7 Tha Epicycliques
7 Tha Epicycliques
7 Tha Epicycliques
Bloc I
Constructibilité → Non Constructibilité
Bloc II Bloc III
Constructibilité Constructibilité avec des
à la règle & au compas instruments supplémentaires
. Figures → Transformations . Familles de courbes et de surfaces
. Moyennes constructibles, ex: complexes, ex:
- DEMR → Pentagone, Dodécaèdre - Épicycliques, coniques
- Moyenne harmonique - Surfaces à courbure variable & constante
Bloc IV
Constructibilité
à la règle seule
= Géométrie Projective
. Transformation = Projection
. Conique = image du cercle en perspective
. Propriétés invariantes:
- Alignements & Intersections
- Birapport anharmonique
2
7-THa - EPICYCLIQUES
→ Au 3ème bloc de la 1ère moitié du semestre, nous abandonnerons définitivement la règle &
le compas pour examiner des courbes et des surfaces de plus en plus complexes construites
avec d’autres instruments mécaniques:
- courbes épicycliques qui constituaient la trajectoire des planètes dans l’astronomie
antique,
- ellipse introduite par Kepler qui abandonne le système épicyclique qu’avait voulu
simplifier Copernic en faisant tourner les planètes autour du Soleil et non plus autour
de la Terre,
- coniques dans le plan ou courbes quadratiques dans l'espace:
- qui décrivent la famille des lignes d’ombres sur les cadrans solaires
= gnomonique
- qui forment les courbes d’intersection de voûtes en pierre: entre elles ou avec
un mur oblique ou qui profilent des arcs rampants.
= stéréotomie
- qui constituent l’image d’une sphère et d’un cercle vus en perspective.
= perspective
Ainsi ce 3ème bloc bloc fournira-t-il une base de connaissances nécessaires à l’introduction de
la géométrie projective au 4ème bloc de la 2nde moitié du semestre.
Cette géométrie projective fut initiée en 1639 par un architecte: Desargues pour fournir des
méthodes communes à 3 activités pratiques:
- le dessin en perspective,
- la taille de la pierre (stéréotomie),
- la construction de cadrans solaires (gnomonique)
Plutôt que d’ajouter de nouveaux instruments, nous verrons que cette géométrie projective se
construit à l’aide d’un seul et unique instrument: la règle nue, sans graduations.
l’excentricité, dont la mise en variation nous permettra ensuite de passer aux autres coniques:
parabole et hyperbole.
Après étude de ces 3 coniques dans le plan, nous verrons comment ces courbes peuvent
également être produites par l’intersection d’un cône avec un plan d’inclinaison variable.
Dans ce passage à l’espace, on verra que les foyers des 3 coniques se trouvent au point de
contact du plan de section d'un cône circulaire droit avec les sphères englobées par ce cône de
part et d’autre du plan de section (Théorème de Dandelin).
Enfin, on étudiera comment les lignes d’ombre des cadrans solaires peuvent être des 3 types
de coniques selon la date et le lieu d’observation sur la Terre. De fait, la gnomonique est un
champ d’application remarquable de la théorie mathématiques des coniques, même si nous
n’avons pas trace de la connexion entre ces 2 disciplines dans l’Antiquité.
Calendrier :
1- la 1ère séance de tutorat en SG1 = Jeudi 22 Février 2023
2- l'examen de mi-semestre le Mercredi 27 mars 2023,
La date de la séance de remplacement reste à déterminer.
Toutefois, comme les nombres distincts 4, 5, 6 de ces éléments le laissent présager, ces mises
en correspondance ne peuvent que demeurer extrêmement problématiques, tout en illustrant
bien comment les Eléments d’Euclide joueront longtemps un rôle pivot dans la culture en
général.
Comme on l’a vu en 6-TH, Platon met en relation ces 4 éléments matériels dans une double
moyenne proportionnelle:
Terre/Eau = Eau/Air = Air/Feu
En outre, pour le Platon du Timée, les faces des 4 polyèdres associés aux éléments sont
composées de 2 types de triangles rectangles:
- un triangle rectangle isocèle aux côtés de l’angle droit égaux,
- un demi triangle équilatéral aux côtés de l’angle droit inégaux,
Platon entend ainsi expliquer que les 3 éléments: Eau, Air, Feu, dont les polyèdres ont leurs
faces composées des mêmes demi triangles équilatéraux, peuvent se recomposer les uns dans
les autres, ce qui rendrait compte, par exemple, de phénomènes comme l’évaporation de l’eau
en vapeur, assimilée à de l'air.
Platon, Timée (~-360) = Décomposition en triangles des faces des polyèdres réguliers.
Cube: Tétraèdre, Dodécaèdre:
Octaèdre, = pas évoqué par Platon dans la
Icosaèdre: décomposition des éléments
matériels
C’est pour rendre compte de la trajectoire des astres à partir de la Lune qu’Aristote introduit
un 5ème élément dont le mouvement naturel est circulaire au contraire des 4 éléments Terre,
Eau, Air, Feu qui se dirigent en ligne droite vers leur lieu naturel.
Cet élément supplémentaire sera dénommé éther ou quintessence (5ème essence) par les
commentateurs ultérieurs1.
Aristote inventorie donc bien 5 éléments matériels, mais il rejette explicitement toute tentative
de mettre ces éléments en correspondance avec les 5 polyèdres (Du Ciel, III,8 307a - 308b).
Ce qui l’intéresse, lui, Aristote, c’est d’opposer:
- les mouvements naturels en ligne droite du monde sublunaire
- aux mouvements naturels des astres du monde supralunaire qui composent des cercles
autour de la Terre.
Cette prévalence du mouvement circulaire est au fondement des systèmes épicycliques depuis
l’Antiquité jusqu’à Kepler qui, lui, fera tourner les planètes selon des trajectoires elliptiques.
la Terre selon le même axe que celui du Soleil. Mais, à la différence des autres astres, ces 5
planètes suivent des trajectoires irrégulières où elles inversent parfois leur course autour de la
Terre. (En grec, le verbe πλανεω signifie errer, vagabonder)
Cette conception du monde fut magnifiquement systématisée par Ptolémée dans son œuvre
majeure: l’Almageste, rédigée vers +150 à Alexandrie en Egypte.
→ Même si certains textes antiques, tels l’Epinomis, parlent d’harmonie des sphères,
aucun auteur n’associe les 5 planètes irrégulières aux 5 polyèdres réguliers.
Ainsi, à la Renaissance, les planètes deviennent-elles des astres réguliers, mais elles sont au
nombre de 6, puisqu’elles intègrent la Terre.
Et précisément, Kepler se demande alors comment, dans un monde parfait créé par un Dieu,
peut-il y avoir 6 planètes régulières, alors qu’il n’y a que 5 polyèdres réguliers?
C’est dans un essai de jeunesse: le Mysterium Cosmographicum (1596) que Kepler échafaude
cette théorie où:
- chaque planète demeure portée par une sphère dont l’épaisseur est définie par ses
éloignements minimal et maximal relativement au Soleil.
- chaque polyèdre définit l’intervalle entre:
- la sphère inscrite de la planète immédiatement intérieure,
- la sphère circonscrite de la planète immédiatement extérieure, dont le diamètre
équivaut à celui du demi cercle de la proposition XIII, 18 des Eléments d’Euclide.
→ Voir approfondissement 7-APb
Il s’agit là d’une pure conjecture que Kepler échafaude en choisissant les polyèdres inscrits et
circonscrits dans un ordre qui correspond, au mieux, aux intervalles entre les planètes, selon
les médiocres données astronomiques dont il dispose alors. Par la suite, Kepler aura
l’opportunité de travailler avec Tycho Brahé dans le meilleur observatoire à l'œil nu jamais
construit. C’est sur la base de ces nouvelles données bien plus précises que Kepler inventera
les 3 lois relatives aux orbites elliptiques des planètes [7-THc], sans jamais vraiment renier la
conjecture de son Mysterium Cosmographicum.
Importer le paquet KEPLER …. (onglet “EPFL CNPA”, commande ):
8
→ Montrer progressivement:
→ Pour modifier la coupe: cliquer l’icône ci-dessous.
→ Déplacer le plan de coupe biais avec la → Zoomer sur les polyèdres intercalés entre
flèche jaune. les sphères des planètes intérieures.
- Cacher
- Montrer progressivement les sous-ensembles de
Caméra de Dessus Caméra Perspective
Mais, jusqu’à ce que Kepler propose ses ellipses, les trajectoires des planètes sont considérées
comme des courbes épicycliques dont le peintre Albrecht Dürer nous décrit l’instrument de
simulation.
Que ce soit pour les courbes planes ou les courbes spatiales, nous partirons de la modélisation
d’instruments décrits par Albrecht Dürer dans son Traité de Géométrie (1525).
Examinons désormais l’instrument araignée que Dürer propose pour simuler des courbes
épicycliques.
Dürer dénomme “lignes araignées” les courbes épicycliques parce que les diverses positions
instantanées de l’instrument qui les produit dessinent des “pattes d’araignées”
Encore une autre ligne que je nomme araignée puisque dans le dessin servant à la construire
elle ressemble à cet animal ! Je l’obtiens par un double mouvement comme suit…
→ Dessins d’hommes araignées pour étudier les mouvements épicycliques du corps humain.
Courbes épicycliques : Courbes engendrées par l’extrémité libre d’un bras épicycle qui
tourne à vitesse constante autour de l’extrémité d’un bras déférent tournant lui-même à
vitesse constante autour d’un pivot à son autre extrémité.
Les courbes épicycliques constituent une famille de courbes très générale où les vitesses
constantes de rotation des bras épicycle & déférent peuvent prendre des valeurs différentes
pour produire une multiplicité de courbes particulières.
Les courbes épicycliques vont constituer l’outil majeur de l’astronomie depuis l’antiquité
grecque, jusqu’à Kepler (~+1600)
En effet, toute l’astronomie antique en langue grecque repose sur les 2 hypothèses que les
trajectoires des planètes autour de la Terre résultent de compositions de
- mouvements circulaires, (= mouvement naturel du monde supralunaire)
- à vitesse constante,
produisant ainsi des courbes épicycliques fermées et stables dans le temps (périodiques).
Pour s’efforcer de rendre compte des mouvements réels des planètes, les astronomes seront
amenés à complexifier leurs modèles épicycliques en multipliant le nombre des bras
épicycles, et en inventant des centres de rotation qui ne coïncident pas nécessairement avec le
centre des trajectoires (tels les points équants examinés en approfondissement 7-APg).
La version la plus achevée de ces systèmes épicycliques est décrite par Ptolémée dans son
traité La Grande Composition, rédigé vers +150 à Alexandrie, plus connu sous le titre que lui
donneront ses traducteurs en langue arabe: Almageste.
C’est avant tout pour simplifier cette combinaison de nombreux épicycles que Copernic
recomposera le système de Ptolémée en faisant tourner les planètes autour du Soleil et non
plus autour de la Terre. Ainsi Copernic cherchait-il plus à sauver l’ancien système
épicyclique de Ptolémée, qu’à inventer un nouveau système héliocentrique. Aussi
l’expression “révolution copernicienne” doit-elle être utilisée prudemment.
Dans ce cours, on se tiendra à l’examen du mécanisme élémentaire composé d’un seul cercle
déférent & d’un seul cercle épicycle comme on le voit sur la courbe de l’instrument
“araignée” de Dürer.
L’usage des courbes épicycliques en astronomie va introduire une 1ère distinction entre
courbes fermées et ouvertes, qu’on dira périodiques et non périodiques.
Pour bien comprendre l’enjeu de cette distinction, il faut considérer un élément de courbe
ouverte après un certain nombre de rotations des bras déférent & épicycles. La question est de
savoir si ce tronçon de courbe finira par se reboucler sur lui-même et se répéter toujours à
l’identique, ou si, au contraire, la courbe ne cessera de varier à l’infini?
Critère de périodicité:
Le critère de périodicité des courbes épicycliques tient dans la nature du rapport entre les
vitesses des bras déférent & épicycles.
Formulation moderne:
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→ Une courbe épicyclique est périodique dès lors que le rapport des vitesses angulaires des
bras déférent Vd & épicycle Ve est rationnel. Cela signifie que ce rapport de vitesses peut
s’exprimer sous la forme d’un rapport de 2 nombres entiers:
Ve/Vd = n/m
où n & m sont deux nombres entiers
Démonstration:
Pour que la trajectoire soit périodique, il faut que chacun des bras revienne à sa position
angulaire initiale au bout d’une même période de temps T, ce qui correspond à des angles
multiples de 360°:
. Bras épicycle → n * 360°
. Bras déférent → m * 360°
Or les angles parcourus par ces bras au long de cette période sont égaux au produit de la
période T par la vitesse angulaire des bras déférent & épicycle: Vd & Ve.
Revenir à la même position signifie que les angles parcourus pour les 2 bras de l’instrument
doivent être tous deux des multiples de 360° au terme de la période de temps T:
Angle parcouru sur une période de temps T = T * Vitesse angulaire = Multiple de 360°
. Bras épicycle → T * Ve = n * 360°
. Bras déférent → T * Vd = m * 360°
avec n & m étant des nombres entiers de tours.
En divisant l’une par l’autre les deux relations, on obtient:
Ve/Vd = n/m
où donc n & m sont deux nombres entiers
Une fois connu le rapport des vitesses Ve/Vd d’un mouvement épicyclique, on peut
déterminer sa période T. Il suffit pour cela de réduire la fraction n/m de sorte que les nombres
entiers n & m soient premiers entre eux, puis on calcule l’une ou l’autre des 2 expressions
équivalentes:
T = n*360° / Ve
T = m * 360° / Vd
Formulation “à l’ancienne”:
→ Une courbe épicyclique est périodique dès lors que les vitesses angulaires des bras déférent
Vd & épicycle Ve sont commensurables, c’est à dire qu’elles sont des multiples entiers d’une
unité commune.
Dans l’Antiquité, le mot pour dire commensurabilité est alors symmetria, qui constitue le
concept central du De Architectura de Vitruve (-27).
Comme vu en 1-TH, le mot symétrie ne prendra son sens moderne qu’en 1794 lorsque
Legendre mettra en évidence qu’un objet de mesures données peut avoir 2 orientations
différentes comme les mains gauche et droites.
→ Modifier la valeur des paramètres d & e comme sur les titres des 2 tableaux ci-dessous.
NB = Pour √2, saisir sqrt(2)
Si la trajectoire n’apparaît plus, c’est que le document se trouve en Etape Modélisation,
symbolisée par un petit crayon, à gauche du Nom du document:
→ Pour passer en Etape Mécanisme: cliquer le petit triangle noir au bout de la flèche rouge
& sélectionner l’étape dans la liste déroulante:
→ Simuler le mouvement de l’instrument:
- > Visionner simulation > Lire la simulation
→ Un instrument rudimentaire tel que celui de l’araignée de Dürer permet aussi de simuler 2
types de phénomènes astronomiques, comme nous allons l’examiner en 7-THb:
Apollonius d’Alexandrie (~-220) avait déjà remarqué qu’un instrument du type de celui que
Dürer dénomme “araignée” permet de produire aussi bien:
- des cercles excentrés
- que des courbes comportant des boucles de rétrogradations.
NB = Apollonius est aussi l’auteur du traité de référence sur les coniques dans l’Antiquité. Par
ailleurs, Vitruve attribue à Apollonius l’invention d’un certain type de cadrans solaires, bien
qu’on n’ait pas trace de lien entre la gnomonique et la théorie des coniques dans l’Antiquité.