
sociologue ou l'anthropologue, l'observatoire pour l'astronome, ...

3. Les produits de la recherche

La recherche vise évidemment à produire des connaissances scientifiques.


Mais ces connaissances peuvent prendre des formes diverses : il peut
s'agir de publications, de rapports, de brevets, de communications orales,
etc... Enfin, ces connaissances peuvent être incorporées dans de nouvelles
machines, de nouveaux instruments ou dispositifs. Ce sont tous ces
produits qui, en étant diffusé au sein de la communauté scientifiques,
permettent au chercheur d'être reconnu par ses pairs, et de recevoir en
retour les moyens nécessaire à la poursuite de son travail.

4. Publications

Les chercheurs scientifiques publient leurs travaux dans diverses


catégories de publications:

• les revues de publications scientifiques à comité de lecture (on peut


citer Revue française de droit constitutionnel, Revue internationale
de droit comparé, Nature, Science, mais des milliers d'autres revues
spécialisées, plus ou moins prestigieuses, existent), et les comptes-
rendus de conférences à comité de lecture: la publication y est
soumise à l’avis conforme d’un comité de scientifiques ;

• des ouvrages collectifs rassemblant des articles de revue ou de


recherche autour d'un thème donné, coordonnés par un ou plusieurs
chercheurs appelés éditeurs ;

• des monographies sur un thème de recherche ;

• des revues sans comité de lecture, par exemple les revues


d'actualité des sociétés savantes ;

• des comptes-rendus de conférences sans comité de lecture ;

• des monographies de recherche ou d'enseignement.

27
B. LATOUR, « Le métier de chercheur: regard d'un anthropologue », in Le métier de chercheur,
2001, pp. 1-108.
28
M. HUBERT, « Partager des expériences de laboratoire: La recherche à l’épreuve des
reorganisations. », in Archives contemporaines, 2014.
13
Le terme de " publication scientifique "29 ne recouvre normalement que les
trois premiers cas, c’est-à-dire des publications techniques évaluées par
un comité scientifique, dirigées vers un public de spécialistes uniquement
(chercheurs du domaine et de domaines proches, et plus rarement
ingénieurs confrontés à un problème d'ordre fondamental). Les
scientifiques peuvent en revanche être sollicités par des médias visant le
grand public à des fins de vulgarisation scientifique30, par exemple dans
des magazines de vulgarisation scientifique (Pour la Science, Science et
Vie, etc.), mais aussi dans le cadre d'émissions audiovisuelles.

5. Brevets

Les brevets ont commencé à se multiplier dans le monde de la recherche


au cours des années 1980. Naturellement, ils restent un produit plus
caractéristique de la recherche privée que de la recherche publique. Le
monde académique développe cependant cette forme de publication de
ses travaux.

i. Les métiers de la recherche

La recherche scientifique regroupe différents corps de métier : chercheurs


bien sûr, mais également ingénieurs, techniciens, administratifs...

1. Chercheur

Un chercheur n'a pas nécessairement de statut qui reconnaisse la


spécificité de son métier. Est chercheur celui dont la fonction
professionnelle consiste à contribuer de manière originale à la production
de connaissances scientifiques31. Il peut ne pas avoir le titre de chercheur,
mais être considéré comme tel par la communauté scientifique. Il peut
aussi bien être membre bénévole d'une association ou d'une
ONG, ingénieur dans une entreprise de haute technologie que membre
d'un laboratoire de recherche. Une part essentielle de la recherche
scientifique moderne, et pratiquement la totalité de la
recherche fondamentale, est cependant faite soit au sein de laboratoires
de recherche, soit en collaboration étroite avec ceux-ci.

La recherche n'est pas nécessairement la seule activité du chercheur.


D'autres missions peuvent lui être confiées. Des missions d'expertise dans
le cadre d'une entreprise. Des missions d'enseignement dans le cadre
d'une université. Le couplage enseignement et recherche est de loin le

29
T. CHANIER, « Archives ouvertes et publication scientifique: comment mettre en place l'accès libre
aux résultats de la recherche? », in Archives ouvertes et publication scientifique, 2005, pp. 1-186.
30
D. KUNTH, La place du chercheur dans la vulgarisation scientifique, Rapport de la Délégation à
l'information scientifique et technique (DIST), 1992. B. BENSAUDE-VINCENT, « Splendeur et
décadence de la vulgarisation scientifique. », in Questions de communication, 2010, no 17, pp. 19-32.
31
B. LATOUR, « Le métier de chercheur: regard d'un anthropologue. », in Le métier de chercheur,
2001, pp. 1-108.
14
plus courant32, les universités occupant généralement une place centrale
dans les systèmes nationaux de recherche33.

2. Ingénieur et techniciens

La frontière est floue entre chercheurs, ingénieurs et techniciens. Certains


parmi les seconds ont une véritable activité de recherche, publient des
articles et développent des travaux originaux, tandis que d'autres parmi
les premiers font plutôt du développement.

Cependant, cette distinction peut renvoyer à une différence statutaire.

j. Financement de la recherche

La plus grande partie de la recherche est aujourd'hui financée sur fonds


privés34. Néanmoins, l’État joue un rôle toujours important et central dans
le financement de la recherche, que cela soit en Europe, en Afrique ou
dans les autres pays du monde35.

Ces financements peuvent être attribués directement à des chercheurs,


mais également à des équipes de recherche, des laboratoires, des
institutions, des groupements d'institutions, des collectivités territoriales,
etc...

Ces financements comprennent parfois évidemment les salaires des


personnels, lorsqu'ils sont en CDI ou ont le statut de fonctionnaire.

Ces financements récurrents sont également les dotations des


laboratoires36.

Par ailleurs, dans le cadre du financement sur projets37, et pour parvenir à


des objectifs de politique scientifique, les organismes de financement de la
recherche peuvent aussi lancer des appels d'offre sur des thèmes
prédéfinis. Les groupes de chercheurs intéressés par la proposition vont
ensuite candidater pour que le projet leur soit attribué. Dans ce type de
procédure, l'autonomie de la science peut cependant être mise à mal par
la formulation de projets où la réponse souhaitée par le financeur apparaît
implicitement.

32
L. ENDRIZZI, Recherche ou enseignement: faut-il choisir?. 2017.
33
F. AGGERI, A. BRANCIARD, C. GENET et al., Les plates-formes technologiques dans les sciences
du vivant: quels effets sur les pratiques de recherche et les formes de couplage science-innovation?,
Thèse de doctorat, Ecole des mines de Paris, 2006.
34
J. MULLIN, « Évolution des modes de financement de la recherche (1960-2000). », in Revue
internationale des sciences sociales, 2001, vol. 168, no 2, pp. 269-295.
35
S. LOUVEL et M. HUBERT, « L’usage des exemples étrangers dans les politiques de financement
de la recherche. », in Revue francaise de sociologie, 2016, vol. 57, no 3, pp. 473-501.
36
S. LOUVEL et M. HUBERT, « L’usage des exemples étrangers dans les politiques de financement
de la recherche. », pp. 473-501.
37
M. HUBERT et S. LOUVEL, « Le financement sur projet: quelles conséquences sur le travail des
chercheurs? », in Mouvements, 2012, no 3, pp. 13-24.
15
Alternativement, l'initiative peut venir d'une organisation extérieure à la
recherche : par exemple une entreprise rencontrant un problème
spécifique, mais aussi une association ou tout acteur de la société civile.
Ceux-ci peuvent susciter des appels d'offres financés, ou tenter de
contacter les chercheurs et de les intéresser au problème de façon à ce
qu'ils relaient l'initiative.

k.L'évaluation de la recherche

Les formes d'évaluation de la recherche diffèrent très sensiblement selon


les secteurs38. Elles peuvent porter sur plusieurs niveaux : les chercheurs
eux-mêmes, leurs laboratoires et les institutions accueillant ces
laboratoires. De surcroît, les systèmes nationaux de recherche sont eux-
mêmes évalués et comparés entre eux (benchmarking), en sorte
d'améliorer et d'adapter les politiques de recherche.

Les chercheurs sont doublement évalués :

• par leurs institutions qui, en se basant sur des procédures et des


critères particuliers, déterminent ainsi l'évolution de leur carrière.

• par leurs pairs, qui évaluent en permanence la valeur de leurs


travaux scientifiques.

Naturellement, ces deux formes d'évaluation sont liées, la première


reposant en grande partie sur la seconde, qui est la pierre angulaire du
fonctionnement de la science.

Dans les sociétés modernes, où l'effort de recherche est financé par l'État
ou des entreprises privées, un fort besoin d'évaluer l'efficacité des efforts
de recherche est apparu39. Dans le cas de la recherche fondamentale
cependant, il est difficile, à court terme au moins, de déterminer la portée
des résultats obtenus. Cette évaluation qui est qualifiée d’évaluation
institutionnelle se base donc sur des indicateurs concernant
la communication de résultats par les chercheurs, la continuité des
recherches basées sur ces résultats, la reconnaissance des avancées
réalisées par le reste de la communauté scientifique, et, dans les cas où
cela est pertinent, la valorisation commerciale ou sociale des
résultats.

Cette évaluation peut être effectuée sur une base individuelle ou


collective. Selon les critères employés et les choix qui découlent de
l'évaluation, des effets pervers peuvent apparaître, les chercheurs

38
P. SERVAIS, « L'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales: regards de
chercheurs. », in L'évaluation de la recherche en sciences humaines et sociales, 2011, pp. 1-296.
39
E. ZACCAI, B. TIMMERMANS, M. HUDON, et al. , L’évaluation de la recherche en question (s).
Académie royale de Belgique, 2016.
16
infléchissant leurs choix pour améliorer leur évaluation plutôt que la
qualité scientifique réelle de leur production40.

Quant à l’évaluation des projets, elle se fait en amont et en aval. Dans


le contexte académique41, l'initiative d'un projet peut-être le fait d'un
chercheur, ou d'un groupe de chercheurs, ayant une expérience suffisante
pour discerner une direction intéressante de recherche, basée sur les
travaux précédents de la communauté scientifique. Une fois la
problématique posée, les chercheurs peuvent définir une démarche qui
soit susceptible de lui apporter des éléments de réponse, ce qui définit un
projet.

Les besoins en moyens humains et matériels peuvent alors être évalués.


Parfois, ceux-ci peuvent être déjà entièrement couverts par des moyens à
la disposition des chercheurs, si ces derniers disposent d'un statut leur
assurant une période d'emploi et une autonomie de décision suffisante. La
plupart du temps cependant, il est nécessaire ou souhaitable de disposer
de moyens supplémentaires, par exemple pour des frais
de déplacement (réunions entre chercheurs travaillant dans des lieux
différents, congrès), d'embauche de personnel contractuel (chercheur
post-doctoral) ou de moyens expérimentaux, d'enquête, etc. Une
demande de financement doit donc être déposée auprès d'un organisme
de financement de la recherche. Le succès de cette demande dépendra
des choix de politique scientifique de l'organisme.

l. L'organisation et les institutions de la recherche

Plusieurs niveau d'organisation de la recherche peuvent être distingué : le


niveau des institutions, des nations et des entités supranationales, mais
aussi celle des entités infranationales (commune, région, département,
plus généralement organisation locales).

Les laboratoires de recherche sont généralement regroupés au sein


d'institutions plus larges : entreprises, hôpitaux, universités42, centres de
recherche, association. C'est d'abord au niveau des ces institutions qu'est
organisée la recherche scientifique. Ce sont ces institutions qui peuvent
définir les dispositifs d'évaluation, organiser la répartition des moyens,
structurer les équipes, etc...

Cependant, ces institutions n'ont pas toujours l'autonomie nécessaire pour


définir l'organisation de leur recherche. Cela peut dépendre de leur

40
M. VANHOLSBEECK, « Entre qualité prescrite et qualité souhaitable. L’ambivalence des chercheurs
en communication face à l’évaluation de leurs publications. », in Quaderni. Communication,
technologies, pouvoir, 2012, no 77, pp. 71-84.
41
E. PICARD, « Les enseignants-chercheurs: une évaluation centralisée. Du comité consultatif de
l'enseignement supérieur au CNU (1873-1992). », in Spirales, 2012, no 49, pp. 69-82.
42
Y. GINGRAS, « L’institutionnalisation de la recherche en milieu universitaire et ses effets. », in
Sociologie et sociétés, 1991, vol. 23, no 1, pp. 41-54.
17
propre situation (une entreprise rachetée par un grand groupe peut perdre
cette autonomie), ou du cadre national. Ainsi, en France, c'est au niveau
national que sont définis les grandes lignes de l'organisation de la
recherche publique, y compris au niveau institutionnel43.

En majeure partie, la recherche scientifique est menée dans des


universités ou d'autres établissements d'enseignement supérieur, dans
des organismes de recherche privés ou publics (EPST et EPIC en France),
et dans les divisions de recherche des entreprises.

Les régions jouent un rôle de plus en plus important dans l'organisation de


la recherche, avec le développement de structure rassemblant divers
acteurs institutionnels (université, entreprise, organismes, ...). Ces
structures peuvent être des parcs scientifiques, des technopôles, ou plus
récemment des pôles de compétitivité. Les différentes subdivisions
administratives du territoire national (régions, länders, Etat, etc.) sont
souvent fortement impliquées dans ces structures, qui intéressent
directement le tissu économique local.

Mais indépendamment même de ces strates administratives, la recherche


peut spontanément s'organiser au niveau local, pour donner parfois des
résultats particulièrement impressionnant. C'est par exemple le cas de la
célèbre Silicon Valley44, qui a vu se former une division du travail
particulièrement efficace entre un tissu serré de petites entreprises de
haute technologie, quelques très grandes entreprises et des centres de
recherche en particulier l'Université de Stanford45.

Au niveau national, les États définissent des politiques de recherche qui


déterminent non seulement le financement public de la recherche, mais
aussi une grande partie du contexte institutionnel et juridique de la
recherche. Se posent en particulier des questions sur le pilotage de la
recherche et sur les grandes orientations stratégiques.

Enfin, la recherche peut s'organiser au niveau international. Il s'agit en


particulier de la recherche communautaire, qui est aujourd'hui la forme la
plus intégrée de différents systèmes nationaux de recherche. Mais
d'autres formes de collaborations internationales en matière de recherche
se développent également, généralement sur des questions précises ou
sur des projets particuliers. C'est par exemple le cas de nombreux

43
J. AUST et C. GOZLAN, « Des instruments contestés: émergence et effets de la critique des instruments du
gouvernement de la recherche en France (1961-2015). », in Revue française de science politique, 2018, vol. 68,
no 3, pp. 493-514.
44
R. GORDON, « PME, réseau d’innovation et milieu technopolitain: la Silicon Valley. », in Entreprises
innovatrices et développement territorial, 1992, pp. 197-223.
45
J. MOUSSEAU, « Stanford: tournant dans la communication. », in Communication & Langages,
1975, vol. 27, no 1, pp. 93-107.
18
programmes d'exploration spatiale46, dont les coûts imposent d'organiser
les phases de recherche au niveau international47.

m. Valorisation de la recherche

Les retombées issues des progrès scientifiques sont de plusieurs ordres,


bénéficiant à différents acteurs48 :

• Les retombées technologiques. L'amélioration de notre maîtrise


du monde qui nous entoure permet de proposer des produits et
services nouveaux, ou moins coûteux, aux consommateurs. Les
bénéficiaires en sont les consommateurs (au sens large) et les
producteurs de ces biens et services. Les travailleurs peuvent
également en bénéficier par l'amélioration de leurs conditions de
travail.

• Les retombées stratégiques et géostratégiques. Les États


possédant une avance scientifique sur les autres sont avantagés, et
peuvent monnayer leur technologie contre des privilèges (par
exemple transfert de technologie contre ouverture du marché) ou
exercer un droit de regard sur les projets d'autres États (par
exemple en acceptant ou non de lancer un satellite artificiel pour
eux). Les entreprises privées disposant d'une avance scientifique, de
la même façon, sont avantagées par rapport à leurs concurrents.

• Les retombées sociétales49. La recherche peut permettre de


déceler des dysfonctionnements et des améliorations possibles aux
systèmes sociaux, au bénéfice des populations ou des organisations
qui les administrent. Les chercheurs peuvent également jouer
un rôle d'experts indépendants, permettant de baser une décision
politique ou économique sur un compte-rendu non biaisé des risques
et avantages des différentes options.

Ces retombées rendent la recherche scientifique désirable, dans la mesure


où elle n'enfreint pas les principes d'éthique et de précaution. Le jeu des
intérêts des bénéficiaires potentiels conduit donc les décideurs politiques
et économiques à organiser et à financer la recherche. Cependant, ces
décideurs ne peuvent maîtriser le processus qui mène à la découverte
scientifique, celle-ci n'étant pas toujours concevable au moment où les

46
L. BACH et G. LAMBERT, « Les règles de fonctionnement du programme spatial européen: analyse
des facteurs d'intégration et de variété industrielles. », in Revue d'économie industrielle, 1992, vol. 59,
no 1, pp. 154-173.
47
P. LARÉDO, « Vers un espace européen de la recherche et de l’innovation. », in Encyclopédie de
l’innovation. Paris: Économica, 2003, pp. 665-91.
48
C. MAILHOT, P. PELLETIER et V. SCHAEFFER, « La valorisation de la recherche: une nouvelle
mission pour l'université? », in Canadian Journal of Higher Education, 2007, vol. 37, no 1.
49
M. HUBERMAN, « De la recherche à la pratique: comment atteindre des retombées «fortes»? »,in
Revue française de pédagogie, 1992, pp. 69-81.
19
recherches sont entreprises : le pilotage de la recherche n'est donc
possible que de façon limitée.

Le rôle d'expertise dévolu aux chercheurs suppose aussi que ceux-ci sont
indépendants d'intérêts commerciaux et de dogmatismes, qui pourraient
biaiser leur réponse50. L'organisation et le financement de la recherche
doivent donc permettre l'autonomie de la science.

Afin de tenter de concilier ces différentes contraintes sur le


fonctionnement de la recherche scientifique, un système complexe s'est
peu à peu mis en place depuis 1945, avec un équilibre sans cesse modifié
entre pilotage extérieur et autonomie des chercheurs, entre évaluation
administrative et par les pairs, et où interviennent des capitaux publics et
privés, le tout dans un cadre fixé par la législation.

Enfin, une nouvelle approche dans l'intégration de la recherche dans la


société civile émerge actuellement, où des associations peuvent faire des
appels d'offre de recherche qui sont ensuite subventionnés.

50
E. LAMY et T. SHINN, “L'autonomie scientifique face à la mercantilisation. », in Actes de la
recherche en sciences sociales, 2006, no 4, pp. 23-50.
20
Chapitre 2. La technique de recherche et la collecte des
informations

La technique de recherche consiste en la mise en œuvre de la méthode


retenue pour rassembler les données ou les informations nécessaires à la
rédaction du travail scientifique.

Ces informations sont renfermées soit dans les livres dont l’exploitation
est faite grâce à la technique documentaire ou se rencontrent dans la vie
réelle au sein de la société nécessitant, ainsi, les enquêtes de terrain.

2.1. La technique documentaire


La technique documentaire est la technique ou le procédé qui consiste
à utiliser, lire, écouter ou visualiser des documents écrits, audio ou vidéos
pour collecter les informations relatives au sujet qui est étudié51. Ici, il
faut savoir s’organiser et se renseigner avant le début de la recherche
pour savoir où trouver les documents et les ouvrages pertinents en
rapport avec le sujet traité52.

2.2. La technique de l’enquête ou de


sondage
Quant à la technique de l’enquête53, appelée aussi technique de
sondage, elle permet de questionner les individus pour avoir leur
appréciation positive ou négative sur un sujet ou pour obtenir leur degré
de connaissance d’une thématique que le chercheur est en train d’étudier.

En ce qui concerne l’enquête de terrain, elle doit être minutieusement


préparée : en effet, ses résultats dépendent sensiblement du travail fait
en amont. Avant de descendre sur le terrain, le chercheur doit élaborer
son questionnaire et déterminer les individus qui seront interrogés.

a) Le questionnaire

Le questionnaire est l’ensemble des questions à poser aux individus afin


de collecter les informations nécessaires à l’étude.

51
O. LE DEUFF, « La culture de l'information et l'héritage documentaire. », in Documentaliste-
Sciences de l'Information, 2010, vol. 47, no 3, pp. 4-11.
52
A. DAVID, « La recherche documentaire automatique appliquée au droit. », in Revue internationale
de droit comparé, 1968, vol. 20, no 4, pp. 629-645.
53
F. PÉQUIGNOT, E. JOUGLA, F. LAURENT et al., « Méthodologie de l'enquête », in Annales
françaises d'anesthésie et de réanimation, Elsevier Masson, 1998. pp. 1302-1310.
21
Ce questionnaire peut prendre trois (3) formats : soit ouvert, soit directif
soit semi-directif.

Le questionnaire ouvert est celui dans lequel il est demandé à la personne


prospectée de se prononcer sans réserve à la question. Le but du
chercheur est d’avoir l’opinion de son interlocuteur sans restriction
aucune.

Exemple : Que pensez- vous du rôle des juges congolais dans l’avènement
d’un Etat de droit ?

S’agissant du questionnaire directif, c’est le questionnaire dans lequel le


chercheur voudrait que l’enquêté réponde dans un sens prédéfini.

Exemple : Au regard de ses penchants pour la démocratie, ne pensez-


vous pas que le président FATSHI ne voudra pas reporter les élections en
2023 ?

Dans ce cas, la réponse attendue par le chercheur est en majorité de cas


positive. Cependant, certains esprits critiques minoritaires vont contester
cette assertion et donner un avis contraire tout en argumentant.

En ce qui concerne le questionnaire semi-directif, il s’agit d’un


questionnaire limité en nombre (10 ou 20 questions) auquel est soumis
l’enquêté qui devra répondre à certaines questions et justifier ses
réponses.

Exemple : Y’a-t-il respect des droits de l’homme en RDC : oui ou non ?


Justifiez votre réponse.

Les 3 types d’entretien de recherche

Comme on vient de le voir, il existe trois types d’entretiens de


recherche : l’entretien directif, l’entretien semi-directif et l’entretien non
directif (ou libre). Le degré de liberté du chercheur varie d’un type
d’entretien à l’autre.

1. L’entretien directif54

Ce premier type d’entretien, aussi appelé “entrevue normalisée”, a une


structure bien définie et plutôt stricte par rapport aux autres types.

Il vous faut respecter :

• L’ordre des questions.

• La formulation des questions.

• La durée de l’entretien.
54
Lire à ce propos G. BOUTIN, L'entretien de recherche qualitatif, 2e édition: Théorie et pratique,
Québec, PUQ, 2019.
22
Cette rigueur scientifique permet de garantir que tous les individus
interrogés sur le plan de l’entretien, le seront dans les mêmes
circonstances. Les résultats seront donc facilement comparables.

Les questions de l’entretien directif sont souvent spécifiques et fermées :

• Réponses avec “oui” ou “non”

• QCM : questions à choix multiples

Également utilisé pour des études quantitatives, ce type d’entretien


permet de réaliser une analyse statistique des réponses obtenues.

Avantages et limites

• L’entretien directif est rassurant pour l’étudiant : celui-ci arrive en


entretien avec ces questions écrites au préalable, sans besoin
d’engager la conversation durant l’échange.

• Le chercheur est pieds et poings liés : il ne peut pas approfondir un


sujet avec une nouvelle question. Il est aussi impossible pour lui de
rebondir pour en savoir plus sur un élément entendu ou bien de
créer un vrai lien de confiance à travers une discussion.

Exemple

Pour un mémoire portant sur l’impact du changement climatique en RDC


depuis le début du siècle, un étudiant pourrait choisir l’entretien directif
pour poser des questions précises à plusieurs scientifiques lors d’un
entretien de 30 minutes.

Question : Les données que l’on possède indiquent-elles une hausse des
températures en RDC depuis l’an 2000 ?

Réponse : oui ou non.

2. L’entretien semi-directif 55

Ce second type d’entretien, aussi appelé “entretien qualitatif ou


approfondi”, se base sur des interrogations assez généralement formulées
et ouvertes. Il est possible de poser de nouvelles questions si la personne
interviewée soulève un aspect encore inconnu.

Pour réaliser ce type d’entretien vous devez :

• Préparer en amont vos questions.

• Les classer dans un ordre logique et par thème.

55
P. BONGRAND et P. LABORIER, « L'entretien dans l'analyse des politiques publiques: un impensé
méthodologique? », in Revue française de science politique, 2005, vol. 55, no 1, pp. 73-111.
23
• Poser de nouvelles questions pendant l’entretien.

Avantages et limites

• Pouvoir poser des questions plus ouvertes et de pouvoir relancer la


personne interrogée. Une vraie discussion peut avoir lieu ici.

• Les comparaisons entre les divers entretiens seront plus difficiles à


faire. Une étude statistique ne peut être réalisée. De plus,
l’interviewé ne peut pas s’étendre de longues minutes sur un seul
sujet, il doit répondre à plusieurs questions dans un temps défini.

Exemple

Sur le mémoire portant sur le réchauffement climatique, l’étudiant peut


interroger plusieurs chercheurs pour avoir leur point de vue sur la
question. L’étudiant ne s’impose pas de temps limite pour les
conversations. Il pourra établir la structure désirée de l’entretien pour
aborder différentes thématiques, mais pourra modifier le cheminement en
fonction de son interlocuteur.

Ce type d’entretien permet de laisser entrevoir l’avis personnel de chaque


chercheur.

3. L’entretien non directif (libre)56

Ce dernier type d’entretien, aussi appelé « entretien libre », ne comporte


pas de questions pré-écrites ou de structure. L’étudiant propose un thème
général et n’intervient que pour relancer la conversation et encourager la
personne interrogée à aller plus loin dans l’explication de sa pensée.

L’enquêteur adopte une attitude d’écoute, de compréhension et de


neutralité.

Avantages et limites

• Laisser libre cours à la personne interrogée pour connaître son point


de vue fondamental sur la question. Il permet d’aller au bout d’un
raisonnement. Il est possible de développer d’autres hypothèses
pendant l’échange.

• Cet entretien peut dévier de sa route initiale. Il existe en effet un


risque que la personne interrogée propose un développement qui ne
réponde pas à la problématique initiale de l’étudiant. Celui-ci doit
donc redoubler de vigilance pour recadrer si besoin, le sujet de
discussion. Ce type d’entretien peut donc ajouter un stress pour le
chercheur.

56
T. MAGIOGLOU, « L'entretien non directif comme modèle générique d'interactions. », in Les cahiers
internationaux de psychologie sociale, 2008, no 2, pp. 51-65.
24
Exemple

Dans le cadre d’un mémoire sur le réchauffement climatique, l’étudiant


pourrait interroger une personnalité scientifique reconnue. Il serait alors
intéressant de réaliser avec elle un entretien libre, afin de recueillir son
avis personnel sur ce sujet dans sa globalité.

Tableau récapitulatif

Le tableau suivant résume les différences entre les trois types d’entretiens
à travers : leurs éléments clés, leurs avantages et leurs inconvénients.

b) La détermination des individus à interroger57

Le chercheur avant de descendre sur terrain doit savoir quel est son public
d’enquêtés. Car le principe est qu’on interroge un petit nombre d’individus
car on est limité par le temps, par les moyens et par l’espace, mais on va
généraliser les résultats obtenus à toute la population du territoire
d’enquête58. Le petit nombre d’individus qui est soumis à l’enquête
compose ce qu’on appelle l’échantillon en statistique. Pour que les
résultats obtenus sur cet échantillon soient généralisés sur toute la
population, il faut que cet échantillon soit représentatif59. L’échantillon
représentatif est celui qui comprend les mêmes caractéristiques que la
population générale60 (par exemple, si la population générale est
composée de 40 % d’hommes et 60 % des femmes, l’échantillon devrait
aussi avoir cette composition).

En réalité, tout ceci est un idéal.

Pour déterminer l’échantillon des enquêtés, le chercheur peut recourir à


l’échantillonnage aléatoire ou à l’échantillonnage sélectif libre.
L’échantillonnage aléatoire va consister à arrêter un critère de choix
unique qui permettra de sélectionner l’échantillon. Exemple : faisant
l’enquête auprès de petits commerçants de Kenge qui vendent devant
leurs parcelles, le chercheur décide de n’interroger que ceux qui sont dans
des parcelles multiples de 5. Cet échantillonnage aléatoire qui est aussi
appelé échantillonnage probabiliste, parce que chaque unité
d'échantillonnage de la population a une chance égale d'être incluse dans
l'échantillon. Par conséquent, chaque échantillon possible a aussi une
chance égale d'être sélectionné.

En revanche pour l’échantillonnage libre et non probabiliste, le chercheur


choisit librement son échantillon sur lequel il va faire son enquête.
Exemple : il peut décider d’interroger les 5 membres du comité de gestion

57
A.-M. DUSSAIX, La qualité dans les enquêtes. Rev. Modulad, 2009, vol. 39, pp. 137-171.
58
P. ARDILLY, Les techniques de sondage, Paris, Editions Technip, 2006, p.46.
59
P. ARDILLY, Op. Cit., p.68.
60
P. ARDILLY, Les techniques de sondage, p.46.
25
d’une université dans le cadre d’une recherche portant sur la gestion
financière et administrative à l’Université du Kwango.

Le sondage en sciences sociales est l'application de la technique des


enquêtes à une population humaine. Le sondage est un outil de mesure
quantitative qui vise à donner une image juste d'un phénomène social
inaccessible à la simple perception du chercheur qui souhaite
l'appréhender. Un sondage est une méthode statistique visant à évaluer
les proportions de différentes caractéristiques d'une population à partir de
l'étude d'une partie seulement de cette population, appelée échantillon61.

2.3. Collecte des informations


2.3.1. La fréquentation des bibliothèques et la lecture des
ouvrages

Depuis l’Antiquité, en partant de la bibliothèque d’Alexandrie, les


bibliothèques ont toujours été et sont les endroits où le chercheur trouve
les livres, les ouvrages et divers documents relatifs aux divers thèmes
d’études.

Ces bibliothèques sont nombreuses et sont éparpillées un peu partout


dans les villes ou à travers le pays. Elles sont publiques ou privées. Il
appartient au chercheur de se renseigner pour savoir comment y accéder.

2.3.2. L’internet

L’internet qui est qualifié de web en anglais et de toile en français


constitue à ce jour le plus grand réseau d’informations du monde.
L’internet est aujourd’hui la plus grande bibliothèque du monde.

En effet, un chercheur peut rédiger l’intégralité de sa thèse de doctorat en


puisant exclusivement ses ressources d’informations sur le net.

2.3.2.1. Google Scholar et Google Books

Il s’agit aujourd’hui de la plus grande bibliothèque du monde organisée


par une personne morale de droit privé. Google Scholar est un service de
Google permettant la recherche d'articles et de publications scientifiques.
Lancé fin 2004, il inventorie des articles approuvés ou non par des
comités de lecture, des thèses de type universitaire, des citations ou
encore des livres scientifiques.

61
J.-C. COMBESSIE, « IV. Sondages, échantillons », dans : Jean-Claude Combessie éd., La méthode en
sociologie. Paris, La Découverte, « Repères », 2007, p. 45-54. URL : https://www.cairn.info/la-methode-en-
sociologie--9782707152411-page-45.htm. Consulté le 17 décembre 2022.
26
Tous les articles scientifiques publiés par les principaux journaux ou
revues scientifiques de tous les continents y sont répertoriés au moins 2
semaines après leur publication.

Par ailleurs, des propositions de références infrapaginales sont proposées


selon les différentes normes internationales reconnues et acceptées aux
Etats-Unis d’Amérique, pays de nationalité de la société Google.

Ex. : Ibanda Kabaka, Paulin. Les principales interactions entre le droit à


l'alimentation et les autres droits fondamentaux. HAL, 2016.

Ibanda Kabaka, P. (2016). Les principales interactions entre le droit à


l'alimentation et les autres droits fondamentaux. HAL.

Quant à Google Books, il s’agit du service de Google qui centralise les


informations sur les livres ou ouvrages publiés dans le monde. Certains
livres sont feuilletables et proposés à la lecture sur ce site internet.

Ex. : Droit public économique congolais: Du laisser-faire à la ...

books.google.com › books

Paulin Ibanda Kabaka · 2019

Ce livre relatif au droit public économique congolais porte sur


l'intervention de l'État dans l'économie.

2.3.2.2. Memoire online

Il s’agit d’un site privé où sont stockés et enregistrés de dizaines de


milliers de mémoires et de thèses de doctorat déposés par les étudiants
principalement des pays francophones. On y rencontre de nombreux
travaux de recherches dans tous les domaines notamment le droit,
l’économie, la science politique, la géographie, l’histoire et autres, qui sont
déposés par les étudiants congolais.

C’est un site qui est recommandé à tous les étudiants et chercheurs


congolais et francophones qui veulent rédiger un travail scientifique
universitaire.

2.3.2.3. Sites publics universitaires

Trois sites universitaires se démarquent et renferment de nombreux


travaux scientifiques.

Theses.fr reprend toutes les thèses soutenues en France et donne accès à


de milliers de thèses consultables en ligne.

27
HAL est le site où toutes les universités françaises stockent les résultats
de leurs recherches notamment des articles, des thèses, des ouvrages ou
des cours produits par différents chercheurs.

DUMAS est le site français dédié aux mémoires par les étudiants des
universités françaises.

Quant à GALLICA, c’est le site en ligne de la Bibliothèque Nationale de


France où vous pouvez trouver et lire des livres même anciens qui ont été
écrits par des professeurs d’université au XVIIIe ou XIXe siècle.

Par exemple des livres sur le droit civil, le droit forestier, le droit minier, le
droit administratif, la science financière, etc.

2.4. L’interprétation des informations


récoltées
Pour interpréter les informations récoltées en exploitant les ouvrages ou
en interviewant des individus, le chercheur en droit dispose des deux
grandes approches :

L’approche dite « de lege ferenda »62 et l’approche « de lege lata »63.


Lex ferenda est une locution latine qui signifie « future loi » dans le sens
de « ce qui devrait être la loi». L'expression est dérivée de lege ferenda,
qui signifie « en vue de la future loi ». Cette locution latine signifie « En se
référant à la loi telle que l'on souhaiterait qu'elle fût faite ».

" De lege lata", est une expression latine qui signifie " en application du
droit actuellement en vigueur ». Ici, le chercheur doit considérer le droit
tel qu’il existe.

Deux méthodes s’affrontent : la méthode juridique qui va consister à


analyser les faits ou le sujet d’étude au regard de la loi ou du droit tel qu’il
existe64. La méthode juridique est essentiellement « de lege lata ». A la
méthode juridique est associée, a contrario, la méthode sociologique65

62
H.-P. MANSEL, “Internationales Privatrecht de lege lata wie de lege ferenda und
Menschenrechtsverantwortlichkeit deutscher Unternehmen. », in Zeitschrift für Unternehmens-
und Gesellschaftsrecht, 2018, vol. 47, no 2-3, pp. 439-478. R. HOUÉDOTÉ, “La répression du trafic
et du don d’organes au Bénin de lege lata et de lege ferenda. », in RiA Recht in Afrika| Law in Africa|
Droit en Afrique, 2022, vol. 24, no 2, pp. 183-221.
63
H.-P. MANSEL, “Internationales Privatrecht de lege lata wie de lege ferenda und
Menschenrechtsverantwortlichkeit deutscher Unternehmen. », in Zeitschrift für Unternehmens-
und Gesellschaftsrecht, 2018, vol. 47, no 2-3, pp. 439-478.. R. HOUÉDOTÉ, « La répression du
trafic et du don d’organes au Bénin de lege lata et de lege ferenda », in RiA Recht in Afrika| Law in
Africa| Droit en Afrique, 2022, vol. 24, no 2, pp. 183-221.
64
Lire à ce propos F. GÉNY, Science et technique en droit privé positif: nouvelle contribution à la critique
de la méthode juridique, Paris, Ed. L. Tenin, 1921.
65
S.G. JONES, C. Renouvier and É. Durkheim:“Les Règles de La Méthode Sociologique”, in
Sociological Perspectives, 1995, vol. 38, no 1, pp. 27-40. F. ROUVIÈRE, « Les règles de la méthode
28
qui va permettre au chercheur de dépasser le cadre juridique actuel en
cherchant à le parfaire ou à l’améliorer avec des propositions, dans le
cadre d’une loi future, afin qu’il réponde mieux aux préoccupations de la
société ou de la population.

Pour les adeptes du pluralisme juridique66 qui est un courant juridique qui
vise à rendre compte de la variété des modes de production des règles de
droit et de la complexité du phénomène juridique, il est normal de
questionner des aspects divers tenant notamment au droit positif, à la
coutume, au secteur informel, au prisme régional et supranational et
d’analyser les décisions résultant de divers modes de règlement des litiges
en l’occurrence les procès judiciaires ( analyse des arrêts) et les modes
alternatifs de règlement des différends ( analyse des décisions résultant
de la médiation, de la conciliation et de l’ arbitrage)67.

Le chercheur congolais peut aussi s’appuyer sur le monisme juridique68


qui est une théorie de pensée juridique qui ne fait pas de différence entre
les ordres juridiques interne et international. Contrairement au dualisme
juridique69 qui exige qu’un traité international soit préalablement
transposé en droit interne avant son application, le monisme se veut être
une conception du rapport entre les ordres juridiques interne et
international qui considère les deux ordres comme un tout : un traité est
directement applicable en droit interne dès lors qu’il a été ratifié70. A partir
de ce moment, le chercheur congolais peut interpréter ou analyser le droit
interne congolais à la lumière du droit international.

2.5. Les travaux de terrain


Ils sont effectués en s’appuyant sur les notions sur le questionnaire et
l’échantillonnage. Il faut au préalable des moyens de collecte des
informations notamment des cahiers, des questionnaires, des stylos, des
dictaphones, des enregistreurs ou un téléphone dédié.

Une fois que les informations ainsi recueillies sont dépouillées, on pourra
obtenir des résultats qui seront analysés et interprétés dans le cadre de la
recherche.

sociologique d'Emile Durkheim: des leçons méthodologiques pour la recherche juridique », in


Jurisprudence. revue critique, 2011, vol. 2, pp. 325 et s.
66
C. EBERHARD, « Penser le pluralisme juridique de manière pluraliste–Défi pour une théorie
interculturelle du droit. », in Cahiers d’Anthropologie du droit 2003, 2003, pp. 51-63.
67
C. JARROSSON, « Les modes alternatifs de règlement des conflits. Présentation générale. »,
in Revue internationale de droit comparé, 1997, vol. 49, no 2, pp. 325-345.
68
A. FOURNIER, « L’adoption coutumière autochtone au Québec: quête de reconnaissance et
dépassement du monisme juridique », in Revue générale de droit, 2011, vol. 41, no 2, pp. 703-731.
69
D. ALLAND, « De l’ordre juridique international. », in Droits, 2002, no 1, pp. 79-102.
70
Pour comprendre le monisme, lire J. MORET-BAILLY, « Ambitions et ambiguïtés des pluralismes
juridiques », in Droits, 2002, no 1, pp. 195-206. J. KAZADI MPIANA, La Position du droit
international dans l’ordre juridique congolais et l’application de ses normes, Paris, Publibook
Université, 2013, p.41.
29
2.6. La recherche fautive: erreurs, fraudes
et controverses
Ces trois catégories sont parfois mêlées de manières indistinctes. Il s'agit
pourtant des phénomènes totalement différents, et qui ne relèvent pas
toujours du pathologique.

2.6.1. L'erreur

La recherche scientifique ne consiste pas en l'application d'une méthode


infaillible. Elle se nourrit des erreurs et des errements des chercheurs,
dont la démarche est souvent fondamentalement incertaine. Les grandes
découvertes sont rarement les fruits d'un programme préétabli, elles
apparaissent souvent de manière inattendue.

L'histoire montre que les plus grands savants ne sont pas à l'abri
d'erreurs. Galilée a par exemple soutenu une théorie sur les marées
en contradiction avec des observations connues de lui, qu'il attribuait à
des causes secondaires indéterminées71. Il ne faut cependant pas adopter
une lecture contemporaine de ces erreurs, et il importe de bien garder à
l'esprit que ces erreurs, dans le contexte scientifique d'une époque
particulière, n'avaient souvent rien d'évident72.

Enfin, il faut garder à l'esprit le caractère collectif de la recherche


scientifique. Si l'erreur peut être un problème pour le chercheur
comme individu, elle est essentielle à la marche en avant du processus
collectif de production des connaissances scientifiques.

2.6.2. La fraude

La fraude est très différente de l'erreur. Mais là encore, il faut se garder


d'une vision unilatérale et anachronique de la fraude. Les normes
encadrant l'administration de la preuve ne sont pas aujourd'hui ce qu'elles
étaient hier. On pouvait tolérer hier de retoucher quelques données, ce
n'est plus le cas aujourd'hui.

Des analyses statistiques ont montré que Mendel, le père de


la génétique moderne, a probablement arrangé des résultats, sans doute

71
P. SOUFFRIN, « La théorie des marées de Galilée n’est pas une théorie fausse.Essai sur le thème
de l’erreur dans l’histoire et l’historiographie des sciences. », in Epistémologiques, 2000, vol. 1, no 1-
2, pp. 113-139.
72
S. MOSCOVICI, « Les développements historiques de la théorie galiléenne des marées. », in Revue
d'histoire des sciences et de leurs applications, 1965, vol. 18, no 2, pp. 193-220.
30
en omettant des données jugées trop éloignées du résultat attendu, et
également en se focalisant sur un cas particulier bien choisi73.

La fraude scientifique peut prendre de multiples formes :

• invention pure et simple de résultats scientifiques, avec parfois


fabrication de faux matériels ;

• rectification ou sélection de résultats expérimentaux, afin de faire


paraître meilleure la force de prédiction d’une théorie ;

• plagiat d’autres scientifiques. Le plagiat consiste à utiliser les idées


et les informations d'une autre personne sans reconnaître cette
personne comme source. Le plagiat74 est une faute d'ordre moral,
civil ou commercial, qui peut être sanctionnée au pénal. Elle consiste
à copier un auteur, ou accaparer l'œuvre d'un créateur dans le
domaine des arts, sans le citer ou le dire, ainsi qu'à fortement
s'inspirer d'un modèle que l'on omet, délibérément ou par
négligence, de désigner. Il est souvent assimilé à un vol immatériel.

D’autres comportements, sans prendre le caractère d’une fraude, s’en


rapprochent : ainsi, la présentation d’un résultat scientifique pour ce qu’il
n’est pas, la présentation du même résultat dans plusieurs publications,
etc.

Son but est le plus souvent de permettre la construction d’une notoriété


scientifique, mais d’autres raisons peuvent apparaître (justification de
financements, etc.).

La principale cause de la fraude scientifique est le fait que la carrière des


chercheurs dépend de leurs résultats75 : recrutements, promotions, etc.,
se font le plus souvent au vu de la production scientifique, c’est-à-dire
essentiellement des publications scientifiques. Il peut donc être tentant
d’augmenter artificiellement ce nombre. Les équipes et laboratoires sont
en concurrence, et chacun essaye d'apparaître comme le meilleur.

Les publications scientifiques sont évaluées par d’autres scientifiques,


lesquels ne peuvent le plus souvent pas reproduire les expériences des
candidats à la publication. L'évaluateur peut ainsi se trouver dans la
position inconfortable de

73
J.-P. ARON, « Introduction à une problématique de l'hérédité. », in Revue Philosophique de la
France et de l'Étranger, 1960, vol. 150, pp. 65-83. P. GAUDRAY, « Avancées technologiques,
recherche et progrès: un questionnement éthique nécessaire. », in ADSP, 2022, vol. 117, no 1,
pp. 12-13.
74
Cette définition du plagiat est disponible sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Plagiat. Consulté le 18 décembre
2022.
75
F. BONNET et C. M. SAMAMA, « Les cas de fraude dans les publications: de Darsee à
Poldermans. », in La Presse Médicale, 2012, vol. 41, no 9, pp. 816-820.
31
• soit refuser une publication au motif qu’elle propose des résultats
peu crédibles (car trop éloignés de l’état de la science), au risque de
se voir taxer de jalousie, conservatisme ou de refus des théories
alternatives ;

• soit l’accepter, au risque qu’elle soit basée sur des résultats erronés.

Il est rare qu’une fraude soit détectée au moment de l’évaluation. Par


ailleurs, dans la plupart des cas, les erreurs dans les publications
scientifiques sont commises de bonne foi, parfois par manque de rigueur
(voir ci-dessus), parfois simplement parce que la vérité est hors de la
portée de l'étude.

La justice intervient rarement dans des affaires de fraude scientifique ;


cela arrive cependant parfois, notamment dans des affaires médiatisées
où l’un des participants accuse l’autre de diffamation. Cependant, les
organismes de recherche ou les universités peuvent être pourvues
d’instances disciplinaires pouvant sanctionner professionnellement un
manquement grave à la probité scientifique. Ces dernières années, un
certain nombre de fraudes ont défrayé la chronique.

Quelques exemples de fraudes célèbres :

• Lyssenko a truqué ses résultats pour étayer sa théorie de la


transmission héréditaire des caractères acquis76.

• Le crâne de l’homme de Piltdown, représentant à une époque le


chaînon manquant entre les singes et les hominidés, était en fait
une mâchoire de singe sur un crâne humain77.

• le physicien Jan Hendrik Schön alors aux Bell Labs, a publié de


nombreux articles sur les nanotechnologies et notamment sur
la supraconductivité des molécules de carbone sphériques jusqu'à ce
que, en mai 2002, ses travaux fussent contestés et ses résultats
dénoncés comme frauduleux78.

Mais l'accusation de fraude scientifique pose problème. La Société


Géologique de France a d'ailleurs réhabilité en 1991 un scientifique
condamné pour fraude en 1919: Jacques Deprat. C'est le seul cas connu
de réhabilitation, à titre posthume.

76
J. KOTEK, et D. KOTEK, L'affaire Lyssenko, Paris, Editions complexe, 1986. C. GRIMOULT, « Le
néolamarckisme et l’affaire Lyssenko. », in Travaux de Sciences Sociales, 2003, vol. 198, pp. 241-
254.
77
M. ROUZÉ, « Épilogue d'une fraude scientifique célèbre: l'homme de Piltdown. », in Raison
présente, 1979, vol. 50, no 1, pp. 111-112.
78
Voir dans C.V. COLIN, Structure et propriétés magnéto-électriques de nouveaux oxydes, Thèse de
doctorat, Communauté Université Grenoble Alpes, 2017. N. CHEVASSUS-AU-LOUIS, Malscience. De
la fraude dans les labos: De la fraude dans les labos, Paris, Média Diffusion, 2016.
32
Chapitre 3. A propos des travaux scientifiques

Parlant des travaux scientifiques, nous présenterons successivement les


types des travaux scientifiques, les règles de rédaction ainsi que l’exemple
d’un article scientifique publié par l’auteur.

3.1. Types des travaux scientifiques

3.1.1. L’article scientifique

L’article scientifique est un écrit rédigé par un chercheur dans lequel il


traite d’un sujet sur lequel il veut faire un état de lieu, donner des
recommandations ou simplement réfléchir.

Dans sa rédaction, au niveau de la forme, cet article sera composé d’une


introduction, d’un développement et d’une conclusion.

L’introduction va épingler la problématique du sujet analysé, définir les


différents concepts-clés ainsi que l’annonce du plan de l’article.

En science juridique, le corps de l’article ou le développement devrait être


constitué de deux (2) sections subdivisées en 2 paragraphes chacune.
C’est ce qu’on appelle le plan apparent ou plan binaire.

EX. : Introduction

I. La mise en œuvre chaotique de la réforme foncière de 1973

§ 1. Un dispositif juridique révolutionnaire de nationalisation

§2. Un service gestionnaire sans moyens adaptés

II. La dynamique de sauvetage par le droit forestier depuis 2002

§1.Le droit forestier à la rescousse du droit foncier

§2. De nouveaux moyens au service du foncier : cas de la


création du cadastre forestier

Conclusion

En tant que juriste, c’est ce plan qui sera attendu lors de la participation
aux concours publics notamment de magistrats, d’Avocats, d’inspecteurs
des finances, d’inspecteurs des impôts ou douanes, ou d’attachés
d’ambassades.

33
3.1.2. Le travail de fin de cycle et le mémoire

Le travail de fin de cycle est un travail de recherche qui est actuellement


rendu à la fin de son cycle de graduat. C’est le petit frère du mémoire.

Il est rédigé en respectant les mêmes règles de présentation ou de forme


ainsi que de fond que le mémoire. En règle générale, sa volumétrie ne doit
pas dépasser 50 pages car il s’agit d’une esquisse sommaire d’un thème
qui est susceptible d’être approfondi au 2e cycle.

Quant au mémoire de 2e cycle, c’est le travail de recherche qui confirme la


maturité du scientifique à conduire une recherche. Il permet aux plus
méritants d’accéder aux études de 3e cycle puis doctorales.

Dans son introduction, l’étudiant devra s’appesantir sur :

- la problématique du thème traité ainsi que ses hypothèses de


recherche ;

- l’intérêt du sujet ;

- la délimitation du sujet dans le temps et dans l’espace ;

- la méthodologie et la technique utilisée ;

- la présentation du plan.

Le développement d’un mémoire de droit se fait sous un plan binaire. Il


s’agit de 2 parties ou deux chapitres.

Une partie est subdivisée en 2 chapitres divisés en 2 sections qui peuvent


contenir 2 paragraphes.

Quant à la conclusion, elle vient ressasser les différents points saillants


traités dans le corps du mémoire et les résultats auxquels on a abouti. Il
en fait un résumé ou une synthèse tout en posant des perspectives
nouvelles qui peuvent servir comme pistes de départ de nouvelles
recherches pour mieux appréhender le sujet traité, notamment dans le
cadre d’une formation doctorale.

Ex. : Ayant étudié la fiscalité forestière au niveau du master, dans sa


conclusion, l’étudiant pose la nécessité d’étudier également l’impact de la
réforme forestière ayant institué la fiscalité forestière sur la vie des
populations forestières et sur l’évolution du cadre juridique, afin de
pouvoir mieux appréhender les contours et les enjeux de la réforme
forestière. Il s’agit là des perspectives nouvelles qui sont susceptibles
d’être abordées dans une recherche doctorale.

En ce qui concerne le format général, le mémoire de 2e cycle de droit


pourrait comprendre au maximum 100 pages. Et il faut éviter d’en faire
trop sous peine de tomber dans de redites.
34
En effet, les membres du jury qui évaluent et notent le mémoire tout
comme la thèse de doctorat, appréciant à la fois la forme et le fond, vont
réserver une note appréciable à un travail moins dense, concis, bien
rédigé et bien présenté qu’à un travail volumineux truffé de fautes, mal
écrit et dont l’argumentaire est erratique ou vascillant.

Actuellement en RDC, pour s’inscrire en doctorat, il faut avoir obtenu le


diplôme d’études supérieures, en sigle DES, diplôme qui est préparé
durant deux ans après la licence. Ce diplôme de DES est l’équivalent du
master2 dans le système LMD (Licence-Master-Doctorat).

3.1.3. La thèse de doctorat

La thèse de doctorat est une recherche originale qui est rédigée et


soutenue en vue d’obtenir le grade de docteur de l’université. Et le
docteur d’université est le grade qui confère la capacité d’enseigner
comme titulaire à l’université.

En ce qui concerne sa rédaction, la thèse de droit suit les mêmes règles


de forme et de fond que celles énoncées pour le mémoire.

La seule grande différence réside dans la volumétrie: en effet, une thèse


de droit est constituée de plus de 300 pages en moyenne. Il y a même de
thèses de plus de 1000 pages pour les doctorants prolixes et bien inspirés.

Le rôle du directeur de thèse est central dans la rédaction et la finalisation


d’une thèse de doctorat. En effet, c’est le directeur qui accepte et inscrit le
doctorant aux études doctorales. C’est lui aussi qui s’occupe de la conduite
de sa formation et de ses recherches doctorales. Pour diriger une thèse de
doctorat, il faut avoir fait ses preuves en tant que scientifique et avoir un
certain niveau dans le corps professoral : en France, il faut être professeur
des universités ou Maître des conférences habilité à diriger les recherches,
en sigle MCF HDR.

En RDC, seuls les professeurs ordinaires sont habilités à diriger des thèses
de doctorat. En effet, le corps professoral congolais est fait de 3 grades
composé du professeur associé dés sa nomination par arrêté ministériel,
après 4 ans et sur base des travaux publiés (2 articles publiés dans des
revues scientifiques à comité de lecture et un syllabus de cours rédigé), le
professeur associé est nommé professeur, et 4 ans et également sur base
des travaux ( 2 livres),le professeur est en droit d’accéder au grade de
professeur ordinaire. Le professeur ordinaire qui a beaucoup œuvré pour
la science et qui a formé d’autres enseignants dans sa vie professorale,
peut déposer son dossier pour l’éméritat et devenir ainsi professeur
émérite.

35
3.1.4. La publication

Les articles sont naturellement publiés dans les revues scientifiques et les
ouvrages dans les maisons d’édition.

Pour les travaux universitaires notamment les mémoires et les thèses, ils
doivent être préalablement validés par les membres du jury avant toute
publication sur les sites universitaires dédiés.

3.2. Quelques règles de rédaction

a. Introduction des parties du texte

Il convient d’indiquer que toute partie, tout chapitre, toute section ou tout
paragraphe doit avoir une petite introduction appelée « chapeau » dont le
rôle est d’énoncer les grandes lignes qui seront traitées dans le corps du
texte.

Ainsi, dans une partie, on énoncera ses deux chapitres ; pour un chapitre
ses deux sections et pour une section ses deux paragraphes.

Exemple :

Section 1ère : La nouvelle politique forestière congolaise et son


dispositif fiscal anti-pauvreté

Pour mieux cerner cette mise en œuvre de la nouvelle politique forestière


congolaise, il convient de parler du contexte d’adoption du Code forestier
et de ses innovations (Paragraphe 1) ainsi que de la quintessence de la
politique sectorielle forestière (paragraphe 2).

b. Transition entre parties du texte

La transition a pour rôle de maintenir la cohésion du texte du début


jusqu’à la fin et permet de relier les différentes parties entr’elles. Elle évite
ainsi la rupture ou la cassure du sens ou de la compréhension du texte.

Ainsi, il est recommandé d’avoir une transition quand on termine une


partie, un chapitre, une section et un paragraphe avant de passer à la
partie, au chapitre, à la section ou au paragraphe suivant.

Ex. : Après avoir tablé sur la prise de conscience au niveau de l’Afrique


centrale avec la constitution de la COMIFAC qui est l’outil de coordination
des politiques forestières entre les Etats membres dans le chapitre
précédent, nous parlerons de la mise en œuvre de la gestion durable des
forêts et de la protection des droits des riverains en RDC dans le présent
chapitre.

36
c. La formulation des titres

En général, il y a deux types de titres des parties, des chapitres, des


sections et des paragraphes: les titres-projets et les titres-résultats. Le
titre-projet ne donne qu’un simple mot ou groupe de mots. En revanche,
le titre-résultat annonce déjà le résultat auquel on va aboutir dans la
rédaction de la partie.

Titre-projet : La réforme foncière de 1973.

Titre-résultat : La réforme foncière de 1973, une réforme mal conçue.

Par ailleurs, on ne met pas de point à la fin d’un titre.

Dans les facultés de Droit et des Sciences Politiques francophones surtout


en France et en Belgique, ce sont les titres-résultats qui sont
recommandés. Sans cela, le plan de la recherche ne sera pas validé par le
directeur de la recherche. Un assistant de la faculté de Droit de l’UPN dont
nous avons co-encadré le mémoire de Master de Droit international
comparé de l’environnement en 2020-2021 à l’Université de Limoges en
France a vu son plan refusé par sa directrice de mémoire car les titres
qu’il avait formulés n’étaient pas de titres-résultats. Après la reformulation
sous notre encadrement, son plan a été accepté et validé.

d. L’évocation des chiffres dans le corps du texte

Quand on évoque des chiffres dans le texte, on les écrit en toutes lettres
quand ils sont inférieurs ou égaux à 10 et en chiffres quand ils sont
supérieurs à 10.

S’agissant des siècles, on les écrit en chiffres romains : XXe ou XXème


siècle et non 20e siècle ni XXième siècle.

Racontant l’histoire sur l’arrestation des militants d’un parti politique : on


dira le vingtième ou 20e militant arrêté était mon oncle, et non 20ième
militant.

d. La référence au chercheur ou rédacteur

Chaque fois qu’il doit parler de lui ou de son travail, l’auteur doit utiliser le
nous majestueux ou parler de notre travail ou de notre sujet, etc. Ainsi, il
dira : Nos sincères remerciements et non mes sincères remerciements ;
ou « nous exhortons les pouvoirs publics à prendre des mesures tendant
au soutien du pouvoir d’achat de la population » et non « j’exhorte… ».

37
3.3. Exemple d’un article scientifique rédigé

La place des droits culturels dans la protection des droits de


l’homme79.

Par Paulin IBANDA KABAKA

0. INTRODUCTION

0.1. Présentation du sujet

La place des droits culturels ou leur renaissance dans le système de la


protection des droits de l’homme est un sujet qui commence à intéresser
tout le monde au regard de la confrontation des cultures que nous
connaissons actuellement à travers l’univers. Les droits culturels qui
constituent des droits de l’homme indiscutables au même titre que les
autres droits de l’homme ont été longtemps négligés et moins considérés
que leurs équivalents. Néanmoins, suite aux mutations qu’a subies le
monde notamment la survenance des conflits identitaires, l’impact de la
mondialisation sur la culture et la prise en compte des aspects humains en
plus de ceux économiques dans le développement, les droits culturels ont
trouvé une place de choix au cœur de l’agenda de la communauté
internationale.
0.2. Définition des concepts

Les notions-clés à définir dans cette étude sont : renaissance, culture,


droits culturels, droits de l’homme, identité culturelle et mondialisation.
Selon le dictionnaire Le Petit Larousse (2006), renaissance signifie action
de renaître ou nouvel essor80. La déclaration de Fribourg sur les droits
culturels définit la culture comme suite : le terme «culture» recouvre les
valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts,
les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou
un groupe exprime son humanité et les significations qu'il donne à son
existence et à son développement81. Pour cette déclaration, l'expression
«identité culturelle» est comprise comme l'ensemble des références
culturelles par lequel une personne, seule ou en commun, se définit, se
constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité et par
«communauté culturelle», on entend un groupe de personnes qui
partagent des références constitutives d’une identité culturelle commune,
qu'elles entendent préserver et développer82.

79
P. IBANDA KABAKA, « La place des droits culturels dans la protection des droits de l’homme », in HAL Archive
ouverte, 2016. ffhal-01250484f. Disponible sur https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01250484/document.
Consulté le 11 décembre 2022.
80
Le Petit Larousse illustré, Paris, Larousse, 2006.
81
https://www.fidh.org/IMG/pdf/fr-declaration.pdf [consulté le 10 novembre 2015].
82
Idem.
38
Les droits fondamentaux de l’homme sont des droits essentiels,
inviolables, intangibles et complémentaires qui sont inhérents à toute
personne humaine et reconnus par les instruments internationaux de
protection des droits de l’homme. Ces droits sont variés mais sont
indissociables les uns des autres. C’est ce qui justifie que ces droits
concourant tous à la préservation de l’intégrité physique et de la dignité
de l’homme, sont interdépendants et complémentaires. De ce fait, les
droits culturels sont les droits inhérents à la personne humaine lui
permettant de vivre librement sa culture et qui sont reconnus par le droit
international des droits de l’homme. Quant à la mondialisation, selon le
dictionnaire précité, c’est la tendance pour les entreprises multinationales
à avoir des stratégies à l’échelle planétaire, conduisant à la mise en place
d’un marché mondial unifié.
0.3. Délimitation du sujet
Au regard de ce qui précède, notre commentaire portera sur les droits
culturels et sur les causes de leur renaissance sur la scène internationale.

0.4. Justification et annonce du plan


Dans la contribution sous étude, nous parlons du nouvel essor pour les
droits culturels qui, bien que consacrés au niveau international, ont été
longtemps négligés dans la protection des droits de l’homme83.
Néanmoins, avec la mondialisation et l’apparition des questions
identitaires dans différents pays, les droits culturels sont au cœur des
préoccupations internationales. Ceci justifie la prise en compte de tous les
aspects que nous venons de décrire. En plus, nous donnerons notre avis
sur ladite renaissance culturelle. Ainsi, notre plan se présente de la
manière suivante : le premier chapitre portera sur les droits culturels dans
le système international de protection puis le second chapitre consistera
sur notre point de vue critique sur la renaissance des droits culturels.

A présent, parlons des droits culturels dans le système de protection au


plan international.

Chapitre 1er : Les droits culturels dans le système international de


protection
Dans ce chapitre, nous parlerons de la consécration universelle des droits
culturels (section 1) puis des raisons du regain d’intérêt des droits
culturels (section 2).
Section 1 : La consécration universelle des droits culturels et leur
prise en compte

Dans cette section, nous parlerons respectivement de la consécration


universelle des droits culturels(A) et de l’allusion à la pauvreté en rapport
avec les droits culturels (B).

83
F. SAILLANT, « Droits humains et témoignages: l’épreuve de la culture », in Alterstice-Revue Internationale
de la Recherche Interculturelle, 2011, vol. 1, no 2, pp. 3-8.
39
A. La consécration universelle des droits culturels

L’ONU a toujours considéré que la culture est un élément fondamental de


notre humanité et une valeur basique de la construction de la paix. C’est
pour cette raison que ces droits culturels, à l’instar de tous les autres
droits de l’homme, ont été inclus dans la déclaration universelle des droits
de l’homme (DUDH) de 1948. Ensuite en 1966, ces droits ont été
reconnus de façon distincte des autres droits de l’homme dans le Pacte
international sur les droits économiques, sociaux et culturels.

Dans la DUDH, 2 dispositions en émergent. En effet, l’art. 22 dispose :


« Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité
sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques,
sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement
de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération
internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque
pays »84. Alors que l’article 27 indique que 85:
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle
de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès
scientifique et aux bienfaits qui en résultent. 2. Chacun a droit à la
protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production
scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.
Par ailleurs le PIDESC dispose dans son article 15 que les Etats signataires
doivent reconnaître à tout individu le droit : a) de participer à la vie
culturelle; de bénéficier du progrès scientifique et de ses applications; de
bénéficier de la protection des intérêts moraux et matériels découlant de
toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.
b) Les mesures que les Etats signataires du présent Pacte prendront en
vue d'assurer le plein exercice de ce droit devront comprendre celles qui
sont nécessaires pour assurer le maintien, le développement et la
diffusion de la science et de la culture.
c). Les Etats signataires du présent Pacte s'engagent à respecter la liberté
indispensable à la recherche scientifique et aux activités créatrices.
d). Les Etats signataires du présent Pacte reconnaissent les bienfaits qui
doivent résulter de l'encouragement et du développement de la
coopération et des contacts internationaux dans le domaine de la science
et de la culture.
Ce qui précède est complété par l’article 27 du Pacte International des
droits civils et politiques qui permet que ces minorités ne peuvent être
privées du droit d'avoir, en commun avec les autres membres de leur
groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre
religion, ou d'employer leur propre langue.

84
L. ARBOUR, « Déclaration universelle des Droits de l'Homme », in Revue québécoise de droit international,
1998, vol. 11, p. 3.
85
Idem.
40
Il y a également l'article 13 de la Convention sur l'élimination de toutes
les formes de discrimination envers la femme (1979) qui recommande « le
droit de participer aux activités de loisirs, sportives et à tous les aspects
de la vie culturelle ».

Par ailleurs, l'UNESCO a été l’initiateur de plusieurs instruments


concernant les droits culturels. On citera parmi ceux-ci la Convention sur
la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles
(2005), la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel (2003), la Déclaration de l'UNESCO concernant la destruction
intentionnelle du patrimoine culturel (2003) et la Déclaration universelle
de l'UNESCO sur la diversité culturelle (2001), entre autres. Bref, les
droits culturels ouvrent vers des domaines très précis tels que celui de
l’identité et du patrimoine, celui de la participation à la vie culturelle et
aux politiques culturelles, celui de l’éducation et de la formation, celui de
l’information.

B: Pourquoi les droits culturels sont-ils considérés comme les


parents pauvres des droits de l’homme ?

La reconnaissance des droits culturels est tardive et hésitante parce


qu’elle implique de la part des Etats, la reconnaissance de la diversité
culturelle et par là celle des identités culturelles. Les droits culturels sont
la pierre angulaire longtemps rejetée par les bâtisseurs de divers Etats,
parce que ses arêtes sont trop difficiles à intégrer. En effet, en acceptant
d’intégrer les droits culturels, les Etats redoutent de favoriser des activités
centrifuges tendant à affirmer des diversités et des identités au moment
où la mission première de tout pouvoir étatique est de sauvegarder l’unité
nationale et l’intégrité territoriale86.

Voilà la raison principale, à notre avis, qui a entraîné la banalisation et la


mauvaise considération dont ont été victimes ces droits car ils ont
toujours étaient redoutés par les représentants des Etats. Pourtant ce
sont ces droits culturels qui sont susceptibles de caler l’édifice des droits
de l’homme, d’en arrêter l’équilibre et l’unité en soulignant la diversité des
perspectives. Tant que cette pierre n’était considérée à sa juste valeur, le
système restait perfectible : il laissait échapper la dignité humaine en
l’entraînant vers l’arbitraire.

Les droits culturels sont nés d’une prise de conscience récente de


l’importance du dialogue interculturel comme élément fondamental de la
paix.

86
D. HELLY, « Minorités ethniques et nationales: les débats sur le pluralisme culturel », ,in L'Année
sociologique, 2002, vol. 52, no 1, pp. 147-181.
41
Section 2 : Les raisons du regain d’intérêt des droits culturels

Parmi ces raisons, nous parlerons de la résurgence des questions


identitaires (A) et de la prise en compte des aspects humains et culturels
dans la logique du développement (B).

A: Les droits culturels et les questions identitaires

La violation flagrante des droits culturels de certaines communautés par


leurs dirigeants étatiques, a entraîné la revendication croissante des droits
culturels relatifs à l’identité. C’est notamment le cas des Kurdes en Irak
et récemment en Turquie. Ces derniers n’ont pas hésité à prendre les
armes pour des questions identitaires. Par ailleurs, nous constatons
actuellement dans plusieurs pays européens qu’il y a instauration récente
des politiques culturelles faisant suite à des revendications identitaires87 :
c’est le cas notamment avec l’enseignement des langues régionales en
France par exemple telles que le breton et le basque, etc. et du catalan en
Espagne. C’est le cas aussi du terrorisme musulman fondé sur le non
respect de la différence culturelle car les chrétiens sont considérés comme
des hommes à abattre car ils sont des mécréants et des croisés. Tous ces
conflits identitaires ayant trait à des aspects culturels ont entraîné la
communauté internationale à prendre de plus en plus en considération les
droits culturels.

S’agissant de la mondialisation qui a permis aux multinationales du


secteur culturel de considérer tous les pays du monde comme faisant
partie d’un seul marché, elle a occasionné la prise de conscience des
différences culturelles pour de nombreux peuples à travers le monde qui
réclament désormais la sauvegarde de l’exception culturelle. C’est le cas
récemment de la France qui, pour sauver la culture française, a exigé à
l’Union européenne de tenir compte de cette spécificité dans les accords
commerciaux en négociation avec les Etats-Unis d’Amérique car, en effet
l’anglais et les produits culturels (films, chansons, …) américains sont
entrain d’envahir et tuer l’espace culturel francophone.

La grave erreur de la mondialisation est qu’elle néglige souvent la


dimension humaine et ne se cantonne qu’aux intérêts économiques et
financiers. Pourtant la dimension humaine est importante dans le
développement de toute Nation.

87
Lire à ce propos B. DUPRET, « Répertoires juridiques et affirmation identitaire », in Droit et société, 1996,
vol. 34, no 1, pp. 591-611. Julie RINGELHEIM, Diversité culturelle et droits de l'homme: l'émergence de la
problématique des minorités dans le droit de la convention européenne des droits de l'homme, Bruxelles,
Bruylant, 2006.
42
B : La prise en compte de la dimension humaine dans le
développement

Depuis les travaux de BECKER88 ayant instauré ce qu’on appelle désormais


le capital humain et qui a imposé l’idée d’intégrer aussi des variables non
économiques à l’instar de l’éducation et de la santé dans le calcul des
indicateurs du développement, les variables culturelles dont l’éducation
fait partie , ont été intégrées dans la formulation de toutes les politiques
de développement et dans le calcul des indicateurs rendant compte du
développement humain en sigle IDH. Comme la culture représente
l’humain dans toutes ses caractéristiques et sa pluralité, il est clair que
par le biais de l’éducation, c’est la dimension humaine qui est intégrée au
développement.

C’est dans ce sens que la communauté internationale a intégré


récemment des aspects culturels dans les objectifs du millénaire de
développement à atteindre. Ainsi, le processus de développement, qui
était naguère basé sur la seule croissance économique, met désormais
l’accent sur la dimension humaine. Dès lors, les droits culturels deviennent
des instruments essentiels au développement, à la paix et à l’éradication
de la pauvreté.

Ce qui permet de procéder à une analyse critique sur la renaissance des


droits culturels à travers les pays du monde.

Chapitre 2. Point de vue critique sur la renaissance des droits


culturels

Nous parlerons de la sous-estimation des droits culturels : une vision


dépassée ? (section 1) puis la mondialisation est- elle toujours mauvaise
pour les droits culturels et le regain des droits culturels est-il une
panacée? (section 2).

Section 1 : La sous-estimation des droits culturels : une vision


dépassée ?

Le thème abordé ici est la renaissance des droits culturels dans la


protection des droits de l’homme ainsi que la protection des droits de

88
Selon Gary BECKER, le capital humain est un stock de ressources productives incorporées aux individus eux-
mêmes, constitué d’éléments aussi divers que l’état de la santé, le niveau de l’éducation, de la formation et
d’expérience professionnelle. Toute forme d’activité susceptible d’affecter positivement ce stock comme se faire
soigner ou poursuivre des études est définie comme un investissement. C’est ce qui justifie l’investissement
réalisé par les pouvoirs publics dans les hommes par l’amélioration de leurs connaissances (éducation nationale)
et de leur état de santé (santé publique) afin qu’ils participent positivement et durablement à la croissance
économique qui, de ce fait, deviendra endogène et donc auto-entretenue. Lire K.D.A. LOGOSSAH, « Capital
humain et croissance économique: une revue de la littérature » in Économie & prévision, 1994, vol. 116, no 5,
pp.17-34.
43
l’homme. Cela nous amène à nous interroger sur l’effectivité des droits
culturels qui est le caractère associé à la protection89. Plusieurs
observateurs ont constaté que les juges qui ont la mission de contrôler
l’effectivité d’application des droits culturels, les ont plus institué en
utilisant les droits civils pour protéger les droits culturels qu’en recourant
aux droits culturels eux-mêmes tels que consacrés dans les instruments
juridiques90. Cela nous conduit à nous interroger sur l’efficacité de la soi-
disant renaissance des droits culturels.

En évoquant la seule application du fait des chefs d’Etat dans le cadre des
objectifs du millénaire, cela relève de la matérialisation des politiques
publiques protégeant les droits culturels. Mais ce qui est important pour
nous, c’est tout ce qui fait asseoir l’effectivité des droits culturels en les
rendant opposables aux Etats notamment les actes relevant de la
jurisprudence mais également de la doctrine telle qu’elle est enseignée
dans les universités.

En plus, en tant que droits-créances dont les débiteurs sont les Etats, les
droits culturels sont toujours redoutés par les gouvernants des Etats qui
voient en eux des éléments de la division, de la contestation et de
l’affirmation de la différence au moment où ils se battent pour
sauvegarder l’unité nationale. Dès lors, ces droits culturels malgré tout ce
que l’on a dit ci-dessus sont toujours mal venus dans plusieurs Etats.

Concernant la négligence subie par les droits culturels, nous remarquons,


malgré les efforts de reconnaissance réalisés par plusieurs Etats à travers
le monde, la vision faisant des droits culturels des parents pauvres
continue à subsister dans certains milieux politiques, universitaires et
judiciaires. En effet, l’Europe qui a été le pionnier en matière de droit
procédural des droits de l’homme, n’a toujours pas donné un signal fort en
intégrant tous ces droits culturels dans ses divers instruments juridiques
notamment contraignants afin d’asseoir leur judiciarisation, ainsi que leur
opposabilité dans le cadre du droit de recours. Car en effet, les juges
continuent à utiliser d’autres droits de l’homme notamment les droits civils
et politiques ainsi que les droits économiques et sociaux pour trancher les
affaires qui leur sont soumises mais dont le caractère culturel est pourtant
manifeste.

L’effectivité des droits culturels, quoiqu’un défi, n’est qu’une question de


bonne volonté. Nombre d’Etats surtout les pays les plus pauvres
prétendent que leurs ressources financières ne leur permettent pas de
mettre en œuvre les droits culturels. Il est très important d’indiquer que
cette position est condamnable. Le principe de la mise en œuvre
progressive est à rappeler. C’est l’obligation pour l’Etat de prendre les
89
Pierre LASCOUMES et Evelyne SERVERIN, « Théories et pratiques de l'effectivité du droit », in Droit et
société, 1986, vol. 2, no 1, pp. 101-124.
90
Nicolas JACOBS, « Porte juridique des droits économiques, sociaux et culturels », in La Revue BDI, 1999,
vol. 32, p. 19.
44
mesures urgentes à sa portée pour mettre en œuvre progressivement les
mécanismes pour l’effectivité desdits droits. Dans un cadre juridique
équilibré avec le respect de tous les droits de l’homme, l’objectif sera
facile à atteindre et c’est toute l’humanité qui y en bénéficiera.

Section 2. La mondialisation est- elle toujours mauvaise pour les


droits culturels et le regain des droits culturels est-il une
panacée?

La mondialisation est aussi un facteur de croissance du secteur culturel à


l’instar de tous les autres secteurs de production et des prestations de
services tels que l’industrie, la banque, l’assurance, etc. Pour les pays qui
sont compétitifs, ils n’ont pas à avoir peur du marché mondial qui est le
seul lieu leur permettant d’aller vers les autres et d’affirmer leur différence
dans ces échanges culturels.

S’agissant des questions identitaires, nous remarquons qu’elles sont


toujours d’actualité à travers le monde. C’est le cas de certains
mouvements terroristes comme les Shebabs en Somalie, les Boko Haram
au Nigéria, de Daesh ou Etat Islamique et autres mouvements qui tuent
au nom de l’islam, qui pourtant est une identité culturelle, ou des Kurdes
qui se battent actuellement contre la Turquie pour la reconnaissance de
leurs droits culturels et politiques.

Aussi, il convient de relever que l’intégration de la dimension humaine


dans le processus du développement n’a pas résolu tous les problèmes qui
se posent à l’humanité notamment la pauvreté. Peut-on exercer ses droits
culturels quand on est pauvre, malade et affamé ? Vue l’interdépendance
des droits de l’homme, la persistance de la pauvreté qui accable presque
900 millions à 1 milliard des personnes à travers le monde est un déni
aussi des droits culturels, ce qui constitue un défi pour la communauté
internationale.

Conclusion

La renaissance des droits culturels au niveau international est indéniable.


Bien que faisant partie des droits de l’homme, la catégorie des droits
culturels a été longtemps négligée et moins considérée. Néanmoins, suite
aux mutations qu’a subies le monde notamment la survenance des conflits
identitaires, l’impact de la mondialisation sur la culture et la prise en
compte des aspects humains en plus de ceux économiques dans le
développement, les droits culturels ont trouvé une place de choix au cœur
de l’agenda de la communauté internationale.

En revanche, les effets de cette renaissance des droits culturels sont à


nuancer. En effet, la mondialisation n’a pas que des effets négatifs sur les
droits culturels et la prise en compte des droits culturels n’a pas permis
de traiter toutes les adversités relatives aux identités culturelles et à

45
éradiquer la pauvreté car cette dernière constitue un déni des droits
culturels.

En plus, l’effectivité des droits culturels, quoiqu’un défi, n’est pas toujours
palpable ou visible dans plusieurs Etats du monde.

3.4. Le commentaire d’un arrêt de justice


Nous présentons dans les lignes suivantes la méthodologie du
commentaire d’un arrêt de justice. Généralement, il est recommandé
d’analyser d’abord l’arrêt en question avant de passer, ensuite, à la
rédaction.

3.4.1. Analyse de l’arrêt

Il s’agit d’un travail préparatoire à la rédaction. Cette vise à vérifier que


chaque étudiant parvient à lire et à décortiquer un arrêt de la Cour de
cassation. En effet, chacune des parties de l’analyse, en dehors du
problème de droit, répond à une partie de l’arrêt.

A. Appréhension des faits et de la procédure

1) Faits matériels

L’idée générale : il est très important de comprendre que chaque affaire


présentée à la Cour de cassation n’est pas le fruit du hasard mais qu’elle
trouve une origine dans un fait qui a généré le litige. Ex : un désaccord
entre voisins, entre un vendeur et un acheteur, entre un propriétaire et un
locataire etc. L’objectif de cette étape consiste à répertorier dans l’ordre
chronologique, l’ensemble des faits qui ont été à l’origine du litige et en
l’absence desquels le litige n’aurait pas lieu d’exister. La méthode consiste
à relever dans l’arrêt l’ensemble des faits et leurs dates (souvent
présentés au début).

2) Faits judiciaires

L’idée générale : il est très important de comprendre que, lorsqu’un litige


naît entre deux parties, il ne se retrouve pas directement et
automatiquement devant la Cour de cassation et qu’il traverse plusieurs
étapes procédurales. L’objectif consiste à répertorier dans l’ordre
chronologique l’ensemble des étapes de la procédure jusqu’à la saisine de
la Cour de cassation. La méthode consiste à s’aider de l’arrêt et de ses
connaissances sur l’organisation judiciaire pour retracer et reconstruire les
étapes de la procédure.

En principe, lorsque la procédure se déroule normalement, il y a 5 faits


judiciaires à répertorier. À chaque action de l’une des parties succède une
décision de juridiction. Assignation- Jugement de première instance- Appel
46
interjeté par l’une des parties- Arrêt d’appel (infirmatif ou confirmatif)-
Pourvoi formé par l’une des parties. Il convient de relever que l’intégralité
des étapes de la procédure précédant la saisine de la Cour de cassation ne
sera que très rarement expressément indiquée dans l’arrêt. Il vous faudra
donc être attentifs aux indices vous permettant de déduire et remonter
ces étapes, notamment s’agissant du sens des décisions précédent la
saisine de la Cour. Ex. : l’expression « arrêt confirmatif attaqué » vous
permet de déduire que la juridiction d’appel a confirmé la décision des
premiers juges. Elle vous permet également de reconstituer la chaîne des
actions des parties et de supposer qui a interjeté appel.

Il arrive que la procédure comprenne plus ou moins de 5 étapes dans


deux hypothèses :

1. Lorsque la décision de la juridiction de première instance est rendue en


premier et dernier ressort, c'est-à-dire lorsqu’il n’y a pas d’appel possible.
Dans cette hypothèse, après que la juridiction de première instance ait
rendu sa décision, un pourvoi en cassation est automatiquement formé
par l’une des parties. Dans ce cas, on aura : Assignation-Jugement de
première instance rendu en premier et dernier ressort - Pourvoi formé par
l’une des parties.

2. Lorsque l’arrêt attaqué est rendu par une juridiction statuant sur renvoi
de la Cour de cassation. Ici, on aura : Assignation-Jugement de première
instance- Appel interjeté par l’une des parties- Arrêt d’appel - Pourvoi
formé par l’une des parties -arrêt de cassation- renvoi-Arrêt d’appel-
pourvoi -Assemblée plénière de la Cour de cassation.

B. Identification et formulation du problème de droit

1. Prétention des parties et motifs de la décision attaquée

L’idée générale est de comprendre que dans un procès civil, chaque


partie, généralement représentée par un avocat, défend des arguments.
Chaque argument est compris dans un moyen de cassation ou une de ses
branches. Par ailleurs, en réponse à ces argumentations des plaideurs, la
décision attaquée aura elle-même une argumentation et des motifs.

L’objectif poursuivi est de réussir à identifier l’argumentation de chacune


des parties et des juges ayant rendu la décision attaquée. D’ordinaire, on
ne trouve que l’argumentation de celui qui a formé un pourvoi en
cassation, surtout dans un arrêt de rejet, et les motifs de la décision
attaquée, surtout dans un arrêt de cassation. Il appartient à l’étudiant
d’en déduire l’argumentation de l’autre partie. A ce stade de la
préparation, doit être réalisé un tableau dans lequel se font face les
prétentions et argumentations du demandeur initial (celui qui assigne) et
du défendeur initial.

47
Attention, dans le cadre d’un litige, il est rare que seul le demandeur initial
émette une seule prétention (donc qu’il soit le seul à ne demander qu’une
seule chose au juge). Souvent, le demandeur initial voudra obtenir
plusieurs choses à la fois. Ex. : La rupture d’un contrat et des dommages-
intérêts ou le divorce et la garde des enfants. Chacune des choses
demandée est une prétention, et chaque prétention est défendue par une
argumentation.

Par ailleurs, le défendeur initial peut lui-même émettre ses propres


prétentions, qui ne se limitent pas nécessairement au seul rejet de celles
du demandeur. C’est ce que l’on appelle une demande reconventionnelle.
Ex. : il demandera le maintien du contrat, le rejet de la demande de
dommages -intérêts et l’exécution forcée du contrat ; il demandera en
retour le divorce aux torts de l’autre et la garde des enfants. Chacune de
ces prétentions sera soutenue par une argumentation.

3.4.2. Le problème de droit

Le problème de droit est la question juridique que s’est posée la Cour de


cassation. Il n’est jamais explicitement formulé, seule la solution de droit
l’est. Pour l’étudiant, l’objectif est de formuler un ou plusieurs problèmes
de droit qui correspondent à la solution de droit.

La méthode consiste à s’aider des solutions de la décision attaquée, de


celle de la Cour de cassation et des prétentions des parties pour formuler
un problème droit. C’est en quelque sorte le ou les points de friction entre
ces différentes argumentations qu’il faut dégager. Le problème de droit
est formulé dans des termes généraux par une question.

C/ Solution de la Cour de cassation.

1. Recopiage ou reproduction

Comprendre que la Cour de cassation, après avoir exposé les faits et les
arguments de la Cour d’appel et des parties, se positionne en rendant une
ou plusieurs solutions de droit, seules solutions aux problèmes de droit
posés par l’arrêt. L’étudiant doit être capable de localiser la solution de
droit de la Cour de Cassation dans l’arrêt à commenter. La méthode
consiste à s’aider du tableau sur la structure des arrêts : il doit réécrire
intégralement la solution de droit, qui est essentiellement contenue dans
l’attendu de principe. Le visa et le chapeau peuvent être utilement
restitués s’il s’agit d’un arrêt de cassation.

2) Reformulation

Il est important de comprendre la solution, pour ensuite la commenter.


Une reformulation de la solution permet au correcteur de s’assurer que
48
l’étudiant a compris la solution et qu’il est capable de dire la même chose
mais autrement. De ce fait, on va reformuler la solution pour cerner
toutes ses subtilités. La méthode consiste à partir de la solution telle que
formulée par la Cour de cassation et la reformuler en d’autres termes. La
phrase doit avoir le même sens, même avec sa propre formulation.

3) Explication de la solution

En vue de mieux expliquer la solution, l’étudiant doit maîtriser le cours


en rapport avec l’arrêt. Cela vise à vérifier si l’étudiant est capable
d’expliquer pourquoi cette solution est justifiée tant au regard de ses
fondements que de sa position dans la jurisprudence. L’étudiant doit avoir
une posture objective, il n’est pas encore dans la critique de la solution.

A. En elle-même. Cette partie permet de vérifier l’état de vos


connaissances relatives au problème posé par l’arrêt. Il vous faut définir
les termes juridiques importants de la solution ou en lien direct avec elle.
Par exemple, si un arrêt relatif à la pratique de la Corrida n’emploie pas
expressément dans sa solution le terme coutume, il faut quand même le
définir et montrer que la corrida est pratiquée en tant que coutume.
L’étudiant doit lister les termes juridiques importants et les définir à l’aide
des définitions apprises en cours et vues en TD.

Par l’analyse qui permet de décortiquer chacun des termes de la solution


et par la synthèse qui permet de dégager le sens général de la solution,
l’étudiant devra reviser son cours.

B. Dans son contexte et ses fondements juridiques et extra-juridiques

Les solutions adoptées par la Cour de cassation ne sont jamais le fruit du


hasard. Elles sont fondées sur des arguments juridiques et des arguments
d’autre nature, c'est-à-dire des arguments sociologiques, économiques,
moraux …

Ainsi, l’étudiant doit procéder à l’identification du contexte et des


fondements juridiques et autres.

Les fondements législatifs

1.La législation antérieure

La Cour de cassation est chargée de vérifier la conformité des décisions


rendues par les juges du fond à la règle de droit. Aussi, ses décisions
sont-elles toujours fondées, au moins implicitement, sur une règle de
droit, principalement la loi. L’objectif poursuivi est de permettre à
l’étudiant de trouver, lorsqu’ils ne sont pas explicitement cités par la Cour
de cassation au moyen d’un visa, les arguments juridiques qui justifient la
décision. Il peut s’agir de la législation stricto sensu (exemple un art. du
Code civil) ou de principes généraux du droit (PGD) ou d’adages juridiques
tels que les principes de sécurité juridique ou de l’interprétation stricte des
49
exceptions par exemple. La méthode consiste à repérer les fondements
légaux explicitement et implicitement formulés dans l’arrêt.

2.La législation postérieure

L’idée générale est de regarder, si, postérieurement, la législation (a) a


évolué à cause de l’arrêt rendu. Ici, l’étudiant doit démontrer si les
fondements légaux utilisés dans l’arrêt commenté ont subi des
modifications significatives. Il doit notamment identifier les fondements
légaux explicitement et implicitement formulés dans l’arrêt et rechercher
les modifications significatives notamment à l’aide des textes juridiques à
sa disposition (codes, …) et des décisions jurisprudentielles.

b.Les fondements jurisprudentiels

Il convient d’indiquer que face à un même problème de droit, la solution


des juges de la Cour de cassation peut varier dans le temps. La solution
en réponse à la question posée a pu être différente par le passé et peut
avoir évolué par la suite. Sur ce plan, on va chercher à expliquer quel était
le positionnement antérieur de la Cour de cassation et quel est-il
actuellement, concernant le ou les problèmes posés par l’arrêt à
commenter. De ce fait, on va se permettre de citer les arrêts plus anciens
et déterminer si l’arrêt à commenter confirme la jurisprudence antérieure
qui est demeurée constante ou s’il constitue un revirement de
jurisprudence.

Sur le plan pratique, on va déterminer la date de l’arrêt et rechercher sur


ce problème précis des arrêts qui ont été rendus précédemment et
postérieurement par la Cour de cassation.

c.Les fondements extra-juridiques

Rappelons que les magistrats de la Cour de cassation ne sont pas que de


simples techniciens du droit. Les solutions pour lesquelles ils optent ont
une portée générale. De ce fait, avant de se décider, ils s’interrogent sur
la portée de leur choix en termes économiques, sociologiques, moraux
etc. Il appartient à l’étudiant d’essayer d’expliquer la solution au regard de
ces contraintes extra-juridiques. Par ex., si les magistrats décident de
maintenir la pratique de la Corrida dans le Gard, on peut légitimement
expliquer cette position par des arguments économiques et culturels.
Économiquement, les férias qui accompagnent ces pratiques font
fonctionner l’économie locale car elles attirent les touristes. La pratique de
la Corrida à Nîmes relève d’une particularité culturelle qu’il convient de
sauvegarder. L’objectif est de mettre l’étudiant dans l’esprit des
magistrats et répertorier l’ensemble des raisons extra-juridiques qui
expliquent la solution. Il sera envisagé tour à tour les différents contextes
(économique, social, culturel, moral) qui sont susceptibles d’être
perturbés par la solution et expliquer pourquoi.

50
La partie APPRÉCIATION se distingue de l’explication en ce qu’elle vise à
aller au-delà de la solution : à remettre en cause ses fondements et à
envisager sa portée. L’étudiant doit comprendre que la Cour de cassation
n’est pas infaillible et qu’il est fréquent que ses décisions soient contestées
par la doctrine. L’étudiant doit ainsi, au moyen d’arguments juridiques et
extra-juridiques solides, mettre en lumière la fragilité de la solution.

3. Appréciation des fondements

1) Les arguments juridiques contraires et conformes à la solution

L’idée générale est qu’il faut montrer qu’il existe des arguments juridiques
qui contrarient la solution, qui la fragilisent, ou au contraire la
soutiennent. Il faudra rechercher des articles (fondements légaux), des
arrêts (jurisprudences), des principes ou adages, des courants doctrinaux
qui sont contraires ou conformes à la solution.

2) Les arguments extra-juridiques contraires ou conformes à la solution

A ce niveau, il faut montrer qu’il existe des arguments extra-juridiques qui


contrarient ou confirment la solution, qui la fragilisent ou la renforcent.
Dès lors, on se doit d’interroger la pertinence de la solution au regard de
ses conséquences économiques, sociales …

3. Apprécier sa portée

1) La portée pour les parties au litige

Il s’agit de s’interroger sur les répercussions de la solution par rapport aux


parties. La solution apparaît-elle injuste pour l’une des parties? Si oui,
pourquoi ? Sur ce plan, on va confronter la situation des parties avant et
après le litige et s’interroger sur ses répercussions pour chacune d’entre
elles.

2) La portée générale

Il s’agit de se positionner par rapport à la solution en quelques lignes. Si


on y est favorable, on va montrer qu’elle assure un équilibre entre
différents fondements juridiques et extra-juridiques. Si on y est opposé,
on va démontrer qu’elle contrarie certains fondements juridiques ou extra-
juridiques.

51
Chapitre 4. Présentation des informations

Le travail scientifique a comme originalité d’être une compilation


d’informations et des connaissances qui ne tirent pas leur origine dans les
recherches de l’étudiant ou du chercheur. Ainsi, le chercheur est un
maillon de la chaîne qui commence avant lui et qui doit continuer après
lui.

C’est ce qui justifie l’intérêt de la lecture des livres et autres documents


précités ainsi que de la collecte des informations auprès des tiers par le
biais des enquêtes.

En sciences de l’information, en statistiques et en méthodologie de la


recherche scientifique, on parle des sources pour qualifier les livres, les
documents (audio ou vidéo) ou les personnes qui fournissent l’information
au journaliste ou au chercheur. A cet effet, on rencontre des sources
documentaires et des sources vivantes ou humaines.

Pour garantir l’honnêteté scientifique du chercheur, et afin de permettre


de circonscrire son apport à la science grâce à son originalité, il est
important que le chercheur indique dans le corps de son travail
scientifique les sources lui ayant fourni les données, les informations ou
arguments les y contenus.

Le grave danger qu’on évite avec la publication des sources est le plagiat.
Le plagiat consiste à recopier ou reproduire les œuvres littéraires,
scientifiques, artistiques d’un auteur ou d’un artiste sans son autorisation
et sans le citer. En effet, un plagiat confirmé entraîne l’invalidation de la
publication et pourrait occasionner des poursuites judiciaires.

Ces sources sont présentées soit en tant que notes infrapaginales, soit en
tant que références bibliographiques de fin de publication.

4.1. Les notes infrapaginales ou références au bas de la page

Quand le chercheur rédige son texte et qu’il emprunte une idée, une
notion, un concept, ou un passage à un autre auteur ayant déjà traité ce
sujet ou cet aspect de chose avant lui, il est tenu de le citer.

En RDC, cette citation va se traduire en une référence ou note au bas de


la page de la publication sur laquelle se trouve cette citation.

Les notes infrapaginales sont numérotées selon une suite logique


commençant par 1. Dans un travail avec 198 citations, il y sera rencontré
des notes au bas de la page allant de 1 à 198.
52
Dans une note infrapaginale, on renseigne exactement la page du livre sur
laquelle l’information a été puisée. Si c’est la page 77, on marquera p.77.
Telle devrait être aussi la présentation pour un article. S’il y a plusieurs
pages qui se suivent : pp.77-79.

Si l’information suivante est tirée sur la même page que précédemment,


la référence sera : Idem.

Pour l’information suivante qui sera tirée de la même page que la


précédente information, il sera indiqué comme référence : Ibidem.

Si la référence est tirée d’un ouvrage déjà cité : Op. Cit. Par exemple,
pour une information tirée du livre de Maurice DUVERGER dont la citation
précédente est : M. DUVERGER, Droit constitutionnel français, Paris, Ed.
PUF,1954, p. 50, si ce livre est cité à la suite sur une page différente, la
note sera :

Ex.91 : M. DUVERGER, Op. Cit., p. 52.

Actuellement, il y a une pratique courante dans les universités


francophones, qui consiste à ne plus recourir à Idem et Op. Cit. Ces
expressions latines sont remplacées carrément par le titre de l’ouvrage ou
de l’article sans mettre la ville, la maison d’édition ni l’année.

Ainsi au lieu de M. DUVERGER, Op. Cit., p. 52.

On aura : M. DUVERGER, Droit constitutionnel français, p. 52.

Il convient d’indiquer que si l’ouvrage n’est pas publié, on va indiquer que


c’est « inédit ». C’est le cas des cours d’université ou des mémoires qui
n’ont pas été publiés.

Si c’est publié sur internet, on indiquera la référence de la publication,


tout en précisant que c’est disponible sur internet à tel endroit ainsi que la
date de consultation.

Pour certaines publications, la date et/ou le lieu de publication ne sont pas


indiqués. Pour l’absence de date, on indiquera : s.d. (sans date) à la place
de l’année et pour le lieu de publication, on marquera : s.l. (sans lieu). Ici,
il s’agit d’un ouvrage et/ou d’un travail publié et dont la date ou le lieu de
publication n’ont pas été indiqués dans l’ouvrage.

Ainsi, on aura :

L. NKINZI BATUFWA, L’Inspection générale des finances de la RDC à la


croisée des chemins : est-elle service gestionnaire ou contrôleur des
finances publiques ?, s.l., s.d., p.234 ; pour une information tirée sur la
page 234 de ce livre.

91
M. DUVERGER, Droit constitutionnel français, Paris, Ed. PUF, 1954, p. 52.
53
Cependant, depuis plusieurs années, pour les articles on ne se soucie plus
d’indiquer la page précise sur laquelle le renseignement a été tiré, mais on
donne les pages de l’article telles qu’elles sont renseignées dans la revue
scientifique.

Les grandes spécificités de présentation des notes infrapaginales sont les


suivantes :

1. Livre ou ouvrage

a. Livre d’un auteur

Première lettre majuscule du prénom suivi de point suivi de nom(s) en


majuscule, titre du livre en italique, ville d’édition, maison d’édition, année
d’édition, page où les informations ont été tirées ou puisées.92

P. IBANDA KABAKA, Finances publiques et budget de l’Etat sous la LOLF.


Introduction au droit budgétaire français, Paris, Edilivre, 2019, p. 45 ; si
on fait allusion par exemple aux exceptions du principe de l’annualité
budgétaire qui sont relatées à la page 45 du livre susmentionné.

b. Livre de deux auteurs93

R. DUPONT et J. FORCAT, Le droit financier européen, Paris, Ellipses,


2018, pp.23-26. ou p.23.

c. Livre de plus de 2 auteurs94

R. DUPONT et al. , Le droit administratif général, Paris, PUF, 2016, p.45.

Il convient de signaler que al. est l’abrégé d’alii qui signifie en latin
« autres ».

d. Livre sous la direction d’un directeur scientifique. Il s’agit d’un livre


collectif avec plusieurs auteurs mais coordonné par un directeur qui
en fixe la ligne éditoriale et de rédaction.95

P. MUKONDE (dir.), Le droit des marchés publics en RDC, Kinshasa, Ed.


Droit et société, 2021, p.49.

92
P. IBANDA KABAKA, Finances publiques et budget de l’Etat sous la LOLF. Introduction au droit budgétaire
français, Paris, Edilivre, 2019, p. 45
93
R. DUPONT et J. FORCAT, Le droit financier européen, Paris, Ellipses, 2018, pp.23-26.
94
R. DUPONT et al. , Le droit administratif général, Paris, PUF, 2016, p.45.
95
F. BABU et C. YALA, Le droit pénal relatif aux marchés publics en RDC, in P. MUKONDE (dir.), Le droit des
marchés publics en RDC, Kinshasa, Ed. Droit et société, 2021, p.49.

54
2. Article scientifique

a. Article d’un auteur

KEUTCHA TCHAPNGA, « Droit constitutionnel de l'Afrique noire », in Revue


française de droit constitutionnel, mars 2005, n° 63, pp. 451-491.

b. Article de plus de 2 auteurs

KEUTCHA TCHAPNGA et al. , « Droit constitutionnel et conflits politiques


au Cameroun», in Revue française de droit constitutionnel, mars 2005, n°
64, pp. 324-336.

c. Article dans un livre sous la direction d’un directeur scientifique

F. BABU et C. YALA, Le droit pénal relatif aux marchés publics en RDC, in


P. MUKONDE (dir.), Le droit des marchés publics en RDC, Kinshasa, Ed.
Droit et société, 2021, p.49.

3. Source internet

C. KEUTCHA TCHAPNGA et al. , « Droit constitutionnel et conflits politiques


dans les États francophones d'Afrique noire », in Revue française de droit
constitutionnel, mars 2005, n° 63, pp. 451-491. Disponible sur
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-droit-constitutionnel-2005-3-
page-451.htm. Consulté le 28 novembre 2022.

4. Mémoire, thèse et cours

T. ZOGNOU, La protection de l'environnement marin et côtier dans la


région du golfe de Guinée, Thèse de doctorat de droit, Université de
Limoges, 2012, p. 242.
P. IBANDA KABAKA, Droits des riverains, fiscalité forestière et gestion
durable des forêts en République Démocratique du Congo, Mémoire de
Master 2 en Droits fondamentaux, Université de Nantes, 2013, inédit,
p.78. (Pour une notion ou information qui a été tirée sur cette page).
T. NGOY ILUNGA, Cours de droit pénal général, inédit, 2e Graduat Droit,
Université Pédagogique Nationale, 2021-2022, p. 98. (Pour une
information tirée sur la page 98 du syllabus ou support du cours de cours
non édité).

4.2. Les emprunts ou citations

Le texte emprunté à un autre auteur doit être cité après avoir été mis
entre guillemets et en italique.

Si le texte dépasse plus de 5 lignes, il faut le mettre en retrait de 1.5 cm à


gauche et à droite.

55
Ex. : Le professeur Paulin IBANDA a écrit à ce propos :

« La grande différence avec la note infrapaginale réside


dans le fait que la référence bibliographique finale recherche
à classer les auteurs par ordre alphabétique des noms dans
les grandes rubriques des publications : ouvrages, articles,
travaux universitaires, documents officiels et webographie.
Dès lors, le prénom repris par sa lettre majuscule suivie de
point suivra le nom. »

4.3. La bibliographie de fin de publication

En fin de publication, le principe est que l’on présente les sources citées
dans l’ouvrage sans se référer à la page sur laquelle on a puisé les
renseignements.

Ici, on effectue une recension ou un recensement des publications citées.


Il peut s’agir des ouvrages généraux ou spécialisés, des articles, des
rapports ou documents officiels ; des instruments juridiques (Lois, traités,
ordonnances, arrêtés), travaux universitaires (mémoires et thèses) et de
la webographie ou de sources internet.

La grande différence avec la note infrapaginale réside dans le fait que la


référence bibliographique finale recherche à classer les auteurs par ordre
alphabétique des noms dans les grandes rubriques des publications :
ouvrages, articles, travaux universitaires, documents officiels et
webographie. Dès lors, le prénom repris par sa lettre majuscule suivie de
point suivra le nom.

Ainsi, on aura :

IBANDA KABAKA P., Finances publiques et budget de l’Etat sous la LOLF.


Introduction au droit budgétaire français, Paris, Edilivre, 2019.

Cependant, le chercheur peut aussi donner le nombre total de pages du


livre s’il le connait, mais cela est facultatif. Dans ce cas, la lettre p du mot
page, suivra le chiffre.

Ex. : IBANDA KABAKA P., Finances publiques et budget de l’Etat sous la


LOLF. Introduction au droit budgétaire français, Paris, Edilivre, 2019,
178 p.

Exemple de présentation d’une Bibliographie générale

A. OUVRAGES GENERAUX
1.ARNAUD E., BERGER A. et de PERTHUIS C., Le Développement durable,
(Coll. Repères pratiques), Paris, Nathan, 2008.
2. AVON D. et GANDJON FANKEM G.S., Le développement durable
constitue-t-il un élément d’attractivité territoriale ? Application aux pays
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Territoire vert. Entreprises, institutions, innovations, Paris, L’Harmattan,
2012.

3. BAHUCHET S., Dans la forêt d’Afrique Centrale : les pygmées Aka et


Baka, Louvain-Paris, Ed. Peeters, 1985.
4. BONTEMS P. et ROTILLON G., L’économie de l’environnement, 3ème
éd., Coll. Repères, Paris, La Découverte, 2007.
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7. CARRET J.C. et GIRAUD P.N., Les débats sur la fiscalité de
l'exploitation des forêts tropicales, Paris, Cerna, 1998,56 p.
7.DELAS J.-P. , Economie contemporaine. Faits, concepts, théories,
Paris, Ellipses, 2008.
8.. DIANGITUKWA F., Pouvoir et clientélisme au Congo-Zaïre RDC, Paris,
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10. GRANIER L. (dir.), Aspects contemporains du droit de l’environnement


en Afrique de l’Ouest et Centrale, Gland, UICN, 2008.

11. IZENZAMA N., Le paradigme écologique du développement durable


en Afrique subsaharienne à l’ère de la mondialisation : une lecture éthico-
anthropologique de l’écodéveloppement, Berne, Ed. Peter Lang, 2008.

12. KAMTO M., Le droit de l’environnement en Afrique, Vanves, EDICEF,


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13. KANGULUMBA V., La gestion des écosystèmes forestiers de la RDC,


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14. KISS A. et BEURIER J.-P., Droit international de l’environnement,
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16. LAMARQUE J., Droit fiscal général, Fascicule 1, Paris, Litec, 1998.
ARNAUD E., BERGER A. et de PERTHUIS C., Le Développement durable,
(Coll. Repères pratiques), Paris, Nathan, 2008.
17. NZONGOLA-NTALAJA G., The Congo from Leopold to Kabila. A
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20.RADD , Les pratiques de la corruption dans les services publics et


l’administration publique en
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21. ZIEGLER J., Les grands maîtres du monde et ceux qui leur résistent,
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B. ARTICLES
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2. BALLET J., « Propriété, biens publics mondiaux, bien(s) commun(s) :


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ligne le 07 mars 2008, consulté le 07 janvier 2013. URL :
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8. DE VISSCHER C., « Droit international des droits de l’Homme : droits
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internationaux », in Annuaire de l’Institut du Droit International, session
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9. DOUMBE-BILLE S., Le droit forestier en Afrique centrale et occidentale,
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10. EBAA ATYI R. et BAYOL ; N., Les forêts de la République démocratique
du Congo en 2008, disponible sur sur http://www.observatoire-
comifac.net/docs/edf2008/FR/Etat-des-forets_2008-07.pdf. Consulté le 20
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http://www.globalwitness.org/sites/default/files/library/policybrieffinalfr.p
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2. CONSEIL DE L’EUROPE, Convention européenne des droits de l’homme,


Strasbourg, 1950.

3. FAO, Situation des forêts du monde,2003.

4. KIYULU J. et MPOYI A., Rapport sur les mécanismes d’amélioration de


la gouvernance forestière en RDC, Kinshasa, UICN, 2010.

5. MBOKO DJ’ANDIMA J.-M., Code Général des Impôts, Kinshasa, PUC,


2007.

6. Ministère de l’Environnement de la RDC, Rapport des ateliers


provinciaux de consultation approfondie des populations autochtones sur
le programme national Forêts et Conservation, 2009.

7. PNUD, Rapport sur le développement humain 2003, New York, 2003.

8. Idem, Rapport sur le développement humain 2012, New York, mars


2013.
9. PNUD CONGO, Profil résumé de la pauvreté et conditions de vie de la
Province de l’Equateur, Kinshasa, 2009.
10. OIT, Convention relative aux droits des peuples autochtones et tribaux
n° 169, Genève, 1989.

11. Idem, Fiche descriptive No. 8: L’organisation internationale du travail


et les peuples
autochtones et tribaux, fiche disponible sur
http://www.ohchr.org/Documents/Publications/GuideIPleaflet8fr.pdf
[consulté le 13 avril 2013].
12. Ibidem, Les droits des peuples autochtones et tribaux dans la
pratique- un guide sur la Convention n° 169,2009.
13. ONU, Déclaration sur les droits des peuples autochtones, New York,
13 septembre 2007.

14. Idem, Déclaration de Rio sur le développement et l’environnement,


Rio, 1992.

15.Ibidem, Déclaration de Stockholm sur le développement humain et


l’environnement, Stockholm, 1972.
61
16. Idem, Déclaration universelle des droits de l’homme, New-York, 1948.

17. Ibidem, Rapport du panel des experts des Nations Unies sur
l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC, New York, 2001.
18. RDC, Code forestier, Kinshasa, Journal Officiel, 2002.

19. Idem, Constitution du 18 février 2006, Kinshasa, Journal Officiel,


2006.

20. Ibidem, Loi foncière de 1973 modifiée, Kinshasa, Journal Officiel,


2004.

21. RDC, Loi n° 11/009 du 9 juillet 2011 portant principes fondamentaux


relatifs à la protection de l’environnement, Kinshasa, 2011.

22. Ibidem (Ministère du Plan), Document intérimaire de la stratégie de


réduction de la pauvreté, Kinshasa, mars 2002.

23. STERN N. (dir.), Rapport sur l’économie du changement climatique,


Londres, 2006.

D. SITES WEB

http://www.comifac.org/comifac [consulté le 15 novembre 2012].


http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/releases/20-millions-d-ha-
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E. THESES, COURS ET MEMOIRES

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République démocratique du Congo, Mémoire, Master 1 de Politique
agricole et développement durable, Université du Mans, 2011.
2. LOWE GNINTEDEM P.J., Les ONG et la protection de l’environnement,
Mémoire de Maîtrise de Droit et Carrières judiciaires, Université de
Limoges, 2003.

3. MARGUENAUD J.-P. , Cours de droit de l’environnement et la Cour


européenne des droits de l’homme, Université de Limoges, master 2 de
Droit international et comparé de l’environnement,2013.
4. MUSAFIRI R., La protection de l’écosystème forestier congolais : cas de
la réserve forestière d’Itombwe, Mémoire de Licence en Droit, Université
de Bukavu, 2008.
5. OUMBA P., Développement durable et gestion durable des forêts du
Bassin du Congo : étude comparative du Cameroun et de la République du
Congo, Mémoire de Master en Droit international et comparé de
l’Environnement, Université de Limoges, 2007.

62
5. SANI M., Secteur non enregistré et mobilisation fiscale dans les Pays
en développement : le cas des pays d’Afrique au Sud du Sahara,
Thèse de doctorat d’Economie, Université d’Auvergne, CERDI, 2009.

Il convient de signaler que certains professeurs de Droit préfèrent


commencer par les textes juridiques utilisés dans le cadre de la recherche
tout en les présentant conformément à la hiérarchie des normes juridiques
établie par la pyramide de KELSEN. Ainsi, on aura :

A. Textes juridiques

1. Constitution congolaise du 18 février 2006 telle que révisée

2. Traité ou convention

3. Loi

4. Décret

5. Arrêté

6. Circulaire

7. etc.

B. Ouvrages généraux

C. Etc…

Conclusion

Le cours de méthodologie de recherche en sciences juridiques est un cours


qui permet de mettre à la disposition des étudiants et de tous les
chercheurs des connaissances, des outils et des procédés nécessaires à la
rédaction des publications scientifiques ( ouvrages, articles, mémoires ou
thèses universitaires) respectant des normes de présentation et de
publication internationalement reconnues.

Dans le cadre de ce cours, la méthodologie scientifique, la méthode de


recherche, la technique de recherche, le commentaire d’arrêt de justice,
les aspects relatifs à la recherche des informations, à la rédaction, à la

63
présentation et à la publication des données ont été expliqués, définis ou
présentés.

Il convient de rappeler que pour maîtriser les techniques de recherche, il


faut s’exercer, pratiquer et appliquer les aspects qui sont enseignés dans
ce fascicule.

Table des matières

PLAN DU COURS ............................................................................................................................... 2

O. Introduction.................................................................................................................................. 2

1. Notions de la méthodologie, de la méthode et de la technique................................ 2

1.1. La méthodologie .................................................................................................................. 2

1.2. La méthode de recherche en droit ............................................................................... 3

1.3. La recherche scientifique ................................................................................................. 5

64
La recherche scientifique comprend la recherche fondamentale et la recherche
appliquée. ....................................................................................................................................... 5

1.3.1. De la recherche fondamentale ............................................................................... 5

Chapitre 2. La technique de recherche et la collecte des informations ................. 21

2.1. La technique documentaire ........................................................................................... 21

2.2. La technique de l’enquête ou de sondage ............................................................... 21

2.3. Collecte des informations .............................................................................................. 26

2.3.1. La fréquentation des bibliothèques et la lecture des ouvrages ............... 26

2.3.2. L’internet ...................................................................................................................... 26

2.4. L’interprétation des informations récoltées ............................................................ 28

2.5. Les travaux de terrain..................................................................................................... 29

2.6. La recherche fautive: erreurs, fraudes et controverses ..................................... 30

2.6.1. L'erreur ......................................................................................................................... 30

2.6.2. La fraude ...................................................................................................................... 30

Chapitre 3. A propos des travaux scientifiques .................................................................. 33

3.1. Types des travaux scientifiques .................................................................................. 33

3.1.1. L’article scientifique ................................................................................................. 33

3.1.2. Le travail de fin de cycle et le mémoire ........................................................... 34

3.1.3. La thèse de doctorat ................................................................................................ 35

3.1.4. La publication ............................................................................................................. 36

3.2. Quelques règles de rédaction ....................................................................................... 36

a. Introduction des parties du texte ............................................................................... 36

Section 1ère : La nouvelle politique forestière congolaise et son dispositif fiscal


anti-pauvreté ............................................................................................................................... 36

b. Transition entre parties du texte ................................................................................ 36

c. La formulation des titres ................................................................................................ 37

d. L’évocation des chiffres dans le corps du texte .................................................... 37

65
d. La référence au chercheur ou rédacteur .................................................................. 37

3.3. Exemple d’un article scientifique rédigé .................................................................. 38

Chapitre 2. Point de vue critique sur la renaissance des droits culturels ............. 43

3.4. Le commentaire d’un arrêt de justice ....................................................................... 46

3.4.1. Analyse de l’arrêt ...................................................................................................... 46

3.4.2. Le problème de droit ............................................................................................... 48

Chapitre 4. Présentation des informations ........................................................................... 52

4.1. Les notes infrapaginales ou références au bas de la page ............................... 52

4.2. Les emprunts ou citations ............................................................................................. 55

4.3. La bibliographie de fin de publication ....................................................................... 56

Conclusion......................................................................................................................................... 63

Table des matières ........................................................................................................................ 64

66