A-Introduction Aux Courants Pedagogiques - Definitions de Base Sabrina Sranon
A-Introduction Aux Courants Pedagogiques - Definitions de Base Sabrina Sranon
A-Introduction Aux Courants Pedagogiques - Definitions de Base Sabrina Sranon
COURANTS
PÉDAGOGIQUES :
DÉFINITIONS DE BASE
COURS MEEF1
FÉVRIER 2021
SABRINA SRANON-MOLINA
INTRODUCTION
Une technique est un moyen concret imaginé pour faire comprendre un principe,
un moyen pour faire assimiler une règle.
Une approche est avant tout l'état d'esprit avec lequel l'enseignant aborde la
leçon qu'il veut donner: où veut-il en venir, sur quels points essentiels va-t-il insister,
que souhaite-t-il que ses élèves retiennent?
L'approche intervient dans la préparation du cours, elle est en quelque sorte
propédeutique, c'est-à-dire préparatoire au cours.
QUELQUES DÉFINITIONS
• MÉTHODE
La méthode est la manière dont une action se déroule, ainsi que les choix qui ont
permis la mise en œuvre et la conduite de cette action de cette manière.
LES MÉTHODES S’IDENTIFIENT PAR LA QUESTION : COMMENT S’EST DÉROULÉE
L’ACTIVITÉ ?
Les principaux éléments constitutifs de la méthode sont :
les différentes étapes
l’articulation de ces différentes étapes
les moments et les lieux de chacun de ces étapes
les techniques, les outils, utilisés dans ces différentes étapes
La Méthode est adaptée si elle sert la démarche choisie.
• DÉMARCHE
Manière d’aller vers un objectif de transformation sociale.
Ensemble de pratiques et de modèles théorisées cohérents, permettant de se
positionner et d’agir.
Une démarche rend compte d’un processus.
Toute démarche s’appuie sur des valeurs, des principes philosophiques et sa mise
en œuvre fait appel à des méthodes.
C’est là, la richesse de notre métier car il faut souvent remettre en cause nos
méthodes de travail.
ÊTRE PROFESSEUR ?
• C'EST AVOIR 3 COMPÉTENCES :
Être un technicien (dominer les savoirs à enseigner) : Réalisation - Préparation &
gestion - Contrôle.
Être un pédagogue (connaître les méthodes pour enseigner).
Savoir communiquer (être capable de faire passer le message).
POUR ENSEIGNER, VOUS AVEZ UN CAHIER
DES CHARGES...
C'EST LE RÉFÉRENTIEL .
POUR :
• Définir un objectif c'est bien... mais faut-il encore préciser les conditions
de réalisation et comment va-t-on vérifier que l'objectif est atteint.
Performance : l ’élève doit être capable de ...
Conditions :
Temps :
Situation de réalisation :
Travail demandé :
Niveau d exigence : Critères d ’évaluation mesurables
• Les verbes que vous allez utiliser ont une grande importance, ils vous aident
à mettre en place des critères d'évaluation mesurables. Voici quelques
exemples de verbe à utiliser dans la formulation "l'élève doit être capable
de ..."
Bâtir Calculer Choisir Citer Classer Comparer Compléter Conclure Construire
Décrire Définir Démonter Dessiner Différencier Distinguer Ecrire Enoncer
Énumérer Expliquer Formuler Identifier Illustrer Justifier Mesurer Mettre Modifier
Montrer Nommer Ordonner Produire Programmer Proposer Reconnaître Rédiger
Remonter Représenter Schématiser Tracer Traduire Trier Utiliser
Par contre, certains verbes semblent mal appropriés :
Aimer Apprécier Comprendre Connaître Décider Estimer Juger Posséder Saisir
Savoir
PRÉ REQUIS
Pour la comparaison entre ces deux méthodes que l’on oppose, souvent à tort,
alors qu’elles peuvent être complémentaires, disons que :
Alors que la démarche inductive procède d’une démarche inversée. Elle a pour
point de départ des situations concrètes et accessibles à l’observateur et à
pour but d'amener à dégager des concepts, des principes ou des règles
applicables
LE CONTRAT PÉDAGOGIQUE
• Les schèmes ne sont au début de l'existence d'un individu que de simples réflexes,
de simples programmes d'action. Par exemple, le schème de succion ou le schème de
préhension.
• C'est le mécanisme d'assimilation (incorporation), qui étend un peu à la fois notre
action à un nombre croissant d'objets et de situations, et donc qui étend notre
emprise sur le monde.
Mais les choses ne se laissent pas prendre n'importe comment. Certaines doivent
être prises avec vigueur, d'autres avec douceur.
• Ainsi, au contact des choses, nous apprenons à modifier nos actions - nos
schèmes - pour les rendre plus performants.
• C'est le mécanisme d'accommodation.
• Ce double mécanisme d'assimilation-accommodation, que Piaget
nomme équilibration, est central car il permet d'expliquer le mécanisme de
transfert d'apprentissage, à savoir : comment, face à une situation nouvelle, nous
utilisons ce que nous savons déjà (ou ce que nous savons déjà faire) en le
modifiant et en l'adaptant à une situation nouvelle.
• Petit à petit, par le jeu de l'imitation, qui se produit de façon de plus en plus
éloignée du modèle à imiter (imitation différée), nos schèmes d'actions
deviennent des schèmes de pensée, de représentations d'actions passées.
• La représentation mentale organise alors et structure nos schèmes pour les
transformer en opérations mentales.
Donc, pour Piaget, c'est par l'action que nous apprenons et que nous construisons
notre représentation du monde (reconstruction, à un niveau mental, de notre
milieu).
L'interaction entre l'individu et son milieu est également un facteur important
d'apprentissage.
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION TRANSMISSIVE
« CONCEPTION DE LA TÊTE VIDE »
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Gain de temps • On ne tient pas compte du déjà-là
• Le maître enseigne à un grand • Manque de sens
nombre d’élèves
• Connaissances en “puzzles”
• Enseignement efficace pour faciliter
une structuration de connaissances • Démarche essentiellement
correctes mais disparates et déductive
lacunaires • Pas d’appropriation véritable
LA CONCEPTION BÉHAVIORISTE
(TRANSMISSIVE)
UN DEUXIÈME MODÈLE IMPORTANT D'APPRENTISSAGE EST LE BÉHAVIORISME AVEC WATSON ET
SKINNER.
Ce modèle insiste encore davantage sur les interactions entre l'individu et son milieu.
Mais au lieu de parier sur l'autonomie de l'apprenant et sur l'action personnelle, il
met surtout l'emphase sur les conséquences du comportement.
Ce qui compte pour Skinner, ce sont les "contingences de renforcement", c'est à dire
le type d'interaction entre l'individu et son environnement et le bénéfice que
l'individu peut en tirer.
• Si une action donnée a des conséquences bénéfiques, elle va s'installer de façon
durable.
• Si ses conséquences sont néfastes, elle disparaîtra dans le répertoire de
comportements de l'individu.
• LE RÔLE DU FORMATEUR EST DONC DE METTRE EN PLACE DES CONTINGENCES DE
RENFORCEMENT QUI INSTALLENT DURABLEMENT DES APPRENTISSAGES, EN ÉVITANT
À L'APPRENANT DE PRENDRE DE "MAUVAISES HABITUDES".
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Enseignant centré sur l’apprenant pour favoriser son • Manque de sens pour les élèves
action
• Le fort guidage empêche les élèves de prendre du
• Ce modèle rationalise la construction de séquences recul par rapport aux connaissances (ils voient chaque
d’enseignement ainsi que l’élaboration d’évaluations marche mais ne voient pas l’escalier)
• Il favorise la mise en place d’une individualisation • Mauvais transfert des connaissances dû à l’absence
de l’enseignement d’obstacle (quand on lâche la main de l’élève, il ne
• L’élève est en situation de réussite ( tâches prévues sait pas où et comment aller)
pour ) • Une somme de micro-objectifs ne garantit pas
• Modèle efficace pour l’acquisition d’automatismes l’objectif général (je peux savoir freiner, débrayer,
tenir le volant … et ne pas savoir conduire)
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DE
L'APPRENTISSAGE SOCIAL
Donc, s'il peut y avoir apprentissage sans effection immédiate, le but ultime
est quand même l'action même si elle est différée.
• UN QUATRIÈME MODÈLE FAIT LA SYNTHÈSE DES ASPECTS SOCIAUX, DÉFENDUE PAR BANDURA
ET DES MODÈLES CENTRÉS SUR L'ACTION DE L'APPRENANT ET SES CONSÉQUENCES SUR
L'APPRENTISSAGE (PIAGET ET SKINNER).
Il s'agit d'un courant relativement récent défendu par W. Doise, G Mugny et A.N.
Perret-Clermont, à savoir la psychologie sociale génétique ou socio-
constructivisme.
• Ces auteurs mettent en évidence un mécanisme particulier favorisant
l'apprentissage : le conflit socio-cognitif.
Un conflit socio-cognitif se produit entre deux ou plusieurs apprenants, ou
entre un apprenant et un formateur, chaque fois que ceux-ci, face à une
tâche donnée, confrontent leurs différents points de vue.
Chaque fois que la confrontation est acceptée et assumée, il en résulte un
progrès pour les différents partenaires de la tâche à accomplir.
• Donc, ce qui est important c’est :
D'AGIR
ENSEMBLE
EN CONFRONTATION
MAIS SANS AGRESSIVITÉ SINON IL Y A ÉCHEC
MÉTAPHORE DU BRICOLEUR POUR ILLUSTRER LE MODÈLE À TRAVERS LAQUELLE ON VOIT
QUE :
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
• Cet enseignement a été développé dans les
• Cette conception donne un véritable disciplines dont le critère de validité est le
statut à l’erreur. C’est son dépassement “vrai”, qu’en est-il des autres disciplines ?
(arts plastiques…) (recherches didactiques en
qui est source d’acquisition du concept
cours)
(rôle des problèmes et des erreurs, cf
• La notion de situation-problème ne
Lakatoss et Bachelard) s’applique qu’à certains concepts d’une
discipline donnée (d’ailleurs, est-elle
• Ce modèle est le seul à prendre
pertinente pour tous les concepts ?)
véritablement en considération les
• La gestion des situations-problèmes n’est pas
conceptions des élèves simple (classes surchargées, facteur temps…)
• Cette conception donne du sens à • Non prise en compte du facteur affectif (qui
l’apprentissage intervient fortement au moment de la phase
de déstabilisation)
LES THÉORIES PÉDAGOGIQUES
LA CONCEPTION DU
MODÈLE MÉDIATIONNEL
• UN CINQUIÈME MODÈLE INSISTE ÉGALEMENT SUR LES ASPECTS SOCIAUX DE L'APPRENTISSAGE ET
TOUT PARTICULIÈREMENT SUR LE RÔLE DU FORMATEUR.
C'est le modèle médiationnel du soviétique Lev Vygotsky, dont les idées ont été
reprises et développées par l'américain Jérôme Bruner (élève de Vygotsky et de
Piaget) et appliquées par Reuven Feuerstein dans son programme d'enrichissement
instrumental (P.E.I.).
• Selon ces auteurs, tout être humain a besoin, pour apprendre et se développer,
d'un guide (lui aussi humain) qui lui explique le monde et les choses.
Cela se passe tout d'abord dans la petite enfance par l'intermédiaire des parents
qui organisent l'environnement de l'enfant de façon à ce qu'il n'y ait autour de lui
que des choses à sa portée et à son niveau de développement du moment.
Ils s'arrangent pour que les situations dans lesquelles se trouve l'enfant
présentent pour lui une petite difficulté à résoudre. Cela lui permet
de grandir sans jamais se décourager face à l'obstacle.
Ainsi les parents jouent le rôle de médiateur entre l'enfant et son milieu
en lui proposant une gradation d'obstacles franchissables.
• Pour Vygotsky et ses successeurs, ce rôle n'est pas seulement celui
des parents mais également de tout éducateur ou formateur qui,
par une bonne connaissance du niveau de développement de ses
élèves s'arrange pour travailler avec chacun dans sa zone de
développement proximal.
• Vygotsky définit cette zone de proche développement comme l'écart
entre le niveau de développement actuel de l'apprenant et son niveau
potentiel.
Donc, pour bien apprendre, il faut un médiateur, un facilitateur
d'apprentissage et il faut aussi des obstacles organisés selon une gradation
qui maintienne toujours la motivation de l'apprenant par l'accessibilité de
ces obstacles.
• S'il fallait les comparer voire les opposer, une distinction serait à faire entre
le 2ème modèle (le béhaviorisme) et tous les autres. La différence est
d'importance car le modèle béhavioriste se veut une approche très
descriptive du comportement humain et, à ce titre, ne s'intéresse
qu'aux comportements observables directement. Les états mentaux ne sont pas
censés faire partie de son champ d'étude car on ne peut "voir" ce qu'un
individu pense.