Resume - Retranscription Du Cours Parties Pattyn Decroly

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

Université Libre de Bruxelles

Sciences de la Terre,
Environnement et Société
Synthèse du cours ENVI-F-1001

Titulaires :
Module Environnement et Société : F. Pattyn - J.M. Decroly
Module Terre : P. Regnier – G. Laruelle – R. Lauerwald

Gregory Coolen
Janvier 2020

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

Table des matières

I. Changements Climatiques ....................................................................................................... 5


1.1. Temps et climat ............................................................................................................ 5
1.2. Observations ................................................................................................................ 5
1.3. Les paléoclimats............................................................................................................ 6
1.4. Forçage radiatif et rétroaction .......................................................................................... 8
1.5. Les modèles climatiques et projections................................................................................ 9
II. Hause du niveau marin et évènements extrêmes ...................................................................... 12
2.1. Vulnérabilité au niveau marin .......................................................................................... 12
2.2. Variations stériques ....................................................................................................... 12
2.3. Comparaison Antarctique – Groenland ................................................................................ 13
2.4. Point de basculement (MISI)............................................................................................. 13
2.5. Projections du niveau marin ............................................................................................ 14
2.6. Evènements extrêmes .................................................................................................... 14
III. La pollution atmosphérique ................................................................................................ 15
3.1. Structure de l’atmosphère .............................................................................................. 15
3.2. Ozone stratosphérique ................................................................................................... 15
3.3. Trou dans la couche d’ozone ............................................................................................ 16
3.4. Ozone troposphérique .................................................................................................... 16
IV. Déforestation et désertification ........................................................................................... 18
4.1. La déforestation tropicale ............................................................................................... 18
4.2. La désertification ......................................................................................................... 19
I. Une brève histoire de la socialisation de l’environnement physique ................................................... 21
1.1. La dialectique sociétés – environnement ............................................................................. 21
1.2. Grilles de l’interaction société – environnement .................................................................... 22
1.3. Le Political Ecology comme cadre d’analyse ......................................................................... 23
1.4. Les temps longs de la socialisation de l’environnement ........................................................... 24
1.5. L’impact variable des sociétés contemporaines sur l’environnement ........................................... 26
II. Facteurs et impacts des révolutions énergétiques des sociétés contemporaines ................................ 27
2.1. Une augmentation sans précédent de la productivité .............................................................. 27
2.2. La révolution énergétique ............................................................................................... 27
2.3. Le charbon plutôt que l’eau............................................................................................. 28
2.4. Pétrole plutôt que le charbon .......................................................................................... 29
2.5. La voiture individuelle plutôt que le tramway ....................................................................... 29
2.6. L’air conditionnée avant tout ........................................................................................... 30
III. La géopolitique de l’eau .................................................................................................... 31
3.1. Introduction ................................................................................................................ 31
3.2. Ressources en eau dans le monde ...................................................................................... 31

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3.3. Usages de l’eau dans le monde ......................................................................................... 31


3.4. Les enjeux de l’eau dans le monde arabe ............................................................................ 34

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Notations

AF, EU, USA, AZ, MO Afrique, Europe, États-Unis, Asie, Moyen-Orient


(N-E-S-O)
(Nord, Est, Sud, Ouest)
Atm Atmosphère
E Energie
FR Forçage radiatif
Ha Hectare
HN Hémisphère Nord
HS Hémisphère Sud
𝜆 Longueur d’onde
Md Milliard
K Millier
M Millions
ppm Parts per million (concentration)
PVD Pays en voie de développement
RA Rétroaction
TL Téra litres (1012 litres)

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Partie Pattyn

I. Changements Climatiques
1.1. Temps et climat
Notions
“Climate is what you expect. Weather is what you get.” - Andreas Schmittner

Météo : Observation de l’atmosphère sur court lapse de temps, l’état instantané (vent, pluie, …)

Climat : Moyenne sur 30 ans du comportement de l’atmosphère


 Le climat est défini par la mesure des variations de données météorologiques et la récurrence
d’évènements extrêmes sur un intervalle de temps appelée période de référence (climat : plus de
30 ans). Pour estimer les circonstances futures (projection), on doit se baser non seulement sur les
données du passé, mais également sur les tendances des périodes précédente (EX : la variation du
nombre de jours chauds et froids par an, l’augmentation de la température moyenne sur un siècle1,
…).

Tendances et variations
- La tendance climatique mesure l’évolution dans le temps de la variation d’une variable
- Pour comparer des endroits différents il faut se baser sur la même période de référence.
Δ𝑋 𝑋2 − 𝑋1
- Le taux de changement d’une variable 𝑋 entre les temps 𝑡1 et 𝑡2 : =
Δ𝑡 𝑡2 − 𝑡1
- Anomalie : écart entre une donnée et sa moyenne sur une période de référence.

SST (sea surface temperature) : A augmenté de 0.85°C entre 1880 et 2012

1.2. Observations
Arctique
- Réchauffement en Arctique 2x plus important que pour le reste de la Terre 19eS
- 21eS
- Evolution des glaciers de références (cf. Figure 1)

Glaciers :
 Masse de glace pérenne en mouvement
- Fonte  Moins de glace  Glace plus facile à fondre + moins de surface de
Figure 1: Evolution en bilan de masse des
réfléchissement (albedo) donc plus de chaleur absorbée  disparition des glaciers de références (1950-2020)
glaciers
 Glacier mort = glacier plus en mouvement

Océans
- Majorité de l’E de la Terre stockée dans les océans (93%)
- Réchauffe moins vite que la Terre (capacité calorifique), donc un meilleur
indicateur de changement (moins volatile) (cf. Figure 2)
- Plupart du CO2 absorbé par les océans  acidification
- Hausse du niveau marin (environ 2.5m depuis 1900)
 Cf. point II
Figure 2: Hausse du niveau marin (1880-
2020)

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Actuellement : Augmentation d’environ 1°C par siècle de la température globale moyenne

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1.3. Les paléoclimats


Le but de la paléoclimatologie est d’étudier les climats très anciens. On va faire usage de proxies, qui sont la
source d’informations qui permet d’approximer les conditions (température, niveau marin,…) d’une époque plus ou
moins lointaine.

Division temporelle de l’existence de la Terre (périodes clefs) :

 4 éons : le dernier = Eon Phanérozoïque : -500M2 à aujourd’hui


 Partie plus récente = Holocène, période interglaciaire actuelle : -10k à aujourd’hui
 Période de glaciation précédant l’Holocène = Pléistocène : -2.6M à -12k

Proxies
Exemples :

- Cernes des arbres, pollens, ..


- Sédiments marins :
 Squelettes calcaires d’organismes marins
 Remonter : 5M ans
- Carottes de glace :
 Masse de neige se tasse  emprisonnement de
bulles d’air anciennes dans la glace  déduire
variations de température apd isotopes de CO2,
CH4,..
 Remonter : 1M ans

Résolution temporelle des proxies :

- Résolution d’un enregistrement = qualité d’un échantillon


- Plus la différence de temps entre deux échantillons Δ𝑡 = 𝑡2 − 𝑡1 est petite, plus résolution la résolution est
élevée
 Carottes = 10k ou 100k ans

Climats anciens

Sur long terme on ne peut pas à proprement parler de


changement climatique, comme les conditions terrestres étaient
complètement différentes et les donc les données (estimées) ne sont
pas comparables (cf. Figure 3).
Figure 3: Estimations de température globale sur l’ère Phanérozoïque
(échelle logarithmique)

 Influences climatiques sur long terme :

Tectonique des plaques causée par Changements chimiques de l’atmosphère causés


par
- Disposition des continents (surface) - Activité volcanique
- Influence du niveau marin - Evolution des organismes marins
- Distribution de la chaleur par les - Changements de la végétation
courants marins

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Par rapport à aujourd’hui

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 Influences climatiques sur court terme :

Pour des périodes plus récentes (échelle de k années), on dispose de


sources plus précises (tangibles) que les proxies (cf. figure 4).

- Colonisation de Groenland (800-1200)


 Migrations climatiques Figure 4: Estimations de températures globales à echelle de k
- Maunder minimum (1645-1715): ans

 Nombres de tâches solaire à son minimum (= moins d’E


reçue)
 Pulsations de refroidissement
- Activités volcaniques :
 Si plusieurs au même moment  poussière bloque E solaire (poussière retombe plus tard)

Glaciations :

 Phase paléoclimatique durant laquelle une part importante des continents est englacée

- Découvert grâce aux moraines (rochers)


- Dernière glaciation : il y a 18k – 20k ans  Amérique Nord, Ecosse, …
- 1950 : étude de carottes glaciaires prouve le caractère cyclique du climat (cf. Figure 5)  Théorie de
Milankovich
Figure 5: Estimation de températures globales sur
450k ans

Théorie de Milankovich
Milankovich se demande si les cycles
climatiques dépendent de la position de la
Terre (précisément l’HN) et de son orbite
autour du soleil, qui varie dans le temps. Il
modélise l’orbite sur base de 3 paramètres (cf.
Figure 6):

- Excentricité (E) :
 Taux de déformation de l’orbite par rapport à un cercle (ellipse)
 Périodicité : 413k et 100k ans
Figure 6: Modélisation des Cycles de Milankovich

- Inclinaison ou obliquité (T) :


 Angle entre l’axe Terrestre et l’ellipse
 Varie entre 22.5° et 24.5°(mtn 23.5°)
 Plus la Terre est perpendiculaire aux rayons reçus, plus la Terre
reçoit d’énergie (cf. Figure 7)  détermine température
 Périodicité : 41k
- Précession (P) : Figure 7: Effets de l'inclinaison de la Terre sur la
réception des rayons solaires
 ≈Effet de toupie
 Influencée par la force gravitationnelle des autres planètes
 Périodicité : 23k et 19k

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1.4. Forçage radiatif et rétroaction


Svante Arrhenius (19e-20e)
- Voulait comprendre les cycles des glaciations :
 + CO2 dans atm = augmentation température globale : 2 x CO2 = +5°
global
 Effet de serre dû à vapeur d’eau et CO2 (GES)
 Confirme grâce à forages (bulles d’air)
- Avant la période industrielle :
 Pas d’excès en CO2 : océan pouvait contenir ½ de la quantité (cf.
Figure 8 apd ≈1750-1800) (maintenant contient 1/3) Figure 8: Concentrations de GES sur 2k ans

Rôle des GES dans le bilan radiatif


- Bilan radiatif : bilan d’E reçue et perdue par la Terre (système sol-atm-océans)
- Si pas d’atm : pas d’effet de serre  T° de la Terre = -13 degrés
- Autres GES : Méthane CH4 (4-9%), Ozone O3 (3-7%)
 Vapeur d’eau apporte ≈20°C
 CO2 apporte ≈10°C

Comment mesurer l’effet qu’une augmentation en concentration d’un gaz a sur l’effet de serre ?

 Forçage radiatif

Forçage radiatif
- Taux de transfert d’énergie par unité surfacique du globe
𝐶
 Δ𝐹 = 5.35 [𝑊𝑚−2 ]ln(𝐶 )
0
 Unités : Watts par m²
 Effet d’un ajout de gaz dépend en logarithme de la concentration de départ
du gaz (cf. Figure 9) : plus la quantité de gaz déjà présent est grande,
moins un ajout a de l’effet Figure 9: Forçage radiatif du CO2 en
 FR + : accroissement de l’E du système (EX : GES) fonction de sa concentration de départ

 FR - : décroissement de l’E du système

Pourquoi une faible augmentation d’un gaz a un gros impact sur l’effet de serre ?

 Rétroaction

Figure 10: FR traduits en changement de


température

Rétroaction
= Accélération d’un phénomène, en réponse à un FR initial

 Une RA peut être négative (diminution de l’effet initial) ou positive (augmentation de l’effet initial)
 Rétroaction = modificateur du changement climatique
 En général on va observer comment varie le changement de température global dû à un premier FR

Exemples :

RA positive

- CO2 :
 + CO2  + vapeur d’eau  + effet de serre  + T°

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RA avec incertitudes

- Glace – Albedo (HN3)


 - T° + glace (et donc surface réfléchissante)  - E absorbée  -T°
 + T  - glace (moins de surface réfléchissante)  + E absorbée (océans)  +T°
- Nuages = plus grande source d’incertitudes (cf. Figure 11) :
 Absorbent et réfléchissent lumière du soleil (sens opposée de la Terre)  -E -T°
 Absorbent lumière du soleil  émettent vers la Terre  +E  +T
 Grande boucle (cf. Figure 12):
 +T°  - glace  + d'océans ouverts  + évap.  + nuages  + albedo  -T°

- Aérosols (cf. Figure 11):


 = Petites particules, gouttelettes en suspension dans l’air
 Soit direct: absorbent-émettent IR vers l’espace ou rayons solaires vers la Terre
 Soit indirect: propriétés métaphysiques des nuages modifiées et donc leurs propriétés radiatives

Figure 11: Incertitudes: glaces, mers et nuages Figure 12: Incertitudes aérosols

Sensibilité climatique : approximation du réchauffement global de la Terre après un doublement du taux de CO2 =
environ 5°C

1.5. Les modèles climatiques et projections


Questions clefs sur le climat
- Les GES émis par l’humain ont-ils une influence sur le climat et le futur ?
- Quel est le taux de concentration de CO2 qui fait que les changements climatiques deviennent dangereux
pour l’humain et son environnement?

 Réponse = GIEC (IPCC):


- Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
- Evalue les risques liés au changement climatique d’origine humaine

Modèles
- Comment va réagir le climat à certains changements ?
- Part de l’humain dans le changement climatique ?
 Créer un modèle informatique qui simulent l’état de la Terre sur base de conditions climatiques comme le
taux de GES, …

Validation des modèles


- Evaluer des données actuelles et comparer les résultats aux observations
- Observer les erreurs (cf. Figure 13)

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Différences HN/HS : HN est une couche de glace qui réfléchit l’énergie/la lumière, alors que HS est une calotte
de l’Antarctique

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Figure 13: Prédiction par un modèle (gauche) et erreurs commises (droite)

Variabilité naturelle
La variabilité naturelle mesure les changements climatiques originaire du système naturel interne, pas provoqué
par l’homme.

 On force avec des infos dont on dispose (CO2, effets solaires, …) pour
 Probas des gaz qu’on va émettre (cf. RCP)

Exemples

i. Aérosols volcaniques

ii. El Niño (cf. Figure 14):

- Normalement :
 Convection entre l’Australie et AM du sud
 Indonésie et Australie : + évap.  +T°  convection de nuages
 L'air monte et refroidit  se réchauffe et l'air sec descend et fait
monter la pression à la côte pérusienne
Figure 14: El Niño
 Circulation océanique: thermocline monte à l'équateur et
descend à l’Est  Remonté d’eau froide vers la surface de la côte pérusienne
- Mais, tous les 5 ans : Effet de Walker
 Tout l’océan se réchauffe
 Les eaux chaudes s’étalent vers l’Est  thermocline descend
- Conséquences :
 T° atm monte légèrement globalement

iii. La Niña :
 Idem mais remontée d’eau froide +++

Projections
RCP : Representative Carbon Pathways (cf. Figure 15)

- 8.5: pire, on ne change rien (rouge)


- 2.6 : meilleur, respect de l’Accord de Paris

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Température atm Sensibilité climatique Précipitations

Banquise arctique Océans

Figure 15: RCP 2000-2300

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II. Hause du niveau marin et évènements extrêmes


2.1. Vulnérabilité au niveau marin
- Plupart des fortes concentrations de peuple au bord des mers, lieux économiques
- PVD
- Pas que niveau marin, évènements extrêmes :
 HCE : historical centennial event = nb. évènements extrêmes par siècle
- Projection en HCE : hausse niveau de..
 50cm = facteur 10
 1m = facteur 100
- Dernière glaciation % aujourd’hui:
 6-7°C de moins
 Niveau - 120m
 On compte environ 20m de différence par degré (cf. Figure 16) Figure 16: Hausse de niveau
marin par rapport au
réchauffement global

 Augmentation passe de 1-2 mm/an au 20eS à 3.6mm/an récemment (cf.


Figure 17)

Figure 17: Niveau marin du dernier siècle

2.2. Variations stériques


 Principe : T° de l’eau augmente  l’eau se dilate et augmente en volume
- Colonne > 1000m à 15°C  +1° + 16cm d’hauteur
- Fonction de température :
3,2.10−4
 28°C : 𝐶°
0,8.10−4
 2°C :
𝐶°
- Pôles : 8cm
- Tropiques : 3cm
- Glaciers : apport au niveau = max 0.5m
- Bilan de masse de calottes glaciaires (sur l’année): 𝑀 = 𝑎 − 𝑚 − 𝐶
 Avec a = neige accumulée, m = masse perdue par fonte, C = neige perdue par vêlage
 +T° atm  + fonte de glace* MAIS AUSSI + précipitations4 (neige)
 (*) RA+ : le centre de la calotte est situé haut donc froid (+altitude = -T°):
+T° calotte fond  hauteur du centre diminue  centre se réchauffe  ++T°

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Air chaud peut contenir plus d’humidité

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2.3. Comparaison Antarctique – Groenland

Figure 18: Taille Antarctique (gauche) vs Groenland Figure 19: Bilan de masse Antarctique (gauche) et Groenland

Antarctique Groenland
Potentielle  57m  7m
contribution
niveau marin
Socle rocheux Est : au-dessus Au-dessus du niveau marin (isostasie monte le niveau)
Ouest : en contact avec l’océan
Bilan de masse Côtes : pas de grosses pertes - Côtes : grosses pertes
(cf. Figure 19) - Surface : grosses perte (bilan -)
- Chaleur océan (et un peu atm) - Hausse de température atm
- Chaleur eau chaude dans les profondeurs de - Fonte de surface
l’Antarctique  Hausse de 2° atm point de non-retour et
Origine de la - Fonte sous-marine : bouchon pour contenir la à cause de RA sur k années Groenland parti
perte de glace glace à l’intérieur du continent, si la = point de basculement (cf. 2.4 MISI)
plateforme se détache (bords qui
s’amincissent), calotte intérieure se libère et
fond dans l’océan (cf. Figure 20)
(La glace qui flotte est déjà dans l’océan donc pas
d’effet sur niveau si fonte)
Connections Non (= continent ) Oui (Canada, Islande, Norvège)
terrestres
Structure Bassins sous-marins en contacts avec l’océan Fjords (≈vallées)
Figure 20: Structure et dynamique de l'Antarctique

2.4. Point de basculement (MISI)


Le point de basculement d’une calotte glaciaire donne le moment dans le temps où une calotte aura tellement
reculé (perdu de « bouchons » qui empêchaient la glace intérieure de s’échapper) que sous l’effet des rétroactions,
il ne sera plus possible de freiner le phénomène, dont la vitesse augmentera continuellement. La calotte disparaitra
complètement.

 Saut d’un « bouchon »  flux de glace augmente dans une zone plus profonde  encore plus de
glace peut passer  taille calotte diminue et recule  zone encore plus profonde  flux encore
plus important  …
 Inverse : période de glaciation  formation de calottes  flux
diminue  …

Figure 21: Marine Ice Stability Sheet: modélisation

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- Exemple Antarctique (N-O): Larsen B


 Effondrement de la plateforme
 Contribue ++ niveau marin

2.5. Projections du niveau marin


Localement
La hausse du niveau marin dans les environs des calottes en cours de fonte est moins intuitive que l’on pourrait
penser :

 Glace fond  niveau marin global monte


 MAIS, comme la calotte perd de la glace, sa masse décroit, la force gravitationnelle exercée par la
Terre sur cette calotte diminuera
 La calotte sera moins attirée vers la Terre et va subir un effet d’élévation
 Comme le niveau marin est relatif par rapport à la calotte, si elle monte, le niveau se verra baisser
 ceci est donc uniquement local, et le niveau marin global s’élèvera (cf. Figure 22).

Figure 22: Projection d'élévation du niveau marin en fonction de la perte de


masse glaciaires

2.6. Evènements extrêmes


 Plus de jours chauds, moins de jours froids
 Hausse niveau marin = plus de catastrophes naturelles (voir 2.1 HCE)
(cf. Figure 23)
 Pas d’augmentation dans la fréquence de cyclones tropicaux
 + T° surface des océans  + d’évaporation  + de
précipitations et + intensive

Figure 23: Evènements extrêmes dernier


siècle

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III. La pollution atmosphérique


La composition chimique atm détermine la concentration d’ozone et l’effet de serre naturel, mais quand
l’humain vient s’y mêler, ça part en castagnes. Pollution atm de l’humain cause :

 ++ Effet de serre
 Qualité de l’air
 Altération des écosystèmes
 Diminution de la couche d’ozone stratosphérique

3.1. Structure de l’atmosphère


- Partie basse : troposphère : 0-10km
 Température DIMINUE avec altitude
- Partie milieu : stratosphère : 10-50km
 Température AUGMENTE avec altitude
- Partie haute : mésosphère 50-100km
 Température DIMINUE avec altitude
- Composition principale:
 Azote, N2 78%
 Oxygène, O2 21%
 Dioxyde de carbone, CO2 0.04%
- Gaz réactifs : monoxyde de carbone CO, azote, souffre :
 Oxydent dans atm et acidifient air et précipitations
 Durée de vie :
 Longue : CFC  centaine d’années
 Moyenne : CO2 , CH4  dizaine d’années
 Courte: NO, CO  heures, jours

3.2. Ozone stratosphérique


Répartition
- Ozone = O3, 3 atomes d’oxygène
- Couche d’ozone stratosphérique : majorité d’ozone (90% de atm)
 Produit par rayonnement solaire sur O2 en haute altitude (20-50km)
 = couche d’ozone
 Molécules absorbent UV
 Concentration : 3 ppm
- Troposphère : 10%
 Face nocive du gaz, molécules très nuisibles

Cycles de formation et destruction


- Pas de soleil  pas de O3

Chapman (cf. Figure 24)

- Formation
 UV-C de 𝜆 entre 185 et 210nm scinde molécule O2 en deux atomes de O
 Deuxième molécule O2 va se lier à un O de la réaction précédente  O3
- Destruction
 UV-B de 𝜆 entre 210 et 300 nm décompose l’ozone en O2 et O
 Deuxième molécule d’ozone se lie à un O de la réaction précédente
2O2

Figure 24: Cycle de Chapman

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- Cycle catalytique :
 Catalyseur : composé chimique utilisé dans une réaction pour accélérer le
processus
 Ozone : quelques molécules de Cl pour détruire des centaines de O3 :
 Résumé : 2O3 = 3O2

Figure 25: Destruction de l'ozone par


le CFC

3.3. Trou dans la couche d’ozone


En 1950 on a mis en évidence une modification périodique (annuelle) de la couche d’ozone au-dessus de la région
d’Antarctique, précisément un trou dans la couche d’ozone qui se forme à la fin du printemps de la région et
s’agrandit pendant plusieurs mois (surface maximale vers septembre). Ceci est dû à la présence de catalyseur dans
la stratosphère surplombant la région, qui détruisent en grand nombre les molécules d’ozone.

Nuages polaires stratosphériques


- Hiver :
 Formations de nuages de gaz chlorés
- Printemps :
 Soleil  gaz chlorés se fixent sur les nuages dissociés en
atomes de chlore
- Vortex polaire = période de formation de nuages polaires

Le trou dans la couche d’ozone est un phénomène naturel, mais qui s’est
trouvé de plus en plus accentué par le nombre d’éléments chlorés sur les
Figure 26: Ozone pendant le PLC (Polar Stratospheric
nuages polaires Clouds)

 La zone à basse concentration d’ozone va dépasser l’Antarctique, se dirige vers l’Australie, AM-S, …
 Nocif pour l’homme
 L’humain prend des mesures : CFC des frigos  Accord de Montréal (si le gaz retombe, pas très gros
impact)

3.4. Ozone troposphérique


- Basse troposphère
- = polluant secondaire
- Effet toxique sur humain et végétation

Formation
 Formé par rayonnement solaire intense UV-A sur des polluants primaires précurseurs :
 + E solaire /T°, - vent, + NO  ++ ozone troposphérique

 Avec Nox comme précurseur…

 CO comme précurseur…

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Destruction
 L’ozone générée par des gaz va être détruite naturellement par les mêmes gaz ou autres

Pics de productions-destructions
- Décalage entre production – destruction (cf. Figure 27):
 Circulation routière 7h-9h: pic de NO
 Formation du NO2
 Soleil le plus haut : 14h  production maximale
 Nouveau pic de NO,NO2 à 16h-18h : destruction

- Concentration d’ozone à l’extérieur du centre


- MAIS : Ardennes, peu de trafic mais ++ ozone
 Vent de l’Ouest vers Est transporte l’ozone
 Peu de NO ou NO2  pas détruit

- Concentrations élevées d’ozone :


 Smog
 Ciel jaune Figure 27: Taux d’ozone et composés
azote sur 24h
 Irritation des voies respiratoires, végétation
 La végétation se protège en fermant les stomates  donc reçoit moins de CO2  meurt

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IV. Déforestation et désertification


4.1. La déforestation tropicale

 La déforestation est dite d’une zone forestière dont la coupe de bois dépasse le taux de
renouvellement des arbres.
La Terre est actuellement en large bilan négatif (cf. Figure 28) et même reboiser toutes ces surfaces ne
compenserait pas la perte d’arbres vieux de dizaines ou centaines d’années.

Causes humaines
On observe un doublement de consommation de bois entre 1950 et 1980. Cette consommation est répartie
spatialement de façon très inégale :
 25% forêts tempérées et boréales (taïga)
 450% forêts tropicales

- Bois comme combustible (pétrole trop cher)


- Surface d’élevage

Usage du sol :
- Agriculture : exploitation non durable
Figure 28: Evolution des surfaces de forêts depuis 1990
 Pas de plan de gestion
 Les sols sont brulés pour être utilisés, si les sols ne sont
pas enrichis par une culture  sol pauvre
 Bruler autre endroit = monoculture  terrains laissés
pour mort  rendements des terrains diminue
- Urbanisation
 Couvrent les régions boisées

Industrie :

- Amazonie : élevages, plantes, …


- Haïti : Figure 29: Répartition mondiale de déforestations

 Industrie du charbon de bois = déboisement


 1990 : ½ des bassins d’eau complètement déboisés
 Moins d’irrigation et possibilité agricoles
- Pollution atm des industries = pluies acides (actuellement diminue)
- PVD : bois de feu = 56% mondiale
- PD : construction et papier

Tourisme :
- Erosion :
 Si le sol est tassé il devient imperméable  moins d’eau absorbée par le sol

Guerres :

- Ex :Vietnam

Causes naturelles
- AM-N : forêt âgée  prolifération d’insectes
- Aléas climatiques : sécheresses, orages, catastrophes

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

Conséquences
Globalement :

- Forêts = poumons de la Terre (absorbent CO2)

Localement : Forêts tropicales


- Perturbation du cycle d’eau (processus fondamental) :
 ½ des précipitations en Amazonie : évapotranspiration = condensation de l’eau sur les plantes
 Diminution des forêts  moins de précipitations  sécheresse
- Splash:
 Les feuilles d’arbres freinent la chute de gouttes d’eau pour que l’eau
pénètre le sol et la nappe phréatique
 Si pas freinées  splash  érosion très importante du sol  permet à des
parts fixes du sol de se mouvoir* Badlands (cf. Figure 30)
 (*) En pente c’est pire : les racines des arbres tiennent le sol en place
 Apport de nutriments diminue à cause de l’érosion
 La distribution spatiale de l’eau est perturbée : l’eau se déplace vers le pied
des vallées Figure 30: Formation de badlands
 moins d’eau pendant les périodes sèches due à l'érosion (USA)

 + d’eau dans les vallées = inondations, avalanches, …

Si on sort des régions tropicales le phénomène de [moins végétation  moins précipitations] est encore plus
important.

4.2. La désertification
Désert
 Régions arides, 30% de la surface terrestre (cf. Figure 31)
 Zones avec peu de précipitations, loin de sources hydriques
 Peu de relief ou proche de courants marins froids5 (peu de
précipitations)
 Régions sud-tropicales (désert zonaux)
Figure 31: Globe: répartition des déserts

Formations des déserts


Cellule de Hadley

- Circulation atm en région équatorienne:


 Plus d’E en équateur, partie de l’énergie part dans l’évaporation
 Air chaud = moins dense  monte
 Air humide qui monte se refroidit adiabatiquement6  se condense et perd
l’humidité, mais gagne en E grâce à la condensation
 L’air sec qui redescend se réchauffe adiabatiquement et est plus chaud
que quand il est monté
 Ne peut pas pénétrer le sol, se déplace vers le Sud et le Nord
Figure 32: Modélisation de la Cellule
 Ce déplacement d’air = vent de Hadley
- Nom de cette circulation d’air : Cellule de Hadley (cf. Figure 32)
- Comme l’air monte au niveau de l’équateur  zone de basse pression
- Air descend aux zones tropiques (30°N et 30°S): zones de haute pression
 Plupart des déserts dans cette zone (air chaud et sans humidité)

5
L’Antarctique est considérée comme un désert
6
Transformation adiabatique = sans transfert thermique entre les milieux observés, mais pas pour autant que la
température du système reste constante

19
Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

- Reliefs montagneux (cf. Figure 33) :


 Air monte à cause d’un obstacle physique (pas
convection)  se refroidit
 Formation de nuages par convection  précipitations
(Les précipitations n’auront lieux que dans une zone
restreinte, au-dessus de la montagne)
 L’air a cédé son humidité aux nuages
 Retombe après l’obstacle : est sec et se réchauffe en Figure 33: Précipitations en reliefs montagneux
descendant
 Exemples :
 Suisse : très sec en été
 Sibérie : dépression de Chuya (moins en moins de précipitations)
 Alpes ?

Côtes froides :

- Zones tropicales :
 Eaux en zones tropicales se chauffent en surface
 L’eau chaude est déviée vers les côtes Est (rotation de la Terre) et évacuée en longeant les côtes
(force de Coriolis)
 L’eau chaude qui éloignée est remplacée par une poussée d’eau profonde qui est froide
 L’eau froide refroidit l’air, qui devient sec
 Air humide + eau froide = brouillard sur la surface de l’eau  pas de convection possible (il faut de
la chaleur) et donc le brouillard ne donne pas de précipitations, nappe phréatique pas alimentée en
eau
 Régions sèches

Causes humaines :

- Régions anthropiques : nomades épuisent le sol


 Régions avec peu de précipitation  vite épuisée
- Doublement de la population
- Asie Centrale:
 Déforestation
 Précipitations avant que l’air n’arrive
 Partie de précipitations en évapotranspiration, reste en nappe phréatique
 Zones centrales : peu d’air humide ou précipitations

Interaction sol/atm
- Badlands, régions arides:
 Erosion sur sol nu  précipitations changent : tout concentré en quelques mois (saisons
sèches/humides)
 Sol nu a albedo plus élevé, + d’E vers espace mais ne perd pas d’énergie par évaporation
 Emet plus d’E qu’il en reçoit mais compensé par des masses d’air venues d’ailleurs
- Régions tropicales :
 Reçoit beaucoup d’E mais : beaucoup absorbée par végétation + perd de l’E en évaporation
 Température sol constante

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

Partie Decroly

I. Une brève histoire de la socialisation de l’environnement physique

1.1. La dialectique sociétés – environnement


Société vs Environnement
Société : Ensemble d’être vivant en relation - volontaire ou non – d’interdépendance durable, organisé par des
règles et/ou institutions communes

Environnement : Ensemble des composants naturels de la planète Terre - atmosphère, biosphère (ensemble des
êtres vivants et de leur milieu de vie hydrosphère, lithosphère, cryosphère – et des phénomènes et interactions
entre ces compartiments.

Dualisme
Le dualisme est un courant philosophique du 18e S qui analyse la relation entre humain et nature :

 L’humaine se diffère du monde animal par son habilité de penser et son souci du futur
 But : comprendre la nature pour la contrôler

 Remise en question du dualisme :


 La société et l’environnement sont différents, mais se définissent l’un l’autre
 L’humain modifie la nature et celle-ci se répercute sur lui
 Appropriation d’écosystèmes = choix de plantes, espèces animales qui sont exploitées, …
 Relation dynamique et historiquement construite

Pourquoi c’est important :

 L’humain tire tous ses moyens d’existence de son environnement  dépendance radicale
 On n’est pas toujours conscient de cette dépendance
 Numérique = abstrait
 Parcourt physique de nos marchandises
 Les moyens d’existence extraits de la nature deviennent des marchandises (eau, nourriture, énergie)

Finitudes de la condition humaine


Ce qui nous différencie des animaux est le fait que nos besoins peuvent évoluer infiniment. Or un
accroissement infini est impossible dans un environnement de ressources finies.

- Finitude : caractère de tout ce qui a une limite


- Finitude de la condition humaine :
 On est tous confronté à la mort
 On a tous des limites physiques et mentales
 On vie tous sous des contraintes sociétales et sociales (soumission au pouvoir)
 Si l’humain a une fin, la société aussi ?
 Collapsologie : étude de l’effondrement de la civilisation industrielle
 Effondrement : « Processus à l’issue duquel les besoins de base (…) ne sont plus fournis (à un coût
raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi » Yves Cochet
- Causes de l’effondrement ?
 Atteinte des limites environnementales :
 Epuisement des stocks = ressources non-renouvelables : minerais, énergies fossiles
 Flux = ressources renouvelables : eau, bois, nourriture,… quand consommation >> régénération

21
Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

1.2. Grilles de l’interaction société – environnement

- Production des moyens d’existence (cf. Figure 34):


 Prélèvements/extraction
 Insertion écosystème
= Contrôle de la biomasse produite selon
les besoins sociaux, et dont la croissance
est contrôlée :
 Sélections de plantes
 Domestication
 Artificialisation
= Introduire des produits externes dans la
nature
 Sols : engrais, drainage
 Climat : serres
 Eau : transport/collecte de l’eau
 Topographie : ruissellements,
cultures en terrasses

Figure 34: Grille des interactions société-environnement


- Ressources : Ensemble des matières et formes
d’énergie utile à l’humain

- Rejets – pollution : pollution = perturbation de l’équilibre physico-chimique de l’environnement


 Mécanique (déchets solides), thermique, chimiques, objets usagés non recyclés

- Régulation : règles et normes qui visent à contenir l’impact sur l’environnement


 Parcs nationaux (PN) :
 Protéger l’intégrité écologique
 Pas d’exploitation de ressources
 Autorise : visites spirituelles, scientifique, tourisme, …
 Dépend du rapport d’un état à l’environnement
 Préservationnisme radical vs intégration : trouver le juste milieu entre protéger une zone (en
scellant tout accès non autorisé) et conserver sa richesse culturelle :
 PN = zones scellées,
 Evictions des populations autochtones (Kenya, Tanzanie : 100k Massais),
 Laisser le cours libre à l’évolution naturelle (mais éléphants
 Gestion intégrative : reconnaissance des droits des habitants (gestion partagée)
- Contraintes et aléas environnementaux :
 Contrainte : tout état ou évolution de l’environnement qui entrave la subsistance ou le
développement des sociétés humaines
 Contraire de ressource
 Montées des eaux (EX : l’humain lui-même brule du charbon  changement climatique)
 Aléa : phénomène environnemental imprévu ou soudain qui peut être dangereux pour les
personnes et/ou biens dans une zone et période définie
 Exposition : probabilité d’être atteint par une contrainte ou aléa
 Proximité des eaux, plaques tectoniques
 Vulnérabilité : propension (tendance) à l’endommagement ou dysfonctionnement des éléments
exposé à une contrainte ou aléa
 Matériau de construction (solidité)

 Adaptation : réduire la vulnérabilité face aux aléas/contraintes (digues, bâtiments en béton, …


= réaction immédiate

 Atténuation : actions, dispositifs pour réduire la probabilité qu’une aléa /contrainte ai lieu =
agir sur les causes (diminuer effet de serre) = réaction long terme

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

1.3. Le Political Ecology comme cadre d’analyse


Ecologie Politique vs Political Ecology

Ecologie Politique Political Ecology (PE)

Courant de pensée qui vise à prendre en compte Approche scientifique des relations société
les enjeux écologiques et la dégradation de humaine – environnement
l’environnement par l’industrie dans l’action
politique et sociale

Principes
Le PE est une étude des relations entre les sociétés et leur environnement biophysique respectifs. Ces
relations dépendent des de l’organisation sociale, en particulier des rapports de pouvoir (entre groupes sociaux,
entre les autorités et les citoyens, entre Etats).
- Il repose sur deux piliers :
 L’économie politique comme référence. Les interactions société – environnement dépendent des
rapports sociaux et de pouvoir et de leur contrôle de l’accès aux ressources.
 Analyse multi-scalaire (plusieurs dimensions) = les processus globaux ont un impact sur les situations
locales
 Déforestation en Amazonie dépend du gouvernement mais aussi autre ONG, …

- Plusieurs déclinaisons mais une pensée commune : une remise en question des rapports de pouvoir et du
modèle de développement qui produisent les crises environnementales

- Une préoccupation globale : inégalités socio-environnementales :


 Le capitalisme génère des inégalités par rapport l’environnement des individus et des groupes :
 Exposition aux nuisances et risques environnementaux
 Accès aux ressources et aménités (≈beauté de la nature) environnementales
 !! inégalités cumulative ou auto-renforçantes !!

Inégalités socio-environnementales
Le changement climatique n’est pas ressenti de la même manière par tout le monde, et dépend de la
situation sociale : quartier, pays, stabilité financière,…
- Exposition aux rejets : LA 1990, communautés afro-américaines et
latino-américaines exposées aux rejets dans les quartiers industriels
- Utilisation des ressources et impact sur l’environnement en Belgique
par rapport aux revenus :
 Energie (cf. Figure 35): plus le revenu est bas, plus la portion
d’énergie dans les dépenses totales est grande  Loi d’Engel
 Alimentation (cf. Figure 36): (1) la consommation de viande
augmente avec les déciles et (2) la part de bœuf (le + de CO2) Figure 35: Part des dépenses en énergie selon les revenus
par rapport au total de viande augmente également
 Eau (cf. Figure 37) : -€  - eau  + temps à
la corvée d’eau -temps pour activités
financières (+éducation, détente)  -€

Figure 37: Cycle de la dépense en eau

- Résumé : ++€  ++impact


Figure 36: Consommation de viande selon les déciles

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

1.4. Les temps longs de la socialisation de l’environnement


Histoire
- -400k :
 Feu = arme contre animaux
 Impact : très faible
- Révolution Néolithique : -10k  -5k :
 On passe de cueillette, chasse, pêche  agriculture, élevage = SURPLUS ALIMENTAIRE (production
excède consommation)
 Division de la société : parties pour agriculture, autre pour artisanat, sciences, …  quelques
personnes ont la plupart
 Début de sédentarisme (= rester en un endroit nomade)
 Défrichement (destruction de la nature) pour maisons, champs, routes, …
 Contradiction : faire reculer la forêt pour assouvir ses besoins immédiats, ou garder une réserve de
bois ?
 Impact : défrichement, sélection d’espèces, ++
- Colonisation (10e-14e) :
 ≈50% forêts défraichies sur 300 ans
- 1750  aujourd’hui: impacts environnementaux les plus importants :
 Souffre (part de rejets totaux cumulés sur l’histoire entière): 25% 1940  75% en 1960
 Déforestation

20e siècle :
- Essentiel des changement cumulés
- Conséquences
 Agriculture : éléments nutritifs dans le sol
 Rotation de cultures
- Elargissement de l’échelle de production et commerce :
 Rupture des techniques classiques pour retourner la fertilité, engrais azoté et superphosphates
 SUPERPHOSPHATES : 40MT en 1940  150MT en 1990
 Rejet ++ : ½ dans eaux de surface
 Plantes aquatiques meurt, bcp de O2 utilisé décroissance des autres espèces
 Choix culturaux dans les plantes sélectionnées
 Pour produire : ENERGIE FOSSILES  GES

Révolution verte et consommation énergie


 Démographie :
 + alimentation  + population (cf. Figure 38) (estimé que
engrais de synthèse a augmenté de 2 Md la popu mondial)
 Soit augmenter rendements des terrains, soit surface
- Révolution verte (années 60) :
 Engrais de synthèse dans USA, AM Latine, on veut ++ rendement
 Effets sociaux :
 + machine moins besoin agriculteurs migrations
 Inégalité fermier riches / pauvres se creuse
 Consommation mondiale en énergie primaire (source principale) :
 x27 sur 200 ans
 Jusqu’à 1930 encore bcp de biofuels  après charbon
 2017 pire année pour quantité de charbon
 Dernier 20 ans :
Figure 38: Croissance de la population
 Economie Chinoise ++ (ciment sur 2008-2011 = USA 1900-2000) mondiale sur 70k ans
 Chaque année le monde utilise autant d’acier que la décennie
postérieure de WWII

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

 Canette de coca : 42Md en 1980, 97Md en 2010 (alors qu’on est passé de 19g
d’aluminium/canette vers 12g  gain écologique annulé et dépassé par surproduction)

Nouveau concept : Anthropocène


 Nouvelle ère géologique, marqué par les activités de l’humain
 La société humaine a les mêmes capacités de modifier l’environnement que des évènements naturels
(volcans, …)
 Accroissement popu  accroissement consommation individuelle de biens et services
 Responsabilité n’est pas uniformément partagées (USA = 42x Kenyan pour consommation
énergie/habitant)
 Capitalocène : la croissance de l’empreinte écologique vient du système économique qui est
capitaliste
 Démographie :
 P(1/1/i) = P(1/1/i-1) + I – E + N – D
 La population au début de l’année i = population au début de l’année i-1 moins le nombre
de mort (D) et plus le nombre de naissances (N)
 Il faut ajouter l’immigration (I) et enlever émigration (E)
 Taux de naissance = N/D
 Si N ≈ D taux d’accroissement ≈ 0
 Une transition démographique conduit un régime d’équilibre vers un autre régime
d’équilibre
 Taux de motorisation : USA vs Suisse (cf. Figure 39):
 + prod apd 1915  + énergie
 Frigo et TV :
 1955 : très petite partie
 1960 commence conso de masse
 Mais derrière les objets : extraction des matériaux,
production, transport, alimentation, …
PD : + conditions de vie mais empreinte envi.
 Richesse par habitant : PIB (cf. Figure 40) Figure 39: Taux de motorisation USA / Suisse
 1800 à 2000 : x16 sur 100 ans

 + richesse/habitant  ++conso
 Mais aussi à cause de l’obsolescence programmée
 Obsolescence programmée :
 Technique pour diminuer durée de vie d’un produit  cassé
plus vite remplacer = consommer
 Imprimante, nylons, …
 Consommation énergétique par personne (cf. Figure 40)
 Or progrès techniques font que la consommation / activité est
réduite (+productivité), mais la production et consommation Figure 42: PIB par habitant sur 2k ans
totale augmente tellement que la consommation d’énergie
mondiale continue à augmenter
 Effet de Jevons (cf. Figure 41):
Efficacité
énergétique
augmente

Augmentation de la Moins d'énergie


production utilisée par produit

Figure 40: Consommation énergétique par


personne depuis préhistoire (estimée)

Demande du produit Baisse du prix du


augmente produit Figure 41: Cycle de
Jevons (ou rebonds)

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

 Exemple effet de Jevons (cf. Figure


43): 19eS, les progrès augmentent le
rendement du charbon mais la
consommation augmente
 Autres exemples:
 L’efficacité énergétique augmente
mais les maisons ont plus
d’appareils, les TV sont plus
grandes,…:
++ consommation énergétique

Figure 43: Effet de Jevons sur la consommation de charbon (efficacité du


charbon vs consommation)

1.5. L’impact variable des sociétés contemporaines sur l’environnement


- L’impact d’une société sur l’environnement est fonction de :
 L’accélération de la croissance de la population
 L’accroissement de la consommation individuelle des biens et services et donc de l’énergie et des
matière premières nécessaires
 Pas de la même façon partout dans le monde, dépend de..
 La transition démographique
 …et les révolutions industrielles et énergétiques des pays

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

II. Facteurs et impacts des révolutions énergétiques des sociétés


contemporaines

2.1. Une augmentation sans précédent de la productivité


Production et productivité
- Dans une économie de marché :
 Transformer des ressources en moyen d’existence en opérant un changement qualitatif pour faire
en sorte que ses propriétés soient plus adaptées aux besoins sociaux
 Production : transformation d’un bien en une marchandise qui pourra être vendue contre une
certaine somme d’argent
 Exemple : une chaise est plus confortable qu’un tas de bois et de clous
- La productivité est caractérisée par:
 Quantité de matière transformée par le travail en unité de temps
 La production par quantité de travail (nombre de travailleurs, temps de travail, …
 Dépend des techniques utilisées et de l’organisation de travail

Revue historique : production et valeur ajoutée


- Dernier 100 ans, montée de la productivité:
 Production / travailleur : UK x5, USA x7, Japon x25
 Production / heure de travail : UK x9, USA x12, Japon x40
 Grâce à : plus de machine et plus avancées. Exemple :
 Toute usine, puissance du parc de machines = 100 à 10M x plus élevé que les muscles des
ouvriers
 TGV : 100k plus puissant que son conducteur
 Produire = vendre à une valeur plus chère qu’elle n’a couté  création de valeur financière
- Valeur ajoutée :
 Dépend de :
 Nombre de salariés
 Temps de travail des salariés
 Prix de vente des produits
 Productivité : +quantité de biens produits /(unité de temps ou main d’œuvre)  + valeur ajoutée
 Conséquence : +++ richesse produite (PIB)
- Conséquences de ++ productivité:
 Positif :
 Meilleures conditions de vie
 Baisse de mortalité infantile
 Amélioration en quantité et qualité de la ration alimentaire moyenne
 …
 Négatif = + d’objets créés, donc :
 + de matières premières extraites
 + d’énergie consommée pour transformer les matières premières
 + de déchets (production, utilisation, abandon)
 …

2.2. La révolution énergétique


Régime énergétique somatique
 Somatique = qui concerne le corps
- Avant 19e :
 Transformation de matière uniquement par force corporelle, naturelle (eau, vent), et chimique (bois
ou autre biomasse) = régime somatique et fort limité

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

 Corps = puissance maximale de 1 kW


 On ne pas peut concentrer plus de 1000 hommes sur un chantier donc force totale max = M watts,
correspond à la force d’un bulldozer
- RI :
 J. Watts, 1784 : mouvent verticale  circulaire = révolution pour toutes les industries
 Machines qui permettent combustion fossile 
énergie mécanique = régime exosomatique
 Explosion production et conso énergétique :
 20e S = 10x sur 1000 années avant 20e S
 Rév. Néolithique à 1900 = 2/3 de 20e S
 Humains remplacés par machine  dans le but
de ++ productivité
- La transition énergétique n’en est pas une, il s’agit
d’une accumulation constante de nouvelles formes
d’énergie  pas un changement
- Même si efficacité ++  consommation d’énergies
continue à monter (cf. Figure 44)
Figure 44: Consommation mondiale d'énergies par nature 1800-2016

Saut de puissance
Remplacer de la main d’œuvre humaine par une machine représente un gain considérable au niveau du
𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑢é
rendement (é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é𝑒 ) :

Consommation d’énergie Travail effectué Rendement


(par jour) (par jour)
Humain 5kW 0.4 kW <10%
(contient) 10kW 4 kW 40%
Essence (/L , ≈1.5€) = énergie consommée par = 10 humains sur 1 Facteur 5
2 humains journée
Moteur de Twingo 90 humains 500 humains Plus que > 5
 Consommation moderne = puissance de 100 esclaves

- Une thèse troublante : lien entre la révolution énergétique et l’abolition de l’esclavage :


 Sociétés anciennes % esclaves = société modernes % énergies fossiles
 Fin 18eS : >75% de la population mondiale sous forme d’esclave = normal et indispensable
 Que ½ 19e abolition totale, on avait trouvé une alternative…

2.3. Le charbon plutôt que l’eau


Pourquoi les sociétés modernes ont-elles été mises sur une voie de consommation toujours plus grande de
combustibles fossiles ?

- GB : 60% de conso de charbon mondiale


- Au début charbon trop cher :
 Investissement élevé, coût du charbon, fragilité des machines, …
- Mais capitalistes = toujours plus de profit… avantages du charbon :
 Machines hydrauliques uniquement situées à des sources d’eau, milieu rural
 Frais de déplacement de main d’œuvre
 Pas de réserve de travailleurs en cas de grève
 Régularité temporelle : ne dépend pas de la saison

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

 Productivité en rallongeant les journées de travail


 L’origine de la société charbonnière n’est pas une soif de l’énergie, mais petit groupe d’industriels
britanniques

2.4. Pétrole plutôt que le charbon


- Part de consommation mondiale pétrole : 1910 = 5%  1970 = 60%
 Etonnant :
 Pétrole beaucoup plus cher
 Sources de pétroles plus concentrées en lieux (pays Arabes, Niger, USA, Russie, AM-Latine)
- Inconvénients charbon:
 Implique plus d’étapes de production (extraction, chargement, transport, bruler, entretient des
fourneaux,…)
 Plus d’étapes  plus d’occasions de grève
 Apd 1880 : ++syndicats, suffrage universel (vote), assurances sociales,…
- L’économie du charbon met en cause la société :
 Pétrolisation = politique  éviter le mouvement ouvrier car moins de main d’œuvre  meilleur
contrôle :
 Extraction repose plus sur le matériel
 Transport par pipeline

2.5. La voiture individuelle plutôt que le tramway

- USA début 20e :


 Tram = transport de masse et sûr (5Md de trajets /an)
 Pas de bonnes routes, transport individuel pas populaire
 Usagers double entre 1900 et 1920

Opter pour la voiture ?


- Contexte 1910-1920:
 Règlementations tram : prix bloqué à 0.05$ malgré hausse pouvoir d’achat (pas chouette pour
compagnies de tram)
 Obligé 2 employés / tram  charges salariales
 Compétiteurs n’ont pas ces règles, ++ taxis aux arrêts de tram
 Tramways = vieilles technologies (pas d’investisseurs)
- Effet pervers : ++ vente voiture : 1915=40k, 1927=600k
 Ralentissent les trams
 Etats des routes à entretenir par les compagnies de tram
- 1930 : l’auto rachète le tram :
 Loi oblige les compagnies de tram à vendre
 Grande plupart rachetée par 3 géants de l’automobile
 Soit ils suppriment les trams
 Soit remplacent par bus à essence (+ pour l’industrie automobile) routes en asphalte
= moins cher
- Cercle de l’asphalte (cf. Figure 45):
 Routes  déplacements  €  nouvelles routes
- Lobbys (1920): + produit fical
= + de routes
+ routes = +
déplacements
 Construction d’autoroutes en campagnes
 Suppression transports collectifs
 1960 : financent campagnes des politiciens pour voiture +déplacements = +
essence et donc
produit fiscal

Figure 45: Cycle de l'asphalte

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2.6. L’air conditionnée avant tout


- Facteurs d’hausse d’énergie:
 +PIB/habitant  + production
biens/services  + consommation énergie
 Vaste territoire + faible densité
démographique  longues distances
 ++avion et voiture
 modes d’habitat (chauffage, isolation)
 CLIMATISATION (6% électricité USA)
- Début climatisation : Figure 46: Consommation d'énergie mondiale en 2013

 D’abord pour entreprises (aliments, …)  moins de 10 ans toutes les industries qui en ont besoin
 Inattendu  ouvriers aiment
 Pubs : meilleures conditions de travails, air sain (filtrer tabac), …  PRODUCTIVITE
- Vie sociale :
 Cinémas, hôtels, restaurants  avantages à ceux qui n’en ont pas
- Carrier (part des foyers équipés) : 1960 = 12%, 1980 = 55%, 2010 = 90% (x7.5 sur 50 ans)

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III. La géopolitique de l’eau


3.1. Introduction
- Usage mondial (cf. Figure 47)
Consommation mondiale d'eau
 Agriculture :
10
 Croissance plantes et nourrir animaux 10
 17% surface agricole totale irriguée (l’eau ne vient pas du
10
sol du champ)
 Industrie : 70
 Transport de chaleur, lavage, fabrication, évacuation des
déchets Agriculture Industrie

 Pollution des eaux (EX : Asopos) : arsenic, cuivre, plomb Domestique Tertiaire

 Contamination de la chaine alimentaire Figure 47: Usage mondial d'eau


 Domestique : alimentation, sanitaires, …
 Tertiaire : restauration, santé, …
- Inégalité de disponibilité mondiale (cf. Figure 48):
 Pire desservis : AF-C, EU-E, MO, AZ-S
 Doivent faire venir l’eau des autres états
- Ecart entre prélèvements et consommation se creuse de plus en plus vite
 eau devient un agent économique
- Décès maladies infectieuses : 3% total, 98% enfants chez < 5 ans
Figure 49: Répartition mondiale des réserves d'eau
douce, 2000

3.2. Ressources en eau dans le monde Répartition globale d'eau douce

Répartition 1
30
- Stock: 1,35 km3 = 1,35 x 1012 x1012 litres
 97,5% eau salée (mers, océans)
69
 2,5% eau douce (cf. Figure 49)
- Circulation d’eau : 10 jours dans atm, 4k ans dans océan Glacier Nappe aquifères
- Disponible par an : 40k Km3 = 40 TL Lacs, rivière, atm
 Que 1/3 réellement exploitable (qualité, …)
 Mais répartition très inégalitaire : varie entre 1 et 20 000 selon Figure 48: Répartition globale des stocks d'eau
douces
l’échelle de l’état

Facteurs d’inégalité de répartition


- Précipitations :
 Façades océaniques selon courants marins
 Latitudes du globe :
 Tropiques : orientale = ++, occidental = -- (AZ-S, AM-C: ++ précipitations)
 Moyennes : inverse (EU-N : ++ précipitations)
 Relief
- Evapotranspiration : dépend de température, humidité
- Transfert d’eau via les grands fleuves

3.3. Usages de l’eau dans le monde


Prélèvements et consommations
- Prélèvements : Ensemble des quantités d’eau extraites des ressources, employées à des fins sociales ou
économiques (y compris évaporation des réservoirs artificiels)

31
Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

- Consommation : prélèvements - rejet


 Consommation : intégration dans un produit industriel, arroser les plantes, alimentation,
évapotranspiration
 Rejet : infiltration dans un aquifère, ruissellement vers une rivière, … (usages successifs possibles)
- Prélèvement x7 1900-2000 (580-3980 km3) :
 Croissance popu : 1,6  6,2 Md
 Prélèvement par habitant 975  1762 L/J

Le poids des usages agricoles


- Irrigation : mode d’agriculture qui consiste à sur-arroser la culture :
 Zones arides :
 Meilleures terres déjà mises en valeur
 Concurrence agri-urbain
 Salinisation des terres
 Permet l’extension des surfaces cultivées
 Se dégager des conditions climatiques Figure 50: Quantité de surfaces irriguées
1997
 Zones tempérées7 : ++ rendements et -- durée de rotation des cultures
 Majorité des surfaces : 60% en Pakistan, Usa, Inde, Chine, Kazakhstan

 Tout ça pour répondre aux impératifs de l’industrie agro-alimentaire

- Diffusion du régime alimentaire occidental et ++ popu :


 Prélèvements +2100 km3 = x5 (Industrie et domestique = x18)
 ++ surfaces irriguées (surface en M de Ha : 1800 = 8  1900 et 40  2000 = 250)
 17% de surface agricole est irriguée (40% prod mondiale)

Nécessité et confort
- Consommation d’eau dans un ménage en Wallonie (2010) : 2/3 = chasse d’eau + hygiène corporelle
 Exemples : chasse = 6-12L , bain = 150-200L
- Corps : 70% d’eau, pas 2 jours sans eau
- Selon Organisation Mondiale de la Santé :
 Accès salubre à l’eau = pourcentage de la population bénéficiant d’un approvisionnement amélioré
à l’eau :
 Raccordement des habitations au réseau
 Borne-fontaine
 Puits creusés
 Citerne d’eau de pluie
 Accès à des infrastructures d’évacuation des excréta : pourcentage de population bénéficiant d’un
système d’assainissement amélioré (SAA):
 Espace privé et bonnes conditions d’hygiène
 Raccordement à l’égout et/ou fosse septique (qui reçoit que la mauvaise eau)
 Latrines à chasses d’eau rudimentaires
- Accès à l’eau potable 1990-2010 n’est pas devenu universel… (Slide 36):
 Au total +20% raccordé à un réseau
 Connection à un réseau (sur 20 ans):
 Urbain = 81%  80%, Rural = 18%  29%
 Même si les zones rurales se sont améliorées ( ½ de plus au
réseau et ½ de moins à source non-améliorée), le taux de
connexion à un réseau en milieu rural reste presque 1/3 de
celui du milieu urbain (cf. Figure 51) Figure 51: Accès à source améliorée (2006)

7
Dit d’une zone avec un climat « moyen », pas extrêmes : méditerranéen, subtropical, …

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Gregory Coolen Janvier 2020 ENVI-F-1001

- Ceci se reflète identiquement dans les


accès à l’eau par décile de revenus.
Observons la situation du Mali (cf. Figure
52), en calculant le ratio de quantité des
‘plus riches’ sur celle des ‘plus pauvres’
 Eau potable :
 2001 ≈ 80/20 = 4
 2006 ≈ 2,5
 Toilettes améliorées ; Figure 52: Accès à l'eau par revenu Mali 2001-2006

 2001 ≈ 45
 2006 ≈ 25

 Les données de 2006 (cf. Figure 53) montrent une grande partie de l’AF et
AZ sans accès à un SAA. Ceci n’a pas de lien avec la répartition de ressources
sur le globe, mais bien avec le niveau de développement (cf. Figure 54).

Figure 53: Accès à une installation d'assainissement


améliorée (2006), foncé = moins de 50%

- Même PD : Belgique : 100%


sur réseau en 1991
 Facteurs :
Consommation
de masse et politiques
hygiénistes
Figure 54: Accès à l'eau salubre selon la répartition des ressources naturelles et le PIB/habitant (Monde 2010)

Enjeux de l’accès à l’eau


Socio-économiques :

- Pas de réseau ou eau pas fiable :


 Lima : 2M de personnes dépendent de camions citernes ou revente
 Djakarta (Indonésie) : 1/3 des ménages achètent en rue
- Pour les ménages pauvres  LOI D’ENGEL
 Achter en rue = 2x à 10x plus cher que sur réseau
 Dépenses en eau sont incompressibles, portion de revenu augmente quand les déciles diminues

Santé :

- Maladies liées à l’eau :


 Fécal : ingestion ou contact avec une eau (ou aliments qui one été en contact avec) ou un sol
contenant des matières fécales
 Sans SAA les matières fécales se retrouvent dans les rivières utilisées pour se laver, baigner,
boire,…
 Absence ou rareté de lavage de main
- Décès liés à l’eau PVD (2006): total 2.5M
- S’ajoute donc au cycles EAUPAUVRETE le facteur de santé, qui est empiré par la qualité de l’eau (prix)
et qui empire l’accès à l’eau (contamination, difficulté de se déplacer).

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Solutions
 Faire de l’eau un domaine prioritaire : aide internationale + investissements publics
 Promouvoir technologies alternatives à moindre coût
 Sensibilisation du péril fécal
 Réduction des inégalités au niveau mondial

3.4. Les enjeux de l’eau dans le monde arabe


Géopolitique
- Etude des rapports de forces qui s'expriment :
 Entre divers acteurs (Etats, collectivités locales, mouvements politiques, groupes armés,
entreprises, associations, ….)
 A différentes échelles spatiales
 Autour d'enjeux territoriaux :
 Contrôle, conquête, défense ou utilisation d’un territoire
 Pour sa localisation, ses ressources, sa population, sa valeur symbolique, ….
- Met en évidence :
 Les objectifs visés par les acteurs
 Les moyens mis en œuvre pour atteindre ceux-ci
 Les rivalités et conflits qui résultent de la divergence des objectifs poursuivis par différents
acteurs
- Interaction entre 2 acteurs qui ont un même but :
 Rivalité : concurrence entre les 2 acteurs
 Coopération : obtenir une fin acceptable pour les 2 acteurs
 Conflit : opposition entre 2 acteurs en rivalité : les actions de l’un empêche l’autre d’atteindre le
but

Vers la pénurie ?
- Région du monde la moins pourvue en eau :
 4.3% de la popu mondiale
 0.67% des ressources hydrauliques naturelles
- Facteurs : précipitations, évapotranspiration
 Aggravant : croissance de la population (x3, 19602000) et baisse des ressources en eau (/5
19602025) ou précipitations

Situation : inégalité de distribution


- Ressources suffisantes mais mal répartie au sein de l’état : Cap Bon (Tunisie) :
 Ancienne implantation Andalous + colonisation FR
 Irrigation par pompages
 Surexploitation des nappes
 Salinisation par appels à l’eau de mer
 Transfert d’eau : construction d’un canal
 Tourisme : 0.4M (1970)  5M (2000)
 900L/P/J (piscines, douches, …)
 Disparition de l’agriculture irriguée
 -- d’eau
 Jeunes vers secteur touristiques
- L’eau à Alger
 Réseau complet
 Conso globale ++  -- pour agriculture
 Gaspillages (vieilles canalisations)
 Conso inégalitaire : 20 L/J/P Casbah, 470 L/J/P quartiers favorisés
 Politique de rationnement inégal :

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 Coupures fréquentes, nombres de réservoirs, pression faible, pas de mode alternatif

Situation : recours aux sources non conventionnelles


- Péninsule Arabique :
 ++ prélèvements d’eau (631 Md de m3 sur 1980-2000)
 86% pour irrigation, 12% domestiques, 2% industrie
 Eaux fossiles (70%) et pas de soucis de l’environnement
 Dessalement de la mer ≈10% :
 Cout : 1-1,5 Md  que états pétroliers
 Conso énergétique : 1/3 de l’Arabie Saoudite
 Conflit : cibles de guerre
- Libye :
 85% des habitants sur le littoral
 Soit peupler le désert, soit faire venir l’eau de loin :
 Grande Rivière Artificielle (1991-2003) : 30 Md US$, puiser eau profonde dans Sahara

Dépendance hydraulique
 Ressources suffisantes mais tout ou en partie d’origine externe (Egypte, Syrie, Irak)
- Eaux du Nil :
 Totalité de surface d’Egypte irriguée par le Nil
 Si Ethiopie ou Soudan exploitent ??
- Eaux du tigre et Euphrate :
 Débit par fonte de neige (partie avale peu de précipitations, débit faible)
 Décalage calendrier hydrauliques / agricoles :
 Fin du printemps trop tard pour hiver
 Plus en été où il faut pour agriculture
 Ecoulement :
 Irrégularité de débit (50% en 3 mois)
 Dégâts par brutalité des crues
 Décroissance du débit (en m3/sec): Syrie 830, Irak 775, Nassyria 450)
- Ambitions Syrie :
 Dépendance énergétique et alimentaire (pas assez de pétrole, pas assez de production alimentaire),
donc :
 Production hydro-électricité
 Surface irriguées x2 (650k Ha)  ++ rendement des cultures (blés, coton, orge) et nouvelles cultures
 Obstacles :
 Technique : salinisation des terres, pertes d’eau d’irrigation
 Sociaux : paysans doivent coopérer (pas chauds), peu de connaissance de l’irrigation
 Tension Irak :
 Prennent sur le débit de l’Euphrate (même si 37% de irrigations de l’Irak vient de là)
 Intimidation : troupes Irakiennes massées aux frontières
 AS et SO calment : Syrie veut bien prendre moins d’eau mais pas partager
 ’80 Irak accuse plusieurs fois de prendre quand-même , …
- GAP, affirmation de la puissance Turque :
 Guneydoyu Anadolou Projesi : projet sud-est anatolien
 Turquie veut exploiter un bassin d’eau (1977)  1989 mis en œuvre
 22 barrages et 19 dynamos et 1.8M ha irrigués
 A côté aussi routes, aéroport, …
 32Md $, OIAD8 ne veulent pas intervenir
 Objectifs :

8
Organisme International Aide au Développement

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 Intégration d’une partie du Kurdistan  Kurdes pas d’accord , PKK9 30k morts
 Eco : ++ agriculture // industrie (électricité + infrastructures), tourisme
 Stratégie :
 Routes = bien pour militaires : frontière, PKK
 Villages kurdes déménagés  plus facilement contrôlables
 Effets internes :
 Agriculture ++
 Grandes propriétés par notables  rachat en petites propriétés par Japonais ou Turques
 Energie : objectif atteint + 65k emplois
 Autoroutes, industrie, tourisme
 Peu dans les autres départements :
 PKK toujours pas stable
 Méfiance des investisseurs privés
 Publique sécuritaire
 Effets externes :
 Pas de règles sur le partage d’eau entre Etats
 Turquie/Syrie tendu
 Syrie soutient PKK
 Israël et Turquie alliance économique
 Deux données :
 Position de force de la Turquie
 Turquie ne veut pas partager le fleuve, Syrie et Irak oui  chantage
 PKK veut saboter le fleuve Turquie veut bien si Syrie arrête de les soutenir  le
PKK diminue donc Turquie position de force
- Kurdes :
 Partie des iraniens  pas arabes ni turques
 Musulmans sunnites
 24M personnes (Turquie 10, Iran 6, Irak 4, Syrie 1)
 ++ territoire et nombre mais :
 Pas état officiel
 Intégré de force dans des entités politiques
 Après WW1 :
 Prévu dans traité de Sèvres (1920), abandonné dans Lausanne (1923)
 Autonomie des Kurdes en Irak :
 Prévu par Société des Nations, mais abandonné années ‘30

Persécution politique

Ressources faibles et mal réparties entre états en conflit : Israël vs arabe


- Répartition des ressources en eau:
 E-O :
 Perp. dépression de l’Ouest
 Mont Liban, Anti Liban : 1k à 1.5k mm
 Jordanie ¾ reçoit < 100mm
 N-S :
 Dépression de l’Ouest
 600 à 1k mm sur littoral Liban
 <100mm Néguev

9
Parti des travailleurs du Kurdistan

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