Une M Thode Simple Pour Le Calcul Des Ondes de Rupture de Barrage
Une M Thode Simple Pour Le Calcul Des Ondes de Rupture de Barrage
Une M Thode Simple Pour Le Calcul Des Ondes de Rupture de Barrage
To cite this article: André Paquier & Olivier Robin (1995) Une méthode simple pour le calcul
des ondes de rupture de barrage, La Houille Blanche, 81:8, 29-34, DOI: 10.1051/lhb/1995077
We describe a simplified method for computing dam-break waves and the results of the corresponding
validation tests. Computation for one given cross section only uses data relative to the dam and that section
completed by the Manning-Strickler coefficient for the reach between the dam (lnd that section. The references
of the various comparisons consist of computations with a model solving de Saint- Venant equations. R.esults
are generally good as well for maximum water heights (dijference less than 30 % in more than 90 % of
sections) as for maximum velocities and wave arrival times. We also note this important point that the uniform
flow equation is verified between maximum discharge and maximum water height.
...............
~ _ _ _ _ _ _
III _
LA HOUILLE BLANCHF)N° 8-1995
Notations
c) résolution d'équations obtenues à partir des équations tests sur des barrages français [4], ont toutefois montré que
de Saint-Venant par simplification de l'équation dynami- l'erreur sur les résultats pouvait dépasser 100 % (par com-
que. paraison à des calculs menés avec un calcul de type
Saint-Venant) et était souvent supérieure à celle de la
De ces 3 méthodes, la plus précise est la première mais méthode par abaques du CTGREF.
elle est aussi d'une complexité de mise en œuvre bien
supérieure. Nous avons donc décidé de reprendre cette dernière
méthode afin de l'améliorer sur les points suivants:
extension aux ruptures progressives;
II • OBJECTIFS DE LA MÉTHODE MISE AU extension du domaine de validité;
POINT. augmentation de la précision sur les résultats;
intégration dans un logiciel d'utilisation simple.
légèrement modifié car il conduisait à sous-estimer Cet abaque reste valable uniquement pour des ruptures
QB MAX ' Le résultat de l'ajustement est présenté à lafigure J instantanées. Le cas des ruptures progressives est traité en
sur les 7 barrages de l'échantillon traités en rupture ins- supposant qu'un hydrogramme de rupture progressive est
tantanée. analogue à un hydrogramme de rupture instantanée déjà
En rupture progressive, CASTOR utilise une formule amorti. On définit ainsi un bief fictif à l'amont du barrage
simplifiée d'origine statistique calée sur des observations réel de pente et de coefficient de Strickler représentatifs de
de rupture [3]. Aucune comparaison n'est ici effectuée la vallée réelle et de longueur suffisante pour que si le
entre les résultats donnés par cette fomlule et d'éventuels barrage se rompait instantanément à l'amont de ce bief
autres résultats, aucune référence indiscutable n'existant en fictif, le débit maximal résultant au droit du barrage réel
ce domaine. Les comparaisons globales présentées ci-après correspondrait au débit de pointe de la rupture progressive.
supposeront donc en rupture progressive même débit maxi- La figure 2 montre à même débit de pointe au barrage
mal au barrage dans CASTOR que dans RUBAR 3. les résultats en terme de débit maximal en chaque section
en travers.
La dispersion est limitée (écart type: 0,24) avec une
moyenne proche de 1 que ce soit la « moyenne par sec-
2.0-.----------------------,
tion» (qui correspond à une moyenne effectuée avec le
même poids pour chaque section en travers) ou la
t.8 Moyenne '" 0.9660 « moyenne par barrage» (qui correspond au même poids
donné à la moyenne de chaque barrage, chaque section
1.6 d'un même barrage étant crédité du même poids).
Nous avons aussi examiné séparément les résultats en
rupture instantanée et progressive. On remarque alors une
1.4
légère surestimation de QMAX par CASTOR en rupture
instantanée. Les résultats y sont, par ailleurs, plus dispersés
1.2 qu'en rupture progressive.
i
<.>
ê 1.0-{ +: + +........................ 1
~ + + 2.0,--------------------,
CI:
0.6
1.6
0.4
1.4
o ··········f..···· . ··········
~ .: \~~: .!..
0.2
0.0+----,.--,--,---,---.-,.-,.......,--.,.....,..-....,....,....,..,....,-..;
10 20 30 40
HAUTEUR DU BARRAGE (en mètres)
50 60 70 80 90 100 ::
1. Débits de pointe au barrage en rupture instantanée. 0.8 ,. fà+§
Il f ~
0.6 y,' 1J:lC •
....·..·..I,~/···'·!r ..'r ~ .
• 3.2 Débit maximal dans une section 0.4
, '''1.:
Il· ...
On utilise un abaque constitué d'un faisceau de courbes
0.2
correspondant aux différentes valeurs du produit IK 2 de la
pente par le carré de Strickler (données moyennes entre le
barrage et la section en question). Connaissant la valeur de 0.0+---,-,-,-,-,------r---....,..-----r--4
2 7 8 9 10 20 30 "0 sa
IK , l'abaque permet de déterminer le rapport STRICKLER MOYEN
- - - -_ _- 1
III LA HOUILLE BLANCHE/N° 8-1995
____
A. PAQUIER, O. ROBIN
2.0-r---------------------,
o.•
MO)'WIlW par MCtion. 1.0127
1.8 Moyervwparbarta9lt_l.0172
0.2
1.6
.... 'K .
O.O+--,---r-....-...,...---,.---,--,----,.----,;--,--.'
..... 0.02 0.04 0.07 0.1 0.2 0,4 0.7 1.0 2.0 ".0 7.0 10.0
PENTE LOCA.lE (en %)
2.0'-r-----,,--------------, 2.0'-r--------------------.
M~ par y
MCtD"l. , .03"2
y
Moyenne~r .ecllOl"t. 1.0258
)(
,.. 1
.. X
!
X
1.2
t
+
1.0 ........
X .... ±...
o.•
'"
+ '" '"
0.6
1
.................... ·:': ........ ·X .. ~ ....... !....
o.• .
0.2 0.2
O.O+--,--,.......,.--....--,--.,.-....--,----r-.......,J O.O+-...,..-.,.-...,....-...,...-.......-...,.......,....---r-~-...,...._..J
0.02 0 04 0.07 0.1 0.2 0.4 0.7 1.0 2.0 4.0 7.0 10.0 0.02 0.04 0.07 O., 0.2 0.4 0.7 1.0 2.0 •.0 7.0 10.0
PENTE LOCALE (en '"f..) PENTE LOCA.lE (." %)
cutable (début de la rupture, instant où le débit de pointe Les figures 6 et 7 effectuent la comparaison entre les
est atteint au droit du barrage, ... ). observations, le calcul mené avec CASTOR (avec débit de
CASTOR calcule un temps unique en 2 étapes; poilUe fixé à 510 m 3 /s) et celui mené avec RUBAR 3
- temps de formation de la brèche (exprimé en secon-
des) ; nul en rupture instantanée, égal à 100 fois la hauteur
du barrage (exprimée en mètres) en rupture progressive
(d'après Wetmore et Fread [5]) ;
- temps de propagation qui doit être ajouté au temps
précédent. Ce temps est obtenu à partir de l'estimation de
la vitesse d'avancée du front comme moyenne des vitesses 5.' •
maximales au barrage et à la section considérée. Lafigure 5 5.6
3.' !r·············..... . . . .•
IV • UN EXEMPLE TRAITÉ PAR 3.6
CASTOR. 3.'
3.2 1//'/ \.
3.0
Le cas choisi est celui du barrage de Lawn Lake aux : :::!,'\" ./ •
Etats-Unis. Ce barrage correspond à un type relativement
courant en France (8 mètres de haut pour une capacité de
830000 m'). Sa rupture par renard en juillet 1982 a en-
2.'
2'
~
traîné la mort de 3 personnes et des dommages chiffrés à 2.2
ponibles ainsi que des observations sur les cotes d'eau Abscisse (m)
maximales atteintes et les temps d'obtention des cotes
maximales [2]. 6. Hauteurs d'eau maximales (barrage de Lawn Lake).
----~~
males et de 50 % sur les autres valeurs obtenues (débit
'500 maximal, vitesse maximale et temps d'arrivée) si on retient
• OBSERVATIONS l'intervalle où plus de 90 % des résultats de notre échan-
° CASTOR
tillon se situent.
···RUBAR3
Ces résultats sont obtenus à partir d'un petit nombre de
'500
0/ données; en particulier, la vallée n'est décrite que par sa
pente moyenne et un coefficient de frottement (Strickler).
Les calculs sont également très simples, la principale dif-
x
~3SOO
>
1-
....
i
....
ficulté restant l'obtention du débit maximal, étape qui est
résolue grâce à un abaque.
Le présent travail de recherche a, en effet, permis de
montrer que l'équation du régime uniforme pouvait être
..•..............
:
2500 utilisée localement pour passer du débit maximal à la
hauteur d'eau maximale et à la vitesse maximale. En outre,
le temps de propagation de l'onde est obtenu simplement
en divisant la distance au barrage par la vitesse maximale
.--',...•........, .. moyenne sur le bief.
Remerciements