6 Seances

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DECOUVERTE D’UN GENRE LITTERAIRE : LE JOURNAL INTIME DE FICTION.

SENSIBILISATION A L’ECRITURE PERSONNELLE, LIEU PRIVILEGIE DE LA


DECOUVERTE DE SOI.

Mon je-me-parle
Sandrine Pernusch
Casterman

• Difficulté de lecture: niveau I


Du 3 octobre au 14 mars, Chloé se confie à son «jeme-parle », son journal; elle lui
raconte au quotidien ses difficultés avec la vie: la mort de sa tortue, l’arrivée d’un
bébé, le divorce de son oncle et de sa tante, les joies et les soucis de l’école. Le ton
est spontané, le style volontairement proche du parlé. Deux pistes s’offrent pour une
lecture en classe:
— celle de la forme journal et des problèmes posés en réception sur la question de la
réalité et de la fiction:
Le Monsieur de la rue d’à côté de Martine Laffon (Album Syros), Moi Fifi, album de
Solotareff (École des loisirs>, ou encore, sous la forme roman, Le Journal de Ninon
Battendier de Trotereau (École des loisirs)
— celle des questions essentielles que se pose Chloé, sur sa vie, ses relations avec les
autres, les événements familiaux et en particulier: suis-je toujours aimée de mes
parents? Les enfants de l’école élémentaire ont certainement des réponses... et la
littérature de jeunesse aussi.

L’auteur :
.
Biographie :
Sandrine Pernusch a passé son enfance à Angoulême, puis à Bordeaux, avant de
s'installer à Paris. Auteur de contes, de récits, de romans, de pièces de théâtre,
elle écrit depuis longtemps pour la jeunesse.

Bibliographie:
Faustine et le souvenir, May Angeli La Farandole, 1986.

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Les mots en miel, Flammarion, 1987, rééd. Hachette, 2000.
Roman à partir de 12 ans - En manque d'amour, Sandrine ne sait comment trouver
de la valeur aux yeux de son père, un savant très connu mais aussi un homme très
froid. Elle croit trouver la solution: devenir une héroïne.

Rue Planquette, ill. de Gismonde Curiace, Père castor Flammarion, 1990.

Le journal secret de Marine, ill. de Françoise Deau, Rageot, 1991.

Les couleurs de Jonathan, ill. de Claire Le Grand, Messidor/La Frandole, 1990, coll.
Clé d'Or.
A partir de 2 ans - Jonathan est un petit garçon de 5 ans qui connaît les couleurs.
Ses yeux sont verts comme l'herbe et ses dents blanches comme le lait.

Une année tourbillon, ill. de François Rébéna, Casterman, 1996.

Faustine et le souvenir, Casterman, 1998 Coll. Huit et plus : Comme la vie.


A partir de 8 ans : La nouvelle maison des grands-parents de Faustine est juste en
face du cimetière. Mais Faustine ne sait pas ce que l'on peut faire dans cet
endroit. Alors son grand-père lui explique la mort. C'est lorsque le corps n'existe
plus mais cela n'empêche pas le souvenir de vivre. Les morts et les vivants ont des
choses à s'offrir.

Une rentrée rose et noire, ill. de Camille Meyer, Rageot, 2000.


Roman à partir de 10 ans - Rentrée en sixième pour la petite Olga qui n'arrive pas à
se retrouver. Pour se ressurer, elle dialogue avec son double par e-mail - Ecole,
internet, journal, amitié.

On t'aime Charlotte, Rageot, 2001 Coll. Cascade.


A partir de 8 ans : Enfant abandonne, Charlotte a neuf ans. Elle préfère le foyer et
la colo aux familles d'accueil. Voilà que pour les vacances de Noël, elle doit aller
chez Lise. Celle-ci et les siens sont heureux, de la recevoir. Charlotte découvre la
vie familiale, la jalousie momentanée de Fleur, l'amour.

Josselin, à l'aube, Hachette, 2001, coll. Vertige coup de foudre.


Roman à partir de 10 ans.

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Mise en œuvre proposée
CE2/CM1

♦ Une découverte de l’objet-livre et une entrée dans le texte


♦ Une lecture personnelle
♦ Des relectures d’approfondissement ( des ateliers)
♦ Un débat, des propositions d’écriture personnelles
♦ Des lectures en réseau

D' une lecture personnelle de découverte à des relectures


d’approfondissement...
Il faut un roman par enfant

Déroulement

1. Découverte en classe de façon classique de la couverture : titre, auteur,


illustrateur, éditeur etc...., de la 4ème de couverture...

2. Une première entrée : découverte du début du journal et de la fin

Que va-t-on trouver dans cette histoire ? Qu’a-t-il pu se passer ?


Personnages, lieux, époque et évènements racontés
Lister les questions que l’on est amené à se poser:
-sur le genre (conte, récit d’aventures, histoire « vraie »...)
-sur les personnages : leur nom, leur nombre, leurs fonctions dans le récit...)

Chacun est invité à écrire ce qu’il sait (ou prévoit) déjà, ainsi que les questions qu’il se
pose.
Mise en commun :
Noter les questions sur un tableau ou une affiche.

3.L’entrée dans le texte intégral

Les élèves lisent le roman à leur rythme (chez eux ou en classe sur des temps
réservés à la lecture) L’enseignant fixe une date butoir pour la lecture intégrale de
l’ouvrage.
L’important est de ne pas lancer les élèves dans le texte sans un projet de recherche
:
on lit pour confirmer ou infirmer les hypothèses, pour trouver des réponses aux
questions que l’on se pose à partir des illustrations, du titre. Cette démarche est à
l’opposé de celle qui consiste à lire pour répondre ensuite à un questionnaire et qui
met l’élève en situation d’évaluation.

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Ce parcours doit permettre une compréhension encore très globale du roman.

4.Des relectures d’approfondissement

A la fin de cette période, l’enseignant propose des ateliers de relectures.

Leur nombre variera selon les classes et les activités proposées seront réalisées
tantôt en petits groupes , tantôt collectivement. Les activités portent sur l’ensemble
du texte, par exemple:
savoir identifier les personnages, comprendre quel rôle ils jouent dans
l’histoire; savoir pourquoi Chloé écrit par exemple ,suivre son évolution
savoir identifier les lieux, réels ou imaginaires, où se déroulent les faits

savoir situer les évènements racontés dans le temps et suivre leur chronologie
(actions, rebondissements ...)
observation réfléchie de la langue: style, ton, lexique

1ère séquence Découverte de l’objet  Identifier le genre


livre et entrée dans le  Emettre des
récit hypothèses et créer
des attentes de
Le contrat de lecture lecture
 Identifier l’héroïne
3 séquences suivantes Ateliers tournants :  Observation réfléchie
 Les personnages de la langue
 Lieux et temps
 Registre de langue
5ème séquence Synthèse
6ème séquence Débat oral, propositions
d’écriture
Prolongements Des lectures en réseau

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1ère séquence : DECOUVERTE DE L’OBJET-LIVRE ET ENTREE DANS LE RECIT.

 Avant de donner un exemplaire de l’ouvrage à chaque enfant, distribuer une


photocopie de la couverture seule.
Quels en sont tous les éléments ?
Que peut être ce « je-me-parle » ?

 A ce moment il paraît utile de précéder l’entrée en lecture par un entretien avec les
élèves afin de les aider à bien saisir la différence entre « journal intime réel »,
écrit pour soi, sur soi, pour soi (et donc secret !) et « journal intime de fiction »
élaboré par un auteur, mettant en scène un « je » fictif pour des lecteurs.

 Distribuer ensuite pour une lecture individuelle le début du récit.


Qu’apprend-on de plus ? Qui écrit ? A qui ? Quel est l’état d’esprit de l’héroïne ?
Pourquoi commence-t-elle un journal ?
 Donner l’extrait de la fin du roman.
 Emission d’hypothèses sur les différents évènements qui ont pu entraîner la fugue
de Chloé … et sur le dénouement. Ses hypothèses seront notées sur une grande
affiche « mémoire » du début du travail.
 Présenter le contrat de lecture aux élèves :
« Vous avez une semaine pour lire ce livre en classe, pendant les temps que nous
consacrons à la lecture. Après ce temps, vous travaillerez par groupe sur ce récit pour
être sûrs que tout le monde a bien compris »

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Voici le début du roman que tu vas lire:

DIMANCHE 3 OCTOBRE

Hier j’ai acheté un cahier. J’ai mis je-me-parle en titre, sur la couverture. Et voilà: je
me parle.
C’est mon droit.
Avant je me parlais, mais à trois. Un: moi.
Deux: à moi.
Trois: avec Zéphira.
C’est ma tortue, Zéphira. Elle est morte avant-hier.
C’est si triste, mon je-me-parle, que je préfère pas m’en parler. Zéphira, je t’oublierai
jamais. Papa m’a dit: «Je vais t’en offrir une autre, tu veux, Chloé?
-Sûrement pas, j’ai dit, ma Zéphira n’est pas un chou-fleur qu’on change. J’aurai plus
jamais de tortues. »
Mais je voulais bien un chien.
Papa et Maman n’étaient pas d’accord. Ils disaient: «Qui-c’est-qui-va-lui-faire-à-
manger-et-l’amuser?
Moi j’ai dit tout de suite que je choisissais de l’amuser. Papa a riposté:
« Evidemment. »Maman aussi.
Moi j’ai dit: « Pourquoi “évidemment”?» Alors ils ont répondu comme deux perroquets
qu’amuser le chien, c’était le plus facile. Alors j’ai dit: « D’accord, vous amusez le chien
et moi je le nourris.» Mais là ils ont dit que, de toute façon, quand on est un être
humain un peu responsable”, on ne laisse pas un chien tout seul du matin au soir toute
sa vie. Et comme y a personne à la maison sauf le soir et le mercredi, c’était pas
possible. Moi j’ai dit qu’ils n’avaient pas eu autant de scrupules pour Zéphira.
Alors là, mon je-me-parle, alors là... Un culot qu’ils ont eu ! Mais un culot! Ils ont récité
comme ça qu’un chien est plus près de l’homme qu’une tortue. Que Zéphira avait vécu
heureuse dans notre jardin. Et qu’elle s’était très bien passée de nous!
Oh ! C’était révoltant de dire des trucs pareils sur Zéphira! Révoltant et dégoûtant et
moche et même y a pas un mot assez affreux pour dire ce que c’était, de parler ainsi
de Zéphira.
La sensibilité même elle était, ma tortue! Toute en finesse... En délicatesse... Et un
coeur comme un potiron.
Du coup, j’ai plus voulu de chien.
J’ai dit que je ne serai pas complice des insulteurs de tortues.

…/…

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Voici un extrait des dernières pages du journal de Chloé.

JEUDI 9 MARS, CHEZ ONCLE PIERRE JE ME SUIS ENFUIE!

Je sais pas comment dire mais... je me sens comme un bateau troué en pleine mer,
tiens... En plus, j’ai rien emporté avec moi, sauf toi, mon je-me-parle, et rien que de
t’écrire, ça me donne envie de pleurer.
Je m’arrête parce que je vais tout te mouiller.

…/…
Qui parle ?
A qui ?
De quoi va-t-on parler ?
Qu’a-il pu se passer entre le dimanche 3 octobre et le jeudi 9 mars ?

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LES ATELIERS DE LECTURE :

Atelier 1 : les personnages

Que sait-on de Chloé ?

 Raye les propositions qui ne conviennent pas.

Chloé se sent seule Chloé n’aime pas les animaux

Personne ne la comprend Elle attend la venue du bébé avec


impatiente

Heureusement ses copines la Tout s’arrange grâce à son cousin


soutiennent Aurélien

Elle est très malheureuse Elle a du mal à se confier à d’autres qu’à


son journal

Elle n’a personne à qui se confier Elle n’aime pas se retrouver seule avec
son papa.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 9


 Fais la liste des différents personnages que l’on rencontre dans cette histoire.
Classe les dans le tableau.

La famille de Chloé Les copines, les Autres


copains

 Complète ce résumé :

Chloé est …………………………………………… : elle n’a plus de ………………………………………., sa tortue

est morte, ses ……………………………………………. Ne s’occupent que de la naissance prochaine

du petit ……………………………., ses ………………………… à l’école la délaissent et, de plus, on lui

annonce qu’elle va devoir partager sa ………………………………………… avec son petit frère.

Lorsque le bébé arrive et qu’on s’occupe encore moins d’elle, elle ne

…………………………………………. Plus la vie à la maison et ………………………………………. chez son

cousin. Son ………………………………….. la découvre et prévient les ………………………………………………

Ils s’expliquent et se ……………………………………………………………..

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LES ATELIERS DE LECTURE :

Atelier 2 :

Les lieux, le temps qui passe

 Complète ce tableau

Quand Chloé écrit-elle ? De quoi parle-t-elle ?

3 octobre Sa tortue est morte

Elle va avoir une petite sœur

4 octobre

7 octobre

Dispute avec Camille

Camille préfère Laure à Chloé

13 octobre

14 octobre

15 octobre

20 octobre

Chloé est malade. Elle pense qu’elle va mourir

24 octobre

Elle s’ennuie

Elle reçoit une lettre de Camille

1er novembre Elle aime bien aller au cimetière

Tout va bien avec Camille. La maman de Chloé ne travaille plus.


Chloé va chez Mme Hubert sa voisine

14 novembre

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 11


Tante Martine et oncle Pierre divorcent

Chloé sait ce que veut dire refaire sa vie

21 novembre

22 novembre Oncle Pierre va vivre avec une autre dame. Les parents de Chloé
s’aiment

Aurélien vient jouer chez Chloé

13 décembre

17 décembre

19 décembre Tante Martine va mieux

20 décembre

21 décembre

2 janvier Les vacances à la neige

Aude a été adoptée

Elle pense à Zéphira

7 janvier Axel est jaloux d’Aude . Chloé n’est pas une très bonne élève

11 janvier Le divorce de l’oncle et la tante

Elle a la meilleure note en histoire

Aurélien va très bien

Aude et Axel se sont battus

21 janvier

22 janvier Entretien de la tombe de Zéphira

29 janvier Choix d’un prénom pour le bébé

Chloé est jalouse d’Aurélien et aussi du bébé

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5 février

Elle parle avec Aurélien. Elle mange des crêpes

Tout le monde parle du bébé

14 février

16 février

17 février L’installation de la chambre du bébé

18 février

22 février

24 février Naissance de Thomas, le petit frère

26 février Elle est avec papa pendant que sa maman est à la maternité

3 mars

Journée chez Aude

6 mars On ne s’intéresse qu’au bébé

8 mars

9 mars

Oncle Pierre a prévenu les parents. On s’explique et tout


s’arrange

Pourquoi Chloé n’écrit-elle pas tous les jours ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………….

D’après toi va-t-elle poursuivre son journal ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 13


LES ATELIERS DE LECTURE :

Atelier 3

Comment c’est écrit

 Relève quelques expressions qui montre que Chloé écrit « comme elle parle »

 Penses-tu que Chloé est toujours de bonne foi ? Justifie ta réponse.

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………….

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 14


 Pour Chloé écrire dans son « Je-me-parle » l’aide beaucoup

Cherche des exemples dans le livre, note les numéros des pages

Mieux supporter la vie Ecrire Dire ses inquiétudes


quand ça va mal

Ça permet de …

Rêver qu’on est ailleurs Laisser cabrioler son


imagination

Imaginer une vie différente

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Mots mêlés
Règle du jeu :

1)Cherche les noms de la liste de mots.


2)Il te restera 22 lettres, avec lesquelles tu écriras le nom de trois personnages du
roman.
Liste de mots
Mère – père – Chloé – Jérémy – Tante – Martine – Oncle – Pierre – Thomas – Axel –
Camille –Aude – Laure - Sophie - Je me parle.

m e r e s a m o h t

j e r e m y s f p a

p e l e e i o r o x

i e m n p n p c a e

e l e e c r h a e l

r e t l p e i m o r

r d e a i a e i l n

e u n h n u r l h z

l a u r e t t l c i

m a r t i n e e e a

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 16


SYNTHESE
Renseigner à la suite d’échanges oraux le tableau suivant
( Grand format, cet outil collectif sera la base des lectures en réseau)

Titre Personnage qui Pourquoi il Début du Fin du journal


écrit écrit, quel journal
besoin
Mon je-me Chloé Solitude : Sa tortue et Fugue,
parle incompréhension confidente est explication et
de l’entourage ( morte, elle va réconciliation
famille, copines) avoir un petit avec les
absence de frère et devra parents
personnes à qui partager sa
se confier chambre avec
lui
Le journal d’un
chat assassin
Journal de
Ninon
Battandier
Le journal
secret de
Marine
Le Monsieur de
la rue d’à côté
Moi Fifi

On remarquera que ce sont des récits comportant une situation initiale et


une situation finale.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 17


AUTRE POSSIBLE POUR UN PARCOURS PLUS RAPIDE :
Un seul ouvrage est nécessaire son étude est l’objet d’une unique séance.

Sont privilégiés:
- la lecture orale du maître, des élèves
- la lecture silencieuse
- le débat lors des pauses narratives

Propositions:
a- Faire découvrir le genre journal intime en confrontant, sur la première de
couverture, titre et illustration. Puis utiliser pour confirmation la photocopie de
la quatrième de couverture en lecture silencieuse.
b- Résumer “ le dimanche 3 octobre “en présentant, le personnage, son milieu, son
problème afin de faire comprendre le rôle de confident du journal intime (le
fond)
c- Lire « lundi 4 octobre » pour sensibiliser à l’écriture (la forme).
d- Distribuer des photocopies du journal ( 1 texte = 1 jour = 1 élève). Préparer la
lecture à haute voix.
Deux orientations possibles
1) Lecture à haute voix des élèves, du maître, de fragments préalablement
sélectionnés. La chronologie est respectée.
Ou
2) Lecture à haute voix par les élèves de textes groupés en fonction d’une
problématique:
- l’arrivée d’un enfant (13/12-17/02-22/02-24/02-3/03-4/03-6/03)
- le divorce (17/11-11/01-20/01-1/02)
- le racisme (13/02-7/01)
- l’adoption (3/01)
- la jalousie (12,13 et 14/10—15 et 20/10)
- la mort (1/01- 4/01- 22/01)
- la fugue (6/03- 9/03 - 12/03)

Quelle que soit l’orientation choisie, des pauses sont mises en place pour permettre
aux élèves de reformuler, réagir, interpréter.
- Lire oralement les pages 55 et 56, donner à lire silencieusement les pages 57 et
58 photocopiées, laisser s’installer le débat.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 18


DES LECTURES EN RESEAU

Le Monsieur de la rue d’à côté


Alice Dumas Martine Laffont
Une version vidéo existe !

1. Résumé

L’héroïne, une petite fille, raconte dans son journal intime l’affection muette qui la
lie à un vieux monsieur, son voisin. Les deux maisons se touchent, si bien que la gamine
va souvent récupérer son ballon à côté, dans un jardin étonnant par la présence
d’animaux en ciment peint.
Or, un jour, le monsieur de la rue d’à côté disparaît. La petite fille, exprimant son
angoisse, lui invente alors une vie imaginaire avec ses animaux pétrifiés. N’y tenant
plus, elle lui écrit. Au terme d’une longue attente, il lui répond enfin. Elle pourra
bientôt lancer encore son ballon par-dessus le mur, et manger des groseilles.
Le récit ainsi résumé est simple, lisible par de jeunes enfants. Pourtant, la
conception très créative, l’organisation interne de cet album, en font un véritable
manuel d’initiation aux techniques de la littérature, à découvrir avec des élèves de
Cycle 3.
L’illustration — aquarelle et crayons de couleur sur un dessin au trait très précis —
produit un effet à la fois réaliste et poétique. Mais, surtout, elle est si fragmentée
dans l’espace de chaque double page grand format qu’elle réalise, en symbiose avec les
mots, une véritable mise en scène de l’histoire.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 19


La mise en page introduit un jeu de perspectives sur la relation entre la petite fille
et le vieux monsieur, exactement comme le temps et l’espace fictionnels dans un
texte littéraire.

2. Analyse pour le maître et activités possibles


1. L’introduction d’un récit se fait souvent en situant géographiquement l’action. Les
trois premières doubles pages utilisent le procédé cinématographique du travelling en
plongée. Faire observer ce procédé aux élèves, en leur demandant de situer le point
de vue de l’observateur, et de comparer les trois images. Puis on leur fera observer
attentivement la quatrième double page, et en tirer des conclusions, avant de lire et
regarder la suite.
La première image est une vue aérienne sur un paysage de campagne; la deuxième,
similaire mais plus rapprochée, sur un village rural; la troisième, plus rapprochée
encore, sur le village proprement dit.
Cet effet d’image peut être rapproché de la première page du Rêve, de Zola (et de
nombreux autres débuts de romans classiques), où, pareillement, le texte met en
scène un véritable travelling en plongée; en l’occurrence depuis les « plaines de la
basse Picardie » jusqu’à la « porte SainteAgnès » de la cathédrale où est tapie
l’héroïne (en passant par la ville de « Beaumont », puis la « rue des Orfèvres »).
La quatrième image de l’album est un gros plan sur deux maisons, et c’est la
première page qui comporte du texte, en l’occurrence des explications fléchées
comme s’il s’agissait de légender l’image.
Le lecteur doit rapprocher les éléments suivants pour entrer dans le récit, qui
commencera véritablement à la page suivante
a) Le narrateur en « je » et les personnages « Ma maison où j’habite avec papa,
maman et mon frère »; « la maison du vieux monsieur ».
Et le narrateur est omniscient:
« On ne voit pas mais il y a un escalier devant. »
On peut alors supposer que les trois premières pages sont une reconstitution
mentale du narrateur, produisant une sorte d’effet temporel de suspense.
b) Délimitation de l’espace réel de l’action, en même temps qu’approche de l’espace
affectif qu’y superpose l’héroïne narratrice : certains éléments sont précédés du
possessif:
« ma maison », « mon chien », « mon ballon », « ma chambre » (mais elle dit
aussi : « ici je vais acheter des bonbons parfois », en désignant la boulangerie);
d’autres, non : « la piscine en plastique », « la balançoire », « un petit jus d’orange
pour le goûter »; quant à l’espace de la maison du vieux monsieur, il est
intégralement décrit d’une façon apparemment impersonnelle « la verrière », « le
potager », « un escalier devant », « sur le ciment, des animaux »...
c) Notions temporelles : la verdure du paysage des premières images et des
arbres de la quatrième image, la présence de légumes énumérés (« des salades, des
choux, des poireaux ») dans le potager, la piscine gonflable remplie, les chaises
M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 20
longues, connotent la saison (à rapprocher ultérieurement des dates du journal de la
narratrice). La présence du « petit jus d’orange pour le goûter » indique l’heure de la
journée.
2. De la même façon, en s’aidant des procédés photographiques, les élèves peuvent
repérer dans l’album:
a) Un personnage important, le vieux monsieur : silhouette de face et de dos (lundi
7 octobre) ; tête de dos et deux profils (jeudi 17 octobre); de face quand il était
jeune (toujours samedi après le goûter)...
b) Le plan de la maison du vieux monsieur : extérieur, â la quatrième image, vue par
transparence (jeudi 10 octobre) — nouvelle manifestation omnisciente de la narratrice
qui déclare « C’est vraiment bête de ne pas pouvoir entrer, je suis
obligée de tout imaginer dans ma tête et je dois sûrement me tromper ! »Mais l’image
atteste cette réalité imaginaire, cette façon de « mentir vrai »de toute fiction
littéraire.

3. La vie intérieure de la petite fille, espace imaginaire et lieu de ses émotions, est
largement représentée. Par exemple, à la date du 21 octobre, on peut étudier le
système d’associations d’idées qui conduisent l’enfant, du jardin (espace extérieur) à
son angoisse de mort (vie intérieure). Suit alors un monologue intérieur sur la
vieillesse, le fait d’avoir des enfants, le fait de vivre seul, le fait d’être amoureux
d’une jeune fille blonde et malade, chaque fois en relation avec la petite fille. Comme
si elle se racontait au travers de cette histoire. À la date du 26 octobre, à 21 h 17, la
même angoisse de mort est évoquée mais, cette fois, en écho à la première mise en
scène imaginaire, il s’agit d’une scène intimiste, l’héroïne se confiant à son père, qui lui
tient la main.

4. La cohérence interne de l’album est en partie fondée sur le traitement de l’espace


le début de l’histoire présente une image éclatée du lieu de vie du vieux monsieur, de
celui de la petite fille, et des espaces de vie imaginaires de ces deux personnages. Les
dernières images présentent les mêmes éléments unifiés.

5. L’objet unificateur, médiateur, des deux lieux séparés puis réunis, c’est le ballon,
qui passe constamment d’un jardin à l’autre. On fera étudier aux élèves les images où
il figure (dans le jardin de la petite fille, au début, dans celui du vieux monsieur.., pour
longtemps apparemment, à la fin), et le sens que cet élément peut représenter.
On peut aussi utiliser l’entrée par les images animées tout en privilégiant
les pistes décrites ci-dessus.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 21


LE JOURNAL SECRET DE MARINE
Sandrine Pernusch
Cascade-Rageot

Elle a tout pour elle, Olga. Dix fois par jour, on lui rappelle qu'elle est belle à croquer;
dans sa classe, elle et Capucine sont les reines. Sa grande question, dans la vie, c'est
"comment être fascinante ?". La belle vie, quoi. La seule ombre au tableau, croit-elle,
c'est "Graine de zizanie", sa grande sœur, qui en vrai, s'appelle Marine. Elles sont sans
cesse en train de se disputer. Il faut dire que Marine a 15 ans, qu'elle est amoureuse,
et qu'elle souffre profondément parce qu'elle n'est pas très belle et que tout le
monde regarde toujours Olga.
Heureusement, une nouvelle arrive dans la classe de Marine. Elle s'appelle Chloé et,
elle, elle ne passe pas son temps à comparer les robes ou à chercher à être
fascinante; elle parle simplement et elle dit des jolis mots, qui sonnent vrais. Olga le
reconnaît "Qu'elle est belle ! Mais pas à ma façon, ni à celle de Capucine. Elle est belle
à sa façon d'être".
Mais c'est le jour où Olga va trouver le journal secret de Marine que son égoïsme va
commencer de voler en éclats. Elle n'avait rien vu Olga et elle n'est pas la seule.
Personne n'a compris que cette brave Marine en crève, de ses quinze ans, de son
physique ingrat et de sa petite soeur égoïste.
Olga lit et elle a peur. Peur parce que Marine ne veut plus exister comme ça et peut
être même ne plus exister du tout. Olga se rend compte qu'elle ne pensait qu'à... Olga.
Elle découvre sa grande soeur et ne pense plus qu'à la sauver.
Ce journal secret va ouvrir bien des portes et va surtout ouvrir les yeux d'une famille
qui dormait.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 22


Le journal d'un chat assassin
Auteur : Anne Fine
Illustratrice : Véronique Deiss
Traductrice : Véronique Haïtse
Mouche L'école des Loisirs
1997

79 pages

L'histoire :
Un chat qui ne mâche pas ses mots, ça n'existe pas ! Pourtant, le héros de ce
livre est bel et bien un chat. Il s'appelle Tuffy. Dans son journal de bord, il raconte la
difficulté qu'il a d'être confronté à la plus totale incompréhension de ses maîtres.
Surtout lorsqu'il ramène à la maison des animaux morts.
Tuffy essaie bien de s'en empêcher... Mais aller contre nature relève d'un
exploit qui n'est pas à la portée de n'importe quel chat, même de bonne volonté. Un
beau jour, Tuffy est accusé du meurtre de Thumper, le lapin des voisins. Les
mésaventures commencent pour Tuffy, mais pas pour ses lecteurs, qui auront, eux, le
plaisir de rire à chacune des pages de ce petit roman plein de rythme et d'humour

Ce court roman, plein d'humour fait partie de la liste proposée par le Ministère de
l'Éducation Nationale pour le cycle 3.

Ce livre a reçu le "Prix Sorcières" 1998 et le "Prix Bernard Versele", décerné


par la Ligue des Familles de Belgique, en juin 1998.
Ce journal intime pourra être mis en réseau avec d'autres livres présentant la
même forme. C'est une façon de narrer à la première personne qui permet au lecteur
d'accéder à l'intimité des personnages.
Ce récit introduit aussi, symboliquement, la notion de conflit entre nature et
culture.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 23


Journal de Ninon Battandier

Ninon est nouvelle à Roncé-sur-Braye. Elle se fait des amis et se


familiarise à la vie à la campagne. Un texte réaliste.

Moi Fifi

C’est le journal d’un jeune garçon perdu dans la forêt. Le héros, Fifi,
raconte son aventure.
Il a été abandonné par ses parents, et les premières larmes séchées, il
ne se laisse pas dépérir! Il se débrouille plutôt bien et se fait des
copains dignes de son épopée.
Le petit Fifi découvre donc la forêt et ses habitants : Raphaël
l’écureuil, Didi la souris, Emmanuel Lapin, Monsieur Hibou, Thomas le Renard. Il va ap-
prendre à s’adapter aux moeurs et coutumes de l’endroit et va vivre des aventures
pendant toute une semaine avant de retrouver sa maison, ses parents et sa soeur.

Solotareff raconte une histoire simple et fantastique. On part dans un univers


vraisemblable, mais les animaux parlent, écrivent, cuisinent ! .Il nous trace avec
finesse le portrait d’un petit garçon sensible et débrouillard. A travers le
compagnonnage incongru des animaux, les commentaires sur leurs habitudes, leurs
sentiments, on a une étude fine et pleine de clins d’oeil des relations entre individus.
Tout est là: l’amitié, la solitude, la peur, la confiance, l’amour.
Et Fifi, au fil des jours, comprend tout, se construit, grandit.

Le texte et les illustrations:


Cet ouvrage se présente comme un carnet de bord.
Le texte est à la première personne: le héros raconte sa vie, ses aventures en
s’impliquant fortement. on a une succession d’épisodes correspondant aux journées
passées dans la forêt.
C’est le texte qui prédomine. Les illustrations sont disposées ça et là, de grandeur
variable. Elles renforcent l’image d’une forêt présentée comme un monde qui
ressemble à la vie des hommes ... avec moins de cruauté, plus d’attrait.
Elles sont peintes à grands coups de pinceau alerte et elles sont remplies de
tendresse.

M. Laparrat – CPD Maîtrise Langue Cantal - 2003 24

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