Le processus et les cadres de planification dans les pays en développement :

le cas du Mali

Plan de Présentation
1.Le CREDD et son cadre institutionnel de gestion
et de suivi-évaluation
2.La planification décentralisée au Mali :
institutionnalisation et pratique
3.La mise en cohérence du processus de
planification et de budgétisation au niveau
national, régional et local
1. Le CREDD et son cadre institutionnel de gestion et de
suivi-évaluation
 Le CREDD et son cadre institutionnel de gestion et de suivi-évaluation

Depuis plusieurs années, le Le Cadre stratégique pour la relance

Gouvernement et ses partenaires économique et le développement durable
élabore des stratégies pour réduire la (CREDD) 2019-2023 et des ODD est la dernière
pauvreté . génération.

C’est un cadre fédérateur des Politiques/Programmes et Stratégies de développement.

Il présente la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté à moyen terme en tenant compte du
caractère multidimensionnel du phénomène et répond aux défis et enjeux du développement durable
dans le cadre de l'Agenda 2030 des Nations unies et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine.
 1. Enquête réalisée sur toute l’étendue du territoire
auprès d’un échantillon de 1200 personnes interrogées
Le CREDD se base sur un diagnostic précis, sur leurs conditions de vie, les priorités et les défis de
exhaustif et participatif de la situation économique, développement.
sociale, environnementale et institutionnelle du
pays.

Ce diagnostic a été établi grâce (i) aux rapports

2016 et 2017 de mise en œuvre du CREDD 2016-
.3. Réalisation de 11 études
2018, (ii) à onze études stratégiques sectorielles, 2. Analyse structurelle pour
thématiques en vue d’analyser
(iii) à un sondage sur les attentes des populations, avoir une intelligence du
les avantages, les forces, les
et (iv) à une analyse structurelle du « systèmesystème Mali, comprendre sa
Mali ». dynamique et déterminer les opportunités et les menaces,
facteurs déterminants de son débouchant sur des orientations
Il s’inscrit dans l’objectif de capitaliser les résultatsévolution. stratégiques décisives pour le
du CREDD 2016-2018 en vue d'une stratégie développement du Mali
proactive de transformation économique et sociale
du Mal
Le diagnostic stratégique a permis d’identifier les cinq (5) grandes problématiques
de développement du Mali qui sont :
1. Déficit de gouvernance;
2. Persistance de l’insécurité et dégradation du climat de vivre ensemble des
communautés nationales;
3. Économie essentiellement portée par les secteurs primaire et tertiaire, peu
industrialisée et peu créatrice d’emplois décents;
4. Environnement en constante dégradation et peu de résilience par rapport au
changement climatique;
5. Un capital humain insuffisamment valorisé.
 2. La planification décentralisée au Mali : institutionnalisation et pratique

Le processus de décentralisation dans lequel le Mali s’est engagé, dès le début des années 90, fait des
Collectivités Territoriales (CT) les maîtres d’ouvrage du développement économique, social et culturel de leur
territoire.

A ce titre, ces collectivités sont-elles - mêmes chargées de la conception, la programmation et la mise en œuvre
des actions de développement dans le but d’améliorer les conditions de vie de leurs populations (Cf Codes des
Collectivités et loi sur les conditions de la libre admisyration des Collecvtivités Territoriales).

La planification régionale porte sur une aire de planification sub-nationale, délimitée en fonction de critères
géographiques, administratifs, économiques ou en fonction de problèmes déterminés.
Elle procède d’une démarche quantitative, analytique avec usage abondant de méthodes économiques.

Elle s’emploie à atteindre des résultats économiques et techniques généralement traduits en termes
d’accroissement de production, de prévision et de programmation.
 Planification régionale

• La planification régionale porte sur une aire de planification sub nationale,

délimitée en fonction de critères géographiques, administratifs, économiques
ou en fonction de problèmes déterminés.
•
• Elle procède d’une démarche quantitative, analytique avec usage abondant
de méthodes économiques.
• Elle s’emploie à atteindre des résultats économiques et techniques
généralement traduits en terme d’accroissement de production, de prévision
et de programmation.
•
 Planification locale

C’est la démarche de l’ensemble de la communauté pour définir son

propre projet de développement, prenant en compte tous les aspects
de la réalité et pour demander aux intervenants extérieurs de respecter
cette volonté et de collaborer à sa mise en œuvre.

Elle répond à une logique d’autonomie et de planification remontante.

Toutefois la délimitation du local interpelle fortement le planificateur
pour savoir s’il s’agit d’une notion géographique, politico économique,
socio culturelle et/ ou économique
 Caractéristiques

La région doit avoir le pouvoir et les moyens autonomes nécessaires

pour concevoir des projets d’investissement, retenir certains d’entre
eux et en proposer directement d’autres aux autorités centrales et
locales.

Elle ne doit pas devenir un écran opaque séparant le niveau central

du niveau local.

Le niveau local doit également rester un niveau de décision.

• En cela la région constituera l’interface nation / local.
 Caractéristiques ( suite)

C’est pourquoi quelle que soit la méthodologie d’intervention retenue au

niveau régional quatre (4) préoccupations essentielles doivent guider le
planificateur :
❖Introduire dans la planification nationale les potentialités et les besoins
régionaux en fonction notamment de la distribution démographique ;
❖Réduire les disparités régionales (activités économiques, revenus, bien
être,.)
❖Maintenir et encourager les bases de la vie sociale et culturelle des
populations régionales ;
❖Planifier l’environnement physique et les infrastructures en accord avec
les objectifs cohérents (nationaux, inter régionaux ou régionaux) et en
fonction des ressources existantes
 Mise en œuvre

Le rythme de mise en œuvre de la planification régionale et locale est

fonction des moyens mis à la disposition de la région et de la localité qui
traduiraient concrètement la volonté politique de décentralisation.
Cette mise en œuvre se traduit par la définition d’une méthodologie
prenant en compte :
o L’identification des domaines régionalisables ;
o Le cadre institutionnel de mise en œuvre ;
o Les étapes du processus de planification régionale
 Les Outils

• La politique de développement,
• Le cadre institutionnel (structures, textes législatifs et
réglementaires, décentralisation et domaines transférés
aux collectivités),
• Le schéma d’aménagement,
• Le plan de développement ( PSDR, PDESC),
• Les programmes/projets,
 La planification régionale et locale et la planification
nationale

La planification régionale et locale est aujourd’hui très

influencée par des facteurs comme l’impact de l’économie
de marché, les conséquences des politiques d’ajustement
structurel et des politiques sectorielles, l’accroissement de
l’influence du secteur privé, les conséquences de la
désertification, les relations avec les pays voisins,
l’explosion urbaine
 Quelques éléments majeurs expliquent le retour de la
planification régionale
• D’une part, les mutations rapides du monde et de nos sociétés
(mondialisation, accélération des cycles économiques etc.) incitent les
régions à relancer de nouvelles démarches de connaissance et de
prospective territoriales.
• Le contexte législatif récent suscite également le renouveau de la
démarche de prospective régionale
 Quatre éléments majeurs expliquent le retour de la planification
régionale (suite)
La Décentralisation est aussi un puissant moteur pour la planification régionale.
Riches de nouvelles compétences et de nouveaux moyens d’actions, les
Régions ouvrent de nombreux chantiers d’études, en particulier dans le cadre de
la territorialisation des politiques publiques.
Le renouvellement de nombreux exécutifs régionaux participe également à ce
nouvel élan.
Enfin, de nombreuses Régions se dotent d’Agendas régionaux et, à ce titre,
entament également des réflexions sur la prise en compte du développement
durable dans les politiques régionales et, plus particulièrement, celles relatives à
la planification territoriale.
 Les organes et instruments de planification régional et local

• La mise en place programmée de Comités régionaux de

planification du développement (CRPD) n’a pas été
effective. Ces organes n’ont donc pas vraiment fonctionné
depuis leur création du fait de plusieurs facteurs dont entre
autres, l’accélération du processus de décentralisation qui
accordait plus de responsabilité aux acteurs et organes élus
pour la gestion du développement des territoires
Les organes et instruments de planification
régional et local

• A partir de 2008, dans le cadre de l’accélération du

processus de décentralisation, les Comités régionaux,
locaux et communaux d’orientation, de coordination et
de suivi des actions de développement (CROCSAD,
CLOCSAD et CCOCSAD) ont été mis en place pour
coordonner les activités de planification stratégique
Les organes et instruments de planification
régional et local
• Ils sont placés sous la responsabilité des gouverneurs de région et du
district de Bamako. Leur secrétariat technique est assuré par la DRPSIAP.
• Les CROCSAD connaissent un plus grand niveau de fonctionnalité que
les CLOCSAD et CCOCSAD.
• Cet état de fait est dû en grande partie du fait que les ressources
financières nécessaires à l’animation de ces cadres proviennent en grande
partie des partenaires au développement qui mettent l’accent sur les
collectivités – régions dans le cadre de leur appui au développement.
Au niveau régional et local, les principaux instruments de
mise en œuvre de la planification stratégique sont les
Schémas régionaux d’aménagement du territoire (SRAT),
les Plans stratégiques de développement régional
(PSDR), les Schémas d’urbanisation (SDU) et les Plans
de développement social, économique et culturel des
cercles et des communes (PDSEC).
 La mise en cohérence du processus de planification

La vision actuelle du développement régional

transparaît à travers des notions aussi répandues
aujourd’hui que celles de régions, de hiérarchies et
d’armature urbaine, de localisation des activités
économiques, de potentialités régionales, de
disparités régionales.
 La mise en cohérence du processus de planification
La démarche de planification n’est plus seulement une démarche
descendante mais aussi une démarche visant à articuler les stratégies
et actions dans une relation de partenariat.
La stratégie régionale ne peut pas être la somme des stratégies locales,
mais peut se décliner et être relayée par les autres acteurs publics du
développement.

L’apport de la planification régionale et locale ne peut se concevoir sans

la planification nationale et sans son interdépendance avec la politique
économique nationale régionale et l’aménagement du territoire.
 La mise en cohérence du processus de planification

Ainsi, le rôle de la planification régionale et locale est essentiellement de

prévoir l’évolution du développement régional et de contribuer à l’orienter en
liaison avec la planification nationale, de contribuer à évaluer et à mobiliser les
moyens essentiels nécessaires à la mise en œuvre des plans régionaux et de
contrôler la mise en œuvre des plans nationaux dans la région.
•
• Aussi, on ne peut étudier les conditions et les résultats de la planification
régionale sans évoquer ceux du développement national et du
développement régional
 La mise en cohérence du processus de planification

• Les conceptions de la planification régionale sont en grande partie le

fruit de celles du développement et de l’aménagement du territoire qui
lui donne un cadre global et les perspectives indispensables.
•
• Pour relier les trois niveaux (national, régional et local) et impulser la
mise en œuvre de la planification remontante, on crée des instances
de concertation et de décision où figurent outre les représentants
habituels de l’Etat, les élus locaux, les représentants des groupes
d’intérêt de la population et les partenaires au développement
 La budgétisation au niveau national, régional et
local
Le budget est un outil stratégique très important pour un gouvernement parce qu’’il reflète ses priorités politiques.
C’est aussi un outil technique qui concrétise l’intervention de l’Etat sur le terrain.
Sa finalité est de:
❖ Assurer l’efficacité de la dépense publique et améliorer le niveau de vie des population
❖ Améliorer la bonne gouvernance, avec plus d’équité, d’égalité, de participation, de transparence, la
responsabilisation et la redevabilité des gestionnaires.
• L’élaboration du budget de l'État relève de la compétence exclusive du pouvoir exécutif dans la mesure où le
budget incarne la volonté économico-financière du Gouvernement à réaliser son programme d'actions suivant trois
étapes;

➢ Le Cadrage budgétaire Etape essentielle:

o décide le cadre général des réflexions et des propositions relatives au projet de la loi des finances
o détermine les objectifs budgétaires globaux(dépenses totales, déficit, etc.) et défini les allocations intersectorielles
des ressources avec des plafonds de dépense par ministère
 La budgétisation au niveau national, régional
et local
Les Conférences budgétaires se tiennent à la suite de la préparation des avant projets de
budget et des CDMT entre les services techniques des ministères sectorielles (DFM; CPS,
Etablissements publiques) et les services technique du Ministères des finance(DGB et
DNPD) pour examine les demandes de crédit des Ministères .

➢Le vote du budget par l’Assemblée Nationale: Le projet de budget est déposé sur le
bureau de l’AN des, l’ouverture de la session précédant la période budgétaire avant le
premier lundi du mois d’octobre (Article 47 de la loi N0 96-060 portant loi des finances.)

L'Assemblée Nationale est le seul organe habilité à autoriser le gouvernement à

prélever les ressources sur les contribuables et à les affecter à des dépenses publiques.
 La budgétisation au niveau national, régional et local
Depuis plusieurs années, l’élaboration du budget-programme (EBP) a été inscrite sur le
programme de réformes des politiques de gestion financière de plusieurs pays en Afrique.

L’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a fait du budget programme un

objectif incontournable pour la région avec pour date butoir de mise en œuvre 2017.

Le Mali a produit en 1998, et bien avant ces directives, et dans un contexte de réforme
budgétaire incluant la mise en place du cadre de dépenses à moyen terme (CDMT), le premier
document de budget-programme, annexé à la Loi des Finances à titre d’informations
complémentaires.

Cette démarche avait été entreprise à la suite d’une demande faite par l’assemblée nationale en
1994.
La budgétisation au niveau national, régional
et local (suite)
Le volet relatif à l’amélioration de la gestion des politiques publiques et plus
particulièrement la gestion des finances publiques du cadre stratégique de lutte contre
la pauvreté a motivé l’adoption de l’élaboration du budget-programme.

Le ministère des de l’Économie et des Finances du Mali a adopté la gestion axée sur
les résultats afin d’orienter le point central du processus budgétaire des intrants vers un
exercice axé sur la performance qui améliore la prise de décision, l’efficience et
l’efficacité de la dépense, la responsabilisation des parties prenantes et la transparence
des actions publiques
 La budgétisation au niveau national,
régional et local (suite)
Le Mali a adopté un processus d’implantation généralisée à tous les ministères
et institutions (soit l’approche « big bang ») plutôt que l’approche par projet-
pilote.
L’objectif recherché était de permettre à tous les acteurs d’évoluer et
d’apprendre ensemble. Ce processus était guidé par des mesures
d’accompagnement comme le renforcement des capacités, la relecture de la
nomenclature budgétaire, la désignation de « chercheurs associés » pour
appuyer les départements et institutions
 La budgétisation au niveau national, régional et local (suite)

Ainsi, l’architecture du budget-programme est en place

depuis plusieurs années. Mais suite aux changements
administratifs réguliers, l’accent est désormais mis sur la
consolidation et l’approfondissement des processus afin de
bénéficier de l’alignement et de l’affectation des ressources
sur les priorités politiques et l’amélioration de la prestation
de service.
Merci