2nde Cours Chapitre 4 Partie 1
2nde Cours Chapitre 4 Partie 1
2nde Cours Chapitre 4 Partie 1
Jusqu’à la deuxième moitié du 19 ième siècle, le monde scientifique considère que le monde vivant est fixe et qu’il
n’y a donc pas d’évolution du vivant. D’ailleurs le sens commun constate en permanence l’apparente
immuabilité des êtres vivants : après tout, les chats ne font-ils pas toujours des chats ?
C’est dans ce contexte de fixisme (= les espèces sont telles qu’elles ont toujours été) que Charles Darwin va
pourtant réaliser que les espèces se transforment au cours du temps, c’est-à-dire qu’elles évoluent. Dans ce
chapitre nous allons voir comment Darwin a eu l’idée d’une évolution des espèces puis nous étudierons les
mécanismes à l’origine de cette évolution : la sélection naturelle ainsi que d’autres forces évolutives.
Voir activité 1
C’est suite à un voyage scientifique réalisé aux Îles Galapagos et à des travaux ultérieurs que l’idée d’évolution
nait chez Darwin. Son raisonnement est le suivant :
1. Il sait que les iles Galápagos sont des îles volcaniques formées relativement récemment. Par conséquent, elles
n'ont pas toujours existé ET lorsqu'elles sont apparues il n'y avait pas de pinsons dessus. Cela signifie que les
pinsons qui y vivent aujourd'hui sont venus d'ailleurs.
2. Darwin suppose que les pinsons des iles sont originaires d'Équateur parce que c’est l’endroit le plus proche
des iles Galápagos et qu'on y trouve également des pinsons qui ressemblent à ceux des îles. Voilà pourquoi,
Darwin pense tout d’abord que les pinsons des Galápagos sont de la même espèce que les pinsons d'Équateur.
Et cela explique qu'il soit très surpris d'apprendre que ce n'est pas le cas.
3. Darwin ne voit alors qu'une seule explication à ce paradoxe : autrefois les pinsons des îles Galápagos étaient
bien de la même espèce que ceux de l'Équateur, mais ils se sont transformés au cours du temps (évolution) et
donc aujourd'hui ils ne sont plus de la même espèce.
Voir le schéma corrigé de l’activité 1 pour le scénario de cette évolution
Penser que les espèces évoluent et savoir comment ou pourquoi elles évoluent sont deux choses différentes.
Historiquement Darwin a d’abord imaginé que les espèces évoluent, mais il n’a compris que plus tard comment
elles évoluent en proposant le mécanisme de sélection naturelle.
- Le principe d’hérédité : Les caractéristiques des individus doivent être héréditaires, c'est-à-dire qu'elles
peuvent être transmises à leur descendance.
- Le principe de variations : Dans la population d'individus d'une même espèce, il doit exister des différences
plus ou moins « importantes » entre ces individus.
- Le principe d’adaptation : Certains individus doivent porter des variations qui leur permettent de survivre et
de se reproduire davantage que les autres, dans un environnement précis.
• Complétés ultérieurement par des données de génétique, le mécanisme de sélection naturelle peut alors se
résumer ainsi :
Dans un environnement donné les individus sont en concurrence (ex : concurrence pour accéder aux ressources
alimentaires, pour se reproduire, pour échapper à un prédateur). Les individus qui possèdent des caractères
héréditaires avantageux dans leur milieu de vie ont un avantage reproductif, c’est à dire qu’ils ont davantage de
chances de transmettre leurs allèles. La fréquence de ces allèles tend à augmenter au fil des générations.
Inversement, les individus qui possèdent un génotype défavorable dans leur milieu ont un handicap reproductif,
et moins de chances de transmettre leurs allèles : la fréquence de ces allèles tend à diminuer. Le milieu naturel
influence donc fortement la probabilité de transmission des allèles et l’évolution de la fréquence de chaque
allèle dans la population.
Remarque : la sélection naturelle dépend des caractéristiques du milieu naturel dans lequel elle a lieu. Donc, un
allèle favorable dans un certain milieu naturel peut être défavorable dans un autre milieu ou si les
caractéristiques du milieu viennent à changer. Il est donc rare qu’un allèle puisse être considéré comme
favorable dans l’absolu.
Exemple de l’évolution de la taille du bec chez les Pinsons à bec moyen des Galapagos (à connaitre) :
Le Pinson à bec moyen est une espèce insulaire d’oiseau présent essentiellement sous deux formes : bec fin et
gros bec (la taille du bec est déterminé génétiquement). Suite à un épisode de sécheresse en 1977, des études
scientifiques ont montré que les individus à gros bec sont devenus majoritaires sur l’île. Des analyses sur la
consommation des graines pendant cette période ont permis de montrer que la prédominance de la forme à
gros bec et due au fait que les pinsons à bec fin ont eu plus de mal à se nourrir des graines coriaces produites
lors de la saison de sécheresse que les pinsons à gros bec. Les pinsons à gros bec qui ont un meilleur accès à la
nourriture, ont eu de meilleures chances de survivre et de se reproduire dans cet environnement. A la
génération suivante, la taille du bec a statiquement augmenté dans la population de Pinsons. Cette
augmentation a cessé vers le milieu de 1978 avec le retour des pluies, preuve qu’un caractère n’est jamais
avantageux de façon absolue.
II Une deuxième force évolutive : la dérive génétique
• La dérive génétique est une modification …….……………… de la fréquence des allèles au sein d’une population
au cours des générations successives. En effet plusieurs facteurs de la transmission des allèles sont liés au
hasard : par exemple il n’est pas possible de prévoir à l’avance les individus qui vont se reproduire et qui donc
transmettront leurs allèles à la générations suivante, ni même la patrimoine génétique qu’ils vont léguer
(sachant qu’un individu ne transmet que la moitié de ses allèles)
• Cependant plus la population étudiée est petite, plus les variations aléatoires de fréquence des allèles
sont…………………………. Par exemple, un allèle présent à un moment donné dans population chez un individu sur
dix peutdisparaître plus facilement en une génération s’il s’agit d’une population qui compte dix individus que s’il
s’agit d’une population qui en comporte mille.
• Lors de la reproduction, la communication joue un rôle important dans la compétition entre les mâles
(combats, intimidation…), ou lors du choix des femelles (couleur, parade..). Ces mécanismes contribuent à la
sélection dite « sexuelle », c’est-à-dire au choix effectué par la femelle de son partenaire masculin à partir de
son aspect physique ou d’un comportement particulier.
• Cependant les caractères sexuels sont également des signaux susceptibles d’attirer les prédateurs (ex
plumage du Paon mâle). Il existe donc un compromis entre sélection sexuelle par le choix du partenaire et
sélection naturelle par les prédateurs expliquant les différences entre individus d’une même population.
• Dans une population, lorsque certaines femelles ont une préférence sexuelle légèrement différente des autres
pour un caractère sexuel, cela peut mener à l’existence d’une diversité des caractères sexuels au sein de
l’espèce.
• Si ces différences de préférences sexuelles se renforcent, les deux groupes peuvent finir par ne plus pouvoir se
reproduire entre eux : il y a eu isolement reproducteur et formation d’une nouvelle espèce.