Les Stratégies D'apprentissage Un Cadre de Référence Simplifié
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0318-479X (imprimé)
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Introduction
Un peu partout dans le monde industrialisé, la notion de compétence a été adoptée
comme concept porteur du développement des programmes scolaires, parce qu’elle
répond bien à la vision des besoins de formation à venir (Carbonneau et Legendre,
2002 ; Tardif, 2006). Le concept de compétence a fait l’objet de nombreuses défi-
nitions (Jonnaert, 2002), mais celles-ci convergent autour de l’idée qu’il s’agit d’un
savoir-agir complexe, qui prend appui sur la mobilisation et l’utilisation efficaces
d’un ensemble de ressources pour une famille de situations (Gagnon, 2000 ; Lasnier,
2000 ; Peters et Viola, 2003 ; Tardif, 2006).
En éducation, l’intérêt porté aux stratégies d’apprentissage s’est accru avec l’idée
de compétences ; en effet, les stratégies sont considérées comme faisant partie des
ressources que l’apprenant doit mobiliser dans l’exercice de ses compétences (Peters
et Viola, 2003 ; Tardif, 2006). Ainsi, la nécessité d’en assurer l’enseignement a été
maintes fois évoquée (Ouellet, 1997 ; Peters et Viola, 2003 ; Tardif, 1992 ; Weinstein
et Hume, 2001). On retrouve d’ailleurs des suggestions de stratégies d’apprentissage
à enseigner à l’intérieur de guides pédagogiques (Dulude, 2001 ; Lord, 2003 ; Lyons
et Lyons, 2002).
Les écrits de recherche qui abordent spécifiquement les stratégies d’apprentis-
sage portent sur trois grandes préoccupations : a) l’enseignement et les conditions
d’enseignement des stratégies d’apprentissage pour favoriser leur utilisation et leur
transfert (Ouellet, 1997 ; Peters et Viola, 2003 ; Pressley, El-Dinary, Brown, Schuder,
Bergman, York et Gaskins, 1995) ; b) les effets de cet enseignement des stratégies
sur le rendement et l’apprentissage (Hadwin et Winne, 1996 ; Hattie, Biggs et
Purdie, 1996) et c) l’analyse comparative ou descriptive des stratégies d’appren-
tissage et leurs caractéristiques d’utilisation chez des étudiants d’ordres d’ensei-
gnement différents (Boulet, Savoie-Zajc et Chevrier, 1996 ; O’Malley, Russo,
Chamot et Stewner-Manzanares, 1988 ; Romainville, 1993 ; Wolfs, 1998).
Toutefois, la façon de traiter des stratégies d’apprentissage semble avoir évolué
vers plus de confusion que de clarté. D’ailleurs déjà, en 1992, Hensler évoque la
difficulté de retrouver une utilisation harmonisée de ce qu’on désigne par la notion
de stratégie d’apprentissage. De leur côté, Flippo et Caverly (1991) en arrivent à
questionner les fondements de certaines conduites ou procédures enseignées à
titre de stratégies d’apprentissage, parce qu’elles ne semblent pas apporter des
améliorations significatives sur le plan des résultats obtenus par les étudiants qui
devaient les acquérir et les utiliser.
Hadwin et Winne (1996) observent également des faiblesses similaires dans leur
tentative d’analyser la portée des interventions orientées vers l’enseignement et
l’utilisation des stratégies d’apprentissage. Ils attribuent la difficulté d’obtenir des
résultats significatifs et constants, dans les travaux sur le sujet, à la trop grande
variation de ce qui est considéré comme une stratégie d’apprentissage. À travers
ces recherches, la confusion semble attribuable à deux facteurs particuliers : un
sens trop variable attribué à la notion de stratégie d’apprentissage par les ensei-
gnants et les chercheurs, ainsi que les répertoires ou les taxonomies de stratégies
qui en découlent.
Au moment où la réforme scolaire invite à tenir compte des stratégies d’appren-
tissage, il apparaît donc approprié de reconsidérer la façon dont le concept de
stratégies d’apprentissage est utilisé, et comment celles-ci sont classées. Dans le
cadre de cet article, les facteurs de confusion entourant le concept de stratégie seront
d’abord précisés. Dans un deuxième temps, la notion de stratégie d’apprentissage
sera replacée dans le cadre plus général de la psychologie cognitive dont elle est
issue, pour rappeler son contexte d’origine et resituer le rôle auquel les stratégies
devraient être associées. Enfin, nous proposerons une redéfinition de la notion de
stratégie d’apprentissage ainsi qu’une nouvelle taxonomie des stratégies.
les connaissances qu’on lui enseigne. C’est probablement la définition la plus fré-
quemment citée dans les écrits de recherche et celle qui a influencé la plupart des
auteurs par la suite. Malheureusement, la généralisation de cette conception du
terme a mené à une très grande variété de désignations, qui ont souvent peu ou
pas de correspondances entre elles.
L’analyse des résultats de recherche laisse voir que l’usage de l’expression stra-
tégie d’apprentissage désigne, de manière indifférenciée : 1) des groupes d’actions
(Pressley, El-Dinary, Brown, Schuder, Bergman, York et Gaskins, 1995) ; 2) des
procédures, des techniques ou des comportements particuliers (Ruph et Hrimech,
2001 ; Simpson et Nist, 1990) ; 3) l’objectif visé par l’utilisation de la stratégie
comme la catégorie stratégie de répétition (Boulet, Savoie-Zajc et Chevrier, 1996 ;
Weinstein et Mayer, 1986) ; 4) le domaine auquel réfère la stratégie, comme les
stratégies cognitives, affectives (Boulet et collab., 1996 ; Hrimech, 2000 ; McKeachie,
Pintrich, Lin et Palmer, 1987 ; Weinstein et Mayer, 1986) ; 5) le contexte d’appren-
tissage dans lequel la stratégie est utilisée, comme, par exemple, la stratégie d’ap-
prentissage collaboratif chez Dansereau (1988) ; ou 6) la situation ou la tâche visée,
comme, par exemple, les stratégies de résolution de problème de Montague
(1992).
Cette grande variété d’éléments, de complexité différente, et désignant toutes
sortes de comportements stratégiques, crée des difficultés importantes quand vient
le temps de comparer les effets de l’enseignement des stratégies et le choix des
stratégies à enseigner. Par exemple, Block (1993) enseigne un certain nombre de
stratégies à plusieurs groupes d’enfants de la deuxième à la sixième année. Les
stratégies auxquelles elle fait référence sont parfois relativement simples (effectuer
des énumérations), alors que d’autres impliquent un ensemble beaucoup plus
complexe d’étapes ou d’actions implicites supplémentaires (reconnaître les diffé-
rents points de vue ou effectuer un raisonnement déductif, par exemple).
Deshler, Schumaker et leur collègue (Deshler et Schumaker, 1993 ; Ellis, Deshler
et Schumaker, 1989) ainsi que Pressley et ses collaborateurs (1995) enseignent aussi
des stratégies à différents groupes d’élèves, mais ces stratégies se différencient
complètement de celles proposées par Block (1993). Deshler et Schumaker (1993)
proposent notamment une stratégie qu’ils appellent SUCCES, un acronyme
constitué de la première lettre de chacune des six stratégies qui la composent. De
plus, certaines de ces stratégies sont également décomposables en sous-étapes,
appelées également stratégies, mais qui ne sont pas du tout comparables à celles
mentionnées par Pressley et ses collaborateurs (1995).
Dans une méta-analyse visant à mesurer les effets de l’enseignement de straté-
gies, Hadwin et Winne (1996) ont conclu qu’il était difficile de saisir clairement
les effets en question et de les évaluer parce que, d’une étude à l’autre, la nature
des stratégies impliquées était trop hétérogène. En fait, ils ne pouvaient dire si la
présence ou l’absence d’un effet était due à l’intervention ou à la nature même des
stratégies enseignées.
retrouve dans les manuels scolaires recommandés, que ce soit pour le français
(Dulude, 2001), pour les mathématiques (Lyons et Lyons, 2002) ou pour des
contenus transdisciplinaires (Lord, 2003).
On observe par ailleurs que la classification de certaines stratégies tient peu
compte de la réalité des processus cognitifs. Par exemple, les stratégies pour main-
tenir la concentration sont habituellement classées dans les stratégies affectives. Il
est vrai que le domaine affectif influence l’apprentissage, mais le contrôle de la
concentration ne peut se faire par un contrôle de l’affect. Au contraire, la concen-
tration est un mécanisme mental qui relève du domaine métacognitif ; elle implique
le contrôle de ses activités mentales, pour les orienter vers une tâche spécifique,
dans le but, entre autres, de tenter d’isoler les processus cognitifs de l’impact d’un
affect trop important (Bégin, 1992 ; Rapoport, Gill et Schafer, 1973).
Enfin, certaines stratégies se retrouvent parfois dans deux catégories différentes
pour une même taxonomie. Chez Boulet et ses collaborateurs (1996), par exemple,
les stratégies se fixer des objectifs, établir des horaires de travail, établir des plans de
travail sont classées dans les stratégies de gestion des ressources, alors qu’elles pré-
sentent des similitudes évidentes avec les stratégies se fixer des buts, estimer le temps
nécessaire et sa répartition, prévoir des étapes à suivre qui sont classées dans les stra-
tégies métacognitives. Cette répartition de stratégies comparables dans des catégo-
ries différentes ajoute à la difficulté de différencier les stratégies entre elles.
Une telle singularité des stratégies proposées par chacun met en lumière la
grande variabilité dans la façon de les identifier, de les considérer et signale l’ab-
sence d’un cadre de référence qui permettrait une meilleure harmonisation de leur
usage. Il apparaît dès lors nécessaire de replacer la notion de stratégie d’appren-
tissage dans son contexte d’origine pour en resituer le rôle et déterminer ce qui la
compose.
ce sens, créer des notes personnelles, formuler des questions, établir des analogies
ou paraphraser l’information ne sont plus des stratégies différentes, comme on le
retrouve souvent dans les écrits de recherche (Boulet et collab., 1996 ; Jones, 1988 ;
O’Malley et collab., 1988 ; Weinstein et Mayer, 1986). Ce sont plutôt des actions,
des procédures ou des moyens variés d’opérationnaliser la stratégie élaborer.
Parler de catégories d’actions permet aussi d’introduire la notion d’objectifs
précis, qui fait référence aux finalités recherchées par l’application des stratégies.
Les stratégies sont donc choisies en fonction des objectifs visés, c’est-à-dire que
l’objectif détermine la stratégie, et que les actions ou procédures possibles ratta-
chées à cette stratégie deviennent des moyens différents pour atteindre cet objectif.
Il ne s’agit donc plus de parler, par exemple, de stratégies d’élaboration. Il sera
plutôt question de la stratégie élaborer qui permet d’effectuer des opérations ame-
nant des changements ou des transformations de l’information (objectif visé par
la stratégie) à l’aide d’actions ou de procédures variées : se créer des notes person-
nelles, paraphraser ou développer des analogies.
Intégrer l’idée de l’atteinte d’un but dans la définition rejoint en cela la majorité
des autres définitions et des conceptions relatives au terme stratégie (Boulet, Savoie-
Zajc et Chevrier, 1996 ; Martineau, 1998 ; Peters et Viola, 2003 ; Weinstein et Mayer,
1986). Dans la définition, ce but est aussi lié à l’action de réaliser une activité ou
une tâche scolaire pour bien situer le contexte et les situations où le concept de
stratégie s’applique.
Enfin, on retrouve souvent le terme processus associé à ce qui est activé par les
stratégies (Romainville, 1993). Opération nous semble cependant plus approprié
en raison d’une certaine confusion qui entoure souvent l’usage de processus, selon
Legendre (1993). Le concept d’opération apparaît plus englobant, puisqu’il sous-
entend aussi la notion de processus quand on parle d’opérations mentales
(Romainville, 1993) ou cognitives (Legendre, 1993).
Il est possible que la liste des stratégies issue de l’analyse ne soit pas exhaustive,
parce qu’un cadre de référence est toujours susceptible d’être modifié et enrichi
par l’apport d’idées ou de connaissances nouvelles (Jonnaert et Vander Borght,
2003). Elle constitue néanmoins l’ensemble qui répond le mieux, pour l’instant,
aux conditions recherchées.
La taxonomie des stratégies d’apprentissage comprend deux plans distincts qui
renvoient à ceux qui composent habituellement les taxonomies : le plan métaco-
gnitif et le plan cognitif.
Tableau 1
Taxonomie des stratégies métacognitives
L’anticipation fait partie des stratégies métacognitives déjà évoquées par plu-
sieurs auteurs (Boulet et collab., 1996 ; Dhillon, 1998 ; Jones, 1988 ; O’Malley et
collab., 1988 ; Wolfs, 1998). Anticiper est toutefois souvent confondu dans son
usage avec la notion de planification. Dans son Dictionnaire actuel de l’Éducation,
Legendre (1993) donne au terme planifier le sens d’une opération de mise en ordre
ou en séquence d’un ensemble d’éléments selon des critères déterminés, ce qui
n’oblige pas nécessairement à porter un regard sur les connaissances que l’appre-
nant peut avoir de ses expériences antérieures. Anticiper suggère beaucoup plus
la nécessité d’observer et d’analyser des connaissances déjà acquises relativement
aux situations impliquées (Hoc, 1987), ce qui se rapproche de ce qu’on attribue
habituellement au domaine métacognitif.
Compte tenu de la définition donnée à la notion de stratégie, la planification
devient une action ou une des procédures possibles permettant d’anticiper, en
autant qu’il y ait nécessité d’utiliser les connaissances sur soi-même et sur les tâches,
au même titre qu’émettre des hypothèses, deviner, prévoir. Ce sont ainsi des actions
diverses qui servent à atteindre un même objectif de prédire des actions, des
connaissances ou des conséquences futures.
La seconde stratégie métacognitive, s’autoréguler, est reconnue comme devant
permettre une meilleure adaptabilité aux situations d’apprentissage (Pintrich,
1995 ; Weinstein et Van Mater Stone, 1993 ; Zimmerman et Paulsen, 1995).
Cependant, d’autres stratégies se sont toujours ajoutées à celle-ci lorsqu’il était
question des stratégies métacognitives, que ce soit l’auto-observation (self-moni-
toring) (Butterfield, Hacker et Albertson, 1996 ; O’Malley et collab., 1988 ; Thomas
et Rohwer, 1986), le contrôle de la gestion de ses activités cognitives (Boulet et
collab., 1996 ; O’Malley et collab., 1988 ; Thomas et Rohwer, 1986) ou l’autoéva-
luation (Peters et Viola, 2003). Pourtant, les actions de contrôler, juger ou encore
s’auto-observer sont, du point de vue métacognitif, toutes orientées de façon
naturelle vers l’autorégulation, c’est-à-dire la recherche d’un meilleur ajustement
de l’utilisation de ses ressources pour faire face aux situations. C’est pourquoi
s’autoréguler devient maintenant la stratégie, tandis que l’auto-observation (ou
introspection), le jugement, le contrôle, la régulation ou l’ajustement en constituent
les principales composantes.
La composante s’informer est ajoutée aux actions métacognitives possibles pour
s’autoréguler, parce qu’elle vise à assurer une mise à jour ou un approfondissement
des connaissances reliées aux tâches, aux contextes, aux situations d’apprentissage
et aux ressources disponibles ou pertinentes pour y faire face. En fait, cette action
correspond à ce qui pouvait être considéré ailleurs comme une stratégie de gestion
des ressources.
Tableau 3
Taxonomie des stratégies cognitives d’exécution
tions et des caractéristiques des tâches ou des situations et qu’on classe habituel-
lement dans le domaine des connaissances métacognitives nécessaires à l’apprenant
(Martineau, 1998 ; Ouellet, 1997 ; Romainville, 1993).
Ces trois sortes de conditions peuvent être connues de l’apprenant si celui-ci a
déjà effectué les tâches concernées et qu’il a pris conscience de leur état lorsqu’il a
fait preuve d’efficacité, notamment par l’activation de ses stratégies métacognitives.
Il est aussi possible qu’il n’ait pas encore accès à ces connaissances. Dans ce cas, il
serait bon de les lui décrire ou de l’amener à en prendre connaissance pour qu’il
puisse mieux analyser les circonstances qui sont favorables à son fonctionnement
et à l’utilisation de ses stratégies.
Conclusion
Le cadre de référence proposé ici se veut un moyen d’harmoniser les différentes
façons de présenter et de concevoir les stratégies d’apprentissage, particulièrement
pour leur enseignement (voir le tableau 4 en annexe). Au lieu de faire apprendre
des dizaines de stratégies, on fera ressortir certaines stratégies de base applicables
dans la majorité des situations scolaires. Par exemple, il sera beaucoup plus
constructif de montrer l’importance d’organiser ses connaissances (la stratégie)
et de décrire différents moyens pour y parvenir (faire des schémas, des tableaux,
etc.) que de parler de stratégies différentes en évoquant la construction de schémas,
de tableaux, le regroupement en catégories, etc. La stratégie étant clairement iden-
tifiée, l’apprenant est en mesure de comparer les différents moyens qu’il a en sa
possession (les actions, techniques, procédures) pour effectuer cette organisation ;
conséquemment, on peut l’orienter vers les actions les plus appropriées selon les
circonstances, comme faire un tableau plutôt que construire un schéma parce que
l’information s’y prête mieux.
Par exemple, au primaire, il est question de différentes stratégies de lecture :
s’aider de l’image qui accompagne le texte pour connaître le thème ou essayer de
prévoir les mots de la phrase au fil de la lecture grâce aux idées qui peuvent venir
(Dulude, 2001). Bien que ces suggestions soient habituellement enseignées comme
deux stratégies différentes, il s’agit pourtant de deux façons d’anticiper la lecture.
La taxonomie propose d’enseigner aux élèves que l’anticipation est une stratégie
importante pour la lecture (et pour d’autres tâches) et qu’elle peut s’opérer de
diverses façons, en s’inspirant de l’image ou en s’aidant de ce que l’élève connaît
de ce qu’il a déjà lu. On lui fournit alors le principe et le rôle de la stratégie avec
diverses techniques ou actions qu’il aura le loisir de choisir pour la mettre en
pratique, plutôt que de lui enseigner des stratégies qu’on lui présente comme
différentes. On pourra ensuite lui proposer des combinaisons organisées de stra-
tégies pour effectuer les tâches lorsque celles-ci deviendront plus complexes.
Si on veut présenter aux apprenants des façons particulières de mieux faire face
aux situations scolaires et leur proposer des méthodes de travail (souvent regrou-
pées sous l’appellation méthodologie du travail intellectuel : prise de notes, fiches
de lecture, etc.), des façons d’étudier ou des approches à la lecture (comme la
méthode SQ3R proposée en 1970 par Robinson), on pourra parler de méthodes,
de moyens, de procédures ou de techniques qui ne seront pas des stratégies d’ap-
prentissage en elles-mêmes, mais dans lesquelles l’utilisation de certaines stratégies
s’avérera pertinente.
L’adoption d’un usage mieux circonscrit de la notion de stratégie et d’une
simplification de la taxonomie qui en découle devrait faciliter la sélection de ce
qui est le plus pertinent à enseigner, parce qu’on fera alors appel à des actions
cognitives ou métacognitives de base pour effectuer les apprentissages, qui demeu-
rent indépendantes des contenus, des situations ou des ordres d’enseignement.
Une telle approche devrait rendre plus transparentes les ressources cognitives dont
les apprenants peuvent disposer et qu’ils pourraient ensuite eux-mêmes choisir,
appliquer, transférer ou mettre en relation pour développer leurs compétences.
Annexe
Tableau 4
Taxonomie des stratégies d’apprentissage
Stratégies métacognitives
Anticiper
S’autoréguler
Stratégies cognitives
De traitement D’exécution
Sélectionner Évaluer
Répéter Vérifier
Décomposer Produire
Comparer Traduire
Élaborer
Organiser
Note
1. En raison de l’importance de la mémoire dans l’apprentissage et le fonctionnement cognitif,
on parle plus de métamémoire que de métacognition dans les ouvrages traitant de psychologie
cognitive.
summary • Learning strategies is a concept frequently associated with learning in school contexts.
However, a generalisation of this concept to describe various types of behaviours related to learning
has produced some confusion and a lack of consistency in its application. In order to promote a
more standard use of the term, a new definition is proposed after placing the concept in its original
context. A new taxonomy is then described which classifies learning strategies in three different
domains : metacognitive strategies, cognitive processing strategies, and cognitive executive stra-
tegies.
resumen • Las estrategias de aprendizaje están, con frecuencia, asociadas al aprendizaje escolar.
Sin embargo, la generalización del término para describir todo tipo de conductas y de comporta-
mientos asociados al aprendizaje ha creado una confusión y una falta de constancia en la manera
de utilizar el concepto. Para favorecer una armonía más grande en su utilización, la noción de
estrategia de aprendizaje se vuelve a considerar en su marco de referencia de origen y se propone
una definición de estrategia de aprendizaje. Al terminar, se describe una nueva taxonomía de las
estrategias clasificándolas en tres dominios : las estrategias metacognitivas, las estrategias cogni-
tivas de tratamiento y las estrategias cognitivas de execución.
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