S3.MIPI - Fonctions de Plusieurs Variables!2022!2) Examen1 Correction!20220106194515

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Université de Cergy-Pontoise - L2 - 2021-2022 (04.01.

2022)

Fonctions de plusieurs variables :


Sujet et Corrigé de l’Examen
Durée : 2h
NOTE : Les corrigés proposés ont été rédigés dans un esprit pédagogique : plusieurs versions
alternatives de résolution ont été données, des explications et des rappels du cours ont été insérés
volontairement, des calculs simples ont été exposés en détail, en allant jusqu’à rappeller la défi-
nition des objets, etc. Il s’en suit que, dans une rédaction normale, le volume du corrigé devrait
être bien plus réduit.

EXERCICE 1 :
Soit la fonction f : R2 −→ R définie par
x2 − y 2

xy 2 si (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x + y2
0 si (x, y) = (0, 0).

1. Montrer que f est continue sur R2 .


2. Étudier l’existence des dérivées partielles premières de f sur R2 .
∂f ∂f
Préciser les expressions de et en tant que fonctions à 2 variables.
∂x ∂y
3. Étudier la continuité des dérivées partielles premières de f sur R2 .
En déduire l’ensemble sur lequel f est de classe C 1 .
∂f ∂f
4. Calculer (1, −2) et (1, −2) et en déduire le DL1 de f (développement limité
∂x ∂y
de f d’ordre 1) au point (1, −2).
CORRIGÉ de l’Exercice 1 :
1. Remarquons que x2 + y 2 = 0 ssi (x, y) = (0, 0) donc f est bien définie sur R2 .
Pour (x, y) 6= (0, 0) la fonction a une expression rationnelle, donc par les théorèmes
généraux sur la continuité de la somme et du produit elle est continue en chacun de ces
points. Reste à étudier la continuité en (0, 0). On peut le faire par les normes ou bien par
passage en coordonnées polaires.
Pour la première variante, on tient compte de 0 6 (|x| ± |y|)2 = x2 + y 2 ± 2|xy| et de
l’inégalité triangulaire |a ± b| 6 |a| + |b|, pour obtenir :
|x2 − y 2 | x2 + y 2 x2 + y 2 x2 + y 2 ||(x, y)||22
|f (x, y) − f (0, 0)| = |x| · |y| 2 6 · 2 = =
x + y2 2 x + y2 2 2
qui tend à 0 lorsque cette norme (euclidienne) de R2 tend à zéro.
Remarquer qu’on aurait pu tout aussi bien arriver à nos fins en utilisant la majoration
de |x| et de |y| par ||(x, y)||1 = |x| + |y| ou par ||(x, y)||∞ = max{|x| + |y|} puisque toutes
les normes de R2 sont équivalentes.
Alternativement, pour justifier la continuité de f en (0, 0) à l’aide du "critère polaire
de continuité" on passe en coordonnées polaires (r, θ) ∈ [0, ∞[×[0, 2π[ par x = r cos θ et
y = r sin θ et on obtient la majoration uniforme en θ (ce qui est le but de la méthode) :
r2 | sin(2θ)| r2 | cos(2θ)| r2 | sin(4θ)| r2
|f (r cos θ, r sin θ) − f (0, 0)| = · = 6
2 r2 4 4
dont le membre de droite tend à zéro lorsque r = ||(x, y)||2 tend à zéro.
En conclusion, f est continue sur R2 .
2. Toujours par le même type de raisons que celles invoquées auparavant (théorèmes gé-
néraux de dérivabilité), les applications partielles attachées à f en chaque point (a, b) ∈
R2 \ {(0, 0}, notées f (·, b) respectivement f (a, ·) sont, en tant que applications R → R,
indéfiniment dérivables car expressions rationnelles à une variable réelle.
B Noter cependant que, si les dérivées partielles ∂f ∂f
∂x et ∂y s’avèrent être bien définies
(exister) en chaque (a, b) d’un ouvert de R2 vues en tant que fonctions à 2 variables cela
n’assure même pas qu’elles soient continues forcément.
On les calcule, pour (a, b) ∈ R2 \ {(0, 0}, ainsi :
∂f df (·, b) h f (x, b) d  x2 − b2 i f (a, b) a2 b 3
(a, b) := (a) = + xb = +4 2
∂x dx x dx x2 + b2 x=a a (a + b2 )2
et comme f (x, y) = −f (y, x) on en déduit aussi (sans devoir calculer) :
∂f df (a, ·) f (a, b) a3 b 2
(a, b) := (b) = −4 2 .
∂y dy b (a + b2 )2
Il nous reste juste à vérifier l’existence des dérivées partielles de f en (0, 0), à savoir, que
f (·, 0) est dérivable en a = 0 et que f (0, ·) est dérivable en b = 0. Mais puisque lorsque
x 6= 0 respectivement y 6= 0 on a f (x, 0) − f (0, 0) = 0 − 0 = f (0, y) − f (0, 0), en divisant
ceci par x − 0 respectivement par y − 0 on obtient 0 toujours, ce qui prouve que les
dérivées partielles de f en (0, 0) existent et sont nulles.
En conclusion, on peut voir les dérivées partielles premières de f comme des fonc-
tions réelles à deux variables définies sur R2 tout entier, par : ∀(x, y) ∈ R2 ,
x2 y 3

∂f  f (x, y)
+4 2 si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) = x (x + y 2 )2 et
∂x
0 si (x, y) = (0, 0)

x3 y 2

∂f  f (x, y)
+4 2 si (x, y) 6= (0, 0)
(x, y) = y (x + y 2 )2
∂y
0 si (x, y) = (0, 0).

3. Tenant compte des expressions ci-dessus (et de la continuité de f sur R2 ), on peut


justifier (de la même façon qu’on l’a fait pour f , i.e. "théorèmes généraux") la continuité
de ses dérivées partielles premières en tout point (x, y) 6= (0, 0). Nous reste donc juste à
prouver la continuité en (0, 0) de ces deux dérivées partielles. On a :
∂f ∂f x2 − y 2 |2xy|2 ||(x, y)||2 ||(x, y)||4
(x, y) − (0, 0) 6 |y| · 2 + |x| 6 |y| + |x|
∂x ∂x x + y2 ||(x, y)||4 ||(x, y)||2 ||(x, y)||4
= |x| + |y| = ||(x, y)||1 ,

qui tend à zéro lorsque (x, y) tend à zéro (en n’importe quelle norme de R2 puisqu’elles
sont toutes équivalentes). De la même façon, et exactement avec la même majoration
finale, on montre que ∂f
∂y est continue en (0, 0).
En conclusion, les deux dérivées partielles de f étant continues sur R2 , on a f ∈ C 1 (R2 ).
4. f étant de classe C 1 , elle admet un DL1 en chaque point (a, b) de R2 comme suit :
f (a + h, b + k) = f (a, b) + d(a,b) (h, k) + ||(h, k)||ε(h, k)
où ε(h, k) → 0 lorsque ||(h, k)|| → 0 et où d(a,b) : R2 → R est l’application linéaire diffé-
rentielle de f en (a, b) qui, dans la base canonique de R2 est une matrice 1 × 2 jacobienne
de f en (a, b) de coordonnées ∂f ∂f
∂x (a, b) et ∂y (a, b).
Pour (a, b) = (1, −2) on a f (1, −2) = 6/5 ainsi que :
∂f ∂f
∂x (1, −2) = 6/5 − 32/25 = −2/25 et ∂y (1, −2) = −3/5 − 16/25 = −31/25.
D’où le DL1 de f en (1, −2) s’écrit :
6 2 31
f (1 + h, −2 + k) = − h − k + ||(h, k)||ε(h, k)
5 25 25
où ε(h, k) → 0 lorsque ||(h, k)|| → 0.

EXERCICE 2 :
Soit f : R2 → R donnée par : f (x, y) = sin x + y 3 − 3y.
On se propose de faire une étude complète des extrema de f .
1. Calculer les dérivées partielles premières de f en un point (x, y) quelconque.
2. Montrer que l’ensemble des points critiques de f est
   
1 1
C = 2
k + π, ±1 ∈ R | k ∈ Z = Z + π × {−1, 1}.
2 2
3. Calculer les dérivées partielles secondes de f en un point (x, y) quelconque et don-
ner la matrice Hessienne H(x,y) (f ) dans la base canonique de R2 .
4. Donner H(x,y) (f ) pour le cas où (x, y) est un point critique.
5. En déduire (en faisant une discussion sur la parité de k ∈ Z) que, bien que le
nombre de points critiques est infini (i.e. card C = ∞), à ces points ne corres-
pondent que quatre matrices Hessiennes ayant des valeurs numériques différentes,
matrices que l’on précisera.
6. Pour chacune des 4 matrices Hessiennes obtenues déterminer la nature des points
critiques associés. À savoir, préciser s’il s’agit de points de minima locaux, de
maxima locaux ou de points selle pour f .
7. Soit D = [−π, π] × [−2, 2] un rectangle de R2 .
7.a) D est-il un ensemble fermé de R2 ? D est-il borné ? En déduire de ces réponses
si f admet des extrema globaux sur D.

7.b) Dessiner D dans un repère orthogonal xOy et représenter les points de D
(l’intérieur de D) où f admet des extrema locaux
√ (minimum
√ ou maximum).
(Indication : pour s’orienter, on va prendre 2 = 1, 41, 3 = 1, 73, π = 3, 14)
7.c) Écrire les 4 applications partielles de f qui sont les restrictions de f à chaque
côté (segment) de la frontière de D.
7.d) En étudiant la variation de ces restrictions de f , rechercher les extrema de ces
applications partielles.
7.e) Conclure, pour préciser les extrema globaux de f sur D.
CORRIGÉ de l’Exercice 2 :
∂f ∂f
1. (x, y) = cos x et (x, y) = 3(y 2 − 1).
∂x ∂y
∂f  1
2. (x, y) = 0 ⇐⇒ cos x = 0 et y ∈ R ⇐⇒ (x, y) ∈ Z + π × R,
∂x 2
∂f
(x, y) = 0 ⇐⇒ x ∈ R et y = ±1 ⇐⇒ (x, y) ∈ R × {−1, 1}.
∂y
En intersectant ces deux ensembles, on obtient ! l’ensemble C donné dans l’énoncé.
∂2f ∂2f
2 (x, y) ∂x∂y (x, y) − sin x 0
3. On a H(x,y) (f ) = ∂∂x2 f 2
∂ f = .
∂y∂x (x, y) ∂y 2 (x, y) 0 6y
4. Dans les points critiques, comme − sin x = − sin((k + 1/2)π) = (−1)k+1 et 6y = ±6,
on déduit les hessiennes correspondant aux points de C sous la forme :
k+1
 
(−1) 0
H((k+1/2)π,±1) (f ) = . Alors, selon si k est pair ou impair et tenant compte
0 ±6
de l’alternance ±6 on a 4 possibilités de matrices Hessiennes (listées ci-dessous).
5. et 6. On a 4 cas de figure pour les points critiques :  
1 0
I si k est impair, pour les le points ((k + 1/2)π, 1) la hessienne est .
0 6
Elle est déjà diagonale et ses valeurs propres non-nulles ont le même signe. Donc dans
ces points critiques f a un extremum local.
Comme ce signe est positif, il s’agit d’un minimum local.  
−1 0
I si k est pair, pour les le points ((k + 1/2)π, −1) la hessienne est .
0 −6
Elle est déjà diagonale et ses valeurs propres non-nulles ont le même signe. Donc dans
ces points critiques f a un extremum local.
Comme ce signe est négatif, il s’agit d’un maximum local.  
1 0
I si k est impair, pour les le points ((k + 1/2)π, −1) la hessienne est .
0 −6
Elle est déjà diagonale et ses valeurs propres non-nulles ont des signes contraires. Donc
dans ces points critiques f n’a pas d’extremum local mais il s’agit  des points
 selle.
−1 0
I si k est pair, pour les le points ((k + 1/2)π, 1) la hessienne est .
0 6
Elle est déjà diagonale et ses valeurs propres non-nulles ont des signes contraires. Donc
dans ces points critiques f n’a pas d’extremum local mais il s’agit des points selle.
 
r s
Alternativement, vu qu’on a à faire à des hessiennes 2 × 2 de la forme on pourrait
s t
justifier les conclusions ci-dessus à l’aide du calcul du déterminant rt − s2 de chacune
des 4 hessiennes ci-dessus. Si celui-ci est strictement positif (comme dans les premiers
deux cas) on a à faire à un extremum local de f . La distinction entre min et max se fait à
2
l’aide du signe de la valeur de r = ∂∂xf2 dans le point critique considéré : dans le premier
cas r = 1 > 0 donc on a un min, dans le deuxième cas r = −1 < 0 donc on a un
max. Pour les autres deux cas le déterminant est négatif (strictement) ce qui permet de
trancher aussi : ça correspond à des points selle.
7.a) Pour justifier que D est un fermé de R2 et qu’il est borné, autrement dit, qu’il est un
compact, on peut procéder de plusieurs manières.
I D est un fermé ssi son complémentaire R2 \ D est un ouvert de R2 .
Soit (x, y) ∈ R2 \ D. Pour les points tels que |x| > |y| la distance entre (x, y) et D est
plus grande ou égale à |x| − π > 0, par la définition du complémentaire. Alors la boule
ouverte B (x, y); (|x| − π)/2 de centre (x, y) et rayon (|x| − π)/2 sera inclue dans le
complémentaire de D. On raisonne pareillement pour les points  du complémentaire de
D pour lesquels |x| < |y| : toute boule B (x, y); (|x| − 2)/2 de centre (x, y) et rayon
(|x| − 2)/2 sera inclue dans le complémentaire de D. En conclusion, R2 \ D est un ouvert
de R2 donc D est un fermé de R2 .
Enfin, D est un ensemble borné car puisque π < 2, le rectangle D est inclus dans le carré
{(x, y) ∈ R2 | |x| 6 2, |y| 6 2} qui n’est autre que la boule de rayon 2 dans la norme
"max" usuelle || · ||∞ . Ceci suffit, car toutes les normes de R2 sont équivalentes.
I Alternativement, on pourrait "faire d’une pierre deux coups" en montrant la compacité
de D par un seul argument.
2
Rappelons un résultat du cours : puisque toutes  les normes de R sont équivalentes il
n’y a pas de boule ouverte B (a, b); ||(a, b)|| < r qui ne soit ouverte aussi si on remplace
la norme || · || par une autre. La même affirmation est vraie pour les boules fermées (si
on remplace < par 6).
Il suffira donc de montrer que D est lui-même une boule fermée pour une certaine norme
de R2 . En effet, comme toute boule fermée est un fermé de R2 et toute boule est bornée
par définition, on aura montré que D est un compact.
Or, comme D est un rectangle plein qui contient sa frontière, l’analogie avec la boule
unité fermée dans la norme || · ||∞ , qui est un carré, est frappante. On se rappelle que
pour la norme || · ||∞ définie par ||(x, y)||∞ = max{|x|, |y|} on trace la boule unité selon
si |x| > |y| ou |x| < |y| ce qui est délimité dans le plan par les droites y = ±x (diagonales
de la boule unité en cette norme). Pour D on n’a donc qu’à imiter ceci en utilisant les
droites y = ± π2 x, diagonales de D. On trouve ainsi une norme ||| · |||∞ "adaptée à D"
définie par |||(x, y)|||∞ = max{ π2 |x|, |y|} et dans laquelle D est la boule fermée de centre
(0, 0) et rayon 2, donc c’est bien un fermé borné de R2 .
B Remarquer que la norme précédente n’est pas unique : par exemple si on avait choisi
|||(x, y)|||0∞ = max{ π1 |x|, 21 |y|}), D aurait été la boule unité fermée de centre (0, 0) et pour
|||(x, y)|||00∞ = max{|x|, π2 |y|}), D est la boule fermée de centre (0, 0) et rayon π.
En conclusion, D est fermé et borné donc un compact de R2 et un théorème du cours
dit que une fonction continue sur un compact atteint ses bornes sur ce compact, donc
sur D la fonction f a des min et max globaux.
7.b) Une fois le dessin fait, on constate que dans le rectangle D donné on a 4 points
critiques (aucun sur sa frontière), dont
I deux points de selle (pas intéressants pour nous)
I un min en (−π/2, 1) où f (−π/2, 1) = −3,
I un max en (π/2, −1) où f (π/2, −1) = 3.
7.c) Les restrictions de f aux segments sont :
I pour les côtés horizontaux de la frontière de D : f (x, ±2) = sin x ± 2, x ∈ [−π, π].
I pour les côtés verticaux de la frontière de D :
f (±π, y) = sin(±π) + y 3 − 3y = y 3 − 3y, y ∈ [−2, 2]. Donc f (π, ·) = f (−π, ·).
7.d) Concernant les applications partielles f (·, ±2) sur [−π, π], on a −3 6 sin x ± 2 6 3
plus précisément f (·, 2) atteint un max valant 3 en x = π/2 et f (·, −2) atteint un min
valant −3 en x = −π/2.
Aussi, une étude des variations de f (±π, ·) sur [−2, 2] donne : −2 6 f (±π, ·) 6 2 donc
des extrema existent mais ne sont pas pas "en compétition" avec ceux de f valant ±3 par
ailleurs.
7.e) En faisant le bilan des valeurs maximales/minimales atteintes par f dans les points
de l’intérieur de D et dans les points de la frontière de D, on constate des valeurs com-
munes égales à 3 pour les maxima et égales à −3 pour les minima, ce qui en fait de ces
points des extrema globaux. Plus précisément :
I Minima globaux en : (−π/2, 1) et (−π/2, −2), pour une valeur de f égale à −3.
I Maxima globaux en : (π/2, −1) et (π/2, 2) pour une valeur de f égale à 3.

EXERCICE 3 :
Soit f : R → R dérivable sur R.
1. On définit les applications g et h : R2 → R par :

∀(x, y) ∈ R2 , g(x, y) = f (xy) et h(x, y) = f (x2 + y 2 ).

1.a) Calculer, dans un (x, y) quelconque de R2 , les dérivées partielles premières de


g et de h en fonction de la dérivée f 0 de f .
1.b) En déduire, dans la base canonique de R2 , les matrices jacobiennes J(x,y) (g) de
g et J(x,y) (h) de h en un point quelconque (x, y) (aussi en fonction de f 0 ).
2. On définit à présent l’application F : R2 → R2 par : F = (g, h).
2.a) Donner la matrice jacobienne J(x,y) (F ) de F en un point quelconque (x, y)
(toujours en fonction de f 0 )
2.b) Pour le cas où f est donnée par : f (u) = e2u , ∀u ∈ R, donner la matrice jaco-
bienne de F en (1, −1) et en déduire le DL1 de F en (1, −1).
3. On se propose de retrouver J(x,y) (F ) de la question (2.a) par une autre voie :
3.a) Montrer que F peut se mettre sous la forme d’une composée Ψ ◦ Φ où les
fonctions Ψ, Φ : R2 → R2 sont définies par :

∀(x, y) ∈ R2 , Φ(x, y) = (xy, x2 + y 2 )


∀(u, v) ∈ R2 , Ψ(u, v) = (f (u), f (v)).

3.b) Donner, dans la base canonique de R2 , les matrices :


J(x,y) (Φ) jacobienne de Φ calculée en un point quelconque (x, y), et
J(u,v) (Ψ) jacobienne de Ψ calculée en un point quelconque (u, v) (toujours en
termes de f 0 ).
3.c) En déduire, dans la base canonique de R2 , la matrice jacobienne J(x,y) (F ) de F
en un point quelconque (x, y) (écrite en fonction de f 0 ).

CORRIGÉ de l’Exercice 3 :
1.a) Pour le calcul des dérivées partielles de g et h seules les applications partielles
leur correspondant (dans un point arbitrairement fixé (x, y) ∈ R2 ) sont concernées. En
effet, en notant u et v les fonctions R2 → R définies par ∀(x, y) ∈ R2 , u(x, y) = xy et
v(x, y) = x2 + y 2 , on a g = f ◦ u et h = f ◦ v. Or, les applications partielles de u et v ainsi
que f étant des fonctions à une seule variable réelle, les règles usuelles de dérivation de
la composée s’appliquent. Ainsi, en tenant compte de :
∂u du(·, y) ∂u du(x, ·)
(x, y) = (x) = y, (x, y) = (y) = x et
∂x dx ∂y dy
∂v dv(·, y) ∂v dv(x, ·)
(x, y) = (x) = 2x, (x, y) = (y) = 2y,
∂x dx ∂y dy
on obtient :

∂g dg(·, y) d(f ◦ u)(·, y) du(·, y)


(x, y) = (x) = (x) = f 0 ((u(·, y))(x)) (x)
∂x dx dx dx
∂u
= f 0 (u(x, y)) (x, y) = yf 0 (xy)
∂x
et de la même manière :
∂g ∂h ∂h
(x, y) = xf 0 (xy), (x, y) = 2xf 0 (x2 + y 2 ) et (x, y) = 2yf 0 (x2 + y 2 ).
∂y ∂x ∂y
1.b) Par définition, les jacobiennes des applications différentiables g et h : R2 → R sont
les matrices 1 × 2 suivantes :
 ∂g ∂g 
(x, y) = yf 0 (xy) xf 0 (xy) = f 0 (xy) (y x),

J(x,y) (g) = (x, y)
∂x ∂y
 ∂h ∂h 
(x, y) = 2xf 0 (x2 + y 2 ) 2yf 0 (x2 + y 2 ) = f 0 (x2 + y 2 ) (2x 2y)

J(x,y) (h) = (x, y)
∂x ∂y
2.a) On rappelle que la définition de le matrice jacobienne d’une fonction R2 → R2!dans
∂g ∂g
∂x (x, y) ∂y (x, y)
un point (x, y), par exemple celle de F = (g, h), est : J(x,y) (F ) = ∂h ∂h .
∂x (x, y) ∂y (x, y)
0 0
 
yf (xy) xf (xy)
Ceci fournit (avec les calculs de 1.a)) : J(x,y) (F ) = .
2xf 0 (x2 + y 2 ) 2yf 0 (x2 + y 2 )
2.b) Pour f (u) = e2u on a f 0 (u) = 2e2u . Donc en (x, y) = (1, −1), si u note xy, alors
f 0 (u) = 2/e et si u note x2 + y 2 , alors f 0 (u) = 2e2 . Il s’en suit que pour cet f on a :

−2/e2 2/e2
 
J(1,−1) (F ) = .
4e4 −4e4

Le DL1 de F := (g, h) en (1, −1) est, pour chaque couple (k1 , k2 ) ∈ R2 avec ||(k1 , k2 )|| → 0,
une égalité vectorielle en R2 , qui, dans une base canonique de celui-ci, s’écrit :
F (1 + k1 , −1 + k2 ) :=
         
g(1 + k1 , −1 + k2 ) g(1, −1) k1 k1 ε1 (k1 , k2 )
= + J(1,−1) (F ) +
h(1 + k1 , −1 + k2 ) h(1, −1) k2 k2 ε2 (k1 , k2 )
 −2  
−2e−2 2e−2
      
e k1 k1 ε1 (k1 , k2 )
= + +
e4 4e4 −4e4 k2 k2 ε2 (k1 , k2 )
 −2     
e (1 − 2k1 + 2k2 ) k1 ε1 (k1 , k2 )
= 4 +
e (1 + 4k1 − 4k2 ) k2 ε2 (k1 , k2 )

où ε1 (k1 , k2 ), ε2 (k1 , k2 ) → (0, 0) lorsque (k1 , k2 ) → (0, 0).
3.a) En notant u et v les fonctions R2 → R définies par ∀(x, y) ∈ R2 , u(x, y) = xy et
v(x, y) = x2 + y 2 , on a g = f ◦ u et h = f ◦ v. Donc ∀(x, y) ∈ R2 ,

(Ψ ◦ Φ)(x, y) = Ψ(Φ(x, y)) = Ψ(u(x, y), v(x, y)) = (f (u(x, y)), f (v(x, y)))
= (g(x, y), h(x, y)) = F (x, y).

3.b) On applique la définition de la matrice jacobienne d’une application R2 → R2 (rap-


pelée à la question 2.a) ci-dessus), mais cette fois-ci pour :
Φ(x, y) = (xy, x2 + y 2 ) = (u(x, y), v(x, y)) en un (x, y) ∈ R2 et pour
Ψ(u, v) = (f (u), f (v)) = (G(u, v), H(u, v)) en un (u, v) ∈ R2 . Ainsi, on obtient :
∂u ∂u
 
 ∂x (x, y) ∂y (x, y)  
y x
J(x,y) (Φ) =  = ,
 
 ∂v ∂v  2x 2y
(x, y) (x, y)
∂x ∂y
   
∂G ∂G df (u) df (u)
 ∂u (u, v) ∂v (u, v)   du
 0 
dv  f (u) 0
J(u,v) (Ψ) =  = =
 ∂H ∂H   df (v) df (v)  0 f 0 (v)
(u, v) (u, v)
∂u ∂v du dv

3.c) Dans l’Appendice théorique qui suit après la fin du corrigé de cette question, on
rappelle la règle de différentiation des fonctions composées. Pour le cas de F = (g, h),
fonction qui s’avère être (cf. question 3.a)) la composée Ψ ◦ Φ. Ainsi, on a par différen-
tiation en un point (x, y) ∈ R2 :

d(x,y) F = dΦ(x,y) Ψ ◦ d(x,y) Φ = d(u(x,y),v(x,y)) Ψ ◦ d(x,y) Φ

ce qui, dans une base (canonique) de R2 s’écrit en termes de matrices jacobiennes comme :
 0   
f (u(x, y)) 0 y x
J(x,y) (F ) = J(u(x,y),v(x,y)) (Ψ) · J(x,y) (Φ) = · .
0 f 0 (v(x, y)) 2x 2y
yf 0 (xy) xf 0 (xy)
 
= ,
2xf 0 (x2 + y 2 ) 2yf 0 (x2 + y 2 )
ce qui permet de retrouver le résultat obtenu à la question 2.a) par calcul direct.

APPENDICE théorique (facultatif pour la rédaction du corrigé) :


On rappelle la règle générale de différentiation d’une composée de fonctions différen-
tiables :
Si Ψ = ψ ◦ ϕ : Rn → Rm où ϕ : Rn → Rp est différentiable en un point a ∈ Rn
et ψ : Rp → Rm est différentiable en ϕ(a) ∈ Rp alors Ψ est différentiable en a et si
da ϕ : Rn → Rp et dϕ(a) ψ : Rp → Rm notent les applications (linéaires) différentielles de ϕ
et de ψ dans les points a et ϕ(a) respectivement, alors :

da Ψ = dϕ(a) ψ ◦ da ϕ. (∗)

À présent, on se propose d’appliquer ce résultat général à des fonctions rencontrées


dans l’Exercice 3.
I Tout d’abord, on rappelle que f : R → R étant dérivable sur R, en chaque a ∈ R on a
da f = f 0 (a), autrement dit, la différentielle de f en a est l’application constante valant le
scalaire f 0 (a) ∈ R.
I La règle de différentiation (∗) du cas général (rappelée auparavant) s’écrit pour le cas
de g = f ◦ u et h = f ◦ v, les deux vues à tour de rôle à la place du Ψ, comme :

∀(x, y) ∈ R2 : d(x,y) g = dxy f ◦ d(x,y) u et d(x,y) h = dx2 +y2 f ◦ d(x,y) v.

Or, d’après ce qui a été dit auparavant, dxy f = f 0 (xy) et dx2 +y2 f = f 0 (x2 + y 2 ). On obtient
alors dans une base canonique de R2 en termes de matrices jacobiennes : ∀(x, y) ∈ R2 ,

J(x,y) (g) = f 0 (xy)J(x,y) (u) = f 0 (xy) · (y x) et


J(x,y) (h) = f 0 (x2 + y 2 )J(x,y) (v) = f 0 (x2 + y 2 ) · (2x 2y)

et on retrouve ainsi le résultat obtenu à (1.b).


I Toujours avec la règle générale (∗) de différentiation d’une composée on a, cette fois-ci
avec F = (g, h) qui s’avère être la composée Ψ ◦ Φ :

da F = dϕ(a) Ψ ◦ da Φ.

La suite de ce cas a été traitée ci-dessus dans le corrigé de la question 3.c)

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