Refrigerateur
Refrigerateur
Refrigerateur
Le réfrigérateur
par François MARTIN
Lycée Couffignal - 67100 Strasbourg
RÉSUMÉ
L’utilisation des diagrammes thermodynamiques (dans notre cas le diagramme
log P = f (H) du fluide frigorigène R134a) permet de comprendre de manière simple le
fonctionnement d’un grand nombre d’installations dans lesquelles il y a échange d’éner-
gie par circulation d’un fluide. Dans cet article ce sera le réfrigérateur.
INTRODUCTION
Cet article fait suite à l’aide que j’ai apporté à un étudiant de première année de
PTSI pour son TIPE (Travaux d’initiative personnelle encadrés).
Objectif
Comprendre le fonctionnement du réfrigérateur sans connaissance préalable en ther-
modynamique.
Première partie :
Les notions de base nécessaires
1. OBJET DE L’ÉTUDE
Nous étudierons le comportement d’un fluide pur (liquide, gaz ou mélange des
deux) traversant un certain nombre de systèmes : compresseur, détendeur, échangeurs de
chaleur.
Observation
Dans la suite nous supposerons que le fluide est en régime permanent, c’est-à-dire
que toutes les grandeurs qui le caractérisent sont indépendantes du temps.
Remarques
1 - Le travail est appelé travail machine parce qu’un système possédant des parties
mobiles est une machine !
2 - Si le fluide reçoit de l’énergie sous forme de travail alors WM > 0 ; s’il en cède,
WM < 0. Il en va de même pour la chaleur : Q > 0 si le fluide reçoit de l’énergie sous
forme de chaleur, Q < 0 si le fluide en cède.
Observation importante
Nous négligerons toutes les variations de vitesse du fluide ce qui est tout à fait jus-
tifié dans le cas d’un réfrigérateur.
♦ Compression adiabatique
Les phénomènes se déroulant à l’inté-
rieur du compresseur ne seront pas abordés
ici. Ils sont si rapides que nous pouvons sup-
poser que la compression que subit le fluide
se fait sans échange de chaleur avec l’exté-
rieur. On dit que la transformation est adia- Figure 5 : Compresseur : fluide à l’état gazeux.
batique. On peut écrire :
DH = (WM ) COMP
car : Q COMP = 0
Remarque
Évidemment, en réalité ce n’est pas tout à fait le cas. Mais pour comprendre sim-
plement les choses, il nous faut négliger un certain nombre de phénomènes quitte dans
un deuxième temps à améliorer les modèles pour mieux coller à la réalité.
Observation
Il n’est absolument pas question de développer la notion abstraite d’entropie sous
peine de désintéresser un public non initié.
Figure 6
♦ Hypothèse simplificatrice
Nous négligerons dans la tuyauterie les « pertes de pression » dues à la viscosité du
fluide et aux frottements de sorte que la transformation subit par le fluide peut être
considérée comme isobare.
Figure 7
Un détendeur n’est pas une machine : il ne possède pas de partie mobile. Ainsi le
fluide n’échange pas d’énergie sous forme de travail machine lorsqu’il traverse un déten-
deur : (WM ) DETENDEUR= 0
Ce n’est pas dans un détendeur que le fluide doit échanger de l’énergie sous forme
de chaleur. C’est pourquoi on l’isole thermiquement de l’extérieur avec de la laine de
verre par exemple. Ainsi il n’y a pas d’échange d’énergie sous forme de chaleur entre
le fluide et le milieu extérieur : (Q) DETENDEUR= 0. Nous pouvons écrire :
DH = (WM ) DETENDEUR+ Q DETENDEUR
DH = 0
car : (WM ) DETENDEUR= 0
et : (Q) DETENDEUR= 0
On dit que la détente est isenthalpique.
3.1. La vaporisation
Exemple : considérons le cas où la pression est maintenue constante.
Figure 8
Figure 10
3.4. Conclusion
Pendant le changement d’état d’un corps pur, la
température et la pression restent constantes.
Au cours de sa vaporisation le fluide reçoit du
milieu extérieur de l’énergie sous forme de chaleur : Figure 11
Q VAPORISATION> 0
Au cours de sa condensation le fluide cède sous forme de chaleur de l’énergie
au milieu extérieur :
Q CONDENSATION< 0
Dans les mêmes conditions de température et de pression, ces énergies échangées
sont égales en valeur absolue.
Deuxième partie :
Le réfrigérateur
Le problème
Soit à refroidir un local pour stocker des denrées alimentaires ou tout autre chose.
Exemple : On désire que la température y soit de – 10 °C. Comment faire ?
Question
Existe-t-il un fluide capable de se
vaporiser à – 15 °C ?
Réponse
L’eau ne convient pas.
Il existe des fluides tel que l’am-
moniac mais il est dangereux. A l’heure
actuelle on utilise surtout le « R134a » :
1,1,1,2 Tétrafluoroéthane CF3 - CH 2 F
qui n’attaque pas la couche d’ozone. Figure 12
Figure 13
Ces valeurs pourront se lire sur le diagramme log P = f (H) que nous étudierons au
paragraphe 3.
Ainsi, il suffit de vaporiser dans le local le fluide R134a initialement sous forme
liquide à la pression de 1,64 bar. Le fluide absorbera de l’énergie provenant du local et,
ainsi, le refroidira. Nous le ferons circuler dans un échangeur de chaleur que nous appel-
lerons évaporateur.
2. PRINCIPE DU RÉFRIGÉRATEUR
2.1. Le condenseur
Pour des raisons d’économie et de non pollution, le fluide est recyclé après son éva-
poration. Il doit être ramené dans son état initial. Deux conditions sont nécessaires :
– il faut que le fluide restitue l’énergie qu’il a emmagasiné lors de sa vaporisation ;
– il faut le condenser c’est-à-dire le liquéfier.
Conclusion
On fera circuler dans un échangeur placé dans l’air le fluide à 25 °C sous 6,65 bar
pour qu’il puisse s’y condenser. Cet échangeur est appelé le condenseur.
2.2. Le compresseur
Le fluide sort de l’évaporateur sous forme gazeuse à la pression de 1,64 bar. Il faut
l’amener au condenseur toujours sous forme gazeuse, à la pression de 6,65 bar, d’où la
nécessité de disposer d’un compresseur pour comprimer le gaz.
2.3. Le détendeur
Le fluide sortant du condenseur sous forme liquide
à la pression de 6,65 bar, il faut le ramener à l’évapora-
teur à la pression de 1,64 bar, d’où la nécessité de dispo-
ser d’un détendeur.
Figure 17
Figure 18
Figure 19
Il est extrêmement facile de lire les valeurs des pressions et des températures cor-
respondantes aux changements d’état, sachant que isothermes et isobares sont confon-
dues pendant ces changements d’état. Par exemple, pour une pression de 6 bar, la tem-
pérature de changement d’état est de 20 °C.
Figure 20
Hypothèses
Les conduites reliant les différents appareils (compresseur, détendeur, échangeurs)
sont parfaitement calorifugées donc il n’y a pas d’échange d’énergie avec le milieu exté-
rieur. Les frottements et la viscosité du fluide sont négligeables. Ainsi les chutes de pres-
sion dans les conduites sont considérées comme nulles : pression et température y res-
tent constantes. Dans ces conditions : les points (①, ❶) sont confondus sur le diagramme :
même pression, même température. Il en va de même pour les points (②, ❷) ; (③, ❸) ;
(④, ❹).
Conclusion
Dans le réfrigérateur, le fluide décrit deux isobares, une isentropique et une isen-
thalpique.
f = 158 = 5, 64
28
4.3.2. Commentaire
Pour 1 kJ d’énergie dépensée à entraîner le compresseur, le fluide arrache 5,64 kJ
d’énergie à la chambre froide !! Voilà qui est intéressant. Mais en réalité l’efficacité est
plus faible si on supprime toutes les hypothèses simplificatrices.
5. LE RÉFRIGÉRATEUR RÉEL
Figure 21
Figure 22
CONCLUSION
L’emploi des diagrammes (ici log P = f (H) mais il en existe d’autres) en thermody-
namique est une manière concrète et simple d’aborder l’étude de tous les systèmes tech-
niques telles que les pompes à chaleur, les turbines à gar ou à vapeur, les réacteurs
d’avion, les centrales thermiques...
BIBLIOGRAPHIE
♦ VAN WYLEN, SONNTAG et DESROCHERS. Thermodynamique appliquée. Édition du
Renouveau Pédagogique (Montréal).
Je ne saurais trop conseiller cet ouvrage abordant la thermodynamique d’une manière
moins scolaire que la plupart des livres traitant de la question.
♦ Bailly M. Thermodynamique technique (tome 1 et 2). Bordas, 1971.
♦ Thermodynamique série Schaum
♦ Sujets des concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs.
♦ Sujets de sciences physiques du BTS Cira (BTS contrôle et régulation) (de 1990 à
2000).