CHAP3PRECIPITATION2012
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Cours
d’hydrologie
Par Dr. El Hadji Bamba DIAW Chapitre 3: PRECIPITATIONS
Cours d’Hydrologie : Un exposé pour comprendre
Sommaire
I. FORMATION ET CLASSIFICITION DES PRECIPITATIONS .......................................... 4
I.1 Les nuages ....................................................................................................................... 5
1.1.1 Constitution des nuages ........................................................................................... 5
I.1.2 Aspect des nuages .................................................................................................... 5
I.1.3. Les 10 genres de nuages .......................................................................................... 6
I.2. Déclenchement des précipitations ............................................................................... 9
I.3 Entretien des précipitations .......................................................................................... 10
I.4 Classification des précipitations ................................................................................... 11
I.4.1 Précipitations de convection.................................................................................. 11
I.4.2 Précipitations Orographiques ............................................................................... 11
I.4.3 Précipitations de Front (ou cyclonique) ................................................................ 12
I.4.4 Pluies artificielles .................................................................................................. 13
II MESURE DES PRECIPITATIONS ................................................................................... 16
II.1. Appareillages pluviométriques .................................................................................. 16
II.1.1. Les pluviomètres (mesure locale)....................................................................... 16
II.1.2. Pluviographe (mesure locale) ............................................................................ 20
II.1.3. Les radars météorologiques (échelle régionale) .................................................... 21
II.1.4. Les satellites (grande échelle) ................................................................................ 22
II.2. Stations pluviométriques............................................................................................ 22
II.3. Erreurs et exactitude des lectures ............................................................................. 24
II.4. Correction des erreurs systématiques ....................................................................... 24
III. PLUIE MOYENNE SUR UNE SURFACE DONNEE ................................................... 26
III.1. Définition de la pluie moyenne sur une surface pour un événement pluviométrique
donné..................................................................................................................................... 26
III.2. Calcul de la pluie moyenne.......................................................................................... 26
III.2.1. La moyenne arithmétique ................................................................................... 26
III.2.2. La méthode des isohyètes ...................................................................................... 27
III.2.3 La méthode polygones de THIESSEN .................................................................... 28
III.3. Coefficient d’abattement .............................................................................................. 29
III.3.1. Définition............................................................................................................ 29
III.3.2. Utilisation des coefficients d’abattement :......................................................... 30
III.4. Réseau pluviométrique optimal ................................................................................. 30
IV. Contrôle des données pluviométriques ......................................................................... 31
IV.1. Contrôle intrinsèque : Méthode de la moyenne mobile............................................. 31
IV.2. Méthode des doubles masses des doubles cumuls ..................................................... 35
IV.2.1. Application de la moyenne mobile sur la ou les stations voisines......................... 35
IV.2.2. Application de la méthode des doubles cumuls ..................................................... 35
IV.3. Distribution statistique des pluies annuelles ............................................................. 37
IV.3.1. Rappel du problème posé....................................................................................... 37
LES PRECIPITATIONS
INTRODUCTION :
Depuis notre tendre enfance nous savons que la pluie est fortement liée pour ne pas dire
dépend de la présence de nuages dans le ciel. Le soleil chauffant plus fortement l’équateur
que les pôles la planète est constamment en déséquilibre thermique l’atmosphère vient réguler
ce contraste climatique en évaporant l’eau chaude des océans tropicaux et en la transportant
vers les régions polaires ou tempérées. Sans les nuages, la terre resterait une planète sèche et
aride parcourue par des tempêtes de sables et de poussière.
Une grande partie de la planète est couverte d’eau mais seulement 1/10000 est de l’eau douce
facilement accessible dans les rivières dans les lacs où les nappes d’eau souterraines. L’eau
douce est indispensable à la survie de l’homme et à ses activités de base comme l’agriculture
et l’élevage. Sans la pluie, les réserves s’assècheraient rapidement et l’on ne pourrait plus
répondre aux besoins. La vapeur d’eau de l’atmosphère est fournie par l’évaporation des
océans des lacs des rivières et par l’évapotranspiration de la végétation. La vapeur d’eau est
invisible et ne doit pas être comparable aux nuées blanchâtres qui composent les nuages et les
brouillards. En altitude, au dessus des océans mais aussi au dessus des continents, une partie
de la vapeur d’eau se condense sous forme de gouttelettes d’eau ou de minuscules cristaux de
glace formant ainsi les nuages. Si les gouttelettes d’où ou les petits cristaux de glace
deviennent suffisamment gros, ils tombent sous forme de précipitations de pluies ou de neiges
de grésil ou de grêle. Une partie de l’eau des précipitations ruisselle sur les sols s’écoulent
dans les rivières et séjourne dans les nappes d’eau souterraine avant de rejoindre les mers ou
les océans. Au dessus des continents, l’évaporation ne suffit pas à alimenter toutes les
précipitations, le vent comble ce déficit en transportant d’énorme quantité de vapeur d’eau des
océans vers les continents.
Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil,
grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre etc.). Elles sont
provoquées par un changement de température ou de pression. La vapeur d’eau contenue dans
Un nuage se forme par condensation de la vapeur d'eau lorsque l'air humide se refroidit. Le
refroidissement est provoqué soit par contact avec une surface plus froide, soit (le plus
souvent) selon le processus : Soulèvement-Détente-Refroidissement. Les nuages sont
constitués de très petites gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace (1 à 100 microns de
diamètre). Ces éléments sont dus à la condensation obtenue notamment par détente de la
vapeur invisible toujours contenue dans l’atmosphère autour de minuscules impuretés
appelées noyaux de condensation (cristaux de sel marin, pollens, produits polluants).
Les gouttelettes et cristaux ont une vie dans le nuage ; ils peuvent s’évaporer et se reformer.
Leur vitesse de chute, de l’ordre du millimètre par seconde, est imperceptible au sein de
l’agitation de l’air nuageux. La quantité d’eau condensée est faible, de l’ordre du gramme par
mètre cube d’air, et ne représente qu’une faible partie de l’eau atmosphérique, le reste étant
constitué par la vapeur d’eau présente dans le nuage. Ces quantités ne peuvent paraître
considérable qu’en prenant en compte les importantes extensions verticales et surtout
horizontales des nuages.
L’aspect d’un nuage, c’est-à-dire sa forme, sa texture, sa transparence, son opacité, ses
couleurs, dépend : d’une part, de la nature et de la densité de ses constituants. Les contours
tranchés indiquent en général la présence de gros éléments, la transparence est l’indice d’un
contenu en matière condensée faible ; l’opacité caractérise l’épaisseur du nuage, une structure
fibreuse et diaphane est le fait des fins cristaux de glace. D’autre part, de la configuration des
mouvements atmosphériques au sein du nuage, qui eux-mêmes sont tributaires de la stabilité
de l’atmosphère. Une atmosphère stable ne permet que des mouvements verticaux qui
entraînent les formes globulaires. Et enfin de l’éclairage auquel le nuage est soumis : éclairage
direct par un soleil plus ou moins bas sur l’horizon, éclairage diffusé par d’autres éléments
nuageux, diffusion de l’air atmosphérique ou réflexion sélective du sol. Les positions relatives
de l’observateur, du nuage et des sources éclairantes ont un rôle essentiel. La coloration des
nuages ne dépend pas de propriétés spécifiques des éléments du nuage. Les colorations
cuivrées sont dues à des éclairages dépouillés des radiations absorbées par la diffusion
atmosphérique ; les teintes bleutées sont dues au contraire, soit à un éclairage diffusé, soit,
pour les nuages lointains, à la contribution de la lumières reçue par diffusion de la tranche
d’atmosphère située entre l’observateur et la nuage.
Les nuages les plus élevés, qui occupent l’étage supérieur de la troposphère sont constitués de
cristaux de glace (préfixe : Cirrou Cirro) et comprennent les genres Cirrus, Cirrocumulus et
Cirrostratus. Ceux de l’étage moyen (préfixe : Altro), généralement constitués de gouttelettes
d’eau, parfois de cristaux de glace, comprennent les Altocumulus et Altostratus déborde
généralement dans les étages supérieur et inférieur. A l’étage inférieur, on trouve les genres
Stratocumulus et Stratus, nuages bas. Deux genres enfin, les Cumulus et Cumulonimbus,
nuages d’instabilité, qui ont généralement leur base dans l’étage inférieur, peuvent s’étendre à
travers les deux autres étages. Ils se présentent en éléments séparés, ayant l’aspect de
monceaux, de montagnes ou de tours dont l’extension verticale peut être comparable à
l’extension horizontale. La majeure partie supérieure des Cumulonimbus et de certains
Cumulus, qui peut atteindre 8 à 13 km d’altitude et parfois bien davantage (15 à 20 km dans
les régions tropicales) est formée de cristaux de glace.
Cumulus (Cu)
« Nuages séparés à contours biens délimités
et à base horizontale se développant dans le
plan vertical, en forme de mamelons, de
dômes ou de tours, dont la région supérieure
bourgeonnante ressemble souvent à un
chou-fleur ».
Cette définition générale recouvre toutes les espèces de Cumulus dont l’extension verticale
peut varier de quelques dizaines de mètres à plusieurs milliers de mètres. La base du nuage est
située entre quelques centaines de mètre et 2 km d’altitude. Cette base est sombre alors que
les parties éclairées par le soleil sont d’un blanc éclatant.
Cumulus humilis : Espèce à faible développement vertical. Ces nuages de beau temps sont
liés à la variation diurne de température. Ils apparaissent généralement le matin et
disparaissent le soir.
Cumulus médiocris : l’extension verticale de cette espèce est plus importante que pour les
Cumulus humilis.
Cumulus congestus : Cumulus à développement vertical important. L’aspect bouillonnant
révèle de puissants mouvements verticaux. Les parties supérieures de ces nuages, éclairées
par le soleil, sont le plus souvent d’un blanc éclatant alors que leur base est relativement
sombre. Au terme de leur évolution, ils peuvent donner naissance à une averse, mais de tels
nuages se transforment fréquemment en Cumulonimbus.
Cumulonimbus (Cb)
« Nuage dense et puissant, à extension
verticale considérable, en forme de
montagne ou d’énormes tours. Une
partie au moins de sa région
supérieure est généralement lisse,
fibreuse ou striée et presque toujours
aplatie ; cette partie cirriforme s’étale
souvent en forme d’enclume ou de
vaste panache ».
Figure 2a : Le sommet de ce Cb cap éclairé par le soleil
couchant peut atteindre les 8000 ou 9000 mètres. C'est le
nuage d'orage par excellence (photo Orly-Paris-météo
France).
Au-dessous de la base de ce nuage, très sombre, il existe fréquemment des nuages bas
déchiquetés, soudés ou non avec elle, et des précipitations. Son aspect rappelle souvent celui
d’un nimbostratus, pour un observateur placé au-dessous. On parle parfois de Cumulonimbus
Calvus ou de Cumulonimbus Capillatus, stade ultime du Cumulonimbus en pleine maturité.
La différence entre les espèces calvus et capillatus (spécifiques aux Cb) se situe dans le
sommet : s'il paraît chevelu, c'est un capillatus, sinon il est calvus (chauve en latin). Pour les
capillatus, si le sommet ressemble à une enclume, le nuage est qualifié d'incus. On peut
Pour qu’il y ait chute des particules d’eau il faut que leur vitesse soit très nettement supérieur
à la vitesse des courants ascendants. Les gouttes doivent avoir au moins un diamètre de 0,5
mm pour pouvoir provoquer une pluie. Pour former une goutte de pluie, il faut donc environ
106 gouttelettes élémentaires.
L’agglomération des gouttelettes se ferait selon le schéma suivant (le plus probable et le plus
généralement admis) : supposons un « nuage froid » dans lequel on rencontre à la fois des
cristaux de glace et de l’eau surfondue. La tension de vapeur saturante étant différente dans
ces deux cas, la goutte d’eau surfondue va se vaporiser au profit des cristaux de glace. Tor-
Bergeron ont pu montrer qu’à – 10°C, toute l’eau liquide d’un nuage peut se réunir en 20 mn
Par Dr. EL Hadji Bamba Diaw Page 9
Cours d’Hydrologie : Un exposé pour comprendre
sur les cristaux de glace lorsque leur densité est de 1 cristal / cm3. On obtient ainsi des gouttes
de 0,1 mm environ de diamètre. (Nous avons un processus de grossissement par condensation
de la vapeur d’eau).
Dans les autres cas où il n’y a pas présence de cristaux de glace, on pense que le phénomène
est analogue à celui décrit par Tor-Bergeron. Le rôle des cristaux serait joué par des germes
tels que des cristaux de sel, des poussières etc. Eventuellement les différences de température
entre les gouttelettes pourraient également expliquer une condensation préférentielle à partir
des gouttes chaudes sur les froides. Ainsi les gouttes peuvent atteindre un diamètre de 0,1 mm
et acquérir une vitesse de chute suffisante pour grossir « par balayage » d’autres gouttelettes.
La goutte ainsi amorcée va augmenter de volume lors de sa chute et accroître sa vitesse. Nous
avons un processus de coalescence par balayage qui joue un rôle prépondérant lorsque le
diamètre de la gouttelette dépasse 0,5 mm.
L’étude des précipitations montre que le schéma simpliste selon lequel les nuages prendraient
naissance au-dessus des océans, puis poussés par les vents tomberaient en pluie sur les
continents n’est pas exact. En effet, l’expérience montre qu’un nuage ne contient au
maximum que 20 mm d’eau environ. Par ailleurs, on observe souvent des averses qui
dépassent 20mm.
On est donc obligé d’admettre que, au cours de longue averse, le nuage se reforme à mesure
qu’il abandonne son eau condensée. Ceci se produit lorsqu’il y a des vents ascendants qui
entraînent des masses d’air humides mais pas saturées vers la zone de formation du nuage.
L’analyse des phénomènes météorologique qui leur donnent naissance permet de classer les
précipitations en trois grandes catégories.
Si l’air (saturée ou non) au voisinage du sol est chauffé par la radiation solaire, des masses
d’air se dilatent, deviennent donc plus légères et s’élèvent. Au cours de leur ascension, elles
se refroidissent adiabatiquement et lorsque le point de rosée est atteint, il se forme un nuage
(cumulus). La durée de ce type de précipitation est assez courte mais l’intensité elle est forte.
Ce type de pluie correspond à la plupart des précipitations des régions équatoriales : on le
rencontre également en climat tempéré sous forme d’orge d’été.
refroidissement (de manière adiabatique). On obtient des précipitations sous forme de pluie
mais aussi si l’altitude est suffisante sous forme de neige.
Après le passage de la chaîne de montagne la masse d’air va redescendre se comprimer et se
réchauffer. On a alors les vents chauds et secs (effet de «Fœhn»).
Lorsque plusieurs masses d’air de propriétés différentes se rencontrent, les plus chaudes et les
plus humides sont poussées vers les altitudes où elles se refroidissent et se condensent.
Généralement ces précipitations sont longues et importantes.
Remarques :
1- La neige est la principale forme de précipitations solides. Elle résulte d’une
condensation lente et progressive de la vapeur d’eau à une température voisine de 0°C.
C’est une chute de pluie provoquée soit en saupoudrant les nuages de paillettes de glace
carbonique, soit en faisant monter vers eux des fumées d'iodure d'argent qui provoquent la
condensation de la vapeur d'eau.
a). Historique :
Vers la fin de l'été 1946, la région de New York, aux États-Unis, et le Sud du Canada
connaissent une sécheresse inquiétante. L'eau est tellement rare à New York qu'il y est interdit
de laver les voitures. Au même moment, le météorologiste américain Curt Ebert décide
d'entreprendre une expérience. Avec son petit avion il grimpe au-dessus des nuages et les
saupoudre de paillettes de glace carbonique emportée dans une petite caisse. Soudain, une
pluie violente s'abat sur New York et ses environs, remplissant les réservoirs presque à sec !
Curt Ebert a gagné son pari : il peut provoquer des chutes de pluie à volonté, du moment qu'il
y a suffisamment de nuages dans le ciel. Mais il a du même coup soulevé un délicat problème
juridique. Des Canadiens l'accuseront en effet d'avoir "volé" une pluie qui, faute d'arroser
l'Etat de New York, serait fatalement tombée, à leur avis, sur leur propre pays !
Pour cela, il va se passer un phénomène de collision des particules grâce aux agents
hygroscopiques. L’injection de ces
composés va permettre une accélération de
la croissance des particules d’eau.
b2.) Effet Bergeron - mode statique
La technique de la pluie artificielle est
caractérisée par l’effet Bergeron, on appelle
cela l’ensemencement des nuages. C’est la
technique la plus utilisée qui consiste a
transformer de la vapeur d’eau se trouvant
dans les nuages de l’atmosphère en glace.
Pour cela, divers composés chimiques sont
utilisés pour permettre de geler les
particules à une vitesse impressionnante.
Il a également été prouvé que l’on produit plus de pluie en gelant la particule, car le gel d’une
substance produit de la chaleur à l’environnement, ce qui va donc permettre une précipitation
plus intense et plus longue.
Suite à cette pratique, les particules d’eau vont être assez lourdes pour tomber sous forme
liquide ou solide au sol sans s’évaporer.
Les agents hygroscopiques sont le Chlorure de calcium (CaCl) ainsi que le Chlorure de
sodium (NaCl). Ces composés délivrent et contiennent l’eau, et donc vont permettre une
accélération de la croissance des particules d’eau.
Les agents provoquant la congélation sont la neige carbonique ainsi que l’iodure d’argent
(AgI). Ces agents vont permettre la congélation des particules microscopiques d’eau dans le
nuage pour permettre de retomber avec une plus grosse masse. C’est la technique la plus
utilisée car c’est elle qui s’avère être la plus efficace.
e). Exemple :
personnes ont été employés pour cela, de même qu'un arsenal de 7.000 canons et plus de
4.600 lance-roquettes.
En Afrique, au Maroc avec le programme « Al Ghait » qui débute à partir de 1982. Ensuite, il
y eut le programme « SAAGA » au Burkina Faso à partir de 1997 qui s’inscrit dans la
continuité d’ «Al Ghait » dans la mesure où le Gouvernement Burkinabé sollicita vivement
l’aide du Gouvernement Marocain pour la réalisation de ce projet.
Au Sénégal : En 2006, démarrage du programme « Bawnaan » qui a bénéficié de tout le
savoir-faire marocain, avec l’installation d’un radar dans le département de Linguère.
L’idée est de mesurer la quantité d’eau tombée au sol durant un certain intervalle de temps. La
hauteur des précipitations est définie comme étant l’épaisseur comptée suivant la verticale, de
la lame d’eau qui s’accumulerait sur une surface horizontale, si toutes les précipitations reçues
par cette dernière s’y trouvaient immobilisées.
Les mesures, effectuées de façon régulière dans le but d’une étude de cas, doivent être
enregistrées en précisant le lieu, la date et la nature des prélèvements (pluie, neige…). Par la
suite, elles peuvent servir de repères et d’outils de comparaison pour préciser le caractère
exceptionnel ou non des précipitations. Elles permettent aussi de replacer l’évènement dans
un contexte plus large de territoire (local, régional, mondial…) afin de suivre l’évolution de
cette précipitation dans le temps et l’espace. Tous les relevés s’effectuent à l’aide d’outils
adaptés aux différentes échelles d’observation.
Le principe des mesures pluviométriques consiste à recueillir la pluie tombée sur une surface
réceptive S pendant un intervalle de temps « T » donné. Le volume « V » d’eau de pluie
recueilli est en principe proportionnel à « S » et sa mesure permet le calcul de la pluie
moyenne « P » dans l’intervalle « T ».
Le pluviomètre est un appareil très simple qui comporte une surface réceptrice ; l’eau
traversant cette surface est dirigée par un entonnoir vers un seau récepteur. Si durant un
Pour permettre une meilleure comparaison des mesures entre différentes stations
pluviométriques les paramètres d’équipement ont été normalisés. L’appareil le plus courant
est le pluviomètre «Association» dont la surface réceptrice placée à 1,5m du sol est un cercle
de 400 cm2. Mais il existe d’autres types de pluviomètres de surfaces réceptrices différentes
(314cm2, 1000cm2 etc.) auxquels correspondent bien sûr des éprouvettes calibrées différentes.
Les règles d’observations et de recueil des données sont généralement les suivantes :
Mesures quotidiennes à heure fixe (le matin le plus souvent) ;
Report sur une fiche mensuelle dont une copie est envoyée au service central en fin de
mois ;
Le service central établit une fiche annuelle des pluies journalières, les relevés
originaux étant conservés pour un éventuel contrôle ultérieur.
Figure 9 : Cette figure présente un inventaire non exhaustif des pluviomètres utilisés dans le monde. Chaque
appareil a ses propres caractéristiques aérodynamiques et donc son propre pouvoir de captation des
précipitations incidentes. Ceci rend difficile la comparaison de mesures obtenues, dans le temps et dans l'espace,
avec des pluviomètres différents.
Sevruk B., Klemm S. [1989]: Catalogue of national standard precipitation Gauges. Instruments and Observing
Methods Report N°. 39, WMO/TD-N°. 313, 50p.
Remarque : Tout Pluviographe doit être accompagné d’un pluviomètre dont les relevés
journaliers permettront la correction (à un facteur correctif près) des données du
Pluviographe.
Figure 10 : pluviographe
Utilisés à l’origine pour détecter les avions, les radars sont devenus au début des années 1960
un moyen d’observation irremplaçable pour détecter et quantifier les précipitations.
Les radars météorologiques permettent de localiser les précipitations (pluie, neige, grêle) et de
mesurer leur intensité en temps réel. Ils ont une portée d’environ 100 km pour la mesure et de
150 à 200 km pour la détection des phénomènes dangereux.
Un radar est constitué d’une antenne parabolique, d’un système d’émission-réception et d’un
calculateur. L’antenne est équipée de plusieurs moteurs destinés à l’orienter verticalement et
horizontalement et d’un radôme, enveloppe sphérique qui protége l’ensemble en cas de forts
coups de vent. L’ordinateur, qui assure le traitement du signal, permet une visualisation locale
des échos et une diffusion vers le Centre de prévision météorologique.
grandes longueurs d'onde ne détectent pas les pluies fines et les chutes de neige légères aussi
rapidement qu'un matériel fonctionnant sur des longueurs d'onde plus courtes. Aussi, le choix
d'une longueur d'onde convenable dépend-il des conditions climatologiques et du but
recherché. Les trois bandes figurant sur le tableau ci-dessous sont toutes employées pour
l'observation des précipitations.
L’image radar est perturbée par des obstacles fixes comme les montagnes ou les constructions
au voisinage immédiat de l’antenne. L’implantation des radars doit donc prendre en compte
ces éléments afin d’assurer à cet instrument une efficacité optimale.
Ils sont munis de plusieurs capteurs qui donnent au minimum des informations sur les
températures (canal infrarouge), sur la présence de nuages (canal visible) et sur la quantité
moyenne de vapeur d’eau de la troposphère. Certains satellites plus perfectionnés possèdent
plus d’une douzaine de capteurs et apportent autant d’informations différentes.
Le système mondial de satellites météorologiques comprend : des satellites défilants : NOAA
et Meteor des satellites géostationnaires : Insat, FY-2, Goes, Météosat et GMS, avec
cependant seuls les trois derniers fournissent des images de façon régulière pour la
surveillance météorologique.
Vents dominants
Vents dominants
h h
d 4h d<4h
Ces règles ne sont pas toujours faciles à respecter en particuliers en forêt. Par ailleurs, les
pluviomètres imposent de les installer à proximité de la résidence de l’observateur. Le choix
d’un site est donc un compromis entre des impératifs technique, économique et humains. Il
garde donc un côté subjectif important.
Les erreurs dans la mesure de la quantité d'eau recueillie dans un appareil sont faibles par
rapport à celles dues à l'installation de l'appareil, pourvu qu'un soin raisonnable soit apporté
aux lectures. Les quantités journalières devraient être lues à 0,2 mm près et, de préférence, au
dixième de millimètre près et les quantités hebdomadaires ou mensuelles au millimètre près.
Les principales causes d'erreur susceptibles de se présenter sont dues à l'emploi d'éprouvettes
ou de jauges graduées de manière inexacte, au fait que l'on peut renverser l'eau au moment du
transfert dans l'éprouvette et à l'impossibilité de vider complètement l'eau du récepteur dans
l'éprouvette.
En plus de ces erreurs, des pertes par évaporation peuvent se produire. Celles-ci ne risquent
d'être sérieuses que dans des climats chauds et secs et avec des appareils qui ne sont relevés
qu'à intervalles espacés. Elles peuvent être réduites en mettant un peu d'huile dans le récipient
ou en concevant le pluviomètre de manière que la surface de l'eau exposée à l'évaporation soit
petite, la ventilation soit faible, et que la température à l'intérieur de l'appareil ne puisse
devenir excessive. Il est également nécessaire de s'assurer que la surface réceptrice du
pluviomètre soit lisse afin que les gouttes de pluie n'y adhèrent pas. Elle ne doit jamais être
peinte.
H x, y dx dy
1
S surface
Hm
A partir des différentes mesures, on trace les courbes d’égales hauteurs de pluie ou isohyètes.
On détermine ensuite la pluie moyenne en considérant qu’entre deux isohyètes consécutives
(40 et 50 mm) la pluie est uniforme et égale à la moyenne des deux valeurs d’isohyètes (45
mm).
40 50 60 70 90
80
S5
S2
S1 S4
S3
Hm
1
H 1.S1 H 2 .S 2 H 3 .S 3 H 4 .S 4 H 5 .S 5
S
A chaque station, on affecte la surface du polygone obtenu en traçant les médiatrices des
segments reliant la station concernée aux voisines.
La pluie moyenne « H m » sera obtenu en faisant la somme pondérée des pluies aux
différentes stations, le coefficient de pondération étant la surface du polygone concerné
intérieur à « S » rapportée à la surface « S ».
1 n
H m H i Si
S i 1
triangle
Surface polygone
médiatrice
Point de mesure
Si nous avons une station seule sur une grande surface (par exemple plusieurs km2) on
constate généralement que la pluie sur la surface est inférieure à la pluie sur la station.
III.3.1. Définition
« H P t , F ».
Utilisant la formule de VUILLAUME, on en déduit :
H m t , F , S C F , S , Pan .H p t , F
H m H p . exp kS n
« k » et « n » sont des constantes pour une averse donnée.
2
C
N V
P
« N » : Nombre de pluviomètres ;
« P » : pourcentage d’erreur admissible ;
« Cv » : coefficient de variation des hauteurs de pluie aux stations existantes.
Cette méthode s’applique à une station pluviométrique dont on possède une série continue de
mesures sur 20 ans aux moins. Elle part du principe que la pluviométrie annuelle est une
variable aléatoire indépendante dont la loi de probabilité est constante dans le temps.
L’échantillon obtenu par les mesures ne doit donc présenter ni tendance (à la hausse ou à la
baisse) ni phénomène cyclique. Pour le vérifier, on dresse un graphique de la moyenne mobile
sur (2n+1) années. Pour l’année i, cette moyenne Mi est obtenue à partir des pluviométries
annuelles Pi par la formule suivante :
Mi
1
Pin Pin1 ................. Pin1 Pin
2n 1
Soit la moyenne des (2n+1) valeurs entourant l’année « i »,
Généralement on prend n=2 et on fait la moyenne sur 5 valeurs. Ce contrôle est purement
qualitatif et ne peut conduire au calcul de nouvelles valeurs. Par contre dans le cas de résultats
douteux, il convient d’effectuer un contrôle par comparaison à des stations voisines.
1600
1200
Pluie
1000
800
600
Période douteuse
400
1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980
Année
Station 3
Année Pan
1929 980
1930 983
1931 835
1932 864
1933 908
1934 796
Cette méthode appelée « méthode des doubles cumuls » ou méthodes des doubles masses »
s’applique à un couple de stations pluviométriques. Elle consiste à faire pour chacune des 2
stations A et B le calcul de la pluviométrique cumulée jusqu’à l’année « i » soit Ta(i) et Tb(i)
Avec :
Ta i Pa 1 Pa 2 .......... Pa i
m1
P1 P0 (3.6)
m0
P1 : précipitation ajustée
P0 : précipitation observée
m1 : pente de la courbe dans la meilleure portion
m0 : pente de la courbe dans la portion à corriger.
50000
40000
Pluie station 1
30000
20000
10000
0
0 10000 20000 30000 40000 50000
Pluie Station 3
Pour le calcul des crues, la sécurité est obtenue par utilisation des données brutes
sans correction.
Fnd xi
i 1
N 2N
On démontre que, si « n » tend vers l’infini, la variable aléatoire « Z » suit une distribution
statistique particulière, appelée « distribution (ou loi) normale ou de Gauss ».
La pluviométrie annuelle peut être considérée comme la somme des 365 pluviométries
journalières, lesquelles sont des variables aléatoires indépendantes (en 1ère approximation).
Dans la mesure où le nombre de jours pluvieux dans l’année est important, ce qui est le cas
général, la pluviométrie annuelle suit donc une loi normale.
Dans le cas exceptionnel où la pluviométrie annuelle n’est la somme que de quelques jours
pluvieux, ce qui est le cas des climats arides, sa distribution statistique peut notablement
s’écarter de la loi normale.
x x0
Avec u est appelée variable réduite
s0
x0 : moyenne de la distribution ; m E x ;
2 E X m E X 2 m 2
2
(Théorème de Koenig) ;
En plus la loi étant symétrique autour de la moyenne « m », celle-ci est égale au mode et à la
médiane : F m 0,5 .
La densité de probabilité a pour expression :
u2
f u
1 2
e
2
1 F(x)
2
0,3
0,5
0,2
f(x)
0,1
0
-3 -2 -1 0 1 2 3 u
68%
95%
99,9%
1.0
fréquence de non dépassement (Gauss)
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-3 -2 -1 0 1 2 3
Variable réduite
F x u
table
Passage de F (x) à x x m u
paramètres m et connus
IV.3.4. Ajustement d’un échantillon de pluie annuelle à une loi normale
a. Méthode graphique :
En réalité, les points sont sensiblement alignés (d’autant mieux qu’on est plus proche d’une
loi normale) et l’on peut ajuster une droite.
Cette droite permet de trouver les paramètres m et de la loi normale la plus proche de
l’échantillon.
1300
m = 858.75
1200 = 122.27
1100
Pluie annuelle (mm)
1000
900
800
700
600
500
400
-3 -2 -1 0 1 2 3
Variable réduite
Exemple :
F 0,5 u 0 x m
F 0,05 u 1,64 x m 1,64
1 n 2
La variance empirique est donnée par : σ 2
n-1 i 1
xi nm 2
On construit la droite représentative de la loi normale calculée.
Remarque : Les lois normales trouvées pour chacune des deux méthodes pour l’ajustement
de l’échantillon des pluies peuvent différer légèrement.
On prendra toujours celle allant dans le sens de la sécurité pour le problème posé. Par
exemple s’il s’agit d’étudier les apports d’eau sur une retenue, on utilisera la droite qui donne
de plus faibles valeurs pour les apports des années sèches.
a. Erreur d’échantillonnage :
Supposons qu’une variable aléatoire X suive parfaitement une loi normale de paramètre
suivant :
moyenne m
écart type
Considérons alors l’ensemble infini des échantillons d’effectif « n » pouvant être tiré au
hasard à partir de la loi de la variable aléatoire « X ». A l’échantillon numéro « k » va
correspondre une estimation de la moyenne et de l’écart type de loi.
estimation de la moyenne mk
Echantillon k
estimation de l'écart type σ k
Ces valeurs ( mk et k ) différent selon l’échantillon N°k.
L’application du théorème central limite permet de démontrer que pour des échantillons
d’effectif commun « n » suffisamment grand (n 30) les infinités des valeurs mk et k
pouvant être obtenue sont distribuées selon deux variables aléatoires « M » et « S » suivant
chacune les lois normales suivantes :
moyenne m
mk réalisation de la variable aléatoire normale M σ
écart type
n
moyenne σ
k réalisation de la variable aléatoire normale S σ
écart type
2n
Le même théorème montre que les variables aléatoires « M » et « S » sont indépendantes.
normales indépendantes. On en déduit que les xk F suivent aussi une loi normale dont les
paramètres sont :
écart typexk F 2 écart typemk 2 u F 2 écart type k 2 2
2
u F
2
n 2n
n 2
xk F étant distribué suivant une loi normale, on en déduit (voir figure densité de probabilité
pour la loi normale) :
80% si 1.28
[u F ]2
Pr ob xk F m u F 1 90% si 1.64
n 2
95% si 1.96
80% si 1.28
[u F ]2
Pr ob x F xF 1 90% si 1.64
n 2
95% si 1.96
C’est donc l’intervalle à l'intérieur duquel on peut espérer que se trouve la valeur vraie d'une
grandeur avec une probabilité donnée. La valeur numérique de l'erreur limite est donc le
produit de l'écart standard réel des erreurs et d'un paramètre numérique fonction du niveau de
confiance.
Niveau de 50 60 66 80 90 95 98 99 99,9
confiance
0.674 0.842 0.954 1.282 1.645 1.960 2.326 2.576 3.291
moyenne k
écart type k 2n
Par contre les distributions de mk et k ne suivent plus de lois normales.
Dans ce cas de petits échantillons, il est illusoire d’obtenir des intervalles de confiance fiables
pour un quantile quelconque, et on s’en tiendra au seul calcul des intervalles de confiance de
la moyenne inconnue « m ».
On démontre que la distribution des « mk » suit la loi de STUDENT caractérisée par les
intervalles de confiances suivants :
Pr obmk m t , n
n
Seuls sont connus les paramètres « m » et « » d’un échantillon unique. Dans la pratique
« » inconnu est remplacé par « » et on obtient alors les intervalles de confiance de la
valeur « m » inconnus.
Pr obm m t , n
n
On constate que la connaissance de « m » est d’autant plus précise que :
l’écart type « » est faible (meilleure précision sur la moyenne pluviométrique inter
annuelle dans les stations arrosées que dans celles arides.
l’effectif « n » de l’échantillon est grand.
IV.3.6 Test d’ajustement
a. Test graphique : Intervalles de confiance des valeurs observées.
Considérons un échantillon d’effectif « n », tiré d’une loi normale de paramètres « m et ».
Sur un graphique Gauss-arithmétique :
la loi normale est représentée par une droite xF m σu F ;
i 1
ui u Fi u
n 2n
x
i
Le rang « i » étant fixé, donc « Fi » et « ui », on démonte que, sur l’infinité des échantillons
d’effectifs « n » pouvant être tirés de la loi, la valeur « xi » est distribuée selon une loi
normale aux paramètres suivants :
moy xi m ui
écart type n Fi
Avec :
2i 1
β Fi 2π Fi 1 Fi
1
u 2 Fi
avec Fi
2n
2
e
Fi 3.84 2.92 1.706 1.45 1.25 1.43 1.706 2.92 3.84
Le résultat précédent n’est vérifié que pour un échantillon d’effectif suffisant n 25 et si
l’on exclut les valeurs maximales de l’échantillon (rang i égal à n ou n-1).
Utilisant alors les résultats connus sur les intervalles de confiance d’une variable de loi
normale, on en déduit que dans le tirage de l’échantillon, le point « M i » sera toujours sur la
i 1
droite Fi , mais que sur cette droite, son abscisse aura l’intervalle de confiance à
n 2n
80% suivant :
Pr ob xi m ui 1.28 Fi 80%
n
Le point « M i » aura alors 80 chances sur 100 d’être sur le segment « « Ai Bi » parallèle à
l’axe des abscisses centré au point « Ci » d’intersection avec la droite représentative de la loi
normale de tirage de l’échantillon :
AiCi Ci Bi 1.28 Fi
n
arrondies, et on trace les deux (2) courbes reliant les différents « Ai » et les différents « Bi ».
Ces courbes entourent la droite de la loi normale dans la zone de confiance à 80%. On
considère que l’échantillon est bien tiré de la loi normale (donc que la loi normale et bien
ajustée à l’échantillon observé) si 80% des points de l’échantillon sont situés à l’intérieur de la
zone de confiance à 80%.
b. Test du x2
Ce test est simplement mentionné pour indiquer :
qu’il est souvent utilisé ;
mais qu’il est peu sélectif en ce sens qu’il peut être satisfait lors de la comparaison
d’un échantillon d’observations avec des lois statistiques sensiblement différentes.
Dans la pratique, le test graphique exposé précédemment sera préféré.
L’étude des hauteurs de pluies journalières de fréquence rare (durée de retour égale à 5,10, 20,
50 ou 100 ans) est utile à la connaissance des crues, notamment pour de petits bassins
versants. Pour cette raison, cette étude est très souvent effectuée systématiquement pour
chaque station pluviométrique observée.
F x Pr obX x e e
u
x x0
Avec la variable réduite u x
s
Fonction de densité de probabilité f(x)
f x x Pr obx X x x
x x0
f u e u e e ux
u
avec
s
Valeurs caractéristiques :
moyenne : m x0 0.577 s
Ecard-type : 1.283s .
Une loi de Gumbel dépend donc de deux paramètres « x0 » et « s ».
F(u)
f(u) 1
F(u)
0,
4
f(u)
0,3
0,5
0,2
0,1
0
-1 0 1 2 3 4 5 u
Figure 15 : Loi de Gumbel
En observant les représentations graphiques de F(x) et f(x) d’une loi de Gumbel, on constate
qu’il s’agit d’une loi asymétrique telle que « mode < médiane < moyenne ».
b. Calcul des fréquences expérimentales de l’échantillon des valeurs observées
Dans une première étape, on classe l’ensemble de l’échantillon d’effectif « n » par valeurs
croissantes. Dans une deuxième étape on attribue à chaque valeur « xi » de rang i de
l’échantillon classé par ordre croissant la fréquence expérimentale suivante :
i
xi Fi
n 1
Cette expression est différente de celle utilisée pour les pluies annuelles de manière générale,
on utilisera :
i 1
Fi pour les échantillons de valeurs moyennes annuelles
n 2n
i
Fi pour les échantillons de valeurs extrêmes annuelles.
n 1
F e e u Ln LnF
u
Dans un tel diagramme, une loi de GUMBEL de paramètre « x0 » et « s » est représentée par
une droite :
F x ee
u
x x0
u x équation de la droite
s
En ce qui concerne l’échantillon des « n » valeurs observées, il lui correspond un nuage des
xi
« n » points M i : M i
ui Ln LnFi
Dans la mesure où une loi de GUMBEL peut être valablement ajustée à l’échantillon ce nuage
de points est sensiblement aligné sur une droite.
Les paramètres « x0 » et « s » de la loi de GUMBEL correspondant à cette droite peuvent être
obtenus à partir de ses intersections avec les droites « F 0.10 » et « F 0.95 » par exemple.
F 0.1 lecture de x1
D’après ce qui précède, la droite passe par les 2 points
F 0.95 lecture de x
2
x1 x2
et
u1 0.834 u2 2.970
x1 x0 0.834 s et x 2 x0 2.970 s
Pour un tel ajustement, il faudra dans un premier temps calculer la moyenne « m » et l’écart-
type « » de l’échantillon.
1
moyenne m n xi
i
echantillon
écart-type σ 1 n 1 n 2 2
x i m 2 xi nm
n 1 i 1 n 1 i 1
x0 m n
s n
Tableau 5 : valeur de « n » et « n »
n 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
n 0.521 0.493 0.482 0.477 0.472 0.470 0.478 0.466 0.465 0.464 0.450
n 1.053 0.941 0.899 0.876 0.861 0.851 0.844 0.838 0.833 0.829 0.78
m x0 0.577 s m n 0.577 n
1.283s n 1.283
m m et m m si n
σ σ et σ σ si n
Cela tient au fait que l’observation la plus probable, mode « x0 », diffère de la moyenne
« m » et qu’en conséquence, la moyenne d’un petit échantillon est souvent plus proche du
mode « x0 » que la moyenne « m ».
Les pluies journalières maximales à la station suivant par hypothèse une loi de GUMBEL, les
paramètres « x0 » et « s » de cette loi sont inconnus.
Ils peuvent être estimés à partir d’un échantillon d’observation d’effectif « n », mais si on
considère l’infinité d’échantillons de même effectif « n », ils conduisent à autant de valeurs
différentes pour les estimations de « x0 » et « s » des paramètres inconnus « x0 » et « s ».
Pour l’unique échantillon observé, nous avons donc une erreur d’échantillonnage représentées
par les différences « x0 x0 » et « s s » lesquelles sont inconnues, mais dont on peut
connaître les lois de probabilités.
Les paramètres « x0 » et « s » étant approchée selon certaines lois de probabilité par « x0 »
et « s », il en est de même d’un quantile de fréquence « f » quelconque.
x f x0 s u f approchée par x f x0 su f
σ
Pr ob x f x f t ,n A f,n
n
valeur de l’échantillon rangé par ordre croissant, ce point « M i » appartenant au nuage des
« n » points représentatifs de l’échantillon a pour coordonnées :
i
ui u Fi Ln Ln
n 1
x
i
Formule dans laquelle B( Fi ) est une fonction de la seule fréquence « Fi », selon le tableau
suivant :
Tableau 7 : Valeurs de B(F) en fonction de F
Valeurs de B(F) en fonction de F
F 0.05 0.10 0.20 0.5 0.7 0.8 0.9 0.95 0.98
B(F) 1.46 1.30 1.24 1.44 1.84 2.24 3.16 4.46 7.08
Utilisant les résultats sur les intervalles de confiance de la loi normale de façon analogue à ce
i
qui a été fait précédemment, on en déduit que le point « M i » est situé sur la droite Fi
n 1
avec 80 chances sur 100 d’être sur le segment « Ai Bi » de cette droite, segment centré en
BFi .
S
demi-longueur Ai Bi Ci Bi 1.28
n
Le test consistera donc à tracer pour quelques fréquences « Fi » arrondies les points « Ai » et
« Bi » correspondant et de porter sur les deux courbes reliant respectivement les « Ai » et les
b. Test du 2
Ce test malgré son usage habituel, n’est pas conseillé compte tenu de la faible sélectivité
(comme dans le cas d’une loi normale).
Supposons que l’on dispose pour deux stations pluviométriques voisines des mesures de l’une
des variables suivantes : pluie annuelle, pluie saisonnière, pluie d’un mois donné et ceci pour
un ensemble de « k » années (consécutives ou non).
mesure à la station x xi
Exemple année i
mesure à la station y yi
Echantillon « xi » :
1 k
Moyenne : mk x xi
k i 1
2 2
1 k 1 k
Variance : Vark x xi mk x xi2 mk x
k i 1 k i1
Echantillon « yi » :
k
mk y yi
1
Moyenne :
k i 1
2 2
1 k 1 k 2
Variance : Vark y i k y m y yi mk y
k i 1 k i 1
1 k
Covk x, y xi mk x yi mk y
k i 1
1 k
xi yi mk x mk y
k i 1
coefficient de corrélation des (xi) et (yi)
Covk x, y
k x, y
Vark x .Vark y
k
x i mk x yi mk x
i 1
k
2
k
2
xi mk x yi mk y
i 1 i 1
k 2
A yi axi b minimum.
i 1
« A » étant la somme des carrées des différences entre les « yi » et les estimations
« axi b » correspondantes.
A
a 0
A min imum
A 0
b
Résultats :
A k
2 xi yi a xi b
a i 1
2k Covk x, y mk x .mk y aVark x amk x bmk x
2
A k
2 xi yi axi b 2k mk y amk x b
b i 1
A
0 b mk y amk x
b
A
0 Covk x, y aVark x 0
a
Covk x, y Vark y
a k x, y .
Vark x Vark x
Droite de régression de y en x :
L’expression de l’estimation de « y » en fonction de « x » correspondant sur le graphique de
corrélation à une droite de régression de « y » en « x », qui passe par le centre de gravité
« G » du nuage de « k » points, de coordonnées mk x , mk y .
a) Position du problème
Très souvent l’intérêt d’une corrélation entre une variable « X » de série longue et une
variable « Y » de série courte n’est pas dans la reconstitution des valeurs de « Y » par
extension sur la série longue, mais dans la possibilité d’affiner la connaissance des paramètres
de la loi statistique suivie par « Y » en réduisant l’erreur d’échantillonnage. On peut espérer
en conséquence une meilleure précision quant à la connaissance des quantiles cherchés en
« Y ».
Estimation : y k
k 1
Vark y
Cette nouvelle estimation est donnée pour la moyenne de la série rallongée en « Y », c'est-à-
dire de l’ensemble des « k » valeurs observées et des « n-k » valeurs reconstituées à partir de
« X ». La valeur estimée « Yi » pour « i » quelconque variant de « k+1 » à « n ».
Covk x, y
yi mk x xi mk x
Vark x
On obtient donc :
n
Cov x, y
y n k m x Var x nm x km ( x) n k m x
i k 1
i k
k
n k k
k
Covk x, y
n k mk x n mn x mk x
Vark x
Estimation de m m y y
n
1
y n i
n i 1
nk
k
mk y mk y
cov k ( x, y )
mn ( x) mk ( x)
n n vark ( x)
Estimation de m y mk y
cov k ( x, y )
vark ( x)
mn ( x) mk ( x)
Vark x
Covk x, y
2
Estimation y
n
n 1
.estimation de VarY
Dans la pratique, il peut arriver que Varn x Vark x ce qui signifie que la nouvelle
k 1 k 2
2
E 1 1
n k 3
k
n'
E
On dit alors que la série rallongée est équivalente du point de vue précision à une série de
« n’ » années de mesures.
Il peut se définir comme étant le laps de temps moyen qui sépare deux averses de même
intensité. C’est l’inverse de la fréquence d’apparition d’une pluie. Une pluie dont l’intervalle
de récurrence est de 10 ans à lieu en moyenne une fois tous les 10 ans. La période de retour
« T » apparaît donc comme une moyenne au sens statistique.
On parle alors d’espérance mathématique de l’intervalle de temps entre deux occurrences de
l’événement considéré. Le temps de retour d’un événement est l’inverse de la fréquence de
dépassement :
1 1
T
Fd X 1 Fnd X
Cela ne signifie pas que l’événement considéré (X > x) va se réaliser régulièrement toutes
les « T » années, mais simplement que si l’on considérait une période infiniment longue,
nous aurions en moyenne « k » réalisations pour « kT » années.
L’intensité moyenne d’une averse est définie comme le rapport de la hauteur de pluie « H »
H
observée à la durée « t » de l’averse. I m
t
Le critère de continuité d’un épisode pluvieux varie selon le bassin versant. Généralement,
deux averses sont considérées comme distinctes si la précipitation tombant durant l’intervalle
de temps qui les sépare est inférieur à un certain seuil et si cet intervalle est lui-même
supérieur à une certaine valeur définie compte tenu du type de problème étudié. En
représentant les averses sous forme de hyétogramme, la question de la séparation des averses
se résume comme suit :
La notion d’averse est très importante en hydrologie des petits bassins versants et en
hydrologie urbaine car déterminante pour les crues. De plus, le dimensionnement rationnel
des ouvrages d’assainissement nécessite leur connaissance en général et celle des relations
liant l’intensité maximum d’une pluie à sa durée en particulier.
L’analyse des pluies à permis de définir deux lois générales de pluviosité qui peuvent
s’exprimer de la manière suivante.
Pour une même fréquence d’apparition, l’intensité d’une pluie est d’autant plus forte
que sa durée est courte ;
A durée de pluie égale, une précipitation sera d’autant plus intense que sa fréquence
d’apparition sera petite.
Ces lois permettent d’établir les relations entre les intensités, la durée et la fréquence
d’apparition peuvent être représentées selon des courbes caractéristiques : les courbes IDF.
formule de Montana :
a et b dépendent de la région et de la fréquence
I aT .t -b T
t 1h : a 9 et b 0.56 T 10 ans
Dakar t 1h : a 0.15 et b 45 T 10 ans
NOM CARACTERISTIQUES
Régime équatorial humide Plus de 200 cm de précipitation annuelle moyenne à l’intérieur
des continents et sur des côtes
Région typique de ce régime : bassin de l’Amazonie.
Régime subtropical Entre 100 et 150 cm de précipitation annuelle moyenne à
humide en Amérique l’intérieur des continents et sur les côtes
Région typique du régime : ointe sud-est de l’Amérique de
Nord
Régime subtropical sec Moins de 25 cm de précipitation annuelle moyenne à l’intérieur
des continents et sur les côtes ouest
Région typique de ce régime : le sud du Maghreb
Régime intertropical sous Plus de 150 cm de précipitation annuelle moyenne sur des zones
l’influence des alizés côtières étroites ; humidité
Région typique de ce régime : côtes est de l’Amérique centrale
Régime continental - entre 10 et 50 cm de précipitation annuelle moyenne à
tempéré l’intérieur des continents ; il en résulte des déserts ou des
steppes
Région typique de ce régime : plaines de l’ouest du continent
nord-américain
Régime océanique tempéré Plus de 100 cm de précipitation annuelle moyenne sur les côtes
ouest des continents
Région typique de ce régime : la Colombie britannique,
l’Europe
Régime polaire et arctique Moins de 30 cm de précipitation annuelle moyenne – se situe au
nord du 60ème parallèle ; formation de grands déserts froids ;
Région typique de ce régime : le Grand Nord canadien