Fonctions de Plusieurs Variables

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SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS

VARIABLES

Sujet 1. I
ÉQUATIONS INTÉGRALES DE FREDHOLM ET DE VOLTERRA.
On considère les équations intégrales suivantes :
Z b
(1) ϕ(x) − λ K(x, y)ϕ(y) dy = f (x)
a
Z x
(2) ϕ(x) − λ K(x, y)ϕ(y) dy = f (x)
a

Le première est connue sous le nom d’équation de Fredholm, la deuxième sous le nom
d’équation de Volterra, l’inconnue étant la fonction ϕ.
K ici est une fonction continue des deux variables x et y.

(1) On s’intéresse ici à l’équation


(3) ϕ − λK(ϕ) = f
où f ∈ C([a, b], C) = H, d’inconnue ϕ ∈ H, muni de la norme infinie. On suppose
que K : H → H est linéaire et continu.
a) Montrer qu’il existe η > 0 tel que ∀λ ∈ [−η, +η], l’équation (3) admette une
unique solution.
+∞
P n n
b) Si l’on écrit Kn (f ) à la place du nième itéré de K, montrer que ϕ = λ K (f )
n=0
où λ0 K0 (f ) = f , la série étant normalement convergente pour |λ| 6 η.
Z b
c) On définit K(ϕ)(x) = K(x, y)ϕ(y) dy, K étant évidemment bornée sur
a
[a, b]2 .
Z b
n
Prouver que K (ϕ)(x) = Kn (x, y)ϕ(y) dy où Kn est défini par
a

K1 (x, y) = K(x, y)
Z b
.
Kn (x, y) = K(x, z)Kn−1 (z, y) dz
a

En déduire les solutions de l’équation de Fredholm.


(2) Étudions maintenant l’équation de Volterra. On appelle M la borne supérieure de
K sur [a, b]2 . Z x
On pose T (ϕ)(x) = f (x) + λ K(x, y)ϕ(y) dy = (f + λK(ϕ))(x).
a
Prouver que T n (ϕ) = f +λK(f )+· · ·+λn−1 K n−1 (f )+λn K n (ϕ) où K n (ϕ)(x) =
a) Z
x
Kn (x, y)ϕ(y) dy, Kn étant défini par récurrence par
a

K1 (x, y) = K(x,
Z y)
x
Kn (x, y) = K(x, z)Kn−1 (z, y) dz
y
1
2 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

b) Prouver par récurrence sur n que :


|x − y|n−1
∀(x, y) ∈ [a, b]2 , |Kn (x, y)| 6 M n .
(n − 1)!
c) En déduire que, λ étant donné, il existe n ∈ N∗ tel que
kT n (ϕ1 ) − T n (ϕ2 )k 6 kkϕ1 − ϕ2 k où k < 1.
d) Conclure alors en prouvant que l’équation de Volterra admet une unique solu-
tion.
(3) Exemples :
a) Déterminer les solutions (lorsqu’elles existent) de l’équation :
Z 1
ϕ(x) − λ xyϕ(y) dy = 1.
0

b) Résoudre l’équation :
Z x
ϕ(x) − λ a(x)b(y)ϕ(y) dy = f (x).
0

Sujet 2. D LE THÉORÈME DES FONCTIONS IMPLICITES


(1) Le théorème des fonctions implicites.
Soient E et F deux espaces vectoriels normés de dimension finie. On veut prouver
le théorème suivant :
Soit A un ouvert de E×F , (a, b) ∈ A et f une application continue de A dans F
vérifiant :
(i) f (a, b) = 0,
∂f
(ii) application continue de A dans l’ensemble des endomorphismes (continus)
∂y
de F ,
(Cette notation correspond à la différentielle de l’application partielle f (x, .))
∂f
(iii) l’endomorphisme (a, b) est inversible.
∂y
Alors il existe une boule ouverte B(a, r) de E et une boule ouverte B(b, s) de F
telles que B(a, r)×B(b, s) soit contenu dans l’ouvert A et une unique application
g continue de U dans F telle que, pour tout point (x, y) de B(a, r)×B(b, s), les
relations :
f (x, y) = 0 et y = g(x)
soient équivalentes.
∂f
Remarque : (a, b) inversible signifie que le jacobien de l’application partielle
∂y
f (a, .) en b est non nul,
a) On pose Φ(x, y) = y − [∂f /∂y(a, b)]−1 (f (x, y)).
Montrer que Φ est contractante sur un produit B(a, r ′ )×B(b, s′ ) voisinage de
(a, b).
b) En prenant éventuellement r ′ et s′ plus petits, montrer que Φ satisfait les
conditions du théorème du point fixe avec paramètre (cf. théorème 5.25 page
228 ).
c) Conclure.
Remarques :
(i) Ce théorème n’est qu’un théorème d’existence locale.
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 3

(ii) En dimension quelconque, il faut rajouter les hypothèses suivantes : F est un


 −1
∂f
espace de Banach, (a, b) est continu (ce qui est en fait inutile, cf sujets
∂y
d’étude n˚4 - 2˚sur les e.v.n.).
(2) Corollaire du théorème des fonctions implicites :
∂f
Si, en plus des hypothèses du théorème des fonction implicites, est continue
∂x
sur A, alors montrer que g est différentiable sur un voisinage de a et qu’on a
∂f ∂f
(x, g(x)) + (x, g(x)) ◦ g ′(x) = 0
∂x ∂y
ce qui donne la différentielle de g :
 −1
′ ∂f ∂f
g (x) = − (x, g(x)) ◦ (x, g(x)).
∂y ∂x
Remarque : En fait, les conditions sur les dérivées partielles sont équivalentes à f
de classe C 1 . Ce sont les hypothèses retenues dans le programme actuel.
(3) Le théorème d’inversion locale ;
Soit ϕ : A ⊂ E → E, ϕ de classe C 1 sur A telle que ϕ′ (b) soit inversible
alors montrer qu’il existe W voisinage ouvert de a = ϕ(b), et U voisinage ouvert
de b tels que ϕ|U admette une fonction réciproque ψ définie sur W (appliquer le
théorème des fonctions implicites à la fonction f (x, y) = x − ϕ(y)).

Montrer alors que : (ϕ−1 ) (a) = (ϕ′ (b))−1 .
(4) Applications :
a) Théorème d’inversion globale :
Si f de classe C 1 sur A, f bijective de A sur B ; si, pour tout x de A, f ′ (x)
est inversible (i.e. Jf (x) 6= 0) alors prouver que f −1 est différentiable et que
(f −1 )′ (y) = (f ′ (x))−1 où y = f (x).
On sait alors que f est un C 1 difféomorphisme.
Remarque : c’est ce théorème qui est au programme et non le théorème
d’inversion locale, cf. théorème 9.6 page 311 .
b) Traduction du théorème des fonctions implicites et de son corollaire. Il n’y a
rien à prouver à partir d’ici, il suffit de comprendre...
(i) Au cas où E = R2 , F = R :
∂f
f (a1 , a2 , b) = 0, (a1 , a2 , b) 6= 0
∂y
alors il existe une fonction implicite g définie sur un voisinage de (a1 , a2 )
telle que f (x1 , x2 , g(x1 , x2 )) = 0 avec g(a1 , a2 ) = b (utile lorsque l’on
veut représenter une surface par son équation cartésienne z = g(x, y)).
c’est le théorème des fonctions implicites cité en deuxième année, cf.
théorème 9.14 page 317 .
(ii) Au cas où E = R, F = R2 :
∂f
f (a, b1 , b2 ) = 0, (a, b1 , b2 ) est identifié à sa matrice jacobienne
 ∂y 
∂f1 ∂f1
Mf (b1 , b2 ) =  ∂y
 1 ∂y2 
∂f2 ∂f2  qui doit avoir un déterminant non nul
∂y1 ∂y2
alors il existe une fonction implicite
( g = (g1 , g2 ) définie au voisinage de a,
f1 (x, g1 (x), g2 (x)) = 0
à valeurs dans R2 telle que avec g(a) = (b1 , b2 )
f2 (x, g1 (x), g2 (x)) = 0
4 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

(ceci représente l’intersection de 2 surfaces d’équations f1 (x, y, z) = 0,


f2 (x, y, z) = 0 selon une courbe d’équations y = g1 (x), z = g2 (x)).
La aussi, ceci correspond à la rubrique c page 318 .

Sujet 3. I LE THÉORÈME DE BROUWER.


Soit B la boule unité fermée de Rn muni de sa structure euclidienne canonique, f une
application continue de B dans elle-même.
Le théorème de Brouwer dit alors que f possède un point fixe.
On va prouver ce théorème en supposant dans un premier temps que f est de classe C 1
sur B.

(1) On pose ϕ(t, x) = (1 − t)x + tf (x), t ∈ R, x ∈ B et on suppose que ∀x ∈ B,


x 6= f (x).
a) Prouver que la droite passant par x et f (x) coupe la sphère unité en deux points
et qu’il existe une unique valeur de t négative ou nulle telle que kϕ(t, x)k = 1.
On note t(x) cette valeur par la suite.
b) Prouver que t(x) est une fonction de classe C 1 .
c) On définit g(u, x) = (1 − u)x + uϕ(t(x), x) = x − ut(x)(x − f (x)), u ∈ [0, 1].
Montrer que g(u, .) applique B dans B et que g est de classe C 1 .
Par la formule de changement de variable, si B(u) = {g(u, x), kxk 6 1} alors
on montre que le volume de B(u) est donné par la formule :
Z  
∂g
V (u) = det (u) dx1 . . . dxn .
kxk61 ∂x
Montrer que V (0) > 0 et que V (1) = 0.
d) Montrer que V (u) est une fonction polynomiale de u.
e) A l’aide du théorème des fonctions implicites (revu et un peu corrigé pour la
circonstance), prouver qu’il existe ε > 0 tel que
∀u ∈ [0, ε[, h(u, x) = g(u, x) − y = 0
a une seule solution en x pour tout y de B.
f) Déduire du e) que B(u) = B pour u ∈ [0, ε[. En déduire une contradiction et
conclure.
(2) On veut maintenant utiliser le résultat du 1 dans le cas général.
a) Montrer, à l’aide du théorème de Stone-Weierstrass que ∀p ∈ N∗ , ∃fp fonction
1
polynomiale telle que k(f − fp )(x)k 6 pour tout x de B.
p
b) Montrer qu’à partir de fp , on peut trouver gp polynomiale telle que gp (B) ⊂ B
et que lim kf − gp k = 0.
p→+∞
c) Prouver enfin, à l’aide de la propriété de Bolzano-Weierstrass que f possède
un point fixe.
On peut bien sûr étendre le théorème de Brouwer à tout ensemble homéomorphe
à B.
Les applications de ce théorème sont nombreuses, citons-en quelques unes :
• Dans un espace normé de dimension finie E sur R, B = {x ∈ E, kxk 6 1}
n’est pas homéomorphe à S = {x ∈ E, kxk = 1}.
• Pour toute conjoncture économique, il existe une solution stable (!)
• On peut déduire du théorème de Brouwer, le théorème de Schauder : si
B est fermé, convexe dans un espace de Banach E (B n’est pas nécessairement
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 5

compact), f continue de E dans E et si f (B) est compact alors f possède un point


fixe (résultat utile dans la théorie des équations intégrales).

Sujet 4. D CALCUL DES VARIATIONS.


Soit E un e.v.n. de dimension finie (on pourra prendre E = Rn ). On rappelle qu’un
chemin paramétré de classe C k , k ∈ N de E est un couple (I, ϕ) où I = [a, b] ⊂ R et
ϕ : I → E une application de classe C k ; par abus de langage, on dira que ϕ est un
chemin paramétré de classe C k .
(1) Espace de Banach V = C 1 (I, E).
a) Soit N(ϕ) = sup kϕ(t)k + sup kϕ′ (t)k. Montrer que N(ϕ) est bien une norme
t∈I t∈I
sur V .
b) Prouver que (V, N) est complet.
(2) Soit U un ouvert de R×E×E et F : U → R une fonction de classe C 2 ; on appelle
Ω l’ensemble des ϕ ∈ V telles que (t, ϕ(t), ϕ′(t)) ∈ U pour tout t ∈ I.
a) Montrer que Ω est un ouvert de V .
Z b
Soit f : ϕ ∈ Ω 7→ f (ϕ) = F (t, ϕ(t), ϕ′(t)) dt. On admet que, si L(ϕ, t)
a Z b
admet une différentielle par rapport à ϕ, continue alors I(ϕ) = L(ϕ, t) dt
a
est différentiable et sa différentielle s’écrit :
Z b
′ ∂L
I (ϕ)(u) = (ϕ, t)(u) dt
a ∂ϕ

(la démonstration se fait de la même façon que le théorème de dérivation sous


le signe intégral).
b) On pose ici L(ϕ, t) = F (t, ϕ(t), ϕ′ (t)) pour ϕ ∈ V . Montrer que
∂L ∂F ∂F
(ϕ, t)(u) = (t, ϕ(t), ϕ′ (t)).u(t) + (t, ϕ(t), ϕ′ (t)).u′ (t)
∂ϕ ∂x ∂y
∂F ∂F
où désigne la différentielle de F par rapport à la deuxième variable, ,
∂x ∂y
la différentielle par rapport à la troisième variable.
c) En déduire que f est de classe C 1 et calculer f ′ (ϕ)(u).
(3) Équation d’Euler : on suppose ici que F est de classe C 2 sur U. Soit W (α, β) =
{ϕ ∈ V |ϕ(a) = α, ϕ(b) = β}.
a) Montrer que W (α, β) est un sous-espace affine de V ; quelle est la direction de
W (α, β) ?
On note Ω(α, β) = W (α, β) ∩ Ω qui est un ouvert de W (α, β).
b) Soit ϕ0 un extremum de f sur Ω(α, β), prouver que : ∀u ∈ W (0, 0), f ′ (ϕ0 )(u) =
0 i.e.
Z b 
∂F ′ ∂F ′ ′
(t, ϕ(t), ϕ (t)).u(t) + (t, ϕ(t), ϕ (t)).u (t) dt = 0.
a ∂x ∂y
Z b
∂F
c) En intégrant par parties l’intégrale (t, ϕ(t), ϕ′ (t)).u′ (t) dt, prouver que
a ∂y
la condition ci-dessus est équivalente à
Z b  
∂F ′ d ∂F ′
(t, ϕ(t), ϕ (t)) − (t, ϕ(t), ϕ (t)) .u(t) dt = 0.
a ∂x dt ∂y
6 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
 
∂F ′ d ∂F ′
On pose g(t) = (t, ϕ(t), ϕ (t)) − (t, ϕ(t), ϕ (t)) .
∂x dt ∂y
d) Montrer que l’on peut choisir u pour que u′′ (t) = g(t), u(a) = u(b) = 0. En
Z b
déduire que u′ (t)2 dt = 0 et que la condition nécessaire cherchée (condition
a
d’Euler) s’écrit :
 
∂F d ∂F
(t, ϕ(t), ϕ′ (t)) − (t, ϕ(t), ϕ′(t)) = 0.
∂x dt ∂y
(4) Exemple de la courbe brachistochrone.
On cherche une courbe de classe C 1 joignant deux points A et B tel qu’un point
matériel se déplaçant sans frottement sur cette courbe mette un minimum de
temps pour aller de A à B sous la seule action de la pesanteur.
On va chercher la courbe sous la forme x = u(z), A et B étant situés dans le
plan vertical xOz, A ayant comme coordonnées (α, a), B (β, b) (on suppose bien
entendu que a > b !).
a) Montrer que le temps nécessaire pour aller de A à B est donné par : T =
Z ap
1 + u′2 (z)
p dz.
b 2g(a − z)
b) En utilisant la condition d’Euler (bien qu’ici, la fonction F qui intervient ne
∂F
soit pas C 2 ), prouver que = k constant.
∂u′
c) Que dire dans le cas où k = 0 ?
ε
d) Si k 6= 0, on pose k = √ où c > 0. Montrer que l’on peut choisir θ et u
4gc
du a−z
tels que = tan θ/2 (on a posé = 1 − cos θ).
dz ( c
x = c(θ − sin θ) + α
En déduire que l’on obtient .
z = a − c(1 − cos θ)
Quelles sont les anomalies rencontrées dans cette démonstration ?

Sujet 5. I FONCTIONS HOLOMORPHES ET HARMONIQUES


Soit f définie sur Ω ouvert de C à valeurs complexes, on dit que f est analytique sur
Ω ssi
+∞
X
∀z0 ∈ Ω, ∃r > 0|∀z ∈ D(0, r), g(z) = f (z0 + z) = cn z n
n=0
i.e. f admet un développement en série entière au voisinage de chaque point de Ω.
On dit que f est holomorphe sur Ω ssi
f (z0 + h) − f (z0 )
∀z0 ∈ Ω, lim existe
h→0 h
(cette limite est notée f ′ (z0 )).
(1) Toute fonction analytique est holomorphe.
+∞
P
a) Si f (z) = an z n , R > 0 (rayon de convergence), prouver que f ′ (0) existe.
n=0
b) Montrer que toute série entière est analytique sur son disque de convergence.
En déduire que ∀z ∈ D(0, R), f ′ (z) existe.
c) En déduire que toute fonction analytique sur Ω est holomorphe sur Ω.
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(2) On s’intéresse maintenant à la réciproque, on supposera ici que f ′ (z) est continue,
f étant une fonction holomorphe sur Ω.
a) Soit f (z) = P (z) + iQ(z) = P (x, y) + iQ(x, y) (par abus de langage) où P est
la partie réelle de f , Q sa partie imaginaire. On suppose donc f de classe C 1 .
∂P ∂Q ∂P ∂Q
Montrer que f est holomorphe sur Ω ssi = , =− (relations de
∂x ∂y ∂y ∂x
Cauchy).
b) Soit z0 ∈ Ω, D(z0 , R) ⊂ Ω et r < R.
Z 2π
1
On pose cn (r) = f (z0 + reiθ )e−inθ dθ.
2π 0
Prouver (à l’aide de la théorie sur les séries de Fourier) que f (z0 + reiθ ) =
+∞
P
cn (r)einθ .
n=−∞
Z 2π
1

c) Prouver que cn (r) est dérivable et que cn (r) = eiθ f ′ (z0 + reiθ )e−inθ dθ.
2π 0
n
En déduire que cn (r) = cn (r) et que cn (r) = an r n .

r
d) Prouver que cn (r) est bornée au voisinage de 0 et que cn (r) = 0 pour n < 0.
∂2f ∂2f
e) En déduire que f est analytique et que f vérifie + = 0.
∂x2 ∂y 2
(3) Fonctions harmoniques.
Soit u une fonction de classe C 2 sur Ω (on a identifié C et R2 ) à valeurs réelles.
On suppose que u est harmonique sur Ω : c’est à dire
∂2u ∂2u
∀(x, y) ∈ Ω, (x, y) + (x, y) = 0.
∂x2 ∂y 2

a)
∂u ∂u
b) On pose ψ = et ϕ = − . Montrer que ϕ(x, y) dx + ψ(x, y) dy est une
∂x ∂y
forme différentielle fermée.
c) Soit D(z0 , r) ⊂ Ω et soit v une fonction réelle dont la différentielle s’écrit
ϕ(x, y) dx + ψ(x, y) dy. Montrer que u + iv est analytique sur D(z0 , r).
d)
e) En déduire que toute fonction harmonique est localement la partie réelle d’une
fonction analytique (et est donc de classe C ∞ sur Ω).

Sujet 6. I LE THÉORÈME DE CAUCHY, APPLICATION AU CAL-


CUL D’INTÉGRALES.
Partie I - Théorème des résidus.
+∞
P
(1) Soit f (z) = an z n , R > 0. On appelle γr le cercle de centre 0 et de rayon
n=0
r ∈]0, R[ parcouru dans le sens trigonométrique.
Z
f (z)
Calculer les intégrales curvilignes : n
dz (où dz = dx + i dy).
γr z

(2) Si Ω est un ouvert de C, γ0 et γ1 2 chemins paramétrés continus, fermés ayant leur


paramètre décrivant I = [0, 1] et tels que γi (I) ⊂ Ω sont dits homotopes dans Ω
ssi il existe δ : I×I → Ω continue telle que
∀t ∈ I, δ(t, 0) = γ0 (t), δ(t, 1) = γ1 (t), ∀u ∈ I, δ(0, u) = δ(1, u)
8 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

On démontre alors le théorème suivantZ : Z


si ω est une forme fermée sur Ω alors ω= ω (théorème de Cauchy).
γ0 γ1
a) Si Ω = C \ {z1 }, prouver que 2 cercles qui ”font le tour” de z1 dans le même
sens sont homotopes.  mp 
Pn P αk,p
b) Soit R une fraction rationnelle, R(z) = E(z) + k
sa décom-
p=1 k=1 (z − zp )
position en éléments simples.
Soit γ un cercle contour d’un domaine (i.e. un ouvert connexe) contenant les
(zp )p∈[1,n] , prouver que
Z n
X
R(z) dz = 2iπ α1,p .
γ p=1

Si f est une fonction analytique sur Ω, soit z1 ∈ C tel que f ne soit pas
définie en z1 (z1 est un pôle de f ). On suppose que l’on peut écrire f (z) =
+∞
P
an (z −z1 )n (développement en série de Laurent) pour R1 < |z −z1 | < R2 .
n=−∞
On appelle résidu de f en z1 le coefficient a−1 noté Rés (f, z1 ).
Si γ est un chemin paramétré continu, fermé, parcouru dans le sens tri-
gonométrique, contour d’un domaine contenant les pôles z1 , . . . , zn de f , on
démontre alors le théorème suivant, dit théorème des résidus :
Z X n
f (z) dz = 2iπ Rés (f, zp ).
γ p=1

Partie II - Applications du théorème des résidus.


(1) Soit R une fraction rationnelle sans pôle réel telle que lim xR(x) = 0.
x→±∞
Z +∞
a) Prouver que x 7→ R(x) est intégrable sur R, on note I = R(x) dx.
−∞
b) Soit γ le contour du demi-disque de centre 0, de rayon r, parcouru dans le sens
trigonométrique, oùZ on a pris r > max(|zp |, zp pôle de R).
π
Montrer que lim rR(reiθ )ieiθ dθ = 0.
r→+∞ 0
Z +∞ X
c) En déduire que R(x) dx = 2iπ Rés (R, zp ).
−∞ ℑ(zp )>0
d) Calculer les intégrales
Z +∞ Z +∞
dx dx
I= 6
, J= , (a > 0, b > 0).
0 1+x 0 (a + bx2 )n
(2) Soit R(x, y) une fraction
 rationnelle
  n’ayantpas de pôle sur le cercle unité. On
1 1 1 1 1
définit R1 (z) = R z− , z+ et on note z1 , . . . , zn les pôles de
iz 2i z 2 z
R1 contenus dans le disque unité.
Z 2π Xn
a) Prouver que I = R(sin t, cos t) dt = 2iπ Rés (R1 , zp ).
0 p=1
Z 2π
dt
b) Utiliser cette méthode pour calculer , a2 + b2 < 1
0 a sin t + b cos t + 1
On remarque ici que cette méthode revient à chercher le terme constant dans
le développement en série de Fourier de R(sin t, cos t).
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 9
Z +X
(3) On s’intéresse ici au calcul de lim R(x)eix dx où R est une fraction ra-
X→+∞ −X
tionnelle présentant un éventuel pôle simple en 0, sans autre pôle réel et telle que
lim R(x) = 0.
x→±∞
Z X Z −1
ix
a) Prouver que R(x)e dx et R(x)eix dx ont une limite quand X → +∞.
1 Z −ε −X Z 1 
ix ix
b) Montrer que lim+ R(x)e dx + R(x)e dx existe.
ε→0 −1 ε
c) On considère le contour γ réunion des chemins suivants :
γ1 (t) = r(cos t, sin t), t ∈ [0, π]
γ2 (t) = −[r(1 − t) + εt], t ∈ [0, 1]
γ3 (t) = (−ε cos t, ε sin t), t ∈ [0, π]
γ4 (t) = −γ2 (t), t ∈ [0, 1]
Z π Z π/2
−r sin t
Montrer que e r dt = 2 e−r sin t r dt 6 π (utiliser l’inégalité sin t >
0 0
2
t pour t ∈ [0, π/2]).
π Z
En déduire que lim R(z)eiz dz = 0.
r→+∞ γ
1 R
Montrer ensuite que lim+ γ3 R(z)eiz dz = −iπRés (R(z)eiz , 0) (résidu qui peut
ε→0
être nul si R ne présente pas de pôle en 0).
d) Application : calculer les intégrales
Z +∞ Z X 2
cos x x − a2 sin x
dx, lim dx, a > 0.
0 x2 + 1 X→+∞ 0 x2 + a2 x
1
(4) Dernier exemple : Soit n un entier supérieur ou égal à 2 ; en intégrant
1 + zn
le long du contour γ réunion de γ1 (t) = t, t ∈ [0, R], γ2 (t) = Reit , t ∈ [0, 2π/n],
γ3 (t) = tei2π/n , t ∈ [R, 0], prouver que
Z +∞
dx π/n
n
= .
0 1+x sin π/n
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 1

1. Solutions
Solution 1
(1) a) Posons G(ϕ) = f + λK(ϕ) alors on a G(ϕ1 ) − G(ϕ2 ) = λK(ϕ1 − ϕ2 ), soit, en
prenant les normes infinies et en notant kKk la norme de l’application linéaire
K, on a
kG(ϕ1 ) − G(ϕ2 )k∞ 6 |λ|.kKk.kϕ1 − ϕ2 k∞

ce qui signifie que G est contractante pour |λ|.kKk < 1. Or G(H) ⊂ H et


H est un espace de Banach (cf. théorème 5.59 page 243 ) donc le théorème
du point fixe s’applique (théorème 5.23 page 227 ) d’où l’existence et l’unicité
d’une solution de l’équation (3) pour λ ∈ [−η, η] où η vérifie η.kKk < 1.
b) On prouve par une récurrence immédiate que

λn Kn (ϕ) − λn+1 Kn+1 (ϕ) = λn Kn (f )

d’où, en additionnant toutes ces égalités,


n
X
n+1 n+1
ϕ−λ K (ϕ) = λp Kp (f ).
p=0

Or kλn+1 Kn+1 (ϕ)k∞ 6 (|λ|.kKk)n+1kϕk∞ car la norme subordonnée de K est


une norme d’algèbre. On en déduit que λn+1 Kn+1 (ϕ) tend vers 0 ce qui donne
l’égalité attendue.
+∞
P n n
La série λ K (f ) est normalement convergente pour λ ∈ [−η, η] pour la
n=0
même raison (kλn Kn (f )k∞ 6 (η.kKk)n ).
c) On vérifie que K est linéaire et continue. En effet, si M désigne la borne
supérieure de K sur [a, b]2 alors

kK(ϕ)k∞ 6 M.kϕk∞ .
Z b
n
Montrons alors par récurrence que K (ϕ)(x) = Kn (x, y)ϕ(y) dy.
a
• Cette propriété est vraie à l’ordre 0 par convention et à l’ordre 1 par
définition.
• Supposons que cette propriété soit vraie à l’ordre n.
Z b
n+1
K (ϕ)(x) = K(x, y)Kn (ϕ)(y) dy
a
Z b Z b 
= K(x, y) Kn (y, z)ϕ(z) dz dy hypothèse de récurrence
a a
Z b Z b 
= K(x, y)Kn (y, z) dy ϕ(z) dz grâce à Fubini
a a
Z b
= Kn+1 (x, z)ϕ(z) dz
a

Z b
en posant Kn+1 (x, z) = K(x, y)Kn (y, z) dy,
a
2 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

ce qui achève la récurrence.


Conclusion : on peut donc donner la solution de (1) lorsque λ ∈ [−η, η] :
+∞
X Z b
n
ϕ(x) = λ Kn (x, y)f (y) dy
n=0 a
+∞
Z bX 
n
= λ Kn (x, y) f (y) dy
a n=0
| {z }
=T (x,y)

car la convergence des la série est uniforme par rapport à y ∈ [a, b] (on a
sup |λn Kn (x, y)| 6 |λn |M n où M désigne la borne supérieure de K sur [a, b]2 ).
y∈[a,b]
(2) a) C’est la même démonstration qu’au 1.b. pour la somme, pour les intégrales,
c’est la même chose qu’à la question 1.c.
b) Par récurrence donc.
• Vrai pour n = 1 par définition de M.
• On suppose la propriété vraie à l’ordre n alors
Z x
|y − z|n−1
|Kn+1(x, y)| 6 K(x, z)M n dz
y (n − 1)!
Z x
M n+1
6 (z − y)n−1 dz
(n − 1)! y
M n+1
6 |x − y|n .
n!
c) On écrit directement
|T n (ϕ1 ) − T n (ϕ2 )| = |λn K n (ϕ1 − ϕ2 )|
Z x
n (x − y)n−1
6 |λ| Mn (ϕ1 (y) − ϕ2 (y)) dy
a (n − 1)!
Z x
(|λ|M)n
6 kϕ1 − ϕ2 k (x − y)n−1 dy
(n − 1)! a
n
(|λ|M)
6 kϕ1 − ϕ2 k.
n!
(|λ|M)n
Comme → 0 (terme général d’une série exponentielle) alors il existe
n!
(|λ|M)n
n tel que k = < 1.
n!
d) On utilise ici le théorème du point fixe itéré (cf. théorème 5.24 page 227 ).
L’équation de Volterra admet une unique solution et ceci pour tout λ réel.
(3) a) On trouve immédiatement que
+∞  n
λx X λ 6 − 2λ + 3λx
ϕ(x) = 1 + =
2 n=0 3 2(3 − λ)
pour |λ| < 3. On vérifie sans peine que cette fonction est aussi solution pour
λ 6= 3.
b) On reconnaı̂t une équation de Volterra. On reprend les formules du 2.a.
(
K1 (x, y) = a(x)b(y)
Rx
Kn (x, y) = y a(x)b(z)Kn−1 (z, y) dz
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 3
Z x
et, en posant C(x, y) = a(z)b(z) dz, on va prouver par récurrence que
y

C(x, y)n−1
Kn (x, y) = a(x)b(y) pour n > 1.
(n − 1)!
La propriété est immédiate pour n = 1, la récurrence découle alors du calcul
ci-dessous
Z x
C(z, y)n−2
Kn (x, y) = a(x)b(z)a(z)b(y) dz
y (n − 2)!
Z x
1 ∂C
= a(x)b(y) C(z, y)n−2 (z, y) dz
y (n − 2)! ∂z
C(x, y)n−1
= a(x)b(y)
(n − 1)!
Z x
n n n C(x, y)n−1
d’où λ K (f )(x) = λ a(x) b(y)f (y) dy et donc
0 (n − 1)!
+∞ Z x
X
n C(x, y)n−1
ϕ(x) = f (x) + λ a(x) b(y)f (y) dy
n=1 0 (n − 1)!
Z +∞
xX
λn−1 C(x, y)n−1
= f (x) + λa(x) b(y)f (y) dy
0 n=1
(n − 1)!
Z x
= f (x) + λa(x) exp[λC(x, y)]b(y)f (y) dy.
0

On a pu intervertir intégrale et sommation car, à x fixé, la série intégrée


converge normalement pour y ∈ [0, x] (C(x, y) est majoré par C, b et f sont
des fonctions continues sur le segment [0, x] donc sont bornées et on se retrouve
alors avec une série exponentielle).

Solution 2
 −1
∂f
(1) On pose donc Φ(x, y) = y − (a, b) (f (x, y)).
∂y
 −1
∂Φ ∂f ∂f
Comme (x, y) = Id − (a, b) ◦ (x, y), on a
∂y ∂y ∂y
∂Φ
(a, b) = 0.
∂y
∂Φ
Comme (x, y) est une fonction continue de (x, y) il existe B(a, r ′ ) et B(b, s′ )
∂y
deux boules ouvertes vérifiant B(a, r ′ )×B(b, s′ ) ⊂ A et telles que
∂Φ 1
∀(x, y) ∈ B(a, r ′ )×B(b, s′ ), (x, y) 6 .
∂y 2
On prend 0 < s < s′ et on a B(b, s) ⊂ B(b, s′ ). Comme Φ(a, b) = b on peut
trouver r 6 r ′ tel que
s
∀x ∈ B(a, r), kΦ(x, b) − bk 6 .
2
4 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

On obtient alors
kΦ(x, y) − bk 6 kΦ(x, y) − Φ(x, b)k + kΦ(x, b) − bk
∂Φ s
6 sup (x, b + t(y − b)) .ky − bk + en utilisant l’I.A.F.
t∈[0,1] ∂y 2
6 s
pour tout (x, y) ∈ B(a, r)×B(b, s).
On a alors toutes les hypothèses pour appliquer le théorème du point fixe avec
paramètre (cf. théorème 5.25 page 228 ) :
∀x ∈ B(a, r), ∃y ∈ B(b, s) unique | Φ(x, y) = y i.e. f (x, y) = 0.
Finalement, en prenant r un peu plus petit, on peut avoir l’unicité de y dans
B(b, s).
Si on appelle g la fonction ainsi mise en évidence, on a de plus
kg(x + h) − g(x)k 6 2kΦ(x + h, g(x)) − Φ(x, g(x))k
en utilisant une conclusion du théorème du point fixe avec paramètre. Ceci va
nous servir pour la question suivante sur la différentiabilité de g.
(2) On sait que f (x, g(x))−f (a, b)−f ′ (a, b)(x−a, g(x)−b) = −f ′ (a, b)(x−a, g(x)−b) =
o((x − a, g(x) − b)) = ∂f /∂x(a, b)(x − a) + ∂f /∂y(a, b)(g(x) − b), on compose par
[∂f /∂y(a, b)]−1 et on utilise le fait que g est lipschitzienne au voisinage de a.
(3) Il suffit d’appliquer le théorème des fonctions implicites à f (x, y) = x − ϕ(y).
En effet, ce théorème s’applique directement à la fonction f , il existe donc r et s,
deux réels > 0 tels que ∀(x, y) ∈ B(a, r)×B(b, s), on ait l’équivalence
x = ϕ(y) ⇔ y = g(x).
On a ϕ(B(a, r)) = g −1(B(a, r)) = V qui est un ouvert car g est continue. Les
fonctions ϕ : B(a, r) → V et g : V → B(a, r) sont bien réciproques l’une de
l’autre.
Le calcul de la différentielle vient immédiatement après la formule de la question
∂f ∂f
2. En effet = Id et = −ϕ′ (y) d’où la relation
∂x ∂y
g ′(x) = (ϕ′ (y))−1 avec y = g(x).
(4) a) C’est une conséquence directe du théorème d’inversion locale. En effet on peut
appliquer ce théorème au voisinage de chacun des points de A.

Solution 3
Solution 4
(1) a) Vérification immédiate.
b) Soit (ϕn ) une suite de Cauchy de (V, N) alors (ϕn ) est une suite de Cauchy
pour la norme de la convergence uniforme donc (ϕn ) converge uniformément
vers une fonction continue ϕ.
La suite des dérivées (ϕ′n ) est aussi une suite de Cauchy donc elle converge
uniformément vers une fonction continue ψ. D’après le théorème de dérivation
d’une suite de fonction (cf. théorème 6.30 page 259 ), ϕ est dérivable et de
dérivée ψ donc ϕ est de classe C 1 .
Conclusion : (V, N) est bien un espace de Banach.
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 5

(2) a) Soit ϕ0 ∈ Ω, l’image par l’application continue t 7→ (t, ϕ0 (t), ϕ′0 (t)) du segment
I est un compact K contenu dans U. Il existe donc ε > 0 tel que, pour tout
couple (x, y) ∈ E 2 vérifiant kx − ϕ0 (t)k < ε, ky − ϕ′0 (t)k < ε, on ait
(t, x, y) ∈ U.
Pour toute fonction ϕ ∈ B(ϕ0 , ε) ⊂ V on a
kϕ(t) − ϕ0 (t)k < ε et kϕ′ (t) − ϕ′0 (t)k < ε
pour tout t de I ce qui signifie que B(ϕ0 , ε) ⊂ U donc Ω est un ouvert.
b)
c)
(3) a)
b)
c)
d)
(4) a)
b)
c)
d)
Solution 5
f (h) − f (0) +∞
P
(1) a) On a = an hn−1 qui est une fonction continue de h donc
h n=1
f (h) − f (0)
lim existe et vaut a1 .
h→0 h P
b) Soit z0 ∈ D(0, R) et z ∈ C tel que z0 + z ∈ D(0, R). La série |an |(|z0 | + |z|)n
converge car |z0 | + |z| < R. On écrit alors
+∞
X +∞ X
X n
f (z0 + z) = n
an (z0 + z) = an Cnp z0n−p z p .
n=0 n=0 p=0

La suite double un,p = an Cnp z0n−p z p est donc sommable (pour p > n, on
complète par 0) donc, en intervertissant les sommations, on obtient
+∞ +∞
!
X X
f (z0 + z) = an Cnp z0n−p z p
p=0 n=p

donc f est analytique.


On applique alors le résultat du a. à la fonction g(z) = f (z0 + z).
c) La réponse est immédiate, il suffit d’appliquer le résultat de la question
précédente sur tout disque D(z0 , r).
(2) a) f est holomorphe sur Ω ssi
f (z + h) − f (z) = Ah + o(h)
pour tout z dans Ω. Ceci signifie que
 la différentielle
 de f est une similitude
∂P ∂P
 ∂x ∂y 
or la matrice jacobienne de f vaut  ∂Q ∂Q  et une C.N.S. pour que cette
∂x ∂y
∂P ∂Q ∂P
matrice soit la matrice d’une similitude est que l’on ait = et =
∂x ∂y ∂y
∂Q
− .
∂x
6 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

b) f est de classe C 1 (en tant que fonction de x et y car sa différentielle est donnée
par la somme d’une série entière), l’application θ 7→ z0 + reiθ est elle aussi C 1
donc par composition des applications C 1 , f (z0 +reiθ ) est une fonction de classe
+∞
P
C 1 par rapport à θ, 2π-périodique donc on a bien f (z0 + reiθ ) = cn (r)einθ
n=−∞
Z 2π
1
avec cn (r) = f (z0 + reiθ )e−inθ dθ.
2π 0
c) Comme θ 7→ f (z0 + reiθ ) est de classe C 1 , le théorème de dérivation sous le
signe intégral s’applique donc on a bien
Z 2π
′ 1
cn (r) = eiθ f ′ (z0 + reiθ )e−inθ dθ.
2π 0
Or rieiθ f ′ (z0 + reiθ ) est la dérivée (par rapport à θ) de f (z0 + reiθ ) donc, en
intégrant par parties, on obtient
Z 2π
′ 1 iθ 2π n
cn (r) = ([f (z0 + re )]0 + in f (z0 + reiθ )e−inθ dθ) = cn (r).
2iπr 0 r
En intégrant cette équation différentielle, on trouve immédiatement cn (r) =
an r n .
d) Soit M = sup |f (z)| où D(z0 , R) ⊂ Ω alors
z∈D(z0 ,R)
Z 2π
1
|cn (r)| 6 |f (z0 + reiθ )| dθ 6 M
2π 0

pour r ∈ [0, R] donc cn (r) est bornée au voisinage de 0.


Si n < 0 alors cn (r) = an r n n’est bornée au voisinage de 0 que si an = 0 donc
cn (r) = 0 pour n < 0.
e) En rassemblant les résultats démontrés dans cette question on a, pour z = reiθ ,
+∞
X +∞
X
n inθ
f (z0 + z) = an r e = an z n
n=0 n=0

ce qui signifie que f est analytique.


On en déduit en particulier que f est de classe C 2 . En dérivant les relations
de Cauchy, on obtient
∂2P ∂2Q ∂2Q ∂2P
= = − = −
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y 2
∂2Q ∂2P ∂2P ∂2Q
= − = − = −
∂x2 ∂x∂y ∂y∂x ∂y 2
 2 
∂2f ∂2f ∂2P ∂2P ∂ Q ∂2Q
donc + 2 = + +i + = 0.
∂x2 ∂y ∂x2 ∂y 2 ∂x2 ∂y 2
∂ϕ ∂ψ
(3) a) On a effectivement = donc cette forme différentielle est fermée.
∂x ∂y
b) Soit f (x, y) = u(x, y) + iv(x, y) alors
∂f ∂f
(x, y) = ψ + iϕ et (x, y) = −ϕ + iψ
∂x ∂y
donc la différentielle de f est une similitude. Or on a vu à la question 2 que f
est alors holomorphe donc analytique.
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 7

c) On vient de voir que, localement, u est la partie réelle d’une fonction ana-
lytique. On peut donc conclure que toute fonction harmonique est la partie
réelle d’une fonction analytique.

Solution 6
Calculs d’intégrales par la méthode des résidus.
Partie I - Théorème
f (z) +∞
P
(1) On a n
= ap z p−n d’où
z p=0
Z Z 2π X +∞
!
f (z)
n
dz = ap r p−n ei(p−r)θ ireiθ dθ
γr z 0 p=0

X+∞  Z 2π 
i(p−r+1)θ
= e dθ iap r p−n+1
p=0 0

(comme r < R, il y a convergence normale


(
2iπan−1 si n > 1
=
0 si n = 0
(2) a) Si R1 < R2 , on dilate dans un premier temps le cercle C(ω1 , R1 ) pour obtenir
le cercle C(ω1 , R2 ) puis on le translate pour obtenir le cercle C(ω2 , R2 ). z1 est
à l’intérieur de chacun des cercles et comme la relation ”être homotope dans
Ω” est une relationZd’équivalence, on utilise la transitivité.
b) On a tout d’abord E(z) dz = 0 (cf. 1) puis, en notant γ ′ le translaté de γ,
γ
Z mp
! mp Z
X αk,p X αk,p dz
dz = = 2iπα1,p
γ k=1
(z − zp )k k=1 γ ′ z k

(on a calculé les dernières intégrales en prenant γ ′′ le cercle de centre 0 et de


rayon 1 qui est homotope dans C∗ à γ ′ .)
On obtient alors la relation
Z Xn
R(z) dz = 2iπ α1,p .
γ p=1

Partie II : applications
1

(1) a) lim xR(x) = 0 alors deg R 6 −2 soit R(x) = O x2
et comme R est continue
x→±∞
(donc localement intégrable), R est intégrable sur R.
b) On a d’une part
Z π Z π
iθ iθ
R(re )rie dθ 6 |R(reiθ )|r dθ
0 0

P
et d’autre part, si on écrit R = ,
Q
|P (reiθ )| = |a0 + · · · + ap r p eipθ | 6 |a0 | + · · · + |ap |r p
8 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

et
|Q(reiθ )| = |b0 + · · · + bq r q eiqθ | > |bq |r q − |bq−1 |r q−1| − · · · − |b0 |
ce qui donne, pour r assez grand,
Z π Z π
iθ iθ |a0 | + · · · + |ap |r p
R(re )rie dθ 6 q q−1 | − · · · − |b |
r dθ
0 0 |bq |r − |bq−1 |r 0

qui tend vers 0 quand r → +∞ car p + 1 < q.


c) On a γ = [−r, r] ∪ γ ′ où γ ′ est le demi-cercle supérieur de rayon r, donc
Z Z r Z π X
R(z) dz = R(z) dz + R(reiθ )rieiθ dθ = 2iπ Rés (R, zp )
γ −r 0 ℑ(zp )>0

et, à la limite quand r → +∞, on obtient :


Z +∞ X
R(x) dx = 2iπ Rés (R, zp ).
−∞ ℑ(zp )>0
Z +∞
1 1
d) On a I = R(x) dx où R(x) = . Les pôles de R sont donnés par
2 −∞ 1 + x6
1 zp
{e(2k+1)π/6 } et Rés (R, zp ) = 5 = − (on utilise le résultat de la proposition
6zp 6
1.5.10 page 36 ) d’où
X 1  iπ/6  1 i
Rés (R, zp ) = − e + eiπ/2 + e5iπ/6 = − [2i sin π/6] = − sin π/6
6 6 3
ℑ(zp )>0

et en conclusion
π
I= .
3
Z r
1 +∞ 1 a
De même J = S(x) dx où S(x) = 2 n
. Si α = , les pôles de
2 −∞ (a + bx ) b
R sont ±iα.
Le problème est de trouver le résidu de S en iα :
On a
1 1 1
(z − iα)n S(z) = n = où u = z − iα
b (z + iα)n bn (u + 2iα)n
 +∞
1 u −n 1 X −n(−n − 1)(. . .)(−n − p +
= n
1+ = n
(2biα) 2iα (2biα) p=0 p!
r
−i a n(n + 1)(. . .)(2n − 2)
et donc Rés (R, iα) = n 2n−1 d’où
a 2 b (n − 1)!
r
π 1 a (2n − 2)!
J = 2n−1 n
2 a b [(n − 1)!]2
R
résultat que l’on pouvait aussi obtenir par dérivation sous le signe en
Z +∞
dx
considérant la fonction J(a) = .
0 a + bx2
(2) a) On prend effectivement le cercle unité comme chemin γ, la formule en découle
directement.
SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES 9

b) On trouve alors
Z 2π
dt 2π
= .
0 a sin t + b cos t + 1 1 − a2 − b2
(3) a) Une simple intégration par parties fournit la réponse (on dérive R et on intègre
eix ).
a
b) On écrit R(x) = + Q(x) où Q est une fraction rationnelle ne présentant pas
x
de pôle en 0.
 
ix a ix ix cos x sin x ix
R(x)e = e + Q(x)e = a + ia + Q(x)e
x x x

où la fonction Z entre parenthèses
Z 1 est une fonction C sur R. Il suffit donc de
−ε
cos x cos x
prouver que dx + dx = 0 a une limite quand ε → 0 ce qui
−1 x ε x
est
Z π évident ! Z π/2
−r sin t
c) e r dt = 2 e−r sin t r dt en partageant l’intégrale en 2 et en posant
0 0
u = π − t dans la deuxième intégrale.
Z π/2 Z π/2
−r sin t
 
Ensuite, 2 e r dt 6 e−2rt/π 2r dt = π 1 − e−r 6 π.
0 0
Si on pose M(r) = sup |R(reiθ )| alors on sait (cf II - 1˚-b) que lim M(r) =
θ∈[0,π] r→+∞
0, donc
Z Z π
iz
R(z)e dz 6 |R(reiθ )r|e−r sin θ dθ
γ1 0
Z π
6 M(r) e−r sin θ r dθ 6 πM(r)
0
R
et par conséquent lim R(z) dz = 0.
r→+∞ γ1
Z Z Z
iz eiz
R(z)e dz = a dz + Q(z)eiz dz,
γ3 γ3 z γ3

la première intégrale tend vers −aiπ, la deuxième vers 0.


Conclusion :
Z +∞ X
R(x)eix dx = 2iπ Rés (R(z)eiz , z) + iπRés (R(z)eiz , 0).
−∞ ℑ(zp )>0

d)
Z +∞
cos x π
2
dx =
0 1+x 2e
et
Z X  
x2 − a2 sin x −a 1
lim dx = π e − .
X→+∞ 0 x2 + a2 x 2
Z Z
2iπ/n
(4) On remarque que f (z) dz = −e f (z) dz, on vérifie également que
Z γ3 γ1

f (z) dz tend vers 0 lorsque R → +∞. Enfin, le seul pôle de f entouré par
γ2
10 SUJETS D’ÉTUDE SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES

eiπ/n
γ est le complexe eiπ/n (pour R > 1) de résidu − .
n
En prenant la limite quand R → +∞ on obtient :
Z  iπ/n 
2iπ/n
 +∞ dt e
1−e = 2iπ −
0 1 + tn n
i.e. Z +∞
dx π/n
n
=
0 1+x sin π/n
résultat que l’on peut retrouver en décomposant la fraction rationnelle mais qui
demande beaucoup plus de calculs...

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