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COURS : INTRODUCTION A LA SANTE PUBLIQUE

PLAN DU COURS
CHAP I. LES CONCEPTS EN SANTE PUBLIQUE
CHAP II. LES COURANTS HISTORIQUES QUI ONT FAÇONNE LA
SANTE PUBLIQUE
CHAP III. LES OUTILS DE SANTE PUBLIQUE
CHAP IV. LES ACTIONS EN SANTE
CHAP V. LES DETERMINANTS EN SANTE PUBLIQUE
CHAP VI. LES PRINCIPAUX INDICATEURS DE SANTE
CHAP VII. LE SYSTEME NATIONAL DE SANTE
CHAP VIII. LES SOINS DE SANTE PRIMAIRE
CHAP I : QUELQUES CONCEPTS UTILISES EN SANTE PUBLIQUE
1. La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d’infirmité (OMS)
Vision globale de l’individu selon trois composantes : « bio-psychosociale »

Selon l’UNICEF (1984) ; « la santé n’est pas l’absence de la maladie, c’est un sentiment plus
profond que le bien-être qui ne dépend pas seulement des services de santé, mais du travail, du
revenu, de l’éducation, de la culture des droits et des libertés.»

2. L’Hygiène : c’est l’ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à améliorer la
santé

3. La Prophylaxie : c’est l’ensemble des moyens destinés à prévenir l'apparition des maladies
4. Santé publique

Alors que, traditionnellement, elle recouvrait essentiellement l'hygiène du milieu et la lutte contre les
maladies transmissibles, elle s'est progressivement élargie... On utilise aujourd'hui santé publique au
sens large pour évoquer les problèmes concernant :
• La santé d'une population,
• L'état sanitaire d'une collectivité,
• Les services sanitaires généraux
• L'administration des services de soins. (OMS, 1973).
L'objectif de la Sante Publique est de lutter contre les problèmes de santé et de maintenir et
promouvoir la santé des populations. La santé publique s'intéresse à l'analyse des phénomènes de
santé dans les populations, plutôt qu'au niveau des individus.
Selon Winslow en 1923, la santé publique est définie comme la science et l'art de prévenir les
maladies, de prolonger la vie et promouvoir la santé grâce à des activités Communautaires
organisées et par l'éducation et l'organisation des services médicaux et infirmiers pour le
diagnostic précoce et la prévention des maladies.
Cette définition de Winslow est plus exhaustive et demeure d’actualité. Elle met l’accent sur les actions
telles que :
• Assainir le milieu
• Lutter contre les épidémies
• Enseigner l'hygiène corporelle
• Organiser les services médicaux et infirmiers
• Faciliter l'accès aux soins précoces et aux traitements préventifs
• Mettre en œuvre des mesures sociales

Cette définition insiste sur la dimension populationnelle, l’essence même de la pratique en santé
publique.

Elle montre l'intérêt de distinguer deux concepts qui ne sont peut-être pas toujours explicitement différencié :
 D’autre part les différents secteurs d’activité qui contribuent à l’amélioration de la santé populationnelle.
 D’une part la santé de la population en tant qu’objet social que des acteurs au sein de la société cherchent
à améliorer
Parmi ces secteurs d’activités, on peut citer quelques exemples :

 Les disciplines scientifiques,


Exemple : recherche fondamentale et épidémiologique sur les vaccins
 Les institutions qui mettent en œuvre les programmes de santé,
Exemple : calendrier vaccinal arrêté par le ministère
 Les acteurs du système de soins.
Exemple : vaccinations effectuées par les soignants

Notez bien que ces derniers, qu'ils exercent « dans le public » ou « dans le privé » (en libéral),
participent à l'amélioration de la santé de la population.

5. Santé communautaire :

La santé communautaire est un domaine de la santé publique qui implique une réelle participation de la
communauté à l’amélioration de sa santé : réflexion sur les besoins, les priorités ; mise en place, gestion
et évaluation des activités.
Il y a santé communautaire quand les membres d’une collectivité, géographique ou sociale, réfléchissent
en commun sur leurs problèmes de santé, expriment des besoins prioritaires et participent activement à la
mise en place et au déroulement des activités les plus aptes à répondre à ces priorités.
6. Système de santé

Un système de santé comprend toutes les organisations, institutions et ressources engendrant des mesures
dont le but principal est d'améliorer la santé

7. Système de soins de santé:


Le système de soins de santé est l'ensemble des institutions, des personnes et des ressources qui
participent à la prestation de soins de santé.

8. Soins de santé primaires

Les soins de santé primaires sont des soins essentiels, fondés sur des méthodes et des techniques,
pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous
les individus et à toutes les familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la
communauté et le pays puissent assumer à tous les stades de leur développement dans un esprit
d'autoresponsabilité et d'auto-détermination
9. Recours aux soins de santé

Le recours aux soins désigne l'utilisation des soins de santé.


Les indicateurs du recours aux soins de santé couvrent les services de prévention (vaccination
infantile et vaccination antigrippale des personnes âgées), le nombre de consultations médicales, les
activités hospitalières (durée des séjours hospitaliers et taux de sortie d’hôpital) et quelques
procédures et chirurgicales (examens tomodensitométriques et IRM, césariennes).

10. Besoins en santé

L’identification des besoins sanitaires de la communauté est l’une des étapes importantes de la santé
communautaire.
On considère comme besoin en santé un écart entre un état de santé donné et un état idéal, ou du moins
acceptable.
11. Demande en santé

 La demande est le désir d'un individu ou d'un groupe de population par rapport à une
amélioration de la santé ou à l'utilisation d'un service
 La demande peut être exprimée ou non. Les femmes expriment généralement une plus grande
demande (de soins) de santé que les hommes.
 La demande est limitée par la perception et, de ce fait, concerne principalement les soins curatifs
et plus rarement les mesures préventives. Une personne ne fait appel à un service que si elle en
ressent le besoin.

12. L’offre en santé

C’est l'ensemble des services et des soins mis à la disposition de la population par les professionnels
et les systèmes de soins de santé.
II. Comment aborder la santé ?

Il y a deux façons de mesurer l’état de santé d’une population :


- par ses aspects négatifs : la mortalité, la morbidité, l’incapacité = des choses faciles à mesurer :
aspects quantitatifs. But : prolongation de la vie
- par ses aspects positifs : la capacité d’un individu de vaquer à ses fonctions personnelles, sociales et
de travail. Un individu en bonne santé est celui qui est capable de fonctionner aussi efficacement que
possible dans son milieu, et de se consacrer pleinement à ses projets = des choses difficiles à mesurer
: aspects qualitatifs. But : amélioration de la qualité de la vie
Combinaison des deux : exemple : mesure de l’espérance de vie en bonne santé qui prédit à
l’individu combien de temps en moyenne il peut espérer vivre sans limitation de ses activités.

Définition de la maladie et du problème de santé

La maladie est un processus biologique anormal, explicable et classifiable en fonction de ses causes et
de ses mécanismes.
Un problème de santé est une souffrance actuelle ou potentielle qui résulte d’un processus perturbant
l’état de santé et provoquant un état de mal-être.
Ces définitions ont recours à un concept fondamental : la maladie ou le problème de santé est le résultat
d’un processus, le produit d’une histoire naturelle
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’APPROCHE DE DIAGNOSTIC DE LA SANTÉ INDIVID UELLE ET
LA SANTE PUBLIQUE
La sante au niveau individuel La santé au niveau d’une population
Au chevet d’un patient, un soignant ausculte, examine, radiographie pour En filant cette métaphore clinique, on voit que là où les sciences
arriver à un diagnostic, considère et discute avec le patient les options fondamentales et cliniques assistent les soignants, d’autres disciplines
thérapeutiques telles que la prise de médicament ou une intervention scientifiques sont nécessaires au professionnel de santé publique
chirurgicale, et enfin met en œuvre un traitement.

Causes Épidémiologie
Causes Clinique

Sociologie,
Individu: État de Ex. Diagnostic État de santé économie,etc DC
santé Complémentaire (DC) Population

Actions, Organisation
Évolution de Traitement et planification
Évolution de
l’état de santé • Curatif Prévention,
l’état de santé
• Préventif Éducation,etc
• Palliatif
CHAPITRE II : LES COURANTS HISTORIQUES QUI ONT FAÇONNE LA SANTE
PUBLIQUE

Généralement, c’est au XVIIIème siècle et la période préindustrielle qu’on situe les origines de la
santé publique telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Bien qu’il y ait indéniablement à partir de cette époque des événements marquants qui ont façonné
la sante publique, l’origine de ces mouvements est bien antérieure à cette période.

Dans ce chapitre, nous allons voir quatre grands courants qui ont façonné la santé publique
occidentale actuelle :

 Celui de l’hygiène publique plus connu sous le nom de « sanitary movement »


 Celui de l’hygiène personnelle,
 Celui de la médecine sociale,
 Et celui de l’organisation des services de santé.
II.1 Hygiène publique, contrôle des maladies transmissibles et environnement

Ce courant est à la fois le plus ancien et également celui auquel la santé publique est la plus fréquemment
identifié ; le développement et l’organisation des sociétés ont toujours ‘inclus des dispositions collectives qui
rendent la vie en groupe possible, voire meilleure.

 Dès le Moyen âge, le contrôle des maladies contagieuses (la peste, lèpre) a suscité les premières mesures
publiques dans le domaine de la santé : quarantaines, protection individuelle, etc. il faut également noter
que le contrôle des épidémies a constitué la première préoccupation internationale de la santé publique

 L’industrialisation et l’urbanisation des pays occidentaux et, en premier lieu, de la Grande Bretagne ont
amené à mettre en évidence, dès le milieu du XVIII eme siècle, l’influence des conditions d’hygiène et de
vie comme déterminants des maladies contagieuses (cholera, par exemple).Le sanitary movement et les
travaux de Chadwick illustrent ce mouvement. Ce rapport mettait en évidence les relations entre
l’insalubrité de l’environnement et le mauvais état de santé des travailleurs britanniques. Même si les
théories des germes n’étaient pas encore bien connues, il préconisait des mesures d’hygiène collective qui
sont toujours d’actualité.
 Les travaux de Pasteur ont conduit à la naissance de la bactériologie(1880) et la mise en
évidence des mécanismes de transmission des maladies infectieuses met fin aux polémiques
entre « contagionniste » et d’anticontagionniste » et apporte à ce champ de pratique une
légitimité scientifique qui sera renforcé par la découverte de nouveaux vaccins.
 Pour Fée (1997), l’identification spécifique des bactéries responsable des maladies infectieuse a
ouvert la voie de la nouvelle santé publique à la fin du XIXème siècle. La microbiologie
exercera une influence remarquante sur la sante publique pendant toute la première moitié du
XIXème siècle.
 C’est dans ce champ que la sante publique compte un de ses plus remarquable succès du
XIXème siècle : l’éradication de la variole dans les années 70(Henderson, 1980).
 Aujourd’hui, risque infectieux et environnemental sont étroitement lies bien que faisant appel à
des discipline et connaissances techniques différentes, car ils partagent des connaissances
communes.
II.2 Hygiène individuelle et éducation pour la santé

 « Liée non seulement à la médecine, mais aussi à la religion, à la morale, à l’éducation, à l’art de
gouverner, l’hygiène individuelle reste longtemps une philosophie. Plus tard, la philosophie qui lui dicte
ses préceptes, fera d’elle une science… » (Sand, 1948). Ce courant à la santé a toujours établi un lien entre
le physique et le mental, dans ses applications pratiques. Il n’a pas non plus dissocié les comportements
que nous qualifierons aujourd’hui de préventifs et curatifs.
 Dès le XIXème siècle, les premières grandes campagnes sont organisées contre l’alcoolisme qui constitue
un fléau déjà dans les pays industrialisés.
 Avec l’accroissement des connaissances en biologie et en médecine et leur diffusion auprès du public, ce
champ s’élargit pour englober l’auto traitement et les soins donnés dans la sphère familiale
 Pour Green, c’est dans ce mouvement que l’éducation pour la santé a trouvé ses origines (Green, 1999).
 Au milieu du XXème siècle, le déclin des maladies infectieuses en occident, l’importance croissante des
maladies chroniques et dégénératives et les premiers résultats des études épidémiologiques mettant
l’accent sur le rôle prépondérants de certains comportements (tabagisme, alimentation inadéquate,
exercice physique insuffisant) dans leur survenue ont donné un essor important à ce courant.

Certains ont vu dans ce courant une forme de contrôle sociale, crainte ravivée aujourd’hui par l’essor de
nouvelles pratiques de la santé publique.
II.3 Médecine sociale et protection des groupes vulnérables

La spécificité de ce courant de la santé publique est constituée par le lien entre les conditions sociales et la
santé publique. Quand le contexte idéologique et politique le permettait, ce lien a conduit à l’action, en
considérant que la santé de tous ou de certains groupes particuliers constituait une responsabilité de l’état.

 Au milieu du XIXème siècle, dans différents pays d’Europe, et en particulier en Allemagne, les
mouvements démocratiques favorisent l’émergence d’un courant de pensée dirige par Virchow et Neumann
pour qui la santé de la population constitue une préoccupation sociale vis-à-vis de laquelle la société doit
prendre ses responsabilités. On reconnait également que les conditions économiques et sociales ont des
effets importants sur la santé, ce qui justifie à la fois des analyses scientifiques et des interventions directes
de l’état (Rosen, 1949)
 En France après la révolution de 1789, on instaure des centres de distribution de lait aux enfants et aux
mères.
 Apres avoir découvert que 40% des recrues britanniques (guerre des Boers, 1899-1902) étaient en mauvaise
santé, la Grande Bretagne instaure un système en 1907 de sante scolaire qui veille à ce que les enfants aient
une alimentation adéquate. Le même mouvement s’observe aux états unis peu après. On y note un rôle très
important des organisations communautaires.
 Récemment, on a reproché à ce courant d’avoir perdu son idéalisme initial (Gunning- Schepers, 1997) et de
s’être affaibli, du fait de la prédominance d’approches quantitatives incapables d’induire des interventions
qui puissent faire la preuve de leur efficacité.
II.4 Croissance des systèmes de soins et rôle accru de l’état

 Le développement des systèmes de soins a été caractérisé dans un premier temps par le rôle prépondérant de
l’organisation charitable (essentiellement confessionnelle) dès le Moyen Age.
 La constitution progressive d’états-nations laïcs a légitimé leur intervention dans le secteur de la santé. On attribue à
Bismarck et à l’Allemagne de la fin du XIXème siècle la première intervention de l’état dans la couverture sociale et
sanitaire qui préfigure d’assurance-maladie actuels.
 Ce rôle accru des jeunes Etats n’aurait pas été possible si le savoir médical ne s’était progressivement constitue en
disciplines scientifiques et si la pratique médicale n’avait acquis ses lettres de noblesse (Foucault, 1972).
 L’évolution des systèmes de soins est résumée par Kleiber (1991) qui, citant l’exemple suisse, considère trois
périodes :

o Celle des rendements croissants (XIXème siècle), marquée par la naissance de la clinique, les transformations des
représentations de la maladie et le rôle prépondérant de l’hôpital ;
o Celle des rendements équilibres (première moitié du XIXème siècle), alimentée par une croissance économique
relativement stable et un rôle accru des Etats ; les systèmes de soins connaissent alors un développement important ;
o Et, finalement, celle des rendements décroissants (caractérisée par une augmentation considérable de la demande, une
expansion et une forte différenciation des organisations sanitaires et une remise en question de l’efficacité globale des
soins médicaux).
Quelles que soient les options des Etats en matière de responsabilité vis-à-vis des systèmes de soins, la part croissante
qu’ils occupent dans les économies et les enjeux de la société qu’ils font naitre font d’eux des éléments incontournables de
nos sociétés qu’elles interpellent collectivement et de manière récurrente.
CHAP III. LES OUTILS EN SANTE PUBLIQUE
La santé publique fait appel à beaucoup d’outils pour l’atteinte de ses objectifs.
 Les différents outils (méthodes) sont quantitatives et qualitatives.
 L’épidémiologie reste la science de base de la santé publique.
 Ces outils sont exploités pour identifier les besoins et pour leur apporter de réponses.
II.1. Les méthodes en santé publique
Les méthodes utilisées par la santé publique sont essentiellement quantitatives mais aussi qualitative.

III.1.1. L’épidémiologie
o Définition : « L’épidémiologie est la science qui étudie la fréquence et la distribution des problèmes de
santé dans les populations humaines, dans le temps et dans l’espace, ainsi que les déterminants de cette
fréquence et de cette distribution»
o Finalités de l’épidémiologie
L’épidémiologie essaye avant tout de trouver les causes afin de prévenir la maladie (prévention primaire) ou
de modifier dans un sens favorable l’évolution de la maladie déjà présente (prévention secondaire).
Elle permet de mieux connaître les déterminants de santé.
L’épidémiologie s’intéresse:

 aux groupes d’individus et non aux individus eux-mêmes


 aux malades ou non-malades
Les composantes de l’épidémiologie sont donc : descriptive, explicative, évaluative
III.1.2. Les outils pour identifier les besoins

Pour identifier les besoins de santé, les problèmes et leur origine, la santé publique fait appel à de
nombreux outils tels que :
 Sociologie de la santé
 Psychologie de la santé
 Anthropologie
 Toxicologie environnementale
 Microbiologie du milieu
 Etc.

III.1.2.1. La sociologie de la santé


La sociologie est l’enquête d’opinions sur l’état de santé.
Étudie la maladie et la santé dans leurs rapports en termes:

 De la description des effets des pathologies sur la société (réactions économiques- circuits de
vente de médicaments-, ou en termes politiques-contrôle des structures de santé)

 De l’analyse de la mobilisation communautaire pour résoudre un problème de santé


II.1.2.2. L’anthropologie médicale

C’est l’étude de :
• la représ
• entation de la maladie
• des itinéraires des malades
• du rôle des thérapeutes
• des pratiques thérapeutiques de toute sorte dont les rituels de guérison, étudiés en fonction du
système socio-culturel dans lequel ils s’insèrent.

III.1.2.3. Psychologie médicale

Etudie le fonctionnement mental dans une perspective individuelle et thérapeutique.

• Bruchon-Schweitzer en 1994 la définissait comme l'« étude des troubles psychosociaux pouvant jouer un
rôle dans l’apparition des maladies et pouvant accélérer ou ralentir leur évolution. »

• S'intéressant autant aux causes qu'aux conséquences, qu'elles soient directes ou indirectes, la psychologie
de la santé propose des méthodes et des solutions préventives ou curatives impliquant généralement des
changements de comportements en matière de santé.
III.1.2.4. Démographie

Un terme, deux significations :

– Un fait : état quantitatif des populations humaines


– Une discipline : l'étude quantitative des populations humaines avec pour objectifs :

• D'établir le volume des populations


• De prévoir, et donc de comprendre, leurs évolutions
• La démographie (fait ou discipline) renvoie aux 3 seuls phénomènes susceptibles de faire varier le
volume des populations : naissances, décès, migrations

Exercices

Qu’étudie la toxicologie environnementale, la microbiologie du milieu. ?


Expliciter. Donnez les exemples.
III.1.3. Les outils pour répondre aux besoins
Pour répondre aux besoins de santé, les problèmes et leur origine, la santé publique appel à de nombreux outils
tels que :
 Education pour la santé
 Economie de la santé
 Droit de la santé
 Ethique en santé publique
 Management en santé publique
 Politique de santé
 Promotion de la santé

III.1.3.1 Education pour la santé

Elle s’inscrit dans une démarche de responsabilisation de l’individu, en lui apportant l’information nécessaire à
sa santé présente et future.
III.1.3.2. Promotion de la santé
Elargit le concept de prévention; elle met à disposition des populations les moyens d’augmenter leur capital
santé.
Ces moyens sont aussi bien techniques, économiques, sociaux et culturels. Elle constitue un objectif d’un vaste
mouvement mondial de santé publique (MOS 1986, charte d’Otawa) Elle nécessite la participation active de
l’individu.
III.1.3.3. Economie de la santé

L’Economie de la santé est une branche de l’économie visant à appliquer les principes économiques dans le
secteur de la santé et qui a pour objet l’étude de l’allocation efficiente des ressources (humaines, matérielles et
financières) dans le domaine de la santé en vue d’obtenir les meilleurs résultats possibles en matière de santé.
Les besoins étant illimités et les ressources étant très rares, il convient de faire des choix optimaux et utiliser
de manière efficiente le peu de ressources disponibles pour satisfaire aux besoins en santé les plus importants
→ D’où la raison d’être de l’Economie de la Santé qui aide les décideurs à faire des arbitrages sur base de
choix éclairés.
III.1.3.4. Droit de la santé

Englobe l’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent à l'organisation et au fonctionnement des activités
exercées dans l’intérêt de la santé des personnes.
Il porte sur:
o La gouvernance de la santé publique (ex droit et obligations publique de protéger la santé de la population)
o L’exercice individuel des activités de santé ( droit des professions médicales ou pharmaceutiques)
o L’exercice institutionnel des activités de santé (droit des institutions sanitaires : hôpitaux, cliniques)
o L’exercice des activités supports aux activités de santé (ex la bioéthique : qui décrit l’encadrement juridique
de l’emploi des biotechnologies en santé, de la recherche impliquant la personne humaine, du don et de
l’utilisation des produits et éléments issus du corps humain, des situations de soins du début et de la fin de
vie.)
III.1.3.5 Ethique en santé

 Ethique médicale
L’éthique médicale désigne les règles auxquelles les professionnels de santé sont soumis dans leur pratique
quotidienne. L'éthique médicale doit permettre l'accès aux soins pour tous, dans des conditions optimales de
prise en charge médicale, sans discrimination aucune. Le secret médical ou la liberté du patient font partie des
règles d'éthique médicale.
 Bioéthique
La bioéthique s’intéresse depuis quarante ans aux enjeux de la recherche et des pratiques en biomédecine
Une branche plus récente de l'éthique médicale est la bioéthique qui fait face aux problèmes moraux posés par
certaines techniques récentes comme les greffes, l'aide à la procréation médicalement assistée, la génétique.
III.1.3.6.Management en santé publique

Le management est:
- la mise en œuvre des moyens humains et matériels d'une entreprise pour atteindre ses objectifs. Il correspond
à l'idée de gestion et de pilotage appliquée à une entreprise ou une unité de celle-ci.
Le management consiste à la fois à :
- fixer des objectifs (stratégiques et opérationnels),
- choisir les moyens de les atteindre
- et mettre en œuvre ces moyens (recherche d'efficience),
- contrôler la mise en œuvre et les résultats obtenus
- et enfin assurer une régulation à partir de ce contrôle.
PROCESSUS GESTIONNAIRE

FONCTIONS
FONCTIONS CONTINUES
SEQUENTIELLES

Communication Prise de décision

Analyse de la Planification Organisation Direction Contrôle


situation

RESSOURCES •Coordination
•Surveillance
•Problèmes Humaines,Matérielles,Financières,I •Supervision
Programmation •Evaluation •Suivi
•Besoins nformationnelles,Temporelles •Motivation
•Audit •Inspection
STRUCTURE •Formation
Avant la mise en œuvre Equipe de travail
Départementalisation Division de
Pendant la mise en œuvre travail (description poste,
énumération tâches) hiérarchisation
Pendant et après la mise en
œuvre
III.2. Le système d’information sanitaire

III.2.1. Définition des concepts

 Système : Ensemble d’éléments ou de structures qui sont en interrelations


en vue d’atteindre un objectif commun (ex: système de santé, système digestif, etc.)
 Information : Il s’agit donc d’un apport de connaissances.
 Information Sanitaire (SIS) : Un apport de connaissances permettant dans le domaine de la santé de:
 mieux cerner les problèmes qui se posent;
 choisir facilement entre deux ou plusieurs alternatives des solutions possibles;
 Identifier les actions à entreprendre;
 Contrôler la réalisation des décisions;
 Evaluer les résultats atteints;
 Echanger avec les principales personnes intéressées les réponses attendues ou les résultats réalisés.
 Système d’information sanitaire : «un processus intégré de collecte, de traitement, de transmission et
d’utilisation de l’information et des connaissances sur la santé pour influencer l’élaboration des
politiques, l’exécution des programmes et la recherche dans le contexte des systèmes de santé basés sur
les Soins de Santé Primaires». OMS (Rapport2003)

L’ultime but n’est pas d’accumuler les informations, mais d’améliorer la prise de décision
APPROCHE DE LA SANTE PUBLIQUE
L’approche de la santé publique peut être verticale ou horizontale :
Sur le plan vertical
Elle part d’un problème de santé défini et organise les services pour l’utilisation des méthodes à mettre
en œuvre enfin de donner la solution au problème posé.
Par exemple : l’apparition de la tuberculose, du SIDA dans le monde donne lieu actuellement à plusieurs
organisations de lutte contre ces fléaux.
Sur le plan horizontal
Cette approche de la santé publique part des méthodes ou services et organise les services pour répondre
aux divers problèmes de santé. Par exemple, les différentes infrastructures sanitaires pour lutter contre
les diverses maladies communautaires
L’approche horizontale se différencie de l’approche médicale traditionnelle par son aspect collectif ou
communautaire, elle entraîne une responsabilité vis-à-vis de la communauté par opposition à la
responsabilité traditionnelle vis-à-vis du malade , Elle a des responsabilité vis-à-vis de la communauté
implique des éléments ci-après qui n’existent pas dans l’approche médicale traditionnelle :

- La prévention ;
- Le diagnostic de masse ;
- La continuité des soins curatifs.
Les problèmes de santé et les risques pour la santé publique

Notions de problème de santé publique

Il est différent de la maladie. On peut le définir comme une perturbation de l’état de santé de base avec
pour conséquence un mal être individuel et/ou social. La maladie n’est pas toujours la cause du problème
de santé. Ex : Résoudre le problème de santé des personnes âgées, c’est plus les apprendre à vivre avec
leurs maladies ou infirmités que de les guérir.
Le problème de santé est aussi le risque d’attraper la maladie. Ex : la rougeole chez un enfant mal nourri
est souvent mortelle. Un enfant mal nourri court donc un plus grand risque d’attraper la rougeole et d’en
mourir.
1. Les problèmes de santé considérés par les professionnels de la santé publique
Ils les évaluent selon leur importance et priorisent selon différents facteurs tels que :
 La gravité : une maladie est grave quand elle est mortelle ou qu’elle entraîne une incapacité
 La fréquence : c’est le nombre des cas. Elle est exprimée par :
- L’incidence : c’est le nombre des nouveaux cas pendant une période donnée (en principe un an) par
rapport à la population ;
- La prévalence : c’est le nombre d’anciens et des nouveaux cas existant dans une population.
 Impact socio-économique
 Perception sociale
La combinaison de ces quatre critères permet de choisir les problèmes de santé à résoudre en priorité. Cette notion de
priorité est rendue nécessaire par la limitation des ressources. Les ressources sont déterminées par ce qui existe sur le
terrain. Comme on ne peut pas résoudre tous les problèmes de santé en même temps par manque des ressources, on est
obligé de choisir des priorités, les autres problèmes seront résolus plus tard.
Les priorités permettent de réserver l’utilisation des ressources aux activités pour lesquelles les chances d’obtenir un
bon résultat sont les meilleures.

Définition de la santé publique selon la priorité d’activité

C’est l’ensemble des toutes les activités spécifiques qui ont pour but d’établir, maintenir ou promouvoir la
santé dans une communauté. Cela veut dire :
- Rétablir la santé et réadapter les malades guéris dans un milieu
- Soigner =Médecine curative
- Maintenir la santé = prévenir = médecine préventive
- Promouvoir la santé = améliorer la santé = améliorer les conditions de vie qui vont favoriser la santé =
médecine promotionnelle.
2. Les problèmes de santé ressentis par la population

La population expliquent les problèmes qu’elle ressent. C’est ce qu’on appelle la perception. Définition
de la perception : « image que la population se fait d’un problème de santé ou d’un service de santé lui-
même ».

Quelques exemples de grands problèmes de santé publique


 Maladies cardio-vasculaires  Politique vaccinale  La santé de la mère
 Cancers  Maladies liées à l’environnement –Contraception-IVG
 Conduites addictives –Canicule –Stérilité
–Alcool –Eau, Air… –Suivi de la grossesse
–Tabac  La santé de l’enfant  La santé de la personne
–Mort subite du nourrisson âgée
 Accidents –Accidents domestiques –Dépendance
 Santé mentale –Dépistage et suivi médical –Handicap
 Maladies transmissibles
–IST dont le VIH
–Rubéole
–Grippe
Les moyens de résoudre les problèmes de santé

Les moyens de résoudre un problème de santé supposent des ressources qui sont les moyens matériels,
financiers, humains et techniques permettant de mettre en œuvre un programme et de réaliser les
objectifs. Il est nécessaire de savoir que les ressources sont toujours limitées.

Les deux approches des moyens de résoudre les problèmes de santé

i. Ils sont proposés par les professionnels, cette proposition tient compte de deux facteurs :

1. L’efficacité : un moyen est efficace quand il résout le problème qu’il était supposé résoudre
2. La faisabilité : un moyen est faisable lors qu’on peut le faire. On tient compte de :
- La disponibilité locale des ressources permettant de mettre en œuvre ce moyen. Cela veut dire qu’on doit
toujours trouver localement les ressources ;
- Du coût : si le moyen de résoudre un problème de santé coûte trop cher, la population ne peut pas le payer
;
- La simplicité de la technique : une technique compliquée est difficilement réalisable.
ii. Ils doivent être acceptés par la population. C’est ce qu’on appelle l’acceptabilité.

Définition de l’acceptabilité : c’est la qualité des services ou des mesures proposées par les services de
santé qui correspondent à la demande de la population.
En résolvant ces problèmes de la sante, il faut tenir compte du degré d’attaque d’un problème de santé
(vulnérabilité d’un problème)

Cet degré d’attaque d’un problème de santé est la possibilité de modifier ou de résoudre le problème avec
un moyen technique efficace dans les conditions concrètes d’une situation et des ressources disponibles.
C’est en quelque sorte l’équilibre entre les problèmes de santé et les moyens de les résoudre. C’est la
santé publique qui a pour but de trouver des solutions les plus avantageuses possible pour le service de
santé et pour la population
CHAP V. LES ACTIONS EN SANTE
Après avoir identifié les besoins de santé, des actions doivent être enterprises pour y répondre.
Actions de santé publique sont les suivantes:
Planification sanitaire
Prévention et promotion de la santé
Education pour la santé
Dépistage de masse
Coopération sanitaire
Évaluation

1. Planification sanitaire

C’est un processus continu de prévision de ressources et de services requis pour atteindre des objectifs
déterminés selon un ordre de priorité établi, permettant de choisir la ou les solutions optimales parmi
différentes alternatives.

ces choix prennent en considération le contexte de contraintes, internes et externes, connues


actuellement ou prévisibles dans le futur.
Typologie de la planification

 La planification stratégique définit un cadre, des objectifs généraux et donne des orientations
susceptibles de guider l’action
 La planification opérationnelle, qui correspond à la programmation, prépare et facilite l’exécution des
activités visant des objectifs plus spécifiques et généralement dits eux mêmes opérationnels
 La planification tactique se situe entre les deux; elle couvre les périodes de deux ou trois ans. Elle se
concrétiserait par les programmes et projets.

 La planification stratégique s’adressent à l’organisation dans son ensemble, fixe des objectifs globaux à
un horizon de long terme généralement 5 ans en positionnant l’organisation par rapport à ses concurrents

 La planification opérationnelle détaille les actons à mener sur le court terme en s’adaptant à la nature de
l’environnement prévisible nécessitant des plans spécifiques et de l’environnement imprévisible
nécessitant des plans flexible. elle s’adapte également à la nature des opérations ponctuelles et
récurrentes .
Etapes de la planification
La planification comprend 8 étapes :

1. Identification des problèmes de santé 4. Élaboration des stratégies


2. Détermination des problèmes prioritaires 5. Détermination des activités
3. Fixation des objectifs 6. Détermination des ressources
‘ 7. Mise en œuvre
8. Évaluation

La pertinence, la validité des politiques de santé et des plans de développement sanitaire


dépendent grandement de la qualité des informations fournies par le diagnostic de la situation

L’analyse de la situation sanitaire vise à en décrire les caractéristiques dominantes, les relations
entre celles-ci dans le contexte politique, économique et socioculturel de référence
Elle fournit au planificateur une image aussi objective que possible de la situation dont il
souhaiterait modifier certains éléments
2. Prévention

Médecine préventive : tous actes réalisés par les médecins et paramédicaux en vue :
• D’empêcher l’apparition d’une maladie (prévention primaire)
• Le développement d’une maladie (prévention secondaire)
• D’empêcher les complications d’une maladie (prévention tertiaire)
La médecine préventive s’oppose à la médecine curative = la médecine qui vise le traitement ou la guérison
d’une maladie déclarée.
La prévention a pour but d'éviter les maladies. La prévention est axée sur la pathogenèse, elle se préoccupe
des facteurs de risque.
Prévention primaire : elle se situe en amont de l’apparition des maladies par les vaccinations, la
suppression de facteurs de risque, l’amélioration de conditions de vie, …
Ex : tabac, alimentation
Prévention secondaire : intervient sur les tout premiers signes d’une maladie afin d’éviter son
développement et son aggravation. Elle prend en compte le dépistage précoce et le traitement des premières
atteintes.
Prévention tertiaire : empêche les complications, réduit les rechutes et favorise la réadaptation et
réinsertion sociale et professionnelle. Elle intègre aussi les éléments de la prévention quaternaire (c’est-à-
dire les procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables et l’identification de patients ou de
populations à risque de surmédicalisation, etc.).
3. La promotion de la santé
 La promotion de la santé commence dès les conditions de vie nécessaires à la santé. Elle a pour
principe la salutogenèse : elle encourage le développement des ressources salutogènes et essaie
d'identifier les facteurs qui menacent une vie saine.
 La promotion de la santé : est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus
grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci.
Ce processus permet aux individus de mieux maîtriser les déterminants de la santé et d’améliorer ainsi
leur santé. La participation de la population est essentielle dans toute action de promotion de la santé.

La promotion de la santé commence autant par le comportement des gens que par leurs conditions de vie.
Elle cherche à informer et motiver les personnes à obtenir l’information, à faire quelque chose.
Ces stratégies sont soutenues par cinq domaines d’action prioritaires énoncés dans la Charte d’Ottawa
pour la promotion de la santé :
Élaborer une politique publique saine
Créer des milieux favorables à la santé
Renforcer l’action communautaire pour la santé
Acquérir des aptitudes individuelles
Réorienter les services de santé
5. Dépistage de masse

Le but du dépistage systématique de masse est la recherche d'une pathologie spécifique, un cancer
asymptomatique, par un test ou une méthode diagnostique susceptible d'être imposé à un grand nombre
d'individus.
Le dépistage doit séparer la population indemne de la population potentiellement porteuse d'un cancer, nécessitant
des investigations supplémentaires.
Le dépistage est valide lorsqu'il induit une réduction de la mortalité et de la morbidité chez les sujets dépistés.
Tous les cancers ne peuvent faire l'objet d'un dépistage systématique de masse.
Critères d’accessibilité au dépistage systématique de masse:
Cancer fréquent
Mortalité importante
Stade préclinique long
Thérapeutique efficace si découverte du cancer à un stade précoce
test de dépistage de bonne sensibilité, de bonne spécificité, coût modéré, peu invasif, reproductible.

Les cancers faisant l'objet aujourd'hui d'un dépistage sont les cancers du sein, du col utérin, de la peau, du colon et
du rectum, de la prostate
Le dépistage de masse est par ailleurs ciblé, c'est à dire que la totalité de la population n'est pas incluse, mais il
s'adresse à un groupe de population défini à risque réel car le coût du dépistage de masse est très élevé pour le
budget de la santé.
6. Coopération sanitaire
La coopération, impliquant une participation active et de tous, est indispensable à la coordination des actions
de santé publique au nom de l’intérêt réciproque et de la solidarité.

7. Evaluation sanitaire
Malgré ses imperfections et les nombreuses réticences des professionnels de santé, l’évaluation devient une
nécessité pour des raisons tout autant stratégiques qu’économiques.
Elle peut porter sur :
- L’évaluation des pratiques professionnelles
- L’évaluation du service rendu des produits, actes et prestations de santé et des services qu’ils rendent.
CHAP. VI : HYGIENE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE

L’hygiène est la discipline médicale qui étudie les moyens propres à maintenir l'être humain en bonne
santé en le protégeant contre les maladies. A un sens plus large, cette discipline cherche à maîtriser les
facteurs environnementaux qui peuvent altérer la santé : polluants, perturbateurs hormonaux,
allergènes, facteurs de modifications sociétales et climatiques…

PRINCIPES

 Prévention des facteurs de risques


 Prévention des maladies transmissibles et lutte contre les épidémies
 L'hygiène alimentaire
 L'hygiène de vie
Prévention Des Facteurs De Risques

L’état de santé de l’être humain peut être affecté par des facteurs naturels ou sociaux (climat, microbes ;
pollution, nuisances, promiscuité). Ces facteurs peuvent être déterminés précisément grâce à
l’épidémiologie qui étudie le lieu, le moment, et les raisons d’apparition d’une maladie. Il est ainsi parfois
plus facile d’agir sur les contextes d’apparition des maladies que sur les causes directes. Il faudra donc agir
sur les comportements individuels et collectifs, même si cela peut être rendu difficile de par la nature
humaine et ses facteurs de résistance d’ordre psychologique (exemple du port du préservatif dans le cadre
de la prévention des infections sexuellement transmissible), culturel (exemple du mode de cuisson des
aliments) ou physiologique (exemple du tabagisme qui est connu pour ses ravages, mais qui reste malgré
tout très répandu de par l’addiction qu’il crée).
Prévention Des Maladies Transmissibles Et Lutte Contre Les Épidémies

Les vaccinations

Elles permettent de donner des moyens de défense à l’organisme contre la contamination ou le


développement de la maladie. L’usage des vaccins est règlementé par le code de la Santé Publique.
Ainsi certaines vaccinations sont obligatoires pour l’ensemble de la population, d’autres pour une
certaine catégorie de population exposée ; d’autres ne sont que recommandées. Enfin, certaines
peuvent être rendues obligatoires par le Règlement sanitaire international dans le cadre de
l’autorisation de voyages à destination de pays où des épidémies sont en cours.

L'isolement des sujets contagieux

L’isolement de la population ne se pratiquait plus depuis l’avènement de la médecine moderne et


l’utilisation des traitements antibiotiques ayant considérablement raccourci les durées de contagiosité
des maladies. Mais un isolement en milieu hospitalier, de courte durée, peut être utile dans certains cas
(tuberculose en phase aigüe, typhoïde, choléra…).
Mais dernièrement avec l’émergence du covid 19, on a vu la médecine recourir à cette méthode qui se
pratiquait rarement puisque la maladie en queston a la capacite de se transmettre très rapidement avec
la durée de contagiosité élevée.
La désinfection et la stérilisation

La désinfection consiste à détruire les agents infectieux au moyen de produits chimiques ou de


procédés physiques. Elle peut s’appliquer à l’homme ou à son environnement. La stérilisation permet
une disparition totale et définitive des germes infectieux. Elle est particulièrement utilisée en chirurgie,
ou lors de soins médicaux spécifiques.

3 Prévention des maladies sexuellement transmissibles

Les infections sexuellement transmissibles (ou IST) sont nombreuses : virus de l'immunodéficience
humaine, syphilis, herpès, chlamydia, hépatites, etc. Les mesures de prévention sont de limiter le
nombre de partenaires sexuels, d’éviter les partenaires à risques et d’utiliser des préservatifs masculins
ou féminins. Selon les maladies, les traitements sont plus ou moins applicables. Leur dépistage reste
aussi difficile à mettre en place dans certains cas. La découverte d’une IST implique des mesures
individuelles rigoureuses pour celui qui est infecté (respect de la dose et de la durée du traitement
prescrit, utilisation de préservatif) mais également de prévenir son ou ses partenaires afin qu’ils
puissent bénéficier d’un dépistage et si nécessaire d’un traitement.
L'HYGIÈNE ALIMENTAIRE
La prévention contre les infections alimentaires

L’ensemble de la chaîne alimentaire doit bénéficier de mesures d’hygiène : production, stockage,


transport, distribution, mode de préparation, consommation. Plusieurs commissions dépendant des
ministères de l’Agriculture et de la Santé sont responsables de la surveillance et des contrôles. Par
exemple, en restauration collective, les aliments doivent être transportés en liaison chaude (+ 65°)
ou froide (- 18°) jusqu’au consommateur. Lors de toxi-infections alimentaires, une déclaration
obligatoire doit être réalisée auprès de l’Agence Régionale de la Santé qui met alors en œuvre des
enquêtes afin de connaître la source de celle-ci. Individuellement, les citoyens doivent prendre des
mesures d’hygiène individuelles (lavage des mains, des aliments, mode de cuisson, délai de
consommation, etc.).

Le choix des aliments


L’hygiène alimentaire doit aussi être la garantie d’une alimentation qui répond aux besoins de
l’organisme (protéines, glucides, lipides, vitamines, oligoéléments) : c’est une alimentation
équilibrée qui doit être apportée. La tendance alimentaire des pays industrialisés est marquée par
une surconsommation de viande et de sucres rapides. Il faut donc privilégier les sucres lents et les
graisses végétales.
Hygiène de l'eau

La mesure de prévention la plus importante au niveau de l’hygiène de l’eau est le contrôle du rejet
des eaux usées sous le contrôle des municipalités. En effet, la contamination de l’eau est en majeure
partie due à la pollution fécale et à la pollution industrielle. Cette mesure de prévention a un coût
important, ce qui explique le problème des contaminations par l’eau dans les pays en voie de
développement.

5. L'hygiène De Vie

L’hygiène de vie est le meilleur équilibre physique et psychologique de l’homme dans son milieu
naturel et social.
Mode de vie
Le mode de vie est un vecteur important des facteurs de risques de nombreuses maladies comme les
cancers, les accidents et les affections cardio-vasculaires. Ainsi l’équilibre physique et psychologique
de l’homme passe par la propreté du corps, l’exercice physique quotidien et une bonne alimentation.
Certains comportements sont néfastes pour la santé : l’alcoolisme et le tabagisme sont fréquents et
souvent combinés. Ainsi certaines mesures collectives ont été prises afin de protéger le plus grand
nombre et les plus fragiles, comme l’interdiction en partie de la publicité pour l’alcool et le tabac.
D’autres facteurs de risques peuvent être dévoilés par les conditions de travail, la sédentarité et le
développement des nouvelles technologies.
Une étude anglaise réalisée entre 1993 et 2007 a permis de déterminer un mode de vie idéal
pour la santé humaine :
● Absence de tabac,
● Consommation d’alcool égale ou inférieure à un demi-verre par jour,
● Consommation de 5 fruits et légumes par jour,
● Et exercice physique d’une durée de 30 minutes par jour.
Cette étude peut être complétée par quelques comportements limitant les facteurs de risques :
● préparer soi-même ses repas avec des produits frais,
● éviter les expositions excessives au soleil.
CHAP VI LES DETERMINANTS DE LA SANTE
Pourquoi certains sont-ils en bonne santé alors que d’autres ne le sont pas ?
D’après plusieurs études, en haut de l’échelle sociale, on vit plus longtemps et souvent en meilleure santé.
Il y a une hétérogénéité de l’état de la santé dans la population. : entre hommes et femmes, en fonction des
revenus, fonctions…
On ne peut dire que c’est à cause de la pauvreté, ou de ressources matérielles insuffisantes, qu’il y un tel
écart : il faut avoir une vision plus globale de l’individu. Il y a de plus d’autres facteurs que les soins qui
agissent
Cette logique justifie alors les écarts en longévité.

Facteurs de risque = « … un aspect du comportement individuel ou des habitudes de vie, une exposition à des dangers
environnementaux ou une caractéristique innée ou héréditaire et est selon les données épidémiologiques, reconnu pour
être associé à des états de santé qu'il est jugé important de prévenir » (John Last, 2004).
La classification des facteurs de risque se fait à l'aide du modèle conceptuel des déterminants de la santé.
Un même facteur de risque peut être en rapport avec plusieurs catégories de déterminants.
Facteurs de protection = des éléments qui protègent les individus de certains risques
Exemples :
- Maintenir de bonnes habitudes de vie (avoir une bonne alimentation, faire de l'exercice, avoir un bon sommeil, une
bonne hygiène corporelle)
- Avoir une bonne estime de soi (être capable de gérer son stress, avoir de bons confidents et être en mesure de résoudre
des problèmes complexes);
Les déterminants sociaux
Les déterminants sociaux de la santé (DSS) sont les circonstances dans les quelles les individus
naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire
face à la maladie.
La répartition inéquitable des déterminants sociaux de la santé entre les groupes est à l’origine des
écarts de santé injustes et importants au sein d'un même pays ou entre les différents pays.
Les causes fondamentales de la maladie et des inégalités en matière de santé sont donc les conditions
sociales dans lesquelles les gens vivent et travaillent.
Les conditions de vie qui affectent la santé
Sont déterminées par plusieurs forces telles l’économie, les politiques ou la sécurité publique.
Dépendent de la répartition du pouvoir, de l'argent et des ressources sur tous les plans : mondial,
national et local.
Reflètent globalement les ressources (qualité et quantité) qu’une société rend accessible à sa
population afin de répondre à ses besoins et de faire face à l’environnement.
LES PRINCIPAUX INDICATEURS DE SANTE
1. DEFINITIONS
1. Indicateurs : un indicateur est un « instrument qui fournit une indication » (Le
Robert), un « outil de mesure ou un critère d’appréciation de l’état d’un phénomène à un moment donné»
(Lexique économique, 1984). Eléments ou données qui reflètent l’état ou la situation.
2. Santé : Donner une définition de la santé relève de l’impossible ; en effet, ce concept reflète des notions très
différentes selon les lieux, les temps. Pour l’OMS, la santé est « un état de bien-être à la fois physique, mental
et social et pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité ».
3. Indicateurs de santé : Variable qualitative ou quantitative permettant d’évaluer l’état de santé.
INTERET DES INDICATEURS DE SANTE TYPOLOGIE DES INDICATEURS DE
Les indicateurs de santé sont utiles pour : SANTE
Les indicateurs de santé s’expriment en :
Connaître l’état de santé de la population à une date donnée;
 Proportion
Appréhender de façon la plus exacte possible l’offre des soins hospitaliers  Taux
Apprécier l’évolution de la consommation médicale;  Indice
 Ratio
Prévenir la maladie;
 Cote
Promouvoir la santé;
Planifier la santé.
DIFFERENTS INDICATEURS DE SANTE
On distingue deux types d’indicateurs d’état : Epidémiologiques et Démographiques
VII.4.1. Indicateurs épidémiologiques
On distingue les indicateurs de mortalité et les indicateurs de morbidité
VII.4.1.1. Indicateurs de mortalité
Il s’agit d’un bon indicateur quantitatif qui permet de mesurer l’évolution d’un état de santé
a) Taux brut de mortalité : (TBM)
TBM = [Nombre de décès pendant une période définie / Effectif moyen de la population exposée au risque pour la
même période]*1000
Encore appelé taux de mortalité général. Sa définition est celle de l’incidence comme événement «le décès».
b) Taux de mortalité proportionnel : (TMP)
TMP = [Nombre de décès par une cause donnée pendant une certaine période/ Nombre total de Décès pendant cette
même période]*1000
c) Taux de mortalité spécifique
Taux de mortalité spécifique par cause (TMSC)
TMSC= [Nombre de décès sur une période définie (1 an) pour une cause/Population moyenne pour la même
période]*1000.
Permet d’apprécier la gravité d’une maladie pour la population.
Taux de mortalité spécifique par âge
TMSA = [Nombre de décès sur une période définie (1 an) dans une tranche d’âge/Population moyenne
de la tranche d’âge choisie pour la même période]*1000
Permet de comparer des populations dont la structure par âge est différente.
Le TMS par âge augmente avec l’âge.
d) Taux de létalité : (TL)
TL = [Nombre de décès par maladie / Nombre de cas de maladie ]*1000.
Indicateurs de morbidité
a) Taux de Prévalence
TP = [Nombre de cas d’une maladie à un moment donné ou sur une période définie/ Population
Moyenne sur la même période]*1000
Prévalence instantanée
TPI = [Ensemble des cas d’une maladie à un instant donné/ Population
Moyenne]*1000
Prévalence périodique
TPP = [Ensemble des cas d’une maladie pendant une période donnée/ Population Moyenne]*1000
• Utilité : Permet de planifier les services de soins car elle mesure la charge que représente une maladie
donnée pour une collectivité considérée.
b) Incidence
Incidence cumulée : Ic
Ic = [Nombre de nouveaux cas d’une maladie apparaissant sur une période définie / Nombre de
personnes exposées pour la même période]
Incidence cumulée s’exprime en x cas pour 100, 1000, 10.000 etc
• Correspond au risque moyen de contracter une maladie pendant une période donnée pour un individu
de la population
* Le taux d’incidence peut être un outil permettant d’évaluer l’efficacité d’une action de prévention
primaire.
* La prévention primaire doit permettre en effet de limiter l’apparition de nouveaux cas et donc de
diminuer l’incidence de celle-ci dans une population.
Exemple
Densité d’incidence ou taux d’incidence
Si Population instable : nombreuses arrivées et départs, nombreux perdus de vue. On mesure la vitesse
de propagation d’une maladie.
On utilise le concept PERSONNE–TEMPS : Prend en compte pour une population:
-le nombre d’individus qui deviennent malades
-les périodes « vécues » pendant lesquelles les événements sont survenus DI ou TI = [Nombre de
nouveaux cas d’une maladie apparaissant sur une période définie / Nombre de personnes-temps
susceptibles d’être atteintes pour la même période]
Utilité
Besoins en soins préventifs
Utile pour les maladies aiguës et chroniques.
Évaluer l’efficacité des mesures de contrôle d’une maladie à caractère de masse.

c) Taux d’attaque
TA= [Nombre de nouveaux cas d’une maladie apparaissant sur une période définie / Sujets
susceptibles d’être atteints]*1000
• Très utile lors d’une épidémie.
Epidémie: développement subit et propagation rapide d'une affection contagieuse dans une
zone où elle sévissait à l'état simplement endémique, ou au sein d'une collectivité antérieurement
indemne (rougeole...).
Endémie: persistance habituelle, dans une région ou au sein d'une collectivité, d'une affection
déterminée qui s'y manifeste de façon constante ou périodique (paludisme...).
Pandémie: forme d'épidémie s'étendant à tout un continent, voire à l'humanité entière (peste,
grippe espagnole. Covid-19).
Cas sporadiques : cas rares et isolés.
Les indicateurs démographiques

a) Taux brut de natalité (TBN)


TBN =[Nombre de naissances vivantes sur une période définie/Population moyenne pour la même
période] x1000
Le taux brut de natalité ne tient pas compte de la structure par âge de la population, il doit être
complété par l’étude de la fécondité.
b) Taux global de fécondité (TGF)
TGF = Nombre de naissances vivantes sur une période définie/Nombre moyen de femmes en âge
de procréer pour cette même période.
c) Espérance de vie à la naissance
Il s’agit du nombre probable d’années à vivre de la naissance à la mort (espérance de vie à la
naissance : EVN).
C’est l'un des indicateurs de l'état de santé les plus fréquemment utilisés. L'augmentation de
l'espérance de vie à la naissance peut être attribuée à plusieurs facteurs, dont l'élévation du niveau
de vie, l'amélioration du mode de vie et l'augmentation du niveau d'instruction, ainsi qu'un accès
plus large à des services de santé de qualité. Cet indicateur est présenté sous la forme d'un chiffre
global et pour chaque sexe, et il est exprimé en années.
Pyramide des âges
La pyramide des âges représente la répartition par sexe et âge de la population à un instant donné. Elle
est constituée de deux histogrammes, un pour chaque sexe (par convention, les hommes à gauche et
les femmes à droite), où les effectifs sont portés horizontalement et les âges verticalement.
MÉTHODE de lecture d’une pyramide des âges.
Lecture
L’axe vertical (des ordonnées) indique les classes d’âge (les plus jeunes en bas et les plus âgées en
haut).
L’axe horizontal (des abscisses) indique le pourcentage (%) ou l’effectif de la population (milliers
ou millions d’habitants).
L’effectif des femmes se place généralement à droite et celui des hommes à gauche. La forme de la
pyramide révèle les caractéristiques d’une population. En effet la pyramide peut avoir plusieurs
formes.
La pyramide des âges en forme de parasol ou de pyramide : Ce type de pyramide
à une base large ce qui signifie que la population y est très jeune. Il correspond à
des pays en développement dont le taux de natalité reste élevé

La pyramide des âges en forme de pagode : Ce type de pyramide a une base


moins large ce qui signifie que le taux de natalité a commencé à baisser et elle
s’étire vers le haut ce qui signifie que l’espérance de vie augmente. Il
correspond aussi à des pays en développement.
La pyramide des âges en forme de toupie ou d’as de pique : Ce type de
pyramide a une base étroite‚ ce qui signifie le taux de natalité est très faible et
elle s’étire vers le haut ce qui signifie que l’espérance de vie est forte. Il
correspond à des pays développés. ..
CHAP VIII. LE SYSTEME NATIONAL DE SANTE
Organisation et Gestion du Système National de Santé (

Le système de santé du Burundi est organisé sous forme pyramidale et il s’articule sur 3 niveaux : le niveau
central, le niveau intermédiaire et le niveau périphérique. Toutefois le secteur privé n’est pas bien intégré dans
le système national de santé de même que la médicine traditionnelle. Ces niveaux sont reliés entre eux par des
relations de fonctionnement hiérarchique.
Cadre Organisationnel et institutionnel
Niveau central
Il regroupe:
le Cabinet du Ministre, Une Inspection Générale de la Santé, Deux Directions Générales, Les institutions
personnalisées, 6 départements, 9 programmes de santé et les services connexes
Le niveau central est chargé principalement :
• de la formulation de la politique sectorielle,
• de la planification stratégique,
• de la coordination,
• de la mobilisation et affectation des ressources ainsi que du suivi - évaluation.
Ce niveau assure la fonction de régulation et de normalisation. Toutefois, il souffre du manque de
ressources humaines et financières pour assurer la planification, la coordination et la régulation.
Niveau intermédiaire
Le niveau intermédiaire est composé de 18 bureaux provinciaux de santé (BPS). Les BPS sont chargés de la
coordination de toutes les activités sanitaires de la province, de l’appui aux districts sanitaires et s’assurent de la
bonne collaboration intersectorielle.
Niveau périphérique
Le niveau périphérique est composé de 45 districts de santé couvrant 63 hôpitaux et 735 centres de santé49
répartis sur les 129 communes du pays. Un district couvre 2 à 3 communes regroupant entre 100 000 à 150 000
habitants. Son cadre réglementaire n’est pas encore défini. Le district de santé constitue l’unité opérationnelle
du système de soins.
Il regroupe le niveau communautaire, les centres de santé(CDS) et l’hôpital de district qui est l’hôpital de
première référence. Les communautés sont impliquées dans le système de soins à travers la gestion des centres
de santé par la mise en place des comités de santé et de gestion des CDS. Elles sont représentées également par
les relais communautaires qui assurent l’interface entre le centre de santé et la communauté à travers les
messages de sensibilisation, la prise en charge, le suivi et le soutien des malades.
Organisation du réseau des soins

Le fonctionnement du réseau des soins s’articule autour de trois niveaux : le niveau de base, le niveau de
première référence, deuxième référence et le niveau de référence nationale.
Un paquet minimum d’activités est défini pour chaque niveau couvrant les soins curatifs, préventifs,
promotionnels et réadaptatifs.
Le centre de santé est la porte d’entrée du système de soins. Il existait 735 CDS dont 423 publics, 105 agréés
confessionnels et 207 privés. Chaque Centre de Santé doit offrir un paquet minimum d’activités (PMA)
comprenant les services de consultations curatives et préventives, de laboratoire, de pharmacie, de promotion
de la santé et d’éducation pour la santé ainsi que l’observation dans les services d’hospitalisation. Les actes
techniques qui peuvent être posés sont notamment les accouchements, la petite chirurgie et les soins
infirmiers. Néanmoins, le PMA n’est pas toujours assuré dans certains centres de santé. En effet, 45% des
centres de santé n’offrent qu’un PMA partiel soit par manque de personnel, de locaux d’équipements et de
médicaments.
Première référence
Selon les normes sanitaires, chaque Hôpital de District (HDS) offre les services :
 de Consultation Externe (CE),
 d’urgences, d’hospitalisation,
 techniques spécialisés,
 de diagnostic et d’appui.
Les services de CE à l’hôpital de district reçoivent seulement les nouveaux cas qui ont été référés par le
centre de santé.
Il existe 63 hôpitaux publics, 41 publics, 8 agréés et 14 privés. Sur le terrain, ce circuit du patient n’est pas
respecté. Ainsi, les HDS offrent à la fois le paquet minimum d’activités et le paquet complémentaire qui est
parfois incomplet. Ceci entraine une forte utilisation des services des hôpitaux et une sous - utilisation de
ceux des centres de santé. Malgré cette subdivision qui vise à rapprocher les soins de la population, 9 districts
sur 45 n’ont pas d’hôpitaux. Même ceux qui en ont, le PCA n’est pas complètement assuré. Certains hôpitaux
ne sont pas suffisamment équipés pour servir comme hôpitaux de référence.
Deuxième référence
Actuellement, il existe trois (3) hôpitaux de deuxième référence situés à Ngozi, Bururi et Gitega.
Ceux-ci complètent le paquet d’activités en offrant certains soins spécialisés. Ce niveau manque de
cadre juridique de fonctionnement et même son paquet de soins n’est pas bien défini. Leur statut sera
défini et ils seront renforcés pour jouer leur véritable rôle de référence.
• Troisième niveau de référence
La référence nationale est constituée par des hôpitaux spécialisés qui offrent des soins qui ne sont pas
fournis aux autres niveaux comme certains traitements et examens spécialisés.
C’est notamment :
le centre hospitalo-universitaire de Kamenge (CHUK), l’Hôpital Prince Régent Charles (HPRC),
l’Hôpital Militaire de Kamenge (HMK), la Clinique Prince Louis Rwagasore (CPLR) auxquels
s’ajoutent les centres hospitaliers spécialisés comme :
 le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK),
 le Centre national de prise en charge de la tuberculose multi résistante (ex- Sanatorium de
Kibumbu),
 le Centre National d’Appareillage et de Réadaptation (CNAR) à Gitega.
Le circuit du malade n’y est pas bien structuré car tous les hôpitaux assurent tous les paquets sans
distinction.. Ainsi les malades ont tendance à se rendre directement au niveau des Hôpitaux nationaux,
obligeant ces derniers à offrir le PMA qui est pourtant disponible au niveau des CDS.
Soins de santé primaire
Définition « Les soins de santé primaires sont des soins essentiels (curatifs et préventifs et
promotionnels) reposant sur des méthodes, des techniques, et des pratiques scientifiquement
valables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la
communauté avec leur pleine participation et à un cout que la communauté et le pays peuvent
supporter à tous les stades de leur développement dans un esprit d’auto-responsabilité et
d’autodétermination. Ils représentent le premier niveau de contact des individus, de la famille et de
la communauté avec le système national de santé ». OMS à Alma Ata en 1978
Place des SSP :
 Premier niveau de contact
 Mettent en œuvre des techniques simples: diagnostic et traitement de la plupart des pathologies
de première intention
 Associent: promotion, prévention à la restauration de la santé
 Reposent: esprit d’auto-responsabilisation et autodétermination des individus
Objectif: accessibilité pour tous (sociale, culturelle, géographique, économique) rationnaliser les
activités de base (guide thérapeutique, technique préventive peu couteuse, rationalisation de l’usage
des médicaments (liste limitative des médicaments essentiels))
Approche de soins de santé primaires structurant son action autour:
(i) D’une couverture sanitaire universelle, pour améliorer l’équité en matière de santé, l’efficience et la
viabilité;
(ii) De services de santé de qualité qui placent la personne au cœur du système de santé;
(iii)De politiques publiques visant la promotion et la protection de la santé des communautés et en
particulier les groupes vulnérables;
(iv)d’un leadership pour améliorer la compétence et la redevabilité des autorités et acteurs de la santé.
Les SSP ont été définis en 8 composantes:
 Education pour la santé
 Promotion des bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles
 Approvisionnement suffisant en eau saine et mesures d’assainissement de base
 Protection maternelle et infantile y compris la planification familiale ;
 Vaccination contre les grandes maladies infectieuses
 Prévention et le contrôle des endémies locales
 Traitement des maladies et lésions courantes ;
 Fourniture des médicaments essentiels,
PRINCIPES DES SSP

Ces principes sont :


• la globalisation des soins,
• l’intégration des soins,
• la continuité des soins,
• la rationalisation des services,
• la déconcentration des services,
• la décentralisation de la gestion des services,
• la participation communautaire
• et la pérennisation des services.

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