Revue Intégrale 2022 Num 7 6ed1e5
Revue Intégrale 2022 Num 7 6ed1e5
Revue Intégrale 2022 Num 7 6ed1e5
CONSTITUTION ET
RCC CONSOLIDATION
DE L’ÉTAT DE DROIT DE LA DÉMOCRATIE ET
DES LIBERTÉS FONDAMENTALES EN
AFRIQUE
ÉDITORIAL
DOCTRINE
TRIBUNE LIBRE
JURISPRUDENCE CONSTITUTIONNELLE
340
COUR CONSTITUTIONNELLE
Cour Cour
Constitutionnelle
Constitutionnelle
REVUE REVUE
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ET L’ÉTAT DE
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DE LA DÉMOCRATIE
LIBERTÉS FONDAMENTALES
EN AFRIQUE
ET
EN AFRIQUE
ET
Doctrine
DOCTRINE;
DOCTRINE
Tribune
CHRONIQUES libre ;
CHRONIQUES
JURISPRUDENCE
JURISPRUDENCE
CONSTITUTIONNELLE
CONSTITUTIONNELLE
Cour constitutionnelle
Cour constitutionnelle Jurisprudence
ACTUALITÉ
ACTUALITÉ ;
DES JURIDICTIONS
DES JURIDICTIONS
CONSTITUTIONNELLES
CONSTITUTIONNELLES
Actualité des juridictions constitutionnelles.
2022
2019 N°2019
00 N°00
13/N° 713
/ /Semestriel
Semestriel
Semestriel
1
Copyright :
Cour constitutionnelle
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EDITORIAL
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ÉDITORIAL
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ÉDITORIAL
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ÉDITORIAL
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DOCTRINE
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EMERGENCE DE LA JUSTICE
PARA-CONSTITUTIONNELLE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
Par
Serge François SOBZE
Agrégé des Facultés de Droit
Université de Douala (Cameroun)
« Les processus de sortie de crise dans certains Etats africains
ont mis en évidence des procédés para-constitutionnels de
production de la normativité constitutionnelle ».
Yédoh Sébastien LATH, « La production constitutionnelle en
période de crise dans les Etats d’Afrique : crise du constitutionalisme
ou constitutionalisme de crise », in Djedro Francisco MELEDGE,
Martin BLEOU et François KOMOIN, (dir.), Mélanges dédiés
au Doyen Francis VANGAH WODIE, Presse de l’Université
Toulouse 1 Capitole, 2016, 568 p. (spec. p. 354).
« L’Etat africain est à refaire »1. Et si l’une des raisons actuelles était la
fumée qu’il dégage provenant des coups d’Etat?2 Ce phénomène
pose les problématiques de la garde de l’ordre constitutionnel3 et
de la légitimité de la justice constitutionnelle en crise en Afrique.
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de l’autonomie des droits africains », Revue juridique et politique des Etats francophones, vol.70, p.
471-497.
12 C. MONEMBOU, « Le Droit administratif au-delà de l’État. Réflexions sur les transformations
récentes du droit public dans les États d’Afrique noire francophone », in Droit administratif
: convergence ou concurrence des disciplines juridiques ? Mél. en l’honneur de Demba SY, Toulouse,
Presses de l’Université de Toulouse 1 capitole, 2020, p. 705-720. Ceci nous rappelle la formule
sibylline et riche de Jean Foyer employée le 24 octobre 1961, à l’occasion d’un déjeuner offert
en son honneur par la Revue Penant : « par le droit français, mais au-delà du droit français », J.
FOYER, « Les destinées du droit français en Afrique », Penant, 1962, p. 1-16 (spec. p. 10).
13 P. NKOU MVONDO, « La justice parallèle au Cameroun : la réponse des populations
camerounaises à la crise de la justice de l’Etat », « Droit et société » 2002/2 n°51-52, p. 369-381.
14 M. B. EKELLE NGONDI, « Le droit constitutionnel en dehors du droit constitutionnel :
réflexion sur le constitutionalisme en Afrique noire », Revue Africaine de Droit Public, vol. VII, n°
14, supl. 2018, p. 229-250.
15 D. F. MELEDJE, Ingénierie constitutionnelle, Les éditions abc, 2020, 225p ; S. ANDZOKA
ATSIMOU, L’ingénierie constitutionnelle, solution de sortie de crise en Afrique ? Les exemples de
l’Afrique du Sud, de la République du Congo, du Burundi et du Congo Brazzaville, Paris, L’Harmattan,
2016, 600p.
16 P. MAMBO, « Les rapports entre la Constitution et les accords politiques dans les Etats africains :
réflexion sur la légalité constitutionnelle en période de crise », Revue de droit McGill, 2012, pp. 922-949 ;
J. L. ATANGANA AMOUGOU, « Les accords de paix dans l’ordre juridique interne en Afrique », RRJ-
DP, 2008, p. 1722.
17 A. F. ONDOUA, « La nécessité en droit constitutionnel. Etude à partir de quelques expériences
africaines », in M. ONDOA et P. E. ABANE ENGOLO, (dir.), L’exception en droit, Mélanges en
l’honneur de Joseph OWONA, L’Harmattan, 2021, p. 67.
18 La suspension renvoie à la neutralisation momentanée d’une ou des dispositions constitutionnelles. C.
SCHMITT, Théorie de la Constitution, Paris, PUF, Collection Léviathan, 1993, 573 p. (spec. p. 239) ; O.
JOUAJEAN « La suspension de la constitution de 1793 », Droits n°17, La révolution française et le droit,
1993, p. 125-138 (spec. 127). C. TUEKAM TATCHUM, « La normativité des actes de suspension de
la Constitution dans les Etats d’Afrique francophone : les cas de la Tunisie, du Burkina Faso, de la Côte
d’Ivoire et de la République centrafricaine », RDP, 2018, n°2, p.573. J. P. B. BIDIAS à BASSA, « La
suspension des Constitutions dans les Etats africains en crise », RADSP, Vol. 3 n°6, juil.-Déc. 2015, p.
87-115.
19 L’abrogation de la Constitution renvoie à l’effacement ou à l’annulation de la Constitution
en vigueur tout en préservant le pouvoir constituant qui la fonde. V. F. MODERNE Réviser la
constitution. Analyse comparative d’un concept indéterminé, Dalloz, 2006, 106 p. (spec. 7).
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27 Lire les décisions contradictoires du 8 février 2022 rendues par le Conseil constitutionnel
burkinabé : Décision « constatation de la vacance de la présidence du Faso » et portant « dévolution
des fonctions du Président du Faso ». Y. S. LATH, « La production constitutionnelle en période de
crise … », op. cit. p. 339 sq ;
28 K. DOSSO, « Les pratiques constitutionnelles dans les Etats d’Afrique noire francophone :
cohérences et incohérences », RFDC, 2012, p. 57-85.
29 F.-J. AÏVO, « La fracture constitutionnelle. Critique pure du procès en mimétisme », in La constitution
béninoise du 11 décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges en l’honneur de Maurice AHANHANZO-
GLELE, Edition l’Harmattan, 2014, p. 744.
30 F. MODERNE, « Les juridictions constitutionnelles en Afrique », in G. CONAC, (dir.), Les Cours
suprêmes en Afrique, t. II, Paris, Economica, 1983, p. 3 ; J.-F. WANDJI K., La justice constitutionnelle
au Cameroun, Edition MENAIBUC, 2015, 242 p.
31 D. SY, « De quelques dispositions atypiques dans les Constitutions africaines », in Frédéric Joël AÏVO
(dir.) La Constitution béninoise du 11 décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges, op cit. p. 273-274.
32 M.-C. PONTHOREAU, « De la constitution invisible à la constitution évanescente : la loi
fondamentale de la Hongrie à la lumière des expériences européennes », Mélanges en l’honneur
de Pierre Bon, Paris, Dalloz, 2014, p.404-418 ; A. GARAPON, « La révolution invisible », LPA, 9
nov. 1998, n°134, p. 4 ; E. TONI, « La constitution invisible de la république du Bénin », RFDC,
2022/1 n°129, p.111- 126.
33 A. SOMA, « L’utilité comme critère normatif du droit », Revue CADI, n°018/ décembre, 2021, pp. 1-32.
34 K. PICARD, « La notion de révolution juridique à l’aune de la justice transitionnelle », Les Cahiers
Portalis, 2021/ 1, n°8, pp. 55-72 ; J.-P. ROSIER, « Qu’est-ce qu’une révolution juridique ? Le point
de vue de la théorie du droit », RFDC, 2005/ 2 n° 102, p. 391-404.
35 K. AHADZI NONOU, « Les nouvelles tendances du constitutionnalisme africain : le cas des Etats
d’Afrique noire francophone », Afrique juridique et politique, Volume 1, juillet-décembre 2001, p.
35- 86 ; F.-J. AÏVO, « Les tendances émergentes du nouvel ordre constitutionnel en Afrique »,
Revue du Conseil constitutionnel d’Algérie, n°4, 2014, p. 289-309.
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95 H. KELSEN, Théorie pure du droit, Paris, Dalloz, 1062 ; Du même auteur, Théorie générale des normes,
Paris, PUF, « Léviathan », 1996, 604 p. P. REMY, « Le rôle de l’exégèse dans l’enseignement du
droit au dix-neuvième siècle », Annales d’histoire des facultés de droit et de la science juridique, 1985,
n°2, pp. 91-105 ; Lire également, P. REMY, « Eloge de l’exégèse », Droits, 1985, n°1, pp. 115-123.
96 J. CHEVALIER, « Pour une sociologie du droit constitutionnel », op. cit. p. 281-297.
97 Quatre (4) États ont été judicieusement choisis comme cadre géographique de l’étude. Il s’agit du
Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Madagascar. Le choix de ces États n’est ni fortuit,
ni gratuit. Une analyse cursive des jurisprudences y référentes rendues par leurs juridictions
constitutionnelles permet de comprendre qu’elles font partie des Cours qui expriment au mieux
l’émergence en Afrique d’une justice para-constitutionnelle.
98 P. PACTET, « Réflexions sur le droit constitutionnel et son enseignement », RDP, 2010, n°1, p. 161.
99 D. E. ADOUKI, « La lustration dans le constitutionalisme contemporain », Revue française de
droit constitutionnel, 2022/1, n° 129, p. 1-17.
100 A. F. ONDOUA, « La nécessité en droit constitutionnel… », op. cit. p. 57 -81.
101 O. GOSSIOT, « L’animal, nouvel objet du droit constitutionnel », in H. ROUSSIGNOL, X.
BIOY, S. MOUTON (dir.), Les nouveaux objets du droit constitutionnel, Presse de l’Université des
Sciences Sociales de Toulouse, 2006, p. 79 – 121.
102 J. DU BOIS DE GAUDUSSON, « Les tabous du constitutionnalisme en Afrique. Introduction
thématique », in Afrique contemporaine, Vol.2, n°242, 2012, p. 53-58.
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103 M. B. EKELLE NGONDI, « Le droit constitutionnel en dehors du droit constitutionnel », op. cit.
p. 229 sq.
104 Lire la formule proposée par François Mitterrand à la veille de la première cohabitation de 1986, issue de
son message adressé au parlement, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire, sur les pouvoirs
respectifs du Président de la République, du Gouvernement et du parlement, Paris, 8 avril 1986.
105 El Hadj MBODJ, « La Constitution de transition et la résolution des conflits en Afrique. L’exemple de
la République démocratique du Congo », RDP, n° 2, 2010, p. 441 ; T. O. TAMA AYINDA, Constitution
et crises en Afrique : Réflexion sur l’encadrement constitutionnel des crises dans les Etats d’Afrique noire
francophone, Thèse de Doctorat/Ph/D en droit public, Université de Yaoundé II, 2018, 465 pages.
106 F. HOURQUEBIE, « Libre propos sur le juge constitutionnel et les valeurs », op. cit. p. 9. Le Professeur
s’interroge sur le recours implicite ou explicite aux valeurs, qu’elles soient morales, politiques ou
idéologiques par le juge constitutionnel, s’il constitue un crime de lèse-légitimité de ce dernier ?
107 O. BEAUD, La puissance de l’Etat, Coll. Léviathan, 1994, éd. PUF, 512 p. (spec. p. 258).
108 O. NAREY, « L’ordre constitutionnel », op. cit. p. 405.
109 F. Meleddje DJEDJRO, « Faire, défaire et refaire la constitution en Côte d’Ivoire : un exemple d’instabilité
chronique », in Fombad (Ch.), Murray (Ch.), Fostering constitutionalism in Africa, Pretoria University Law
Press, 2010, p. 309-339.
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128 L. SINDJOUN, Les grandes décisions de la justice constitutionnelle africaine, Bruxelles, Bruylant,
2009, p. 351.
129 J. L. ATANGANA AMOUGOU « Les accords de paix dans l’ordre juridique interne en Afrique »,
Revue de la recherche juridique, 2008, Droit prospectif, pp. 1723-1743. Il s’agit selon l’auteur, des
conventions conclues entre les protagonistes d’une crise interne dans le but de la résorber.
130 F. MELEDJE, « Faire, défaire et refaire la constitution en Côte d’Ivoire… », op. cit. p. 335 et s.
131 M. BLEOU, « La révision de la Constitution ivoirienne », Revue ivoirienne de droit, 2008-41, p.
153-1725.
132 V. Art. 2 (2) de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance.
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133 Les révisions intempestives des Constitutions en Afrique ont conduit le professeur Jean Du Bois de
GAUDUSSON à qualifier le texte constitutionnel de « nid à contentieux », « Défense et illustration du
constitutionalisme en Afrique après quinze ans de pratique du pouvoir », in Roux et al. Renouveau du droit
constitutionnel, Mélanges en l’honneur de Louis Favoreu, Paris, Dalloz, 2007, p. 609-617.
134 Lire les considérants 14 et 15 de la Décision n°2022-004/ CC sur la dévolution des fonctions de
Prédisent du Faso. Art.1 : Monsieur Paul Henri Sandaogo DAMIBA, Lieutenant –Colonel des Forces
Armées Nationales, est le Président du Faso pour compter du 24 janvier 2022 : « Considérant qu’en
levant la mesure de suspension de la Constitution du 02 juin 1991, l’Acte fondamental est apparu comme
une norme juridique provisoire à valeur constitutionnelle… ». De même, « Qu’en rétablissant la
Constitution dans la perspective d’un retour progressif à la légalité constitutionnelle, l’Acte fondamental
s’est posé en norme de référence en complément de la Constitution. (Considérant n°15).
135 Article 36 al.2 de l’Acte Fondamental du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la
Restauration (MPSR) élaboré le 29 janvier 2022 au Burkina Faso.
136 Article 26 al.2 de l’Acte Fondamental du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la
Restauration (MPSR) élaboré le 29 janvier 2022 au Burkina Faso.
137 Cf. les articles 37 et 38 de la Charte de transition élaborée au Burkina Faso et entrée en vigueur le
1er mars 2022. Art. 37 : « Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la Restauration (MPSR)
cesse d’exister dès la mise en place effective des organes de la Transition ». Art. 38 : « Dès son entrée en
vigueur, la présente Charte abroge l’Acte fondamental du 29 janvier 2022 ».
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2. L’abrogation de la Constitution
L’abrogation renvoie de façon générale à la suspension
d’une règle de droit par une nouvelle disposition qui lui est
substituée pour l’avenir157. Cette sortie de vigueur158 ou de
l’ordonnancement juridique met fin à l’application d’une ou de
plusieurs dispositions de loi.
En théorie, l’institution d’une procédure de « révision »
constitutionnelle est perçue par les constituants comme un
moyen d’éviter une éventuelle abrogation159, car la Constitution,
« comme le ruban des Tuileries, n’est que l’habillage formel d’une
réalité sociale qui est déterminante »160.
Durant la période de contestation et de convulsion politique,
la pratique constitutionnelle africaine va générer une justice
a-constitutionnelle qui se démarque des cadres classiques de la justice
constitutionnelle et donc, du droit constitutionnel. S’agissant du
phénomène d’abrogation de la Constitution, sous le prisme des accords
politiques portant arrangements constitutionnels, les expériences sont
diverses161 et celle de Madagascar retiendra notre attention. En effet,
c’est dans le contexte de la revendication démocratique des années 1990
et plus exactement le 31 octobre 1991 qu’une convention fut signée
157 Lexiques des termes juridiques, 22ème éd. Dalloz 2014-2015, p. 2.
158 L’entrée en vigueur désigne « la date à partir de laquelle une loi ou un règlement s’impose au respect de
tous ». S. GUINCHARD et Th. DEBARD, Lexique des termes juridiques, op. cit, p. 887.
159 A. Le PILLOUER, « ”De la révision à l’abrogation de la constitution ” : les termes du débat », Jus
politicum, n° 3, 2009, p. 6 et 7.
160 G. BURDEAU, « Une survivance : la notion de constitution », op. cit. cité par G. H. MFOYOUOM,
Changements constitutionnels et institutions administratives au Cameroun, Thèse de doctorat,
université de Yaoundé II, 2015, 594 p. (spec. p. 4).
161 Par exemple, alors que la transition démocratique, en république Sud-Africaine et à Madagascar,
s’est effectuée en totalité par un accord entre les habitants de ces pays, celles de la Côte d’Ivoire, de
la République Démocratique du Congo, du Burundi, de la sierra Leone et du Libéria recelaient des
éléments d’extranéité.
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162 R. RAMBAUD, Droit des élections et des référendums politiques, Paris, LGDJ, 2019, J. P. QUANTIN
(dir.) Transitions démocratiques africaines (1990-1994), Paris, Karthala, 2000 ; B. KANTE, « Le
constitutionalisme à l’épreuve de la transition démocratique en Afrique », in C. ZOETHOUT
(dir), Constitutionalism in Africa, Ed. Sander Institut, 1996, pp. 17-32 ; pour une actualisation, lire
D. E. ADOUKI, « La lustration dans le constitutionalisme contemporain », Revue française de
droit constitutionnel, 2022/1, n° 129, p.4.
163 F. D. MELEDJE « Faire, défaire et refaire la constitution en Côte d’Ivoire : un exemple d’instabilité
chronique », in Ch. FOMBAD, Ch. MURRAY, Fostering constitutionalism in Africa, Pretoria Univer-
sity Law Press, 2010, p. 309-339.
164 J.-F. AÏVO, « La crise de la normativité de la Constitution en Afrique », RDP., n° 1- 2012, pp. 141-170.
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170 M. TROPER, La philosophie du droit, paris, LGDJ, 2003, p. 129 ; P. BRUNET, « Le juge
constitutionnel est-il un juge comme un autre ? » Dalloz, 2005, p. 115. Décision du 12 mai 2016
du juge constitutionnel congolais (RDC).
171 Pour la doctrine, lire J.-M. CARBASSE, « Le juge entre la loi et la justice : approches médiévales
», in J.-M CARBASSE, L. DEPAMBOUR-TARRIDE (dir.), La conscience du juge dans la tradition
juridique européenne, ouvrage coll., PUF, 1999, p. 67 et s ; N. DION, « Le juge et le désir du juste »,
D. 1999, Cron., p. 195. A. AKAM AKAM, « Le juge entre la loi et sa conscience », Cahiers Juridiques
et Politiques, Revue de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Université de Ngaoundéré, 2010, p.
9-34.
172 Décision n°2022-004/ CC sur la dévolution des fonctions de Prédisent du Faso. Art. 1er : les requêtes
en déclaration d’inconstitutionnalité des articles 313-1et 313-2 du Code pénal de messieurs Mory
Aldiouma Jean Pierre PALM, Tibo OUEDRAOGO et Bossobé TRAORE sont recevables.
173 Décision n°2022-004/ CC sur la dévolution des fonctions de Prédisent du Faso.Art. 3 : les requêtes
en déclaration d’inconstitutionnalité des articles 313-1et 313-2 du Code pénal de messieurs Mory
Aldiouma Jean Pierre PALM, Tibo OUEDRAOGO et Bossobé TRAORE sont rejetées comme étant non
fondées.
174 A Madagascar, le principe de continuité de l’État pour légitimer un coup d’État a été utilisé par le
juge lors de la crise de 2009. Avis de la haute Cour du 31 juillet 2009.
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175 Art. 87 de la Constitution de la République islamique de Mauritanie de 2006 : « Les décisions du Conseil
constitutionnel sont revêtues de l’autorité de la chose jugée ». En République du Congo, le principe de l’autorité
de la chose jugée est réaffirmé par la Cour constitutionnelle dans sa décision n°065/DCC/EL/L du 26
octobre 2012 sur le recours en annulation des résultats de l’élection législative dans la circonscription
électorale unique de Dongou, scrutin du 5 août 212. (Source : site www.cour-constitutionnel.cg).V. A.
ADELOUI, « L’autorité de la chose jugée par les juridictions constitutionnelles en Afrique », RTSJ 2012,
n° 002, p. 54 ; A. ISSOUFOU, « L’autorité des avis du juge constitutionnel en Afrique francophone »,
Afrilex u-bordeaux 4, fr., 2020, 39p.
176 R. SCHWARTZENBERG, L’autorité de la chose décidée, LGDJ, 1969.
177 D. E. ADOUKI, « Contribution à l’étude de l’autorité des décisions du juge constitutionnel en
Afrique », RFDC, n°95, 2013, p. 611-638.
178 L. FAVOREU, « La légitimité du juge constitutionnel » in Revue internationale de droit comparé,
vol. 46 n° 2, avril-juin 1994, pp. 557-581 ; I. DIALLO, « La légitimité du juge constitutionnel
africain », site lecames.org, vol.1, 2015, consulté 2 avril 2022 à 8h.
179 F. VANGAH WODIE, « Les garanties de l’indépendance du juge constitutionnel », Association
des Cours constitutionnelles ayant en partage l’usage du français (ACCPUF), Le statut du juge
constitutionnel, Actes de la sixième conférence des Chefs d’institution de l’ACCPUF, Niamey,
Niger, 3-4 novembre 2011, Bulletin n°10, décembre 2014, p.69.
180 M.-A. FRISON –ROCHE, L’impartialité du juge, Recueil Dalloz, 1999, Chronique, p. 3.
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C’est donc la finalité qui compte, il s’agit ici des pistes supposées
apporter un début de solution au rétablissement d’un nouvel ordre
constitutionnel en Afrique noire francophone214.
Cependant, les pouvoirs du juge constitutionnel en période de crise
sont aussi importants et sensibles qu’il est urgent de les encadrer215
si on envisage un retour à la normale ou à la re-constitutionnalisation
de l’ordre juridique transitionnel.
II. L’exigence recherchée d’une justice constitutionnelle
orthodoxe
Dans l’hémistiche d’un vers cité à sa propre gloire, à propos de
l’armée au sein de l’Etat, Cicéron employait cette formule sibylline :
« les armes doivent céder à la toge ». « Cedant arma togae »216.
Dit autrement, les gouvernements militaires, matérialisés par les
armes et la violence physique ou institutionnelle, doivent faire
place au gouvernement civil symbolisé par la toge. C’est dire
que le retour à la justice orthodoxe ou à l’ordre constitutionnel
légitime217 est conditionné par la réconciliation avec la Constitution
214 J. DU BOIS DE GAUDUSSON, « Les solutions constitutionnelles des conflits politiques »,
Afrique contemporaine, n° spécial, 4e trim., 1996, p. 251-256 ; B. GENEVOIS, « Les solutions
possibles », in G. CONAC, D. MAUS, L’exception d’inconstitutionnalité, Paris, Éditions STH,
Collection « les grands colloques », Les Cahiers constitutionnels de Paris I, 1990, p. 97-111.
215 D. De BECHILLON, « Comment encadrer le pouvoir normatif du juge constitutionnel », Cahier du
Conseil constitutionnel, n°24 (Dossier : le pouvoir normatif du juge constitutionnel), juillet 2008, p. 1-3.
216 CICÉRON, De Officis, (Des devoirs, I, 22), 45 av. J-C. « Cedant arma togae, (Que les armes cèdent à
la toge) ».
217 M. HAURIOU, Précis de droit administratif et de droit public, Paris Sirey, 12e éd., 1933, p. 37 sq., L.
DUGUIT, Traité de droit constitutionnel, La théorie générale de l’Etat, Paris, E. de Boccard, 2e éd., Tome
III, 1923, p. 99-110 ; G. VEDEL, Manuel de droit constitutionnel, Paris, Dalloz, réédition présentée par
Guy CARCASONNE et Olivier DUHAMEL, 2002, p. 2 sq ; MÉLIN-SOUCRAMANIEN (F.), Droit
constitutionnel, Sirey, 36e éd., 2017, p. 12 sq. ; F. D. MELEDJE, Droit constitutionnel, Les éd. ABC, 2014,
p. 189 sq. ; A. LOADA et IBRIGA L. M. Droit constitutionnel et institutions politiques, Ouagadougou,
Collection Précis de Droit Burkinabé, 2007, p. 223.
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228 J. RIVERO, « le huron au palais royal ou réflexion naïves sur le recours pour excès de pouvoir »,
Dalloz, Ch. VI. 1962, p. 37-40.
229 J. I. SIENOU, « Le nouvel avatar démocratique en Afrique : l’obsession du second », RFD const.
sept. 2016, n°107, p. 633-652.
230 Sur cette dynamique, lire P. BRUNET, « Le juge constitutionnel est-il un juge comme les
autres ? », Dalloz, 2005, p. 115 ; D. GNAMOU, « La cour constitutionnelle en fait-elle trop ? », in
La Constitution béninoise du 11 dec. 1900 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges en l’honneur de M. A.
GLELE, Paris, L’Harmattan, 2014, pp. 687-715 ; P. BLACHER, « Le Conseil constitutionnel en
fait-il trop ? », Pouvoirs, n°105, 2003, p. 17-28.
46
Serge François SOBZE
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234 Expression de la Haute Cour constitutionnelle malgache pour marquer l’ordre constitutionnel en
48
Serge François SOBZE
crise.
235 L’expression est empruntée à L. ROULET, « Pratique du tri et de la collégialité dans le cadre des
référés-libertés « Covid-19 » : l’écueil d’une « a-justice » administrative ? », Revue du droit public
- n°3, 2022, p.757.
236 Ibid.
237 F. J. AÏVO, « Crise d’effectivité et crise d’autorité des constitutions africaines », Communication
au colloque sur « La problématique des remises en cause de l’ordre constitutionnel en Afrique: quels
risques pour la démocratie? », Ouagadougou, les 10 et 11 août 2010, p. 1-26.
238 J. CHEVALLIER, « La gouvernance un nouveau paradigme Etatique ? » Revue française
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256 A. EYINGA, Cameroun, 1960-1990. La fin des élections. Un cas d’évolution régressive de la démocratie,
paris, L’Harmattan, 1990, p 7 ; Du même auteur, Mandat d’arrêt pour cause d’élection. De démocratie
au Cameroun, 1970-1978, Paris, l’Harmattan, 1978, p. 251.
257 V. Art. 23 (2) de la CADEG qui inscrit au rang des changements anticonstitutionnel de
gouvernement, tout putsch ou coup d’Etat contre un gouvernement démocratiquement élu.
258 M. D. BLEOU, « La révision de la Constitution ivoirienne », Revue ivoirienne de droit, n°41, 2010, p. 157
sq, cité par Y.S. LATH, « La production constitutionnelle en période de crise dans les Etats d’Afrique :
crise du constitutionalisme ou constitutionalisme de crise », op.cit. p. 346. On fait allusion au Président
Mamadou TANDJA du Niger qui organisa le 4 août 2009, un referendum constituant très controversé
dans un contexte de crise politique d’où l’adoption d’une nouvelle constitution et la prolongation de trois
ans de son mandat.
259 J. WALINE, « Existe-t-il un gouvernement du juge constitutionnel en France ? » in Renouveau du
droit constitutionnel. Mélanges en l’honneur de Louis Favoreu, Dalloz, 2007, p. 487-510.
260 M. CAPPELLETTI, « Des juges législateurs ? », in Le pouvoir des juges, Paris, Economica, PUAM, Coll.
Droit public, 1990, p. 23-113, M. WALINE, « Le pouvoir normatif de la jurisprudence » in Mélanges
G. Scelles, III, F. WODIE VANGAH, « Régimes militaires et constitutionnalisme en Afrique », Penant,
n°803, juin-sept., 1990, p.195-204.
54
Serge François SOBZE
CONCLUSION
« A l’évidence l’Afrique cherche. L’Etat cherche ses institutions, la démocratie
son expression, la justice [constitutionnelle] son éthique (…) »261.
C’est par ce constat fort saisissant de Raynal que l’on peut comprendre
les différentes épreuves que traverse le constitutionalisme africain
et la nécessité d’une justice para-constitutionnelle prise ici comme
une justice des sorties de crise en Afrique noire francophone262.
Par épreuves, on fait allusion ici au phénomène « pivot » qui
constituent le reflet du « mal être » du constitutionnalisme négro-
africain : le « constitutionnalisme rédhibitoire »263, le « reflux du
constitutionnalisme »264, le « désenchantement constitutionnel »265, le
« constitutionalisme global »266 et le « déclin du constitutionnalisme »267.
261 J. J. RAYNAL, « Le renouveau démocratique béninois : modèle ou mirage », Afrique contemporaine, n° 160,
1991, p. 25 ; I. DIALLO, « A la recherche d’un modèle africain de justice constitutionnelle », AIJC, XX,
2004, p. 93-120.
262 F. J. AÏVO, « Le droit des sorties de crise: Règles et procédures applicables aux ruptures de légalité
constitutionnalité », Communication au colloque international sur « La constitution et les crises en
Afrique », Cotonou, les 7 et 8 décembre 2015, p. 1-27.
263 J. OWONA, « l’essor du constitutionnalisme rédhibitoire en Afrique noire : étude de quelques «
constitutions Janus », Mélanges en l’honneur de Pierre François GODINEC, LGDJ, 1985, p. 235-243.
264 J. MOUANGUE KOBILA, « peut-on parler d’un reflux du constitutionnalisme au Cameroun ? »,
in Recht in Africa, 2010, p. 38-82.
265 P. Avril, « Enchantement et désenchantement constitutionnels sous la Ve République », Pouvoirs, vol.
126, n° 3, 2008, p. 5-16. Ces phénomènes sont récurrents dans la pratique constitutionnelle africaine.
Voire K. DOSSO, « les pratiques constitutionnelles dans les pays d’Afrique noire (…) », op.cit. p.17.
266 L’expression est de Marie-claire PONTHOREAU, ««Global Constitutionalism», un discours
doctrinal homogénéisant, op.cit. Le « constitutionnalisme global » est cette tendance du
constitutionalisme selon laquelle les Constitutions des Etats ne sont plus suffisantes à réguler
l’ensemble des activités du gouvernement et que la société internationale gagnerait à utiliser les
concepts du constitutionnalisme pour mieux organiser son activité. Il a été critiqué du fait de
l’absence de l’Etat, de la population cohérente et des organes étatiques. En outre, les instances
internationales ne sont que le résultat de la volonté conventionnelle des Etats souverains. La
puissance des juridictions internationales ne permet pas, à elle seule, la construction d’un
constitutionalisme global.
267 M. AHANHANZO GLELE, « La Constitution ou loi fondamentale », in Encyclopédie juridique
de l’Afrique, Abidjan Dakar-Lomé, Les nouvelles Éditions africaines, p. 33-34.
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282 S. PIERRE-CAPS, « L’esprit des constitutions », in Mélanges en l’honneur de Pierre PACTET, Paris,
Dalloz, 2003 ; D. KOKOROKO, « L’idée de constitution en Afrique », Afrique contemporain,
n°242, 2012, p. 117.
283 J. D. B. De GAUDUSSON, « Constitution sans culture constitutionnelle n’est que ruine du
constitutionalisme », in : Mélanges en l’honneur de Slobodan MILACIC, Démocratie et liberté :
tension, dialogue, confrontation, Bruylant, Bruxelles, 2007, p. 333-348.
284 M. AHANHANZO-GLELE, « Pour un État de droit en Afrique », in Mélanges offerts à Pierre
François Gonidec, L’État moderne Horizon 2000, aspects interne et externe, Paris, LGDJ, 1985,
pp.181-193.
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BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
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L’INSTRUCTION DANS LE PROCÈS
CONSTITUTIONNEL. RÉFLEXION À PARTIR DES
ÉTATS D’AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE
Par
Alain Ghislain EWANE BITEG
Docteur/PHD en droit public,
Assistant à la Faculté des sciences juridiques
et politiques, Université de Yaoundé II SOA
1 BRUNET (P.), « Le juge constitutionnel est-il un juge comme les autres ? Réflexions méthodologiques
sur la justice constitutionnelle », in JOUANJAN O. et al., la notion de justice constitutionnelle, 2005,
Dalloz, PP.115-135. Pour l’auteur : « le juge constitutionnel ne serait pas un juge comme les autres parce que
l’interprétation de la Constitution exigerait des méthodes d’interprétation spécifiques, elles-mêmes justifiées par
le fait que la Constitution ne serait pas un texte comme un autre». Toutefois, le procès constitutionnel est
un procès comme les autres dans la mesure où il relève l’existence d’un différend lie à l’application d’une
disposition législative, un jugement de ce différend selon les principes du contradictoire, de la publicité,
de l’oralité, de l’impartialité du tribunal et une décision bénéficiant de l’autorité de la chose jugée. De plus,
les éléments constitutifs du procès sont réunis dans le procès constitutionnel à savoir : un ensemble de
critères formels et matériels. Pour un approfondissement, lire utilement ROUSSEAU (D.), « Le procès
constitutionnel », Revue Pouvoirs, n°137, 2011, PP. 47-57.
2 AKEREKORO (H.), « Le procès constitutionnel au Bénin », ABJC, 2013, P.85.
63
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
3 La loi constitutionnelle du 16 juillet 1875, article 12, section 5 portait : « une loi déterminera le
mode de procéder pour l’accusation, l’instruction et le jugement du Président de la République et les
ministres devant le SÉNAT constitué en cour de justice pour crimes commis dans l’exercice de leurs
fonctions », voir DUGUIT (L.), Manuel de droit constitutionnel : Théorie générale de l’État, le droit et
État, les libertés publiques, l’organisation politique de la France, E. de BOCCARD, 1923, P. 493.
4 C’est une procédure au cours de laquelle : « le président assigne chacune des affaires qui se présentent à
l’un des rapporteurs permanents ». EISENMANN (Ch.), La justice constitutionnelle et la Haute Cour
constitutionnelle d’Autriche, Economica, PUF, 1928, P.201.
5 D’AMBRA (D.), L’objet de la fonction juridictionnelle : Dire le droit et trancher les litiges, LGDJ, Coll.
« Bibliothèque constitutionnelle de droit privé- Tome 236 », 1994, 339P.
6 GOHIN (O.), La contradiction dans la procédure administrative contentieuse, LGDJ, 1988, P.159.
7 Loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel du Sénégal.
8 Loi portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle de la RCA.
9 Loi du 21 avril 2004 portant organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel.
10 Loi organique n°004-001 du 30 juin 2004 portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle des Comores.
11 Loi organique n°28-2018 du 7août 2018 portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle du Congo.
12 MAGNON (x.), « Qu’est-ce ‘’instruire’’ le procès constitutionnel ? », Xavier MAGNON, Pierre
ESPLUGES-LABATUT, Wanda MASTOR, Stéphane MOUTON. Les pouvoirs d’instruction des
Cours constitutionnelles et la formation de l’intime conviction des juges constitutionnels, les Cahiers de
l’Institut Louis FAVOREU, PUAM, 2016, P.4.
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Alain Ghislain EWANE BITEG
13 L’intime conviction ou preuve morale. Le juge apprécie en toute liberté les preuves qui lui sont
soumises.
14 DEBARD (Th.), GUINCHARD (S.), Lexique des termes juridiques, Dalloz, 27ème édition, 2019,
P.578.
65
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
15 GOHIN (O.), La contradiction dans la procédure administrative contentieuse, LGDJ, 1988, P.14.
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67
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
20 Dans les Etats d’Afrique noire francophone on note une convergence des modèles constitutionnels.
Lire dans ce sens : CABANIS (A.), et MARTIN ( J.-L.), « Un espace d’isomorphisme
constitutionnel : l’Afrique francophone », in Mouvement du droit public, Mélanges en l’honneur de
Franck MODERNE, Paris, Dalloz, 2005, PP.343-357.
21 Sur ces points lire utilement, CONAC (G.), « Le juge constitutionnel en Afrique, censeur ou
pédagogue ? In Conac (G.), Les Cours suprêmes en Afrique, tome II, Paris, Economica, 1989, P.VI et ss. Voir
aussi MODERNE (F.), « Les juridictions constitutionnelles en Afrique », in Conac (G.), op.cit., P.3 et ss.
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L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
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29 AÏVO (F-J.), « Le président de la juridiction constitutionnelle. Portrait négro-africain », RDP, 2019, n°3,
P.786.
30 Idem.
31 Bénin, Cour constitutionnelle 7 janvier 2016, n° DCC 16-007 : Recueil Cour constitutionnelle, Vol.1,
P.71 et s.
32 Certains juges sont désignés par les autorités de nomination en cette qualité. Ils ne sont pas
forcément juristes, mais siègent dans la juridiction en raison de leur réputation professionnelle et
de leur expérience au service de l’État.
33 Cour constitutionnelle 11 février 2016, n° DCC 16-040 : Recueil Cour constitutionnelle, Vol.1, P.289 et s.
34 Au Cameroun, dans l’affaire Entreprises Publiques : le dossier de 18 Directeurs généraux devant le
Conseil constitutionnel, le président de cette juridiction a désigné le Professeur Joseph OWONA
comme rapporteur.
71
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
35 L’Article 22 la loi n°22/95/ADP du 18 mai 1995 portant Règlement intérieur du Conseil constitutionnel
ivoirien stipule que : « le Greffier en chef transmet aussitôt au président du Conseil la requête accompagnée
d’un projet d’article d’ordonnance pour la désignation d’un conseiller rapporteur ». L’article 24 de la loi portant
organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine stipule
que : « le rapporteur est désigné parmi les membres de la Cour par ordonnance de son président ». Au Niger,
l’article 22 de la loi organique n°2012-35 du 19 juin 2012 déterminant l’organisation et le fonctionnement
de la Cour constitutionnelle et de la procédure suivie devant elle énonce que : « Le Président prend une
ordonnance de désignation du rapporteur en lui fixant une date pour déposer son rapport …»
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Alain Ghislain EWANE BITEG
36 Voir la loi organique n°28-2018 du 7août 2018 portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle du Congo.
37 Lire les articles 4 et 15 de la loi N°91-009 du 4 mars 1991 portant loi organique sur la Cour
constitutionnelle modifiée par la loi du 31 mai 2001.
38 Voir l’Arrêt n°005/CC/MC du 23 septembre 2016.
39 «…Vu l’ordonnance n°001/PCCT du 21 juin 2010 de Madame le Président du Conseil constitutionnel
de Transition portant désignation d’un Conseiller rapporteur… »
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L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
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42 Au Bénin, voir la Décision DCC 11-067 du 20 octobre 2011. Ici, le président de la juridiction et
le rapporteur sont nommément désignés tant au niveau des visas avec la formule suivante « …
OUÏ le Professeur Théodore HOLO en son rapport… » que du dispositif avec la formule qui suit :
« ….Le rapporteur, Professeur Théodore HOLO... Le Président, Robert S. M DOSSOU. »Pareille
formule se retrouve dans une autre décision. L’on peut lire au niveau des visas « …OUÏ Madame
ELISABETH K. POGNON en son rapport… » « …la rapporteure Elisabeth K. POGNON… La
Présidente Elisabeth K. POGNON ».
43 Voir l’Arrêt n°002/CC/MC du 22 mars 2016. Au Congo, le juge rapporteur n’est pas nommément
désigné. Néanmoins, il est fait du rapport dans les visas. C’est la formule suivante qui est la plus
usitée : « …le rapporteur ayant été entendu… » « … Vu l’ordonnance n°031/PCC en date du 14 mars
2016 de Madame le Président désignant un Conseiller rapporteur… »
44 «…vu l’ordonnance n°001/PCCT du 21 juin 2010 de Madame la Présidente du Conseil constitutionnel
de Transition portant désignation d’un Conseiller rapporteur… »
75
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
45 TUSSEAU (G.), Contentieux constitutionnel comparé. Une introduction critique au Droit constitutionnel
processuel constitutionnel, Paris, LGDJ, 2021, P. 1050. Pour l’auteur, les pouvoirs d’instruction peuvent se
résumer en ce qu’il qualifie de « l’enquête constitutionnelle ». Ainsi, au titre de leurs pouvoirs d’instruction,
les rapporteurs sont notamment autorisés à entrer en contact, outre avec les parties, auxquelles des
précisions ou des pièces complémentaires peuvent être demandées avec de nombreuses autorités,
institutions ou personnes extérieures à la juridiction, notamment des témoins ou des experts. Ils peuvent
sous peine de sanction, en obtenir des informations et des documents. Ibid., P. 1055.
76
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78
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54 SCHRAMECK (O.), « Les aspects procéduraux des saisines », in vingt ans de saisine parlementaire
du Conseil constitutionnel, journée d’étude du 16 mars 1996, Paris, Aix-en-Provence, Economica,
PUAM, 1995, P.10.
55 Voir l’article 22 de la loi organique n°28-2018 du 7août 2018 portant organisation et
fonctionnement de la Cour constitutionnelle du Congo.
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63 SENAC (C.-E.), L’office du juge constitutionnel ; Etude du contrôle de constitutionnalité par les
juridictions françaises, Paris, LGDJ, 2015, P.165.
64 MAGENDIE ( J.-C.), Célérité et qualité de la justice, Rapport au garde de sceaux, ministre de la
Justice, Paris, la documentation française, 2004, P.19.
65 Lire la Constitution de la République du Congo adoptée par referendum le 25 octobre 2015.
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L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
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Ce délai peut être réduit à huit (8) jours en cas d’urgence ».73Des
dispositions analogues sont prévues au Cameroun74 et au
Bénin.75À l’analyse des textes juridiques sus-évoqués, il en
ressort que la durée de l’instruction est comprise entre un mois
et deux semaines, et en cas d’urgence cette durée peut être
ramenée à huit jours, étant entendu que la durée de l’instruction
ne peut excéder celle du procès constitutionnel.
Dans la seconde hypothèse, l’on peut déduire la durée de
l’instruction en matière de contentieux électoral. Le texte organique
sur la juridiction constitutionnelle du Burundi dispose en matière
de contentieux de l’élection des députés et des sénateurs ce qui
suit : « la Cour constitutionnelle ne peut être saisie que par une requête
écrite adressée au président de la Cour constitutionnelle. Cette requête
doit être reçue au greffe de la Cour constitutionnelle dans un délai de dix
jours qui suivent la proclamation des résultats du scrutin ».76 D’autres
États d’Afrique noire francophone prévoient également dans les
textes organiques régissant les juridictions constitutionnelles
la durée du procès constitutionnel en matière de contentieux
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85 BONNEFOY (O.), Les relations entre le Parlement et le Conseil constitutionnel. Les incidences de la
question prioritaire de constitutionnalité sur l’activité normative du Parlement, Thèse de doctorat,
Université de Bordeaux, juin 2015, P. 212.
86 Affaire 3/C/2005.
89
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
que doit être une instruction. Ils ne font qu’illustrer le champ des
possibilités. La production de la documentation non juridique
permet également d’instruire le procès constitutionnel.
Deuxièmement, le juge rapporteur mobilise également une
documentation non juridique, il faut entendre, par cette
dernière, l’ensemble des pièces du dossier mobilisé par des
personnes extérieures à la juridiction constitutionnelle. Ladite
documentation est quasiment produite par des personnes
externes à la juridiction constitutionnelle c’est-à-dire par les
autorités habilitées à saisir le juge constitutionnel. La production
de la documentation non juridique permet d’instruire le
procès constitutionnel, en aidant le juge à prendre la bonne
décision, elle est un outil d’aide à la prise de décision par le juge
constitutionnel au surplus, elle postule la saisine de la juridiction
constitutionnelle par toute personne ayant un intérêt particulier.
Ainsi, toute personne ayant un intérêt peut adresser une
documentation non juridique à la juridiction constitutionnelle. Les
textes juridiques87et la jurisprudence constitutionnelle88africaine
87 Sans être exhaustif, l’article 27 du Règlement intérieur de la Cour constitutionnelle du Bénin du 16
septembre 2005 fait référence à une « requête ». L’article 21 de la loi n°22/95/ADP du 18 mai 1995
portant Règlement intérieur du Conseil constitutionnel ivoirien parle plus d’« un courrier ».
88 Au Congo, dans l’instruction d’un avis, sur la conformité du Règlement financier de l’Assemblée
nationale, le juge rapporteur fait référence à la lettre du Président de l’Assemble nationale. Voir, Avis
n°003 ACC-SVC 12 du 26 novembre 2012. En matière de contentieux électoral, le juge instructeur
mobilise : la liste des candidats aux élections législatives…, la correspondance du secrétaire général du
Parti congolais du Travail… Voir la Décision n°73/DCC/EL/LP/13 du 28 février 2013 sur le recours
en annulation des résultats de l’élection législative partielle dans la circonscription électorale unique de
Bouanela, département de la Likouala, scrutin du 2 décembre 2012. Au Niger, dans l’instruction d’une
décision, le juge rapporteur révèle qu’il a eu recours à une lettre. Il affirme que : «… dans le corps de sa
lettre, Monsieur Oumarou ATTIKOU n’invoque ni une disposition constitutionnelle ni une loi organique sur la
Cour constitutionnelle ». Au Sénégal, le juge rapporteur dans l’instruction d’une affaire au niveau des visas
mobilise également des lettres et d’autres pièces externes. Voir l’Affaire n°4/E/2007 sur la proclamation
des résultats du 1er tour du scrutin de l’élection présidentielle du 25 février 2007.
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91 Voir la loi n°22/95/ADP du 18 mai 1995 portant Règlement intérieur du Conseil constitutionnel
ivoirien.
92 Lire l’article 22 la loi n°22/95/ADP du 18 mai 1995 portant Règlement intérieur du Conseil
constitutionnel ivoirien.
93 VEDEL (G.), « Réflexions sur les singularités de la procédure devant le Conseil constitutionnel »,
in Nouveaux juges, nouveaux pouvoirs, Mélanges en l’honneur de Roger PERROT, Paris, Dalloz,
1995, P.549. Les « portes étroites » permettent la démocratisation du contentieux constitutionnel
à travers une plus grande transparence et a une ouverture du Conseil constitutionnel pour le
rapprocher des citoyens. Lire utilement Garance NAVARRO-Ugé, « Les portes étroites », revue-
esprit, N°477, 2021/9, P.26.
94 De BECHILLON (D.) et CONNIL (D.), Réflexions sur le statut des « portes étroites » devant le
Conseil constitutionnel, Les notes du club des juristes, janvier 2017, P.26.
92
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93
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
97 Idem.
98 Article 48 alinéa 1de la DÉCISION n°01/CC du 17 juillet 2019 portant adoption du Règlement intérieur.
99 L’article 27 du Règlement intérieur de la Cour Constitutionnelle du Bénin stipule que : « la Cour
Constitutionnelle est saisie par une requête. Celle-ci est déposée au secrétariat général qui l’enregistre
suivant la date d’arrivée ».
100 L’article 21 du Règlement intérieur de la Cour constitutionnelle du Niger stipule que : « Tout
courrier relatif aux questions juridictionnelles est directement enregistre au Greffe de la Cour
constitutionnelle ».
94
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101 Ce sont l’ensemble des faits qui concernent uniquement les parties dans un litige particulier. Ce sont les
faits qui liés aux parties, à leurs activités, leurs biens, leurs affaires, leurs états d’esprit. Ce sont souvent les
faits qui sont à la base du litige. Les faits juridictionnels sont des faits qui permettent au juge d’exercer
sa fonction juridictionnelle et vont ainsi lui permettre de résoudre le litige qui est devant lui. Lire De
LAMOTHE (D.), « Les modes de décision du juge constitutionnel, Rapport français, séminaire
international de justice constitutionnelle, organisé par le Centre d’étude constitutionnelle et
administrative de l’Université Catholique de Louvain Bruxelles les 6 et 7 décembre 2001, P.9.
102 Les faits législatifs sont les faits qui informent le juge lorsqu’il exerce une fonction législative. Ici,
l’idée est que le juge crée le droit et qu’en exerçant cette fonction, il peut s’appuyer sur les faits
afin de déterminer et de comprendre le contenu, les bases et les objectifs d’une loi. Ces faits sont
ainsi généraux et ne concernent pas directement les parties au litige. Ce sont en quelque sorte des
données de portée générale qui, sans concerner les parties, sont pertinentes, car elles informent le
juge sur la solution du litige. Idem.
103 DÉCISION EL 11-021 du 7 juillet 2011.
95
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97
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
KAMTO. Elle affirme ainsi que « attendu que le requérant ne cite aucun
texte qui l’autorise à récuser des membres du Conseil constitutionnel ou
à demander le dessaisissement du Conseil constitutionnel lui-même ».109
Au surplus, le moyen prit de la violation de l’article 91, alinéa 1 et 5
concernant l’affichage et l’acheminement du matériel de campagne,
le candidat Maurice KAMTO souligne un affichage abusif de
l’image du candidat sortant Paul BIYA en violation de la législation.
Seulement sa requête ne contenant aucun élément de preuve110
le juge constitutionnel l’a simplement déclaré non fondé. De ce
qui précède, l’on relève que le juge instructeur est intransigeant sur
l’absence de preuve. Il rejette toute requête qui ne mobilise pas à la
fois les éléments de droit et de fait. La preuve s’apparente à un élément
factuel et donc à une proposition susceptible d’être déclarée vraie ou
fausse.111Le recours à un élément factuel ne garantit pas son caractère
décisif au moment de le prendre en compte. Pour trancher le litige
parce qu’il peut exister d’autres éléments factuels contradictoires.112Il
apparaît que l’analyse des éléments de droit et de fait dans l’instruction
préalable occupe une place importante, mais pas au même titre que le
principe du contradictoire, car ce dernier connaît une prise en compte
minimale dans le procès constitutionnel.
98
Alain Ghislain EWANE BITEG
99
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
100
Alain Ghislain EWANE BITEG
101
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
127 VERPEAUX (M.), Contentieux constitutionnel, Dalloz, 1re édition, 2016, P. 102.
102
Alain Ghislain EWANE BITEG
128 SOMA (A.), « Le statut du juge constitutionnel africain », in Frédéric Joël AÏVO (dir), La
Constitution béninoise du 11 décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges en l’honneur de
Maurice AHANHANZO GLELE, Paris, L’Harmattan, 2014, P. 480.
129 KPODAR (A.), « Quand les colloques nous font nous rencontrer !!! Certaines idées fortuites
sur le juge constitutionnel et le pouvoir politique en Afrique », in Actualités du droit public et de la
science politique en Afrique, Mélanges en l’honneur de Babacar KANTE, L’Harmattan-Sénégal, 2017,
P.285.
103
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
130 Lire l’article 22 de la loi n°28-2018 du 7 aout 2018 portant organisation et fonctionnement de la
Cour constitutionnelle du Congo.
131 Voir l’article 26 (3) de la loi organique n°1-2003 du 17 janvier 2003 portant organisation et
fonctionnement de la Cour constitutionnelle du Bénin.
132 Lire l’article 58 de la DÉCISION n°01/CC du 17 juillet 2009 portant adoption du Règlement intérieur.
104
Alain Ghislain EWANE BITEG
133 CONNIL (D.), L’office du juge administratif et le temps, Paris, Dalloz, 2012, P.50.
134 AWONO ELOUNDOU (E.), La fonction du juge rapporteur dans le contentieux administratif
camerounais, Mémoire de DEA, Université de Yaoundé 2, FSJP, 2009-2010, P. 69.
135 https://cdn.accf-rancophonie.org, bulletin-13-repertoire, avril-2019, Cour constitutionnelle du
Gabon, P. 300.
105
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
136 Le rapport contient le résumé des faits, la procédure, l’objet de la demande, les moyens de
la demande, les fins de non-recevoir de la partie défenderesse. Quant à la note juridique, elle
contient la proposition de solution faite par le juge rapporteur et l’examen des points-ci après : la
compétence de la Cour en rapport avec l’objet du litige, la recevabilité de la requête, les propositions
de réponse aux moyens développés par la partie demanderesse. Le projet d’arrêt est élaboré en
onction de la solution proposée dans la note juridique. Tous ces documents doivent être distribués
aux juges constitutionnels plusieurs jours avant afin de leur permettre de faire des observations
écrites qui seront débattues en plénières. Ainsi, le rapport adopté sera lu à l’audience et le projet
d’arrêt également. https://cdn.accf-rancophonie.org, bulletin-13-repertoire, avril-2019, Cour
constitutionnelle de la RDC, P. 30.
137 L’article 22 de la loi organique n°2012-35 du 19 juin 2012 déterminant l’organisation et le
fonctionnement de la Cour constitutionnelle et de la procédure suivie devant elle énonce que : «
Le Rapport doit être remis aux Conseillers au moins vingt-quatre (24) heures avant le début des
délibérations… ».
138 Selon l’article 58 de la DÉCISION n°01/CC du 17 juillet 2009 portant adoption du Règlement
intérieur : « … Le Rapporteur rédige également un projet de décision à soumettre à l’appréciation des
autres Membres du Conseil ».
139 L’article 29 du Règlement intérieur de la Cour constitutionnelle stipule que : « … Le Rapporteur
procède à l’instruction de l’affaire en vue d’un rapport écrit à soumettre à la Cour ».
140 L’article 44 de la loi n°28-2018 du 7 août 2018 portant organisation et fonctionnement de la
Cour constitutionnelle du Congo stipule que : « À l’issue de l’instruction, le rapporteur établit un
rapport et un projet de décision qui sont soumis à l’approbation de l’ensemble des membres de la
Cour constitutionnelle… »
106
Alain Ghislain EWANE BITEG
141 Lire l’article 56 alinéa 1 de la DÉCISION n°01/CC du 17 juillet 2009 portant adoption du
Règlement intérieur de Conseil constitutionnel camerounais.
107
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
142 ODENT (R.), Contentieux administratif, tome 1, Fascicules 1 à 3, Paris, Dalloz, 2007, P. 951.
143 KAMDEM ( J.-C.), Cours polycopié de contentieux administratif, 3è année Licence, Université de
Yaoundé, FDSE, 1985-1986, tome1, P.237. (Inédit)
108
Alain Ghislain EWANE BITEG
144 Le rôle du rapporteur est globalement celui de mener l’instruction de l’affaire en vue de la manifestation
de la vérité. À cet effet, il instruit à charge et a décharge. Il doit se conformer aux procédures prévues par
la loi organique sur la Cour constitutionnelle, le règlement de procédure de la Cour constitutionnelle et
toutes autres normes qui en ont l’état. Il met à la disposition des autres juges les textes de loi en rapport
avec la question posée. À la fin de l’instruction, il rédige un rapport qu’il présente aux autres juges. Il
prend part à la décision. https://cdn.accf-rancophonie.org, bulletin-13-repertoire, avril-2019, Cour
constitutionnelle du Gabon, P. 300.
145 Le rapporteur prépare le rapport, la note juridique et le projet d’arrêt avec les membres de son cabinet.
Dès qu’il aura fini son travail, il va le distribuer a tous les membres de la Cour ainsi, qu’au secrétaire des
plénières qui préparera l’ordre du jour de la plénière durant laquelle l’a faire sera examinée. Les membres
de la Cour ont le droit de faire des observations sur le travail qui leur est distribué. https://cdn.accf-
rancophonie.org, bulletin-13-repertoire, avril-2019, Cour constitutionnelle de la RDC, P. 30.
146 Voir article 59 de la loi organique n°04-001 du 30 juin 2004 portant organisation et fonctionnement
de la Cour constitutionnelle des Comores.
109
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
147 Voir l’article 14 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel
du Sénégal.
148 Voir l’article 26 de la loi n°1- 2003 du 17 janvier 2003 portant organisation et fonctionnement de
la Cour constitutionnelle de la République du Congo.
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L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
112
Alain Ghislain EWANE BITEG
113
L’instruction dans le procès constitutionnel. Réflexion à partir des États d’Afrique noire francophone
CONCLUSION
Au final, l’analyse de l’instruction dans le procès constitutionnel a
permis de déboucher sur sa considération en une phase cruciale du
procès en question. En effet, les textes qui régissent les juridictions
constitutionnelles dans les États d’Afrique noire francophone
aménagent l’instruction comme une phase autonome a la juridiction
constitutionnelle dans laquelle on retrouve un certain nombre
d’articulations. Il convient de souligner la pertinence de l’instruction
dans l’office du juge constitutionnel, à travers la recherche des
éléments probants, l’attribution des pouvoirs d’instruction au juge
rapporteur et la rédaction du projet de décision juridictionnelle.
Toutefois, l’instruction recèle des faiblesses dans un contexte
africain de politisation du juge constitutionnel et de prise en
compte minimal du principe du contradictoire. Partant, on peut se
demander si l’instruction dans le procès constitutionnel se déroule
toujours au sein de la juridiction constitutionnelle. Cette dernière
n’a-t-elle pas souvent eu recours à l’aide d’autres juridictions afin de
préparer le projet de décision d’acte juridictionnel.
114
L’INÉGALITÉ ENTRE L’HOMME ET LA FEMME
DANS LES EFFETS FAMILIAUX DU NOM RÉCUSÉE PAR
LA COUR CONSTITUTIONNELLE BÉNINOISE
Aïssata DABO
Maître-assistante en Droit privé
Université Thomas Sankara
(Burkina Faso)
La Cour constitutionnelle,
115
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
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par la Cour constitutionnelle béninoise
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L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
122
Aïssata DABO
EN CONSEQUENCE,
Article 1er. - Dit que la requête de madame Eucharistie KOTOUNOU
est recevable.
Article 2.- Dit que les articles 6 et 12 de la loi nº 2002-07 du
24 août 2004 portant Code des personnes et de la famille sont
contraires à la Constitution ;
La présente décision sera notifiée à madame Eucharistie
KOTOUNOU, à monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la
Justice et de la Législation, à monsieur le Président de l’Assemblée
nationale, à monsieur le Président de la République, et publiée au
Journal officiel.
Ont siégé à Cotonou, le vingt-et-un octobre deux mille vingt-et-un ;
123
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
1 Il est à noter qu’avant cet instrument, « l’égalité de droits des hommes et des femmes » a été
proclamée dans le préambule de la Charte des Nations Unies, signée à San Francisco, le
26 juin 1945.
2 Adoptée à Paris, le 10 déc. 1948, elle figure dans le bloc de constitutionnalité de bon nombre d’États,
parmi lesquels le Bénin, le Burkina Faso et le Mali, pour ne citer que ceux-là. Elle fait partie de la
Charte internationale des droits de l’homme qui comprend en outre : le Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le
Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
3 Décision de la Cour constitutionnelle (DCC) nº 21-269 du 21 oct. 2021.
4 Par la loi nº 2021-13 du 21 oct. 2021 modifiant et complétant la loi n° 2002-07 du 24 août 2004
portant CPF.
5 V°DCC n° 04-083 du 20 août 2004. Il faut approuver cette possibilité, pour la Cour constitutionnelle, de
revenir sur la constitutionnalité d’une loi qu’elle a préalablement déclarée conforme, qui rend constant le
contrôle de constitutionnalité des textes légaux. Pour autant, l’occasion est bonne pour attirer l’attention
sur la nécessité d’effectuer des lectures approfondies des lois avant leur déclaration de conformité
constitutionnelle, qui ouvre la voie à leur adoption.
124
Aïssata DABO
6 Art. 143-144 du projet de Code, à l’image du CPF burkinabè en vigueur (adopté par la zatu
[appellation donnée à la loi sous la révolution burkinabè] An VII/0013 du 16 nov. 1989, il est
entré en vigueur le 4 août 1990), art. 257-262.
7 Par décret n° 95-236 du 5 sept. 1995.
8 J. DJOGBENOU, « Les personnes et la famille en République du Bénin : de la réalité sociale à
l’actualité juridique », in La personne, la famille et le droit en République du Bénin : Contribution à
l’étude du Code des personnes et de la famille, éd. Juris Ouanilo, fév. 2007, p. 13 ; G. BOKO NADJO,
« Le Code des personnes et de la famille béninois, Forum des ONG d’Addis Abeba », oct. 2004,
consulté le 25 jan. 2022 sur http://jafbase.fr/docAfrique/Benin/PresentationCodeFam.pdf.
9 G. BADET, « Avant-propos », in La personne, la famille et le droit en République du Bénin :
Contribution à l’étude du Code des personnes et de la famille, op. cit., p. 3.
10 Selon lequel « l’homme et la femme sont égaux en droit ».
11 G. BADET, « Avant-propos », op. cit., p. 4.
125
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
12 DDC 02-144 du 23 déc 2002. Stéphane BOLLE, commentant cette décision, affirme que « la déclaration
d’inconstitutionnalité la plus spectaculaire frappe la polygamie, déclarée contraire à l’égalité entre
l’homme et la femme » (S. BOLLE, « L’émancipation de la femme béninoise par la Constitution ? » in
La Voix de l’intégration juridique et judiciaire africaine, 2005, nos 5 & 6, p. 1).
13 S. BOLLE, op. cit., p. 6.
14 Cf. A. N. GBAGUIDI, « L’égalité dans les rapports personnels entre époux dans le nouveau code de la
famille du Bénin », in Recht in Afrika, vol. 2, 2003, p. 167-188.
15 A. N. GBAGUIDI, « Égalité des époux, Égalité des enfants et le projet de code de la famille et des
personnes du Bénin », in Revue béninoise des sciences juridiques et administratives, nº spécial, oct. 1995, p. 3.
16 Ibid.
126
Aïssata DABO
ce qui implique qu’ils aient les mêmes droits et les mêmes obligations.
Les articles 26, alinéas 1 et 2, de la Constitution béninoise et 3 de la
Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP)17
s’inscrivent dans ce sens. Dans l’absolu, l’égalité n’est pas que
théorique. La décision rendue le rappelle par la mention expresse
de l’égalité « dans » la loi (à savoir dans son libellé) et « devant » la
loi (par rapport à l’application qui en est faite).
Le grief soulevé par la requérante, Eucharistie Kotounou, était
la violation, par les articles 6 et 12 du CPF, de la Constitution
béninoise et de la CADHP, en leurs dispositions consacrant
l’égalité entre l’homme et la femme. À cet égard, la CADHP
énonce, en son article 3, premièrement que « toutes les personnes
bénéficient d’une totale égalité devant la loi » et deuxièmement
que « toutes les personnes ont droit à une égale protection de la
loi ». L’article 18, alinéa 3, de la Charte africaine ajoute que « l’État
a le devoir de veiller à l’élimination de toutes discriminations
contre la femme et d’assurer la protection des droits de la femme
et de l’enfant tels que stipulé dans les déclarations et conventions
internationales ». Quant à la Constitution béninoise, elle
proclame, en son article 26, alinéas 1 et 2, que « l’État assure à
tous l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de
sexe, de religion, d’opinion publique ou de position sociale » et
« l’homme et la femme sont égaux en droit ».
17 Adoptée par la 18e Conférence de l’Organisation de l’Unité Africaine, à Nairobi, le 27 juin 1981,
elle est entrée en vigueur le 21 oct. 1986. Elle a été ratifiée le 20 jan. 1986 et signée le 11 fév. 2004
par le Bénin.
127
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
18 Aux termes duquel : « L’enfant légitime porte le nom de famille de son père.
L’enfant né hors mariage porte le nom de celui de ses parents à l’égard duquel sa filiation est établie.
En cas de reconnaissance simultanée des deux parents, l’enfant porte le nom de son père.
Si le père reconnaît l’enfant en dernière position, l’enfant prendra son nom. Mais s’il s’agit d’un enfant de
plus de quinze (15) ans, son consentement sera requis.
En cas de désaveu, l’enfant porte le nom de sa mère.
L’adoption confère le nom de l’adoptant à l’adopté.
En cas d’adoption par les deux époux, l’adopté prend le nom du mari ».
19 Dans la DCC n° 21-269 du 21 oct. 2021, la Cour retient que « le sexe est l’appartenance à l’une des
deux moitiés du genre humain, constitutif de l’état des personnes » (v°II- Sur les violations alléguées,
3e considérant). Le terme sera employé dans la présente étude selon cet entendement.
20 Pour sa définition, le nom « est une appellation qui permet de désigner la personne. Il comprend
le nom de famille et le prénom. Le nom de famille rattache l’individu à sa famille […] le prénom
le distingue au sein de sa famille » (A. MARAIS, Droit des personnes, Dalloz, coll. « Cours », Paris,
juin 2021, n° 143).
21 Il en ressort que : « La femme mariée garde son nom de jeune fille auquel elle ajoute le nom de son mari.
Il en va de même pour la veuve jusqu’à son mariage.
La femme divorcée peut continuer à porter le nom de son mari avec le consentement de ce dernier ou sur
autorisation du juge ».
22 Lesquels disposent tour à tour que « les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles
128
Aïssata DABO
d’aucun recours » et qu’« elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités civiles, militaires
et juridictionnelles ».
23 Aux termes duquel « tout citoyen peut saisir la Cour Constitutionnelle sur la constitutionnalité des lois,
soit directement, soit par la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité invoquée dans une affaire qui
le concerne devant une juridiction. Celle-ci doit surseoir jusqu’à la décision de la Cour Constitutionnelle
qui doit intervenir dans un délai de trente jours ». En marge, une décision de la Cour constitutionnelle
du Bénin (DCC n°09-087 du 13 août 2009) affirme que sa jurisprudence fait partie intégrante du bloc de
constitutionnalité. La conséquence en est que toute violation, par commission ou par omission, de cette
jurisprudence équivaut à une violation de la Constitution (v°T. HOLO, « Le citoyen : pierre angulaire
de la justice constitutionnelle au Bénin », consulté le 26 jan. 2022 sur https://cdn.accf-francophonie.
129
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
130
Aïssata DABO
131
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
25 V°, dans le même sens, art. 36-38 et 486 du CPF burkinabè et art. 31, al. 1er, 32, al. 2, et 496 du CPF
malien issu de la loi n° 11-080/AN-RM du 2 déc. 2011.
26 A. DABO, L’égalité de l’homme et de la femme dans le mariage : Étude comparée des droits du Bénin, du
Burkina Faso et du Mali, L’Harmattan, coll. « Études africaines – Série Droit », Paris, nov. 2018, nº 250 s.
27 La désignation ancienne d’« enfant légitime » est source de stigmatisation pour l’enfant né hors
mariage. Il faut lui préférer des expressions neutres. Le CPF malien conserve cette terminologie et
lui oppose celle d’« enfant naturel » (v° Titre II : De la filiation légitime [art. 468 s.] et Titre III : De
la filiation naturelle [art. 495 s.]).
28 Le CPF malien, curieusement, inverse l’habitude – sans être pour autant plus égalitaire vis-à-vis
des sexes – à son art. 32, al. 1 et 2 : « L’enfant né hors mariage porte le nom de sa mère.Il prend le nom
de son père en cas d’établissement de sa filiation à l’égard de celui-ci ».
132
Aïssata DABO
133
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
134
Aïssata DABO
37 De matronyme et -°ique ; du latin classique matris, génitif de mater, ‘mère’, et de l’affixe d’origine
grecque -°onyme, ‘nom’ (cf. Dictionnaire Antidote, v° Matronyme).
38 La consécration du système patriarcal produit indirectement l’effet de mettre à l’écart les règles de
dévolution du matronyme chez certaines minorités ethniques, comme cela avait cours au Burkina
Faso (A. DABO, op. cit., n° 257).
135
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
136
Aïssata DABO
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L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
sexe féminin, non mariée, âgée d’au moins 35 ans49. Dans le cas où
l’adoptante est mariée, si l’adoption concerne l’enfant du conjoint,
le nom de l’enfant demeure celui du père acquis précédemment. À
l’opposé, l’adoption de l’enfant de l’épouse par l’époux fait prendre à
l’adopté le nom du mari, en présence d’une adoption plénière50. Ces
dispositions sont désormais plus ou moins affectées par le nouveau
régime béninois du nom, qui tient compte de la volonté parentale
dans l’attribution du nom de famille à l’enfant51.
Mais, en toute hypothèse, la mère ne peut transmettre que son nom
«patronymique», c’est-à-dire le nom de son propre père. Pour autant,
l’incohérence est appelée à se corriger d’elle-même, au bout de quelques
générations, sous l’effet d’une réforme légale permettant la transmission
indifférenciée, par les père et mère, du nom de famille à l’enfant.
Le réajustement de la loi béninoise n° 2002-07 du 24 août 2004
portant CPF n’était pas évitable, à partir du moment où le contrôle
de constitutionnalité avait abouti à affirmer que l’inégalité de
l’homme et de la femme dans la transmission du nom,
par la filiation, était inconstitutionnelle. En effet, cette inégalité ne
dérivait ni d’un principe constitutionnel ni d’un objectif à valeur
constitutionnelle, encore moins d’un impératif constitutionnel,
comme l’a souligné la Cour constitutionnelle dans sa décision du
21 octobre 2021. Conséquemment, la requérante plaidait pour
qu’au plan légal, le nom de l’enfant puisse être constitué du nom
49 Cf. art. 337, 3e tiret, du CPF béninois. V° dans le même sens, art. 471, al. 1er, du CPF burkinabè
qui fixe le seuil de l’âge à 30 ans, de même que l’art. 540 du CPF malien (à noter que, dans le cas
malien, l’adoption est expressément exclue pour toute personne homosexuelle, selon l’art. 522, al.
4, du même code).
50 En réalité, cela correspond au cas de l’art. 6, al. 4, du CPF béninois.
51 Art. 6 nouveau du CPF béninois.
138
Aïssata DABO
139
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
140
Aïssata DABO
60 En vertu de l’article 124 de la Constitution béninoise, dont l’alinéa 1er dispose qu’« une disposition
déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application ».
61 Cet article a aussi été réécrit par la loi nº 2021-13 du 21 oct. 2021 modifiant et complétant la loi
n° 2002-07 du 24 août 2004 portant CPF (infra, n° 35).
141
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
62 Comparer avec l’article 41, al. 1 et 2, du CPF du Burkina Faso : « La femme mariée conserve son nom.
Toutefois, il n’est pas dérogé à l’usage en vertu duquel elle porte, dans la vie courante, le nom de son mari ».V°
aussi art. 35, al. 1 et 2, du CPF du Mali : « La femme mariée conserve son nom.En outre, elle acquiert par le
mariage et le temps qu’elle reste veuve le droit d’user du nom de son mari ».
63 La seule forme de conjugalité reconnue par le Bénin, comme par beaucoup d’autres États africains du
reste.
64 G. CORNU, Droit civil : Introduction – Les personnes – Les biens, 12e éd., Paris, LGDJ, 2005, nº 591.
À ce titre, une femme mariée a pu demander réparation au mari ayant présenté sa concubine sous
son nom (France, TGI Briey, 30 juin 1966, J.C.P. 1967. 2. 15130).
65 F. LAROCHE-GISSEROT, « Nom de la femme mariée : le désordre s’installe », D. 2003, p. 633, nº 3.
142
Aïssata DABO
L’on a pu faire valoir que le fait, pour la femme, d’user du nom du mari
milite en faveur de l’unité familiale66. Ainsi est-il affirmé que « la coutume
a toujours permis à l’unité du mariage de se manifester par l’unité du
nom »67. En restant dans cette idée, il faudrait bien reconnaître que si
l’usage en était bilatéralisé, cela participerait d’autant plus à singulariser
les conjoints mariés entre eux et ipso facto la famille issue de leur mariage.
Pour bien faire, les époux pourraient même décider de porter leurs deux
noms de famille respectifs dans un ordre identique.
En marge, il ne faut pas perdre de vue que l’appellation de la
femme par le nom de l’époux est une pratique plutôt récente
dans le contexte africain68.
Elle est, en fait, contemporaine de la colonisation69 et elle est, en
plus, assez sélective. En effet, cette matérialisation est surtout
remarquée dans les milieux urbains et instruits à l’occidentale.
Dès lors, sa généralisation par les lois africaines sur la famille
interroge, d’autant qu’elle n’a pas d’incidence véritable sur la
solidité du lien conjugal. Au sens obvie, « le mariage n’oblige
pas à la fusion des deux personnalités »70. Alors, la liberté
matrimoniale doit trouver à s’exprimer à l’égard du nom également.
66 Pour ce qui concerne l’Afrique, l’explication de « la nécessité d’intégrer la femme dans la famille
du mari » (M. ILBOUDO, Droit de cité, Être femme au Burkina Faso, Montréal, Les éditions du
Remue-ménage, 2006, p. 101) paraît plus crédible.
67 G. CORNU, op. cit., nº 589. L’auteur ne manque pas de souligner, néanmoins, que « ce n’est pas
exactement de la même manière pour le mari et pour la femme. Le mari garde l’usage de son
nom […] Pour la femme mariée, on admet que, sans perdre son nom de jeune fille (son nom de
naissance), elle prend, par l’effet du mariage, l’usage du nom de son mari, nom marital » (ibid.).
68 A. DABO, op. cit., nº 233, spéc. note n° 818.
69 M. ILBOUDO, Droit de cité, Être femme au Burkina Faso, op. cit., p. 101.
70 Ibid., p. 100.
143
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
71 Ces termes litigieux ont été expurgés de bien de Codes de la famille en Afrique, mais l’esprit n’en
continue pas moins de les imprégner (A. DABO, op. cit., nº 231).
72 M. ILBOUDO, Droit de cité, Être femme au Burkina Faso, op. cit., p. 101.
73 J. CARBONNIER, op. cit., nº 554.
74 La France aussi a, pendant longtemps, utilisé l’expression de « nom patronymique », puis elle
a opéré de profonds changements à partir de la loi n°85-1372 du 23 déc. 1985 relative à l’égalité
des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants
mineurs. Cette loi a remodelé l’ensemble des règles relatives au nom. Ensuite, les lois n° 2002-304
du 4 mars 2002 relative au nom de famille et n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique
sont intervenues pour remanier les règles d’attribution du nom d’origine ayant prévalu jusqu’à leur
adoption (cf. art. 311-21 s. du Code civil français).
75 Le CPF burkinabè prévoit en son article 41, alinéas 1 et 2, que « la femme mariée conserve son
nom », mais qu’« il n’est pas dérogé à l’usage en vertu duquel elle porte, dans la vie courante, le
nom de son mari ».
144
Aïssata DABO
145
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
76 Encore pourrait-il être posé la question de savoir s’il est possible, en matière législative ou jurisprudentielle,
de s’inscrire dans une vision rigoureuse du droit, sans interférence d’ordre culturel ?
77 Infra, n°35.
78 Supra, n° 23.
146
Aïssata DABO
79 Comparer avec l’art. 43 du CPF burkinabè : « Par le divorce, la femme perd l’usage du nom de son
mari.Toutefois, elle pourra le conserver, soit avec l’accord du mari, soit sur autorisation du juge si elle
justifie qu’un intérêt particulier s’y attache pour elle-même ou pour les enfants ».Pareillement, l’art. 35,
al. 2-5, du CPF malien dispose que « En outre [la femme mariée] acquiert par le mariage et le temps
qu’elle reste veuve le droit d’user du nom de son mari ; cette acquisition est anéantie par le divorce.
Néanmoins, la femme divorcée peut conserver l’usage du nom de son mari, avec l’accord de celui-ci, si elle
justifie d’un intérêt légitime particulier pour elle ou pour les enfants. La femme séparée de corps conserve
le droit d’user du nom de son mari.La veuve non remariée peut conserver l’usage du nom de son mari ».
80 Th. DUBAELE, Le nom de la femme mariée, Thèse de doctorat, Université de Lille II, déc. 1991, p. 6.
81 Une organisation de la société civile a mis en évidence que le nom des femmes est souvent effacé au
profit de leurs maris (cf. J.-L.D. avec AFP, « Féminisme : Une association dénonce l’invisibilisation
du nom des femmes », 20minutes.fr, 15 mars 2021, consulté le 14 jan. 2022 sur https://
www.20minutes.fr/societe/2999307-20210315-feminisme-association-denonce-invisibilisation-
nom-femmes).
147
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
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Aïssata DABO
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L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
92 Supra, n° 9 s.
93 Lire M. ILBOUDO, « La liberté matrimoniale », Revue burkinabè de droit, n° 32, 1997, p. 226-265,
spéc. p. 227.
94 S. K. HONVOU, Le principe d’égalité en droit béninois de la famille, Thèse de doctorat en Droit, Université
d’Abomey-Calavi – Université Paris-Est, 2016, 455 p. L’auteure y fait notamment la part entre « la
tradition comme obstacle à l’égalité en droit de la famille » (p. 51 s.) et « la loi comme ouverture à plus
d’égalité en droit béninois de la famille » (p. 137 s.).
150
Aïssata DABO
95 Dans sa réforme du régime du nom, la Côte d’Ivoire n’a pas opéré de changement au niveau du
nom marital (cf. loi nº 2020-490 du 29 mai 2020 relative au nom).
96 Dans cette hypothèse, l’on assisterait à une systématisation de vrais changements de nom au
mariage, plus vraisemblablement pour la femme. La situation pourrait être pire que celle de
l’adjonction du nom du mari.
97 DCC n° 21-269 du 21 oct. 2021, 1er considérant.
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L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
98 Pour aller plus loin, lire G. BADET, Les attributions originales de la Cour constitutionnelle du Bénin, Friedrich-
Ebert-Stiftung, Cotonou, 30 avr. 2013, p. 42 s.
99 Ibid., p. 47 s.
100 DCC n° 21-269 du 21 oct. 2021, II- Sur les violations alléguées, 4e considérant.
101 Ibid., 5e considérant.
152
Aïssata DABO
102 Cette Cour constitutionnelle avait auparavant tranché, dans la même veine (vº DCC nº 09-081 du 30
juil. 2009), une exception d’inconstitutionnalité soulevée à l’occasion d’une instance de divorce devant
le Tribunal de première instance de Cotonou, à propos de l’inégalité homme-femme dans la répression
de l’adultère d’un conjoint marié, tel qu’organisée par les art. 336 à 339 du Code pénal en vigueur en
République du Bénin. Ceux-ci punissaient plus sévèrement la femme, par rapport à l’homme convaincu
d’adultère.
103 Lire H. AKEREKORO, op. cit., p. 15 s. ; S. BOLLE, « Les leçons de Giessen », in Le défi de la
démocratisation et le rôle des Cours Constitutionnelles – La justice constitutionnelle en Afrique de l’Ouest
francophone, Franz von Liszt-Institute, Justus Liebig University, Giessen, 24-25 mai 2013, p. 1-2.
104 D. GNAMOU, « La Cour constitutionnelle du Bénin en fait-elle trop ? », in Joël Aïvo (dir.), La
Constitution du Bénin du 11 décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ? Mélanges en l’honneur de
Maurice Ahanhanzo Glèlè, Paris, L’Harmattan, coll. « Études Africaines », 2014, p. 687-715.
105 J. DJOGBENOU, « Le contrôle de constitutionnalité des décisions de justice : une fantaisie de plus ? »,
Afrilex, avr. 2014, 27 p.
106 Le CPF burkinabè représente un cas flagrant. Il consacre un certain nombre de dispositions contradictoires
des valeurs constitutionnelles (par exemple, l’option de polygamie [art. 257 du CPF burkinabè], le
principe de la dévolution du nom du père à l’enfant [art. 36 s. du CPF burkinabè], la priorité de l’homme
dans le choix du domicile conjugal [art. 294 du CPF burkinabè]), mais n’en est pas moins appliqué depuis
1990 sans heurts. Adopté par la zatu An VII/0013 du 16 nov. 1989 et entré en vigueur le 4 août 1990,
le CPF du Burkina Faso n’a pas été modifié encore. En fait, le projet de révision en cours butte sur les
dispositions en faveur de l’égalité des sexes, spécifiquement le rehaussement de l’âge matrimonial féminin
et son uniformisation à 18 ans pour l’homme et la femme.
153
L’inégalité entre l’homme et la femme dans les effets familiaux du nom récusée
par la Cour constitutionnelle béninoise
154
Aïssata DABO
155
156
LES MARCHÉS DE CONCEPTION-RÉALISATION EN
DROIT DES MARCHÉS PUBLICS AU CAMEROUN
1 BRACONNIER (S), Précis du droit des marchés publics, édition le moniteur, 8 août 2012, 578 P.
2 OST (F), VAN DE KERCHOVE (M), Le système juridique entre ordre et désordre, PUF, Coll. Les
voies du droit, 1ère édition, septembre 1988, 254 P.
3 DUGUIT (L), « Les transformations du droit public-conclusion » in Revue générale du droit, 31 janvier
1913, N°17448, P 17448.
4 RICCI ( J-C), Introduction à l’étude du droit, Hachette, Coll. Les fondamentaux : la Bibliothèque de
l’étudiant, Paris, 2007, p. 59.
5 DIEBLOT (S), Le droit en mouvement : Eléments pour une compréhension constructive des
transformations complexes des systèmes juridiques, Thèse, université de Paris X-Nanterre, 2000, p. 97.
6 MOOR (P), Dynamique du système juridique, une théorie générale du droit, LGDJ, mars 2010, 337 P.
7 COLLECTIF sous la direction de QUINIOU (M) et RICHARD (D), Droits en mutations :
ouvrage commun des docteurs en droit, Les éditions de l’immatériel, voir ‘’première partie’’, 19 juin
2018, 236 P.
8 TRUCHE (D), « A propos de l’évolution du droit administratif : loi d’extension et loi de divergence » in
CHAPUS (R) (Mel), Droit administratif, Montchrestien, Paris, 1992, p. 633. L’auteur en question qualifie
de statique tout ce qui est ‘’figé’’.
9 SAUTEL (O), Réformer le droit, LexisNexis, Coll. Colloques et débats, mars 2007, 120 P.
10 MACKAAY (E), « L’inflation normative » in Lex electronica, Vol 23, 2018, pp. 30-51. Ici, l’auteur
montre que l’inflation normative est une pathologie systématique de l’Etat.
157
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
11 LUISIN (B), « Le mythe de l’Etat de droit, l’Etat de droit, respectivement » in CIVITAS EUROPA,
N°37, 2016, voir ‘’2- Toute production de la norme introduit le désordre’’, pp. 155-182.
12 Parmi ces mutations, on peut citer la création d’un comité en charge de l’examen des recours en cas
de conflits entre soumissionnaires et acheteurs publics, la mise en place des principes d’intégrité
et de bonne gestion des deniers publics, les personnes morales de droit privé exerçant les missions
de service public pouvant désormais être des maîtres d’ouvrage au même titre que les mandataires
des personnes publiques…
13 COLLECTIF sous la direction de Nathalie Albert, Performance et droit administratif, LexisNexis,
Coll. Colloques et débats, 16 avril 2010, 306 P.
14 MARAVAL (P) sous la direction de HOLEMAN (R), Management public, Dunod, Coll. ‘’Hors
collection’’, 2014, Voir ‘’chapitre 4’’, pp. 89-130. Dans cet ouvrage, l’auteur nous montre que les
mécanismes d’attribution des marchés publics sont un moyen d’optimisation de la performance
économique.
15 PITSEYS ( J), « Le concept de gouvernance » in Revue interdisciplinaire d’études juridiques, Vol
65, 2010, pp. 207-228. Les exigences de gouvernance sont généralement liées à la transparence, à
l’éthique, à l’efficacité de l’action publique.
16 AYHAN (B), ÜSTÜNER (Y), « La gouvernance dans les marchés publics : La réforme du système
turc de marchés publics » in Revue internationale des sciences administratives, N°81, 2015, pp.679-
701.
158
Joseph Valerie EVINA
17 GERY (P, DE), SCHMIDT (P), Les accords-cadres, Le Moniteur, Coll. Guides juridiques, 25
juillet 2007, 261 P. Les accords-cadres sont des marchés qui portent sur les fournitures et services
courants dont le volume de la commande ne peut être maîtrisé à l’avance. Autrement dit, l’accord-
cadre c’est deux choses : les bons de commande et les marchés à commandes subséquents. Les
accords-cadres sont donc des marchés qui définissent les règles relatives à l’émission des bons de
commandes tout en fixant la quantité des prestations à réaliser et qui lorsque ladite quantité n’a pas
été suffisamment précisée se voit complétés par les marchés à commandes subséquents.
18 Voir article 70 du décret N°2018-366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés publics.
Les marchés réservés sont des marchés qui ne sont que réservés aux artisans, aux petites et moyennes
entreprises, aux organisations de la société civile et aux organisations communautaires à la base.
19 THOMAS (L), « Les marchés à tranches » in Recherches économiques de Louvain, Vol 67, 2001, pp. 437-
451. Les marchés à tranches sont des marchés publics qui peuvent être divisés ou fractionnés en deux :
d’une part on a les marchés à tranche ferme et d’autre part on a les marchés à tranche optionnelle.
20 AUBERT (F), « La conception-réalisation : une mutation profonde du secteur de la construction?
Etude des cas britanniques et français » in Annales des mines-gérer et comprendre, N°129, 2017, p. 3-12.
21 COURCELLE (L), Traité administratif des travaux publics, édition Dunod, Paris, 1937, 619 P.
22 ARRIGUI (P), Essai sur le caractère administratif des marchés de fournitures, thèse, Paris, 1945, 215 P.
23 Le décret de 2018 portant code des marchés publics au Cameroun distingue deux types de marchés
de service : les marchés de services quantifiables et les marchés de services non quantifiables.
24 DOMERGUE (G), Les marchés publics de prestations intellectuelles, thèse, LGDJ, 1992, Paris 2, 336 P.
159
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
25 LOUBET DES BAYLE ( J.L), Initiation aux méthodes des sciences sociales, l’Harmattan, Paris-
Montréal, 2000, 272 P, P. 240.
26 DURKHEIM (E), Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 1895, P. 95.
27 Il s’agit du décret N°2018-366 du 20 juin 2018 portant code des marchés publics qui définit pour
la première fois les marchés de conception-réalisation au Cameroun.
28 Il s’agit de la loi de 2019 portant code français de la commande publique, de l’ordonnance de 2015
relative aux marchés publics et de la loi de 1985 relative à la maîtrise de l’ouvrage publique et à ses
rapports avec la maîtrise d’œuvre privée.
160
Joseph Valerie EVINA
161
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
33 HUET (M), L’architecte maître d’œuvre, Le Moniteur, 2e édition, 14 octobre 2004, 304 P.
34 Voir article 7 de la loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à
ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée. Cette disposition pose le principe selon lequel une
mission de maîtrise d’œuvre est distincte ou séparée de celle de l’entrepreneur pour la réalisation
d’un ouvrage d’infrastructures.
162
Joseph Valerie EVINA
35 Voir article 18 de la loi du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports
avec la maîtrise d’œuvre privée.
36 Ceci conformément à la loi n°77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture en France.
163
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
37 BIAKAN ( J), Droit des marchés publics au Cameroun. Contribution à l’étude des contrats publics,
l’Harmattan, Coll. Droits africains et malgache, 9 novembre 2011, 130 p.
38 NICINSKI (S), Droit public des affaires, LGDJ, Coll. Précis Domat, Sous-collection ‘’Public’’, 7e
édition, 20 août 2019, 880 P.
39 CLAMOUR (G), DELELIS (P), DEVILLIER (P), Le droit de la commande publique, LGDJ,
éditeur : LexisNexis, décembre 2016, 220 P.
40 RICHER (L), LICHERE (F), Droit des contrats administratifs, LGDJ, Coll. Manuel, Sous-
collection. Droit public, 11e édition, 17 septembre 2019, 768 P.
41 DUVERGER (M), Finances publiques, PUF, Coll. Thémis, 1er janvier 1956, P. 135. L’engagement
de la dépense publique est du ressort des ordonnateurs et la passation des marchés publics fait
partie de l’engagement de la dépense publique.
42 MAGNET ( J), Eléments de comptabilité publique, 3e édition, LGDJ, Coll. Systèmes : finances
publiques, 1er janvier 1996, P. 63. Voir article 66 (1) du décret de 2013 portant règlement général
de la comptabilité publique au Cameroun.
164
Joseph Valerie EVINA
le droit des marchés publics c’est l’ensemble des règles juridiques et des
institutions qui encadrent les marchés publics quel que soit leur nature.
Pour cela, cette discipline a pour objet d’encadrer la préparation43
des marchés publics, leur passation44, leur exécution45, les
responsabilités46 liées à leur exécution, leur fin ou extinction et
même les litiges47 qui sont rattachés aux marchés publics. Le droit
des marchés publics s’occupe aussi du contrôle48 de la passation,
de l’exécution et du système des marchés publics. C’est donc une
discipline qui étudie et encadre l’univers des marchés publics.
Toute recherche scientifique doit être menée sur un espace
géographique bien précis. Il est donc nécessaire de préciser
l’espace dans lequel le travail scientifique sera fait et expliquer
pourquoi. C’est pourquoi PROTIERE Guillaume a affirmé
que « le droit est incontestablement un phénomène spatial »49.
Le champ géographique50 peut être un Etat précis, un système
43 LA GUERRE (A), Concurrence dans les marchés publics, éditeur : BERGER-LEVRAUULT, BNF,
1989, P. 90.
44 HACHE (O), Réussir la passation des marchés publics, 2e édition, édition Le Moniteur, 8 juillet
2004, 191 p.
45 MARTINEZ (B), SERR (F), Exécution des marchés publics, mise en œuvre administrative et financière,
édition Le Moniteur, 16 novembre 2016, 408 p.
46 TERNEYRE (P), La responsabilité contractuelle en droit administratif, LGDJ, sous-collection
‘’Bibliothèque de droit public’’, février 2014, 614 p.
47 BOISSY (X), CROS (N), Les litiges des marchés publics, 1ère édition, éditeur : Berger-Levrault,
Collection ‘’pratiques locales’’, octobre 2010, 170 p.
48 YUKINS (C), SCHWARTZ, SCHOONER (S.L), GORDON, FOLLIOT-LALLIOT (F), sous la
direction de Marcou (G), Le contrôle des marchés publics, édition IRJS, collection ‘’Bibliothèque de
l’institut de recherche juridique de la Sorbonne’’, novembre 2009, 440 p.
49 PROTIERE (G), Espaces du droit et droits des espaces, édition : l’harmattan, Collection :
« administration et aménagement du territoire », octobre 2009, voir « résumé », 194 p.
50 ROMI (R), Méthodologie de la recherche en droit, 2e édition, édition : LEXISNEXIS, Collection :
‘’objectif droit’’, sous-collection : « cours », Janvier 2011, 142 p.
165
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
51 VAN DE KERCHOVE (M), OST (F), Le système juridique entre ordre et désordre, PUF, Coll. Voies
du droit, 1ère édition, septembre 1988, 254 P.
52 CUNIBERTI (G), Grands systèmes de droit contemporains : introduction au droit comparé, LGDJ,
Coll. Manuel, Sous-collection ‘’Droit privé’’, 4e édition, août 2019, 444 p. JALUZOT (B),
« Méthodologie du droit comparé : bilan et prospective » in Revue internationale de droit comparé,
Vol 57, N°1, 2005, pp.28-48.
53 SEROUSSI (R), Introduction au droit étranger, Dunod, Coll. Gestion Sup, 3e édition, avril 2008,
222 p.
54 PONTHOREAU (M-C), « Droits étrangers et droit comparé : des champs scientifiques
autonomes ? » in Revue internationale de droit comparé, 67-2, 2015, pp. 299-315. CERQUEIRA
(G), NORD (N), La connaissance du droit étranger. A la recherche d’instruments de coopération
adaptés, T. 46, Société de législation comparée, Coll. Colloques, 1ère édition, janvier 2021, 268 p.
55 BABANDO (J-P), Groupement d’entreprises et cotraitance, 3e édition, édition Le Moniteur, Collection
Guides juridiques, voir ‘’résumé’, 250 p. L’auteur définit un groupement d’entreprises comme un
groupement momentané de plusieurs entreprises, créé en vue d’entretenir entre elles des liens juridiques,
économiques et financiers.
56 LATRECHE (A), La cotraitance et la sous-traitance des marchés publics, Territorial Editions, 1er
janvier 2011, 102 p.
166
Joseph Valerie EVINA
57 PAREYDT (C, E), EYGASIER ( J), Exécution des marchés publics de travaux : CCAG Travaux, Sa
Lamy, 5 janvier 2011, 407 p.
58 DUBISSON (M), Les groupement d’entreprises pour les marchés internationaux, Edition du
Moniteur, 1er janvier 1979, 343 p.
59 Voir article 136 (3) du décret de 2018 portant code des marchés publics au Cameroun.
60 Voir article 136 (2) du décret de 2018 portant code des marchés publics au Cameroun.
61 DEMBELE (M), Comment réussir un chantier de travaux publics ? : Conception, réalisation, gestion et
management, Editions L’Harmattan, 20 juillet 2018, 318 p.
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Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
168
Joseph Valerie EVINA
65 BEAUD (M), L’Art de la thèse, édition : La découverte, 2003, p. 38. Michel BEAUD définit la
problématique comme un ensemble construit autour da problématique comme un « ensemble construit
autour d’une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d’analyse qui permettront de
traiter le sujet choisi ».
66 ABANE ENGOLO (P, E), « La notion de qualité du droit » in RDSP, Vol 1, N°01, Juin 2013, PP. 88-110.
169
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
67 DELFORGE (C), POLET (K), RENDERS (D), Principes élémentaires du droit des marchés publics,
édition : Larcier, 2 juin 2020, 132 p. Parmi ces principes, on peut citer le principe de liberté d’accès
à la commande publique, le principe d’égalité de traitement des candidats, le principe d’intégrité,
le principe de la transparence des procédures, le principe d’efficacité.
68 GRAWITZ (M), Méthodes en sciences sociales, 7e édition, Paris, Dalloz, 2001, P. 361. L’auteur
définit la méthode comme une conception intellectuelle qui coordonne un ensemble d’opérations,
en général plusieurs techniques réunies.
69 BOUDON (R), LAZARFEL (P), in Le Vocabulaire des sciences sociales, concepts et indices, Paris, La
Haye, Mouton, 1965, 310 P.
170
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171
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
Pour le positivisme étatique, voir GUIHEUX (G), « La théorie générale de l’Etat de Raymond Carre de
Malberg » in Revue juridique de l’Ouest, 1999, pp. 81-90.
81 BRIMO (A), op.cit., P.301.
82 KELSEN (H), Théorie pure du droit, Dalloz, Paris, 1962, p. 7. C’est ce que Hans KELSEN appelle
le ‘’Sein’’ c’est-à-dire l’être ou le droit tel qu’il est.
83 DEFOURNY (M), « Le rôle de la sociologie dans le positivisme » in Revue philosophique de Louvain, Vol
36, 1902, pp. 478-501.
84 COPPENS (P), « Introduction à l’article de Hans Kelsen » in Droit et société, Vol 22, 1992, p. 536.
C’est ce que Hans KELSEN appelle le ‘’Sollen’’ ou le droit tel qu’il devrait être.
85 HO DINH (A-M), « Le vide juridique et le besoin de loi. Pour un recours à l’hypothèse du non-
droit » in L’année sociologique, Vol 57, 2007, PP. 419-453.
86 PERELMAN (CH), « Le problème des lacunes en droit, Essai de synthèse » in Le problème des
lacunes en droit, Bruxelles, Bruyland, 1968, pp.537-552.
87 ROBBE (S), « La clarté des lois dans la sécurité juridique » in Revue du notariat, Vol 110, N°2, septembre
2008, PP.337-358.
88 MACKAAY (E), « Les notions floues en droit ou l’économie de l’imprécision » in Langage, 1979, PP.33-
50.
172
Joseph Valerie EVINA
89 Voir TERRE (F), Introduction générale au droit, Dalloz, réédition, 2003, Paris, PP.4-35. L’auteur nous
fait comprendre que la dogmatique est l’école de l’exégèse qui se caractérise par l’interprétation
authentique des textes juridique et aussi par leur interprétation réaliste ou doctrinale. Pour
l’interprétation authentique, voir aussi COHENDET (M-A), Méthodes de travail en droit public,
Paris, Montchrétien, 3e édition, 1998, P.29.
90 LAUVAUX (P), MASSOT (J), L’application du droit étranger, Vol 36, Société de législation comparée,
Coll. Colloques, 1ère édition, mai 2018, 168 P. La méthode du droit étranger est beaucoup plus utilisée
pour affirmer l’identité des ordres juridiques nationaux par rapport à d’autres.
91 SERIAUX (A), Le commentaire de textes juridiques : arrêts et jugements, Ellipses, Paris, 1997, P.3.
Lire aussi RIPERT (G), Les forces créatrices du droit, 2e édition, LGDJ, 1955, p. 25. Voir aussi
KELSEN (H), Théorie pure du droit (trad. Charles Eisenmann), Dalloz, Paris, 1962, p. 460.
92 Les textes juridiques peuvent être une constitution, une loi, un règlement. Dans le cas d’espèce,
le décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics fera l’objet sur lequel s’appuiera
notre analyse puisque c’est ce texte réglementaire qui a fait naître les marchés de conception-
réalisation.
93 COLLECTIF, sous la direction de Baptiste BONNET, Traité des rapports entre les ordres juridiques,
LGDJ, Coll. Hors collection, 1ère édition, novembre 2016, 1824 P.
94 CHEVALLIER ( J), L’Etat post-moderne, T.35, LGDJ, 3e édition, 261 P. Selon l’auteur, l’ordre
juridique symbolise l’ordre social.
95 ONDOA (M), Le droit de la responsabilité publique dans les Etats en développement : contribution à
l’étude de l’originalité des droits africains, Tome 1, Thèse de doctorat d’Etat en droit public, université
de Yaoundé II-SOA, p. 34.
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Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
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Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
105 BESSMANN (P, G), Le mémento des marchés publics de travaux : intervenants, passation et exécution,
Eyrolles, 30 juin 2005, 162 P.
176
Joseph Valerie EVINA
106 KAHN (J), « La notion juridique des marchés publics » in marchés publics, octobre 1968, PP.37-51.
Voir aussi l’article 5 (W) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code des marchés publics. Cette
disposition définit un marché public comme « un contrat écrit passé conformément aux dispositions
du présent code, par lequel un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire de service s’engage envers
l’Etat, une collectivité territoriale décentralisée ou un établissement public, soit à réaliser des travaux soit
à fournir des biens ou des services moyennant un prix. Voir aussi le jugement N°62/94-95 du 29 juillet
1995 de la chambre administrative de la cour suprême du Cameroun dans l’affaire The Big Brothers
trading company C/ Etat du Cameroun (MINDIC). Dans cette affaire, le contrat administratif et
particulièrement les marchés publics se caractérisent par les clauses exorbitantes de droit commun. Un
marché public se caractérise aussi par l’équilibre financier du contrat. Pour appuyer cette idée, voir aussi le
jugement N°139/04-05 du 27 juillet 2005 de la chambre administrative de la cour suprême concernant
l’affaire Société SOTRACOME C / Etat du Cameroun. Le marché public se caractérise aussi par son
critère financier et donc par la rémunération. Pur cela, voir ZOGO NKADA (S-P) dans son article
intitulé « Le critère financier de la commande publique » un RASP, N°10, 2013, PP. 203-226.
107 Voir article 64 du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés publics.
108 ENOU (L), Traité théorique et pratique de droit administratif, tome 1 : ‘’Les travaux publics’’, thèse, édition
Pédone, 1896, Paris, 167 p.
109 Voir article 55 du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code des marchés publics.
110 Voir article 5 (bb) du décret N°2018/366 du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code des
marchés publics.
177
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
111 AUBY (J-F), Les contrats de gestion du service public, LGDJ, Coll. Systèmes, 1ère édition, 2 novembre 2016,
184 P. Voir aussi NICINSKI (S), Droit public des affaires, LGDJ, Coll. Précis Domat, Sous-collection.
Public, 7e édition, 20 août 2019, P. 608.
112 MAUVAIS (F), « La délégation de service public, un mode de gestion des services d’eau potable
et d’assainissement original et efficace » in Revue des sciences de l’eau, Vol 21, 2008, PP. 143-153.
113 DREYFUS (A), Etude juridique de la concession de travaux publics, thèse, édition Pédone, 1896,
Paris, 167 p.
114 BREVILLE (A), Les contrats de partenariat public-privé : guide pratique, Editions du secteur public, Coll.
Comprendre la gestion publique, 22 octobre 2008, 158 P. Voir aussi BIAKAN (J), « La délégation des
services publics en droit camerounais », p.222.
115 VILLARD (M), BACHELOT (Y), ROMERO (J-M), Droit et pratique des marchés publics de travaux :
Passation, exécution, financement (Collection Actualité juridique), Editions du Moniteur, 1er janvier 1981,
426 p.
178
Joseph Valerie EVINA
116 Voir article 55 (2) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
117 Voir article 54 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés publics.
L’étude des marchés ne concerne pas seulement les marchés de travaux. Elle concerne aussi les marchés
de fournitures et les marchés de prestations intellectuelles. En ce qui concerne les marchés de fournitures,
l’étude porte sur la performance des biens ou des équipements à acquérir, les normes applicables et les
contraintes de livraison en vue de l’élaboration des calendriers de livraison. Pour l’étude des marchés de
fournitures, voir article 55 (6) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des
marchés publics. Pour les marchés de prestations intellectuelles, l’étude du marché porte sur le contexte,
l’étendue des prestations envisagées, les objectifs et résultats attendus, les compétences spécifiques et
la qualification des experts à mobiliser, le chronogramme et le coût prévisionnel des prestations. Pour
l’étude des marchés de prestations intellectuelles, voir article 55 (5) du décret N°2018/366 du 20 juin
2018 portant code camerounais des marchés publics.
118 VACHAL ( J-M), L’étude de prix dans les marchés de travaux publics. La méthode, un exemple, Presses
de l’école nationale des ponts et chaussées, 31 mars 2011, 170 p.
119 Voir article 54 (2) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
120 HUET (M), Droit de l’architecture, Economica, 3e édition, 25 janvier 2002, 963 P.
179
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
121 Voir article 55 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
122 Voir article 55 (2a) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
123 LATRECHE (A), Marchés publics : les droits des opérateurs économiques évincés, Territorial Editions, 1er mai
2016, 120 p. FRANK (A), Le droit de la responsabilité administrative à l’épreuve des fonds d’indemnisation,
Editions L’Harmattan, 1er septembre 2008, 464 p.
124 Voir article 55 (2b) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
180
Joseph Valerie EVINA
125 Voir article 55 (2c) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
126 Voir article 55 (2-d) du décret N°2018/366 u 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
127 COLLECTIF, Faire respecter les normes environnementales : Tendances et bonnes pratiques (Agriculture
et alimentation-Environnement), OECD, 19 mai 2009, 240 p. FONBAUSTIER (L), Manuel de droit de
l’environnement, Presses universitaires de France, Coll. Droit fondamental, Sous-collection. Manuels, 2e
édition, voir ‘’Partie 1 : paradigmes et sources du droit de l’environnement-Leçon 4 : l’étagement des
normes nationales de protection de l’environnement’’, 3 juin 2020, 338 p. BETAILLE (J), « Répression
et effectivité de la norme environnementale » in Revue juridique de l’environnement, 2014, pp. 47-59.
Voir également l’article 55 (2 e) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des
marchés publics.
128 Voir article 55 (2-f) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des
marchés publics.
129 Aux termes de l’article 10 du code français des marchés publics de 2006, l’allotissement est un principe
selon lequel le pouvoir adjudicateur est libre de diviser un marché public en plusieurs lots pour répondre
à des besoins distincts. Voir aussi l’arrêt du Tribunal administratif du 28 juin 2007 dans l’affaire Société
MIELE. D’après la juriste RIVIERE Marjolaine, l’allotissement est un principe qui favorise l’égal accès
à commande publique. Plus techniquement, on parle souvent de fractionnement des marchés publics.
Conformément à l’article 58 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des
marchés publics, on parle d’allotissement lorsque la division des prestations en lots est susceptible de
présenter des avantages techniques, financiers ou organisationnels pour la réalisation des marchés de
travaux, de fournitures ou de services.
181
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
130 Voir article 55 (3) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
131 CARILLO (P), Conception d’un projet routier : Guide technique, Eyrolles, 1ère édition, 5 février 2015, 102 p.
132 Voir article 55 (4) du décret N°2018 /366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
133 EYGASIER (J), PAREYDT (C), Exécution des marchés publics de travaux, Lamy, Coll. Axe droit, voir
‘’résumé’’ de l’ouvrage, 5 janvier 2011, 408 p.
182
Joseph Valerie EVINA
134 SERR (F), MARTINEZ (B), Exécution des marchés publics, édition le Moniteur, voir ‘’résumé de
l’ouvrage’’, 23 octobre 2013, 376 p.
135 JOSSAUD (A), Guide pratique de la passation des marchés publics, Editions Formation Entreprise, 1er
janvier 2004, 490 p.
136 EVINA ( J, V), La passation des marchés publics en urgence au Cameroun, Thèse déjà citée, P. 48.
137 Voir article 123 (3) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
138 Voir article 123 (4) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
139 GAUDEMET (Y), Droit administratif des biens, LGDJ, Lextenso éditions, voir ‘’quatrième partie : les
travaux publics - chapitre 2 : l’exécution du contrat de travail public – section 3- Les ordres de service’’, 4
février 2014, 704 p. L’ordre de service comme son nom l’indique est un ensemble d’instructions relatives
aux modalités d’exécution du marché que le maître d’ouvrage ou les agents techniques de l’administration
adressent à l’entrepreneur titulaire qu’il doit obligatoirement respecter.
140 Voir article 123 (5) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
183
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
141 Voir article 124 (g) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
142 FEDERATION NATIONALE DES TRAVAUX PUBLICS, Abrégé des marchés publics de travaux
2019, édition Le Moniteur, Coll. Hors collection, 2e édition, 18 septembre 2019, 126 p.
143 Voir article 129 du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés publics.
144 PELLET (S), L’avenant au contrat, édition IRJS, Collection : Bibliothèque de l’institut de recherche
juridique de la Sorbonne, 2010, 628 p.
145 BRENET (F), « Les difficultés d’exécution des marchés publics de communication » in
LEGICOM, N°2004, 2004, PP. 103-114.
146 MODERNE (F), La sous-traitance des marchés publics, édition Dalloz, 1995, 296 p.
147 LATRECHE (A), op.cit., 102 p. L’auteur fait une belle distinction entre la cotraitance et la sous-traitance.
La première offre aux entreprises ou aux petites et moyennes entreprises un accès direct à la commande
publique. La seconde en offre un accès indirect.
184
Joseph Valerie EVINA
148 QUEROL (F), « L’intermédiation fiscale et douanière » in Presse de l’université de Toulouse 1 Capitole,
P.65-86.
149 DE BAYSER (X), VELASCO (C), Le petit livre du développement durable : 10 mots pour changer la planète,
L’Archipel, 6 mai 2009, 118 p.
150 Voir article 125 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
151 Voir article 129 (a) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
152 Voir article 129 (b) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
185
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
153 PEYRICAL (J-M), Les avenants aux contrats publics, Le Moniteur, Coll. Guides juridiques, 3e édition, 24
mars 2005, 192 p.
154 SABLIER (B), CARO ( J-E), ABBA TUCCI (S), La sous-traitance dans la construction, édition Le
Moniteur, 7e édition, juin 2012, voir ‘’définition de la sous-traitance’’, 438 p.
155 AHLIDJA (M), « Le sous-contrat en droit public » in RFDA, 2018, N°5, P. 915-928.
156 Voir article 131 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
186
Joseph Valerie EVINA
187
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
164 MONTMERLE, Passation et exécution des marchés de travaux publics, 1967, p.69 et S.
165 ROUX (C), Droit administratif des biens, Dalloz, Coll. Mémentos, sous-collection. Droit public, 1ère
édition, février 2019, voir ‘’Résumé de l’ouvrage’’, 226 p.
166 HOUSSARD (E), « L’économie du contrat » in Revue juridique de l’Ouest, 2002, pp. 7-65.
167 EVINA ( J, V), La passation des marchés publics en urgence au Cameroun, thèse, université de Douala,
janvier 2021 p. 54.
188
Joseph Valerie EVINA
168 RICCARDI (D), Les sanctions contractuelles en droit administratif, Dalloz, Coll. Nouvelle bibliothèque de
thèses, avril 2019, 502 p.
169 Voir article 168 (1) du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés
publics.
170 Voir article 180 (1) du même décret précité.
171 Voir article 77 de l’ancien code des marchés publics de 2004.
172 Voir article 182 (e) du même décret.
173 CHABANOL, Le régime juridique des marchés publics, Droits et obligations des signatures des marchés
de travaux, édition le Moniteur, Coll. Analyse juridique, 2007, 595 p.
174 FABRE-MAGNAN (M), De l’obligation d’information dans les contrats. Essai d’une théorie, LGDJ, Coll.
Anthrologie du droit, décembre 2014, 596 p.
189
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
175 Voir article 107 de l’ancien code camerounais des marchés publics de 2004.
176 Voir article 126 (1-b) du décret de 2018 portant code des marchés publics.
177 Voir article 127 (a) du même décret précité.
190
Joseph Valerie EVINA
191
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
183 BRECHON-MOULENES (C), Le financement des marchés publics, Dalloz, 1er janvier 1987, 218 p.
184 RIPERT (G), Recherche sur les intérêts moratoires, Tome 21, Défrénois, Coll. Doctorat et notariat,
octobre 2006, 696 p.
185 Voir article 161 du décret de 2018 portant code des marchés publics.
186 Voir article 162 du même décret précité.
187 Voir article 91 de l’ancien code français des marchés publics de 2006.
188 Voir articles 163 (1) et (2) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
189 Voir article 166 du décret précité.
192
Joseph Valerie EVINA
193
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
195 RADBRUCH (G), Le but du droit, in Annuaire international de philosophie du droit et de la sociologie
juridique, Paris, 1938, P.53-54.
196 COLLECTIF sous la direction de Bernard BEIGNIER, La sécurité juridique, Defrenois, 10 mars 2009,
630 p.
197 ALBERTINI (P), La crise de la loi : déclin ou mutation ?, LexisNexis, 1ère édition, 5 février 2015, 366 p.
198 VAN DE KERCHOVE (M), La doctrine du sens clair des textes et de la jurisprudence de la cour de
cassation de la Belgique, in L’interprétation en droit. Approche pluridisciplinaire, Nemesis, Bruxelles, 1988,
P.21. Pour l’auteur, l’insécurité juridique est liée à l’incertitude, à une zone de pénombre par rapport à une
situation de droit précise.
199 MOYRAND (A), « Réflexions sur l’introduction de l’Etat de droit en Afrique » in Revue
internationale de droit comparé, 1991, 43-4, P.855. Ici, l’auteur nous montre que lorsque l’Etat de droit
est menacé, l’Etat devient prédateur. Voir aussi DARBON (D), « L’Etat prédateur » in Politique
africaine, 1990, n°39, pp. 37-45. BERTHIER (L), NEGRON (E), PAULIAT (H), Justice et Etat de
droit, LGDJ, 12 mars 2020, 204 p.
194
Joseph Valerie EVINA
200 SEVE (R), La création du droit par le juge-Tome 50 : archives de la philosophie du droit, Dalloz, 10
janvier 2007, 480 p.
201 HO DINH (A-M), « Le vide juridique et le besoin de loi. Pour un recours à l’hypothèse du non-
droit » in L’année sociologique, Vol.57, 2007, PP. 419-453.
202 BORDES (E), Le silence et le droit : Recherches sur une métaphore, Presses Université Laval, 1er janvier 2018,
voir ‘’Résumé’’, 230 p. L’auteur fait une belle distinction entre le silence du droit et le silence dans le droit.
203 CHAMPEIL-DESPLATS (V), « Les clairs-obscurs de la clarté juridique » in WAGNER Anne et
CACCIAGUIDI-FAHY Sophie (dir), Legal language and search for clarity, Bern, Peter Lang, 2006, p. 36.
195
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
204 Le décret de 2009 portant code des marchés publics en république du Congo manifeste son silence
dans la consécration des conditions de recours aux marchés de conception-réalisation.
205 Le décret de 2012 portant code des marchés publics et de délégation de service public de la
république de Guinée manifeste aussi son silence pour consacrer les conditions de recours aux
marchés de conception-réalisation.
206 La loi de 2017 portant code des marchés publics au Bénin manifeste aussi son indifférence pour
consacrer les conditions de recours aux marchés de conception-réalisation.
207 Les conditions de recours aux marchés de conception-réalisation sont fixées et encadrées par
l’article 37 du code français des marchés publics de 2006.
208 Voir la circulaire n°95-58 du 9 août 1995 relative à la conception-réalisation en France.
196
Joseph Valerie EVINA
209 NICINSKI (S), « Les contrats de performance énergétique » in Annuaire des collectivités locales,
2013, p.148. Selon l’auteur, les contrats de performance énergétique remplissent 3 fonctions à
savoir : la garantie de la performance énergétique après réhabilitation d’un ouvrage, l’utilisation de
l’économie d’énergie pour financer la rénovation énergétique, externaliser les investissements.
210 NJOYA YONE (C), « L’autorité des marchés publics au Cameroun » in RADSP, Vol IV, n° XI,
Janvier-juin 2018, p. 148. Voltaire en son temps affirmait que « quand les besoins ont changé, les
lois qui sont demeurées, sont devenues ridicules ».
211 Voir article R2171-1 du code français de la commande publique de 2019.
197
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
212 SYMCHOWICCZ (N), PROOT (P), Traité des contrats publics complexes, 4e édition, Le Moniteur,
Coll. Référence juridique, 29 novembre 2017, 700 p.
213 NGAH NOAH (M, U), « Quelques réflexions sur le silence et le droit : essai de systématisation »
in Les cahiers de droit, voir ‘’l’incomplétude ou la discontinuité du droit comme facteur justificatif
des silences du droit’’, Vol 56, N°3-4, septembre-décembre 2015, pp. 575-613.
214 Voir l’arrêt du conseil d’Etat français du 11 mars 2013.
215 Voir article 36 du code français des marchés publics de 2006.
216 EVINA ( J, V), op.cit., p. 455.
217 RICHER, op.cit. , p. 672.
198
Joseph Valerie EVINA
Un silence qui crée un vide juridique. Vide parce nulle part il est
inscrit dans le code actuel des marchés publics la complexité
technique de l’ouvrage comme condition de recours aux marchés de
conception-réalisation. Ce vide accentue la liberté pour le pouvoir
adjudicateur de recourir à ces marchés. Et plus l’administration
n’est pas suffisamment encadrée sur une situation donnée, plus
elle tombe dans le piège de l’arbitraire et des abus. Rappelons
que le recours aux marchés de conception-réalisation ne peut être
accepté qu’à titre dérogatoire. En droit camerounais, la complexité
de l’ouvrage est beaucoup plus consacrée pour expliquer les
conditions de recours aux contrats de partenariat218. Il y a donc
une marginalisation de la prise en compte de la complexité de
l’ouvrage dans les marchés de conception-réalisation. Or, les
contrats de partenariat ne sont pas les seuls contrats publics
complexes. S’ajoutent aussi les marchés de conception-réalisation.
En fin de compte, il n’y a aucune traçabilité de la complexité
de l’ouvrage comme motif technique de recours aux marchés
de conception-réalisation au Cameroun. Tout ceci montre
que le pouvoir réglementaire a choisi le silence. Un silence
négatif puisqu’il continue son bout de chemin avec le manque
de consécration du caractère global de l’ouvrage comme motif
technique de recours aux marchés de conception-réalisation.
En droit français219, pour recourir aux marchés de conception-
réalisation, l’ouvrage doit avoir un caractère global c’est-à-dire que
218 Voir article 6 (1) et (2) de la loi n°2006/012 du 29 décembre 2006 portant régime général des
contrats de partenariat.
219 Voir article L2171-1 du code français de la commande publique de 2019.
199
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
220 BEZANCON (X), CUCCHIARINI (C), DYCKMANS (S), Mémento des contrats globaux, édition
Le Moniteur, voir ‘’présentation de l’éditeur’’, 19 juin 2019, 132 p.
221 Voir article L.2171-1 du code français de la commande publique de 2019.
222 Voir article R.2171-1 du code français de la commande publique de 2019.
223 Voir Arrêt du 3 décembre 2012 du conseil d’Etat français n°360333, Syndicat mixte de Besançon
SYBERT c/société CEGELEC NORD-EST et société TRADIM.
200
Joseph Valerie EVINA
224 GUILLET ( J-L), « Secret, opacité et transparence » in Les cahiers de la justice, N°3, 2014/3, p.
341. L’auteur définit l’opacité est liée au secret c’est-dire ce « qui n’est pas divulgué, que l’on tient
caché ». C’est une situation de zone d’ombre en fait.
225 Voir article 5 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
226 Voir Décret n°93-1270 du 29 novembre 1993 portant application du I de l’article 18 de la loi n°85-704 du
12 juillet 1985 modifiée relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d’œuvre
privée.
201
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
227 NGAH NOAH (M, U), op.cit., voir ‘’l’incomplétude ou la discontinuité du droit comme facteur
justificatif des silences du droit’’, pp.575-613.
228 Voir TA. Strasbourg, 14 novembre 2000, Daniel Delrez c/ville de Metz, N°99-39999.
229 PARKSTONE, Les ouvrages d’Art : les ponts, Parkstone, 24 juin 2010, 192 p.
230 DUFAU ( J), Droit des travaux publics, PUF, 1er novembre 1998, 701 p.
202
Joseph Valerie EVINA
231 SAUSSIER (S), TIROLE ( J), « Renforcer l’efficacité de la commande publique » in Notes du
conseil d’analyse économique, N°22, 2015, pp. 1-12.
232 Voir arrêt de la cour administrative d’appel du 29 mai 2008 dans l’affaire Sociétés FAYAT
compagnie financière et VILQUIN SA c/ maire de la ville de Lyon.
233 BROTO (E), Bâtiments industriels : innovation et architecture, Links, 1ère édition, 26 juin 2008, 298 p.
234 CE, 30 juillet 2003, Commune de Lens, N°223445, Lebon T.P.862.
203
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
235 LLORENS (F), Contrat d’entreprise et marché de travaux publics, LGDJ, 1981, p.244 et s.
236 GUILLET ( J-L), op.cit., p.341.
204
Joseph Valerie EVINA
237 ORTEGA (O), MAURUS (P), Les contrats de performance énergétique, LexisNexis, 1ère édition,
voir ‘’présentation de l’éditeur’’, 16 mars 2017, 156 p. Les auteurs de cet ouvrage définissent le
contrat de performance énergétique comme « un contrat conclu entre un maître d’ouvrage et un
opérateur d’efficacité énergétique visant à garantir, par une situation de référence contractuelle,
une diminution des consommations énergétiques du bâtiment, vérifiée et mesurée dans la
durée ». Voir aussi ROUDAUT (P), BADUEL (Y), BOUGRAIN (F), Etablir et mettre en œuvre un
contrat de performance : Les contrats de performance énergétique, mode d’emploi, voir ‘’présentation
de l’éditeur’’, CSTB, 1ère édition, 27 mars 2014, 182 p. Les auteurs de cet ouvrage nous montrent
que le but de ce contrat est la réduction de la consommation énergétique puisque les bâtiments
construits consomment excessivement de l’énergie. Voir aussi, NICINSKI (S), op.cit., P.147.
238 Voir article L.217-3 du code français de la commande publique de 2019.
239 NICINSKI (S), op.cit., p. 152.
240 Le décret N°2018/366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des marchés publics.
205
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
241 Le dictionnaire Linternaute définit l’inertie comme l’état de ce qui est inerte, qui ne bouge pas.
Autrement dit, on assiste plutôt à un statu quo au détriment du dynamisme.
242 HO DINH (A-M), op.cit., pp.419-453.
243 Voir article L2171-2 du code français de la commande publique.
244 CABINET GB2A, Contrats de performance énergétique : outils juridiques et solutions de financement,
voir ‘’présentation de l’éditeur’’, Le moniteur, 23 octobre 2013, 198 p.
206
Joseph Valerie EVINA
207
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
251 Voir article 69-I du code français des marchés publics de 2006.
252 EVINA ( J, V), op.cit., p.452.
253 Voir l’article 24 du code français des marchés publics.
208
Joseph Valerie EVINA
209
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
256 CORNU (G), « Principe » in Vocabulaire juridique, 13e édition, PUF, 8 janvier 2020, 1136 p. Il définit le
mot principe comme ‘’une règle juridique établie par un texte en termes assez généraux destinée à inspirer
diverses applications et s’imposant par une autorité supérieure’’.
257 PEYRICAL ( J-M), « La transparence dans les marchés publics » in Constructif, N°51, 2018, P.16.
258 FRANK (C), « Le principe d’égalité » in Annuaire internationale de justice constitutionnelle, 1987, pp. 191-
197.
259 Analyse proposée par la direction des affaires juridiques du ministère de l’économie en France.
260 Voir les articles 76, 77 et 78 du décret N°2018-366 du 20 juin 2018 portant code camerounais des mar-
chés publics.
210
Joseph Valerie EVINA
261 NELL (P), « Transparence dans les marchés publics » in Revue internationale de droit économique,
2004/3, T. XVIII, Vol 3, pp. 355-379.
262 HUBERT (P), CASTAN (A), « Droit constitutionnel et liberté de concurrence » in Les nouveaux
cahiers du conseil constitutionnel, 2015, N°49, pp. 15-27. La liberté de concurrence constitue à cet
effet un droit constitutionnel.
263 Voir les articles 83 et 84 du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
264 Aux termes de l’article 83 du code camerounais des marchés publics, l’acheteur public fait recours
à l’appel d’offres en deux étapes lorsqu’il souhaite baser son choix sur les critères de performance,
de contrainte d’exploitation et du coût économique en lieu et place de simples spécifications
techniques détaillées et qu’il n’est pas en mesure de définir les moyens permettant de satisfaire ses
besoins ou d’évaluer les solutions techniques et financières disponibles.
265 Cette procédure a été prévue à l’article 35-I-10 du code français des marchés publics de 2006.
211
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
266 Voir article 64-III du code français des marchés publics de 2006.
267 Voir article 103 (1) à (10) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
212
Joseph Valerie EVINA
268 AUBIN (L), AMBLARD (E), « Dialogue compétitif », J,-Cl, CMP, fasc. 64-10.
269 MENEMENIS (A), RICHER (L), « Dialogue et négociation dans la procédure de de dialogue
compétitif », CP-ACCCP, juin 2005, n°45, p.33.
270 Voir article 36 du code français des marchés publics de 2006.
271 CHARREL (N), «Dialogue compétitif et conception-réalisation», CP-ACCCP, mars 2004, n°31, p. 83.
213
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
272 LAUZANNE (T), LEROY (C), Guide pratique de l’achat public, Edition du Puits Fleuri, novembre 2020,
200 p.
273 Voir article 67 du code français des marchés publics de 2006.
274 FRANK (C), « Principe d’égalité », op.cit., pp. 191-197.
214
Joseph Valerie EVINA
275 Voir article 83 (1) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
276 Voir article 84 (a) à (b) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
215
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
216
Joseph Valerie EVINA
280 Voir article 79 du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
281 Voir article 80 (1a) du code camerounais des marchés publics.
282 Voir article 80 (1b) du code précité.
283 Voir article 80 (1c) du même code camerounais des marchés publics.
284 Voir article 80 (1-d) du même code camerounais.
217
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
285 TRIC (O), Conception et projet en architecture, Editions L’Harmattan, 1er avril 1999, 320 p.
286 COSSALTER (P), L’appel d’offres ouvert, Territorial Editions, 1er avril 2012, 96 p. Voir aussi l’article
80 (6) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
287 Voir article 80 (4) du décret de 2018 portant code camerounais des marchés publics.
288 ABANE ENGOLO (P, E), op.cit., pp. 88-110.
218
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219
Les marchés de conception-réalisation en droit des marchés publics au Cameroun
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TRIBUNE LIBRE
223
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L’INCURSION DU JUGE CONSTITUTIONNEL DANS
LE DOMAINE DU JUGE ORDINAIRE
225
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
226
Simplice Comlan DATO
9 Il s’agit notamment de la Loi n° 91-009 portant Loi organique sur la Cour constitutionnelle
modifiée par la loi du 31 mai 2001 et du Règlement Intérieur de la Cour constitutionnelle tel que
modifié par l’Assemblée Générale des conseillers en date du 11 juin 2018.
10 Article 114 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019.
11 Article 117-nouveau de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 07
novembre 2019.
12 Ibidem.
227
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
13 Article 3-nouveau de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre
2019.
14 Lire à ce propos, GNAMOU-PETAUTON (D.), loc. cit., pp. 9-10.
15 Au Sénégal, par exemple, le Conseil constitutionnel est considéré comme faisant partie du pouvoir
judiciaire. L’article 88 de la Constitution de la République du Sénégal du 22 janvier 2001 révisée par la loi
n° 2021-41 du 20 décembre 2021 dispose : « Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du
pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des comptes et les cours et
tribunaux ». Cela ne signifie pas pour autant que le juge constitutionnel se confond au juge ordinaire.
228
Simplice Comlan DATO
229
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
230
Simplice Comlan DATO
lois24 que face à la classe politique25. Si, néanmoins, cet excès peut se
comprendre en ce qui concerne le contrôle de constitutionnalité des lois
ou des actes et la régulation du fonctionnement des institutions, il est
surprenant de constater l’interférence du juge constitutionnel dans les
fonctions du juge ordinaire, étant donné que les deux juridictions ont
des attributs différents et que chacune d’elles jouit d’une indépendance
constitutionnellement garantie. En effet, après s’être longuement abstenu
du contrôle des décisions du juge ordinaire, le juge constitutionnel a fini
progressivement par s’y reconnaître une compétence qui surprend tout
bon observateur. Ainsi, la Cour constitutionnelle a pu opérer, sans coup
férir, le contrôle de constitutionnalité des décisions du juge ordinaire,
débouchant, dans nombre de cas, à la constatation de la violation de la
Constitution par celles-ci26.
L’une des plus importantes des décisions ayant attiré la verve acerbe
des doctrinaires fut la décision de la Cour constitutionnelle DCC
09-087 du 13 août 2009, par laquelle la Haute juridiction a proclamé
que l’arrêt n°13/CT-CJ-CT du 24 novembre 2006 de la chambre
231
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
27 Décision DCC 09-087 du 13 août 2009, Recueil des décisions et avis, 2009, pp. 432-446.
28 DJOGBENOU (J.), « Le contrôle de constitutionnalité des décisions de justice : une fantaisie de
plus ? », in Revue Afrilex.u-bordeaux, 2014, 27 p.
29 AKEREKORO (H.), « La Cour constitutionnelle et le pouvoir judiciaire au Bénin : une approche
fonctionnelle », in Revue Afrilex.u-bordeaux, 22 p.
30 Article 131-nouveau de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7
novembre 2019.
31 Article 124 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7 novembre 2019.
232
Simplice Comlan DATO
32 TONI (E.), « Les principes non écrits dans la jurisprudence de la Cour constitutionnelle du Bénin », in
Revue Afrilex.u-bordeaux, pp. 22-24.
33 Évoquant le cas du Conseil constitutionnel français, Dominique ROUSSEAU, Pierre-Yves GAHDOUN
et Julien BONNET pensent que « le point d’interrogation s’impose … le Conseil a accompli une mutation
« génétique » qui lui ouvre la possibilité de devenir la Cour suprême d’un paysage juridictionnel profondément
modifié par l’introduction de la question prioritaire de constitutionnalité ». Ils estiment également que « le
Conseil constitutionnel va devenir, est devenu « plus important que le Conseil d’État et la Cour de cassation
» ». ROUSSEAU (D.), GAHDOUN (P.-Y.), BONNET (J.), Droit du contentieux constitutionnel, Paris,
LGDJ, 11ème édition, 2016, pp. 89, 95.
233
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
34 Aux termes de l’article 125 alinéa 1er la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40
du 7 novembre 2019, « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif ».
35 GUINCHARD (S.) et alii., Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, 2009, p. 410.
36 Il faut néanmoins souligner que cette position est discutée. Pour certains, en effet, la nature
même du contentieux constitutionnel ne répond pas au classicisme des contentieux au judiciaire.
D’autres soulignent que les méthodes, les techniques et les normes de référence usitées par le juge
constitutionnel se distinguent de celles appliquées par le juge judiciaire. Enfin, il faut évoquer que
l’orientation organique de certains juges constitutionnels sont antinomiques avec la fonction de
juger stricto sensu ; c’est le cas des Conseils constitutionnels qui ont un pouvoir juridictionnel
réduit.
37 Lire à propos des modèles de justice constitutionnelle : FAVOREU (L.) et alii., Droit constitutionnel,
Paris, Dalloz, 2019, pp. 253-272.
38 AKEREKORO (H.), loc. cit., p. 3.
234
Simplice Comlan DATO
qui officie dans l’appareil judiciaire classique39. Pour ainsi dire, le « juge
ordinaire » désigne l’ensemble des organes chargés de dire le droit
dans les matières autres que constitutionnelles, à savoir, les matières
administrative, civile, commerciale, … Au Bénin, les juridictions
ordinaires sont placées sous l’autorité de la Cour suprême40 et regroupent
les Cours et tribunaux créés conformément à la Constitution41.
Dans un contexte où la jurisprudence constitutionnelle béninoise
connaît beaucoup de mutations et est sujette à beaucoup de
commentaires42, la présente étude vient relancer le débat sur la
compétence du juge constitutionnel. Si des réflexions ont été
constamment menées sur les rapports entre le juge constitutionnel
et le juge ordinaire43, la question n’est toutefois pas vidée. En effet, la
plupart des études relèvent des insuffisances et des critiques face à
l’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire.
39 Il convient de préciser qu’à l’aune de la révision constitutionnelle de 2019, il a été créé une Cour
des comptes, qui est également une Cour spécialisée. La Cour des comptes est la plus haute
juridiction en matière de contrôle des comptes publics et l’institution supérieure de contrôle des
finances publiques. Cf. article 134-4 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-
40 du 7 novembre 2019.
40 Article 131-nouveau de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7
novembre 2019.
41 Article 125 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7 novembre 2019.
42 Lire par exemple : KPODAR (A.), « L’Évangile de la Cour constitutionnelle selon St. Joseph : les
premières décisions », Bénin médias, 2018.
43 Entre autres : DJOGBENOU (J.), « Le contrôle de constitutionalité des décisions de justice :
une fantaisie de plus ? », in Revue Afrilex.u-bordeaux, 2014, 27 p. ; AKEREKORO (H.), « La
Cour constitutionnelle et le pouvoir judiciaire au Bénin : une approche fonctionnelle », in
Revue Afrilex.u-bordeaux, 22 p. ; SALAMI (I. D.), « Le contrôle de constitutionnalité des actes
administratifs au Bénin », in Démocratie en questions - Mélanges en l’honneur du Professeur Théodore
HOLO, Toulouse, Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2017, pp. 429-444. ; TCHAPNGA
(C. K.), « Le juge constitutionnel, juge administratif au Bénin et au Gabon ? », in Revue française
de droit constitutionnel, n° 75, 2008/3, pp. 551-583. ; AVLESSI (J. D.), La protection juridictionnelle
du citoyen à l’égard de l’administration au Bénin, Thèse de droit public, Orléans, 1987.
235
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
236
Simplice Comlan DATO
44 Article 125 alinéa 2 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 07
novembre 2019.
237
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
une décision de justice qui ne froisse pas un tant soit peu les droits
et libertés fondamentaux. La Cour constitutionnelle, gardienne de
la Constitution et chargée de la protection des droits fondamentaux
ne sera compétente pour contrôler la conformité à la Constitution
des décisions de justice que si elle est habilitée à le faire. A priori, au
regard de la Loi fondamentale, la Cour est incompétente (1) pour
effectuer un contrôle de constitutionnalité des décisions de justice.
Par ailleurs, cette incompétence de la Cour constitutionnelle a été
temporairement attestée dans sa jurisprudence (2).
1. Une incompétence affirmée dans la Loi fondamentale
Contrairement aux Cours suprêmes, les juridictions constitutionnelles
sont généralement saisies du contrôle spécifique de la
constitutionnalité des décisions de justice par une attribution de
compétence expresse de la Constitution45. Conformément à l’article
3 al. 3 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 qui
énonce que « toute loi, tout texte réglementaire et tout acte administratif
contraires à ces dispositions sont non avenus. En conséquence, tout citoyen
a le droit de se pourvoir devant la cour constitutionnelle contre les lois,
textes et actes présumés inconstitutionnels », la Cour constitutionnelle
dispose du pouvoir de contrôler la constitutionnalité des normes et
dans des cas réguliers, la constitutionnalité des actes portant atteinte
aux droits fondamentaux. Dans la même veine, l’article 117 al. 1er
tiret 1. 3 de ladite Constitution dispose que la Cour
45 STEFANINI (M. F-R.) et SEVERINO (C.), Le contrôle de constitutionnalité des décisions de justice : une
nouvelle étape après la QPC?, Confluence des droits [en ligne]. Aix-en-Provence : Droits International,
Comparé et européen, 2017, p. 135.
238
Simplice Comlan DATO
46 « Il résulte de cette disposition que la Cour constitutionnelle est juge de la constitutionnalité des
lois, textes réglementaires et actes administratifs ; que les décisions de justice ne figurent pas dans
cette énumération ; […] en conséquence, la Cour est incompétente », Décision DCC 00-031 du
05 avril 2000.
47 KADJO (D.), « Le contrôle de constitutionnalité des décisions de justice par les juridictions
constitutionnelles africaines », Rapport du Colloque international sur thème central : La problématique
du contrôle de constitutionnalité des décisions de justice, décembre 2014, p. 7.
48 VERDUSSEN (M.), « Le contrôle des décisions de justice par la Cour constitutionnelle belge », p. 206.
239
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
49 Article 159, alinéa 3, de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7
novembre 2019.
240
Simplice Comlan DATO
d’ancien ministre, il ne pouvait pas être jugé par une Cour d’assises,
mais plutôt par la Haute Cour de Justice prévue par l’article 136
susvisé de la Constitution. Le Haut Conseil de la République, juge
constitutionnel provisoire a constaté d’abord que la Cour d’assises
de Cotonou a déjà rendu un arrêt condamnant le requérant à huit
années de travaux forcés ; que cet arrêt est susceptible d’autres voies
de recours judiciaires et « ne constitue pas un acte réglementaire au
sens de l’article 117 de la Constitution, permettant la saisine au fond de
la Cour constitutionnelle ».
Ensuite, le Haut Conseil de la République, juge constitutionnel
provisoire, a dit et jugé qu’elle « n’est pas compétente pour réformer
les décisions de justice »50.
Le juge constitutionnel provisoire a ainsi implicitement indiqué au
requérant que la contestation de cet arrêt rendu par la Cour d’assises
doit se faire à la Cour suprême, et non à la Cour constitutionnelle.
Par ailleurs, le Haut Conseil de la République, juge constitutionnel
provisoire, a été saisi par Maître Agnès CAMPBELL, membre de
la Commission Béninoise des droits de l’Homme pour contrôle de
constitutionnalité de l’arrêt n° 93-06/CJ-P rendu le 22 avril 1993
par la Cour suprême relatif à la levée de son immunité. L’assemblée
plénière de la Cour suprême, en application de l’article 14 de la
loi n° 89-004 du 12 mai 1989 portant création de la Commission
Béninoise des droits de l’Homme a décidé, par l’arrêt querellé, de
lever l’immunité dont bénéficie la requérante.
50 Cour constitutionnelle, Décision n° 13 DC du 28 octobre 1992, Recueil des décisions et avis 1991,
1992 et 1993, pp. 65-67.
241
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
51 Article 117 alinéa 4 de la Constitution dispose : « La Cour constitutionnelle statue obligatoirement sur
(….) *la constitutionnalité des lois et des actes réglementaires censés porter atteinte aux droits fondamentaux
de la personne humaine et aux libertés publiques et en général, sur la violation des droits de la personne humaine
». Article 120 dispose : « La Cour constitutionnelle doit statuer dans le délai de quinze jours après qu’elle a été
saisie d’un texte de loi ou d’une plainte en violation des droits de la personne humaine et des libertés publiques.
Toutefois, à la demande du Gouvernement, s’il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours. Dans ce cas, la saisine
de la Cour Constitutionnelle suspend le délai de promulgation de la loi ». Article 121 al. 2 dispose : « Elle se
prononce d’office sur la constitutionnalité des lois et de tout texte réglementaire censés porter atteinte aux droits
fondamentaux de la personne humaine et aux libertés publiques. Elle statue plus généralement sur les violations
des droits de la personne humaine et sa décision doit intervenir dans un délai de huit jours ». Article 131 al. 3 et 4
disposent : « Les décisions de la Cour Suprême ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent au Pouvoir
Exécutif, au Pouvoir Législatif, ainsi qu’à toutes les juridictions ».
52 Cour constitutionnelle, Décision DCC 11-94 du 11 mai 1994, Recueil des décisions et avis, 1994, pp.
37-39.
242
Simplice Comlan DATO
243
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
53 Cour constitutionnelle, Décision DCC 95-001 du 6 janvier 1995, Recueil des décisions et avis, 1995, pp.
7-10.
54 Cour Constitutionnelle, Décision DCC 97-025 du 14 mai 1997, Recueil des décisions et avis, 1997, pp.
107-109.
55 Cour constitutionnelle, Décision DCC 98-021 du 11 mars 1998, Recueil des décisions et avis,
1995, pp. 101-104.
56 Cour constitutionnelle, Décision DCC 03-023 du 27 février 2003, pp. 105-107.
57 Cf. Cour constitutionnelle, entre autres Décisions DCC 03-055 du 18 mars 2003, DCC 03-79 du 14
mai 2003, DCC 03-089 du 28 mai 2003, DCC 03-123 du 20 août 2003.
244
Simplice Comlan DATO
58 BOLLE (S.), « Constitution, dis-moi qui est la plus suprême des cours suprêmes », http://www.
la-constitution-en-afrique.org/6-categorie-10195442.html, consulté le 22 mai 2020.
59 Cour constitutionnelle, DCC 03-166 du 11 novembre 2003, Recueil des décisions et avis, 2003, pp.
673-676.
60 Cour constitutionnelle, Décision DCC 04-091 du 08 octobre 2004, Recueil 2004, p. 415.
245
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
61 Alinéa 1 de l’article 131 de la constitution béninoise du 11 décembre 1990 : « La Cour suprême est
la plus haute juridiction de l’État en matière administrative, judiciaire et des comptes de l’État. »
62 DEGBOE (D.), « Les vicissitudes de la protection des droits et libertés par la Cour
constitutionnelle du Bénin », op cit, p. 128.
63 LOADA (A.), « L’audace du juge constitutionnel en question », contribution au colloque de Cotonou
des 8, 9 et 10 août 2012 sur « La Constitution béninoise du 11 décembre 1990 : Un modèle pour
l’Afrique ? », en hommage au Professeur Maurice AHANHANZO GLELE.
64 DJOGBENOU (J.), « Le contrôle de constitutionalité des décisions de justice : une fantaisie de plus ? »,
op cit, p. 3.
246
Simplice Comlan DATO
65 Cour constitutionnelle, Décision DCC 04-051 du 18 mai 2004, Recueil des décisions et avis, 2004,pp.
221-223.
247
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
66 Cour constitutionnelle, Décision DCC 06-076 du 27 juillet 2006, Recueil des décisions et avis, 2006,pp.
221-223.
248
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249
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
67 Cour constitutionnelle, Décision DCC 09-087 du 13 aout 2009, Recueil des décisions et avis, 2009,
pp. 432-446.
68 DJOGBENOU (J.), « Le contrôle de constitutionalité des décisions de justice : une fantaisie de plus ? »,
in Revue Afrilex.u-bordeaux, 2014, p. 10.
69 BOLLE (S.), « Constitution, dis-moi qui est la plus suprême des cours suprêmes », sur http://www.
la-constitution-en-afrique.org/6-categorie-10195442.html, consulté le 27 mai 2020.
250
Simplice Comlan DATO
70 Cour constitutionnelle, Décision DCC 13-082 du 09 août 2013, Recueil des décisions et avis, 2013,
volume 1, pp. 571-576.
251
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
71 ibid.
72 Cour constitutionnelle, Décision DCC 16-022 du 28 janvier 2016, Recueil des décisions et avis, 2016,
volume 1, pp.185-194.
252
Simplice Comlan DATO
253
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
76 DRAGO (G.), Contentieux constitutionnel français, Paris, Presses Universitaires Française, Thémis droit,
3ème édition, 1998, p. 650.
77 GUINCHARD (S.), MONTAGNIER (G.), VARINARD (A.), DEBARD (Th.), Institutions
juridictionnelles, Paris, Dalloz, 11è éd., 2011, n°133 et s.
78 SOLUS (H) et PERROT (R), Droit judiciaire privé, introduction aux notions fondamentales, organisation
judiciaire. Cité par ROETS, P174 ; l’art 14-5 du pacte international relatif aux droits civil et politiques
(PIDCP) de 1966.
79 La règle dite de la «chose décidée» est un principe du droit administratif qui se réfère à la théorie du
retrait et de l’abrogation des actes administratifs. Elle s’applique aux décisions prises par les Caisses de
sécurité sociale. Selon cette règle toute décision d’une caisse modifiant une décision antérieure créant
des droits individuels au profit d’un assuré ne lui est applicable qu’à la date où elle est prise et ce, sans effet
rétroactif. (Chambre sociale 10 février 2004, pourvoi n°01-45328,
254
Simplice Comlan DATO
255
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
84 FRIGERO (N.), « Délai raisonnable », in CADIET (L.) (Dir.), Dictionnaire de la Justice, Paris, PUF,
2004, p. 304.
85 Lié à l’exigence de sécurité juridique et à la protection des intérêts des administrés, le terme «droits
acquis» est rencontré en droit positif actuel en matière de principe de non-rétroactivité, de retrait
et d’abrogation des actes administratif, ainsi qu’en matière d’interprétation des lois au sens de non-
rétroactivité ; SALAMI (I. D.), Droit Administratif, Cotonou, CeDAT, 2ème édition, 2021, p. 64.
86 Le but poursuivi dans le cadre de cette recherche est l’intérêt général.
87 WALINE (J.), Droit administratif, Paris, Dalloz, 27ème Edition, 2018, p. 311.
88 LECLERCQ (C.), Libertés publiques, Litec, Paris, 4ème Ed. p. 310.
256
Simplice Comlan DATO
et d’en prononcer des sanctions contre les violations des droits des
administrés89. Cette fonction, a priori, impossible à exercer par le
juge constitutionnel (A) se trouve quelques fois exercée par elle (B).
A. Un contrôle a priori impossible
Il est de principe qu’un juge ne peut pas refuser de statuer sur un
litige relevant de sa compétence90. Dans le cadre de sa compétence,
le juge administratif est régulièrement saisi dans les contentieux
pour excès de pouvoir où il doit déclarer un acte administratif
contraire à la norme supérieure. Ayant pour but d’éviter la
naissance d’un grief lié à l’illégalité d’un acte administratif, l’on
observe la persistance du contrôle a priori qui peut être selon le
Professeur Ismaïla Madior FALL, « source de lenteurs pour la mise
en œuvre des décisions des organes »91 administratifs. Face à cela,
la préférence est accordée au contrôle a posteriori qui intervient
après l’entrée en vigueur de l’acte administratif. Par ce moyen, le
respect de la légalité par l’acte administratif est présumé92 jusqu’à
ce qu’il en soit décidé autrement / tant qu’il n’en est pas décidé
autrement par le juge93. Entrée donc en vigueur sans contrôle de
légalité, le juge s’évertuera lorsqu’il est saisi à un contrôle de légalité.
89 MAKOUGOUM (A.), Ordre public et libertés publiques en droit public camerounais. Contribution à
l’étude de la construction de l’Etat de droit au Cameroun depuis 1990, Thèse Université de Yaoundé
II, 2015, 746p, cité par
90 LEMOYNE DE FORGES (J. M.), « Le contrôle juridictionnel des actes unilatéraux
infraconstitutionnels », Zbornik radova Pravnog fakulteta u Splitu, god. 54, 1/2017., pp. 35.-53, p. 42
91 FALL (I. M.), « Le contrôle de la légalité des actes des collectivités locales au Sénégal », in :
afrilex.u-bordeaux4, n°5, p. 86.
92 BETANCUR (M. C.), « Le contrôle de la légalité des actes administratifs en Colombie ou
L›application Outre-Atlantique du modèle français », In: Revue internationale de droit comparé,
Vol. 51 N°3, Juillet-septembre 1999, pp. 633-648, p. 635.
93 Voir la jurisprudence constante dans ce sens, CE., 85. rec, 20 juin du juge 1960. e.
257
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
258
Simplice Comlan DATO
99 SALAMI (I. D.), Droit Administratif, op cit., p. 60 ; TABET (M.), « Le juge administratif et la légalité »,
La Revue administrative, 52e Année, No.5, Numéro spécial 5: Les juridictions administratives dans le monde
France - Liban (1999) , pp.67-88, p. 67.
100 DUPUIS (G.), GUEDON (M.-J.), CHRETIEN (P.), Droit administratif, 8e éd., Paris, Armand Colin,
2002, p. 572.
101 JEZE (G.), cité par FLAMME (A.- M.), Droit administratif, Bruxelles, Bruylant, 1989, p. 613. ; JEZE
(G.), « Les libertés individuelles », Annuaire de l’Institut international de droit public, 1929, pp. 162-
189, spéc. p. 180.
102 ANDRIANTSIMBAZOVINA (J.), « La protection des libertés, fondement de la compétence
du juge administratif ? », Revue générale du droit, Chronique de droit des libertés, 2019, p. 12.
103 CE., Ass., 17 février 1950, Ministre de l’Agriculture c. Dame Lamotte, Rec. 110, Revue de Droit Public publ.
1951, p. 478.
259
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
Ce recours, qui ne peut être fondé que sur des moyens de légalité,
ne peut aboutir qu’à une annulation ; le juge qui en est saisi ne peut
par exemple réformer l’acte, condamner l’administration à une
prestation ou lui adresser une injonction104.
A travers ce type de recours, force est de constater que le juge
administratif s’est affirmé au côté du juge judiciaire et bien
évidemment du juge constitutionnel en fervent défenseur des droits
de l’Homme. En matière de protection des droits fondamentaux, le
juge administratif a, selon le doyen RIVERO, situé l’essentiel de son
action au niveau des normes105. En effet, en tant que juge spécifique
de l’Administration et dans l’exercice de son office de juge du
contrôle de légalité des actes et des actions de l’Administration,
le juge administratif applique les sources du droit administratif.
Dans leur diversité, ces sources intègrent les libertés des individus
qu’il appartient au juge administratif de faire respecter par
l’Administration106. C’est pour cela qu’en France par exemple, le
juge administratif intervient traditionnellement pour protéger
les libertés individuelles en période normale et les atteintes plus
importantes en période de guerre ou de crise107. Du droit à la vie
au droit au travail en passant par le respect de la vie familiale ou la
104 AUBY (J-M.), FROMONT (M.), « Les recours juridictionnels contre les actes administratifs
spécialement économiques dans le droit de Etats membres de la CEE », Commission des Communautés
Européennes, Rapport final, 1971, pp. 7-8.
105 RIVERO (J.), « Dualité de juridictions et protection des libertés », Revue Française de Droit Administratif,
1990 p.736.
106 ANDRIANTSIMBAZOVINA (J.), « La protection des libertés, fondement de la compétence
du juge administratif ? », Revue générale du droit, Chronique de droit des libertés, 2019, p. 7.
107 MASSOT (J.), « Le juge administratif protecteur de la liberté individuelle », Zbornik radova
Pravnog fakulteta u Splitu, god. 54, 1/2017., pp. 1-11, p. 3.
260
Simplice Comlan DATO
261
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
111 MOUDOUDOU (P.), « Réflexions sur le contrôle des actes règlementaires par le juge constitutionnel
africain : cas du Bénin et du Gabon », Annales de l’Université Marien NGOUABI, 2011-2012 ; 12-13 (3),
pp. 65-91, p. 70.
112 Ibid, p. 70.
113 Décision DCC 03-008 du février 2003, Rec. précité, p. 41. Voir également, Décision DCC 96- 049 du 12
août 1996, à propos de la légalité d’un arrêté.
262
Simplice Comlan DATO
114 Décision DCC 03-019 du 19 février 2003, Rec. précité, p.89 ; voir également Décision DCC 03-
016 du même jour, RADJI-ALI O. Habib, Rec. Précité, p.77.
115 MOUDOUDOU (P.), « Réflexions sur le contrôle des actes règlementaires par le juge constitutionnel
africain : cas du Benin et du Gabon », op cit, p. 73.
263
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
264
Simplice Comlan DATO
121 OUINSOU (C. D.), « Communication de la Cour constitutionnelle du Bénin » au Colloque sur «
Les contrariétés de décisions entre les hautes juridictions constitutionnelle, administrative et judiciaire »,
Bamako, 15-17 juillet 2004, in Les Actes du colloque, cahiers de l’association africaine des hautes juridictions
francophones, Cotonou, 2004, p. 125.
265
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
122 La chambre administrative de la Cour suprême d’alors statuait en premier et dernier ressort en matière de
recours pour excès de pouvoir.
123 Cour suprême, arrêts n° 68/CA du 07 octobre 1999 et 55/CA du 20 septembre 2000.
266
Simplice Comlan DATO
267
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
268
Simplice Comlan DATO
125 Cour constitutionnelle, Décision DCC 01-106 du 19 décembre 2001, Recueil des décisions et avis, 2001,
pp. 429-433.
269
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
de cet article 98, d’une plus grande marge d’intervention pour les
premières que pour les secondes. De la première catégorie, relèvent
les droits civiques et les libertés publiques, l’état et la capacité
des personnes, les crimes et les délits, le régime fiscal…. Pour
la deuxième catégorie, la loi se contente en principe de fixer les
grandes lignes (de l’organisation de la défense nationale, de la libre
administration des collectivités territoriales, de l’enseignement et
de la recherche scientifique, du régime de la propriété, des droits
réels et des obligations civils et commerciales …). Des décrets
d’application doivent compléter la loi dans ces matières.
Le pouvoir législatif étant cantonné dans les limites prévues par
la Constitution, les autres règles de droit doivent être édictées par
le Pouvoir Exécutif. L’article 100 qui forme un tout avec l’article
98 dispose en effet dans son alinéa 1er : « Les matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire ».
Le domaine du règlement n’est pas limité et est constitué de tout ce qui
n’est pas attribué à la loi. Ainsi, le règlement, œuvre du Pouvoir Exécutif,
intervient en dehors du domaine de la loi, et sans qu’une loi soit nécessaire.
Ce type de règlement appelé règlement autonome est distinct du règlement
d’application destiné à assurer l’exécution d’une loi. Il s’appuie sur une loi
et ne peut l’enfreindre. Le règlement autonome est, quant à lui, directement
subordonné à la Constitution, mais non à la loi126.La protection du
domaine réglementaire contre d’éventuels empiétements du
Parlement est organisée de manière efficace et rapide et passe par les
126 Cf. MATHIEU (B.) et VERPEAU (M.), Contentieux constitutionnel des droits fondamentaux, LGDJ,
2002, pp. 349-351. Cf. également CORNU (G.), Vocabulaire juridique, op. cit., p. 881 ; GUINCHARD
(S.), DEBARD (Th.) (dir.), Lexique des termes juridiques, op. cit., p. 887.
270
Simplice Comlan DATO
271
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
128 AIVO (F.J.), Le juge constitutionnel et l’Etat de droit en Afrique. L’exemple du modèle béninois, Paris,
L’Harmattan, 2006 ; MOUDOUDOU (P.), « Réflexions sur le contrôle des actes règlementaires par
le juge constitutionnel africain : cas du Bénin et du Gabon », Annales de l’Université Marien NGOUABI,
2011-2012 ; 12-13 (3), pp. 65-91, p. 66.
129 Cf. entre autres Cour constitutionnelle, Décision DCC 97-008 du 02 avril 1997, Recueil des décisions
et avis, 1997, pp. 35-39. - Décision DCC 06-026 du 14 février 2006, Recueil des décisions et avis, 2006,
pp. 117-123. - Décision DCC 06-107 du 11 aout 2006, Recueil des décisions et avis, 2006, pp. 563-566. -
Décision DCC 09-003 du 15 janvier 2009, Recueil des décisions et avis, 2009, vol. 1, pp. 65-70. - Décision
DCC 13-009 du 22 janvier 2013, Recueil des décisions et avis, 2013, vol. 1, pp. 109-112.
272
Simplice Comlan DATO
273
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
274
Simplice Comlan DATO
130 Cf. Cour constitutionnelle, Décision DCC 06-065 du 20 juin 2006, Recueil des décisions et avis, 2006,
pp. 319-322.
131 Cour constitutionnelle, Décision DCC 98-030 du 27 mars 1998, Recueil des décisions et avis, 1998, pp.
145-149.
132 « L’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion
politique ou de position sociale » (art.26).
133 « Toutes les personnes bénéficient d’une totale égalité devant la loi » (article 3 de la Charte).
275
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
CONCLUSION
La jurisprudence de la Cour constitutionnelle n’a de cesse d’étonner
de par des décisions qui, au fil de l’évolution, montrent des signes de
hardiesse et d’audace. Le contrôle constitutionnel des décisions du
juge ordinaire et le contrôle de légalité des actes administratifs par
le juge constitutionnel s’analysent comme une incursion de celui-
ci dans le domaine du juge ordinaire. Cela prend la forme d’une
hégémonie du juge constitutionnel sur le pouvoir judiciaire. Or,
c’est pour prévenir cette éventualité que la Constitution garantit
l’indépendance dudit pouvoir135 à l’égard non seulement des autres
pouvoirs136 mais aussi vis-à-vis de la juridiction constitutionnelle137.
En somme, le juge constitutionnel tire conséquence de la suprématie
des droits de l’Homme et des droits fondamentaux pour fonder une
jurisprudence qui le conduit à s’arroger des compétences qui ne lui
134 Décision DCC 03-90 du 28 mai 2003, Recueil des décisions et avis de la Cour constitutionnelle, 2004,
p.369.
135 Article 125 alinéa 1er la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du 7 novembre
2019.
136 Ibidem.
137 Articles 124 et 131-nouveau de de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du
07 novembre 2019.
276
Simplice Comlan DATO
sont pas au départ reconnues. Son office s’étend pendant que celui
du juge ordinaire s’amenuise et se fait supplanter. C’est peut-être à
raison que le juge constitutionnel s’y prend-il ainsi.
En effet, on ne peut nier la nécessité de protéger les droits
de l’Homme. Vue donc par le prisme de cette protection,
l’incursion ici pourfendue n’aurait plus de sens. Si d’une part, le
respect des droits de l’Homme est un impératif constitutionnel
retenu par le constituant138, et que d’autre part, la garantie
des droits fondamentaux s’inscrit parfaitement au cœur de la
mission du juge constitutionnel139, c’est de toute bonne logique
que le juge constitutionnel soit porté sur le respect strict desdits
droits, quel que soit le support ou la cause de la violation. Telle
est la position constante qu’adopte le juge constitutionnel pour
justifier son intrusion progressive dans l’office du juge ordinaire.
Ainsi, jadis rebutant le contrôle des décisions de justice, le juge
constitutionnel a progressivement mué en une reconnaissance de sa
compétence en la matière. De même, sa réserve d’antan par rapport
au contrôle de légalité des actes administratifs a fini par céder
à son audace de vérifier la constitutionnalité de ces actes ; il s’est
ainsi substitué au juge administratif, ou du moins il est devenu un
véritable concurrent de celui-ci.
138 Le préambule de la Constitution exprime l’idée de cet impératif en ces termes : « Nous, peuple béninois,
…, Affirmons solennellement notre détermination par la présente Constitution de créer un État de droit et de
démocratie pluraliste, dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme, les libertés publiques, la dignité de la
personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement
véritable et harmonieux de chaque Béninois tant dans sa dimension temporelle, culturelle, que spirituelle… ».
Voir également les articles 7 à 40 de la Constitution du 11 décembre 1990 révisée par la loi n° 2019-40 du
7 novembre 2019.
139 AÏVO (F. J.), « Le juge et les droits fondamentaux : Retour sur un quart de siècle de jurisprudence (trop
active) de la Cour constitutionnelle du Bénin », loc. cit., p. 447.
277
L’incursion du juge constitutionnel dans le domaine du juge ordinaire
278
Simplice Comlan DATO
279
280
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et
l’indépendance des sociétés coopératives OHADA
1 ESPAGNE F., « Des modèles originels à un modèle original », in remémoration de l’histoire du statut et
des outils des sociétés coopératives, 12 janvier 2009, p 3.
2 TCHAMI G., Manuel sur les Coopératives à l’usage des organisations des travailleurs, éd. BIT, Genève,
2004, p 22.
281
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
3 Déclaration sur l’identité coopérative : Déclaration entérinée par l›assemblée générale de l›Alliance
coopérative internationale lors du congrès de Manchester – septembre 1995.
4 Voir art. 4 al 1 AUDSCOOP.
5 Voir la Recommandation 127 de l’OIT adoptée en 1966.
282
Mouniratou SARE MIZI
283
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
10 HIEZ D., TADJUDJE W., « présentation du nouveau droit coopératif OHADA », Université de Luxem-
bourg, 2012, p.11.
284
Mouniratou SARE MIZI
285
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
286
Mouniratou SARE MIZI
12 VIDAL D., Droit des sociétés, 3e éd., LGDJ, Paris, 2001, p.76 .
287
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
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L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
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des sociétés coopératives OHADA
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des sociétés coopératives OHADA
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L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
296
Mouniratou SARE MIZI
41 Il s’agit du principe de la double qualité du coopérateur qui recommande que l’associé, en plus
d’être membre de la société, doit être soit un client, soit un fournisseur, ou soit un investisseur.
297
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
298
Mouniratou SARE MIZI
Il faut, pour ce fait que les statuts ne fixent pas un taux de transaction
élevé de sorte que cela ne suscite une confusion de la coopérative à
une société purement capitaliste visant le profit. Autrement dit, ce
taux de transaction doit être relativement minime pour préserver son
indépendance financière. Ainsi certains auteurs recommandent une
proportion maximale comprise entre 20 % et 30 % des opérations
de la société coopérative afin de limiter tout risque de dépendance.45
45 HIEZ D., A propos des modèles de statuts-types SCOOPS et SCOOP-CA disponible sur le site :http://
www.recma.org/sites/default/files/modele_de_statuts_scoops.pdf et http://www.recma.org/sites/
default/files/modele_de_statuts_scoopca.pdf (dernière consultation Août 2020).
299
L’impact de la liberté contractuelle sur l’autonomie et l’indépendance
des sociétés coopératives OHADA
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
300
Mouniratou SARE MIZI
301
302
JURISPRUDENCE
CONSTITUTIONNELLE
303
304
DECISION DCC 21-169
DU 08 JUILLET 2021
La Cour constitutionnelle,
305
DECISION DCC 21-169 DU 08 JUILLET 2021
VU la Constitution ;
VU la loi n°91-009 du 04 mars 1991 portant loi organique sur la
Cour constitutionnelle modifiée le 31 mai 2001 ;
VU le règlement intérieur de la Cour constitutionnelle ;
Ensemble les pièces du dossier ;
Ouï monsieur Sylvain Messan NOUWATIN en son rapport ;
Après en avoir délibéré,
Considérant que la requérante expose que par la note de service
précitée, elle a été suspendue de ses fonctions de trésorière
générale du bureau de l’Association des parents d’élèves du collège
d’Enseignement général le Nokoué sans avoir été entendue ; qu’elle
demande en conséquence à la Cour de déclarer cette note de service
contraire à la Constitution pour violation de ses droits à la défense ;
Considérant qu’à l’audience du 10 novembre 2020, le requis,
monsieur Epiphane AZON, président de la FENAPEB, s’est fait
représenter par monsieur Gilbert AKPO, actuel président de
l’association des parents d’élèves du CEG le Nokoué qui a déclaré
toutefois ne pas détenir une procuration de son mandant ; que
l’examen du recours a été reporté au 24 novembre 2020, puis au
22 décembre 2020 pour une représentation régulière du requis ;
que ni celui-ci ni son représentant ne s’est présenté et n’a ni fait
d’observations ;
Vu l’article 7.1 c) de la Charte africaine des droits de l’Homme et
des peuples (CADHP) ;
306
DECISION DCC 21-169 DU 08 JUILLET 2021
EN CONSEQUENCE,
Dit qu’il y a violation de la Constitution.
La présente décision sera notifiée à madame Florence A. GUEZODJE,
à monsieur Epiphane AZON et publiée au Journal officiel.
307
308
DECISION DCC 21-171
DU 08 JUILLET 2021
La Cour constitutionnelle,
Saisie d’une requête en date à Cotonou du 20 août 2020, enregistrée
à son secrétariat le 07 octobre 2020 sous le numéro 1804/514/REC-
20, par laquelle monsieur Robert M. Z. HOUNDONOUGBO,
forme un recours en réclamation de droits au profit des ayants droit
de feu Prudence HOUNDONOUGBO ;
VU la Constitution ;
VU la loi n° 91-009 du 04 mars 1991 portant loi organique sur la
Cour constitutionnelle modifiée le 31 mai 2001 ;
VU le règlement intérieur de la Cour constitutionnelle ;
Ensemble les pièces du dossier ;
Ouï monsieur Sylvain Messan NOUWATIN en son rapport ;
309
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
310
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
311
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
312
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
313
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
314
DECISION DCC 21-171 DU 08 JUILLET 2021
315
316
DECISION DCC 21-223
DU 09 SEPTEMBRE 2021
La Cour constitutionnelle,
Saisie d’une première requête en date à Cotonou du 30 octobre
2020, enregistrée à son secrétariat à la même date sous le numéro
1983/567/REC-20, par laquelle monsieur Towanou Yannick
Ghislain DEDOKOTON, 03 BP 4215 Cotonou, forme un recours
en inconstitutionnalité de l’arrêté municipal année 2020 n° 114/
MCOT/SG/SGA/SA du 28 octobre 2020 portant interdiction
provisoire de tout rassemblement et de toutes manifestations
festive, revendicative et politique dans la ville de Cotonou ;
Saisie d’une deuxième requête en date à Abomey-Calavi du 30
octobre 2020, enregistrée à son secrétariat le 02 novembre 2020
sous le numéro 1992/573/REC-20, par laquelle madame Miguèle
317
DECISION DCC 21-223 DU 09 SEPTEMBRE 2021
318
DECISION DCC 21-223 DU 09 SEPTEMBRE 2021
319
DECISION DCC 21-223 DU 09 SEPTEMBRE 2021
320
DECISION DCC 21-223 DU 09 SEPTEMBRE 2021
EN CONSEQUENCE,
Dit que l’arrêté municipal année 2020 n° 114/MCOT/SG/SGA/
SA du 28 octobre 2020 portant interdiction provisoire de tout
rassemblement et de toutes manifestations festive, revendicative et
politique dans la ville de Cotonou est contraire à la Constitution.
La présente décision sera notifiée à madame Miguèle HOUETO,
à messieurs Towanou Yannick Ghislain DEDOKOTON, Romaric
Jésukpégo ZINSOU, Landry Angelo ADELAKOUN, Lionel Richard
M. M. WHANNOU, Mahoulomè Samuel TOGNIZIN et Elvis
Octave Mindéssè AÏKPE, à maître Alexandrine F. SAÏZONOU-
BEDIE et publiée au Journal officiel.
321
322
DECISION DCC 21-230
DU 16 SEPTEMBRE 2021
La Cour constitutionnelle,
Saisie d’une requête en date à Cotonou du 05 novembre 2020,
enregistrée à son secrétariat le 16 novembre 2020, sous le
numéro 2106/605/REC-20, par laquelle madame Victorine A.
DAHUI épouse SOGLO, C/1877 Yénawa Fifadji Cotonou, forme
un recours en inconstitutionnalité de la gestion du patrimoine
successoral de son défunt époux ;
VU la Constitution ;
VU la loi n° 91-009 du 04 mars 1991 portant loi organique sur la
Cour constitutionnelle modifiée le 31 mai 2001 ;
VU le règlement intérieur de la Cour constitutionnelle ;
323
DECISION DCC 21-230 DU 16 SEPTEMBRE 2021
324
DECISION DCC 21-230 DU 16 SEPTEMBRE 2021
325
DECISION DCC 21-230 DU 16 SEPTEMBRE 2021
EN CONSEQUENCE,
Dit qu’il y a violation de la Constitution.
La présente décision sera notifiée à madame Victorine A. DAHUI
épouse SOGLO, à monsieur Claude N. SOGLO et publiée au
Journal officiel.
Le Rapporteur, Le Président,
Razaki AMOUDA ISSIFOU Joseph DJOGBENOU.-
326
ACTUALITÉS DES JURIDICTIONS
CONSTITUTIONNELLES
327
328
I- Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du
Bénin
• 30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et
de la première rencontre des hautes juridictions
constitutionnelles de l’espace CEDEAO
Les journées du 7, 8 et 9 juin 2022 se sont tenus au palais des congrès
de Cotonou les manifestations marquant le troisième anniversaire de
la justice constitutionnelle au Bénin ainsi que la première rencontre
des juridictions ouest africaines en charge du contentieux électoral.
Le premier jour a été consacré à la célébration du trentième
anniversaire de la justice constitutionnelle au Bénin. Cet anniversaire
a été organisé autour de trois activités, précédées de la cérémonie
d’ouverture desdites manifestations.
D’abord, la première activité a été consacrée à la remise officielle
des études en l’honneur des deuxième et troisième mandatures
de la Cour constitutionnelle présidée par Conceptia Liliane
DENIS OUINSOU. Cette activité a été placée sous la présidence
de Monsieur Ousmane BATOKO, Président honoraire de la Cour
suprême après avoir présenté le contenu et les contributeurs des
ouvrages, le Secrétaire général de la Cour constitutionnelle a rappelé
que ces études ont été initiées par la sixième mandature de la haute
juridiction pour célébrer ces prédécesseurs.
Ensuite, la deuxième activité a été dédiée à la remise du prix de
thèses « Maurice AHANHANZO-GLELE ». Elle a été dirigée
par le Professeur Alioune Bandara FALL, président du jury du
329
Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du Bénin
330
30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et de la première rencontre des hautes
juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO
331
Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du Bénin
332
30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et de la première rencontre des hautes
juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO
NOUS,
Juridictions constitutionnelles en charge du contentieux électoral
en Afrique de l’Ouest présentes retenons par consensus ce qui suit :
1. La création d’un réseau des juridictions constitutionnelles
ouest africaines en charge du contentieux électoral.
2. La mise en place d’un comité de suivi composé des
juridictions membres des différents espaces linguistiques
composé comme suit :
Président : Cour Constitutionnelle du Benin,
Membres :
• Conseil Constitutionnel de Cote d’Ivoire
• Cour Suprême du Ghana
• Cour Suprême de Sierra Leone
• Cour suprême de Guinée Bissau
Le mandat de ce Comité est, en liaison avec la CEDEAO, de designer
une équipe de consultants pour rédiger les textes fondamentaux
(statuts et règlements intérieur) et recueillir les observations du
groupe d’experts provenant des différents espaces linguistiques ainsi
que de toutes les juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO.
Ce Comité aura enfin à préparer et à convoquer les deuxièmes
rencontres des juridictions constitutionnelles en charge du
contentieux électoral en vue de l’approbation des textes.
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Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du Bénin
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30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et de la première rencontre des hautes
juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO
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Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du Bénin
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30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et de la première rencontre des hautes
juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO
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Les activités majeures de la Cour constitutionnelle du Bénin
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30ème anniversaire de la justice constitutionnelle et de la première rencontre des hautes
juridictions constitutionnelles de l’espace CEDEAO
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DIRECTION DE LA PUBLICATION
Directeur : Razaki AMOUDA ISSIFOU / Secrétaire : Gilles BADET (Assisté de Josué CHABI KPANDE )
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Maurice AHANHANZO GLELE
Président d’honneur Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, ancien membres de la Cour
constitutionnelle du Bénin, ancien Président de la Haute cour de justice du Bénin (BENIN)
Théodore HOLO
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, ancien Président de la Cour
constitutionnelle du Bénin, ancien Président de la Haute cour de justice du Bénin (BENIN)
Présidents Joseph DJOGBENOU
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit privé, Directeur du centre de recherche et d’étude en droit et
institutions judiciaires en Afrique/ Université d’Abomey-Calavi (Bénin) Avocat, ancien Président de la Cour
constitutionnelle du Bénin (BENIN)
Koffi AHADZI-NONOU
Vice-Président Agrégé des facultés de Droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, ancien membre de la cour
constitutionnelle du Togo (TOGO)
Robert DOSSOU
Ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, Doyen honoraires de la faculté des sciences juridiques économiques et
politiques de l’Université nationale du Bénin, ancien ministre, ancien Président de la Cour constitutionnelle du Bénin (BENIN)
Martin BLEOU
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, ancien ministre (CÔTE D’IVOIRE)
Babacar KANTE
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, Doyen honoraire de la faculté de droit de
l’Université Gaston Berger de Saint Louis, ancien Vice-président du Conseil constitutionnel (SÉNÉGAL)
Dorothé C. SOSSA
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit privé , Doyen honoraire de la faculté de droit et de sciences politiques, Université
d’Abomey-Calavi, ancien Secrétaire permanent de l’OHADA.
Noël A GBAGUIDI
Agrégé des facultés de droit , Professeur de droit privé, ancien Titulaire de la Chaire UNESCO des droits de l’homme et de la
démocratie, Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Fabrice HOURQUEBIE
Professeur de droit public, Université Bordeaux, Directeur du CERCCLE (FRANCE)
Adama KPODAR
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, ancien Vice-président de l’Université de Kara
(TOGO), Directeur général de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Lomé (TOGO)
Dodzi KOKOROKO
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public et de sciences politiques, Président de l’Université de Lomé (TOGO)
Ibrahim David SALAMI
Agrégé des facultés de Droit, Professeur de droit public, ancien Vice-doyen de la faculté de Droit et de sciences politiques de
l’Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Dandi GNAMOU
Agrégé des facultés de droit , Professeure de droit public, Université d’Abomey-Calavi, Président de chambre à la Cour des
comptes du Bénin (BENIN)
Mahaman TIDJANI ALOU
Agrégé en Sciences politiques, Professeur de science politique à l’Université Abdou MOUMOUNI de Niamey (NIGER)
Membres Hygin KAKAÏ
Agrégé de science politique, Professeur de science politique, Vice-doyen de la faculté de Droit et de science politique à
l’Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Brusil Miranda METOU
Agrégée des facultés de droit, Professeure de droit public, ancienne Vice-Recteur chargé de la recherche, de la coopération et des
relations avec le monde des entreprises Université de DSCHANG (CAMEROUN),
Victor P. TOPANOU
Maître de conférences en science politique, Professeur de science politique, ancien Directeur de l’école doctorale Sciences
juridiques, politiques et administratives, Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Arsène-Joël ADELOUI
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public, Directeur de l’école doctorale de sciences juridiques politiques et
administratives, Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Paterne MAMBO
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, Professeur associé
au Centre d’Excellence Africain Mine et Environnement Minier de l’Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny de
Yamoussoukro, Doyen honoraire de la faculté de droit de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa (République de COTE
D’IVOIRE)
Robert MBALLA OWONA
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public, Doyen de la faculté de droit de Bertoua, Université de Yaoundé II Soa
(CAMEROUN)
Moktar ADAMOU
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit privé, Doyen de la Faculté de droit et science politique de l’Université de
Parakou (BENIN)
Igor GUEDEGBE
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit privé, Titulaire de la Chaire UNESCO des droits de l’homme et de la démocratie
à l’Université d’Abomey-Calavi (BENIN)
Djibrihina OUEDRAOGO
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public, Université Thoma Sankara (BURKINA FASO)
Eric NGANGO YOUMBI,
Agrégé des facultés de droit, Professeur de droit public, Université de NGAOUNDERE (CAMEROUN)
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COMITÉ DE LECTURE
Président : M. Razaki AMOUDA ISSIFOU, Président de la Cour constitutionnelle
Membres : Dr. Gilles BADET, Maître-assistant de droit public ; Dr. Prudent SOGLOHOUN, Maître-assistant de droit public ;
Dr. Eric HOUNTONDJI, Maître-assistant de droit public ; Dr. Thomas D. YONLI, Maître-assistant de droit public ; Dr. Fidèle AYENA,
Maître-assistant de science politique ; Dr Aboudou Latif SIDI, Directeur de la recherche et de la documentation à la Cour constitutionnelle.