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Guide révisé NICHD

Guide révisé d’entrevue d’enquête du NICHD

Enregistrez avant d’aller chercher l’enfant :


Mon nom est .
Aujourd’hui, nous sommes le (date) et il est (heure).
Je rencontre (prénom et nom de l’enfant) à (lieu).

Vérifiez que l’enregistreur est en fonction.

A. Introduction

Bonjour (prénom de l’enfant), je suis heureux(se) de te rencontrer aujourd'hui.


Comment vas-tu?

Je m’appelle et mon travail est de parler aux enfants sur les choses qui leur sont
arrivées. Comme tu peux le voir, nous avons une caméra vidéo ici. Elle va
enregistrer notre conversation (les choses que l’on va se dire), pour que je me
rappelle de tout ce que tu m’as dit. (J’ai aussi un partenaire qui va écouter notre
conversation dans une autre pièce).
Dans l’introduction, les gestes de bonnes volontés sont bienvenus.

Es-tu à l’aise (bien, confortable)?

Si l’enfant dit qu’il est inconfortable ou semble incertain, dites :


Puis-je faire quelque chose pour que tu te sentes mieux?

B. Construction de la relation de travail et entrainement narratif

B.1 Maintenant (prénom de l’enfant), je veux mieux te connaitre. Parle-moi des


choses que tu aimes faire.
Attendre la réponse de l’enfant

Si l’enfant répond, exprimez votre Si l’enfant ne répond pas, donne une réponse
appréciation et renforcez le comportement : courte ou reste figé, vous pouvez dire:

Merci de partager cela avec moi, Je sais que c’est la première fois qu’on
ça m’aide à mieux te connaitre. se rencontre et je veux vraiment
Ou apprendre à te connaitre. Je suis
Je suis content(e), je commence à en content(e) de pouvoir te parler
apprendre un peu plus sur toi. aujourd’hui (prénom de l’enfant).

Passez à B.2 si vous pensez que le


Passez à B.3, si vous pensez qu’à partir d’ici
développement de la relation de travail doit
l’enfant devrait passer directement à
être poursuivi.
l’entrainement narratif.

Traduction Mireille Cyr, 2019 Université de Montréal. Lamb, M. E., Brown, D. A., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2018). 1
Tell me what happened: Questioning children about abuse (2nd ed.). Hoboken, NJ: John Wiley & Sons Inc.
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Si l’enfant affiche des indices non verbaux d’évitement ou de résistance (p. ex.,
regard évitant), abordez-le immédiatement:

(prénom de l’enfant), laisse-moi voir tes yeux.


(prénom de l’enfant), continue et viens t’assoir près de moi.
(prénom de l’enfant), je vois que (tu pleures, tu es silencieux), dis-moi ce qui se passe et je vais
pouvoir t’aider.
(prénom de l’enfant), merci de me laisser t’écouter aujourd’hui. S’il te plait, dis-moi ce qui se
passe.

B.2: Je veux vraiment apprendre à mieux te connaitre (prénom de l’enfant). Parle-moi plus des
choses que tu aimes faire (à l’école, durant la récréation, après l’école).
Attendre la réponse de l’enfant
Si l’enfant continue d’être évitant ou résistant:
Invitez-le à parler d’un sujet neutre choisi avant que l’entrevue commence (p.ex., on a
demandé au parent/tuteur de l’enfant d’indiquer les activités que l’enfant apprécie)

J’ai entendu dire que tu aimes (activité, loisir). Parle-moi de (activité, loisir).
Questionnez à propos d’éléments distinctifs
Je vois que tu portes (un élément unique par exemple un chandail d’équipe
de soccer). Parle-moi plus (de l’élément).

B.3 (Prénom de l’enfant), parle-moi plus de (activités déjà mentionnées par l’enfant).
Évitez les émissions de télévision, les jeux vidéo ou la fantaisie
Attendre une réponse.
Selon la longueur de la réponse, demander 1 à 2 invitations.

B.4 (Prénom de l’enfant) parle-moi de quelque chose d’agréable (heureux, bien,


amusant) qui t’est arrivé (à l’école, à la garderie).

B.5 Parle-moi plus de (quelque chose que l’enfant a mentionné).


Utilisez deux à trois invitations pour aborder des sujets différents; une de ces invitations devrait
porter sur le contenu interne: pensées, sentiments, sensations ou émotions si l’enfant en a parlé.

B.6 Tu m’as dit que quelque chose de (heureux, bien, agréable, amusant) t’est arrivé.
Maintenant, parle-moi de quelque chose de désagréable/de malheureux qui t’est
arrivé (à l’école ou à la garderie).

Important! Ne pas mentionner le lieu où l’agression alléguée a eu lieu.

Traduction Mireille Cyr, 2019 Université de Montréal. Lamb, M. E., Brown, D. A., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2018). 2
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B.7 S’il te plait, parle-moi plus de (quelque chose que l’enfant a mentionné).
Utilisez deux à trois invitations afin d’obtenir l’information la plus riche possible sur une variété de
sujets; une invitation devrait porter sur le contenu interne: pensées, sentiments, sensations ou
émotions si l’enfant en a parlé.
Si l’enfant dévoile de l’information contenant de la détresse, explorez-la brièvement tout en faisant
des interventions de soutien. Au besoin, vous devriez vérifier que l’enfant l’a précédemment
rapporté.
Tu m’as parlé de (incident associé à de la détresse). En as-tu parlé à un adulte?
Si l’enfant dit non, dites:
Voudrais-tu que je t’aide à le dire à quelqu’un?

B.8 (Prénom de l’enfant), tu m’as parlé de (évènement agréable déjà décrit) et de


(évènement désagréable déjà décrit) et tu as partagé tes (émotions, pensées) avec moi
(s’il l’a fait). Merci de m’en avoir parlé. C’est important que tu saches qu’ici tu peux
me parler de tout, autant les bonnes choses que les mauvaises choses.

C. Explication et pratique des règles de base


Ajuster les questions en fonction du niveau de développement de l’enfant

C.1 (Prénom de l’enfant), je m’intéresse à toi et je vais te poser toutes sortes de


questions aujourd’hui. Si je te pose une question que tu ne comprends pas, dis-moi je
ne comprends pas. »
D’accord (prénom de l’enfant) ?
Pause

C.2 Si je te pose une question et que tu ne connais pas la réponse, dis-moi « je ne sais
pas ». Donc (prénom de l’enfant), si je te demande (p. ex., qu’est-ce que j’ai mangé
pour déjeuner ce matin), qu’est-ce que tu vas dire?
Attendre la réponse

Si l’enfant répond « je ne sais pas », dites: Si l’enfant tente de deviner, dites:

C’est exact, tu ne sais pas (prénom de Non (prénom de l’enfant), tu ne me


l’enfant), parce que tu ne me connais connais pas et (p. ex., tu n’étais pas avec
pas. moi quand j’ai déjeuné ce matin), donc tu
ne sais pas. Quand tu ne sais pas, ne
devines pas, dis que tu ne le sais pas.

Alors si je te demande : Quel est le


nom de ma fille/mon fils, qu’est-ce
que tu dirais?

Traduction Mireille Cyr, 2019 Université de Montréal. Lamb, M. E., Brown, D. A., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2018). 3
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Pause

Mais si tu sais ou si tu te souviens, il est très important que tu me le dises (prénom


de l’enfant)?

C.3 Et si je dis des choses qui sont fausses (pas vraies ou incorrectes), tu dois me
corriger, d’accord (prénom de l’enfant) ?
Attendre une réponse

Donc, si je te dis que tu es une fille âgée de deux ans (lorsqu’on interroge un garçon
âgé de 5 ans), qu’est-ce que tu dirais?
Attendre une réponse.

S’il donne la bonne Si l’enfant nie Corriger une mauvaise


réponse et qu’il corrige, seulement, mais ne vous réponse:
renforcer l’enfant: corrige pas, dites: Non (prénom de
Tu as raison, tu n’es l’enfant), tu n’es pas
pas une fille âgée de une fille âgée de deux
deux ans. Quelle serait ans. Alors si je dis que
la bonne tu es debout (lorsqu’on
réponse (exacte, juste)? interroge un enfant
assis) qu’est-ce que tu
Attendre une réponse.
S’il donne la bonne dirais pour me
réponse et qu’il corrige, corriger ?
renforcer l’enfant: Attendre une réponse.
S’il ne donne pas la
bonne réponse, dites :
Non (prénom de
l’enfant), tu me dirais
que tu es assis.

C’est bien (prénom de l’enfant). Maintenant, tu sais que tu dois me le dire si


je fais une erreur ou si je dis quelque chose qui n’est pas vrai.

C.4 Une partie de mon travail c’est de parler aux enfants (adolescents) de
choses qui leur sont arrivées. Je rencontre beaucoup d’enfants (adolescents)
pour qu’ils me disent la vérité sur les choses qui leur sont arrivées. (Prénom de
l’enfant), c’est vraiment important que tu me dises la vérité aujourd’hui sur les
choses qui te sont réellement arrivées.
Tu me promets de dire la vérité (prénom de l’enfant) ?

Traduction Mireille Cyr, 2019 Université de Montréal. Lamb, M. E., Brown, D. A., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2018). 4
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D. Entraînement de la mémoire épisodique


Avant l’entrevue, identifiez un évènement court, positif et significatif dans lequel l’enfant a participé
activement. Si possible, choisir un évènement ayant eu lieu sensiblement dans la même période que
l’agression présumée. Si l’agression présumée a eu lieu lors d’une journée ou d’un évènement
spécifique, questionnez l’enfant sur un évènement différent.

Je suis content(e) de te rencontrer aujourd’hui (prénom de l’enfant), je veux en savoir


plus sur toi et mieux te connaitre.

D.1 Invitation principale

Il y quelques (jours, Dans le cas où aucun évènement Si l’enfant n’identifie pas un


semaines) c’était (une fête, n’a pas été identifié évènement convenable, dites:
précédemment, demandez: Donc, je veux que tu me
fête d’anniversaire, autre
As-tu fait quelque chose dises tout ce qui s’est
évènement).
de spécial récemment passé (aujourd’hui, hier),
Dis-moi tout comme aller quelque part
ce qui s’est passé à après que tu te sois
ou aller à une fête réveillé.
(l’évènement), du d’anniversaire?
début jusqu’à la fin, Dis-moi tout ce qui s’est
du mieux que tu peux. passé à (l’évènement), du
début jusqu’à la fin, du
mieux que tu peux.

D.2 Invitations de suivi


Et après, qu’est-ce qui s’est passé (prénom de l’enfant) ?
Utilisez cette question aussi souvent que nécessaire jusqu’à ce que vous ayez obtenu les grandes
lignes du récit de l’évènement du début jusqu’à la fin.

Merci (prénom de l’enfant), tu m’as dit beaucoup choses (s’il l’a fait). Je vais te poser
d’autres questions à propos de ce que tu viens de me dire.

D.3 Invitations de segmentation de temps


Essayez d’utiliser un minimum de trois invitations de segmentation de temps, bien que vous
puissiez ajuster la quantité et le type d’invitation en fonction des capacités et des réactions de
l’enfant.

(Prénom de l’enfant), je veux que tu me dises tout sur (l’évènement). Dis-moi tout ce
qui s’est passé quand (une action que l’enfant a mentionnée) jusqu’à (une action
subséquente que l’enfant a mentionnée).
Si l’enfant a de la difficulté à comprendre les segments délimités, dites:
Dis-moi tout ce qui s’est passé quand (une activité mentionnée par l’enfant) a
commencé.

Merci (prénom de l’enfant), de m’avoir dit ça. Tu parles/t’exprimes très clairement, et


ça m’aide à comprendre ce que tu dis.
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D.4 Invitations avec indices


Essayez d’utiliser un minimum de trois invitations avec indices, mais vous pouvez ajuster le nombre
en fonction des capacités et réactions de l’enfant. Concentrez-vous aussi sur les pensées et les
sentiments si l’enfant a donné accès à ce contenu.
Les invitations avec indices peuvent être utilisées selon deux versions:

Parle-moi plus de (activité, objet, pensée, sentiment).


Tout à l’heure tu as parlé de (activité, objet, pensée, sentiment). Dis-moi tout sur ça.

D.5 (Prénom de l’enfant), merci de m’avoir parlé de (titre de l’évènement). Quand on


se parle aujourd’hui, c’est important que tu me dises tout sur les choses qui te sont
vraiment arrivées.

D.6 (Prénom de l’enfant), comment tu te sens jusqu’à maintenant ?


Si pendant la phase prédéclarative l’enfant ne coopère pas et demeure réticent, arrêter l’audition
maintenant. Allez à la section G pour terminer l’entretien et planifier un entretien additionnel pour
continuer à bâtir la relation de travail.

E. Phase déclarative
E.1 Transition vers les contenus déclaratifs
Important! Si à n’importe quel moment dans cette section l’enfant exprime une résistance verbale
explicite sans nier l’incident, allez à la page 8, section E.1.1, « soutien pour gérer les refus
explicites» et gérer la résistance sans utiliser les énoncés de transitions supplémentaires ci-
dessous.

1. Maintenant que je te connais un peu mieux, je veux parler de ce pourquoi (tu es,
je suis) ici aujourd’hui.
À n’importe quel moment, si l’enfant fait une allégation, allez à la question E.2.
Si l’enfant rapporte un évènement sans lien avec l’évènement sous enquête, dites:
J’entends ce que tu me dis (prénom de l’enfant). Si tu veux, on pourra en parler
plus tard. Maintenant, je veux que tu me parles de quelque chose d’autre qui a
pu t’arriver.

2. Je comprends que quelque chose t’est peut-être arrivé. Dis-moi tout ce qui s’est
passé.

3. Comme je t’ai dit, mon travail est de parler aux enfants (adolescents) des choses
qui peuvent leur être arrivées. C’est très important que tu me dises pourquoi tu
penses que (maman, papa, grand-maman) t’a amené ici aujourd’hui (ou Pourquoi tu
penses je suis venu(e) te parler aujourd’hui).

Si l’enfant ne parle pas des faits allégués, semble évitant ou résistant, vous pouvez vous adresser à
lui/elle à l’aide d’énoncés généraux de soutien qui ne réfèrent pas à l’incident :

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a) (Prénom de l’enfant), mon travail est d’écouter les enfants à propos des
choses qui leur sont arrivées.
b) (Prénom de l’enfant), je veux vraiment savoir quand quelque chose est arrivé
aux enfants. C’est pour ça que je suis ici.
c) (Prénom de l’enfant), ici les enfants peuvent parler des bonnes choses et des
mauvaises choses qui leur sont arrivées.

4. J’ai entendu dire que tu as parlé à (un médecin, un professeur, un travailleur social,
autre professionnel) à (moment, lieu). Dis-moi de quoi vous avez parlé.

5. Je vois (J’ai entendu dire) que tu as/avais des (marques, blessures, bleus) sur (partie
du corps). Dis-moi tout sur ça.

6. (Prénom de l’enfant), est-ce que quelque chose t’est arrivé à (lieu, moment de
l’incident présumé)?

Si l’enfant ne fait pas de déclaration et semble évitant ou réticent, vous pouvez utiliser certains
énoncés de soutien mentionnez plus haut (a-c) ou un des énoncés suivants qui réfèrent
spécifiquement à l’enfant, mais ne mentionnent toujours pas l’incident allégué.

d) Tu m’as dit beaucoup de choses sur toi. Je sens que je te connais mieux et
que tu peux me dire plus (sur les choses, sur les bonnes choses et sur les
mauvaises choses) qui te sont arrivées.
e) Tu m’as dit beaucoup de choses sur toi, merci. Continue et parle-moi
d’autres choses qui te sont arrivées.
f) (Prénom de l’enfant), s’il y a d’autres choses que tu veux me dire (je veux
savoir/t’écouter, c’est important pour moi de savoir/t’écouter).

STOP

S’il n’y a pas de déclaration ou que l’enfant nie : évaluez et planifiez vos prochaines étapes.
Vous pouvez utiliser les indices verbaux et non verbaux de résistance manifestés par l’enfant pour
évaluer la situation et décider si vous continuez ou non. Considérez d’arrêter l’entrevue (aller à E.1.1)
et de planifier une entrevue supplémentaire, si vous croyez que l’enfant résiste ou évite de collaborer
et qu’une session additionnelle pour bâtir la relation de travail serait bénéfique.
Utilisez les questions de transition ci-dessous (de façon graduelle) lorsque vous suspectez que :
- Une agression n’a pas eu lieu (parce qu’il est important de comprendre pourquoi des soupçons
avaient été faits)
- L’enfant ne comprend pas l’objectif de l’entrevue
- L’enfant évite de collaborer et résiste à vos tentatives, mais qu’il y a une préoccupation sérieuse
au sujet du bien-être de l’enfant ou de l’enquête

7. (Prénom de l’enfant), est-ce que quelqu’un a fait quelque chose que tu n’as pas
aimé?

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8. (Prénom de l’enfant), est-ce que quelqu’un t’a fait quelque chose que tu penses qui
n’était pas bien?

9. (Prénom de l’enfant), est-ce que quelqu’un a fait quelque chose qui t’a fait te sentir
mal à l’aise / bizarre?

10. (Prénom de l’enfant), est-ce que quelqu’un (résumez brièvement les allégations ou
les soupçons sans spécifier le nom du présumé agresseur ou sans donner trop de détails) ?
Si l’enfant ne fait pas de déclaration, mais semble évitant ou résistant et qu’il y a des preuves
indépendantes suscitant les soupçons, vous pouvez utiliser les énoncés de soutien plus haut (a-f)
ou les suivants:

g) (Prénom de l’enfant), (je suis, les gens sont) inquiet(s) pour toi et je
veux savoir si quelque chose t’est arrivé.
h) (Prénom de l’enfant), si quelque chose t’est arrivé et que tu veux que ça
arrête, tu peux m’en parler.
i-1) (Prénom de l’enfant), si c’est difficile pour toi d’en parler, qu’est-ce qui rend
cela si difficile ?
i-2) (Prénom de l’enfant), est-ce qu’il a quelque chose qui t’inquiète ?
i-3) (Prénom de l’enfant), qu’est-ce qui arriverait si tu me le disais ?
i-4) (Prénom de l’enfant), est-ce que quelqu’un t’a dit de ne pas en parler ?
j) Des fois les enfants pensent que si quelque chose leur arrive, c’est
de leur faute, mais les enfants ne sont pas responsables si des
choses leur arrivent.
k) C’est ton choix si tu veux me le dire et c’est mon travail de te laisser choisir.

11. (Prénom de l’enfant), je comprends que (tu, quelqu’un) a (dit, vu) (résumer
brièvement les allégations ou les soupçons sans spécifier le nom du présumé agresseur
ou sans donner trop de détails). Je veux savoir si quelque chose t’est arrivé.

E.1.1. Énoncés de soutien pour gérer les refus explicites


Si l’enfant a explicitement exprimé des difficultés ou des réticences à divulguer, mais qu’il n’a pas
nié l’incident, vous pouvez utiliser les énoncés plus hauts (a-k) et les énoncés suivants afin de
gérer les refus explicites à parler :

l) (Prénom de l’enfant), je comprends que tu as/es (difficultés nommées par


l’enfant, p. ex., honteux/se). Commençons à en parler et je vais essayer de
t’aider.
m) Plusieurs enfants ont/sont (difficultés nommées par l’enfant) et j’essaie de les
aider.
n) Je comprends que tu as/es (difficultés nommées par l’enfant), parle-moi plus
de ça.
o) Si l’enfant démontre un manque de confiance : je suis certain(e) que tu peux
bien m’en parler.

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Si l’enfant dit qu’il est inquiet à propos de quelque chose de précis et que le réconfort que vous
pouvez donner est vrai :

p. Ne t’inquiète pas, je ne vais pas (le dire aux autres enfants/ je vais m’assurer
que tu ne rates pas l’autobus).
q. C’est ton choix de me le dire ou pas et je vais accepter ton choix.

Si à n’importe quel moment, lors de l’exploration, que l’agression soit survenue ou non, vous pensez
que l’enfant est résistant ou ne coopère pas et que l’établissement de la relation de travail pourrait
bénéficier d’une rencontre supplémentaire, arrêtez l’entrevue et planifiez une rencontre (appendice)
Allez à la section G si vous voulez terminer l’entrevue.

E.2 Explorer les incidents


Pendant l’ensemble de la partie déclarative, il est important de préserver et de renforcer la relation
de travail établi avec l’enfant, de continuer à offrir des phrases de soutien et de composer avec les
inhibitions, la détresse ou les conflits exprimés par l’enfant.

E.2a: Invitations de rappel libre


12.a. Invitation pour un premier récit des incidents

Si l’enfant mentionne un Si l’enfant mentionne Si l’enfant donne une


incident précis : plusieurs incidents: description générale et que
(Prénom de l’enfant), tu (Prénom de l’enfant), tu vous ne pouvez pas établir
le nombre d’incidents:
m’as dit que (résumer m’as dit que (résumer
(Prénom de l’enfant), tu
brièvement l’allégation brièvement l’allégation
m’as dit que (résumer
faite par l’enfant). Dis-moi faite par l’enfant). Dis-moi
brièvement l’allégation
tout sur ça du début tout sur (la dernière fois/
faite par l’enfant). Est-ce
jusqu’à la fin. la première fois / sur une
que c’est arrivé une fois
autre fois dont tu te
ou plus d’une fois ?
souviens bien), du début
jusqu’à la fin. Selon de la réponse,
demandez un récit pour le
dernier incident (voir 2e
colonne)

Si l’enfant n’est pas en mesure de distinguer les évènements


et que sa description demeure générale, dites:
(Prénom de l’enfant), tu m’as dit que (résumer
brièvement la description générale). Dis-moi tout sur ça
du début jusqu’à la fin.

12.b. Invitations de suivi


Répétez la description de l’action qui a commencé l’évènement donné par l’enfant. Ensuite
demandez:
Et après, qu’est-ce qui est arrivé ?
Répétez cette question aussi souvent que nécessaire jusqu’à ce que la description complète de
l’incident allégué ait été obtenue.
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12.c. Invitations de segmentation de temps


Tu m’as dit beaucoup de choses et cela m’aide à comprendre ce qui est arrivé.
Maintenant (prénom de l’enfant), je veux te poser plus de questions sur (le titre
de l’incident).
(Prénom de l’enfant), (pense fort à ce moment (jour, soir) et dis-moi tout ce qui s’est
passé quand (une action mentionnée par l’enfant) jusqu’à (une action subséquente
mentionnée par l’enfant).
Vous pouvez utiliser cette question aussi souvent que nécessaire afin de vous assurer que toutes
les parties de l’incident ont été développées.

12.d Invitations avec indices


Les invitations avec indices peuvent être utilisées selon deux versions:
Parle-moi plus de (activité, objet, pensée, sentiment).
Tout à l’heure tu as parlé de (activité, objet, pensée, sentiment). Dis-moi tout sur ça.
Utilisez cette question aussi souvent que nécessaire dans cette section.
Important! Les invitations visant le rappel libre devraient être épuisées avant de passer aux
questions directives.

E.2.b Questions directives


Si certains détails centraux de l’allégation sont toujours manquants ou ambigus après l’utilisation
exhaustive des invitations, utilisez les questions directives.

13. (Prénom de l’enfant), tu as parlé/mentionné de (activité, objet, sentiment, pensée).


(Comment, quand, où, qui, quoi, lequel, combien, qu’est-ce que tu voulais dire) ?
Il est important de jumeler une question ouverte avec une question directive à chaque fois que cela
est approprié:
Parle-moi plus de cela.

E.2.c Exploration des incidents multiples


Si en réponse aux questions 12a-13, l’enfant ne mentionne qu’un seul incident :

14. (Prénom de l’enfant), ce que tu viens de me dire, est-ce que c’est arrivé
une fois ou plus d’une fois?
Si l’enfant répond que de tels incidents sont arrivés plusieurs fois, retourner à la question 12.a
(colonne du centre) et explorer les incidents additionnels. Souvent, il vaut mieux explorer le dernier
évènement en premier ou celui qui est le mieux retenu.

E.2.d Pause
(Prénom de l’enfant), maintenant je veux m’assurer que j’ai tout compris ce que tu
m’as dit et voir s’il y a autre chose que j’ai besoin de te demander. Je vais prendre
quelques minutes (pour penser à ce que tu m’as dit/regarder mes notes, aller vérifier
avec mon collègue).

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Pendant la pause, révisez l’information que vous avez reçue, voyez s’il reste des informations
manquantes et planifiez le reste de l’entrevue. Assurez-vous de formuler par écrit les questions
proposant un choix et envisager de les remplacer par des questions directives ou d’invitations.

Au retour de la pause, il est importante de prendre le temps de renforcer l’enfant. Par exemple,
Tu m’a dit beaucoup de chose et cela m’aide vraiment. J’ai encore des
questions pour toi.

E.2.e Questions proposant un choix - Obtenir de l’information qui n’a pas été
mentionnée par l’enfant.
Vous devriez poser ces questions précises seulement après avoir essayé d’autres approches et qu’il
manque toujours de l’information légale importante/des éléments d’enquête. Il est très important de
jumeler les questions proposant un choix avec des invitations (« Dis-moi tout sur ça ») à chaque fois
que cela est approprié.

Dans le cas d’incidents multiples, vous devez diriger l’enfant vers l’incident pertinent dans ses
propres mots, c’est-à-dire que vous devriez étiqueter les évènements pour les rendre distincts (par
exemple, « je veux te parler encore de la fois dans la salle de bain »).

15. (Prénom de l’enfant), quand tu m’as parlé de (incident précis en indiquant le


moment et le lieu), tu as dit (activité, objet, sentiment, pensée). Est-ce qu’il (un détail
qui doit être confirmé ou infirmé par l’enfant)?
Par exemple: Sarah, quand tu m’as dit que tu étais dans la cuisine avec Lewis, est-ce qu’il y avait
d’autres personnes avec vous?
Dès que cela est approprié, enchainez avec une invitation:
Dis-moi tout sur ça (activité, objet, sentiment, pensée).
Avant de passer à l’incident suivant, assurez-vous d’avoir obtenu chaque détail manquant pour cet
incident.
Selon le contexte de l’incident enquêté, les questions, en nombre limité étant donné leur caractère
suggestif, peuvent porter sur la présence de témoin, les paroles échangées, avoir été filmé ou
exposé à de la pornographie, l’utilisation d’un objet.

F. Information concernant la révélation

Tu m’as dit pourquoi tu es venu me parler aujourd’hui. Tu m’as donné beaucoup


d’informations et cela m’aide vraiment à comprendre ce qui s’est passé.
Si l’enfant a mentionné avoir parlé à Si l’enfant n’a pas mentionné l’avoir dit à
quelqu’un de l’incident(s), vous pouvez dire: quelqu’un, explorez une divulgation possible
en disant:
Tu m’as dit que (nom de la personne) Est-ce que quelqu’un sait ce qui s’est
sait ce qui s’est passé. Est-ce que passé?
quelqu’un d’autre sait ce qui s’est Si oui, qui est-ce ?
passé?
Si oui, qui est-ce ?

Traduction Mireille Cyr, 2019 Université de Montréal. Lamb, M. E., Brown, D. A., Hershkowitz, I., Orbach, Y., & Esplin, P. W. (2018). 11
Tell me what happened: Questioning children about abuse (2nd ed.). Hoboken, NJ: John Wiley & Sons Inc.
Guide révisé NICHD

Ensuite, explorez le processus de révélation en demandant le moment, les circonstances, le


destinataire, les discussions potentielles sur l’évènement et les réactions de l’enfant et du
destinataire à la suite du dévoilement. Utiliser des questions ouvertes le plus souvent possible.

G. Terminer l’entrevue

Il est (spécifiez l’heure) et la rencontre est maintenant terminée.


Arrêtez l’enregistrement.

(Prénom de l’enfant), qu’est-ce que tu vas faire aujourd’hui en partant


d’ici ?
Parlez à l’enfant d’un sujet neutre pendant quelques minutes.

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Appendice 1: Lorsque vous avez besoin d’une audition supplémentaire


Une audition supplémentaire peut être réalisée lorsque l’enquêteur croit qu’une meilleure relation
de travail peut être construite dans une autre rencontre, permettant de mieux éclairer si une
agression a été commise ou non (phase de transition de l’audition). De 2 à 3 entrevues peuvent
parfois être requises.
Règles générales pour les entretiens supplémentaires
1) Recueillir à l’avance d’une source externe des renseignements personnels sur l’enfant pour vous
guider dans vos tentatives pour construire la relation (par exemple, ses intérêts, des évènements
positifs vécus, d’autres informations pertinentes).
2) Avant de commencer l’audition, revoir les informations qui ont été obtenues dans l’entretien
précédent pour vous rafraichir la mémoire au sujet de votre conversation avec l’enfant.
3) Selon l’enfant et les circonstances, les règles de communication peuvent être mentionnées
brièvement au début plutôt que d’être pratiquées.
4) Pendant la phase de la construction de la relation de travail, questionner au sujet des amis, des
intérêts, des évènements significatifs ou de sujets discutés dans les rencontres précédentes.
5) À tout moment, si l’enfant fait une révélation ou mentionne de l’information judiciaire
pertinente, poursuivre avec la section de la partie déclarative de l’audition.
6) Généralement, l’audition supplémentaire doit suivre la structure du protocole, s’ajustant au
besoin à l’audition précédente de façon à construire sur n’importe quel lien établi
précédemment. Par exemple :
- Comme tu peux te souvenir (mon nom est…) ;
- Aujourd’hui aussi (j’ai une caméra vidéo avec moi) ;
- La dernière fois que l’on s’est vu, tu m’as dit que (par exemple, tu aimais jouer au soccer).
7) La prise de décisions concernant la progression du déroulement de cette audition ainsi que la
transition vers les contenus déclaratifs devraient être guidées par les critères énumérés dans le
protocole.

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