Art. 9-1 (Nouv.) : Code Ohada - Partie Ii Actes Uniformes - Section I Ouverture Du Reglement Preventif
Art. 9-1 (Nouv.) : Code Ohada - Partie Ii Actes Uniformes - Section I Ouverture Du Reglement Preventif
Art. 9-1 (Nouv.) : Code Ohada - Partie Ii Actes Uniformes - Section I Ouverture Du Reglement Preventif
Art. 9-1 L'expert au règlement préventif rend compte régulièrement, au président de la juridiction compétente,
[nouv.] de l'état d'avancement de sa mission et formule toutes observations utiles. S'il a connaissance de la
survenance de la cessation des paiements, il en informe sans délai le président de la juridiction
compétente.
En cas de survenance de la cessation des paiements, le débiteur en informe sans délai le président
de la juridiction compétente.
Tout intéressé qui aurait connaissance de la cessation des paiements du débiteur peut en informer le
président de la juridiction compétente.
A tout moment, s'il est informé de la survenance de l'état de cessation des paiements dans les
conditions prévues par les trois alinéas ci-dessus ou par tout autre moyen, le président de la juridiction
compétente met fin sans délai au règlement préventif et à la mission de l'expert, après avoir entendu
ou dûment appelé ce dernier ainsi que le débiteur et toute personne qu'il juge utile d'entendre.
S'il lui apparaît que l'adoption d'un concordat préventif est impossible, l'expert au règlement préventif
en informe le président de la juridiction compétente. Après l'avoir entendu ainsi que le débiteur et, s'il
le juge utile, les créanciers ou certains d'entre eux, le président de la juridiction compétente décide de
poursuivre la procédure ou d'y mettre fin.
Art. 10 Sauf remise par les créanciers, les intérêts légaux ou conventionnels ainsi que les intérêts moratoires
et les majorations continuent à courir mais ne sont pas exigibles.
JURISPRUDENCE OHADA
Art. 12 L'expert au règlement préventif apprécie la situation du débiteur. A cet effet, il peut, nonobstant toute
[mod.] disposition législative ou réglementaire contraire, obtenir communication par les commissaires aux
comptes, les comptables, les représentants du personnel, les administrations publiques, les
organismes de sécurité et de prévoyance sociales, les établissements bancaires ou financiers ainsi
que les services chargés de centraliser les risques bancaires et les incidents de paiement, des
renseignements de nature à lui donner une exacte information sur la situation financière et
économique du débiteur.
L'expert signale à la juridiction compétente les manquements à l'article 11 ci-dessus.
Il entend le débiteur et les créanciers et leur prête ses bons offices afin de faciliter les négociations
entre eux pour parvenir à la conclusion d'un accord, en se fondant sur le projet de concordat préventif
proposé par le débiteur lors de la demande d'ouverture.
Dans le rapport prévu à l'article 13 ci-dessous, l'expert doit indiquer, pour chaque créancier :
- s'il a été effectivement contacté et à quelle date ;
- s'il a consenti une remise ou un délai de paiement et, le cas échéant, de quel montant ou de quelle
durée ;
- s'il a refusé tout délai et toute remise, la raison qu'il invoque pour ce faire.
Art. 13 L'expert établit un rapport contenant l'accord conclu entre le débiteur et ses créanciers ainsi que le
[mod.] projet de concordat préventif.
Ce rapport doit être établi dans les trois (3) mois de la décision d'ouverture du règlement préventif, ce
délai pouvant être prorogé, à titre exceptionnel, une seule fois pour une durée d'un (1) mois, sur
décision spécialement motivée du président de la juridiction compétente à la demande de l'expert ou
du débiteur.
L'expert est tenu de respecter les délais prévus à l'alinéa précédent, sous peine d'engager sa
responsabilité auprès du débiteur ou des créanciers.
Dans le délai précité, l'expert remet un exemplaire de son rapport au débiteur et en dépose deux au
greffe de la juridiction compétente. Un des deux exemplaires déposés est transmis au ministère public
par le greffe.
JURISPRUDENCE OHADA
Pour une décision ayant prorogé à quatre mois le délai de deux mois imparti à un expert pour déposer son rapport, voir :
TRHC Dakar (Sénégal), 27-3-2005 : Penant n° 870, p. 113, note Bakary Diallo, Ohadata J-10-106.
Art. 14 Dès le dépôt du rapport de l'expert, le président de la juridiction compétente saisie convoque sans
[mod.] délai le débiteur à comparaître à une audience non publique pour y être entendu. Il convoque
également à cette audience l'expert ainsi que tout créancier qu'il juge utile d'entendre. Le débiteur
peut saisir lui-même la juridiction compétente.
Le débiteur et le ou les créanciers sont convoqués, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception ou par tout moyen laissant trace écrite, trois (3)
jours au moins avant la tenue de l'audience.
La juridiction saisie doit se prononcer immédiatement ou au plus tard dans un délai de trente (30)
jours à compter de sa saisine. Le règlement préventif continue de produire ses effets, en particulier
concernant la suspension des poursuites individuelles des créanciers, jusqu'à ce que la juridiction
statue. Si celle-ci n'est pas saisie dans les conditions de l'alinéa 1 er ou si elle ne se prononce pas dans
les trente (30) jours à compter de sa saisine, le règlement préventif prend fin de plein droit, les
créanciers recouvrant l'exercice de tous leurs droits et le débiteur recouvrant la pleine administration
de ses biens.
JURISPRUDENCE OHADA
Si des personnes bénéficient du privilège de l'article 11-1 ci-dessus, la juridiction qui homologue le
concordat préventif vérifie qu'il répond aux conditions prévues audit article et que l'octroi de ce
privilège ne porte pas atteinte aux intérêts des créanciers. Elle mentionne dans sa décision ledit
privilège et les montants garantis.
Au cas où des créanciers auraient refusé de consentir des délais ou remises au débiteur, le président
de la juridiction compétente fait ses bons offices entre ces créanciers et le débiteur. Il entend ces
derniers sur les motifs de leur refus et provoque une négociation entre les parties en vue de leur
permettre de parvenir à un accord.
Si malgré les bons offices du président, les parties ne parviennent pas à trouver un accord et dans le
cas où le concordat préventif comporte seulement une demande de délai n'excédant pas deux (2) ans,
la juridiction compétente peut rendre ce délai opposable aux créanciers qui ont refusé tout délai et
toute remise sauf si ce délai met en péril l'entreprise de ces créanciers.
Les créanciers de salaires et ceux d'aliments ne peuvent consentir aucune remise, ni se voir imposer
un délai qu'ils n'ont pas consenti eux-mêmes.
3. Si la juridiction compétente estime que la situation du débiteur ne relève d'aucune procédure
collective ou si elle rejette le concordat préventif proposé par le débiteur, le règlement préventif prend
fin sans délai. Cette décision remet les parties en l'état antérieur.
JURISPRUDENCE OHADA
I. Prononcé de la liquidation des biens en dépit d'un rapport favorable au concordat préventif
Si le rapport d'expertise fourni n'a pas conclu à la liquidation des biens de la Société, mais alors qu'il
est apparu au cours de la procédure des éléments négatifs mettant en cause le règlement préventif
précédemment accordé, notamment :
- que les principaux créanciers qui n'avaient pas approuvé la proposition de concordat ont engagé
des procédures de recouvrement de créance par le biais de la mise en œuvre des cautions
personnelles dont les dirigeants s'étaient portés garants ;
- que la reprise totale par le Groupe X. de la société requérante a été abandonnée alors que cette
solution envisagée constituait le pilier du concordat proposé ; le retrait de ce groupe ayant contribué à
rendre irréalisable le concordat proposé, ainsi que le plan d'action et les modalités de continuation de
l'entreprise établis par l'expert ;
- qu'entendu en chambre du conseil, le représentant de la Société débitrice a affirmé ne plus être en
mesure de faire de nouvelles propositions pour sauver son entreprise ;
- et qu'il fait le constat de la cessation de paiement,
la société débitrice n'est pas en mesure de faire face à son passif, doit faire une déclaration de
cessation des paiements pour bénéficier de la procédure de liquidation des biens (TGI Ouagadougou
25-5-2004, Revue burkinabé de droit, n° 45, note Filiga Michel Sawadogo ; Ohadata J-05-249).
A. Concordat sérieux
Le caractère sérieux du concordat peut résulter de la restructuration envisagée des activités de la
société et d'un plan de remboursement des créanciers n'excédant pas trois (3) ans, lorsqu'une
analyse des restructurations envisagées permet de déceler des chances réelles et sérieuses de
sauvetage de l'entreprise par le décollage de ses activités et que cette restructuration est de nature à
engendrer des résultats satisfaisants permettant l'apurement du passif de l'entreprise dans un délai
raisonnable (TGI Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), n° 244, 9-8-2006 : Requête aux fins de règlement
préventif c./ Entreprise SOFACI, Ohadata J-09-92).
Obs. : Cette décision a prorogé tant le délai de saisine de la juridiction compétente que celui accordé pour le règlement des
dettes, avec échelonnement sur 12 ans pour certaines créances. Il est vrai que l'article 15, al. 6 de l'AUPCAP prévoit que «
les délais consentis n'excèdent pas trois ans pour l'ensemble des créanciers et un an pour les créanciers de salaires ».
Dans le cas d'espèce, il semble que l'ensemble des créanciers avait accepté ces délais. Mais on peut se poser la question
de savoir si un délai plus long que le délai légal de trois ans maximum peut être imposé à un créancier. A l'évidence, la
réponse est non.
Le créancier doit expressément consentir à toute suspension des poursuites au-delà de deux ans
(High Court of Mezam Holden in Bamenda (Cameroun), Suit n° HCMB/11S/2013 of 2 nd April 2013 :
First Trust Savings and Loans Ltd v. Vestus Communication Ltd.).
Sur l'inopposabilité de la suspension des poursuites au créancier qui n'a pas été cité à comparaître, voir sous l'art. 9.
Art. 16 La décision de la juridiction compétente homologuant le concordat préventif met fin à la mission de
[mod.] l'expert et à la procédure de règlement préventif, sous réserve des formalités prévues à l'article 17 ci-
dessous. Toutefois, la juridiction compétente peut désigner, d'office ou à la demande du débiteur ou
d'un créancier, un syndic et/ou un ou des contrôleurs chargés de surveiller l'exécution du concordat
préventif homologué dans les mêmes conditions que celles prévues pour le concordat de
redressement judiciaire homologué. La juridiction compétente peut désigner l'expert au règlement
préventif en qualité de syndic.
Elle désigne également un juge-commissaire. Celui-ci contrôle les activités du syndic ou des
contrôleurs chargés de surveiller l'exécution du concordat préventif homologué, s'il en a été nommé, et
rédige un rapport à l'intention de la juridiction compétente tous les trois (3) mois et à tout moment à la
demande de cette dernière.
Art. 17 La décision d'ouverture du règlement préventif, celle y mettant fin dans les conditions de l'article 9-1,
[mod.] et celle rendue en application de l'article 15 ci-dessus sont notifiées par le greffe au ministère public et
aux créanciers concernés.
Les trois (3) décisions sont publiées dans les conditions prévues par les articles 36 et 37 ci-dessous.
La vérification de la publicité est faite conformément à l'article 38 ci-dessous par l'expert au règlement
préventif.
Section II
Art. 18 L'homologation du concordat préventif rend celui-ci obligatoire pour tous les créanciers antérieurs à la
[mod.] décision d'ouverture du règlement préventif, que leurs créances soient chirographaires ou garanties
par une sûreté dans les conditions de délais et de remises qu'ils ont consenties au débiteur sans
préjudice des dispositions de l'article 15 ci-dessus. L'homologation du concordat rend celui-ci
également obligatoire pour les personnes coobligées ou qui ont consenti une sûreté personnelle ou
affecté ou cédé un bien en garantie lorsqu'elles ont acquitté des dettes du débiteur nées
antérieurement à cette décision.
Les créanciers munis d'un privilège général, d'un privilège mobilier spécial, d'un gage, d'un
nantissement ou d'une hypothèque ne perdent pas leurs garanties. Toutefois, ils ne peuvent les
réaliser qu'en cas d'annulation ou de résolution du concordat préventif auquel ils ont consenti ou qui
leur a été imposé.
A l'exception des personnes physiques, les coobligés ou les personnes ayant consenti une sûreté
personnelle ou affecté ou cédé un bien en garantie ne peuvent se prévaloir des délais et remises du
concordat préventif.
La prescription demeure suspendue à l'égard de tous les créanciers qui, par l'effet du concordat
préventif, ne peuvent exercer leurs droits ou actions, y compris toute mesure d'exécution
extrajudiciaire.
Le concordat préventif suspend également, pour la même durée, les délais impartis aux créanciers
parties audit concordat à peine de déchéance ou de résolution des droits afférents aux créances
mentionnées par ledit concordat.
Dès que la décision homologuant le concordat préventif est passée en force de chose jugée, le
débiteur recouvre la liberté d'administration et de disposition de ses biens.
JURISPRUDENCE OHADA
III. Inopposabilité aux créanciers antérieurs dont les créances n'ont pas été visées par la
requête du débiteur
L'ordonnance de règlement préventif n'entraîne pas systématiquement la suspension de l'exécution de
toutes les créances ; seules celles qui sont antérieures à la décision de suspension des poursuites
sont concernées, à condition d'avoir été visées dans la requête du débiteur (CA Abidjan, n° 1030, 22-
7-2003 : K.B c./ Sté EQUIP-AGRO CI, Le Juris-Ohada n° 1/2005, jan.-mars 2005, p. 35, Ohadata J-
05-193).
Art. 19 L'expert désigné en application de l'article 8 ci-dessus rend compte par écrit de sa mission au
[mod.] président de la juridiction compétente dans le délai d'un (1) mois à compter de la décision statuant sur
l'homologation du concordat préventif ou de la décision mettant fin au règlement préventif par
application de l'article 9-1, ci-dessus.
Le président de la juridiction compétente vise le compte rendu.
A défaut de retrait, par le débiteur, des papiers et effets remis par lui à l'expert, celui-ci en est
dépositaire pendant deux (2) ans à compter de son compte rendu.
Art. 21 A la demande du débiteur et sur rapport du syndic chargé du contrôle de l'exécution du concordat
préventif, s'il en a été désigné un, la juridiction compétente peut décider toute modification de nature à
abréger ou à favoriser cette exécution.
Les dispositions des articles 139 à 143 ci-dessous sont applicables à la résolution et à l'annulation du
concordat préventif.
JURISPRUDENCE OHADA
Section III
VOIES DE RECOURS
Art. 22 Les décisions de la juridiction compétente relatives au règlement préventif sont exécutoires par
[mod.] provision.
Les dispositions de l'article 218 ci-dessous relatives à la computation des délais sont applicables.
Art. 23 Les décisions rejetant la demande d'ouverture du règlement préventif ou mettant fin au règlement
[mod.] préventif par application de l'article 9-1 ci-dessus, ou rejetant l'homologation du concordat préventif
sont susceptibles d'appel formé par le débiteur devant la cour d'appel, dans un délai de quinze (15)
jours à compter de leur prononcé.
La décision d'ouverture du règlement préventif est susceptible d'appel de la part des créanciers et du
ministère public, formé devant la cour d'appel, dans un délai de quinze (15) jours à compter de la
première publicité prévue à l'article 37 ci-dessous s'ils estiment que l'entreprise est en cessation des
paiements.
La décision homologuant le concordat préventif est susceptible d'appel de la part du ministère public
et des créanciers, formé devant la cour d'appel, dans un délai de quinze (15) jours à compter de son
prononcé pour le premier et à compter de la première publicité prévue à l'article 37 ci-dessous pour
les suivants.
La juridiction d'appel statue dans un délai de trente (30) jours à compter de sa saisine.
Si la juridiction d'appel constate la cessation des paiements, elle fixe provisoirement la date de celle-ci
et prononce le redressement judiciaire ou la liquidation des biens et renvoie impérativement la
procédure devant la juridiction compétente pour être statué, notamment, sur la désignation du juge-
commissaire.
Dans les trois (03) jours de la décision de la juridiction d'appel, le greffe de cette juridiction en adresse
un extrait au greffe de la juridiction du premier degré qui procède à la publicité prescrite par l'article 17
ci-dessus.
JURISPRUDENCE OHADA
I. Annulation d'un concordat irrégulier
Le jugement qui s'est contenté d'homologuer le concordat alors que les conditions n'étaient pas
remplies doit être infirmé en toutes ses dispositions. En statuant à nouveau, la cour d'appel a
prononcé le redressement de la société débitrice (CA Lomé (Togo), n° 066/09, 20-4-2009 : BIA-
TOGO, Sté SICOME SARL, SAS-TOGO, Sté MIDNIGHT SUN SA, Sté BATIMEX-TOGO c./ UDECTO,
Ohadata J-10-156).