SE16-TE-01-19 - Chapitre 2
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CHAPITRE 2
Introduction
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La plupart des pays vivent aujourd’hui à l’heure de l’économie de marché. De la compétition économique
qui est ainsi érigée en règle de vie des activités de production d’échange ou de consommation, on
attend des avantages essentiels : pousser à l’adoption des techniques de production efficaces et à
l’innovation, faire baisser les coûts de revient et les prix de vente, améliorer le service rendu, harmoniser
des attentes contradictoires des acheteurs et des vendeurs... De manière plus précise, le mécanisme
du marché et la loi de l’offre et de la demande permettent à la société d’obtenir un fonctionnement
efficient de son système économique. En effet, aucun producteur ne peut se maintenir sur le marché s’il
n’est pas capable d’abaisser son coût de revient par l’emploi des meilleures techniques de production
et d’organisation. Lorsqu’un secteur tarde à adopter les innovations ou à répercuter les gains de
productivité dans les prix de vente, de nouveaux concurrents vont apparaître et obliger les entreprises
installées à faire mieux ou à perdre leurs clients. Les ressources productives sont alors employées par
des producteurs efficaces.
Dans le système des marchés concurrentiels, aucun agent économique ne dispose du pouvoir
d’influencer le marché. Personne ne dicte leur comportement aux consommateurs, personne ne fixe
le prix en fonction de ses propres intérêts, personne ne limite abusivement la quantité des biens et des
services produits. Il n’est donc pas nécessaire que les pouvoirs publics interviennent de manière directe
dans le jeu du marché.
Mais, ces avantages ne peuvent survenir si le marché n’est pas parfaitement concurrentiel et si la loi de
l’offre et de la demande est entravée. Cependant, dans la réalité, les marchés ont plutôt tendance à être
imparfaitement concurrentiels. C’est pourquoi il convient de s’interroger sur la façon dont sont organisés
les échanges sur un marché ne respectant pas les règles de la concurrence.
Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?
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Saisissez dans votre moteur de recherche les termes suivants : ina téléphonie amende record ; il s’agit
d’un reportage diffusé par France 3 le 1er décembre 2005 et conservé dans les archives de l’INA (Institut
National de l’Audiovisuel).
1. Comment caractériser la structure de marché pour la téléphonie mobile ?
2. Pourquoi les trois opérateurs doivent-ils payer une amende ?
3. Quels sont les effets pervers d’une telle pratique ?
4. Quels en sont les effets pour les consommateurs ?
5. Quelles solutions s’offrent alors aux consommateurs ?
6. Quel peut être l’effet attendu de l’entrée sur ce marché de Télé 2 ?
7. Quel problème Télé 2 a-t-il rencontré ?
8. Quelles peuvent être les limites de la régulation par les pouvoirs publics du marché ?
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• Objectif : Comprendre comment certaines entreprises peuvent réduire la concurrence sur le marché
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Les négociations ont été rondement menées. Ce lundi 6 mars, une conférence est prévue au siège
parisien du groupe PSA afin d’officialiser le rachat d’Opel, vendu par l’américain Général Motors.
[…] Les contours exacts de l’opération seront révélés ce lundi. Une chose est sûre : il s’agit de la reprise
d’Opel par PSA, et pas d’un partenariat avec GM. Cette acquisition d’Opel - et de sa marque sœur
Vauxhall qui commercialise les mêmes modèles au Royaume-Uni - est importante pour le constructeur
français. Elle va lui apporter près 40 % de volumes de véhicules en plus, lui permettant d’atteindre
4,3 millions d’unités sur l’année 2016. Une progression qui aurait nécessité de nombreuses années
d’investissement dans des pays nouveaux avant de devenir réalité sans une acquisition.
Avec cette opération, le constructeur originaire de Sochaux devient l’incontestable numéro deux en
Europe. Le nouvel ensemble détiendra 16,3 % de part de marché dans l’Union européenne, restant
toutefois à distance respectable du groupe Volkswagen, qui vend 24 % des véhicules dans cette zone. PSA
récupère cette place, quelques mois après l’avoir perdue au profit de son concurrent hexagonal Renault.
L’alliance formée par la marque au losange avec ses partenaires japonais Nissan et Mitsubishi ne détient
que 14,6 % de parts de marché en Europe.
Pour autant, PSA ne grimpera pas dans le classement mondial des constructeurs automobiles. Le
groupe français était 8e. Il le reste, même s’il se rapproche du numéro 7, FCA (Fiat Chrysler), qui a écoulé
4,72 millions de véhicules l’an dernier. Ce qui montre bien le retard pris par PSA dans la course mondiale
aux volumes. L’acquisition d’Opel lui permet toutefois de recoller au deuxième peloton, constitué de
constructeurs fabriquant entre 4,7 et près de 8 millions de véhicules par an.
lefigaro.fr, le 05/03/2017
Certaines opérations financières permettent aux entreprises d’augmenter leur pouvoir de marché, c’est-
à-dire leur capacité à influencer les prix, en augmentant leur taille. Différentes stratégies de rachats
peuvent être appliquées (achat d’un concurrent, d’un fournisseur ou d’un distributeur, diversification
des activités…) afin de renforcer son pouvoir de marché. Ainsi, le nombre d’offreurs sur le marché
diminue. En France, le marché de la téléphonie mobile est un cas concret d’oligopole où la faiblesse de la
concurrence limite les baisses de prix. La situation la plus favorable pour une entreprise est la situation
de monopole car son pouvoir de marché est total (à condition qu’il existe une demande) dans la mesure
où elle est la seule à fournir un bien ou un service. Dans ces cas, la condition d’atomicité n’est pas
respectée du côté de l’offre, puisque l’on observe la présence d’un ou quelques offreurs seulement. En
situation de monopole, une entreprise est alors « faiseur de prix » car elle est en situation d’exercer une
influence sur le niveau des prix du marché. Les consommateurs seront donc contraints de payer un prix
plus cher qu’en situation de concurrence s’ils veulent obtenir ce bien ou ce service.
Un cartel de producteurs désigne une entente entre entreprises dont l’objectif est de porter atteinte à
la concurrence. Ce type d’entente peut prendre différentes formes, comme l’échange d’informations, la
fixation de prix communs, la répartition des marchés...
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Sur certains marchés, la condition de fluidité (liberté d’entrée et de sortie du marché) est remise en
cause par l’existence de barrières à l’entrée. On distingue deux principaux types de barrières à l’entrée.
Les barrières structurelles sont principalement liées aux caractéristiques du marché. En effet, certains
investissements ou coûts fixes sont tellement importants pour entrer sur le marché qu’ils dissuadent
l’entrée de nouveaux concurrents. Les économies d’échelle réalisées par les entreprises déjà présentes
rendent impossible la rentabilité d’une introduction sur un marché de ce type. C’est par exemple le cas
des industries de réseaux (électricité, télécommunications…). La réglementation, en édictant des normes
(sanitaires, environnementales…) peut aussi jouer le rôle de barrière structurelle.
Les barrières stratégiques correspondent aux stratégies délibérément mises en place par les
entreprises déjà présentes sur le marché. Leur objectif est de dissuader la concurrence d’entrer sur le
marché. Parmi les barrières stratégiques mises en place par les entreprises, on peut citer la stratégie de
prix prédateur (prix tellement faible qu’aucune autre entreprise concurrente ne pourrait être rentable),
les dépôts de brevets et l’innovation, voire des cartels qui correspondent à des ententes entre entreprises
déjà présentes sur le marché (même si ce procédé est interdit en Union européenne).
Ces barrières à l’entrée renforcent le pouvoir de marché des entreprises déjà présentes dans la mesure
où elles limitent l’entrée de concurrents sur le marché.
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En situation de monopole, un offreur peut exercer un fort pouvoir de marché sur la concurrence dans
la mesure où il est le seul à produire un bien ou un service. On dit alors qu’il est « faiseur de prix »,
b. L’équilibre du monopole
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• Objectif : Comprendre comment se fixe le prix dans le cadre d’une situation de monopole
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Soit une ville avec un seul fournisseur d’eau. […] S’il fournit seulement un litre d’eau, il peut le vendre
1 euro. S’il fournit deux litres, il doit baisser le prix à 0,80 euro de façon à pouvoir les écouler. S’il
produit trois litres, il doit baisser son prix à 0,60 euro et ainsi de suite.
[...]Le tableau […] montre de quelle façon les recettes d’un monopole peuvent dépendre du montant d’eau
fourni. […] La dernière colonne du tableau […] présente la recette marginale de la firme, c’est-à-dire la
valeur de la recette perçue par la firme pour chaque unité supplémentaire produite. Nous calculons la
recette marginale en prenant les modifications de la recette totale quand la production augmente d’une
unité. Par exemple, lorsque la firme fournit trois litres d’eau, elle perçoit une recette totale de 2,40 euros.
En augmentant la distribution à quatre litres, la recette totale s’établit à 2,80 euros. Ainsi, la recette
marginale est égale à 2,80 moins 2,40 euros, soit 0,40 euro.
[…] Lorsqu’un monopole augmente la production d’une unité, il doit réduire le prix qu’il fait payer pour
toutes les unités vendues et cette baisse des prix conduit à une contraction de la recette sur les unités
déjà produites. Finalement, la recette marginale du monopole est inférieur au prix.
1. Comment expliquer que l’entreprise soit obligée de baisser le prix d’un litre d’eau pour en vendre
davantage ?
2. Quelle est la conséquence d’une telle décision ?
3. Quelle quantité l’entreprise doit-elle vendre si elle veut maximiser son profit ?
• Objectif : Comprendre que la situation du monopole ne permet pas une maximisation du surplus du
consommateur
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Le monopole vend plus cher et produit moins que l’entreprise en concurrence pure et parfaite. Protégé
de la concurrence, il n’est pas incité à innover et à réduire ses coûts. Le prix de vente risque de rester
durablement élevé, alors qu’en concurrence pure et parfaite, il baisse jusqu’au minimum du coût moyen.
En vendant plus cher et en produisant moins, le monopole réduit le surplus de la collectivité et, par
conséquent, le bien-être collectif. […] La stratégie de maximisation du profit par le monopole conduit, par
conséquent, à un équilibre sous optimal pour la collectivité.
M.Montoussé, I.Waquet, 100 fiches de micro et macroéconomie, Bréal, 2009
Une situation de monopole n’est pas une situation optimale dans la mesure où, pour augmenter la
demande, l’offreur est obligé de diminuer son prix de vente, ce qui peut entraîner une diminution de son
profit. De plus, le consommateur est soumis à la production unique de l’offreur en situation de monopole,
et ne peut donc se tourner vers la concurrence pour obtenir un bien moins cher ou plus innovant.
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• Objectif : Comprendre pourquoi les entreprises en situation d’oligopole ont intérêt à former des
ententes
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
L’exemple le plus célèbre de la théorie des jeux est celui du « dilemme du prisonnier ». Deux individus
suspectés d’avoir commis un vol sont interrogés séparément ; ils vont se dénoncer mutuellement. Leur
comportement quoique rationnel est sous-optimal car la stratégie consistant à ne pas s’accuser aurait
été la meilleure. La recherche individuelle ne permet pas toujours d’atteindre l’optimum collectif.
Le dilemme du prisonnier peut être appliqué à l’économie et permet de comprendre pourquoi certaines
stratégies conduisent à des situations contraires à l’intérêt général.
[…] Deux entreprises se partagent le marché […]. Les prix et les profits dépendent du niveau de la
production sur le marché. Pour écouler une production plus importante, les entreprises doivent baisser les
prix, ce qui érode les profits. Considérons que chaque entreprise doive choisir entre un niveau élevé et un
niveau faible de production et que chacune d’entre elles prenne sa décision sans se concerter avec l’autre.
Entreprise B
La stratégie « production forte » est une stratégie dominante, car quel que soit le choix de l’entreprise B
(production forte ou production faible), l’entreprise A a intérêt à opter pour une production forte, et il en va
de même pour B. Les deux duopoles choisissant une production forte, leur profit respectif est de cinq, ce
qui est une solution sous optimale. Une entente leur aurait permis d’opter toutes les deux pour un faible
niveau de production et de réaliser chacune une profit de 10.
M.Montoussé, I.Waquet, 100 fiches de micro et macroéconomie, Bréal, 2009
En situation d’oligopole, les entreprises, ne connaissant pas les décisions de leurs concurrents,
peuvent prendre des décisions rationnelles, mais qui ne sont pas optimales dans la mesure où elles
ne permettent pas forcément de maximiser leur profit. Les entreprises en situation d’oligopole
peuvent donc avoir intérêt à former des ententes afin de se mettre d’accord sur une stratégie
commune visant à optimiser leurs situations. Ce type de pratiques se fait cependant au détriment du
consommateur, qui sera obligé de payer les biens ou les services qu’il consomme à un prix supérieur
au prix résultant d’une situation concurrentielle.
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1. Quel est l’objectif de la politique de la concurrence mise en place par la Commission européenne ?
2. Quel est le rôle de la Commission dans cette politique de la concurrence ?
3. Précisez pour chaque situation en quoi les pratiques sont anticoncurrentielles.