Introduction

Depuis l’Antiquité, Les plantes aromatiques sont utilisées comme épices. Ils étaient
également utilisés comme remèdes pour le traitement des maladies et lors de cérémonies
religieuses en raison de leurs propriétés curatives et de leurs odeurs agréables ( Kubeczka,
2020 ).Aussi, ces plantes sont utilisées depuis l'Antiquité dans l'alimentation, l'agriculture, la
médecine, les applications cosmétiques, comme condiments et épices, à des fins
thérapeutiques, comme antimicrobiens, comme agents aromatisants et dans le stockage
comme agents insecticides ( Wang et al., 2023 ).
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mentionnent que 80 % de la population
mondiale sont dépendants
des plantes médicinales. Importantes sur le plan médical et culturel, les plantes médicinales
sont aussi un facteur économique majeur pour les pays en voie de développement. Au moins
35 000 espèces végétales sont utilisées dans le monde à des fins médicales. Alors que les
médicaments industriels les plus importants sont produits à partir de 90 espèces environ. Les
plantes sont donc la source principale de substances actives. Selon des estimations de l’OMS,
elles représentent environ 70 % des matériau de base des produits pharmaceutiques modernes
( Guzmán et Lucie, 2021)
L’Algérie avec sa diversité de climats et de sols, sa situation géographique et ses reliefs,
présente une diversité variétale en plantes médicinales et aromatiques dont la plupart existent
à l’état spontané( Matos et al., 2020)
En Algérie la flore médicinale naturelle est relativement abondante et compte plus de 3000
espèces utilisées en médecine traditionnelle . Avec ses espèces appartenant à plusieurs
familles botaniques, dont 15% sont endémiques, la flore reste peu exploitée sur le plan
phytochimique comme sur le plan pharmacologique (Elyemniet al.,2019)..

Selon Pateiro et al. (2021), Les huiles essentielles sont connues pour avoir des propriétés
antiseptiques et antimicrobiennes . Beaucoup d’entre eux possèdent des propriétés
antitoxiques, antivenimeuses, antivirales, antioxydantes et antiparasitaires. Ainsi, ces huiles
essentielles sont extraites par deux techniques principales :la distillation azéotropique
(hydrodistillation ,hydrodiffusion et distillation à la vapeur d’eau)et l’extraction aux
solvants(Elyemniet al.,2019).
 Aujourd'hui, De nouvelles perspectives sur leurs propriétés anticancéreuses. L'activité
biologique d'une huile essentielle est à mettre en relation avec sa composition chimique et les
éventuels effets synergiques entre ses composants. Sa valeur est due à l'ensemble de ses
constituants et pas seulement à ses composés majoritaires ( Bazzine & Benzaid, 2019 ).
Selon Wu et al. (2022) , les huiles essentielles et leurs composés actifs agissent sur les micro-
organismes en inhibant la formation de la paroi cellulaire, en endommageant l'intégrité de la
membrane cellulaire, en provoquant un dysfonctionnement mitochondrial, en supprimant la
pompe à reflux, en induisant des effets sur la respiration et le métabolisme énergétique
microbien ou en provoquant des dysfonctionnements du matériel génétique .
De plus, il est utilisé comme agent de lutte biologique contre les pathogènes des
plantes et les mauvaises herbes, comme anti-inflammatoire et comme additif dans les
emballages alimentaires actifs ( Raveau et al., 2020 ). Les huiles essentielles font également
l'objet de recherches pour leurs propriétés antimicrobiennes et antioxydants dans les matrices
alimentaires (Okhli et al., 2020 ).
Les huiles essentielles forment un groupe de composés bioactifs qui possèdent différentes
caractéristiques biologiques captivantes. Elles sont utilisées dans différents secteurs tels que la
médecine, la pharmacie, la cosmétologie, l’alimentation et l’agriculture. L’engouement pour
ces essences ne cesse de croître et connaît d’ailleurs, ces derniers temps, un véritable
engouement. Dans le but de trouver des traitements de plus en plus efficaces et avec le moins
d’effets secondaires possible, les chercheurs voient dans ces huiles essentielles des
alternatives potentielles pour résoudre divers problèmes, tels que l’apparition de la résistance
microbienne aux antibiotiques. L’évolution de ce phénomène est de plus en plus rapide et
presque universelle et est particulièrement évidente pour les germes responsables d’infections
nosocomiales. Dans de nombreuses situations, seul un nombre restreint d’antibiotiques
demeure efficace (Dolghi et al.,2022)

La synthèse et l’accumulation des huiles essentielles sont généralement associées à la

présence de structures
histologiques spécialisées, souvent localisées sur ou à proximité de la surface de la plante: des
cellules à huiles
essentielles des Lauracées ou des Zingibéracées, poils sécréteurs des Lamiacées, poches
sécrétrices des Myrtacées
ou des Rutacées, canaux sécréteurs des Apiacées ou des Astéracées( Borges et al., 2019)
 Les Lamiacées sont des arbustes, sous arbrisseaux ou des plantes herbacées vivaces ou
annuelles, en général
odorants, rarement arbres ou lianes, à tiges quadrangulaires et à feuilles simples sans stipules,
opposées-décussées,
rarement pennées. Les fleurs réunies en inflorescences en cymes axillaires, sont bisexuées et
zygomorphes, dotées de
calices synsépales plus ou moins bilabiés et de corolles sympétales, typiquement bilabiées,
longuement tubuleuses,
avec deux lobes formant une lèvre supérieure et trois lobes formant la lèvre inférieure.
Elles possèdent également quatre étamines ou parfois deux étamines et deux staminodes mais
aussi, un ovaire supère
à deux carpelles recoupés par une cloison et comprenant ainsi quatre loges à une graine
chacune (tétrakène)
(Sharma et al., 2021 ).Un très grand nombre de genres de la famille Lamiaceae sont riches en
huiles essentielles, ce qui leur confère une importance économique et thérapeutique mais
aussi, en composés phénoliques , tannins, flavonoïdes, iridoïdes glycolysés, quinones,
coumarines, terpénoïdes, saponines et dans certains cas, des pyridines et des alcaloïdes .
Ils sont également très utilisés dans le domaine culinaire, de la parfumerie et du cosmétique.
Parmi ceux les plus cités
dans la littérature : Salvia, Mentha, Origanum, Thymus, Rosmarinus, Ocimum et Lavandula
( Kowalczyk et al., 2020).

Dans le cadre de la valorisation des espèces végétales algériennes, et compte tenu des
vertus thérapeutiques que représentent les Lamiacées (Labiées), nous nous sommes intéressés
à l’huile essentielle de « Rosmarinus Officinalis L .» provenant de la wilaya de Mostaganem
, Le romarin ( Rosmarinus officinalis L.) est un arbuste buissonnant à feuilles persistantes qui
pousse le long de la mer Méditerranée et dans les zones sub-himalayennes. En médecine
traditionnelle, il a été utilisé comme analgésique antispasmodique doux pour soigner la
névralgie intercostale, les maux de tête, la migraine, l'insomnie, les troubles émotionnels et la
dépression. Différentes recherches ont mis en évidence les propriétés
neuropharmacologiques du romarin comme thème principal. Le romarin possède
d'importantes propriétés antimicrobiennes, anti-inflammatoires, antioxydantes, anti-
apoptotiques, anti-tumorigènes, antinociceptives et neuroprotectrices. De plus, il montre des
effets cliniques importants sur l’humeur, l’apprentissage, la mémoire, la douleur, l’anxiété et
le somme, l’apprentissage, la mémoire, la douleur, l’anxiété et le sommeil (Ghasemzadeh et
al., 2020)
En outre, L’huile essentielle de R. officinalis possède des propriétés antibactériennes
grâce à ses composés actifs tels que les hydrocarbures monoterpéniques (39,32-40,70 %) et
les monoterpènes oxygénés (36,08-39,47 %). Le 1,8-cinéole, l'α-pinène, le camphre et le
trans -caryophyllène. Ces composés peuvent aider à lutter contre diverses souches de
bactéries pathogènes, ce qui en fait un agent utile dans la lutte contre les infection
bactériennes ( Leporini et al., 2020). . L’huile essentielle de R. officinalis peut être utilisée
pour le traitement de la dyspepsie et des formes plus légères de troubles gastro-
intestinaux spasmodiques , des anomalies circulatoires, en complément du traitement des
douleurs musculaires ou articulaires et des inflammations ( Falleh et al., 2020 ).
Les extraits des plantes médicinales (l’extrait méthanolique, l’extraitéthanolique et l’extrait
aqueux) riches en composés phénoliques ont également fait l’objet de nombreuses recherches.
Ce sont des produits naturels dotés d’une grande diversité structurale et de propriétés
pharmaceutiques intéressantes qui suscitent actuellement un grand intérêt en tant que
substance à effet anti- radicalaire, antimicrobien et anti-inflammatoire (Isman, 2020).

Les polyphénols peuvent se regrouper en plusieurs catégories : les acides phénoliques, les
tanins (obtenus par polymérisation des flavonoïdes); leslignaneset stilbénes, et les flavonoïdes
(flavones, flavanones, flavonols, isoflavonones, anthocyanines, proanthocyanidines et
flavanols) (Luca et al ., 2020).

Les composés polyphénoliques, une classe de produits naturels d’origine végétale comportant
au moins un anneau aromatique et quelques groupes hydroxyles, proviennent principalement
des métabolites secondaires des plantes et sont largement répandus dans lalimentation
quotidienne. Les composés polyphénoliques ont de nombreux sous-types,
notamment les flavones, les tanins, les acides phénoliques, les anthocyanes, etc. Dans la
Chine ancienne, de nombreux médicaments à base de plantes, tels que S. glabra
(communément appelé Zhong Jie Feng en chinois) et Xanthoceras sorbifolium bunge, étaient
utilisés par de nombreux charlatans pour traiter les abcès, les rhumatismes et d’autres
maladies, et il a été prouvé par la suite que les polyphénols étaient des ingrédients actifs de
ces médicaments. Récemment, des études pharmacologiques ont démontré que les composés
polyphénoliques ont de puissants effets antioxydants et présentent un potentiel antitumoral
évident. Dans la lutte contre les tumeurs, une
grande attention a été accordée au développement de composés polyphénoliques issus de
produits naturels en raison de leur faible toxicité et de l’abondance des ressources. Toutefois,
les composés polyphénoliques dérivés de produits naturels présentent également certains
inconvénients, tels qu’une faible stabilité, une faible capacité de ciblage et une solubilité et
une biodisponibilité médiocres, qui limitent leurs applications dans le traitement clinique des
cancers (Lobo, 2019).
Les flavonoïdes sont un groupe de composés polyphénoliques omniprésents dans les plantes
et consommés en grande quantité dans l’alimentation humaine. La vérification des effets
chimio préventifs des flavonoïdes sur le cancer a suscité un intérêt considérable dans ce
domaine. (lu ,2020).
Les antioxydants représentés par la famille des flavonoïdes, sont largement recherchés pour
leurs propriétés biologiques telles antioxydantes, anti-inflammatoires, anti-allergiques et
anti-carcinogènes. Les flavonoïdes des agrumes pourraient être efficaces contre
l’hyperlipidémie (Tresserra-Rimbau, 2020).
L’activité biologique d’une huile essentielle est à mettre en relation avec sa
compositionchimique et en particulier,
avec les groupements fonctionnels des composés majoritaires : lesphénols (thymol, carvacrol,
eugénol), les alcools
(α-terpinéol, terpinen-4-ol, linalol), lesaldéhydes et les composés terpéniques et cétoniques
(Leporini et al., 2020).

Les composé sminoritaires jouent aussi un rôle important en renforçant les effets des
composés principaux
(Macedo et al., 2020 ) . L’efficacité d’une huile essentielle dépend ainsi de sa richesse en
composés phytochimiques ; plus elle est riche en substances actives, plus son activité est
importante.
Les HEs contre un large éventail de bactéries, y compris celles qui développent des
résistances aux antibiotiques.
Cette activité est par ailleurs variable d’une huile essentielle à l’autre et d’une souche
bactérienne à l’autre).
Les huiles essentielles agissent aussi bien sur les bactéries Gram positives que sur les
bactéries Gram négatives.
Toutefois, ces dernières paraissent moins sensibles à leur action que les bactéries Gram
positives. Ceci est
directement lié à la structure de leur paroi cellulair. Il existe cependant quelques exceptions.
En effet,
Aramonais hydrophile () et Campylobacter jejuni ont été décrites comme
particulièrement sensibles à l’action des huiles essentielles. La bactérie Gram négative
reconnue comme la moins
sensible à leurs effets reste néanmoins Pseudomonas a eruginosa( harma et al., 2021).

Il nous semble donc, intéressant d’inscrire notre travail dans ce contexte de recherche
L’objectif de notre travail vise à démontrer la richesse de notre plante en polyphénols et à
déterminer leurs propriétés biologiques .pour cela notre travail est structuré en deux parties.
La première partie est consacrée à une synthèse bibliographique mettant L’accent de deux
chapitres. Le premier chapitre aborde des généralités sur les huiles essentielles, le deuxième
est Consacré à la description botanique d’espèce végétale étudiée.
La partie expérimentale est subdivisée en deux chapitres, le premier (troisième chapitre)
présente le matériel et
Les méthodes utilisés pour la réalisation de ce travail, à savoir :
une évaluation de l’activité antioxydant des polyphénoles vis-à-vis du radical libre DPPH. Un
test
antibactérien est également réalisé afin de déterminer l’efficacité des huiles essentielles
contre Escherichia coli, staphylococus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Bacillus cereus,
pouvant être pathogène pour l’homme.
Le second (quatrième chapitre) est réservé à la présentation et à la discussion de l’ensemble
des résultats obtenus.
Le manuscrit est archivé par une conclusion générale qui résumera l’ensemble de ces
résultats.