Dipôle RC LAM

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I.

Le condensateur
1. Définition
Un condensateur est un dipôle constitué de deux conducteurs, en
regard l’un de l’autre, appelés armatures, séparés d’un isolant
appelé diélectrique (air, verre, polystyrène, céramique,
plastique, papier paraffiné etc.).
Représentation symbolique :

Armatures

Diélectrique

2. Charge et décharge d'un condensateur


a. Expérience
On réalise le montage suivant :
b. Observations
− Interrupteur fermé sur la position (1)
• L'ampèremètre indique le passage d’un
courant variable pendant une courte
durée puis s'annule
• La tension UAB augmente
progressivement et se stabilise à une
valeur limite UAB = E
− Interrupteur fermé sur la position (2)
• L'ampèremètre indique le passage d’un
courant analogue à celui du premier cas
mais dans le sens inverse.
• La tension UAB diminue
progressivement jusqu'à ce qu'elle
s'annule
c. Interprétation
− Interrupteur en position (1) :
Le générateur débite des électrons qui s'accumulent sur l'armature B en
entrainant l’apparition simultanée de deux charges électriques opposées : qA
portée l’armature A et qB portée par l’armature B tel que : qA = - qB. On dit
que le condensateur se charge.
Remarque : L'existence de l'isolant (le diélectrique) empêche le passage des charges
électriques entre les armatures à l’intérieur du condensateur.
− Interrupteur en position (2) :
Les électrons déjà accumulés sur l’armature B, pendant la phase de charge, se déplacent, via le circuit
extérieur, vers l’armature A en neutralisant sa charge positive. On dit que le condensateur se
décharge.
Remarque : On appelle "charge" du condensateur, la quantité d’électricité q portée par l’armature positive.
𝒒𝒒 = |𝒒𝒒𝑨𝑨 | = |𝒒𝒒𝑩𝑩 |

3. Relation entre la charge q(t) et l'intensité du courant i(t)


Par définition l'intensité du courant est le débit de charges à travers la section d'un conducteur.
𝑄𝑄
− Pour un courant continu, l'intensité s'écrit : 𝐼𝐼 = ∆𝑡𝑡
𝑑𝑑𝑑𝑑
− Pour un courant variable, l'intensité s'écrit : 𝑖𝑖 = 𝑑𝑑𝑑𝑑

Pour un condensateur, l'intensité du courant s'écrit, selon la convention utilisée, sous deux formes différentes:
𝑑𝑑𝑑𝑑 A i B
− Convention récepteur : 𝑖𝑖 = 𝑑𝑑𝑑𝑑
uAB
A i B
𝑑𝑑𝑑𝑑
− Convention générateur : 𝑖𝑖 = − 𝑑𝑑𝑑𝑑
uAB
4. Relation entre la charge q(t) et la tension uc d'un condensateur
L'étude expérimentale de la charge d'un condensateur par un générateur de
courant idéal (délivrant I = cte) montre que la charge q du condensateur
varie linéairement avec de la tension uc à ces bornes, telle que :
𝒒𝒒 = 𝑪𝑪. 𝒖𝒖𝒄𝒄
Avec C une constante caractéristique du condensateur appelée "capacité",
son unité dans (SI) est le Farad (F)
𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄
L'intensité peut donc s’écrire (en convention récepteur) : 𝒊𝒊 = 𝒄𝒄. 𝒅𝒅𝒅𝒅

5. Association des condensateurs


L'association d'un ensemble de n condensateurs de capacités respectives C1, C2, …,
Cn est équivalent à un seul condensateur de capacité Céq s'écrivant :
− Association en parallèle (en dérivation) : Céq = C1 + C2 + … + Cn
𝟏𝟏 𝟏𝟏 𝟏𝟏 𝟏𝟏
− Association en série : 𝑪𝑪 = 𝑪𝑪𝟏𝟏
+ 𝑪𝑪 + ⋯ + 𝑪𝑪
é𝒒𝒒 𝟐𝟐 𝒏𝒏

II. Réponse d'un dipôle (RC) à un échelon de tension


1. Définition
Un dipôle RC est l'association d'un condensateur de capacité C et un conducteur Ohmique de résistance R

2. Echelon de tension
Un échelon de tension est une variation instantanée
d'une tension entre la valeur 0 et une autre valeur plus
grande E ou entre la valeur E et la valeur 0. La
variation de E à 0 est appelée échelon montant et la variation de 0 à E est appelée échelon descendant.
3. Etude expérimentale

a. Expérience
On réalise le montage ci-contre et on met respectivement l’interrupteur K
à la position (1) et à la position (2).
A l’aide d’un oscilloscope à mémoire on visualise respectivement les
deux courbes suivantes :

b. Interprétation
Les courbes de réponse (de charge et décharge) obtenues montrent que la tension uc aux bornes du
condensateur évolue dans le temps selon deux régimes différents :
− Un régime transitoire dans lequel la tension uc varie progressivement entre les deux valeurs 0V à la
valeur limite E (0V →E : charge ; E → 0V : décharge).
− Un régime permanent correspond à l’état de charge totale ou de décharge totale, dans lequel uc garde
la même valeur dans le temps : uc = E (cas de la charge) ou uc = 0 (cas de la décharge).
La réponse du dipôle RC à l’échelon de tension est caractérisée par une constante de temps τ dépend de la
résistance R et de la capacité C donnée par : τ = RC, et exprimée en (s).

La charge et la décharge d’un condensateur sont d’autant plus rapides que la constante de temps τ est petite.
La durée du régime permanent est estimée à environ 5τ.

Graphiquement, τ représente l’abscisse du point d’intersection de la tangente à la courbe uc = f(t) à t = 0s


avec l’asymptote horizontale. Elle représente également l’abscisse correspondant à l’ordonnée uc = 0,63E
(cas de la charge) et uc = 0,37E (cas de la décharge) (Voir figures ci-dessus).

Remarque : La constante τ est indépendante de la tension limite E.

− Détermination de l’unité de τ par analyse dimensionnelle (Equation aux dimensions)


[𝜏𝜏] = [𝑅𝑅𝑅𝑅] = [𝑅𝑅] × [𝐶𝐶] (1)
[𝑢𝑢]
• D’après la loi d’Ohm : u = R i, on a : [𝑅𝑅] = [𝑖𝑖]
(2)
𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄 [𝑖𝑖] [𝑖𝑖]×[𝑡𝑡]
• D’après le relation : 𝒊𝒊 = 𝒄𝒄. , on a : [𝐶𝐶] = [𝑢𝑢] = [𝑢𝑢]
(3)
𝒅𝒅𝒅𝒅
[𝑡𝑡]

• (2) et (3) dans (1) donne [𝜏𝜏] = [𝑡𝑡] = 𝑠𝑠. D’où l’unité de τ.

4. Etude théorique
a. Etude de la charge
 Equation différentielle
Soit le circuit de charge suivant :
− Loi d’additivité des tensions : uc + uR = E (4)
− Loi d’Ohm : uR = R.i (5)
𝒅𝒅𝒅𝒅 𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄
− Convention récepteur du condensateur : 𝒊𝒊 = 𝒅𝒅𝒅𝒅
= 𝒄𝒄. (6)
𝒅𝒅𝒅𝒅

En remplaçant (6) dans (5) puis dans (4), on aura :

𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄
𝑹𝑹𝑹𝑹 × + 𝒖𝒖𝒄𝒄 = 𝑬𝑬 (7)
𝒅𝒅𝒅𝒅

L’équation (7) est une équation différentielle de uc du premier ordre, admet comme solution générale :
𝒕𝒕
𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕) = 𝑨𝑨. 𝒆𝒆−𝝉𝝉 + 𝑩𝑩 (8)

Avec A, B et τ des constantes qu’on détermine en remplaçant la solution (8) dans l’équation différentielle (7)
et en utilisant les conditions initiales.
𝒕𝒕
𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄 𝑨𝑨
= − 𝝉𝝉 . 𝒆𝒆−𝝉𝝉 (9)
𝒅𝒅𝒅𝒅

𝒕𝒕
𝑹𝑹𝑹𝑹
• En reportant (8) et (9) dans (7), on aura : 𝑨𝑨. 𝒆𝒆−𝝉𝝉 � 𝝉𝝉 + 𝟏𝟏� + 𝑩𝑩 = 𝑬𝑬 (10)

L’équation (10) ne peut être vérifiée quel que soit le temps t que si :

𝑹𝑹𝑹𝑹 𝝉𝝉 = 𝑹𝑹𝑹𝑹
+ 𝟏𝟏 = 𝟎𝟎
� 𝝉𝝉 ⇒ �
𝑩𝑩 = 𝑬𝑬 𝑩𝑩 = 𝑬𝑬

• Conditions initiales (pour déterminer A) :


Le condensateur est initialement déchargé : 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕 = 𝟎𝟎) = 𝟎𝟎
Or d’après la solution (8), on a 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕 = 𝟎𝟎) = 𝑨𝑨 + 𝑩𝑩
Il vient donc, 𝑨𝑨 = −𝑩𝑩 = −𝑬𝑬
𝒕𝒕
D’où, 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕) = 𝑬𝑬. �𝟏𝟏 − 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 � (11)
 Expression de la charge q(t) et de l’intensité i(t)
𝒕𝒕 𝒕𝒕
− 𝒒𝒒(𝒕𝒕) = 𝑪𝑪 × 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕) = 𝑪𝑪 × 𝑬𝑬 �𝟏𝟏 − 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 � = 𝑸𝑸 �𝟏𝟏 − 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 �.

Avec Q la charge du condensateur au régime permanent.


− En reportant (11) soit dans (4) soit dans (6), on obtient :

𝑬𝑬 − 𝒕𝒕 𝒕𝒕
𝒊𝒊(𝒕𝒕) = . 𝒆𝒆 𝑹𝑹𝑹𝑹 = 𝑰𝑰𝟎𝟎 . 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹
𝑹𝑹

Avec I0 l’intensité du courant de charge à t = 0.


b. Etude de la décharge
Soit le circuit de décharge suivant :
En remplaçant l’équation (4) par uc + uR = 0 et en suivant la même démarche
de l’étude précédente, on aura :
𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄
− L’équation différentielle de uc : 𝑹𝑹𝑹𝑹 × + 𝒖𝒖𝒄𝒄 = 𝟎𝟎
𝒅𝒅𝒅𝒅
𝒕𝒕
− La solution 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕) de cette équation : 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕) = 𝑬𝑬. 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 (Attention, la condition initiale correspondant
à la décharge, comme c’est le cas ici, est : 𝒖𝒖𝒄𝒄 (𝒕𝒕 = 𝟎𝟎) = 𝑬𝑬)
𝒕𝒕 𝒕𝒕
− La charge est : 𝒒𝒒(𝒕𝒕) = 𝑪𝑪 × 𝑬𝑬. 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 = 𝑸𝑸. 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹
𝒕𝒕 𝒕𝒕
𝑬𝑬
− L’intensité du courant : 𝒊𝒊(𝒕𝒕) = − 𝑹𝑹 . 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹 = −𝑰𝑰𝟎𝟎 . 𝒆𝒆−𝑹𝑹𝑹𝑹

III. Energie électrique stockée dans un condensateur


Par définition la puissance électrique d’un dipôle s’écrit : 𝒫𝒫𝑒𝑒 = 𝑢𝑢. 𝑖𝑖
Donc l’énergie électrique est telle que : 𝑑𝑑𝐸𝐸𝑒𝑒 = 𝒫𝒫. 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑢𝑢. 𝑖𝑖. 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝟏𝟏
Pour un condensateur, Cette variation s’écrit : 𝒅𝒅𝑬𝑬𝒆𝒆 = 𝒖𝒖𝒄𝒄 . (𝑪𝑪. 𝒅𝒅𝒖𝒖𝒄𝒄 ) = 𝒅𝒅 �𝟐𝟐 𝑪𝑪𝒖𝒖𝒄𝒄 𝟐𝟐 �
𝟏𝟏 𝟏𝟏 𝒒𝒒𝟐𝟐
D’où, l’énergie électrique emmagasinée dans un condensateur à un instant t s’écrit : 𝑬𝑬𝒆𝒆 = 𝟐𝟐 𝑪𝑪𝒖𝒖𝒄𝒄 𝟐𝟐 = 𝟐𝟐 𝑪𝑪

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