Anthologie Révolte

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Anthologie sur la révolte

Préface (1er partie)


Nous allons donc parler, comme vous pouvez vous en douter, de Poésie. L'art
d'écrire de la poésie nous semble à nous, très compliqué. En effet, écrire ne serais-
ce qu'un sonnet nous parait difficile, nous admirons donc les personnes qui arrivent
à créer quelques lignes poétiquement correctes ! Malgré cette admiration, nous
sommes tous les trois d'accord : La poésie est un genre littéraire qui nous dépasse.
Quelques fois, nous tombons sur un poème qui nous fascine : une chute
surprenante, un style d'écriture particulier... Mais généralement, nous avons
beaucoup de mal à nous plonger dans cet univers, à nous fondre complètement
dans ces œuvres afin de les comprendre et de les apprécier comme elles le
méritent... Nous allons néanmoins essayer de vous expliquer notre vision et notre
compréhension de quelques poèmes, sélectionnés par nos soins et qui tournerons
autour du même vaste sujet : Les révoltes.

4 Préface (2ème partie)


Problématique: Mais Qu’est-ce que la révolte?

La révolte commence dès qu’une personne refuse d’accepter et d'obéir à une situation
qu’il considère, comme injuste, peux importe si il a tort ou raison. En France, le
thème des révoltes est abordés depuis le début de l'écriture des poèmes, c'est à dire
depuis les origines de la langue à l'époque carolingienne. Les poèmes de révoltes
servent à faire passer un message plus ou moins cachés, ils expriment de manière
implicite ou explicite les maux de l'époque de l'écriture du poème. La révolte en
poésie peux être abordées pour différents sujets encore, le plus souvent ces poèmes
sont contre la guerre, mais aussi contre la violence, l'injustice, ou encore certaines
révoltes personnelles. Les poètes avaient une influence énorme dans leurs époques.
Leurs messages faisant appelle à la révolte étaient souvent entendu. Ils étaient comme
les portes paroles de la société, essayant généralement d’éviter la censure. Certains
poèmes étaient même modifiés par les politiciens afin de ne pas alimenter d'esprit de
révolte au sain du pays. Nous verrons cet exemple avec le célèbre poème de révolte
de Boris VIAN, Le déserteur, transformé en véritable poème Pacifiste.

Préface (3ème partie)


Ceux qui ne peuvent plus avoir
D'espoir que dans leur désespoir
Chaque poète choisi un point de vu et une situation différente,
Sont descendus ce silence.
de leur qui est donc
intéressant à analyser. Malgré qu'ils parlent tous de Révoltes, ils sont tous très
différents, et nous apportent un témoignage historique de la société et de leurs
époques. Nous allons maintenant tenter de répondreLaàhaine
cetteduquestion
monde est:dans l'air
Comment les
Et des poings pour saisir l'éclair
poètes parlent t'ils de révoltes à travers leurs poèmes ? Chaque
Sont tendus vers lespoème
nuées. sera suivi
d'une légère analyse qui vous permettra de comprendre notre raisonnement face à
chaque poème. C'est l'heure où les hallucinés
Les gueux et les déracinés
Dressent leur orgueil dans la vie.
C'est l'heure - et c'est là-bas que
sonne le tocsin;
Des crosses de fusils battent ma
La révolte, par Emile Verhaeren publiée
porte; en
Tuer, être tué! - Qu'importe!

Vers une ville au loin d'émeute et de tocsin, C'est l'heure


Où luit le couteau nu des guillotines,
En tout-à-coup de fou désir, s'en va mon cœur.
Les sourds tambours de tant de jours,
De rage tue et de tempête,
Battent la charge dans les têtes

Le cadran vieux d'un beffroi noir


Darde son disque au fond du soir,
Contre un ciel d'étoiles rouges.

Des glas de pas sont entendus


Et de grands feux de toits tordus
Echevèlent les capitales.

Ceux qui ne peuvent plus avoir


D'espoir que dans leur désespoir
Sont descendus de leur silence.

Analyse :

dédicacée à Élisabeth Van Rysselberghe


par Rudolf Duhrkoon

Ce poème à été écrit par Émile Verhaeren, entre 1883 et 188. Le recueil de ce poème
s’intitule « les flambeaux noirs » . Le titre nous montre qu’Émile Verhaeren ne cherche pas
à cacher le message qu'est censé délivré son poème, il parle de révolte, de guerre. Emile
Verhaeren voit un combat et voit des gens se révolter vers ce combat, « c'est l'heure ou les
Pour ceux qui meurent parce
hallucinés Les gueux et les déracinés dressent leur orgueil dans la vie » (v22- 24) Il assiste à
que les juifs, les indiens, les
une révolte de la part de ces gens qui vont au combat. Le vocabulaire
noirs qu'il emploi est un
champs lexical de guerre, de mort, de combat « couteau ( v2), guillotine
Il faut les tuer v(2), rage (v5)
haine (v19) poings (v20) tués ( v27) » Il évoque beaucoup le désespoir, il se sent impuissant
face à la situation qui se présente devant lui, pour lui, plus Pour
rien ne
ceuxsemble avoir d'importance
qui meurent pour
: « Tuer, être tué, qu'importe » (v27). En conclusion : Il dénonce dans ce poème l'horreur de
leurs idées
la guerre, et utilise une scène de guerre pour parler des personnes, qui par
J'y suis pour toutorgueil,
le mondese
révoltent et vont au combat. Pour ceux qui triment parce
que les pauvres
C'est fait pour travailler
Jamais je ne pourrais Claude Roy.
Pour ceux qui paient les pots
Jamais, jamais je ne pourrai cassés du Profit
Dormir tranquille aussi longtemps Et du mépris des hommes
Que d'autres n'auront pas le sommeil et l'abri
Claude Roy
Ni jamais vivre de bon coeur tant qu'il faudra que d'autres

Meurent qui ne savent pas pourquoi


J'ai mal au coeur, mal à la terre, mal au présent
Le poète n'est pas celui qui dit : je n'y suis pour personne
Il dit j'y suis pour tout le monde
Ne frappez pas avant d'entrer

Vous êtes déjà là


Qui vous frappe me frappe
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde

Analyse :

Le poète se révolte contre plusieurs choses, en disant par exemple : "Jamais jamais je ne
pourrai dormir tranquille aussi longtemps" (Vers 1) ou encore: "que d'autres n'auront pas le
sommeil et l'abri" (Vers 2)
Le poète se révolte contre la société, plus particulièrement il dénonce les sans abris qui ne
son pas aider. "Le poète n'est pas celui qui dit Je n'y suis pour personne" (Vers 6)
"Le poète dit J'y suis pour tout le monde" (Vers 7) L'inverse de la vrai expression dites dans
le vers 6.
Il montre son désaccord et son soutient par rapport à différents sujets dans les (Vers 13 à
19), introduit par "Pour ceux qui..."

Né en 1946 à Marseille, Claude Serrile est un artiste peintre profondément sensible et engagé qui
exprime à travers ses toiles sa révolte contre les injustices et les dérives de notre société et
espère ainsi éveiller les consciences vers plus de tolérance. L’Art Brut lui permet à la fois de
dénoncer, d’accuser et d’interroger

Tendre sa main par Claude Serille

Le Dormeur du Val par Arthur Rimbaud en


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,


Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,


Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme


Sourirait une enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine;


Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud

Analyse :
Le soldat est représenté ici comme « jeune, bouche ouverte, tête nue » (v5), sous cette
énumération il paraît incarner la naïveté, l’insouciance. Rimbaud, tout au long de ce poème,
essai de nous induire en erreur, en omettant d'exprimer la mort de ce soldat. Cependant une
foule d'indice nous laisse imaginer la scène « Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu
» Nous fait penser à une nuque baignant dans le sang, « pâle « (v8) nous met aussi sur cette
voie. Au fur et à mesure que le poème avance, le ton devient plus sombre, puis, cette
paraphrase «Il a deux trous rouges au côté droit » (v14) confirme nos soupçon. Ce soldat est
mort, pourtant Rimbaud ne nous le dit pas. Ce poème est une sorte de révolte car Rimbaud
n'es pas d'accord avec ce qu'il voit, la scène le choque et lui déplaît!

L'homme blessé de Gustave Courbet

C'est pas pour vous fâcher


II faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né


J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Le déserteur par Boris Vian publié enMa
1954
mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Monsieur le Président Et se moque des vers
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir

Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens

Analyse :
Ce poème est très célèbre, il parle d'une personne qui doit aller à la guerre mais qui refuse. On
retrouve cet esprit de révolte à travers ce refus qui montre que cet homme n'est pas d'accord. Il
explique qu'il ne veux absolument pas partir, qu'il ne veux pas souffrir, et qu'il à déjà fréquenté la
mort plus d'une fois « Depuis que je suis né , J'ai vu mourir mon père , J'ai vu partir mes frères Et
pleurer mes enfants » ( v 17 a 20) Il demande donc au Président ensuite d'annuler cette guerre qui
n'a pas de sens. Puis il finit par préciser au président que cette guerre, s'il veux vraiment qu'elle ai
lieu, il peux y aller lui même au lieux d'envoyer des gens qui ne veulent pas. « S'il faut donner son
sang Aller donner le votre » ( v14).

« Si même... » par Robert Ganzo


Si même il ne restait qu'un écriteau sur terre :
« défense de pêcher car c'est notre rivière » :
nous serions révolutionnaires.

Si même il ne restait qu'un prince sur la terre,


qu'un prince et sa couronne et son divin mystère
, nous serions révolutionnaires.

Si même il ne restait, aux confins de la terre,


qu'un douanier gardant un mètre de frontière,
nous serions révolutionnaires.

Si même il ne restait qu'un canon sur la terre,


rien qu'un canon et rien qu'un dernier jour de guerre
nous serions révolutionnaires.

Si même il ne restait qu'un bagne sur la terre,


qu'une seule catin, qu'une seule misère,
nous serions révolutionnaires.

Et s'il ne restait sur la terre,


Sur terre, parmi nous enfin
qu'un prolétaire avec sa faim,
nous serions révolutionnaire

Robert Ganzo,

Analyse :
Ce poème, a un fort esprit de révolution, à première vue, nus constatons que Robert Ganzo à
envi de se révolter. Mais en lisant plus attentivement il ne parle pas que de lui mais de «
nous » ce qui fait référence à l'ensemble du monde. Robert Ganzo annonce donc dans ce
poème que les poètes continueront à écrire, sur des sujets variés, qu'ils soient pour ou
contre, et qu'il oseront dénoncer ce qui ne leur va pas. Ce poème incite les poètes à écrire
sur des sujets de révoltes

[…] 101.Triomphateur, notre souffrance Se


fatigue de tes lauriers ;

[...] 115.Mais, Napoléon, ta mémoire


Ne se montrera dans l’histoire
Que sous le voile de nos pleurs :
Lorsqu’à t’admirer tu m’entraînes,
La liberté me dit ses chaînes
120.La vertu m’apprend ses douleurs.

Les malheurs de la révolution de François-Ren


Extrait : (Vers 51 de
à 60)Chateaubriand
(Vers 71 à 80) (Vers
101 et 102) (Vers 115 à 120)
publié en 1813
51. L’échafaud, la torche fumante,
Couvrent nos campagnes de deuil.
La Révolution béante Engloutit le fils et l’aïeul.
55.L’adolescent qu’atteint sa rage
Va mourir au champ du carnage
Ou dans un hospice exilé ;
Avant qu’en la tombe il s’endorme,
Sur un appui de chêne ou d’orme,
60. Il traîne un buste mutilé:

[...]71.Napoléon de son génie


Enfin écrase les pervers ;
L’ordre renaît : la France unie
Reprend son rang dans l’univers.
75. Mais, géant, fils aîné de l’homme,
Faut-il d’un trône qu’on te nomme
Usurpateur ? Mal fécondé,
L’illustre champ de ta victoire
Devait-il renier la gloire
80 . Du vieux Cid et du grand Condé ?

Analyse :
Dans ce poème de 1813, François-René de Chateaubriand nous désigne les massacres causé
par les révoltes, il emploie des phrases sans pitié « La Révolution béante Engloutit le fils et
l’aïeul. »( v54) L'auteur nous fait ressentir le coté bête et immature de la révolte «
L’adolescent qu’atteint sa rage » ( v55) Une révolte qui ne fait que des morts mais sans rien
avoir en échange. Révolte contre la France « Napoléon de son génie Enfin écrase les pervers
; » (v72) « Triomphateur, notre souffrance Se fatigue de tes lauriers ; » . Une souffrances
due aux conquêtes et batailles se fait ressentir par la population comme un fardeau. Le
narrateur nous dit que derrière ce beau personnage, derrière ces guerres laissent des
malheurs, des morts. « La liberté me dit ses chaînes » nous fait ressentir une liberté limité,
interdit pour ces personnes. Ces révoltes qui ne permettent pas d'obtenir ce que veux un
peuple, mais qui crée le KO, détruit la population et détruit le territoire.

Melancholia, par Victor Hugo en 1856


1.Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules
5.Ils vont de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
10.Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.

[...] 24.Qui produit la richesse en créant la misère,


Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? Que veut-il?
Qui brise la jeunesse en fleur ! Qui donne en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !

Analyse :

Ce poème de 1856 dénonce le travail et les conditions de travail des enfants, il nous fait
ressentir un dégoût de ce que l'on oblige de faire aux jeunes pour profiter aux adultes, (nous
pouvons toujours parler de ce poème comme d'une actualité car son combat n'est pas fini, il
existe encore aujourd'hui des enfants qui travaillent et dans de mauvaises conditions). C'est
un travaille épuisant qui détruit donc la jeunesse au travail « Qui brise la jeunesse en fleur »
( v27). Il dénonce la richesse de certain par ce travail aux détriments d'autres « Qui produit
la richesse en créant la misère ». (v24) « Innocents dans un bagne » (v 9) Cette comparaison
avec le bagne montre à quel point leur travail est dur et épuisant pour leur âge. Ce qu'on leur
inflige serait égale au bagne alors que les autres Hommes qui travaillent, eux n'ont pas
d'aussi mauvaises conditions ce qui peut deveniir une forme d'esclavage.

Illustration pour le poème « Melancholia »


de Hugo, Editions Hetzel (vers 1880)
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il


pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé C'est une
pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
Barbara par Jacques Prévert publié en
De 1946
fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Rappelle-toi Barbara Des chiens qui disparaissent
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Au fil de l'eau sur Brest
Et tu marchais souriante Et vont pourrir au loin
Épanouie ravie ruisselante Au loin très loin de Brest
Sous la pluie Dont il ne reste rien.
[…]
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
10. Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
[…]
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang

Analyse:
Ce poème est clairement un poème de guerre. « Oh Barbara quelle connerie la guerre » (12-13), ces
vers nous montre vraiment ce que le poète ressent face à la guerre, de l'horreur, de la pitié. Il nous
montre à travers l'histoire de Barbara que la guerre détruit tout, on passe au début du poème à une
Barbara heureuse et amoureuse « Et tu marchais souriante, épanouie ravie ruisselante » (v 3-4) a
une Barbara « Qu'es-tu devenue maintenant » « Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement
st-il mort disparu ou bien encore vivant »qui a perdu la raison de son sourire, à cause de la guerre.
C'est une forme d’appel à la révolte, le poète nous incite à penser et à dire haut et fort que la guerre
détruit tout « Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé » et qu'il faut faire quelque chose, qu'il faut
se révolter.

Petit lorsque que tu seras grand publiée par Henensal en 1933


Petit, lorsque tu seras grand,
On te dira d’aller te battre,
Et l’on te montrera du doigt
Ceux-là qu’il s’agit d’abattre.

On te dira : c’est l’ennemi.


Sus à lui, petit, meurs ou tue,
Eventre-moi cet habit gris
Contre lequel tu t’évertues ;

Et toi tu marcheras, bardé,


Sanglé, parqué, numéroté,
Vivant la tragique aventure

Sans comprendre,enfoui dans la nuit,


Dans la misère et dans le bruit,
Noyé dans la boue et l’ordure,

Jusqu’à ce qu’un morceau de fer


Fasse un pauvre tas de sa chair
Et la disperse en pourriture.

Henensal, instit à Roscoff, 1933

Analyse :

Ce poème fut écrit par Maurice Henensal en 1933. Henensal n'était pas véritablement un poète,
c'était simplement un instituteur qui écrivait occasionnellement des poésies. Nous trouvions
important d’introduire dans cette anthologie des poètes moins connu, quoique son poème est un
chef d’œuvre parmi les poèmes de la poésie engagé. En effet, ce poème dénonce de manière très
explicite son horreur pour la guerre. Ce poème est une véritable révolte contre la guerre, il met en
évidence le fait que les soldats n'ont pas le choix (vers 2 et 5) « on te dira d'aller te battre », « On te
dira : c'est l 'ennemi » et qu'on ne leur demande absolument pas de comprendre pourquoi « sans
comprendre » ( vers 12 ) Conclusion : Il fait entendre qu'il n'est pas pour la guerre, et encore moins
contre les envois des jeunes soldats. Son dernier strophe est la suite logique de cet envoi au combat,
il prédit une mort atroce du jeune garçon comme si c'était une évidence.

Sur l’absence sans désir


Liberté , Paul Eluard publiée en 1942
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
Sur mes cahiers d’écolier J’écris ton nom
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige Sur la santé revenue
J’écris ton nom Sur le risque disparu
[,,,] Sur l’espoir sans souvenir
Sur les images dorées J’écris ton nom
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois Et par le pouvoir d’un mot
J’écris ton nom Je recommence ma vie
[,,,] Je suis né pour te connaître
Sur mes refuges détruits Pour te nommer
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui Liberté
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Analyse :
Dans ce poème écrit le 3 avril 1942 dans le recueil clandestin « Poésie et vérité » en France
durant l'occupation Allemande, la répétition de la phrase « J'écris ton nom » à la fin de
chaque quatrain sauf pour le dernier, montre l'importance de la liberté surtout qu'elle suis à
chaque fois un milieu différente cela nous fait comme vivre la liberté au quotidien, c'est
comme un besoins de liberté qui est présent partout et tous le temps mais encore plus
important dans de difficiles situation. Le combat pour la liberté se fait à toutes les échelles
même qui peuvent paraître insignifiante comme l'école « Sur mes cahiers d’écolier » à « Sur
les marches de la mort » cela nous fait ressentir le besoin de liberté de la population qu'elle
qu'elle soit. La liberté est la motivation de toute une vie, un but, une raison de vivre, comme
le montre « Je suis né pour te connaître Pour te nommer ». c'est un combat qui est mené
durablement. C'est ce besoin de liberté qui fait vivre tout un peuple, une dévotion à un
combat : la liberté. Ce poème de Paul Eluard nous fait ressentir un amour pour la liberté :
quand on l'observe sans titre et sans le dernier vers nous fait penser à un poème d'amour

La charge des chasseurs de la Garde dans la rue d'Alcala

Cette révolte des espagnoles contre l'occupation française qui se termine en massacre : 100 à
400 morts au combat et 113 prisonniers fusillés. Sur cette peinture nous voyons la violence
de la charge des français contre la population de Madrid pour supprimer les révoltes. Nous
voyons la population en position de faiblesse comme le montre le moine en déséquilibre et
les citoyens au sol. Les chasseurs de la Garde sont en position de supériorité sur le cheval
piétinant la population et avec une furie avec son sabre levé pour frapper le moine (la
population) et tient le bâton du moine pour l’empêcher de se défendre.. Cela montre
l'inégalité des forces entre l'armé et la population qui se révolte. Cette révolte que l'on peut
rapprocher du poème « Les malheurs de la révolution » de François René de Chateaubriand

Peinture de Maurice Orange représentant la charge des chasseurs de la Garde dans la rue d'Alcala
(épisode du Dos de Mayo).
Conclusion :
La révolte n'est pas seulement une révolte d'une guerre ou d'une révolution, cela peux
également être une révolte intérieur, un désaccord avec ce que l'on voit ? Notamment
la révolte de RIMBAUD, qui est face à une scène qui susciterait chez lui un esprit de
révolte.

Certains poète utilise donc une histoire pour créer un appel à la révolte. Ils veulent
nous faire passer une idée, comme « Barbara » où le poète utilise une histoire afin de
faire un appel à la révolte contre la guerre.

Les poètes écrivent leurs points de vue et n’hésitent pas a essayer de faire passer des
messages outre le censure. Certains se font carrément modifié comme celui de Boris
VIAN.
Mais comme nous indique le poème de Jacques Prévert, les poètes seront toujours
présent pour parler de ce qui ne va pas, pour affirmer leur opinion, et pour éclairer les
lettrés de leurs connaissance, de leur point de vue, et de leur désaccord avec le
monde, la société, les idées de leurs époques, leurs sentiments, les guerres et les
révolutions, la vie.

RIGARDO FLORES MAGON

Bibliographie :

Je proteste, Louis Aragon : http://fdgvar8eme.over-blog.com/article-je-proteste-hommage-a-


louis-aragon-112116892.html

La révolte, Emile Verhaeren :


http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/emile_verhaeren/la_revolte.html

Jamais je ne pourrai, Claude Roy :


http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/ia28/doc_peda/MDL/actions/poesie/
Banques/Les_homme s_et_l_humanite/Jamais_je_ne_pourrai.pdf

Les malheurs de la révolution, Châteaubriand : http://www.poetica.fr/poeme-2027/francois-


rene-de-chateaubriand-les-malheurs-de-la-revolution/
Melancholia, Victor Hugo : http://bacdefrancais.net/melancholia.php

Liberté, Paul Eluard : http://www.poetica.fr/poeme-279/liberte-paul-eluard/

Le Dormeur Du Val, Rimbaud :


http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/arthur_rimbaud/
le_dormeur_du_val.html

Petit lorsque tu seras grand : http://artetlitterature.over-blog.com/article-26711792.html

Barbara, Jacques Prévert : http://alain.liscoet.pagesperso-orange.fr/barbara.htm

Le déserteur, Boris Vian :


http://archives.site.free.fr/siteportail/site3em2001/engage/deserteur.htm

« Si même... », Robert Ganzo : http://www.vdrfrance.com/PORTRAITS/ganzo.htm

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