CR20112009
CR20112009
CR20112009
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Année 2009
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Présents : MM. Barth, Bel, Berthet, Mme Boutin, MM. Delaporte, Deligné, Desjardins,
Esnol, Fond, Fournier, Gourdon, Jouy, Lebrun, Lequiller, Mme Le Saint, MM. Level, Loison,
Mmes Mary, Péricard, MM. Planchenault, Raynal, Saint-Amaux, Schmitz, Solignac, Sylvestre,
Tautou, Vandewalle, Vignier, Vuilliet, Wane.
Placements financiers
Pour siéger en notre nom dans cette instance, j’ai reçu la candidature de Hugues Ribault.
Pour remplacer Christine Boutin, qui ne désire plus siéger dans ce conseil, j’ai reçu la
candidature de Alexandre Joly.
J’ai eu le plaisir d’inaugurer récemment ce bel équipement. Pour nous représenter dans
cette instance, j’ai reçu la candidature de Mme Monique Le Saint.
Madame la préfète vient de créer cette CLIC. Nous devons y envoyer un titulaire et un
suppléant. J’ai reçu les candidatures de Hervé Planchenault comme titulaire et de Serge Thibaut
comme suppléant.
MME MARY – Si vous le permettez, je souhaite rappeler qu’en mars 2008, nous avions
oublié de désigner un représentant du Conseil général pour siéger au conseil d’administration de
la Merise, association culturelle de Trappes. Il faudra réparer cette erreur.
Cette délibération que va rapporter Joël Loison me donne l’occasion de faire le point sur
le développement du haut débit dans les Yvelines, dont nous allons aborder la seconde étape. Le
Conseil général a signé avec Eiffage un premier contrat de délégation de service public en
février 2004, pour déployer un réseau haut débit en fibre optique afin de permettre aux
opérateurs de télécommunications d’introduire davantage de concurrence. En 2004, nous avons
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choisi pour la première phase la partie la plus urbanisée, c’est-à-dire l’est du département. Le
réseau Yvelines Numérique est déployé depuis 2005. Une douzaine d’opérateurs louent de la
fibre à la société concessionnaire, qui est une filiale d’Eiffage, qui a commencé à dégager des
bénéfices et à en réinvestir une partie dans des extensions. Cette première délégation de service
public a permis d’accélérer la venue sur notre territoire d’opérateurs concurrents de France
Télécom et de fournir des services ADSL au meilleur coût à un grand nombre de particuliers et à
un grand nombre d’entreprises.
Aujourd’hui, ces mêmes entreprises ne peuvent plus se contenter du débit fourni par
l’ADSL mais ont besoin du très haut débit. La seule solution pour les satisfaire est de prolonger
le réseau de fibres optiques existant jusqu’à l’intérieur de leurs locaux. Cette innovation vient
compléter le renforcement du maillage du territoire.
Cette délibération qui crée une deuxième délégation de service public va permettre
d’étendre le réseau dans plus de 50 zones d’activité réparties sur tout le territoire des Yvelines.
Plus de 2 500 entreprises se verront ainsi proposer une adduction en fibre optique. Pour ce faire,
nous allons développer la fibre optique dans les zones d’activité de la vallée de la Seine, du pays
houdanais et du sud du département.
M. LOISON, rapporteur – J’ajoute d’abord que Gilles Crespin a aussi initié le lancement
de cette deuxième phase. Les 205 kilomètres de la première phase ont permis de nourrir la
concurrence puisque désormais près de vingt opérateurs ont loué au total 2 000 kilomètres de
fibre optique.
Cette opération a été faite en concertation avec le Conseil régional dont la commission
permanente a décidé l’attribution d’une subvention de 10 % au Conseil général des Yvelines.
Dans la nouvelle phase, il est proposé aux entreprises de relier directement leurs locaux, ce qui
n’avait pas été prévu à l’origine. Sur le plan financier, la subvention demandée est en dessous
des 60 % de l’investissement, contre 69 % dans la première phase.
Les adductions seront réalisées pendant les trois premières années de la DSP, ce qui
prolonge de douze mois le déploiement. Il est également prévu que soit constituée, au cours des
cinq premières années, une réserve de 850 000 euros qui permettront d’équiper des zones
d’activité qui n’existent pas encore à la date de lancement des travaux. Le coût total de
l’investissement est de 34 370 000 euros et Eiffage nous demande une participation de
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20 580 000 euros. Au lancement, 2 200 entreprises sont concernées, et au fil des années, plus de
2 600 entreprises seront desservies.
MME BOUTIN – Cette délibération est effectivement très importante, et dans les
remerciements à l’endroit de ceux qui ont lancé l’opération, on a oublié Franck Borotra. Il a été
l’un des premiers qui a eu l’intuition de proposer à son département d’entreprendre cette
installation de technologies qui étaient encore étrangères aux collectivités territoriales. Je tiens à
saluer son initiative.
D’autre part, j’ai entendu avec satisfaction la mention que vous avez faite de la zone
rurale, et du Sud-Yvelines en particulier, qui se développe sur le plan économique et a aussi
besoin de ce réseau. Au départ, nous avions accepté, dans la zone rurale, d’être les derniers
servis, car la technique s’imposait à nous. Mais je vous remercie de ne pas avoir perdu de vue
cet objectif.
M. BEL – Bien entendu je voterai ce rapport. Ce que je veux souligner, c’est qu’il est
tourné essentiellement vers les entreprises. Or à terme, il faudra aussi alimenter en haut débit
l’ensemble des foyers. Aujourd’hui, au Japon, où le câblage en fibre optique est général, 20 %
des emplois sont à domicile. Pour l’environnement, il est certainement important de pouvoir, à
terme, supprimer 20 % des trajets domicile-emploi. Je note avec satisfaction que le
Gouvernement, dans le cadre du grand emprunt, prévoit une enveloppe de deux milliards
d’euros pour aider au câblage par fibre optique de l’ensemble des foyers.
Pour nous, la question est de faire en sorte que, demain, tous les foyers soient câblés
dans le département des Yvelines. L’autorité de régulation, l’ARCEP, qui régule le très haut
débit, fait en sorte que l’on câble d’abord les zones les plus denses, ce qui techniquement se
comprend. Ainsi, l’ensemble des foyers des Hauts-de-Seine, avec un effort particulier du
Conseil général, seront câblés entre 2012 et 2014. Notre besoin en puissance est au minimum de
8 à 10 mégas. C’est le cas dans très peu d’endroits des Yvelines ; on dispose en général de un
méga, ce qui est très insuffisant pour les besoins d’un foyer moderne. A terme, le besoin sera
plutôt de 50 à 100 mégas. Comment le Département peut-il agir pour favoriser ce mouvement ?
Lorsqu’on réalise la fibre optique, et cela se voit dans le détail de l’investissement actuel, le coût
principal vient du creusement des tranchées pour y insérer les fourreaux. A l’occasion de
travaux, notamment sur les routes départementales, nous sommes amenés à faire des fossés.
Nous pourrions, à un coût très faible, commencer à mettre en place l’ensemble des fourreaux qui
seront indispensables pour tous nos concitoyens demain, en conformité avec les
recommandations de l’ARCEP.
M. BEL – Ce serait une économie d’argent public considérable le moment venu, quand
nous serons prêts.
Cette délibération est, certes, orientée vers l’activité économique. Mais je voulais en
profiter pour donner des pistes sur ce que nous devons faire pour répondre aux besoins futurs de
nos concitoyens, classés dans ce que l’on appelle au niveau français, la « zone grise » du haut
débit.
M. LOISON – Le besoin existe déjà dans les zones d’habitation, ne serait-ce que parce
que les professions libérales, des radiologues aux architectes, ont des problèmes avec des
vecteurs trop faibles de transmission pour leurs besoins d’information actuels.
M. LE PRESIDENT – D’abord, c’est très volontiers que je donne acte à Christine Boutin de
son rappel : c’est Franck Borotra qui a présenté cette initiative qui a connu un très grand succès.
Note département n’aurait pas une telle attractivité auprès des entreprises s’il n’était pas doté du
haut débit. Il était donc important de prendre cette initiative en amont, pour pouvoir aujourd’hui
mieux irriguer le territoire.
En 2008, le budget du FSL était de 5 643 000 euros dont quatre millions apportés par le
Département. Les dépenses ont été en baisse, en raison de l’application d’un nouveau règlement
intérieur qui cible mieux les aides individuelles et dans certains cas les plafonne. Néanmoins,
5 775 aides individuelles ont été accordées et 1 808 000 euros versés aux associations, en
particulier pour l’accompagnement social.
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Pour 2009, le budget du FSL, à 6 014 375 euros, est en hausse de 6,5 %. Le budget des
aides individuelles est reconduit à l’identique. Suite à une modification du règlement, un appel à
projets 2009-2011 est lancé en direction des associations déjà financées par le FSL sur la base
d’un nouveau cahier des charges. Les financements sont accordés désormais par mesure et par
année, à savoir accompagnement social global, accompagnement social lié au logement et aide à
la gestion locative. 39 associations ont été retenues dans le cadre de cet appel à projets pour un
montant total de 1 540 000 euros, avec une possibilité de montée en puissance si le besoin s’en
fait sentir, grâce au fonds de roulement qui n’a pas été utilisé en 2008.
M. LEVEL, rapporteur – La fondation La Vie au grand air sollicite une subvention pour
financer l’aménagement d’une deuxième maison d’enfants à caractère social à Flins pour
accueillir dix enfants. Cet équipement s’intègre dans la programmation des équipements sociaux
et médico-sociaux 2003-2008 que nous avons votée en 2004. Sur un montant de 887 162 euros,
il vous est proposé de verser une subvention de 71 038 euros, soit 20 % de la dépense
subventionnable.
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M. BEL – Je ne suis pas d’accord du tout. Mme Moreno a très bien expliqué ce matin ce
qu’était la nouvelle structure mise en place pour améliorer la condition de l’enfance.
Actuellement, la personne chargée de l’enfance n’avait pas suffisamment de contacts et le
service public dans ce domaine va être bien amélioré.
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M. LE PRESIDENT – A tous les niveaux de l’Etat c’est une préoccupation. C’est faire un
procès d’intention que de ne pas reconnaître que nous voulons tous rendre le meilleur service
dans les meilleures conditions et le plus efficacement possible.
MME BOUTIN – Je n’entrerai pas dans une polémique qui n’a pas lieu d’être ici, mais je
tiens à rendre hommage à Mme Versini.
M. LE PRESIDENT – C’est un travail de longue haleine qui a été entrepris sur ce site. Je
pense que nous aurons encore d’autres délibérations de ce type.
M. LE PRESIDENT – J’ai plaisir à accueillir de retour parmi nous Pierre Lequiller, notre
premier vice-président, qui me représentait à la signature pour l’installation de la faculté de
médecine, en présence de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et de la
présidente de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Je l’en remercie.
Il s’agit là d’un projet très intéressant d’aide à l’insertion sociale des jeunes. C’est
pourquoi je me permets de vous demander dans quelle mesure on pourrait en faire bénéficier un
plus grand nombre de villes, car on trouve bien d’autres cas de concentration de populations
fragiles dans les Yvelines. Je pense à Maurepas et Coignières, qui ne bénéficient
malheureusement pas de ce contrat.
Selon un document que m’a transmis Jeanine Mary, pour la part d’habitants non
imposables, Trappes arrive en première position, suivi de Mantes-la-Jolie et des Mureaux. Pour
les familles monoparentales, le classement est : Trappes, Guyancourt, Achères, Mantes-la-Jolie ;
pour les moins de 19 ans, Trappes, Limay, les Mureaux. Voilà un certain nombre de communes
qui connaissent des difficultés sans bénéficier d’un tel contrat.
Par ailleurs je souligne la montée en puissance, par rapport à 2008, des crédits alloués à
Trappes et à La Verrière, qui passent de 461 000 euros à 754 000 euros dans le premier cas et de
10 000 euros à 195 000 euros dans le second cas.
MME MARY – Et pour Trappes, il y a également un avenant de 95 000 euros, ce qui n’est
pas négligeable.
J’en profite pour remercier le Conseil général pour la part importante qu’il prend dans le
développement économique et social des territoires concernés, tout en laissant la liberté à ces
territoires d’adapter les actions aux problématiques locales. Je remercie également les services
territoriaux de la ville nouvelle qui ont créé un partenariat de grande qualité. Ayant la délégation
de ces questions dans la municipalité de Trappes, j’ai la chance de le constater : chacun se
nourrit de l’expérience de l’autre et on construit ainsi un cadre très profitable à la population.
Cela ne pourra que contribuer à la baisse de la délinquance que nous constatons. Travailler ainsi
sur la prévention est essentiel pour concourir au bien-être de la population. Ismaïla Wane a
mentionné un tableau de statistiques sociales que j’ai établi : il est vrai que mon canton tient la
première place pour presque tous les indicateurs. Cela traduit des difficultés énormes de la
population, mais il faut savoir aussi que ce sont des gens très chaleureux et même les services
sociaux du Département se sont attachés à leur travail avec une motivation dont je les remercie.
M. FOURNIER – Je vous remercie au nom des services. Quant aux contrats sociaux de
territoire, ils ne peuvent pas être signés avec beaucoup de communes, car nous avons délimité
un périmètre. Mais pour les autres, bien entendu, nous pouvons passer contrat avec elles sur de
très nombreux dispositifs. Nous sommes à leur disposition pour y travailler.
M. FOURNIER, rapporteur – En 2001 fut créée, sous la responsabilité de Pierre Fond, une
commission d’études sur l’accueil de la petite enfance. Ses 19 propositions furent adoptées en
2003 avec deux volets : favoriser le développement de la profession d’assistante maternelle et
soutenir la création et l’évolution des structures d’accueil collectif. A la fin de ce plan, en 2008,
le président Bédier a lancé le plan d’accueil « micro-crèches » en partenariat avec la CAFY. Il
vous est aujourd’hui proposé d’ouvrir ce plan à la MSA d’Ile-de-France dont l’intention est
d’aider ces structures dans les zones rurales.
M. LE PRESIDENT – Cette délibération est très attendue par les communes, notamment en
ce qui concerne les maisons d’assistantes maternelles qui vont permettre d’augmenter l’offre. De
même l’accord avec la MSA permettra de développer l’accueil dans le sud du département.
J’espère enfin que nous serons retenus comme département pilote au titre du département
urbain.
M. ESNOL – Je suis bien entendu très favorable à cette délibération. Mais je voudrais
présenter une observation. Les communes font déjà beaucoup de choses pour accueillir les
enfants, et elles travaillent en étroite collaboration avec les assistantes maternelles qui relèvent
du Conseil général. Ainsi ma commune a mis en place des relais d’assistantes maternelles, avec
un directeur, un éducateur de jeunes enfants, un secrétariat administratif. Les assistantes
maternelles s’y retrouvent pour s’informer sur les droits et sur les questions professionnelles,
aux parents sur les obligations d’employeurs, et les enfants y sont un peu socialisés. Mais il
n’est pas possible d’obtenir du Département une participation aux frais de fonctionnement. Or
par exemple, à Conflans-Sainte-Honorine, les assistantes maternelles relevant du Conseil
général, et qui accueillent 400 enfants, viennent dans ce relais. Dans le cadre de la politique
forte que le Département mène dans ce domaine je pense que l’on pourrait intégrer un soutien
aux villes qui font preuve de dynamisme.
M. LEBRUN – Les dispositifs votés par le Conseil général, dont celui-ci, s’inscrivent dans
une action visant à augmenter le nombre de places d’accueil, tandis que le relais d’assistantes
maternelles a pour vocation d’améliorer la qualité de l’accueil.
M. LE PRESIDENT – En effet, le dispositif dont nous débattons ici vise à accélérer la mise
à disposition de places.
M. DESJARDINS – Et à le faire très vite, alors que construire des crèches passe par des
demandes d’autorisation.
M. LE PRESIDENT – Bien sûr que non, et vous savez bien qu’elle est déjà là. Mais si on
peut augmenter la quantité c’est encore mieux.
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MME MARY – Dans mon canton, il y a un déficit de places en crèches, mais les
assistantes maternelles libres ont parfois un agrément pour un nombre d’enfants sans en avoir
forcément autant en garde. Nous avons calculé le coût de l’assistante maternelle libre, qui est
supérieur à celui d’une place en crèche et à la prochaine réunion du conseil municipal, nous
présenterons une délibération qui met à la charge de la commune la différence, de manière à ce
que les assistantes maternelles qui ont déjà un agrément puissent accueillir d’autres enfants sans
qu’il y ait un frein financier. Ce n’est pas une somme très importante, et donc un moyen à
utiliser.
M. DELIGNE – Je me suis posé la même question que M. Esnol, dans une situation un
peu différente. Guyancourt a 460 berceaux en crèches municipales ou collectives. S’y ajoutent
les assistantes maternelles privées qui dépendent du Conseil général. Compte tenu des efforts
importants que fait la commune, les assistantes maternelles, qui dépendent du Département, me
demandent souvent la mise en place d’un relais d’assistantes maternelles. Que dois-je faire ? Les
envoyer au Conseil général pour qu’il le mette en place, ou compter sur celui-ci pour m’aider à
le faire. Les assistantes maternelles, tout en dépendant du Département, se tournent
naturellement vers le maire qui est plus proche. Je veux relayer leur demande, qui est légitime.
Mais comme la ville fait déjà d’énormes efforts, il faut trouver une réponse que pour l’instant je
n’ai pas. Il faudrait soit que le Département organise les RAM lui-même soit donne les moyens
aux communes de le faire.
M. FOURNIER – Pour l’instant, ce n’est pas le Département qui organise les RAM. C’est
une initiative des CCAS, dont le partenaire doit être la CAF. Le Conseil général fait déjà un
effort pour les communes en apportant une subvention 4 ou 5 euros par jour et par berceau en
fonctionnement, soit au total environ dix millions par an. Il ne faut pas le négliger, car ce n’est
pas dans le cadre de nos compétences. Bien entendu, il faut aider les communes dans l’accueil
de la petite enfance, mais cette aide, importante, est volontaire.
Sur l’organisation des RAM, on peut donner des conseils, mais on en reste là.
M. ESNOL – Ce qui est gênant dans la réponse de Ghislain Fournier est qu’il s’agit des
assistantes maternelles qui dépendent du Conseil général. Ce que veut savoir François Deligné,
c’est ce que nous, maires, nous pouvons leur répondre. Que nos RAM sont réservés aux
assistantes maternelles qui dépendent de la commune et qu’elles aillent voir le Conseil général ?
Ne pas obtenir le moindre financement de l’instance qui est leur « patron » est un peu choquant.
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M. DELIGNE – Le sujet est complexe, ne le rendons pas plus confus. Dans l’exemple que
j’ai donné, on peut toujours dire qu’il n’y a pas que les assistantes maternelles du Département,
mais aussi celles de la commune. Seulement, pour nos 460 berceaux, ces assistantes maternelles
qui dépendent de la commune ont l’encadrement et le suivi du jardin d’enfant. A bon droit, les
assistantes maternelles qui dépendent du Département viennent me dire que, elles, ne
bénéficient pas de tout cela. Que puis-je leur répondre ?
M. LE PRESIDENT – Pour faire le point, la règle de base est que la création des RAM est
de la compétence exclusive de la CAF et pas de celle du Département. Les assistantes
maternelles ne dépendent pas du Département, à la différence des assistantes familiales.
Ghislain Fournier poursuivra la réflexion sur cette question complexe.
M. LE PRESIDENT – C’est une chance rare que de pouvoir acquérir, pour un prix très
raisonnable, une propriété classée, si proche de Paris. Mme le maire de Jouy-en-Josas suit ce
dossier depuis longtemps.
MME LE SAINT – Je remercie mes collègues pour un vote que j’espère unanime. Il s’agit
là d’une grande chance pour le Département. Cette propriété faisait au départ plus de 300
hectares, et dans le prolongement de la pièce que va acquérir le Département, il y en a une autre
d’une quinzaine d’hectares. Pour le moment je négocie très sérieusement avec un promoteur aux
dents longues qui ne veut pas lâcher prise car il compte sur l’OIN pour construire des milliers de
mètres carrés. Je surveille la situation de près, ne vous inquiétez pas, mais je demande dès
maintenant l’appui du Conseil général pour se porter acquéreur de cette deuxième partie.
MME LE SAINT – Sur cette propriété du XVIIIe siècle est installé le Château des Loges
que la famille Oberkampf avait légué pour y faire une maison accueillant les enfants souffrant
de ce qu’on appelait autrefois la maladie bleue. Elle accueille toujours des enfants atteints de
problèmes cardiaques.
Il s’agit d’une famille très charitable. La baronne Mallet que j’ai bien connue et qui est
décédée il y a quelques années a mené une action sociale qui correspondait à sa philosophie de
la vie, en créant la maison pour handicapés de Richebourg, que le Département subventionne.
Son œuvre a été reprise par son fils le baron Jean-Pierre Mallet, et depuis le décès de celui-ci,
par son fils le baron Etienne Mallet. Depuis que ce dernier préside aux destinées de la maison de
Richebourg, le président Borotra est entré au conseil d’administration, ce dont je le remercie
vivement.
Contrats eau
M. BEL, rapporteur – Il vous est proposé de signer huit contrats eau d’un montant total
de 15 426 751 euros, ouvrant droit à des subventions pour 4 456 119 euros. Les communes
concernées sont Blaru pour 126 450 euros de subvention, Crespières pour 363 076 euros,
Croissy-sur-Seine pour 986 660 euros, le SIA de Houilles, Carrières, Bezons et Chatou pour
510 000 euros, le SIA de la région de la Montcient, pour 1 120 329 euros, le SIA de Meulan-
Hardricourt, les Mureaux pour 410 000 euros, le SIA de la région de Rambouillet pour
733 040 euros, le SIA de Sailly, Brueil-en-Vexin et Aincourt pour 733 040 euros.
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La commission des Contrats avec les communes et leurs établisssements publics a émis
un avis favorable à l’unanimité.
En y intégrant les deux opérations qui vont vous être présentées, nous en sommes à
67 CDOR signés à ce jour pour une programmation de 24 000 logements, dont plus de 34 % de
logements social – 6 % en accession et 28 % en locatif – ce qui permet d’atteindre un rythme
annuel de 5 000 logements. On peut donc dire que la mission est accomplie, grâce à cet élan
porteur, en raison de l’engagement des communes et des moyens financiers très considérables
consentis par le Département.
Le dispositif va connaître des adaptations pour permettre aux collectivités déjà engagées
d’atteindre leurs objectifs, et permettre de passer de nouveaux contrats. Nous poursuivrons cette
politique du logement, essentielle pour l’attractivité du territoire. En réponse à Roland Nadaus
autrefois, le président Borotra soulignait que le logement n’est pas de la compétence
départementale. Mais nous avons là une politique innovante. Le Département continue donc
d’accompagner les communes.
Certaines de celles qui ont signé un CDOR se trouvent confrontées à des difficultés liées
à la conjoncture. Nous pourrons différer sans problème la réalisation de ces contrats, et
accompagner aussi celles qui auront terminé leur programme dans un nouveau contrat. Il y a
notamment une attente très forte de la Seine-aval.
En revanche, j’appelle l’attention des élus sur l’absolue nécessité de respecter les
obligations contractuelles signées avec le Département concernant à la fois le nombre de
logements à construire, et leur répartition entre logements privés et logements sociaux. En effet,
certaines communes vont à l’encontre de ce que souhaitait le Département, c’est-à-dire un
meilleur équilibre dans les villes, pour que celles qui ont trop de logements sociaux puissent
construire, mais en logements privés et que celles, encore trop nombreuses, qui n’atteignent pas
les 20 % de la loi SRU, fassent des logements sociaux. Il ne faudrait pas que ces dernières nous
disent qu’elles ont pu réaliser des logements privés, mais pas de logements sociaux. Dans ce cas,
une des clauses de la convention devient caduque et nous ne verserons pas les 50 % restants.
Lorsque nous débattrons du budget, je vous présenterai une révision portant moins sur le
montant accordé que sur les modalités. En tant que vice-président au logement, j’ai découvert
que beaucoup de communes faisaient un peu de trésorerie aux frais du Département, puisque
celui-ci apportait 50 % à la signature du contrat. Il faudra donc revoir les modalités de paiement
pour arriver à une situation plus normale.
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Ce que je veux qu’on retienne en tout cas, c’est le succès de ce dispositif très innovant.
Ce succès n’était pas forcément au rendez-vous, d’autant que comme nous avons pris la crise de
plein fouet, beaucoup de promoteurs se sont retirés, laissant des maires dans une situation
difficile. C’est bien pourquoi j’ai souhaité qu’ils puissent être accompagnés et les contrats
prorogés. Mais les obligations contractuelles doivent être respectées.
M. DELIGNE – En premier lieu, j’apprécie beaucoup que vous fassiez en séance plénière
ce point d’étape, avec des éléments chiffrés, et que vous rappeliez les règles du jeu sur une
politique aussi importante. Je vous en remercie.
Mais même s’il s’agit d’un énorme effort du Département, des adaptations sont
nécessaires. Les critères aboutissent en effet à des situations paradoxales. Ainsi, Guyancourt a
450 logements en construction. Mais compte tenu des critères, à savoir le nombre de
constructions dans la période de référence qui précède, la commune ne peut pas recevoir d’aides
– ce n’est pas le cas au niveau intercommunal. Il serait logique de combler ce manque pour un
territoire qui continue à faire des efforts, et selon les objectifs qui ont été fixés de mixité sociale,
avec une répartition adéquate entre l’accession sociale et le social locatif.
M. BARTH – Ma remarque va dans le même sens. Les critères fixés pour accéder à un
CDOR pénalisent les collectivités qui avaient fait des efforts précédemment. Comme je l’avais
fait lors du vote de ce dispositif, je demande qu’on l’adapte notamment pour les collectivités qui
sont pôles de développement ou d’équilibre. Bien entendu, on peut aussi apprécier au cas par cas
en fonction de diverses circonstances. Je souhaiterais en tout cas qu’on puisse prendre une
certaine liberté à l’égard du critère qui est le nombre de logements construits dans la période de
référence 2000-2004.
M. LE PRESIDENT – J’ai bien compris le message et il est vrai que les bons élèves qui ont
pris à bras-le-corps le problème du logement dès le début des années 2000 ont été pénalisés.
Mais ne nous cachons pas que nous sommes confrontés à un problème de financement de ce
dispositif exceptionnel qui est très onéreux, à 10 000 euros par logement supplémentaire. Si
nous voulons l’étendre, ce qui sur le plan financier n’est pas mineur, il faudrait diminuer les
sommes allouées, et en faire bénéficier plus de communes.
En tout cas il importe que, tous, nous restions attachés à ce dispositif. Même s’il ne
s’agit pas là d’une des compétences régaliennes du Département, il faut poursuivre l’effort,
d’autant que l’élan est donné. Ne le brisons pas. Mais j’ai bien reçu le message, et nous allons
voir quelles sont les conséquences sur le plan pratique.
M. LOISON – Je voudrais à mon tour dire combien ce dispositif est satisfaisant, puisque
pour Vélizy, j’ai signé un CDOR pour 1 220 logements. Cela fonctionne bien et crée une vraie
dynamique, ce qui permettra d’aller probablement jusqu’à 1 500 ou 1 600 logements. Mais il
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faudra être attentif à voir comment ces logements supplémentaires seront pris en compte dans le
cadre du CDOR, puisque c’est bien dans le cadre de ce contrat qu’ils seront réalisés.
MME BOUTIN – Rappelons aussi que grâce à ce dispositif, nous sommes en tête en Ile-
de-France.
M. LE PRESIDENT – Tout à fait. D’ailleurs, lorsque je suis intervenu devant les présidents
de Conseil général il y a peu, nombre de collègues m’ont demandé des renseignements sur les
CDOR. Nous sommes le département pilote – pour ne pas dire que nous sommes les meilleurs –
pour le logement en Ile-de-France.
M. PLANCHENAULT, rapporteur – Les deux CDOR qui vous sont présentés aujourd’hui
concernent des communes moyennes, et urbaines – où le SDADEY précise qu’il faut favoriser
la diversification de l’offre résidentielle. Jouars-Pontchartain, commune soumise à la loi SRU,
propose un contrat de cinq ans portant sur 230 logements dont un minimum de 39 % à caractère
social, soit 72 logements en locatif et 18 en accession sociale. Au terme de ce programme, la
commune disposera de 10 % de logements locatifs sociaux, ce qui sera encore insuffisant. Deux
opérations seront conduites en centre-ville et deux en périphérie, mais dans les limites du bâti
existant. La production annuelle de 46 logements, contre 124 pour la période de référence,
permet de subventionner 120 logements, soit 1 200 000 euros.
La commission des Contrats avec les communes et leurs établissements publics a émis
un avis favorable à l’unanimité.
M. LE PRESIDENT – C’est une belle illustration de ce que nous venons de dire, pour des
communes de moyenne importance, dont l’une atteindra ainsi les 20 % de la loi SRU.
La commission des Contrats avec les communes et leurs établissements publics a émis
un avis favorable à l’unanimité.
Contrats départementaux
La commission des Contrats avec les communes a émis un avis favorable à l’unanimité.
La commission des Contrats avec les communes et leurs établissements publics a émis
un avis favorable à l’unanimité.
M. LE PRESIDENT – Ce contrat est une bonne chose car on sait que les restructurations de
centre-ville coûtent extrêmement cher, mais vous constatez que la Ville et la CAMY font
également un gros effort.
M. LEVEL – Sur les cinq personnes qui étaient mises à disposition de l’association du
personnel, quatre ont trouvé une solution de redéploiement dans les services du Conseil général
et c’est en cours pour la cinquième. Quant aux activités de l’association qui ne concernaient pas
l’action sociale, j’ai réfléchi en début de semaine avec une quinzaine d’agents à la création
d’une amicale du personnel, qui reprendrait l’organisation des tournois de badminton, des cours
d’œnologie, du tennis, du football. Le Département la soutiendrait comme il le fait pour
beaucoup d’associations. En début d’année, ce groupe d’agents très motivés sera certainement
prêt à nous présenter un projet.
M. LE PRESIDENT – Merci de ces précisions, qui doivent apaiser certaines inquiétudes qui
se sont exprimées.
M. LEVEL – En fait, nous avons appris que le CIG réfléchit mais que cela ne fonctionne
pas. Nous proposons donc de signer une convention avec le CNAS pour une durée de deux ans.
Nous aurons ainsi le temps de voir comment fonctionne le CIG, qui est déjà un grand partenaire
du Département. Il n’y aura alors aucun problème à passer facilement au CIG si ses propositions
sont plus intéressantes que celles du CNAS.
M. LE PRESIDENT – Nous tirerons les conclusions au terme des deux ans. Ce sur quoi
j’insiste, c’est la stabilisation de notre effectif, après intégration de 1 100 agents territoriaux des
collèges et 130 agents de la DDE. Les choses se sont bien passées, mais c’est un effectif
important.
M. SYLVESTRE – Nous nous abstiendrons sur ce projet. En, effet, nous partageons les
observations de Jacques Saint-Amaux en ce qui concerne le CIG. De plus, les instances
représentatives du personnel ont marqué nettement leur opposition et il fallait au moins faire
preuve de plus de pédagogie pour les y faire adhérer.
Les conclusions du rapport, mises aux voix, sont adoptées avec dix abstentions (groupe
socialiste et apparenté et M. Saint-Amaux)
M. DELAPORTE, rapporteur – Il vous est proposé d’apporter une aide à deux projets de
recherche-développement présentés dans le cadre de la politique des pôles de compétitivité, en
place depuis 2005, en l’occurrence, les pôles System@TIC et Cap Digital. Le Département
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intervient en fonction de critères précis : l’impact du projet sur son développement économique,
le degré d’implication des PME dans les projets, la préférence aux projets structurants et à des
projets créateurs d’emploi.
Il s’agit en premier lieu du projet O2M qui porte sur les outils de conception des
produits mécatroniques – fusion de la mécanique et de l’électronique. Il contribuera à créer un
pôle d’excellence mondiale en Ile-de-France et à soutenir le développement de services de
conception à forte valeur ajoutée. Pour les Yvelines, ce projet est intéressant par son apport
stratégique au développement des pièces complexes dans l’automobile et l’aéronautique. L’aide
prévue concerne trois entreprises et un laboratoire pour 1 199 758 euros.
Le projet Terra Dynamica, porté par Cap Digital, est centré sur la modélisation 3d de la
ville afin de fournir des représentations dynamiques, en particulier pour le trafic. A ce titre, il
serait accordé 162 000 euros à l’entreprise Thalès Service.
Au total l’aide pour les deux projets, d’un montant de 1 362 094 euros, représente 18 %
de l’aide accordée par les pouvoirs publics aux pôles de compétitivité situés dans les Yvelines.
Il vous est proposé, par amendement, de corriger une erreur dans la rédaction de la
délibération et de modifier l’annexe II pour y indiquer les dates de départ des projets concernés.
M. BARTH – Le groupe socialiste et apparenté votera cette délibération, mais elle soulève
quand même des questions. D’une part, nous donnons des subventions à de très grosses
entreprises. Ont-elles réellement besoin de notre aide ? Peut-être s’agit-il d’afficher notre
volonté de participer. D’autre part, ces aides sont centrées sur la recherche-développement, ce
qui est favorable. Mais quelle en sera la suite ? Il est à craindre que cela ne crée pas beaucoup
d’emplois et surtout qu’une fois la recherche effectuée, la fabrication se fasse dans un pays à bas
coût, et pas chez nous. Finalement, est-ce que cela a un effet sur la relance économique dans
notre département ? Ces interrogations pourraient se prolonger sur un plan plus large, par
exemple sur la question de savoir si la baisse de taxe professionnelle pour les entreprises ne
jouera pas le même rôle que la baisse de TVA dans la restauration.
M. ESNOL – J’avais déjà fait observer à Pierre Bédier que Thalès, il y a quelques années
avait bénéficié de 950 000 euros pour son site de Conflans et qui est en train de le quitter, en
2 011 au plus tard. On va de nouveau donner à cette entreprise 162 000 euros, dans un autre site
certes. Mais il suffit que ces grosses entreprises se déplacent pour bénéficier d’aides. C’est
choquant. Il faut être plus coercitif.
Je trouve également assez choquant d’attribuer 700 000 euros à Dassault Systems après
nous avoir dit qu’on ne pouvait pas donner le moindre crédit pour les assistantes maternelles du
Département et alors qu’on fera voter ensuite l’extinction progressive de l’aide aux centres de
vacances et de loisirs pour 600 000 euros. A titre personnel, je ne suis pas sûr de voter cette
délibération ; cela dépendra de votre réponse.
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M. VANDEWALLE – Je ne sais pas si elle suffira. Je veux seulement faire observer que
Dassault Systems a installé 3 000 emplois à Vélizy en début d’année. Cela compte. Ce débat est
récurrent. Je me souviens que nous l’avons eu lorsque nous avons versé une subvention
importante à EADS Astrium aux Mureaux pour développer une capacité de grandes antennes
composites. J’y suis allé tout récemment, ils viennent d’acheter 30 hectares à côté de leur site
actuel pour le futur lanceur Ariane 6. Je pense que le Département n’a pas fait de mauvais
investissements en agissant ainsi.
M. LE PRESIDENT – C’est cela même que j’allais proposer : Il est temps de faire le point
sur les aides qui ont été apportées et également sur les conséquences de ces aides. On mentionne
une délocalisation, mais les 3 000 emplois de Dassault Systems à Vélizy sont un contre-exemple
– il y avait je crois comme condition le fameux tramway sur pneus…
M. LOISON – Cela a été un argument important en notre faveur. J’ajoute à mon tour que
la recherche-développement assure la compétitivité des entreprises pour demain. Si on ne les
soutient pas, les emplois seront menacés. Et toujours sur un plan très général, on ne pourra
jamais assurer la solidarité sociale si l’on ne favorise pas le développement économique.
M. LE PRESIDENT – Ces débats récurrents sont la preuve de l’intérêt de tous pour les
finances départementales car il ne s’agit pas de galvauder l’argent public. Franck Borotra nous
rappelait toujours que les entreprises sont source de richesse. C’est grâce à elles que nous
pourrons abonder nos politiques sociales ; Mais ce n’est pas la collectivité départementale qui
crée la richesse qu’elle va répartir. Bien entendu il faut le faire au mieux de l’intérêt général,
24
dans les pôles de compétitivité, et à condition qu’il y ait une certaine pérennité des entreprises
que nous aidons.
Cela étant, nos politiques ne s’excluent pas l’une l’autre : il n’y a pas de vases
communicants, les crédits retranchés ici ne sont pas les crédits accordés ailleurs. On ne
déshabille pas Paul pour habiller Pierre, on mène une politique d’attractivité du territoire qui
nous rend crédibles auprès des entreprises, et les maires relaient d’ailleurs cette politique.
Nous présenterons effectivement un rapport lors d’une prochaine séance, pour faire le
point sur les aides apportées ces dernières années et leur impact dans une sorte de tableau de
bord. Mais il me semble important que le Conseil général se manifeste de façon unanime sur
cette délibération.
M. BARTH – Nous ne nions aucunement l’intérêt de l’entreprise. Il est évident qu’il n’y a
pas de richesse s’il n’y a pas d’entreprise. Qu’on ne caricature pas nos propos. De même, il est
évident que la recherche-développement est le moteur de toute activité économique future et que
les emplois dépendent des performances nationales et internationales des entreprises. Ce n’est
pas cela qui est en cause, c’est l’attribution d’aides dont on peut se demander si les entreprises
en avaient vraiment besoin ou s’il n’y a pas un effet d’aubaine, et si d’autre part il y a une
garantie que l’argent investi profite bien aux travailleurs et à la richesse globale de notre
département.
M. SAINT-AMAUX – Il faut citer complètement Franck Borotra. Il disait bien que les
entreprises créent la richesse, et nous étions d’accord. Là où nous ne l’étions plus, c’est sur la
manière de répartir ensuite la richesse ainsi créée. Or ici, on ne répartit plus rien. Il n’y aura plus
de taxe professionnelle. D’autre part, autant je suis prêt à aider l’activité parce que là est
l’avenir, autant je ne peux accepter le chantage qui consiste à dire : ou vous subventionnez ou
l’on s’en va. Je suis tout à fait d’accord pour favoriser le développement économique, mais, et
cela vaut pour la taxe professionnelle, il faut bien qu’il y ait un lien avec les communes et le
Département.
M. ESNOL – Je voterai contre la délibération. Je ne suis pas du tout convaincu que, pour
une entreprise comme Dassault Systems, la somme en question ait une pertinence réelle ni
qu’elle concourt à son maintien ou à la création d’activité sur le site. Pour ce qui est de Thalès,
j’ai eu la démonstration dans ma commune que, après versement de 900 000 euros, ils sont
quand même partis. Enfin, cela ne fait pas partie des compétences régaliennes du Département,
tandis que le social en fait bien partie. Si l’on préfère supprimer des dispositifs sociaux pour les
remplacer par des dispositifs au bénéfice d’entreprises qui font des profits considérables, et
n’ont pas besoin de cela, je ne peux pas voter cette délibération.
M. LE PRESIDENT – Nous appliquons ici une politique qui n’est pas nouvelle et a été
votée par l’Assemblée départementale. En revanche, je suis d’accord sur le fait qu’au regard de
la réforme de la fiscalité qui va être votée par le Parlement et des difficultés budgétaires qui sont
les nôtres, il y a des questions que nous devrons nous poser et des priorités qu’il faudra fixer
dans nos politiques départementales. Nous sommes à un carrefour où il faudra choisir – or qui
dit arbitrage dit renoncement. Il faudra aussi afficher clairement ces priorités. Je l’ai fait tout à
l’heure en ce qui concerne la politique du logement, qui en fait partie. Mais le 3 juillet dernier,
j’ai aussi indiqué que la première priorité était la solidarité. Il y aura donc des arbitrages à faire,
25
mais il ne faut jamais oublier que notre territoire doit continuer à attirer des entreprises. Peut-
être y a-t-il à améliorer certains dispositifs, ou à en mettre d’autres en œuvre. Il faudra voir si le
Département aura encore les moyens de financer ces politiques. Nous avons des obligations, et
la réforme vise à recentrer le Département sur ses obligations régaliennes ; il y a par ailleurs les
dispositifs innovants qui portent la marque d’une collectivité – et nous ne pourrons pas faire
toutes les politiques que nous souhaiterions.
Mais nous sommes ici dans la logique des dispositifs lancés par le Département et il y
va, si je puis dire, de la parole donnée. Je souhaite donc une large majorité sur cette délibération.
M. SYLVESTRE – Nous avions des réticences et nous les avons encore. Nous partageons
les observations de M. Barth. Mais nous apprécions le propos de M. Delaporte et le fait que des
comptes rendus de suivis seront présentés en séance. Nous voterons donc cette délibération.
Les conclusions du rapport, mises aux voix, sont adoptées avec une voix contre
(M. Esnol).
Décision modificative n° 2
des décalages d’opérations de 2009 sur 2010. Cette délibération modificative est donc
finalement neutre financièrement.
M. BARTH – Délibérer sur une décision modificative, c’est entrer dans le débat
budgétaire, même si c’est par la petite porte. On ne peut donc faire abstraction du contexte
actuel, ce qui m’amène à faire une déclaration qui ne vous sera peut-être pas agréable – mais
nous usons de notre liberté de parole.
Cette période de difficultés sans précédent pour les collectivités locales, du fait de la
crise économique qui se traduit par des pertes de recettes conséquentes, par le coût croissant,
quasi exponentiel des charges transférées, sans compensation en rapport, est aggravée par la
mise cul par dessus tête précipitée de tout l’édifice financier et institutionnel de l’administration
locale.
La gêne financière est aggravée et de quelle façon, par une politique improvisée et
brouillonne qui ne permet de prendre aucun recul ni d’entrevoir aucune perspective. Ceci au
moment même où toutes les énergies devraient être mobilisés pour le redressement de notre
économie, qui est la priorité absolue et vitale pour notre pays.
La notion même de réforme qui, normalement, s’entend dans une acception positive, se
trouve galvaudée : chacun sait maintenant qu’une réforme peut aussi se révéler négative dans
ses effets. Ce dont le pays a besoin, ce n’est pas d’une démarche entièrement marquée par la
mise en œuvre d’une idéologie, si décomplexée soit-elle, mais d’un pragmatisme soucieux des
exigences du moment et des priorités à prendre en compte.
Quel rapport avec l’examen de la DM 2, direz-vous ? C’est qu’il est ici question des
finances de notre département, des moyens qui seront, ou non, à sa disposition pour remplir ses
missions, que nous avons le droit et le devoir d’aborder cette question car il s’agit de la
poursuite ou non des actions menées en faveur de nos concitoyens et d’abord de ceux qui, déjà
victimes de la crise, seront les premiers à pâtir de l’aggravation de la situation.
Nous avons le devoir de nous faire entendre au moment où le Sénat examine les textes
qui lui sont soumis, sauf à accepter que l’étranglement financier progressif des départements ne
conduise, selon l’expression de M. Balladur, à « leur évaporation ».
Est-ce à dire que nous serions des conservateurs attardés, quand d’autres seraient des
modernistes progressistes ? Il ne suffit pas d’en appeler à Jean Jaurès. J’étais sur ces bancs
quand, en 1982, il était question de la décentralisation, et j’ai encore en mémoire les positions
des uns et des autres. Vous me pardonnerez si, pour conclure cette entrée en matière, je puise à
mon tour dans le panthéon des grands ancêtres pour affirmer, dans le tohu-bohu actuel, et même
si cela doit choquer : « la réforme oui, l’improvisation et le chaos, non ». Chacun aura saisi la
référence.
27
Cela se traduit par une hausse des dépenses de fonctionnement de cinq millions,
équilibrée par une diminution du même montant des crédits d’investissement, par une réduction
du report de la section de fonctionnement sur l’investissement. C’est principalement
l’augmentation rapide des dépenses engendrées par le RSA qui est la cause de cette progression
des dépenses de fonctionnement à charge du Département. A ce propos, le coût global du RSA
et du RMI est de presque cent millions d’euros, mais, si mes chiffres sont exacts, la
compensation pour cette charge transférée n’est que de 50 millions. Cela doit nous rendre
prudents quant aux engagements financiers de l’Etat pour l’avenir, en faveur des collectivités
locales.
Au passage, je souhaite savoir comment se justifie la baisse de 500 000 euros de notre
participation aux coordinations gérontologiques et aux équipes médico-sociales.
Plus instructive est la lecture des budgets annexes. Nous en tirons quelques remarques.
Certains programmes annoncés ne sont pas financés. C’est le cas du plan d’appui à la filière
automobile, crédité de 50 millions mais pour lequel aucun crédit n’est ouvert dans cet exercice.
De même, l’autorisation de programme destinée à soutenir le bâtiment par des travaux sur les
bâtiments appartenant au Conseil général n’est toujours pas financée.
A travers cette DM 2, on se rend bien compte que la chute brutale des recettes n’a pas
été anticipée mais que l’exécutif départemental a lancé nombre de programmes très coûteux, de
sa compétence ou pas, qui seront difficilement pérennisés en raison des difficultés budgétaires
actuelles.
Si l’on prend encore davantage de recul, on constate que ces derniers temps, la chasse
aux restrictions budgétaires est entamée en raison de la crise économique et des efforts
demandés aux collèges ou aux communes en matière d’aide départementale et ce, sur des
sommes minimes, de l’ordre de 700 000 euros pour l’aide aux centres de vacances et de loisirs.
Enfin, on se rend bien compte que nombre de projets étaient des actes de communication
comme le plan de sauvegarde du bâtiment, adopté en mars dernier, qui ne bénéficie toujours pas
de crédits sur cet exercice. Pis, le projet de Formule 1 plongerait les finances départementales
dans le rouge.
Voilà les quelques réflexions que nous suggère l’examen des documents fort bien établis
par les services. N’ayant pas voté le budget primitif, le groupe socialiste et apparenté
s’abstiendra sur cette décision modificative.
28
M. SOLIGNAC – S’agissant des 500 000 euros pour les coordinations gérontologiques, il
s’agit d’une simple adaptation au rythme d’activité. En ce qui concerne l’APCH enfant, nous
avons en charge 23 enfants contre 12 l’an dernier, mais nous avions prévu un nombre bien plus
élevé.
J’ai bien entendu les observations de Jean-Louis Barth. Il a anticipé sur le débat
d’orientations budgétaires, qui nous permettra d’aborder ces questions de façon d’autant plus
large que la conjoncture actuelle nous incite à la plus extrême prudence. Je l’ai déjà dit en
réponse à des questions du groupe communiste ou du groupe socialiste et apparenté, le temps est
venu de faire des arbitrages. Il y aura donc une remise à plat pour distinguer les politiques
obligatoires et dont, il faut le rappeler, nous ne maîtrisons pas le coût, et les politiques qui nous
semblent prioritaires.
Comme je l’ai dit aux présidents de groupes, j’ai décalé la date du débat d’orientations
budgétaires, et nous veillerons à ce que les documents soient disponibles en temps voulu pour
faire un travail de fond.
Les conclusions du rapport, mises aux voix, sont adoptées avec 11 abstentions (groupe
socialiste et apparenté et M. Saint-Amaux).
Assurance du personnel
Les conclusions du rapport, mises aux voix, sont adoptées à l’unanimité. M. Vandewalle
ne prend pas part au vote.
Culture et Handicap
PoésYvelines
M. LE PRESIDENT – Je suis heureux de voir cette belle action lancée par notre ancien
collègue Roland Nadaus perdurer.
M. LEQUILLER, rapporteur – Zola, l’homme du « J’accuse » est aussi celui des soirées de
Médan. Sa maison dans ce village des Yvelines a obtenu l’appellation Musée de France. Il vous
est proposé d’ajouter la « maison Zola-Musée Deyfus » à la liste des équipements culturels
structurants. Son réaménagement est chiffré à près de 4 millions. La fondation Pierre Bergé
Yves Saint Laurent apporte 1 600 000 euros, l’Etat 800 000 euros et la région 600 000 euros. Il
vous est proposé d’accorder une subvention de 600 000 euros également.
M. LE PRESIDENT – Cette opération avait été voulue par mes prédécesseurs. L’initiative
d’une fondation privée le permet, car sans cette aide les collectivités n’y seraient pas parvenu. Il
faut rendre hommage à ces fondations privées qui font œuvre très utile.
M. ESNOL – J’en suis bien d’accord, et si Dassault pouvait faire la même chose pour le
musée de la batellerie à Conflans, ce serait magnifique ! (rires)
M. LE PRESIDENT – Faites donc la demande. Pour la maison Zola, nous organiserons une
visite et peut-être Pierre Bergé nous présentera-t-il ses projets. En fin d’année, nous nous
retrouverons pour l’exposition Louis XIV au château. Au printemps, nous pourrions nous
retrouver à Médan.
32
M. BEL – J’ai quelque scrupule à propos de cette demande, car dans l’église de
Montesson on nous parle de sauver quatre peintures représentant les vertus théologales. Or il n’y
en a que trois, la Foi, la Charité et l’Espérance. La Contrition est venue s’y glisser.
M. BERTHET – Je signale que le nouveau nom de la base est « base des boucles de
Seine ». Ensuite, je remercie le Conseil général pour son aide. Depuis que nous avons repris la
gestion directe, la subvention est passée de 150 000 euros à 60 000 euros
Mais pendant les années de transition, cette aide a été très utile pour redresser les
finances de la base. Dans le cadre de la délégation de service public, qui aurait dû ne rien nous
coûter, nous payions chaque année 350 000 à 400 000 euros de déficit constaté.
Ce dossier a donné lieu à discussion. Nous traversons une période difficile sur le plan
financier, notamment avec la baisse des droits de mutation et la suppression de cette
participation me paraît opportune. Cela étant, au vu des débats, nous allons le faire
progressivement, en réduisant de moitié les forfaits pour 2010, avec extinction au 1er janvier
2011. Comme nous payons à semestre échu, seront réglés en 2010 les aides pour le second
semestre 2009 et le premier semestre 2010, soit 450 000 euros et en 2 011 les aides pour le
second semestre 2010 pour un montant de 160 000 euros.
M. SAINT-AMAUX – Je ne suis pas d’accord avec cette mesure. Je peux comprendre qu’il
faut faire des économies, mais qu’on en fasse alors en général et pas de cette façon sélective. Je
fais donc une proposition : Tenons compte de la capacité des communes à absorber ou non cette
diminution, en se référant par exemple au recensement de 2006. On y relève que la part des
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ménages non imposés va de 10 % à 32 %, soit un tiers des familles qui ont peu de ressources.
Un autre critère est le pourcentage de familles monoparentales qui peut être négligeable ou
atteindre 16 % de la population. Pour ces personnes seules, il n’y a pas d’autre possibilité que de
mettre les enfants au centre de loisirs. Enfin, la part des sans diplômes va de 10 % à 25 %. Les
enfants de ces familles ont besoin de fréquenter les centres le mercredi, sinon ils resteront dans
la rue. Ces centres jouent donc un rôle social et éducatif. Enfin, le dernier critère est celui de la
part des moins de 19 ans : la situation n’est pas identique pour la commune qui en compte 32 %
que pour celle qui en compte 15 %. Pour ce type de communes, et c’est Sartrouville comme
Trappes ou les Mureaux, la politique de la jeunesse est totalement différente de celle qu’on
mène ailleurs. Je propose donc qu’on fasse une étude en tenant compte de ces quatre critères – et
franchement, je préférerais que ma commune n’y réponde pas – pour maintenir l’aide aux
communes, tandis que d’autres communes, dont les familles peuvent se payer ce service, ne
bénéficieraient plus de l’aide. C’est bien le rôle de l’impôt que de rééquilibrer les différences –
je ne dis pas égaliser. De plus, cela représenterait une économie pour le Département.
M. SYLVESTRE – Le groupe socialiste et apparenté n’est bien entendu pas accord avec
cette suppression de l’aide aux communes pour les centres de vacances et de loisirs. Nous avons
encore en mémoire la suppression des primes de Noël. En effet, cette suppression risque
d’entraîner la disparition de ce service dans les communes qui ont peu de moyens pour financer
ces centres. Dès lors, comment les parents pourront-ils faire garder leurs enfants à moindre
coût ? Ce sont les ménages yvelinois qui pâtiront de ce manque de solidarité entre collectivités
car les petites communes n’auront jamais les moyens de transporter les enfants vers des centres
de vacances éloignés, ou vers la piscine de Saint-Quentin-en Yvelines par exemple. Au-delà
même du montant de cette participation départementale, c’est le geste de solidarité qu’elle
représente qui est sérieusement remis en cause.
M. LE PRESIDENT – Je savais que nous aurions des divergences d’appréciation, car les
présidents de groupe m’en avaient parlé et Jacques Saint-Amaux avait fait état du dispositif qu’il
propose.
Avant d’entrer dans le détail, je voudrais prendre une position d’ordre général. Nous
sommes à la croisée des chemins, je l’ai dit. Une telle décision, de mettre en extinction un
dispositif, va devoir intervenir bien plus régulièrement. Nous n’avons eu de cesse, durant ces
dernières années, qui n’étaient pourtant pas toujours comparables aux Trente Glorieuses, de
créer des dispositifs innovants. Ce temps est révolu. Nous allons devoir nous poser la question
de ce qu’il faut conserver et de ce qu’il faut faire disparaître. Or il y a aussi des engagements
pris par notre assemblée sur des périodes triennales : cela vous indique les limites et la
complexité de l’exercice. Cette délibération, j’ai tenu à la maintenir, alors même que, comme
Pierre Lequiller l’a indiqué, il s’agira d’une extinction progressive et nous aurions donc pu
décaler la décision, car elle est exemplaire.
Le débat que nous avons aujourd’hui, nous l’avons eu au sein du groupe de la majorité,
car nous sommes sensibles à cette question de solidarité. Mais en tant que président, j’ai tenu à
conserver cette délibération à l’ordre du jour, car il me semble important de comprendre que
nous sommes désormais confrontés à la disparition de toute une série de dispositifs que nous
avions initiés. Bien sûr il y aura des priorités, dans la solidarité et, puisque vous dites que les
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communes n’auront plus les moyens, des priorités dans la politique contractuelle. Nous sommes
très sollicités par les maires que vous représentez ici, et la politique contractuelle est essentielle.
Mais vous savez aussi combien elle est montée en puissance de façon inconsidérée aujourd’hui
en raison du succès même de nos politiques innovantes. Indéniablement, il nous faudra donc
faire des choix. Il faudra le faire lors du débat d’orientations budgétaires, et lors du vote du
budget, qui comprendra des mesures difficiles, que la majorité, aussi bien que l’opposition,
auront à expliquer, ce qui n’est pas aisé. Moi-même, je reçois chaque semaine les
intercommunalités et les maires, je leur parle de ces problèmes. Ils sont bien conscients des
difficultés que traverse le Département, car ils vont connaître les mêmes dans leur commune.
Sur le plan des principes, il m’a donc semblé exemplaire ce commencer par une
délibération qui, je vous le concède, pour la majorité n’était pas la plus facile à prendre, loin de
là. Mais j’ai considéré qu’un dispositif de saupoudrage, avec 46 ou 60 centimes par jour par
enfant, créé dans les années 1960 était l’exemple même de ce qu’il fallait supprimer pour nous
recentrer sur des politiques ô combien importantes – je ne dis pas plus importantes – envers les
communes.
M. DELIGNE – Ce débat est très important car il va au-delà de la mesure qui est en jeu.
En ce qui concerne cette mesure, nous avons demandé en commission d’y surseoir car cette
délibération arrivait brutalement et nous voulions avoir le temps d’analyser et de discuter en
commission. Lors de la réunion suivante, nous avons bien entendu les arguments concernant les
restrictions budgétaires, le fait qu’un dispositif de cette sorte attirait les communes alors que le
Département n’était pas en mesure de le financer et le fait aussi qu’il ne s’inscrivait pas dans les
compétences du Département. Ce dernier argument n’a pas de valeur à mes yeux : Comment ne
pas reconnaître la dimension sociale d’un tel dispositif ? Je préfère que, comme le disait Jacques
Saint-Amaux, on réexamine les dispositifs sociaux et que l’on concentre les efforts pour qu’ils
soient le plus efficaces. Mais c’est plutôt au moment du débat d’orientations budgétaires que
nous devrons examiner la pertinence du dispositif et les contraintes budgétaires. Ces contraintes
existent, les communes le savent bien pour les vivre également. Et bien sûr, cela oblige à se
poser la question de certaines restrictions. Nous le savons, et nous l’avons fait, avec
discernement : ainsi pour les collèges, les crédits administratifs ont été diminués, mais les
crédits pédagogiques ont été maintenus. Nous avons reconnu que de telles décisions, prises avec
discernement, étaient une bonne chose. Mais dans ce cas, il n’y a pas de discernement, car la
délibération décide d’abord de l’extinction, et ensuite de la manière de prendre en compte les
priorités sociales.
Pour les communes, c’est très important. Pour l’une d’elles dans mon canton, à terme
cela représente 23 000 euros. Elles seront asphyxiées. Mieux vaudrait se demander d’abord
comment on contractualise, par exemple à partir de critères évoqués par Jacques Saint-Amaux,
qui me paraissent une bonne base de discussion, plutôt que d’éteindre ce dispositif, puis, dans un
second temps, discuter des priorités. Ce genre de décision relève vraiment du débat
d’orientations budgétaires. Nous sommes élus pour représenter les familles yvelinoises ;
certaines ont des difficultés et la solidarité, ce n’est pas de supprimer des dispositifs et de laisser
une partie des familles au bord du chemin ou de laisser les communes assumer seules. Dans ce
cas, il s’agit d’un dispositif que l’on pourrait peut-être revoir, puisqu’il s’agit d’une somme par
enfant et par jour. Mais j’ai à l’esprit la suppression de la prime de Noël pour les demandeurs
d’emploi. Le Département versait 50 %, la commune 50 %. Evidemment, ma commune a
maintenu le dispositif, par solidarité, et elle paye donc les 100 %. A chaque fois, cela représente
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un effort supplémentaire, alors qu’il y a bien là une dimension sociale et qu’il s’agit d’aider des
familles qui n’ont pas d’autres solution. Pour les centres de loisirs, on a dit comment la situation
se présentait pour les familles monoparentales et pour celles qui n’ont pas de revenus suffisants :
sans les aides des communes et du Département, elles ne pourront pas payer le centre de loisirs.
M. LE PRESIDENT – Je ne peux pas laisser dire des choses fausses. Vous ne pouvez pas
dire qu’une conséquence de cette délibération est que les communes « seront asphyxiées». Ce
qui est excessif n’est pas crédible. Eu égard à la qualité de la politique que nous mettons en
œuvre depuis tant d’années en faveur des communes, il leur appartient également de prendre
leurs responsabilités et de faire le choix des politiques qu’elles mènent. Plutôt que la voirie,
qu’elle se recentrent sur la solidarité par exemple. Le Département ne peut pas tout faire. Il n’est
pas question de l’accuser de manquer à sa mission première de solidarité alors que depuis si
longtemps, il a aidé au maximum, par tous moyens, les communes, qu’il s’agisse de politique
sociale, de politique de logement, de voirie, d’aménagement de leur territoire. Il y a des
recentrages à faire et je ne saurais accepter que l’on fasse porter par le Conseil général ce type
de responsabilité. Il y a simplement un nettoyage à faire dans nos dispositifs, qui apparaissent
totalement incohérents. J’assume la responsabilité de procéder, ce qui me semble indispensable,
à la suppression de certains d’entre eux. Ils ne disparaîtront pas forcément, car les communes
ont vocation elles aussi à procéder à des arbitrages et j’espère qu’elles le feront en faveur de la
solidarité.
M. ESNOL – Je voudrais faire état d’un argument que je vous demande de prendre en
compte. Aujourd’hui, l’Etat, dont les finances sont exsangues, passe son temps à transférer des
compétences aux collectivités locales sans transférer les recettes et vu l’état de la dette et la
situation financière du pays, cela va malheureusement continuer dans les années qui viennent. Si
des collectivités territoriales bénéficient encore d’un peu de marge de manœuvre, c’est la
Région et des départements comme les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Les communes sont déjà
asphyxiées et complètement dans le rouge : elles n’ont plus de marge de manœuvre ni sur
l’emprunt, ni sur la fiscalité, si sur les dépenses de fonctionnement. Pour ma commune par
exemple, le budget de fonctionnement est à moins un million pour 2010 et je ne sais pas ce que
je vais mettre en investissement. Le Conseil général des Yvelines a encore des marges de
manœuvre que ce soit pour la fiscalité ou pour l’emprunt, avec une dette proche de zéro et les
taux d’imposition les plus bas de France !
37
M. ESNOL – Certes. Mais nous allons perdre encore cette ressource, et il faudra
l’assumer sur le budget communal, car bien sûr, nous n’allons pas arrêter les centres de loisirs :
ce sont donc uniquement les communes qui vont supporter cette charge. Dans ce département, il
aurait été plus facile, de façon symbolique, de ne pas verser 700 000 euros à Dassault Systems
que de les retirer aux centres de loisirs et de vacances.
Honnêtement, j’ai regardé la liste des communes concernées. Ce ne sont pas les petites
communes qui sont touchées, ce sont les grosses. Pour Guyancourt, cela fait 23 000 euros. Or le
Conseil général ne cesse de donner des subventions à Guyancourt. Ce matin, nous avons donné
7 millions pour l’UFR de médecine, à Montigny certes, mais c’est une commune voisine.
Arrêtons de dire que ces communes vont être asphyxiées. En revanche, il n’y a pratiquement pas
de petite commune concernée. Donc, ne dramatisons pas. On a pris le temps de discuter, on a
décidé d’appliquer ce changement de façon progressive. Aider les communes par la politique
contractuelle est plus utile que de donner des subventions qui ne représentent qu’une partie
minime du coût d’une prestation.
Nous aurons encore ce débat sur d’autres sujets. Mais qu’on ne vienne pas dire ici qu’il
y a remise en cause de la politique de solidarité du Département, il y consacre des sommes
colossales.
M. LE PRESIDENT – J’ai déjà répondu, et il s’agit ici d’une question de principe qui
vaudra pour les exercices futurs. Nous avions d’ailleurs eu tout le temps d’y réfléchir puisque
nous avions retiré ce point de l’ordre du jour.
Les conclusions du rapport, mises aux voix, sont adoptées avec dix voix contre (groupe
socialiste et apparenté et M. Saint-Amaux).
Programme Fréquence 78
M. LE PRESIDENT – Voilà une aide importante accordée à Guyancourt. C’est un très bel
équipement inséré dans les anciennes fortifications. Nous y avions tenu une réunion de la
commission avec Roland Nadaus.
M. LE PRESIDENT – Voilà l’exemple des choix que nous aurons à faire : Est-ce que
demain une collectivité comme Guyancourt pourra réaliser ce type de projet à hauteur de dix
millions ?
Télévisions locales
MME PERICARD, rapporteur – Comme chaque année, il vous est proposé de verser une
subvention de fonctionnement forfaitaire de 60 979 euros à chacune des deux télévisions
locales.
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M. DELIGNE – Il serait intéressant d’avoir des éléments sur la diffusion de chacune des
deux chaînes.
Vœux
M. LE PRESIDENT – Nous sommes saisis de deux vœux présentés par le groupe socialiste
et apparenté.
« Le Conseil général,
Considérant que les collectivités territoriales risquent de ne plus avoir les moyens
financiers d’assurer les politiques publiques locales,
Considérant enfin qu’il tend à maintenir les inégalités territoriales et néglige la question,
pourtant essentielle, de la solidarité financière entre les collectivités territoriales et de la
répartition des richesses entre les territoires,
S’inquiète du projet de suppression de la taxe professionnelle tel qu’il est proposé par le
Gouvernement.
Demande que, près de 30 ans après les premières lois de décentralisation soit mise en
œuvre une réforme globale et juste des finances, qui permette aux collectivités locales de
proposer des services publics efficaces au profit de l’ensemble des citoyens partout sur le
territoire. »
Si je puis maintenant parler au nom de mon groupe, cette justification me paraît un peu
courte . En effet, les difficiles débats que nous avons eus tout à l’heure et que nous aurons
encore sont en partie la conséquence de la suppression de la taxe professionnelle. Ce vœu peut
en fait recueillir l’adhésion de tous les conseillers généraux. Mous savons bien qu’il y a la
grandeur et la servitude d’appartenir à une majorité. En tout cas, le Département pourrait quand
même « s’inquiéter ». D’ailleurs, même si, selon l’oukase présidentiel, la réforme entrera en
vigueur au 1er janvier, je suis sûr que les modalités n’en sont pas arrêtées. Il subsiste d’énormes
incertitudes. Il ne serait pas hors de propos de dire à quoi, selon nous, la taxe professionnelle et
les finances du département devraient ressembler à l’avenir.
- Organisation territoriale
« Le Conseil général,
Considérant que le plus grand nombre des 4220 conseillers généraux exercent leurs
fonctions dans un environnement juridique difficile,
Considérant que ces projets, s’ils sont menés à terme, aboutiront à faire des responsables
locaux de simples exécutants de l’Etat,
M. LEQUILLER – Sur cette question de forme, nous avons donc donné un avis
défavorable et nous nous prononcerons contre.
M. LE PRESIDENT – Les vœux ne donnent pas lieu à débat. Ils sont lus, écoutés
attentivement et figureront dans le compte rendu. Je les mets donc aux votes.
Les deux vœux, mis aux voix successivement sont rejetés avec dix voix pour (groupe
socialiste et apparenté et M. Saint-Amaux).
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Le Secrétaire : Le Président :
Ismaïla WANE Alain SCHMITZ
43
Total 22 59 183,00
Total 1 4 660,00
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SOMMAIRE
Placements financiers........................................................................................................... 2
Plan départemental de déploiement du haut débit dans les Yvelines - Phase 2. Choix du
délégataire du service public relatif à l'établissement et l'exploitation d'un réseau
d’infrastructures de télécommunications à haut débit.............................................. 3
Adoption des contrats Eau des communes de Blaru, Crespières, Croissy-sur-Seine, du SIA
Houilles-Carrières-Bezons-Chatou, du SIA de la région de La Montcient, du SIA
de Meulan-Hardricourt-Les Mureaux, du SIA de Rambouillet et du SIA de Sailly-
Brueil-en-Vexin et Aincourt .................................................................................... 15
Adoption des contrats départementaux des communes des Essarts-le- Roi, Maurepas,
Montfort-l'Amaury, de la Communauté de Communes des Portes de l'Ile-de-France
et du SIVOS Bréval/Neauphlette............................................................................. 19
Signature d'une convention avec le Comité National d'Action Sociale (CNAS) pour la
gestion du versement des prestations sociales en faveur des agents du département
des Yvelines. Versement d’allocations complémentaires directement gérées par la
DRH. Délégation à la Commission permanente ...................................................... 20
Taxes additionnelles aux droits d'enregistrement sur les mutations à titre onéreux effec-
tuées dans les communes de moins de 5 000 habitants. Modalités de répartition
du fonds de péréquation - Exercice 2008 ................................................................ 25
« PoésYvelines 2009, la semaine des poètes ». Passation d’une convention avec la com-
munauté d’agglomération de Saint-Quentin-en- Yvelines. Attribution d’une sub-
vention départementale pour l’organisation de la manifestation.............................. 31
Ajout de la maison Zola - musée Dreyfus à Médan à la liste des équipements culturels
structurants et attribution d'une subvention d'investissement .................................. 31