COURS Droit Pénal Spécial 2019-2020

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Cours Droit Pénal Spécial 2019-2020 Master 1 droit privé fondamental,

République du Niger

Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et


de l’innovation

Université de Tahoua
Faculté de Droit, d’économie et de Gestion (FADEG)

Département droit

1ère année de Master

Année Académique 2O19- 2O20

COURS DE DROIT PENAL SPECIAL

Chargé du cours : Dr Ib

Cours de Dr H. Zakari. Ib Page 1


Cours Droit Pénal Spécial 2019-2020 Master 1 droit privé fondamental,

Introduction

Introduction générale
Le cours de droit pénal spécial est le prolongement du cours de droit
pénal général. Celui-ci fixe le contexte de la commission de
l’infraction, après avoir préalablement précisé la notion même de
l’infraction, ses caractères, ses conditions, sa sanction etc…
Le droit pénal spécial est un droit concret, parce qu’il étudie chaque
infraction de façon concrète, individuelle afin de définir ses éléments
constitutifs, de dégager sa structure et de définir ses concepts. Il existe
donc un rapport entre le droit pénal spécial et le droit pénal général.
Pour comprendre ce rapport, il faut considérer l’intervention de l’Etat
dans la réaction sociale contre l’acte infractionnel et le délinquant.
L’Etat fixe les règles générales en étudiant le comportement criminel
dans son ensemble, alors que le droit pénal spécial s’occupe du
comportement de chaque individu en considérant les faits qu’il pose en
ce qu’ils sont constitutifs d’une infraction précisée. Nous étudierons
successivement la nature juridique du droit pénal spécial (I), l’intérêt
de l’étude du droit pénal spécial (II) et les sources du droit pénal
spécial (III).
I. La nature juridique du droit pénal spécial
Le droit pénal spécial relève-t-il du droit public ou du droit privé ? Si
cette classification est pertinente, on doit pouvoir rattacher le droit
pénal spécial soit au droit public soit au droit privé.
A. La doctrine qui soutient le rattachement du droit pénal spécial au
droit public avance les arguments ci-après :

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- Le droit pénal recourt aux moyens de la contrainte publique. C’est un


droit d’ordre public, parce qu’il s’impose erga omnes, au moyen de la
contrainte publique.

- Le droit pénal est un droit d’ordre public en ce sens qu’il ne peut être
que l’expression des institutions publiques.

B. La doctrine qui soutient le rattachement du droit pénal au droit privé


estime que :

- L’infraction cause souvent un préjudice à une personne privée, à un


individu et donne ainsi lieu au déclenchement de l’action civile ;

- La réparation du préjudice qu’appelle l’action civile ainsi déclenchée,


détermine les parties à jouer un rôle dans la poursuite de l’infraction.
En effet, s’il est vrai que l’action civile se greffe sur l’action publique, il
n’est pas moins vrai que la victime de l’infraction porte son action civile
en réparation devant le même tribunal répressif saisie en même temps
de l’action publique;

- Le droit pénal connait son application devant les juridictions


judiciaires et non devant les juridictions administratives, censées
mettre en mouvement le droit public ;

- Le cas de l’infraction d’adultère serait très illustratif de l’appartenance


du droit pénal spécial au droit privé. En effet, la répression d’adultère
appelle la plainte préalable de l’époux offensé. Sans cette plainte, il n’y
a pas d’infraction, l’époux ne se considérant pas offensé.

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En tout état de cause, entre ces deux écoles, il y a une autre tendance
doctrinale qui a pris beaucoup d’ampleur et qui reconnait au droit
pénal un caractère mixte.

II. L’intérêt de l’étude du droit pénal spécial


Cet intérêt apparait dans le fait que le droit pénal est sanctionnateur.
L’étude du droit pénal spécial nous permet ainsi d’étudier la sanction
pénale qui est la plus forte et qui frappe la personne dans son honneur,
dans sa dignité, dans sa vie, dans sa liberté etc. A vrai dire, l’intérêt
essentiel de l’étude du droit pénal spécial est de connaitre les actes
prohibés par la société, les valeurs protégées. En d’autres termes le
DPS permet de mesurer la pression pénale dans une société donnée.

III. Les sources du droit pénal spécial


De manière générale, les sources du droit sont au nombre de quatre à
savoir la loi, la coutume, la jurisprudence et la doctrine. Nous verrons
le rôle de chacun d’eux en droit pénal.
A. La loi
En matière pénale, la loi occupe une place de choit puisqu’elle est
d’ailleurs considérée comme la source unique. C’est l’application
même de principe de la légalité des délits et des peines. Il n’y a que la
loi qui puisse érigée les infractions.
B. La coutume.
C’est une pratique constante qui revêt un caractère juridique
contraignant. Elle remplit une fonction très dominante.

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C. La jurisprudence
Son rôle est très faible en matière pénale. En effet, une décision
judiciaire prise en matière pénale, est moins autoritaire, car, elle ne
commande pas mais recommande qu’on la suive. Le juge a moins de
pouvoir car, il ne peut créer des incriminations et il ne peut
qu’appliquer celles qui existent, par la volonté de la loi. Au total le rôle
du juge ici consiste tant à plus interpréter la loi.
D. La doctrine
Il faut voir dans la doctrine une simple autorité que le législateur et le
juge peuvent à leur gré suivre ou ne pas suivre. Les auteurs ne peuvent
donc qu’inspirer le juge et le législateur.

En résumé, l’on retiendra que le droit commun applicable à la


délinquance et à la criminalité trouve ses sources à la fois dans le code
pénal qui comporte l’essentiel des infractions dites de droit commun
telles l’escroquerie , l’abus de confiance , l’émission de chèque sans
provision, le faux et l’usage de faux mais aussi dans des textes aussi
nombreux que variés tels que le code de commerce, le code de travail,
le code des impôts et dans divers d’autres textes isolés. C’est donc
constater que, nombre de dispositions répressives existent bel et bien
dans d’autres textes. A titre d’illustration, s’agissant de dispositions
législatives et règlementaires, concernant la circulation routière, elles
constituent un ensemble cohérant regroupé dans le code de la route. Il
est toutefois à déplorer l’absence de texte de loi dans d’autres
domaines tels que homosexualité, l’inceste pédophile, la sorcellerie.
Ainsi que nous verrons de le rappeler l’essentiel des incriminations
demeurent quand-même dans le code pénal. Ce dernier a été

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promulgué par la loi n° 61-27 du 15 juillet 1961 portant institution du


code pénal au Niger qui a subi plusieurs modifications. .
Le code pénal nigérien est divisé en 3 livres :
- Le 1er traite le principe généraux de droit pénal, comme la
responsabilité pénale ;

- Le 2e traite des crimes et délits et leur punitions ;

- Le 3e quant à lui, traite des peines en matière de simple police et


de leurs effets.
D’une manière générale, le code pénal traite successivement des
incriminations sur plusieurs titres. Le titre I est relatif à la sûreté de
l’Etat et des attroupements. Le titre II traite des crimes et délits contre
la constitution et la paix publique. Le titre III est quant à lui relatif aux
attentes contre les personnes.

Le titre IV examine les crimes et délits contre la propriété.


Quant au titre cinquième, il évoque les destructions et dégradations, le
titre 6 traite les destructions des aéronefs et de titre 6 bis parle
d’infraction en matière économique.

Au total plus de 300 infractions ont été prévues par le code pénal du
Niger. Il ne nous parait pas possible de les envisager toutes dans le
cadre d’un cours de 30h.
Nous contenterons cependant d’étudier celles qui paraissent les plus
courantes à travers trois chapitres.

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Le 1er traite des crimes et délits contre la propriété ; Le 2e sera axé sur
certaines atteintes contre les personnes et enfin le 3e traitera de
certaines infractions contre les mœurs.

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Chapitre premier : les crimes et délits contre la propriété ou les atteintes aux
biens

L’atteinte aux biens peut intervenir dans beaucoup de cas. Mais, dans tous
les cas elle entrainera un appauvrissement de la victime. Elle se présente comme
une violation purement juridique du droit de propriété, tantôt comme une menace
matérielle contre l’intégrité de la chose sans aucune idée d’appropriation. Mais un
élément commun existe dans toutes ces infractions c’est l’atteinte à la propriété.
Cette atteinte au droit de propriété est sanctionnée qu’elle que soit la composition
du patrimoine de la victime. L’insécurité de la vie en société qu’il faut combattre
porte autant sur le droit à la vie que sur le respect des choses acquises avec peine
(difficilement). Cependant, si toutes les atteintes du bien entrainent un
appauvrissement du patrimoine de la victime, il n’y’a pas pour autant toujours
enrichissement de l’auteur. Il en est ainsi notamment des destructions et
dégradations. Ces infractions du droit commun qu’on peut regrouper sous la
qualification d’appropriation frauduleuse incriminent des comportements
délictueux qui peuvent être commis par toute personne, même si certains auteurs
soutiennent que la vie des affaires demeure un terrain privilégié pour le
contentieux des appropriations frauduleuses. Dans tous les cas, ces infractions sont
constituées, même si il n’y’a pas eu profit pour les auteurs. En tout état de cause,
les atteintes au droit de propriété sont nombreuses. Nous nous contenterons de
certaines d’entre elles seulement, à savoir le vol (s1), l’escroquerie (s2), l’abus de
confiance (s3) les filouteries (4), l’émission des chèques sans provision (5) et les
recels (s6).

Section1 : Le vol

Selon l’article 306 du code pénal « quiconque a soustrait frauduleusement une


chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol ». Le vol est donc la
soustraction frauduleuse des choses appartenant à autrui. Par soustraction
frauduleuse, il faut entendre l’enlèvement en vue de prendre possession d’une
chose, à l’insu et contre le gré du légitime détenteur, avec l’intention de se
comporter en propriétaire.

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Outre l’article 306 du code pénal portant définition du vol, dans ses éléments
constitutifs, de nombreux articles du même code fixent non seulement les peines
du vol simple mais aussi les peines des vols aggravés ou qualifiés, tandis que
l’article 342 traite des immunités légales applicables aux soustractions commises
dans la famille.

Paragraphe1 : Les éléments constitutifs du vol

Au regard de la définition de l’article 306 du code pénal, le délit de vol comprend


trois éléments constitutifs à savoir : la soustraction d’une chose susceptible d’être
enlevée et appartenant à autrui avec une intention coupable. En d’autres termes,
pour qu’il ait vol, il faut une prise physique et un déplacement matériel de la chose.

I : L’acte matériel de soustraction

Délits instantané, le vol est consommé par l’acte matériel que constitue la
soustraction de la chose. Selon la jurisprudence, « il n’y’a vol dans le sens de la
loi que lorsque la chose objet passe de la possession du légitime détenteur
dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du légitime
propriétaire » (crim.8 janvier 1979). Soustraire, c’est donc prendre, enlever, ravir,
usurper la possession, retirer quelque chose à quelqu’un contre son gré.

Dans la conception classique et matérielle du vol, la soustraction consiste à


emporter une chose, mais si, au lieu de soustraire le document, la personne l’utilise
sur un photocopieur et après avoir remis l’original en place, il emporte la
photocopie, commet-elle un vol ? La réponse est affirmative, car, la détention
même momentanée du document sans que le propriétaire ait entendu en transférer
la possession constitue un vol. C’est ce qu’a décidé la chambre criminelle dans
une espèce du 25 juillet 1959.

D’une manière générale, « s’il est vrai que la loi pénale n’atteint pas celui qui,
sans l’autorisation du propriétaire utilise même abusivement de la chose
d’autrui, il y’a vol au contraire, lorsque l’appréhension a eu lieu dans des
circonstances telles qu’elles révèlent l’intention de se comporter, même

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momentanément en propriétaire et révèlent ainsi les caractères de la


soustraction frauduleuse » (crim.8 décembre et 16 mars 1999).

II : La chose susceptible de soustraction

Le vol ne doit avoir pour objet qu’une chose possible à voler et être approprié.
Mais, la circonstance que la chose qui aurait été soustraite serait une marchandise
illicite et hors commerce est sans incidence sur la qualification de droit commun.

A : la qualification de la chose

Le terme chose suppose un objet concret susceptible d’appropriation. Ainsi, faute


de pouvoir être déplacés, les immeubles sont insusceptibles de vol. Le fait
d’habiter illicitement un immeuble ne constitue pas un vol. Par contre, il y’a vol
quand on soustrait les éléments des immeubles par destinations tel que le vol
d’animaux attachés à une exploitation. Il y’a vol dès que l’auteur mobilise un
immeuble tel que le vol de briques de tôles et des pierres d’une carrière.

De même, les biens mobiliers incorporels ou droits ne peuvent faire l’objet de vol.
Il en est ainsi du fonds de commerce ou droit de créance mais la soustraction de
l’écrit les constatant est un vol. Par ailleurs, faute de support matériel la soustraction
des données ne peut être qualifiée de vol.

Par ailleurs, le gaz l’eau et l’électricité peuvent faire l’objet de vol (crim. 11
octobre 1979). En effet, c’est un vol qui peut se quantifier au moyen d’un compteur
que l’auteur manipulera ou modifiera pour recevoir une quantité d’’eau, de gaz ou
d’électricité. Il en est de même de branchement clandestin, en cas de coupure
d’eau ou d’électricité ou de gaz. A titre d’exemple, la Cour de cassation française
a dans l’arrêt du 11 octobre précité rejeté le pourvoi d’un individu, qui, de
mauvaise foi, avait manipulé un compteur d’eau en vue de modifier la quantité
d’eau comptabilisée.

B : La propriété d’autrui sur la chose

Pour qu’il ait vol, il est nécessaire que la chose appartienne à autrui. Peu importe
que le véritable propriétaire ne soit pas connu. Ainsi le gibier, le poisson dans l’eau

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(sauf dans un parc ou dans un étang privé) n’appartiennent à personne. Ils ne


peuvent faire l’objet d’un vol tant qu’il s’agit des res-nulis, c'est-à-dire choses sans
maitre. Mais dès que la chose a fait l’objet d’une appropriation il peut y avoir vol.
Il ne faut pas confondre les choses sans maitre et les choses perdues, car une chose
perdue a toujours un propriétaire jusqu'à ce que ce dernier décide de s’en séparer.
Ainsi prendre une chose perdue sur la voie publique sans aller la déclarer
constitue un vol. Par contre, il n’y’a pas de vol lorsqu’il s’agit d’une chose provenant
d’une poubelle, sur la voie publique car l’abandon marque le désintéressement de
la chose par son propriétaire. Mais, il faut être sûr que la chose a été abandonnée
et non perdue car celui qui s’empare de la chose perdue et la conserve commet
une soustraction. Comme par exemple, l’or découvert dans les ordures.

III : L’intention frauduleuse

Pour que le délit de vol soit caractérisé, il faut que celui qui le commet agisse avec
intention frauduleuse. L’intention frauduleuse, c’est la fraude, le dol général ou la
conscience de commettre un acte illicite, en se rendant maître d’une chose contre
le gré de son propriétaire, possesseur ou détenteur, avec l’intention de se
l’approprier ou d’en usurper la possession.

Le mobile importe peu, car le vol implique par lui-même la soustraction de la chose
d’autrui et le caractère frauduleux de cette soustraction. Ainsi, le créancier qui
soustrait les biens de son débiteur pour garantir sa créance ou pour se payer par
compensation commet un vol même si le but poursuivit est équitable. Peu importe
aussi que l’auteur de la soustraction ait retiré ou non un profit de l’opération, c’est
le cas de celui qui vole les riches pour donner aux pauvres.

En tout état de cause, l’intention frauduleuse doit être concomitante à la


soustraction et s’identifier avec elle, elle doit donc exister au moment de la
soustraction. Ainsi, ramasser un objet sur la voie publique ne constitue pas en soi
un vol si, au moment de la prise de l’objet l’auteur n’a pas l’intention de se
l’approprier. Il n’y’aura pas davantage vol si c’est n’est que postérieurement qu’il
a eu l’intention. La question s’est posée de savoir si un individu qui s’empare d’une
voiture automobile, l’utilise toute une nuit pour se rendre avec des camarades dans

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des villes voisines où ils mènent joyeuse vie et revient le lendemain l’abandonner
à une centaine de mètres du lieu où il l’a prise. A cette question la chambre
criminelle a répondu par l’affirmative dans un arrêt rendu le 19 février 1959. En
effet, selon la Cour, l’appréhension a eu lieu dans des circonstances telles qu’elles
révèlent l’intention de se comporter en propriétaire. En effet, les juges ont estimé
que la restitution de la chose volée ne fait pas effacer l’infraction.

Paragraphe 2 : La répression du vol

Le vol est l’une des infractions les plus courantes et ses circonstances peuvent
varier à l’infini. Il peut constituer un délit ou un crime. Ainsi, selon les circonstances
dans lesquelles il a été commis le vol peut être puni comme un crime ou un délit. Il
est donc normalement passible des peines correctionnelles, mais, il peut en raison
des circonstances aggravantes devenir un crime.

I : La sanction du vol simple ou correctionnel

Selon l’article 307 du code pénal le vol simple sera puni d’un emprisonnement de
1 à 3 ans et d’une amende de 5000 à 100.000 francs CFA.

II : La sanction du vol aggravé ou qualifié

Le vol est dit aggravé ou qualifié lorsqu’il est réalisé selon certaines modalités qui,
prévues aux articles 308 et suivant du code pénal, font de lui un crime dont la peine
varie suivant les cas. Ces circonstances aggravantes tiennent soit à la qualité des
auteurs, soit au temps où le vol a été commis, soit au lieu d’exécution du vol, soit
aux circonstances de cette exécution.

A titre illustratif, l’article 308 du code pénal puni d’un emprisonnement de 2 à 7


ans et d’une amende de 10.000 à 150.000 FCFA, le vol commis par le salarié chez
son employeur. Quant à l’article 309 stipule que sera puni d’un emprisonnement
de 2 à 7 ans et d’une amende de 10.000 à 150.000 frs, le vol commis avec l’une de
circonstances aggravantes :

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 La nuit ;
 Avec port d’arme ;
 La nuit ;
 En réunion de 2 ou plusieurs personnes ;
 Dans une habitation ou ses dépendances ;
 Par effraction, escalade ou usage de fausses clés ;
 Avec utilisation d’un véhicule motorisé, d’un chameau ou d’un cheval.

L’article 312 précise que lorsque le vol aura été commis avec quatre ou plusieurs
circonstances aggravantes sera puni d’un emprisonnement à vie. Si des violences
ayant laissé de traces ou des percussions, la peine de mort sera encourue.

Enfin, l’article 330 du code pénal dispose que la tentative du vol sera puni comme
le vol lui-même.

III : Les immunités légales

Conformément à la DUDH, la loi fondamentale Nigérienne affirme également le


principe de l’égalité des citoyens devant la loi. Ainsi, ni la naissance, ni la fortune
ni les fonctions exercées ne permettent à un individu de se soustraire à la loi
pénale. Cependant, certains auteurs d’infractions peuvent échapper à la sanction
pénale de droit commun au bénéfice d’une immunité, c'est-à-dire une exemption
de charge. L’immunité constitue donc un obstacle aux poursuites pénales. Elle peut
être provisoire comme c’est le cas par exemple de l’immunité parlementaire qui
peut faire l’objet d’une levée d’immunité. Elle est aussi un rempart dressé contre
les poursuites pénales. C’est ce type d’immunités que dicte l’article 342 du code
pénal. En effet, pour favoriser la cohésion de la famille, le législateur fait échapper
à la loi pénale certaines infractions tels que les vols les escroqueries et les abus de
confiance, lorsque ces incriminations sont commises entre époux non séparés ou
entre descendants ascendants et alliés au même degré.

A : Les personnes bénéficiant de l’immunité

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L’article 342 s’applique aux faits délictueux commis entre époux pendant le
mariage. En effet, l’immunité disparait en cas de divorce,, mais survit en cas de
séparation de corps ou décès.

L’article 342 s’applique aux faits délictueux entre ascendants et descendants qu’il
s’agisse d’une filiation légitime, adoptive ou naturelle. En outre, il faut souligner
que le tiers complice échappe lui aussi à la peine si l’auteur principal reste couvert
par l’immunité dans la mesure où le complice emprunte juridiquement la
criminalité de l’auteur principal. Par contre, la loi exclu du champ de l’immunité
les receleurs, les auteurs principaux ou coauteurs, même si l’auteur de l’infraction
est couvert par l’immunité. En tout état de cause, la mise hors de poursuite
préconisée par l’article 342 du code pénal peut faire échapper à la répression des
actes moralement et socialement graves. Il serait donc plus opportun de supprimer
cette immunité familiale pour la remplacer par une poursuite pénale subordonnée
à une plainte préalable de la victime et le retrait de la plainte met fin aux poursuites.

B : Les infractions bénéficiant de l’immunité

L’article 342 du code pénal nigérien fait état de l’atteinte à la propriété, sans donner
autre précision, eu égard aux infractions effectivement concernées. Mais, à priori
on pourrait y inclure à défaut d’atteindre toutes les infractions : le vol,
l’escroquerie, l’abus, de confiance, le recel à l’instar de l’article 515 du code pénal
burkinabé. Cependant, il ne parait possible d’envisager par rapport à toutes les
atteintes à la propriété comme l’abus des biens sociaux ou le préjudice est causé à
d’autres personnes ou le vol des matériels de la société où le conjoint est gérant,
car, les infractions lésant les intérêts des tiers ne sont pas couvertes par l’immunité.

C : Les conséquences de l’immunité

Les infractions commises dans le cadre familial ne peuvent donner lieu qu’à des
réparations civiles. Par conséquent, les faits en pareil cas restent délictueux, mais
la poursuite criminelle est irrecevable devant le juge répressif qui doit soulever
l’exception d’office. La loi laisse expressément subsister la possibilité pour la
victime de demander des réparations civiles.

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Section 2 : L’escroquerie

L’escroquerie est défini et prévue à l’article 333 du code pénal qui dispose
« Quiconque, par des manœuvres frauduleuses quelconques, se sera fait remettre
ou délivrer, ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer, des fonds, des meubles
ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges et
aura ainsi escroqué ou tenté d’escroquer tout ou partie de la fortune d’autrui, sera
puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000
francs ».

A la lumière de cette disposition, l’on voit que le législateur nigérien n’a pas été
assez explicite dans la définition de l’escroquerie. Pour ce faire, il faudra se référer
au code pénal français à son article 919 qui dispose que, l’escroquerie est « le
fait que soit par usage d’un faux nom, d’une fausse pièce, d’une fausse réalité, soit
par l’abus d’une vraie qualité, soit par l’emploi de manières frauduleuses, de
tromper une personne physique ou morale et la déterminer ou non à son préjudice
ou au préjudice d’un tiers à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque,
à fournir un service ou à consentir un acte espérant obligations de décharge ».
Après avoir relevé les éléments constitutifs du délit d’escroquerie, nous verrons sa
répression.

Paragraphe 1 : Les éléments constitutifs de l’escroquerie

I : Les procédés de l’escroquerie

Généralement, pour que le délit d’escroquerie soit constitué, il suffit que l’escroc
ait utilisé l’un des moyens suivant à savoir :

A : L’usage d’un faux nom

L’usage peut être verbal ou écrit, le nom utilisé peut être un nom réel, celui d’un
tiers ou simplement imaginaire.

B : L’usage d’une fausse qualité

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Là également l’usage peut être verbal ou écrit. Aussi la qualité peut être réelle ou
celle d’un tiers ou tout simplement imaginaire. Le délit est constitué même si on l’a
possédé antérieurement dès lors qu’on l’a plus. Par exemple, mentir sur sa
profession ou sur ses diplômes ou alors se dire forcement commerçant alors qu’on
ne l’est pas ou qu’on ne l’est plus, douanier alors qu’on est en retraite.

C : Les manœuvres frauduleuses

Ces manœuvres frauduleuses doivent tendre à persuader l’autre de quelque


chose. Dans tous les cas, pour être répréhensibles, les agissements de l’escroc
quels qu’ils soient, doivent avoir pour effet de créer une erreur dans l’esprit de la
victime qui croira à la réalité d’une chose ou à l’existence d’une chose.

II : L’objectif de l’escroc : la remise d’un bien

L’escroquerie étant avant tout une atteinte à la fortune d’autrui, s’il n’y’a rien de
tangible à remettre, il n’y a pas d’escroquerie. Ainsi, on ne saurait escroquer les
idées à autrui. L’objet de la remise peut être des fonds, des meubles ou des
obligations, disposition, promesse, billet, quittance ou décharge. Les fonds
sont les moyens financiers, dans ce cas, il faut exclure les fonds immobiliers et les
fonds de commerce, bien que la remise soit parfaitement concevable à leur égard.
Il peut aussi s’agir des meubles, ce qui exclut les immeubles comme en matière de
vol.

Le meuble quant à lui s’entend de toute chose mobilière susceptible


d’appropriation individuelle, que sa valeur soit grande ou petite, matérielle ou
morale. Enfin, il peut s’agir des obligations, dispositions, billets, promesses,
quittance, c'est-à-dire tout acte dont qui peut résulter un lien de droit à l’aide
duquel, il peut être porté préjudice à la totalité ou partie de la fortune d’autrui.

La quittance ou décharge est tout acte qui donne forcement à un créancier l’illusion
d’avoir reçu son dû.

Peu importe la valeur de la chose, un souvenir ou une lettre d’amour qui n’a qu’une
valeur sentimentale peut faire l’objet d’une escroquerie, puisse qu’il y a

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appauvrissement. Une escroquerie peut aussi porter sur un jugement. Ainsi, en se


prétendant faussement victime d’un accident et en utilisant des manœuvres
frauduleuses pour accréditer cette déclaration et obtenir du juge des dommages-
intérêts est une escroquerie au jugement.

En tout état de cause, la remise de la chose doit être matérielle. En effet, il n’y a
pas d’escroquerie si les actes de l’escroc tendent à obtenir un service (un transport
gratuit ou un délai de paiement). La remise de la chose doit être postérieure à
l’emploi des moyens de l’escroquerie et déterminée par celui-ci.

De même, l’infraction reste constituer même si l’escroc n’a retiré aucun profit de
son acte. Enfin, il importe de souligner que l’escroquerie est un délit instantané qui
se consomme par la remise de la chose. Par conséquent, sans cette remise le délit
ne saurait être constitué.

III : L’état d’esprit de l’escroc

Pour que l’infraction soit constituée, l’escroc doit avoir agi intentionnellement. Cela
signifie d’une part, que l’escroc doit avoir eu conscience d’utiliser un moyen
frauduleux et d’autre part, qu’il ait eu conscience des conséquences pour leur
victime du moyen qu’il a employé, c'est-à-dire le préjudice ou encore
l’appauvrissement.

Paragraphe 2 : La répression de l’escroquerie

L’article 333 du code pénal réprime le délit d’escroquerie par un emprisonnement


de 1 à 5 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA, sans préjudice des
circonstances aggravantes prévues aux articles suivants. Ainsi, par exemple, selon
l’article 336, si l’escroquerie a été commise, soit en prenant le titre de fonctionnaire
ou agent de l’autorité publique, soit en portant indument un uniforme, costume ou
un signe, soit en allégeant un faux ordre de l’autorité publique, la peine
d’emprisonnement de deux à moins de 10 ans est encourue.

Section 3 : L’abus de confiance

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L’abus de confiance est prévu à l’article 338 du code pénal nigérien qui dispose
que « quiconque aura frauduleusement détourné ou dissipé un meuble corporel ou
une valeur incorporelle, qui lui aura volontairement été remis à un titre
quelconque, à charge de le restituer ou d’en faire un usage déterminé… sera
coupable de délit d’abus de confiance ».

L’article 338 ne définit pas proprement parler l’abus de confiance. Pour ce faire, il
faudra se référer à l’article 314 du code pénal français selon lequel « l’abus de
confiance est le fait pour une personne de détourner au profit d’autrui des fonds,
des valeurs ou biens quelconques qui lui ont été remis et qu’elle a accepté à charge
de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé ».

Il importe de préciser que la loi ne réprime pas tous les abus moraux de la
confiance d’autrui, mais seulement, le détournement ou la dissipation d’une chose
remise à autrui, à charge pour elle de la rendre ou de la représenter ou d’en faire
un usage déterminé.

L’auteur de l’abus de confiance ne soustrait frauduleusement comme le fait le


voleur, il n’obtient non plus frauduleusement la remise de la chose comme l’escroc
mais, il détourne ou dissipe la chose qu’il a reçue normalement.

Nous verrons la répression de ce délit, après avoir vu ses éléments constitutifs.

Paragraphe 1 : Les éléments constitutifs

I : l’élément matériel

Pour que l’acte soit réprimé, il ne suffit pas d’avoir confiance, mais, il faut que la
remise soit matérialisée par la remise d’un bien quelconque et à charge de le
restituer. En effet, si la remise de la chose emporte pour celui qui l’accepte, la libre
disposition de celle-ci, les poursuites pour abus de confiance seraient
inconcevables. Le plus souvent, la remise de la chose à un caractère matériel, en
ce sens qu’il résulte d’une traduction manuelle, c'est-à-dire de main en main.

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Concrètement, cela signifie que le bien passe physiquement des mains du


remettant dans celles de l’acceptant.

Par ailleurs, pour que l’infraction puisse se caractériser, il doit y avoir également
détournement ou dissipation du bien. En effet, détourner le bien remis ; c’est lui
donner une destination qui n’est pas celle qui lui avait été initialement prévue. Le
détournement peut aussi être constaté dans un retard dans la restitution (par
exemple garder la chose au-delà de la date normale).

Il peut également consister en un détournement de l’usage prévu (par exemple,


utiliser un véhicule confié pour des besoins familiaux à ses propres besoins).

Quant à la dissipation, elle consiste à la destruction de la chose, à sa vente ou en


tout cas à un acte de disposition.

S’agissant des choses qui peuvent faire l’objet d’abus de confiance l’article 388 du
code pénal nigérien, contrairement à l’article 487 du code pénal burkinabé n’est
pas assez explicite à propos de la chose susceptible de constituer l’abus de
confiance. L’article 487 vise en même temps les meubles matériels (marchandises,
denrées meubles meublants) que les écrits, documents qui sont dans le commerce
et qui ont une valeur pécuniaire. Il faut donc exclure les immeubles par nature et
les prestations de services. Cependant, une fois détaché de l’immeuble, l’élément
ainsi séparé, son détournement entre dans les prévisions du délit d’abus de
confiance (crim 27 juin 1866). De même, un fichier de clientèle peut être détourné,
ainsi que des bandes magnétiques, mais aussi des titres financiers, tels que les
effets de commerce et d’une manière générale, tout écrit constatant une obligation
ou son exécution. Tout autre écrit peut être incriminé.

Il faut dire que les choses fongibles peuvent également donner lieu au
détournement constitutif d’abus de confiance, de même que les animaux.

Enfin, la question que l’on peut se poser est celle de savoir s’il n’y a abus de
confiance que si les choses détournées ou dissipées ont été préalablement remises
par la victime en vertu d’un contrat déterminé. Par rapport à cette question
contrairement à l’article 487 du code pénal burkinabé, la loi française et la loi

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nigérienne n’énoncent pas les contrats susceptibles de constituer le délit d’abus


de confiance. L’infraction se définit simplement par le fait par une personne de
détourner au préjudice d’autrui, des fonds des valeurs, ou un bien quelconque qui
lui auront été remis et qu’il a accepté à charge de les rendre, de les présenter ou
d’en faire un usage déterminé. Par conséquent, le délit d’abus de confiance réside
essentiellement dans l’atteinte injustifiée à la propriété d’autrui et non dans la
sanction de l’inexécution d’un contrat.

II : L’élément intentionnel

L’expression frauduleusement utilisée par l’article 338 met en relief la mauvaise foi
de l’auteur de l’abus. En effet, le délit n’existe que si l’auteur a eu confiance de la
précarité de sa détention, de son obligation de restitution ou de l’affectation
déterminée du bien ou du préjudice éventuel dont son détournement pourra être
la cause. Il suffit que cette intention existe lors du détournement, la loi établit à
partir des éléments de fait une véritable présomption de faute et c’est au prévenu
d’apporter la preuve contraire.

Paragraphe 2 : La répression de l’abus de confiance

L’article 338 du code pénal puni l’auteur de l’abus de confiance d’un


emprisonnement de 2 mois à 2 ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 FCFA, sans
préjudice des circonstances aggravantes prévues aux articles suivants. Ainsi,
l’alinéa du même article prévoit que, si l’abus de confiance a été commis un officier
public ou ministériel, un salarié, les peines seront d’un emprisonnement de 2 à
moins de 10 ans et d’une amende de 10.000 à 500.000 FCFA.

Section 4 : Le recel

Selon l’article 354 du code pénal nigérien « Le recel est le fait de détenir
sciemment, à un titre quelconque, des choses obtenues à l’aide d’un crime ou d’un
délit ».
Paragraphe 1 : Les éléments constitutifs du recel

I : L’élément matériel

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Pour que l’infraction soit constituée, il suffit d’une détention de la chose à n’importe
quel titre (par exemple, en cas d’achat même à son juste prix, prêt, donation, dépôt
etc.). La jurisprudence française a même admis que le passager d’un véhicule volé
commettait un recel dans la mesure où il savait qu’il s’agissait d’un véhicule volé.

Il y ‘a recel même :

- Même si on n’a reçu la chose indirectement d’un intermédiaire ;

- Même si on n’a pas profité de la chose reçue ;

- Même si on a plus la chose en main (accepter de remettre la chose à un


receleur) en tout cas, ce sera toujours au moins une complicité de recel.

Dans tous les cas, il faut détenir la chose personnellement.

S’agissant de l’objet, il faut dire que toute chose de valeur peut faire l’objet d’un
recel (meubles bijoux..) ou même une chose incorporelle, par exemple, un secret
de fabrique dont la communication est interdite.

En tout état de cause, la preuve du recel incombe au ministère public, mais elle
est aisément rapportée par les circonstances de fait, comme l’acquisition par un
inconnu, l’achat à vil prix, l’absence de facture etc. C’est au prévenu de démonter
sa bonne foi pour renverser la charge de la preuve.

Enfin, le recel est une infraction continue dont la prescription ne commence à


courir, qu’à partir du jour où le receleur ne détient plus la chose.

II : L’élément intentionnel

Le délit du recel est constitué par la conscience de l’origine délictueuse du bien.


En effet, il faut que celui qui détient, dissimule, transfère ou tire profit ait su que la
chose provient d’un crime ou d’un délit, ce qui exclut les contraventions.

Paragraphe 2 : La répression du recel

L’article 354 du code pénal puni le receleur d’un emprisonnement de 1 à moins de


10 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA. L’article 355 quant à lui précise

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que, dans le cas une peine afflictive et infamante est applicable au fait qui a procuré
les choses recelées, le receleur sera puni de la peine attachée par la loi au crime
et aux circonstances du crime dont il aura eu connaissance au temps du recel.
Néanmoins, la peine de mort sera remplacée à l’égard des receleurs par un
emprisonnement à vie.

Section 5 : Les filouteries (larcins ou grivèlerie)

La loi pénale n’a pas prévu une incrimination générale en matière d’obtention d’un
bien ou d’un service, lorsque le cocontractant se trouve dans une position absolue
de ne pas payer ou de ne pouvoir pas payer. Le code pénal a dégagé trois cas de
filouteries, visant ainsi à protéger les hôteliers et les restaurateurs, les conducteurs
des véhicules et les marchands de carburant. La loi protège essentiellement ces
professionnels, en ce sens qu’ils ne peuvent pas exiger de se faire payer par
avance, avant de fournir le bien ou le service sollicité. Il est à rappeler que la
filouterie était traditionnellement comme un vol commis avec adresse et dextérité.
L’infraction est aujourd’hui rattachée à l’escroquerie en l’absence d’appréhension
frauduleuse, élément nécessaire rattaché au délit de vol.

Paragraphe 1 : Les différents cas de filouteries

Il existe 3 cas de filouteries, à savoir la filouterie d’aliment et de boisson, la


filouterie de logement et la filouterie de transport.

I : la filouterie d’aliment ou de boisson

Celui qui se rend dans un restaurant, tout en se sachant dans l’impossibilité absolue
de payer ou qui est déterminé à ne pas payer et qui se fait servir des aliments ou
des boissons dans un établissement vendant les boissons ou les aliments et les
consomme, en tout ou en partie, porte atteinte aux biens du restaurateur. Et
pourtant, on ne peut qualifier de vol le fait commis puisse qu’il y’a eu remise
volontaire du corpus et de l’animus. Il n’y a pas non plus d’escroquerie puisse que
l’auteur n’a usé d’aucune manœuvre frauduleuse. Cependant, la loi n’exige pas

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que ces aliments ou boissons soient consommés en tout ou en partie sur place dans
ledit établissement. Ainsi, peuvent être incriminés les faits commis au détriment
des professionnels de la restauration qui vendent des aliments ou des boissons à
emporter.

II : La filouterie de logement

La filouterie de logement est le fait par quiconque dans l’impossibilité absolu de


payer ou déterminé à ne pas payer, à se faire attribuer et d’occuper effectivement
une ou plusieurs chambres dans un hôtel, auberge ou campement ou dans un
établissement louant des chambres.

III : La filouterie de transport

Le délit de filouterie de transport en voiture de place ou de taxi, encore appelé


filouterie de taxi est le fait de quiconque, se sachant dans l’impossibilité absolue
de payer ou déterminer à ne pas payer, se fait transporter dans un moyen de
transport public

Paragraphe 2 : L’intention coupable

Les filouteries ne sont punissables que, lorsque l’auteur sait être dans
l’impossibilité absolue de payer ou déterminé à ne pas payer le bien ou le service
fourni. La loi sanctionne non seulement l’imprudent ou le négligeant disposé à
payer, mais ayant oublié de prendre argent, chéquier ou carte de paiement, mais
aussi, les clients de mauvaise foi, qui, prétextant la mauvaise qualité des services
offerts refusent de payer.

L’impossibilité absolue de payer ou la mauvaise foi du contactant doivent être


expressément vérifiées par le juge et dans le doute la relaxe s’impose, car, la
tentative du délit de filouterie n’est pas punissable.

Paragraphe 3 : La répression de la filouterie

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L’article 368 du code pénal réprime le délit de filouterie à un emprisonnement de


6 jours à 6 mois et d’une amende de 5000 à 100.000 FCFA ou de l’une de ces deux
peines seulement.

Section 6 : L’émission de chèque sans provision

Le chèque est aujourd’hui entré dans les us, coutumes et habitudes. Le chèque est
en effet devenu un instrument commode de paiement pour les commerçants ou
même pour le particulier. Le législateur encourage l’emploi du chèque et l’a même
imposé pour certains paiements ou règlements. Le chèque se définit comme « un
écrit par lequel l’émetteur du chèque, c'est-à-dire le tireur donne l’ordre à une
banque ou à un établissement similaire chez lequel il a des fonds disponibles ou
une provision, de remettre tout ou partie de ceux-ci, soit à lui-même tireur, soit à
un tiers le porteur ou le bénéficiaire »

Or la fonction de monnaie facilitant les règlements ne peut être assumée par le


chèque que si celui-ci inspire confiance. En effet, la possibilité d’obtenir le bien en
effectuant le paiement non pas par le versement mais par « un document bancaire »
a attiré des nombreux escrocs. Il suffit d’ouvrir un compte courant dans une banque
pour obtenir un chéquier, permettant d’émettre des titres remis au bénéficiaire,
qui n’est payé que si le compte est suffisamment créditeur mais qui, d’ores et déjà
avait remis les biens à l’émetteur du titre. Il n’y’avait pas nécessairement
manœuvres frauduleuses et les conditions d’escroquerie n’étaient pas réunies.
C’est pour ces raisons, que le législateur a créé une incrimination spéciale appelée
émission de chèque sans provision. Cette infraction est prévue à l’article 359 du
CPN.

Après avoir évoqué ses éléments constitutifs nous verrons sa répression.

Paragraphe 1 : Les éléments constitutifs du délit de l’émission de chèque sans


provision.

Tout d’abord, il peut s’agir d’un chèque bancaire ou postal, mais, le chèque de
voyage ou « traveler chèque » ne sont pas considérés comme des véritables
chèques, mais seulement comme des titres de créances à vue ou à court terme, qui

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échappent aux prévisions de la réglementation sur le chèque. En tout état de cause,


pour être punissable, le délit d’émission de chèque sans provision suppose
l’existence de 3 éléments constitutifs, à savoir l’émission, l’absence ou le blocage
de la provision et l’intention de porter préjudice à autrui.

I : L’émission d’un chèque sans provision préalable suffisante et disponible

L’émission est la création matérielle du chèque suivie de sa mise en circulation,


car, il suffit de signer la formule de chèque, même si la somme est laissée en blanc,
puisse que dans cette hypothèse, le tireur accepte que le bénéficiaire y appose la
somme de son choix. Il importe peu également que la date de création soit absente
ou fausse ou qu’il n’y’ait pas d’ordre, comme en cas d’émission d’un chèque en
blanc, dès l’instant où la signature de la formule oblige le tiré à payer.

II : le retrait ou le blocage de la provision

La provision est l’élément essentiel sur lequel repose sur toute institution de
chèque. Elle peut être définie comme la créance que le tireur possède sur le tiré et
qui justifie l’ordre à lui donner. Ainsi, avant d’émettre un chèque, le tireur doit
s’assurer que le crédit de son compte lui permet d’effectuer un tel retrait, car, le
chèque est un titre payable à vue. Par conséquent, la provision doit exister au
moment de son émission et surtout disponible ou au moins égale au montant du
chèque.

Si la provision était inexistante ou insuffisante au moment de l’émission du titre,


l’infraction reste constituée, car, la seule date à retenir pour apprécier l’existence
du délit est celle de l’émission effective. De ce fait, la connaissance qu’avait le
bénéficiaire de l’absence de provision au jour de l’émission ne supprime pas le
délit commis par le tireur et dans ce cas, le bénéficiaire commet en même temps
le délit d’acceptation de chèque sans provision, car, de la même manière que la loi
puni celui qui de mauvaise foi aura remis un chèque sans provision, elle sanctionne
également celui qui en connaissance de cause, a accepté de recevoir un chèque
sans provision (article 349 1et 2).

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Par ailleurs, le paiement d’un chèque non provisionné par le tiré, même à la suite
d’une erreur de sa part ou par complaisance ne fait pas disparaitre l’infraction. Il
importe peu aussi que la provision inexistante ou insuffisante au jour de l’émission
du chèque ait été constituée ou complétée ultérieurement.

III : L’intention de porter préjudice à autrui

Le simple fait que la provision n’existait pas au moment de l’émission du chèque


compte tenu des chèques émis précédemment, même s’ils n’avaient pas été
encaissés suffit à démontrer la mauvaise foi du tireur. Il est donc nécessaire
d’apporter la preuve que l’auteur a émis le chèque dans l’intention de porter
préjudice à autrui. Cette preuve n’est pas apportée lorsque le tireur pouvait penser
que le banquier allait payer alors qu’il existait déjà un découvert.

Paragraphe 2 : La sanction de l’émission de chèque sans provision

L’article 349 puni le tireur et le bénéficiaire de chèque sans provision d’un


emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 10.000 à 200.000 FCA.

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Chapitre 2 : Les infractions contre la vie et l’intégrité physique de la


personne

Atteindre autrui dans ce qu’il possède est un acte grave, non seulement parce
qu’il s’oppose à l’exercice du droit de propriété, mais aussi parce qu’il
contraint son consentement à l’égard des choses qu’il possède. Mais, atteindre
autrui dans sa personne, c’est attenter à la vie d’un être humain et de tout temps
cet acte demeure l’infraction la plus grave qui puisse exister. Car « tu ne tueras
pas » dit l’un des commandements de Dieu.

Cependant, il y a des degrés dans la violence, certaines atteintes à la personne


ne sont pas toutes des atteintes à la vie. Elles constituent plutôt des atteintes à
l’intégrité physique de la personne. Il s’agira pour nous, de voir dans ce
chapitre d’une part, les atteintes à la vie d’une personne (section1) et les
atteintes à l’intégrité physique d’autre part (section2).

Section 1: Les atteintes à la vie.

Nous examinerons successivement, l’homicide volontaire et l’empoisonnement


qui sera étudié en même temps que l’administration des substances nuisibles à
la santé.

Paragraphe 1: L’homicide volontaire

Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. Et la mort ne peut être
infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d’une sentence
capitale prononcée par un tribunal au cas où l’infraction est punie de cette
peine.

Etymologiquement, l’homicide mot composé de « homo » qui signifie homme


et de « cadere » qui signifie tuer. C’est le fait de donner la mort à un être humain.
L’homicide peut être commis par l’auteur sur sa personne même ou sur celle
d’autrui, mais le meurtre de soi-même ou suicide n’est pas punissable.
Toutefois, beaucoup de législation prévoient de punir celui qui aide sciemment

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par quelques moyens que ce soit une personne à se suicider. Tout au moins, il
pourra être poursuivi pour non-assistance à personne en danger.

En tout état de cause, l’homicide commis volontairement est qualifié de meurtre.


Il est toujours punissable sous réserve des causes d’irresponsabilités ou de
justifications admises de droit commun. Après avoir dégagé les éléments
constitutifs de l’homicide volontaire nous examinerons la répression.

I : Les éléments constitutifs

L’article 237 du code pénal définit le meurtre comme étant l’homicide commis
volontairement. Il suppose toujours l’existence d’une victime, un acte matériel
positif et une intention criminelle.

A : L’existence d’une victime.

Le meurtre consiste à donner la mort avec intention de tuer un être humain et


non un individu déterminé. L’infraction est constituée quelle que soit la plus
grande valeur sociale, l’utilité ou l’inutilité de la personne, son âge, son sexe, la
forme ou la race de la victime. Dans notre droit pénal positif, l’homicide d’un
enfant nouveau-né constitue un crime spécial dénommé infanticide, moins
sévèrement réprimé en pratique par les tribunaux lorsqu’il est commis par la
mère.

La victime doit être un humain et non et un animal et il importe peu que cette
victime soit ou non identifiée. Toutefois, le fœtus n’est pas une personne
humaine bien qu’il ait des droit d’après l’adage selon lequel « infans conceptus
pro nato habetur » qui signifie que l’enfant conçu est réputé né, dès lors qu’il y
va de son avantage (l’enfant conçu peut acquérir des droits, mais la condition
qu’il naisse vivant.).

Dans tous les cas c’est ne pas l’atteinte à la personne juridique qui est
sanctionnée mais l’atteinte à la vie humaine. Ainsi, même si le cadavre n’a pas
été retrouvé il peut y avoir d’homicide sous réserve de la preuve d’acte
d’homicide. Par ailleurs, la victime doit être vivante car on ne tue pas un

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cadavre. Mais, il peut y avoir tentative de meurtre si l’auteur ignorait que la


personne était déjà morte. Une personne agonisante est cependant toujours en
vie et le fait d’abréger ses souffrances constitue ce qu’il est convenu d’appeler
l’euthanasie qui demeure un meurtre pénalement sanctionné.

B : L’existence d’un acte d’homicide

L’élément matériel du meurtre est caractérisé par tout acte exercé sur la
personne de la victime et de nature à entrainer ou susceptible d’entrainer la
mort. Les moyens utilisés pour commettre le meurtre importent peu, car, l’acte
peut être exécuté à mains nues, par des coups, par étouffement ou étranglement
ou encore à l’aide d’une arme perçante ou tranchante ou au moyen de tout objet
non destiné à cet usage, mais utilisé comme tel (pilon, le marteau, les ustensiles
de cuisines etc.).

Le meurtre peut aussi être commis par un ou plusieurs auteurs et en cas de


pluralité d’auteurs, les meurtriers sont poursuivis chacun pour homicide
volontaire ou éventuellement comme auteurs principaux pour certains et
complices pour d’autres. Par contre, celui qui par des souffrances morales
entrainent la mort d’une personne ne commet pas un acte matériel d’homicide
et échappe par conséquent à toute poursuite pénale de ce chef, car, il est
impossible de prouver la relation de cause à effet entre les tortures morales et
le décès.

C : L’intention coupable ou l’animus mecandi

Pour qu’il ait meurtre, l’auteur doit avoir agi volontairement, en ayant
conscience du caractère criminel de son acte, ou du but à atteindre, c'est-à-dire
la mort. L’incrimination spécifique des coups ayant entrainé la mort sans
intention de la donner a mis fin au problème posé par l’individu qui avait voulu
porter des coups et non donner la mort alors que celle-ci était intervenue.
Jusqu’en 1982, l’auteur des coups, était coupable de meurtre, mais, la preuve
de l’intention de l’homicide était mal aisée. Par conséquent, l’intention de tuer
peut résulter d’aveux ou d’indices graves et concordants. Toutefois, l’usage

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d’une arme à feu conçu pour tuer permettra de retenir l’intention. Mais, le seul
fait que si la victime n’est pas atteinte est insuffisant à prouver l’intention
criminelle. L’usage d’un gourdin peut être employé est non nécessairement
pour tuer ne permettra lui seul de retenir l’intention criminelle. Il conviendra
alors de rechercher les indices dans la motivation de l’acte.

Peu importe le mobile, qu’il soit politique passionnel, par vengeance, par
fanatisme ou de défense, tel est les cas d’un cambrioleur tué par un piège placé
dans un placard (CA de Reims 9 février 1978). Le mobile ne saurait être pris en
considération. C’est ne qu’en cas de légitime défense qu’il n’y aura pas
d’incrimination, mais, il est alors nécessaire que la défense soit proportionnée
à l’attaque. L’acte d’homicide préparé pour le cas où il y’aurait une attaque ne
peut constituer la légitime défense. Peu importe le consentement de la victime.
Ainsi, tuer un adversaire dans un duel est un homicide volontaire, même si la
victime avait accepté cette éventualité. Les dommages physiques occasionnés
au cours d’un duel sont toujours réprimés sur les qualifications d’assassinat ou
coups et blessures. Par ailleurs, l’homicide volontaire même commis sur
l’accord de la victime est un meurtre.

II : La répression de l’homicide

La sanction du meurtre diffère selon qu’il s’agit d’un acte simple ou d’un acte
accompagné de circonstances aggravantes.

A : les peines du meurtre simple

Selon l’article 242 du code pénal nigérien, tout coupable de meurtre sera puni
à l’emprisonnement à vie.

B : Les peines du meurtre aggravé

Les causes d’aggravation peuvent tenir soit aux conditions qui ont été réunies,
soit à la qualité de la victime.

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1 : les circonstances aggravantes d’assassinat

L’article 249 dispose que le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens,


encore appelé dol aggravé est non une infraction spéciale, mais, un meurtre
aggravé dénommé assassinat.

L’article 243 du même code puni toute forme d’assassinat de la peine capitale.

Il convient quand même de préciser les notions de préméditations et de guet-


apens.

a : la préméditation

Selon Vitu, la préméditation suppose donc une préparation même si l’intervalle


de temps qui sépare l’intention de la réalisation est minime.

b : le guet-apens

Il consiste à attendre plus ou moins de temps dans un ou divers milieux, un


individu caché ou non, dans le but de le surprendre pour lui donner la mort ou
exercer sur lui des actes de violences. Le guet-apens est donc une embuscade
réfléchie, délibérée et voulue spécialement. Il suppose la préméditation, mais,
à l’inverse, la préméditation peut exister sans le guet-apens

c : L’emploi de torture ou acte de barbarie

Selon l’article 244 du code pénal, sera également coupable d’’assassinat, toute
personne qui, pour l’exécution des crimes, emploiera des tortures ou des actes
de barbarie. Il n’est pas nécessaire que les tortures ou actes de barbarie aient
pour but de donner la mort. En l’absence de définition légale des tortures et
actes de barbarie, il ne peut être fait distinction entre torture et acte de
barbarie. Toutefois, la Convention de Genève définit les actes de tortures et les
actes de barbarie par lesquels une douleur ou des souffrances aiguës sont
intentionnellement infligés à une personne.

Il faut donc considérer que ces circonstances existent lorsque les moyens
employés consistent à exercer des brûlures, à crever les yeux, à rouer les coups

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à écraser les doits à arracher les ongles, à électrocuter ou à pratiquer le


supplice.

3 : Les circonstances aggravantes tenant à la qualité de la victime

L’article 243 du code pénal aggrave la répression lorsqu’un homicide


volontaire ou meurtre est commis sur des personnes spécifiées, à savoir les
père ou mère légitime, naturel ou adoptif.

Il y’aura donc circonstances aggravantes, toutes les fois qu’il y’aura parricide.

L’auteur de parricide est puni de mort.

III : Les règles d’atténuation de la peine

Le législateur a dressé à l’avance la liste des faits ou événements qui pourraient


être de nature à atténuer la sanction pénale. En effet, dans un mécanisme répressif
légaliste, l’atténuation de la peine ne saurait être que l’œuvre de la loi. C’est cet
ordre d’idées, que s’inscrivent les excuses atténuantes, les causes
d’irresponsabilité ou de non imputabilité et les faits justificatifs.

A : Les excuses atténuantes

Les excuses atténuantes tout comme les excuses absolutoires sont légales et
limitativement énumérés par les articles 245 à 247 du code pénal nigérien. Mais
aussi, par les articles 50, 51 et 52 du même code. Ainsi, d’après l’article 50, nulle
infraction ne peut être excusée, ni la peine mitigée que dans les cas et les
circonstances ou la loi déclare le fait excusable et permet de lui appliquer une
peine moins rigoureuse. Il en est ainsi d’excuse de provocation ou d’excuse de
minorité.

1 : L’excuse de provocation

L’article 245 du code pénal énumère les cas de provocation susceptibles


d’entrainer une atténuation de la peine. Ainsi, il dispose que le meurtre ainsi que
les blessures et les coups sont excusables :

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 S’ils ont été provoqués par des coups et violences graves envers les
personnes ;
 S’ils ont été commis en repoussant pendant le jour, l’escalade ou
l’effraction des clôtures, murs ou entrée d’une maison ou d’un
appartement habité ou de leurs dépendances…

Si les faits ont été commis de nuit, il s’agit de la légitime défense. De même, les
auteurs d’un crime de castration pourront bénéficier de l’excuse de provocation,
lorsque ce crime aura été immédiatement provoqué par un outrage violent à la
pudeur.

De même, l’article 246 précise que sont excusables, le meurtre commis par un
époux sur l’autre, ainsi que sur le complice, à l’instant où il les surprend en flagrant
délit d’adultère dans la maison conjugale est excusable.

L’effet de « l’excuse » est de réduire la sanction. Mais, l’infraction même réprimée


d’une peine correctionnelle reste un crime, notamment au regard de la
prescription.

L’article 51 précise que lorsque le fait d’excuse sera prouvé :

 S’il s’agit d’un crime comportant la peine de mort ou celle de


l’emprisonnement à vie, la peine sera réduite à un emprisonnement de 2 à
moins de 10 ans
 S’il s’agit d’un crime comportant une peine d’emprisonnement à temps, elle
sera réduite à un emprisonnement de 6 mois à 2 ans ;
 S’il s’agit d’un délit, la peine sera réduite à un emprisonnement de 6 jours à
6 mois ;
 S’il s’agit d’une contravention, l’auteur de l’infraction bénéficiera de
l’absolution.

L’article 52 dispose que lorsqu’en application de l’article 51, une peine


correctionnelle est substituée à une peine criminelle, l’infraction devient un délit
(la correctionnalisation judiciaire).

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2 : L’excuse de minorité

En raison de leur jeune âge, les mineurs bénéficient de la présomption légale de


la responsabilité atténuée. En effet, l’excuse minorité joue à leur égard à propos
de toutes les infractions qualifiées crimes ou délits, en raison du jeune âge de
l’auteur du fait répréhensible. Elle est la seule excuse générale atténuante. La
minorité pénale est prévue par les 45 et 46.

Ainsi, l’article 45 précise que le mineur de moins de 13 ans est pénalement


irresponsable. Selon l’article 46, lorsque le mineur aura moins de 18 ans et s’il est
décidé qu’il a agi sans discernement sera acquitté. Mais, il sera selon les
circonstances l’objet de mesure de protection, d’assistance ou de rééducation.

S’il est décidé qu’il a agi avec discernement, les peines seront prononcées ainsi
qu’il suit :
- s’il a encouru la peine de mort ou la peine criminelle d’emprisonnement à
vie, il sera condamné à une peine de dix à trente ans ;
- s’il a encouru une peine criminelle d’emprisonnement de dix à trente ans, il sera
condamné à une peine de deux à moins de dix ans ;
- S’il a encouru une peine correctionnelle ou de simple police, il ne sera condamné
qu’à la moitié de la peine à laquelle il aurait pu être condamné s’il avait eu 18 ans .

B : les causes d’irresponsabilité ou de non imputabilité


Ils sont prévus aux articles 41 42 et 43 du code pénal selon lesquels il n’y a ni crime,
ni délit, ni contravention, lorsque le prévenu était en état de démence au moment
de l’action ou lorsqu’il a été contraint par une force à, laquelle il n’a pu résister. De
même, n’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte
prescrit ou autorisé par les dispositions législatives ou réglementaire. Idem pour
la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime, sauf, si cet
acte est manifestement illégal.
Enfin, n’est pénalement pas responsable, lorsque le fait a été commandé par la
nécessité actuelle de la légitime défense de soi-même ou d’autrui.

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Paragraphe 2 : L’empoisonnement et l’administration des substances


nuisibles à la santé
L’empoisonnement et l’administration des substances nuisibles à la santé sont des
infractions voisines l’une de l’autre mais dont les éléments constitutifs différent les
uns des autres. Dans la définition de son élément matériel, l’administration des
substances nuisibles à la santé qui, sans être de nature à donner la mort sont
nuisibles à la santé d’autrui ou susceptibles de porter atteinte à l’intégrité d’autrui,
par opposition à l’empoisonnement qui suppose une substance mortifère. Quels
sont alors les éléments caractéristiques de ces deux incriminations ?

I : L’empoisonnement
A : Les éléments constitutifs de l’empoisonnement
En Afrique noire, l’empoisonnement demeure avec la sorcellerie et le
charlatanisme l’arme la plus usitée pour éliminer un rival ou se venger.
En d’autres termes, le crime est pleinement réalisé par l’administration du poison
à la victime, bien avant le décès de cette dernière.
Le résultat importe donc peu, car, l’infraction serait réputée consommée, même si
par la suite l’issue fatale ne se réalisait pas.
Pour être constituée, l’infraction suppose donc l’existence de substances qui
peuvent donner la mort. L’emploi ou l’administration des substances à un tiers et
enfin une intention coupable ou l’animus mecandi.

1 : L’emploi ou l’administration des substances mortelles


La notion des substances mortelles qui permet de caractériser à la fois l’élément
matériel et l’élément intentionnel du crime d’empoisonnement, suppose un acte
positif conscient d’administration, à autrui d’une substance, dont on sait qu’elle
donne la mort plus ou moins promptement. La substance doit en effet pouvoir
donner la mort plus ou moins promptement. Quelle que soit sa nature végétale,
animale ou minérale, de quelque manière qu’elle ait été administrée ou employée
et quelles qu’en aient été les suites. La substance doit avoir un caractère mortifère
à défaut de quoi il n’y’aurait qu’administration des substances nuisibles à la santé.

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Le caractère mortifère des substances est apprécié souverainement par le juge du


fond.
La question que l’on peut se poser est celle de savoir quand est ce qu’il y a
empoisonnement ou quand est ce que la tentative est constituée. Il y a
empoisonnement consommé dès l’instant ou le poison a été administré ou absorbé
quel que soit son effet ou suite.

Par contre, il y a tentative d’empoisonnement, lorsque l’auteur aura tenté sans


parvenir d’introduire le poison dans le corps de la victime. Ainsi, il n’y a pas
infraction mais seulement les actes préparatoires lorsqu’une personne achète du
poison dans le but de l’administrer à une personne pour tuer celle-ci. Par contre, il
y a infraction, lorsque l’accusé après avoir mis le poison dans la boisson prend
conscience de la gravité de son acte, jette le produit empoisonné avant que la
personne visée ne le consomme. Il y a dans ce cas un désistement volontaire.
Toutefois, il y a tentative d’empoisonnement punissable lorsqu’une personne met
du poison dans le repas d’une autre personne qui pour des raisons quelconques ne
mange pas.

De même, si l’auteur pense que la substance administrée est mortelle alors qu’elle
ne l’est pas, il y’aura tentative d’empoisonnement.
2 : L’acte d’administration ou d’emploi de substances mortelles
Il faut dire que quel que soit le moyen utilisé, l’administration du poison constituera
l’acte matériel. Les modalités d’administrations de la substance sont entendues de
manière extensible. Il s’agit de l’injection directe d’un poison dans les voies
digestives, de son absorption par voie buccale, de l’inhalation d’un gaz toxique, de
son injection, de la perfusion, de l’inoculation d’un virus par piqûre ou par morsure.
Par son mélange dans un liquide quelconque, par contact avec un instrument
radioactif voire par relation sexuelle. Dans tous les cas, le mode d’introduction
importe peu, pourvu que la substance ait été introduite par un vecteur quelconque
dans l’organisme.

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Enfin, le crime d’empoisonnement comme le meurtre ne nécessite pas pour être


caractérisé, le choix de la personne à qui est destiné le poison. Ainsi, les victimes
peuvent être indéterminées, il en est ainsi lorsque le poison est répandu dans un
puits qui alimente en eau potable un certain nombre de riverains.

3 : L’intention de donner la mort


L’infraction est constituée au moment où le produit est employé ou administré à la
victime quelles qu’en aient été les suites, c'est-à-dire avant le décès de cette
victime. C’est pourquoi cette infraction est qualifiée de délit formel par opposition
aux délits matériels qui ne sont consommé que par leurs résultats.

B : La répression de l’empoisonnement
L’article 243 du code pénal puni le crime d’empoisonnement de la peine de mort.

II : L’administration des substances nuisibles à la santé


L’article 230 du code pénal définit l’administration de substances nuisibles à la
santé, comme le fait pour d’une personne qui aura occasionné à autrui, une maladie
ou une incapacité de travail personnelle, en lui administrant volontairement des
substances qui, sans être de nature à donner la mort, sont nuisibles à la santé.

L’article 230 précise donc que la substance ne doit pas être de nature à donner la
mort et c’est toute la différence d’ailleurs avec l’empoisonnement.
Après avoir dégagé les éléments constitutifs de l’infraction, nous allons voir sa
répression.

A : Les éléments constitutifs de l’infraction


Le code pénal puni l’administration des substances nuisibles ayant porté atteinte à
l’intégrité physique et psychique d’autrui. Mais, il faut qu’il ait un lien de causalité
direct et certain entre le produit utilisé et le résultat constaté.
En tout état de cause, l’infraction suppose une substance, un acte matériel
d’administration, un résultat et une intention coupable.

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1 : La substance utilisée
L’infraction prévue à l’article 230 suppose l’administration d’un produit simplement
nuisible à la santé, c'est-à-dire, capable de provoquer une maladie plus ou moins
grave ou quelque trouble fonctionnel sans entrainer la mort. Cependant, une même
substance peut être soit mortelle, soit nuisible à la santé. Ainsi, la nocivité de la
substance est laissée à l’appréciation des juges du fond.

2 : L’acte matériel d’administration


Tout acte peut être retenu dès l’instant où il est positif, notamment, le fait
d’introduire un produit nocif dans des aliments offerts à la vente dans un magasin
à l’aide d’une seringue. Ainsi, il a été jugé, que le fait pour un ouvrier de laisser
dans la voiture de son chef, des objets radioactifs, dans le but de provoquer la
maladie est constitutif de l’infraction de l’administration des substances nuisibles.
(T.G.I Cherbourg, 31 mars 1962).

3 : Le résultat
Il faut que la victime soit atteinte d’une maladie consécutive à l’absorption de la
substance. La qualification de cette infraction suppose aussi que soit établit un lien
de causalité certain entre l’administration du produit toxique et l’atteinte à la santé
(crim, 10 mai 1972).
Si la victime est très résistante et n’est pas malade il n’y a pas d’infraction. Si elle
est de santé fragile et qu’elle est malade alors que la substance est reconnue non
nuisible il n’y a pas non plus d’infraction, ce qui exclut toute tentative.

4 : L’intention coupable
Elle suppose une pleine conscience de la toxicité du produit administré. De
manière générale, la conscience de nuire à la santé d’autrui exclu toute recherche
de la mort de la victime et si la mort survient bien que la mort n’a pas été
recherchée, il n’y’aura pas d’empoisonnement, mais administration de substances
nuisibles, même si l’auteur a eu une intention d’homicide.

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B : La répression de l’administration des substances nuisibles


L’article 230 du code pénal punit l’administration des substances nuisibles à la
santé de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 FCA.
NB :
L’administration de substances nuisibles à la santé est envisagée par le code pénal
avec l’infraction de mise en danger de la vie d’autrui, défini par l’article 230.1,
comme le fait d’exposer directement autrui, à un risque de mort ou de blessures,
de nature à entrainer une mutilation ou une infirmité permanente, par violation
manifestement délibérée, d’une obligation de sécurité ou de prudence, imposée
par la loi ou le règlement. Cette infraction est punie d’un emprisonnement de 1 à 2
ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCA.
L’alinéa 2 de l’article 231 précise pour sa part que l’infraction est constituée par le
fait d’exposer sciemment autrui à un risque de maladie, sida par exemple. Cette
infraction est punie quant à elle, d’un emprisonnement de 5 à moins de 10 ans et
d’une amende de 50.000 à 500.000 FCFA.

Section 2 : Les atteintes à l’intégrité physique : les coups et blessures


volontaires (CBV)
Tout individu, qui, volontairement fait des blessures ou porte des coups ou commet
toute autre violence ou voies de fait sur ses semblables et leur cause des lésions ou
des traumatismes, plus ou moins graves est passible de sanctions pénales. Ces faits
sont prévus et punis par les articles 222 à 229 . Nous verrons la répression après
avoir analysé les éléments constitutifs de l’infraction.

Paragraphe 1: Les éléments constitutifs de l’infraction de CBV


Pour incriminer un fait au titre des CBV, la loi exige un acte matériel de violence,
une victime, une intention coupable et un lien de causalité.

I : L’acte matériel de violence


La loi ne définit pas les coups et violences volontaires et les voies de fait. Ces
notions consistent en toute atteinte à l’intégrité physique de la victime, par un acte
brutal porté à mains nues ou avec un instrument. Il importe que les coups aient
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laissé des traces plus ou moins durables, mais seulement des hématomes, des
contusions ou des ecchymoses. Il peut s’agir des blessures supposant
contrairement aux coups une lésion quelle que soit leur importance et les moyens
utilisés.

Il y’a aussi blessures volontaires, lorsque l’auteur excite un animal pour le pousser
à mordre. L’animal n’ayant été alors qu’un instrument ayant servi à causer des
dommages volontaires.

Il peut encore s’agir de violences caractérisées par la manifestation d’un


mouvement de force, sans pour que autant qu’il ait nécessairement coups ou
blessures, c'est-à-dire, contact avec le corps de la victime. Il suffit de provoquer un
trouble physiologique. Il en est ainsi de tirer un coup de feu en l’air, ou de menacer
sa victime avec son arme.

Il peut aussi s’agir des voies de fait ou de violences légères qui ont été assimilées
à la violence. Une voie de fait s’entend de tout acte matériel, violent, dommageable
et volontaire autre que les coups et blessures volontaires. Ainsi, constituent des
voies de fait les appels téléphoniques réitérés et agressifs, le fait de déchirer
violemment les vêtements de femmes, le fait de cracher au visage, de jeter le
contenu d’’un verre au visage, d’arracher les cheveux, de repousser quelqu’un
contre un mur ou de le jeter à terre ou encore le fait de tirer un coup de fusil pour
effrayer une personne ou de secouer une échelle sur laquelle travail un ouvrier ou
effrayer le piéton avec sa voiture par une manœuvre.
La violence ou voie de fait ne signifie pas nécessairement qu’une atteinte ait été
portée au corps de la personne, il suffit qu’elle soit atteinte de troubles psychiques,
provoqués par des appels téléphoniques, des jets de pierre sur un véhicule
automobile occupé, la projection des gaz lacrymogène ou d’un pétard. Mais,
encore faut-il, que les conséquences de la violence puissent être objectivées par
un examen médical.

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B : la victime
Il est nécessaire que la victime soit une personne humaine et il faut que cette
dernière soit vivante au moment des faits. Enfin, elle doit être distincte de l’auteur,
car, nul ne saurait être poursuivi pour des violences faites sur soi-même, sauf, dans
l’hypothèse d’une mutilation volontaire, en vue d’une escroquerie à l’assurance ou
pour échapper à ses obligations civiques (par exemple le service militaire).

C : L’intention coupable
L’auteur doit avoir conscience de causer un préjudice à l’intégrité corporelle
d’autrui avant d’agir. Il doit avoir la volonté d’agir dans la perspective de nuire à
autrui. Ainsi, les dispositions des articles 222 et suivants sont applicables, lorsqu’un
acte de violence a été accompli quel que soit le mobile qui l’a provoqué et alors
même que l’auteur de cet acte n’avait pas voulu des dommages qui en sont résultés.
Il en de même s’il s’agit d’une mauvaise plaisanterie, par exemple enfermer un
enfant dans une chambre froide.
Peu importe aussi que la victime ne soit pas celle envisagée. Ainsi, celui qui blesse
une personne en projetant un tabouret alors qu’une autre personne était visée ou
si, visant une personne dont il veut faire sa victime, il atteint par maladresse un
tiers est coupable de CBV. L’erreur sur la personne n’excuse pas l’auteur.

Paragraphe 2 : La répression des CVB


La tentative des coups et blessures n’est pas en principe punissable, car, la loi ne
l’a non seulement pas prévue, mais aussi, la répression du délit de CVB a été
ordonnée par le législateur selon la gravité de la mutilation, de la maladie ou de
l’incapacité temporaire de travail résultant du fait délictueux, c'est-à-dire, en
considération du résultat effectif de l’acte. Ainsi, les articles 222 et suivants du code
pénal contiennent une échelle de pénalité correctionnelle ou criminelle dont la
qualification de la qualité de la victime ou de l’importance du préjudice subi par
elle.
Ainsi, par exemple, selon le deuxième alinéa de l’article 222, si les coups, les
blessures, les violences ou les voies de fait ont eu lieu avec préméditation, guet-
apens ou une arme, le coupable sera puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans
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et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs ou de l’une de ces deux peines


seulement.
Le cinquième alinéa de l’article 222 énonce que, si les coups portés ou les
blessures faites volontairement, sans intention de donner la mort l’ont pourtant
occasionnée, le coupable sera puni d’un emprisonnement de 10 à 20 ans.

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Chapitre 3 : Les attentats contre les mœurs


Les infractions entrants dans le cadre des attentats aux mœurs prévus par le code
pénal sont assez nombreux, on peut citer entre autres l’outrage public à la pudeur,
l’attentat à la pudeur, le harcèlement sexuel, les actes impudiques sur mineur de
même sexe, le viol, l’adultère, les mariages contractés hors les cas prévus par la
loi ou la coutume, le proxénétisme, l’excitation à la débauche, l’avortement, etc.
Nous nous contenterons d’étudier les plus courantes en la matière, à savoir, en
premier lieu, les actes consistant à imposer des relations sexuelles (s1) et les
atteintes à la pudeur (s2)

Section 1 : Les actes consistant à imposer des relations sexuelles


Ils sont le viol et le harcèlement sexuel. Leur dénominateur commun est que dans
chacun de ces cas, le délinquant cherche à assouvir son désir sexuel. Ainsi donc,
soit il viole sa victime à cette fin ou alors il y aspire en usant des certaines stratégies.

Paragraphe 1 : Le viol
Selon l’article 283 du code pénal nigérien, constitue un viol, tout acte de
pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui,
par violence contrainte, menace ou surprise. Il importe tout d’abord de l’analyser
dans ses éléments constitutifs, avant de voir sa répression.

I : Les éléments constitutifs du viol


Il s’agit d’analyser l’élément matériel du viol, ensuite, voir l’élément constitué de
l’absence du consentement de la victime.

A : L’élément matériel du viol


La doctrine et la jurisprudence française avait toujours considéré que le viol était
constitué chaque fois qu’un homme imposait à une femme des relations sexuelles.
Vu sous cette conception, le coupable du viol ne pouvait qu’être un homme et la
victime une femme. Par conséquent, tout acte matérialisant une fureur sexuelle
autre que celle que nous venons d’évoquer était rangé dans les catégories des
attentats à la pudeur. Toutefois, compte tenu du caractère restrictif de cette
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conception du viol, le législateur nigérien à l’instar du législateur français a jugé


bon de l’étendre de manière à y inclure toutes les agressions sexuelles qui
pouvaient s’y apparenter. Ainsi, sur la base de la nouvelle définition élargie du
viol, on admet que le viol suppose une pénétration active. Cela pourrait être la
pénétration de l’organe sexuel masculin dans n’importe quelle partie du corps de
la victime homme ou femme (coït, fellation ou sodomie), soit la pénétration dans le
sexe de la femme victime.

Les autres actes comme par exemple des relations sexuelles imposées par une
femme à un homme ou un acte de pénétration autre que celui de pénétration dans
une partie autre que la partie sexuelle ne seront considérés comme viol. Par
conséquent, on admet qu’une femme ne puisse commettre un viol que sur une autre
femme et non sur un homme alors qu’un homme peut commettre un viol sur une
femme ou sur un autre homme. En effet, pour des raisons anatomiques évidentes,
il semble difficile de considérer que la femme qui obtient par la violence, fraude,
la ruse les relations sexuelles d’un homme peut être coupable de viol.
Mais, quelle que soit la manière violente utilisée pour caractériser le viol, il est
évident que la victime doit être vivante, car, le viol d’un cadavre n’est pas
considéré comme viol, mais une violation de sépulture (Crim 30 août 1877 et crim
10 janvier 1902).
En outre, le viol étant considéré comme une infraction contre la personne et non
contre la pudeur, le crime peut être retenu même si la victime est une prostituée.
La question que l’on est tenté de se poser est celle de savoir, s’il peut y avoir viol
entre mari et femme. A ce sujet, il importe de rappeler qu’il a été jugé par la
jurisprudence française, qu’un homme qui entraine sa femme dans un lieu désert
et entretient des relations sexuelles avec elle, tandis qu’un tiers la tient est
coupable de viol (TGI. correctionnel de Grenoble, 4 juin 1990).
Après l’élément matériel, les développements qui suivent seront consacré à
l’absence de consentement de la victime.

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B : L’absence de consentement de la victime


La violence est le propre même du viol, s’il y’a consentement de la victime, il n’y a
plus d’infraction, car, l’un de ses éléments disparait. Cette violence peut être
physique ou morale ou encore consister en une menace ou surprise. En effet, l’acte
de viol n’est qualifié comme tel, que s’il est commis avec une intention coupable et
ce qui la caractérise, c’est l’emploi de l’un ou de l’autre des moyens, sans lesquels
ne se conçoit pas secret.
L’auteur doit par conséquent avoir l’intention de violer, autrement dit, de vaincre
la résistance ou de surprendre le consentement de la victime au moyen d’une
violence ou d’une ruse. Tout cela suppose évidemment l’absence du consentement
de la victime. Ainsi, il n’y a pas viol si la femme s’abandonne volontairement à celui
qui vient pénétrer chez elle, par escalade ou effraction, mais, il est tout à fait
possible que l’infraction soit constituée, dès lors que la victime n’a pu céder qu’à
la force, sans qu’il importe d’établir qu’elle a crié au secours ou conserve sous son
corps les traces physiques de l’assaut qu’elle a subi.
Bien entendu, compte tenu de la délicatesse du problème, la preuve est laissée à
l’appréciation du juge. Par ailleurs, il faut ajouter qu’un consentement non éclairé
entraine la même conséquence que l’absence du consentement, il suffit que le
consentement ait été surpris. C’est ainsi que le viol a été retenu dans le cas d’un
homme qui tente d’abuser d’une femme dans son sommeil en se substituant à son
mari ou en mettant à son profit son ivresse.
La même qualification sera retenue si l’ivresse ou le sommeil ont été
volontairement provoqué pour la mettre hors d’état de résister.

II : La répression du viol
Le viol étant considéré comme un crime et comme la tentative du crime est toujours
punissable, on en déduit que la tentative de viol est également punissable.
Cependant, dans la pratique la preuve de l’intention de violer n’était pas facile de
prouver et dans l’impossibilité de savoir si l’auteur voulait vraiment vaincre les
résistances de sa victime, les parquets poursuivent généralement ce qui pourrait
être un commencement d’exécution comme un attentat à la pudeur plus facile à
caractériser que la tentative de viol. Toutefois, il a été jugé que la tentative était
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constituée, par le fait de mettre un préservatif et n’est pas un désistement volontaire


le fait de ne pas pouvoir commettre le viol, en raison d’une déficience momentanée
de la victime.
S’agissant plus concrètement de la répression du viol, il convient de rappeler les
dispositions de l’article 284 du code pénal, qui punit le viol d’un emprisonnement
de 10 à 20 ans. L’alinéa 2 ajoute que, si le crime a été commis sur la personne d’un
enfant au-dessous de 13 ans, le coupable sera puni d’un emprisonnement de 15 ans
à 30 ans.
L’article 285 du code pénal ajoute que, si les coupables de viol sont ascendants de
la personne sur laquelle a été commis le crime, s’ils sont de ceux qui ont autorité
sur elle, s’ils sont ses serviteurs ou serviteurs des personnes ci-dessous désignées
ou ministre d’un culte ou si le coupable quel qu’il soit a été aidé par une ou
plusieurs personnes, la peine sera de 10 à 20 ans et même de l‘emprisonnement à
vie selon les cas.

Paragraphe 2 : Le harcèlement sexuel


I : Les éléments de définition du harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel est définit à l’article 281 qui dispose que « le fait de harceler
autrui, en usant d’ordres, de menaces ou de contrainte dans le but d’obtenir des
faveurs de nature sexuelle ». Schématiquement, le délit est constitué par une
personne abusant de l’autorité de sa fonction d’harceler autrui par des ordres, des
menaces, des contraintes ou des pressions graves pour obtenir des faveurs
sexuelles. Le coupable doit donc avoir une autorité sur sa victime. L’infraction
pourra donc être retenue contre un enseignant, un policier etc. Mais, ce ne pas le
cas dans le cadre familial ou l’autorité ne peut pas être dite de fonction et ou
l’autorité n’est que naturelle. Pour que le harcèlement soit constitué, le sexe de
l’auteur comme celui de la victime importe peu. Autrement dit, la victime peut être
un homme et la coupable une femme et inversement.

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II : la répression du harcèlement sexuel


L’article 281.1 puni le harcèlement puni d’un emprisonnement de trois à six mois
et d’une amende de 10.000 à 100.000 francs.
L’alinéa 2 du même texte ajoute pour sa part que, si le harcèlement est le fait d’une
personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, l’emprisonnement
sera de trois mois à un an et l’amende de 20.000 à 20.000 francs.

Section 2 : Les atteintes à la pudeur


Nous examinerons successivement, l’attentat à la pudeur et l’outrage public à la
pudeur.
Paragraphe1 : L’attentat à la pudeur

I : Les éléments constitutifs de l’attentat à la pudeur


Selon l’article 277 du code pénal « Constitue un attentat à la pudeur tout acte
impudique exercé directement sur une personne de l’un ou de l’autre sexe ».
L’attentat à la pudeur regroupe en réalité, tous les actes de nature sexuels non
constitutifs de viol. Il diffère du viol car, il suppose des contacts physiques sexuels
quelconques autres que le viol.
Plus concrètement, il s’agit comme cela ressort de l’article précité d’un acte
impudique sur une personne ou tout acte contraire aux mœurs exercé sur une
personne de l’un ou de l’autre sexe, il faut qu’il ait un contact corporel, un
attouchement ou un geste impudique comme par exemple, le fait pour un individu
de relever la robe d’une femme jusqu’à la ceinture ou de toucher les parties
sexuelles d’une personne de l’un ou de l’autre sexe.
L’attentat à la pudeur peut ou non s’accompagner de violence. Par ailleurs, il faut
préciser que l’acte constitutif de l’attentat à la pudeur doit être immoral et
choquant. En outre, il importe aussi d’observer que la victime de l’acte peut en être
aussi l’auteur. C’est le cas de celui qui fait commettre sur lui-même des actes
obscènes (ou relativement à l’outrage public à la pudeur).
L’infraction de l’attentat à la pudeur nécessite pour être qualifiée une intention
criminelle chez l’auteur, intention qui se caractérise par la parfaite connaissance
du caractère immoral ou choquant de l’acte. Toutefois, l’attouchement pratiqué par
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un professionnel (médecin, kinésithérapeute) ne constitue une infraction (à


condition qu’il soit fait dans les règles de l’art).

II : La répression de l’attentat à la pudeur


A titre principal, l’article 278 du code pénal puni l’attentat à la pudeur consommé
ou tenté, sans violence sur la personne d’un enfant de l’un ou l’autre sexe âgé de
moins de treize ans, d’un emprisonnement de deux à moins de dix ans et d’une
amende de 20.000 à 200.000 francs.
Pour sa part, l’article 280 ajoute que, quiconque aura commis un attentat,
consommé ou tenté avec violence, contre des individus de l’un ou l’autre sexe, sera
puni d’un emprisonnement de deux à moins de dix ans et d’une amende de 20.000
à 200.000 francs.
Tout comme le viol, l’article 285 prévoit des circonstances aggravantes dans les
mêmes circonstances.

Paragraphe 2 : L’outrage public à la pudeur.


Le dictionnaire le Robert définit l’outrage comme une offense, une injure très grave
se traduisant par des paroles ou des actes, à l’encontre d’une personne, d’un
groupe de personne ou de la société de manière plus globale. Mais, l’outrage dont
il s’agit ici et qui constitue une infraction pénalement punie est l’outrage public à la
pudeur. Le code pénal retient l’outrage public à la pudeur à son article 275
« Constitue un outrage public à la pudeur tout acte matériel contraire aux bonnes
mœurs commis dans des conditions telles qu’il ait été aperçu ou pu l’être par des
tiers dont il était susceptible de blesser la pudeur ».
Nous verrons les éléments constitutifs de l’infraction, avant de voir sa répression.

I : Les éléments constitutifs


Il importe d’étudier l’élément matériel avant de voir l’élément moral.

A : L’élément matériel
L’outrage public à la pudeur contrairement à l’attentat à la pudeur ne suppose pas
un contact entre l’auteur et sa victime. Ce qui est condamné ici, c’est l’exhibition
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impudique et non l’atteinte corporelle, l’outrage étant commis par celui qui se fait
voir et non celui qui regarde.
Le simple outrage n’est réprimé par la loi que s’il est public. La publicité de l’acte
est un élément essentiel du délit. Mais, en quoi consiste exactement l’acte
incriminé ? Nous examinerons d’abord l’impudeur des actes avant de voir en quoi
consiste la publicité de ces actes.

1 : L’impudeur des actes


En ce qui concerne l’acte incriminé ? Il doit s’agir d’une attitude ou d’un geste car
la parole, l’écrit ou l’image obscène ne tombent pas sous le coup de la loi pénale.
L’acte doit choquer la pudeur de ceux qui pourront en être les témoins. L’acte
d’outrage n’atteint pas ses victimes par un acte de contact, il les frappe
normalement par la vue. Toutefois, la question s’est posé de savoir s’il peut y avoir
outrage quand l’acte ne se perçoit que par l’ouïe. A cette question, la jurisprudence
a estimé que le son ou l’écrit ne doivent pas être équivoques pour que le délit soit
constitué. En résumé, il faut comprendre que le délit existe plus concrètement dans
l’exhibition de la nudité du corps ou plus simplement les parties sexuelles. Il sera
par exemple, l’accomplissement de l’acte sexuel en public ou de l’exhibition de
son organe sexuel en public.

2 : La publicité des actes


Que faudrait-il entendre par public ? Il s’agit des lieux publics par nature à savoir
la rue, les forêts dans les champs non clos, près d’une voie publique. Il s’agit aussi
des lieux publics appelés par affectation pendant le temps et ce, pendant le temps
où le public est admis à savoir les salles de cinéma, les églises, les boutiques, les
trains, les bureaux de poste etc.
Qu’en est-il maintenant des lieux privés ? Il convient de distinguer plusieurs
hypothèses. Dans la première, il est à noter que le délit est constitué, si la vue est
possible depuis un lieu public. Il y’a aussi délit, si des tiers peuvent accéder aux
lieux privés. Par exemple, en cas d’exhibition dans un lieu privé, dans le salon d’un
hôtel, les auteurs de l’exhibition doivent interdire matériellement le local en
fermant la porte par exemple.
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Dans la deuxième hypothèse dans un local privé ou le public n’a pas accès
(appartement, chambre). Il n’y a pas non plus délit lorsque les actes ne peuvent
être vus de l’extérieur, c’est l’hypothèse où la porte est poussée alors que le délit
serait constitué si la porte était ouverte. Il n’y a pas aussi délit, si la personne n’a pu
voir au moyen d’une indiscrétion ou que par sa participation à l’exhibition, c’est le
cas du naturisme, dans les endroits prévus pour cette pratique qui n’est pas
incriminée pas plus que l’infraction ne serait être constituée dans certains
spectacles, c’est le cas des stripteases.

B : l’élément moral
Pour que le délit soit constitué en principe, l’intention est nécessaire car, il aurait
fallu que l’auteur ait eu la volonté délibérée de froisser la pudeur publique. Mais,
la simple négligence peut constituer le délit (Crim 20 octobre 1955 et 17 juin 1955).
En tout état de cause, le mobile est indifférent à la qualification, par exemple, se
déshabiller pour pêcher.

II : La répression de l’outrage public à la pudeur


Selon l’article 276 du code pénal nigérien, le coupable du délit d’outrage public à
la pudeur sera puni d’un emprisonnement de trois mois à trois ans et d’une amende
de 10.000 à 100.000 francs.

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