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A-Introduction Aux Courants Pedagogiques - Definitions de Base Sabrina Sranon

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INTRODUCTION AUX

COURANTS
PÉDAGOGIQUES :
DÉFINITIONS DE BASE

COURS MEEF1
FÉVRIER 2021
SABRINA SRANON-MOLINA
INTRODUCTION

• LEXIQUE DE BASE EN PEDAGOGIE


2 définitions préalables :
Didactique : Théorie et méthode de l'enseignement d'une discipline.
Pédagogie : Théorie, science de l'éducation des enfants.
'Pédagogique' réfère plus à l'enfant et 'didactique' plus à l'enseignement,
en raison de leurs étymologies respectives.
D'autre part, la pédagogie est généraliste, elle porte son attention sur les
relations entre l'enseignant et les élèves, et entre les élèves eux-mêmes,
tandis que la didactique est spécifique, elle concerne telle ou telle
discipline ("didactique des mathématiques", "didactique du français langue
étrangère"...) : la didactique porte sur l'enseignement d'un contenu
particulier.
DÉFINITIONS
• MÉTHODE PÉDAGOGIQUE
Manière de faire pour atteindre les objectifs de la formation.
Une méthode est un ensemble de principes à mettre en œuvre de façon ordonnée
et chronologique qui doit mener à un résultat défini (on parle de "méthode
globale" en lecture par exemple).

Une technique est un moyen concret imaginé pour faire comprendre un principe,
un moyen pour faire assimiler une règle.

Une approche est avant tout l'état d'esprit avec lequel l'enseignant aborde la
leçon qu'il veut donner: où veut-il en venir, sur quels points essentiels va-t-il insister,
que souhaite-t-il que ses élèves retiennent?
L'approche intervient dans la préparation du cours, elle est en quelque sorte
propédeutique, c'est-à-dire préparatoire au cours.
QUELQUES DÉFINITIONS
• MÉTHODE
La méthode est la manière dont une action se déroule, ainsi que les choix qui ont
permis la mise en œuvre et la conduite de cette action de cette manière.
LES MÉTHODES S’IDENTIFIENT PAR LA QUESTION : COMMENT S’EST DÉROULÉE
L’ACTIVITÉ ?
Les principaux éléments constitutifs de la méthode sont :
les différentes étapes
l’articulation de ces différentes étapes
les moments et les lieux de chacun de ces étapes
les techniques, les outils, utilisés dans ces différentes étapes
La Méthode est adaptée si elle sert la démarche choisie.
• DÉMARCHE
Manière d’aller vers un objectif de transformation sociale.
Ensemble de pratiques et de modèles théorisées cohérents, permettant de se
positionner et d’agir.
Une démarche rend compte d’un processus.
Toute démarche s’appuie sur des valeurs, des principes philosophiques et sa mise
en œuvre fait appel à des méthodes.

• DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE ( OU APPROCHE OU MODÈLE)


Ensemble de pratiques et de modèles théorisées cohérents, s’appuyant sur des
principes philosophiques. Un certain nombre d’adjectifs les caractérise. Des noms
de pédagogues y sont attachés. (exemple : démarche traditionnelle, démarche
active, démarche coopérative….)
LA PÉDAGOGIE EST-ELLE UNE SCIENCE ?

• Oui ! Mais ce n’est pas une science exacte …


• On doit faire des choix quant aux méthodes à utiliser.
• Il existe des outils et règles élémentaires

C’est là, la richesse de notre métier car il faut souvent remettre en cause nos
méthodes de travail.
ÊTRE PROFESSEUR ?
• C'EST AVOIR 3 COMPÉTENCES :
Être un technicien (dominer les savoirs à enseigner) : Réalisation - Préparation &
gestion - Contrôle.
Être un pédagogue (connaître les méthodes pour enseigner).
Savoir communiquer (être capable de faire passer le message).
POUR ENSEIGNER, VOUS AVEZ UN CAHIER
DES CHARGES...
C'EST LE RÉFÉRENTIEL .

• C’est le document de référence.


• Vous ne pouvez pas le modifier ni l’adapter.
• Il a été élaboré par des membres de la profession et des
professeurs.
• Il utilise un certain nombre de termes pédagogiques...
examinons-les...
DÉCOUPAGE TEMPOREL

Au préalable, il serait bon de définir quelques termes relatifs au


découpage du temps en pédagogie :
• Séquence : Phase où l’on traite un objectif spécifique.
• Séance : Découpage horaire (45 min en moyenne)
• Période : Phase où l’on traite un objectif intermédiaire.
• Trimestre : Découpage annuel (12semaines environ)
CAPACITÉ

• UNE CAPACITÉ EST UN ENSEMBLE D’APTITUDES GÉNÉRALES

❖Exemple : Communiquer, s' informer, analyser, préparer...


COMPÉTENCE

• Une compétence est un ensemble de :


• Savoirs
• Savoirs-faire
• Savoirs-être
• Sans oublier les Savoirs-dire
TAXONOMIE :

C'EST LA MANIÈRE DE CLASSER LES NIVEAUX D'ACQUISITION DES CONNAISSANCES


Niveau 1 : Connaissance : Je sais de quoi je parle
 Niveau 2 : Compréhension : Je sais en parler
 Niveau 3 : Application : Je sais faire
 Niveau 4 : Analyse : Je sais choisir
 Niveau 5 : Synthèse : Je sais concevoir
DÉFINIR DES OBJECTIFS

• C’est prévoir et décrire ce que devra savoir l’élève à l ’issue


d ’une période donnée.
C'est le fondement évident de la démarche pédagogique.
• L’objectif visé sera évalué.

PRÉVOIR, DÉCRIRE, CONTRÔLER C'EST CONTRACTUALISER SON ENSEIGNEMENT.


POURQUOI UTILISER DES OBJECTIFS ?

POUR :

❖ Clarifier les programmes

❖ Créer des situations d’évaluation


❖ Contractualiser la formation
QUELS SONT LES DIFFÉRENTS OBJECTIFS ?
OPÉRATIONNALISER UN OBJECTIF

• Définir un objectif c'est bien... mais faut-il encore préciser les conditions
de réalisation et comment va-t-on vérifier que l'objectif est atteint.
Performance : l ’élève doit être capable de ...
Conditions :
Temps :
Situation de réalisation :
Travail demandé :
Niveau d exigence : Critères d ’évaluation mesurables
• Les verbes que vous allez utiliser ont une grande importance, ils vous aident
à mettre en place des critères d'évaluation mesurables. Voici quelques
exemples de verbe à utiliser dans la formulation "l'élève doit être capable
de ..."
Bâtir Calculer Choisir Citer Classer Comparer Compléter Conclure Construire
Décrire Définir Démonter Dessiner Différencier Distinguer Ecrire Enoncer
Énumérer Expliquer Formuler Identifier Illustrer Justifier Mesurer Mettre Modifier
Montrer Nommer Ordonner Produire Programmer Proposer Reconnaître Rédiger
Remonter Représenter Schématiser Tracer Traduire Trier Utiliser
Par contre, certains verbes semblent mal appropriés :
Aimer Apprécier Comprendre Connaître Décider Estimer Juger Posséder Saisir
Savoir
PRÉ REQUIS

• Ce sont les connaissances nécessaires préalables à un objectif.


• Ils impliquent une transversalité des enseignements.
• Ils devraient être validés par une évaluation diagnostique.
DÉMARCHE INDUCTIVE
La méthode inductive est définie comme l’opération par laquelle l’esprit part
des faits particuliers pour s’élever à une loi générale.
Son principe est représenté de la manière suivante :
OBSERVATION  CONSTAT  PRINCIPE ÉNONCÉ
• ELLE CONSISTE DONC À METTRE L'ÉLÈVE EN SITUATION DE DÉCOUVERTE ET À L'AMENER À EN
TIRER DES RÈGLES.
• Observations
• Analyses
• Concepts
• Règles
• Généralisation
C'est la méthode la plus efficace d'un point de vue de l'élève. En effet, vous
apprenez à parler et à marcher comme ça...
LA MÉTHODE INDUCTIVE DOIT RESPECTER LES TROIS PHASES DE BASE :
a) la phase de contextualisation c’est à dire que l’observateur part d’une
situation concrète pour amener le thème étudié qui devra être trouvé par
l’observateur.

b) la phase de conceptualisation qui a pour objectif de permettre à


l’observateur de déduire des généralités à partir des situations.

c) la phase de recontextualisation durant laquelle l’observateur doit


transformer les concepts trouvés et définis sur une autre situation.

Durant ces trois phases, l’observateur est acteur.


On peut donc dire que la méthode inductive est une méthode active grâce à
laquelle l’observateur participe pleinement au processus aboutissant à la
formulation de Principes interprétant l’observation.
DÉMARCHE DÉDUCTIVE

• ELLE CONSISTE À DONNER DES RÈGLES POUR POUVOIR LES APPLIQUER.


• Concepts
• Règles
• Analyses
• Exemples
La méthode déductive (ou méthode hypothético-déductive) est la méthode
scientifique qui consiste à formuler une hypothèse afin d'en déduire des
conséquences observables permettant d'en déterminer la validité.
QUELLE DÉMARCHE CHOISIR ?
COMPARAISON ENTRE MÉTHODE
INDUCTIVE ET MÉTHODE DÉDUCTIVE

Pour la comparaison entre ces deux méthodes que l’on oppose, souvent à tort,
alors qu’elles peuvent être complémentaires, disons que :

La démarche déductive a pour point de départ des concepts, des définitions,


des principes, des règles à appliquer et a pour but de les mettre en pratique
par des applications concrètes.

Alors que la démarche inductive procède d’une démarche inversée. Elle a pour
point de départ des situations concrètes et accessibles à l’observateur et à
pour but d'amener à dégager des concepts, des principes ou des règles
applicables
LE CONTRAT PÉDAGOGIQUE

• Le contrat pédagogique est une notion introduite pour signifier


que l'enseignement ne peut produire ses fruits que si il y a accord
entre l'enseigné et l'enseignant sur les objectifs mêmes de la
formation, les comportements attendus des enseignants et
enseignés ressortant, eux, du contrat didactique.
LES DÉMARCHES PÉDAGOGIQUES
• Les démarches pédagogiques sont des attitudes méthodologiques et
progressives de pensée insistant soit sur les phases, les moments d'un
travail, soit sur les formes, les aspects d'un objet de recherche, en
matière d'enseignement.
Par ex., l'approche ou démarche expérimentale se déroule en au moins
trois phases (observation, hypothèse, contrôle) et se concentre sur au
moins deux points (la reproduction du phénomène, la modification des
variables). On peut citer les démarches comparative, déductive,
historique, scientifique, transversale, complexe, innovante, systémique...
que l'on trouve autant chez les élèves que chez les professeurs ou les
pédagogues.
LES DISPOSITIFS PÉDAGOGIQUES

• Les dispositifs pédagogiques sont des structures administratives,


des agencements au sein du système éducatif, en lieux,
personnels, finances, règlements, matériels. Comme exemples, on
peut citer les ZEP (1981), l'organisation de l'école primaire en
trois cycles (loi Lionel Jospin, 1989), "le socle commun des
connaissances" (Gilles de Robien, 2006), les stages de remise à
niveau (Xavier Darcos, 2008), la prévention du piratage
informatique (Christine Albanel, 2009), le dispositif d'évaluation
des acquis des élèves en C.E.1 et C.M.2 (2009), les CP et CE1 à
12 (2017).
LES DOCTRINES PÉDAGOGIQUES
• les doctrines pédagogiques sont de grands ensembles théoriques,
complexes, mêlant théories et procédures. Ce sont des philosophies,
des visions du monde, des idéologies. Elles supposent, clairement
identifiées, une psychologie de l'enfant, une philosophie de
l'éducation, une sociologie de l'institution scolaire ou universitaire. Les
principes comptent. Dès La République de Platon on trouve des
doctrines. On peut considérer comme "doctrines pédagogiques" la
pédagogie traditionnelle, la pédagogie négative (Jean-Jacques
Rousseau) ou non directive (Carl Rogers, 1969), la pédagogie
soviétique (A. Makarenko, 1917), l’Éducation nouvelle (dont Freinet),
la pédagogie Steiner-Waldorf.
LES MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Les méthodes pédagogiques consistent en règles et en procédés pour mettre
en œuvre un enseignement du maître ou un apprentissage de l'élève, de façon
théorique ou pratique.
On s'en sert pour gérer, expliquer, découvrir, évaluer.
Les réalisations comptent plus que les principes. En ce sens, la maïeutique de
Socrate (dite "méthode interrogative"), la pédagogie de projet (project-based
learning), la pédagogie de contrat, la pédagogie différenciée, l'enseignement
programmé (Skinner, 1958), la pédagogie par objectifs, la pédagogie par
situation-problème (problem-based learning), l‘enseignement assisté par
ordinateur sont des méthodes pédagogiques.
LES MODÈLES PÉDAGOGIQUES
les modèles pédagogiques sont des types, des références, des idéaux, des
principes utilisés dans l'acte pédagogique, plutôt que des professeurs idéalisés
ou des recettes d'enseignement toutes faites, prêtes à être utilisées.
Marcel Lesne (1977) cite : transmission, incitation, appropriation.
Jean-Pierre Astolfi (1992) cite : empreinte, conditionnement, construction.
Franc Morandi (1997) : tradition, pédagogies actives, maîtrise, différenciation,
autonomisation.
Selon Labédie et Amossé : transmission (pédagogie traditionnelle), stimulus-
réponse (pédagogie béhavioriste), construction (pédagogie active), socio-
construction, métacognition.
LES MOUVEMENTS PÉDAGOGIQUES

Les mouvements pédagogiques sont des "organisations militantes,


inspirées par une idéologie éducative novatrice, regroupant des
enseignants mus par le même idéal".
Ex : le Groupe français d'éducation nouvelle (1921, Paul Langevin et Henri
Wallon), l'Institut coopératif pour l'école moderne (1948, inspiré de
Freinet).
LES NOTIONS PÉDAGOGIQUES

• Les notions pédagogiques sont des concepts, idées,


représentations, des objets abstraits de connaissance.

Exemples : apprentissage, auto-formation, compétence, écriture,


éducabilité, entraînement, imitation, métacognition, règlement
intérieur, rythmes scolaires. Organisées, les notions forment des
théories.
LES PRATIQUES PÉDAGOGIQUES

• les pratiques pédagogiques concernent les activités volontaires


à but éducatif.
• Elles couvrent un champ très large : les consignes, les tâches et
les activités, les interactions, les rituels et routines, les notations
et évaluations, les stimulations, les supports d'activité (comme
l'usage de l'ardoise, le recours à l'ordinateur, l'utilisation de la
voix)...
LES STYLES PÉDAGOGIQUES
Les styles pédagogiques (ou profils) sont les attitudes du maître qui enseigne.
Jérôme Bruner, le premier (en 1956), y a prêté attention, chez l'élève.
Il y a les pédagogies formelles (structurées) ou informelles (souples), directives
(autoritaires) ou non directives (démocratiques ou permissives)...
On distingue habituellement les styles transmissif (le maître dispense des
savoirs), appropriatif (le maître aide l'élève à construire son savoir),
modélisant (l'élève reproduit ou imite un modèle, ou bien il élabore une
représentation formelle).
Marguerite Altet distingue ces "styles didactiques" : expositif (information,
organisation, gestion), interrogatif (interrogation, évaluation), incitatif
(stimulation), animateur (guidance), guide (guidance, régulation), mixte-
flexible.
Aux styles d'enseignement des maîtres sont parallèles les styles
d'apprentissage des élèves : visuel ou auditif ou kinesthésique, réfléchi ou
impulsif...
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
Les théories pédagogiques forment chacune un ensemble cohérent de notions.
Une théorie pédagogique est supposée expliquer ce qu'est l'éducation,
l'apprentissage, l'instruction, l'élève, l'enseignant, le savoir scolaire.
Par exemple, la théorie constructiviste de Piaget avance de nombreuses notions :
stade, assimilation, accommodation, invariance des quantités physiques... (mais
Piaget refuse d'être pris pour un pédagogue, il est psychologue).
Parmi les théories pédagogiques on trouve : le traditionalisme (Étienne Gilson,
1954 ; Alain Finkielkraut, 1988), le marxisme soviétique (A. Makarenko, 1917),
le béhaviorisme (John B. Watson, 1925), le constructivisme (J. Piaget, 1923), le
socio-constructivisme (L. Vygotski, 1934), le spiritualisme (Abraham Maslow,
Krishnamurti), la théorie de la reproduction de Pierre Bourdieu (1970), le
cognitivisme (Robert Mills Gagné, 1976)...
• UNE THÉORIE COMBINE DES NOTIONS, ET
SI DES THÉORIES SE COMBINENT ELLES
FORMENT UNE DOCTRINE
Mais, en réalité, les choses sont moins nettes…
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DU CONSTRUCTIVISME
Tout d'abord le modèle constructiviste de jean Piaget. Il convient de le citer en
premier car cette théorie est celle qui explique le mieux (malgré quelques
imperfections) le mécanisme de l'apprentissage.
Selon J. Piaget, on apprend en agissant sur les choses et les gens qui nous entourent.
Et selon ce qui se passe suite à notre action, on en tire des lois sur la structure de
notre environnement, sur le fonctionnement social et sur la forme à donner à nos
actions.
DANS SA THÉORIE DE L'ÉQUILIBRATION, PIAGET DÉFINIT L'UNITÉ DE BASE DE L'APPRENTISSAGE : LE
SCHÈME.

• Les schèmes ne sont au début de l'existence d'un individu que de simples réflexes,
de simples programmes d'action. Par exemple, le schème de succion ou le schème de
préhension.
• C'est le mécanisme d'assimilation (incorporation), qui étend un peu à la fois notre
action à un nombre croissant d'objets et de situations, et donc qui étend notre
emprise sur le monde.
Mais les choses ne se laissent pas prendre n'importe comment. Certaines doivent
être prises avec vigueur, d'autres avec douceur.
• Ainsi, au contact des choses, nous apprenons à modifier nos actions - nos
schèmes - pour les rendre plus performants.
• C'est le mécanisme d'accommodation.
• Ce double mécanisme d'assimilation-accommodation, que Piaget
nomme équilibration, est central car il permet d'expliquer le mécanisme de
transfert d'apprentissage, à savoir : comment, face à une situation nouvelle, nous
utilisons ce que nous savons déjà (ou ce que nous savons déjà faire) en le
modifiant et en l'adaptant à une situation nouvelle.
• Petit à petit, par le jeu de l'imitation, qui se produit de façon de plus en plus
éloignée du modèle à imiter (imitation différée), nos schèmes d'actions
deviennent des schèmes de pensée, de représentations d'actions passées.
• La représentation mentale organise alors et structure nos schèmes pour les
transformer en opérations mentales.
Donc, pour Piaget, c'est par l'action que nous apprenons et que nous construisons
notre représentation du monde (reconstruction, à un niveau mental, de notre
milieu).
L'interaction entre l'individu et son milieu est également un facteur important
d'apprentissage.
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION TRANSMISSIVE
« CONCEPTION DE LA TÊTE VIDE »

ON PART DU PRINCIPE QUE L’ENFANT NE SAIT RIEN SUR LA CONNAISSANCE À ACQUÉRIR

L’enseignant présente clairement le savoir


 L’élève est attentif, écoute
 Exercices d’entraînement et de réinvestissement
LA CONCEPTION TRANSMISSIVE

AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Gain de temps • On ne tient pas compte du déjà-là
• Le maître enseigne à un grand • Manque de sens
nombre d’élèves
• Connaissances en “puzzles”
• Enseignement efficace pour faciliter
une structuration de connaissances • Démarche essentiellement
correctes mais disparates et déductive
lacunaires • Pas d’appropriation véritable
LA CONCEPTION BÉHAVIORISTE
(TRANSMISSIVE)
UN DEUXIÈME MODÈLE IMPORTANT D'APPRENTISSAGE EST LE BÉHAVIORISME AVEC WATSON ET
SKINNER.
Ce modèle insiste encore davantage sur les interactions entre l'individu et son milieu.
Mais au lieu de parier sur l'autonomie de l'apprenant et sur l'action personnelle, il
met surtout l'emphase sur les conséquences du comportement.
Ce qui compte pour Skinner, ce sont les "contingences de renforcement", c'est à dire
le type d'interaction entre l'individu et son environnement et le bénéfice que
l'individu peut en tirer.
• Si une action donnée a des conséquences bénéfiques, elle va s'installer de façon
durable.
• Si ses conséquences sont néfastes, elle disparaîtra dans le répertoire de
comportements de l'individu.
• LE RÔLE DU FORMATEUR EST DONC DE METTRE EN PLACE DES CONTINGENCES DE
RENFORCEMENT QUI INSTALLENT DURABLEMENT DES APPRENTISSAGES, EN ÉVITANT
À L'APPRENANT DE PRENDRE DE "MAUVAISES HABITUDES".

Le courant béhavioriste a donné naissance aux premières machines à


enseigner et a servi de modèle de base à la pédagogie par objectifs
(P.P.O.); le but étant de poser a priori les comportements à apprendre,
ceci par étapes successives et bien coordonnées. On voit là encore le rôle
important donné à l'action. Toutefois cette conception de l'apprentissage
favorise l'hétéronomie : ce n'est pas l'apprenant qui construit son savoir
de façon autonome. C'est le formateur qui programme tout.
ON PART DU PRINCIPE QU’ON NE PEUT PAS AVOIR ACCÈS AUX STRUCTURES
MENTALES DE L’INDIVIDU ET QUE SEULS LES COMPORTEMENTS OBSERVABLES
PEUVENT ÊTRE L’OBJET D’ÉTUDE.

• L’enseignant fixe un objectif ( pédagogie par objectifs )


• Si l’objectif est trop complexe , il le décompose en sous objectifs
• Les nouveaux comportements sont récompensés
• Situations d’entraînement systématique pour automatiser le nouveau
comportement
• Fort guidage pour éviter l’erreur
LA CONCEPTION BÉHAVIORISTE

AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Enseignant centré sur l’apprenant pour favoriser son • Manque de sens pour les élèves
action
• Le fort guidage empêche les élèves de prendre du
• Ce modèle rationalise la construction de séquences recul par rapport aux connaissances (ils voient chaque
d’enseignement ainsi que l’élaboration d’évaluations marche mais ne voient pas l’escalier)
• Il favorise la mise en place d’une individualisation • Mauvais transfert des connaissances dû à l’absence
de l’enseignement d’obstacle (quand on lâche la main de l’élève, il ne
• L’élève est en situation de réussite ( tâches prévues sait pas où et comment aller)
pour ) • Une somme de micro-objectifs ne garantit pas
• Modèle efficace pour l’acquisition d’automatismes l’objectif général (je peux savoir freiner, débrayer,
tenir le volant … et ne pas savoir conduire)
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DE
L'APPRENTISSAGE SOCIAL

UN TROISIÈME MODÈLE EST CELUI DE L'APPRENTISSAGE SOCIAL D'ALBERT BANDURA.


• Ce modèle s'oppose aux deux précédents en ce sens qu'il énonce qu'on peut
apprendre autrement que par l'action sur l'environnement, simplement en
l'observant.
L'emphase est mise sur la dimension sociale des apprentissages et sur l'influence
qu'exercent sur nous certains modèles, par le processus d'identification.
Cette identification peut s'exercer à différents niveaux : entre vouloir "faire comme"
et vouloir "être comme", il y a une marge.
Ce que veut dire A. Bandura, c'est qu'on ne peut pas apprendre
uniquement par la conséquence de nos actions sinon ce serait dans
certains cas dramatique.
Par exemple dans le cas de la formation des infirmières aux piqûres
intraveineuses ou la formation des chirurgiens à la transplantation
cardiaque, mieux vaut observer soigneusement un modèle avant de
"se faire la main".

Toutefois, si Bandura affirme que l'effection n'est pas toujours


nécessaire dans l'apprentissage, il reconnaît qu'un certain taux
d'activité est cependant indispensable pour apprendre.
CETTE ACTIVITÉ EST SURTOUT MENTALE ET S'EXERCE
PAR L'INTERMÉDIAIRE DE QUATRE SUB-PROCESSUS :

• 1- L'attention sélective : l'apprenant n'est pas passif.


Il observe le modèle par exploration active, sélectionnant les données utiles à
retenir et laissant de côté ce qui ne lui servira pas (exemple : la couleur des
yeux du modèle, les tâches d'encre ou de salissure d'un schéma...).

• 2- La rétention des informations tirées du modèle.


Cela suppose un autre type d'activité : le codage, la transcription symbolique
de ce qui a été perçu en fonctions des catégories de classement et des
opérations mentales dont dispose l'apprenant.
• 3- La motivation par auto-renforcement ou par renforcement vicariant
qui est l'effet sur l'apprenant des résultats des actions du modèle sur le
modèle lui-même. Par exemple, si l'on se rend au distributeur automatique
de café, on observera si la personne placée avant nous obtient du café
après avoir mis une pièce de monnaie dans le distributeur. Si c'est le cas,
alors on saura que l'on a des chances d'obtenir aussi du café au
distributeur. On aura profité des résultats de l'action d'une autre
personne et repéré les indices de satisfaction de cette personne. L'auto-
renforcement est aussi un phénomène actif de prise de décision en
fonction d'un but fixé et de l'écart entre le résultat attendu et le résultat
obtenu.
• 4- La performance : finalement, l'action-effection se produira bien à un
moment donné.
Rien ne sert d'observer et de mémoriser les actions ou schémas d'un
modèle si ce n'est pour les reproduire et s'en servir ultérieurement.

Donc, s'il peut y avoir apprentissage sans effection immédiate, le but ultime
est quand même l'action même si elle est différée.

Sinon, au bout d'un certain temps, l'oubli s'installe.


LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DU
SOCIO-CONSTRUCTIVISME

• UN QUATRIÈME MODÈLE FAIT LA SYNTHÈSE DES ASPECTS SOCIAUX, DÉFENDUE PAR BANDURA
ET DES MODÈLES CENTRÉS SUR L'ACTION DE L'APPRENANT ET SES CONSÉQUENCES SUR
L'APPRENTISSAGE (PIAGET ET SKINNER).

Il s'agit d'un courant relativement récent défendu par W. Doise, G Mugny et A.N.
Perret-Clermont, à savoir la psychologie sociale génétique ou socio-
constructivisme.
• Ces auteurs mettent en évidence un mécanisme particulier favorisant
l'apprentissage : le conflit socio-cognitif.
Un conflit socio-cognitif se produit entre deux ou plusieurs apprenants, ou
entre un apprenant et un formateur, chaque fois que ceux-ci, face à une
tâche donnée, confrontent leurs différents points de vue.
Chaque fois que la confrontation est acceptée et assumée, il en résulte un
progrès pour les différents partenaires de la tâche à accomplir.
• Donc, ce qui est important c’est :
 D'AGIR
 ENSEMBLE
 EN CONFRONTATION
 MAIS SANS AGRESSIVITÉ SINON IL Y A ÉCHEC
MÉTAPHORE DU BRICOLEUR POUR ILLUSTRER LE MODÈLE À TRAVERS LAQUELLE ON VOIT
QUE :

• L’acquisition de connaissances passe par une interaction entre le sujet et


l’objet d’étude par le biais de la résolution de problèmes
• La tête de l’élève n’est jamais vide de connaissances (comme la boîte du
bricoleur)
• L’erreur a un statut et est utilisée par l’enseignant
• L’apprentissage ne se fait pas par empilement de connaissances, ni de
manière linéaire. Tant que l’élève n’aura pas pris conscience de
l’insuffisance de ses conceptions, il les gardera ( le bricoleur reviendra à
son ancien outil ). L’apprentissage procède par rupture : assimilation /
accommodation.
• La connaissance doit apparaître d’abord comme un outil permettant de
résoudre un problème avant d’être un objet de connaissance étudié pour lui-
même
• Notion de conflit socio-cognitif : Les interactions sociales entre les élèves
peuvent aider à l’apprentissage (travail en groupes, ateliers, organisation
de débats …)
• NOTION DE MÉTACOGNITION : La mise en mots des actions, des procédures
permet une prise de conscience : “ On apprend en prenant conscience et non
en suivant une voie toute tracée, la meilleure fût-elle .” (PIAGET)

Apprendre, c’est donc passer d’une conception ancienne à une conception


nouvelle plus performante après une phase de remise en cause de la
conception ancienne qui est donc tout à la fois un point d’appui et un obstacle
à la connaissance nouvelle. L’enfant construit son savoir dans une relation
sociale d’où le nom de socio-constructivisme.
LA CONCEPTION DU
SOCIO-CONSTRUCTIVISME

AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Cet enseignement a été développé dans les
• Cette conception donne un véritable disciplines dont le critère de validité est le
statut à l’erreur. C’est son dépassement “vrai”, qu’en est-il des autres disciplines ?
(arts plastiques…) (recherches didactiques en
qui est source d’acquisition du concept
cours)
(rôle des problèmes et des erreurs, cf
• La notion de situation-problème ne
Lakatoss et Bachelard) s’applique qu’à certains concepts d’une
discipline donnée (d’ailleurs, est-elle
• Ce modèle est le seul à prendre
pertinente pour tous les concepts ?)
véritablement en considération les
• La gestion des situations-problèmes n’est pas
conceptions des élèves simple (classes surchargées, facteur temps…)
• Cette conception donne du sens à • Non prise en compte du facteur affectif (qui
l’apprentissage intervient fortement au moment de la phase
de déstabilisation)
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DU
MODÈLE MÉDIATIONNEL
• UN CINQUIÈME MODÈLE INSISTE ÉGALEMENT SUR LES ASPECTS SOCIAUX DE L'APPRENTISSAGE ET
TOUT PARTICULIÈREMENT SUR LE RÔLE DU FORMATEUR.

C'est le modèle médiationnel du soviétique Lev Vygotsky, dont les idées ont été
reprises et développées par l'américain Jérôme Bruner (élève de Vygotsky et de
Piaget) et appliquées par Reuven Feuerstein dans son programme d'enrichissement
instrumental (P.E.I.).
• Selon ces auteurs, tout être humain a besoin, pour apprendre et se développer,
d'un guide (lui aussi humain) qui lui explique le monde et les choses.
Cela se passe tout d'abord dans la petite enfance par l'intermédiaire des parents
qui organisent l'environnement de l'enfant de façon à ce qu'il n'y ait autour de lui
que des choses à sa portée et à son niveau de développement du moment.
Ils s'arrangent pour que les situations dans lesquelles se trouve l'enfant
présentent pour lui une petite difficulté à résoudre. Cela lui permet
de grandir sans jamais se décourager face à l'obstacle.
Ainsi les parents jouent le rôle de médiateur entre l'enfant et son milieu
en lui proposant une gradation d'obstacles franchissables.
• Pour Vygotsky et ses successeurs, ce rôle n'est pas seulement celui
des parents mais également de tout éducateur ou formateur qui,
par une bonne connaissance du niveau de développement de ses
élèves s'arrange pour travailler avec chacun dans sa zone de
développement proximal.
• Vygotsky définit cette zone de proche développement comme l'écart
entre le niveau de développement actuel de l'apprenant et son niveau
potentiel.
Donc, pour bien apprendre, il faut un médiateur, un facilitateur
d'apprentissage et il faut aussi des obstacles organisés selon une gradation
qui maintienne toujours la motivation de l'apprenant par l'accessibilité de
ces obstacles.

• C'est l'envie de dépasser l'obstacle qui est le moteur de l'apprentissage.


LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DE
LA THÉORIE DE LA MOTIVATION HUMAINE
CELA NOUS MÈNE À UN SIXIÈME MODÈLE QUI PRIVILÉGIE TOTALEMENT LE RÔLE DE LA
MOTIVATION DANS L'APPRENTISSAGE : C'EST LA THÉORIE DE LA MOTIVATION HUMAINE DE
JOSEPH NUTTIN.
• Sa conception cognitiviste fait de la motivation non pas un aspect purement
affectif de l'apprentissage mais bien plus l'essence même de l'acte
d'apprendre.
Chaque fois qu'une personne se trouve face à un obstacle, à un manque, à un
besoin, elle est amenée à formuler un projet qui s'assortit automatiquement d'un
éventail de moyens pour atteindre ce but et réaliser ce projet.
Bien entendu, il est nécessaire que les moyens soient adaptés au but poursuivi,
d'où la présence d'un formateur-guide auprès de l'apprenant et qui l'aidera à
atteindre son but d'une manière adaptée.
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DU
COGNITIVISME

LE SEPTIÈME MODÈLE EST CELUI DU COURANT COGNITIVISTE.


IL ACCORDE UNE PLACE DE CHOIX À L'ACTIVITÉ MENTALE ET TENTE DE CONSTRUIRE DES
MODÈLES DU FONCTIONNEMENT MENTAL DE L'APPRENANT, EN UTILISANT DES MÉTAPHORES
POUR MIEUX DÉCRIRE LES PROCESSUS EN QUESTION.

• Ainsi, le modèle computo-symbolique compare le fonctionnement cérébral à


celui d'un ordinateur. Le modèle connexionniste compare l'activité cérébrale à
celle d'un réseau neuronique.
LANGAGE ORAL : UN EXEMPLE
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
CONCLUSION
CHACUN DES SEPT MODÈLES MET L'ACCENT SUR UN ASPECT PARTICULIER DE
L'APPRENTISSAGE. SELON NOS CONCEPTIONS PERSONNELLES ET LE TYPE DE PUBLIC QUE
NOUS CÔTOYONS DANS NOS ACTIONS DE FORMATION, NOUS NOUS RAPPROCHONS PLUS
OU MOINS DE L'UN DE CES MODÈLES.

• S'il fallait les comparer voire les opposer, une distinction serait à faire entre
le 2ème modèle (le béhaviorisme) et tous les autres. La différence est
d'importance car le modèle béhavioriste se veut une approche très
descriptive du comportement humain et, à ce titre, ne s'intéresse
qu'aux comportements observables directement. Les états mentaux ne sont pas
censés faire partie de son champ d'étude car on ne peut "voir" ce qu'un
individu pense.

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