These
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Thèse
Présentée devant
L’institut national des sciences appliquées de Lyon
Pour obtenir
Le grade de docteur
Par
Jaona Harifidy RANDRIANALISOA
Jury MM.
3
Liste des Ecoles doctorales a
4
Liste des professeurs A
Novembre 2003
Directeur : STORCK A.
Professeurs :
AMGHAR Y. LIRIS
AUDISIO S. PHYSICOCHIMIE INDUSTRIELLE
BABOT D. CONT. NON DESTR. PAR RAYONNEMENTS
IONISANTS
BABOUX J.C GEMPPM***
BALLAND B. PHYSIQUE DE LA MATIERE
BAPTISTE P. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES
MANUFACTURIERS
BARBIER D. PHYSIQUE DE LA MATIERE
BASKURT A. LIRIS
BASTIDE J.P. LAEPSI****
BAYADA G. MECANIQUE DES CONTACTS
BENADDA B. LAEPSI****
BETEMPS M . AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE
BIENNIER F. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES
MANUFACTURIERS
BLANCHARD J.M. LAEPSI****
BOISSE P. LAMCOS
BOISSON C. VIBRATIONS-ACOUSTIQUE
BOIVIN M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES SOLIDES
BOTTA H. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL -
Développement Urbain
BOTTA-ZIMMERMANN M. (Mme) UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL -
Développement Urbain
BOULAYE G. (Prof. émérite) INFORMATIQUE
BOYER J.C. MECANIQUE DES SOLIDES
BRAU J. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Thermique du
bâtiment
BREMOND G. PHYSIQUE DE LA MATIERE
BRISSAUD M. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE
BRUNET M. MECANIQUE DES SOLIDES
BRUNIE L. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION
BUFFIERE J-Y. GEMPPM***
BUREAU J.C. CEGELY*
CAMPAGNE J-P. PRISMA
CAVAILLE J.Y. GEMPPM***
CHAMPAGNE J-Y. LMFA
CHANTE J.P. CEGELY*- Composants de puissance et applications
CHOCAT B. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Hydrologie
urbaine
COMBESCURE A. MECANIQUE DES CONTACTS
COURBON GEMPPM
COUSIN M. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL -Structures
DAUMAS F. (Mme) CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et
Thermique
DJERAN-MAIGRE I. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL
DOUTHEAU A. CHIMIE ORGANIQUE
5
Liste des professeurs A
DUBUY-MASSARD N. ESCHIL
DUFOUR R. MECANIQUE DES STRUCTURES
DUPUY J.C. PHYSIQUE DE LA MATIERE
EMPTOZ H. R ECONNAISSANCE DE FORMES ET VISION
ESNOUF C. GEMPPM***
EYRAUD L. (Prof. émérite) GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE
FANTOZZI G. GEMPPM***
FAVREL J. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES
MANUFACTURIERS
FAYARD J.M. BIOLOGIE FONCTIONNELLE, INSECTES ET
TERACTIONS
FAYET M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES SOLIDES
FAZEKAS A. GEMPPM
FERRARIS-BESSO G. MECANIQUE DES STRUCTURES
FLAMAND L. MECANIQUE DES CONTACTS
FLEURY E. CITI
FLORY A. INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATIONS
FOUGERES R. GEMPPM***
FOUQUET F. GEMPPM***
FRECON L. (Prof. émérite) REGROUPEMENT DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS
ISOLES
GERARD J.F. INGENIERIE DES MATERIAUX POLYMERES
GERMAIN P. LAEPSI****
GIMENEZ G. CREATIS**
GOBIN P.F. (Prof. émérite) GEMPPM***
GONNARD P. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE
GONTRAND M. PHYSIQUE DE LA MATIERE
GOUTTE R. (Prof. émérite) CREATIS**
GOUJON L. GEMPPM***
GOURDON R. LAEPSI****.
GRANGE G. (Prof. émérite) GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE
GUENIN G. GEMPPM***
GUICHARDANT M. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE
GUILLOT G. PHYSIQUE DE LA MATIERE
GUINET A. PRODUCTIQUE ET INFORMATIQUE DES SYSTEMES
MANUFACTURIERS
GUYADER J.L. VIBRATIONS-ACOUSTIQUE
GUYOMAR D. GENIE ELECTRIQUE ET FERROELECTRICITE
HEIBIG A. MATHEMATIQUE APPLIQUEES DE LYON
JACQUET-RICHARDET G. MECANIQUE DES STRUCTURES
JAYET Y. GEMPPM***
JOLION J.M. RECONNAISSANCE DE FORMES ET VISION
JULLIEN J.F. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Structures
JUTARD A. (Prof. émérite) AUTOMATIQUE INDUSTRIELLE
KASTNER R. UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Géotechnique
KOULOUMDJIAN J. (Prof. émérite) INGENIERIE DES SYSTEMES D’INFORMATION
LAGARDE M. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE
LALANNE M. (Prof. émérite) MECANIQUE DES STRUCTURES
LALLEMAND A. CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et
thermique
LALLEMAND M. (Mme) CENTRE DE THERMIQUE DE LYON - Energétique et
thermique
LAREAL P (Prof. émérite) UNITE DE RECHERCHE EN GENIE CIVIL - Géotechnique
LAUGIER A. (Prof. émérite) PHYSIQUE DE LA MATIERE
LAUGIER C. BIOCHIMIE ET PHARMACOLOGIE
6
Liste des professeurs A
7
Liste des professeurs A
KOBAYASHI T. PLM
PRIGENT A.F. (Mme) BIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE
MAGNIN I. (Mme) CREATIS**
8
Dédicaces A
A mes parents,
A Dimy,
A mes frères et sœur.
Spéciale dédicace à Domoina
9
Dédicaces A
10
Remerciements A
REMERCIEMENTS
Les travaux présentés ont été effectués au sein de l’INSA de Lyon, dans le cadre du Centre
Thermique de Lyon (CETHIL-UMR 5008), laboratoire mixte regroupant l’Université Claude
Bernard, l’INSA de Lyon et le CNRS.
Mes premiers remerciements vont au professeur Martin RAYNAUD pour m’avoir
accueilli dans l’équipe TIM lors de mon arrivé, ainsi qu’au professeur Jean François
SACADURA, précédent directeur du CETHIL, et Madame Dany ESCUDIE, directrice
actuelle du CETHIL, pour leur accueil au sein du laboratoire.
Je tiens à exprimer ma très sincère et profonde reconnaissance à Madame Dominique
BAILLIS, ma directrice de thèse, pour m’avoir proposé ce sujet et s’être intéressée à mes
travaux. La confiance et la disponibilité qu’elle m’a accordées tout au long de cette thèse m’a
permis d’avancer, dans de meilleures conditions dans mes recherches. La grande qualité de
ses aides scientifiques m’a été d’un soutient inestimable. Sans oublier sa patience, rigueur et
ses critiques constructives.
Je tiens également à remercier Monsieur Vladimir LYSENKO pour la fabrication des
échantillons de Silicium nanoporeux et sa collaboration au sein du projet BQR.
Je remercie également Monsieur Laurent PILON pour sa fructueuse collaboration et
particulièrement pour avoir eu l’amabilité de nous fournir un des matériaux étudiés au cours
de ces travaux.
Ma gratitude va également à Monsieur Leonid DOMBROVSKY pour nos
collaborations lors de ses visites au CETHIL.
Que tous les membres du CETHIL trouvent ici l’expression de mes remerciements les
plus sincères pour leur chaleureux accueil et leur soutien. J’exprime ma profonde
reconnaissance à l’ensemble du service informatique et technique, et tout particulièrement à
Messieurs Bernard LACROIX, Loïc GUILMARD et Fabrice GUIGNARD pour leurs
précieuses aides.
Mon amitié s’adresse également à Christophe BAILLIS, Hervé KAMDEM, Remi
COQUARD pour leur aide, conseil et sympathie durant cette thèse.
Je tiens à remercier Julien RANC et Céline BRUNET-DUNAND pour leur
collaboration pendant leurs années de Master au CETHIL.
11
Remerciements A
12
Résumé A
RESUME
Mots clés : matériau micro et nanoporeux, propriétés radiatives, milieu absorbant, temps de
relaxation, collision de phonon, transfert thermique, Equation de transport de
Boltzman, simulation de Monte Carlo, Silicium, Quartz fondu, film de polymère,
microsphères de verre creuses
13
Résumé A
ABSTRACT
The aim of this ph-D thesis is to model the heat transfer in micro and nanoporous materials in
order to better understand the multi-scale thermal transport phenomena. We modeled both
conductive and radiative heat transfer from the fundamental Boltzman Transfer Equation
(BTE) using the analogy between the concepts of photon and phonon.
Concerning the one-dimensional radiative transfer, the BTE is solved by the Discrete
Ordinates Method (DOM) using an Adapted Composite Quadrature (ACQ) in order to obtain
an accurate angular repartition of the radiative intensities. The radiative properties of the
equivalent homogeneous medium associated with the real material are determined using two
different methods. First, they are calculated directly using the classical Mie theory (CMT)
with independent scattering, the near-field approach (NFA) or the far-field approach (FFA).
They are also determined from spectroscopic measurements using an inverse identification
method. The study of the radiative transfer concerns two different materials: fused quartz
containing a weak volume fraction of micro-bubbles and thin polymer films containing
different concentrations of hollow glass microspheres. These materials are characterized by a
high absorption of radiation in the I.R wavelength range. We checked the validity of the
results obtained by comparing the hemispherical transmittance and reflectance calculated
theoretically with experimental measurements. For low particle concentrations, the different
methods of determination of the radiative properties are in good agreement with each other
and with the experimental results. On the other hand, for relatively high particle
concentrations, the FFA proves to be more suitable.
Thereafter, we use the analogy between the concepts of photon and phonon, used in
radiative and conductive transfer respectively, to develop a novel approach to model heat
conduction in nanoporous materials. Actually, this thesis constitutes the first study allowing a
fine modeling of the phonon energy transport in Silicon films containing nanometric pores.
Indeed, given that the concentration of pores is high and that their repartition is highly
anisotropic, any of the classical method of solution of the BTE are suitable. Thus, we
developed a new 3-D steady-state Monte Carlo method to simulate directly the transport of
phonons in this kind of materials. The nanoporous structure is first represented by a random
arrangement of non-agglomerated spherical pore and then by the modified “Two-scale” fractal
model, which is closer to the real structure. The results of the model are compared with the
experimental data reported in the literature. This Monte Carlo approach allows us to analyze
the influence of the volume fraction, the size and the morphology of the pores on the heat
conduction. It constitutes a promising method and would notably permit to model the phonon
transport in crystalline dielectric materials with complex geometry
14
Sommaire A
Sommaire
Nomenclature 21
INTRODUCTION GENERALE 39
Introduction 43
I.1. Généralité 43
I.1.1. Le rayonnement électromagnétique 43
I.1.1.1. L'onde électromagnétique 44
I.1.1.1.1. Propriétés 45
I.1.1.1.2. Flux d'énergie 47
I.1.1.2.. Le photon 48
I.1.1.2.1. Propriétés 48
I.1.1.2.2. La dualité onde-corpuscule 49
I.1.1.3. Le rayonnement thermique 49
I.1.1.3.1. L’absorption 49
I.1.1.3.2. L’émission spontanée 49
I.1.1.3.3. L’émission induite ou stimulée 49
I.1.2. Les ondes de vibration d’un solide cristallin 50
I.1.2.1. Origine et mécanisme du transport d’énergie 50
I.1.2.2. Le phonon 51
I.1.2.2.1. Propriétés 52
I.1.2.2.2. Energie et quantité de mouvement 53
I.1.2.3. La conduction thermique phonique 53
15
Sommaire A
I.2.4.4. Choix de la méthode de résolution pour l’étude des milieux poreux
68
Conclusion 68
Introduction 72
Hypothèses et limitations 73
16
Sommaire A
II.2.2.3. Approche en champ lointain 119
II.2.3. Comparaison des modèles TCM, ACL et ACP 122
II.2.3.1. Facteur d’efficacité de diffusion 122
II.2.3.2. Facteur d’asymétrie 126
II.2.3.3. Facteur d’efficacité d’absorption 126
Conclusion 128
17
Sommaire A
II.5.2. Modélisation des propriétés radiatives du film contenant des microsphères
197
II.5.2.1. Analyse des facteurs d’efficacité des microsphères contenues dans le
polymère 197
II.5.2.2. Propriétés radiatives du milieu homogène équivalent selon la théorie de
diffusion simple et indépendante 203
II.5.3. Transfert radiatif dans les films minces contenant des microsphères
208
Conclusion 212
Introduction 222
18
Sommaire A
III.2.2.1. Modélisation 3D avec des pores sphériques aléatoire non aggloméré
(PSNA) 268
III.2.2.2. Modèles à apparences fractales existants 2D 271
III.2.2.3. Modèle à apparences fractales 3D du Silicium mésoporeux 278
III.2.3. Conductivité thermique du Silicium mésoporeux 287
III.2.3.1. Influence de la porosité et de la morphologie des pores 288
III.2.3.2. Influence de la taille des pores 289
III.2.3.3. Comparaison avec les résultats expérimentaux 290
III.2.3.4. Influence de l’épaisseur du film 291
Conclusion 292
ANNEXES 300
A. CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES EXPIMES EN SERIE DE FONCTIONS
HARMONIQUES SPHERIQUES 301
19
Sommaire A
20
Nomenclature A
Nomenclature
c Vitesse de la lumière, m s −1
C1 , C2 Constantes
D Densité d’états, s
D Densité d’états par unité de volume, m −3s
e Epaisseur, m
E Energie d’une enceinte, J
G
E Vecteur champ électrique, Vm −1
−e , +e charges dipolaires, C
Es Energie d’un état excité d’un électron, J
Ei Energie d’un état fondamental d’un électron, J
E Espace des vecteurs d’ondes, rad 3 m −3
K
g Vecteur du réseau réciproque , rad m −1
h Constante de Planck, 6.626 × 10 −34 Js
= Constante de Planck divisée par 2π , 1.054 × 10 −34 rad −1Js
G
H Vecteur champ magnétique, T
I Intensité d’énergie, Wm −2 sr −1rad −1s
I0 Intensité à l’équilibre, Wm −2 sr −1rad −1s
kB Constante de Boltzman, k B = 1.38 × 10 −23 JK −1
l Libre parcours moyen entre deux collisions, m
lc Longueur de cohérence, m
L Dimension du matériau, m
M Nombre de cellule élémentaire du cristal
m Masse effective des atomes, kg
n Distribution de photons ou de phonons
nν Indice de réfraction
n0 Distribution de Bose Einstein
p Quantité de mouvement, kg m s −1
G
q Vecteur d’onde, rad s −1
G G
qx Vecteur d’onde dans la direction x , rad m −1
G G
qy Vecteur d’onde dans la direction y , rad m −1
G G
qz Vecteur d’onde dans la direction z , rad m −1
Q Flux d’énergie , Wm −2
G
r Vecteur position, m
S Vecteur de Poynting, Wm −2
s Polarisation
21
Nomenclature A
t Temps, s
T Température, K
V Volume, m 3
vg Vitesse de groupe, ms −1
νp Vitesse de phase, ms −1
νe Vitesse de transport d’énergie, ms −1
G G
WqG '→qG Taux de transition entre l’état de vecteur d’onde q ' vers q , s −1
G
x Coordonnée spatiale suivant la direction x , m
G
y Coordonnée spatiale suivant la direction y , m
G
z Coordonnée spatiale suivant la direction z , m
Symboles Grecques
α Inverse du libre parcours moyen, m −1
β Inverse du libre parcours moyen effectif, m −1
G
∆ Vecteur de direction
ε Énergie d’un photon ou d’un phonon, J
φ Equation d’onde spatiale, m
G G G G
Φ(∆' , ∆) Probabilité de diffusion de la direction ∆ ' vers la direction ∆
Φ Densité de flux net, Wm −2
γ Paramètre de Grüneisen
ϕ Angle azimut, rad
λ Longueur d’onde, m
ν Fréquence, s −1
θ Angle polaire, rad
σ0 Constante de Stefan Boltzman, σ 0 = 5.67 × 10−12 Wm −2 K −4
τw Temps moyen de collision, s
τ0 Epaisseur acoustique ou optique
τc Temps moyen de parcours entre deux collisions successives, s
ω Fréquence angulaire, rad s −1
Ω Angle solide, sr
Indices
0 Espace vide
n Milieu d’indice de réfraction n
c Photon, lumière
coll Collision
s Phonon, son
22
Nomenclature A
23
Nomenclature A
Symboles Grecques
α Coefficient d’absorption, m −1
β Coefficient d’extinction, m −1
χ Incertitude expérimentale, %
δ Épaisseur de paroi d’une particule, m
G
∆ Vecteur direction
φ Fonction de phase de diffusion d’une particule
Φ Fonction de phase de diffusion du milieu homogène équivalent
γ Facteur de relaxation pour la méthode d’identification des paramètres
ϕ Angle azimut, rad
ϑn Fonction angulaire dérivée du Polynôme de Legendre d’ordre 1
κ Indice d’extinction
λ Longueur d’onde, m
Λ Correction pour prendre en compte la diffusion multiple
µ Cosinus de l’angle θ
ν Pondération
πn Fonction angulaire dérivée du Polynôme de Legendre d’ordre 1
Π Coefficient de sensibilité normalisé
θ Angle polaire, angle de diffusion, rad
Θ Angle de diffusion, rad
ρ Densité, kg m −3
σ Coefficient de diffusion, m −1
σz Hauteur quadrique moyenne de rugosité de surface, m
τ Épaisseur optique
τz Longueur de corrélation de la rugosité de surface, m
υ Pondération
ω Fréquence anguaire ( rad s −1 ), albédo de diffusion
Ω Angle solide, sr
Exposant
bd Transmittance ou réflectance bidirectionnelle, sr −1
d −h Transmittance ou réflectance directionnelle hémisphérique, %
L Approche en champ lointain (ACL)
M Théorie classique de Mie (TCM)
P Approche en champ proche (ACP)
24
Nomenclature A
Indices
a Absorption
coll Transmittance collimatée
exp Expérimentale
e Extinction, transmittance expérimentale
eff Milieu effectif
env Milieu environnant le matériau étudié
Exa Paramètre exact
ind Théorie indépendante
NC Fonction de phase de diffusion de Nicolau
m Absorption propre
s Diffusion
sca Transmittance diffusée
t , th Théorique
Tr Fonction de phase de diffusion tronquée
0 Milieu environnant les particules ou les pores
1 Matière constituant la particule
2 Matière constituant le noyau de la particule
25
Nomenclature A
Symboles Grecques
β Constante
δ Densité d’hétérogénéités par unité de volume, m −3
G
∆ Vecteur de direction
Φ Densité de flux net, Wm −2
ϕ Angle azimut, rad
λ Longueur d’onde de phonon, m
µ Cosinus de l’angle polaire θ
26
Nomenclature A
Exposants
abs Absorbée
ems Émis
inc Incident
Indices
cl Cellule
eff Temps de relaxation effectif
fr Frontière
I Impureté
nouv Nouvelle énergie de référence
p Paroi
pn Paroi noire
réf Énergie initiale de référence
s Polarisation
3 ph Interaction à trois phonons
27
Nomenclature A
28
Table des illustrations A
Figures :
29
Table des illustrations A
Figure II.4 : Conditions aux limites associées à un milieu plan (1D) avec interfaces de Fresnel soumis à un
rayonnement incident collimaté 77
Figure II.5 : Discrétisation spatiale du milieu en plusieurs tranches 83
Figure II.6: Comparaison de la fonction de pondération υ des quatre schémas d’interpolation en fonction de
l'épaisseur optique de la tranche ∆τ et pour deux directions différentes de l’intensité. 88
Figure II.7: Phénomène de réfraction lors du passage à l’interface du rayonnement provenant du milieu
d’indice nenv pour le milieu d’indice n0 . Cas où nenv = n0 91
Figure II.8: Phénomène de réfraction lors du passage à l’interface du rayonnement provenant du milieu
d’indice nenv pour le milieu d’indice n0 . Cas où nenv < n0
93
Figure II.9: Phénomène de réfraction lors du passage à l’interface du rayonnement provenant du milieu
d’indice nenv pour le milieu d’indice n0 . Cas où nenv > n0 93
Figure II.10 : Ecart relatif sur les transmittances bidirectionnelles obtenues avec les lois d’interpolations par
rapport à la QCA d’ordre 40. Les caractéristiques du milieu sont : meff = 1.4 , τ 0 = 1 , ω = 0.9 et
g HG = 0.75 94
Figure II.11 : Ecart relatif sur les transmittances bidirectionnelles obtenues avec les lois d’interpolations par
rapport à la QCA d’ordre 40. Les caractéristiques du milieu sont : meff = 1.4 , τ 0 = 2 , ω = 0.3 et
g HG = 0.50 95
Figure II.12 : Réflectance hémisphérique exacte (Chien et Wu, 1991) 96
Figure II.13 : Transmittance hémisphérique exacte (Chien et Wu, 1991) 97
Figure II.14 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =0.1
97
Figure II.15 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =1.0 98
Figure II.16 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =5.0 98
Figure II.17 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD avec quadratures 6-6
et 24-24 99
Figure II.18 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =0.1 99
Figure II.19 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =1.0 100
Figure II.20 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD pour τ0 =5.0 100
Figure II.21 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD avec des
quadratures 6-6 et 24-24 101
Figure II.22 : Distribution directionnelle des intensités internes à l’interface en τ = 0 102
Figure II.23 : Distribution directionnelle des intensités internes à l’interface en τ = τ 0 103
Figure II.24 : Configuration d’une particule illuminée par une onde plane électromagnétique 112
Figure II.25 : Evolution du rapport entre l’intensité incidente réelle I r et celle incidente à l’origine I 0 en
fonction du rayon optique a0 = 2α 0 a 121
Figure II.26 : Facteur d’efficacité de diffusion en fonction du paramètre de taille x pour n0 / m1 = 1.4 123
Figure II.27 : Facteur d’efficacité de diffusion en fonction du paramètre de taille x pour n0 / m1 = 1.7 123
Figure II.28 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon optique a0 pour
n0 / m1 = 1.4 124
Figure II.29 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon optique a0 pour
n0 / m1 = 1.7 125
Figure II.30 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon optique a0 125
Figure II.31 : Facteur d’asymétrie en fonction du paramètre de taille x pour n0 / m1 = 1.4 . Pour κ 0 = 0 , les
trois approches se recouvrent. 127
30
Table des illustrations A
Figure II.32 : Facteur d’asymétrie en fonction du paramètre de taille x pour n0 / m1 = 1.7 . Pour κ 0 = 0 , les
trois approches se recouvrent. 127
Figure II.33 : Facteur d’absorption propre de la particule en fonction du rayon optique a0 128
Figure II.34 : Schéma numérique d’identification de paramètres (Doermann, 1995) 132
Figure II.35 : Fonction de phase de Mie, Φ Mie , d’un pore optiquement large. Les paramètres
caractéristiques sont le paramètre de taille : x = 500, 2000 et 4000 et les indices de réfraction de la phase
solide : m0 = 1.3, 1.5 et 1.7 . 134
Figure II.36 : Comparaison de la fonction de phase de Mie, Φ Mie , avec le modèle ΦTr pour un pore
optiquement gros ( x ≈ 2000) et une phase solide caractérisée par l’indice de réfraction m0 ≈ 1.5 . Les
paramètres de Φ Tr sont f1λ = 0.15, g1λ = 0.98 et g2λ = 0.30. 136
Figure II.37 : Montage avec spectromètre FTIR, pour les mesures de transmittance et de réflectance
bidirectionnelles (Moura, 1999). 139
Figure II.38 : Interférogramme du signal émis par la source 141
Figure II.39 : Schéma montrant les composantes du montage BRDF/BTDF (Moura, 1999). 142
Figure II.40 : Représentation de la transmittance bidirectionnelle 142
Figure II.41 : Angle de détection θ d (Uny, 1986, Doermann, 1995) 144
Figure II.42 : Vue détaillée du porte échantillon montrant les différentes rotations possibles et les deux
plaques métalliques (Moura, 1999). 146
Figure II.43 : Absorptance des différentes peintures du porte échantillon, diaphragme du porte échantillon
30 mm 146
Figure II.44 : Mesures de la réflectance dans les directions comprises entre 170° à 180° (Nicolau, 1994).
148
Figure II.45 : Quadrature expérimentale, Nd = 24 directions (Nicolau ,1994) 149
Figure II.46 : Spectre de base en fonction des nombres d’onde en l’absence d’échantillon, pour un porte
échantillon de 30 mm de diamètre et une résolution spectrale de 8 cm −1 150
Figure II.47 : Spectre de base en fonction des longueurs d’onde en l’absence d’échantillon, pour un porte
échantillon 30 mm de diamètre et une résolution spectrale de 8 cm −1 151
Figure II.48: Exemple d’un filtrage d’un spectre en utilisant une moyenne sur n = 5 et n = 20 points.
Spectre de réfléctance obtenu à partir d’un échantillon de quartz fondu . 152
Figure II.49: Bruits de mesure. 153
Figure II.50 : Echantillon situé dans un environnement d’air, soumis à un flux de rayonnement quasi-
parallèle 155
Figure II.51 : Directions expérimentales et Quadrature numérique pour la discrétisation angulaire de l’ETR
155
Figures II.52a : Comparaison de transmittance bidirectionnelles exactes, TExa , et bruitées, Tbru , pour le
matériau Cas 1 157
Figures II.52b : Comparaison de transmittance bidirectionnelles exactes, TExa , et bruitées, Tbru , pour le
matériau Cas 2 158
Figures II.52c : Comparaison de transmittance bidirectionnelles exactes, TExa , et bruitées, Tbru , pour le
matériau Cas 3 158
Figures II.53a: Courbe des coefficients de sensibilité correspondante au matériau Cas 1 160
Figures II.53b: Courbe des coefficients de sensibilité correspondante au matériau Cas 2 160
Figures II.53c : Courbe des coefficients de sensibilité correspondante au matériau Cas 3 161
Figure II.54 : Photo d’une section de 15 mm ×15 mm de l’échantillon de quartz contenant de bulles,
d’épaisseur e = 5 mm (Randrianalisoa et al., 2006) 168
31
Table des illustrations A
Figure II.55 : Distribution de taille de bulle normalisée, n( a ) , calculée à partir de N t = 212 bulles
individuelles (Dombrovsky et al., 2005, Randrianalisoa et al., 2006) 168
Figure II.56 : Indice de réfraction du quartz fondu, n0 , en fonction de la longueur d’onde λ (Pilon, 2002)
170
Figure II.57 : Indice d’absorption du quartz fondu, κ 0 , en fonction de la longueur d’onde λ 170
Figure II.58 : Résultats expérimentaux de transmittance dans les directions i = 1 à 4 pour l’échantillon
d’épaisseur e = 6 mm . 172
Figure II.59 : Résultats expérimentaux de transmittance dans les directions i = 5 à 9 pour l’échantillon
d’épaisseur e = 6 mm . 173
Figure II.60 : Résultats expérimentaux de réflectance dans les directions i = 22 à 24 pour l’échantillon
d’épaisseur e = 6 mm . 173
Figure II.61 : Résultats expérimentaux de réflectance dans les directions i = 16 à 21 pour l’échantillon
d’épaisseur e = 6 mm . 174
Figure II.62 : Influence du modèle de fonction de phase sur la transmittance et la réflectance
bidirectionnelles pour l’échantillon d’épaisseur 6 mm à la longueur d’onde λ = 1.89 µm . 176
Figure II.63 : Influence du modèle de fonction de phase sur la transmittance et la réflectance
bidirectionnelles pour l’échantillon d’épaisseur 6 mm à la longueur d’onde λ = 3.96 µm . 176
Figure II.64: Coefficients d’extinction et d’absorption du quartz fondu contenant de bulles identifiés 178
Figure II.65: Albédo de diffusion du quartz fondu contenant de bulles identifié 178
Figure II.66: Paramètre f1,λ identifié du modèle de fonction de phase Φ Tr du quartz fondu contenant de
bulles 179
Figure II.67: Paramètre g1,λ identifié du modèle de fonction de phase Φ Tr du quartz fondu contenant de
bulles 179
Figure II.68: Paramètre g 2 ,λ identifié du modèle de fonction de phase Φ Tr du quartz fondu contenant des
bulles 180
Figure II.69: Facteur d’asymétrie g λ correspondant respectivement à la fonction de phase Φ Tr et Φ HG du
quartz fondu contenant des bulles 180
Figure II.70 : Variation du rayon optique moyen des bulles, a 0 = 8πa32κ 0 / λ , en fonction de la longueur
d’onde avec a32 = 0.64 mm 181
Figure II.71 : Comparaison du coefficient d’extinction issu des modèles et des résultats expérimentaux
d’identification 183
Figure II.72 : Comparaison de l’albédo de diffusion issu des modèles et des résultats expérimentaux
d’identification 183
Figure II.73 : Comparaison du facteur d’asymétrie de fonction de phase issu des modèles et des résultats
expérimentaux d’identification 184
Figure II.74 : Comparaison du coefficient d’extinction issu du modèle basé sur l’ACL et des résultats
expérimentaux d’identification. Influence de l’incertitude sur la fraction volumique des bulles 184
Figure II.75 : Comparaison sur l’albédo de diffusion issu du modèle basé sur l’ACL et de la méthode
d’identification. Influence de l’incertitude sur la fraction volumique des bulles 185
Figure II.76 : Comparaison de la transmittance hémisphérique calculée et mesurée correspondante à
l’échantillon d’épaisseur e = 5 mm . Les résultats basés sur l’ACL et ACP se sont superposés. 186
Figure II.77 : Comparaison de la réflectance hémisphérique calculée et mesurée correspondante à
l’échantillon d’épaisseur e = 5 mm . Les résultats basés sur l’ACL et ACP se sont superposés. 187
Figure II.78 : Comparaison de la transmittance hémisphérique calculée et mesurée correspondante à
l’échantillon d’épaisseur e = 9.9 mm . Les résultats basés sur l’ACL et ACP se sont superposés. 187
32
Table des illustrations A
Figure II.79 : Comparaison de la réflectance hémisphérique calculée et mesurée correspondante à
l’échantillon d’épaisseur e = 9.9 mm . Les résultats basés sur l’ACL et ACP se sont superposés. 188
Figure II.80 : Influence de l’incertitude de mesure de porosité sur la transmittance hémisphérique calculée
correspondante à l’échantillon d’épaisseur e = 9.9 mm . 188
Figure II.81 : Influence de l’incertitude de mesure de porosité sur la réflectance hémisphérique calculée
correspondante à l’échantillon d’épaisseur e = 9.9 mm . 189
Figure II.82 : Photo MEB d’un éclat de microsphère K20 montrant sa structure creuse 191
Figure II.83 : Distribution de taille normalisée n(a ) des types de microsphères contenus dans les matériaux
composites 191
Figure II.84 : Distribution de taille en volume des deux types de microsphères fournis par 3M 192
Figure II.85 : Variation de l’épaisseur de la paroi des microsphères en fonction de leurs rayons selon la
littérature (Maire et al., 2005) 193
Figure II.86 : Photo MEB d’une portion de la face rugueuse de l’échantillon N°1, f v = 6.6 % , K20. 195
Figure II.87 : Photo MEB d’une portion de la face rugueuse de l’échantillon N°5, f v = 65.4 % , du K20.
195
Figure II.88 : Indice de réfraction spectral du polymère environnant les microsphères 196
Figure II.89 : Indice de d’absorption spectral du polymère environnant les microsphères 197
Figure II.90 : Facteur d’efficacité d’absorption des microsphères pour la longueur d’onde λ = 4.5 µm .
Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP 198
Figure II.91 : Facteur d’efficacité d’absorption des microsphères pour la longueur d’onde λ = 12.3 µm .
Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP 199
Figure II.92 : Facteur d’efficacité de diffusion des microsphères pour la longueur d’onde λ = 4.5 µm .
Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP 199
Figure II.93 : Facteur d’efficacité de diffusion des microsphères pour la longueur d’onde λ = 12.3 µm .
Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP 200
Figure II.94 : Facteur d’efficacité d’absorption propre issu de la TCM, l’ACL et l’ACP 200
Figure II.95 : Fonction de phase de diffusion du milieu homogène équivalent associé au milieu composite
pour la longueur d’onde λ = 4.57 µm . Comparaison de la TCM et l’ACL 202
Figure II.96 : Fonction de phase de diffusion du milieu homogène équivalent associé au milieu composite
pour la longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM et l’ACL 203
Figure II.97 : Coefficient d’absorption du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 4.5 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 204
Figure II.98 : Coefficient d’absorption du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 205
Figure II.99 : Coefficient de diffusion du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 4.5 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 206
Figure II.100 : Coefficient de diffusion du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 207
Figure II.101 : Coefficient d’extinction du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 4.5 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 207
Figure II.102: Coefficient d’extinction du milieu homogène équivalent associé au milieu composite pour la
longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et ACP 208
Figure II.103 : Réflectance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 4.5 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles 209
Figure II.104 : Transmittance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 4.5 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles basés sur la TCM et l’ACL. 210
Figure II.105 : Réflectance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 12.3 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles basés sur la TCM et l’ACL. 211
33
Table des illustrations A
Figure II.106 : Transmittance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 12.3 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles basés sur la TCM et l’ACL. 212
34
Table des illustrations A
Figure III.24 : Destruction des liaisons Si − H par les ions F − grâce à l'apport de trous (Lehman et
Göesele, 1991) 263
Figure III.25 : Attaque des liaisons Si − Si par les ions F − et libération des atomes Si sous forme gazeuse
(Lehman et Göesele, 1991) 263
Figure III.26 : Influence de la densité de courant sur la morphologie des pores dans le cas du Silicium dopé
n (Smith et Collins, 1992) 264
Figure III.27 : Clichés de microscopie électronique à transmission de différentes morphologies : ( a ) Si
nanoporeux à base de Si dopé p ; ( b ) Si mésoporeux à base de Si dopé p + ; ( c ) Si macroporeux à base
de Si dopé n non éclairé ; ( d ) Si mésoporeux à base de Si dopé n + (Smith et Collins, (1992) 265
Figure III.28 : Schématisation de la structure du Silicium nanoporeux. En grisé, les cristallites de Silicium
et en blanc, les pores. (Roussel, 1999) 265
Figure III.29 : Clichés par Scanning electron micrographs(SEM) de l’interface entre le Silicium dense et
mésoporeux dans la direction ( 100 ) du cristal ( a ) : Si- p + avec une porosité de 38 % et une taille de pores
de 5 − 12 nm ; ( b ) : Si- n + avec une porosité de 30 % et une taille de pores de < 10 nm (Lehmann et al.,
2000) 266
Figure III.30 : Clichées SEM montrant l’influence de la densité de courant, de la densité de dopant et du
temps d’anodisation sur croissance des pores et la porosité du Si mésoporeux de type p . Les chiffres dans
chaque case se réfèrent à la porosité, taux de croissance, la valence de dissolution et éventuellement la taille
moyenne des pores. (Lehmann et al., 2000) 266
Figure III.31 : Clichées SEM montrant l’influence de la densité de courant, de la densité de dopant et du
temps d’anodisation sur croissance des pores et la porosité du Si mésoporeux de type n . Les chiffres dans
chaque case se réfèrent à la porosité, taux de croissance, la valence de dissolution et éventuellement la taille
moyenne des pores. (Lehmann et al., 2000) 267
Figure III.32 : Morphologie poreuse générée pour le Silicium dopé n (Smith et Collins, 1992) 268
Figure III.33 : Vue du plan 0 xz d’un film poreux modélisé par le modèle PSNA montrant les conditions
G G
aux limites périodiques (selon x ) et les conditions aux limites de surface libre (selon z ). 269
Figure III.34 : Vue 2D d’une cellule de base de dimension Lx , L y et Lz << e 269
Figure III.35 : Vue 2D d'un film poreux épais obtenu par duplication d'une cellule de base 270
Figure III.36 : Evolution de la conductivité thermique d'une cellule poreuse en fonction de sa largeur (ou de
sa hauteur) adimensionnée par le diamètre des pores D Avec D = 10 nm , d p / D = 0.5 , e = 250 nm ,
f v = 14 % , T ( z = 0 ) = 110 K , et T ( z = e ) = 90 K . 271
Figure III.37 : Cellule de base de dimensions Lx = L y = Lz = 20 D avec f v = 14 % 271
Figure III.38 : Surface de diffusion circulaire développée autour d’une base active. Modèle Two-scale (John
et Singh, 1996) 272
Figure III.39 : Surface de diffusion autour de l'agrégat en croissance 273
Figure III.40 : Zone de croissance de la structure poreuse 274
Figure III.41 : Déplacement de la particule aléatoire en fonction de la valeur de l’angle θ 275
Figure III.42 : Angle ϕ utilisé pour repérer la position de la particule aléatoire par rapport à la base j 275
Figure III.43 : Structures poreuses obtenues pour l d = 30 et la = 1 276
Figure III.44 : Structures poreuses obtenues pour l d = 10 et la = 1 276
Figure III.45 : Structures poreuses obtenues pour ld = 2 et la = 1 277
Figure III.46 : Comparaison des clichés SEM des Silicium méporeux ( a ) Si- n + ; (b) Si- p + (Lehmann et
al., 2000) avec le présent algorithme caractérisé par les paramètres suivants : ( c ) - l a = l d = 10 ; ( d ) -
la = ld = 2 278
Figure III.47 : Zone de croissance des structures poreuses en 3D 279
35
Table des illustrations A
Figure III.48 : Repérage de la position de la particule par les angles θ et ψ 279
Figure III.49 : Repérage de la particule aléatoire par rapport à une particule de l'agrégat par les angles θ et
ψ 280
Figure III. 50 : Morphologie poreuse obtenue pour l a = l d = 10 281
Figure III.51 : Morphologie poreuse obtenue pour l a = l d = 2 281
Figure III.52 : Morphologie poreuse obtenue pour l a = 5 et l d = 2 282
Figure III. 53 : Morphologie poreuse obtenue pour la = 24 et ld = 8 282
Figure III.54 : Evolution du taux de remplissage de la boîte en fonction de sa largeur ou de sa hauteur
adimensionnée, morphologie Si- p + 283
Figure III. 55 : Agglomération avec un rapport distance interpore sur diamètre de pore : ( a ) d p / D = 1 ;
( b ) d p / D = 0 .5 284
Figure III.56 : Evolution de la porosité du modèle de Silicium mésoporeux fonction de la distance interpore
adimensionnée par le diamètre des pores. 285
+
Figure III.57 : Morphologie modélisée du Silicium mésoporeux de type n avec les paramètres la = 2 et
ld = 10 . 286
Figure III.58 : Evolution du taux de remplissage de la boîte en fonction de sa largeur ou de sa hauteur
adimensionnée, morphologie Si- n + 287
Figure III.59 : Influence de la porosité et de la morphologie des pores sur les conductivités thermiques
obtenues par la simulation de Monte Carlo dans le cas de films de 500 nm d'épaisseur 289
Figure III.60 : Influence de la taille des pores sur les conductivités thermiques obtenues par la simulation de
Monte Carlo dans le cas de films de 500 nm d'épaisseur 290
Figure III.61 : Comparaison des résultats obtenus par la méthode de Monte Carlo avec les mesures
expérimentales dans le cas de films de 500 nm d'épaisseur 291
Figure III.62 : Influence de l’épaisseur du film sur la conductivité thermique obtenue par simulation avec la
géométrie PSNA pour des pores de taille de 20 nm et une porosité 30 % . Evolution de la conductivité
expérimentale en fonction de l’épaisseur du film pour la même porosité. 292
36
Table des illustrations A
Tableaux :
37
Table des illustrations A
38
Introduction générale A
INTRODUCTION GENERALE
Le développement technologique actuel conduit les industries à utiliser des matériaux de plus
en plus performants, les poreux font partis des matériaux potentiellement très intéressants
notamment en raison de leurs remarquables caractéristiques mécanique mais aussi d’isolation
tant électrique que thermique ou encore acoustique. Ces matériaux sont utilisés dans des
domaines divers et variés selon la dimension des pores. Par exemple en microélectronique, on
fait appel à des matériaux poreux nanostructurés pour l’isolation des composantes
électroniques. Dans le domaine du bâtiment, des matériaux microstructurés tels que des
microsphères creuses peuvent être utilisés en tant que revêtement pour minimiser la perte de
chaleur. Dans le domaine de l’aérospatiale, des matériaux micro et nanostructurés sont utilisés
pour la protection thermique des engins spatiaux. Par ailleurs, lors de processus de fabrication
industriels, des pores peuvent apparaître, représentant des inconvénients tels que des défauts
dans le matériau pouvant en plus engendrer une hausse des coûts et/ou une altération de la
production.
Vu le rôle des matériaux poreux dans le développement technologique actuel et dans les
processus de fabrication, une connaissance précise de leurs caractéristiques est indispensable.
L’objectif de cette thèse est de modéliser et de caractériser les transferts thermiques au
sein de poreux micro et nano structurés à partir de leurs propriétés physiques
intrinsèques et de leur morphologie.
Trois types de matériaux de morphologie et de taille de pores différentes sont étudiés dans
ce travail. Le verre contenant des bulles d’une centaine de micromètres de diamètre (figure 1),
a été fourni par L. Pilon dans le cadre d’une collaboration entre le CETHIL et l’université de
Purdue (USA). Les films de polymère contenant des microsphères creuses (figure 2) dont la
taille des particules est d’une dizaine de micromètres, ont été élaborés et fournis par la
compagnie 3M. Des films minces de Silicium nanoporeux (figure 3) dont la taille des pores est
de l’ordre du nanomètre, ont été produits par le LPM dans le cadre d’un projet BQR financé par
l’INSA de Lyon et regroupant trois laboratoires. Pour les deux premiers matériaux, nous nous
intéressons essentiellement au transfert thermique par rayonnement et pour le troisième, au
transfert thermique par conduction.
Dans la première partie de ce travail, l’analogie entre le photon et le phonon est établie
afin de traiter le transfert par conduction aux petites échelles (c’est à dire le transport de phonon
dans les films minces nanoporeux) de la même façon que le transfert par rayonnement.
L’équation générale de transport de phonon ou de photon est introduite. Une revue comparative
des méthodes de résolution existantes est effectuée.
39
Introduction générale A
40
Introduction générale A
41
Analogie entre le photon et le phonon A
PARTIE I
ANALOGIE ENTRE LE PHOTON ET LE PHONON
42
Analogie entre le photon et le phonon A
Introduction
Cette partie est consacrée à l’établissement de l’analogie entre le photon et le phonon afin de
traiter le transfert par conduction et le transfert par rayonnement de la même façon. Après
avoir rappelé les caractéristiques du rayonnement électromagnétique et du photon, d’une part,
et de l’onde de vibration d’un solide et du phonon d’autre part, nous établissons l’analogie
entre le photon et le phonon à partir d’une dérivation des paramètres énergétiques (énergie,
flux et intensité) et de l’équation de transport de Boltzman (ETB) sous l’approximation du
temps de relaxation. Les limites de validité de l’ETB et l’approximation du temps de
relaxation sont discutées. Nous terminons par l’établissement de l’équation de transport de
photon ou de phonon en présence d’hétérogénéités. Les méthodes de résolution les plus
utilisées sont revues en soulignant un à un leurs aspects positifs et négatifs, puis, on procède
au choix de la méthode de résolution à adopter en fonction du matériau étudié.
I.1. Généralité
I.1.1. Le rayonnement électromagnétique
Le rayonnement électromagnétique désigne la propagation des champs électrique et
magnétique. Il peut se caractériser par un flux de particules dépourvues de masse, les photons,
associé à une onde : l'onde électromagnétique.
La lumière désigne un rayonnement électromagnétique visible par l’œil humain. Les
ondes radio, les rayons X et γ sont également des rayonnements électromagnétiques. Le
spectre électromagnétique désigne la décomposition du rayonnement électromagnétique en
fonction de sa longueur d'onde, de sa fréquence, ou de l'énergie de ses photons (figure I.1).
43
Analogie entre le photon et le phonon A
λ = cn / ν (I.1)
où cn est la vitesse de l’onde dans le milieu considéré d’indice de réfraction nν pour la
fréquence ν telle que :
cn = c0 / n ν (I.2)
Les sources de rayonnement produisent de très grandes quantités de photons. Les
processus permettant de produire des photons sont divers. Par ordre de longueur d'onde
décroissante, on peut citer :
• Les courants électriques hautes fréquences permettent de produire les ondes radio et
les ondes radar ;
• Les transitions électroniques c’est à dire, le passage d'un électron d'un niveau d'énergie
plus élevé vers un niveau plus faible, dans les atomes produisent des ondes infrarouges,
de la lumière visible et du rayonnement ultraviolet ;
• La radioactivité par la désintégration d'un noyau atomique instable, le freinage
d'électrons par un tube à rayons X, et la déviation de faisceau d'électrons relativistes par
un rayonnement synchrotron peuvent être utilisés pour produire des rayons X.
• Les transitions nucléaires produisent le rayonnement γ.
G
Figure I.2 : Onde électromagnétique, oscillation couplée du champ électrique E et du champ
G
magnétique H . Modèle du dipôle vibrant où les charges dipolaires sont − e et + e
44
Analogie entre le photon et le phonon A
G G
Les variations des champs électrique, E , et magnétique, H , sont liées par les équations
de Maxwell, on peut donc représenter l'onde par un seul de ces champs, en général, le champ
électrique. On peut alors écrire l’expression générale d'une onde plane monochromatique par :
G G G GG
E ( r , t ) = E0 cos [q.r − (ωt + ϕ )] (I.3)
où
G
• r est le vecteur position du point considéré ;
• ϕ est la phase de l’onde à l'origine.
Au lieu de l’équation (I.3), on utilise aussi fréquemment la forme complexe suivante :
G G G G G
E ( r , t ) = E0 exp j[q ⋅ r − (ωt + ϕ )] (I.4)
I.1.1.1.1. Propriétés
o La polarisation :
G
La polarisation correspond à la direction et à l'amplitude du champ électrique E . Pour une
G
onde non polarisée dite naturelle, E tourne autour de son axe de façon aléatoire et
imprévisible au cours du temps. Il y a plusieurs sortes de polarisation :
G
• La polarisation est linéaire quand E reste toujours dans le même direction (cf. figure
I.3a) ;
G G G
• La polarisation est circulaire quand le champ magnétique H ou E tourne autour de q
en formant un cercle (cf. figure I.3b et I.3c) ;
G G G
• La polarisation est elliptique dans le cas où le champ H ou E tourne autour de q et
change d'amplitude pour former une ellipse (figure I.3b et I.3d) .
45
Analogie entre le photon et le phonon A
o Le comportement ondulatoire :
Dans un milieu homogène et isotrope, l'onde électromagnétique se propage en ligne droite.
Lors de sa rencontre avec un obstacle, il y a diffusion. Lors d'un changement de milieu, il y a
réflexion et réfraction. Il y a aussi réfraction si les propriétés du milieu changent selon
l'endroit.
• Réflexion (cf. figure I.4a) : lors d'un changement de milieu de propagation, c’est à
dire changement d’indice de réfraction, une partie de l'onde électromagnétique repart vers
le milieu d'origine.
• Réfraction (cf. figure I.4a) : lors d'un changement de milieu de propagation, si le
second milieu a un indice de réfraction différent du premier, l'onde se propage dans le
seconde milieu avec une direction différente.
• Diffusion (cf. figure I.4b) : c’est le phénomène au cours duquel un faisceau de
rayonnement percutant un obstacle est dévié dans de multiples directions.
• Interférence (cf. figure I.4c) : c’est la superposition d’ondes monochromatiques de
même fréquence. Quand les ondes sont en phases, il y a superposition d’amplitudes,
l’interférence est dite constructive. Cependant, quand il y a opposition de phase, les
amplitudes se soustraient, l’interférence est dite destructive.
• Diffraction (cf. figure I.4c) : lorsqu’une onde est diffusée par un obstacle, les ondes
diffusées peuvent interférer de façon constructive et destructive, la densité de l'onde n'est
pas conservée. La diffraction est en fait le résultat de l'interférence des ondes diffusées.
n1
n2
n 2> n 1
Figure I.4a : Réflexion et réfraction d’un faisceau lumineux à l’interface entre deux milieux
d’indice de réfraction différent
46
Analogie entre le photon et le phonon A
Interférences
ν destructives
Onde plane
monochromatique
Interférences
Diffusion par constructives
deux fentes
47
Analogie entre le photon et le phonon A
I.1.1.2. Le photon
Les travaux de la fin du XIXème et du début du XXème siècle notamment de Heinrich Hertz
(1888) sur l'effet photoélectrique et de Max Planck (1900) sur le rayonnement du corps noir
ont montré que la matière recevait ou émettait de l'énergie électromagnétique exclusivement
par paquets de valeur bien déterminée appelés quantas d’énergie.
Les photons sont donc ces «paquets» d'énergie élémentaires qui sont échangés entre les
rayonnements électromagnétiques et la matière. Les photons sont une sorte de concentré de
l'énergie et de la quantité de mouvement, appelé aussi pression de radiation, des
rayonnements électromagnétiques. Le concept de photon a été introduit par Albert Einstein
(1905) pour expliquer les interactions entre les rayonnements électromagnétiques et la
matière.
La première image que l'on a du photon est la « bille de lumière », la lumière serait
composée de grains qui voyageraient à la vitesse de la lumière. Dans ce modèle, un flux
d'énergie lumineuse donné est décomposé en billes. L'énergie d’une bille de longueur d’onde
λ vaut hc / λ avec h = 6.626 × 10 −34 Js la constante de Planck. Ainsi, pour une lumière
monochromatique, le spectre se résume à une seule longueur d'onde, le flux d'énergie est
composé de beaucoup de « petites » billes si la longueur d'onde est grande, ou de très peu de
« grosses » billes si la longueur d'onde est petite. Les qualificatifs « petit » et « gros » sont
relatifs à quantité d'énergie des billes. Si la lumière est composée de plusieurs longueurs
d'onde, alors le flux d'énergie se compose de billes de « taille » diverses.
Cette vision ne permet pas d'expliquer correctement toutes les propriétés de la lumière
et est donc incomplète, mais elle permet de donner une représentation simple.
I.1.1.2.1. Propriétés
• La lumière monochromatique de fréquence ν est constituée de photons d'énergie ε c :
ε c = h ν = h cn / λ (I.8)
et de quantité de mouvement ou impulsion pc :
p c = ε c / cn = h ν / cn = h / λ (I.9)
L’indice c signifie qu’il s’agit de particule de « lumière » pour ne pas confondre à celle du
« son » indexé par s que nous verrons plus loin.
• Les photons ont un spin* qui vaut 1 . Les particules de spin entiers sont appelées
bosons. En effet, pour une fréquence donnée, le nombre de photons à l’équilibre
thermodynamique suit la distribution statistique de Bose-Einstein (Mandl, 1971).
• Dans le vide, les photons se déplacent à la vitesse de la lumière c0 . Lorsqu'ils se
déplacent dans la matière, les photons se déplacent plus lentement, la vitesse étant déterminée
par la valeur de l'indice de réfraction de ce milieu selon (I.2) et qui lui-même dépend de la
fréquence ou la longueur d'onde de cette lumière.
*
Le spin une notion introduite par Pauli en 1924. C’est une propriété quantique intrinsèque associée à chaque
particule, qui est caractéristique de la nature de la particule, au même titre que sa masse et sa charge électrique.
Mathématiquement le spin est un opérateur vectoriel. Dans une approche élémentaire, le spin peut être
caractérisé par un nombre réel positif, homogène à une action. Le spin est quantifié : il ne peut prendre que des
valeurs égales à un multiple entier ou demi-entier du quantum d’action = : i= / 2, i ∈ N . Les particules ayant un
spin demi-entier s'appellent fermions, et celles ayant un spin entier s'appellent bosons. Le spin n'a pas
d'équivalent en physique classique mais on peut l’interpréter comme un moment cinétique quantique (Uhlenbeck
et Goudsmit, 1925).
48
Analogie entre le photon et le phonon A
Un corpuscule est caractérisé par une impulsion p et une énergie E . L'énergie d'un
corpuscule de masse m s'écrit E = p 2 / 2m en mécanique classique. Une onde est caractérisée
par une amplitude évoluant dans l'espace et le temps avec une pulsation ω selon un vecteur
G
d'onde q (on se place dans le modèle d’onde plane monochromatique, cf. § I.1). La
correspondance entre ces deux aspects a été établie par Louis de Broglie (1924) grâce à la
constante de Planck h :
E ==ω et p ==q (I.10)
Ces aspects ont d’abord été observés sur la lumière, puis étendus à l'électron, et à
d'autres particules par la suite. Un des piliers de la mécanique quantique réside dans la
compréhension de la liaison de ces deux aspects. C'est la dualité onde-corpuscule. Ainsi, à
tout objet quantique, on peut associer soit une onde soit un corpuscule.
I.1.1.3.1 L’absorption
Lorsqu’un atome est soumis à une onde lumineuse de fréquence ν , il peut absorber un
photon. L’atome, initialement dans un état d’énergie électronique Ei , passe alors dans un état
électronique d’énergie supérieure E s > Ei . Ce processus d’absorption est illustré dans les
figures I.5a et I.5b.
49
Analogie entre le photon et le phonon A
condition que l’énergie de ces photons, hν , soit égale à l’écart d’énergie entre le niveau
supérieur, E s , et le niveau inférieur, Ei . Dans ce type d’émission, le photon créé par l’atome
désexcité a la même fréquence et la même direction de propagation que le rayonnement
incident. Ce processus, qui permet d’amplifier une onde lumineuse, est à la base du
fonctionnement des lasers.
Figure I.5a: Absorption d’un photon par un électron à l’état d’énergie Ei suivie d’une
émission spontanée après un temps très court τ w
Figure I.5b: Absorption d’un photon par un électron excité d’énergie E s suivie d’une
émission stimulée après un temps très court τ w
50
Analogie entre le photon et le phonon A
Figure I.6b : Modélisation de l’arrangement atomique à une dimension : état hors équilibre
Toutes les longueurs d'onde de vibration ne sont pas possibles. Il existe notamment une
longueur d'onde minimale donnée par la distance entre les atomes, noté a (figure I.6a).
Toutes les vibrations possibles du réseau ne possèdent pas nécessairement une longueur
d'onde sauf les modes normaux de vibration.
Un mode normal de vibration est un mode dans lequel chaque atome vibre à la même
fréquence. Ces modes normaux de vibration ont une grande importance, notamment parce que
tout mouvement de type vibration dans un solide peut être représenté comme la superposition
d'un certain nombre de modes normaux de vibration de fréquences différentes. Les modes
normaux de vibration peuvent donc en quelque sorte être compris comme les vibrations
élémentaires du réseau.
I.1.2.2. Le phonon
En physique de la matière condensée, un phonon (du grec ancien φονη / phonê, la voix)
désigne un quantum de vibration dans un solide cristallin, c'est-à-dire un « paquet élémentaire
de vibration » ou « paquet élémentaire de son » : lorsqu'un mode de vibration du cristal de
fréquence définie ν cède ou gagne de l'énergie, il ne peut le faire que par paquets d'énergie
51
Analogie entre le photon et le phonon A
I.1.2.2.1. Propriétés
o Les comportements ondulatoires :
Analogue aux photons, un phonon sous sa forme ondulatoire est caractérisé par une
G
fréquence ν , une longueur d’onde λ et un vecteur d’onde q dont l’amplitude est égale à
2π / λ . De plus, comme toutes ondes, les phonons peuvent se réfléchir, se réfracter, interférer
et diffracter dans des conditions analogues aux photons.
o Polarisations :
G
A chaque vecteur d’onde q correspond trois modes de polarisation :
• Un mode de polarisation longitudinale quand le déplacement du plan d’atomes se fait
dans la direction parallèle à la direction de propagation de l'onde. Le cas d’un réseau
cristallin à deux dimensions est représenté par la figure I.8a ;
• Deux modes de polarisation transversale quand le déplacement des atomes se fait dans
les directions perpendiculaires à la direction du vecteur d’onde. Dans le cas d’un cristal à
deux dimensions, une seule polarisation transversale existe comme l’illustre la figure I.8b.
52
Analogie entre le photon et le phonon A
Remarques :
• Les phonons font partis de la famille des bosons. Ils ont aussi un spin égale à 1 ,
analogue au photon, donc le nombre de population de phonon à l’équilibre
thermodynamique suit la distribution de Bose-Einstein.
• Contrairement au photon, le phonon ne peut se propager qu’en présence de la matière.
†
Ici, on ne fait référence qu’aux matériaux diélectriques, c’est à dire non métalliques
‡
Elle représente la quantité de chaleur transférée par unité de surface et par une unité de temps sous un gradient
de température.
53
Analogie entre le photon et le phonon A
∑
V
G
q
→
( 2π ) ∫
3 q
d 3q (I.18)
Le terme devant l’intégral est un facteur de normalisation. Comme nous verrons dans la
G
section suivante que chaque valeur permise de q est contenue dans un volume ( 2π ) 3 / V dans
54
Analogie entre le photon et le phonon A
l’espace des vecteurs d’ondes, noté Eq , alors, le nombre total de modes permis dans un
G
∫q ∫q
volume d 3q de Eq , est : V /(2π ) 3 d 3q valeurs permises de q .
Une autre transformation plus courante consiste à travailler dans l’espace des
fréquences, noté Eω , au lieu de Eq . Soit D ( s, ω )dω le nombre d’états ayant une polarisation
s dans l’intervalle de fréquence [ω, ω + dω ] , nous avons :
∑G = ∫ω dω D ( s,ω ) (I.19)
q
L’énergie totale des particules dans la cavité à l’équilibre thermodynamique est alors
donnée par :
E= ∑ ∫ω dω n0 =ωD ( s,ω ) (I.20)
s
Cette dernière relation est générale pour toutes les Bosons telles que photons et les phonons.
De (I.20), nous pouvons définir une énergie spectrale de fréquence ω et de mode de
polarisation s par :
Eω ,s = n0 =ωD ( s, ω ) , (I.21)
telle que :
E= ∑ ∫ω dω Eω,s (I.22)
s
55
Analogie entre le photon et le phonon A
56
Analogie entre le photon et le phonon A
Pour faciliter le dénombrement des modes, nous considérons que la surface équi-
fréquence dans l’espace des vecteurs d’ondes est sphérique. En fait, pour les ondes de
vibrations, la surface équi-fréquence est de forme complexe comme illustré sur la figure 12 et
dans la pratique, un espace sphérique équivalent est souvent considéré. Dans ce cas, le
volume de la couche sphérique de rayon entre q et q + dq est dSωdq avec dS ω = 4πq 2 .
Ainsi le nombre de modes permis, D ( q, s )dq , ayant un vecteur d’onde d’amplitude compris
entre q et q + dq est :
q2
D ( q, s )dq = ( 4πq 2 dq) /(2π / L) 3 = V dq (I.29)
2π 2
Ici V = L3 indique le volume de l’enceinte considérée.
En sachant que q = ω / v p et en notant :
dω
, vg = (I.30)
dq
nous déduisons le nombre des modes permis ayant une fréquence dans l’intervalle
[ω, ω + dω ] par :
ω2
D (ω, s )dω = V dω (I.31)
2π 2 v 2p v g
v g est appelée « vitesse de groupe ». Elle indique la vitesse de propagation du groupe
d’ondes de polarisation s dont la densité est D (ω, s)dω .
On peut montrer que le nombre de modes D (ω, s)dω ne dépend ni de la forme de la
cavité ni du type de condition aux limites choisi mais dépend essentiellement du volume de
l’enceinte (Kittel, 1983). Dans certaine référence, on utilise la densité de mode par unité de
volume : (Tien et al., 1998, Chung et al., 2004)
ω2
D (ω, s ) = dω (I.32)
2π 2 v 2p v g
57
Analogie entre le photon et le phonon A
Figure I.12 : Surface équi-fréquence de l’espace des vecteurs d’ondes des ondes de vibration
(Kittel, 1983)
58
Analogie entre le photon et le phonon A
G 1 G
Qω , s ( ∆ ) = v ( s, ω, ∆ )n(ω ) =ωD ( s, ω )dωdΩ (I.36)
4π
où nous avons utilisé (I.18) et (I.19) pour passer de l’espace des vecteurs d’onde vers l’espace
G G G G G
des fréquences : v ( q )n( q ) = v ( s, ω, ∆ )n(ω )dq 3 /(2π ) 3 = v ( s, ω, ∆ )n(ω )D ( s, ω )dωdΩ / 4π , ∆
est la direction du vecteur d’onde, dΩ = sin θdθdϕ est l’angle solide élémentaire entourant la
G G G
direction ∆ (cf. figure I.13) et v ( s, ω, ∆ ) la vitesse de propagation dans la direction ∆ . De
(I.36), le flux hémisphérique spectral (taux d’énergie par unité de surface) en fonction du
nombre d’occupation est donné par :
G
Qω , s = ∫2π
v ( s, ω , ∆ )n(ω )=ωD ( s, ω )dωdΩ (I.37)
Et le flux hémisphérique total, Q , est donné par :
G
Q= ∑ ∫ω ∫2π
v ( s, ω, ∆ )n(ω )=ωD ( s, ω )dΩ dω (I.38)
s
G
Figure I.13 : Représentation des angles caractéristiques de la direction ∆ .
59
Analogie entre le photon et le phonon A
Figure I.14 Evolution de la distribution d’un courant de particules lors de la traversée d’un
G G
élément d’espace dtdr dq
60
Analogie entre le photon et le phonon A
peuvent être observés (Born et Wolf, 1970). Les critères d’apparitions des interférences pour
l’onde électromagnétique ont été étudiés dans le cas d’un film mince par Chen et Tien (1992)
et (Tien et Chen, 1994). Soit e la dimension du milieu :
• Quand e ≤ lc , une altération d’interférence constructive et d’interférence destructive
apparaît. Il en résulte une oscillation harmonique de l’intensité de l’onde entre une valeur
maximale (interférences constructives) et une valeur minimale (interférences destructives).
Pour le transport de photon, la description de l’onde par les équations de Maxwell est
indispensable, alors que pour le transport de phonon, les relations de transport quantiques doit
être développées (Tien et al., 1998).
• Quand e >> lc , une petite variation spatiale de la dimension du milieu crée une
déphasage aléatoire de l’onde. Il en résulte une superposition aléatoire d’un cycle
d’interférence qui se moyenne et qui devient inobservable. Dans ce cas, le traitement des
photons ou des phonons comme des particules aboutit au même résultat que l’approche
ondulatoire.
Une relation entre la longueur de cohérence et la longueur d’onde λ est donnée par
Longtin (Tien et al.,1998)
lc ≈ 0.75λ (I.45)
Alors, pour que le transport de photons ou de phonons puisse être gouverné par l’ETB,
la dimension du matériau doit être suffisamment grande par rapport aux longueurs d’ondes.
o Collision simple
Soient v et τ c respectivement la vitesse moyenne et le temps moyen entre deux
collisions des particules, le produit l = vτ c est appelé libre parcours moyen des particules.
G G
Pour passer de (I.42) vers (I.43), nous avons supposé que l’espace élémentaire, dtdr dq , est
G G
suffisamment petit de tel sorte que la variation de la distribution de particules n(t , r , q ) puisse
être gouvernée par l’approximation différentielle :
G G G G G G ∂n G G G
n(t + dt , r + dr , q + dq ) − n(t , r , q ) ≈ dt + dr . ∇ r n + q . ∇ q n . (I.46)
∂t
Mathématiquement, la relation (I.46) nécessite les critères suivants :
(i ) : dt << τ c
(I.47)
(ii ) : dr << l
G G
En satisfaisant (I.47), chaque particule dans le paquet n(t , r , q ) subit tout au plus une collision
G G
lors de la traversée du volume élémentaire dtdr dq . C’est la collision simple.
o Espace élémentaire homogène
G G
Cette condition impose qu’en tout point de coordonnée (t , r , q ) , on puisse toujours
G G
définir un espace élémentaire dtdr dq qui a les mêmes caractéristiques physiques et
morphologiques. On dit alors que le domaine est homogène isotrope.
61
Analogie entre le photon et le phonon A
62
Analogie entre le photon et le phonon A
générale du terme de collision (I.48) due uniquement aux interactions anharmoniques* à trois
phonons dans le cristal peut être donnée par : (Klemens,1958)
⎛ ∂n ⎞ 2π ω'
⎜ ⎟ = 2 ∑∫
⎝ ∂t ⎠coll = s',s" 0
dω'D(s' ,ω' ) C1C2 [nn' (n"+1) − (n +1)(n'+1)n"]δω+ω', ω"δqG +qG', qG"+gG
2
(I.54)
avec :
j 2m
C1 = − γωω ' ω" (I.55)
M 3v0
=3
C2 = (I.56)
m 3ωω ' ω"
où m est la masse effective des atomes, M est le nombre de cellules élémentaires du cristal
de volume V , γ est le paramètre de Grüneisen (Kittel, 1983), v0 est la vitesse du son dans le
cristal ( v g quand q → 0 ). ω est la fréquence du phonon considéré dont le vecteur d’onde est
G
q et la polarisation est s . ω ' , ω" sont respectivement les fréquences des phonons, de vecteur
G G
d’onde q ' , de polarisation s' et q" , s" , participant au processus à trois phonons. δ ω + ω ', ω" et
δ qG + qG ', qG"+ gG sont des fonctions de Kronecker définies par:
⎧1, si ω + ω ' = ω"
δ ω +ω ', ω" = ⎨ (I.57)
⎩0, si ω + ω ' ≠ ω"
G G G G
⎧1, si q + q ' = q"+ g
δ qG + qG ',qG"+ gG = ⎨ G G G G (I.58)
⎩0, si q + q ' ≠ q"+ g
G G
g est un vecteur d’onde qui est égale à G (vecteur réciproque du réseau cristallin, cf. partie
G
III, chapitre I.1 ) ou 0 (le vecteur nul) dépendant du type du processus à trois phonons (Kittel,
1983, Ziman, 2001).
Pour dériver un temps de relaxation à partir de (I.54), les hypothèses suivantes sont
nécessaires :
G G
• Le nombre de phonons pénétrant dans l’espace élémentaire dtdr dq est important (on
est en présence d’un flux de phonons) :
n >> 1 ⇒ n + 1 ≈ n (I.59)
avec n1 la perturbation de n0 telle que n1 << n0 .
• La déviation du système par rapport à l’équilibre est petite de telle sorte que la
distribution n puisse se mettre sous la forme d’une perturbation :
n = n0 + n1 (I.60)
• Les autres modes interagissant avec la distribution de particule n sont à l’équilibre,
c'est-à-dire :
n' ≈ n'0 et n" ≈ n"0 (I.61)
où n0 , n' 0 et n"0 se réfèrent respectivement aux distributions d’équilibre pour les phonons
de fréquence ω , ω ' , et ω" .
Sachant que (∂n0 / ∂t ) coll = 0 selon la définition d’équilibre, nous avons :
(∂n / ∂t ) coll = (∂n1 / ∂t ) coll (I.62)
*
L’interaction anharmonique est le processus de collisions qui fait intervenir un certain nombre de phonon. Ce
type interaction sera détaillé dans la partie III.
63
Analogie entre le photon et le phonon A
⎛ ∂n ⎞ ⎛ ∂n1 ⎞ 2π ω'
⎜ ⎟ = ⎜ ⎟ = 2 n1
⎝ ∂t ⎠coll ⎝ ∂t ⎠coll = s', s"
∑∫
0
2
dωiD(s' ,ωi ) C1C2 (n'0 −n"0 )δω+ω',ω" δ qG +qG', qG"+gG (I.63)
Puis en remplaçant n1 dans (I.63) par n − n0 , nous pouvons définir un temps de relaxation de
la forme :
1 2π
=
τ = s', s" ω'
2 ∑∫ 2
dω' D ( s' , ω' ) C1C2 (n0' − n0" ) δω +ω', ω" δ qG + qG ', qG"+ gG (I.64)
∑τ i
n
− (I.65)
i
• de renforcement :
G G G
∑
1
+ ∫
τ 4π Ω'
i i
n( ∆' ) Φ i ( ∆' , ∆ )dΩ' (I.66)
64
Analogie entre le photon et le phonon A
Le terme d’atténuation (I.65) est dû aux pertes par diffusion de la distribution n par les
G
hétérogénéités. Quant au terme de renforcement (I.66), c’est les fractions de particules n(∆ ' )
G
provenant de toutes les directions ∆' ∈ 4 π qui se trouvent diffuser par les hétérogénéités dans
G
la direction ∆ . La somme dans les équations (I.65) et (I.66) est effectuée sur tous les types
d’hétérogénéités présents dans le matériau.
Finalement, l’équation de transport de Boltzman en présence d’hétérogénéités et en
absence de force externe devient :
∂n G G n − n0 G G G
∑ ∑
n 1
∂t
+ v . ∇r n = −
τ
−
i τ i
+
i τ i 4 π∫ Ω'
n( ∆ ' ) Φ i ( ∆' , ∆ )dΩ' (I.67)
En multipliant chaque membre par =ωD ( s, ω ) , nous obtenons l’ETB en terme d’intensité :
1 ∂I ω , s G G σi G G
+ ∆ . ∇ r I ω , s = α (I ω0 , s − I ω , s ) − σ i I ω , s +
∑ ∑ ∫ I 'ω , s Φ i ( ∆' , ∆ )dΩ' (I.68)
v ∂t i 4π
Ω'
i
G G G G
où nous avons noté : Iω,s = Iω,s (∆) , I 'ω,s = Iω,s (∆' ) et v = v∆ , v étant le norme de la vitesse de
transport.
α désigne l’inverse du libre parcours moyen entre deux collisions mutuelles successives :
α = 1 / vτ (I.69)
σ i est l’inverse du libre parcours moyen d’interaction des particules avec les hétérogénéités
de type i :
σ i = 1 / vτ i (I.70)
Remarque
Quand la taille des hétérogénéités est comparable à la longueur d’onde, v est la vitesse
de transport d’énergie ve,s sinon elle est égale la vitesse de groupe v g ,s . L’introduction de la
vitesse de transport d’énergie ve,s à la place de v g ,s permet d’éviter le dépassement de la
vitesse maximale de l’énergie vm (vitesse de la lumière, c , pour le photon et vitesse du son,
v0 , pour le phonon). En effet, quand la taille des hétérogénéités est de l’ordre de la longueur
d’onde, il est montré que vm < v g ( Tiggelen et al., 1992, Prasher, 2005), il faut utiliser ve
pour représenter la vitesse de l’énergie, qui reste inférieure à vm .
65
Analogie entre le photon et le phonon A
†
Dans le cas d’un milieu mince, la température n’a plus vraiment de signification physique. Cependant, on
l’utilise pour définir une pseudo température du système.
66
Analogie entre le photon et le phonon A
Aspects négatifs
La méthode 2-flux :
• ne fournit aucune information sur la distribution angulaire de l’intensité ;
• introduit une grosse approximation qui peut se répercuter sur les résultats si la
distribution directionnelle de l’intensité dans le milieu n’est pas isotrope ;
• n’est pas adaptée à l’étude des milieux non homogènes.
Cette méthode reste la plus utilisée dans le milieu industriel grâce à la facilité de sa mise
en œuvre et l’absence de contrainte de temps de calcul.
Aspects négatifs
La MOD
• induit une augmentation du degré de complexité de mise en œuvre pour les
géométries sphérique, cylindrique, en deux et en trois dimensions ;
• nécessite une optimisation des maillages et des schémas d’interpolation ;
67
Analogie entre le photon et le phonon A
La méthode des ordonnées discrètes est identifiée comme la plus adaptée au cas du
transport monodimensionnel grâce à son élaboration assez aisée et un temps de calcul
acceptable.
Aspects négatifs
La méthode de MC est caractérisée par un temps de calcul excessif, même pour des cas
simples. Cette contrainte la rend moins adaptée au couplage de différentes modes de transport.
Conclusion
Après avoir présenté les caractéristiques du photon et du phonon, l’analogie photon/phonon a
été mise en évidence. Le photon et le phonon obéissent à la dualité onde corpuscule (ce sont
des ondes-corpusculaires) et à la loi de distribution de Bose-Einstein qui donne leur nombre à
une température et pour un état quantique donné. Leurs paramètres énergétiques : énergie,
flux et intensité sont caractérisés par les mêmes formulations. Leur transport est gouverné par
l’équation de transport de Boltzman (ETB) sous l’approximation du temps de relaxation.
68
Analogie entre le photon et le phonon A
En régime permanent, l’ETB peut être appliquée tant que la dimension caractéristique
du matériau est plus grande que la longueur d’onde des porteurs d’énergie. Pour le transport
de phonon, le système étudié ne doit pas trop s’écarter de son état d’équilibre pour que
l’approximation du temps de relaxation soit valide.
Les caractéristiques générales du photon et du phonon sont résumées dans le tableau ci-
dessous.
Pour les matériaux hétérogènes, il est nécessaire de résoudre l’ETB. Pour le transport
1D dans les matériaux poreux homogènes, la méthode des ordonnées discrètes est la mieux
adaptée, elle sera développée dans la partie II de ce travail. Pour les matériaux poreux non
homogène, la méthode de Monte Carlo est la plus appropriée, elle sera développée dans la
partie III pour étudier le transport de phonons dans des films nanoporeux.
‡ #
, , Ces propriétés seront détaillées dans la partie III consacrée au transport de phonon dans les matériaux
diélectrique nanoporeux.
69
Analogie entre le photon et le phonon A
Born M. and Wolf E., Principles of Optics (Pergamon Press, New York, 1968).
Bohren, C. F., and Huffman, D. R., Absorption and Scattering of Light by Small Particles
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Chen G. and Tien C. L., 1992, Partial coherence theory of thin film radiative properties,
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Chung, J. D., Mc Gaughey, A. J. H., and Kaviany, M., 2004, Role of Phonon Dispersion in
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Kittel, C., Introduction to Solid State Physics (6th Ed., Willey, New York, 1983)
Klemens, P. G., 1958, Thermal Conductivity and Lattice Vibrational Modes, in Solid State
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Özisik M. N., Radiative Transfer and Interaction with Conduction and Convection (John
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Prasher, R. S., 2005, Modification of Planck Blackbody Emissive Power and Intensity in
Particulate Media Due to Multiple and Dependent Scattering, Journal of Heat Transfer, Vol.
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Tien, C. L., Majumdar, A., and Gerner, F. M., Microscale Energy Transport, (Taylor and
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Ziman, J. M., Electrons and phonons (Cambridge university press, London, 2001)
70
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
PARTIE II
TRANSFERT RADIATIF DANS LES MILIEUX
ABSORBANTS MICRO-POREUX
71
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Introduction
Le rayonnement thermique est un mode de transfert d’énergie dans les milieux semi-
transparents. Ainsi, la modélisation du transfert radiatif dans ces milieux joue un rôle
important dans de nombreuses applications technologiques telles que la télédétection de la
surface d’océan, la surveillance en temps réel des processus de fabrication des matériaux par
imagerie infrarouge, l’imagerie médicale, le traitement de matériaux ou encore l’optimisation
des isolants thermiques.
Une bibliographie étendue du transfert radiatif dans les milieux dispersés a été effectuée
par Viskanta et Mengüç (1989), et Baillis et Sacadura (2000). Un milieu dispersé est souvent
considéré comme continu, homogène, absorbant et diffusant. L’étude du transfert radiatif dans
ces milieux nécessite une bonne connaissance des propriétés radiatives caractéristiques du
matériau et la résolution de l’équation de transfert radiatif (ETR).
Depuis, de nombreuses années, beaucoup de travaux sur la résolution des équations de
transport ont été menés. En effet, son importance dans le transport de photons, phonons,
neutrons, ou électrons, non seulement dans les matériaux mais aussi dans le domaine de la
météorologie et de l’astrophysique, a suscité l’intérêt des chercheurs. Comme on l’a déjà
évoqué dans la première partie de ce travail, les méthodes de résolution existantes sont
diverses (Modest, 1993, Siegel et Howell, 1992), elles s’étendent des méthodes simples et
rapides aux méthodes complexes et lourdes. Cependant, la plupart d’entre elles ont été
élaborées et appliquées pour résoudre des problèmes classiques représentant des cas idéaux.
Notre apport concerne l’identification de la méthode de résolution appropriée au transfert
radiatif monodimensionnel à travers un milieu diffusant et absorbant sans interface et son
extension pour l’étude des milieux diffusants et absorbants avec interfaces de Fresnel. Ce sera
l’objet du premier chapitre.
Depuis la fin XIXème siècle et le début du XXème siècle, l’étude des propriétés radiatives
a suscité un grand intérêt, particulièrement pour la compréhension de la diffusion et de
l’atténuation de la lumière par les particules comme le montrent les travaux de Rayleigh
(1899) et de Mie (1908). Ces premiers travaux ont été généralement focalisés sur l’étude des
particules sphériques et des fibres dans un environnement non absorbant. Plus récemment,
l’étude des propriétés radiatives a pris une plus grande ampleur. Elle a été motivée par
l’élaboration de nouveaux matériaux liée aux avancées technologiques (Howell et al., 1971,
Brewster et Tien, 1982, Ishimaru et Kuga, 1982, Drolen et Tien, 1987, Cartigny et al., 1986,
Kumar et Tien, 1990, Tancrez et Taine, 2004, Coquard et Baillis, 2004), et la nécessité de la
compréhension des phénomènes de diffusion par des particules de forme arbitraire
(Mischenko et al.,2000) et les particules dans un environnement absorbant (Mundy et al,
1974, Chylek, 1977, Bohren et Gilra, 1979, Chylek et Sudiarta, 2001, Sun et al., 2001,
Lebedev et al., 1999, Dombrovsky et al., 2005, Randrianalisoa et al., 2006a). Dans le second
chapitre, nous nous focalisons sur la modélisation des propriétés radiatives des milieux
absorbants contenant des pores fermés ou des billes creuses, de différentes fractions
volumiques. Les modèles existants prenant en compte la diffusion simple et indépendante
(faible concentration de diffuseurs) et la diffusion multiple et dépendante (forte concentration
de diffuseurs) sont rappelés et discutés. La ou les approches les plus appropriées à prédire les
propriétés radiatives de ces milieux sont identifiées. Le troisième chapitre est consacré à la
caractérisation des propriétés radiatives de ces milieux par la méthode d’identification des
paramètres (Nicolau et al., 1994, Hespel et al., 2003).
Les propriétés radiatives ainsi, que le transfert radiatif dans du verre contenant des
bulles et dans un film de polymère contenant des billes creuses sont étudiées dans le dernier
chapitre de cette partie. Une confrontation des résultats expérimentaux et ceux issus des
modèles, sur les propriétés radiatives et les transmittances et réflectances est effectuée.
72
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Hypothèses et limitations
Dans le cadre de ce travail, nous nous limiterons au cas où les milieux environnant les pores
ou les billes sont des milieux solides diélectriques. De plus, nous considérons les hypothèses
suivantes :
• Nous nous intéressons à l’étude du transfert radiatif au sein des milieux soumis à un
éclairement polychromatique collimaté.
• Le milieu étudié d’indice de réfraction n0 ≠ 1 est placé dans un environnement non
participant d’indice de réfraction nenv = 1 . Par conséquent, le rayonnement subit un
phénomène de réflexion et de réfraction lors de son interaction avec l’une des frontières
du milieu que nous appelons aussi interfaces.
• Le rayonnement est non-polarisé dit naturel. Alors, l’étude du processus de transport
peut être restreinte aux grandeurs radiatives non polarisées.
• La symétrie azimutale du rayonnement est considérée. Ainsi, l’intensité radiative et les
propriétés radiatives sont supposées indépendantes de l’angle azimut.
• La dimension de la surface d’incidence est très grande par rapport à l’épaisseur. Par
conséquent, le transfert de rayonnement est monodimensionnel (1D).
• L’épaisseur du milieu est grande par rapport aux longueurs d’ondes du rayonnement.
Dans ce cas, le transfert radiatif est incohérent et les équations de transport établies dans
la première partie de ce rapport de thèse sont applicables.
• Le milieu environnant les particules ou les pores est absorbant.
• Les pores ou les particules sont supposés sphériques, lisses, et polydispersés. Ils sont
répartis de façon homogène et aléatoire dans le milieu absorbant environnant. Ainsi le
milieu peut être considéré comme homogène.
• Les propriétés optiques sont dépendantes de la longueur d’onde ou de la fréquence du
rayonnement mais faiblement dépendent de la température dans le domaine spectral
d’étude.
Introduction
L’objectif de ce chapitre est de présenter la méthode de résolution de l’équation de transport
de rayonnement monodimensionnel dans un milieu absorbant poreux avec des interfaces de
Fresnel.
Dans un premier temps, l’équation de transport de rayonnement 1D dans un milieu
absorbant et diffusant avec des interfaces de Fresnel est présentée avec les conditions aux
limites qui lui sont associées. Ensuite, la méthode des ordonnées discrètes (MOD) est décrite
en détail pour résoudre l’ETR. Le choix des paramètres de résolution, notamment de la
quadrature angulaire est effectué. La MOD est validée avec les solutions exactes et les
résultats de la littérature.
73
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Figure II.1 : Disposition des angles caractéristiques de l’intensité incidente I 'λ et de celle
diffusée I λ
Par la suite, nous notons I λ ( z, µ ' , ϕ ' ) par I 'λ et I λ ( z, µ , ϕ ) par I λ . En considérant la
symétrie azimutale du rayonnement, l’équation (II. 1) devient :
σ
∂I
( )
µ λ = α λ I λ0 − I λ − σ λ I λ + λ
∂z 2 −1
1
∫
I ' λ Φ λ ( µ ' , µ ) dµ ' (II.3)
Si de plus, la source de rayonnement est modulée et le système d’acquisition est synchronisé
avec la source, comme dans l’expérimentation utilisant un spectromètre à transformé de
Fourier, l’intensité émise par le milieu, α λ I λ0 , peut être omise. Ainsi, l’équation de transport
se réduit à :
74
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
∂I λ ω 1
µ
∂τ λ
= − Iλ + λ
2 −1 ∫
I ' λ Φ λ ( µ ' , µ ) dµ ' (II.4)
θi
Plan tangent
G
x
x=0 x=L
G
z
Figure II.2 : Illustration d’une interface monodimensionnelle soumis à un rayonnement
incident
75
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
76
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
rayonnement-interface est obligatoire. Cependant dans la majorité des cas, notamment celui
du transfert thermique radiatif où la distribution directionnelle de la luminance en dehors du
milieu a peu d’importance, l’utilisation d’une interface équivalente est plus avantageuse. Une
interface équivalente est une surface qui a les mêmes propriétés radiatives hémisphériques
que les surfaces réelles.
Pour simplifier la présentation des conditions aux limites, le cas des interfaces lisses
(appelées aussi interfaces de Fresnel) est présenté par la suite.
Q0 ,λ
I t ,λ ( e ,µ e > 0 ) θi dΩ0
I λ ( e ,µ i < 0 ) µ i ,µ e > 0
z=e
Milieu environnant, nenv I t ,λ ( e ,µ e > 0 )
G
z
Figure II.4 : Conditions aux limites associées à un milieu plan (1D) avec interfaces de
Fresnel soumis à un rayonnement incident collimaté
Considérons le cas illustré sur la figure II.4 : un flux de rayonnement collimaté, Q0,λ ,
incliné d’un angle θi par rapport à la normale à l’interface, est incidente en l’abscisse z = 0 .
Le milieu environnant est indexé par env et le milieu étudié indexé par 0 . D’après la
définition d’un flux directionnel, Q0 ,λ s’écrit en fonction de l’intensité I 0 ,λ par : (Siegel et
Howell, 1981)
Q0 ,λ = I 0 ,λ µ 0 dΩ 0 (II.11)
avec I 0 ,λ l’intensité incidente associée à Q0 ,λ , µ 0 = cos θi , et dΩ 0 l’angle solide contenant
le flux de rayonnement.
D’après la figure II.4, nous pouvons distinguer deux types de condition aux limites : (i )
des conditions aux limites internes (CLI) qui décrivent les intensités quittant les frontières
pour l’intérieur du matériau et vont servir à la résolution de l’ETR (II.4) ; (ii ) les conditions
aux limites externes (CLE) qui décrivent les intensités quittant les frontières pour le milieu
environnant. A partir des CLE sont déterminées les transmittances (directions η > 0 ) et les
réflectances (directions η < 0 ) qui seront définies plus tard.
Le milieu environnement est supposé faiblement absorbant, alors il peut être caractérisé
seulement par son indice de réfraction nenv ,λ . Quant au milieu étudié (la matrice environnant
les diffuseurs), il peut absorber le rayonnement dépendant de la longueur d’onde de ce
dernier. La matrice est donc caractérisée par son indice complexe de réfraction
77
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
renv → 0 =
(meff ,λ − 1)2
(II.15)
(meff ,λ + 1)2
où l’indice relatif de réfraction meff ,λ est défini par :
meff ,λ = n0 ,λ / nenv (II.16)
A cause de la diffusion par les hétérogénéités (particules ou pores) dans le milieu étudié, les
rayonnements internes incidents sur les frontières n’arrivent pas toujours perpendiculairement
à la surface. Alors, la réflectivité r0→env dépend de l’angle d’incidence du rayonnement par
rapport à la normale à la frontière :
1 ⎡ sin 2 ( θin − θex ) tg 2 ( θin − θex ) ⎤
r0 → env = ⎢ + (II.17)
2 ⎣ sin 2 ( θin + θex ) tg 2 ( θin + θex ) ⎥⎦
où θin = cos −1 µ i est l’angle entre le rayonnement interne et la normale à la surface.
θex = cos −1 µ e est l’angle entre le rayonnement réfracté vers le milieu environnant et la
78
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
normale à la surface. Les angles θin et θex sont reliés par la loi de Snell : (Hottel et Sarofim,
1967)
meff ,λ sin θin = sin θex (II.18)
Quand le milieu environnant les diffuseurs est fortement absorbant ( κ 0 ,λ > 10 −2 ), les
réflectivités et l’indice relatif de réfraction deviennent aussi dépendants de l’indice
d’absorption κ 0 ,λ . Il est montré que: (Hottel et Sarofim, 1967)
+ Pour un rayonnement se propageant du milieu env vers le milieu 0 d’angle
d’incidence θi par rapport à la normale à la frontière, la réflectivité renv → 0 est
donnée par :
1 ⎧ ( a − nenv µ 0 )2 + b 2 ⎡ ( a − nenv tan 2 θi + b 2 ⎤ ⎫
renv → 0 = ⎨ 1+ ⎬ (II.19)
2 ⎩ ( a + nenv µ 0 )2 + b 2 ⎢⎣ ( a + nenv tan 2 θi + b 2 ⎥⎦ ⎭
avec : cos( θi ) = µ 0
79
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Le premier terme du second membre de (II.23) est la partie réfléchie du flux externe
incident l’abscisse z = 0 . Le second terme du membre à droite de (II.23) et le second membre
de (II.24) sont respectivement les intensités réfractées en abscisse z = 0 et z = e , provenant
du milieu 0 .
Remarque :
~
Quand le milieu 0 est fortement absorbant, l’indice effective de réfraction m eff ,λ est utilisé à
la place de meff ,λ dans (II.12), (II.13), (II.23) et (II.24).
80
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
T d −h =
2π ∫0 I λ (e, µe )µe dµe (II.32)
λ I 0, λ µ0dΩ 0
La réflectance directionnelle-hémisphérique, notée Rλd − h , est définie de manière
analogue à (II.32), mais cette fois en relation avec le flux du rayonnement réfléchi :
0
Rd −h =
2π ∫−1 I λ (0, µe )µe dµe (II.33)
λ I 0, λ µ0dΩ 0
81
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
o Discrétisation angulaire
En appliquant le principe de la discrétisation angulaire décrit ci-dessus au terme intégral de la
relation (4), celle-ci devient :
∂I j ,λ ωλ Mb
µj
∂τ z ,λ
= − I j,λ + ∑
2 i =1
wi I i ,λ Φ λ ( µi , µ j ) j = 1, Mb (II.36)
82
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
o Discrétisation spatiale
L’équation (II.36) est écrite pour toutes les directions j allant de 1 à Mb . Ainsi, nous
aboutissons à un système d’équations aux dérivées partielles (EDP). En subdivisant le
domaine spatial en M petites tranches juxtaposées comme l’illustre la figure II.5, le système
EDP est transformé en un système d’équations algébriques susceptible d’être résolu avec une
méthode itérative. Le centre de chaque tranche représente un nœud indexé par k . Les
intensités, I j ,k , au nœud k et dans les directions j = 1, Mb seront calculées au centre de la
tranche. La méthode mettra en œuvre les intensités sur les deux faces limites de la tranches.
La face supérieure de la tranche k est indexée par k + 1 / 2 tandis que la face inférieure est
indexée par k − 1 / 2 . La tranche k a une épaisseur ∆ek .
z=0 1/2
µ j ,µ i < 0 •1
3/2
k-1/2
•k ∆ek
k+1/2
µ j ,µ i > 0
M-1/2
•M
z=e M+1/2
z
Figure II.5 : Discrétisation spatiale du milieu en plusieurs tranches
Une fois le domaine discrétisé, l’équation (II.36) est intégrée sur chaque tranche. Pour la
tranche k , nous avons :
∂I j , k ω
Mb
µj ∫ β∂z ∫
dz = − I j , k dz +
2 i =1 ∑ ∫
wi Φ ( µi , µ j ) I i , k dz j = 1, Mb (II.41)
∆ek ∆e k ∆e k
L’intégrale de la partie à gauche de l’équation est remplacée par une intégrale linéique
conduisant à :
∂I j , k I j , k −1 / 2 − I j , k +1 / 2
µj
β∂z ∫ dz = µ j
β
(II.42)
∆e k
où I j ,k −1 / 2 et I j ,k +1 / 2 sont respectivement l’intensité aux limites inférieure et supérieure
de la tranche k .
Pour les autres intégrales, la valeur des intensités est considérée comme constante dans
chaque élément de volume et égale à leur valeur moyenne :
∫ I i ,k de = I i ,k ∆ek i = 1, Mb et k = 1, M (II.43)
∆ek
La forme discrétisée de l’équation de transport au nœud k est alors :
(
µ j I j , k −1 / 2 − I j , k +1 / 2 ) ω∆ek Mb
β
= − I j , k ∆ek +
2 i =1 ∑
wi Φ ( µi , µ j ) I i , k j = 1, Mb
(II.44)
Comme nous avons déjà mentionné dans la première partie de cette étude (cf. partie I,
section I.2.2.1), chaque tranche ∆ek du milieu est contrainte à une dimension maximale :
83
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
• Maillage variable
Pour un maillage variable, l’épaisseur de la tranche est variable selon une loi. Ceci est
intéressant pour des milieux de forte épaisseur optique où la variation du champ d’intensité a
lieu près des frontières. Un maillage de type Tchebychev peut alors être utilisé. Dans ce cas,
la dimension des volumes de contrôle est donnée par :
1 ⎧ ⎛ k − 1⎞ ⎛ k ⎞⎫
∆ek = ⎨cos⎜ π ⎟ − cos ⎜ π ⎟ ⎬ k = 1, M (II.47)
2⎩ ⎝ M ⎠ ⎝ M ⎠⎭
• Maillage régulier
Pour un maillage régulier, les volumes de contrôle ont la même dimension, c’est à dire :
e
∆e1 = ∆e2 = ...∆ek ... = ∆e M = ∆e = (II.48)
M
Dans la plupart des cas, le maillage régulier est bien adéquat. Ce maillage sera adopté
dans cette étude.
I j, k − (1 − υ ) I j ,k −1 / 2
I j ,k +1 / 2 = (II.50)
υ
pour les directions µ j < 0 :
I j ,k − υI j, k +1 / 2
I j ,k −1 / 2 = (II.51)
1 −υ
En introduisant la relation (II.50) puis (II.51) dans la relation (II.44), nous déterminons
l’intensité dans la tranche k par :
µ j I j ,k −1 / 2 − υβS j ,k
I j ,k = µj >0 (II.52)
µ j − υβ∆ ek
µ j I j , k +1 / 2 + (1 − υ ) βS j , k
I j,k = µj <0 (II.53)
µ j + (1 − υ ) β∆ ek
84
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Mb
ω∆ek
S j,k =
2 ∑ wi Φ( µi , µ j ) I i,k (II.54)
i =1
La résolution des équations (II.52) et (II.53) se fait de manière progressive. En supposant
que les conditions aux limites et les intensités intervenant dans le terme source sont connues,
la méthode consiste à résoudre (II.52) c’est à dire pour les directions µ j positives à partir du
nœud k = 1 jusqu’au noeud k = M de manière croissante, et à résoudre (II.53) pour les
directions µ j négatives à partir du nœud k = M jusqu’au noeud k = 1 avec une progression
décroissante.
Ainsi, connaissant l’intensité au centre de la tranche k , l’autre intensité inconnue de la
face de cette tranche est obtenue en utilisant la relation (II.50) ou (II.51). Après, on passe à la
tranche adjacente et ainsi de suite, jusqu’à la détermination du champ des intensités dans tout
le domaine.
Pendant le calcul du champ d’intensité, les intensités aux frontières du domaine et celles
intervenant dans le terme source sont supposées connues. En réalité, ces intensités ne sont pas
connues au départ mais sont à déterminer. Dans ce cas, la méthode de résolution se fait de
manière itérative: les intensités avant et après la résolution de l’équation (44) sont comparées.
Tant que leurs différences sont supérieures à une tolérance donnée, la résolution est répétée en
utilisant les nouvelles valeurs des intensités comme valeurs de départ. L’itération s’arrête
quand la tolérance prédéfinie est satisfaite.
85
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
I j, k = I j, k -1/2
1 − e −a j
aj
[
+ a j − (1 − e − a j )
S j, k
aj
]
(II.65)
86
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
a j + e −a j − 1
υj = j = 1, Mb (II.66)
a j ⋅ (1 − e − a j )
Pour le schéma exponentiel les luminances sont toujours positives, mais υ est alors
fonction de µ j et prend une valeur différente pour chaque direction j considérée.
o Schéma intégral :
Un autre schéma un peu similaire au schéma exponentiel est la formulation intégrale. El
Wakil (1991) a appliqué cette formulation pour une géométrie bidimensionnelle cartésienne
d’un milieu gris. De Miranda (1995) l'a adaptée pour un problème monodimensionnel relatif
toujours à un milieu gris. Dans ce cas, l’équation (II.63) est utilisée pour le calcul de
I j ,k +1 / 2 . Toutefois, I j ,k , pour le cas d’une géométrie 1D, est calculé en considérant un
demi-volume de contrôle :
I j , k +1/2 = I j, k -1/2 ⋅ e − a j + S j, k (1 − e − a j ) (II.67)
I j , k = I j, k -1/2 ⋅ e − a j / 2 + S j, k (1 − e − a j / 2 ) (II.68)
De ces deux relations on tire l'expression de υ :
1 − e −a j / 2
υj = j = 1, Mb (II.69)
1 − e−a j
A nouveau une pondération υ fonction de µ j est obtenue, cette dernière donne toujours
des luminances positives.
La Figure II.6 compare la variation de υ en fonction de l'épaisseur optique de la tranche
∆τ = β∆e pour les quatre schémas décrits ci-dessus et pour les directions µ j = 1 et
µ j = 0.14 On peut noter que quand la direction est proche de la direction parallèle à la
tranche, c’est à dire µ j → 0 , les schémas exponentiel et intégral convergent vers le schéma
step. L’évolution de la pondération υ pour les directions négatives ( µ j < 0 ) est symétrique à
l’évolution de υ pour les directions µ j > 0 par rapport à l’axe υ = 0.5 .
Cependant, avec la méthode des ordonnées discrètes pour résoudre l’ETR, le critère de
Fiveland (II.55) satisfait systématiquement la relation (II.70).
87
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
1.0
0.9 µi=0.14
Fonction de pondération υ
0.8
intégral
exponentiel
0.7 µi=1 step
diamant
0.6
0.5
0.4
0 2 4 6 8 10
Epaisseur optique de la tranche ∆τ
1 Nd / 2
1
∫0 µ k dµ = ∑ w j µ kj =
k +1
(II.72)
j =1
L’exposant k pour l’intégrale dans l’intervalle − 1 à 1 est appelé ordre des moments de
l’intégration. Pour l’intégration dans l’intervalle 0 à 1 , k est appelé ordre des demi-
moments.
Différentes quadratures peuvent être utilisées pour calculer les intégrales angulaires :
o Quadratures régulières :
Les méthodes d’intégration classiques comme celles de Simpson et des trapèzes peuvent
être utilisées pour évaluer les intégrales angulaires (Hottel et Sarofim, 1968, 1970).
Cependant, elles nécessitent un grand nombre de direction pour aboutir à une précision
suffisante, par conséquent moins avantageuses en temps de calcul.
88
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
o Quadratures irrégulières :
Ce type de quadrature est le plus adapté pour évaluer les intégrales angulaires. Elles ne
nécessitent que très peu de subdivision angulaire pour évaluer correctement les intégrales. Les
quadratures les plus utilisées sont celles de Gauss, Radau, et Fiveland.
• Quadrature de Gauss (Abramowitz et Stegun, 1970) : Les directions de propagation
dans les termes intégrales sont comprises entre ]− 1,1[ avec Mb valeurs discrètes µ j , qui
permet d’évaluer correctement chaque terme intégral pour tous polynômes de Legendre
de degré inférieur à 2 Mb − 1 . La quadrature de Gauss donne des directions parfaitement
symétriques, mais ne respecte pas l’intégration sur un hémisphère, c’est à dire les demi
moments (II.72). Par conséquent, la quadrature de Gauss ne permet pas d'obtenir une
bonne précision du calcul du flux surfacique (de demi moment d'ordre 1 ). De plus, si la
fonction de phase Φ ( µ , µ ' ) intervenant dans le terme source (II.54) est proche d’un
polynôme de degré Mb , on devrait aussi satisfaire tous les moments d'ordre inférieur à
Mb .
• Quadrature de Radau (Abramowitz et Stegun, 1970) : Similaire à la quadrature de
Gauss mais les directions discrètes sont comprises dans l’intervalle [− 1,1] . Dans ce cas,
la quadrature intègre un polynôme de degré inférieur ou égal à 2 Mb − 3 puisque les
points µ = ±1 sont fixés. Pour un nombre de direction donné, Mb , les directions µ j et
les poids associés w j issus de la quadrature de Gauss et de Radau peuvent être calculés
aisément par l’intermédiaire du sous-programme GQRUL ou GQRCF de la bibliothèque
IMSL.
• Quadrature de Fiveland : Fiveland (1987) a proposé l'utilisation d'une quadrature sur
un hémisphère :
1 Mb / 2
∫0 µk I ( µ )dµ ≅ ∑ w jµ kj I ( µ j ) (II.73)
j=1
qui respecte tous les moments pour un polynôme de degré inférieur à Mb / 2 et aussi le
moment d'ordre 1 pour un hémisphère. Fiveland a calculé les directions de la quadrature à
partir de la relation (II.70) en utilisant une pondération constante,
w1 = w2 = ... = wk = ...wMb , à l'aide d'une méthode de Newton-Raphson. Le système
d'équations obtenu devient fortement non linéaire avec l'augmentation du nombre de
directions et des résultats irréalistes, c'est-à-dire des directions µ en dehors de [0,1] sont
parfois obtenus. Ainsi, Fiveland (1987) a présenté uniquement des résultats pour un
nombre maximum de Mb = 12 directions.
Une comparaison de la quadrature de Gauss et de Fiveland a été effectuée par Fiveland
(1987) pour un milieu diffusant isotrope et anisotrope, et avec des frontières noires ou
diffusantes isotropes. Il a montré que la quadrature de Fiveland est meilleure que celle de
Gauss pour les intégrations des grandeurs radiatives dans l’intervalle de − 1 à 1 . Une
quadrature de Gauss d’ordre Mb ≥ 8 est au moins nécessaire alors que pour celle de Fiveland,
un ordre Mb = 4 à 6 est suffisant.
o Quadrature composée :
Une autre façon d'obtenir une quadrature entre [a , b] est l’utilisation d’un changement de
variable sur une quadrature conventionnelle (de Gauss, Radau, ou de Fiveland). En fait, on
ramène l'intégrale de [− 1,1] à [a , b] . Ce type de changement de variable permet de combiner
plusieurs quadratures dans l’intervalle [− 1,1] ainsi de concentrer un certain nombre de
directions dans un intervalle spécifique.
89
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
90
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
• Quand nenv < n0 (figure II.8), les directions incidentes µ i > 0 avec i ∈ [1, Nd / 2]
sont toutes réfractées dans le milieu d’indice n0 mais confinées dans un cône de
réfraction caractérisé par µ'cr , c’est à dire µ'cr < µ' j < 1 . La valeur de µ'cr est donnée
par :
µ cr [
' = cos sin −1 (1 / m )
eff ] (II.74)
où meff est donné soit par (II.16) soit par (II.22).
Les directions µ' j pour j ∈ [1, Nd / 2] sont données par :
[
µ ' j = cos sin −1 ( meff −1 sin cos −1 µi ) ] j,i = 1, Nd/2 (II.75)
91
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
où µ' j ,min et µ' j ,max sont les cosinus des angles limites caractérisant l’angle solide
∆Ω' j .
Pour j = 1 °:
⎧⎪ µ1' , min = 1
⎨
[ −1
⎪⎩ µ1' , max = cos sin −1 ( meff sin cos −1 µ1, max ) ] (II.77)
et
w'1 = 1 − µ1' , max
(II.78)
avec µ1, max = 1 − w1
Ainsi pour les directions j allant de 2 à Nb/2 , nous pouvons calculer µ' j ,min et
µ' j ,max , par :
⎧⎪ µ 'j , min = µ 'j −1, max
⎨
[ −1
⎪⎩ µ 'j , max = cos sin −1 ( meff sin cos −1 µ j , max )]j = 2, Nb/2 (II.79)
avec µ j , max = µ j −1, max − w j . Ensuite, nous déduisons le poids w' j associé par
l’intermédiaire de (II.76).
Due à la réfraction à l’interface, les Nd / 2 directions µ ' confinées sous la direction
critique µ'cr n’intègrent pas entièrement l’hémisphère des µ ' j > 0 (cf. figure II.8).
Alors, pour compléter cet hémisphère, Nc / 2 directions sont ajoutées entre µ' = 0 et
µ'cr . Ces Nc / 2 directions peuvent être choisies en utilisant une quadrature de Gauss
(ou de Radau) définie entre [− 1,1] , ramenée à 0, µcr [
' ]
en effectuant en faisant un
changement de variable. Cependant, la variation des intensités en dehors de l’angle
critique µ'cr est quasiment linéaire, l’utilisation d’une discrétisation régulière est
suffisante. Toutefois, les Nc / 2 directions peuvent être définies par:
µ Nb / 2 +1 = cos( θ ' cr + ∆θ / 2 )
' (II.80)
µ' j = cos (θ 'j −1 + ∆θ ' ) j = Nd / 2 + 2 , Mb / 2 (II.81)
π / 2 − θ'cr
avec ∆θ' = , Mb = Nd + Nc , θ'cr = cos −1 µ'cr et θ' j = cos −1 µ' j .
Nc / 2
Et les poids associés par :
w'j = cos(θ j − ∆θ ) − cos(θ j + ∆θ ) j = Nd / 2 + 1, Mb / 2 (II.82)
Il reste à compléter la quadrature dans le milieu d’indice n0 par les directions µ' j < 0
avec j ∈ [1, Mb / 2]. Les directions de la quadrature étant symétriques par rapport à la
direction µ' = 0 , nous avons :
92
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
⎧⎪µ' j = - µ' j − Mb / 2
⎨ ' j = Mb / 2 + 1, Mb (II.83)
⎪⎩ w j = w'j − Mb / 2
• Quand nenv > n0 (figure II.9), seules les directions d’incidence µ i > 0 contenues
sous la direction critique µ cr (en pointillé) peuvent être réfractées dans le milieu
d’indice n0 . Les relations (II.75) à (II.79) sont utilisées pour calculer la quadrature dans
le milieu d’indice n0 . Dans ce cas, le nombre de directions µi > 0 , dans le milieu
d’indice nenv , c’est à dire Nd / 2 , est choisi de façon à ce que le nombre de directions
réfractés µ' j soit suffisant pour bien évaluer les différents moments d’intégration dans
l’hémisphère des directions µ' j positives.
93
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Dans le cas d’un milieu 1-D, absorbant et diffusant anisotrope, limité par des frontières
lisses, une étude comparative entre la quadrature composée adaptée (QCA) et celle de Gauss
utilisant différentes lois d’interpolation des intensités telles qu’une loi linéaire (L),
exponentielle (E), et exponentielle-linéaire (EL) a été effectuée par Randrianalisoa et al.
(2006b). La comparaison des transmittances bidirectionnelles est illustrée sur les figures II.10
et II.12. Le milieu est soumis à un rayonnement incident collimaté. La fonction de phase du
milieu est pris égale à celle de Heyney et Greenstein (cf. Chapitre II.3, équation II.216) dont
le paramètre est g HG . Les caractéristiques du milieu sont ( i ) meff = 1.4 , τ 0 = 1 , ω = 0.9 et
g HG = 0.75 (cf. figure II.10) qui est un milieu semitransparent fortement diffusant avec une
diffusion fortement anisotrope vers l’avant ; ( ii ) meff = 1.4 , τ 0 = 2 , ω = 0.3 et g HG = 0.50
(cf. figure II.11), correspondant à un milieu plus absorbant que diffusant avec une diffusion
anisotrope vers l’avant. L’ordre des quadratures est donné dans la légende de chaque figure.
Le nombre de direction considéré pour calculer les transmittances bidirectionnelles est
Nb = 24 (c’est à dire 12 directions en avant et 12 directions en arrière). Les résultats obtenus
avec la QCA d’ordre 40 ( Mb = 40 ) sont prises comme référence car à partir de cet ordre de
quadrature, les résultats de QCA n’évoluent plus.
QCA: Mb=30
4 E: Mb=30 Mb=40
10
L: Mb=30 Mb=40
(T - TQCA-40 )/TQCA-40 , %
2
10
bd
0
bd
10
bd
-2
10
Figure II.10 : Ecart relatif sur les transmittances bidirectionnelles obtenues avec les lois
d’interpolations par rapport à la QCA d’ordre 40. Les caractéristiques du milieu sont :
meff = 1.4 , τ 0 = 1 , ω = 0.9 et g HG = 0.75
94
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
QCA: Mb=30
4 E: Mb=30 Mb=40
10 L: Mb=30 Mb=40
(T - TQCA-40 )/TQCA-40 , %
0
10
bd
-2
10
Figure II.11 : Ecart relatif sur les transmittances bidirectionnelles obtenues avec les lois
d’interpolations par rapport à la QCA d’ordre 40. Les caractéristiques du milieu sont :
meff = 1.4 , τ 0 = 2 , ω = 0.3 et g HG = 0.50
95
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
discrétisation (II.55). La QCA est appliquée pour discrétiser le domaine angulaire dans le
milieu tandis que une quadrature de Radau est utilisée pour discrétiser le domaine angulaire
du milieu environnant. Les résultats dits « exactes » issus de l’équation intégrale (Chien et
Wu, 1991) sont pris comme référence. Ces résultats sont reportés sur la figure II.12 pour les
réflectances et sur la figure II.13 pour les transmittances. Les erreurs relatives de la présente
MOD par rapport aux résultats de référence sont représentées dans les figures II.14 à II.22
pour différentes valeurs de l’épaisseur optique et de l’albédo. Différents ordres de quadrature
sont utilisés comme indiqué dans les légendes des figures. Au niveau des légendes, x − y
signifie qu’une quadrature de Radau d’ordre Nd = x est utilisée pour le calcul des T d − h
(II.39) et R d − h (II.40), et qu’une QCA d’ordre Mb = y est appliquée pour la résolution de
l’ETR (II.44).
1.0
τ0=0.1
τ0=1.0
d-h
Réfléctance hémisphérique, R
τ0=5.0
0.1
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
96
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
1.0
d-h
Transmittance hémisphérique, T
0.8
τ0=0.1
τ0=1.0
0.6 τ0=5.0
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
1.4 6-8
6-12
1.2 12-14
12-24
1.0 24-26
24-30
εR-h, %
0.8 24-40
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.14 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour
τ0 =0.1
97
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2.0 6-8
6-12
12-14
12-24
1.5 24-26
24-30
εR-h, %
24-40
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.15 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour
τ0 =1.0
3.0 6-8
6-12
2.5 12-14
12-24
24-26
2.0
24-30
εR-h, %
24-40
1.5
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.16 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD pour
τ0 =5.0
98
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
120
100
τ0=5.0
80 τ0=1.0
εR-h, %
60 , , : 6-6
, , : 24-24
40 τ0=0.1
20
0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.17 : Erreurs relatives sur la réflectance hémisphérique obtenue avec la MOD avec
quadratures 6-6 et 24-24
0.12 6-8
6-12
0.10 12-14
12-24
24-26
0.08
εT-h, %
24-30
24-40
0.06
0.04
0.02
0.00
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.18 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD
pour τ0 =0.1
99
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
1.0 6-8
6-12
12-14
0.8 12-24
24-26
24-30
0.6
εT-h, %
24-40
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.19 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD
pour τ0 =1.0
3.5
6-8
6-12
3.0
12-14
12-24
2.5 24-26
24-30
εT-h, %
2.0 24-40
1.5
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
Figure II.20 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD
pour τ0 =5.0
100
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
, , : 6-6
120
, , : 24-24
100
80 τ0=5.0
εT-h, %
60
40 τ0=1.0
20
τ0=0.1
0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
albédo, ω
FigureII.21 : Erreurs relatives sur la transmittance hémisphérique obtenue avec la MOD avec
des quadratures 6-6 et 24-24
101
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.24
Intensité à l'interface en τ=0, I(0,µ')
0.20
0.08
0.04
0.00
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
µ'=cosθ
A partie de ces figures, nous constatons une variation importante de l’intensité proche
de la direction d’incidence µ = 1 . Due à la réflection totale aux interfaces pour les directions
d’incidence comprises entre µ'cr = ±0.743 et µ' = 0 , la distribution directionnelle des
intensités représente un décrochement puis une variation quasi-linéaire jusqu’à la direction
parallèle aux interfaces, µ' = 0 .
En utilisant une QCA d’ordre 6-12, les résultats de la MOD concordent bien avec ceux
de Hottel et al. (1968). Comme constaté dans le cas d’une fonction de phase isotrope (cf.
section précédente), les résultats ne sont indépendants de l’ordre des quadratures qu’à partir
d’une combinaison Radau-QCA de 24-30. Rappeons que les résultats de Hottel et al. (1968)
ne sont pas exacts mais seulement indicatifs.
102
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.20
0.16
MOD 6-12
MOD 24-30
0.12
MOD 24-40
Hottel et al. (Mb=24)
0.08
0.04
0.00
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
µ'=cosθ
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté l’équation de transport gouvernant le transfert radiatif
monodimensionnel dans un milieu absorbant et diffusant anisotrope limité par des frontières
de Fresnel et soumis à un éclairement collimaté. En supposant les propriétés radiatives
connues, nous avons présenté la résolution de l’équation de transfert radiatif (ETR) avec la
méthode des ordonnées discrètes (MOD). Nous avons montré que (i ) le schéma de fermeture
diamant associé à un maillage uniforme respectant la relation (II.55) est bien adapté pour la
discrétisation du domaine spatiale ; (ii ) Une quadrature composée adaptée (QCA) d’ordre
12 − 24 pour la discrétisation du domaine angulaire est optimale que ce soit pour le calcul des
transmittances et des réflectances ou pour assurer la bonne distribution directionnelle des
intensités incidentes aux interfaces. Par la suite, cet ordre de quadrature angulaire sera adopté.
103
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Introduction
Le coefficient d’absorption α λ , le coefficient de diffusion σ λ , et la fonction de phase Φ λ ,
interviennent dans l’équation de transfert radiatif (ETR). Leurs connaissances sont
primordiales dans l’évaluation du transfert de chaleur par rayonnement à travers le milieu
étudié. Dans le cas des milieux optiquement épais (τ >> 1) , on utilise habituellement un
coefficient réduit d’absorption, α *λ , et de diffusion, σ *λ , associés à une fonction de phase
isotrope ( Φ λ = 1 ) qui rend simple la résolution de l’ETR avec des méthodes semi-analytiques
telles que la méthode 2-flux (Modest, 1993, Brewster, 1992) et la méthode 2-flux modifiée
(Dombrovsky et al., 2006a). Les propriétés radiatives réduites sont reliées aux propriétés
radiatives totales par les relations suivantes : (Brewster, 1992, Modest, 1993)
α *λ = α λ (II.85)
σ *λ = σ λ (1 − g ) (II.86)
où g est appelé facteur d’asymétrie (Bohren et Huffman, 1983). Ce facteur donne une
indication sur le comportement de diffusion du matériau. Sa valeur est comprise entre − 1 à 1
dont les cas particuliers sont :
• g = −1 , la diffusion est entièrement vers l’arrière, la fonction de phase est représentée
par un Dirac dans la direction opposée à la direction d’incidence.
• g = 0 , la diffusion est isotrope, la fonction de phase est égale à 1 dans toutes les
directions ;
• g = +1 , la diffusion est entièrement vers l’avant, la fonction de phase est représentée
par un Dirac dans la direction d’incidence.
Il existe quatre approches distinctes pour déterminer les propriétés radiatives totales ou
réduites : (i ) l’approche basée sur les propriétés radiatives individuelles des particules
(Kerker, 1969, Bohren et Huffman, 1983) ; (ii ) la théorie de la diffusion multiple (Tsang et
al., 2000) ; (iii ) la méthode inverse d’identification des paramètres (Nicolau, 1994, Baillis et
Sacadura, 2001) ; et (iv) la méthode statistique de Monte Carlo (Tancrez et Taine, 2004,
Coquard et Baillis, 2004).
(i ) Dans la première approche, les propriétés radiatives du milieu homogène équivalent
sont obtenues par sommation des propriétés radiatives de chaque particule et du milieu
environnant ces particules : c’est la théorie de diffusion indépendante et de diffusion simple
que nous désignons par la suite par « théorie indépendante ». Cette approche nécessite la
bonne connaissance des propriétés radiatives des particules. Elle est la plus connue et la plus
utilisée de toute. Quand la fraction volumique des particules dépasse une certaine valeur,
selon la taille des particules, l’effet de la diffusion dépendante et/ou la diffusion multiple peut
influencer les propriétés radiatives du milieu. Dans ce cas, une correction de la théorie
indépendante est nécessaire.
(ii ) La théorie de diffusion multiple consiste à résoudre l’équation gouvernant la
propagation des champs électromagnétiques dans le milieu réel, appelée équation de diffusion
multiple (Tsang et al., 2000). Des solutions telles que le vecteur d’onde complexe dans le
milieu homogène équivalent, les champs diffusés et totaux en tout point du milieu sont
déterminées. Le coefficient d’extinction est déduit à partir du vecteur d’onde complexe
associé au milieu homogène équivalent (Foldy, 1945). Le coefficient de diffusion et la
104
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
105
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
parle alors de régime de diffusion dépendante (Tien et Drolen, 1987, Kumar et Tien, 1990).
Dans le cas contraire, la diffusion est indépendante.
Dans le cas de la diffusion dépendante, ce sont la fonction de phase, les coefficients
d’extinction et de diffusion qui sont affectés. Les études antérieurs ont montré que :
• Quand les particules sont petites ( x << 1) , la diffusion dépendante apparaît même pour
un petit pourcentage de fraction volumique. Cartigny et al. (1986) ont montré que pour x << 1
et f v > 0.6 % , on a systématiquement A / λ < 0.5 .
• Quand les particules sont larges ( x >> 10) , on a toujours A / λ > 0.5 . Par conséquent,
la diffusion dépendante est négligeable. Cette observation a été vérifiée expérimentalement
par Hottel et al. (1970) et Cartigny et al. (1986) pour les particules dans l’air.
106
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Kamuito (1990) et Kamuito et al. (1991) ont proposé la corrélation (II.92) pour corriger
le coefficient d’extinction β λ et l’albédo ωλ obtenus de la théorie indépendante en gardant
la même fonction de phase et le même coefficient d’absorption :
3 3
Λ = 1 + f v − f v 2 pour f v > 0.079 (II.92)
2 4
Singh et Kaviany (1992) et Kaviany et Singh (1992) ont présenté un modèle de transfert
radiatif dans le régime de diffusion multiple. Ce modèle est basé sur les propriétés radiatives
issues de la diffusion indépendante mais en corrigeant le coefficient d’extinction par le
facteur :
Λ = 1 + 1.84 f v − 3.15 f v 2 + 7.2 f v 3 pour f v > 0.3 (II.93)
Dans la littérature, un critère d’apparition de la diffusion multiple est établie
correspondant à la valeur du rapport β / β ind > 1.1138 (Hottel et al., 1971) où β ind est le
coefficient d’extinction issue de la théorie indépendante. Pour les particules opaques, ce
critère est généralement atteint à partir d’une fraction volumique de particule :
fv ≥ 5 à 6 % (II.94)
Remarques :
• Aucune solution analytique sur les particules comparables à la longueur d’onde
(x ~ 1) n’existe dans la littérature. Une approche numérique appelée « Approximation quasi
cristalline » est proposée, qui consiste à résoudre les équations des champs d’ondes
électromagnétiques dans le milieu réel (Tsang et al., 2000). Celle-ci prend en compte à la fois
la diffusion dépendante et la diffusion multiple. Cependant, elle est lourde et fastidieuse, donc
rarement développée.
• La correction pour les grosses particules, Λ , est une fonction croissante de la
concentration volumique. Par conséquent, en régime de diffusion multiple, le coefficient
d’extinction est plus grand que celui en théorie indépendante.
• Dans toutes ces études, le milieu environnant les particules est l’air. Dans le cas d’un
milieu hôte absorbant, la diffusion dépendante et la diffusion multiple devront être moins
importantes à cause de l’atténuation de l’onde diffusée par le milieu environnant les
particules.
avec :
107
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
a32 =
∫0
a 3 N ( a ) da
(II.99)
∞
∫0 a 2 N (a ) da
• Q s ,λ et Q a ,λ sont respectivement le facteur d’efficacité moyen de diffusion et
d’absorption des particules définis par : (Brewster, 1992, Modest, 1993)
∞ ∞
Q s, λ
∫
= 0
Qs, λ a 2 N ( a )da
et Q a,λ =
∫0
Qa , λ a 2 N ( a )da
(II.100)
∞ ∞
∫0 a 2 N ( a )da ∫0 a 2 N (a )da
Dans (II.100), Q s ,λ et Qa ,λ sont respectivement le facteur d’efficacité de diffusion et
d’absorption d’une particule de rayon a situé dans le milieu environnant. Dans les relations
(II.99), (II.100) (II.104) et (II.106), on peut remplacer N (a ) par une distribution de taille
normalisée, n(a ) , souvent accessible expérimentalement (Dombrovsky et al. 2005,
Dombrovsky et al. 2006b) et qui vérifie :
∞
∫0 n(a) da = 1 (II.101)
• α1,λ le coefficient d’absorption du milieu hôte avec du vide à la place des particules.
Dans la littérature, deux formulations de α1,λ sont utilisées à savoir : (Brewster, 1992,
Fedorov et Viskanta, 1999, Dombrovsky et al., 2005, Randrianalisoa et al, 2006a)
α1,λ = α0,λ ( 1 − f v ) (II.102)
∞ f
0 ∫
α1, λ = α0, λ − π Qm,λ a 2 N ( a )da = α0 − 0 .75 v Q m, λ (II.103)
a32
où α 0,λ = 4πκ 0 / λ est le coefficient d’absorption du milieu hôte en l’absence des particules
dans lequel κ 0 désigne la partie imaginaire de l’indice complexe de réfraction du milieu hôte
, m0 = n0 + jκ 0 . Qm ,λ est le facteur d’efficacité d’absorption d’une sphère de rayon a
placée dans le milieu hôte et ayant les mêmes indices optiques que ce dernier, aussi appelé
facteur d’absorption propre. Q m ,λ est le facteur d’efficacité moyen d’absorption propre, lié à
Qm ,λ par :
108
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Q m, λ =
∫0
Qm,λ a 2 N ( a )da
(II.104)
∞
∫0 a 2 N (a )da
Notons que contrairement à la formulation (II.102), le coefficient d’absorption de la matrice
dans (II.103) peut dépendre de la taille et de la forme des particules.
La fonction de phase de diffusion, Φ (Θ) , du milieu homogène équivalent est donnée
par : (Brewster, 1992, Modest, 1993)
π ∞ f
Φ λ ( Θ) = ∫
σλ 0
Qs,λ φ λ ( Θ)a 2 N ( a )da = 0.75 v φ λ ( Θ) (II.105)
σ λ a32
avec :
• φλ (Θ) la fonction de phase de diffusion d’une particule de rayon a dans laquelle Θ
se réfère à l’angle entre la direction du rayonnement incident et diffusé ;
• φ λ ( Θ) une fonction de phase de diffusion moyenne définie par :
∞
φ λ ( Θ) =
∫0
Qs,λ φλ ( Θ)a 2 N ( a )da
(II.106)
∞
∫0 a 2 N (a )da
Dans le calcul de transfert radiatif, l’évaluation des paramètres moyens (II.100), (II.104)
et (II.106) pour chaque longueur d’onde augmente considérablement le temps de calcul. Pour
les particules optiquement larges ( x >> 1 ), les paramètres radiatifs sont indépendants de la
taille des particules, alors les paramètres moyens sont remplacés par des paramètres calculés
avec le rayon moyen a32 . Dans ce cas, le calcul des propriétés radiatives sont données par :
f
α λ = α1, λ + 0 .75 v Qa , λ ( a32 ) (II.107)
a32
f
avec α1 = α0 − 0 .75 v Qm,λ ( a32 ) ou α1 = α0 (1 − f v )
a32
f
σ λ = 0 .75 v Qs,λ ( a32 ) (II.108)
a32
Φ λ (Θ ) = φλ ( a32 , Θ) (II.109)
Pour les particules dans un milieu environnant non absorbant, cette simplification est bien
admise (Mischenko et al., 2002). Quand n’est il pour les particules dans un environnement
absorbant ? Nous portons une attention particulière à cette question dans le chapitre II.4.
Dans la suite l’indice λ spécifiant les grandeurs spectrales est omis pour alléger les
écritures.
109
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Dans la littérature, peu de travaux concernent les propriétés radiatives des particules
dans un milieu environnant absorbant. Fedorov et Viskanta (1999) ont utilisé la théorie de la
diffraction anormale pour déterminer les facteurs d’efficacités et la fonction de phase des
bulles dans du bain de verre. Le choix de cette théorie a été basé sur le faite que les particules
sont optiquement large ( x >> 1 ) et que x|m1 − 1 | << 1 où m1 est l’indice optique des bulles.
Pilon et Viskanta (2002) ont étudié l’influence de la distribution de taille et de la porosité sur
les propriétés radiatives de mousse de verre en utilisant l’approche proposée par Fedorov et
Viskanta. L’approche proposée par Fedorov et Viskanta ne satisfait pas la condition de
validité de la diffraction anormale car on doit utiliser l’indice optique relatif m au lieu de
l’indice optique des bulles. Au lieu de l’approche proposé par Fedorov et Viskanta,
Dombrovsky (2004) a suggéré l’utilisation de la théorie de Mie en utilisant l’indice optique
relatif m pour prédire les propriétés radiatives d’une bulle dans du liquide semi-transparent.
Mundy et al. (1974) et Bohren et Gilra (1979) ont analysé l’influence de l’absorption du
milieu environnant sur les propriétés radiatives d’une particule. Mundy et al. (1974) et Chylek
(1977) ont proposé un modèle de prédiction des propriétés radiatives en utilisant la même
approche que celle de Gustave Mie, c’est à dire la résolution des équations de Maxwell en
zone lointaine des champs électromagnétiques diffusés mais en tenant compte du caractère
absorbant du milieu environnant. De plus, ils ont utilisé l’intensité réelle incidente, notée par
la suite par I r , pour définir les facteurs d’efficacités au lieu de l’intensité incidente au centre
de la particule mesurée en son absence, notée par la suite par I 0 . Ce modèle est appelé par la
suite par approche en champ lointain (ACL). Dans le même objectif, Lebedev et al. (1999),
Sudiarta et Chylek (2001), Fu et Sun (2001) ont proposé des approches alternatives à l’ACL
qui consiste à résoudre les équations de Maxwell et les vecteurs de Poynting sur toute la
surface de la particule. Ces modèles seront appelés approche en champ proche (ACP). Les
modèles ACP se diffèrent par le choix de l’intensité incidente pour définir les facteurs
d’efficacités : Lebedev et al. (1999) ont gardé l’utilisation de la définition de l’intensité
incidente conventionnelle, c’est à dire l’intensité I 0 , tandis que Sudiarta et Chylek (2001) et
Fu et Sun (2001) ont suggéré l’utilisation de l’intensité réelle incidente I r . Récemment, Yang
et al. (2002) ont fait une étude comparative sur les propriétés radiatives d’une particule issue
du modèle ACL et ACP. Ils ont suggéré l’utilisation du modèle ACL mais en définissant les
facteurs d’efficacités avec l’intensité I 0 afin de préserver la définition conventionnelle des
propriétés radiatives.
L’une des approches permettant d’affranchir l’utilisation de la théorie
électromagnétique appliquée à une particule (TCM, ACL, et ACP) pour calculer le coefficient
d’extinction est le théorème optique introduit par Van der Hulst (Van der Hulst, 1981). Dans
le cas où les particules seraient contenues dans un milieu absorbant, Bohren et Gilra (1979)
ont étendu cette théorie afin de modéliser le facteur d’efficacité d’extinction du milieu
homogène associé.
Dans cette étude le cas d’une particule sphérique creuse ou pleine est étudié. D’abord,
nous récapitulons la théorie classique de Mie appliquée au cas d’une particule dans un milieu
non absorbant. Ensuite, nous détaillons les modèles ACP et ACL dans le cas d’une particule
localisé dans un milieu absorbant. Les questions et les doutes inhérents à ces deux approches
110
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
sont évoqués un à un. Enfin, une étude paramétrique et comparative entre ces trois approches
est effectuée.
111
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Figure II.24 : Configuration d’une particule illuminée par une onde plane électromagnétique
G G
Nous désignons par E s et H s les champs électrique et magnétique associés à l’onde
G G
diffusée. Les champs totaux en dehors de la particule, Et et H t sont respectivement obtenus
par une superposition linéaire du champ incident et du champ diffusé par la particule :
G G G
E t = Ei + E s (II.113)
et
G G G
Ht = Hi + H s (II.114)
Le taux d’énergie diffusée par la particule sur une surface sphérique imaginaire A
contenant la particule est déterminé par l’intégral du vecteur de Poynting des champs diffusés
sur A :
1 ⎛ G G ⎞
∫[ ] G
Ws = Re⎜ E s ∧ H s* ⋅ er dA ⎟ (II.115)
2 ⎜ ⎟
⎝A ⎠
où A est la surface de la sphère imaginaire, de rayon r , contenant la particule ( r ≥ r1 ) et
G
ayant le même centre que la particule ; er un vecteur normal sortant à la surface de la
particule. dA est une surface élémentaire de A définie par :
dA = r 2 sin θdθdϕ (II.116)
Re et * spécifient respectivement la partie réelle et l’opérateur conjugué d’une grandeur
complexe.
Le taux d’énergie nette à travers la surface imaginaire A donne le taux d’énergie
absorbée dans la particule et dans le volume entre la particule et la surface A . Il est calculé
par l’intégral du vecteur de Poynting des champs totaux sur toute la surface A :
1 ⎛ G G G ⎞
2 ⎜ ∫[ ]
Wa = − Re⎜ Et ∧ H t* ⋅ er dA ⎟
⎟
(II.117)
⎝A ⎠
112
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
G G
Le signe (−) veut dire que la direction du vecteur de Poynting ( Et ∧ H t* ) / 2 est opposée à
G G G
celle de la normale sortante er . En utilisant les expressions de Et et H t selon les relations
(II.113) et (II.114), le taux d’énergie absorbée devient :
1 ⎛ G G G G G G G G G ⎞
∫[ ]
Wa = − Re⎜ Ei ∧ H i* + E s ∧ H s* + Ei ∧ H s* + E s ∧ H i* ⋅ er dA ⎟ (II.118)
2 ⎜ ⎟
⎝A ⎠
En absence de la particule, l’énergie incidente est absorbée dans le milieu hôte
sphérique de surface A d’un taux d’énergie Wm :
1 ⎛ G G G ⎞
2 ⎜ ∫[ ]
Wm = − Re⎜ Ei ∧ H i* ⋅ er dA ⎟
⎟
(II.119)
⎝A ⎠
On définit le taux d’énergie d’extinction à travers la sphère imaginaire A comme étant
la différence entre le taux d’énergie perdue (absorbée et diffusée) par la particule et le volume
entre la particule et la surface A et le taux d’énergie perdue par le volume de surface A ,
rempli du milieu hôte : (Bohren et Huffamn, 1983, Lebedev et al., 1999, Mischenko et al.,
2002)
We = Wa + Ws − Wm (II.120)
En introduisant l’expression respective de Wa , Ws et Wm dans (II. 120), le taux d’énergie
d’extinction est alors donné par :
1 ⎛ G G G G G ⎞
2 ⎜ ∫[ ]
We = − Re⎜ Ei ∧ H s* + E s ∧ H i* ⋅ er dA ⎟
⎟
(II.121)
⎝A ⎠
Comme le milieu environnant est non absorbant, Wm = 0 ; les taux d’énergie Wa , Ws
et We deviennent respectivement les taux d’énergie absorbée, diffusée et totalement perdue
par la particule. Le taux d’énergie d’extinction se réduit à :
We = Wa + Ws (II.122)
113
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
G G
surface A , les ondes sont quasi-transversales, c’est à dire E ⋅ er ≈ 0 (Bohren et Huffman,
1983, Mischenko et al., 2002).
L’expression des champs en série de fonctions harmoniques sphériques sont donnés
annexe A. Par la suite, nous présentons directement les résultats issus de la théorie classique
de Mie, basés sur l’approximation en champ lointain.
• Pour calculer les intégrales du vecteur de Poynting, Mie (1908) a appliqué
l’approximation en champ lointain, c’est à dire ρ = q0 r >> 1 . Dans ce cas, la fonction de
Ricatti-Bessel ξ n ( ρ ) = ρ [ jn ( ρ ) + j y n ( ρ )] a la forme asymptotique : (Kerker, 1969, Bohren
et Huffman, 1983)
ξ n ( ρ ) = ( j ) n +1 exp(− jρ ) pour ρ → ∞ (II.125)
ainsi
dξ ( ρ )
ξ n' ( ρ ) = n = − jξ n ( ρ ) pour ρ → ∞ (II.126)
dρ
où jn ( ρ ) = π /(2 ρ ) J n +1 / 2 ( ρ ) et y n ( ρ ) = π /(2 ρ )Yn +1 / 2 ( ρ ) sont respectivement les
fonctions sphériques de Bessel de première et de seconde espèces dans lesquelles J n +1 / 2 et
Yn +1 / 2 sont les fonctions de Bessel de première et de seconde espèces.
Cette approximation néglige les ondes de surfaces qui s’atténuent beaucoup plus vite que les
ondes progressives et donc indétectable avec les systèmes d’acquisitions conventionnels. En
introduisant les approximations (II.125) et (II.126) dans les relations (A.6) et (A.7) données
en annexe A, les composantes transversales du champs électrique sont données par :
j exp( jq0 r )
E sθ = cos ϕ E0 S 2 (θ ) (II.127)
q0 r
j exp( jq0 r )
E sϕ = − sin ϕ E0 S1 (θ ) (II.128)
q0 r
où S1 et S 2 sont appelées fonctions d’amplitudes, définies par : (Bohren et Huffamn, 1983)
∞
2n + 1
S1 (θ ) = ∑ n(n + 1) [anπ n +bn ϑn ] (II.129)
n =1
∞
2n + 1
S 2 (θ ) = ∑ n(n + 1) [anϑn + bnπ n ] (II.130)
n =1
π n = π n (cos θ ) et ϑn = ϑn (cos θ ) sont des fonctions angulaires reliées au polynôme de
Legendre d’ordre 1, Pn1 , par :
π n = Pn1 / sin θ et ϑn = dPn1 / dθ (II.131)
θ est l’angle entre la direction du champ incident et celui diffusé. Les coefficients an et bn
dans (II.129) et (II.130) sont appelés coefficients de Mie, leur dérivation ainsi que leurs
expressions sont données en annexe A.
En appliquant les mêmes approximations aux composantes transversales du champ
magnétique diffusé, données par les relations (A.8) et (A.9) en annexe A, nous obtenons les
relations suivantes :
q
H sϕ = − 0 E sθ (II.132)
µ0ω
q0
H sθ = E sϕ (II.133)
µ0ω
114
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
De plus,
π ∞
∫0 ⎝
1 2
⎠ ⎝ n ∑
⎛⎜ S 2 + S 2 ⎞⎟ sin θdθ = 2 ( 2n + 1)⎛⎜ a 2 + b 2 ⎞⎟
n
⎠
(II.139)
n =1
Il vient :
2 ∞
π E0
WsM =
µω q0 ∑ (2n + 1)⎛⎜⎝ an 2 + bn 2 ⎞⎟⎠ (II.140)
n =1
L’intensité incidente à l’origine du système de coordonnées en fonction de l’amplitude du
champ électrique incident vaut :
G 1 G G q 2
I 0 = Si = Re ( Ei ∧ H i* ) = 0 E0 (II.141)
2 2 µω
Finalement le taux d’énergie diffusé est :
115
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
∞
2πI 0
WsM =
2 ∑
q0 n =1
( 2n + 1) ⎛⎜ a n + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
(II.142)
[ ]
∞
sin ϕ
Eiϕ = j ∑
2q0 r n =1
En (− 1)n +1 e jρ (π n − ϑn ) − e − jρ (π n + ϑn )
(II.146)
µω tan ϕ
=− H iϕ
q0
Le calcul de l’intégrale (II.121) a été effectué par Mie (1908). Le résultat final est :
(Kerker, 1969, Bohren et Huffman, 1983)
∞
2πI 0
M
We =
q02 n =1
∑
( 2n + 1) Re( a n + bn ) (II.147)
• Quant au taux d’énergie absorbée par la particule, il est défini par la relation
(II.118). Cependant, il est plus pratique de se servir du bilan d’énergie (Eq. II.122) en
milieu hôte non absorbant :
WaM = WeM − WsM (II.148)
116
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Ii = I0 (II.150)
Par conséquent, dans le cas d’un milieu hôte non absorbant, les différentes sections efficaces
sont données par :
W
Ck = k avec k = a, s, e (II.151)
I0
Le facteur d’efficacité est défini comme étant le rapport entre la section efficace et la
section de la particule projetée perpendiculairement à la direction du flux incident (Bohren et
Huffman, 1983) :
C
Qk = k avec k = a, s, e (II.152)
πa12
En introduisant les relations (II.142), (II.147) et (II.148) dans la définition (II.152), nous
obtenons :
• Le facteur d’efficacité de diffusion de la particule :
∞
2
QsM =
(n0 x )2
∑ ( 2n + 1) ⎛⎜ an + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
(II.153)
n=1
avec x = 2πa1 / λ .
• Le facteur d’efficacité d’extinction de la particule :
∞
2
QeM = ∑ (2n + 1) Re(an + bn )
(n0 x )2 n=1
(II.154)
avec dΩ = sin θdθdϕ et ∫4π dWs (θ , ϕ )dΩ = WsM . Pour les particules sphériques, la fonction
de phase est indépendante de l’angle azimut ϕ mais dépend seulement de l’angle polaire θ .
En moyennant dWs sur toutes les directions azimutales ( ϕ allant de 0 à 2π ), nous obtenons
la fonction de phase d’une particule sphérique :
1 2π
φ (θ ) = 2π 0
∫
dWs (θ , ϕ )dϕ
1
Ws
4π
(II.157)
2 2
S1 + S 2
=
∞
∑ ( 2n + 1) ⎛⎜ an + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
n =1
117
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
2π πI 0 ⎛ 2
⎜ S1 + S 2 ⎞⎟ .
2
où on a utilisé ∫0 S s (θ , ϕ ) r 2 dϕ =
q0 ⎝
2 ⎠
Comme nous avons mentionné au début de ce chapitre, le comportement de diffusion de
la particule est indiqué par le facteur d’asymétrie. Ce dernier est défini comme le cosinus
moyenné sur tout l’espace sphérique ( 4π sr ) , pondéré par la fonction de phase. En appliquant
cette définition, en utilisant (II.157) et en tenant compte des identités remarquables
concernant les polynômes de Legendre (Bohren et Huffman, 1983), on peut montrer que :
g= ∫4π φ (θ ) cosθ dΩ
∞
∑ Re [(n 2 − 1) (an −1an + bn −1bn ) / n]+ (2n − 1 ) /(1 − 1/ n) Re (an −1bn −1 ) (II.158)
= n=1
∞
1
∑
2 n =1
( 2 p + 1)⎛⎜ a n + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
∫ ∫ [
1 2π π
WaP = − Re ( Eiθ . H i*ϕ − Eiϕ . H i*θ ) + ( E sθ . H s*ϕ − E sϕ . H s*θ )
2 0 0 (II.160)
]
+ ( Eiθ . H s*ϕ − Eiϕ . H s*θ ) + ( E sθ . H i*ϕ − E sϕ .H i*θ ) a12 sin θdθdϕ
WeP = −
1 2π π
2 0 0∫ ∫ [
Re ( Eiθ .H s*ϕ − Eiϕ . H s*θ )
(II.161)
+ ( E sθ . H i*ϕ − E sϕ . H i*θ ) ] a12 sin θdθdϕ
Comme le milieu environnant est absorbant, il est d’intérêt de parler de taux d’énergie
d’absorption propre et de taux d’énergie d’interception. Le taux d’énergie d’absorption propre
comme nous l’avons déjà défini auparavant se réfère au taux d’énergie absorbée par la
particule si elle est remplie du milieu environnant :
1 2π π
WmP = −
2 0 0 ∫ ∫
Re( Eiθ . H i*ϕ − Eiϕ . H i*θ ) a12 sin θdθdϕ (II.162)
118
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
( [ ])
∞
2πI0
WsP =
Re(m0 ) q0 2 n=1 ∑
(2n + 1) Re j m0* − |an | 2ξn' ( ρ )ξn* ( ρ ) + |bn | 2ξn ( ρ )ξn'* ( ρ ) (II.164)
avec q0 = 2πm0 / λ
• Taux d’énergie absorbée : (Sudiarta et Chylek, 2001 et Yang et al, 2002.)
( [
∞
2πI 0
WaP =
Re( m0 ) q0 2 n=1 ∑
( 2n + 1) Re j m0* ψ n*ψ n' − ψ n'*ψ n + bnψ n'*ξ n
(II.165)
+ bn*ψ nξ n'* − a nψ n*ξ n' − a n*ψ n' ξ n* + |a n |2 ξ n' ξ n* − |bn |2 ξ n ξ n'* ])
• Taux d’énergie d’extinction : (Lebedev et al., 1999)
∞
WeP =
2πI0
Re(m0 ) q0 2 n=1
[
(2n + 1) ( Re(m0 ) Re(an + bn ) ⋅ Im(ξnψ n'* − ξn' ψ n* ) − Im(an + bn ) ⋅ Re(ξnψ n'* − ξn' ψ n* )
∑ ]
[
− Im(m0 ) ⋅ Re(an − bn ) ⋅ Re(ξnψ n'* + ξn' ψ n* ) − ⋅ Im(an − bn ) ⋅ Im(ξnψ n'* + ξn' ψ n* ) )]
(II.166)
P
Le taux d’énergie d’extinction We ici définie satisfait le bilan d’énergie (équation (II.120)).
Il est différent de celui dérivé par Sudiarta et Chylek (2001) qui considère que l’extinction est
seulement due à l’absorption et la diffusion de la particule comme c’est le cas dans la théorie
de Mie (Eq. II.122).
• Taux d’énergie absorbée si la particule est remplie du milieu hôte est : (Lebedev
et al.,1999)
∞
4πI 0
P
Wm =
q0 2 n=1 ∑
( 2n + 1) Im (ψ nψ n'* ) (II.167)
119
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Par rapport à la relation (II.142), le taux d’énergie diffusée selon l’ACL fait apparaître
ce terme exponentiel qui d’écrit l’atténuation de l’onde diffusée le long de son parcours du
centre de la particule vers la zone lointaine :
∞
[
2πI 0 exp − 2 Im(q0 r ) ]
L
Ws =
q0 2 ∑
( 2n + 1) ⎛⎜ an + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
(II.168)
n =1
Le même facteur [− 2 Im(q0 r )] apparaît pour le taux d’énergie d’extinction dérivé de
l’ACL par rapport à la théorie de Mie. En effet,
∞
[
2πI 0 exp − 2 Im( q0 r ) ]
L
We =
q0 2 ∑
( 2n + 1) Re ( a n + bn ) (II.169)
n =1
Les relations (II.168) et (II.169) donnent respectivement le taux d’énergie diffusée et
d’extinction sur une sphère imaginaire de rayon r centré autour de la particule tel que
q0 r → ∞ . Ces flux d’énergie sont non seulement fonction de l’indice optique du milieu
environnant, m0 , mais aussi de la taille de la zone en champ lointain, r . Pour déterminer le
taux d’énergie de la particule indépendamment de la distance de la zone lointaine, il est plus
astucieux de rapporter les flux d’énergie en champ lointain vers la surface de la particule.
C’est à dire :
∞
[
2πI 0 exp − 2 Im( q0 a1 ) ]
L
Ws ( a1 ) =
q0 2 ∑
( 2n + 1) ⎛⎜ a n + bn ⎞⎟
⎝
2 2
⎠
(II.170)
n =1
∞
[
2πI 0 exp − 2 Im(q0 a1 ) ]
WeL ( r1 ) =
q0 2 ∑
( 2n + 1) Re ( a n + bn ) (II.171)
n =1
Cette transformation suppose que l’onde diffusée est seulement atténuée de façon
exponentielle de la surface de la particule jusqu’à la zone lointaine. Cette hypothèse est
justifiée pour les ondes incohérentes par le faite que dans la formulation du transfert radiatif,
l’atténuation du rayonnement considéré incohérent suit la loi exponentielle.
Le taux d’énergie absorbée ne peut pas être déduit seulement par la connaissance du
taux d’énergie diffusé et d’extinction car il satisfait le bilan d’énergie appliqué à la surface de
la particule :
WaL ( a1 ) = WeL ( a1 ) − WsL ( a1 ) + WmL ( a1 ) , (II.172)
Le calcul de WaL ( a1 ) et WmL ( a1 ) peut se faire en champ proche sans aucune approximation,
c’est à dire par (II.165) et (II.167).
120
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
⎛ exp(α 0 a1 )(α 0 a1 − 1) + 1 ⎞
Wi = 2πa12 I 0 ⎜⎜ ⎟⎟ (II.174)
⎝ (α 0 a1 ) 2 ⎠
où α 0 = 4πκ 0 / λ est le coefficient d’absorption du milieu hôte.
L’intensité réelle incidente vaut alors :
⎛ exp( a0 / 2)( a0 / 2 − 1) + 1 ⎞
I r = 8I 0 ⎜ ⎟ (II.175)
⎜ a0 2 ⎟
⎝ ⎠
avec a0 = 2α 0 a1 qu’on appellera par la suite « rayon optique de la particule »
L’évolution du rapport I r / I 0 est montrée dans la figure (II.25) en fonction du
paramètre a0 . On peut noter l’augmentation quasi linéaire de l’intensité réelle, I r , par
rapport à l’intensité I 0 pour des valeurs du paramètre a0 telles que 0 < a0 < 4 .
4.5
4.0
3.5
Rapport Ir/I0
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0 1 2 3 4
Rayon optique de la particule, a0=2α0a
Figure II.25 : Evolution du rapport entre l’intensité incidente réelle I r et celle incidente à
l’origine I 0 en fonction du rayon optique a0 = 2α 0 a avec a = a1 le rayon de la particule
121
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
Remarque :
Dans la littérature, Sun et al. (2004) et Sharma et Jones (2004) ont modélisé les propriétés
radiatives des particules dans un milieu absorbant en combinant les facteurs d’efficacités issus
de l’ACP avec la fonction de phase calculée en champ lointain. Ainsi pour compléter les
propriétés radiatives de l’ACP, nous considérons la fonction de phase en champ lointain.
122
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
• Quand la matrice est non absorbante ( κ 0 = 0 ), les trois approches convergent vers la
même solution. Si de plus, la particule est large ( x >> 1) , elles tendent vers la solution limite
usuelle de l’optique géométrique qui est égale à 2 pour une particule non-absorbante (Bohren
et Huffman, 1983).
2.4
κ0=0
Facteur d'efficacité de diffusion, QS
2.0
-3
κ0=10
1.6
1.2 κ0=10
-2
0.8
κ0=0.1
0.4 ACL
ACP
0.0 TCM
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
Paramètre de taille, x
2.4
Facteur d'efficacité de diffusion, QS
2.0
-3
κ0=10 κ0=0
1.6
-2
κ0=10
1.2
0.8 κ0=0.1
0.4 ACL
ACP
0.0 TCM
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
Paramètre de taille, x
123
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
• Pour une valeur arbitraire non nulle de l’indice d’absorption de la matrice (κ 0 > 0) ,
les calculs issus de l’ACL et l’ACP tendent respectivement vers les valeurs asymptotiques
0.5 et 1. Ces tendances peuvent être expliquées par le faite que quand la matrice est
fortement absorbante et la particule est optiquement large, le phénomène de diffraction sur les
bords de la particule disparaît car les ondes incidentes sont fortement atténuées. Dans l’ACP,
la totalité du flux incident est diffusée par la particule ( Qs = 1 ). Dans l’ACL, seule la moitié
du flux incident est diffusée, ceci est dû au faite que cette approche ne prend pas en compte
les ondes diffusées proche de la particule qui s’atténuées beaucoup plus vite que les ondes
progressives (ondes de champ lointain).
L’écart relatif de la prédiction ACL et ACP par rapport à la TCM est quantifié comme
montre les figures (II.28) et (II.29) pour les deux indices relatifs de réfraction considérés. On
peut noter que l’écart relatif de 5 % est atteinte pour l’ACL quand a0 = 0.16 et pour l’ACP
quand a0 = 0.12 . La comparaison de l’ACP par rapport à l’ACL est illustrée sur la figure
(II.30). Nous pouvons constater que la déviation relative de 5 % entre ces deux approches est
atteinte à partir de la valeur de a0 > 0.32 . Cette déviation augmente avec a0 et atteint 80 %
pour a0 > 20 .
80 κ0=0.1
Ecart relatif sur le facteur d'efficacité
)/Qs (%)
-2
κ0=10 ACL
M
-3 -5
κ0=10 & κ0=10
60
ACL,ACP
ACP
de diffusion, (Qs -Qs
M
40
20
0
0.02 0.2 2 20
Rayon optique de la particule, a0=2α0a
Figure II.28 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon
optique a0 pour n0 / m1 = 1.4
124
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
80 κ0=0.1
M
-3 -5
κ0=10 & κ0=10
60
ACL,ACP
NFA
de diffusion, (Qs -Qs
M
40
20
0
0.02 0.2 2 20
Rayon optique de la particule, a0=2α0a
Figure II.29 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon
optique a0 pour n0 / m1 = 1.7
100
-3 -5
κ0=10 & κ0=10 : n0/m=1.4 et 1.7
Ecart relatif sur le facteur d'efficacité
de diffusion, (Qs -Qs )/Qs (%)
-2
κ0=10 : n0/m=1.4 n0/m=1.7
80
ACL
60
ACP
40
20
0
0.02 0.2 2 20
Rayon optique de la particule, a0=2α0a
Figure II.30 : Ecart relatif sur le facteur d’efficacité de diffusion en fonction du rayon
optique a0
125
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
126
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
I I
absorbants contenant des particules, l’écart entre Qm0 et Qmr reste faible. Par conséquent, on
peut utiliser soit I r soit I 0 pour définir les sections efficaces d’une particule.
1.0
ACL & ACP, κ0=0, & TCM
0.8
Facteur d'asymétrie, g
0.6 -2
ACL & ACP, κ0=10
-3
0.4 ACL & ACP, κ0=0.1 ACL & ACP, κ0=10
0.2
0.0
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
Paramètre de taille, x
1.0
ACL & ACP, κ0=0, & TCM
0.8
Facteur d'asymétrie, g
0.6
0.4
ACL & ACP, κ0=0.1 ACL & ACP, κ0=10
-3
-2
0.2 ACL & ACP, κ0=10
0.0
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
Paramètre de taille, x
127
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux a
10
Ir
Q
Facteur d'efficacité d'absorption
m
I0
Qm
Q0
propre, Q0, Qm
0.1
0.2 2
Rayon optique de la particule, a0=2α0a
Conclusion
Les trois approches de modélisation des propriétés radiatives d’un milieu absorbant contenant
des particules en régime de diffusion indépendante sont décrites dans ce chapitre. Une étude
paramétrique et comparative est effectuée, elle nous a permis de comprendre le comportement
de chaque approche et de les comparer entre elles. Dans le cadre de validité de l’ETR
( a0 < 1 ), les sections efficaces de l’ACL et l’ACP peuvent être définies soit avec I r soit avec
I 0 . Les propriétés radiatives d’une particule, à savoir les facteurs d’efficacités de diffusion,
d’absorption et le paramètre d’asymétrie, issues des trois approches sont en bon encore entre
eux tant que a0 < 0.3 . Au delà de cette limite, ces modèles sont en désaccord. Pour identifier
le modèle le mieux adapté pour décrire les propriétés radiatives d’un milieu absorbant
contenant des particules, il est nécessaire de comparer ces approches avec une solution de
référence.
Dans le chapitre suivant, la méthode d’identification des paramètres est décrite pour
déterminer expérimentalement les propriétés radiatives. Les trois modèles de propriétés
radiatives détaillés dans ce chapitre seront comparés avec les résultats expérimentaux issus de
la méthode d’identification.
128
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Introduction
Depuis une vingtaine d’années, la méthode d’identification des paramètres est largement
utilisée pour déterminer les propriétés physiques des matériaux, notamment les propriétés
radiatives et plus particulièrement le coefficient d’absorption et de diffusion, et la fonction de
phase. La méthode d’identification est aussi devenue une méthode de référence de validation
des modèles car elle ne fait intervenir que très peu d’hypothèses contrairement à la
modélisation basée sur des modèles de la microstructure des matériaux.
La méthode d’identification utilise des résultats expérimentaux et théoriques des
grandeurs radiatives telles que les transmittances, les réflectances, et/ou les émittances. Le
modèle théorique est basé sur la résolution de l’équation de transfert radiatif faisant intervenir
les propriétés radiatives. Une technique d’identification ou d’optimisation est appliquée pour
déterminer les propriétés radiatives qui minimisent l’écart entre les résultats issus du modèle
et des mesures. Ces propriétés radiatives sont celles du milieu homogène équivalent associé.
Les premiers travaux au CETHIL ont été initiés par Uny (1986), Sacadura et al. (1986)
qui ont utilisé un dispositif expérimental utilisant un monochromateur à prisme associé à un
système goniométrique pour les mesures de transmittance et de réflectance bidirectionnelles.
Le coefficient d’absorption et de diffusion, et le facteur d’asymétrie des fibres de verre ont été
déterminés à partir de la méthode d’inversion de Hooke-jeeves. Un autre type de mesure
comme la réflectance hémisphérique, mesurée à l’aide d’un spectromètre à transformé de
Fourier (FTIR) combiné à une sphère intégrante, a été utilisé par Yeh et Roux (1989) pour
identifier le coefficient de diffusion. Tandis que, le coefficient d’absorption a été calculé par
la loi de Beer en utilisant une mesure de réflectance spéculaire. Dans leur travaux, des
fonctions de phase isotrope et anisotrope ont été supposées.
Depuis, des améliorations ont été apportées sur cette technique. Nous pouvons noter (i )
l’expansion de la fonction de phase en fonction de plusieurs paramètres pour mieux
représenter le comportement de la fonction de phase du matériau (Nicolau et al., 1994, Moura,
1999, Hespel et al., 2003, Randrianalisoa et al., 2006b) ; (ii ) le modèle de minimisation pour
rendre plus efficace l’identification simultanée de tous les paramètres (Hespel et al., 2003,
Randrianalisoa et al., 2006b). La méthode décrite par la suite est basée sur les travaux
récemment publiés par Randrianalisoa et al. ( 2006b).
Dans un premier temps, nous allons décrire la technique d’identification des paramètres
incluant le choix de la fonction d’optimisation, les modèles de fonction de phase, et le calcul
direct du coefficient d’extinction. Ensuite, le dispositif expérimental de mesure de
transmittance et de réflectance bidirectionnelles ainsi que la méthodologie de mesure sont
présentés. Le modèle théorique est rappelé. Enfin, une étude paramétrique est menée pour
analyser la faisabilité l’estimation simultanée des paramètres et pour optimiser la méthode
d’identification.
129
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Nd
S ( p1 ,..., pn ) = ∑ν i2 [T t,i( p1,..., pn ) − Te,i ] 2 (II.180)
i =1
Dans cette relation, Nd est le nombre de directions de mesure, Tt ,i la transmittance ou la
réflectance bidirectionnelle théorique correspondante à la direction i , elle est issue du modèle
théorique. Te,i est une même grandeur que Tt ,i mais cette fois mesurée expérimentalement.
ν i est une pondération introduite pour gérer l’importance des grandeurs radiatives dans la
direction i .
Il existe différentes méthodes itératives pour optimiser la relation (1) telles que
l’algorithme de gradient conjugué (Powell, 1977), la méthode de quasi-Newton (Dennis et
More, 1977), et la linéarisation de Gauss (Beck et Arnold, 1977). Elles se diffèrent sur la
façon de calculer les nouveaux paramètres à chaque nouvelle itération. Une étude comparative
de ces trois algorithmes d’optimisation a été effectuée par Hespel (1999). La linéarisation de
Gauss est identifiée comme la plus rapide en convergence, cependant, elle est sensible aux
variations importantes des paramètres au début de l’optimisation. Cette inconvénient est
facilement surmontable en introduisant un facteur de relaxation (Moura, 1999, Randrianalisoa
et al., 2006b). Aussi la méthode d’optimisation adoptée dans ce travail est la linéarisation de
Gauss (Beck et Arnold, 1977), largement utilisée pour l’identification des propriétés
radiatives (Nicolau et al., 1994, Baillis et Sacadura, 2002, Moura, 1999, Baillis et al., 2004,
Randrianalisoa et al., 2006b). La linéarisation de Gauss est bien détaillée dans les travaux
antérieurs, cités ci-dessus, et par la suite, nous nous contentons de donner les principales
relations.
La linéarisation de Gauss consiste à dériver l’équation (II.180) par rapport à chaque
paramètre inconnu. Le système obtenu est non linéaire, une procédure itérative est effectuée
sur un certain nombre d’itérations j :
j
⎡Nd ⎛ ∂Tt,i ⎞
2 Nd
⎛ ∂Tt,i ⎞ ⎛ ∂Tt,i ⎞ Nd
⎛ ∂Tt,i ⎞⎛ ∂Tt,i ⎞ ⎤ ⎡Nd 2 ∂Tt,i ⎤
j
∑ ∑ ∑ ⎢ νi (Tt,i − Te,i )
∑
2
⎢ νi ⎜
⎜ ∂p ⎟⎟ νi 2 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ .. νi 2 ⎜⎜ ⎟⎟⎜⎜ ⎟⎟ ⎥ ⎥
⎢i=1 ⎝ 1⎠ i=1 ⎝ ∂p1 ⎠ ⎝ ∂p2 ⎠ i=1 ⎝ ∂p1 ⎠⎝ ∂pn ⎠ ⎥ j ⎢ ∂p 1 ⎥
⎢ Nd ⎥ ⎡∆p1 ⎤ i =1
2
⎢∆p ⎥ ⎢ Nd ∂Tt,i ⎥
2 ⎛⎜ ∂Tt,i ⎞⎟ ⎛⎜ ∂Tt,i ⎞⎟ 2 ⎛⎜ ∂Tt,i ⎞⎟ 2 ⎛⎜ ∂Tt,i ⎞⎟⎛⎜ ∂Tt,i ⎞⎟ ⎥
Nd Nd
⎢ 2 ⎥ = ⎢ νi (Tt,i − Te,i )
⎢
∑
⎢ νi ⎜ ∂p ⎟ ⎜ ∂p ⎟ ∑ νi ⎜ ⎟ ... ∑ νi ⎜ ⎟⎜ ⎟⎥ ⎢
∑ 2
∂ 2⎥
⎥
i=1 ⎝ ∂p2 ⎠ ⎝ ∂p2 ⎠⎝ ∂pn ⎠ ⎥ ⎢ ... ⎥ p
⎢ i=1 ⎝ 1 ⎠ ⎝ 2 ⎠ i=1
⎢
i=1
⎥
⎢ ... ... ... ... ⎥ ⎢ ⎥ ...
2 ⎣∆pn ⎦ ⎢Nd ⎥
⎢ Nd 2 ⎛ ∂Tt,i ⎞⎛ ∂Tt,i ⎞ ⎛ ∂Tt,i ⎞⎛ ∂Tt,i ⎞ ∂ ⎥ ⎢ ν 2 (T − T ) ∂Tt,i ⎥
Nd Nd
⎛ ⎞
∑
⎢ νi ⎜⎜ ⎟⎟⎜⎜ ⎟⎟ ∑ νi 2 ⎜⎜ ⎟⎟⎜⎜ ⎟⎟ ... ∑ νi 2 ⎜⎜
T t ,i
⎟⎟ ⎥ ∑
⎢i=1 i t,i e,i ∂pn ⎥
⎣⎢ i=1 ⎝ ∂p1 ⎠⎝ ∂pn ⎠ i=1 ⎝ ∂p2 ⎠⎝ ∂pn ⎠ i=1 ⎝ ∂pn ⎠ ⎦⎥ ⎣ ⎦
(II.181)
La solution du système d’équation (II.181) donne la variation de paramètre ∆plj ajouté
à chaque paramètre plj à la ( j + 1) ème itération,
plj +1 = plj + ∆plj avec l = 1, ..., n (II.182)
L’utilisation de la relation (II.205) pour incrémenter les paramètres peut engendrer des
valeurs importantes des incréments ∆plj durant les premières itérations et provoquer de
problème de convergence, qui a été déjà souligné par Hespel (1999). Dans cette étude, nous
proposons de pondérer l’incrément ∆plj par un facteur de relaxation γ tel que 0 ≤ γ ≤ 1 . La
relation (II.182) devient alors :
130
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
La convergence est considérée atteinte quand la condition suivante est vérifiée pour chaque
paramètre :
Notons J la matrice du côté gauche de la relation (II.181). Elle est composée des coefficients
de sensibilité, CSi ,l , définies par :
131
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
132
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
bi
νi = pour i = 1, Nd (II.191)
Te,i
133
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2
10
m0=1.3
1
m0=1.5
10
m0=1.7
Fonction de phase Φ(Θ)
0
10 x=4000
-1
x=2000
10
x=500
-2
10
-3
10
0 30 60 90 120 150 180
Angle de diffusion Θ, deg
Figure II.35 : Fonction de phase de Mie, Φ Mie , d’un pore optiquement large. Les
paramètres caractéristiques sont le paramètre de taille : x = 500, 2000 et 4000 et les indices
de réfraction de la phase solide : m0 = 1.3, 1.5 et 1.7 .
1
La fonction de phase de Mie est donnée au Chapitre II.221 selon l’équation III.157.
134
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
contenant de pores sphériques optiquement large (Randrianalisoa et al., 2006b). Elle peut
s’écrire comme suit :
[ ]
ΦTr (Θ, f1λ , g1λ , g2λ ) = δΘ,[0,π / 2] ⋅ Φ0 (Θ, f1λ , g1λ , g2λ ) + F ⋅ δΘ,]π / 2,π ] ⋅ Φ0 (Θ, f1λ , g1λ , g2λ ) + (N +N' )⋅δΘ,0
(II.195)
Avec:
Φ 0 ( Θ, f1λ , g1λ , g 2λ ) = f1λ Φ HG ( Θ, g1λ ) + (1 − f1λ )Φ HG ( Θ, g 2λ ) (II.196)
1 π
N =
2 π /2 ∫
Φ 0 ( Θ) sin ΘdΘ (II.197)
F π /2 1− F π
N' =
2 0 ∫
Φ 0 ( Θ) sin ΘdΘ +
2 0 ∫
Φ 0 ( Θ) sin ΘdΘ (II.198)
Les symboles δ Θ,0 et δ Θ, [a , b] se réfèrent aux fonctions de Dirac définies par :
⎧1, Θ = 0
δ Θ,0 = ⎨ (II.199)
⎩0, Θ ≠ 0
⎧1, Θ ∈ [a, b]
δ Θ,[a , b] = ⎨ (II.200)
⎩0, Θ ∉ [a, b]
L’équation (II.218) peut être interprétée comme suit :
• Pour Θ ∈ [0, π / 2] , la fonction de phase est : Φ 0 ( Θ, f1λ , g1λ , g 2λ ) ;
• Pour Θ ∈ ]π / 2, π ] , elle est : F ⋅ Φ 0 ( Θ, f1λ , g1λ , g 2λ ) .
• Quand au dernier terme (N + N' )⋅δ Θ,0 , il est nul pour tout angle autre que Θ = 0° .
En fait, ce terme est introduit pour assurer la normalisation de (II.195) selon :
1 π
2 0 ∫
Φ Tr ( Θ) sin ΘdΘ = 1 (II.201)
La constante F est un facteur de démultiplication qui prend en compte le décrochement de la
fonction de phase à partir de l’angle de diffusion Θ > 90° . A partir de l’analyse théorique
présentée sur la figure II.35, une valeur moyenne du paramètre F peut être identifiée. Elle
vaut en moyenne :
lim Φ Mie ( Θ)
F= Θ→ 0.6π ≈ 0.06 (II.202)
lim Φ Mie ( Θ)
Θ→ 0.4π
Pour illustrer la fonction de phase Φ Tr (II.195), une comparaison avec celle de Mie
Φ Mie , non normalisée, est reportée sur la figure II.36 dans le cas d’un pore caractérisé par
x ≈ 2000 et m0 = 1.5 . Les paramètres de Φ Tr utilisés sont f1λ = 0.15, g1λ = 0.98 et g2λ = 0.3.
Nous constatons que Φ Tr modélise correctement la fonction de phase exacte (de Mie). Par
ailleurs, elle ne dépend plus que de trois paramètres ( f1λ , g1λ et g2λ ), donc plus aisée à
identifier comparée à celle proposée par Nicolau (II.194).
135
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
3
10
ΦMie avec x=2000; m0=1.5
10
2 ΦTr avec f1=0.15; g1=0.98; g2=0.30
Fonction de phase Φ (Θ)
1
10
0
10
-1
10
-2
10
Figure II.36 : Comparaison de la fonction de phase de Mie, Φ Mie , avec le modèle ΦTr
pour un pore optiquement gros ( x ≈ 2000) et une phase solide caractérisée par l’indice de
réfraction m0 ≈ 1.5 . Les paramètres de Φ Tr sont f1λ = 0.15, g1λ = 0.98 et g2λ = 0.30.
où Na est le nombre de directions pour la discrétisation azimutale. Cette intégration peut être
effectuée en utilisant une méthode classique telle que la méthode de Simpson.
136
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Mb
1
∑
2 i =1
Φ ( µi , µ j )∆wi =1 pour j = 1, Mb (II.228)
Une fois que le vecteur ε est connu, la fonction de phase normalisée est obtenue par :
Φ* ( µi , µ j ) = (1 + ε i + ε j ) Φ ( µi , µ j ) pour i = 1, Mb / 2 et j = 1, Mb / 2 (II.210)
137
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Te,1 . L’indice 1 se réfère à la première direction de mesure, c’est à dire i = 1 qui est, dans
cette étude, la même que la direction du rayonnement incident. renv →0 est la réflectivité de
Fresnel à l’interface air-matériau (II.15 ou II.19) e est l’épaisseur de l’échantillon.
Tsca ,1 est inconnue car ce que nous mesurons dans la direction i = 1 est Te,1 . Toutefois,
elle peut être estimée par extrapolation connaissant les transmittances expérimentales
diffusées dans les directions voisines. Ici, nous écrivons dans une première approximation,
que la transmittance bidirectionnelle proche de la direction du rayonnement incident est
donnée par : (Randrianlisoa et al., 2006b)
138
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
La source, de diamètre 7 mm , est placée à une distance 2 f MS1 du miroir MS1 ( f MS1 =
distance focale de MS1 ). Ce miroir forme l’image de la source sur le diaphragme placé à la
même distance. Ce diaphragme souvent appelé « Jacquinot stop » possède 4 trous de
diamètres différents permettant différent choix d’ouvertures possibles.
Le miroir sphérique MS 2 est également placé à une distance 2 f MS1 du diaphragme. Il a une
distance focale deux fois plus grande 2 f MS1 , aussi le faisceau infrarouge devient-il quasi-
parallèle après ce miroir, son demi-angle de divergence est de θ 0 .
Le faisceau parvient ensuite sur la lame séparatrice. Celle-ci divise le faisceau en réfléchissant
à peu près la moitié de l’énergie radiative vers le miroir plan mobile placé à gauche et en
transmettant l’autre moitié vers le miroir fixe (figure II.37). Comme ces deux miroirs sont
disposés perpendiculairement aux faisceaux incidents, ces faisceaux sont réfléchis vers la
lame séparatrice qui, une fois de plus, réfléchi la moitié de l’énergie et en transmet l’autre
moitié. Ainsi, une moitié du faisceau d’origine retourne vers la source, tandis que l’autre
moitié gagne l’ouverture de la sortie du spectromètre, en direction de l’échantillon.
L’ensemble miroir fixe, miroir mobile et lame séparatrice constitue le cœur de l’appareil, et
forme un interféromètre de type Michelson, dont le concept remonte à 1891 (Griffiths, 1975).
En fonction des déplacements du miroir mobile, le faisceau qui est réfléchi par ce miroir,
parcourt une distance différente de celle parcourue par le faisceau qui se dirige vers le miroir
fixe. Le faisceau recombiné après la lame séparatrice est formé de deux parties distinctes qui
peuvent interférer plus ou moins, en fonction des rapports entre les différences de marches
dues au miroir mobile et la longueur d’onde considérée.
Ce faisceau modulé est renvoyé par un miroir plan sur un autre miroir pouvant être plan
ou sphérique (distance focale f MS 3 ), proche de la fenêtre de sortie.
Le détecteur, placé à l’extérieur du spectromètre, et relié à celui-ci par une connexion
électrique. Il associe ainsi l’énergie détectée au déplacement du miroir mobile. Par calcul
numérique de la transformée de Fourier du signal enregistré, le spectre de l’énergie transmise,
réfléchie ou incidente sur l’échantillon est ainsi déterminé.
Pour déterminer un spectre, l’appareil exécute un balayage en déplaçant le miroir
mobile. Pendant ce temps, le détecteur reçoit le faisceau complet correspondant à une gamme
139
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
de longueurs d’onde, ce qui donne un interférogramme, représenté sur la Figure II.38. En lui
appliquant la transformée de fourrier, le système d’exploitation numérique fournit ainsi le
spectre mesuré (spectre de réflexion, de transmission, ou spectre « ligne de base »). Pour
augmenter le rapport signal/bruit, plusieurs balayages sont exécutés et additionnés. La
fréquence d’exécution d’un balayage est dépendante de la résolution choisie. La résolution est
définie comme le plus petit écart entre deux nombres d’ondes adjacents que peut distinguer
l’appareil. Plus la résolution est bonne (valeur numérique plus petite), plus le miroir mobile
doit se déplacer sur une grande longueur, la vitesse de balayage étant constante, ce qui prend
d’avantage de temps et réduit cette fréquence de battement.
Sur cet appareil, à l’origine principalement destiné à des applications de spectroscopie
relevant de l’analyse chimique, le repérage des spectres est réalisé sur la base du nombre
d’onde, exprimé en cm −1 . Après les calculs nécessaires à l’obtention d’un spectre quelconque,
le logiciel incorporé permet la conversion en longueur d’onde. Sachant que cette conversion
est non linéaire, selon l’équation (II.237), la résolution en µm n’est pas uniforme sur
l’ensemble du spectre. Si on veut obtenir une résolution uniforme en µm , un calcul manuel
par interpolation doit être effectué.
104
λ= (II.214)
ν
avec λ la longueur d’onde en µm et ν le nombre d’ondes en cm −1
Un circuit de purge en air traité (sec ou dépourvu de CO2 et de trace d’huile), est installé dans
le spectromètre. Il permet (i ) de protéger les composants optiques (lame séparatrice en KBr
qui est hygroscopique, les surfaces des miroirs contre un vieillissement précoce) et (ii )
d’éviter les absorptions du rayonnement dans certaines bandes spectrales par la vapeur d’eau
et par le CO2 . Ce circuit d’air traité est également nécessaire pour assurer le fonctionnement
du palier à coussin d’air supportant l’équipage du miroir mobile.
Le spectromètre comprend aussi un laser He-Ne nécessaire pour l’alignement optique
mais aussi comme référence pour la position de miroir mobile. Les miroirs MS 2 et MP1
(Figure II.37) sont pourvus d’un orifice à leur centre pour laisser passer le faisceau laser.
Celui-ci doit suivre le même parcours que le faisceau infrarouge jusqu’au miroir MP1 , où il
est dévié pour être mesuré par trois diodes indépendantes (définition d’un plan). Les trois
interférogrammes produits par le laser donnent aussi des signaux sinusoïdaux qui doivent être
en phase. Si ce n’est pas le cas, des directions de position sont effectuées sur le miroir fixe
( MP fixe , figure II.37) par déplacement de trois éléments piézoélectriques, qui règle ainsi
l’inclinaison du miroir. Cette correction s’appelle « alignement dynamique ». Elle est
effectuée automatiquement par le système.
140
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
141
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Figure II.39 : Schéma montrant les composantes du montage BRDF/BTDF (Moura, 1999).
142
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
143
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
L’angle solide de détection dωd illustré sur la figure II.41 est définie de la même manière que
dω0 :
dωd = 2π (1 − cosθ d ) (II.222)
avec θ d l’angle du faisceau détecté donné par :
⎛ Rd ⎞
θ d = Arc tan ⎜⎜ ⎟⎟ (II.223)
⎝ f ⎠
Dans la relation (II.223), Rd désigne le rayon de la surface sensible du détecteur et f
l’entraxe détecteur-MS4. Pour le détecteur MCT, Rd = 0.5 mm , l’entraxe f après
alignement est en moyenne f ≈ 150 mm , ainsi la valeur de θ d obtenue est de 0.19° .
144
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Faisceau quasi-parallèle
En se basant sur les études antérieurs (Doermann, 1995, Moura, 1999), le choix du miroir plan
avec une ouverture de diaphragme de 1 à 2 cm −1 (θ0 ≤ 1.27 °) est un bon compromis pour
vérifier la première hypothèse. L’ouverture de diaphragme de 0.5 cm −1 est déconseillée par le
fabricant, l’énergie parvenant sur le détecteur est très faible et peut conduire à des valeurs
erronées. Avec le miroir sphérique ou d’ouverture du diaphragme plus grande, la valeur de
l’angle de divergence est alors plus importante et s’écarte de la première hypothèse.
Uniformité du faisceau
Une étude rigoureuse de l’uniformité du faisceau a été antérieurement menée par Nicolau
(1994), Doermann (1995), Moura (1999). Elle consistait à placer directement le détecteur à la
place de l’échantillon pour acquérir le signal de base. L’aire de la cellule de détection étant
très petite par rapport à la section transversale du faisceau, un système de déplacement
permettant de déplacer le détecteur du haut en bas et de gauche à droite est utilisé pour
balayer toute la section transversale du faisceau. Cette procédure permet de tracer une
cartographie (2D) ou (3D) du faisceau incident. Les différentes ouvertures du Jacquinot stop
et les deux types de miroir de sorties ont été testés. Alors que Nicolau (1994) optait sur
l’utilisation du miroir sphérique à la sortie du spectromètre pour avoir plus d’énergie diffuse
(contrainte expérimentale), Doermann (1995) et Moura (1999) choisissaient le miroir plan
pour satisfaire les hypothèses du modèle. Ces derniers ont montré qu’avec le miroir plan à la
sortie du spectromètre, la résolution du diaphragme 1 cm −1 offrait la meilleure uniformité du
faisceau. Par contre, la résolution 2 cm −1 présente le meilleur rapport uniformité du
faisceau/quantité d’énergie incidente.
En se basant sur ces analyses, il nous semble que le miroir plan avec une ouverture
correspondant à 2 cm −1 est un bon compromis, le faisceau étant plus uniforme (sur un
diamètre de 30 mm ) et quasi-parallèle dans ces cas.
145
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
ou égal à 40 mm est nécessaire pour qu’il n’y ait pas saturation du détecteur en l’absence
d’échantillon. De plus, on a discuté auparavant que l’énergie arrivant dans le plan de
l’échantillon est pratiquement uniforme sur un diamètre de 30 mm . Ainsi nous retenons le
diaphragme de porte échantillon de 30 mm de diamètre.
Cependant lorsque une telle ouverture est utilisée (diamètre < 40 à 50 mm ), les plaques du
porte échantillon reçoivent une certaine quantité d’énergie radiative et les mesures de
reflectances peuvent alors prendre en compte le rayonnement réfléchi par ces plaques. Des
essais réalisés durant les études antérieurs montraient que malgré la peinture pourtant noire et
choisie pour être très peu réfléchissante recouvrant le porte échantillon, le rayonnement
réfléchi par celui-ci pouvait perturber les mesures (figure II.42).
z x
xy
diaphragme
diaphragme xz
échantillon
Figure II.42 : Vue détaillée du porte échantillon montrant les différentes rotations possibles
et les deux plaques métalliques (Moura, 1999).
100
98
96
94
Absorptance, %
92
90
88
86
84 Noire de fumée
Medtherme
82
Velvet Coating-3M
80
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
146
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Pour remédier à cela, une peinture noire de fumée est appliquée comme le montre la figure
II.43. Cette dernière peinture a une très faible réflectivité (≈ 0.0015 %) et très efficace pour
éviter les réflections parasites du porte échantillon.
2
La résolution spectrale est liée à la distance sur laquelle se déplace le miroir mobile. Pour une meilleure
résolution la distance doit augmenter.
3
Le spectre peut être obtenu en calculant la moyenne d’un certain nombre de balayage, le temps nécessaire pour
un seul balayage étant très court.
4
C’est la vitesse de déplacement du miroir mobile. Elle est choisie en fonction du type de détecteur utilisé. Elle
est obtenue en fonction de la fréquence de modulation du laser HeNe
5
Le signal provenant du détecteur est filtré électroniquement grâce à un filtre passe-bande. Les valeurs sont
choisies en fonction de la vitesse de balayage.
147
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
t
de n
inci
sc eau
Fa i
le
Echantillon Norma
θa
θa Réflexion spéculaire
θb
M.Sphérique
Détecteur
Figure II.44 : Mesures de la réflectance dans les directions comprises entre 170° à 180°
(Nicolau, 1994).
148
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
149
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
3
Réponse, u.a
0
0 2000 4000 6000 8000
-1
nombre d'ondes η, cm
Figure II.46 : Spectre de base en fonction des nombres d’onde en l’absence d’échantillon,
pour un porte échantillon de 30 mm de diamètre et une résolution spectrale de 8 cm −1
150
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
4
Réponse, u.a
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
longueur d'onde λ, µm
Figure II.47: Spectre de base en fonction des longueurs d’onde en l’absence d’échantillon,
pour un porte échantillon 30 mm de diamètre et une résolution spectrale de 8 cm −1
L’étape suivante consiste à effectuer un filtrage sur les données. Le filtrage numérique a pour
but de réduire les fluctuations sur les données causées par le bruit propre du système de
détection. Ces bruits deviennent importants pour les faibles valeurs de transmittance et de
réflectance, qui peuvent atteindre des valeurs négatives.
Les courbes de transmittance et de réflectance obtenues sont ensuite filtrées à l'aide du
logiciel Origin (Origin Lab. Corporation) par un filtre carré et "glissant". Le filtre carré prend
en considération n points à gauche plus n points à droite du point expérimental concerné et
calcule la moyenne entre ces différents points. Cette valeur moyenne remplacera la valeur
originale du point de mesure. On dit qu'il s'agit d'un filtre "glissant" parce que le calcul est fait
pour tous les points successifs, sans réduire leur nombre. Le nombre de points utilisé peut
varier entre 5 et 20 . Pour les matériaux ayant des pics d'absorption ou de diffusion, le
nombre de points recommandé est de 5 . De cette façon on réduit très peu le pic, en contre
partie, cela permet de réduire d'avantage les variations dues au bruit de mesure.
Un exemple de filtrage d’un spectre donné ayant résolution spectrale de 8 cm −1 est
montré sur la Figure II.48. Une moyenne sur n = 5 points puis sur n = 20 points est
appliquée. Comme on peut le constater, entre 2 et 7 µm , un filtrage utilisant n = 20 est
nécessaire en raison de la fluctuation importante du signal. Cependant, une moyenne sur
n = 5 doit être appliquée entre 7 et 14 µm afin de ne pas trop lisser le grand pic du signal
autour de 9 µm .
151
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.04
spectre brut
Filtrage sur 5 points
Filtrage sur 20 points
0.03
Signal, %
0.02
0.01
0.00
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
Figure II.48: Exemple d’un filtrage d’un spectre en utilisant une moyenne sur n = 5 et
n = 20 points. Spectre de réflectance obtenu à partir d’un échantillon de quartz fondu
o Bruit de mesure
Les bruits de mesure sont constitués de bruits électroniques (bruit propre au système) et de
bruits parasites provenant des multiples réflections du signal issu de la source par
l’environnement. Pour quantifier les bruits de mesure, nous avons effectué une mesure de
transmittance dans la direction normale au rayonnement incident ( θ = 90° ) et sans
l’échantillon (porte échantillon libre). Nous avons reporté sur la Figure II.49 le rapport entre
le signal mesuré à θ = 90° en absence d’échantillon et le signal de base ( θ = 0° ). Nous
constatons que les bruits de mesure est de l’ordre de 10 −3 à 10 −4 % .
152
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
-3
10
Bruits de mesure, %
-4
10
-5
10
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
o Incertitude expérimentale
Pour prendre en compte les incertitudes expérimentales, les mesures de transmittance et de
réflectance bidirectionnelles sont répétées 5 fois, chaque campagne de mesure correspond à
un nouvel alignement du montage BRDF/BTDF. La transmittance ou la réflectance
bidirectionnelle moyenne dans chaque direction de mesure, θi , notée Te,i est calculée par :
4
1
Te,i = ∑
5 k =1
(Te,i )k (II.224)
Après plusieurs campagnes de mesure avec des échantillons test (échantillons diffusants avec
interfaces lisses), les incertitudes expérimentales ∆Te ,i pour chaque direction de mesure
indexée par i est évaluée. L’erreur expérimentale sur la transmittance et la réflectance
mesurées dépend principalement de la direction de mesure dans les longueurs d’ondes de
semitransparence de l’échantillon. Le rapport signal sur bruit diminue lorsque la direction de
mesure s’éloigne de la direction normale θi = 0° . L’incertitude maximale, ∆Tmax,i , associée à
la direction de mesure θi est résumée dans le tableau II.2. L’erreur maximale de l’ordre de
40 % est attribuée à la mesure de réflectance spéculaire (cf. figure avec θa = 5° et θb = 0° ).
153
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
II.3.3.3 Résolution
On rappelle que la méthode des ordonnées discrètes consiste à faire une discrétisation
angulaire permettant de remplacer le terme intégral dans l’ETR par une somme quadratique
154
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
I 0, λ
Air
z=0
I λ (e, µ < 0)
Echantillon I λ (0, µ > 0)
z=e
Air
Figure II.50: Echantillon situé dans un environnement d’air, soumis à un flux de
rayonnement quasi-parallèle
155
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
156
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
⎧ χ1 = 10 %
⎪χ = 20 %
⎪⎪ 2
⎨χi = 10 % pour i = 3 à Nd - 2 (II.231)
⎪χ = 20 %
⎪ Nd -1
⎪⎩ χ Nd = 40 %
Concernant, les paramètres exactes, β Exa , ω Exa , f1, Exa , g1, Exa , et f 2, Exa , nous choisissons
trois combinaisons résumées dans le tableau II.3. Ces combinaisons correspondent à trois
régimes d’épaisseur optique à savoir pour le cas1 , un milieu optiquement mince τ 0 = 0.5 ; le
cas 2 , un milieu semitransparent, τ 0 = 1.0 ; et le cas 3 , milieu optiquement épais, τ 0 = 2.5 .
Dans tous les cas, les interfaces du milieu sont supposées lisses et caractérisées par un indice de
réfraction m ≈ 1.4 . L’épaisseur est considérée comme étant constante et égale à 1 cm .
La transmittance bidirectionnelles exactes, TExa , et bruitées, Tbru , sont comparées sur les
figures II.52a à II.52c en fonction de l’angle de mesure α . Comme on peut le constater, plus la
direction de mesure s’éloigne de la direction du rayonnement incident, plus l’erreur
expérimentale (en valeur relative) est importante. Cette situation reflète correctement ce qu’on
observe expérimentalement.
2
10
τ0=0.5, ω=0.90, f1=0.22, g1=0.98, g2=0.50
Exacte
10
0
Bruitée
-1
Tbd , sr
-2
10
157
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2
10
τ0=1.0, ω=0.70, f1=0.21, g1=0.98, g2=0.45
10
0 Exacte
Bruitée
-1
Tbd , sr
-2
10
0
10
Exacte
Bruitée
-1
Tbd , sr
-2
10
-4
10
158
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
159
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2 :ω :β : f1
10
: g1 : g2
1
10
0
10
Π
-1
10
-2
10
2
10 :ω :β : f1
: g1 : g2
1
10
0
10
Π
-1
10
-2
10 τ0=1, ω=0.77, f1=0.23, g1=0.97, g2=0.45
160
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2
10
:ω :β : f1
1
: g1 : g2
10
0
10
Π
-1
10
-2
10
τ0=2.5, ω=0.30, f1=0.24, g1=0.95, g2=0.70
-3
10
0 30 60 90 120 150 180
α, deg
161
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.5: Influence du nombre de mesures, NM , sur les propriétés identifiées, sur le
nombre d’itération, NI , et sur le nombre de conditionnement, NC . Type de matériau. Cas 1
162
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.6: Influence du nombre de mesures, NM , sur les propriétés identifiées, sur le
nombre d’itération, NI , et sur le nombre de conditionnement, NC . Type de matériau Cas 2
Cas 2 ∆β/βexact, % ∆ω/ωexact, % ∆f1/f1,Exa, % ∆g1/g1,Exa, % ∆g2/g2Exa, % NI NC
MN A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1
6
12-12 1.47 1.98 -13.78 -13.80 21.83 22.19 0.27 0.29 22.32 22.38 25 16 7.3×10 7.2×102
12-5 -133 1.98 -30.15 -13.24 -61.10 19.51 -1.50 0.22 -7.23 21.24 31 20 2.8×1011 1.0×103
7-12 1.41 - -16.45 - 21.14 - 0.10 - -0.75 - 34 - 1.1×107 -
9-7 2.61 1.98 -10.57 -10.67 14.92 14.59 0.25 0.20 14.76 14.48 21 16 7.4×106 9.5×102
9-9 2.19 1.98 -11.92 -11.91 19.14 19.21 0.36 0.35 19.04 19.01 24 14 5.9 106 8.0 102
Tableau II.7: Influence du nombre de mesures, NM , sur les propriétés identifiées, sur le
nombre d’itération, NI , et sur le nombre de conditionnement, NC . Type de matériau Cas 3
Cas 3 ∆β/βexact, ∆ω/ωexact, % ∆f1/f1,Exa, % ∆g1/g1,Exa, % ∆g2/g2Exa, % NI NC
MN A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1
12-12 1.21 1.27 -35.41 -35.33 40.25 40.23 -0.30 -0.26 59.60 59.62 24 14 1.8×106 1.6×102
12-5 -318 1.27 -149 -32.84 -206 36.32 -3.93 -0.36 -75.51 50.59 31 15 2.8×1013 1.8×102
7-12 1.10 1.27 -39.78 58.47 39.50 -102 -0.41 -3.46 37.63 -171 26 15 1.6×106 2.5×105
9-7 1.40 1.27 -31.94 -32.18 39.18 39.01 -0.14 -0.11 68.78 68.64 38 15 2.0×106 4.4×102
9-9 1.45 1.27 -31.77 -32.04 38.90 38.75 -0.15 -0.12 68.07 68.06 24 15 2.0×106 4.3×102
163
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.9: Influence de la valeur initiale des paramètres, vip , sur les propriétés identifiées,
le nombre d’itération NI et le nombre de conditionnement NC . Cas 1
Cas 1 ∆β/βexact, % ∆ω/ωexact, % ∆f1/f1,Exa, % ∆g1/g1,Exa, % ∆g2/g2Exa, % NI NC
vip A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1
1 2.12 13.9 -6.63 -8.32 3.42 4.66 -0.21 0.07 -2.44 0.37 23 17 2.2×107 1.4×103
2 1.22 13.9 -7.47 -8.32 7.80 4.65 -0.04 0.07 4.42 0.37 62 32 1.2×107 1.1×103
3 1.18 13.9 -7.47 -8.30 7.78 4.73 -0.04 0.07 4.40 0.49 25 15 1.2×107 1.2×103
Tableau II.10: Influence de la valeur initiale des paramètres, vip , sur les propriétés identifiées,
le nombre d’itération NI et le nombre de conditionnement NC . Cas 2
Cas 2 ∆β/βexact, % ∆ω/ωexact, % ∆f1/f1,Exa, % ∆g1/g1,Exa, % ∆g2/g2Exa, % NI NC
vip A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1
1 2.19 1.98 -11.92 -10.67 19.14 14.59 0.36 0.20 19.04 14.48 24 16 5.9×106 9.4×102
2 0.04 1.52 -15.06 -15.46 10.88 15.75 -0.19 -0.01 12.95 17.00 50 25 3.3×107 1.4×103
3 -0.04 1.52 -15.10 -15.46 10.76 15.81 -0.20 0.00 12.86 16.99 37 16 3.7×107 1.4×103
Tableau II.11: Influence de la valeur initiale des paramètres, vip , sur les propriétés identifiées,
le nombre d’itération NI et le nombre de conditionnement NC . Cas 3
Cas 3 ∆β/βexact, % ∆ω/ωexact, % ∆f1/f1,Exa, % ∆g1/g1,Exa, % ∆g2/g2Exa, % NI NC
vip A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1 A2 A1
1 1.45 1.27 -31.77 -32.18 38.90 39.01 -0.15 -0.11 68.07 68.64 24 15 1.9×106 4.4×102
2 - 2.81 - -29.82 - 37.02 - 0.85 - 66.80 19 - 7.8×102
3 -415 2.81 -156 -29.84 -233 37.04 -3.98 0.85 -91.6 66.75 40 15 3.9×1013 7.8×102
164
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
seconde étape va être menée sans estimer le paramètre g1 puisque ce dernier est précisément
déterminé à partir de la première étape (cf. paragraphe précédent)
Pour montrer l’efficacité de cette identification à deux étapes, un calcul des paramètres
est à nouveau effectué. Les données vip 2 dans le tableau II.8 sont prises comme valeurs
initiales des paramètres et nous utilisons un nombre de mesures 9 − 9 (cf. tableau II.4). L’écart
relatif entre les paramètres identifiés et exacts, et le nombre de conditionnement NC sont
présentés dans le tableau II.12 pour les trois milieux étudiés. Comme on peut le constater, les
résultats se sont fortement améliorés. (i ) Comme on a vu précédemment, l’approche A 2 ne
converge pas avec les valeurs initiales vip 2 . Avec cette démarche, ce problème de
convergence est surmonté. (ii ) Les propriétés identifiées sont en bon accord avec les solutions
exactes (l’erreur maximale est de 13 % , elle est associée au paramètre de fonction de phase g 2 ,
fortement influencé par les mesures dans les directions de diffusions trop bruitées). (iii ) Le
nombre de conditionnement6 reste élevé ( NC ≈ 1 10 +6 à 2 10 +6 )
Ce nouveau schéma d’identification sera appliqué dans l’étude des propriétés radiatives
du verre à bulles détaillée le chapitre II.4.
Tableau II.12: Erreur relative des propriétés identifiés et nombre de conditionnent6 obtenus
avec la méthode d’identification à deux étapes
Conclusion
L’approche d’identification à deux étapes, développée dans ce chapitre optimise la recherche
des paramètres inconnus, par rapport aux techniques usuelles d’identification des paramètres
(technique à une seule étape). La première étape étant consacrée à la recherche approximative
des paramètres en calculant directement le coefficient d’extinction tandis que la seconde
étape, est dédiée à une phase de recherche fine de tous les paramètres. Ainsi, cette technique
améliore la convergence du processus inverse, permettant l’identification simultanée de tous
les paramètres avec un nombre de conditionnement raisonnable.
Pour identifier correctement les propriétés radiatives avec des mesures de transmittance
et de réflectance bidirectionnelles, un choix des directions de mesures est nécessaire afin
d’éviter d’utiliser des mesures trop incertaines qui peuvent engendrer des résultats erronés.
Dans le cas des matériaux faiblement diffusants, seules les directions avant et arrière formant
un angle de 30° avec la direction d’incidence peuvent être utilisées.
Cette technique sera appliquée dans le chapitre suivant pour déterminer
expérimentalement les propriétés radiatives des échantillons de verre à bulles.
6
Le nombre de conditionnement est celui calculé pendant la deuxième phase d’identification
165
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Introduction
Dans beaucoup de situations industrielles de traitement et de fabrication des matériaux tels
que l'acier, l’aluminium, la céramique et le verre, des bulles du gaz peuvent se former dans les
phases liquides et solides. La présence de telles bulles affecte les propriétés thermophysiques
et radiatives des milieux et par conséquent les phénomènes de transport thermique.
Plus particulièrement, la fusion des matières premières et les réactions chimiques qui ont
lieu dans le bain de verre produisent de nombreuses bulles. Quand la fraction volumique de
bulles est faible, les bulles peuvent être dispersées à travers le bain de verre fondu, mais
quand elle est élevée, les bulles se développent à la surface du bain de verre pour former une
couche de mousse qui agit comme un isolant. En général, la présence de mousse et de bulles
contraint les fabricants de verre à consommer plus de combustible et à porter la chambre de
combustion à une plus haute température pour produire du verre de haute qualité. Cette
opération augmente non seulement le coût de la production (à cause de la consommation de
combustible) et l’émission de polluant NO x , mais en plus, elle raccourcit la durée de vie des
parois réfractaires de la chaudière.
Les modèles traditionnels de calculs de transfert radiatif à travers le bain de verre
négligent la présence de bulles dans le bain de verre. La prise en compte des effets des bulles
sur les propriétés radiatives du mélange bulle-verre et sur les transmittances et les réflectances
d'une couche semitransparente contenant des bulles s’avère indispensable pour une
modélisation et une caractérisation plus réaliste.
Les échantillons que nous décrivons par la suite contiennent des pores optiquement gros
et ont une concentration volumique faible permettant la validité de la théorie indépendante et
de diffusion simple. Cette étude nous permet de confronter les modèles théoriques développés
au cours de ce travail de thèse aux résultats expérimentaux.
La première section est consacrée à la description des caractéristiques morphologiques
et optiques des échantillons. La deuxième section concerne la caractérisation expérimentale et
la modélisation des propriétés radiatives du verre à bulles en utilisant respectivement la
méthode d’identification des paramètres décrite dans le chapitre II.3 et les modèles de
propriétés radiatives introduits dans le chapitre II.2. Dans la troisième section, les résultats
issus des modèles et de la méthode d’identification seront comparés. Cette dernière section est
une étude comparative entre (i ) la transmittance et la réflectance hémisphériques théoriques
(basées sur l’équation de transfert radiatif (chapitre II.1) et les propriétés radiatives identifiées
ou calculées) et (ii ) la transmittance et la réflectance hémisphériques expérimentales.
166
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
minutes avec un mélange d’acide sulfurique et d’eau oxygénée à 30 % , suivi d’un rinçage de
10 minutes dans de l'eau désionisée. Ils ont été finalement séchés par un souffle d’azote ultra
pur.
Trois échantillons issus d’un même bloc de verre, mais d’épaisseurs différentes
(e = 5, 6 et 9.9 mm ) sont étudiés. Ils ont tous la même fraction volumique et la même
distribution de taille de bulles. La section transversale de chaque échantillon est de
50 mm × 50 mm . La Figure II.54 montre une photo de l’échantillon de 5 mm d’épaisseur.
Les bulles sont sphériques et distribuées aléatoirement dans le volume. La distribution de
taille des bulles est déterminée à partir d’une analyse de N t = 212 images de bulles
individuelles, illustrée sur la Figure II.55. Le diamètre moyen des bulles correspondant évalué
à partir de la relation (II.99) du chapitre II.2 est : a32 = 0.64 mm .
Chacun des échantillons étant assez solide, la fraction volumique des bulles peut être
évaluée précisément par l’intermédiaire de la mesure de densité selon :
f v = 1 − ρ p / ρd (II.233)
avec ρ p est la densité du quartz poreux et ρ d celle du quartz dense de même compositions
chimiques. Plusieurs mesures de densités du quartz dense et poreux nous donnent une fraction
volumique égale à f v = 4 ± 0.5 % .
Notons que les surfaces transversales des échantillons ne sont pas complètement lisses,
même après avoir été traitées mécaniquement (rectification, polissage et lissage), à cause des
bulles coupés au niveau de la surface. Une estimation par analyse d’image de la surface de
chaque échantillon nous donne une fraction surfacique de bulle d’environ f s ≈ 7 % . Par
rapport à la surface non coupée par des bulles, cette fraction surfacique de bulles reste faible.
Nous supposons alors que les interfaces sont optiquement lisses.
Les échantillons sont coupés de telle sorte que l’épaisseur contienne un certain nombre
de bulles afin que l’homogénéité du volume soit assurée. Au Chapitre II.3, section II.3.2.4,
nous avons noté que le diamètre du faisceau incident sur l’échantillon est de 30 mm , alors le
rapport diamètre faisceau ( o/ ) sur épaisseur de l’échantillon ( e ) vérifie 3 ≤ o/ e ≤ 6 . Ces
rapports sont-ils suffisants pour garantir que le transfert radiatif soit monodimensionnel ? A
notre connaissance, aucun critère du rapport diamètre sur épaisseur, o/ e , n’existe dans la
littérature. Des mesures de réflectance et de transmittance bidirectionnelles ont été effectuées
avec et sans revêtement en or sur les parois latérales des échantillons dans le but de vérifier si
le transfert radiatif est monodimensionnel ou non. On a constaté qu’aucun effet notable n’a
été enregistré indiquant que les dimensions finies du matériau ont des influences sur la
réflectance et la transmittance bidirectionnelles. Ainsi, le problème peut être traité comme
étant à une dimension. Notons que le critère 3 ≤ o/ e ≤ 6 est valable uniquement pour
l’échantillon décrit ci-dessus et ne peut être généralisé en aucun cas.
167
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
4
Distribution de taille normalisée
3
-1
n(a) , mm
0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Rayon de la bulle a, mm
168
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.13: Résumé des données expérimentales de l’indice de réfraction du quartz fondu
à la température ambiante (Pilon, 2002)
169
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
4.0
Malitson, 1965
Tan, 2000
3.5 Wray et Neu, 1969
Zolotarev, 1970
Indice de réfraction n0,λ 3.0 Girin et al., 1970
Popova et al., 1972
2.5 Boecker, 1929
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
longueur d'onde λ, µ m
Figure II.56: Indice de réfraction du quartz fondu, n0 , en fonction de la longueur d’onde λ
(Pilon, 2002)
170
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Par la suite, l’indice d’absorption κ 0,λ est déterminé expérimentalement à partir des
données de transmittances directionnelle-directionnelle1, Tλ , d’un matériau dense en utilisant
la relation entre Tλ et κ 0,λ dans laquelle les réflections multiples aux interfaces de
l’échantillon sont prises en compte : (Modest, 1992)
Tλ =
[
(1 − r ) 2 exp − 2 Im(q0, λ ) ⋅ e cos θ ]
[
1 − r 2 exp − 4 Im(q0, λ ) ⋅ e cos θ ] (II.235)
Tableau II.14: Résumé des données expérimentales d’indice d’absorption du quartz fondu à
température ambiante (Pilon, 2002)
1
La transmittance directionnelle-directionnelle est définie comme la transmittance bidirectionnelle dans la
direction du rayonnement incident.
171
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
2
10
Flux diffusé/Flux incident M (θi ), %
1 i=1
10
0
i=2
10
-1 i=3
10
-2
10 i=4
-3
10
-4
10
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
172
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
-1
10
i=7 i=6
i=9
-3
10
-4
10
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
2
10
Flux diffusé/Flux incident M (θi ), %
1
10 i=24
0
10
i=23
-1
10
i=22
-2
10
-3
10
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
173
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
i=20 i=21
-3
10 i=18
i=17
i=16
-4
10
2 4 6 8 10 12 14
longueur d'onde λ, µm
Comme nous pouvons le constater sur ces figures, les mesures au delà de 4 µm sont du
même ordre de grandeur que les bruits de mesure ( 10 −4 à 10 −3 ). Aussi, le calcul est-il restreint
à la plage de longueur d’onde de semi-transparence du quartz fondu, dans laquelle les mesures
de transmittance et de réflectance bidirectionnelles sont significatives. Par la suite, nous nous
consacrerons à la discussion des résultats obtenus : leurs validités, leurs sensibilités par rapport
aux données d’entrée, et leurs explications physiques.
o Influence des incertitudes sur les indices optiques et sur l’épaisseur de l’échantillon
Nous considérons respectivement une erreur de 2 % sur l’indice de réfraction n0 , de
25 % sur l’indice d’absorption κ 0 , et de 2 % sur l’épaisseur e , puis nous déterminons les
propriétés radiatives. Ces erreurs ont été estimées réalistes
• Les résultats montrent que l’influence de l’erreur de mesure de l’indice d’absorption
sur les propriétés identifiées est négligeable. Ceci s’explique par le fait que l’indice
2
Rappelons que pour chaque échantillon, 5 séries de mesure sont réalisées dont chacune est
basée sur un nouvel alignement. du montage BRDF/BTDF
174
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.15: Influence du modèle de fonction de phase sur les propriétés radiatives
identifiées pour l’échantillon d’épaisseur de 6 mm aux longueurs d’ondes λ = 1.89 ,
2.76 et 3.96 µm .
λ, µm β HG , m −1 βTr , m −1 ωHG ωTr α0 , m −1 α HG , m − αTr , m −1 g HG gTr
1.89 75.2 78.23 0.47 0.94 5.94 39.85 4.06 0.95 0.70
2.76 170.74 176.48 0.17 0.27 151.61 141.71 128.28 0.93 0.84
3.96 262.21 264.18 0.14 0.23 204.04 225.50 201.97 0.94 0.81
Dans le tableau II.15, gTr se réfère au paramètre d’asymétrie associé à la fonction de phase
tronquée Φ Tr .
175
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
-1
10
-2
10
-4
10
1
10
Expérimentale
théorique, modèle ΦHG
10
-1 théorique, modèle ΦTr
-3
10
-5
10
176
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
177
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
150 βλ
100
50 αλ
0
1.6 2.0 2.4 2.8 3.2 3.6 4.0
longueur d'onde λ, µm
1.0
0.8
Albédo de diffusion ω
e=5 mm
e=6 mm
0.6 e=9.9 mm modèle ΦTr
résultat moyen
0.4
modèle ΦHG
0.2
178
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.4 5 mm
0.2
0.1
Figure II.66: Paramètre f1,λ identifié du modèle de fonction de phase Φ Tr du quartz fondu
contenant de bulles
1.00
5 mm
paramètre de fonction de phase, g1,λ
6 mm
9.9 mm
résultat moyen
0.99
0.98
Figure II.67: Paramètre g1,λ identifié du modèle de fonction de phase Φ Tr du quartz fondu
contenant de bulles
179
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
5 mm
0.4
0.2
1.0
e=5 mm
modèle ΦHG
e=6 mm
Facteur d'asymétrie, gλ
0.9 e=9.9 mm
résultat moyen
modèle ΦTr
0.8
0.7
180
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
3
10
κ0 mesuré
Rayon optique moyen des bulles a0
10
2 κ0 issu de Zolatiev et al., 1970
1
10
0
10
-1
10
-2
10
-3
10
10
longueur d'onde λ, µm
Figure II.70 : Variation du rayon optique moyen des bulles, a0 = 8πa32κ 0 / λ , en fonction de
la longueur d’onde avec a32 = 0.64 mm
181
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Une comparaison des résultats issus des modèles de prédictions avec les résultats
expérimentaux de coefficient d’extinction, d’albédo de diffusion, et du facteur d’asymétrie (de
la fonction de phase de diffusion), dans le domaine spectral de 1.67 < λ < 4.85 µm est
présentée sur les figures II.71 à II.73. Pour chaque longueur d’onde, l’indice d’absorption, la
distribution de taille des pores et la fraction volumique moyenne des pores ( f v = 4 % )
mesurée ainsi que l’indice de réfraction obtenu par la relation (II.234) sont utilisés.
Les propriétés radiatives du milieu homogène associé au verre à bulles modélisées sont
obtenues en introduisant les propriétés radiatives d’une bulle isolée ( Qs , Qa , Qm , et φ ) issue
soit de l’ACL, de l’ACP ou de la TCM dans les relations (II.95), (II.96), et (II.105) du
chapitre II.2. Puisque les bulles sont optiquement larges, c’est à dire le paramètre de taille
x >> 1 , les solutions asymptotiques des facteurs d’efficacités et du facteur d’asymétrie de la
fonction de phase sont utilisées pour le modèle basé sur la TCM.
Les propriétés radiatives expérimentales sont les propriétés radiatives du verre à bulles,
obtenues par la méthode d’identification des paramètres, moyennées sur les trois échantillons
d’épaisseurs différentes. Les incertitudes expérimentales (représentées par des barres
d’erreurs) sont supposées égales aux écarts relatifs des propriétés radiatives des trois
échantillons analysés.
Ces figures montrent que les modèles sont en bon accord entre eux et avec les résultats
expérimentaux, sauf sur le facteur d’asymétrie pour les longueurs d’ondes λ ≥ 3.5 µm . Nous
pouvons dire que :
• La dispersion constatée sur le facteur d’asymétrie peut être attribuée à l’incertitude sur
le facteur d’asymétrie obtenu expérimentalement en raison des incertitudes de mesures assez
importantes pour les longueurs d’ondes λ ≥ 3.5 µm d’une part; et d’autre part à l’effet de
l’indice d’absorption du quartz fondu κ 0 sur le facteur d’asymétrie qui n’est pas pris en
compte dans le modèle basé sur la TCM.
• Même s’il existe un écart de l’ordre de 20 % sur les facteurs d’efficacités ( Qs et Qm )
entre les modèles pour un rayon optique de a0 ≈ 0.4 (cf. Chapitre II.2), aucun désaccord
notable n’est constaté sur le coefficient d’extinction et l’albedo de diffusion (figures II.70 et
II.71). En fait, l’erreur sur les facteurs d’efficacités est masquée par la faible valeur de la
fraction volumique des bulles ( f v ≈ 4 % ) (cf. Chapitre 2).
182
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
-1
3 modèle basé sur l'ACL
2
10
Figure II.71 : Comparaison du coefficient d’extinction issu des modèles et des résultats
expérimentaux d’identification
1.0
Albédo de diffusion spectral ωλ
0.8
0.6
0.4
Figure II.72 : Comparaison de l’albédo de diffusion issu des modèles et des résultats
expérimentaux d’identification
183
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.80
0.75
0.70
0.65
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5
longueur d'onde λ, µm
Figure II.73 : Comparaison du facteur d’asymétrie de fonction de phase issu des modèles et
des résultats expérimentaux d’identification
-1
3
10
modèle basé sur l'ACL, fv=4.0 %
modèle basé sur l'ACL, fv=3.5 %
Mesure expérimentale
2
10
Figure II.74 : Comparaison du coefficient d’extinction issu du modèle basé sur l’ACL et des
résultats expérimentaux d’identification. Influence de l’incertitude sur la fraction volumique
des bulles
184
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
1.0
0.6
0.4
Mesure expérimentale
0.2 modèle basé sur l'ACL, fv=4.5 %
modèle basé sur l'ACL, fv=4.0 %
modèle basé sur l'ACL, fv=3.5 %
0.0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5
longueur d'onde λ, µm
Figure II.75 : Comparaison sur l’albédo de diffusion issu du modèle basé sur l’ACL et de la
méthode d’identification. Influence de l’incertitude sur la fraction volumique des bulles
185
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
100
Transmittance hémisphérique T , %
d-h
80
60
40
d −h
20 Texp mesurée
Tthd−h basée sur la TCM
Tthd−h basée sur l'ACL & l'ACP
0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
186
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Réflectance hémisphérique R , %
d −h
Rexp
d-h
mesurée
8
0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
100
Transmittance hémisphérique T , %
d-h
80
60
40
20 d −h
Texp mesurée
Tthd−h basée sur la TCM
0 Tthd−h basée sur l'ACL & l'ACP
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
187
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
16
Rthd −h basée sur l'ACL & l'ACP
Réflectance hémisphérique R , %
14 Rthd −h basée sur la TCM
d-h
d −h
Rexp mesurée
12
10
0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
A l’issue de cette étude comparative, nous pouvons conclure que les trois modèles de
propriétés radiatives mentionnés sont valides pour le calcul de transfert thermique radiatif,
notamment le calcul de transmittance et de réflectance hémisphériques des matériaux
diélectriques poreux tels que le rayon optique des pores et la porosité vérifient a0 < 1 et
f v ≤ 4.5% .
100
Tthd−h avec fv=3.5 %
Transmittance hémisphérique T , %
40
20
0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
188
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
16
Rthd −h avec fv=3.5 %
Réflectance hémisphérique R , %
14 Rthd −h avec f =4.0 %
d-h
v
0
2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
longueur d'onde λ, µm
Conclusion
Pour identifier correctement les propriétés radiatives avec des mesures de transmittance et de
réflectance bidirectionnelles et mieux représenter la diffusion du matériau, un bon choix de
modèle de fonction de phase est indispensable. La comparaison de la transmittance et la
réflectance hémisphériques théoriques et expérimentales obtenues par un spectromètre FTIR
sur le verre à bulle a montré que le modèle de fonction de phase tronquée donne des résultats
très réalistes, tandis que le modèle classique de Heyney et Greenstein est incapable de prédire
la diffusion. En effet, il surestime le coefficient d’absorption.
Pour la prédiction des propriétés radiatives du verre à bulles, les modèles TCM, ACP et
ACL sont en bon accord entre eux et avec les résultats expérimentaux d’identification des
paramètres. La comparaison de la transmittance et la réflectance hémisphériques théoriques et
expérimentales sur les échantillons de verre à bulles a confirmé ce bon accord.
189
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Introduction
Ces dernières années, les matériaux composites contenant des billes creuses de verre ou de
céramique ont attiré beaucoup d’attentions. Ces matériaux présentent des propriétés physiques
remarquables, notamment une performance d’isolation thermique élevée, en majorité
expliquées par les caractéristiques d’absorption et de diffusion du rayonnement thermique par
les particules creuses à parois minces (German et al., 2002, Dombrovsky, 2005).
Actuellement, un grand nombre d’applications des microsphères de verre sont orientées
vers les revêtements ou films thermo-isolants. Ce genre de matériau est déjà utilisé dans le
bâtiment afin de réduire la perte de chaleur à travers les murs due à l’affaiblissement du
rayonnement thermique pendant la nuit. On l’utilise aussi pour les « pipelines offshore »,
réseau de transport de gaz ou de pétrole brut à partir des sites d’extractions en pleine mer. En
effet, le convoiement de ces produits nécessite une bonne isolation thermique afin de les
maintenir à une faible viscosité (Franklin et Wright, 1999, Van Belle, 2002, Watkins et
Hershey, 2004). Les techniques actuelles permettent de produire différents types de
microsphères de verre selon la taille et l’épaisseur des parois des billes. Le choix du type et de
la fraction volumique de microsphères incorporés dans les peintures de construction et
d'autres revêtements en polymère demeure un problème qui exige des études plus
approfondies. La présente étude est axée sur l’analyse de l’influence de ces paramètres (tailles,
épaisseur, fraction volumique) sur les caractéristiques radiatives des films de polymères
contenant des microsphères creuses. Une confrontation des résultats théoriques et
expérimentaux est menée.
Dans un premier temps, les propriétés radiatives spectrales théoriques du film de
polymère contenant des microsphères creuses polydispersées sont analysées. Pour ce faire,
nous appliquons les modèles exposés au chapitre II.2 (TMC, ACL, ou ACP), basés sur
l’hypothèse de faible effet de diffusion dépendante et multiple, bien que ces phénomènes
soient observés dans les systèmes de lit de particules denses (Ivanov et al., 1988, Kumar et
Tien, 1990). Les comportements radiatifs, en l’occurrence la transmittance et la réflectance
directionnelles-hémisphèriques sont alors modélisés par l’équation de transfert radiatif (ETR).
Dans un second temps, des mesures expérimentales de transmittance et de réflectance
directionnelles-hémisphèriques sont réalisées. La comparaison des données expérimentales
avec les prédictions théoriques permet d’étudier les limites du modèle théorique qui ne
prennent pas en compte les effets de la diffusion dépendante ou multiple.
190
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Figure II.82 : Photo MEB d’un éclat de microsphère K20 montrant sa structure creuse
0.12
K20
Distribution de taille normalisée
0.10 S38
0.08
-1
n(a), µm
0.06
0.04
0.02
0.00
1 10 100
rayon de microsphère a, µm
191
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
12
K20
10 S38
8
Volume, %
0
0 10 20 30 40 5060 70 80
rayon de microsphère a, µm
Figure II.84 : Distribution de taille en volume des deux types de microsphères fournis
par 3M
a vol : rayon moyen des microsphères calculés à partir des distributions de taille en volume.
1
192
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
193
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Quant à la fraction volumique des microsphères dans chaque échantillon, elle est donnée
par :
ρ 0 − ρ eff
fv = (II.241)
ρ0 − ρm
Les densités ρ 0 et ρ m sont fournies par 3M avec ρ 0 = 1.1 cm −3 g . ρ eff est la densité
effective de l’échantillon et est déterminée en mesurant le volume et la masse de l’échantillon.
En répétant plusieurs fois la mesure de ρ eff pour chaque échantillon, plusieurs valeurs
légèrement différentes de f v sont obtenues. La fraction volumique est prise égale à la
moyenne des différentes évaluations de f v et l’écart type associé est prise comme
l’incertitude de la fraction volumique ∆f v . Tous ces paramètres correspondants aux
échantillons minces, chacun ayant une section de 4 × 4 cm 2 , sont résumés dans le tableau
II.17. Nous pouvons constater que les caractéristiques moyennes des échantillons de même
numéro sont similaires.
Quand la couche de polymère est sèche, la distance entre les microsphères diminue
différemment selon les directions. Les estimations ont montré que cet effet n’est pas
significatif et nous supposons que le matériau composite est homogène et isotopique. A cause
de la spécificité du processus de fabrication, l’une des faces de chaque échantillon est lisse
tandis que l’autre est rugueuse. Deux photos de la face rugueuse des échantillons K20 N°1 et
N°5 sont représentées sur les figures II.86 et II.87. On peut constater que la majorité des
particules sont des sphères parfaites, mais certaines d’entre elles situées proches de la surface
de l’échantillon sont endommagées. Les profils de rugosité le long de la surface de
l’échantillon, z (x ) , ont été mesurés en utilisant un Microscope confocal à champ large
« MICROSME 2 », avec un intervalle de mesure ∆x = 5 µm sur une distance de L = 10 mm .
La hauteur quadrique moyenne, z , de la rugosité est déterminée comme suit :
N N
1 1
σz =
N ∑ [z (xi ) − z ]
2
z=
N i =1 ∑
z ( xi ) (II.242)
i =1
avec N = L / ∆x le nombre de points de mesure le long de la surface.
La valeur de σ z pour le film polymère dense est égal à 3.5 µm pour la face rugueuse et
0.7 µm pour la face lisse. Les autres valeurs obtenues à partir des échantillons contenant des
microsphères de verre sont résumées dans le tableau II.18. On peut constater que la hauteur
194
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Figure II.86 : Photo MEB d’une portion de la face rugueuse de l’échantillon N°1,
f v = 6.6 % , K20.
Figure II.87 : Photo MEB d’une portion de la face rugueuse de l’échantillon N°5,
f v = 65.4 % , du K20.
195
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
polymère
2.5 verre borosilicate
verre soda lime,
Rubin (1985)
Indice de réfraction n0
2.0
1.5
1.0
0.5
4 6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
Les microsphères de verres sont fabriqués à partir de verre soda lime de borosilicate (75%
SiO2, 4% Na2O, 15% CaO, et 6% B2O3). A notre connaissance, il n’existe aucune donnée
spectrale sur les constantes optiques de ce type de verre dans la littérature. Les constantes
optiques du verre de soda lime de silice (73% SiO2, 15% Na2O, 10% CaO, et 2% Al2O3) dans
un très vaste domaine spectral a été analysées par Rubin (1985). Les données dans le spectre
de 2 à 16 µm sont rapportées sur les figures II.88 et II.89. Nous avons aussi effectué une
analyse des indices optiques pour le verre de borosilicate à basse expansion : 81% SiO2, 4%
Na2O, 13% B2O3 et 2% Al2O3, fabriqué par Verre Labo Mula Company. Les constantes
optiques du borosilicate dans les longueurs d’onde 2 < λ < 5 µm ont été déterminées à partir
des mesures de réflectance et de transmittance sur un échantillon de 2 mm d’épaisseur en
utilisant la même technique que pour le polymère. Les constantes optiques dans
5 ≤ λ < 16 µm ont été obtenues à partir d’une analyse ellipsométrique du même échantillon
196
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
dans le cadre d’une collaboration avec le CEA Ripault 2 (cf. annexe D). L’ensemble des
résultats est représenté sur les figures II.88 et II.89. Les comportements spectraux des
constantes optiques pour deux types de verre sont similaires mais on peut constater des
différences quantitatives considérables à la fois dans le domaine de semi transparence du
verre ( λ < 5 µm ) et dans sa région d’opacité ( λ > 5 µm ).
0
10
Indice d'absorption κ0
-1
10
-2
10
-3
10
polymère
verre borosilicate
-4
10 verre soda lime, Rubin (1985)
4 6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
197
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Sur les figures II.90 et II.91 sont respectivement tracés les facteurs d’efficacité
d’absorption des microsphères pour les longueurs d’ondes λ = 4.5 µm et λ = 12.3 µm . On
peut noter que pour la longueur d’onde λ = 4.5 µm , les trois approches citées ci-dessus
donnent généralement les mêmes résultats. Pour cette longueur d’onde, l’absorption du
polymère influe très peu sur les propriétés radiatives de la particule. L’épaisseur de la paroi de
microsphères plus importante ( δ S 38 > δ K 20 ) explique le fait que le facteur d’efficacité
d’absorption du microsphère S38 soit nettement plus grand que celui du K20. Pour
λ = 12.3 µm , le polymère est fortement absorbant ( a0 ≈ 0.6 ), par conséquent, le résultat issu
de la TCM s’écarte de celui prédit par les deux autres approches (qui prennent en compte
l’effet de l’absorption du polymère) au fur et à mesure que la particule grossit. Quand les
particules sont larges, nous avons QaTCM > QaACP = QaACL .
0.022
Facteur d'efficacité d'absorption Qa
0.020
0.018
0.016
0.014
0.012
Figure II.90 : Facteur d’efficacité d’absorption des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 4.5 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP
Pour λ = 4.5 µm (cf. Figure II.92), le paramètre de diffusion Qs n’est pas sensible au
type du microsphère. Dans la limite des grosses particules ( x > 10 ), la TCM converge vers la
solution asymptotique de l’optique géométrique Qs ≈ 2 , tandis que l’ACL et l’ACP
décroissent avec le paramètre de taille x . Pour la longueur d’onde λ = 12.3 µm (cf. Figure
II.93), les microsphères de type K20 sont plus diffusantes que celles de type S38 en raison de
l’absorption de rayonnement plus importante de ce dernier à cette longueur d’onde. La
variation du paramètre de diffusion Qs en fonction de la taille des particules est
qualitativement similaire à celle à la courte longueur d’onde.
198
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
0.9
0.7
0.6
S38-ACL & ACP; S38-TCM
K20-ACL & ACP; K20-TCM
0.5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
rayon de microsphère a, µm
Figure II.91 : Facteur d’efficacité d’absorption des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP
Facteur d'efficacité de diffusion Qs
2.0
1.6
1.2
0.8
S38-ACL; S38-ACP; S38-TCM
K20-ACL; K20-ACP; K20-TCM
0.4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
rayon de microsphère a, µm
Figure II.92 : Facteur d’efficacité de diffusion des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 4.5 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP
199
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
1.4
1.0
0.8
0.6
0.4
S38-ACL; S38-ACP; S38-TCM
0.2 K20-ACL; K20-ACP; K20-TCM
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
rayon de microsphère a, µm
Figure II.93 : Facteur d’efficacité de diffusion des microsphères pour la longueur d’onde
λ = 12.3 µm . Comparaison de la TCM, l’ACL et l’ACP
2.0
ACL & ACP
1.6 TCM
d'absorption propre Qm
Facteur d'efficacité
1.2 λ=12.3 µm
0.8
0.4
λ=4.5 µm
0.0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
rayon de microsphère a, µm
Figure II.94 : Facteur d’efficacité d’absorption propre issu de la TCM, l’ACL et l’ACP
200
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
la taille de la particule alors que celui donné par l’ACL et l’ACP augmente avec la taille puis
tend à converger vers une valeur asymptotique.
Cette analyse montre que dans la limite des grosses particules ( x > 10 ) :
Les facteurs d’efficacité de diffusion et d’absorption de la particule issus de la
théorie conventionnelle (TCM) sont quasi-constants et indépendants de la taille ;
Les paramètres radiatifs d’une particule prédits par les approches ACL et ACP
décroissant avec sa taille.
Par conséquent, les microsphères ne peuvent pas être directement considérées comme
étant monodispersés dans le calcul des propriétés radiatives ( α , σ , et Φ ) du milieu
contenant des particules polydispersées par les modèles basés sur l’ACL et l’ACP, comme
c’est le cas avec la TCM (référence). Il est donc nécessaire de comparer les facteurs
d’efficacité moyens (Q a , Q s , Q m ) et la fonction de phase moyenne Φ (équation II.105) avec
ceux calculés avec le rayon moyen a32 , c’est à dire Q a ( a 32 ), Q s ( a 32 ), Q m ( a 32 ) et Φ ( a 32 )
(équation II.109). Les résultats sur les facteurs d’efficacité, pour les deux longueurs d’ondes
d’études et pour les deux types de microsphères, sont résumés dans les tableaux II.19 à II.22.
La comparaison des fonctions de phase est présentée sur les figures II.95 et II.96. Nous
constatons que :
Les résultats obtenus sur les facteurs d’efficacité, soit par un calcul moyenné sur la
distribution de taille, soit avec le rayon moyen a32 , sont sensiblement égaux. L’erreur
maximale se produit pour la longueur d’onde λ = 12.3 µm . Elle est de 6 % pour l’ACL et
l’ACP, et 8 % pour la TCM.
Concernant la comparaison des fonctions de phase, malgré les oscillations présentes
sur les fonctions calculées avec a32 , elles sont en moyenne identiques.
Par la suite, les propriétés radiatives, telles que le coefficient d’absorption α et le
coefficient de diffusion σ seront calculées en considérant que les microsphères dans le film
de polymère sont monodispersés de rayon a32 .
Tableau II.19 : Comparaisons des facteurs d’efficacité moyens et ceux calculés avec le rayon
moyen a 32 pour λ = 4.5 µm . Microsphères type S38
Facteur d’efficacité de Facteur d’efficacité Facteur d’efficacité
diffusion d’absorption d’absorption propre
Q s ( a 32 ) Qs Q a ( a 32 ) Qa Qi ( a 32 ) Qi
TCM 1.97 1.96 0.020 0.020 0.32
ACL 1.56 1.57 0.28 0.27
0.020 0.020
ACP 1.69 1.69 0.28 0.27
Tableau II.20 : Comparaisons des facteurs d’efficacité moyens et ceux calculés avec le rayon
moyen a 32 pour λ = 4.5 µm . Microsphères type K20
Facteur d’efficacité de Facteur d’efficacité Facteur d’efficacité
diffusion d’absorption d’absorption propre
Q s ( a 32 ) Qs Q a ( a 32 ) Qa Qi ( a 32 ) Qi
TCM 2.00 1.98 0.012 0.013 0.40
ACL 1.51 1.51
0.012 0.012 0.33 0.32
ACP 1.67 1.66
201
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Tableau II.21 : Comparaisons des facteurs d’efficacité moyens et ceux calculés avec le rayon
moyen a 32 pour λ = 12.3 µm . Microsphères type S38
Facteur d’efficacité de Facteur d’efficacité Facteur d’efficacité
diffusion d’absorption d’absorption propre
Q s ( a 32 ) Qs Q a ( a 32 ) Qa Qi ( a 32 ) Qi
TCM 1.24 1.14 0.81 0.82 0.79
ACL 0.59 0.56
0.77 0.78 0.57 0.54
ACP 0.69 0.65
Tableau II.22 : Comparaisons des facteurs d’efficacité moyens et ceux calculés avec le rayon
moyen a 32 pour λ = 12.3 µm . Microsphères type K20
Facteur d’efficacité de Facteur d’efficacité Facteur d’efficacité
diffusion d’absorption d’absorption propre
Q s ( a 32 ) Qs Q a ( a 32 ) Qa Qi ( a 32 ) Qi
TCM 1.38 1.28 0.64 0.65 0.99
ACL 0.63 0.61
0.60 0.61 0.65 0.61
ACP 0.76 0.73
φ : S38-ACL; S38-TCM
Fonction de phase de diffusion Φ(Θ)
3
10 φ : K20-ACL; K20-TCM
φ ( a 32 ) : S38-ACL; S38-TCM
2
10 φ ( a 32 ) : K20-ACL; K20-TCM
1
10
0
10
-1
10
-2
10
202
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
3
10
φ : S38-ACL; S38-TCM
1
10
0
10
-1
10
-2
10
0 30 60 90 120 150 180
angle de diffusion Θ, deg
o Coefficient d’absorption α
Pour étudier l’absorption du milieu homogène, nous appliquons la relation (II.107) établie
au chapitre II.2. Le coefficient d’absorption en fonction de la fraction volumique moyenne,
f v , des microsphères (cf. tableau II.17) est présenté sur la Figure II.97 pour la longueur
d’onde λ = 4.5 µm et sur la Figure II.98 pour λ = 12.3 µm . Sur ces figures et sur les autres
203
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
qui suivent, « ACL & ACP » signifie que le paramètre radiatif issu de ces deux approches est
identique.
Pour λ = 4.5 µm :
Le coefficient d’absorption α diminue linéairement quand la fraction volumique des
microsphères augmente. En effet, plus la concentration des particules est élevée, plus le film
composite devient moins absorbant (car l’absorption du polymère est plus grand que celle du
microsphère).
Le coefficient d’absorption est faiblement sensible au type des microsphères.
Quant aux modèles de prédiction, ils sont en bon accord quand f v est faible. Mais
quand la fraction volumique augmente, le désaccord entre elles devient plus visible. La TCM
prédit un coefficient d’absorption légèrement plus faible que l’ACL ou l’ACP (écart de 8 %
pour f v ≈ 65 % ).
6000
-1
Coefficients d'absorption α, m
5000
4000
3000
204
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
18000
-1
Coefficients d'absorption α, m
16500
15000
13500
o Coefficient de diffusion σ
Le coefficient de diffusion est déterminé par la relation (II.108) donnée au chapitre II.2. Son
évolution en fonction de la fraction volumique moyenne des microsphères, f v , est montrée
sur les figures II.99 pour λ = 4.5 µm et II.100 pour λ = 12.3 µm . Nous pouvons conclure
que :
Le coefficient de diffusion σ augmente linéairement avec la fraction volumique des
microsphères.
Pour des fractions volumiques élevées, f v > 10 % , le coefficient de diffusion pour
λ = 4.5 µm est plus élevé que celui pour λ = 12.3 µm en raison de l’absorption plus
importante dans les parois des microsphères.
Pour la même fraction volumique et le même type de microsphère, contrairement au
coefficient d’absorption, la prédiction avec la TMC donne un coefficient de diffusion plus
grand que les ACL et ACP : σ λTCM ( f v ) > σ λACP ( f v ) > σ λACL ( f v ) .
Le milieu contenant des microsphères de type S38 est plus diffusant que celui
composé de particules K20. Cette influence du type des particules ne peut pas être expliquée
par l’épaisseur de la paroi des microsphères mais plutôt par la différence entre leur taille. En
fait, les particules de type S38 sont plus petites que celles de type K20, alors elles sont plus
205
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
24000
TCM
-1
21000 S38
Coefficients de diffusion σ, m
ACL
18000 ACP
15000
12000
9000 K20
6000
3000
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
fraction volumique fv, %
15000
TCM
-1
Coefficients de diffusion σ, m
ACL
12000 ACP
K20 S38
9000
6000
3000
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
fraction volumique fv, %
206
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
o Coefficient d’extinction β
Le coefficient d’extinction est présenté sur les figures II.101 et II.102 pour les deux longueurs
d’ondes considérées. Notons que :
Contrairement au coefficient de diffusion, l’extinction du milieu est plus importante
pour λ = 12.3 µm que pour λ = 4.5 µm . Cette augmentation est due principalement à
l’absorption des microsphères et du polymère.
L’influence du type des microsphères est significative pour les deux longueurs
d’ondes. Dans tous les cas, le milieu contenant des microsphères S38 est plus diffusant et plus
absorbant que celui contenant des particules K20.
Concernant le comportement de chaque modèle, nous avons :
βλ ( fv ) > βλ ( fv ) > βλ ( fv ) pour les deux longueurs d’ondes étudiées et f v > 10 % .
TCM ACP ACL
27000
TCM
S38
-1
24000 ACL
Coefficients d'extinction β, m
ACP
21000
18000
15000
K20
12000
9000
6000
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
fraction volumique fv, %
207
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Quand la fraction volumique des microsphères est modérée ( f v ≤ 10% ), les trois
approches de prédictions sont toutes en bon accord. Cependant, quand le taux de microsphères
est élevé ( f v >> 10% ), le désaccord entre elles est significative.
Pour obtenir une évaluation quantitative du comportement radiatif pour les taux de
microsphères élevés f v >> 10% , il est nécessaire de déterminer laquelle de ces trois
approches est la mieux adaptée à modéliser les propriétés radiatives du milieu composite.
Nous répondrons à cette question dans la section suivante.
30000
TCM S38
-1
Coefficients d'extinction β, m
ACL
27000 ACP
24000
21000
18000 K20
15000
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
fraction volumique fv, %
208
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
est lisse et l’autre rugueuse, deux mesures ont été effectuées pour chaque échantillon : pour la
première, la face lisse est exposée au rayonnement incident, ce type de mesure sera indiqué
par « Exp ., L » ; et pour la deuxième, désignée par « Exp ., R », c’est la face rugueuse qui y
est exposée.
Sur les figures II.103 à II.106 sont montrées la transmittance et la réflectance
hémisphériques en fonction de la fraction volumique des particules. Pour les mesures, chaque
fraction volumique correspond à un échantillon donné (cf. tableau II.17). Pour la clarté des
figures, nous présentons seulement les modèles ACL et TCM. Les résultats issus du modèle
ACP sont situés entre les deux autres.
25
K20 S38
Exp., L
,%
Exp., R
d-h
20
Réflectance hémisphérique R
ETR+ACL
ETR+TCM
15
10
Figure II.103 : Réflectance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la
longueur d’onde λ = 4.5 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles
basés sur la TCM et l’ACL.
209
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
45
,%
40
d-h
Transmittance hémisphérique T
35
30
25
20
K20 S38
15 Exp., L
Exp., R
10 ETR+ACL
ETR+TCM
5
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
fraction volumique fv
Figure II.104 : Transmittance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la
longueur d’onde λ = 4.5 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles
basés sur la TCM et l’ACL.
Les écarts entre la théorie et l’expérience ne peuvent être expliqués ni par l’incertitude
sur la taille des microsphères, puisque nous avons montré qu’en prenant le rayon a32 ou la
distribution de taille des microsphère, les mêmes propriétés radiatives sont obtenues donc les
mêmes résultats théoriques de transmittance et réflectance ; ni par l’incertitude sur les indices
optiques car les longueurs d’onde ont été choisies de façon à ce qu’il n’y ait pas d’erreurs sur
les indices. Comme les particules sont larges, il a été montré qu’il n’y a pas d’effet de
diffusion dépendante. La diffusion multiple est aussi négligeable car selon la théorie, le
coefficient d’extinction prenant en compte la diffusion multiple est plus grand que celui de la
diffusion simple, conduisant à une transmittance expérimentale qui doit être inférieure à la
transmittance théorique. Or selon les figures II.104 et II.106, nous avons le cas inverse. Par
contre, ces écarts peuvent être expliqués par l’hypothèse de surface lisse aux interfaces.
210
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
9
K20 S38
,% Exp., L
8
Exp., R
d-h
Réflectance hémisphérique R
ETR+ACL
7 ETR+TCM
3
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
fraction volumique fv
Figure II.105 : Réflectance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la
longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles
basés sur la TCM et l’ACL.
12
K20 S38
,%
Exp., L
d-h
Exp., R
9
Transmittance hémisphérique T
ETR+ACL
ETR+TCM
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
fraction volumique fv
211
Transfert radiatif dans les milieux absorbants micro-poreux A
Figure II.106 : Transmittance hémisphérique des films contenant des microsphères pour la
longueur d’onde λ = 12.3 µm . Comparaison entre les mesures (Exp., L et R) et les modèles
basés sur la TCM et l’ACL.
Conclusion
La comparaison des modèles entre eux et avec les mesures de transmittance et de réflectance
hémisphériques nous a permis de répondre à certaines questions posées le long de ce travail et
aussi de confirmer les précédentes conclusions. De cette étude sur les films de polymères
contenant des microsphères, nous déduisons les conclusions suivantes :
Quand la fraction volumique des microsphères est faible ( f v ≤ 10% ), les modèles
radiatifs sont en parfait accord entre eux et avec les mesures de transmittance et de réflectance
hémisphériques ;
Quand la fraction volumique est importante ( f v > 10% ), les différents modèles (ACL,
ACP et TCM) de propriétés radiatives sont en désaccord. Nous avons identifié l’approche
ACL comme la plus adaptée à modéliser les propriétés radiatives du polymère contenant des
microsphères pour les deux régions spectrales considérées. Les modèles basés sur l’ACP et
sur la TCM surestiment la réflectance et sous-estiment la transmittance.
Les effets du phénomène de diffusion dépendante et de diffusion multiple sont
négligeables dans le cas des films minces étudiés. Aussi, le transfert radiatif peut-il être
gouverné par l’équation de transfert radiatif conventionnelle et les propriétés radiatives issues
de la théorie indépendante.
Pour que la comparaison avec les mesures expérimentales de transmittance et de
réflectance soit entièrement quantitative, une amélioration du modèle radiatif est nécessaire
surtout concernant la prise en compte des éventuelles diffusions aux interfaces.
212
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220
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
PARTIE III
TRANSFERT DE CHALEUR PAR CONDUCTION DANS DES
FILMS DE SILICIUM NANOPOREUX
221
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Introduction
222
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Cette étude est subdivisée en deux chapitres. Le premier chapitre est consacré à la
modélisation du transport de phonons dans les matériaux diélectriques cristallins tel que le
Silicium, tandis que le second est dédié à une application particulière à la modélisation de la
conductivité thermique du Silicium poreux par méthode de Monte Carlo.
223
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Figure III.1 : Différentes formes de cellule élémentaires dans les solides cristallins (Tien et
al., 1998)
Figure III.2 : Structures dérivées de la cellule cubique simple (Tien et al., 1998)
224
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Figure III.4 : Première zone de Brillouin d’un réseau oblique plan. (Kittel, 1983)
225
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Figure III.5 : Zone de Brillouin du réseau cubique à faces centrées. (Kittel, 1983).
226
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Figure III.7 : Courbe de dispersion du réseau linéaire avec un atome par maille élémentaire
(Kittel, 1983)
Si on introduit (III.4) dans (III.3), la relation de dispersion suivante peut être déduite :
2K
ω= (1 − cos qa )1 / 2 (III.5)
m
La courbe ω = f (q ) (cf. figure III.7) est la courbe de dispersion du réseau linéaire d’atomes.
G
Maintenant, déterminons les vecteurs d’onde q qui ont une signification physique. Pour
cela, considérons le rapport des déplacements de deux plans d’atomes successifs en utilisant
la relation (III.4) :
x n +1
= exp( jqa ) (III.6)
xn
G
Pour des valeurs de q appartenant à [− π / a ,π / a ] , l’exponentiel prend toutes les valeurs
indépendantes possibles. Cet intervalle est la première zone de Brillouin du réseau linéaire
G
décrite précédemment. En effet, les valeurs de q extérieurs à la première zone de Brillouin
G
reproduisent simplement les vibrations du réseau déjà décrites par les valeurs de q comprises
G
dans cette zone. Toute valeur de q extérieure aux limites qmax = ±π / a peut être réduite par
soustraction d’un multiple entier de 2π / a afin d’obtenir des vecteurs d’ondes compris entre
les limites. Par conséquent, le déplacement d’un atome peut toujours être décrit par un vecteur
d’onde dans la première zone de Brillouin.
La relation de dispersion est aussi une donnée très importante, la vitesse de groupe v g
et la vitesse de phase en dépendent :
v g = dω / dq (III.7)
227
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
vp = ω / q (III.8)
Dans la limite de grande longueur d’onde, qa << 1 , la courbe de dispersion (5) devient :
⎛ K⎞
ω = ⎜⎜ a ⎟q (III.9)
⎝ m ⎟⎠
Ceci correspond à une courbe linéaire, c’est à dire que la vitesse de propagation de l’onde est
( )
constante et égale à v g = a K / m : ceci est la vitesse du son dans le solide cristallin. D’où
le nom donné à la relation de dispersion (III.5) comme mode de vibration acoustique.
Pour comprendre les caractéristiques vibratoires des solides cristallins ayant plus d’un
atome par maille élémentaire (C, Si, Ge,…), considérons un cristal linéaire avec deux atomes
par maille élémentaire. Dans une maille élémentaire, x désigne le déplacement de l’atome de
type 1 (masse m1 et ressort de constante K ) et y celui de type 2 (masse m2 et ressort de
même constante K ). Alors les équations de mouvement dans la n ième cellule élémentaire
sont :
d 2 xn
m1 = K ( xn −1 − 2 xn + xn −1 ) (III.10)
dt 2
d 2 yn
m2 = K 2 ( y n −1 − 2 y n + y n −1 ) (III.11)
dt 2
A cause de la présence des deux atomes par maille, il existe deux relations de dispersion
représentée sur la figure III.8. La branche inférieure est caractéristique de la vitesse du son
dans le cristal, alors elle est toujours appelée branche acoustique, tandis que celle d’en haut
est appelée branche optique.
A partir de la figure III.8, il est clair que la vitesse de groupe de la branche optique est
négligeable devant celle de la branche acoustique. Pour la branche optique, il est montré que
les deux atomes dans la maille vibrent l’un en opposition de l’autre alors que pour la branche
acoustique, les atomes restent en phase (cf. figure III.9 pour les ondes transverses). Toutefois,
s’il y a un dipôle électrique crée par une distribution de charge inégale dans une liaison
chimique (à cause de certaine iconicité), alors le mode de vibration optique correspond à un
dipôle oscillant. A partir de la théorie du rayonnement électromagnétique, il est montré qu’un
dipôle oscillant diffuse le rayonnement. C’est pour cela que le nom de « branche optique » est
donné car ce mode de vibration influe certaines propriétés optiques du cristal.
Figure III.8 : Courbe de dispersion du réseau linéaire avec deux atomes par maille
élémentaire montrant les branches optiques et acoustiques (Kittel, 1983). L’abscisse 0
correspond au centre de la zone de Brillouin et π / a sa limite.
228
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Figure III.9 : Ondes transverses optiques et acoustiques dans un réseau linéaire diatomique,
montrant les déplacements des atomes dans les deux modes pour la même longueur d’onde
(Kittel, 1983)
Les solides cristallins réels sont à trois dimensions, alors chaque atome a trois degrés de
liberté. La vibration de l’atome dans la direction du vecteur d’onde est appelée polarisation
longitudinale (LA pour la branche acoustique et LO pour la branche optique) et les deux
vibrations perpendiculaires à la direction du vecteur d’onde sont appelées polarisations
transverses (TA pour les branches acoustiques et TO pour les branches optiques). Pour
illustrer ces différentes branches, la courbe de dispersion du Galenuim Arsenide (GaAs) dans
la direction ( 100 ) du cristal est reportée sur la figure III.10.
Figure III.10 : Courbe de dispersion du GaAs dans la direction ( 100 ) du cristal. L’abscisse
0 correspond au centre de la zone de Brillouin et 1 à sa limite dont le vecteur d’onde vaut
π / a (Waugh et Dolling, 1963)
Les responsables du transport d’énergie dans les solides cristallins diélectriques sont ces
vibrations du réseau. Ils se propagent à l’intérieur du solide sous formes d’ondes. Ces
229
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
dernières sont associées à une énergie quantifiée et chaque quanta d’énergie représente un
phonon.
230
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
L’expression suivante pour la densité d’état D s (ω ) a été donnée dans la partie I cf. équation
(I.32) :
ω2
D s (ω ) = (III.16)
2π 2 v g (ω , s )v 2p (ω , s )
où v p (ω, s ) est la vitesse de phase du phonon de fréquence ω et de polarisation s .
La somme dans (III.14) est effectuée sur toutes les modes de polarisations acoustiques. En
effet, la conduction thermique au sein d’un solide cristallin est due principalement au
transport des phonons acoustiques. Comme nous l’avons vu dans la section précédente, la
vitesse de propagation des phonons optiques est relativement faible comparée à celle des
phonons acoustiques. C’est pourquoi, la contribution des phonons optiques au transport de
chaleur peut être négligée.
Le libre parcours moyen l s (ω, T ) s’écrit encore :
l s (ω , T ) = v g , s (ω )τ eff ( s, ω , T ) (III.17)
où τ eff ( s, ω , T ) est appelé temps de relaxation effectif de phonons. Il correspond à la durée
moyenne qui s’écoule entre deux collisions successives, quelles qu’elles soient, mettant en jeu
les phonons. En supposant que tous les processus de collisions sont indépendants, nous
pouvons appliquer la règle de Matthiessen:
−1 = τ −1 + τ −1
τ eff (III.18)
I 3 ph
avec τ I un temps de relaxation de collision du phonon caractérisé par (ω, s ) avec les
hétérogénéités et τ 3 ph un temps de relaxation de collision du phonon considéré avec d’autres
phonons. Ces deux paramètres seront définis dans le paragraphe relatif aux mécanismes de
collisions.
Soit L la plus petite des dimensions de l’échantillon, la conductivité thermique basée
sur l’équation (14) est applicable telle quelle uniquement dans le cas de l’échantillon de
dimensions infinies, c’est à dire L >> l s (ω, T ) . Si au moins l’une des dimensions est finie
( L ~ l s (ω, T ) ou L < l s (ω, T ) ), il faudra introduire un facteur correctif F permettant de
corriger l'expression du libre parcours moyen l s (ω, T ) employé pour calculer la conductivité
thermique (Asheghi et al., 1998). Pour les films minces et les fils, une formulation du facteur
F est donnée dans la littérature (Soundheimer, 2001). Dans notre étude, nous nous
intéressons à des matériaux poreux dont la distance interpore, d , et l’épaisseur, e , sont
l’ordre du libre parcours moyen. Nous ne pouvons donc pas appliquer directement
l'expression de la conductivité thermique telle que nous l'avons définie précédemment. Dans
ce cas, le facteur correctif F doit prendre en compte d'une part les collisions avec toutes les
frontières du film et d’aure part les collisions avec les pores. Le calcul de ce facteur correctif
devient extrêmement difficile voire impossible en présence de pores. C'est pourquoi, la
résolution de l'équation de transport des phonons découlant de l'équation de transport de
Boltzman en considérant les pores et les frontières comme conditions aux limites constitue
une approche prometteuse pour comprendre le transfert de chaleur et pour accéder à la
conductivité thermique des matériaux nanostructurés.
231
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
232
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
correspond alors au terme d’ordre n de la série de Taylor. Selon la propriété d’une telle série,
plus l’ordre du terme est élevé, plus sa contribution dans la série est minime. Ainsi,
l’interaction anharmonique la plus dominante est celle d’ordre trois (l’interaction à trois
phonons), puis celle d’ordre quatre et ainsi de suite. Dans la plus part des matériaux actuels,
parmi les différentes interactions phonon-phonon, l’interaction d’ordre trois est le plus
souvent la cause de la résistance au transport d’énergie dans une large gamme de température
( 10 à 1000 K ).
Par la suite, nous ne considérerons que les mécanismes de collisions phonon-phonon
mettant en jeu trois phonons. Dans ce cas, il existe deux types de collisions : les processus N,
processus dit Normal, et les processus U, processus dit Umklapp (Ziman, 2001). Ces
processus sont dits inélastiques car la fréquence et le vecteur d’onde des phonons sont
modifiés au cours de la collision. Ces deux processus N et U comprennent chacun deux cas de
G G
figure : le premier est la combinaison de deux phonons de vecteurs d’onde q1 et q2 en un
G G
troisième phonon de vecteur d’onde q3 ; le second, la décomposition d’un phonon q3 en deux
G G
phonons q1 et q2 (cf. figure III.11).
G
G ω2, q2
ω2, q2
G
G ω 3, q 3
ω 3, q 3
G
ω1, q1
G
ω1, q1
233
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
G G
par translation du vecteur q' 3 par le vecteur du réseau réciproque G . Dans ce cas, le bilan sur
la quantité de mouvement s’écrit :
G G G G
=q1 + =q2 ↔ =q3 + =G (III.24)
A cause de cette non conservation du moment, les processus U constituent une résistance
directe au transport de chaleur (Kittel, 1983).
Comme cela a été fait pour les interactions phonon-hétérogénéité, un temps de
relaxation d’interaction entre trois phonons est introduit. Il correspond au temps moyen qui
s’écoule entre deux interactions successives mettant en jeu trois phonons. Plusieurs
expressions de ce temps de relaxation sont disponibles dans la littérature mais les relations les
plus pratiques sont les suivantes : (Holland, 1963)
pour les processus N :
⎧ B3 ph ( s ) ω 2T 3 s = LA
⎪⎪
τ N −1 ( s, ω, T ) = ⎨ B3 ph ( s )ωT 4 s = TN et ω < ω1 / 2 (III.25)
⎪
⎪⎩ 0 s = TN et ω ≥ ω1 / 2
pour les processus U :
⎧ B3 ph ( p ) ω 2T 3 s = LA
−1 ⎪
τ U ( s, ω , T ) = ⎨ 0 s = TU et ω < ω1 / 2 (III.26)
⎪ B ( s ) ω 2 sinh(=ω / k T ) s = TU et ω ≥ ω
⎩ 3 ph B 1/ 2
avec ω1 / 2 la fréquence correspondante à la valeur de l’amplitude du vecteur d’onde
q = qm / 2 où qm est le vecteur d’onde maximal correspondant à la limite de la première
zone de Brillouin pour la branche de polarisation donnée (cf. figures III.7 et III.8).
Les différents coefficients B3 ph ( s ) sont les paramètres du temps de relaxation d’interaction
entre trois phonons. En pratique, ils sont déterminés par identification de façon similaire à la
méthode décrite dans le cas des collisions phonons-hétérogénéités.
Le temps moyen qui s’écoule entre deux interactions successives mettant en jeu trois
phonons et prenant en compte les interations de type N et les interactions de type U s’écrit :
τ −1 = τ N−1 + τ U−1 (III.27)
3 ph
234
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
G G
d’onde des phonons n( r , q ) . n0 étant le nombre d’occupation de phonons de l’état quantique
G
de vecteur d’onde q à l’équilibre thermodynamique :
1
n0 = G (III.29)
⎛ =ω ( q ) ⎞
exp ⎜⎜ ⎟⎟ − 1
⎝ k BT ⎠
Le membre de gauche de l’équation (III.28) représente la variation de la distribution de
phonons due au déplacement des phonons alors que le membre de droite représente le taux de
G G
variation de n( r , q ) causée par les collisions dans lesquelles sont impliqués les phonons.
Dans la partie I, nous avons introduit l’ETB en terme d’intensité de phonon appelée Equation
de transfert radiatif pour les phonons (ERTP) : (Majumdar, 1993, Tien et al., 1998)
G I − I ω0 ,s
v g ⋅ ∇ r I ω ,s = − ω ,s (III.30)
τ eff
G G G G G
avec I ω , s ( ∆, r ) = v (ω, s, ∆ )n( r , ω )=ωD s (ω ) l’intensité spectrale en l’abscisse r et se
G G
propageant dans la direction ∆ et I ω0 , s ( r ) = v g (ω, s )n0 (ω, T )=ωD s (ω ) l’intensité spectrale à
la température d’équilibre T .
L’ETRP par analogie à l’Equation de transfert radiatif (ETR) permet de traiter le
transport de phonon comme le transfert radiatif. Dans ce cadre, la méthode des ordonnées
discrètes (MOD) est souvent utilisée pour résoudre l’ETRP. Par exemple, Majumdar (1993) a
utilisé la MOD proposée par Kumar et al. (1990) pour étudier le transport de phonons dans
des films minces diélectriques en utilisant l’approximation d’un milieu gris, le temps de
relaxation est indépendant de la température locale, de la fréquence et de la polarisation des
phonons. Chung et Kaviany (2000) ont également utilisé la MOD avec l’hypothèse
simplificatrice d’un milieu gris pour calculer la conductivité thermique du Silicium
nanoporeux à deux dimensions. Sverdrup et al. (2001) ont résolu l’ETRP par la MOD pour
analyser la conductivité thermique de films minces de Silicium pour les transistors SOI
(Silicon-on-Insulator).
Dans le cas du transport tridimensionnel, l’équation (III.30) est fonction de six variables
G
indépendantes qui sont les trois coordonnées du vecteur r , et les coordonnées de la direction
G G G
vecteur d’onde ∆ telles que q = q∆ . C’est pour cela que la MOD est inadaptée pour résoudre
l’équation (III.30). Une méthode alternative pour résoudre directement l’ETB (III.30) est la
méthode de Monte Carlo. Cette technique est déjà bien connue pour le transport des photons,
des neutrons ou des électrons mais encore récente et peu développée pour le transport des
phonons. Klitsner et al. (1988) ont étudié les effets de la collision des phonons avec les
frontières d’un fil cylindrique de Silicium à basses températures. Un schéma proche de la
méthode de Monte Carlo utilisée dans le cas d’échanges radiatifs dans une enceinte fermée et
remplie par un milieu transparent est appliqué. Les collisions aux frontières ont été prises en
compte en considérant une réflexion complètement diffuse des phonons par la surface
cylindrique du Silicium. En supposant que les phonons se comportent de la même façon que
des gaz rarifiés, Peterson (1994) a proposé une simulation du transport de phonons en régime
transitoire inspirée de la méthode de Monte Carlo pour les écoulements de gaz raréfiés (Bird,
1994). Le modèle de Debye, dans lequel la vitesse de groupe et la durée de vie des phonons
sont considérées comme constante, est employé ici. Un schéma de création-destruction est
appliqué afin de garantir la conservation instantanée de l’énergie que ce soit avant ou après les
collisions phonons-phonons. Mazumder et Majumdar (2001) ont étendu le travail de Peterson
en traitant les relations de dispersion des phonons de façon plus réaliste et en travaillant avec
un milieu non gris (c’est à dire le libre parcours moyen des phonons dépend à la fois de la
235
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
avec I (ω ) = ∑ I s (ω ) où I s (ω ) est l’intensité spectral polarisée définie par (I.40) voir partie
s
I, θ l’angle entre la direction que fait l’intensité et la normale à la surface sur laquelle le flux
est défini, dΩ l’angle solide élémentaire entourant la direction de l’intensité.
236
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
∑
1
Q S (ω ) = v g , s (ω )n0 (ω, T )=ω D s (ω ) (III.32)
4 s
En intégrant sur tout l’espace des fréquences, nous obtenons la puissance émise totale de
phonons émise par unité de surface :
ω m, s
∑∫
1
QS = D s (ω )dω v g , s (ω )n0 (ω , T )=ω (III.33)
4 s 0
237
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Et troisièmement, les phonons sont considérés comme des particules sans masse. Cette
dernière hypothèse reste valable tant que la plus petite dimension du matériau reste plus
grande que la longueur d’onde associée aux phonons. Ce sera le cas dans cette étude.
238
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Une fois que tous les phonons émis par les frontières sources ont été suivis, l’énergie
absorbée dans chaque cellule est prise comme ″énergie de référence initiale″, notée E réf .
Pour satisfaire la condition de conservation de l’énergie dans chaque cellule, l’énergie de
référence E réf doit ensuite être réémise. La deuxième étape de la simulation de Monte Carlo
consiste alors à créer (ou à émettre) des phonons à partir de chaque sous-cellule jusqu’à ce
que l’énergie réémise soit égale à l’énergie E réf de la cellule considérée. Chaque phonon
ainsi créé est suivi jusqu’à sa prochaine absorption. Après avoir créé et suivi tous ces
phonons, l’énergie des cellules ayant absorbé des phonons est augmentée de l’énergie cédée
par les phonons absorbés. L’énergie absorbée par les sous-cellules au cours de cette deuxième
étape est comptée comme ″nouvelle énergie de référence″, Enouv . Par conséquent, des
phonons doivent être réémis de nouveau par les sous-cellules de sorte que la somme de leur
énergie soit égale à la nouvelle énergie de référence Enouv pour chaque cellule considérée.
Ceci permet d’assurer la conservation d’énergie locale. Pour cela, la nouvelle énergie de
référence est prise comme énergie de référence initiale puis la seconde étape de Monte Carlo
est répétée et ainsi de suite. D’étape en étape, l’énergie de référence de chaque cellule qui
était passée à zéro initialement se retrouve de nouveau augmentée, puis atteint sa valeur
maximale avant de diminuer jusqu’à être nulle. Autrement dit, aucun phonon n’est ni absorbé
ni créé dans le matériau.
239
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Oui
Calculer la nouvelle énergie Réinitialisation de l’énergie émise
de référence des cellules des cellules
Non
Calcul de la température de chaque cellule et
du flux net traversant chaque frontière noire
240
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
∑
A
N s (ωi ) = ν g , s (ωi )n0 (ωi , T p )D s (ωi ) ∆ω (III.39)
4 s
En réalité, les nombres de phonons à émettre selon (III.38) ou (III.39) sont très
importants et ne peuvent pas être simulés à cause du temps de calcul excessif engendré. C’est
pourquoi, en pratique, on introduit un facteur de réduction w afin de pondérer l’énergie émise
par chaque phonon et par conséquent réduire proportionnellement le nombre de phonons
émis. Le facteur de réduction, qui restera constant tout au long de la simulation, peut être
défini par : (Mazumder et Majumdar, 2001)
N
w= S (III.40)
N−
avec N − le nombre maximal de phonons à simuler, de l’ordre de 10 +6 à 10 +7 selon le cas
étudié, et pris comme donnée d’entrée. Ainsi, chaque phonon a désormais une énergie égale à
w=ω au lieu de =ω . Pour que N − soit le nombre maximal de phonons émis, il doit
correspondre au nombre de phonons émis par la frontière noire ayant la plus haute
température, c’est à dire T pm = max(T p,i ) pour i de 1 à N pn . Il reste donc à déduire le
nombre de phonons que vont émettre les frontières noires à une température T p < T pm :
N s (T p, j )
N −j = (III.41)
w
avec j = 1, N pn tel que T p , j ≠ T pm .
241
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
donc initialiser la température des sous-cellules par la moyenne arithmétique faite entre la
température minimale et la température maximale des parois noires. Ainsi :
min(T p, j ) + T pm
Ti = pour i = 1, N cl et j = 1, N pn (III.42)
2
(iv ) Initialisation de l’énergie absorbée et émise par les cellules et les frontières
Ce sont uniquement les cellules et les frontières noires qui peuvent absorber et émettre des
phonons. Posons Φ iabs l’énergie absorbée par unité de temps par l’élément de volume ou la
frontière i et Φ iems l’énergie émise par unité de temps par l’élément i . L’indice i peut donc
référer soit à une cellule (dans ce cas i = cl ), soit à une paroi noire (dans ce cas i = pn ).
Avant de commencer la simulation, ces paramètres doivent être initialisés à zéro tant
qu’aucun phonon n’a été ni émis ni absorbé.
Tous les nombres aléatoires utilisés par la suite sont des nombres uniformément
distribués dans l’intervalle [0, 1] .
(i ) Lieu d’émission
Emission sur une frontière :
Les frontières noires sont considérées comme des parois isothermes, ce qui présuppose
une distribution uniforme de l’énergie sur toute la surface émettrice. Cette condition
d’uniformité est satisfaite si un phonon peut être créé aléatoirement en n’importe quel point
de la surface. Le vecteur position d’un phonon généré aléatoirement sur une surface
rectangulaire s’exprime, dans un repère orthonormé ℜn par rapport à la surface considérée :
⎧ξ1 L x
G ⎪
rn ⎨ξ 2 L y (III.43)
⎪
⎩0
avec Lx la largeur de la surface, L y sa longueur. ξ1 et ξ 2 sont deux nombres aléatoires
différents.
Un changement de coordonnées est effectué pour obtenir le vecteur position du phonon
généré dans un repère cartésien fixe noté ℜ :
G G G
r = Π rn + On (III.44)
G
avec On le vecteur indiquant la position relative du repère orthonormé ℜn par rapport au
repère fixe ℜ , Π la matrice de transfert du repère ℜn vers le repère ℜ . Son expression est
la suivante :
242
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
243
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
244
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Une fois qu’un phonon est créé, que ce soit par une frontière noire ou une cellule,
l’énergie émise par cette source est incrémentée de l’énergie du phonon créé :
Φ iems ( j ) = Φ iems ( j ) + w=ω (III.57)
avec i = cl pour les cellules et i = pn pour les frontières noires. j le numéro de la cellule
ou de la paroi considérée.
245
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
différentes sources à chaque pas de temps et à garder en mémoire la totalité des informations
relatives à leurs caractéristiques jusqu’à ce qu’ils soient absorbés et réémis de nouveau. Il va
sans dire que cet algorithme est très lourd tant au niveau de l’espace mémoire nécessaire
qu’au niveau du temps de calcul.
(i ) Localisation de la collision
Quand un phonon se propage au sein du matériau, il peut subir une collision ( a ) de type
surfacique qui est la collision du phonon avec une des parois des cellules ou avec un pore
dans le cas d’un solide poreux ; ou (b) de type volumique qui est la collision du phonon avec
une impureté ou un défaut présents dans le matériau, ou encore avec d’autres phonons.
Posons fr la plus petite distance entre le phonon considéré et une frontière (paroi ou
pore), vl la plus petite distance entre le phonon et un élément pouvant provoquer une
collision volumique, avec un défaut ou une impureté, ou avec d’autres phonons. La distance
fr peut être facilement calculée en connaissant la position du phonon et celle des différentes
frontières du matériau (positions des parois et des pores). Quant à vl , elle est déterminée
comme suit :
G
Ecrivons d’abord la variation d’un nombre de phonons N ( r ) sur une distance infinitésimale
G
dr à cause des interactions volumiques (cf. figure III.14) :
G G G G
dN = N ( r + dr ) − N ( r ) = N ( r ) dr / l eff (III.58)
avec leff = v gτ eff le libre parcours moyen effectif des phonons défini à partir du temps de
G G G
( G
)
relaxation effectif τ eff . La solution de (III.58) est N ( r + dr ) / N ( r ) = exp − dr / A eff et
G
représente la probabilité qu’un phonon parcourt une distance dr avant de subir une collision
G G G
volumique. Le rapport N ( r + dr ) / N ( r ) est toujours positif et inférieur à 1 car il y a toujours
G
moins de phonons après le parcours d’une distance dr qu’il n’y en a au départ en raison des
nombreuses collisions subies entre temps. La plus petite distance entre un phonon et un
élément pouvant provoquer une collision volumique peut alors s’écrire :
vl = A eff ln ξ (III.59)
avec ξ un nombre aléatoire représentant la probabilité que le phonon parcourt la distance vl
sans subir de collision. Ainsi, le prochain point d’interaction d’un phonon qui se propage dans
G
la direction ∆ est connu par :
G G G
r = r + min( fr , vl ) ∆ (III.60)
Interactions volumiques
G G G
N( r ) N ( r + dr )
G
∆
G G G
r r + dr
G
Figure III.14 : Variation d’une distribution de phonon N ( r ) lors de la traversé d’une
G
distance infinitésimale dr due aux interactions volumique
246
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
Collision volumique :
Une collision volumique se produit lorsque vl < fr . Elle peut être due, comme nous l’avons
déjà précisé ci-dessus, aux défauts, aux impuretés ou à d’autres phonons se propageant dans le
matériau.
247
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
248
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
l’on a pour les phonons absorbés dans le même volume mais qui proviennent des cellules
voisines (à cause de la différence de température entre les cellules). Par conséquent, le
nombre des phonons créés dans une cellule n’est pas le même que le nombre des phonons
absorbés. Ceci confirme que le schéma de Monte Carlo adopté dans cette étude est en accord
avec la physique des processus mettant en jeu trois phonons : un phonon peut être décomposé
en deux autres ou deux phonons peuvent interagir pour en donner un troisième. En d’autres
termes, pour un phonon absorbé, il n’y a pas nécessairement un phonon de réémis. Ce
traitement permet de prendre en compte les interactions inélastiques, ce qui n’est pas le cas
dans la méthode classique de Monte Carlo ni dans les méthodes conventionnelles de
résolution de l’ETRP (MOD).
Test pour savoir si une cellule doit émettre ou non des phonons :
Les phonons créés, soit par une cellule soit par une frontière, se propagent dans tout le
matériau. La valeur de l’énergie de référence des cellules E ref varie d’une étape à l’autre de
l’algorithme, en atteignant une valeur maximale, elle diminue ensuite jusqu’à être nulle. Le
nombre de phonons qui doit être émis par chaque cellule dépend justement de l’énergie de
référence des cellules. Tant que l’énergie de référence de chaque cellule est supérieure à
l’énergie w=ω d’un unique phonon, la cellule continue à émettre des phonons et
éventuellement absorber des phonons provenant des autres cellules. Dans cette étude, lorsque
l’énergie de référence de la cellule est environ égale à w=ωm ( LA) , la cellule arrête d’émettre
des phonons. Ici, ωm ( LA) représente la fréquence angulaire maximale autorisée pour le mode
de polarisation longitudinal des phonons acoustiques.
249
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
250
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
collisions dans le matériau (sauf celles dues à la présence de pores) et de confirmer le bon
comportement de notre algorithme. Avant d’entamer la validation, nous donnons les
caractéristiques du Silicium qui sera le matériau de base étudié par la suite.
III.1.5.1. Le Silicium
o Description et caractéristiques
Le Silicium (Si) considéré est le Silicium monocristallin. Sa structure cristalline est présentée
sur la figure III.15 et ses caractéristiques sont résumées dans le tableau III.2.
La première zone de Brillouin du Silicium est illustrée sur la figure III.16. Dans la
notation conventionnelle (Tien et al., 1998), son centre est appelé Γ , les points où les trois
axes (les directions (100) , (010) , et (001) du cristal) coupent le bord de la zone de Brillouin
sont appelés X . La diagonale de la zone correspond à la direction (111) du cristal. Enfin, le
point où la diagonale coupe le bord de la zone de Brillouin est appelé L .
La figure III.16 montre que la première zone de Brillouin a une forme dodécaédrique.
Les vecteurs d’onde dans les différentes directions à la limite de la zone de Brillouin ne sont
pas les mêmes. Dans le présent travail, nous considérons que l’espace réciproque est une
sphère équivalente à cette zone, aussi la courbe de dispersion est-elle isotrope. Dans ce cas, la
courbe de dispersion dans la direction (001) est habituellement prise comme référence pour
toutes les directions du vecteur d’onde (Holland, 1963, Asheghi et al., 1998, Mazumder et
Majumdar, 2001, Chantrenne et al., 2005, Lacroix et al., 2005). La figure III.17 montre la
courbe de dispersion expérimentale du Silicium à la température ambiante (Brockhouse,
1959), dans cette direction. Les paramètres associés aux branches acoustiques de cette courbe
de dispersion sont répertoriés dans le tableau III.3.
251
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
TO1=TO2
15
Fréquence, ω/2π (THz)
: données expérimentales
12 : modèle BZBC LO
LA
9
6 TA1=TA2
0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Vecteur d'onde réduit, q*=q/qm
252
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
premier a appliqué cette technique pour caractériser les paramètres des temps de relaxation
des matériaux semi-conducteurs massif (Silicium, Germanium, GaAs,…) sur une gamme de
températures allant de 10 à 1000 K . Le modèle de conductivité (III.14) a été utilisé avec une
courbe de dispersion (pour chaque mode de polarisation) simplifiée en deux branches. Cette
simplification est appelée modèle de Holland. En considérant les différents modèles de
dispersion existants et en introduisant un nouveau modèle appelé « Brillouin zone boundary
condition » (BZBC), plus proche des données de dispersion expérimentales, Chung et al.
(2004) ont mis en exergue leur influence significative sur les paramètres des temps de
relaxation dérivés ainsi que sur le calcul de conductivité thermique du Germanium sur une
vaste gamme de température comme celle de Holland. Il est montré qu’à chaque modèle de
dispersion doit être associé des paramètres des temps de relaxation. Récemment, Baillis et
Randrianalisoa (2006) ont étudié l’influence du modèle de dispersion et des paramètres des
temps de relaxation correspondants sur les conductivités thermiques des films minces et des
nanofils. En se basant sur la comparaison des résultats avec les données expérimentales de la
conductivité thermique de la littérature (Asheghi et al., 1998, Liu et al., 2006, Li et al., 2003),
il est montré que plus la taille du matériau est petite plus l’écart dû au modèle de dispersion
approximatif (modèle de Holland) est important. En effet, pour l’étude des matériaux sub-
micrométrique, il est nécessaire d’utiliser le modèle le plus proche de la dispersion
expérimentale. Par conséquent, nous choisissons le modèle de BZBC.
Les relations de dispersion du modèle BZBC sont :
• Pour la branche longitudinale acoustique :
ω ( LA, q* ) = v g , LA (0) qm q * + [ωm ( LA) − v g , LA (0) qm ]q *2 (III.67)
avec qm = 2π / a est l’amplitude du vecteur d’onde au bord de la zone de Brillouin.
• Pour les branches transverses acoustiques ( s = TA1 et TA2 ) :
ω( s, q* ) = v g , s (0)qm q* + [3ωm ( s) − 2v g , s (0)qm ]q*2 + [v g , s (0) − 2ωm ( s)]q*3 (III.68)
La courbe de dispersion du Silicium obtenue avec (II.68) est comparée avec les données
expérimentales (cf. figure III.17). Nous pouvons constater la bonne correspondance entre les
données.
253
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
paramètres des temps de relaxation obtenus sont résumés dans les tableaux III.4 et III.5
(Baillis et Randrianalisoa, 2006). Ils seront utilisés dans tous les calculs de Monte Carlo
analysant le transport de phonon dans le Silicium.
Sur cette figure, nous pouvons aussi identifier l’importance de chaque processus de
collision en fonction de la température. Aux basses températures ( T << 100 K ), les collisions
à trois phonons sont rares et les collisions avec les hétérogénéités dominent la conductivité
( τ 3 ph , varient en T -3 et T -4 , > τ I , indépendant de la température). Aux températures plus
élevées ( T > 100 K ), les collisions à trois phonons sont plus fréquentes que les collisions avec
les hétérogénéités ( τ 3 ph < τ I ), elles sont les principales sources de résistance thermique dans
un matériau dense dans cette gamme de températures.
-1
Conductivité thermique k, Wm K
-1
3
10
2 données expérimentales
10
modèle BZBC
1
10
10 100 1000
Temperature T, K
254
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
40
36
34
32
30
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
épaisseur du film z, (x 500 nm)
Figure III.19: Champ de température à travers un film de Silicium pur d’épaisseur 500 nm à
une température moyenne de 36 K . Régime de transport balistique
255
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
300
Simulation de Monte Carlo
Solution exacte
295
Temperature T, K
290
285
280
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
épaisseur du film z, (x 10 µm)
256
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
avec δ = Y / leff où leff est le libre parcours moyen du matériau effectif non influencé par les
frontières. ps le degré de spécularité des parois en abscisse y = 0 et y = Y . Asheghi et al.
ont considéré que ces parois vont diffuser de façon isotrope tous les phonons incidents, ainsi
la valeur p s = 0 est utilisée.
Les données expérimentales ont été obtenues avec un dispositif thermométrique. Ce
dernier consiste à mesurer la résistance électrique le long du film. Un modèle simple de
résistance électrique, dépendant entre autre des dimensions et de la conductivité latérale de
l’échantillon, est utilisée. La conductivité thermique est déduite par minimisation de l’écart
entre le modèle et la mesure de résistance. Les détails concernant cette technique sont reportés
dans les travaux d’Asheghi et son équipe (1998, 2006).
La méthode de Monte Carlo que l'on a mise en oeuvre est utilisée pour prédire le champ
de température le long du film et le flux de chaleur le traversant. La conductivité thermique
des films de Silicium de hauteur égale à 20 nm , 100 nm et 420 nm à des niveaux de
température compris entre 40 et 300 K ont été ensuite déduites de la relation (III.12). La
géométrie simulée est illustrée sur la figure III.21. Dans tous les cas traités, la différence de
température entre les deux frontières, c’est à dire en z = 0 et z = Z est maintenue à 20 K .
La température moyenne à laquelle la conductivité thermique est calculée est évaluée en
utilisant l'équation (III.69) pour les températures inférieures à 100 K et par une moyenne
arithmétique entre les températures des frontières pour T > 100 K . Nous adoptons une
réflexion diffuse ( p s = 0 ) sur les parois en l’abscisse y = 0 et y = Y . Les résultats obtenus
sont comparés aux données expérimentales et au modèle de prédiction d'Asheghi et al (cf.
figure III.20). Cette comparaison montre que la méthode de Monte Carlo donne une
prédiction correcte de la conductivité thermique le long des films de Silicium. La concordance
est satisfaisante, non seulement avec les prédictions de la littérature mais aussi avec les
données expérimentales.
Sur cette figure, l’influence de la diffusion des phonons sur les frontières (en l’abscisse
y = 0 et y = Y ) est évidente. Pour le même niveau de température, plus le film est mince
plus les collisions avec les parois diffusantes sont fréquentes qui augmentent fortement la
résistance thermique.
257
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
200
Conductivité thermique k, Wm K
-1
Y
Tp,2 Tp,1
X
E-420 Z
150 Geométrie du film
E-100
100
50 E-20
0
0 50 100 150 200 250 300
Température T, K
Figure III.21: Conductivité thermique le long des films de Silicium. (⎯) : modèle de
prédiction (Asheghi et al., 1998), (■) : données expérimentales (Liu et Asheghi, 2006), (●) :
solution de Monte Carlo). L’étiquette E − 420, E − 100, et E − 20 se réfère respectivement à
l’échantillon de taille Y = 420, 100, et 20 nm .
258
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
-1
Conductivité thermique k, Wm K
-1
50
E-115
40
X
Tp,1
Tp,2 Y
30 Z
Geometry of nanowire
E-37
20
10 E-22
0
50 100 150 200 250 300
Température T, K
Figure III.22: Conductivité thermique le long des nanofils de Silicium. (⎯) : simulation par
Monte Carlo de Chen et al . (2005), (■) : données expérimentales de Li et al. (2003), (●) :
simulation Monte Carlo dans cette étude). L’étiquette E − 115, E − 37 , et E − 22 se réfère
respectivement à l’échantillon de taille X = Y = 115, 37 , et 22 nm .
Conclusion
Une nouvelle méthode de Monte Carlo est élaborée pour simuler directement le transport de
phonons en régime permanent dans les solides cristallins diélectriques. Par rapport à la
méthode de Monte Carlo pour le transport de photon en régime permanent, cette méthode
présente un nouveau schéma de collision afin de satisfaire la conservation de l’énergie durant
l’interaction phonon-phonon. Cette nouvelle méthode a été choisie pour modéliser le transport
de phonons dans ces matériaux en raison :
• De son potentiel d’adaptabilité aux études de géométries complexes, du transport
multidimensionnel et du transport dans un espace non homogène.
• Du gain de temps de calcul par rapport aux méthodes de Monte Carlo existantes en
régime transitoire, grâce à des calculs moins lourds et du faible nombre d’itérations nécessaire
pour atteindre le régime permanant.
Les paramètres de temps de relaxation des interactions phonon-hétérogénéités et
phonon-phonon dans le Silicium dense sont déterminés par identification minimisation de
l’écart entre le modèle de conductivité d’un solide cristallin massif (utilisant les relations de
dispersion du modèle BZBC) et les données de conductivité expérimentales du Silicium
dense.
Pour valider l’algorithme de Monte Carlo présenté dans ce travail, différents calculs test
ont été effectués. Des prédictions du champ de température à travers des films de Silicium
dans les régimes de transport balistique et diffusif sont réalisées, le comportement du code en
l’absence de toutes interactions autres que celles à trois phonons est vérifié. Des calculs de
conductivité le long des films minces et des nanofils de Silicium sur des niveaux de
température allant de 40 à 300 K permet de voir la capacité de l’algorithme à tenir compte
259
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux A
de l’importance des différents types de collisions. Les collisions avec les hétérogénéités sont
fréquentes à basse température, les interactions à trois phonons sont prépondérantes proche et
au delà de la température ambiante, et l’importance des interactions avec les frontières est
significative dans tous les cas mais varie en fonction de la dimension des matériaux.
A travers ces différents tests, le présent algorithme de Monte Carlo est validé. Il pourra
être utilisé pour l’étude de la conductivité thermique dans des films minces de Silicium
nanoporeux.
260
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Introduction
Dans ce chapitre, le transfert thermique par conduction dans des films minces de Silicium
nanoporeux est analysé par la méthode de Monte Carlo précédemment développée
(chapitre III.1). D’abord, nous faisons un rappel concernant la formation et la description
morphologique du Silicium poreux. Ensuite, après une revue bibliographique des
modèles de géométrie poreuse les plus adaptés au Silicium poreux, les modèles de
génération des structures poreux utilisés sont décrits. Enfin, les géométries crées sont
utilisées dans l’algorithme de Monte Carlo et les conductivités thermiques
correspondantes sont calculées. Les résultats de Monte Carlo sont comparés avec les
données expérimentales obtenues par les méthodes SThM (David, 2006) et Spectroscopie
Raman (David et al., 2005).
261
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
• Si les potentiels anodiques sont élevés, la surface formée est lisse et relativement
plane en raison de l’électropolissage de la surface du Silicium.
• Si au contraire les potentiels anodiques sont faibles, la morphologie dominante de
la surface est caractérisée par un vaste labyrinthe de « canaux » qui peuvent pénétrer
assez profondément à l’intérieur du Silicium dense. Ceci constitue le réseau de pores.
• Si les potentiels anodiques sont à un niveau intermédiaires, il existe une zone dite
de transition dans laquelle la formation des pores et l’électropolissage sont en
compétition. La morphologie de la surface résultante est de nature poreuse, mais le
diamètre des pores augmente rapidement lorsque le potentiel d’anodisation tend vers les
potentiels, conduisant au polissage de la surface. Cette zone de transition est caractérisée
par un pic de courant induit qui correspond à la formation d’une couche d’oxyde,
nécessaire à la réaction d’électropolissage, en surface.
Figure III.23 : Attaque électrochimique d’un substrat de Silicium (anode) par une
solution d’HF-Ethanol. Un métal inerte (Platine) plongé dans la solution joue le rôle de
cathode. (Roussel, 1999)
1
Un dopant est une impureté ajoutée en petites quantités à une substance pure afin de modifier ses
propriétés de conductivité. Il existe deux type de dopage : le dopage de type N (des atomes de Phosphore le
plus souvent), qui consiste à produire un excès d'électrons, qui sont négativement chargés ; le dopage de
type P (des tomes de Bore le plus souvent), qui consiste à produire une carence en électrons, donc un excès
de trous, considérés comme positivement chargés.
262
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
deux électrons restant vont participer à la réaction de corrosion qui va libérer deux
atomes d’hydrogène.
Lehmann et Gösele (1991) ont émis comme hypothèse le fait que l’état de surface
du Silicium oscille entre une couverture hydride et fluoride pour chaque paire d’électrons
ou de trous échangés. Des mesures ont permis de mettre en évidence la présence de
Si − H et de Si − H 2 sur la surface du Silicium lors de la réaction de formation des
pores. Même si les liaisons Si − H sont relativement stables en solutions aqueuses, elles
existeraient plutôt dans les états intermédiaires métastables du processus de dissolution.
Cette couverture hydride est appelée couche de passivation par hydrogène et sans
l’apport d’un courant électrique, elle empêcherait la dissolution du Silicium dense. Le
courant électrique permet de délivrer des trous à partir de la surface du matériau (c’est la
réaction d’anodisation), ces trous détruisant les liaisons Si − H et favorisant ainsi la
formation des liaisons Si − F comme nous pouvons le voir sur la figure III.24.
Figure III.24 : Destruction des liaisons Si − H par les ions F − grâce à l'apport de trous
(Lehman et Göesele, 1991)
Les liaisons Si − F ont la plus grande énergie et sont donc les plus stables
thermodynamiquement. Cependant, il apparaît que ces molécules ne restent pas en
quantité significative sur la surface du Silicium. Une fois que la couche de passivation
par hydrogène a été totalement éliminée, les ions fluor F − attaquent directement les
liaisons Si − Si de la matrice du Silicium dense (cf. figure 3). Des atomes de Silicium
sont alors libérés sous forme gazeuse : le Silicium poreux commence à se former.
Figure III.25 : Attaque des liaisons Si − Si par les ions F − et libération des atomes Si
sous forme gazeuse (Lehman et Göesele, 1991)
263
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Comme nous pouvons le voir sur la moitié inférieure de la figure III.26, pour des
faibles densités de courant ( 10 mA / cm 2 ), la distribution des pores est aléatoire et ils ont
un aspect filamenteux. Lorsque la densité de courant croît et tend vers le régime
d’électropolissage ( 80 mA / cm 2 ), les pores prennent une forme de « tuyaux », comme
nous pouvons le remarquer sur la moitié supérieure de la figure III.26. Cette géométrie
particulière a été expliquée par Lehmann et Göesele (1991) comme le résultat d’un
phénomène de diffusion de trous vers la surface du Silicium. Smith et Collins (1992) ont,
quant à eux, proposé une formation d’oxyde à la base des pores dépendante du champ
magnétique. Cet oxyde contrôlerait ainsi le diamètre et la géométrie des pores. Il est
probable que cette géométrie particulière dépende d’autres phénomènes plus complexes,
tels qu’une dissolution anisotrope, la présence de champs électriques non uniformes, la
nature balistique des porteurs de charge soumis à des champs intenses,…
Figure III.26 : Influence de la densité de courant sur la morphologie des pores dans le
cas du Silicium dopé n (Smith et Collins, 1992)
264
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Nous pouvons faire les mêmes observations pour le Silicium dopé n + (cf. figures
III.27d et III.29b) où l’on peut remarque des structures colonnaires avec des diamètres de
pores et des distances interpores compris entre 5 et 100 nm . Les ramifications sont moins
nombreuses que dans le cas du Silicium dopé p + .
Ainsi, les substrats fortement dopés (Silicium p + ou n + ) conduisent à la formation
de Silicium mésoporeux.
Si l’on considère le Silicium dopé n et non éclairé (cf. figure III.27c), nous
constatons que le diamètre des pores est considérablement plus élevé que dans le cas du
Silicium dopé p + ou n + ou p éclairé (cf. figures III.27a, III.27b, et III.27d). La
morphologie des pores est également plus colonnaire, les ramifications sont orientées
perpendiculairement à la direction de croissance des pores. La taille des pores est
comprise entre 0.1 et 1 µm , d’où le terme de Silicium macroporeux.
265
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
266
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Toutes ces observations ont été utilisées pour mettre au point des modèles
permettant d’obtenir des structures poreuses proches des morphologies réelles du
Silicium poreux. Rappelons que les échantillons de Silicium poreux de notre étude, ont
été caractérisés durant le projet BQR et fournis par le Laboratoire de Physique de la
Matière (LPM, INSA de Lyon). Ces échantillons sont du Silicium mésoporeux obtenu à
partir de substrats de Silicium dense dopé p + . C’est pourquoi, dans notre étude, nous
nous intéresserons exclusivement au Silicium mésoporeux. Compte tenu de la
ressemblance entre le dopage p + et n + , ces deux morphologies sont étudiés.
267
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Figure III.32 : Morphologie poreuse générée pour le Silicium dopé n (Smith et Collins,
1992)
268
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
conditions aux limites périodiques et (ii ) les conditions aux limites dites de surface libre.
Les premières autorisent les pores à couper les frontières car elles supposent qu'au-delà
des limites du matériau, le matériau se répète identique à lui-même, avec les mêmes
propriétés physiques et la même géométrie. Les secondes n'autorisent pas les pores à
couper les frontières.
G
Dans notre cas, nous imposons des conditions aux limites périodiques selon l'axe x
G
(la largeur de la boîte) et selon l'axe y (la hauteur de la boîte). Ainsi, tout pore qui sort
de la boîte en x = 0 , rentre dans la boîte en x = Lx avec les mêmes coordonnées selon y
et z . La même procédure est appliquée à tout pore sortant des faces en y = 0 et y = L y .
Ceci simule un matériau infini selon la largeur et la hauteur.
G
Par contre, selon l'axe z (épaisseur de la boîte), nous imposons des conditions aux
limites de surface libre sans pore pour simplifier les frontières des films qui vont émettre
les phonons (ce sont alors des frontières planes) lors de la simulation par Monte Carlo.
Dans ce cas, les pores ne sont pas autorisés à couper les frontières en z = 0 et z = e .
Le film poreux est schématisé en deux dimensions sur la figure ci-dessous afin de
mettre en évidence les deux types de conditions aux limites.
Si l’épaisseur du film est trop grande, une génération par morceau est nécessaire,
c’est-à-dire générer une cellule de base à dimensions réduites : Lx , L y et Lz << e (cf.
figure III.34) et la dupliquer pour obtenir le film complet (cf. figure III.35).
Figure III.33 : Vue du plan 0 xz d’un film poreux modélisé par le modèle PSNA
G
montrant les conditions aux limites périodiques (selon x ) et les conditions aux limites de
G
surface libre (selon z ).
269
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Figure III.35 : Vue 2D d'un film poreux épais obtenu par duplication d'une cellule de
base
Nous avons réalisé une étude paramétrique afin de déterminer les dimensions
minimales de la cellule de base ( Lx et L y ) permettant d’avoir un matériau homogène.
Avec la méthode de Monte Carlo décrite dans le chapitre III.1 nous avons évalué les
dimensions Lx et L y minimales à partir de laquelle la conductivité thermique du
matériau ne varie plus avec la taille de la cellule. Notons que pour simplifier l’étude, la
largeur de la cellule est supposée égale à sa hauteur et l’épaisseur est imposée. Les
paramètres de calcul sont D = 10 nm , d p / D = 0.5 , e = 250 nm , porosité du film
f v = 14 % , température face chaude T ( z = 0 ) = 110 K , et température face froide
T ( z = e ) = 90 K . La variation de la conductivité thermique en fonction du rapport
Lx = L y = L / D est présentée sur la figure III.36. Nous déduisons qu’à partir d’un
rapport L / D ≥ 20 , le résultat n’évolue plus, la cellule peut alors être considérée comme
homogène. Ce critère ne dépend pas des températures de simulation et reste valable pour
toute géométrie dont la porosité f v ≥ 14 % .
Pour toutes les géométries obtenues avec le modèle PSNA, nous allons donc
prendre comme cellule de base pour nos duplications une cellule telle que
Lx = L y = Lz = 20 D . Cette cellule pour une porosité de f v = 14 % est représentée sur la
figure III.37. L’évolution de la porosité en fonction de la distance interpore sera présentée
plus tard (cf. figure III.56).
270
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
9.75
-1
Conductivité thermique k, Wm K
-1
9.50
9.25
9.00
8.75
8.50
5 10 15 20 25 30 35
Taille de cellule adimensionnée L/D
271
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
John et Singh (1996) ont développé le modèle « Two-scale» pour simuler les
mécanismes de croissance et de dissolution et ainsi décrire les différents types de
morphologies que l’on peut obtenir par ces mécanismes. Ce modèle fait intervenir deux
paramètres :
• ld : la longueur de diffusion qui gouverne le phénomène de diffusion de la
particule, physiquement un trou, qui va représenter un pore dans notre cas de figure
(cf. figures III.38 et III.39) ;
• la : la distance d’attraction qui contrôle le « champ d’attraction » exercé par
l’agrégat sur une particule isolée.
Ces deux paramètres sont fonction de la concentration de l’électrolyte et du potentiel
d’anodisation dans le processus physico-chimique de formation du Silicium poreux.
Dans ce modèle, des sites actifs sont positionnés sur la surface du matériau dense.
Ils correspondent aux bases à partir desquelles les structures vont se développer. La mise
en place de bases actives prend en compte le fait que, dans la formation du Silicium
poreux, les structures poreuses se développent préférentiellement à partir des défauts
présents sur la surface du Silicium dense.
Des particules générées aléatoirement derrière la surface de diffusion (à l’extérieur
de la couche de diffusion dans le cas de la figure III.38) sont suivies dans leurs
mouvements, eux aussi aléatoires : mouvement Brownien. Dans les premières étapes du
phénomène de diffusion, la surface de diffusion correspond à la surface située à une
distance ld des bases actives.
Figure III.38 : Surface de diffusion circulaire développée autour d’une base active.
Modèle Two-scale (John et Singh, 1996)
272
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Le modèle FDL (Smith et Collins, 1989) décrit aussi les processus de croissance. Il
apparaît en fait comme un cas particulier du modèle Two-scale. Le principe est le même
sauf que la distance d’attraction la est fixe et égale à une unité (unité de déplacement de
la particule). Pour qu’une particule aléatoire soit ajoutée à l’agrégat en croissance, il faut
qu’elle rentre en contact avec une des particules actives de l’agrégat. Il n’y a pas de
phénomène d’attraction à distance. D’autre part, la particule aléatoire commence son
mouvement de diffusion exactement à partir de la surface de diffusion se trouvant à une
distance l d des particules de l’agglomérat (et non plus derrière la surface de diffusion
comme c’est le cas dans le modèle précédent).
Le modèle DLA (Witten et Sander, 1981) est un cas particulier du modèle FDL qui
utilise une longueur de diffusion infinie ( l d → ∞ ).
Le dernier modèle est l’agrégat d’Eden (Eden, 1961). C’est aussi un cas particulier
du modèle FDL qui correspond à une surface de diffusion quasi-nulle ( ld → 0 ). Dans ce
cas, les particules aléatoires n’ont pas de mouvement de diffusion : aussitôt créées, elles
sont agglomérées.
Nous allons maintenant détailler la mise en œuvre de l’algorithme basé sur la
méthode Two-scale car, comme nous l’avons montré, ce modèle englobe tous les autres
(FDL, DLA et modèle d’Eden). De plus, ce modèle sera la base de la géométrie fractale
3D décrite plus tard.
273
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
G
et L y unités selon l’axe des abscisses ( y ) et entre 0 et e unités selon l’axe des
G
ordonnées ( z ) .
Une fois la zone de croissance définie, nous pouvons passer à la génération des
pores. L’algorithme consiste, dans un premier temps, à générer des bases actives sur la
droite d’équation z = 0 . Ces bases correspondent aux points de départ des structures
poreuses. Ces bases sont générées et disposées de façon régulière, c’est-à-dire que des
dimensions L y et e proportionnelles au nombre de bases actives N b 0 ont été choisies.
Ainsi, L y = ny × N b 0 avec e = nz × N b 0 avec ny et nz des entiers. Sur l'axe des
abscisses, la distance entre chaque base est donc ny .
Dans un premier temps, on fait l'hypothèse que toutes les particules générées sont
de forme carrée avec des côtés de dimensions égales à l’unité (rappelons que l’unité se
réfère au pas de déplacement de la particule). Les particules sont repérées par les
coordonnées de leur centre pour plus de commodité. Une fois les bases placées, les
différentes étapes de l’algorithme sont décrites par la suite.
(i ) Une particule est générée aléatoirement derrière la surface de diffusion, c’est-à-
dire à une distance au moins égale à l d des bases.
(ii ) La particule créée derrière la surface de diffusion peut alors commencer son
mouvement de diffusion ou mouvement brownien. Ce mouvement correspond à un
mouvement aléatoire de la particule dans le sens où, à chaque pas d’une unité, sa
direction et son sens de déplacement seront déterminés. A chaque pas d’une unité, la
G G
particule peut donc se déplacer dans l’un des axes y et z . La direction et le sens de
déplacement sont déterminés en générant un angle aléatoire uniforme que l’on notera θ
compris entre 0 et 2π . Suivant la valeur prise par θ , l’un des quatre cas suivant est à
considéré comme le schématise la figure III.41 :
G
• π / 4 < θ ≤ 3π / 4 , la particule se déplace selon l’axe y > 0 ;
G
• 3π / 4 < θ ≤ 5π / 4 , la particule se déplace selon l’axe z < 0 ;
G
• 5π / 4 < θ ≤ 7π / 4 , la particule se déplace selon l’axe y < 0 ;
274
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
G
• 7π / 4 < θ ≤ π / 4 , la particule se déplace selon l’axe z > 0 .
G
z
7π / 4 θ π /4
G
0 y
5π / 4 3π / 4
G G
Si la particule sort des limites de la zone de croissance, que ce soit selon y ou selon z
sans être agglomérée, elle est annulée et une nouvelle particule est alors créée.
(iii ) A chaque pas que fait la particule, la distance entre cette dernière et les bases
est testée pour savoir s'il y a agglomération ou non. Dans cette méthode, il faut que la
particule soit à une distance l a d'une des bases actives pour qu'il y ait agrégation.
Autrement dit, il faut que la distance entre le centre de la particule aléatoire et le centre
d'une des bases soit au plus égale à la distance d'attraction.
Une fois que l'on connaît la base (que l'on appellera base j ) sur laquelle la particule
va s'agglomérer, il reste à déterminer sur quel côté de cette base la particule va se coller.
G
Cette étape se fait en considérant l'angle, noté ϕ , formé entre l’axe z et la droite passant
par le centre de la particule et le centre de la base j (cf. figure III.42).
G
z particule aléatoire
G
y
particule de base j
Figure III.42 : Angle ϕ utilisé pour repérer la position de la particule aléatoire par
rapport à la base j
275
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Alors quand :
• π / 4 < ϕ ≤ 3π / 4 , la particule va s'accoler sur le côté droit de la base ;
• 3π / 4 < ϕ ≤ 5π / 4 , la particule va s'accoler sur le côté inférieur de la base ;
• 5π / 4 < ϕ ≤ 7π / 4 , la particule va s'accoler sur le côté gauche de la base;
• 7π / 4 < ϕ ≤ π / 4 , la particule va s'accoler sur le côté supérieur de la base.
G
Selon l’axe y , des conditions aux limites périodiques sont imposées. Pour une particule
s’agglomérant aux coordonnées ( y = 0, z ) , une autre particule de coordonnée ( y = L y , z )
est créée et inversement.
Une fois la particule agglomérée à la base active, son parcours est stoppé et une
nouvelle particule est générée aléatoirement. Nous repartons de l’étape (i ) et procédons
de la même manière. La seule différence est que le test de distance n'est plus réalisé
uniquement par rapport aux bases actives en y = 0 , mais également par rapport aux
particules qui se sont agglomérées. Au fur et à mesure que le nombre de particules
agglomérés augmente, la structure s’accroît vers le haut de la zone de croissance et
l'algorithme s'arrête lorsque cette zone est pleine.
o Validation de l'algorithme
Les résultats obtenus avec cet algorithme sont comparés qualitativement avec les résultats
de la littérature issus du modèle FDL, c’est à dire la = 1 et les particules commencent
leur mouvement de diffusion à partir de la surface de diffusion. Les figures III.43 à III.45
montrent la structure générée pour différentes valeurs du paramètre ld . Les figures du
côté gauche sont les résultats du présent algorithme tandis que celles de droites sont
issues des travaux de Smith et Collins (1989).
276
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
277
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Figure III.46 : Comparaison des clichés SEM des Silicium méporeux ( a ) Si-
n + ; (b) Si- p + (Lehmann et al., 2000) avec le présent algorithme caractérisé par
les paramètres suivants : ( c ) - la = ld = 10 ; ( d ) - l a = l d = 2
o Modification de l’algorithme
En trois dimensions, la zone de croissance devient un parallélépipède (cf. figure III.47)
G G G
dont la base est formée par les axes x et y . La dimension selon x est notée Lx . Les
G G
dimensions selon y et z restent inchangées par rapport au modèle 2D. Les particules
générées deviennent des cubes dont les côtés restent égal à une unité. Elles sont repérées
par leur centre de coordonnées ( x, y , z ) . Les bases actives sont générées dans le plan
G G
( x, y ,0) . Nous considérons N b0 bases selon x et N b0 bases selon y , soit au total
N b0 × N b0 bases actives. Elles sont disposées régulièrement dans le plan d’équation
G G
z = 0 et espacées d’une distance nx selon x et ny selon y avec
nx = ny = Lx / N b0 = L y / N b0 .
G G
Des conditions de périodicité selon y et x sont imposées de façon à ce que les
structures poreuses qui sortent d’une frontière rentrent par la frontière opposée. Ainsi, si
une particule de coordonnées ( x,0, z ) s’agglomère, une autre particule va être placée en
278
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
0 Ly G
y
Lx
G
x
G θ max
x
279
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Dans le cas où θ min < θ ≤ θ max , nous avons les quatre possibilités suivantes :
G
• π / 4 < ψ ≤ 3π / 4 , la particule se déplace selon l’axe y > 0 ;
G
• 3π / 4 < ψ ≤ 5π / 4 , la particule se déplace selon l’axe x < 0 ;
G
• 5π / 4 < ψ ≤ 7π / 4 , la particule se déplace selon l’axe y < 0 ;
G
• 7π / 4 < ψ ≤ π / 4 , la particule se déplace selon l’axe x > 0 .
Lorsque la particule aléatoire est à une distance égale à la longueur d’attraction la
d’une des bases ou d’une des particules de l’agrégat (que l’on notera particule j ),
l’agglomération est décidée par la valeur des angles θ et ψ (cf. figure III.49).
G
z
Particule de coordonnées
( x, y, z )
θ
la
Particule de l’agrégat
G
y
ψ
G
x
Figure III.49 : Repérage de la particule aléatoire par rapport à une particule de l'agrégat
par les angles θ et ψ
Quand 0 < θ ≤ θ min , la particule va se coller sur la face supérieure de la particule
de l’agrégat j ;
Quand θ max < θ ≤ 180° , la particule va se coller sur la face inférieure de la
particule de l’agrégat j ;
Quand θ min < θ ≤ θ max et si de plus :
• π / 4 < ψ ≤ 3π / 4 , la particule va se coller sur la face latérale droite de la particule
j ;
• 3π / 4 <ψ ≤ 5π / 4 , la particule va se coller sur la face arrière de la particule j ;
• 5π / 4 < ψ ≤ 7π / 4 , la particule va se coller sur la face latérale gauche de la
particule j ;
• 7π / 4 < ψ ≤ π / 4 , la particule va se coller sur la face avant de la particule j .
o Analyse paramétrique
Dans la littérature, aucune structure à apparence fractale à 3D n’est disponible pour
comparer avec l’algorithme présenté ci-dessus. Par la suite, l’influence des paramètres la
et ld sur la morphologie générée est analysée. Les calculs sont réalisés dans une zone de
croissance de dimensions Lx = L y = 100 et e = 40 . Ces valeurs sont adimensionnées par
l’unité de déplacement de la particule. La base active est constituée de
N b0 × N b0 = 100 sites actifs équi-espacés.
280
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Les figures III.50 et III.51 montrent les résultats obtenus pour des mêmes valeurs de
la et ld . Pour la = ld = 10 (cf. figure III.50), la structure poreuse obtenue est fine et
filaire, avec peu de ramifications sur chaque colonne de pores formée. Le développement
des structures poreuses est plus important suivant l’épaisseur que sur les côtés.
281
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
282
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
14
Taux de remplissage TR , %
12
10
0
20 40 60 80 100
Taille adimensionnée de la boîte Lx/D=Ly/D
283
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
Figure III.55 : Agglomération avec un rapport distance interpore sur diamètre de pore :
( a ) d p / D = 1 ; ( b ) d p / D = 0 .5
L’algorithme Two-scale exposé précédemment nous donne une structure basée sur
une distance interpore entière et égale à la taille des pores (cf. figure III.55a). Désignons
par Lx 0 , L y 0 et e0 les dimensions de la boite générée par l’algorithme qui sont des
284
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
entiers multiples de la taille des pores D = 1 . Pour obtenir des structures avec une
distance interpore égale à d p ' , telle que 0.5 ≤ d p ' / D ≤ 1 , il suffit de multiplier les
dimensions de la boite générée par d p ' , sans modifier la taille des pores. Les dimensions
de la boite finale deviennent :
⎧ Lx = d p '×Lx 0
⎪⎪
⎨ L y = d p '× L y 0 (III.71)
⎪
⎪⎩e = d p '×e0
Les dimensions de la boite générée se trouvent diminuées. Ainsi, pour une seule
géométrie poreuse générée par l’algorithme, des échantillons de différentes porosités en
fonction de la valeur de d p ' peuvent être obtenus. L’évolution de la porosité du Silicium
poreux dopé p + en fonction de d p ' , pour des pores de taille unité, est montrée sur la
figure III.56.
50
45 +
Si-p , Two-scale 3D modèle PSNA
40
35
Porosité fv , %
30
25
20
15
10
+
5 Si-n , Two-scale 3D
0
0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.5
distance interpore adimensionnée dp/D
On constate qu’avec les limites fixées pour la distance interpore, la porosité est de
10 % pour d p / D = 1 et 44 % pour d p / D = 0.5 .
285
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
286
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
6
Taux de remplissage TR , %
2
20 40 60 80 100
Taille adimensionnée de la boîte Lx/D=Ly/D
287
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
288
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
PSNA
-1
30
Conductivité thermique k , Wm K
+
-1
Si-n
+
Si-p
20
10
0
15 20 25 30 35 40
Porosité fv ,%
On constate que plus la taille de pores est petite plus la conductivité est faible. Ce
comportement vient du fait, qu’à porosité égale, un matériau contenant des pores de
10 nm de diamètre contient un plus grand nombre de pores que le matériau contenant des
pores de 20 nm de diamètre. La distance interpore est donc plus petite dans le cas des
petits pores, ce qui se traduit par un libre parcours moyen phonon-pore plus petits. La
résistance au transport de chaleur est accrue donc la conductivité thermique réduite. La
289
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
-1
30
Conductivité thermique k , Wm K
D=20 nm
-1
+
Si-n D=10 nm
20
PSNA
10
0
15 20 25 30 35 40
Porosité fv ,%
Figure III.60 : Influence de la taille des pores sur les conductivités thermiques obtenues
par la simulation de Monte Carlo dans le cas de films de 500 nm d'épaisseur
290
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
+
Si-n Calcul, D=20 nm
-1
Conductivité thermique k , Wm K
Calcul, D=10 nm
-1
SThM-1
SThM-1
10 Spectroscopie Raman
PSNA
+
Si-p
15 20 30 40 50 60 70 80
Porosité fv ,%
Figure III.61 : Comparaison des résultats obtenus par la méthode de Monte Carlo avec
les mesures expérimentales dans le cas de films de 500 nm d'épaisseur
291
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
10
-1
Conductivité thermique k , Wm K
PSNA, D=20 nm
-1
8
4 SThM
0
0.5 1.0 1.5 2.0
Epaisseur du film e ,µm
Figure III.62 : Influence de l’épaisseur du film sur la conductivité thermique obtenue par
simulation avec la géométrie PSNA pour des pores de taille de 20 nm et une porosité
30 % . Evolution de la conductivité expérimentale en fonction de l’épaisseur du film
pour la même porosité.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons modélisé la morphologie du Silicium mésoporeux avec un
modèle de pores non agglomérés aléatoires (PSNA) et avec un modèle de géométrie à
apparence fractale. Ensuite, les conductivités thermiques à température ambiante des
matériaux générés avec ces modèles sont déterminées. L’influence importante de la taille,
de la morphologie et de la fraction volumique des pores est analysée. Les résultats
obtenus par simulation sont comparés avec les données expérimentales issues des
matériaux réels. Nous pouvons conclure que :
• Le modèle fractal de structure poreuse appelé Two-scale donne des géométries
2D en bon accord visuel avec les images microscopiques. Ce modèle nous a permis de
créer des structures 3D du Silicium mésoporeux p + et n + .
• La conductivité thermique du Silicium mésoporeux modélisé diminue lorsque la
porosité du matériau augmente et lorsque la taille des pores diminue car ces variations de
paramètres conduis à la diminution du libre parcours moyen des phonons (collision
phonon-pore de plus en plus fréquente) donc une résistance au transport plus élevée.
• Pour la même épaisseur de film, même taille de pores et même porosité, le
modèle de Silicium mésoporeux p + a la plus faible conductivité tandis que le modèle de
Silicium mésoporeux n + a la conductivité la plus élevée. La morphologie PSNA donne
un des résultats intermédiaires. Cette différence de conductivité est due à la morphologie
différente de ces modèles : le Si- p + présente une structure colonnaire mais avec des
292
Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
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Transfert de chaleur par conduction dans des films de Silicium nanoporeux
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Review, Vol. 132, pp. 2410–2412
Ziman, J. M., Electrons and phonons (Cambridge university press, London, 2001)
297
Conclusion générale A
CONCLUSION GENERALE
Ces travaux permettent de mieux appréhender le transfert thermique multi-échelle dans les
matériaux poreux micro et nanostructurés. Après avoir rappelé les caractéristiques du photon
et du phonon, l’analogie photon/phonon a été mise en évidence à partir de la dérivation des
paramètres énergétiques (énergie, flux et intensité) et de l’équation de transport de Boltzman
(ETB) sous l’approximation du temps de relaxation. Par ailleurs, les limites de validité de
l’ETB et de l’approximation du temps de relaxation sont mises en exergue.
298
Conclusion générale A
Ainsi à partir de nos travaux concernant le transfert radiatif dans les milieux poreux
microstructurés, et de l’analogie phonon/photon nous avons développé une nouvelle approche
du transfert conductif dans les nanoporeux. Cette méthode Monte Carlo présente un fort
potentiel, elle ouvre de nombreuses perspectives, elle permettra notamment de modéliser le
transport de phonon dans de nouveaux matériaux nanostructurés tel que les films à très faible
constante diélectrique nommés Ultra Low-K ou encore les matériaux nanoporeux à base de
Silice appelés Super-isolant. Elle permettra également de modéliser le transport de phonons
dans des matériaux à géométrie complexes.
299
Annexes A
ANNEXES
300
Annexes A
∞
sin ϕ
Eiϕ (θ , ϕ , r ) = ∑
q0 r n =1
En [ jπ nψ ' n −ϑnψ n ] (A.3)
q tan ϕ
H iθ (θ , ϕ , r ) = 0 Eiθ (θ , ϕ , r ) (A.4)
µω
q cot ϕ
H iϕ (θ , ϕ , r ) = − 0 Eiϕ (θ , ϕ , r ) (A.5)
µω
• Composantes transversales des champs diffusés :
∞
cos ϕ
E sθ (θ , ϕ , r ) = ∑
q0 r n =1
En [ janϑnξ ' n −b n π nξ n ] (A.6)
∞
sin ϕ
E sϕ (θ , ϕ , r ) = ∑
q0 r n =1
En [b n ϑnξ n − janπ nξ ' n ] (A.7)
∞
1 sin ϕ
H sθ (θ , ϕ , r ) = ∑
E [ jb ϑ ξ ' − a π ξ ]
µω r n =1 n n n n n n n
(A.8)
∞
1 cos ϕ
H sϕ (θ , ϕ , r ) = ∑
E [ jb π ξ ' − a ϑ ξ ]
µω r n =1 n n n n n n n
(A.9)
Avec:
E n = E0 j n
(2n + 1) ;
n (n + 1)
π n = π n (cos θ ) et ϑn = ϑn (cos θ ) les fonctions angulaires dérivées du polynôme de
Legendre d’ordre 1 par π n = Pn1 / sin θ et ϑn = dPn1 / dθ ;
ψ n = ψ n ( q0 r ) et ξ n = ξ n ( q0 r ) les fonctions de Riccati-Bessel (Abramowitz et Stegun, 1972)
associées aux fonctions de Bessel de première espèce, jn , de seconde espèce y n et de
troisième espèce, hn1 (ou fonction de Hankel) ;
ξ ' ( ρ ) la dérivée de ξ ( ρ ) par rapport à l’argument ρ ;
ω la fréquence angulaire de l’onde ;
q0 = 2πn0 / λ le vecteur d’onde dans le milieu hôte ;
r la distance (par rapport au centre de la particule) à laquelle les champs incidents et diffusés
sont évalués ;
an et bn les coefficients de Mie. Ils sont déterminés en satisfaisant les conditions aux limites
G G
imposées aux interfaces entre le noyau et sa couche externe ( r = a 2 er ) :
G G G G G G
(Ea1 − Ea2 ) ∧ r = 0 et (Ha1 − Ha2 ) ∧ r = 0 (A.10)
301
Annexes A
et celles imposées aux interfaces entre la couche externe du noyau et le milieu environnant la
G G
particule ( r = a1er ) :
G G G G G G G G
( Es + Ei − Ea1 ) ∧ r = 0 et ( H s + H i − H a1 ) ∧ r = 0 (A.11)
G G G G
Ea 2 et H a 2 désignent les champs à l’intérieur du noyau ; Ea1 et H a1 les champs totaux
dans la couche externe du noyau. Ces champs sont donnés par :
G ∞
Ea2 = ∑ [
En cn M o11n − jd n N e11n ] (A.12)
n =1
G ∞
H a2 = −
m2
µω n∑
[
E n d n M e11n + jcn N o11n ] (A.13)
=1
G ∞
Ea1 = ∑ [
En f n M o11n − jgN e11n + vn M o21n − jwn N e21n ] (A.14)
n =1
G ∞
H a1 = −
µω n∑
m1
[ ]
En gn M e11n − jf n No11n + wn M e21n − jvn No21n (A.15)
=1
où M o1n , N o1n , M e1n , et N e1n sont des vecteurs harmoniques. Leurs expressions sont
détaillées dans l’ouvrage de Bohren et Huffman (1983). Les exposants sur ces vecteurs
harmoniques désignent le type de la fonction de Bessel associée à chaque vecteur. L’exposant
1 se réfère à la fonction de Bessel, jn ; 2 à la fonction de Bessel, y n ; et 3 à la fonction de
Hankel, hn1 (Abramowitz et Stegen, 1970).
Les conditions aux limites (A.10) et (A.11) conduisent à un système de huit équations
avec huit inconnus : an , bn , cn , d n , f n , g n , vn , et wn . L’expression résultante pour les
coefficients an et bn sont :
[ ]
Dˆ n / m + n / q0 a1 ψ n ( q0 a1 ) − ψ n −1 ( q0 a1 )
an = n 0 1
[ ]
Dˆ n n0 / m1 + n / q0 a1 ξ n ( n0 qr1 ) − ξ n −1 ( q0 a1 )
(A.16)
Avec :
D ( q r ) − An [χ ' n ( q1a1 ) /ψ n ( q1a1 )]
Dˆ n = n 1 1 (A.18)
1 − An [χ n ( q1a1 ) /ψ n ( q1a1 )]
D ( q a ) − Bn [χ ' n ( q1a1 ) / ψ n ( q1a1 )]
Gˆ n = n 1 1 (A.19)
1 − Bn [χ n ( q1a1 ) /ψ n ( q1a1 )]
m1Dn (q2 a2 ) − m2 Dn (q1a2 )
An = (A.20)
m1Dn ( q2 a2 )[χ n ( q1a2 ) /ψ n (q1a2 )] − m1[χ ' n (q1a2 ) /ψ n (q1a2 )]
m2 Dn (q2a2 ) − m1Dn (q1a2 )
Bn = (A.21)
m2 Dn (q2 a2 )[χ n (q1a2 ) /ψ n (q1a2 )] − m2 [χ ' n (q1a2 ) /ψ n (q1a2 )]
où q1 = 2πm1 / λ ; q2 = 2πm2 / λ .
Dn ( ρ ) est la dérivée logarithmique de la fonction de Riccati-Bessel ψ n ( ρ ) définie par :
d [lnψ n ( ρ )] ψ ' n ( ρ )
Dn ( ρ ) = = (A.22)
dρ ψ n (ρ )
302
Annexes A
χ n (ρ )
χ ' n ( ρ ) = χ n −1 ( ρ ) − n (A.23)
ρ
Si a1 = a 2 ou m1 = m2 , les coefficients an et bn se réduisent à leurs expressions
usuelles dans le cas d’une particule homogène (Bohren et Huffman, 1983).
Pour le calcul des coefficients an et bn , nous utilisons les techniques suggérées par
Wiscombe (1979, 1980), Bohren et Huffman (1983) afin de préserver la signification
numérique des résultats et d’économiser le temps de calcul surtout pour le cas des grosses
particules.
303
Annexes A
Parmi les procédures expérimentales, l’alignement du montage BRDF/BTDF est le plus délicat
et la précision des mesures de transmittance et de réflectance bidirectionnelles en dépend.
L’alignement à l’intérieur du spectromètre est réalisé automatiquement à l’aide d’un
laser interne incorporé. Par contre, pour la partie BRDF/BTDF, l’alignement est à la charge de
l’expérimentateur.
Pour effectuer l’alignement du montage goniométrique, nous utilisons le laser HeNe
interne du spectromètre qui suit le même parcours que le faisceau infrarouge. On commence
par aligner l’axe de rotation du bras du goniomètre de façon à ce qu’il coïncide avec l’axe
optique du faisceau incident. Ensuite, à l’aide du trépied du goniomètre réglable en hauteur du
goniomètre, la planéité du plateau goniométrique est réglée pour que la rotation du bras
portant l’ensemble miroir de collection et détecteur soit dans un même plan lequel coïncide
avec l’axe optique du laser interne. Une fois le bras du goniomètre aligné, on passe à
l’alignement du miroir-détecteur, il est effectué dans la direction du faisceau incident.
L’inclinaison du miroir, la hauteur et l’entraxe du détecteur sont réglé afin que le laser soit
bien focalisé au centre de la cellule de détection. La dernière étape consiste à régler la
perpendicularité du plan de l’échantillon par rapport au faisceau incident. Pour ce faire, on
met un miroir plan (la face réfléchissante du miroir est normal au laser incident) à la place de
l’échantillon puis on tourne le bras goniomètre (seulement une rotation de l’ensemble miroir-
détecteur mais pas le porte échantillon car il est indépendant de la rotation du bras) vers
l’arrière d’un angle de θ = 170° . Il suffit alors d’orienter l’échantillon (le miroir plan) à l’aide
des vis de réglages pour que le faisceau laser soit focalisé au centre de la cellule de détection.
Ces étapes constituent les procédures d’alignement déjà décrit en détail dans les travaux de
thèse de Luis (1999) et Doermann (1995). Notons que tous les travaux de thèse antérieurs
utilisant ce banc expérimental ont été consacrés à l’étude de matériaux fortement poreux sur
lesquels les réflections aux interfaces sont négligeables.
Lors des essais de mesures avec des échantillons ayant des surfaces polies, nous avons
constaté que les mesures, plus particulièrement les réflectances, sont très sensibles au moindre
défaut d’alignement de l’échantillon par rapport au faisceau incident et par rapport au zéro du
bras du goniomètre. Ce problème peut être dû au fait que le faisceau infrarouge et le laser
interne n’ont pas exactement le même axe optique. Pour optimiser les mesures, trois étapes de
réalignement sont nécessaires : d’abord, la correction du zéro du bras goniométrique, ensuite,
l’optimisation de l’entraxe Détecteur-MS4 et, enfin, la correction de la perpendicularité du
plan du porte échantillon par rapport au faisceau incidents. Ce réalignement est effectué dans
le noir directement avec le faisceau infrarouge du spectromètre en utilisant une carte optique
infrarouge.
304
Annexes A
Signal [u. a]
0
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5
Angle de rotation du bras [°]
Figure B.1 : Signaux de base détectés en fonction de l’angle de rotation du bras pour
différentes valeurs de l’entraxe MS4-détecteur, f , (cf. légendes en mm). Avant alignement
zéro du bras goniométrique
f
Echantillon
Détecteur
305
Annexes A
Signal [u.a]
142mm 152mm
8
144mm 154mm
146mm 156mm
6 148mm
150mm
0
-2.0 -1.5 -1.0 -0.5 0 0.5 1.0 1.5 2.0
Angle de rotation du bras [°]
Figure B.3 : Signaux de base détectés en fonction de l’angle de rotation du bras pour
différentes valeurs de l’entraxe MS4-détecteur, f . Après alignement du zéro du bras
goniométrique
306
Annexes A
Pour cela, on place un miroir plan à la place de l’échantillon, puis on fait tourner le bras
du goniomètre vers la position d’un angle de 170° en arrière. Puis, on fait tourner petit à petit
le porte échantillon suivant la rotation rotation ( x, y ) de la Figure B.4 jusqu’à la détection du
signal de base maximal (intérférogramme). On retourne alors le porte échantillon de − 5° ,
c’est à dire dans le sens contraire de la première rotation. Cette position est le zéro du porte
échantillon.
Ensuite, un réglage suivant l’axe de rotation ( x, z ) (Figure B.4) est effectué jusqu’à ce
que l’amplitude maximale de l’interférogramme est atteinte.
z x
xy
diaphragme
diaphragme xz
échantillon
Figure B.4 : Vue détaillée du porte échantillon montrant ses différents axes de rotations
307
Annexes A
308
Annexes A
(D.1)
2
T (θ i ) = t Ffilm
(D.2)
où :
Avec :
riF→ j le coefficient de réflexion de Fresnel pour un rayonnement se propageant
309
Annexes A
0 indique le film ;
env indique le milieu environnant.
onde incidente , λ R( θi )
θi
θi
nenv
e m0 = n0 + jκ 0
nenv
θr
θi
T ( θi )
310
Annexes A
Ei ,p E r ,p
Ei Er
E i ,s θi
E r ,s
plan d’incidence
échantillon
Figure D.2 : Réflexion d’une onde incidente sur l’échantillon
Er , p
rp
Θ ε
Ψ E r ,s
rs
311
Annexes A
nenv , p − m0 , p n − m0 ,s
~
rp = ~
rp e jδp = et ~ rs e jδs = env ,s
rs = ~ ;
nenv , p + m0 , p nenv ,s + m0 ,s
m0 ,s = m0 cos θr et m0 , p = m0 / cos θr
k λ , µm Ak Bk Ek
1 7.235 0.00128 0.01 0.17155
2 8.840 0.001215 0.01218 0.14041
3 9.360 0.008552 0.008544 0.13261
4 10.929 0.000349 0.006429 0.11357
5 12.470 0.000313 0.005921 0.099538
6 14.236 0.000382 0.009003 0.087191
7 21.148 0.002206 0.007944 0.058693
312
Annexes A
40
échantillon, e=2 mm
35 échantillon, e=0.7 mm
30
Courbe Ψ
25
20
15
10
5
6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
60
40
20
6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
313
Annexes A
Un ajustage des courbes éllipsométriques expérimentales avec les relations (D.7) et (D.8)
permet de trouver les constantes optiques n0 ( λ ) et κ 0 ( λ ) présentées sur les figures D.6 et
D.7.
3.0
2.5
Indice de réfraction n
2.0
1.5
1.0
0.5
6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
0
10
Indice d'absorption κ
-1
10
-2
10
6 8 10 12 14 16 18
longueur d'onde λ, µm
314
FOLIO ADMINISTRATIF
TITRE : TRANSFERT THERMIQUE PAR RAYONNEMENT ET CONDUCTION DANS LES MATERIAUX POREUX
MICRO ET NANOSTRUCTURES. ANALOGIE TRANSFERT DE PHONONS ET DE PHOTONS.
RESUME : L’objectif de cette thèse est de modéliser et de mieux comprendre le transfert thermique multi-échelle au sein de
matériaux micro et nanoporeux. Les deux modes de transfert de chaleur conduction et rayonnement sont modélisés à partir de
l’équation de transport de particules de Boltzman (ETB) par l’intermédiaire de l’analogie entre le photon et le phonon.
Pour le transfert radiatif monodimensionnel, l’ETB est résolue par la méthode des ordonnées discrètes (MOD) basée sur
l’utilisation d’une quadrature composée adaptée (QCA) afin d’obtenir une répartition directionnelle précise des intensités. Les
propriétés radiatives du milieu homogène équivalent associé au milieu réel, intervenant dans l’ETB sont déterminées par des
modèles de diffusion simple et indépendante appelés théorie classique de Mie (TCM), approche en champ lointain (ACL) et
approche en champ proche (ACP) d’une part, et caractérisées par une méthode inverse d’identification des paramètres d’autre
part. Les applications concernent deux types de matériaux différents : du quartz fondu contenant une faible fraction volumique
de micro-bulles et des films de polymère contenant différentes concentrations de microsphères creuses. Ces matériaux sont
caractérisés par une forte absorption aux longueurs d’onde infrarouge. La validité des méthodes est vérifiée par la
comparaison des résultats issus des modèles avec des mesures expérimentales de transmittance et de réflectance
hémisphériques. Si la concentration de particules est faible, les différents modèles de propriétés radiatives sont en bon accord
entre eux et avec les résultats expérimentaux, dans le cas contraire, il est mis en évidence que l’ACL est la mieux appropriée.
A partir de notre connaissance concernant le transfert radiatif dans les milieux poreux microstructurés, et de l’analogie
phonon/photon nous avons développé une nouvelle approche du transfert conductif dans les matériaux nanoporeux. Cette
thèse est la première analyse permettant une modélisation fine du transport d’énergie phononique au sein d’un film de
Silicium contenant des pores nanométriques. Les pores contenus dans le film étant de forte concentration et d’orientation très
anisotropes, aucune des méthodes de résolution de l’ETB existantes n’est adéquate. Une nouvelle méthode de Monte Carlo en
régime permanent et en trois dimensions est développée pour simuler directement le transport de phonons (conduction
thermique) dans ce matériau. La morphologie nanoporeuse est modélisée, dans un premier temps, comme une répartition
aléatoire de pores sphériques non agglomérés dans le volume et dans un second temps par un modèle fractal, Two-scale
modifié, plus proche de la structure réelle. Les résultats de modélisation sont comparés avec les données expérimentales de la
littérature. Cette méthode de Monte Carlo a permis de mettre en évidence l’influence de la taille, de la fraction volumique et
de la morphologie des pores. Elle présente un fort potentiel, elle permettra notamment de modéliser le transport de phonon
dans les matériaux diélectriques cristallins à géométries complexes.
MOTS-CLES : matériau micro et nanoporeux, propriétés radiatives, milieu absorbant, temps de relaxation, collision de
phonon, transfert thermique, Equation de transport de Boltzman, simulation de Monte Carlo, Silicium, Quartz fondu, film de
polymère, microsphères de verre creuses
Laboratoire (s) de recherche : Centre de Thermique de Lyon (CETHIL) de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA)
de Lyon, UMR- CNRS 5008