Eau Potable
Eau Potable
Eau Potable
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INTRODUCTION
L'accès à une eau potable et sûre constitue un impératif fondamental pour la santé humaine et
la préservation de l'environnement. Dans cette quête incessante de purification de l'eau, la
coagulation émerge comme une étape cruciale du traitement. La coagulation consiste à
déstabiliser les particules colloïdales stables pour permettre in fine leur agrégation quand le
contact a lieu. La coagulation se fait en mélange rapide et a lieu en approximativement avec la
floculation. Le but final d’éliminer les matières en suspension et colloïdales, les matières
dissoutes (matière organique, sels, gaz…), certains micropolluants et micro-organismes. Cette
présentation se plongera dans l'univers de la coagulation, explorant les mécanismes complexes
qui permettent de transformer une eau chargée de particules indésirables en une ressource claire
et décontaminée.
Dans un premier temps, nous examinerons de près la coagulation en tant que pilier du
traitement de l'eau, en comprendre l'objectif et la nécessité nous ouvrira la voie vers la
compréhension approfondie des mécanismes sous-jacents. La transition nous guidera ensuite
vers l’étude de l'un des coagulants les plus couramment utilisés : le sulfate d'aluminium,
communément appelé alun. Ensuite, nous étudierons une alternative efficace : les sels de fer.
Une comparaison avec l'alun mettra en lumière les spécificités de chaque coagulant, soulignant
leurs applications respectives dans le traitement de l'eau. En outre, nous les différents autres
moyens de coagulation et nous nous tournerons sur l’étude approfondie des facteurs influençant
l'efficacité de la coagulation, tout en mettant en lumière les méthodes de contrôle et
d'optimisation essentielles pour maximiser les performances du processus. Ce faisant, nous
ouvrirons la porte à une exploration des applications concrètes de ces coagulants et de leurs
bénéfices environnementaux, démontrant ainsi leur rôle crucial dans la préservation de cette
ressource vitale. Enfin viendra la conclusion.
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I. L’IMPORTANCE CRUCIALE DU TRAITEMENT DES EAUX DE NOS
JOURS
Dans le monde sur les 7 milliards de Terriens, 2,1 milliards n’ont pas un accès satisfaisant à
l’eau potable (source : OMS / Unicef juillet 2017) et seulement 90 % de l’eau utilisée sert à
nourrir les populations. Pour les Nations Unies, la population mondiale pourrait, d’ici 2050,
s’accroître de deux milliards d’individus et compter alors 9 milliards d’habitants sur Terre. Les
pays en développement seront essentiellement concernés par cette croissance démographique
alors que bon nombre connaissent déjà des difficultés dans le domaine de l’eau. Ce seul fait
suffit à appréhender les risques à venir de tensions accrues sur les ressources d’eau, au niveau
mondial. En effet, pour répondre à la demande alimentaire, il faudra doubler la production
agricole et trouver 4 500 km3 d’eau douce supplémentaire par an. Si l’approche internationale
de la gestion des ressources n’évolue pas significativement dans les prochaines années, les deux
tiers de la population mondiale pourraient subir des manques d’eau plus ou moins forts dès
2030. Les inégalités risquent de se creuser puisque les besoins vont souvent s’amplifier là où
les ressources sont déjà faibles (Moyen-Orient, zones arides de l’Afrique…).
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II. LA COAGULATION DANS LE TRAITEMENT DE L’EAU
La coagulation vise à neutraliser les charges électriques des particules en suspension. En effet,
ces charges électriques repoussent naturellement les particules les unes des autres, empêchant
leur agglomération. En introduisant des coagulants, tels que le sulfate d'aluminium ou les sels
de fer, dans l'eau, on provoque la libération d'ions métalliques. Ces ions réagissent avec l'eau
pour former des précipités d'hydroxyde métallique. Ces précipités agissent comme des ponts
entre les particules chargées, les neutralisant et favorisant leur regroupement.
Ainsi, la coagulation vise à créer des conditions favorables à l'agrégation des particules en
suspension, permettant la formation de flocs qui seront ensuite plus facilement éliminés au
cours des étapes ultérieures du processus de traitement de l'eau.
La théorie de la double couche électrique et stabilité des colloïdes l’explique bien. Cette théorie
de la double couche électrique est un concept fondamental en chimie colloïdale qui explique la
stabilité ou l'instabilité des colloïdes en suspension dans un liquide. Les colloïdes sont des
particules de petite taille (de l'ordre du nanomètre à quelques micromètres) qui restent en
suspension dans un milieu dispersant, souvent de l'eau. Ces particules peuvent être des ions,
des molécules, ou des agrégats de particules plus petites. Elle s'applique particulièrement bien
aux colloïdes chargés électriquement, tels que les particules en suspension dans l'eau. Elle
repose sur l'idée que la surface des particules colloïdales dans un liquide est entourée par deux
couches de charges électriques. Ces couches sont souvent appelées la couche ionique interne
(ou couche de Stern) et la couche ionique externe.
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floculation, la décantation, et la filtration. Voici une description détaillée de chacune de ces
étapes :
➢ FLOCULATION
La floculation intervient après la coagulation pour favoriser la croissance des flocs formés, les
rendant plus gros et plus lourds. Les agents de floculation favorisent la croissance des flocs en
liant les microflocs ensemble. Cela crée des structures plus grandes et plus lourdes qui sont
plus facilement éliminées lors des étapes ultérieures du traitement de l'eau. Les flocs continuent
de croître à mesure que les particules en suspension sont incluses dans la structure, formant
ainsi des agglomérations enchevêtrées.
Une fois que les flocs ont atteint une taille adéquate, l'eau traitée est dirigée vers les bassins de
décantation. Les flocs plus lourds se déposent au fond des bassins, créant un sédiment, tandis
que l'eau clarifiée se situe au-dessus. Ce processus prépare l'eau pour la phase finale du
traitement.
➢ DECANTATION
La décantation utilise la gravité pour séparer les flocs formés pendant la coagulation et la
floculation de l'eau claire. À l'intérieur des bassins de décantation, l'eau traitée est maintenue
dans un état de repos. Les flocs, étant plus lourds que l'eau, commencent à se déposer au fond
du bassin sous l'effet de la gravité. Ce processus est appelé sédimentation. Les flocs forment
ainsi une couche de sédiment au fond du bassin.
La couche de sédiment au fond du bassin est souvent appelée la zone de boues activées. Cette
zone est composée des flocs précipités, des particules en suspension, et d'autres matières solides
qui ont été éliminées de l'eau.
Au-dessus de la zone de boues, une couche d'eau clarifiée se forme. Cette eau est libérée de la
plupart des impuretés et des particules en suspension grâce au processus de sédimentation.
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L'eau clarifiée, située au-dessus de la zone de boues, est éliminée du bassin de décantation. Elle
peut être dirigée vers les étapes ultérieures du traitement de l'eau, telles que la filtration finale,
pour garantir une qualité optimale avant la distribution.
➢ FILTRATION
La filtration finalise le processus en éliminant les particules résiduelles restantes de l'eau
clarifiée. L'eau passe à travers des filtres, généralement composés de sable, de gravier et parfois
de charbon actif. Ces filtres retiennent les particules restantes, y compris les flocs résiduels.
L'eau filtrée est propre et débarrassée de la plupart des impuretés, prête à être distribuée comme
eau potable.
Ces étapes du traitement de l'eau peuvent varier en fonction de la source d'eau, des exigences
locales et des technologies spécifiques utilisées. Cependant, le processus général de
coagulation, floculation, décantation et filtration est largement adopté pour garantir la qualité
de l'eau potable.
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l'eau, l'alun offre une solution pratique pour la coagulation des particules en suspension, avec
une possibilité de restabilisation des particules par excès du réactif.
Les ions aluminium réagissent avec l'eau pour former l'hydroxyde d'aluminium, qui agit
comme un agent coagulant en favorisant la formation de flocs.
Le mécanisme de coagulation induit par l'alun repose sur la capacité des ions aluminium à
neutraliser les charges électriques des particules en suspension.
L'alun est ajouté à l'eau à traiter sous forme de cristaux ou de solution. Une fois dissous, il
libère des ions aluminium ( 𝐴𝑙 3+ ) dans l'eau.
En solution, les ions aluminium réagissent avec l'eau pour former de l'hydroxyde d'aluminium
comme indiqué dans la réaction chimique suivante :
𝐴𝑙 3+ + 3𝐻2 𝑂 → 𝐴𝑙(𝑂𝐻)3 + 3𝐻 +
L'hydroxyde d'aluminium est une substance fortement réactive qui joue un rôle clé dans le
processus de coagulation.
Les particules en suspension dans l'eau, telles que les colloïdes, ont des charges électriques
répulsives qui les maintiennent dispersées dans l'eau. Les ions hydroxyde issus de la réaction
précédente se combinent avec les ions aluminium pour former de l'hydroxyde d'aluminium
insoluble :
𝐴𝑙(𝑂𝐻)3 → 𝐴𝑙 3+ + 3𝑂𝐻 −
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Ces ions hydroxyde neutralisent les charges négatives des particules en suspension, créant ainsi
des sites de liaison pour les particules.
➢ Avantages :
- Efficacité : L'alun est souvent très efficace pour coaguler une large gamme de particules en
suspension.
➢ Inconvénients :
- pH Sensible : L'efficacité de l'alun dépend du pH de l'eau, et des ajustements peuvent être
nécessaires pour optimiser son action.
- Formation de Résidus : Des résidus d'aluminium peuvent persister dans l'eau traitée,
nécessitant une gestion appropriée pour éviter des impacts indésirables.
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IV.2 RÉACTIONS CHIMIQUES ASSOCIÉES À LA COAGULATION AVEC LES SELS DE
FER
Les réactions chimiques lors de l'utilisation des sels de fer dépendent du type de sel employé.
En prenant l'exemple du chlorure ferrique, la réaction peut être représentée comme suit :
Les ions ferriques réagissent avec l'eau pour former de l'hydroxyde de fer. L'hydroxyde de fer
formé agit comme un agent coagulant en neutralisant les charges électriques des particules en
suspension. Les ions hydroxyde libérés dans le processus neutralisent les charges négatives des
particules.
- Coût : Les coûts peuvent varier, mais dans certains cas, les sels de fer peuvent être
économiquement compétitifs par rapport à l'alun.
- Sensibilité au pH : Tout comme l'alun, l'efficacité des sels de fer dépend du pH de l'eau, et
des ajustements peuvent être nécessaires.
- Eaux Contenant des Métaux Lourds : Les sels de fer sont souvent préférés pour le traitement
des eaux contenant des métaux lourds, car ils peuvent précipiter ces impuretés.
- Élimination de Phosphore : Les sels de fer sont également efficaces dans l'élimination du
phosphore, contribuant ainsi à la prévention de la prolifération des algues.
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- Eaux de Surface : Ils sont parfois privilégiés dans le traitement des eaux de surface, en
fonction de la composition chimique de l'eau.
En résumé, les sels de fer offrent une alternative efficace à l'alun dans certaines applications de
traitement de l'eau. Le choix entre l'alun et les sels de fer dépend des caractéristiques
spécifiques de l'eau à traiter et des objectifs particuliers du processus de purification.
La force ionique d'une solution est une mesure de la concentration des ions dans cette solution.
Elle est définie comme la somme des concentrations molaires des ions présents dans la solution.
La force ionique d'une solution est exprimée en mol/L ou en millimol/L. L'augmentation de la
force ionique a un effet déstabilisant sur les particules en suspension pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, elle diminue la charge électrique des particules. En effet, les ions présents dans
la solution peuvent neutraliser la charge électrique des particules, ce qui les rend plus
susceptibles de s'agglomérer. Il n’y a pas une possibilité de restabilisation des particules par
excès de la force ionique.
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❖ INTRODUCTION D’UN POLYMERE ORGANIQUE
Les polymères organiques sont des molécules composées de carbone, d'hydrogène et d'autres
atomes. Ils sont souvent utilisés dans le traitement des eaux pour leur capacité à coaguler les
particules en suspension. Les polymères organiques les plus couramment utilisés sont les
polyacrylates, les polyéthylènesulfonates et les polymères à base de cellulose.
L'introduction d'un polymère dans l'eau provoque la formation de flocons. Les flocons sont des
agrégats de particules en suspension qui sont suffisamment gros pour se sédimenter.
L'introduction d'un polymère est un moyen efficace de coagulation pour une grande variété de
particules en suspension. Il est notamment utilisé pour la coagulation des particules de boue,
des particules de matières organiques et des particules de métaux. Il y’a une possibilité de
restabilisation des particules par excès du réactif.
VI.1 PH DE L'EAU
- Impact sur les Coagulants : Le pH de l'eau joue un rôle crucial dans la coagulation. Il affecte
la charge des particules en suspension et l'efficacité des coagulants. Certains coagulants, tels
que l'alun, sont plus efficaces dans des conditions de pH spécifiques. Un pH optimal favorise
la neutralisation des charges électriques et la formation de flocs.
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- Équilibre Délicat : Trouver le juste équilibre de dosage dépend de la nature spécifique de
l'eau à traiter, de la concentration des particules en suspension et des caractéristiques du
coagulant utilisé.
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VII.2 AJUSTEMENT DES DOSAGES DE COAGULANTS EN FONCTION DES
CONDITIONS SPÉCIFIQUES
- Réactivité au pH : Compte tenu de la sensibilité de nombreux coagulants au pH, des
ajustements sont effectués pour maintenir le pH dans la plage optimale. Cela peut impliquer
l'ajout de réactifs acides ou basiques.
- Eaux Usées : Ces coagulants jouent également un rôle essentiel dans le traitement des eaux
usées. Ils favorisent l'agrégation des particules et facilitent la séparation des matières en
suspension, contribuant ainsi à la clarification de l'eau avant son rejet dans l'environnement.
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VIII.2 RÉDUCTION DE LA TURBIDITÉ ET DE LA CHARGE EN MATIÈRES EN
SUSPENSION
- Turbidité : La turbidité, qui mesure la clarté de l'eau en fonction de la présence de particules
en suspension, est significativement réduite grâce à l'action des sels d'alumine et de fer. Les
coagulants favorisent la formation de flocs, qui agglomèrent les particules, facilitant ainsi leur
élimination.
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CONCLUSION
Les sels d'alumine, incarnés par l'alun, se distinguent par leur efficacité et leur utilisation
répandue, tandis que les sels de fer, tels que le chlorure ferrique et le sulfate ferreux, émergent
comme des alternatives puissantes, offrant des résultats optimaux dans des conditions
spécifiques. Cette diversité de coagulants reflète la nécessité de personnaliser les approches
selon la nature unique de chaque source d'eau à traiter.
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