La Justice

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Justice

La justice est le principe selon lequel chacun doit avoir ce qu’il mérite (suum cuique - « à
chacun le sien » - selon l’adage latin) . Aussi la justice veut que les bons soient récompensés, que les
méchants soient punis, que les crimes soient réparés, que chacun ait sa juste part lors d’un partage,
etc. Mais la justice est aussi, par suite, le pouvoir ou l’ensemble des pouvoirs, qu’il soit divin ou
humain, qui est censé réaliser ce principe de justice.

On distingue :
 La justice distributive qui est censé encadré la répartition des biens, des ressources ou des droits
entre les individus. Exemples typiques d’injustices dans la justice distributive : le favoritisme, les
privilèges, les discriminations, etc.
 La justice corrective qui est censée punir les atteintes et les offenses faites aux personnes.
Exemple typique d’injustices dans la justice corrective : l’impunité.

Nous allons étudier la justice à travers trois grandes parties :

1 - Une première partie dans laquelle nous étudierons les rapports entre la justice et le droit
c’est-à-dire l’ensemble des lois officielles dans une société en nous demandant : la loi est-elle
forcément juste ? Nous distinguerons à ce sujet deux grandes positions philosophiques
contradictoires : les légalistes qui considèrent que la loi - à condition qu’elle respecte, dans son
élaboration et dans son expression, un certain cadre institutionnel – est toujours juste et les
extralégalistes (ou supralégalistes) qui considèrent que la justice existe au-delà de la loi et qu’il est
donc possible de désobéir à la loi si on juge, en son âme et conscience, qu’elle est manifestement
injuste.

2 - Une seconde partie dans laquelle nous étudierons les rapports entre la justice et le
mérite. Dans toute société humaine se pose la question de la distribution des richesses, des biens,
des titres, des droits et des pouvoirs. Historiquement, le critère qui a été retenu pour effectuer ce
partage a été le mérite. Or, on distingue au cours de l’histoire deux conceptions du mérite : celles et
ceux, avant 1789, qui considéraient que le mérite de la personne reposait sur l’essence de l’individu
c’est-à-dire sur des données de naissance (son sang, sa lignée, sa caste, son sexe ou encore sa couleur
de peau) et celles et ceux qui considèrent que le mérite de la personne repose non pas sur son
essence mais sur ses actions, non pas sur ce qu’il est mais sur ce qu’il fait. C’est d’ailleurs sur cette
seconde conception que s’est fondée notre « méritocratie » contemporaine.

3 - Une troisième dans laquelle nous étudierons les rapports entre la justice et la sanction. Il y
a dans toute société des individus qui désobéissent qui volent, qui pillent, qui frappent, qui tuent. Or,
tout humain a en lui un désir de justice : il veut que celui qui a fait souffrir soit sanctionné pour le mal
qu’il a commis et que sa faute soit réparée. Aussi, on se demandera ce qu’est une sanction juste et on
distinguera deux grandes conceptions de la justice : une conception punitive et répressive de la
justice qui doit administrer des peines extrêmement violentes et cruelles pour dissuader le crime et
laver le coupable de ses fautes et une conception curative et pédagogique de la sanction qui vise
moins à punir l’individu qu’à l’améliorer et le réintégrer. Cette seconde conception est beaucoup plus
moderne et marginale que la première.
I – La justice et le droit
Aujourd’hui, les termes de justice et de droit renvoient à deux réalités bien distinctes :
 La justice renvoie à une idée qui permet de juger si une action est juste ou non.
 Le droit renvoie à l’ensemble des lois et des textes de loi dans une société. Par exemple, le droit
Français renvoie à la Constitution de 1958, le code civil, le code pénal, etc.
Bien que distincts, les termes de justice et de droit sont toutefois liés puisqu’on considère que
l’idée de justice doit pouvoir permettre de juger si le droit est juste ou non. Par exemple, on
considère que le droit français est juste car conforme à l’idée de justice alors qu’on considère que le
droit nazi est injuste car non conforme à l’idée de justice. On dit, plus spécifiquement, d’un droit juste
qu’il est légitime et d’un droit injuste qu’il est illégitime.

Cette distinction entre justice et droit n’a pas toujours été aussi clair. A la base, ces deux termes
sont les mêmes : juste vient de jus qui signifie droit.
Le terme de droit renvoie d’abord à un adjectif
géométrique : est droit ce qui n’est pas courbé,
brisé ou encore voûté. Les antiques considéraient
que la ligne droite était la forme la plus parfaite qui
soit puisqu’elle ne présentait aucune imperfection,
aucune irrégularité. Ce qui est droit est comme il
doit être et constitue un modèle et un idéal pour toutes les choses qui sont. Aussi, et par analogie, on
a qualifié de « droit » en grec et de « juste » en latin toute chose qui était sans défaut, comme elle
doit être.
Par exemple, le meurtre d’un innocent n’est pas juste car cela ne doit pas être. Au contraire, le
fait que tout le monde soit parfaitement heureux et épanoui est juste car cela constitue un idéal de
perfection. Le terme de justice renvoie alors à l’idée de ce qui est juste c’est-à-dire à l’idée de ce qui
doit être conformément à ce qu’il doit être. Aussi, la justice est un concept abstrait et général qui
permet de penser non seulement le fait (ce qui est) mais aussi le droit (ce qui doit être) en jugeant le
premier à partir du second (voir repère en droit / en fait).

Quizz 1

On distingue au cours de l’histoire de la pensée deux grandes conceptions de la justice :


 Une conception dogmatique de la justice qui affirme qu’il existe une et unique définition de ce
qui est juste et de ce qui est injuste. Selon cette conception, en cas de désaccord entre deux
personnes sur une situation que l’un juge juste et que l’autre juge injuste, un a raison et l’autre a
tort (ou les deux ont torts).
 Une conception relativiste de la justice qui affirme qu’il existe plusieurs définitions possibles de la
justice toute aussi valables les unes que les autres et qui dépendent de la sensibilité de la
personne, de sa culture, de son éducation, etc. Selon cette conception, en cas de désaccord entre
deux personnes sur une situation que l’un juge juste et que l’autre juge injuste, les deux peuvent
avoir raison.
On fait souvent de la célèbre de Pascal : « Plaisante justice qu'une rivière borne. Vérité au deçà des
Pyrénées, erreur au-delà » (les Pensées, 1669) la formule de référence de cette conception relativiste
de la justice. A tort puisque Pascal était en fait un dogmatique en matière de justice.

On peut dire qu’au cours de son histoire, l’humanité (mais aussi la philosophie) aura été assez
largement dogmatique en matière de justice. Chaque culture considère spontanément que sa
conception de la justice est la meilleure voire la seule bonne conception de la justice et que les autres
conceptions de la justice sont idiotes ou barbares et qu’elles doivent être critiquées voire
combattues.
Il faut donc souvent lutter contre cet ethnocentrisme spontané pour pouvoir envisager la
position relativiste qui admet que notre conception de la justice n’est que notre conception de la
justice et qu’elle ne doit pas s’imposer aux autres. Alors qu’elle passe, et à juste titre, pour une
conception sage et réfléchie de la justice, la position relativiste ne va pas non plus sans poser de
problèmes… On peut dire pour simplifier que les conceptions dogmatiques de la justice ont dominé
jusqu’à la fin de la période moderne avant d’être concurrencées voire dépassées à partir de la période
contemporaine par les conceptions relativistes de la justice.

Quizz 2
1 – les conceptions dogmatiques de la justice

Ce qui dans la très grande majorité des cas a servi de base aux conceptions dogmatiques de la
justice, c’est la nature. On considère que ce qui est juste, ce qui est « droit », c’est ce qui est conforme
à la nature, à l’ordre naturel des choses. Il existe deux grandes conceptions de la nature : une
conception religieuse de la nature et une conception rationnelle (voir raison) de la nature. On va dire
pour simplifier que les conceptions religieuses de la justice, qu’elles relèvent des mythologies ou des
grands monothéismes, ont dominé jusqu’au début de la période moderne avant d’être concurrencés
par l’apparition à partir du 17ème siècle des conceptions rationnelles de la nature.

a - La conception religieuse de la nature

La conception religieuse de la nature a longtemps dominé du fait de puissance et de


l’influence des récits polythéistes (mythologie égyptienne, grecque, romaine puis nordique) puis des
trois grands récits monothéistes (judaïsme, christianisme puis Islam). Pour autant, cette conception
religieuse de la nature ne peut être satisfaisante en droit car elle ne repose que sur la foi et non sur
des justifications rationnelles. Aussi, on ne peut pas convaincre tout le monde de la légitimité d’une
conception religieuse de la nature et donc de la justice.

b - La conception rationnelle de la nature

La conception rationnelle de la nature va être théorisée par les philosophes du droit naturel
(aussi appelé jusnaturalistes) à partir du 17ème siècle. La théorie du droit naturel a été inventé par
Hugo Grotius et reprise et prolongée par d’autres philosophes comme Hobbes, Locke ou Rousseau.
Cette théorie indique que les humains ont par nature un certain nombre de droits qui doivent leur
être accordés sans condition ; par le simple fait qu’ils sont des humains.
La théorie du droit naturel identifie le droit à la survie comme le droit naturel originel de tout
être humain. Tout être humain a une aspiration naturelle et légitime à vouloir survivre et c’est à partir
de ce droit originel à la survie que va se déduire l’ensemble des autres droits naturels : la liberté, la
sécurité ou la propriété qui figureront bientôt dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen de 1789.

Quizz 3
STMG
b – les conceptions relativistes de la justice

Les conceptions relativistes de la justice vont émerger à partir de la période moderne (19 ème
et 20ème siècle) et considèrent qu’il existe non pas une seule vérité en matière de justice mais
plusieurs vérités même contradictoires. Selon les relativistes, la définition de la justice dépend de la
culture, de l’éducation voire de la sensibilité de la personne aussi une chose injuste pour les uns peut
être juste pour les autres et vice versa.
L’émergence de la vision relativiste de la justice s’explique sans doute par la découverte de la
pluralité des cultures par la navigation, l’échange et la diffusion des écrits qui contribuent à nous
ouvrir l’esprit et à sortir de notre ethnocentrisme. La conception relativiste de la justice est presque
devenue la conception dominante dans l’opinion dans nos sociétés contemporaines. On est devenu
spontanément relativiste sans vraiment être capable de justifier rationnellement pourquoi la justice
est relative.

Le positivisme juridique

Un des principaux penseurs du relativisme en matière de justice est le juriste autrichien Hans
Kelsen qui est le fondateur du positivisme juridique. Selon Kelsen, il ne peut y avoir de vérité absolue
en matière de justice puisque la justice relève davantage de la question des faits mais de la question
des valeurs (voir fait / valeur). Or, en ce qui concerne les valeurs il est impossible d’obtenir une
preuve que ce qu’on dit est vrai. On ne peut pas se mettre d’accord scientifiquement sur le fait que la
peine de mort est ou n’est pas une sanction juste comme on pourrait se mettre d’accord
scientifiquement sur le fait que tout corps chauffé à 100° devient gazeux.
Aussi, s’il y a de la justice ce n’est pas sur le contenu d’une loi, sur sa matière mais sur sa
forme c’est-à-dire non pas sur ce qu’elle dit mais sur comment elle est faite. Pour qu’une loi soit juste,
il faut qu’elle respecte la hiérarchie des normes dans le cadre d’un Etat de droit. Le positivisme
juridique fait passer la question de la justice d’un cadre idéologique et moral à un cadre purement
juridique et institutionnel et se prétend comme étant le seul moyen de fonder une véritable science
de la justice sur lequel tout le monde peut se mettre d’accord.
Cependant, cette théorie fût fortement critiquée car elle semblait légitimer et justifier toute
une série de lois et de politiques manifestement injustes comme les lois antisémites de l’Allemagne
nazie, promulguées dans le respect de la hiérarchie des normes. Kelsen a eu à se défendre sur ce
point et sa justification peut sembler choquante : il considère que nous n’avons pas à commenter le
choix des Allemands. Nous pouvons constater qu’ils n’ont pas la même vision de la justice que nous
mais nous ne pouvons pas affirmer de manière dogmatique que leur vision de la justice est moins
bonne que la nôtre. A la rigueur, ce que nous pouvons reprocher à l’Allemagne Nazi c’est de vouloir
imposer ses lois à d’autres nations et de vouloir les conquérir.

Quizz 4

La désobéissance civile

Les horreurs de la seconde guerre mondiale et du nazisme ont ébranlé très fortement les
fondements de la théorie du positivisme juridique. On considère à partir de 1945 qu’une loi,
promulguée selon la hiérarchie des normes, peut être parfaitement injuste. Aussi, il faut rétablir une
norme de justice extra-légale : il y a au-dessus de la une vision de la justice qui lui est supérieure et à
laquelle elle doit être soumise que cette vision soit rationnelle ou purement spontanée (voir discursif
/ intuitif). Aussi, il est de la responsabilité de chaque individu d’œuvrer pour la suppression des
situations injustes y-compris si ces situations sont permises par la loi. Ce sont ici les bases de la
désobéissance civile qui repose sur 4 piliers :
1. La désobéissance civile ne doit jamais se faire au nom de l’intérêt particulier mais toujours au
nom de l’intérêt général.
2. La désobéissance civile doit se penser comme un principe extraordinaire qui ne peut jamais se
substituer durablement au principe de souveraineté de la loi.
3. La désobéissance civile doit toujours être strictement pacifiste.
4. Enfin, la désobéissance civile doit toujours assumer et accepter les conséquences pénales de son
action sans chercher à se dérober à la justice.

Le droit à la désobéissance civile est un droit problématique puisqu’il autorise les individus à
désobéir à la loi qui est censée être l’expression de la volonté et de l’intérêt générale au profit d’une
conception subjective et personnel de la justice. Aussi, une des critiques fréquemment adressée à la
désobéissance civile est qu’elle met en péril les fondements de l’état civil et encourage l’anarchie.

Quizz 5
II – Justice et mérite
La question du mérite prend dans le cadre de la justice distributive. Dans une société, il y a plein
de choses à distribuer : des richesses, des ressources, des pouvoirs, des récompenses, des droits, etc.
Aussi, la question de la justice distributive est la suivante : qui doit avoir quoi ?
La réponse qui a été donné par la plupart des groupes humains à cette question est le mérite. Il
faut donner à chacun selon son mérite. On nomme méritocratie une société dans laquelle la
distribution des richesses, des ressources, des pouvoirs se fait essentiellement voire exclusivement
selon le mérite des individus.
Le mérite c’est ce qui fait qu’un individu est digne d’estime, ce qui lui confère de la valeur aux
yeux des autres. Or, la définition du mérite a beaucoup changé au cours de l’histoire. On distingue
deux grandes conceptions différentes du mérite à travers l’histoire
 De l’Antiquité jusqu’à 1789 où on considère que le mérite repose sur ce que l’individu est et en
particulier sr des données de naissance comme la lignée, la caste, la couleur de peau ou le sexe.
 A partir de 1789 où on considère que le mérite repose sur ce que l’individu fait et en particulier
sur le fait que son action soit utile et bénéfique à l’ensemble de la société.

Pendant très longtemps, de l’Antiquité jusqu’à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
(1789), on faisait reposer le mérite des individus sur des données de naissance et en particulier sur la
lignée, le nom ou encore le sexe et la couleur de peau. Aussi, un individu qui était bien-né avait plus
de mérite qu’un individu mal nommé et mérité d’occupait une meilleure place dans la hiérarchie
sociale et de bénéficier d’une distribution avantageuse des biens, des titres, des richesses, etc.
Aussi, la quasi-totalité des sociétés se sont d’abord fondées sur un principe fondamentalement
inégalitaire où les mêmes couches sociales favorisées continuaient de dominer génération après
génération les mêmes couches sociales défavorisés. Parmi les exemples les plus marquants de ce type
de société fondamentalement inégalitaire, on trouve :

1 - Athènes durant l’Antiquité où on


distinguait très nettement quatre couches de
population ayant à chaque niveau de moins et
moins de droits et de plus en plus de devoirs :
les citoyens, les femmes de citoyen, les
métèques (c’est-à-dire les étrangers) et enfin
les esclaves.

2 - La société française d’ancien régime qui dura du 8 ème siècle


au 18ème siècle et qui divisait la société en trois couches : la
noblesse, le clergé et le tiers-état.
Evidemment, une telle conception choque les contemporains
que nous sommes puisque nous ne savons que trop bien que les
individus ne sont pas responsables des données de naissance. Ils
sont responsables de ce qu’ils font et non pas de ce qu’ils sont. Aussi, il n’y a aucun mérite à bien
naitre.
Il a fallu attendre la DDHC pour révolutionner ce rapport au mérite. A partir de 1789, le seul
critère à partir duquel on autorise une différenciation entre les individus est l’utilité commune : « Les
hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être
fondées que sur l'utilité commune » indique son article 1er. Aussi, l’individu le plus méritant est
l’individu qui apporte une plus grande contribution sociale, qui a la plus grande utilité commune. En
ce sens, les méritants dans une société sont les médecins, les enseignants, les policiers, les juges, etc.

Quizz 6
L’échec méritocratique

La DDHC a garanti, au moins théoriquement, l’égalité politique c’est-à-dire le fait que les
individus possèdent les mêmes droits politiques. L’égalité politique fonde l’isonomie c’est-à-dire le
principe selon lequel les individus sont tous égaux face au droit (isos – égal, nomos – la loi) : il n’y a
pas différentes couches de population et de citoyenneté ayant plus ou moins de droits ou de devoirs
comme c’était le cas à Athènes ou dans la société française d’ancien régime. Or, l’égalité politique est
insuffisante pour faire l’égalité réelle.
Or, dans une méritocratie, l’égalité réelle est indispensable. En effet, pour s’assurer que c’est
bien l’action des personnes et non pas leur naissance qui détermine ce que la société leur donne, il
faut que les individus partent sur une même ligne de départ. Des individus parfaitement égaux à la
base qui se distinguent les uns des autres par leur action et leur utilité sociale : voilà l’idéal
méritocratique. Or, si les individus sont traités par le droit de manière inégale alors il ne peut y avoir
de méritocratie. Pour que les individus soient réellement égaux, il faut qu’il y ait l’égalité politique
mais aussi l’égalité socio-économique.

Les inégalités socio-économiques sont des inégalités qu’on constate sans que celles-ci ne
soient écrites et revendiqués dans la loi. Ce ne sont pas des inégalités voulues et assumées mais des
inégalités subies et accidentelles. Par exemple, aujourd’hui en France, les femmes gagnent en
moyenne 24% de moins que les hommes sans que cette différence de traitement ne soit instituée par
la loi. Cette discrimination n’est donc pas de même nature que les discriminations politiques que
subissent les femmes en Afghanistan ou en Arabie Saoudite et qui sont assumées et officialisées dans
le droit.
Les injustices socio-économiques sont souvent moins criantes que les injustices politiques ce
qui les rend beaucoup plus dures à combattre puisque - par définition - on ne les voit pas, du moins
pas facilement. Il faut faire des études statistiques, croiser des données, etc. l’identification de ce
type de discrimination implique tout un travail scientifique les pour mettre en lumière, travail
scientifique qui est d’ailleurs souvent contesté et remis en question
De plus, ces discriminations touchent la plupart du temps des minorités or en démocratie,
c’est toujours la majorité qui tranche. Aussi le droit des minorités constituent bien souvent un angle-
mort pour les sociétés démocratiques.

La justice comme équité

C’est précisément pour réaliser l’égalité réelle entre les individus que John Rawls va écrire sa
Théorie de la Justice (1971). Rawls se demande quels sont les principes de justice qui permettent de
fonder la meilleure société possible à partir de la méthode suivante : il se demande quels principes de
justice seraient choisis par des personnes placées derrière un « voile d’ignorance ». Cette méthode
se rapproche de la méthode contractualiste des philosophes du droit naturel (Hobbes, Locke et
Rousseau) qui recherche les fondements sur lesquels les individus acceptent de s’engager dans l’état
civil.

Derrière ce voile, les individus ignoreraient tout d’eux-mêmes, de leur métier, de leur
richesse, de leur sexe, de leur talent, de leur goût, etc. Ainsi, ils ne peuvent pas choisir des principes
qui leur seraient favorables. Rawls affirme que les individus placés derrière ce voile choisiraient deux
principes :
 Aucune inégalité politique entre les individus : tout le monde a accès aux mêmes droits et devoirs
de base.
 Des inégalités socio-économiques qui sont à l’avantage des plus défavorisés.
Si je ne sais pas quelle sera ma position sociale alors je peux craindre d’être désavantagé dans
la société. Ainsi, je n’accepterai de m’engager dans cette société qu’à condition que je sois garantis
qu’elle me vienne en aide au cas où je suis désavantagé. En ce sens, John Rawls est le théoricien de
l’équité.
L’équité est un principe qui vise à rétablir l’égalité en
corrigeant des inégalités subies par la mise en place
d’inégalités choisies. Le principe d’équité suppose par
exemple de mettre en place des aides, des quotas et des
facilitations d’accès à tel ou tel service pour les populations
dont on constate qu’elles y ont moins accès. L’équité est
souvent décriée car elle passe pour du favoritisme et/ou de la
discrimination alors que c’est tout le contraire : c’est pour combattre les inégalités déjà existantes
qu’elle est instituée. La critique de l’équité relève donc de l’ignorance ou de la mauvaise foi.

Quizz 7

Reste que la mise en place de la fameuse « discrimination positive » est encore largement
insuffisante pour combler et compenser les inégalités socio-économiques qui ont même tendance à
se creuser en France comme partout dans le monde depuis une dizaine d’années.
Plus de deux siècles après qu’il ait été promulguée par la DDHC, l’idéal méritocratique n’a
donc jamais véritablement vu le jour : la place des individus dans la société continue d’être dicté par
des facteurs dont ils ne sont pas responsables (leur position sociale de naissance, leur couleur de
peau, leur sexe, leur nom de famille, etc.). Aussi, la méritocratie n’est-elle qu’une utopie et faut-il
continuer de s’entêter à la réaliser alors que deux siècles d’effort n’y sont pas parvenus ? Ne faut-il
pas envisager un autre critère pour la justice distributive ?

La critique marxiste de la méritocratie

Depuis 1789, le mérite est censé être évalué par l’utilité commune d’une personne c’est-à-
dire par la contribution de son activité et de ses efforts à l’intérêt commun. Or, pour Marx, l’intérêt
commun n’existe pas. La société est divisée en deux classes dont les intérêts sont opposés et
inconciliables :
 Les bourgeois qui possèdent les moyens de la production
 Les prolétaires qui ne possèdent rien et vendent leur force de travail aux bourgeois pour survivre
L’intérêt des bourgeois est d’augmenter leur profit en exploitant les prolétaires c’est-à-dire en les
faisant travailler toujours plus pour toujours moins. L’intérêt des prolétaires est précisément le
contraire : travailler moins pour plus d’argent.
Aussi, un prolétaire considéré comme « méritant » par les bourgeois parce que son action va
dans le sens de leurs intérêts et contre ses intérêts propres. Le bon ouvrier est celui qui ne compte
pas ses heures, ne se plaint jamais, accepte toutes les conditions de travail, etc.
Aussi, le mérite ne peut constituer dans une perspective communiste un critère pertinent pour la
justice distributive. Plus généralement, le mérite met les individus en compétition les uns avec les
autres. Marx oppose la méritocratie qui est comparable à une course où chacun doit se démarquer
des autres aux sociétés communistes ou socialistes pensées comme des totalités organiques où les
individus sont liés entre eux par des principes d’entraide et de solidarité. Dans une telle société,
l’accès à des conditions de vie décente ne se mérite pas, elle est un dû offert et garanti par la
communauté et l’Etat. Dans sa Critique du programme de Gotha (1875), Karl Marx énonce le principe
de justice qui doit fonder selon lui une société juste et remplacer selon lui le principe méritocratique :
« à chacun selon ses besoins ». Il ne s’agit pas de donner exactement la même chose à chacun mais
de garantir à chacun l’accès aux moyens essentiels d’existence et de subsistance et ce
indépendamment du travail, de l’effort ou du mérite de la personne.

Quizz 8

III – Justice et punition


Le besoin de justice

Bien avant la constitution des premières sociétés, il y a toujours eu une tendance humaine à
pratiquer la justice corrective. On peut dire qu’il y a chez l’homme un besoin de justice qui s’observe
à deux niveaux :
 1 - sur lui-même : il déteste qu’on lui fasse du tort et désire se venger quand ça lui arrive. La
vengeance est donc expérience originelle de la justice corrective : quelqu’un a fait du mal, il doit
payer pour le mal qu’il a commis. L’idée étant qu’en faisant du mal à celui qui fait du mal, on lave
le mal qui a été commis (1-1 = 0).
 2 – sur autrui : on peut même supposer que le mal qui est commis à autrui est pour lui un
spectacle désagréable voire insupportable. Aussi je veux qu’autrui se venge ou que quelqu’un le
venge. En tout cas, je veux que justice soit faite.

Les sociétés de la vendetta

Avant l’institution des sociétés organisées avec un pouvoir juridique installé et officialisé, c’est
la vengeance qui fait la justice : on se fait justice soi-même ou on fait justice pour autrui sans
tribunaux, juges et/ou magistrats. On parle de sociétés de la vendetta.
Or, on constate un double-problème avec la vengeance :
 Elle est totalement dépendante de la force : celui ou celle qui ne dispose d’aucune force ne peut
pas (se) faire justice. Aussi, dans une société de la vendetta, la justice est le monopole des forts et
les puissants.
 Elle est totalement disproportionnée : puisque la vengeance n’est pas établie et calculée
rationnellement mais sous l’emprise des passions (haine, colère, tristesse) alors elle est
disproportionnée. Elle est donc souvent injuste et entraîne une spirale de violence : la vengeance
tape trop fort ainsi, elle constitue une nouvelle injustice qui sera à son tour vengée et ainsi de
suite.
Pour ces deux raisons, nous pouvons dire que les sociétés de la vendetta ne sont pas des sociétés
justes. Pour que justice soit faite, il faut donc instaurer un pouvoir judiciaire qui soit caractérisé par sa
force (il doit pouvoir soumettre tous les individus sans exception à sa loi) et par son impartialité (la
personne qui juge ne doit être impliquée dans l’affaire).
Quizz 9

L’ultraviolence répressive

Le premier système de justice corrective (ou répressive) connu est le code de Hammurabi qui
présente les sanctions pour toute une série de délits et de crimes dans la cité de Babylone : à tel acte
correspond telle peine. Les peines du code Hammourabi sont caractérisées par leur extrême violence
(torture, supplice, mise à mort, etc.) et par un symbolisme extrêmement recherché. On fait endurer
au coupable une peine qui renvoie directement ou métaphoriquement au mal qu’il a commis d’où le
renvoi à la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent ». Une telle conception de la justice a une
double-mission :
 Exécuter une peine spectaculaire qui va marquer les esprits et dissuader le crime.
 Purger le criminel de sa faute.

Cette manière de penser la justice répressive avec cette recherche de l’ultraviolence et du


symbolisme va s’imposer comme le modèle fondamental de tous les systèmes de justice corrective.
Partout dans le monde, de l’Antiquité jusqu’à la fin de la période moderne, on fouette, on frappe, on
coupe la main, le bras, les jambes, on arrache les yeux, les ongles, les dents, on pend, on brûle, on
écartèle et ce devant des foules entières venues assister au spectacle.
La critique de l’Etat répressif

Ce n’est qu’au cours de la période moderne et surtout à partir de la période contemporaine que va
être envisagé un autre rapport à la justice corrective que le rapport ultra répressif. La critique de la
violence d’Etat va se faire à partir de trois arguments :
Le premier argument est un argument philosophique et moral. Avec la montée des pensées
humanistes et contractualistes (issues de la théorie du droit naturel), on arrête de considérer
l’homme comme un bout de chair sans valeur dont on peut disposer à sa guise. Chaque humain a une
valeur et des droits qui doivent être protégés par l’Etat. Parmi ces droits se trouvent le droit à la vie.
L’homme accepte de sacrifier une part de la liberté dont il dispose à l’état de nature pour pouvoir
augmenter ses chances de survie dans l’état civil. Aussi, il est paradoxal que l’Etat qui est censé
assurer la survie de ses membres soit précisément celui qui les torture et les met à mort.

Le second est un argument d’efficacité juridique. L’exercice de la violence répressive n’a


jamais et nulle part abouti à la suppression ou même à la diminution notable de la criminalité dans
une société. C’est même plutôt le contraire : plus un Etat est violent et sanglant, plus la criminalité va
se développer ce qui entraînera que l’Etat soit encore plus violent et cruel, que la criminalité
augmente encore et ainsi de suite. Aussi, pour supprimer la criminalité, le plus sûr et le plus efficace
reste l’enrichissement généralisé de la population, un plus haut niveau d’éducation et d’instruction,
un meilleur accès au service public et ainsi de suite.

Enfin le dernier argument est un argument politique et institutionnel. La justice est


ultraviolente parce qu’elle est un outil mis à la disposition du pouvoir politique. Jusqu’au 18 ème siècle
et dans tous les pays du monde, c’est le roi ou l’empereur qui fait la justice. Aussi, le roi n’utilise pas le
pouvoir juridique au nom de la justice mais au nom de son intérêt propre. Aussi, il élimine son
ennemi politique et fait exécuter des châtiments exemplaires non parce qu’il considère que ces
sanctions sont justes mais parce qu’elles vont solidifier son pouvoir. Le rituel de la sanction et du
supplice a toujours été un formidable outil de légitimation du pouvoir en place.
Aussi, si on veut un pouvoir judiciaire juste, il va falloir établir une stricte séparation des
pouvoirs comme le proclame Montesquieu dans l’œuvre De l’esprit des lois (1748). Les deux pouvoirs
politiques (le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif) doivent être séparés du pouvoir judiciaire.
Aussi, les juges et magistrats doivent être totalement indépendants du pouvoir politique.

Va alors de développer une nouvelle conception contemporaine du pouvoir judiciaire. Les


juges et magistrats, indépendants du pouvoir politique, ne sont pas là pour domestiquer et terroriser
la population mais pour savoir comment corriger les délits et les crimes de la manière la plus
rationnelle. Leur travail ne consiste pas à assouvir nos passions vengeresses et notre amour pour la
punition et pour la violence mais à déterminer les conditions les moins violentes et les plus efficaces
pour faire la justice. Cette conception de la justice qui repose sur des siècles de réflexion
philosophique et politique est combattu avec force puisqu’on considère qu’elle relève d’une forme de
laxisme et de complaisance à l’égard du crime et d’indifférence à l’égard des victimes.

Quizz 10

Glossaire
Constitution : une constitution est, dans un Etat de droit, le texte de loi souverain qui encadre et
limite le pouvoir politique. Par exemple, depuis 1958, le pouvoir politique français est encadré par la
Constitution de la 5ème République.
Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen : la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen
est un texte de loi signé en France en 1789 qui énonce les droits naturels que tout pouvoir politique
doit garantir pour être légitime. Ces droits naturels sont la liberté, la sécurité, la propriété et la
résistance à l’oppression.

Droit : le droit renvoie à l’ensemble des lois et des textes de loi dans une société

Equité : principe théorisé par John Rawls qui vise à rétablir l’égalité dans une société en corrigeant
des inégalités subies par la mise en place d’inégalités choisies.

Grotius : Hugo Grotius (1583-1645) est un philosophe hollandais de la première moitié du 17 ème siècle
fondateur de la théorie du droit naturel (voir jusnaturalisme).

Hobbes : Hobbes est avec Grotius, Locke et Rousseau est un des principaux penseurs du droit naturel
(voir jusnaturalisme). Il a élaboré dans le Léviathan (1651) la théorie de l’Etat absolu qui est selon lui
le seul type d’Etat capable de défendre les droits naturels.

Jusnaturalisme : le jusnaturalisme ou théorie du droit naturel est une théorie inventée par Grotius
puis reprise et prolongée par Hobbes, Locke ou Rousseau qui considère que les humains ont accès de
manière inconditionnelle à un certain nombre de droits par le simple fait qu’ils sont humains. Ces
droits prétendent être rationnellement et logiquement déduits de la définition de la nature de
l’homme ce qui les rendrait objectifs et universels. Le premier des droits naturels est la liberté, droit à
partir duquel vont se déduire les autres droits naturels que sont la propriété, la sécurité (ou sûreté) et
la résistance à l’oppression qui figurent dans la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de
1789 (article 2).

Justice distributive : la justice distributive est le domaine de justice qui est censé encadré la
répartition des biens, des ressources ou des droits entre les individus d’une même société. En France,
la justice distributive est à la charge du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif.

Justice corrective : : la justice corrective est le domaine de justice qui est censé punir les atteintes et
les offenses faites aux personnes ainsi que d’arbitrer les litiges. En France, la justice corrective est à la
charge du pouvoir judiciaire.

Kelsen : Kelsen est un juriste et philosophe autrichien du 20 ème siècle fondateur du positivisme
juridique.

Etat absolu : un Etat absolu est un Etat dont les pouvoirs sont absolus et illimités. L’Etat absolu
s’oppose l’Etat de droit.

Etat de droit : un Etat de droit est un Etat dont les pouvoirs sont soumis et encadrés par une
Constitution. L’Etat de droit s’oppose à l’Etat absolu.

Ethnocentrisme : l’ethnocentrisme est l’attitude spontanée des individus à prendre leurs propres
valeurs culturels et leur conception de la justice comme référence objective ce qui leur permet de
dénigrer voire de combattre toutes les autres conceptions existantes. On reproche souvent aux
positions dogmatiques en matière de justice d’être ethnocentriste.

Fait / valeur : on distingue les faits qui ont une existence réelle et concrète et sur lesquels on peut
obtenir des vérités objectives et universelles des valeurs qui ne sont que des idées abstraites et sur
lesquelles on ne peut obtenir que des vérités subjectives et particulières.
Hiérarchie des normes : hiérarchie entre les différents textes de droit
dans un Etat de droit avec à sa tête une Constitution dont tous les
autres textes de droit dépendent et par laquelle ils sont encadrés que
ce soit dans le processus de leur élaboration (ils doivent avoir été
promulgués par des processus constitutionnels) ou dans leur contenu
(ils ne doivent pas entrer en contradiction avec la Constitution). Par
exemple, le règlement intérieur d’un lycée qui relève du bloc
réglementaire ne peut se donner un droit que n’autorise pas la
Constitution.
Justice : la justice renvoie au principe selon lequel chacun doit avoir ce qu’il mérite et/ou l’ensemble
des pouvoirs qui sont censés réaliser ce principe.

Isonomie : principe selon lequel les individus sont tous égaux face au droit (isos – égal, nomos – la
loi)

Liberté : la liberté est avec la propriété, la sécurité (ou sûreté) et la résistance à l’oppression un des
quatre droits naturels retenus dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Le droit naturel à
la liberté est le droit qu’a chacun d'user de sa propre puissance, comme il le veut lui-même pour la
préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie.

Locke : Locke est avec Grotius, Hobbes et Rousseau est un des principaux penseurs du droit naturel
(jusnaturalisme). Il a élaboré dans le Traité du Gouvernement civil (1690) la théorie de l’Etat de droit
qui est selon lui le seul type d’Etat capable de défendre les droits naturels.

Mérite : c’est ce qui fait qu’un individu est digne d’estime, ce qui lui confère de la valeur aux yeux des
autres.

Méritocratie : société dans laquelle la distribution des richesses, des ressources, des pouvoirs se fait
essentiellement voire exclusivement selon le mérite des individus.

Nature : la nature est l’ensemble de ce qui est (minéraux, végétaux, animaux et humains) à
l’exception des créations humaines.

Positivisme juridique : théorie relativiste de la justice élaborée par Hans Kelsen qui considère que
toute loi ou action est juste à partir du moment où elle est établie dans un Etat de droit et respecte la
hiérarchie des normes.

Pouvoir exécutif : le pouvoir exécutif est avec le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire un des trois
pouvoirs de l’Etat. Le pouvoir exécutif est le pouvoir chargé de l’application et de l’exécution de la loi.
En France, il est à la charge du président et de son gouvernement.

Pouvoir judiciaire : le pouvoir judiciaire est avec le pouvoir exécurif et le pouvoir législatif un des trois
pouvoirs de l’Etat. Le pouvoir judiciaire est le pouvoir chargé de la justice corrective. En France, il est
à la charge des juges et des magistrats.

Pouvoir législatif : le pouvoir législatif est avec le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire un des trois
pouvoirs de l’Etat. Le pouvoir législatif est le pouvoir chargé de l’élaboration de la loi. En France, il est
à la charge des parlementaires c’est-à-dire des députés et des sénateurs.

Propriété : la propriété est avec la liberté, la sécurité (ou sûreté) et la résistance à l’oppression un des
quatre droits naturels retenus dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Le droit naturel à
la propriété suppose la reconnaissance par l’ensemble de la société de la possession pour chaque
individu d’un certain nombre de biens dont il peut disposer librement à commencer par la possession
de son corps.

Raison : la raison est la faculté humaine logique.

Rawls : John Rawls est un philosophe américain du 20ème siècle qui a théorisé l’équité.

Resistance à l’oppression : la résistance à l’oppression est avec la liberté, la


sécurité (ou sûreté) et la propriété un des quatre droits naturels retenus dans la
Déclaration des droits de l’homme de 1789. Le droit de résistance à l’oppression
reconnaît la légitimité pour un peuple de se révolter contre le pouvoir politique
dès lors que celui-ci ne respecte pas la Constitution (ou n’en a pas) et/ou ne
garantit pas la défense des droits naturels (voir jusnaturalisme).
La prise de la Bastille

Rousseau : Rousseau est avec Grotius, Hobbes et Locke est un des principaux penseurs du droit
naturel (jusnaturalisme).

Sécurité : la sécurité (ou sûreté) est avec la liberté, la propriété et la résistance à l’oppression un des
quatre droits naturels retenus dans la Déclaration des droits de l’homme de 1789. La sécurité
suppose de ne pas être exposé à la menace d’autrui.

Vengeance : Action par laquelle une personne offensée, outragée ou lésée, inflige en retour et par
ressentiment un mal à l'offenseur afin de le punir.

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