Et Si On Se Parlait Des Droits Des Enfants
Et Si On Se Parlait Des Droits Des Enfants
Et Si On Se Parlait Des Droits Des Enfants
Gary
8 ans, en CE2
On dit de moi que je suis :
...L'intello de l'équipe, un peu beaucoup
geek aussi. Que je suis quand même
grand malgré ma petite taille ! Et que
je pourrais être astronaute.
Au programme :
Pas le droit d'avoir faim ! p. 7
Un toit pour toi ! p. 9
Hyper importants, les parents ! p. 11
Mon avis compte aussi ! p. 13
Quoi de neuf dans le monde ? p. 15
Une médecine maline p. 17
Le travail, c'est pas l'esclavage ! p. 19
Une justice juste, c'est une justice adaptée p. 21
Jouer, c'est mon droit ! p. 23
L'école c'est pour ton avenir p. 25
L'objectif :
Permettre aux enfants de découvrir leurs droits !
Pas le droit
d'avoir faim !
: Vous vous rendez compte, il y a 1 milliard de personnes sur la Terre
qui souffrent de la faim.
: Souffrir de la faim, ça veut dire avoir mal au ventre tout le temps ?
: On dit qu'on souffre de la faim quand on ne peut pas manger assez
pour rester en bonne santé.
: C ' est Énorme comme chiffre : 1 milliard !
: Surtout qu'on n'est que 6 milliards sur Terre.
: Même en France, il y a des gens qui n'arrivent pas à se nourrir
correctement.
: Comment c'est possible ça ?
: Tout simplement parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour s'acheter
à manger !
: C'est vraiment affreux ! Qu'est ce qu'on peut faire ?
: Manger, c'est un droit pour les adultes et pour les enfants !
Alors, heureusement, l'État et plusieurs associations font en sorte d'aider
les personnes qui ont faim.
: Et nous, qu'est-ce qu'on peut faire ?
: On peut collecter de la nourriture et la distribuer à ceux qui en ont besoin.
Le plus simple, c'est de donner des aliments à des associations comme
les Restos du Cœur. Ensuite, ces dernières se chargent de les offrir
à ceux qui sont dans le besoin. Mais pour être encore plus efficace,
on pourrait en plus organiser une grande collecte à l'école. Eh oui, nous
aussi, on peut aider ceux qui ont faim !
7
Un toit pour toi !
: Hier soir j'ai vu à la télé un reportage impressionnant sur Orangi Town.
: “Town“ en Anglais ça veut dire “Ville“.
: C'est une ville qui s'appelle Orangi ?
: Oui, c'est à peu près ça. En fait c'est un des plus grands bidonvilles
du monde. Il se situe en Asie.
: Un bidonville ?
: Un bidonville c'est un quartier très pauvre d'une ville où il n'y a souvent
pas de maison, seulement des abris en bois.
: J'ai aussi appris qu'il y avait encore des bidonvilles en France
il y a à peine 30 ans.
: En France aussi ?
: Oui, et puis les gouvernements et les associations ont travaillé
pour que chacun puisse avoir un toit suffisamment confortable.
: Heureusement ! Chacun a le droit d'avoir un endroit où il peut bien vivre.
C'est la loi qui le dit, même si elle n'est pas toujours facile à appliquer.
: Il existe d'ailleurs des aides pour les gens qui ont des difficultés
à trouver un logement.
: Il reste beaucoup de travail parce que des tas de gens en France
et dans le monde sont encore aujourd'hui mal-logés et vivent dans
un endroit sale ou mal équipé ou bien pas logés du tout.
: C'est bizarre parce que moi, avoir une maison, ça me paraît
normal. En fait je me rends compte que beaucoup d'enfants sur
Terre n'en ont pas.
: Alors que ça fait partie des droits de tous les enfants !
9
Hyper importants,
les parents !
: Ma copine Cléa a été adoptée et ses parents viennent de le lui dire.
Elle est sacrément sous le choc.
: Je peux comprendre. Cela doit faire bizarre de découvrir que tes parents
ne sont pas vraiment tes parents.
: Dans un sens ce sont ses vrais parents, car ce sont eux qui l'ont élevée.
Par contre ce ne sont pas ses parents biologiques, car ce ne sont
pas eux qui l'ont conçue.
: Enfin bon, franchement, c'est carrément mieux d'avoir des parents
adoptifs que pas de parents du tout ! Tu ne penses pas ?
: Si, bien sûr ! Du moment que tu tombes sur une famille qui t'accueille
les bras ouverts et qui s'occupe bien de toi...
: C'est clair ! Mais, vous savez, l 'adoption ce n'est pas quelque chose
que l'on peut faire très facilement. Cela prend du temps et les parents
doivent vraiment le vouloir. Les services d'adoption les choisissent
avec une grande attention. Ils doivent fournir toutes sortes de garanties,
prouver qu'ils vont aimer l'enfant, s'occuper de lui, lui donner accès
à l'éducation, le nourrir, etc.
: Mais ça, c'est vrai pour tous les parents, non ?
: Oui ! Tu as tout à fait raison. En tant qu'enfants, nous avons le droit
d'avoir des parents qui sont là pour nous guider, pour nous soigner,
pour nous consoler... Pour nous élever quoi !
: Ah, bah ça c'est rassurant !
: Et si ce n'est pas le cas et que nos parents ne s'occupent pas bien de nous ?
: Des organismes sont là pour nous aider ou nous protéger en cas de mauvais
traitements et c'est tant mieux pour nous !
11
Mon avis compte aussi !
: J'en ai marre !
: Qu'est ce qui se passe Sarah ?
: À l'école, j'ai l'impression qu'il n'y en a que pour la maîtresse.
Moi, je veux bien écouter les adultes. Mais je trouve que les enfants
ont, eux aussi, pleins de bonnes idées !
: Je suis bien d'accord avec toi.
: Par exemple, l'autre jour, on parlait de l'uniforme à l'école. Mais au lieu
d'en discuter avec toute la classe, de s'intéresser à l'avis des uns et des autres,
la maîtresse nous a simplement expliqué pourquoi certaines écoles
choisissent de faire porter l'uniforme aux élèves et d'autres non.
Mais, moi, j'aurais bien aimé approfondir le débat !
: Tu as raison ! Mais tu sais, il existe des solutions.
: Ah bon ?
: Bien sûr ! La première étape, c'est d'en discuter avec ta maîtresse.
Peut-être qu'elle ne se rend pas compte que vous avez envie de donner
votre avis sur la question. Être en classe, c'est aussi l'occasion de faire
des dÉbats avec ses copains sur tous les sujets. Et les maîtresses,
elles aiment bien ça.
: Vous savez que, au delà de la vie à l'école, les enfants ont tous
leur mot à dire ! Pour cela, il y a par exemple le conseil municipal des enfants.
: C'est quoi ça ?
: Ah oui ! C'est à la mairie non ? Je crois que ce sont des enfants,
élus par d'autres enfants, qui donnent leur avis aux adultes
sur les sujets qui nous concernent.
: Trop bien ! Je vais essayer de me présenter...
: La liberté d'expression, ça vaut aussi pour les enfants !
13
Quoi de neuf
dans le monde ?
: Mon papa, tous les soirs, il regarde le journal de 20 heures. Moi, j'aimerais
bien me tenir informé et savoir ce qui se passe dans le monde. Mais, franchement,
le journal de 20 heures, je n'y comprends rien du tout !
Du coup, cela me paraît hyper ennuyeux...
: Moi, c'est pareil. Mais tu sais, il y a plein de journalistes qui essaient
de rendre l'information accessible pour nous.
: C'est vrai ça. Moi, je suis abonnée à tout un tas de magazines.
: Oui, il existe de nombreux journaux ou magazines pour enfants.
Et il y en a pour tous les goûts : des magazines pour les filles, d'autres dédiés
aux sciences... D'ailleurs, Gary, tu devrais regarder, ça te plairait sûrement !
: Et puis, il y a les journaux quotidiens, comme celui des petits citoyens !
: C'est vrai. Au final, on s'en sort plutôt pas mal...
: C'est normal, s'informer, c'est un droit !
: Un droit... carrément ?
: Eh oui ! Il doit y avoir plusieurs sources d'informations, pour que tout
le monde y trouve son compte.
: Comment ça ?
: Eh bien, tu vois, nous, par exemple, la presse, les émissions de radio
ou de télé pour adultes, cela ne nous convient pas. On cherche à s'informer
par d'autres moyens, qui sont plus adaptés à notre âge. Dis-toi que les grands
font exactement la même chose. Chacun cherche la source d'info qui lui plait le plus.
C'est pour ça qu'il est important qu'il y ait plein de solutions différentes.
Franchement, se tenir informé, c'est mieux comprendre le monde qui nous
entoure. C'est ça aussi être citoyen !
15
Une médecine maline
: Oh non ! Pas ça !
: Qu'est-ce qui se passe ?
: T'as vu ? On a la visite médicale à l'école la semaine prochaine
et je ne suis pas à jour dans mes vaccins !
: Ah bah parfait ! Ce sera l'occasion de le faire, non ? Pourquoi tu réagis
comme ça ?
: Euh... Bon, tu ne le dis pas aux autres, mais j'ai trop peur des aiguilles !
: Ha ha ha... ne t'inquiètes pas, je comprends. C'est vrai que ce n'est
jamais très agréable. Mais bon, il faut que tu prennes ton courage à deux
mains parce que c'est très important de se faire vacciner. Ça nous
aide à rester en bonne santé en nous protégeant des maladies.
: Pfffff. Je m'en fiche, moi, je ne suis jamais malade de toute façon.
: Et tu ne crois pas que c'est peut-être grâce aux vaccins
que tu as déjà fait ?
: Mmmm. Bon d'accord, peut-être.
: De toute façon, tu n'as pas le choix, c'est obligatoire ! C'est le rôle
de l'état de protéger sa population et en particulier les enfants.
C'est écrit dans la loi.
: C'est vrai ?
: Eh oui ! Et puis, dis-toi bien qu'en plus, chez nous, la médecine
est quasiment toujours gratuite. C'est une vraie chance !
: Ce n'est pas le cas partout ?
: Non, loin de là. Certains pays n'ont pas les moyens de s'occuper
de la santé de tout le monde. Du coup, les gens ont du mal à se faire
soigner. Heureusement, il existe des associations ou des organisations,
comme Médecins sans Frontières, qui vont dans ces pays pour aider
les populations et pour vacciner les enfants, comme chez nous !
17
Le travail ,
c’est pas l’esclavage !
: T'as vu ma nouvelle veste ? C'est de la super marque !
: Ah ouais ! Elle est cool. Mais moi, je préfère acheter des produits
dont je connais l'origine...
: Hein ? Pourquoi ?
: Parce que, avec les grandes marques internationales, on ne sait jamais
vraiment qui a fabriqué les vêtements. Et parfois, ce sont des enfants...
: Quoi ?! Mais c'est un scandale !
: Oui. Et surtout, c'est complètement interdit ! Les enfants n'ont pas le droit
de travailler. En France, il faut attendre d'avoir 16 ans pour pouvoir
être embauché.
: Ah oui, ça je savais.
: Malheureusement, ce n'est pas le cas partout. Dans le monde, des millions
d'enfants travaillent dans les champs ou dans des usines. Souvent,
ils sont même carrément exploités !
: Exploités ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
: Ils travaillent toute la journée, dans des conditions très difficiles qui
peuvent les rendre malades. Et je ne te parle même pas de leurs salaires...
: Qu'est-ce qu'ils ont leurs salaires ?
: Eh bien, soit les enfants sont payés très très peu, soit, ils ne sont
pas du tout payés. Alors, on dit que c'est de l'esclavage.
: Mais pourquoi les gens font ça, si c'est interdit ?
: Parce que cela leur coûte moins cher d'avoir des travailleurs
qu'ils ne payent pas bien sûr !
: C'est terrible. Et qu'est-ce qu'on peut faire ?
: On peut commencer par se renseigner sur ce qu'on achète. Si l'on cherche
à savoir d'où viennent nos vêtements ou nos jouets, on peut arrêter d'acheter
ceux qui sont fabriqués par les enfants ! Ça s'appelle : boycotter !
: Ok ! Boycottons alors !
19
Une justice juste,
c’est une justice adaptée
: Oh non... je panique !
: Que se passe-t-il P'tite Marianne ?
: J'ai cassé un carreau chez la voisine d'en face en jouant avec un ballon.
Ça y est, c'est sûr, je vais finir en prison !
: Mais qu'est-ce que tu racontes enfin ?
: Ben oui ! Quand on abîme les choses des autres, on est puni
par la police, non ?
: Ça dépend P'tite Marianne. Là, ce n'est pas comme si tu avais cassé
sa fenêtre exprès pour l'embêter ! Et puis, on est encore des enfants.
: Et alors ? Tu crois que c'est une excuse ?
: Non, bien sûr, mais de toute façon, la loi est différente pour nous.
Enfin, disons qu'elle est adaptée à notre âge.
: Ah bon ? Comment ça se fait ?
: On ne peut pas être puni comme des adultes, on est trop jeune
pour aller dans leurs prisons. Ce serait dangereux. Il existe bien des centres
de détention pour les mineurs, mais ils sont très différents des prisons
pour adultes. En plus les peines durent moins longtemps !
: Ah ouf !
: Et puis, de toute façon, sauf si on fait quelque chose de vraiment
très très grave, les juges ne nous envoient pas en prison. Ils essaient
plutôt de donner des punitions qui permettent aux enfants de comprendre
que ce qu'ils ont fait n'était pas bien. Par exemple, en leur faisant
réparer leurs bêtises eux-même.
: Moi, je veux bien réparer la fenêtre de la voisine ! C'est carrément
mieux que la prison !
21
Jouer, c'est mon droit !
: J'ai vraiment trop de chance !
: Ben pourquoi ?
: Parce que, je pars en vacances alors que ma copine qui vit dans
l'appartement juste en face du mien ne part pas.
: Eh oui, beaucoup de familles ne partent pas en vacances. Moi non plus,
cette année, je ne pars pas... Ben tant pis je vais trouver des activités
à faire ici pour m'occuper et m'amuser quand même !
: Oui, mais le problème, c'est que ma copine, déjà elle ne part pas en vacances,
mais en plus, elle n'a même pas de jouets à elle, parce que sa famille
n'a pas les moyens de lui en acheter !
: Dis donc, elle doit être sacrément triste...
: Même pas ! C'est ça le plus fou. Elle est géniale. Elle a toujours
le sourire. Moi, j'adore l'inviter à la maison. D'ailleurs, elle vient pratiquement
tous les jours après l'école. Comme ça, on peut s'amuser avec mes jouets !
: Mais tu sais, tous les enfants ont le droit d'avoir des loisirs et d'avoir
des jouets. Il y a des associations qui organisent des activités pour
eux et qui récoltent des jouets pour les distribuer à ceux qui n'en ont pas.
: Gratuitement ?
: Bien sûr ! Il faut demander à son école ou à sa mairie. Moi, chaque
année, je donne les jouets dont je ne me sers plus. Je suis sûre, au moins,
que d'autres enfants vont pouvoir en profiter.
: C'est trop bien ! Je vais le faire aussi. Et surtout, je vais en parler
à ma copine : c'est sûr que ça va l'intéresser !
23
L'école c'est pour ton avenir
: Pffffff, l'école, j'en-peux-plus !
: Tu rigoles ? Moi j'adore. Si je pouvais, je ne partirais jamais en vacances...
: Euh... Moi j'aime bien l'école, mais il ne faut pas exagérer non plus.
C'est quand même cool de faire une pause de temps en temps...
: C'est clair !
: Moi, parfois, j'ai carrément envie d'abandonner et de lancer
ma carrière de footballeur !
: Ne dis pas de bêtises Arthur. Aller à l'école c'est hyper important.
Il faut au moins savoir bien lire, écrire et calculer. Sinon, tu ne pourras même
pas compter les buts et le reste de ta vie deviendra très compliqué !
: En plus, on a la chance de vivre dans un pays où l'école est certes
obligatoire mais gratuite pour tous!
: Dans plein d'endroits du monde, les enfants ne peuvent même
pas y aller ! Ils ne peuvent rien apprendre et ne partent donc pas avec
les mêmes chances que nous dans la vie...
: Tu vois, si tu n'étais jamais allé à l'école, tu ne pourrais même pas lire
tes BD ou tes magazines de foot !
: C'est vrai que ce serait ennuyeux...
: Bien sûr ! C'est normal que tu en aies marre de temps en temps.
Mais l'éducation, c'est essentiel pour notre avenir. Alors, il faut
s'accrocher !
: Et puis, ça nous permet aussi d'avoir une vie avec d'autres enfants,
de se faire des copains, d'apprendre à vivre ensemble quoi ! Allez,
tiens bon Arthur, plus qu'une dizaine d'années à tenir ! Hi hi hi...
25
En suscitant le questionnement, le débat et la curiosité au travers
des textes et des illustrations, cette collection contribue au développement
d’une citoyenneté active dès le plus jeune âge et donne à travers
ces ouvrages le goût de lire et de réfléchir.
Dès 7 ans
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