Cours Entomologie

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IDENTIFICATIONS DU COURS

Intitulé : ENTOMOLOGIE MÉDICALE


Niveau : TALM
Instructeur :

OBJECTIFS DU COURS

A la fin de ce cours, l’apprenant devra être capable d’énumérer et comprendre les différentes classes
d’arthropodes d’importance médicale tout en élucidant leur implication dans la transmission des maladies
humaines ainsi que les mécanismes de lutte.
Il s’agira plus spécifiquement de :
O Définir et comprendre les concepts de bases en Entomologie Médicale,
O Comprendre la classification des arthropodes d’intérêt médicale,
O Comprendre les effets (maladies causées) des diverses classes d’arthropodes sur la sante publique ;
O Etablir la différence entre un arthropode parasite, hématophage et un vecteur des maladies
humaines ;
O Reconnaître quelques maladies causées par les insectes et leur mode de transmission ;
O Comprendre et connaître les différents mécanismes de lutte contre les Arthropodes responsables
des maladies humaines.

O Comprendre et connaître l’implication des Mollusques dans la transmission des parasitoses


humaines ainsi que les mécanismes de luttes

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PLAN DU COURS

CHAP. 1. Historique et Fondements en Entomologie Médicale

CHAP. 2. Notions de base en entomologie médicale

CHAP. 3. Intérêt médical des insectes (biologie, importance et lutte)


CHAP. 4. Intérêt médical des Arachnides, Crustacés et Myriapodes.
CHAP. 5. Intérêt médical des Mollusques (Malacologie).

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CHAPITRE 1: HISTORIQUE ET FONDEMENTS EN ENTOMOLOGIE
MÉDICALE

L’entomologie médicale est née en tant que discipline autonome en 1877 avec la
découverte par Patrick Manson (pendant la colonisation de la chine) de l’évolution de la
larve de la filaire à Wuchereria bancrofti chez le moustique du genre Culex.
En fait, il n’avait pas entrevu le mécanisme de la transmission du parasite par le moustique
(phénomène découvert par Bancroft en 1899 et par Low en 1900). Mais ces travaux
attiraient l’attention du monde médical sur le rôle des insectes dans la propagation des
maladies.
Ces découvertes fondamentales furent rapidement suivies par plusieurs autres non moins
importantes. C’est ainsi que :
- Carlos J. Finlay : Médecin cubain qui découvre en 1881 le rôle des moustiques
(Aedes aegypti) dans les épidémies de fièvre jaune, ce qui fera de lui le fondateur de
l'entomologie médicale. Ce phénomène sera démontré définitivement par l’américain
Walter REED en 1900.
- Ronald Ross un médecin britannique, en Inde découvre en 1897 les Oocystes (ou
Ookystes) de Plasmodium chez l’Anophèle. Ce qui lui vaudra l’attribution du prix
Nobel en 1902.
- Bastianelli, Bignami et Grassi de l’école Italienne de Parasitologie rapportent en
1898 la présence des stades de développements des plasmodiums dans l’estomac de
deux Anophèles et établissent définitivement la transmission du paludisme humain
par les anophèles. Dès lors, la lutte contre les arthropodes impliquée et en tout
premier lieu contre les moustiques s’organise dans les régions endémiques
- Low, Grassi, Noe et James confirmèrent plus tard en 1900 les travaux de Manson
suite à la découverte des larves infectantes de filaire dans la gouttière labiale des
vecteurs.
- Ford et Dutton : deux biologistes anglais découvrent en 1901 le trypanosome
comme parasite à l’origine de la maladie du sommeil. Lesquels travaux seront

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complétés 2 ans plus tard par David Bruce avec la découverte de la mouche tsé-tsé
comme vecteur du trypanosome. Etc.
De tout ce qui precède, de nombreuses méthodes de lutte souvent ingénieuses sont
mises au point ; sauf cas particulier, cette lutte ne s’avère pas très efficace et en tout
cas incapable à elle seule d’arrêter la transmission. Ce n’est qu’avec la découverte
des insecticides de contact que se sont développés des programmes de lutte de
grande envergure.

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CHAPITRE 2 : NOTIONS DE BASE EN ENTOMOLOGIE MÉDICALE

I. QUELQUES DEFINITIONS

 Zoologie : Science qui étudie les animaux et leur mode de vie.


 Entomologie : science ou branche de la zoologie qui étudie les insectes et leurs relations avec le milieu.
 Entomologie médicale : discipline scientifique qui étudie les arthropodes vecteurs ou non responsables des
pathologies humaines et qui cherche à développer des moyens de lutte. C’est aussi l’étude des rapports entre
les insectes et la santé de l’homme. Elle a été élargie aux autres classes d’arthropodes présentant un
intérêt médical, notamment les Arachnides, les Crustacés et les Myriapodes.

II. CLASSIFICATION ET SYSTEMATIQUE

Le monde biologique est subdivisé en cinq (05) règnes d’après la classification proposée par Witthaker en
1969. Ainsi :
- Le règne des Monomères regroupe l’ensemble des êtres-vivants Procaryotes ; on y retrouve
essentiellement les bactéries et les mycoplasmes ;
NB : Il n’existe pas de procaryotes pluricellulaires.
- Le règne des Protistes qui regroupe l’ensemble des êtres-vivants Eucaryotes unicellulaires (amibes) ;
- Le règne Animal qui regroupe les être-vivants Pluricellulaires faits de cellules non protégées par une paroi,
qui possède un système nerveux et qui a la capacité de déplacement ;
- Le règne Végétal comprend les être-vivants Eucaryotes dont les cellules sont protégées par une paroi et
qui possède la capacité photosynthétique ;
- Le règne des Champignons ou Mycètes ou Fongi : Il regroupe l’ensemble des êtres-vivants Eucaryotes
unicellulaires ou pluricellulaires dont les cellules sont enveloppées par une paroi, mais qui ne possèdent
pas de capacité photosynthétique.

1. Classification

Arthropode (du grec « arthron » qui signifie articulation et « podos » qui signifie pied) est un
embranchement du règne animal qui désigne les animaux qui présentent des articulations au niveau des
segments et des appendices (pièces buccales, pattes etc.).
Les arthropodes sont essentiellement caractérisés par un squelette externe rigide ou cuticule, impliquant une
croissance discontinue par mues (différentes étapes de développement de la larve) successives.

Cet embranchement constitue l’un des plus importants du règne animal autant par le nombre d’espèces connues
(environ 85%) que par le nombre d’individus. Il peut être subdivise en 3 sous embranchements :

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- Les Trilobitomorphes : arthropodes actuellement disparus tels les trilobites (arthropodes marins fossiles
ayant aussi une carapace).
- Les Mandibulates : dont les individus sont caractérisés par la présence d’antennes et de mandibules
(Insectes, crustacés, Myriapodes)
- Les Chélicérates : dont les individus sont caractérisés par la présence de chélicères (appendices oraux,
organe de préhension à fonction de mastication) et l’absence d’antennes (Arachnides).

Les arthropodes qui présentent un intérêt sur le plan de la santé humaine sont généralement retrouvés dans 4 classes,
à savoir :
- Classe des Insectes : moustiques, phlébotomes, simulies, glossines, poux, …
- Classe des Arachnides : acariens, scorpions, araignées
- Classe des Crustacés (munis de carapace) : copépodes : crustacés microscopiques (6 paires de pattes,
la première étant modifiée pour s’alimenter et les cinq autres servant pour la nage : cyclops, gammares,
moinas…), décapodes : (5 paires de pattes : écrevisses, crevettes, crabes, bernard-l’ermite, homard,
langouste, langoustine…)
- Classe des Myriapodes : scolopendres ou centipèdes (chilopodes : très venimeux par paralysie et
allergie une paire de pattes par segment ; environ 30-350 pattes), mille-pattes et iule : nom scientifique
Julida, produisent des bouffets de gaz puants ou toxiques (diplopodes : deux paires de pattes par
segment ; environ 750 pattes inoffensifs)

2. NOTIONS DE SYSTÉMATIQUE

o La Systématique est la classification zoologique des animaux. Elle définit et classe les animaux suivant un
système hiérarchique constitué de principes et de règles (Appelée Taxonomie)
o Un taxon (singulier de taxa) est un groupe d’individus d’un rang donné suffisamment distincts pour pouvoir être
assigné à une catégorie définie. Les principales catégories sont (par ordre décroissant) : Règne,
Embranchement, Classe, Ordre, Famille, Genre et Espèce (RECOFGE).
Exemple : de Glossina palpalis responsable de la trypanosomiase humaine.
Règne (Animalia), Embranchement (Arthropoda), Classe (Insecta), Ordre (Diptera), Famille
(Glossinidae), Genre (Glossina), Espèce (Glossina palpalis).

La nomenclature zoologique est constituée de noms scientifiques latinisés. Les noms des taxa de niveau
supérieur au genre se terminent par idae (pour les familles), inae (pour les sous- familles), oidae (pour les Super-
familles), ini (pour les tribus), etc.
Le nom d’un taxon est constitué du nom de genre + du nom d’espèce.
Exemple : Anopheles gambiae (vecteur du paludisme) : Genre : Anopheles, Espèce : gambiae, Tribus :
Anophelini, Sous-famille : Anophelinae, Famille : Culicidae

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3. Effets et importance des arthropodes sur la santé de l’Homme

Les effets des arthropodes sur la santé de l’Homme sont variés et peuvent être :
o Directs : lorsque les arthropodes peuvent être des agents responsables ou étiologiques des maladies ou être
directement à l’origine des réactions pathologiques observées (on parle des Arthropodes pathogènes) ;
o Indirects : lorsque les arthropodes hébergent seulement les agents pathogènes pour l’homme (Arthropodes
hôtes de pathogènes) qu’ils peuvent transmettre de manière passive ou active.

a) LES ARTHROPODES PATHOGENES


On distingue :
- les arthropodes parasites : qui parasitent l’homme à un ou plusieurs stades de leur cycle de développement :
o Exemple : acariens, mouches myiasigènes, poux, puces, chique, etc. qui sont responsables des
dermatites telles gales (Sarcopte scabiei), myiases (Ver de cayor ou ver de macaque), pédiculose
(Pediculus humanis, Pediculus capitis) et phthiriose (Phthirius pubis), chique (Tunga penetrans),
etc.

- les arthropodes venimeux : ils entraînent une envenimation par l’injection de leur venin, à l’occasion d’une piqûre
ou d’une morsure. Les syndromes cliniques sont variables suivant la composition du venin et l’espèce impliquée.
o Exemple : les guêpes, abeilles, fourmis, scorpions (responsables des scorpionismes), araignées
(responsable des aranéismes)

- Les arthropodes allergisants : dont le contact (soit par piqûre, salive, venin, déjections, etc.) avec l’homme
provoquent des réactions allergiques.
o Exemple :
- Certains Lépidoptères (chenilles ou papillons) qui engendrent des urticaires (éruptions cutanées
caractérisées par des boutons et gonflement de la peau avec démangeaisons) et des œdèmes ;
- Les tiques responsables de certaines paralysies ;
- Certains arthropodes hématophages tels que la simulie et le moustique à l’origine de certaines réactions
allergiques ;
- Certains arthropodes venimeux tels guêpes, abeilles, fourmis à l’origine de certaines réactions
allergiques.

b) LES ARTHROPODES HOTES DE PATHOGENES


On distingue :

- les arthropodes transporteurs : qui assurent la transmission mécanique (passive) des agents pathogènes et
permettent ainsi leur dissémination ;
o Exemple : les mouches et blattes (ou cafards) qui transportent les bactéries de la peste et typhoïde, les
amibes, les œufs d’helminthes),

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- les Arthropodes hôtes intermédiaires : qui assurent la transmission biologique (passive) des agents pathogènes ; le
parasite y effectue une ou plusieurs étapes de son cycle de développement. Le rôle de l’hôte intermédiaire est passif
mais obligatoire pour permettre l’infection de l’hôte définitif ;
o Exemple : les crustacés tels que les cyclops, crabes, crevettes, écrevisses qui assurent la transmission
des helminthes.
- les Arthropodes vecteurs : qui assurent par leur comportement actif, la transmission biologique des agents
pathogènes d’un vertébré à un autre. Le passage du parasite dans l’organisme du vecteur est le plus souvent
obligatoire ;
o Exemple : insectes hématophages tels que moustiques, glossines, phlébotomes, simulies à l’origine du
paludisme, filarioses, arboviroses, trypanosomiases, leishmanioses, onchocercoses, etc.

4. PRINCIPAUX AGENTS PATHOGENES VEHICULES PAR LES ARTHROPODES

L’entomologie médicale est basée sur l’étude de la transmission par des arthropodes de certaines affections
humaines, dont certaines peuvent se révéler très importantes selon les régions. Les principaux agents pathogènes de
l’homme transmis par les arthropodes sont :

1. Les Arbovirus « Arthropod-Borne-Viruses » : sont les virus transmis naturellement par l’intermédiaire d’un
arthropode hématophage et à l’origine des Arboviroses tous principalement par piqûre de moustiques du genre
Aedes. Nous pouvons énumérer :
o Virus amaril à l’origine de la Fièvre jaune
o Virus de la dengue à l’origine de la Dengue Hémorragique ou dengue humaine (forte fièvre,
rougeurs et douleurs musculaires et articulaires, hémorragies sévères avec choc septique voir la
mort)
o Virus Chik à l’origine du Chikungunya (fièvre, arthralgies sévères, myalgies, céphalées,
nausées, asthénie et éruptions).
o Virus Zika responsable du syndrome grippal, avec complications potentielles : myélites,
microcéphalies des nourrissons, etc.)

2. Les Bactéries à l’origine des infections bactériennes


o Yersinia pestis responsable de la peste : par piqûre de puces
o Borrelia vincenti ou spirochètes responsables des Borrélioses et de la fièvre récurrente : par piqûre
de tiques et de puces.
o Rickettsies à l’origine des Rickettsioses par piqûres de tiques
o Vibrion cholérique à l’origine du choléra par transmission mécanique portable par les mouches et
blattes
o Salmonelles responsables de la fièvre typhoïde par transmission mécanique portable par les mouches
et blattes

3. Les Protozoaires : ils sont responsables certaines maladies parasitaires. Nous pouvons citer :
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o Les Plasmodies responsable du paludisme par piqûre de moustiques du genre Anopheles
o Trypanosomes responsables des Trypanosomiases par piqûre de glossines (maladie du sommeil) ou
de punaises (maladie de Chagas)
o Les Leishmanies responsables des Leishmanioses par piqûre de phlébotomes.
o Babesia responsables des piroplames ou babesioses (maladies qui tuent les chiens par hémolyse)
par piqûre de tiques
o Les Amibes responsables des amibiases par transmission mécanique par les blattes et les mouches

4. Les Helminthes responsables des helminthiases telles que les filarioses, trématodoses
o Onchocerca volvulus à l’origine de l’Onchocercose par piqûre de simulies
o Loa loa responsable des loases par piqûre de tabanides (chrysops = taons)
o Dracunculus medinensis à l’origine des Filaires de Médine ou dracunculose par l’intermediaire ou
ingestion des crustacés (cyclops) infestés ;
o Wuchereria bancrofti ou Brugia malayi responsables des Filarioses lymphatiques par piqûre de
moustiques des genres Mansonia, Culex, Anopheles. NB : Wuchereria bancrofti bouche les vaisseaux
lymphatiques et entraîne une stargnation de la lymphe et donc responsable de l’éléphantiasis
o Cestodes à l’origine des cestodoses par l’intermédiaire des puces, poux ou fourmis
o Les trématodes comme Paragonimus westermani responsable des paragonimoses (fièvre, diarrhées,
douleurs abdominales, toux avec expectorations du sang) via l’ingestion des crabes et écrevisses
mal cuits
o Autres helminthes localisés ou Larva migrans digestive via les crustacés planctoniques et crabes.

5. LA LUTTE CONTRE LES ARTHROPODES

Elle vise à limiter le contact entre l’homme et les Arthropodes nuisibles, réduire ou éliminer les
populations d’Arthropodes nuisibles. Les cibles à protéger sont soit l’individu ou un petit groupe
d’individus dans un espace restreint (protection individuelle), soit une communauté d’individus dans un
espace géographique plus large (protection communautaire).

⁕Lutte contre les larves d’Arthropodes

Il s’agit de la suppression ou de la réduction des gites larvaires :

- Suppression des petites collections d’eau temporaire (flaques d’eau stagnantes, caniveaux, trou
dans la terre) par drainage ; efficace contre les larves d’anophèles.

- Suppression des récipients abandonnés (boites de conserves, coques de coco, pneus) ; efficace
dans la lutte contre Aedes aegypti, vecteur de la fièvre jaune.

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- Suppression des plantes aux abords des maisons, car support des larves de moustiques (feuilles
de bananiers, taro, macabo, etc.).

- Drainage des eaux marécageuses et mise en culture des espaces ; efficace contre les larves des
tabanidés ou taons.

- Enlèvement et incinération des déchets organiques ; efficace contre les Phlébotomes, mouches
et cafards.

⁕Lutte contre les Arthropodes adultes

- Débroussailler les longs des cours d’eau, des points d’eau et des puits ; efficace contre les
glossines, simulies et taons (ou tabanidés) ; car cette végétation constitue le lieu de repos des
adultes.

- Capture aux filets et à l’aide des appâts ; efficace contre les glossines.

- Etuvage des vêtements à 70°C pendant 1h ; efficace pour l’élimination des poux.

- Prévention des piqûres par l’emploi des moustiquaires imprégnées ; grillage aux fenêtres, port
des vêtements longues manches ; usage des répulsifs.

5.1- Les principales méthodes de lutte

a- Les Méthodes physiques : Elles sont constituées de :

- Méthodes écologiques qui consistent à l’élimination des sites de reproduction des arthropodes par
l’hygiène et assainissement du milieu.

- Méthodes Mécaniques basées sur l’utilisation des barrières telles que moustiquaires, grilles de
protections, vêtements de protection, etc.

b- Les Méthodes biologiques : basées sur l’utilisation de prédateurs (poissons larvivores), d’agents
pathogènes (nématodes, bactéries entomopathogènes) contre les arthropodes nuisibles.

c- Les Méthodes chimiques : basées sur l’utilisation des insecticides, des répulsifs, attractifs,
synergistes, régulateurs de croissance contre les arthropodes nuisibles.

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d- Méthode de lutte intégrée : basées sur l’association des méthodes mentionnées (physiques,
biologiques et chimiques).

e- Méthodes génétiques : basées sur les modifications génétiques susceptibles de limiter le


développement des arthropodes ou de les rendre moins aptes à véhiculer les pathogènes
(stérilisation des mâles, transgénèse = inoculation de certains éléments génétiques sur des
organismes végétaux ou animaux afin de faire apparaitre des caractères nouveaux, etc.)

⁕Les méthodes chimiques

a) Les Répulsifs : produits naturels ou synthétiques appliqués sur le corps ou les vêtements pour
éloigner les arthropodes hématophages (durée limitée dans le temps).

Exemple : DEET (Di-éthyl-toluamide).

b) Les attractifs : composés naturels ou synthétiques qui couplés aux pièges permettent la capture
et la destruction des arthropodes nuisibles.

Exemple : Certains phéromones, CO2, urée, etc.

c) Les synergistes : composés naturels ou synthétiques qui associés à un insecticide augmentent


son efficacité.

Exemple : Piperonyl Butoxide (PBO)

d) Les Régulateurs de croissance : composés naturels ou synthétiques qui ont une action néfaste
sur le développement des stades aquatiques des arthropodes.

Exemple : Méthoprène qui inhibe la synthèse de la chitine (substance dure, solide et


imperméable qui recouvre le corps des arthropodes)

e) Les Insecticides sont des produits naturels ou synthétiques capables de tuer les arthropodes par
ingestion ou par simple contact.

Les insecticides présentent plusieurs formulations (poudres mouillables dans l’eau, concentrés pour
suspension, granulés, pastilles, briquettes, etc.).

Ils peuvent aussi être utilisés :

 Sous forme de vaporisateurs : permettent la diffusion d’un insecticide dans l’atmosphère.

Exemple : serpentins, bombes aérosols, plaquettes, etc.

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 En imprégnation sur des matériaux (les moustiquaires, vêtements, rideaux, etc.) ou sur les
murs (aspersion intra-domiciliaire).

 En pulvérisations spatiales ou encore épandages d’insecticides.

On distingue 4 familles d’insecticides :

a. Les organochlorés tels que le DDT (Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane) ; le dieldrine,


l’HCH (hexachlorocyclohexane) et l’Endosulfan. Ils sont actifs sur le système nerveux des arthropodes.

- Avantage : Moins dégradables.

- Inconvénients : Accumulation dans l’environnement et dans la chaîne alimentaire ; toxiques pour


certains organismes non cibles ; on note déjà des résistances

b. Les organophosphorés tels que le malathion, Fenthion et Téméphos. Ils agissent par ingestion
ou par contact.

- Avantage : Peu toxiques ; plus utilisés comme larvicides dans les écosystèmes
aquatiques.

c. Les carbamates tels que le propoxur, le bendiocarbe. Ils agissent sur le système nerveux des
arthropodes.

- Avantage : Peu toxiques.

- Inconvénients : Couteux.

d. Les pyréthrines (composés naturels) et pyréthrinoïdes (composés synthétiques) : ils


entraînent l’immobilisation des insectes (effet « knock-down ») ; mais cet effet peut être réversible. Ce
sont les insecticides actuellement recommandés en santé publique. Nous avons par exemple :
Deltaméthrine, perméthrine, cyfluthrine, alpha cyperméthrine.

- Avantage : Très efficaces contre les insectes.

- Inconvénients : Toxicité très élevée pour l’environnement aquatique.

● Formulation des insecticides, Epandage et Précautions

a) Formulation

Les insecticides se présentent sous plusieurs formulations :

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- Poudre : c’est un mélange de substance active et de poudre inerte (la poudre peut être de
l’argile, la chaux ou la teinte) ;

- Granulés : la matière active est imprégnée ou enrobée sur un support inerte (sable, riz). Ces
granulés peuvent flotter ou sédimenter dans l’eau ;

- Solution : c’est la dissolution de la matière active dans un solvant ;

- Emulsion : solution d’insecticide additionnée d’un agent émulsifiant, permettant de mettre la


matière active en suspension dans l’eau.

b) Epandage

Hormis les petits appareils à usage domestique et individuel (bombes fumigènes,


pulvérisateurs, poudreuses), on utilise en plus un appareillage industriel rechargeable, qui
peut être transporté par l’homme. Mais pour le traitement des grandes surfaces, on peut
utiliser les appareils plus puissants montés sur les véhicules (avions, hélicoptères).

c) Précautions

Il ne faut pas oublier que les insecticides sont des produits dangereux pour l’homme et les
animaux domestiques ; de ce fait, il faut :

- Eviter de les appliquer sur les aliments, les vêtements et la literie ;

- Se protéger la peau pendant la pulvérisation (mains, tète et bouche) ;

- Se laver entièrement et échanger les vêtements après une journée de pulvérisation

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CHAPITRE 3 : RÔLE DES INSECTES EN SANTÉ PUBLIQUE

Les insectes sont une classe qui regroupe les arthropodes (mandibulates) dont le corps segmenté est divisé en 3
parties : la tête, le thorax et l’abdomen. Les insectes présentant un intérêt médical sont regroupés dans 8 ordres
(sur la trentaine que compte cette classe), dont :

o Ordre des Diptères (constitué des moustiques, simulies, phlébotomes, mouches etc.)
o Ordre des Anoploures (constitué des poux, morpions
o Ordre des Siphonaptères ou Aphaniptères (constitué des puces
o Ordre des Hyménoptères (constitué des abeilles, guêpes, etc.
o Ordre des Hémiptères ou Hétéroptères (constitué des punaises
o Ordre des Dictyoptères (constitué des blattes ou cafards
o Ordre des Coléoptères (constitué des carabes, scarabées
o Ordre des Lépidoptères (constitué des papillons (chenilles)

a. ORDRE DES DIPTERES

Les Diptères (2 ailes) sont les insectes dont les adultes possèdent une paire d’ailes, la 2e paire étant plus réduite et
transformée en haltères ou balanciers (leur permettant de maintenir l’équilibre ou la stabilité pendant le vol). Le
cycle de vie des Diptères comporte 2 stades de développement morphologiquement et biologiquement
différents (Arthropodes à métamorphose complète = holométaboles) à savoir :
o Un stade larvaire en milieu aquatique ou humide
o Un stade adulte en milieu aérien

Les larves ne possèdent pas de pattes (apodes). Le nombre de stades larvaires est variable ; généralement de 4 chez
la plupart des diptères hématophages (Œuf – Larve – nymphe - adulte), mais certains diptères à l’instar des
mouches peuvent en compter 3, et d’autres 5 ou 6 stades larvaires comme les simulies et taons. Le passage du stade
larvaire à l’adulte s’effectue par la nymphe ou pupe, étape unique au cours de laquelle l’insecte ne se nourrit pas.

Les diptères sont généralement ovipares (se reproduisent par la ponte des œufs); cependant certains pondent des
larves (certaines glossines) ou des pupes (certaines mouches). Ils sont généralement groupés en 2 :

A- Diptères nématocères qui se caractérisent par leurs antennes longues avec plus de 6 segments : c’est le cas
des moustiques (Anophèles, Aedes, Culex, etc.) et des moucherons (phlébotomes, culicoïdes, simulies).

B- Diptères brachycères qui se caractérisent par leurs antennes courtes avec moins de 3 segments : c’est le
cas des mouches piqueuses (taons, glossines, etc.) et les mouches non piqueuses (mouches communes, mouches
domestiques, etc.).

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I-1. Les moustiques

Les moustiques sont des diptères nématocères à corps frêle (très peu solide) appartenant à la famille des
Culicidae. Seules les femelles sont hématophages (se nourrissent de sang) car elles ont besoin de sang pour la
maturation de leurs ovaires. Les mâles se nourrissent de nectar de plantes et de jus sucrés. Les moustiques sont
subdivisés en 3 sous familles dont 2 présentent un intérêt médical :

- Les Anophelinae (anophèles) : ce sont des moustiques dont les femelles assurent la transmission biologique
des agents du paludisme humain et de certaines filarioses lymphatiques (Wuchereria bancrofti et Brugia
malayi). Les larves d’anophèles se caractérisent par l’absence de siphon respiratoire (présent chez les larves
des autres moustiques) qui assure la respiration aérienne tandis que les Branchies assurent la respiration
aquatique.

Siphon Respiratoire
Abdomen
Thorax
Branchies Tête

Yeux et entennes

Respiration aérienne par le siphon et aquatique par des branchies


Adapté de Éric Dufour®

- Les Culicinae : moustiques regroupant les genres ci-dessous ;

 Culex (vecteur de certaines filarioses lymphatiques, et d’arboviroses),


 Aedes (vecteurs d’arboviroses tels fièvre jaune, Dengue et de filarioses lymphatiques),
 Mansonia (vecteurs de filarioses à W. bancrofti et à B. malayi, et d’arboviroses)

Les Culex et Mansonia ont une activité nocturne (comme les anophèles) et leurs gîtes de prédilection sont les
collections d’eau polluée (pour les Culex) et les grandes collections d’eau couvertes de végétation aquatique (pour
Mansonia).
Concernant le genre Aedes, les femelles ont une activité diurne ou crépusculaire et leurs gîtes sont des récipients
artificiels en métal ou en plastique abandonnés (pots de fleurs, boîtes de conserve, pneus usés, etc.) ou naturels
(trous d’arbres, axiles de feuilles, noix de coco cassées, etc.) contenant de l’eau.
Les Culex et les Mansonia sont des moustiques nuisants sur le plan médical.

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Le Cycle de développement du moustique (© OMS)

Méthodes de lutte contre les moustiques :

 Protection individuelle : porter de vêtement protecteur, utiliser des répulsifs, dormir sous
moustiquaire, aménager les habitations en les rendant, impénétrables aux moustiques, éliminer les
gites larvaires.
 Protection communautaire : imprégner les moustiquaires, éviter et détourner les moustiques, bien
choisir l’implantation des habitations, détourner vers les animaux, pulvériser des insecticides dans
les maisons, éliminer les gites larvaires.
 Lutte biologique : à l’aide des prédateurs de larves tels que les poissons larvivores, les moustiques
prédateurs, les larves des libellules, les copépodes (petits crustacés marins tels que les
mésocyclops) et des bactéries prédatrices (Bacillus thuringiensi).

Cycle évolutif de l’agent pathogène du paludisme (P. falciparum)


Il est subdivisé en 2 grandes étapes :
- cycle chez l’anophèle ou cycle sporogonique (reproduction sexuée) aboutissant à la formation du
sporozoïte qui est la forme infestante transmise à l’homme par l’anophèle femelle pendant la piqure.
Lorsqu’au cours d’un repas, le moustique prélève dans le sang de l’homme des formes gamétocytes du
parasite, ces dernières vont se différencier en gamètes dans l’estomac du moustique. Le gamète male va
subir des divisions au terme desquelles 08 microgamètes seront formés. Le gamétocyte femelle va
s’arrondir et se transformer en un macrogamète. La fusion d’un microgamète et macrogamète
(fécondation) conduit à la formation d’un œuf diploïde ou zygote.
Au bout de 3h, le zygote va prendre une forme fusiforme et devenir un ookinète (ou oocyste = œuf
mobile). L’oocyste va traverser l’épithélium interne et se localiser sur la lame basale de l’estomac où il
s’arrondit et s’enkyste sous la forme d’ookyste au bout de 48h après la piqûre.

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Au cours de son développement, l’ookyste va présenter des vacuoles au niveau cytoplasmique à l’intérieur
desquelles vont se différencier les sporozoïtes. A la maturité, l’ookyste éclate et les libèrent dans
l’hémocèle (sang du moustique) du moustique, qui va les transporter jusqu’aux glandes salivaires et seront
inoculés à l’homme par l’intermédiaire de sa salive au cours d’une autre piqûre.
La durée du cycle sporogonique de Plasmodium falciparum varie de 9 à 12 jours à 27°C. Un moustique
peut rester infestant toute sa vie (environ 2 semaines).
Sur le plan entomologique, le degré de moustiques porteurs des sporozoïtes au sein d’un échantillon
donné désigne l’index ou indice sporozoïtique.
- cycle chez l’homme : ou cycle schizogonique (reproduction asexuée) aboutissant à la formation des
gamétocytes mâles et femelles qui seront ingérés par l’anophèle femelle pendant la piqure et ainsi
engendrer la sporogonie.
Les sporozoïtes inoculés à l’homme au cours d’une piqûre par un Anophèle infestant, vont gagner les
cellules hépatiques où ils vont se transformer en Schizontes.
Lorsque les Schizontes arrivent à maturation, ils éclatent et libèrent les Mérozoïtes dans la circulation
sanguine.
Ces Mérozoïtes pénètrent activement dans les globules rouges et se transforment en Trophozoïtes.
Chaque Trophozoïte va subir plusieurs divisions et conduire à la formation d’un Schizonte. Le Schizonte
mur ou Corps en Rosace éclate et libère les Mérozoïtes, entrainant ainsi la lyse des hématies. Ces
Mérozoïtes vont parasiter d’autres hématies et effectuer ainsi plusieurs cycles érythrocytaires.
Une importante lyse des hématies parasitées se manifeste souvent par des accès fébriles, céphalées,
asthénie, vomissements, etc., symptômes qui caractérisent le tableau clinique de l’accès palustre.
Après plusieurs cycles érythrocytaires, certains mérozoïtes en pénétrant dans les hématies vont se
différencier en gamétocytes. Le porteur de gamétocytes est considéré comme un réservoir.
Le diagnostic biologique du paludisme consiste donc à rechercher dans le sang les formes asexuées du
parasite (trophozoïtes). Cette présence peut être révélée par microscopie (GE, FS, etc.), par méthode
d’immunodétection (ELISA), par des marqueurs moléculaires (PCR)

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I-2. Les Phlébotomes

Ce sont de petits diptères velus (moucherons) hématophages de la famille des Psychodidae (sous famille des
Phlebotomidae) caractérisés par des ailes lancéolées dressées en V sur le dos. Ils ont une activité crépusculaire ou
nocturne. Seule la femelle est hématophage et pique de préférence à l’extérieur des habitations une variété d’hôtes
telle que l’homme, le chien, le rat, les serpents, les lézards etc.). Le jour ils se cachent à l’abri du vent et de la
lumière dans les caves, terriers de rongeurs, anfractuosité des murs.

Intérêt médical : les phlébotomes sont les vecteurs majeurs de :

- Leishmanioses humaines en fonction de la région du globe concernée (Afrique, Europe, Asie) ; ainsi nous
avons :

o Leishmanioses viscérales ou Kala-azar : dues à L. donovani.


o Leishmanioses cutanéo-muqueuses : dues à L. infantum.
o Leishmanioses cutanéo-muqueuses : dues à L. major.

- Arboviroses du groupe de fièvres à phlébotomes

- Bactéries telles Bartonella bacilliformis agent de la verruga péruvienne et de la fièvre de Oroya


(Bartonelloses) limitée à certaines régions d’altitude d’Amérique du Sud (Pérou, Equateur, Colombie, etc.).

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Traitement : Les dérivés pentavalents de l’antimoine restent les médicaments de choix. Cependant, d’autres
produits peuvent être utilisés il s’agit de : l’amphotéricine B, la pentamidine, l’allopurinol, miltéfosine.

I-3. Les simulies

Les Simulies sont des insectes nématocères de la famille des Simulidae. Ils ont une large répartition dans toutes les
régions du monde (arctiques, tempérées, tropicales, orientales etc.). La famille des Simulidae compte 3 genres sur 24
qui présentent un intérêt médical comme simulies anthropophiles (piquent les hommes). De ces 3 genres, le genre
Simulium, est le plus important car il renferme la majorité des vecteurs de l’Onchocercose humaine Africaine
et Américaine ;
Le genre Simulium dans nos régions est désigné localement sous le terme de « mout-mout ».

Sur le plan médical, les simulies sont Principalement


- Vecteurs de l’onchocercose humaine (cécité des rivières) due à un nématode, Onchocerca volvulus.
C’est la plus grave des filarioses humaines car elle peut engendrer des manifestations cliniques : perte de
vue en cas de charge élevée. Les vecteurs principaux de l’onchocercose en Afrique sont : S. damnosum (en
Afrique Centrale et Occidentale) et S. neavei (en Afrique Orientale).

L’Onchocercose sévit par foyers le long des cours d’eau (« cécité des rivières ») des zones rurales et
tropicales d’Afrique noire, d’Amérique, d’Asie.

I-4. Les Cératopogonides

Dans cette famille, le genre Culicoïdes le plus cosmopolite est responsable de la transmission des filarioses a
Mansonella perstans chez l’homme.
Moyens de lutte : par des pulvérisations d’insecticides en émulsion et assèchements ou immersion totale des gîtes
pour la lutte antilarvaire.

I-5. Les mouches : Tabanidés, Glossines, Stomoxes et mouches non piqueuses

A) Les Tabanides ou taons

Cette famille regroupe les taons, les Chrysops qui sont de mouches piqueuses.
Importance médicale : Les Taons du genre Chrysops transmettent la Loase qui est une filariose humaine sous
cutanée due à Loa loa. Par ailleurs ce sont des insectes nuisants pour le bétail, car peuvent transmettre des
zoonoses (bactérie du charbon, arbovirus, rickettsiose).

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B) Les Glossines ou Mouches tsé tsé

Les glossines sont des diptères brachycères (aux antennes courtes) de la famille des Glossinidae. Les
glossines du genre Glossina ou mouches « tsé tsé » sont des mouches piqueuses robustes de couleurs sombres, avec
des ailes en formes de ciseaux. Limités au continent africain, au sud du Sahara, on dénombre 3 groupes à savoir : le
« groupe morsitans », le « groupe fusca » et le « groupe palpalis ». Ce dernier se trouvant en zone forestière est
impliqués dans la transmission des trypanosomoses humaine (maladie du sommeil) et animales. Chez les glossines,
les mâles et les femelles sont hématophages.

Importance médicale La maladie du sommeil évolue différemment selon les trypanosomes en cause :

- Trypanosomiase à Trypanosoma brucei gambiense. Elle sévit en Afrique Occidentale et Centrale sous une forme
endémique avec des apparitions épidémiques sporadiques.
- Trypanosomiase à Trypanosoma brucei rhodesiense. Elle sévit en Afrique Orientale et Australe.

C) Les Mouches non piqueuses


Les mouches non piqueuses appartiennent à la famille des Muscidae ; elles sont cosmopolites. On peut citer
la mouche domestique (Musca domestica), la mouche cosmopolite du genre Muscina, les mouches attirées par les
sécrétions nasales et oculaires (du genre Hydrotaea), les mouches de la famille des Calliphoridae qui sont
impliquées dans les myiases

L’intérêt médical des mouches (non piqueuses) réside dans le fait qu’elles peuvent êtres :
- Des transporteurs d’agents infectieux variés tels virus, bactéries (E. coli, salmonelles etc.), chlamydia,
protozoaires (amibes, giardia etc.), helminthes (ascaris, oxyure, ankylostomes, taenia etc.).
- Des pathogènes responsables de myiases. On appelle myiase les infestations de l’homme et des animaux
provoquées par les larves de diptères ;

II- ORDRE DES ANOPLURES

Les Anoploures regroupent de petits insectes aptères (qui n’ont pas d’ailles) et aplatis dorso-ventralement désignés
sous le terme général de poux. Leurs pattes sont munies de fortes griffes leur permettant de s’accrocher à leur
support. Ce sont des insectes hématophages stricts à tous les stades (larvaire et adulte) et dans les deux sexes ,
qui parasitent des hôtes variés (homme, singes etc.).
Il existe trois espèces de poux qui parasitent l’homme il s’agit de :
- Pediculus humanus ou pou du corps
- Pediculus capitis ou pou de la tête
- Phthirius pubis ou pou du pubis (morpion)

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Importance médicale : Le parasitisme de l’homme par Pediculus humanus et capitis est désigné sous le terme de
Pédiculose. Les troubles résultants du parasitisme de l’homme par Phthirus pubis sont désignés sous le terme de
Phthiriase. La conséquence directe des piqûres de poux est une irritation plus ou moins intense.
Le pou du corps est le vecteur de deux maladies humaines pouvant prendre un caractère épidémique grave :
le typhus à poux causé par Rickettsia prowazekii et une borréliose (fièvre récurrente à poux) causée par Borrelia
recurrentis.

Lutte contre les poux :


Elle est surtout basée sur l’observation d’une hygiène corporelle stricte.
- prendre des bains quotidiens avec usage de shampooing
- raser toutes les parties du corps pouvant héberger des poux

III- ORDRE DES SIPHONAPTERES OU APHANIPTERES


Ce sont des ectoparasites (surface de l’organisme) aptères et aplatis latéralement désignés sous le terme général de
puces. Les deux sexes sont hématophages. Les femelles pondent leurs œufs dans la litière de l’hôte et dans la
poussière des habitations. Leur développement dure plusieurs mois, voire plus d’une année en fonctions des
conditions de température et d’humidité. Les puces sont souvent associées à leurs hôtes.

Importance médicale : les puces sont généralement de vecteurs de maladies et impliquées dans la transmission de
la peste causée par l’inoculation à l’homme du bacille Yersinia pestis par Pulex irritans. D’autres puces en
l’occurrence Tunga penetrans (la chique) parasitent l’homme.

IV- ORDRE DES HEMIPTERES


Cet ordre renferme les punaises. La famille la plus importante renfermant les espèces hématophages est
celle des Reduviidae.

Les Reduviidae (Sous-famille Triatominae)


Les Triatominae sont de grandes punaises vectrices de la trypanosomiase Américaine encore appelée maladie de
Chagas dont l’agent infectieux est Trypanosoma cruzi.
Lutte contre les Triatomes :
En plus de l’utilisation d’insecticides chimiques, des mesures complémentaires sont les suivantes :
- l’amélioration de l’habitat rural (application de plâtre pour combler les fissures)
- Information et éducation sanitaire sur une vaste échelle même après arrêt de la transmission.

22
CHAPITRE 4 : INTERET MEDICAL DES ARACHNIDES, CRUSTACES ET MYRIAPODES

I. L’INTERET MEDICAL DES ARACHNIDES

Les Arachnides sont des arthropodes chélicérates avec un corps constitué de 02 tagmes (le céphalothorax et
l’abdomen). Trois sous classes présentent une importance sur le plan médical : les Acariens, Scorpions et
Aranéides sur les 11 que compte cette classe.

1- Les Acariens
Ce sont des Arachnides généralement microscopiques (à l’exception des tiques).
On distingue 04 groupes d’acariens présentant un intérêt médical qui sont : les Tiques (acariens
parasitiformes de grande taille), acariens sarcoptiformes, acariens gamasiformes et les Trombiculidae (ces
trois sont des Acariformes de tailles microscopiques).

a) Les tiques : ce sont des acariens hématophages de grande taille. On distingue 02 Tiques : les tiques dures
(Ixodidae) et les tiques molles (Argasidae).
-Les Ixodidae ont un corps globuleux avec un tégument chitinisé et dur. Les différents stades de
développement (larve hexapode, nymphe octopode et adulte octopode des deux sexes) peuvent rester plus
longtemps fixés sur leur hôte à chaque repas sanguin. Les tiques femelles pondent leurs œufs dans des
micro-habitats fermés (crevasses, terriers). Les tiques se tiennent à l’affût et attendent que l’hôte vienne
vers elles. La femelle meurt après la ponte 1000 à 2000 œufs. Sur le plan médical, les ixodidae peuvent
transmettre à l’homme la rickettsiose, les arboviroses, la piroplasmose et les maladies bactériennes ;
-Les Argasidae (tiques molles) : elles ont une forme ovale. Ce sont des acariens très endophiles et sédentaires
vivant au contact de leur hôte (dans des terriers des rongeurs ou des carnivores, dans les grottes, dans les
interstices muraux et du sol, dans les habitations humaines et dans les porcheries). Les adultes des deux
sexes effectuent plusieurs repas au cours de leur vie qui peut durer 10 à 20 ans. Chaque repas est toujours
suivi de ponte. Sur le plan médical, les Argasidae peuvent transmettre à l’homme des fièvres récurrentes
ou borrélioses à tiques dues à des Spirochètes du genre Borrelia et des arboviroses.

b) Les acariens sarcoptiformes : ce sont des acariens adaptés à la vie parasitaire sous-cutanée. Les femelles
fécondées creusent dans l’épiderme des canaux et y déposent des œufs avant de mourir.
Au cours de leur développement, les différents stades (larves, puis nymphes, …) issues des œufs en se
nourrissant de tissus sous cutanés vont creuser des sillons sous cutanés. Cette activité provoque un prurit intense
surtout dans la nuit et entraîner des dermatoses telles que gales (exemples : Sarcopte scabiei agent de la gale
sarcoptique ; Demodex folliculorum agent de la gale démodécique). D’autres espèces (Psoralgidae et
psoroptidae) peuvent causer des irritations intenses sur la peau (eczéma).
c) Les acariens gamasiformes : ce sont les acariens pour lesquels certaines espèces dont le contact par
l’intermédiaire de leurs déjections, sécrétions et cadavres peuvent provoquer chez l’homme des dermatites ou

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des allergies respiratoires telles que l’’asthme bronchique. Ce sont des acariens des matières végétales en
décomposition. Ils sont rencontrés dans la farine, le fromage et la poussière des maisons.
d) Les Trombiculidae : ce sont des acariens dont la seule larve hexapode est hématophage. Leur piqûre
(Trombicula) cause chez l’homme des dermatites connues sous le terme de Trombidiose ou Rouget ou Aoutat.
Ils peuvent aussi transmettre par piqûre la Rickettsiose orientale ou typhus oriental.

2. Les Scorpions (ou scorpiones)

L’intérêt médical des scorpions réside dans le fait que beaucoup d’espèces sont venimeuses, surtout dans les régions
les plus chaudes du globe comme l’Afrique du Nord, Amérique, Asie, Moyen –Orient, Indes, etc. Le venin est
injecté grâce à un aiguillon prolongeant le dernier segment abdominal. Ses venins sont généralement neurotoxiques
et certains hémolytiques
L’envenimation par piqûre de scorpion (appelée Scorpionisme) se manifeste par une douleur locale intense suivie
d’agitations, de délires, de vomissements etc. Ces manifestations sont plus importantes chez l’enfant et peuvent
même être fatales. Les genres les plus dangereux sont : Tityus, Centruroïde, Androctonus, Pandinus.
Lutte contre les scorpions. Elle passe par une destruction des abris potentiels périurbains (assainissement du
milieu) ou par le traitement à l’aide d’insecticides des greniers, fondations, murs, bases des éviers, crevasses, recoins
de maisons, etc.

3. Les aranéides
Cette classe renferme des araignées, caractérisées par des chélicères (crochets à venin servant à paralyser les proies
(insectes, etc.).
Sur le plan médical, les morsures de certaines espèces venimeuses peuvent entraîner des états pathologiques
secondaires désignés sous le terme d’aranéisme. D’autres peuvent infliger à l’homme des morsures douloureuses
avec des réactions plus ou moins violentes (cas de la mygale). Certaines araignées en mordant peuvent provoquer
chez l’homme soit une légère irritation, des nécroses, une douleur intense localisée, accompagnée
éventuellement d’une légère fièvre.
Les espèces venimeuses sont retrouvées au niveau des genres :
- Lactrodectus (qui cause le Lactrodectisme, exemple L. mactams ou veuve noire car tue le male après
accouplement)
- Loxosceles qui cause le Loxoscelisme, exemple L. reclusa
Lutte contre les araignées. Elle passe par les méthodes d’assainissement du milieu (retrait des gîtes favorables en
bordure ou à l’intérieur des habitations) et l’utilisation des insecticides en pulvérisations spatiales ou en
imprégnations sur les supports.

2- INTERET MEDICAL DES CRUSTACES

2 groupes présentent une importance sur le plan médical :


- Les crustacés copépodes. Le genre Cyclops comme Hôte intermédiaire de la Filaire de Médine en Afrique,
Asie et moyen Orient, de Taenia (bothriocephalose) en Asie.

24
- Les crustacés décapodes (crevettes, crabes, etc.) : hôtes intermédiaires des distomatoses (Maladie
parasitaire de l'homme et des mammifères, due à l'infestation par une douve, ex : paragonimose, etc.),
et présentant des manifestations allergiques pour certains individus au contact ou au moment de leur
consommation.

3- INTERET MEDICAL DES MYRIAPODES

Les myriapodes sont des arthropodes terrestres pluri-segmentés, munis d’antennes et de mandibules. On distingue 2
groupes avec un rôle sur la santé de l’homme :
- Les Chilopodes, avec un corps aplati dorso-ventralement et une paire de pattes par segment, représentés par
les scolopendres (c’est un carnassier parfois venimeux. La morsure est très douloureuse avec des œdèmes et
nécrose cutanée autour de la morsure) ;
- Les Diplopodes avec un corps arrondi et pourvus de 2 paires de pattes par segments, renferment les iules, ou
mille-pattes

Sur le plan médical,


- Les scolopendres grâce à leur 1ère paire de patte modifiée en crochets venimeux sont responsables de
morsures douloureuses, mais très rarement mortelles.
- Les iules ou milles pattes, ne sont pas venimeux, mais peuvent libérer par leurs glandes un liquide allergisant
ou être des transporteurs d’agents pathogènes ;
- Certains myriapodes peuvent accidentellement parasiter l’homme en pénétrant les sinus du tube digestif.

25
CHAPITRE 5 : INTERET MEDICAL DES MOLLUSQUES (MALACOLOGIE).

INTRODUCTION
Les mollusques sont des métazoaires coelomates, prostomiens, hyponeuriens dont la symétrie
bilatérale fondamentale n'est altérée q u e chez l e s Gastéropodes. Ils ont un corps mou, non
segmente qui comprend trois régions distinctes : la tête qui porte la bouche et la plupart des organes
sensoriels, le pied qui est l'organe de la locomotion et la masse viscérale dorsale généralement
enveloppée par une tunique ou manteau qui sécrète une coquille calcaire (Figuren°1).

Les Mollusques ont un rôle important dans le développement larvaire d e parasites. Ils servent de
premiers h6tes intermédiaires dans de nombreuses maladies dans le monde entier : les Distomatoses
pulmonaires, hépatiques OU même intestinales et les Schistosomoses OU Bilharzioses que l'on peut
retrouver en Afrique, en Amérique, en Europe et en Asie. Les Mollusques permettent aux parasites de se
développer, des miracidiums en sporocystes puis parfois en rédies ou en sporocystes de seconde génération et
enfin en cercaire qui est la forme infectante du parasite pour l’homme ou pour un second h6te parasitaire. On
comprend ainsi mieux leur rôle et pourquoi il y a eu beaucoup de recherches faites pour leur contrôle. Mais
celui-ci n ’ e s t possible q u e s i o n c o n n a i t s u f f i s a m m e n t bien l e c y c l e biologique, les
comportements de ces hôtes intermédiaires et les relations hôte/parasite.

I- Classification des Mollusques

L'embranchement des Mollusques comprend 7 classes.


- Classe des Aplacophores ou Solénogastres

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- Classe des Polyplacophores ou Chitons
- Classe des Monoplacophores
- Classe d e s Gastéropodes
- Classe d e s Scaphopodes ou Solenoconques
- Classe des Lamellibranches ou Bivalves
- Classe des Céphalopodes

Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser à la classe des Gastéropodes qui sont les seuls mollusques
à être des hôtes intermédiaires des parasitoses. On traitera leur anatomie, leur habitat, leur cycle biologique,
leur reproduction, leur alimentation et leur résistance. En effet c'est en connaissant leur mode de vie que l'on
pourra mieux prévenir les maladies en les contrôlant dans leur habitat naturel.

II- GENERALITES SUR L’ANATOMIE DES


GASTEROPODES

1- Coquille.
La coquille est sécrétée par le manteau. La spiralisation s'effectue soit dans un plan en donnant des
coquilles aplaties comme celles des Planorbes soit d ans l'espace ce qui aboutit à des coquilles coniques ou
subglobuleuses.

2- Pied.

Le pied c o r r e s p o n d à la partie v i s i b l e , il est en dehors d e la coquille. Son rôle e s t


locomoteur, il permet la reptation du mollusque grâce à ses muscles rétracteurs et columellaires.
Ses glandes muqueuses unicellulaires et ses glandes pédieuses, antérieures et médianes jouent un
rôle de lubrification et ainsi forment le diaphragme ou épiphragme qui obture la coquille en cas de
conditions défavorables.

3- Tête.
La tête est bien individualisée. Elle porte une ou deux paires de tentacules r é t r a c t i l e s e t deux
yeux qui sont soit situés au sommet d e s tentacules o u soit à leur base.
La bouche comprend une m â c h o i r e et donne a c c è s à un bulbe buccal m u n i d ’ u n e
radula.
4- Masse viscérale.
La masse viscérale est comprise dans la coquille, elle est limitée par un bourrelet nomme
bord du manteau. Le cœur, le rein, et l'anus se retrouvent à l'arrière de ce bourrelet. Dans les premiers
tours de la coquille s e situent l ’ i n t e s t i n , la glande digestive et les gonades.

5- Respiration.

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L’appareil respiratoire est compose pour les Pulmonés d'un poumon et pour les

Prosobranches de branchies.

III- HABITAT

Les habitats des mollusques sont multiples pour les mollusques d'eau douce et d'eau saumâtre.
Les rivières ne sont pas favorables à leur développement à cause de la rapidité des courants et de
leur taux faible en matières organiques en suspension. Cependant les bords de rivières qui sont
plus calmes peuvent servir d'habitats favorables. Les colonies de mollusques sont denses dans les
petits cours d'eau permanents, au courant lent et à la végétation abondante. Elles existent aussi
dans les cours d'eau intermittents car parfois il suffit d'un peu d'humidité pour que les mollusques
survivent à l'assèchement. I1 existe un dernier type d’habitat : les sources situées dans les zones arides
ou semi-arides et les zones d'irrigation qui sont réalisées autour de ces dernières,

Les Gastéropodes sont aquatiques, amphibies ou terrestres.

Par exemple :
- Galba (ex-Lymnaea) truncatula est amphibie. Elle vit dans des sols saturés en humidité (berges,
mares peu profondes, près des abreuvoirs ...) sur des terrains argileux, bien éclairés et à pH
basique, avec une végétation de préférence composée de renoncule, favorisant le développement
des algues. La sècheresse n'empêche pas sa survie.
- Radix (ex-Lymnaea) auricularia est aquatique d'eau douce et vit dans des mares non polluées riches
en végétation aquatique avec une bonne oxygénation. Elle ne vit qu'immergée. Les gites temporaires a
assèchement saisonnier (en zone tropicale) ne Iui sont pas favorables.
- Les Bithynia vivent en eau douce peu profonde et calme ou avec des faibles courants, de
préférence polluée par des matières organiques en décomposition et en particulier les matières
fécales humaines ou animales (eaux usées, eaux d'égout) et riche en végétaux aquatiques
(village sur pilotis).
- Les Bulins vivent 6 mois environ clans des eaux douces bien oxygénées sans pollution chimique ni
industrielle (pas dans les eaux usées ni dans les eaux d’égout), calmes, non agitées (pas de flux ni de
reflux) tièdes 20 à 25°C et à pH 4,8 à 9,8. Ils vivent clans des mares ou sur les bords peu profonds de
rivières clans des zones ombragées ou à faible luminosité,
- L'Oncomelania est amphibie et vit dans des rizières ou dans les canaux d'irrigation.
- Les Biomphalaria vivent en zone intertropicale humide dans les eaux permanentes ou à asséchement
de très courte durée.
- Neotricula aperta est aquatique en eau douce et ne vit pas dans les rizières. Il est abondant à la
fin de la saison sèche.

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- Les Pulmones comme Helicella, Cochicella et Zebrina, sont terrestres et xérophiles. Ils
affectionnent les endroits secs et ensoleilles et les substrats crayeux de pH alcalin. Ils logent clans
des abris soit naturels (taillis, broussailles), soit artificiels (vieux cartons, planches, ... )
Donc on peut dire que les mollusques s'adaptent à Ieur environnement: grâce à leur amphibiose, ils
peuvent vivre soit dans l'eau soit sur la terre émergée (Lymnaea) et les mollusques terrestres ont
une aptitude à supporter les variations d'humidité et leur adaptation à la sécheresse est très élevée.
Les mollusques ont une grande tolérance aux facteurs physicochimiques (t°C et pH) qui leur permet
de faire varier leur biotope.

La colonisation de sites nouveaux par les mollusques se fait le plus s o u v e n t g r â c e à des


déplacements passifs. Les mollusques sont tributaires de l'eau ; les crues les disséminent et peuvent
créer ainsi de nouveaux gites, Ils peuvent, cependant, aussi être transportes passivement d'un point
à un autre : mélanges a la boue sur les sabots et sous les pattes des animaux, par les roues des véhicules
ou par les pieds humains.

IV- Cycle biologique

Le cycle d'activité des mollusques est conditionne par la nature de l'habitat colonise et la
température qui y règne pendant l'année.
On remarque particulièrement bien ce processus dans les zones équatoriales ou deux saisons
de pluies alternent avec deux périodes sèches,
Dans les pays tropicaux, comme clans les régions plus tempérées (en France par
exemple), I’ activité des mollusques est forternent réduite en hiver à cause de la chute de la température
et elle s'interrompt également pendant les mois d’été, quand l'habitat est assèche partiellement.

On retrouve cette variation des cycles au niveau de la reproduction des espèces.


Les caractéristiques de cette dernière sont plus ou moins inconnues chez certains
Prosobranches africains alors que l'on connait plus précisément celles des Pulmonés d'eau douce.
Dans les gites africains où l'eau est permanente, on observe une succession des trois générations
annuelles si bien que la durée de vie de ces mollusques n'excède pas quelques mois. En revanche,
dans les cours d'eau temporaires, Duncan (1994) recense quatre séquences :
• Une seule génération annuelle Galba (ex-Lymnaea) trunculata en Ethiopie.

• Deux générations annuelles : Bulinus truncatus en Afrique du Nord car les canaux d'irrigation se
dessèchent au cœur de l'hiver et les températures sont plus favorables au développement des
mollusques au printemps et à l'automne.

• Trois générations principales : Biomphalaria et Bulinus (à l'Est de l'Afrique) sous les tropiques car il y
a deux saisons de pluies.

29
• Un nombre plus élevé de générations qui se retrouvent les unes avec les autres et qui se succèdent de
manière rapide. Ce dernier mode est lie à la durée de la période ou l 'habitat est en eau.

Les Pulmonés terrestres vivant clans les zones tempérées ont des successions à une ou deux
générations annuelles comme les espèces aquatiques. Dans les zones tempérées, il y a une succession à une,
deux ou trois générations même si les données sur ces espèces sont partielles, La durée de vie des
Pulmonés est très variable, elle peut être d'un an à plusieurs années.

La durée de vie dépend des espèces et des efforts de reproduction : clans les régions
méditerranéennes, la ponte a lieu à l’âge d'un an, donc les mollusques vivront une année alors que ceux qui
entrent en reproduction à I’ âge de deux ans vivront de deux à trois ans.

V- Reproduction

Les Prosobranches ont des sexes séparés dans toutes les familles sauf pour les Valvatidae. Les males ont
un pénis mais chez les Viviparidae, leur tentacule droit se modifie et leur sert d'organe copulateur. L'oviparité
c'est-à-dire le dépôt des pontes est la plus fréquente mais, chez quelques familles comme Viviparidae,
Hydrobiidae, Thiadidae, nous retrouvons une ovoviviparité où les œufs sont retenus dans le corps du
mollusque, si bien qu'ils y éclosent et les nouveau-nés sortent en nageant ou en rampant.

Les Pulmonés sont hermaphrodites : la gonade peut produire des ovocytes et du sperme pendant la
majeure partie de la vie des mollusques. La fécondation croisée est la plus fréquente mais il existe aussi I’
autofécondation chez les Bulins. Toutes les espèces sont ovipares mais selon les familles les œufs sont isoles
pour les pulmonés terrestres où ils sont regroupés en masse gélatineuse pour les pulmonés d'eau douce
saumâtre.
Quelques exemples :

- Les Bulins sont auto fécondables et pondent des œufs colles en amas sur les supports
immerges. Leur ponte est plus abondante après diapause quand les gites sont à nouveau
inondes, Le temps nécessaire à I’ éclosion dépend de la température de l'eau.
- L'Oncomelania pond des œufs isoles ou en courte chaine souvent recouverts de sable.
L'éclosion se fait dans les 10 à 25 jours.
Galba (ex-Lymnaea) truncatula est hermaphrodite et auto fécondable, elle pond plusieurs

fois par an et une ponte donne environ 10 à 20 œufs qui sont colles en masse gélatineuse Sur le
sol OU la végétation.
Radix (ex-Lymnaea) auricularia a une fécondation croisée et pond environ 100 œufs colles en
masse gélatineuse et l'éclosion se fait dans les 10 jours. Les mollusques sont murs sexuellement en 6

à 8 semaines et ont une durée de vie de 12 à 18 mois.

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Bithynia déposent leurs œufs collés sur des supports végétaux soit directement sur le fond du
gite soit sur les rochers qui y affleurent.
La durée de l’éclosion varie en fonction de la température de l'eau et de I’ oxygénation.
L'incubation et l’éclosion sont plus rapides si la température est élevée,
L’importance de la ponte totale durant la vie dépend de plusieurs facteurs
environnementaux : la quantité de nourriture, l'humidité, la température extérieure (pas de ponte en
été ni en hiver), le pH du milieu, la température de l'eau (pas plus de 35-40°C).
Quand clans un gite, la densité de population est élevée, la ponte et la croissance des jeunes
diminuent et vice-versa.

VI- Alimentation

L'alimentation des Gastéropodes est maximale en période de vie active. Selon les espèces,
elle s'effectue aux dépens des végétaux supérieurs ou des algues qui prolifèrent lorsque la
température du milieu est suffisante. Certaines espèces s'alimentent des débris organiques, de

l'humus dus à la décomposition des plantes ou des animaux. Par exemple :

- Galba (ex-Lymnaea) trunculata se nourrit d'algues chlorophylliennes et de cyanophycées

qui se développent à la lumière et Sur des sols sans végétation.

- L'Oncomelania se nourrit aussi d'algues et de diatomées.


- Le genre Bulinus s'alimente de substances organiques en suspension dans l'eau.

- Les Bythinia se nourrissent de matières végétales et organiques en décomposition en


particulier des matières fécales humaines ou animales, donc ils ingèrent accidentellement les
œufs d'Opistorchidés,
Certaines espèces sont carnivores et se nourrissent aux dépens d'autres mollusques qui leur
servent de proies. Par exemple, le mollusque terrestre Zonitoides nitidus s'alimente de limnées et
des succinées en juin-juillet en zone tempérée alors qu'il a un régime herbivore pendant le reste de I’
année

VII- Resistance

Les mollusques sont beaucoup moins résistants à la disparition totale de l'eau, aux débordements

OUaux inondations. Cependant, ils se sont adaptés à la sécheresse totale pour leur survie en
s'enfouissant sous la terre : par exemple 20-30cm de profondeur pour

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Planorbarius metidjensis ou de 2-3cm pour les mollusques terrestres comme Zebrina. Les Bulins

ont aussi cette capacité à s'enfoncer clans la boue humide et d'y rester en diapause jusqu'à la

prochaine saison des pluies avec des survies pouvant aller de 5 à 8 mois sans eau. Cette aptitude à
l'estivation existe chez les Prosobranches et les Pulmonés.

Chez les Limnées, les jeunes résistent mieux à la sécheresse que les adultes. En cas

d'été sec, à l'automne il n'y aura que des jeunes pour recoloniser le milieu alors qu'après un été
pluvieux, qui est plus favorable aux adultes, à l'automne il y aura des jeunes et des adultes.

Malgré une forte mortalité chez les mollusques, l'effectif des survivants sera suffisant pour
permettre une recolonisation du milieu après le retour de l'eau.

VIII- Les parasites transmis

a) Cas des Digènes

Les Digènes ou Digenea, sont une sous-classe de l’embrachement des plathelminthes qui regroupe les vers
plats parasites dotés d’un tégument syncytial et, le plus souvent, de deux ventouses, une ventrale et une
buccale
Les mollusques sont connus comme étant des hôtes intermédiaires dans des nornbreuses
parasitoses humaines. Ils permettent le développement larvaire de ces parasites. Ils vivent
principalement en eau douce. Ici on ne décrira que les parasites qui touchent les humains même si la
plupart de ces maladies sont des zoonoses : les Distomatoses, Schistosomoses.

Les Distomatoses sont des affections hépatobiliaires, pulmonaires ou intestinales dues à des
Trématodes qui nécessitent des Gastéropodes comme hôtes intermédiaires (Tableau n°1, page
suivante).

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b. Cas d'un Nematode : Angiostrongylus cantonensis

A côté des Digènes, d ’ a u t r e s espèces, a p p a r t e n a n t aux Nématodes Metastrongyloidae,


ont b e s o i n de mollusques hôtes pour leur développement larvaire. Ainsi Angiostrongylus
cantonensis est le parasite de la maladie d'ALICATA, une angiostrongylose nerveuse (maladie
caractérisée par : Toux, rhinorrhée, douleurs à la gorge, malaise et fièvre, méningite à éosinophilie
caractérisée par des maux de tête, une raideur du cou, des nausées et vomissements, une vision trouble ou une
diplopie, une paresthésie = fourmillements ressentis dans les doigts, les orteils et les jambes, mais pas
seulement). Ce nématode est un parasite des capillaires pulmonaires. Ces larves L1 poursuivent
leur cycle chez des mollusques comme Achatina fulica et s'y transforment en L2 puis en L3 qui
est le stade infestant pour les hommes et hôtes paraténiques,

Deux espèces voisines d'A. cantonensis, à savoir A. mackerrasae (Australie) et A.

malayiensis (Malaisie, Thailande) ont le même cycle reproductif et sont donc des agents
potentiels de maladies humaines mais aucun cas n'a encore été identifié.

IX- Développement larvaire chez le Mollusque

a. Cas des Digènes

. On décrira seulement les différents stades larvaires que l'on rencontrera dans le mollusque.
• Les Miracidiums

En fonction des diverses espèces de Digènes, le miracidium peut éclore dans un milieu
extérieur et avoir ainsi une phase de vie libre assez courte et pénétrer dans le mollusque pour se
transformer en sporocystes. I1 peut aussi éclore directement dans l'organisme même du Gastéropode
après que l'œuf ait été ingéré par le mollusque

• Les Sporocystes et les Rédies

Le sporocyste initial provient de la transformation du miracidium. Les organes

régressent et le sporocyste ressemble alors à une sorte de sac qui renferme des cellules germinales.

Selon les espèces, les cellules vibratiles (cellules à fonctions urinaires) et les taches oculaires du
miracidium persistent. Dans le sporocyste, les cellules germinales se différencient rapidement en

37
morulas pour donner soit des rédies de 1ère génération soit des sporocystes de seconde génération
selon les Digènes.
Ces larves migrent vers la glande digestive du mollusque pour s'y installer.

Les sporocystes de seconde génération ont la même structure que les sporocystes de
1 ère génération. En revanche, les rédies ont un pharynx s'ouvrant dans un intestin aveugle, un

ganglion nerveux et des cellules à flamme vibratile. Chez certains Digènes comme par exemple,
Echinostoma paraense ou Fasciola, la première rédie issue du sporocyste ne forme que des rédies-
filles en nombre important tandis que les autres rédies de première génération forment quelques
rédies-filles et des cercaires. Que ce soient des rédies ou des sporocystes, on observe une ou
plusieurs générations successives de ces Larves.
La durée du développement larvaire dépend de la température extérieure, cette durée est
de 4 ou 5 semaines si la température est voisine de 25°C et le temps s'allonge quand la
température diminue.
Les cellules germinales forment des morulas qui vont se différencier en cercaires.

• Les Cercaires
Les cercaires ont une structure proche de l'organisation adulte à l'exception des organes
génitaux qui ne sont encore qu'à I’ état d'ébauche. Elles possèdent un corps et une queue de
longueur variable selon les espèces ; de plus cette larve a des glandes de pénétration OU des glandes

cystogènes qui lui serviront à secréter les couches constitutives du kyste pour sa transformation en
Métacercaire. Leur libération par le mollusque s'effectue selon divers modes.

Le devenir des cercaires après leur sortie de l'hôte dépend de I’ espèce du Digène :

- lorsque l'hôte intermédiaire est un mollusque aquatique, les cercaires nagent soit vers
l’hôte définitif clans lequel elles poursuivent leur développement vers la forme adulte (cas des
schistosomes), soit vers des substrats végétaux pour s'y fixer. Dans certaines espèces de Digènes, il

existe aussi des métacercaires qui flottent à la surface de l'eau et sont capables d'être disséminées lors
des inondations (appelés aussi kystes flottants). Les métacercaires sont formées par l'enkystement des
cercaires.

La sécrétion d'une paroi, généralement une ou deux couches, autour du corps permet de
résister au système de défense de l 'hôte définitif ou au milieu extérieur ou encore au second hôte
intermédiaire.
Certaines douves ont deux hôtes intermédiaires : le premier est un mollusque et le second peut être un
second mollusque, un crustacé ou un poisson. Les cercaires sortent du mollusque et se transforment en
métacercaires clans le second hôte.

37
- lorsque l'hôte intermédiaire est un mollusque terrestre comme Helicella dans la
Dicrocoéliose (même si l'homme n'est qu'une erreur dans le cycle, il peut être contamine dans de
très rares cas ), les cercaires sont ex pulses du mollusque en grappe clans des boules de mucus qui
seront consommées par différentes espèces de fourmis. Dans ce second hôte intermédiaire, le
parasite traverse la paroi du jabot et se transforme en métacercaire clans divers sites
anatomiques comme dans les ganglions sous-oesophagiens et provoque un comportement
anormal de la fourmi parasitée qui se fixe au sommet des herbes pendant la nuit.

b. Cas d'un Nematode

Les œufs pondus par les femelles d'A. cantonensis donnent d ans les capillaires
pulmonaires des larves qui gagnent la trachée, sont dégluties et éliminées dans les selles des rats
infestes. Les larves LI doivent poursuivre leur cycle de développement chez des
mollusques, hôtes intermédiaires, pour y subir deux mues et devenir en deux semaines des larves
infestantes L3. Les larves Ll peuvent survivre 2 semaines clans l'eau. De nombreux animaux se
nourrissant de mollusques (crabes de mangroves et de cocotiers, crevettes, batraciens,
poissons ... ) sont des hôtes d'attente ou h6tes «paraténiques» pour les larves infestantes 13
qui gagnent leur encéphale, mais ne peuvent poursuivre leur développement. L'homme se
contamine en consommant crus ou peu cuits des mollusques, hôtes intermédiaires ou
des h6tes paraténiques ou des végétaux souilles par le mucus des mollusques, ou encore des

mollusques à l'état cru ou sous forme de jus (Thailande)

• Conditions de Réussite de l'infestation des Mollusques

La réussite de l'infestation passe d'abord par la réussite de la pénétration du


miracidium dans le mollusque hôte et ensuite par la réussite du développement larvaire du
parasite clans l'hôte.

Les trois facteurs les plus importants dans cette réussite sont :

- l’âge du mollusque l’ors de son exposition,

- la température du milieu ambiant dans lequel s'effectue la rencontre,

- la nourriture dont dispose le mollusque.

Par exemple, pour F. hepatica, les prévalences élevées seront observées chez des limnées pré-

adultes de 4-5 mm soit 4-5 semaines de vie, a une température de 20°C et ou la nourriture est
abondante.

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• Cas des pluri-infections

Le développement simultané de formes larvaires appartenant à différents Digènes n'est pas rare
chez les mollusques vivant clans les zones tropicales. On peut dégager deux points de l'ensemble
des études faites sur les différentes espèces :
- si un Digène a dans son cycle biologique des rédies ; celles-ci se développent aux
dépens des sporocystes d'un autre parasite.
- si deux Digènes à rédies pénètrent dans le mollusque, leurs développements dépendent de
l'ordre d’entrée des miracidiums : s'il y a un intervalle de 24 heures entre les deux entrées,
les larves du premier Digène entre vont inhiber le développement des secondes. En revanche,
s'il n'y a que quelques heures entre ces deux entrées, on observe souvent un développement
simultané des deux Digènes et une émission de cercaires mixtes.

X- Lutte contre les Mollusques

Le contrôle des mollusques a pour but de rompre le cycle biologique par destruction des
principaux mollusques-hôtes intermédiaires de parasitoses. Cette lutte peut être soit chimique,
par l'emploi de molluscicidés synthétiques ou naturels, soit biologique par l'introduction
dans le biotope de prédateurs malacophages, de compétiteurs ou d'agents pathogènes
responsables de maladies chez les mollusques, soit physique par la modification du biotope,

rendant celui-ci défavorable à l'installation et au développement des mollusques.

I- CONTRÔLE PAR VOIE CHIMIQUE

a. Molluscicides synthetiques

Les molluscicides synthétiques sont connus depuis longtemps et doivent repondre a


plusieurs qualités dont la toxicité pour les mollusques et leurs œufs, leur spécificité, leur
bonne rémanence, la biodégradabilité et surtout I’ absence d'action toxique sur
l'environnement (homme, faune et flore non cibles ... ). Ils doivent avoir un prix accessible.
• Le BAYLUSCIDE® ou MOLLUTOX®, le niclosamide est le seul produit autorise de
nos jours, de ce fait, il est le plus utilisé pour le contrôle des Schistosomoses, des
Distomatoses. La dose efficace pour tuer les mollusques varie selon l’espèce et le temps de

contact (1 à 2 mg/L au bout de 2 à 5h, 0, 1 v à 1 mg/L au bout de 24h). Le niclosamide a une

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stabilité suffisante et est biodégradable. On le retrouve sous deux formes : la poudre mouillable et le
concentré emulsionnable. 11 n'est toxique ni pour l'homme ni pour la faune ni pour la flore non
cibles (plancton, poissons...) aux concentrations efficaces sur les mollusques

• Benzamido-2-nitro-5-thiazole : BNT

Plusieurs dérives de cette molécule ont été étudiées. Nous avons observé qu'ils ont une
bonne activité molluscicide. Ils aident au contrôle de la croissance des populations des Limnées et
ainsi maitrisent la transmission des parasites quand ils sont bien doses. Leur toxicité pour les
mollusques provient essentiellement de leur lipophilie pendant les premières heures
d'intoxication, mais il est peu toxique pour la faune non cible. En effet, son accumulation dans les
zones traitées est évitée car ils sont instables en milieu aqueux.
Cependant ce produit est reste au stade expérimental, il n’y a jamais eu d'essai pour un
développement commercial.

b. Plantes à activite molluscicide

Depuis de nombreuses années, énormément de plantes ont été étudiées pour leur

activité molluscicidé ceci en raison de leur cout élevé et à la toxicité des molluscicidés
synthétiques importes.

Le Phytolacca dodecandra est une plante vivace Des recherches ont montré que ces baies,
séchées au soleil et broyées, étaient mortelles pour toutes les grandes espèces de mollusques mais
n'étaient pas toxiques pour les animaux ou les êtres humains, et étaient complètement
biodégradables.
Swartzia madagascariensis a des fruits molluscicides.
Ces deux plantes ont été utilisées pour traiter des gites à mollusques en Afrique et notamment pour la
prévention des Schistosomoses humaines.

Plusieurs autres plantes jouent un rôle dans la lutte centre l'hôte intermédiaire :
Altrenanthera sessilis (les feuilles), Tetrapleura tetraptera (les baies), Warburgia salutaris (I'ecorce),
Ambrosia maritima etc.
Les substances molluscicides retrouvées dans ces plantes sont les saponines, les alcaloïdes, les

terpènes et les flavonoïdes, A l'état brut, ces substances agissent à une dose

létale LC 50 comprise entre 0,01 et 0,005 mg/mL meilleur que le produit brut.

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1- Contrôle par voie écologique

- couvrir des siphons à l'aide de dalles en fer afin de créer des conditions d ’ o b s c u r i t é
permanente.
- L'augmentation de la fréquence de l'entretien des siphons a entrainé une diminution rapide et
substantielle de la densité des mollusques. Cependant, la recolonisation des puisards. En
effet, le curage a une action passagère

2- Contrôle par voie biologique

- Les mollusques en compétition avec les hôtes intermédiaires


- Les prédateurs

• Des larves de Diptères de la famille des Sciornyzidae se nourrissent de mollusques mais leur
introduction clans plusieurs pays n'a pas fourni les résultats escomptes.

• Les poissons prédateurs

• Les mollusques prédateurs : Zonitoides nitidus et Oxychilus draparnaudi

- L'emploi de Digènes utilisant les mêmes hôtes intermédiaires

C'est le cas de Riberoia marini en Guadeloupe. Son emploi a permis de monopoliser les
hôtes intermédiaires de Schistosoma sp.et a ainsi permis de diminuer la transmission de la bilharziose
sur le terrain. Cet helminthe se nourrit de la glande génitale du mollusque B. glabrata et le rend
définitivement stérile

Le controle des mollusques fait partie d'un ensemble de mesures prises contre les

parasitoses. Il fait partie des programmes de lutte intégrée, associe à la diminution du péril

Fécal, l'assainissement des zones d'irrigation (mise en place des égouts) et aux contrôles des
parasites avec des antihelminthiques. Seule, 1' association de ces trois mesures est efficace.

REFERENCES

1- AWONO, 2016. Cours Entomologie médicale.


2- OMS, 2012. Guide de Base et Pratique en Entomologie et Sante.

37
3- Phetsouvanh, Sidavong, 2003. Moustiques et santé publique (éléments d’entomologie générale
et principes de base de la démoustication. Pp (41-43).
4- Les ouvrages de Grasse (1970) et de Beaumont et Cassier (1978).

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