Chapitre 4 CEJM

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Chapitre 1 : Comment est régulé l’économie par l’Etat ?

I) Les politiques économiques et leurs outils


A) Les 3 fonctions de l’Etat selon les courants économiques et les époques

Sur le plan économique Richard Musgrave distingue trois grandes fonctions de l’Etat :
- L’allocation des ressources : C’est-à-dire que l’Etat intervient dans l’utilisation des
ressources. Il effectue des dépenses pour financer ses fonctions régaliennes consistant dans le
maintien de l’ordre au niveau interne (police et justice) et au niveau externe (activité de
défense). Il est également producteur de services non marchands (éducation, santé, logements
sociaux) et contrôle des entreprises publiques placées dans le secteur marchand.
- La redistribution des revenus : L’ensemble des mesures prises par l’Etat pour modifier la
répartition des revenus en prélevant des impôts et des cotisations (prélèvements obligatoires)
et en distribuant des revenus de transfert. Cette redistribution permet la couverture des risques
sociaux (maladie, maternité, chômage et vieillesse) et agit sur les inégalités et la pauvreté au
nom de la justice sociales.
- La stabilisation de l’économie : L’Etat a pour mission de stabiliser l’économie c’est-à-dire
préserver les équilibres économiques (plein-emploi, stabilité des prix, solde du commerce
extérieur) et obtenir une croissance soutenue en mettant en œuvre des politiques.
Il y a divers courants de pensée sur l’intervention de l’Etat :
La pensée classique
Dans la pensée des classiques, l'intervention de l'État dans l'économie est généralement
considérée comme nuisible et inefficace. Selon leur perspective, le marché et la libre
concurrence doivent être les principaux mécanismes de régulation économique.
Les classiques mettent l'accent sur le rôle de l'auto-régulation du marché, guidée par l'offre et
la demande, dans la création de richesse et l'allocation des ressources. Ils croient en la
capacité de l'économie de s'ajuster naturellement aux fluctuations et aux déséquilibres, sans
l'intervention de l'État.
Selon eux, l'intervention de l'État est souvent motivée par des intérêts politiques et crée des
distorsions économiques. Les interventions telles que les réglementations excessives, les
barrières commerciales ou les subventions peuvent entraîner des inefficacités et des
distorsions dans le marché.
Les classiques préconisent plutôt un rôle limité de l'État, se concentrant principalement sur la
protection des droits de propriété, le maintien de la stabilité monétaire, la fourniture de biens
publics et le maintien de l'ordre. Ils soutiennent que la concurrence libre et ouverte favorise
l'innovation, l'efficacité et la croissance économique.
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En résumé, les classiques considèrent que l'intervention de l'État dans l'économie est
généralement inefficace et devrait être limitée. Ils défendent plutôt la primauté du marché
libre et de la concurrence pour réguler l'économie.
La pensée des libéraux
Les libéraux ont une vision plus nuancée de l'intervention de l'État dans l'économie par
rapport aux classiques. Ils reconnaissent le rôle nécessaire de l'État dans certains domaines,
tels que la fourniture de biens publics, la régulation des monopoles naturels et la correction
des défaillances du marché. Cependant, ils prônent une intervention minimale de l'État,
limitée à ces fonctions essentielles.
Les libéraux considèrent que l'intervention excessive de l'État peut restreindre les libertés
individuelles, entraver l'innovation et créer des inefficacités économiques. Ils insistent sur le
fait que le marché libre, avec une concurrence saine, est le meilleur mécanisme pour allouer
les ressources et stimuler la croissance économique.
Dans leur perspective, l'État doit mettre en place un environnement réglementaire favorable,
garantir la sécurité des contrats, protéger les droits de propriété et maintenir la stabilité
macroéconomique. Ils soutiennent également que des politiques fiscales et budgétaires
responsables sont importantes pour préserver la viabilité économique à long terme.
En résumé, les libéraux reconnaissent un rôle légitime de l'État dans l'économie, mais prônent
une intervention limitée et ciblée. Ils mettent l'accent sur la primauté du marché libre et de la
concurrence pour stimuler la prospérité économique et préserver les libertés individuelles.
La pensée Keynésienne
John Maynard Keynes, un économiste britannique du XXe siècle, avait une vision très
différente de l'intervention de l'État par rapport aux classiques et aux libéraux. Keynes croyait
en un rôle actif de l'État dans l'économie pour atténuer les effets des fluctuations économiques
et promouvoir la croissance économique.
Keynes soutenait que le marché libre ne pouvait pas toujours s'autoréguler de manière
efficace et qu'il était sujet à des instabilités, en particulier lors des périodes de récession et de
chômage élevé. Selon lui, l'État devait intervenir pour stimuler la demande globale en
augmentant les dépenses publiques et en adoptant une politique monétaire expansionniste.
Keynes a également souligné le rôle de l'État dans la gestion de l'économie à travers la
politique budgétaire et la politique monétaire, afin de maintenir la stabilité et d'éviter les
fluctuations excessives. Il a notamment prôné une politique de gestion du cycle économique,
consistant à augmenter les dépenses publiques pendant les périodes de ralentissement
économique et à réduire les dépenses pendant les périodes de surchauffe.
De plus, Keynes considérait que l'État pouvait jouer un rôle dans la création d'emplois et la
réduction du chômage en investissant dans des projets publics et en encourageant les
investissements privés par des incitations fiscales. Selon lui, cette intervention de l'État
permettrait de stimuler la demande, d'augmenter la production et de relancer l'économie.
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En résumé, Keynes défendait une intervention active de l'État dans l'économie pour atténuer
les fluctuations, promouvoir la croissance et réduire le chômage. Il prônait une politique de
gestion du cycle économique et soutenait que l'État avait un rôle à jouer dans la stimulation de
la demande globale et la création d'emplois.

B) Les objectifs et les outils des politiques économiques de l’Etat


La situation économique est caractérisée par l'état, à un moment donné, des grandes variables
économiques et sociales : production, consommation, épargne, investissement, commerce
extérieur, valeur de la monnaie, emploi…

Pour évaluer ces variables, les économistes construisent et observent des indicateurs.
 Lorsque les indicateurs concernent le court terme, on parle d'analyse
économique conjoncturelle.
 Lorsque les indicateurs concernent le moyen et le long terme, on parle
d'analyse économique structurelle.

Les politiques économiques

Qu'est-ce que la politique économique ?

La politique économique est l'ensemble des décisions prises par l'Etat dans le but d'orienter
l'activité économique afin d'atteindre les objectifs économiques et sociaux qu'il s'est fixé.

Quelles sont les composantes des politiques économiques ?


Toute politique économique se caractérise par un ensemble interdépendant de finalités,
d'objectifs, d'instruments et de moyens de contrôle :
 Les finalités représentent la raison d'être des politiques économiques.
Parmi les finalités essentielles on peut citer : l'amélioration du niveau de vie,
l'amélioration de la qualité de vie, la réduction des inégalités, la justice sociale,
la solidarité nationale…
 Les objectifs sont les étapes qui conduisent vers les finalités. Ils concernent
les grandes variables économiques (croissance, emploi, inflation
…). Exemples : le taux de croissance du PIB le plus élevé possible, le taux
d'inflation le plus bas possible…
 Les instruments représentent les moyens qui permettent d'atteindre les
objectifs. Deux instruments sont utilisés de manière coordonnée par les
institutions publiques : le budget de l'Etat et la monnaie en circulation
 Les outils de contrôle permettent d'apprécier l'efficacité des politiques
économiques. Les résultats de toute politique économique doivent être évalués
au regard des objectifs fixés.
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Les politiques économiques s'inscrivent dans un cadre européen et mondial. En conséquence


les objectifs, comme les instruments, sont soumis à des contraintes régionales (UE) et
internationales (OMC, FMI).

Quelles sont les orientations des politiques économiques ?


Les politiques économiques ont une portée conjoncturelle ou structurelle :
 Les politiques économiques conjoncturelles visent à agir sur l'activité
économique à court terme
 Les politiques économiques structurelles visent, dans une perspective à long
terme, à modifier les structures de base du fonctionnement de l'économie.

La politique budgétaire

Que représente le budget de l’Etat ?

Au sens juridique, le budget de l’Etat est un compte de la « loi de finances ». Cette loi est
débattue et votée par le Parlement qui autorise le gouvernement à engager les ressources et les
charges de l’État pour l’année à venir.
Sur le plan économique, le budget de l’Etat est un document comptable et financier qui
détermine le montant des dépenses et des recettes prévisionnelles de l’Etat pour l’année
à venir.
En France, le budget de l’Etat représente environ 15 % du PIB. Sa structure reflète les
priorités économiques du gouvernement. Les recettes proviennent principalement de la
fiscalité. Avec ces recettes, l’Etat doit faire face aux dépenses qui lui incombent.
 Les recettes fiscales = TVA (45 %) + TIPP (8 %) + IRPP (20 %) + IS (15 %) +
ISF (1 %) + Autres (11 %)
 Les dépenses publiques = dépenses du personnel (45 %) + dépenses
d’intervention (23 %) + charge de la dette (15 %) + dépenses de fonctionnement
(12 %) + dépenses d’investissement (5%)

Qu’est-ce que le déficit budgétaire ?

Le solde budgétaire peut être défini comme la différence entre les recettes et les dépenses
en fin d’exercice budgétaire. Lorsque les recettes sont supérieures aux dépenses, le solde est
positif et l’Etat dégage une capacité de financement pour l’année suivante. Inversement, si les
dépenses sont supérieures aux recettes, le solde est négatif et le budget de l’Etat est déficitaire.
Le déficit budgétaire se différencie du déficit public car il n’englobe pas le solde des
recettes et des dépenses des collectivités territoriales et de la sécurité sociale.
Le déficit budgétaire équivaut au besoin de financement de l’État. Les lois de finances
peuvent prévoir un déficit et autoriser l’État à emprunter à hauteur de ce besoin de
financement.
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Le déficit budgétaire peut être financé par la création monétaire (avances de la Banque
centrale) ou par des ressources d’épargne (émission d’emprunts).
 Les avances monétaires de la Banque centrale sont aujourd’hui interdites par le
traité de Maastricht parce que génératrices d’inflation : en empruntant à court
terme à la Banque centrale, l’Etat contribue à créer de la monnaie sans
contrepartie économique réelle.
 Le déficit budgétaire ne peut donc être couvert, aujourd’hui, que par l’émission
d’emprunts d’Etat à long et court termes faisant appel à l’épargne publique
nationale et étrangère sur le marché financier. Cette solution se traduit par une
augmentation de la dette publique.
La France connaît un déficit budgétaire continu depuis plus de 25 ans qui gonfle l’encours de
sa dette (montant total des emprunts).

Qu’est-ce que la politique budgétaire de l’Etat ?


La politique budgétaire consiste à utiliser certains instruments budgétaires (dépenses
publiques, endettement public, prélèvements fiscaux) pour influer sur la conjoncture
économique.
 La fiscalité peut être utilisée pour relancer un secteur économique ou orienter
les dépenses des agents économiques vers un domaine souhaité. En diminuant le
niveau des impôts (IR, IS…) et des taxes (TVA, IRPP..), l’Etat accorde un
pouvoir d’achat supplémentaire susceptible de relancer la consommation,
l’investissement et donc l’emploi.
 L’augmentation des dépenses publiques et, au sein de celles-ci, les dépenses à
fort effet d’entraînement sur l’économie (infrastructures, BTP…) est souvent
engagée afin d’accélérer l’activité économique.

De fait, le budget peut être utilisé pour relancer la croissance, lutter contre l’inflation ou
poursuivre un objectif de cohésion sociale. Le budget permet au gouvernement d’agir
rapidement sur les variables économiques (consommation des ménages, investissement des
entreprises, emploi…). Cependant, son utilisation fait l’objet de controverses entre
économistes :
 Selon la doctrine libérale, le budget doit être équilibré pour ne pas entraver le
bon fonctionnement des marchés; l’Etat doit supprimer ou réduire le déficit
budgétaire. Les libéraux insistent sur les effets néfastes de l’accroissement de
la dette publique. Ils recommandent une pratique de la politique budgétaire
basée sur des règles strictes.
 A contrario, la doctrine keynésienne considère le déficit budgétaire comme un
moyen de soutien à l’activité économique. Pour John Maynard Keynes, le
déficit budgétaire peut stimuler la croissance et l’emploi dans une économie en
récession. Il préconise en conséquence une politique budgétaire discrétionnaire,
modifiable selon les besoins de la conjoncture économique.

Jusqu’à la crise des années 1930, le volume des dépenses de l’État n’était alors pas considéré
comme une variable susceptible d’influencer le niveau d’activité de l’économie. L’analyse de
Keynes a modifié cette conception en soulignant l’impact de la politique budgétaire sur le
niveau d’activité économique d’un pays.
Par conséquent, la plupart des pays développés ont mené depuis les années 1930 des
politiques de relance budgétaire lors des périodes de récession ou de moindre croissance.
À compter de la crise consécutive au choc pétrolier de 1973, les économistes libéraux
(théoriciens néoclassiques) ont cependant souligné les limites de la politique budgétaire et
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notamment les effets néfastes des déficits et de la dette publique. Depuis lors, les politiques
budgétaires dans les pays développés ont visé en priorité l’équilibre budgétaire et la stabilité
des prix pour juguler durablement l’inflation.

Aujourd’hui le traité de Maastricht et le pacte de stabilité et de croissance limitent


l’utilisation de la politique budgétaire en fixant un seuil maximal de déficit des
administrations publiques à 3 % du PIB en cas de ralentissement de la croissance.

Qu’est-ce qu’un « stabilisateur budgétaire automatique » ?


Certaines dépenses et certaines recettes publiques dépendent des variations à court
terme de l’activité économique. Par exemple, si la croissance économique augmente, les
recettes fiscales sont plus importantes (ayant plus de revenus, les agents économiques versent
plus d’impôts) et certaines dépenses diminuent naturellement (prestations sociales, aides aux
entreprises…), ce qui agit positivement sur le solde budgétaire. A contrario, si la croissance
ralentit, les recettes fiscales diminuent et les revenus de transferts sont plus importants, ce qui
provoque une détérioration du solde budgétaire.
Ces variations spontanées et automatiques du solde budgétaire sont appelées
« stabilisateurs automatiques » car elles contribuent à amortir les variations
conjoncturelles de l’activité économique.
Pour les économistes libéraux, la politique budgétaire doit relever uniquement de ce
pilotage automatique.

Qu’est-ce que le « multiplicateur keynésien » ?

Depuis Keynes, le déficit budgétaire est considéré comme un moyen de relancer l’activité
économique et de rétablir le plein emploi, en augmentant la demande globale
(investissement et consommation) pour pallier l’insuffisance de l’investissement privé.
En augmentant ses dépenses et/ou en réduisant les impôts, l’Etat accroit la demande globale
par le mécanisme du multiplicateur : une dépense supplémentaire d’investissement détermine
une hausse du revenu national supérieure à la dépense initiale d’investissement.
En cas de forte dégradation de la conjoncture économique, Keynes préconise une politique
budgétaire volontariste et une augmentation des dépenses publiques à fort effet
d’entraînement sur l’économie (bâtiments et travaux publics….). Une telle politique permet
de compenser la faiblesse des dépenses privées et d’engendrer un effet bénéfique sur la
croissance.
En effet, l’augmentation des dépenses publiques engendre des revenus supplémentaires qui
sont pour partie consommés, pour partie épargnés et pour partie récupérés par les
administrations publiques sous la forme d’impôts et de cotisations sociales. Or, la partie de
ces revenus supplémentaires qui est consommée vient nourrir la demande adressée aux
entreprises. Ces dernières peuvent dès lors augmenter leurs investissements, leurs emplois, et
distribuer des revenus supplémentaires.
Le surcroît de dépenses publiques provoque par conséquent un effet multiplicateur qui stimule
d’autant plus l’activité économique que les revenus sont peu épargnés, peu imposés et que la
demande de consommation s’adresse principalement aux entreprises nationales. La croissance
qui en résulte, va contribuer, en retour, à augmenter les recettes fiscales et diminuer le déficit
budgétaire.
Quelles sont les orientations principales données à la politique budgétaire ?
Trois orientations principales peuvent être données à la politique budgétaire : une politique
expansionniste, une politique de rigueur budgétaire ou la poursuite d’un objectif de cohésion
sociale.
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 Politique budgétaire expansionniste : en cas de croissance faible et de
chômage élevé, les pouvoirs publics peuvent mettre en œuvre une politique de
relance budgétaire afin d’accélérer l’activité économique. D’inspiration
keynésienne, cette politique utilise les dépenses publiques pour soutenir la
croissance économique.
Dans ce cas, les moyens de la politique budgétaire sont : la hausse des dépenses publiques, la
baisse des impôts, le creusement du déficit budgétaire et l’aide aux secteurs d’activité qui
subissent une crise par des subventions ou des allégements fiscaux.
La politique budgétaire expansionniste vise à contrôler la demande globale (somme de toutes
les demandes de biens et services dans un pays à un moment donné) en intervenant à court
terme sur une ou plusieurs composantes : la consommation globale, l’investissement global
des agents économiques ainsi que les exportations.
 Politique budgétaire de rigueur : d’inspiration libérale, cette politique
préconise de restreindre la demande globale afin de diminuer les tensions
inflationnistes. Elle vise à maîtriser les déficits et assainir les finances publiques.
Dans ce cas, les moyens de la politique budgétaire sont : la réduction des
dépenses publiques, la hausse des prélèvements obligatoires et la limitation de
l’endettement public.
 Politique de cohésion sociale : la politique budgétaire peut également
poursuivre un objectif de cohésion sociale en utilisant la fiscalité, la
redistribution, et les services publics. La mise en place d’une politique fiscale
favorable aux contribuables à faibles revenus contribue à la cohésion sociale. La
redistribution des revenus en faveur des ménages à faibles revenus et forte
propension à consommer, permet de soutenir la demande globale. L’offre de
services publics permet aux ménages à faibles revenus d’accéder à des services
essentiels : santé, éducation…

Quelles sont les contraintes européennes de la politique budgétaire ?


La participation de la France à la monnaie unique européenne lui impose le respect
d’une discipline économique et budgétaire. Les termes en ont été fixés par le traité de
Maastricht en 1992 et le pacte de stabilité et de croissance, conclu à Amsterdam en 1997 et
assoupli en 2005 à Bruxelles. Il s’agit d’obtenir des finances publiques saines, en évitant les
déficits publics excessifs, donc les déficits budgétaires.
Le déficit public, à savoir le déficit cumulé des administrations publiques (État mais
aussi collectivités territoriales et organismes de Sécurité sociale), est jugé excessif à
partir d’un seuil de 3 % du produit intérieur brut. Cette mesure se justifie par la volonté
d’éviter qu’un pays fasse porter les effets négatifs de sa politique budgétaire (hausse des taux
d’intérêts et du taux de change de l’euro) sur l’ensemble des pays de l’UEM.

La politique monétaire

Qu'est-ce que la politique monétaire ?


La politique monétaire consiste à agir sur l'activité économique par l'intermédiaire de la
quantité de monnaie en circulation et /ou du taux d'intérêt.
Depuis le 1er janvier 1999, la politique monétaire des pays ayant adopté l'euro est placée sous
la responsabilité de la Banque centrale européenne (BCE) qui décide des mesures destinées à
agir sur les conditions de financement de l’économie. Les banques centrales nationales sont
chargées d’appliquer ces mesures.
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Quels sont les objectifs de la politique monétaire ?


La mission officielle de la BCE est de procurer à l'économie la quantité de monnaie
nécessaire pour favoriser la croissance tout en préservant la stabilité et la valeur de la
monnaie au niveau interne (prix) et externe (change).
La politique monétaire doit, à la fois, éviter un excès de création monétaire et une insuffisance
de liquidités susceptible de freiner l'activité économique (ni trop, ni trop peu). La quantité de
monnaie en circulation dans une économie ne doit pas être faible car les agents économiques
seront alors obligés de limiter leurs activités économiques : consommation, investissement et
production. A l’inverse, une quantité de monnaie trop abondante met à la disposition des
agents économiques un pouvoir d’achat bien supérieur à la quantité de biens disponibles, ce
qui peut provoquer une hausse des prix et générer l’inflation.
Considérant que l'inflation résulte d'une création excessive de la monnaie, la BCE se
consacre à la maîtrise de la croissance de la masse monétaire. L'objectif prioritaire qui est
assigné à la BCE par le traité de Maastricht : maintenir le taux d'inflation inférieur à 2
%. Les indicateurs utilisés sont : le taux de croissance de la masse monétaire et le niveau des
taux d'intérêt.

Quels sont les instruments de la politique monétaire ?


Afin d'atteindre les objectifs de la politique monétaire, trois instruments sont utilisés : la
liquidité bancaire, les taux d'intérêt directeurs et le taux de change.
Pour réguler la masse monétaire, la BCE agit sur la liquidité des banques afin de
réduire indirectement les montants des crédits accordés à l'économie. Pour cela, elle
privilégie l'utilisation de deux instruments monétaires : les réserves obligatoires et les
interventions sur le marché monétaire.
 Les réserves obligatoires constituent un pourcentage des dépôts que les
banques commerciales doivent conserver de manière permanente sur leur
compte ouvert auprès de la banque centrale. En augmentant ce taux, la BCE
rend les banques moins liquides, ceci va les inciter à octroyer moins de crédit à
leurs clients. Réciproquement, en baissant ce taux, la banque centrale incite les
banques à octroyer plus de crédits et à créer plus de monnaie.
 Quotidiennement, l'ensemble des banques se retrouvent sur le marché monétaire
pour effectuer des opérations de prêts et d'emprunts de monnaie. Une banque
qui a un besoin de liquidités peut se financer auprès des autres banques qui ont
un excédent de liquidités. Les interventions de la banque centrale sur ce
marché servent à gérer la situation de la liquidité. Si, par exemple, la banque
centrale cherche à augmenter la liquidité du marché, elle va acheter
massivement des créances (ex : bons du trésor détenus par les banques) et
distribuer en contre partie de la monnaie supplémentaire. Inversement, si la
banque centrale désire diminuer la liquidité du marché elle va vendre
massivement des titres aux banques contre de la monnaie. Ces opérations "open
market" ont pour résultat d’augmenter ou de diminuer les liquidités et donc de
les rendre plus ou moins chères.
Pour agir sur les taux d’intérêt, les banques centrales utilisent les taux directeurs. Dans
la zone euro, les banques qui ont besoin de liquidités à court terme peuvent emprunter auprès
de la banque centrale de leur pays. Elles doivent payer un intérêt sur les sommes qu'elles
empruntent. Le taux d'intérêt utilisé lors de ces opérations est appelé « taux directeur ». Les
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banques appliquent ce taux directeur plus une marge aux crédits qu'elles accordent à leurs
propres clients. Ce taux a par conséquent une importance primordiale dans la distribution du
crédit aux entreprises et aux ménages.
Schématiquement, lorsque la BCE augmente son taux directeur, le coût du crédit sera plus
élevé car il faudra payer plus d’intérêt. Le résultat, en principe, est que les banques
accorderont moins de crédit, ce qui freinera la croissance de la consommation et de
l’investissement. La demande globale baissera et l’économie ralentira ainsi que l’inflation. Si
au contraire la BCE diminue son taux directeur, le crédit sera moins cher, ce qui incitera les
ménages et les entreprises à emprunter pour consommer et investir, ce qui accélérera la
croissance économique ainsi que l’inflation.
La BCE est amenée à surveiller la position de l'euro sur le marché des changes par
rapport aux devises étrangères.

Quels sont les effets de la politique monétaire sur l'économie réelle ?


Les agents économiques sont confrontés à des besoins de financement pour consommer et
investir. Les conditions auxquelles ces agents pourront trouver leur financement sont fixées
via la politique monétaire. Celle-ci exerce des effets sur l'activité et le comportement des
agents économiques à travers quatre canaux de transmission : le taux d'intérêt, le crédit, l'effet
de richesse et le taux de change.
 Le taux d’intérêt : lorsque la banque centrale augmente ou diminue ses taux
directeurs, le coût du crédit augmente ou diminue. En rendant le coût du capital
moins cher, la baisse des taux d'intérêt dynamise l'investissement des entreprises
et la consommation des ménages.
 Le crédit : en rendant l'accès au crédit plus ou moins facile et plus ou moins
coûteux, la politique monétaire agit sur l'offre et la demande de biens et de
services. Durant la crise financière de 2007-2008, ce canal a mal fonctionné
dans les pays touchés par la crise, entraînant un "crédit crunch". Le crédit
crunch désigne un phénomène selon lequel les banques rationnent
quantitativement leur offre de crédit, quel que soit le taux auquel l’emprunteur
est prêt à prendre le crédit. Le crédit crunch est difficile à appréhender et à gérer
pour les autorités monétaires.
 L'effet de richesse traduit la variation de la demande consécutive à la variation
de la valeur du patrimoine des agents économiques. Lorsque les patrimoines
enregistrent des moins-values, cela incite les agents économiques à consommer
moins et à épargner plus. Inversement, lorsque les patrimoines enregistrent des
plus-values, cela les incite à consommer plus et à épargner moins.
 Le taux de change : les fluctuations des taux de change ont une influence
directe sur les coûts des importations et des exportations. Une baisse du taux de
change renchérit les importations et peut stimuler les exportations en diminuant
leurs prix.

Quelles sont les orientations de la politique monétaire ?


C’est autour de cette question que s’affrontent les monétaristes et les keynésiens. Les
monétaristes prônent une politique monétaire restrictive tandis que les keynésiens préconisent
une politique monétaire expansionniste.
 Selon la théorie monétariste (Milton Friedman), l’inflation a des causes
uniquement monétaires. Elle croit lorsque la masse monétaire est trop
importante. La politique monétaire doit donc se limiter à contrôler les causes de
cette inflation. En période d'inflation, une politique monétaire restrictive est
susceptible de réduire les tensions inflationnistes. Cette politique se traduit
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par la hausse des taux d'intérêt et la diminution des liquidités bancaires, ce qui
aboutit à une baisse des crédits distribués, une baisse de la consommation et de
l'investissement, une baisse de la demande et la réduction des tensions
inflationnistes. Cette politique comporte deux risques majeurs : le
ralentissement de la croissance et l'augmentation du chômage.
 Pour les keynésiens, la politique monétaire ne doit pas avoir pour seul
objectif la lutte contre l’inflation mais elle doit également poursuivre des
objectifs de croissance économique, de production et d’emploi. Ainsi, en
période de crise, une politique d'expansion monétaire est susceptible de stimuler
la demande globale. Elle se traduit par la baisse des taux d'intérêt et un
accroissement des liquidités bancaires, ce qui aboutit à un accroissement de
l'offre de crédit, à l’augmentation de la consommation et de l'investissement et
donc à l’augmentation de la demande globale. C'est une politique qui doit être
conduite avec précaution car elle peut générer de l'inflation.

Depuis 2008, du fait d’une situation de crise, le canal du crédit et le canal du taux d’intérêt
fonctionnent mal. Pour éviter le blocage de ces deux canaux essentiels au financement de
l’économie, la BCE a mis en œuvre une politique non conventionnelle. Trois mesures ont été
prises : augmenter massivement la quantité de monnaie fournie aux banques, maintenir des
taux directeurs faibles et acheter des titres aux banques (y compris les titres de mauvaise
qualité).

Reprendre ici en posant des questions aux élèves car ils doivent avoir lu le cours

La politique conjoncturelle

=> Regarder la vidéo pour comprendre la différence entre les 2 politiques.

Qu'est-ce que la politique économique conjoncturelle ?


La politique économique conjoncturelle vise à réguler l'activité à court terme pour
garantir une croissance forte sans déséquilibres (chômage, inflation, déficit
budgétaire…). Elle peut être procyclique ou contracyclique.
 La politique conjoncturelle est procyclique lorsque l'Etat agit dans le sens
de la conjoncture pour l'amplifier. Exemple : prendre des mesures de relance
pour stimuler la demande et la croissance économique en période de récession.
 La politique conjoncturelle est contracyclique lorsque l'Etat intervient pour
contrer une évolution conjoncturelle indésirable. Exemple : prendre des
mesures d'augmentation des taux d'intérêt pour diminuer les tensions
inflationnistes.
La mise en œuvre de la politique économique conjoncturelle nécessite des politiques
complémentaires : politique des revenus, politique fiscale, politique de l'emploi…

Quels sont les objectifs de la politique économique conjoncturelle ?


Les objectifs de la politique économique conjoncturelle sont la croissance du PIB, le plein
emploi, la stabilité des prix ainsi que l'équilibre des échanges et des paiements extérieurs.
Ces objectifs sont synthétisés par les quatre indicateurs du "carré magique" de Nicholas
Kaldor (1971) : le taux de croissance, le taux de chômage, le taux d'inflation et le solde de la
balance commerciale.
Ce carré est réputé magique car l'expérience prouve qu'il est difficile, voire impossible,
d'atteindre simultanément les quatre objectifs. La croissance s'obtient parfois au détriment
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de l'équilibre extérieur, le plein emploi aux dépens de la stabilité des prix. C'est la raison pour
laquelle certains objectifs sont privilégiés au détriment d'autres. Une hiérarchie de ces
objectifs est fréquemment établie en fonction des contraintes de l'environnement économique
et des conceptions politiques des dirigeants.
Le carré magique permet de comparer les économies entre elles ou de situer une
économie à différentes périodes. Plus la surface du quadrilatère correspondant aux
statistiques d'un pays à une période donnée s'éloigne de la surface théorique du carré magique,
plus la situation économique se détériore.

Quels sont les instruments de la politique économique conjoncturelle ?


La régulation conjoncturelle de l'activité s'effectue au moyen de deux instruments principaux :
le budget de l'Etat et le taux d'intérêt. La politique budgétaire et la politique
monétaire peuvent être combinées pour maintenir un taux de croissance économique soutenu
et un faible taux d'inflation.

Qu'est-ce qu'une politique conjoncturelle dite de relance ?


D’inspiration keynésienne, la politique économique conjoncturelle dite de relance privilégie
les objectifs de stimulation de la croissance économique et de lutte contre le chômage. En
cas de croissance faible et de chômage élevé, l'Etat peut mettre en œuvre une politique
conjoncturelle qui vise à accroître la demande globale (consommation et investissement)
pour stimuler l'activité économique. Cette politique est mise en œuvre à l'aide d'une politique
budgétaire et monétaire expansionnistes.
 Une politique budgétaire expansionniste se traduit par une hausse des
dépenses publiques, une baisse des impôts et un creusement du déficit
budgétaire. Celui-ci est considéré comme favorable parce qu’il stimule la
demande globale. Le mécanisme économique qui justifie cette politique est le
suivant : l'augmentation des dépenses publiques et la diminution des impôts
déclenchent une hausse du revenu disponible des ménages et une hausse de la
consommation, ce qui engendre une hausse de la production des entreprises et
donc une hausse de l'emploi.
 Une politique monétaire expansionniste se traduit par une baisse des taux
d'intérêt, une progression des crédits et de la masse monétaire. Le
mécanisme économique qui justifie cette politique est le suivant : une baisse des
taux d'intérêt génère des sources de financement moins coûteuses pour les
agents économiques. Ménages et entreprises vont donc recourir à plus de crédits
et vont effectuer plus d'échanges donc plus d'activité économique et plus
d’emploi.
Les politiques de relance ont des effets positifs sur l’activité économique, sur le revenu des
ménages et sur l’emploi. Cependant ces politiques peuvent favoriser l’inflation des prix et
dégrader l’équilibre extérieur en raison de l’augmentation des importations.

Qu'est-ce qu'une politique conjoncturelle dite de rigueur ?


D'inspiration libérale, la politique économique conjoncturelle dite de rigueur (stabilisation)
privilégie la lutte contre l’inflation et la réduction des déficits. Elle implique le plus souvent le
freinage de la croissance économique.
Elle est mise en œuvre à l'aide de politiques monétaire et/ ou budgétaire restrictives.
 Une politique budgétaire restrictive recherche l’équilibre ou l’excédent du
budget afin de limiter le poids de la dette publique.
 Une politique monétaire restrictive se traduit par une limitation du crédit
et une hausse des taux d’intérêt.
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Les politiques de rigueur ont, en principe, des effets bénéfiques sur les prix, sur les équilibres
extérieurs et sur les résultats des entreprises. Cependant, elles peuvent avoir des effets
dépressifs sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la production.

La politique structurelle

Qu’est-ce qu’une politique économique structurelle ?


La politique économique structurelle est l’ensemble des actions mises en œuvre par les
pouvoirs publics pour transformer le système économique afin d’en améliorer le
fonctionnement. Elle vise à assurer durablement la croissance et la compétitivité de
l’économie nationale. Elle s’inscrit dans le moyen et le long terme.
Dans l’Union européenne, il existe deux catégories de politiques structurelles : les politiques
structurelles nationales et les politiques structurelles de l’UE.
Depuis la mise en place de la « stratégie de Lisbonne« , les politiques structurelles nationales
sont encadrées et coordonnées pour plus de cohérence. La coordination de ces politiques
s’effectue par l’intermédiaire des grandes orientations des politiques économiques (GOPE).

Quelles sont les principales politiques structurelles nationales?


Les politiques structurelles nationales visent à accroître les possibilités de production, à
orienter l’activité vers des secteurs d’avenir, à renforcer la concurrence par la
réglementation et à mettre en place des autorités indépendantes de régulation.
En France, les principales politiques structurelles sont :
 La politique industrielle favorise les secteurs considérés comme stratégiques,
soutien aux PME…
 La politique énergétique cherche à développer les énergies renouvelables et
non polluantes
 La politique de recherche et d’innovation finance la R&D et le développement
de nouvelles technologies
 La politique de formation cherche à développer le capital humain
 La politique d’aménagement du territoire vise à corriger les disparités entre
les régions, à développer les infrastructures de transport et de communication…

Quelles sont les principales politiques structurelles dans l’Union Européenne ?


Les politiques structurelles de l’Union Européenne visent à supprimer les obstacles
économiques à la croissance et à améliorer le fonctionnement des marchés en renforçant
la concurrence.
Les domaines essentiels de la politique structurelle au niveau européen sont l’agriculture, la
concurrence, le social et l’environnement :
 La politique agricole commune (PAC) vise à protéger l’agriculture européenne
en assurant l’indépendance alimentaire de l’Europe et l’entretien du patrimoine
naturel.
 La politique de concurrence cherche à défendre les intérêts des
consommateurs européens, à lutter contre les monopoles et les pratiques
anticoncurrentielles (ententes, abus de position dominante).
 La politique sociale vise à éviter, au niveau européen, l’harmonisation par le
bas des taux d’imposition et des cotisations sociales.
 La politique de l’environnement cherche à lutter contre la pollution, à prévenir
les risques et à protéger la biodiversité dans l’UE.
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II) Les limites des politiques économiques

Quelles sont les limites à l'efficacité des politiques économiques nationales ?


Les politiques économiques nationales sont contraintes par la mondialisation de l'économie et
par l'incompatibilité des objectifs économiques.
 Les effets de la mondialisation de l’économie : dans le domaine productif, les
stratégies des firmes multinationales peuvent perturber les politiques
industrielles et d'emploi des pouvoirs publics (ex: délocalisations). Dans le
domaine monétaire, la politique de la BCE peut être contrée par les mouvements
internationaux des capitaux. Dans le domaine budgétaire, le Pacte de Stabilité et
de Croissance (PSC) réduit les marges de manœuvre budgétaire des États.
 L'incompatibilité des objectifs de la politique économique : dans le cadre
d'une politique de relance, l'augmentation des dépenses publiques n'implique
pas nécessairement une augmentation de la demande. Cette dernière peut avoir
comme effets positifs la hausse de la production des entreprises et la baisse du
chômage. Elle peut avoir également deux effets pervers : le risque d'inflation et
la hausse des importations.

Quelles sont les limites à l'efficacité de la politique budgétaire?


Deux contraintes principales limitent actuellement l'efficacité de la politique budgétaire : la
contrainte européenne et la contrainte liée à l'endettement public.

La contrainte européenne : les règles budgétaires dans l'UE, réduisent les possibilités de
mettre œuvre une politique budgétaire capable de relancer la croissance en période de
ralentissement. Le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) ratifié en juin 1997 fixe des
limites à la politique budgétaire des pays de la zone euro. Les déficits publics ne peuvent pas
dépasser 3% du PIB et l'endettement public est limité à 60 % du PIB.
Par ailleurs, dans la zone euro, il est difficile de coordonner la politique monétaire unique,
définie au niveau européen, et les politiques budgétaires nationales. Or, la politique
économique conjoncturelle n'est efficace que si les politiques monétaire et budgétaire sont
utilisées conjointement pour atteindre le même objectif (Policy mix).

La contrainte liée à l'endettement public : le recours à l’emprunt pour financer les dépenses
publiques entraine un effet "boule de neige " et pose un problème à long terme de
soutenabilité des finances publiques.
Définition : Effet boule de neige : en cas de financement du déficit budgétaire par emprunt,
plusieurs années de déficit peuvent conduire à une accumulation de la dette publique. Un
risque important apparaît alors, celui d'un «effet boule de neige» de la dette. Il s'agit d'un
cercle vicieux d'autoalimentation de la dette. Une dette importante implique le versement
d'intérêts considérables aux épargnants créanciers de l'État. Le poids de ces intérêts aggrave le
déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau
d'intérêts encore plus important, etc.
14

La soutenabilité de la dette : L’endettement de la France est en constante progression depuis


50 ans et maîtriser l’endettement public est un enjeu de souveraineté puisqu’une part
importante de la dette française est détenue par des non résidents, dans un contexte
d’internationalisation des marchés de dettes souveraines.
Lorsque la dette publique s’accroît fortement, cela pose deux problèmes :
 Une grande part des dépenses étant affectée au paiement du service de la dette
(15,6 % en 2009 pour la France, par exemple), l’État peut se retrouver dans une
situation d’insolvabilité, incapable de faire face au remboursement de la dette
(la situation de la Grèce en 2010 caractérise cet état d’insolvabilité).

L'utilisation du déficit budgétaire se heurte à plusieurs critiques théoriques des économistes


libéraux :
- L'effet d'éviction : si le déficit budgétaire est financé grâce à des emprunts auprès des
agents économiques, se pose le problème de l'effet d'éviction. Le recours à l'emprunt pour
financer le déficit budgétaire provoque un déplacement de l'épargne disponible vers le secteur
public au détriment des autres agents économiques. L'effet d'éviction est un phénomène qui
conduit à un rationnement de la demande de capitaux des agents privés sur le marché
financier du fait de la présence de l’État, cela peut entraîner une baisse de l’investissement
privé et freiner l’effet de relance impulsé par la politique budgétaire. L’éviction s’appuie sur
deux mécanismes :
 Un effet quantité : l’État est un emprunteur important
qui offre des garanties solides, il sera donc servi en
priorité par les prêteurs ce qui réduit d’autant la
quantité de capitaux disponibles pour les autres
emprunteurs.
 Un effet prix : l’augmentation de la demande de
capitaux sur les marchés financiers face à une offre
inchangée conduit à une hausse des taux d’intérêt. Les
capitaux deviennent ainsi plus coûteux pour les
emprunteurs privés.
- L'effet Laffer : selon l'économiste Arthur Laffer, l'impôt est une source de désincitation au
travail. Au delà d'un seuil d'imposition, les individus sont incités à réduire leur activité
économique. Cela a deux effets majeurs : un frein pour la croissance économique, puisque
l’activité se ralentit et une baisse des recettes de l’État (d’où l’expression « Trop d’impôt tue
l’impôt »).
- L'effet Ricardo-Barro : selon la théorie de l’équivalence ricardienne (Ricardo-Barro), les
anticipations des agents économiques peuvent limiter l'efficacité d'une politique budgétaire.
Dans le cas d’une politique de relance financée par l’emprunt, les agents économiques
anticipent une hausse future des impôts. Pour se préparer à les payer, ils vont donc épargner
davantage, réduisant de ce fait l’effet multiplicateur. Les agents économiques connaissent
l’ensemble des effets induits par les politiques économiques mises en place, notamment
l’inflation. Ils ne seraient alors pas dupes et n’augmenteraient pas leurs dépenses, anticipant la
dégradation de leur pouvoir d’achat.
- Les « fuites » dans une économie ouverte : l'effet multiplicateur n'est pas garanti,
notamment dans le cas des économies à haut degré d'ouverture sur l'étranger. Il peut être
affaibli par deux fuites principales : l’épargne, et la consommation de produits importés. Si la
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hausse des revenus induite par la politique économique est affectée en grande partie à
l’épargne, cela n’a pas d’effet d’entraînement positif sur l’économie : pas de consommation
donc pas de production supplémentaire. Si, dans le cadre d'une politique de relance, une
grande partie des revenus distribués se porte sur la consommation de produits importés,
l'augmentation de la demande peut se traduire par une augmentation des importations et non
de la production nationale, ce qui va entraîner une relance de la production des pays en
question, mais n’aura aucun impact sur l’économie nationale.

Quelles sont les limites à l'efficacité de la politique monétaire ?


Trois contraintes limitent l'efficacité de la politique monétaire :
 Une politique monétaire restrictive exclusivement centrée sur la lutte contre
l'inflation fragilise la croissance économique.
 L'internationalisation des marchés de capitaux impose à la BCE la prise en
compte des taux d'intérêt offerts sur les marchés financiers internationaux.
 Dans la zone euro, la politique monétaire appartient à la BCE, les
gouvernements ne peuvent pas agir sur la politique monétaire. Or, une même
politique monétaire ne peut pas exercer les mêmes effets selon les pays, compte
tenu de l'hétérogénéité des économies des pays de la zone euro. Les situations
conjoncturelles sont diverses et réclament des politiques monétaires adaptées.

La concurrence fiscale et sociale au sein de l’Europe


Les pays européens sont en concurrence fiscale et sociale, certains pays font face à une
optimisation fiscale des FMN (firmes multi nationales) et de l’évasion fiscale des plus riches
ce qui empêche ou freine les prélèvements des impôts et des cotisations sociales.
La croissance économique n’est pas synonyme de bien être
Certains économistes dénoncent la volonté des Etats à ne prendre en compte que la croissance
du PIB et non l’indice de développement humain (IDH) préconisé par le programme des
nations unis qui repose sur le PIB, l’espérance de vie et le niveau d’éducation.

III) La gouvernance de l’économie mondiale

La régulation du marché mondial des biens et services


Quels sont les effets positifs de la libéralisation et de l’augmentation du commerce mondial ?

Le marché des biens et services revêt un caractère mondial : aujourd’hui presque tous les pays
peuvent échanger entre eux biens et services. La libéralisation et le développement du
commerce mondial ont des effets positifs sur l’offre et sur la demande et constituent un levier
de développement économique.
Du côté de l’offre :
 Le libre-échange stimule la concurrence : confrontés à la concurrence
étrangère, les producteurs nationaux doivent constamment améliorer leurs
productions pour rester compétitifs.
 Le libre-échange stimule la croissance : il permet une augmentation du
volume des échanges et donc une stimulation de l’activité économique.
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Mécaniquement, les échanges de biens et services augmentent chaque fois qu’un


pays ouvre son économie.
 Le libre-échange améliore l’efficacité économique puisque chaque pays se
spécialise dans les productions pour lesquelles il est le plus efficace
 Le libre-échange stimule l’innovation : confrontées à la concurrence
internationale, les entreprises doivent s’adapter et innover pour rester
compétitives.
Du côté de la demande :
 La production à grande échelle permet de réduire les coûts de production et
de faire baisser les prix
 La concurrence entre producteurs nationaux et étrangers permet au
consommateur d’élargir ses choix
 L’élargissement du marché permet d’éviter les pénuries de biens et services

Le libre échange, un levier de développement économique : beaucoup de pays émergents


ont axé leur développement économique sur les exportations. L’ouverture des économies tend
à faire converger les rémunérations des facteurs de production selon la théorie HOS
(Heckscher-Ohlin-Samuelson). Un pays qui s’ouvre aux échanges verra son salaire moyen
augmenter, ce qui contribue à stimuler le pouvoir d’achat.

Pourquoi le commerce mondial nécessite-t-il une coordination internationale ?


Le libre-échange ne s’impose pas de lui-même, il est nécessaire que les pays décident de
libéraliser leur économie. La régulation du commerce mondial s’impose pour :
 Fixer les mêmes règles à tous les pays, droits, devoirs et sanctions
applicables
 Eviter un comportement de passager clandestin : il existe un risque de
comportement opportuniste de « passager clandestin » de la part de pays qui
profiteraient de l’ouverture (profiter des avantages) tout en continuant à se
protéger (sans supporter les inconvénients). Un comportement de passager
clandestin désigne le comportement d’un agent qui veut obtenir un avantage
sans avoir à fournir de contrepartie (exemple type : la personne qui voyage sans
titre de transport). La signature du GATT (Général Agreement on Tariffs and
Trade) puis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
répondaient au souci d’éviter des comportements opportunistes en fixant des
règles communes.
Le multilatéralisme est à la base de la coordination internationale du commerce
mondial. C’est un mode d’organisation et de négociation économiques, commerciales et
financières engageant la présence d’un grand nombre d’États. Il repose sur l’idée que la
communauté internationale doit s’entendre pour définir des règles communes en matière
d’échange international. Dans le domaine commercial, le multilatéralisme est organisé depuis
1947 dans le cadre du GATT puis dans celui de l’OMC depuis 1995.

Quels sont les principes de fonctionnement de l’Organisation mondiale du commerce ?


Depuis la ratification des accords de Marrakech le 15 avril 1994, les parties contractantes du
GATT sont devenues membres d’une nouvelle institution internationale : l’O.M.C.
(organisation internationale dont le rôle est de promouvoir le développement des
échanges de biens et services, et de garantir la stabilité des échanges). C’est aussi
un cadre législatif appliqué à l’ensemble des pays signataires (153 pays en 2009) où
chaque Etat représente une voix, quelque soit son poids politique ou économique. Les
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domaines concernés sont : le commerce des biens et services, la propriété intellectuelle et


l’agriculture. Les grands principes fixés en 1947 par l’accord du GATT n’ont pas changé :
 Le principe de négociation : pour développer les échanges de biens et services,
l’OMC organise des cycles de négociations multilatérales et globales, appelés
Rounds (ou cycles). Depuis 1947, huit séries de négociations commerciales ont
été réalisées, d’abord au sein du GATT puis depuis 1995 au sein de l’OMC. En
2001, « le cycle de Doha pour le développement » a lancé de nouvelles
négociations. Il est actuellement (début 2012) bloqué par absence de consensus
entre tous les pays membres.
 Le principe de non discrimination entre producteurs étrangers et
producteurs nationaux : la « clause de la nation la plus favorisée » introduit le
principe d’un traitement identique à tous les partenaires commerciaux. Tout
avantage consenti par un membre de l’OMC à un autre est étendu à tous les
autres.
 Le principe de réciprocité : en matière de concessions tarifaires, un pays qui
accepte un avantage doit l’offrir en retour.
 Le principe de concurrence loyale : le dumping (vente à perte) est prohibé, les
politiques de quotas (ou contingentements) sont interdites. Les subventions
publiques sont surveillées (en matière de production), voire interdites (en
matière d’exportation). Les accords négociés au sein de l’OMC prévoient des
exceptions dans certaines circonstances aux principes fondamentaux de
concurrence loyale.

Il incombe à l’OMC de régler les litiges entre les pays membres. En cas de désaccord entre
les pays, l’OMC a instauré un tribunal des conflits : l’Organe de règlement des différends
(ORD) qui a pour rôle de statuer sur les litiges et de surveiller la mise en œuvre de ses
décisions. Le règlement des litiges entre pays est basé sur la négociation. Cependant, des
mesures coercitives peuvent être prises à l’encontre des pays récalcitrants.
Quelles sont les limites à la gouvernance des échanges mondiaux ?
Le fonctionnement de l’OMC connaît deux types de limites : la recherche du consensus et le
développement des accords régionaux.
 La recherche du consensus. D’après les règlements de l’OMC, les
négociations doivent aboutir à un consensus. Or, avec 153 membres, la
recherche d’un consensus constitue un puissant frein en cas de désaccord
profond entre les pays. Aujourd’hui les négociations portent sur des sujets plus
sensibles et sont donc source de tensions (services, domaines initialement
réservés à l’État…). Conséquence, multiplication des accords bilatéraux et
régionaux en alternative à l’OMC.
 Le développement des accords commerciaux régionaux (ACR) est un
phénomène général qui touche l’ensemble des continents. Il se traduit par la
création d’unions économiques entre pays désireux de supprimer les barrières
commerciales entre eux. Les quatre principaux ACR sont : l’union européenne
(UE), l’association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN), le marché
commun des pays d’Amérique du Sud (MERCOSUR), l’association de libre-
échange nord-américain (ALENA). Les ACR donnent des droits préférentiels
aux pays signataires mais les pays extérieurs en sont exclus. Les quatre
principaux ACR concentrent à eux seuls 70 % des échanges mondiaux. Ces
zones contrarient la régulation par l’OMC en regroupant des pays qui pèsent
plus lourd dans les négociations ; en instaurant à l’intérieur des zones, des règles
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qui deviennent autant d’entraves au commerce pour les pays extérieurs et en


marginalisant les « petits pays » isolés, exclus des accords régionaux.

Depuis le début des années 2000, le rôle de l’OMC est contesté. On lui reproche d’être
entre les mains des grandes puissances commerçantes. On l’accuse de ne pas résister à la
régionalisation des échanges.

Les biens publics mondiaux

Qu’est-ce qu’un bien public ?


Un bien public (ou bien collectif) est un bien ou un service qui présente deux
caractéristiques : non rivalité et non exclusion.
Un bien est dit non rival lorsque sa consommation par un agent n’empêche pas un autre
agent de le consommer. Une fois qu’il est produit, le bien peut être utilisé par un grand
nombre de personnes, sans coût de production supplémentaire. Le coût marginal engendré par
un consommateur supplémentaire est nul.
Un bien est dit non exclusif lorsqu’on ne peut exclure aucun agent de la consommation
de ce bien. Il est impossible d’exclure un consommateur de l’accès à ce bien par un
mécanisme de prix. Ceux qui veulent consommer ce produit sans en payer le prix ne peuvent
être exclus. Exemples : l’éclairage public, l’eau d’une fontaine, la défense nationale, la
justice.
On parle de biens publics impurs pour désigner des biens publics qui ne répondent qu’à
un seul de ces critères.
Les biens publics ne peuvent être satisfaits par le marché pour deux raisons : du coté de
l’offre, aucune entreprise privée ne serait en mesure de les produire avec profit ; du coté de la
demande, les consommateurs adopteraient le comportement de passager clandestin (profiter
d’un bien sans payer).
C’est donc l’Etat qui doit assumer la fourniture des biens collectifs en faisant supporter
le coût à la collectivité par l’intermédiaire de la fiscalité.
Qu’est-ce qu’un bien public mondial ?
Un bien public mondial (BPM) est un bien public, donc non rival et non exclusif et qui
possède un caractère mondial (ou universel). Selon Charles Kindelberger (1986), les BPM
représentent l’ensemble des biens accessibles à tous les États qui n’ont pas
nécessairement intérêt à les produire.
Les BPM sont classés en trois catégories :
 Les BPM naturels. Exemples : la qualité de l’air, la biodiversité. Le problème
auquel est confrontée la communauté internationale est la sur-utilisation de ces
biens.
 Les BPM d’origine humaine. Exemple : les connaissances scientifiques. Le
problème auquel est confrontée la communauté internationale est leur sous-
utilisation.
 Les BPM résultant de politiques globales. Exemples : la santé, la stabilité du
système financier international. Le problème auquel est confrontée la
communauté internationale est leur sous-production.
Du fait de ses caractéristiques, aucun Etat n’a intérêt à financer la production d’un BPM,
attendant que d’autres le fassent pour en bénéficier sans frais. Face à la double défaillance des
marchés et des États, il est nécessaire de recourir à la coopération internationale.
Comment gérer un bien public mondial ?
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Pour assurer la gestion des biens publics mondiaux, on peut utiliser des instruments
économiques ou réglementaires.
 Les instruments économiques : on cherche à modifier le comportement des
agents par le biais de l’incitation.
 L’instauration d’un marché ad hoc (ou contrôle par les volumes). Exemple :
le protocole de Kyoto sur le climat, entré en vigueur en 2005, a permis la mise
en place du marché du carbone. L’action des pouvoirs publics consiste à fixer
une quantité maximale d’émissions polluantes (quotas d’émission de CO2).
Dans un premier temps, ils attribuent des droits à polluer aux entreprises
polluantes ensuite, ils leur proposent un lieu d’échange des droits à polluer : le
marché du carbone où se détermine le prix de l’activité polluante. Plus le quota
est faible, plus le prix de l’activité polluante sera élevé, plus les agents seront
incités à arrêter les activités polluantes.
 La mise en place d’une taxe : la taxation permet d’internaliser les externalités
en obligeant les agents économiques à tenir compte des coûts supportés par la
collectivité. Exemple : la taxe carbone augmente le coût de l’activité polluante,
ce qui peut encourager les agents à polluer moins ou à changer d’activité.
 Les instruments réglementaires : pour assurer la gestion des biens publics
mondiaux, les États peuvent imposer des contraintes aux agents économiques
afin qu’ils modifient leur comportement.
 Les traités internationaux permettent l’organisation, la production, la
préservation et l’utilisation des BPM. Ils définissent des normes de
comportement pour les États (interdiction de la pêche de certains poissons, par
exemple).
 La gestion des BPM peut être confiée à des institutions qui font partie du
Système des Nations Unis ou à des ONG. Les organisations internationales
(FMI, Banque mondiale, l’OMC, l’OMS…) facilitent la conclusion et
l’application des accords entre les États. Dans le domaine de la santé, par
exemple, l’OMS élabore des règles qui s’imposent à tous les pays (campagnes
de vaccination, protocoles de soins…).

Ces modalités incitatives ou contraignantes affectent les décisions et l’activité économique et


génèrent des conflits d’intérêt entre les États.
Quelles sont les limites de la gouvernance mondiale des biens publics mondiaux ?
La gouvernance mondiale est la capacité de l’ensemble des pays de la planète à fixer et
appliquer des règles de fonctionnement de l’économie mondiale.
La coopération entre les États est difficile. Deux problèmes se posent : celui de la répartition
équitable du financement des BPM et celui des sanctions quand les engagements ne sont pas
respectés.
L’échec du Sommet de Copenhague (décembre 2009) témoigne des problèmes de
coordination de l’action internationale en matière de réchauffement climatique.