Exam Macs1 1309

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Université Paris-Nord Année 2012-2013

Institut Galilée MACS - 1


Département de Mathématiques C. Basdevant

Corrigé de l’examen d’Analyse Numérique du 4 septembre 2013

Durée : 2h
Aucun document autorisé.
Question de cours
On considère, pour calculer les solutions de l’équation de transport sur toute la droite
réelle, le schéma d’Euler explicite, démontrez de deux manières différentes (Von Neumann
et Energie) que ce schéma est inconditionnellement instable.
Problème
On considère, pour l’équation de la chaleur sur tout R :
∂u ∂ 2 u
− 2 =0 ∀x ∈ R , ∀t > 0
∂t ∂x
u(x, 0) = u0 (x) ∀x ∈ R
le schéma d’approximation par différences finies sur un maillage régulier de pas h en
espace et ∆t en temps :

uhn+1 − unh
+ Ah unh = 0
∆t
où l’opérateur Ah est défini par :

4 vj+1 − 2vj + vj−1 1 vj+2 − 2vj + vj−2 ∆t vj+2 − 4vj+1 + 6vj − 4vj−1 + vj−2
(Ah vh )j = − + −
3 h2 3 (2h)2 2 h4
1. Dessinez le stencil du schéma, de quel type de schéma s’agit-il ? Ecrivez le schéma
sous la forme :
un+1
j = α0 unj + α1 (unj+1 + unj−1 ) + α2 (unj+2 + unj−2 )
∆t
Note on pourra poser β = h2
.

Corrigé :
◦ −− ◦ −− • −− ◦ −− ◦ n+1
| | | | |
• −− • −− • −− • −− • n
| | | | |
j−2 j−1 j j+1 j+2
Le schéma est explicite.
Le schéma s’écrit comme indiqué avec :
5 4 1 1
α0 = 1 − β + 3β 2 α1 = β − 2β 2 α2 = − β + β2
2 3 12 2
2. A quelle condition ce schéma conserve-t-il la positivité ?

Corrigé : On vérifie que α0 + 2α1 + 2α2 = 1. Le schéma conserve la positivité si et


seulement si ces trois coefficients sont positifs ou nuls. On vérifie que α0 est positif
quel que soit β, α1 est positif pour β ≤ 23 et α2 pour β ≥ 16 . Conclusion le schéma
conserve la positivité pour :
1 ∆t 2
≤ 2 ≤
6 h 3

3. Trouvez par une analyse de Von Neumann la CNS de stabilité du schéma. Note :
pour la discussion on pourra poser Y = 1 − cos(kh) ∈ [0, 2].

Corrigé : Cherchons une solution du schéma onde pure c’est à dire de la forme
unj = an exp(ikxj ), on obtient alors, après simplification par exp(ikxj ) :
an+1 = α0 an + α1 an (exp(ikh) + exp(−ikh)) + α2 an (exp(2ikh) + exp(−2ikh))
et donc le coefficient d’amplification qui doit rester de module inférieur ou égal à 1
pour la stabilité s’écrit :
an+1
gn = = α0 + 2α1 cos(kh) + 2α2 cos(2kh)
an
Soit en posant Y = 1 − cos(kh) ∈ [0, 2], avec cos(2kh) = 2(1 − Y )2 − 1 et en tenant
compte de α0 + 2α1 + 2α2 = 1, on obtient :
β 2
gn = 1 − 2α1 Y + 2α2 (−4Y + 2Y 2 ) = 1 − 2βY + (2β 2 − )Y
3
• Pour la condition gn ≤ 1 il faut avoir (2β 2 − β3 )Y − 2β Y ≤ 0 pour Y ∈ [0, 2],


soit (2β 2 − β3 )Y ≤ 2β ou encore (β − 61 )Y ≤ 1.


- Si β ≤ 16 la condition est réalisée.
- Par contre si β > 16 alors le maximum est obtenu pour Y = 2 ce qui donne la
condition β ≤ 23 .

• Pour la condition gn ≥ −1 il faut avoir f (Y ) = (2β 2 − β3 )Y 2 −2βY +2 ≥ 0 pour


Y ∈ [0, 2] or f 0 (Y ) = 2(2β 2 − β3 )Y − 2β et f 0 (0) = −2β, f 0 (2) = 8β(β − 12 5
).
5 0 0 0
- Si β ≤ 12 , f (0) et f (2) étant négatifs, f (Y ) est négatif entre 0 et 2, f (Y ) est
décroissant dans cet intervalle, il faut donc vérifier f (2) ≥ 0 soit β 2 − 32 β +1 ≥ 0
ce qui est toujours vrai.
- Si β > 12 5
, f 0 (0) < 0 et f 0 (2) > 0, le minimum de f (Y ) est atteint pour
Y0 = 6β−13
et il faut vérifier f (Y0 ) ≥ 0 ce qui donne après calculs 9β−2
6β−1
≥ 0 ce
qui est vrai pour ces valeurs de β.
∆t
• Conclusion la condition nécessaire et suffisante de stabilité est h2
≤ 32 .

4. Quel est l’ordre du schéma ? Indication : on poussera les développements limités à


l’ordre 3 en temps et 6 en espace.

Corrigé : Pour évaluer l’ordre on doit faire le développement de l’erreur locale de


troncature εnj qui est définie par :
∆t εnj = u(xj , tn+1 )−α0 u(xj , tn )−α1 (u(xj+1 , tn )+u(xj−1 , tn ))−α2 (u(xj+2 , tn )+u(xj+2 , tn ))
Le schéma étant manifestement écrit au temps tn et au point xj , faisons des
développements limités autour de ces valeurs.
∂u ∆t2 ∂ 2 u ∆t3 ∂ 3 u
u(xj , tn+1 ) =u(xj , tn ) + ∆t (xj , tn ) + (x ,
j n t ) + (xj , tn ) + o(∆t3 )
∂t 2 ∂t2 6 ∂t3
∂u h2 ∂ 2 u h3 ∂ 3 u h4 ∂ 4 u
u(xj+1 , tn ) =u(xj , tn ) + h (xj , tn ) + (xj , tn ) + (xj , tn ) + (xj , tn )
∂x 2 ∂x2 6 ∂x3 24 ∂x4
h5 ∂ 5 u h6 ∂ 6 u
+ (x j , t n ) + (xj , tn ) + o(h6 )
120 ∂x5 720 ∂x6
∂u h2 ∂ 2 u h3 ∂ 3 u h4 ∂ 4 u
u(xj−1 , tn ) =u(xj , tn ) − h (xj , tn ) + (x ,
j n t ) − (x ,
j nt ) + (xj , tn )
∂x 2 ∂x2 6 ∂x3 24 ∂x4
h5 ∂ 5 u h6 ∂ 6 u
− (x j , t n ) + (xj , tn ) + o(h6 )
120 ∂x5 720 ∂x6
∂u 4h2 ∂ 2 u 8h3 ∂ 3 u 16h4 ∂ 4 u
u(xj+2 , tn ) =u(xj , tn ) + 2h (xj , tn ) + (x ,
j n t ) + (x ,
j n t ) + (xj , tn )
∂x 2 ∂x2 6 ∂x3 24 ∂x4
32h5 ∂ 5 u 64h6 ∂ 6 u
+ (x j , t n ) + (xj , tn ) + o(h6 )
120 ∂x5 720 ∂x6
∂u 4h2 ∂ 2 u 8h3 ∂ 3 u 16h4 ∂ 4 u
u(xj−2 , tn ) =u(xj , tn ) − 2h (xj , tn ) + (x j n, t ) − (x ,
j n t ) + (xj , tn )
∂x 2 ∂x2 6 ∂x3 24 ∂x4
32h5 ∂ 5 u 64h6 ∂ 6 u
− 5
(x j , t n ) + 6
(xj , tn ) + o(h6 )
120 ∂x 720 ∂x

Ce qui donne en combinant ces développements :


∂u ∆t2 ∂ 2 u ∆t3 ∂ 3 u
∆t εnj =∆t (xj , tn ) + 2
(xj , tn ) + 3
(xj , tn ) + o(∆t3 )
∂t 2 ∂t 6 ∂t
h2 ∂ 2 u
+ u(xj , tn )(1 − α0 − 2α1 − 2α2 ) − (xj , tn )(2α1 + 8α2 )
2 ∂x2
h4 ∂ 4 u h6 ∂ 6 u
− (x ,
j nt )(2α1 + 32α 2 ) − (xj , tn )(2α1 + 128α2 )
24 ∂x4 720 ∂x6
+ (α1 + α2 ) o(h6 )
2 4 ∆t2
Mais (1 − α0 − 2α1 − 2α2 ) = 0, h2 (2α1 + 8α2 ) = ∆t, h24 (2α1 + 32α2 ) = 2
,
2
h6
720
(2α1 + 128α2 ) = h6 ( β12 − 90
β
), (α1 + α2 )o(h6 ) = ∆t o(h4 ), on obtient :
∂u ∂2u ∆t2 ∂ 2 u ∂4u
∆t εnj =∆t( (xj , tn ) − 2 (xj , tn )) + ( (xj , tn ) − 4 (xj , tn ))
∂t ∂x 2 ∂t2 ∂x
∆t3 ∂ 3 u β β 2
∂ 6
u
+ (xj , tn ) + o(∆t3 ) + h6 ( − ) 6 (xj , tn ) + ∆t o(h4 )
6 ∂t3 90 12 ∂x
∂u ∂2u ∂2u ∂4u ∂3u ∂6u
Mais = entraı̂ne = et = , il reste donc :
∂t ∂x2 ∂t2 ∂x4 ∂t3 ∂x6
∆t3 ∆t h4 ∆t2 h2 ∂ 6 u
∆t εnj =( + − ) (xj , tn ) + o(∆t3 ) + ∆t o(h4 )
6 90 12 ∂x6
∆t2 h4 ∆t h2 ∂ 6 u
εnj =( + − ) (xj , tn ) + o(∆t2 ) + o(h4 )
6 90 12 ∂x6
Mais 2∆t h2 ≤ ∆t2 + h4 et donc εnj est en O(∆t2 + h4 ), le schéma est d’ordre 2 en
temps et 4 en espace.

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