Le Vicomte Pourfendu

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Lecture cursive associée à Gargantua de Rabelais

Objet d’étude : la littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle


Parcours : « Rire et savoir »
Au choix de l’élève :
Jonathan Swift, Modeste proposition et autres textes
Italo Calvino, Le vicomte pourfendu
Umberto Eco, Comment voyager avec un saumon
Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père

L'œuvre que j’ai choisi est : Le vicomte pourfendu d’Italo Calvino

A. Recherches sur l’auteur choisi et réalisation d’une fiche de synthèse (donc


des notes !) à partir de ces recherches. Vous devez obligatoirement respecter les
rubriques ci-dessous et non pas faire un copier-coller d’un texte sur internet.

Rappel de la méthode pour les fiches de synthèse sur les auteurs :

- Principaux éléments biographiques (ceux qui sont utiles pour la compréhension des textes)
- Italo Calvino, né le 15 octobre 1923 à Santiago de Las Vegas à Cuba et décédé le 19
septembre 1985 à Sienne en Italie, est l'un des écrivains italiens les plus importants du XXe
siècle. C’est donc un auteur du XXème siècle.
Calvino est né dans une famille italienne. Son père était un botaniste et sa mère était une
fervente lectrice. La famille est retournée en Italie alors qu'il était enfant. Dans sa jeunesse,
Calvino était membre du Parti Communiste Italien, et son engagement politique a influencé
certains de ses écrits, notamment dans ses premiers romans.
Calvino a vécu en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, une période qui a eu un impact
significatif sur sa vie et son travail littéraire.
- Calvino est devenu célèbre pour ses romans expérimentaux et innovants, ainsi que pour ses
contes fantastiques. Il a été l'un des membres fondateurs du mouvement littéraire italien
appelé le néo-réalisme. Ses œuvres sont souvent caractérisées par leur mélange d'imagination,
de philosophie et d'éléments postmodernes.
Calvino a d’ailleurs voyagé à travers l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Sud, ce qui a
enrichi son expérience personnelle et influencé ses écrits. Ses voyages ont souvent été le
point de départ de ses récits et de ses explorations littéraires.
- Au fil de sa carrière, Calvino a expérimenté différents styles et genres littéraires, passant du
réalisme social à des récits plus fantastiques et métaphoriques. Cette évolution stylistique
reflète son intérêt pour l'exploration des limites de la fiction et de la réalité.

- Thèmes de prédilection
- La nature de la réalité et de la fiction : Calvino est fasciné par les frontières entre la réalité et
la fiction. Il utilise souvent des éléments fantastiques, des jeux narratifs pour remettre en
question la nature de la vérité et de la perception.
- L'identité et la quête de soi : Ses personnages sont souvent en quête d'identité, cherchant à
comprendre qui ils sont vraiment dans un monde complexe et changeant.
- La littérature italienne.
- L’humour.
- La famille.
- Le surréalisme.
- La pauvreté
- La survie.

- Oeuvres majeures + dates : toutes les oeuvres sont présentes à la page 158.
- Le Sentier des nids d'araignées (Il Sentiero dei nidi di ragno, 1947)
- Le Baron perché (Il barone rampante, 1957)
- Le Chevalier inexistant (Il cavaliere inesistente, 1959)
- Marcovaldo ou Les saisons en ville (Marcovaldo ovvero le Stagioni in città, 1963)
- Les Villes invisibles (Le città invisibili, 1972)

B. Parcours de lecture de l’œuvre.


Les activités suivantes vont vous guider dans votre lecture de l’œuvre et vous aider à vous
approprier le recueil de façon personnelle. Quelques conseils :
- N’hésitez pas à souligner ou surligner le texte (utilisez un code couleurs), à utiliser des «
post-it » pour signaler les pages importantes.
- Constituez-vous une banque personnelle de citations en vue de la deuxième partie de
l’épreuve orale (présentation argumentée d’une œuvre lue dans l’année) : une dizaine de
citations (phrases ou morceaux de phrases), avec les références précises (page et situation
dans l’œuvre).
Mes citations à retenir :
- “Non pas que nous fussions impatients qu’il revînt ; mais il fallait bien avoir quelque chose
à attendre” p.23 ch.3

- “Non qu’il tînt beaucoup à coeur ; mais le sujet était obscur et attrayant” p.28 ch.3

- “Malgré la peur et les tortures, ces temps avaient leur part de joie.” p.44 ch.5

- “Tu auras perdu la moitié de toi et du monde, mais ton autre moitié sera mille fois plus
profonde et plus précieuse. Et toi aussi, tu voudras que tout soit pourfendu et déchiqueté à ton
image parce que la beauté, la sagesse et la justice n’existent que dans ce qui est mis en
pièces.” p.64 ch.5

- “C’est ainsi que notre vie passait de l’amour à la terreur.” p.97 ch.7

- “Des deux moitiés la bonne est pire que la mauvaise, commençait-on à dire à
Préchampignon.” p.113
- “les deux moitiés de Merdad erraient, rongées par des tourments contraires.” p.115 ch.10

- “Nos sentiments devenaient incolores et obtus parce que nous nous sentions comme perdus
entre une vertu et une perversité également inhumaines.” p.114 ch.9

- “Merdad redevient un homme entier ni méchant ni bon, mélangé de bonté et de


méchanceté.” p.125 ch.10

- “c’est l’avantage d’être pourfendu, que de comprendre dans chaque tête et dans toute chose
la peine que chaque être et toute chose ressentent d’être incomplets.” p.92 ch.9

1. Le titre de l’œuvre
1. Avant la lecture de l’œuvre : quelles attentes le titre suscite-t-il chez vous ?
- Ayant d’abord compris que Pourfendu signifie coupé en deux, je suis ainsi attendu à ce qu’il
y ait un personnage divisé en deux et certainement ambivalent avec deux aspects opposés.
2. Après la lecture, quel autre titre pourriez-vous donner à l’œuvre ? Justifiez.
“Le bien et le mal” serait un titre illustrant un aspect assez global de l'œuvre; En effet, tout au
long du roman nous avons d’un côté le mal et de l’autre le bien. À la fin, le bien et le mal
finissent par s’unir. “La dualité du Vicomte, mettant l’accent sur l’aspect central de l'œuvre,
serait aussi un titre intéressant.

2. Parcours de lecture de l’œuvre :

Selon vous, s’agit-il d’une argumentation directe ou indirecte : Justifiez.


Sachant qu’une argumentation indirecte est une technique littéraire utilisée pour transmettre
des idées, des critiques ou des messages sans les exprimer de manière explicite. Plutôt que de
présenter directement une thèse ou un point de vue, l'auteur utilise des éléments narratifs, des
personnages, des événements ou des situations pour véhiculer son message de manière
implicite. Il s’agit donc dans ce cas d’une argumentation indirecte. En effet, "Le Vicomte
Pourfendu" d'Italo Calvino peut être considéré comme une œuvre utilisant largement
l'argumentation indirecte. Calvino utilise des éléments narratifs, des personnages et des
situations pour explorer des thèmes profonds et transmettre des idées de manière subtile et
implicite, porteurs d’une morale.

L’œuvre est un récit :

1- Présentez le cadre spatio-temporel de l’histoire et expliquez en quoi ce cadre est important.


- L’histoire se déroule dans l’empire génois à Terralba au XVIIIème siècle. Ce cadre est
essentiel pour l'œuvre, car il fournit un contexte historique précis qui influence les
événements de l'histoire et façonne les personnages.
2- Présentez l’intrigue du récit en deux ou trois phrases maximum.
- "Le Vicomte Pourfendu" d'Italo Calvino raconte l'histoire du vicomte Médard de Terralba,
qui est coupé en deux par un boulet de canon lors d'une bataille. Survivant à cette épreuve, il
découvre qu'une de ses moitiés est bonne et bienveillante tandis que l'autre est maléfique. A
la fin du livre se déclenche un combat entre les deux moitiés.
3- Que pensez-vous de la fin ?
- C’est une fin heureuse semblable à celle d’un conte merveilleux puisque Trelawney recoud
les deux moitiés. Le personnage devient complet. Dépendant de l’analyse personnelle de
chacun, je dirai pour ma part, que c’est un peu plus ambiguë que cela. En effet, d’une part, le
docteur s’en va laissant le narrateur seul et solitaire, ce qui est assez triste et d’autre part la fin
invite à réfléchir sur les questions soulevées par l'histoire et à trouver leur propre signification
dans les événements de l'œuvre.
4- Faites une présentation des personnages principaux en précisant les principes ou valeurs,
qualités ou défauts que chacun incarne.
- Le Vicomte Médard de Terralba : Le protagoniste de l'histoire, Medardo incarne la dualité
de l'homme après avoir été coupé en deux lors d'une bataille. Sa moitié gauche est bonne et
bienveillante, tandis que sa moitié droite est maléfique et destructrice. Il symbolise les
contradictions et les luttes internes de la nature humaine. La moitié gauche de Merdad : le
Bon se caractérise par sa bonté. Il est trop bon. La moitié droite de Merdad : l’Infortuné se
caractérise par sa cruauté. Il coupe tout en deux. Le narrateur, le neveu: orphelin, c’est un bon
garçon.
- Trelawney : le médecin, au début, semble ne pas apprécier sa profession. Il ne soigne pas les
malades. Puis à la fin du roman grâce au Bon il commence à soigner les malades. C’est même
lui qui va recoudre les deux moitiés de Merdad. C’est un personnage assez spécial.
- Sébastienne : la nourrice, c’est une bonne femme qui ne va pas arriver à accepter le fait que
Merdad soit divisé en deux parties.
- Paméla, Ezéchiel, Pierreclou… sont des personnages secondaires.

- Pour Italo Calvino :


a) En quoi ce récit est-il un conte philosophique ?
- La séparation du personnage du personnage principal en deux moitiés, dont l’une incarne le
bien et l’autre le mal, est une façon symbolique de traiter le thème des aspirations contraires
auxquelles chaque être humain se trouve confronté. C’est aussi une façon de refuser le
manichéisme exigé par l’engagement politique de l’époque. C’est, enfin, une mise en garde
contre des idéologiques qui ne conçoivent le bien et le mal que comme absolus.

b) Quel est le registre dominant du récit ?Quels éléments rendent la lecture du conte plaisant?
- Ce récit mêle registre comique et épique. Le registre épique exalte les grandes actions et les
héros. Souvent utilisé pour raconter des scènes de combat, il utilise les procédés de
l'amplification. Le registre comique cherche à provoquer le rire. Il naît souvent d'un décalage.
Dans le Vicomte Pourfendu, Calvino utilise souvent le décalage entre l'horreur de la situation
et l'absence de réaction de Médard. On distingue ainsi plusieurs types de comiques : de mots,
de caractère, de répétition et de geste. (Indiqué à la page 133)
c) Comparez la réflexion menée sur la guerre dans ce conte et dans le roman de Rabelais.
- Chez Calvino la guerre est dénoncée, notamment par l’image qu’il nous donne à voir de
cette dernière par les longues descriptions au début de l'histoire. Dans Gargantua la guerre est
tournée en dérision .

d) À votre avis, sur quels autres thèmes l’auteur incite-t-il son lecteur à réfléchir ?
- L’auteur nous invite aussi à réfléchir sur la bonté et le mal. La séparation du personnage
principal en deux moitiés, est une façon symbolique de traîter le thème des aspirations
contraires auxquelles chaque être humain se trouve confronté.

- Pour toutes les œuvres : Pensez-vous que la démarche argumentative (directe ou indirecte)
adoptée par l’auteur soit efficace ? Justifiez votre point de vue.
- Oui, je pense que la démarche argumentative adoptée par Italo Calvino dans "Le Vicomte
Pourfendu" est efficace, principalement grâce à l'utilisation habile de l'argumentation
indirecte. En laissant une part de mystère et d'ambiguïté dans l'interprétation des thèmes et
des messages de l'œuvre, Calvino encourage les lecteurs à s'impliquer activement dans le
processus de lecture. Cela crée un engagement plus profond avec le texte, car les lecteurs sont
incités à réfléchir et à interpréter les significations cachées derrière les événements de
l'histoire. L'argumentation indirecte permet à Calvino d'aborder des questions philosophiques
complexes de manière subtile et nuancée. Plutôt que de présenter des idées de manière directe
et explicite, il utilise des métaphores, des symboles et des allégories pour inviter les lecteurs à
réfléchir et à interpréter les significations cachées derrière les événements de l'histoire.

3. « Rire et savoir » :
1) Pendant votre lecture, notez les références de 5 courts extraits que vous pouvez mettre en
lien avec Gargantua de Rabelais et/ou avec le parcours « rire et savoir » et expliquez
pourquoi en quelques mots :

1- Le roman débute par la guerre: il y a une critique de la guerre. Dans Gargantua comme
dans Le Vicomte Pourfendu nous avons des détails qui renvoient à la violence de la guerre.
p.21

2- On a également une critique de la religion comme dans Gargantua p.52. En effet, l’auteur
dénonce la persécution des huguenots : "c'était des réfugiés de France, pays où le roi faisait
couper en morceau tous ceux qui suivaient leur religion”.

3- Dans ce récit comme dans Gargantua il y a le réel et merveilleux p.25 avec le retour de
Médard pourfendu. De la même manière que Gargantua sort de l’oreille gauche de sa mère on
assiste à l’arrivée d’une moitié du vicomte.

4- Italo Calvino à lui aussi recourt au registre comique comme dans Gargantua. Ainsi à la
page 91-92, le narrateur crée un décalage comique entre l’importance situation vécue par le
comte pourfendu et la manière avec laquelle le narrateur nous : “On dit aussi à présent que
peut être il tenté de faire s’embrasser la trinité chrétienne et l’Allah de Mahomet”.

5- Le savoir : Certains personnages, tels que l'ermite Ezechiel, le docteur Trelawney et


d'autres figures sages, sont des détenteurs de savoir et de connaissances. Leurs conseils et
leurs réflexions offrent des perspectives précieuses sur les événements de l'histoire et les
thèmes explorés par l'auteur.

2) En guise de conclusion :
En quoi la célèbre formule de Rabelais, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
est-elle adaptée au livre que vous avez lu ?
- La citation de Rabelais, "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme", peut être
associée et adaptée au vicomte Médard de Terralba dans "Le Vicomte Pourfendu" d'Italo
Calvino de plusieurs façons. La citation de Rabelais souligne l'importance de la conscience
morale et éthique dans l'acquisition et l'utilisation de la connaissance. Dans le cas du vicomte
Medardo, sa condition coupée en deux symbolise la dualité de l'âme humaine. Sa moitié
droite, maléfique et destructrice, peut être interprétée comme représentant une connaissance
dénuée de conscience, tandis que sa moitié gauche, bonne et bienveillante, incarne la
conscience morale qui guide ses actions. La citation met en garde contre les conséquences
désastreuses de l'utilisation de la connaissance sans considération éthique. Dans l'histoire, les
actions impulsives et égoïstes du vicomte lorsqu'il est sous l'influence de sa moitié maléfique
entraînent des conséquences néfastes pour lui-même et pour les autres personnages. Cela met
en lumière le danger de laisser la connaissance sans conscience dicter nos actions.
- La citation souligne également la responsabilité individuelle dans l'utilisation de la
connaissance. Le vicomte est confronté à des choix moraux tout au long du récit, et ses
actions sont le résultat de sa propre volonté et de ses décisions. Cela souligne l'importance
pour chaque individu d'être conscient des implications éthiques de ses actes, même dans des
situations complexes ou ambiguës. En résumé, la citation de Rabelais peut être associée au
vicomte Médard de Terralba dans "Le Vicomte Pourfendu" en soulignant les thèmes de la
dualité de l'âme, des conséquences de l'absence de conscience et de la responsabilité
individuelle dans l'utilisation de la connaissance. Elle offre ainsi une perspective éthique et
morale sur les événements de l'histoire et les choix des personnages.

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