Int BC
Int BC
Int BC
Mathématiques
Intégration
Annette Decomps Université Paris VI
L’objet de cette partie est d’expliciter les deux principales méthodes utilisées pour calculer des
intégrales définies ou indéfinies.
Rappel des notations : On considère une fonction f continue sur un intervalle I de R.
- Étant donné deux points a et b de I, le symbole
b
∫a
f (t )dt ,
intégrale définie de f sur l’intervalle [a, b] , représente un nombre, la variable t est une variable
muette, on peut la noter u,θ, …..peu importe.
- En revanche nous désignons par
∫ f ( x)dx
intégrale indéfinie, une primitive quelconque de f sur I , c’est une fonction de la variable x, définie
à une constante près et si F est une primitive déterminée de f, on a
∫ f ( x)dx = F ( x) + k , k ∈ R .
x
- La primitive de f qui s’annule en a est la fonction : x $ ∫ f (t )dt .
a
Nous verrons, dans la suite, que le calcul des intégrales indéfinies doit être abordé avec beaucoup de
x
précautions, il est souvent préférable de calculer une primitive particulière x $ ∫ f (t ) dt , a ∈ I et
a
d’ajouter une constante . C’est le cas en particulier quand on effectue deux intégrations successives,
ainsi pour trouver toutes les fonctions qui vérifient f ′′( x) = sin x on écrit :
b. intégrale indéfinie :
∫ f ′( x) g ( x)dx = f ( x) g ( x) − ∫ f ( x) g ′( x)dx .
Attention : La formule d’intégration par parties dans le cas d’une intégrale indéfinie signifie que, si
H est une primitive de fg’, alors fg –H est une primitive de f’g. On doit être prudent quand on
dx 1
utilise cette méthode : ainsi pour calculer ∫ x
si on pose f ′( x) = 1 , g ( x) = on obtient :
x
dx dx
∫ x
= 1+ ∫
x
d’où on déduirait l’égalité( ?) 1 = 0.
Ne cherchez pas l’erreur, il n’y en a pas ! La dernière égalité est vraie à une constante près !
1.2. Applications
Pratiquement : Quand faut-il utiliser la méthode d’intégration par parties ?
On doit d’abord écrire la fonction à intégrer sous la forme f ’g (avec éventuellement f ’=1), aussi on
utilise cette méthode principalement dans les cas suivants.
a. La fonction fg’ est, sur le plan de l’intégration, une fonction plus simple que f ’g
le passage de g à g’ doit simplifier, celui de f ’ à f ne pas compliquer.
Exemples
Cas où la fonction à intégrer contient des fonctions comme ln, arctan, arcsin…
Les fonctions ln, arctan , arcsin sont des fonctions dont la dérivée est rationnelle dans le cas de
arctan ou ln, ou fait intervenir une racine carrée d’une fonction rationnelle comme arcsin. Par
exemple quand on recherche une primitive d'une telle fonction, on la pose égale à g et on prend
alors f ’= 1.
2
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Calcul intégral : méthodes générales
1
- Calcul de ∫ arctan tdt ,
0
1 t
On pose f’(t) = 1, g(t) = arctan t. On a f (t ) = t et g ′(t ) = . Ainsi f (t ) g ′(t ) = terme qui est
1+ t 2
1+ t2
1 u′
de la forme avec u = 1 + t 2 d’où :
2u
1
t π 1 π 1
arctan tdt = [t arctan t ] − ∫
1 1 1
∫ 0 0 0 1+ t 2
dt = − ln(1 + t 2 ) = − ln 2 .
4 2 0 4 2
∫x ln xdx, (n ∈ Z )
n
- Calcul de
1 x n +1
On pose g ( x ) = ln x et f ′( x) = x , d'où, g ′( x) = et ∀n ≠ −1 f ( x) =
n
, donc
x n +1
x n +1 1 x n +1 x n+1 x n+1
∫ x ln xdx = n + 1 ln x − ∫ x n + 1dx = n + 1 ln x − (n + 1)2 + k .
n
d'où
ln x 1
∫ x
dx = ln 2 x + k .
2
Cas où la fonction à intégrer est le produit d’un polynôme par une exponentielle ou une
fonction sinus ou cosinus
Exemples
- Calcul de ∫ x sin xdx,
En posant g(x) = x et f ’(x)= sin x on est assuré d’avoir au second membre à intégrer une fonction
circulaire élémentaire.
On a :
2 t
En posant g(t) = t et f ′(t) = e on a au second membre à intégrer le produit d’une exponentielle par
t, on a abaissé le degré du monôme intervenant et on est assuré qu’en procédant à une nouvelle
intégration on aura à intégrer seulement une exponentielle.
3
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Calcul intégral : méthodes générales
On a :
1 1 1 1
∫0
t 2 et dt = t 2 et − 2 ∫ tet dt = e − 2 ∫ tet dt et
0 0 0
1 1 1
∫ te dt = te − ∫ e dt = e − e + 1
t t t
0 0 0
d’où
1
∫ t e dt = e − 2 .
2 t
0
Le principe de la méthode est simple : on écrit, pour n J 2, sinnt sous la forme sinn-1t sin t , on
pose alors :
f ′(t ) = sin t et g (t )=sin n -1t d'où f (t ) = − cos t et g ′(t ) = (n − 1) cos t sin n− 2 t ,
cela conduira, en intégrant par parties, à avoir au second membre à intégrer : cos 2 t sin n − 2 t or ,
comme cela est bien connu, on a cos2 t = 1 − sin 2 t , d’où une relation de récurrence.
Il vient donc :
π π π
∫0
2
sin n tdt = − cos t sin n−1 t 2 + (n − 1) ∫ 2 cos 2 sin n− 2 tdt .
0 0
Avec cos2 t = 1 − sin 2 t et compte tenu que le terme tout intégré est nul, on obtient :
I n = (n − 1) ( I n − 2 − I n ) , soit
n −1
In = I n−2 .
n
On a une récurrence de 2 en 2, d’où des expressions différentes pour n pair ou n impair.
π 2 p −1
Comme I 0 = et I 2 p = I 2 p − 2 , on a :
2 2p
1.3.5....(2 p − 1) π
I2 p = .
2.4.6......2 p 2
4
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Calcul intégral : méthodes générales
2p
Comme I1 = 1 et I 2 p +1 = I 2 p −1 , on a :
2 p +1
2.4.6.....2 p
I 2 p +1 = .
1.3.5....(2 p + 1)
Complément : Formule de Wallis
π
Les inégalités ∀t ∈ 0, 0 ≤ sin n t ≤ sin n −1 t entraînent 0 ≤ I n ≤ I n −1 , donc la suite (In) qui est
2
I n−2 n I
strictement positive est décroissante. On a = , d'où lim n − 2 = 1 .
In n −1 n →+∞ In
I n−1 I n− 2 I
Compte tenu des inégalités I n ≤ I n −1 ≤ I n − 2 qui entraînent 1 ≤ ≤ on a lim n−1 = 1 .
In In n →+∞ In
Ainsi la suite (I2p /I2p+1) a pour limite 1. On a donc :
2
1.3.5.....(2 p − 1) (2 p + 1)
lim π = 1.
p →+∞
2.4.6.......2 p 2
On en déduit une expression de π, comme limite de suite, d’où une possibilité de calcul approché :
2
1 2.4.6....2 p
π = lim
p →+∞ p 1.3.5....(2 p − 1)
valeurs numériques : pour p = 5, on obtient 3,30
pour p = 10, on obtient 3,15.
dx
Relation de récurrence entre les intégrales indéfinies I n ( x) = ∫
( x + 1) n
2
1
Pour tout n entier la fonction x $ est continûment dérivable sur R. En posant :
( x + 1) n
2
1
f ′( x) = 1 et g ( x) = la formule d’intégration par parties donne :
( x + 1) n
2
x x2
I n ( x) =
( x 2 + 1) n
+ 2 n ∫ (1 + x 2 )n+1 dx .
On remarque que :
x2 1 1
= − , d’où
(x + 1) (x + 1) (x + 1)
2 n +1 2 n 2 n +1
x
I n ( x) = + 2n ( I n ( x) − I n +1 ( x) ) .
( x2 + 1)
n
5
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Calcul intégral : méthodes générales
Remarque
Il faut insister sur le fait que cette relation concerne des intégrales indéfinies, les constantes y
figurent implicitement. Dans la pratique on se ramènera à des calculs d’intégrales définies
x
∫0
f (t ) dt .
(b − a ) (b − a )
2 n
1 b
f (b) − f (a ) = (b − a ) f ′ ( a ) f ′′ ( a ) f ( ) ( a) + ∫ (b − t ) f (n +1) (t ) dt .
n
+ + ......
n
2! n! n! a
Preuve
La démonstration se fait par récurrence ; on considère la formule :
(b − a ) (b − a )
2 k
1 b
f (b) − f (a ) = (b − a ) f ′ ( a ) + f ′′ ( a ) + ...... f ( ) ( a) + ∫ (b − t ) f (k +1) (t ) dt
k k
2! k! k! a
on montre qu’elle est réalisée pour k = 0, on fait une récurrence sur k pour k ∈ {0,1....n} .
b
Pour k = 0, on a f (b) − f (a) = ∫ f ′(t )dt .
a
(b − a ) (b − a )
2 k
1 b
f (b) − f (a ) = (b − a ) f ′ ( a ) f ′′ ( a ) f ( ) ( a) + ∫ ( b − t ) f ( ) (t ) dt .
k k +1
+ + ......
k
2! k! k! a
1 b
∫ (b − t ) f (k +1) (t ) dt , on a :
k
On intègre par parties
k! a
b
1 b 1 1
( b − t ) f (k + ) (t )dt = − ( b − t ) f (k + ) (t ) + (b − t ) f (k + 2) (t )dt
k +1 b k +1
∫ ∫
k 1 1
k! ( k + 1)! a ( k + 1)!
a a
d’où :
(b − a ) (b − a )
2 k +1
1
f(
k +1)
f (b) − f (a) = (b − a ) f ′ ( a ) + f ′′ ( a ) + ...... (b − t ) f (k + 2) (t ) dt
b k +1
2! ( k + 1)!
(a) +
( k + 1)! ∫a
6
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Calcul intégral : méthodes générales
ϕ ([α , β ]) on a :
b β
∫ a
f (u )du = ∫
α
( f , ϕ ) (t )ϕ ′(t )dt .
Remarque préliminaire :
La fonction ϕ étant continue, l’image de [α , β ] par ϕ est un intervalle
Preuve
On considère les fonctions F et G définies par
ϕ (x)
( f , ϕ ) (t ).ϕ ′(t )dt et G( x) = ∫ϕ (α )
x
F ( x) = ∫ f (u )du .
α
Les fonctions F et G sont dérivables et nous allons montrer que leurs dérivées sont égales.
On a d’une part :
∀x ∈ [α , β ] F ′( x) = ( f , ϕ ) ( x).ϕ ′( x) soit F ′ = f , ϕ .ϕ ′ .
G′ = H ′ , ϕ .ϕ ′ = f , ϕ .ϕ ′ = F ′ .
D’où F – G est constante ; or F (α ) − G (α ) = 0 donc F = G .
Définition : L’application ϕ qui transforme l’intégrale de f sur [a, b] en l’intégrale d’une autre
fonction sur un autre intervalle définit un changement de variable..
Remarque.
β
( f , ϕ ) (t )ϕ ′(t )dt ,
b
Pour obtenir l’égalité : ∫a
f (u )du = ∫
α
on voit que dans le premier membre il
suffit de
- poser u = ϕ(t), alors du , appelé élément différentiel, devient du = ϕ ′(t )dt ,
7
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Calcul intégral : méthodes générales
2.2. Applications
Quand utiliser un changement de variable ?
Le cas le plus simple est celui où on ”reconnaît” dans l’élément différentiel de l’intégrale proposée
le groupement f , ϕ (t ).ϕ ′(t ) dt
Exemples
3dt
1. Calcul de l’intégrale ∫2 t ln t
dt ϕ ′(t ) 1
L’élément différentiel s’écrit = dt avec ϕ = ln, d'où f : u $ . La formule de
t ln t ϕ (t ) u
changement de variable s’écrit dans ce cas
3 dt ln 3 du
∫2 t ln t
=∫
ln 2 u
= ln ln 3 − ln ln 2 .
dt
Du point de vue pratique on pose u = ln t d'où du = et
t
3 dt ln 3 du
∫2 t ln t
=∫
ln 2 u
= ln ln 3 − ln ln 2 .
Preuve
On utilise la relation de Chasles :
a +T 0 T a +T
∫ a
f (t ) dt = ∫ f (t )dt + ∫ f (t ) dt + ∫
a 0 T
f (t )dt .
a +T
On considère l’intégrale ∫T
f (t ) dt on pose t = u + T , on obtient :
a a 0
∫ 0
f (u + T )dt = ∫ f (u )du = − ∫ f (u )du ,
0 a
d’où le résultat.
8
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Calcul intégral : méthodes générales
présente de l’intérêt dans le cas où la recherche des primitives de ( f , ϕ ).ϕ ′ est plus simple que celle
des primitives de f.
On “devine“ le changement de variable.
Mais la difficulté provient du fait qu’on a :
b ϕ (β )
∫ a
f (t )dt et non ∫ ϕ (α )
f (t )dt .
il faut trouver α et β tels que ϕ (α ) = a et ϕ (β )=b . Si la fonction ϕ est bijective de [α , β ] sur [a, b ] ,
alors α = ϕ −1 (a) et β = ϕ −1 (b) . Comme ϕ est de classe C il suffit qu’elle soit monotone sur [α , β ] .
1
On a alors :
ϕ −1 ( b )
( f , ϕ ) (u )ϕ ′(u )du .
b
∫a
f (t )dt = ∫
ϕ −1 ( a )
Exemple
On a dit qu’on devinait le changement de variable ; une bonne connaissance des formules
trigonométriques aide parfois dans cette opération.
1 dt
Calcul de l’intégrale ∫0
(1 + t 2 ) 1 + t 2
On remarque que, si l’on pose t = ϕ (u ) avec ϕ = tan , on a alors :
1 + tan 2 u
f , ϕ (u ) ϕ ′(u ) = = cos u > 0 .
(1 + tan 2 u ) 1 + tan 2 u
π
La fonction tan est monotone et établit une bijection de 0, sur [0,1] , la fonction réciproque
4
étant arctan, on a donc
π
1 dt 2
∫ 0
(1 + t ) 1 + t
2 2
= ∫ cos udu =
0
4
2
.
dt 1
Pratiquement : on pose t = tan u d’où u = arctan t , du = et 1+tan 2u = . D’où le
1+ t 2
cos u
résultat.
9
CALCUL PRATIQUE D’INTÉGRALES
L’objectif de cette partie est de montrer que les méthodes vues dans la partie précédente
constituent un outil puissant qui permet de calculer de nombreuses intégrales. Mais, à une époque
où les calculatrices programmables effectuent ces calculs, on ne fera pas de longs
développements théoriques avec force indices et signes Σ ; le but est de montrer ce qu’on sait
résoudre, pourquoi et comment. Les recettes sont volontairement allégées et les exemples font
partie de l’étude ! Ceci est vrai en particulier pour l’intégration des fonctions rationnelles.
A
- des éléments de la forme avec A ∈ R, α ∈ R, r ∈ N ∗ ,
( X −α )
r
BX + C
- des éléments de la forme avec B, C , p et q réels, p 2 − 4q < 0, s ∈ N ∗ .
(X + pX + q )
2 s
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Calcul pratique d'intégrales
Ainsi on a :
1 1 − X +1
= + , d’où
( X + 1) ( X 2
+ 1) 2( X + 1) 2( X 2 + 1)
1 1 −x +1
∀x ≠ −1 = + 2 .
( x + 1) ( x 2
+ 1) 2 ( x + 1) ( x + 1)
b dt
∫ (t − α ) , r ∈ N
∗
- r
,
a
b tdt b dt
- ∫ et ∫ , s ∈ N ∗ , p 2 − 4q < 0 .
(t + pt + q ) (t + pt + q )
a 2 s a 2 s
Les deux premiers ne posent aucun problème. Pour résoudre les deux autres, qui présentent au
dénominateur un trinôme du second degré sans racine réelle, on commence, suivant une
démarche très fréquente dans ce cas à mettre le trinôme sous forme canonique ; ainsi
2
p p2
t 2 + pt + q = t + + q − .
2 4
En posant alors :
p2 p
q− = λ 2 et t + = λu ,
4 2
le changement de variable ainsi défini conduit à se ramener à des calculs d’intégrales du type :
b udu b du
∫ et ∫ , s ∈ N∗ .
(u + 1) (u + 1)
a 2 s a 2 s
2
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Calcul pratique d'intégrales
près la dérivée de (u 2 + 1) ,
b du
- celui de ∫ , s ∈ N ∗ a été fait, en application de la méthode d’intégration par parties,
(u + 1)
a 2 s
par récurrence.
1 dt
Rassurez vous, on n’a pas l’habitude de demander de calculer : ∫ . Le calcul est très
(t + 1)
0 2 25
1.3. Exemple
1 dt
Calcul de ∫ (t + 1) (t
0 2
+ 1)
1 dt 1 dt 1 tdt 1 dt
On a : 2∫ =∫ −∫ 2 +∫ 2 , soit
0
(t + 1) (t + 1) ( ) (t + 1) (t + 1)
2 0 t +1 0 0
ln (t 2 + 1) + [arctan t ]1 .
dt 1 1
( )
1 1
2∫ =
ln t + 1
−
0
(t + 1) (t 2 + 1) 0
2 0 0
Donc, finalement
1 dt π 1
∫ (t + 1) (t
0 2
+ 1)
= + ln 2 .
8 4
de deux variables.
2.1. R est une fonction polynomiale
La fonction R est somme de fonctions de la forme :
t 6 A cos m t sin n t , A ∈ R , (m, n) ∈ N × N ,
3
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Calcul pratique d'intégrales
b
il suffit donc d’étudier des intégrales de la forme ∫a
cos m t sin n tdt , ( m, n) ∈ N × N .
Une particularité bien utile des fonctions sinus et cosinus est que l’une est, au signe près, la
dérivée et une primitive de l’autre et qu’elles sont liées par la relation : cos 2 t + sin 2 t = 1 .
D’où si m ou n est impair : méthode par changement de variable direct
On pose :
pour m impair u = sin t ,
pour n impair u = cos t
et, compte tenu de la remarque précédente, tout s’arrange ; on a une fonction polynomiale en u.
On le voit sur l’exemple suivant.
Exemple
π
Calcul de ∫0
2
cos5 t sin 4 tdt
On a :
1 1
cos 2 t sin 4 t = cos 2 t sin 2 t sin 2 t = sin 2 2t sin 2 t = (1 − cos 4t )(1 − cos 2t )
4 16
1 1 1
= (1 − cos 4t − cos 2t + cos 4t cos 2t ) = 1 − cos 4t − cos 2t + ( cos 6t − cos 2t ) .
16 16 2
π
π
1 sin 4t sin 2t sin 6t sin 2t 2 π
∫ cos t sin tdt = t − − + − =
2 2 4
D’où
0 16 4 2 12 4 0 32
4
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Calcul pratique d'intégrales
intervalle.
5
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Calcul pratique d'intégrales
Exemples
π
- Calcul de I = ∫ 4 (1 + cos t ) tan tdt
0
L’élément différentiel s’écrit : ω (t ) = (1 + cos t ) tan tdt on a ω (−t ) = ω (t ) , on remarque qu’on peut
1 + cos t
écrire ω (t ) = sin tdt ; d’où le changement de variable u = cos t qui conduit à
cos t
π 1
1
1+ u 1 2− 2
∫ (1 + cos t ) tan tdt = −∫
4 2 du = [ln u + u ] 1 = ln 2 + .
0 1 u 2 2
2
dx
c. Calcul de ∫ 2 + sin x
Nous allons traiter en détail cet exemple, l’objectif étant non le résultat mais la mise en évidence
des précautions qui, surtout pour une intégrale indéfinie, doivent accompagner la méthode
de changement de variable.
Première étape : choix d’un changement de variable et d’un intervalle associé
1
La fonction f : R → R x 6 est continue sur R, elle admet une infinité de primitives qui
2 + sin x
t
sont de classe C1 sur R. On remarque que le changement de variable u = tan ) est celui qui
2
convient, mais on ne doit pas sortir des intervalles ( 2k − 1)π , ( 2k + 1)π , le changement de
changement de variable, il est préférable de raisonner sur une intégrale définie, on déterminera,
1
par exemple, la primitive de la fonction : x 6 qui s’annule en 0.
2 + sin x
x dt
Notons F cette fonction qui est donc définie par : F ( x ) = ∫ .
0 2 + sin t
On suppose donc : −π < x < π , d'où − π < t < π , dans ces conditions il y a équivalence entre les
égalités :
t 2du 2u
u = tan et t = 2 arctan u d'où dt = et sin t = .
2 1+ u 2
1+ u2
6
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Calcul pratique d'intégrales
On a donc :
x dt tan ( x / 2 ) du
F ( x) = ∫ =∫ .
0 2 + sin t 0 u + u +1
2
1 3
On fait le changement de variable u + = s , d’où l’expression
2 2
F ( x) = ∫
(2 tan ( x / 2 )+1) 3 ( )
3 / 2 ds
,
( ) ( s + 1)
1/ 3 2
2
3/2
2 2 tan ( x / 2 ) + 1 π
F ( x) = arctan − .
3 3 6
2 2 tan ( x / 2 ) + 1 π
φ ( x) = arctan − .
3 3 6
On a ∀x ∈ ]−π , +π [ φ ( x ) = F ( x ) , mais φ n’est pas prolongeable en une fonction continue sur
R, on a en effet :
2π 4π
lim− φ ( x ) = et lim+ φ ( x ) = −
x →π 3 3 x →π 3 3
la limite à droite est différente de la limite à gauche en π.
Troisième étape : expression de la fonction F sur R
La fonction F est continue sur R, comment l’exprimer sur les autres intervalles
( 2k − 1)π , ( 2k + 1)π ( k ≠ 0) , par exemple sur [π ,3π ] ?
On a :
2π
F (π ) = lim− φ ( x ) = .
x →π 3 3
7
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Calcul pratique d'intégrales
1
Sur ]π ,3π [ les fonctions F et φ étant deux primitives de la fonction x 6 diffèrent d’une
2 + sin x
constante on donc :
∀x ∈ ]π ,3π [ F ( x) = φ ( x ) + λ , λ ∈ R .
On détermine la constante en prenant la limite des deux membres quand x tend vers π à gauche,
d’où l’égalité :
2π 4π 2π
=− + λ , soit λ =
3 3 3 3 3
d’où
2 2 tan ( x / 2 ) + 1 5π
∀x ∈ ]π ,3π [ F ( x) = arctan + .
3 3 6
On peut également remarquer que la fonction f est périodique de période 2π donc
x + 2π x + 2π 2π
F ( x + 2π ) − F ( x) = ∫ f (t ) dt et ∫ f (t )dt est un réel fixe, indépendant de x, et égal à ,
x x
3
d’où
2 kπ
∀x ∈ ( 2k − 1)π , ( 2k + 1)π F ( x ) = φ ( x ) + et
3
2 2 tan ( x / 2 ) + 1 π
∀x ∈ ( 2k − 1)π , ( 2k + 1)π F ( x) = arctan − + kπ
3 3 6
2π
et F (( 2k + 1)π ) = (3k + 1) .
3 3
2π 1
Remarque : Pour calculer ∫0 2 + sin t
dt on ne doit pas prendre x = 2π , on obtiendrait alors
F(2π) = 0, ce qui est absurde puisque la fonction f est continue et strictement positive sur
l’intervalle d’intégration. On a ainsi une illustration des dangers de sortir des intervalles
+π
( 2k − 1)π , ( 2k + 1)π . On calcule donc ∫ f (t )dt en remarquant que le changement de
−π
t 1
variable u = tan conduit à calculer une intégrale sur un intervalle , +∞ qui n’est plus
2 3
8
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Calcul pratique d'intégrales
borné ; on a donc de fait ce qu’on appellera une intégrale impropre mais on est dans un cas
simple dans lequel il suffit de prendre la limite dans l’intégrale
F ( x) = ∫
(2 tan ( x / 2 )+1) 3 ( )
3 / 2 ds
( ) ( s + 1)
1/ 3 2
2
3/2