- كتاب شعر ق17 اولي أداب - ٠١٢٣١٤
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Université de MEnoufIa
Faculté des Lettres
Département de Français
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Université de Menoufia
Deuxième Semestre
2022 / 2023
1
LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
جامعة المنوفية
كلية اآلداب
برنامج اللغة الفرنسية
رؤية الكلية
رسالة الكلية
(كلية اآلداب إحدى كليات جامعة المنوفية ،تعهد بإعداد خريج قادر على
التطور ومالئمة سوق العمل بتميزه المعرفي والمهني اإلبداعي والتقني مجاالت العلوم
اإلنسانية وذلك من خالل مجموعة من البرامج المتميزة ،واستحداث أخرى مميزة ،تلبى
الطموحات التعليمية والبحثية والمجتمعية وفق توجهات التنمية المستدامة).
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
.3تعزيز فرص التعلم الذاتي للطالب مدي الحياة بما يتفق مع التنمية المستدامة وأهدافها.
.5جذب الطالب الوافدين من خالل استحداث برامج جديدة متخصصة لمواكبة تطور التعليم الجامعي
وربطه بسوق العمل.
- .6تعميق فكرة االنفتاح على اآلخر مع تأصيل روح االنتماء واحترام القيم المجتمعية واالعتزاز
بالثقافة الوطنية و العربية.
.7تحسين األداء األكاديمي والبحث العلمي ألعضاء هيئة التدريس والهيئة المعاونة من خالل الندوات
وورش التدريب المختلفة.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
. تفعيل الخطط البحثية المشتركة بين البرنامج والبرامج المناظرة وغير المناظرة محليا.8
. فتح قنوات اتصال مع مؤسسات المجتمع المدني المعنية بتخصصات البرنامج لتوفير فرص عمل.9
Objectifs du programme:
1- Atteindre la perfection linguistique et littéraire des étudiants à travers la mise
en œuvre de nouveaux programmes et des plans de formation d’une qualité
éducative remarquable.
2- Former les étudiants techniquement et professionnellement de façon à
promouvoir les principes de l'enseignement hybride.
3- Favoriser les possibilités de l’auto-apprentissage permanent conformément
aux objectifs du développement durable.
4- Mettre en place la charte éthique.
5- Attirer les étudiants étrangers par la mise au point de programmes spécifiques
pour être au diapason de l’évolution de l'enseignement supérieur tout en
l’adaptant au marché du travail.
6- Approfondir l'idée de l’ouverture à l'autre tout en développant l'esprit de
citoyenneté, le respect des valeurs sociétales et l’appréciation de la culture
nationale et arabe.
7- Améliorer les performances académiques et la recherche scientifique du corps
enseignant et des assistants et maîtres-assistants à travers la tenue de divers
colloques et stages.
8- Mettre en œuvre des plans de recherche communs entre le programme
concerné et les autres programmes correspondants et non correspondants à
l’échelle locale.
9- Ouvrir des canaux de communication avec les organisations de la société
civile concernées par les spécialisations du programme pour fournir des offres
d’emploi.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
رئيس مجلس القسم العلمي ا.م.د /رغده أبو الفتوح القائم بالتدريس د / .شريف عبدالمنعم
UNIVERSITE DE MENOUFI
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
SUJET PAGE
Avant propos
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Définition de la littérature en général
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La Versification française
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
La rime 85
Questionnaire 164
Bibliographie 166
7
LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Avant propos
futurs diplômés de s’intégrer plus facilement à la vie active. Dans cet esprit,
n'est pas moins importante que celle de la langue. Ce manuel expose une vision
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(1) « Qu'est-ce que proférer? C'est mettre en jeu la parole », Pierre Delayin, le
scripteur «Déclamer ressource le texte à son origine, le vouloir dire de l'auteur,
la profération initiale de l'homme qui parle à un homme », Essays on the Age of
Enlightenment : in Honor of Ira O. Wade dirigé par Jean Macarey, Librairie Droz,
Genève 1977, article d'Yvon Belaval Pour un dialogue des critiques, page 24
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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(3) Ph.Caronwww.mshs.univpoitiers.fr/gehlf/caron/litterature/litterat.htm
(4) PL Courier, 1822 (?) Préface d'une trad. d'Hérodote
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Questions :
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Contexte historique
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Questions:
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S'il s'agit de traits communs affichés, avec des chefs de file et une
doctrine établie, on parle alors d'école littéraire.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Les humanistes rêvent d'un monde pacifié, d'une Europe unie ; d'un
monde de culture où le savoir et la connaissance prime ; d'un monde libre
où chacun a le droit de s'instruire, de lire, de penser librement « Fay ce
que voudrais » (Rabelais dans Gargantua, 1534).
Auteurs principaux :
François Rabelais (1494-1553) : Gargantua, Pantagruel, Le Tiers Livre,
Le Quart livre - Avec ses personnages de géants et des épisodes
farcesques, l'auteur aborde des thèmes polémiques, des sujets de grande
diversité, sur l'éducation, la guerre, la religion...
Michel de Montaigne(1533-1592) : Les Essais, composé de trois livres,
publiés de 1580 à 1595 - « Je suis moi-même la matière de mon livre ». Se
livre à son lecteur tout en dévoilant sa pensée et son esprit critique sur le
monde et la société...
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Questions:
1- Parlez des courants littéraires au XVIème siècle ?
2 - Parlez de l'Humanisme au XVIème siècle?
3 - Quels sont les auteurs principaux de l'Humanisme?
4 - Parlez de la Pléiade au XVIème siècle?
5 - Quels sont les thèmes poétiques de la Pléiade?
6 - Quels sont les poètes principaux de La Pléiade?
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I : Le Baroque :
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Ce mot peut être considéré, selon le cas, comme positif ou négatif. Si,
en Angleterre ou en Espagne, le terme a simplement défini une période
historique, en France, son sens a pris celui de l'irrégularité, de l'insolite. En
effet, le terme désignait d'abord une œuvre mal bâtie, bizarre, avant d'être
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L'une des grandes idées du baroque est que le monde est en train de
se construire. Rien n'est définitif. L'univers n'est pas donné une fois pour
toutes, mais est sans cesse en évolution. Le baroque refuse le figé. Il est
convaincu que tout se modifie, que tout se transforme, que tout se change.
Il est, par exemple, très sensible à la nature, parce que, pour lui, les
modifications qu'elle subit, la succession des saisons, sont des signes
palpables de ces transformations incessantes.
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Thèmes baroques:
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Auteurs et œuvres
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L'utilisation de la bible.
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L'idéal classique:
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l'aboutissement d'un long travail. C'est à ce prix que les Classiques créent
la beauté. La Fontaine reconnaît dans la « Préface » de Psyché: « Mon
principal but est toujours de plaire ». Cet objectif est atteint quand
l'écrivain se plie aux règles des différents genres littéraires, qu'il apprend
à en dominer les contraintes et, à travers elles, à conquérir l'art de
communiquer clairement ses idées. L'Art poétique de Boileau (1674)
inspiré de la Poétique d'Aristote rend compte de cette perfection qui
permet d'allier la vérité d'une pensée et la justesse de son expression. Cet
accord du fond et de la forme ne se distingue pas de la beauté.
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Esthétique classique:
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III : La préciosité :
Vocabulaire de la divinité.
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L'esprit précieux:
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IV: Le Libertinage :
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La pensée libertine :
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Questions:
1 - Parlez de la naissance du concept de baroque ?
2 - Parlez de la littérature baroque?
3 - Quels sont les auteurs principaux de baroque?
4 - Parlez des caractéristiques de baroque?
5 - Quels sont les thèmes et formes de baroque?
6 - Parles de la préciosité et le style précieux?
7- Quels sont les caractéristiques principales de La préciosité ?
8 - Parlez du libertinage et la pensée libertine ?
9 - Parlez du classicisme et ses caractéristiques?
10 - Quels sont les thèmes principaux du classicisme?
11 - Parlez de l'esthétique classique?
12 - Quels sont les principaux auteurs du classicisme?
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Quant aux « histoires comiques », elles ont été inspirées par le goût
des bourgeois. Charles Sorel répond donc à ce courant romanesque avec
La Vraie Histoire comique de Francien (1622).
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
2) La règle de la vraisemblance
3) La règle de la bienséance
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La poésie est un genre littéraire très ancien aux formes variées, écrites
généralement en vers, mais qui admettent aussi la prose, et qui privilégient
l'expressivité de la forme, les mots disant plus qu'eux-mêmes par leur choix
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Si l’on ouvre une anthologie poétique, les poèmes consacrés aux sentiments
occupent une place prédominante : joies et peines de l’amour, tristesse de la
séparation ou de la mort, mélancolie devant la fuite du temps…
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La poésie peut avoir un but esthétique, la création d’un bel objet – principe
de l’art pour l’art -, au même titre que la peinture (la poésie peint des
tableaux : ut pictura poesis, Horace), la sculpture ou la musique (jeu de
rythmes et de sons).
4. Les atouts de la poésie pou remplir toutes ces fonctions
Conclusion
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
1) La poésie baroque
2) La poésie classique
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Pour Ronsard, « la poésie devrait être faite pour une élite, par une
élite », effectivement pour Malherbe, la poésie était un art supérieur aux
autres arts. Malherbe avec son français d’usage parisien empreint d’une
partie du parler de la Cour, était opposé à cet aspect.
I - Origine et définition
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
avec les fabliaux et les isopets (petit Ésope). Le plus célèbre des fabulistes
français est La Fontaine (XVIIème siècle).
A - Un texte narratif
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
C - Les animaux
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E - Le laconisme
F - L'illusion d'oralité
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
G - Prose ou vers
A - Le divertissement
B - L’enseignement
Toute fable comporte une moralité qui ouvre ou ferme le récit. Les
vérités énoncées dressent une sorte de bilan de la nature humaine et des
fonctionnements sociaux : Exemple: "Selon que vous serez puissant ou
misérable, / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" ("Les
animaux malades de la peste" de La Fontaine). On trouve aussi des
préceptes de sagesse et des recommandations diverses.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
L’art de La Fontaine
La Langue
Le lexique
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Livre VII
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Livre VIII
La mort et les jeux de langage sont les deux topiques du livre VIII.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
en sont les premiers fatigués (VIII, 5), tout est déformé (VI11, 6, Les
Femmes et le Secret) et vain, bons mots pour les sots (8) ou hâbleries (9).
Alors, mieux vaut se taire et rêver de pure amitié (11), sans illusion.
La parole est utile lorsqu’elle intervient dans une société fondée sur son
illusion (14) mais se heurte à la réalité (15). Il faudrait, face aux faux
discours (16), savoir s’entraider (17) et préférer la morale, l’apologue, à
l’ignorance et au bavardage (18, 19), mais est-ce au moins possible ?
Même Jupiter parle en vain (20) et l’on doit résister aux mots et aux
conseils des autres (21) pour se sauver soi-même. Aucune confiance ne
doit donc être faite aux apparences, le naturel est le naturel et le chat reste
un chat, malgré son discours (22, 25, 26) : le sage se méfie des entretiens
frivoles. Le langage tue, sauve aussi lorsqu’on le maîtrise dans une
société fondée sur ses jeux et ses apparences, mais à condition qu’on ne le
croie, à aucun moment, véritable. La communication vraie, fondée sur les
vertus de l’amitié et de l’entraide, est bien loin, à l’horizon du texte, mais
n’est-elle pas seulement une vue de l’esprit ?
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
rester dans le monde et, malgré tout, en jouir (Le Loup et le Chasseur : «
Il faut que l’on jouisse »).
Livre IX
Les prières sont bien vaines (13) et Dieu reste impénétrable (16).
Vivons donc, mais en pleine défiance des autres, des flatteurs (17), des
plaisirs et des mythes (18), des harangues (19), et reconnaissons l’ordre
gassendiste (le discours à Mme de la Sablière : les animaux ont une âme
terrestre, les hommes ont une âme céleste et terrestre). Les allers et
retours entre l’homme et Dieu, dans ce livre, témoignent d’une
organisation de l’univers en tant qu’ordre divers, multiple, et de ses
déviations.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Livre X
Livre XI
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
2) L'acrostiche
3) Le rondeau
4) Le lai et le virelai
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
7) Ode : du grec ôidê, chant. Le mot désigne chez les Anciens tout
poème chanté. Les odes de Pindare et d'Horace ont été fort imitées par les
poètes de la Pléiade. Ce mot a désigné, par la suite, des poèmes lyriques
divisés en strophes.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
A B B A A B B A C C D E D E (forme classique)
ou A B B A A B B A C C D E E D (plus rarement)
A - Le blason
Poème en vers courts, avec des rimes suivies, qui décompose les
caractéristiques de ce dont le poète veut faire l'éloge, ou le blâme.
B - L'églogue
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
C - L'élégie
D - L'épigramme
E - L'épopée
F - L'impromptu et le bout-rimé
G - Le madrigal
Lui aussi est très pratiqué par les Précieux. Il est destiné, en
quelques vers, à adresser un compliment original à une dame. En
quelques vers, le poète galant doit surprendre et séduire.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Questions:
1- Quelle la définition de la poésie au XVIIème siècle?
2 - Quels sont les genres littéraires au XVIIème siècle?
3 - Parlez de la poésie baroque et classique au XVIIème siècle ?
4 - Quels sont les genres poétiques au XVIIème siècle?
5 - Parlez de la doctrine de Malherbe dans la poésie ?
6 - Jetez la lumière sur quelques formes thématiques .
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
La versification française
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
La Versification française
Verlaine par exemple est connu pour avoir recherché les effets
musicaux des vers impairs, qui sont fondés sur l’irrégularité puisque ces
vers ne peuvent être coupés en deux unités égales.
Dans le langage ordinaire, les sons des mots sont secondaires : c’est
leur sens qui compte. Les poètes, eux, travaillent les sonorités pour
qu’elles contribuent à la création du sens et à la musique des vers.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
5 syllabes Pentasyllabe
6 syllabes Hexasyllabe
7 syllabes Heptasyllabe
8 syllabes Octosyllabe
9 syllabes Ennéasyllabe
10 syllabes Décasyllabe
11 syllabes Hendécasyllabe
12 syllabes Alexandrin
Ces vers très courts sont utilisés pour contraster avec des vers plus
longs et créer ainsi un effet de surprise, de brièveté.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Exemple:
« Il/ s’é/cri/ait,/ pous/sant/ d’af/freux/ ru/gi/sse/ments :
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Re/gar/dez,/ ma /ca/ver/n(e) est/ plei/ne /d’o/sse/ments ;
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De/vant/ moi/ tout/ re/cu/l(e) et/ fré/mit,/ tout/ é/migr(e),
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
(3) LA SYNÉRÈSE
Deux sons habituellement prononcés séparément doivent parfois se
prononcer en une syllabe : c’est la synérèse, qui abrège le mot, le durcit.
Exemple :
« Plus/ me/ plaît/ le /sé/jour/ qu’ont/ bâ/ti/ mes/ a/ïeux
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Que/ des/ pa/lais/ ro/mains/ le/ front/ au/da/ci/eux » (Du Bellay)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Les hiatus (rencontre entre deux sons voyelles) sont, en principe,
évités par la poésie classique. Ils peuvent être recherchés par la poésie
moderne : La lecture d’un poème à l’oral doit respecter les liaisons. Ils
convient de tenir compte des synérèses et de ne pas prononcer le e-muet.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
banales et qui passent inaperçues, sans trahir sa mission qui est de se faire
entendre, de ponctuer le vers soit en frappant soit en charmant l’oreille.
- Les rimes dites féminines ont, comme son final, un [E] muet ;
elles sont plus douces, plus légères, plus mélodieuses.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
- La rime peut être suivie (on dit parfois "plate") : C'est le cas ici
entre "ignore" et "sonore" (A A);
(Guillaume Apollinaire)
De ma mandoline (B)
(Paul Verlaine)
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
(Louis Aragon)
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
La Richesse de la rime
La richesse de la rime dépend du nombre de sons identiques qu'elle
offre. Elle est dite :
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Une des règles de versification exige qu'il y ait une alternance entre
une rime féminine et une rime masculine
La rime est masculine dans tous les autres cas. Pour les
3es personnes du pluriel dans lesquelles la terminaison -ent suit une
voyelle avec laquelle elle forme une seule syllabe, la rime est considérée
comme masculine : plantaient, chantaient. Dans ce cas, la terminaison -
ent ne peut rimer qu’avec elle-même.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Une rime masculine doit rimer avec une autre rime masculine et une
rime féminine avec une autre rime féminine ; par exemple, la rime entre
«… chant choral » et «… la chorale » n'est pas permise. La versification
classique impose la règle de l’alternance des rimes féminines et
masculines : par exemple, dans ABBA CCD, si A est masculine, alors B
est féminine, C masculine, D féminine. Les poètes modernes préfèrent
faire alterner les rimes vocaliques (joue, nous) et les rimes consonantiques
(goutte, route).
2 Coupe 4 Césure 6
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
L’accent fixe
Au XVIIème siècle, le vers classique supportait deux accents : l’un
en son milieu qui est la césure et l’autre à sa fin qui est la rime. Ces deux
accents divisent le vers en deux parties qu’on appelle hémistiches. Mais
au XIXème siècle le vers ne supporte plus de césure.
Exemple :
Un jour sur ses longs pieds, // –allait je ne sais où /
1 hémistiche 2 hémistiche
Le héron au long bec, // –emmanché d’un long cou /
(La Fontaine)
1 hémistiche 2 hémistiche
Les deux tirets obliques « // » sont la césure
La seule tiret oblique « / » est la rime
L’accent Mobile
Le rythme est le mouvement du poème; il peut être l’image
musicale du mouvement de la pensée.
Le rythme régulier peut être binaire lorsqu'il est coupé en deux par
la césure (c’est le cas de l’alexandrin classique), ternaire (comporte trois
accents) ou tétramètre (comporte quatre accents). Mais le rythme peut être
aussi entrecoupé, lent, rapide, progressif et peut exprimer la régularité, la
monotonie ou la tristesse…
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
3) L’enjambement
Quand la pause finale n’accomplit pas le sens du vers et que l’on
doive le continuer dans le vers suivant, on dit qu’il y a enjambement.
Exemple : Il est pris. - Oh! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ? (Arthur Rimbaud)
Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit
qu’il y a contre rejet.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Questions:
2. Définissez la strophe ?
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
À quoi ça sert ?
1.1 La comparaison:
La comparaison rapproche, à l’aide d’un outil de
comparaison nommé comparatif (comme, tel, semblable à…) deux termes
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Exemple :
Exemple :
La vie est un éclair
(La vie est un éclair, Pierre Mathieu)
Parfois, le comparé ou le comparant ne sont pas exprimés explicitement:
Exemple:
Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d’étoiles vagabondes
(L’Olive, Du Bellay)
Ici, le comparé est la nuit, le comparant n'est pas explicite, mais le lecteur
peut le retrouver par analogie : l'image du troupeau assimile la nuit à une
bergère et les étoiles à des moutons.
1.3 La métaphore filée
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Une métaphore filée développe une métaphore tout au long d’un texte en y
insistant.
Exemple :
La vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice
affreux. […] Il faut sans cesse avancer vers le précipice. […] Encore si je
pouvais éviter ce précipice affreux! […] Toujours entraîné, tu approches du
gouffre affreux […] (Sermons, J.-B. Bossuet)
1.4 La métonymie
La métonymie consiste à désigner un élément par un autre
élément ayant avec le premier une relation logique.
Exemple:
Buckingham a démenti (Le lieu pour la personne)
Boire la mort (L’effet pour la cause)
Boire une bouteille (Le contenant pour le contenu)
Prenez votre Shakespeare (La cause pour l'effet)
Une robe est passée dans ma vie (L’objet pour son propriétaire)
1.5 - L’allégorie
L’allégorie permet de rendre concrètes des données
abstraites. L’allégorie comporte un second degré symbolique et elle
peut faire état d’une œuvre entière (ex : les fables de La fontaine)
Exemple :
Je veux peindre la France une mère affligée
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
(Les tragiques, R. D’Aubigné)
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
2.5 - La gradation
Cette figure représente une succession de termes d’intensité, souvent
croissante. La gradation juxtapose ou coordonne des éléments
en progression ascendante ou descendante.
Exemple :
Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions
peuples passés au fil de l’épée
(Essais, Montaigne)
Va, cours, vole et nous venge.
(Le Cid, Corneille)
2.6 - L’accumulation
Figure de style qui se traduit par
une énumération d'éléments appartenant à une même catégorie (de même
nature, de même fonction grammaticales…) et qui crée un effet de
profusion.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Exemple:
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé…
(Charles Baudelaire)
2.7 - L’hyperbole
Exemple :
- J’ai vu, dit-il, un chou plus grand qu’une maison.
- Et moi, dit l’autre, un pot aussi grand qu’une église.
(Fables, La Fontaine)
3. Les figures d'opposition
3.1 - L’antithèse
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Exemple :
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Le Cid, Corneille)
Ces fous normaux (Des femmes qui tombent, Pierre Desproges)
3.3 - L’antiphrase
Procédé qui consiste à exprimer une idée par son contraire.
L’ironie repose souvent sur l’antiphrase.
Exemple:
« Tes résultats à l’examen sont vraiment exceptionnels ! » dans le sens de
« Tes résultats à l’examen sont vraiment catastrophiques. »
1. Assonance :
2. Allitération :
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (J.Racine)
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Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s'est porté aussi
bien sur la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de
religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que sur l’épopée
avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils Les
Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les
Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).
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par la suite, avec « Le tiers livre » (1546), « Le quart livre » qui sera
d'abord publié inachevé en 1548 puis dans sa version complète en 1552.
Enfin, un « Cinquième livre » apparaît en 1562 après la mort de l'auteur.
On peut être frappé par la différence de ton entre l'humour exubérant et
parfois vulgaire de « Pantagruel » et de « Gargantua » et l'humour sombre
et plus acerbe du « Tiers livre » et du « Quart livre ».
L'humour optimiste et plein d'espérance des deux premiers livres
semble céder la place à un humour noir plus critique et cynique. Une
lecture approfondie révèle toutefois que Rabelais n'a jamais perdu la foi en
la nature humaine. Malgré la folie guerrière qui s'était emparée de son
siècle entre catholiques et protestants, la pensée rabelaisienne garde l'espoir
d'une vraie charité chrétienne et de l'humanisme réel.
La fin de règne de François 1er, qui avait été fatale à Etienne Dolet
et envoyé Clément Marot en exil se révéla plus dangereuse pour lui, à
point tel qu'il se retira en Lorraine en 1546 et 1547 pour pratiquer
uniquement la médecine. Après la mort de François 1er, le Cardinal Jean
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Questions :
1- Parlez de Jean de La fontine et sa poésie ?
2- Parlez de Pierre de Ronsard et sa poésie ?
3- Parlez de François Rabelais et sa poésie ?
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Poèmes expliqués
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Poèmes expliqués
Ode à Cassandre
Introduction
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A) Métaphore de la fleur
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Sans doute parce qu’il est plus courtois de célébrer la beauté d’une
rose que celle d’une femme, le poète entreprend donc une métaphore filée
des beautés de l’une pour magnifier l’autre. La rose, en effet, semble
parée de tous ces atouts attendus et relevés chez une femme.
B) Description de la rose
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S’il reprend le Carpe Diem, le poète l’incline vers une version plus
personnelle, teintée de mélancolie « las » (v. 7). Le choix d’une
personnification de la « Nature » (v. 10), s’il marque aussi une pratique
d’époque, évoque une communion entre les éléments et l’homme. Cette
nature, s’il fallait la suivre aveuglement, serait celle de l’amour.
121
LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
« ses beautés laissé choir » (v. 9), semble signifier que la fleur elle-
même abandonne la lutte
C) l’implication du poète
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123
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pour la détourner vers ses intérêts propres. Il s’assure, en fait, une autorité
dont la finalité n’est pas vraiment de mettre en garde, mais de séduire.
Conclusion
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Situer le texte:
125
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Structure du poème
Vers 1 :
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Vers 2 :
Vers 3 :
Vers 4 :
Vers 5 :
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Vers 6 :
Vers 7 :
Vers 8 :
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Vers 9 :
Vers 10 :
Vers 11 :
Vers 12 :
129
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-Le mot « amour » prend le genre féminin au pluriel qui a ici une
valeur d’amplification.
Vers 13 :
-Il pourrait être traduit par : Quand nous serons morts, on n’entendra
plus parler de nous.
Vers 14 :
Conclusion:
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Le Corbeau et le Renard
Jean de la Fontaine
Introduction
La fable:
Le Corbeau et le Renard
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Vocabulaire:
Ramage : Chant des petits oiseaux
Phénix : ici, oiseau fabuleux, et personne supérieure aux autres
Vit aux dépens : vit aux frais de quelqu'un, au détriment de quelqu'un.
132
LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
- Ce texte a les caractéristiques d'une fable : récit bref qui met souvent en
scène des animaux, auxquels on prête les qualités et les défauts des
hommes.
- Animaux = allégorie des caractères humains.
- L'histoire est simple.
- Il y a une morale.
2. La personnification des animaux
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
- Les deux animaux sont appelés "Maître" (vers 1 et vers 3). Le corbeau
est au début "Maître" (vers 1) de la situation, mais dès que le renard entre
en scène c'est bien lui qui va devenir "Maître" (vers 3) de la situation.
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
- Utilisation de majuscules pour le nom des animaux -> sont plus que des
animaux.
- Parallélisme de construction des vers 1-2 et 3-4 qui présentent le
corbeau et le renard.
- Le verbe tenir est utilisé pour les 2 personnages, l'un pour le fromage,
l'autre pour le langage.
2. Le corbeau et le renard : deux personnages différents
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
creux : "beau" n'est qu'une rime avec "corbeau". "si votre ramage / Se
rapporte à votre plumage" -> le plumage du corbeau est noir uniforme, et
n'est donc pas spécialement beau.
Chercher à persuader autrui en flattant ses passions, en l'occurrence la
vanité, relève de la sophistique.
Contemporains de Platon et de Socrate (IVème siècle av. J.-C.), les
sophistes apprenaient aux jeunes gens, au sein d'une civilisation dominée
par le discours, à bien parler, à convaincre, à persuader, alors que les
"philosophes", comme Socrate, Aristote ou Platon cherchaient avant tout
la vérité et la sagesse. Les Sophistes se faisaient en outre payer leurs
leçons, exactement comme le fait le renard ("Cette leçon vaut bien un
fromage, sans doute.").
4. La morale
- La morale est énoncée par le renard lui-même, à celui qu'il a dupé. Cela
la rend encore plus cruelle envers le dupé. Cela est encore un trait
d'humour dans cette fable.
- Utilisation du présent de vérité générale.
- Fierté du renard qui a réussi, alors que le corbeau est "honteux et
confus".
- Le renard raille le dupe corbeau "Mon bon Monsieur" -> ironie du
renard.
- "Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute." -> la morale aura coûté
le fromage au corbeau. Le "sans doute" est ironique de la part du renard
qui sait bien que l'échange n'était pas honnête et que le corbeau s'est fait
avoir.
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La Mort et le Bûcheron
Jean de la Fontaine
Introduction
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La Mort et le Bûcheron
1. Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
2. Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
3. Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
4. Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
5. Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
6. Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
7. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
8. En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
9. Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
10. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
11. Le créancier, et la corvée
12. Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
13. Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
14. Lui demande ce qu'il faut faire
15. C'est, dit-il, afin de m'aider
16. A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
17. Le trépas vient tout guérir ;
18. Mais ne bougeons d'où nous sommes.
19. Plutôt souffrir que mourir,
20. C'est la devise des hommes.
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I - Le pauvre bûcheron
IV - La moralité de la fable
Analyse linéaire
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désespoir.
II - Les pensées du bûcheron (vers 7 à 12)
- Style indirect libre pour nous décrire l'évolution de sa vie :
- il n'a jamais pris de plaisir => l'épuisement lui fait oublier les joies qu'il a
pu connaître dans sa vie
- il n'y a pas plus pauvre que lui => pas de pain, pas de repos (chiasme au
vers 9). "La machine ronde" => expression populaire, dénuée de
philosophie.
- Sa famille est une charge, il ne peut la nourrir convenablement => cela
fait partie de son malheur (à la différence d'autres personnes qui voient la
famille comme quelque chose d'agréable), de même que les soldats qui
dorment chez lui car il ne peut pas payer ses impôts.
- Au vers 10 et 11, l'accumulation représente autant de coups assénés sur le
pauvre homme.
- Vers 11 en octosyllabe (4/4) => point culminant de ses malheurs : le
créancier et la corvée.
=> Il est le modèle parfait du malheureux.
III - Le bûcheron face à la Mort (vers 13 à 16)
- Il appelle donc la Mort (ici la mort est considérée comme une divinité,
donc le mot prend une majuscule), qui arrive très vite lorsqu'on la réclame.
- Elle lui demande ce qu'il "faut faire" (comment il veut mourir).
- Suspens avec l'enjambement vers 15/16, mais aussi avec le "dit-il".
- Réponse surprenante : il veut qu'elle l'aide à ramasser son fagot (aurait-il
peur d'elle lorsqu'il se trouve face à elle, et aurait-il fait marche arrière ?).
Manque de sang-froid face à la Mort, et le motif de sa venue va donc être le
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Introduction :
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La fable met en scène des animaux a qui elle donne la parole rejoignant
ainsi la tradition. La moralité, cependant est pour le moins inattendue car
elle semble donner raison au fort contre le faible, à la brutalité contre la
ruse sans émotion ni état d'âme. C'est en effet le chat qui a le dernier mot.
-Le rapport de force déséquilibré entre les deux animaux apparaît tout
d'abord dans le système d'opposition sur lequel est construit le texte. Les
oppositions sont présentées dès le titre à travers « le chat et la souris »
animaux traditionnellement perçus comme des ennemis ainsi que les
adjectifs jeunes et vieux repris vers 1 et 2. La même idée réparait avec
l'emploi des substantifs (noms communs) : « jeunesse et vieillesse » (v 24
– 25). Cet antagonisme est renforcé par le contraste entre la naïveté et la
crédulité de la souris d'une part et de la brutalité du chat d'autre part. En
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LES FLEURS DE LA POÉSIE CLASSIQUE
Tutoiement et vouvoiement
Tout au long de son plaidoyer la souris vouvoie le chat, les indices
de ce vouvoiement sont tout d'abord les verbes à l'impératif : « Laissez moi
» (v 3), « attendez » (v 11) et « réservez » (v 12). À l'inverse le chat tutoie
la souris comme le montre les pronoms personnels et les verbes qui
apparaissent dans sa réplique : « tu t'es trompée » (v 14), « tu gagnerai »
(v16) et les impératifs : « descends » (v18) ; « meurs et vas-t'en » (v19).
Cette différence est significative d'une relation déséquilibrée : la souris
implore en vouvoyant celui qui la retient prisonnière, le chat répond par un
tutoiement méprisant aux prières de la souris.
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Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
"Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
-Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
-Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
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Introduction
En moins de trente vers et sans un détail inutile, La Fontaine fait,
dans sa fable Le Loup et l'Agneau, le récit d'une rencontre dont l'issue ne
laisse aucun doute entre un loup affamé et un agneau naïf. Mais ce récit
prend une portée universelle, exemplaire: au delà de la violence des
rapports de force dans le monde ce qu'il est convenu d'appeler la loi
naturelle, selon laquelle les loups mangent les agneaux , La Fontaine
décrit ici le comportement odieux de celui qui, non content d'exercer sa
violence sur plus faible que lui, prétend la justifier par des arguments
spécieux, inverse les rôles et se prétend victime pour pouvoir être
bourreau.
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1. L'argumentation du Loup
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n'attend pas la réponse de l'Agneau: il l'a déjà condamné sans appel, comme
le marque le temps du futur de l'indicatif : « Tu seras châtié». L'asyndète
(absence d'un outil de liaison grammaticale, de conjonction de
coordination) démontre la rapidité expéditive des manœuvres du loup, qui
passe de l' accusation à l' exécution immédiate de la sentence. En effet, on
attendrait dans ce vers : « tu seras donc châtié... »
L' attitude conciliante de l' Agneau et les arguments matériels
irréfutables qu'il oppose sont balayés par le Loup qui nie l'évidence, comme
s'il n'avait pas entendu la justification de l'Agneau: il reprend, mais sous
une forme plus ramassée et plus hargneuse en trois mots «Tu la troubles» ,
son accusation exprimée au vers 7.
1.2. Mais aussi des assertions calomnieuses
Puis il quitte le domaine des préjudices matériels qu'il prétend subir
ici et maintenant pour lancer une autre accusation. Elle est formulée d'une
façon toujours aussi catégorique par un péremptoire «je sais» mais le Loup
n'apporte pas la moindre justification à son affirmation; il quitte désormais
le domaine des faits et du présent pour invoquer de prétendues assertions
calomnieuses («tu médis») proférées dans le « passé» (vers 19). C'est donc
ici un délit d'opinion qui est reproché à l'Agneau.
Le Loup se comporte ici comme le ferait l'agent d'une police
politique dans un régime dictatorial qui prétend interdire à la population
victime de ses exactions de se plaindre des sévices dont elle est victime:
souffre et tais toi et même, si besoin est, bénis ton tyran.
1.3. Une prétendue conspiration
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Le caractère de l'Agneau
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La morale de la fable
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Poèmes à expliquer
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Madrigal
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Questionnaire
1) Comment mesurer les différents types de vers (mètres) ?
2) Définissez la rime et parlez se sa richesse et sa disposition?
3) Parlez de François Rabelais?
4) Parlez de Jean de La fontine?
5) Parlez de la doctrine de Malherbe dans la poésie ?
6) Parlez de la littérature baroque?
7) Parlez de la littérature française au XVIIème siècle ?
8) Parlez de la naissance du concept de baroque ?
9) Parlez de la Pléiade au XVIème siècle?
10) Parlez de la poésie baroque et classique au XVIIème siècle ?
11) parlez de la préciosité et le style précieux?
12) parlez de l'esthétique classique?
13) Parlez de l'évolution du sens de la littérature
aux XVIIème et XVIIIème siècles ?
14) Parlez de l'Humanisme au XVIème siècle?
15) Parlez de Pierre de Ronsard?
16) Parlez des caractéristiques de baroque?
17) Parlez des courants littéraires au XVIème siècle ?
18) parlez du classicisme et ses caractéristiques?
19) parlez du libertinage et la pensée libertine ?
20) Quelle est la définition de littérature en générale?
21) Quels sont les auteurs principaux de baroque?
22) Quels sont les auteurs principaux de La Pléiade?
23) Quels sont les auteurs principaux de l'Humanisme?
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BIBLIOGRAPHIE
Abed (Julien) & autres : Littérature et politique en France au XXe siècle, sous la
Marketing, 2004.
Adorno (Theodor W.) : Notes sur la littérature, traduit de l’allemand par Sibylle
Dunod, 1994.
Hachette, 1993.
1994.
Belfond, 1980.
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Bibliothèque 1999.
Paris et ses Théâtres architecture et décor Textes réunis par Béatrice de Andia
Sites internet
https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire
http://www.implications-philosophiques.org/recensions/recension-voltaire-
sur-lislam/
http://www.larousse.fr/encyclopedie
http://www.etudes-litteraires.com/
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