Exemples D'usage
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Avant de commencer
Corrigé
Le 24 octobre 1929, le krach boursier de Wall Street précipite le monde dans une
crise sans précédents. Les États-U nis sont au cœur des réseaux économiques et
financiers en étant les créanciers du monde. Les entreprises américaines (et les
banques) entretiennent avec les entreprises européennes des liens étroits, en
particulier en Allemagne et en Europe médiane. Cette crise, brutale, met fin à une
période de prospérité marquée (« les années folles » : les années 1920), qui avait suivi
la Première Guerre mondiale (19141918). La crise modifie en profondeur également les
équilibres politiques et extérieurs, comme le souligne ce discours du ministre français
des Finances, bien que la France soit à cette époque épargnée par les soubresauts.
Comment Paul Reynaud justifie-t -il les événements sans précédents qui bouleversent
alors le monde ?
Pour y répondre, nous verrons tout d’abord les principaux mécanismes qui font
basculer les États-U nis dans la crise, avant d’insister sur la dimension mondiale de
cette crise.
Paul Reynaud évoque l’un des deux principaux facteurs de la crise de 1929 : la
spéculation boursière (l. 1). Les secteurs clés de l’économie américaine, le textile avec
la culture du coton, l’automobile avec les grands groupes industriels Ford et General
Motors (l. 6), qui figurent parmi les fleurons de l’économie américaine, ou encore la
métallurgie, en particulier dans le foyer nord- est et la région des Grands Lacs,
accusent, à partir du milieu des années 1920, un net fléchissement de leurs
productions. L’argent n’est plus forcément tourné vers les investissements productifs
et contribue à alimenter les fonds spéculatifs, qui s’éloignent peu à peu de la valeur
réelle des productions. Cet éloignement entraîne la création d’une bulle spéculative,
qui précipite la chute des valeurs boursières. La crise de 1929 est donc liée, aux États-
Unis d’abord, à une surproduction et à une phase de spéculation.
Paul Reynaud insiste bien, dans son récit, sur l’origine financière de la crise.
L’effondrement de la bourse de Wall Street le jeudi 24 octobre 1929 s’accompagne
d’une diminution très rapide de la production, elle- même suivie d’une baisse des prix.
Cet enchaînement entraîne, avec la mondialisation, une diffusion très large de la crise
(l. 10-11). Les marchés agricoles, parmi les premiers désorganisés, ne peuvent plus
dégager des revenus suffisants pour acheter les productions industrielles des grandes
L’essentiel à connaître
mais aussi de grandes entreprises tournées vers les marchés extérieurs. Entre 1919 et
1929, les États- Unis deviennent ainsi la première puissance économique mondiale et
ont gardé ce statut depuis.
❙ Un krach boursier d’ampleur inégalée
Le krach de 1929 n’est pas le premier dans l’histoire du capitalisme.
Régulièrement, au long du xixe siècle, des crises économiques ont secoué l’économie et
les industries, comme avec la Grande Dépression, dernier épisode en date avant 1929,
qui s’est déroulée entre 1873 et 1896. La demande des ménages baisse, ce qui entraîne
une chute des prix pour essayer de vendre les productions qui augmentent dans le
même temps grâce aux progrès techniques, à la standardisation des produits et à la
croissance économique. La crise de 1929 est donc la conséquence d’une surproduction
industrielle : les capacités ne sont plus adaptées à la demande, ce qui entraîne des
déséquilibres structurels.
Il n’est pas nécessaire de connaître précisément les théories économiques pour
expliquer cette crise. Le programme officiel ne demande pas à ce que les professeurs
approfondissent ces éléments en cours. Pour certains économistes, à l’instar de John
Maynard Keynes (1883-1946), les crises révèlent la nécessité de faire coïncider offre et
demande, en améliorant les capacités financières des ménages avec le pouvoir d’achat.
La crise éclate véritablement le jeudi 24 octobre 1929. Ce jour-là, les valeurs
boursières s’effondrent à Wall Street, qui est le siège de la bourse à New York. Pris de
panique, les petits actionnaires vendent massivement leurs actions sur les marchés
pour tenter de récupérer leur argent, avant que les cours ne s’effondrent
complètement. Cette peur accentue les effets de la crise, car elle entraîne la vente
massive de titres boursiers, alors que les acheteurs ne suivent pas.
De la crise à la dépression
La crise boursière d’origine laisse très vite place à une crise économique générale,
que l’on appelle dépression (à ne pas confondre avec la Grande Dépression qui a
touché l’Europe à la fin du xixe siècle). Le repli de l’activité économique est durable et se
manifeste en particulier par un niveau de chômage très élevé, avec plusieurs millions
de personnes touchées. L’objectif du programme d’histoire n’est pas de présenter les
différentes théories économiques qui expliqueraient la crise. Il s’agit plutôt de mettre
en évidence les éléments caractéristiques qui conduisent à une expansion de la crise à
travers le globe, en lien avec l’affirmation de nouveaux équilibres qui redessinent le
monde dans les années 1920-1930. Les puissances adoptent des comportements
protectionnistes en fermant leurs frontières et en rapatriant le plus possible leurs
capitaux afin de soutenir, pensent-elles, le marché intérieur. Mais ce mouvement ne
fait qu’accentuer
Sujet 2