Séquence2-Chapitre 1

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Dr Baba Aliou THIAM Ethique, déontologie et bonne gouvernance

Ethique, déontologie et gouvernance


Séquence II-
Chapitre 1 : FONDEMENTS ET CONSECRATIONS JURIDIQUES

Aujourd’hui et plus que jamais, le développement des relations interprofessionnelles, l’ampleur des
structures de travail et leur complexité (notamment accentuée par les nouveaux techniques de
l’information et de la communication), le recours à la puissance publique (loi) demeure
incontournable. En clair, les exigences d’éthique, de déontologie et de gouvernance ne peuvent être
respectées qu’à travers la mise en place et l’application de normes juridiques générales valablement
admises dans la société.

Il s’agira dans cette dynamique d’exposer les fondements qui justifient la nécessité des lois devant
garantir et préserver les exigences d’éthique, de déontologie et de gouvernance (section I). Il
conviendra également de mettre l’accent sur les consécrations juridiques des notions d’éthique, de
déontologie et de gouvernance tant dans l’ordre interne de l’Etat qu’au niveau international (section
II).

Section I- Fondements de la nécessité des lois dans le monde du travail


Les besoins de régulation dans le monde du travail ont été d’abord théorisés, puis pris en compte par
les politiques. Nous présentons les théories philosophiques (paragraphe I) et les bases politiques
(paragraphe II) qui sous-tendent les concepts d’éthique, de déontologie et de gouvernance.

Paragraphe I- Les théories philosophiques


Des considérations philosophiques démontrent la place et le rôle de l’Etat (A) dans la formulation de
lois garantissant le respect des impératifs d’éthique, de déontologie et de gouvernance. Par ailleurs, la
constitution d’un ordre social (B) limite les comportements humains.

A- Place et rôle de l’Etat


L'Etat a été appelé à juste titre « l'institution des institutions », formule par laquelle on désigne cette
structure sociale stable à base de lois qui rend possible toute autre institution. Dans l'éthique sociale,
l'Etat occupe une place importante, parce que c'est lui qui régit en première instance la coordination

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de la communauté de travail ou de lutte sociale contre la nature, problème crucial de l'éthique sociale
actuelle et peut-être de toute éthique sociale future.

Des philosophes de premier plan, tels Aristote et Hegel, ont mis en lumière la signification morale de
l'Etat comme produit de la moralité et comme instrument capable de faire régner la moralité dans
l'histoire. D'autres ont nié le caractère moral de l'Etat : ils le considèrent comme un produit de la raison
technique seule en vue de favoriser la sécurité individuelle (de quelques-uns ou de tous) ou en vue
d'obtenir quelque utilité sociale (rationalisation du monde du travail). N'étant plus un « bonum
honestum », l'Etat serait ainsi relégué dans la catégorie du « bonum utile », à laquelle les impératifs
moraux ne s'appliquent qu'indirectement.

Si le phénomène politique n'était que le produit de la moralité seule, il semblerait impossible de rendre
compte de l'élément conflictuel qui domine toute vie politique. Des oppositions existent entre groupes
et des injustices règnent dans les relations entre les diverses classes, à l'intérieur d'un même Etat ; par
ailleurs, il existe une pluralité d'Etats, entre lesquels règne une agressivité insurmontable. On
comprend qu'à la lumière de ces constatations, certains soient portés à ne voir dans l'Etat que
l'instrument d'une volonté de jouissance qui ne parvient pas à réaliser une harmonie spontanée entre
les hommes. La volonté de promouvoir une communauté universelle de personnes ne semble pas être
la loi de la vie politique.

Lorsqu'Aristote traite de l'origine de l'Etat, il déclare que l'homme est un animal politique parce qu'il
possède un logos qui lui permet de discerner l'utile et le nuisible, ainsi que le juste et l'injuste (lesquels,
selon le commentaire de S. Thomas, s'appliquent à la catégorie de l'utile) ; a c'est le commerce des
hommes qui ont le sens du bien et du mal, du juste et de l'injuste, qui fait la société politique et
familiale ». Pour manifester la nature véritable de l'Etat, il faudrait montrer la relation qui existe entre
le monde du travail (qu’Aristote vise lorsqu'il parle de la catégorie de l'utile), et le monde de la moralité.

A ce propos, deux points nous paraissent devoir être soulignés particulièrement. En premier lieu, le
monde du travail en tant que tel (c'est-à-dire comme fonction de la raison calculatrice qui exerce, en
société, sa domination sur la nature extérieure) n'est pas étranger à l'univers de la moralité. En second
lieu, on ne peut perdre de vue que, s'il est vrai que la vie morale doit s'accomplir dans le monde et
construire une histoire, la bonne volonté morale ne peut rester au niveau des intentions ; elle doit
s'insérer dans le monde du travail pour sauvegarder sa propre existence, pour avoir prise sur le réel,
pour imprégner celui-ci de ses idéaux moraux et rendre ainsi possible la réalisation du règne des fins.

Puisque la communauté politique reprend à son compte le souci moral des individus, son but ultime
est la vie moralement bonne de ses membres, la « vita virtuoso », et elle atteint l'accomplissement de
sa mission dans sa tâche éducatrice. Dans l'antiquité et au moyen âge, entre autres chez Aristote et
chez saint Thomas ce rôle éducateur est surtout placé dans la force et dans la coaction extérieure (le
pouvoir coercitif de l'Etat), qui refrènent les impulsions spontanées d'arbitraire et de passion des
individus, et qui offrent ainsi à ceux-ci l'appui extérieur nécessaire à leur vie morale.

Cette contrainte invite l'homme à agir selon une loi qui dépasse l'arbitraire individuel, et, de plus,
Tordre imposé par l'Etat soutient les efforts moraux de l'individu en le délivrant des soucis vitaux
immédiats et de l'insécurité primitive ; l'Etat offre, en effet, une certaine garantie à l'individu en lui
promettant de sauvegarder son intérêt particulier.

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Si, aux yeux des anciens, la valeur éducative de l'Etat résidait presque exclusivement dans la force
coercitive, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'Etat démocratique contemporain offre à l'homme
émancipé et rationnel de plus grandes possibilités d'humanisation. Le dialogue social, essence de la
démocratie, invite l'homme à limiter ses aspirations particulières en les insérant dans une volonté
commune, dont il peut se reconnaître à la fois comme auteur et comme fin.

B- Constitution d’un ordre social


Soulignons ici une conclusion importante concernant la signification de la morale personnelle et de la
morale sociale. Quoique les devoirs envers soi-même ne puissent être déduits des devoirs envers
autrui et n'y soient point réductibles, le contenu de toute attitude morale implique cependant une
certaine ouverture aux autres. D'une certaine façon, toute morale est individuelle : il s'agit toujours de
rendre raisonnable sa vie à soi, d'accorder un sens absolument valable à sa vie individuelle. Mais le fait
de respecter la personne humaine dans sa propre personne implique toujours la reconnaissance de
cette dignité dans tous les sujets, parce qu'agir moralement veut dire se situer dans une ensemble de
personnes, se considérer comme membre d'une communauté éthique.

L'homme ne se libère que par une disponibilité et une ouverture à la libération des autres. Ainsi lisons-
nous ce qui suit chez S. Thomas, qui reprend d'ailleurs une idée d'Aristote : « Bonum rationis est
hominis bonum... Justifia autem est huius boni factiva, inquantum scilicet ad ipsam pertinet ordinem
rationis ponere in omnibus rebus humanis »; de là : « in ea (sc. justitia) magis bonum rationis relucet »
; « (in ratione boni) excedit justitia ». Ceci revient à dire que la justice est la perfection de toute vertu
ou que la « justice générale » est la vertu dans son intégralité. « Général » a ici une double signification
: le caractère général de la justice s'applique aussi bien à la matière qu'à la fin de l'activité humaine.

A la matière de l'activité humaine, d'une part, pour autant que la justice concerne tout le domaine de
l'agir humain et qu'ainsi toute attitude morale est régie par elle (en ce sens, toute vertu atteint son
accomplissement ultime dans sa dimension sociale) ; d'autre part, le caractère général de la justice
concerne la fin de l'action humaine, parce que cette vertu oriente l'homme vers l'idéal de la
communauté universelle des hommes (bonitas universi, communitas totius universi). Le caractère
général de la justice signifie donc que la morale sociale est l'achèvement de toute morale, que
l'existence humaine n'a de sens valable que dans la recherche de cet idéal de la communauté des
hommes. L'homme réalise son telos, ne devient vraiment homme que dans la poursuite d'une
communauté où tous sont reconnus par tous.

Par ailleurs, l'homme est un être expressif ; le sens qu'il accorde à son comportement prend
nécessairement corps dans certaines relations et structures sociales extérieures ; ces manifestations,
dans lesquelles l'homme s'exprime, sont en même temps un appel lancé aux autres hommes. La vie
sociale, dominée par la solidarité et par la rivalité du monde du travail et par les accords et les conflits
des relations intersubjectives, fait surgir des structures sociales historiquement variables. La morale
sociale aura comme tâche primordiale d'indiquer dans quelles structures et dans quelles relations
interhumaines le respect réciproque des personnes est possible, le plus favorisé et le mieux garanti.

En effet, ces structures sociales qui dépendent des relations historiques existant dans le monde du
travail et de la culture, déterminent la situation concrète d'indépendance et de liberté de chaque
homme ou, au contraire, son état de soumission et de servitude ; elles constituent de la sorte la
possibilité -ou l'impossibilité- pour chacun de se reconnaître soi-même et de reconnaître autrui comme
une fin. Ces structures qui sont l'expression d'un sens à portée morale invitent en même temps chaque
homme à réassumer ce sens ; elles concourent ainsi à la promotion (éventuellement au fléchissement)
de la moralité des hommes. Si la volonté moralement bonne veut réaliser son intention, si elle veut

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imprégner de l'idéal du règne des fins les relations sociales réelles, elle réclamera certaines structures
déterminées et elle veillera à coordonner la communauté du travail et de la vie affective.

Ainsi l'éthique (déontologie et gouvernance) exige la constitution d'un ordre social pour pouvoir
réaliser sa propre fin. La morale sociale réclame la « justice distributive » ; la « justice générale » se
muera en « justice légale », qui ne vise rien d'autre que le consentement et la collaboration à l'ordre
instauré par la justice distributive. La « justice commutative », par contre, qui régit les relations
intersubjectives d'homme à homme, perd sa primauté et se soumet à cette coordination supérieure ;
le renoncement à la violence et à la fraude, le respect de la parole donnée reçoivent leur contenu et
leurs limites dans une perspective qui dépasse les relations immédiates d'individu à individu : ces
vertus intersubjectives « privées » doivent créer le climat nécessaire à l'érection d'une communauté
moralement bonne ; c'est pourquoi elles doivent se laisser déterminer par les lois qui régissent la
justice de la société entière.

L'érection d'un ordre social qui imposera des limites aux conflits et aux violences, suppose un pouvoir
auquel on accorde le monopole de la violence, c'est-à-dire un pouvoir qui soit reconnu par la société
comme le législateur suprême et souverain. Ainsi la communauté politique, en tant que condition de
possibilité de structures morales de la société, répondra aux exigences de la loi morale, puisque la
bonne volonté individuelle reste par elle-même impuissante à réaliser ses propres fins.

Paragraphe II- Les bases politiques


Tous les Etats et les nations civilisées accordent une importance capitale à l’activité professionnelle de
l’individu. Une volonté politique est clairement affichée par la communauté internationale à travers
des déclarations (A) et les gouvernements par le biais de lettres de politiques sectorielles (B) dans le
sens du respect de l’éthique, de la déontologie et de la gouvernance dans tous les secteurs d’activité
socio-professionnelle.

A- Les déclarations internationales


1. Sur l’éthique

Il existe plusieurs déclarations internationales sur l’éthique mais variant en fonction des secteurs
d’activité professionnelle : éducation, médecine, économie, etc.

A titre d’exemple, le Conseil de l’Institut International de Statistique a adopté une déclaration les 22
et 23 juillet 2010 à Reykjavik, en Islande. La Déclaration de l’Institut international de statistique sur
l’éthique professionnelle consiste en l’énoncé de valeurs professionnelles partagées et d’une série de
principes éthiques qui en découlent. L’intention première de la déclaration est d’être informative et
descriptive plutôt qu’autoritaire ou normative. En second lieu, elle est conçue pour pouvoir s’appliquer
autant que faire se peut à des champs larges et évolutifs de méthodologies et d’applications de la
statistique. C’est la raison pour laquelle ses dispositions sont exprimées de façon assez générale. Cette
déclaration de 2010 repose sur des valeurs professionnelles partagées que sont le respect, le
professionnalisme, l’honnêteté et l’intégrité. Au total douze (12) principes sont formulés dans la
déclaration.

Par ailleurs, une Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme est adoptée à Paris
lors de la Conférence générale de l’UNECO (Fonds international pour l’enfance) qui s’est tenue du 3 au
21 octobre 2005. Depuis les années 70, le champ de la bioéthique s’est considérablement étendu. S’il
est vrai que la bioéthique couvre de nos jours les questions d’éthique médicale, son originalité est
d’aller bien au-delà de la déontologie propre aux diverses pratiques professionnelles concernées. Elle

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implique une réflexion sur les évolutions de la société, voire les équilibres mondiaux, induits par les
développements scientifiques et technologiques.

2. Sur la déontologie

Le Code de déontologie de l’ICOM (Conseil international des musées) pour les musées a été élaboré
par le Conseil international des musées. Il correspond à la déclaration de déontologie pour les musées
mentionnée dans les Statuts de l’ICOM. Ce Code reflète les principes généralement acceptés par la
communauté muséale internationale. L’adhésion à l’ICOM et le règlement de la cotisation annuelle à
l’ICOM constituent une acceptation du Code de déontologie de l’ICOM pour les musées.

Ce code pose un principe général selon lequel : « La mission d’un musée est d’acquérir, de préserver
et de valoriser ses collections afin de contribuer à la sauvegarde du patrimoine naturel, culturel et
scientifique. Ses collections constituent un important patrimoine public, occupent une position
particulière au regard de la loi et jouissent de la protection du droit international. A cette mission
d’intérêt public, est inhérente la notion de gestion rationnée, qui recouvre les idées de propriété
légitime, de permanence, de documentation, d’accessibilité et de cession responsable. ».

3. Sur la gouvernance

La gouvernance tient à cœur les institutions internationales. Au niveau régional, le 6ème Sommet du
Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD (Nouveau
Partenariat pour le Développement de l’Afrique) tenu le 9 mars 2003 à Abuja (Nigéria) a préparé une
Déclaration sur la « Gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises ».

Cette Déclaration a été adoptée par la Conférence des chefs et de gouvernement lors de la trente-
huitième session ordinaire de l’Union africaine (UA) le 8 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud).

Le point 6 de cette Déclaration pose un certain nombre d’objectifs qui sont :

- La démocratie et la bonne gouvernance politique ;


- La gouvernance économique et sociale ;
- Le développement socio-économique ;
- Le mécanisme africain d’évaluation entre pairs.

Le point 14 relatif à « la promotion de la bonne gouvernance » révèle la nécessité pour les chefs d’Etat
et de gouvernement d’adopter des codes, des normes et des indicateurs clairs de bonne gouvernance
aux niveaux national, sous-régional et continental.

Ces codes et normes prioritaires représentent des instruments fondamentaux acceptés sur les plans
international, régional et national que tous les pays africains doivent s’efforcer de respecter dans la
mesure du possible. En d’autres termes, ce sont des codes et des normes qui doivent être respectés
comme une exigence minimale (point 17).

B- Les lettres de politiques sectorielles

L’expression politique sectorielle désigne l’ensemble d’une politique établie et conduite dans un
domaine d’activité donné. Les résultats attendus de chaque politique sectorielle sont censé contribuer
à un résultat plus global.

1. Ethique

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Dans le domaine de l’éthique, une Lettre de politique sectorielle pour l’horizon 2013-2025, dénommée
« Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET) » a été
élaborée en collaboration entre :

- le Ministère de la Femme, de l’Enfant et de l’Entrepreneuriat Féminin ;


- le Ministère de l’Éducation Nationale ;
- le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ;
- et le Ministère de la Formation Professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat.

2. Déontologie

En matière déontologique, on peut se référer à la Lettre de politique sectorielle de développement de


l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (2018-2022) : la science et la technologie
pour faire émerger le Sénégal.

3. Gouvernance

Le Sénégal a élaboré une Lettre de politique sectorielle de développement de la gouvernance locale,


du développement et de l’aménagement du territoire pour la période 2015-2020.

La présente Lettre de Politique sectorielle de Développement (LPSD) précise les orientations du


Gouvernement en matière d’aménagement du territoire, de décentralisation, de 3 développement
local ainsi que de mise en cohérence des interventions de l’ensemble des acteurs impliqués dans cette
dynamique, fixe les repères de sa mise en œuvre et décline les axes stratégiques. Son élaboration
s’appuie sur une analyse des résultats obtenus en matière de gouvernance territoriale et de
performance des financements alloués au secteur.

Section II- Consécrations juridiques


Aujourd’hui, les notions d’éthique, de déontologie et de gouvernance font leur apparition dans
l’ordonnancement juridique interne et international. On parle fréquemment de code d’éthique, de
déontologie ou de gouvernance. Nous allons analyser d’une part l’état du droit positif par rapport aux
concepts d’éthique, de déontologie et de gouvernance (paragraphe I) et d’autre part mettre l’accent
sur les rapports qu’entretiennent ces concepts avec le droit (paragraphe II).

Paragraphe I- L’état du droit positif


A- Le droit interne

Le Sénégal a adopté plusieurs textes législatifs et réglementaires allant dans le sens de la promotion
des valeurs d’éthique, de déontologie et de gouvernance.

Ce sont des outils de régulation, des codes de conduite ou chartes devant servir de référence à une
bonne pratique professionnelle.

Nous pouvons citer le code de déontologie de l’Association professionnelle des systèmes financiers
décentralisés du Sénégal (APSFD) adopté en mai 2011. De même, le décret n° 67-147 du 10 février
1967 statuant le code de déontologie médicale peut être cité.

B- Le droit international

Le Conseil international des archives a promu son code de déontologie en 1996, lors de son assemblée
générale de Pékin.

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Le constat est que beaucoup d’instances internationales ont adopté un code portant soit sur l’éthique,
soit sur la déontologie, soit sur la gouvernance.

L’Organisation des Nations Unies a élaboré et adopté des textes visant à promouvoir la culture de
l’éthique, de la déontologie et de la bonne gouvernance dans le milieu professionnel et dans les
relations interprofessionnelles.

Paragraphe II- Rapports avec le droit


A- Sanctions prévues

Une des particularités du droit c’est son caractère obligatoire. Le droit s'impose à tous dans une société
donnée et nous devons le respecter. Si nous ne respectons pas certaines règles de droit, nous risquons
d'être sanctionnés, punis par la société.

Les infractions sont des actes qui sont interdits et sanctionnés par la société dans laquelle nous vivons.
Les sanctions prévues dépendront de la gravité de la faute commise. On distingue trois types
d'infractions : la contravention, le délit et le crime. La différenciation entre ces divers types d'infraction
est importante car elle détermine le tribunal devant lequel l'auteur de l'infraction doit être poursuivi.

Par contre, l’éthique, la déontologie et la gouvernance sont des concepts ou normes de conduite
sociale au même titre que le droit, la morale ou la religion. Ces concepts se rapprochent plus de la
morale que du droit. Ce qui fait qu’ils ne sont pas sanctionnés directement par une peine. Le plus
souvent leur sanction est psychologique.

B- Absence de contraintes

Le droit a un caractère sanctionnateur. C’est uniquement lorsqu’il pose de mesures préventives que la
sanction abstraite. Dans les mesures répressives ou curatives, la sanction est concrète et automatique.

Il est contraint de suivre et de respecter la loi (le droit établi). On dit que « nul n’est censé ignorer la
loi ». La loi est faite pour être observée par la société et sans exception. Ce qui soulève le caractère
général et impersonnel de la loi. Elle est valable pour tout le monde.

Les exigences d’éthique, déontologique ou de gouvernance ne sont, pour la plupart, contraignantes. Il


s’agit juste de simples déclarations, de souhaits dans l’accomplissement de certaines activités socio-
professionnelles.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui, la tendance est que ces exigences conduisent quelques fois
à appliquer des sanctions.

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