Connaissances Et Attitudes Du Personnel

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Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 74–77

Article original

Connaissances et attitudes du personnel médical en matière de transfusion


sanguine au Mali
Knowledge and attitudes of medical personnel in blood transfusion in Bamako, Mali
M. Diakité a,∗ , S.I. Diawara a , N. Tchiengoua Tchogang a , D.B. Fofana a , S.A. Diakité a ,
S. Doumbia a , K. Traoré a , D.S. Konaté a , M. Doumbouya a , A.S. Keita a , A. Famanta a , M. Baby b ,
S. Doumbia a , S.F. Traoré a , A. Tounkara c
a Malaria Research and Training Center, faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), université de Bamako, BP 1805, Bamako, Mali
b Centre national de transfusion sanguine (CNTS), BP E344, Bamako, Mali
c Laboratoire Serefo de recherche et de formation sur le VIH/TB, faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), université de Bamako, BP

1805, Bamako, Mali

Résumé
But de l’étude. – Nous avons entrepris une étude pour déterminer le niveau de connaissances du personnel de santé en matière de pratique
transfusionnelle au Mali.
Patients et méthodes. – Cette étude transversale a été conduite de janvier à avril 2010 et consistait à administrer un questionnaire au personnel
médical et paramédical exerçant dans les structures sanitaires de Bamako et de Kati. Les CHU de Gabriel-Touré, du Point G et de Kati, ainsi que
les six centres de santé de référence du district de Bamako ont fait l’objet de cette évaluation. La population d’étude était constituée de médecins
spécialistes (15 %), de médecins généralistes (21,4 %), d’infirmiers (41,6 %) et de sages-femmes (22 %).
Résultats. – Dans l’ensemble, 70,9 % du personnel interviewé n’avait pas reçu de formation sur la transfusion sanguine. La connaissance de la
transfusion sanguine était insuffisante dans 37,6 % et méconnue dans 30,3 % des cas. Les notions de base sur les produits sanguins, leurs indications
et les accidents liés à leur utilisation n’étaient pas suffisamment maîtrisés. La connaissance de la conduite à tenir en cas d’accident transfusionnel
était bonne dans 42,9 % des cas.
Conclusion. – Notre étude a mis en évidence des faiblesses du système transfusionnel à Bamako, avec un niveau insuffisant des connaissances du
personnel médical en matière de transfusion et peu d’expérience.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Transfusion sanguine ; Éducation ; Personnel médical ; Bamako ; Mali

Abstract
Purpose of the study. – We undertook a study to determine the level of knowledge and practice of medical staff personnel on transfusion medicine
in Mali at Bamako and Kati.
Patients and methods. – The study was conducted from January to April 2010 in the three main teaching hospitals of Bamako and Kati and in
the six referral health centers of the district of Bamako. Medical staff knowledge and practice were assessed using a questionnaire. The study
population consisted of specialized practitioners (15%), general practitioners (21.4%), nurses (41.6%), and midwives (22%).
Results. – Overall, 70.9% of the staff did not receive any training in blood transfusion since their graduation. The general knowledge about blood
transfusion was insufficient in 53.9% of staff and excellent in 46.1%. Only 42.9% of medical staff has a good basic knowledge of blood products,
their indications, and related accidents.
Conclusion. – Our study showed weaknesses in the transfusion system in Bamako, with insufficient knowledge of the medical staff in blood
transfusion and little experience.
© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Transfusion medicine; Education; Knowledge; Medical staff; Bamako; Mali

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (M. Diakité).

1246-7820/$ – see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.tracli.2012.01.004
M. Diakité et al. / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 74–77 75

1. Introduction Tableau 1
Grille d’évaluation des réponses.
Les transfusions de sang constituent un élément important du Insuffisant Bon Excellent
fait de leurs dangers dans les actes de soins de santé. À l’heure Connaissance des notions de base sur la ≤8 8 et 13 > 13
actuelle, il n’est pas certain que l’accès au sang non contaminé de transfusion sanguine (17 points)
bonne qualité soit équitable pour tous, selon que l’on se trouve Connaissance des indications (4 points) <2 2 et 3 4
dans les pays développés ou dans les pays en voie de déve- Connaissance des incidents et accidents 1 2 3
loppement. Plus de 80 millions d’unités de sang sont collectées (3 points)
Pratique et conduite à tenir (9 points) ≤4 5 et 7 >7
chaque année, mais seulement 38 % le sont dans les pays en
développement où vivent 82 % de la population mondiale [1]. D’après [6,15].
La sécurité transfusionnelle devient une nécessité qui s’impose
à tous les niveaux de prise en charge en milieu hospitalier en
1 809 106 habitants, soit 13 % de la population malienne [9].
matière de lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine
L’étude s’est déroulée de janvier à avril 2010.
(VIH)/syndrome de l’immunodéficience acquise (sida).
Le personnel médical (médecins, infirmiers et sages-
En Afrique, la plupart des pays ne disposent pas de poli-
femmes), exerçant dans les différents CHU et centres de santé
tiques nationales en matière de sécurité des pratiques de soins de
de référence de Bamako ayant donné leur consentement libre
santé. L’insuffisance des financements et l’absence de systèmes
et éclairé, a été évalué selon une grille portant sur le niveau
d’appui essentiels, et notamment de stratégies, lignes directrices,
de connaissance des notions de base sur les produits sanguins,
outils et normes pour la sécurité des patients, demeurent des pré-
la connaissance des indications d’administration des produits
occupations majeures dans la région [2]. Selon l’Organisation
sanguins, la connaissance des accidents et incidents liés à la
mondiale de la santé (OMS), 5 à 10 % des infections dues au VIH
transfusion sanguine ainsi que la pratique et la conduite à tenir.
de par le monde sont transmises par la transfusion sanguine ou
La majorité des 39 questions étaient des questions à choix mul-
des produits sanguins contaminés [1].
tiples, dont six portaient sur la description du profil du personnel
L’évaluation de la pratique post-transfusionnelle menée par
médical, 17 sur la connaissance des notions de base sur la trans-
différents auteurs concluait à une augmentation du taux de mor-
fusion sanguine, quatre sur les indications d’administration des
bidité et de mortalité après transfusion sanguine ou des réactions
produits sanguins et trois sur les accidents et incidents liés à la
adverses post-transfusionnelles. L’augmentation du coût lié à
transfusion sanguine. Puis, neuf autres sur la qualité de la pra-
la collecte et la préparation des dérivés du sang et du coût-
tique transfusionnelle et la conduite à tenir en cas d’accident ou
efficacité des tests de diagnostic et des contraintes de ressources,
incident.
qui placent un impact défavorable sur la qualité des services,
Pour l’évaluation des réponses, la valeur d’un point était attri-
ont été incriminés [3,4]. Letaief et al., en 2005, observaient
buée à toute réponse acceptable ou juste et zéro à toute réponse
que les connaissances et les pratiques du personnel soignant
fausse (Tableau 1). La saisie et l’analyse des données ont été
en milieu transfusionnel sont fondamentales pour administrer
faites avec le logiciel SPSS 16.0 et le test de chi2 a été utilisé pour
les soins de qualité et assurer la sécurité des patients, de même
la comparaison des variables. Le seuil de signification statistique
que Gharehbaghian et al. [5,6].
était fixé à 5 %.
Au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) de
Bamako, Mali, toutes les unités de sang sont testées pour le
VIH, l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis depuis 2004. Les 3. Résultats
prévalences respectives de ces infections en 2007 étaient de
2,6 %, 13,9 %, 3,3 % et 0,3 % [7,8]. Au Mali, malgré la grande Parmi les 327 volontaires interrogés, 36 % (117/327) prove-
utilisation des produits sanguins labiles, il n’existe pas de procé- naient des centres de santé de référence et 64 % (210/327) des
dure d’administration de produits sanguins dans les hôpitaux, et CHU ; dans l’ensemble 15 % étaient des médecins spécialistes,
le programme d’hémovigilance est quasi inexistant. Ces faits 21,4 % de médecins généralistes, 41,6 % d’infirmiers et 22 % de
démontrent l’existence de risques encourus par les patients sages-femmes. Le personnel féminin était majoritaire avec 56 %
devant recevoir une transfusion. Par ailleurs, nous n’avons pas (183/327) contre 44 % (144/327) pour les hommes, la sex-ratio
d’information sur le niveau de connaissance du personnel soi- était de 1,27 en faveur des femmes.
gnant en matière de transfusion. Dans notre échantillon, seulement 29,1 % avaient bénéficié
d’une formation sur la transfusion sanguine et 81 % pratiquaient
2. Matériel et méthodes régulièrement la transfusion. S’agissant de la connaissance des
étapes de la transfusion et de la surveillance clinique, nous avons
Il s’agissait d’une étude prospective, portant sur la descrip- obtenu des proportions de 88 % et 98 % respectivement (Fig. 1).
tion et l’analyse des pratiques de la transfusion dans les centres La connaissance de la transfusion sanguine était bonne chez
hospitaliers universitaires (CHU) de Bamako et de Kati, et les 32,5 % des participants et la bonne connaissance des pro-
six centres de santé de référence du district de Bamako qui duits sanguins était de 23,9 %. La connaissance des critères
sont respectivement des structures sanitaires de troisième et d’administration des produits sanguins, des incidents de la trans-
deuxième niveaux de la pyramide sanitaire du Mali. La popula- fusion et des conduites à tenir étaient bonnes respectivement
tion couverte par l’ensemble de ces structures s’élève à environ dans 30,7 % ; 40,4 % et 53,9 % des cas (Tableau 2).
76 M. Diakité et al. / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 74–77

Tableau 2
Répartition de l’échantillon en fonction des connaissances de la transfusion sanguine.
Connaissance de la transfusion Insuffisante Bonne Excellente Total

na % n % n %

Notions de base sur la transfusion sanguine 123 53,9 74 32,5 31 13,6 228
Produits sanguins 122 61,9 47 23,9 28 14,2 197
Critères d’administration des produits sanguins 96 37,8 78 30,7 80 31,5 254
Accidents et incidents de la transfusion sanguine 84 40,4 84 40,4 40 19,2 208
Pratique et conduite à tenir 89 34,5 139 53,9 30 11,6 258
a n correspond au total de la ligne, c’est-à-dire ceux qui ont répondu affirmativement (oui = 228, non = 99), également valable pour les autres variables du tableau.

insuffisant contre 35,8 % et 17,3 % respectivement pour les


niveaux de connaissance bon et excellent (Tableau 3).

4. Discussion

L’évaluation des connaissances et des pratiques du per-


sonnel médical, en matière de transfusion sanguine, est un
préalable indispensable avant la mise en place des comités
d’hémovigilance au sein de nos structures de soins au Mali. Les
risques sont majorés par l’insuffisance dans la qualification et les
Fig. 1. Connaissance et pratique de la transfusion sanguine par le personnel
médical dans les structures sanitaires du Mali.
aptitudes du personnel médical dans la dispensation des soins
de qualité pour assurer une meilleure sécurité transfusionnelle
malgré l’amélioration des connaissances et équipements.
La connaissance des notions de base sur la transfusion Dans notre population de professionnel de la santé, les méde-
sanguine était insuffisante chez 53,9 % des participants ; des dif- cins spécialistes représentaient 15 %, les médecins généralistes
férences existaient en fonction des qualifications : 75,6 % des 21,4 %, les infirmiers 41,6 % et les sages-femmes 22 %. Dans
infirmiers et 82,6 % des sages-femmes avaient une connais- l’ensemble, il y avait une prédominance des infirmiers qui serait
sance insuffisante de la transfusion sanguine (Tableau 2). En liée à une couverture large des structures d’hospitalisations,
revanche, le niveau de connaissance des notions de base sur la nécessitant la disponibilité de cette catégorie de personnel pour
transfusion sanguine était excellent chez 27,7 % des médecins l’administration de soins. Il ressort que seulement 29,1 % du
spécialistes et 17,6 % des généralistes. Une bonne connaissance personnel médical avaient bénéficié d’une formation sur la
de la transfusion sanguine a été retrouvée chez 64,6 % des agents transfusion sanguine et une grande majorité la pratiquait régu-
de santé ayant une ancienneté de pratique comprise entre un et lièrement (81 %). Pour le suivi de la transfusion sanguine, 88 %
cinq ans ; elle passait à 37,3 % et 43,3 % chez ceux qui avaient du personnel médical affirmaient connaître les étapes de la trans-
entre cinq et dix ans d’ancienneté de pratique médicale ou fusion sanguine contre 98 % pour la surveillance clinique. Nous
plus de dix ans respectivement. Après formation, 46,9 % des avons ainsi observé une corrélation négative entre la connais-
agents de santé avaient un niveau de connaissance générale sance de la transfusion et le nombre d’années d’exercice. Ce

Tableau 3
Connaissances des notions de base sur la transfusion sanguine en fonction du personnel médical.
Connaissance des notions de base Insuffisante Bonne Excellente
n % p n % p n % p

Profession
Médecin spécialiste 16 34,0 0,59 18 38,3 0,12 13 27,7 0,20
Médecin généraliste 20 29,4 36 52,9 12 17,6
Sage-femme 19 82,6 0,47 2 8,7 0,33 2 8,7 0,77
Infirmier 68 75,6 18 20,0 4 4,4
Formation reçue
Oui 38 46,9 0,11 29 35,8 0,42 14 17,3 0,22
Non 85 57,8 45 30,6 17 11,6
Ancienneté
< 1 an de pratique 10 24,4 5·10–4 23 56,1 4·10–3 8 19,5 0,39
1–5 ans de pratique 28 24,8 73 64,6 12 10,6
5-10 de pratique 27 52,9 19 37,3 5 9,8
> 10 ans de pratique 24 45,3 23 43,3 5 9,4
M. Diakité et al. / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 74–77 77

résultat est comparable à celui trouvé par Gharehbaghian et al. elle, n’avait pas d’influence sur le niveau de connaissance de
[6]. Cela peut être expliqué par la présence de jeunes person- façon générale.
nels médicaux bénévoles possédant encore des connaissances
théoriques récentes. 5. Conclusion
Les études récentes sur la transfusion sanguine suggèrent que
l’amélioration de la connaissance de la médecine transfusion- Les faiblesses du système transfusionnel à Bamako peuvent
nelle est très sollicitée. Elle constitue un moyen d’amélioration accuser le niveau insuffisant des connaissances du personnel
et de réduction du coût du traitement. Les indications des pro- médical en matière de transfusion. En effet, 70,9 % de ce per-
duits sanguins se heurtent au manque de leur diversification, sonnel ont moins de cinq ans d’expérience et n’ont reçu aucune
elle-même liée à l’insuffisance de donneurs de sang [10,11]. Cela formation en transfusion.
représente la distribution des différents personnels de santé telle
que prévue par la pyramide sanitaire dictée par le Programme de
Déclaration d’intérêts
développement sociosanitaire du ministère de la Santé. La pro-
portion de personnel ayant reçu une formation minimale sur la
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
transfusion s’élève à 29,1 % contre 76 % observée par Gouezec
relation avec cet article.
et al. en 2005 [12] ; cette différence s’expliquerait par le fait que
les cours dispensés lors de la formation initiale n’ont pas été pris
en compte. La revue de la littérature suggère que l’utilisation Références
du sang ou de ses dérivés diminuerait avec l’augmentation
[1] Organisation mondiale de la santé (OMS). Aide-mémoire pour les
des connaissances transfusionnelles des cliniciens conduisant à programmes nationaux de transfusion sanguine. Genève : OMS ;
terme à l’équilibre des provisions et des besoins de sang [3,6,13]. 2004. Disponible à l’adresse http://www.who.int/bloodsafety/publications/
La connaissance des notions de base sur la transfusion san- who bct 02 03/en/ [accès le 25/10/2011].
guine de l’ensemble du personnel médical est insuffisante dans [2] Añón JM, García de Lorenzo A, Quintana M, González E, Brus-
plus de 37,6 % des cas et méconnue dans 30,3 % des cas. La cas MJ. Transfusion-related acute lung injury. Med Intensiva 2010;34:
139–49.
transfusion sanguine, considérée comme sauvant des vies, est [3] Tinmouth A, Macdougall L, Fergusson D, Amin M, Graham ID, Hebert
associée à de nombreux risques. Ces risques restent méconnus PC, et al. Reducing the amount of blood transfused: a systematic review of
chez 36,4 % du personnel de santé. Ainsi, 61,5 % du personnel behavioral interventions to change physicians’ transfusion practices. Arch
médical prescrivent le sang total à la place du dérivé sanguin Intern Med 2005;165:845–52.
nécessaire à cause de sa disponibilité et par méconnaissance [4] Rothschild JM, McGurk S, Honour M, Lu L, McClendon AA, Srivas-
tava P, et al. Assessment of education and computerized decision support
des risques liés à la transfusion du sang total dans 30 % des interventions for improving transfusion practice. Transfusion 2007;47:
cas. Gouezec et al., en 2005, trouvaient une bonne maîtrise des 228–39.
notions sur les produits sanguins, leurs indications ainsi que les [5] Letaief M, Hassine M, Bejia I, Ben Romdhane F, Ben Salem K, Soltani MS.
accidents et incidents chez respectivement 60 %, 36,8 % et 40 % Connaissances et pratiques du personnel soignant en matière de sécurité
transfusionnelle. Transfus Clin Biol 2005;12:25–9.
du personnel médical [12]. Cette différence pourrait être liée à
[6] Gharehbaghian A, Javadzadeh Shahshahani H, Attar M, Rahbari Bonab
un échantillon plus grand, en plus d’une formation de mise à M, Mehran M, Tabrizi, et al. Assessment of physicians knowledge in
niveau des agents de santé organisée tous les deux ans dans les transfusion medicine, Iran, 2007. Transfus Med 2009;19:132–8.
différents services. Le déficit le plus fréquemment cité par le per- [7] Diarra A, Kouriba B, Baby M, Murphy E, Lefrère JJ. HIV, HCV, HBV
sonnel médical était le manque de connaissance sur la sélection and syphilis rate of positive donations among blood donations in Mali:
lower rates among volunteer blood donors. Transfus Clin Biol 2009;16:
et l’utilisation du sang et de ses dérivés. En moyenne, plus de
444–7.
30 % des réponses sont classées dans cette catégorie (2,2 % pour [8] DNS. Politique nationale de transfusion sanguine au Mali. Bamako: minis-
les médecins spécialistes, 12,4 % pour les médecins généralistes, tère de la Santé ; 2008.
24,7 % pour les sages-femmes et 60,7 % pour les infirmiers). [9] INSTA, Resultats provisoires nationaux RGPH 2009: Mali.
Nous avons trouvé une bonne attitude transfusionnelle du [10] Hirsch RL, Brodheim E. Blood distribution systems and the exchange of
information between hospital blood banks and regional blood centers. Vox
personnel médical et paramédical dans 42,9 % des cas. Sur le
Sang 1981;40:239–44.
plan de la surveillance biologique et clinique, la numération de [11] Blumberg N, Heal JM, Murphy P, Agarwal MM, Chuang C. Association
la formule sanguine était le bilan post-transfusionnel le plus sol- between transfusion of whole blood and recurrence of cancer. Br Med J
licité dans notre étude avec 65,4 % des cas pour juger l’efficacité (Clin Res Ed) 1986;293:530–3.
de la transfusion sanguine. En revanche, Le Cosquer, en 2000, [12] Gouëzec H, Jego P, Bétrémieux P, Nimubona S, Grulois I. Les indica-
tions des produits sanguins labiles et la physiologie de la transfusion en
trouvait que la numération de la formule sanguine était l’examen
médecine. Transfus Clin Biol 2005;12:169–76.
biologique le moins pratiqué (6,7 %) [14]. [13] Salem-Schatz SR, Avorn J, Soumerai SB. Influence of clinical knowledge,
Il ressort donc de notre étude qu’il n’existait pas de véri- organizational context, and practice style on transfusion decision making.
table lien entre la formation reçue, le niveau de connaissance des Implications for practice change strategies. JAMA 1990;264:476–83.
notions de base sur la transfusion sanguine, la qualité de la pra- [14] Le Cosquer P. Enquête sur les pratiques des médecins anesthésistes-
réanimateurs en transfusion sanguine et en hémovigilance. Ann Fr Anesth
tique transfusionnelle ou de la conduite à tenir en cas d’accident
Reanim 2000;19:485–91.
ou d’incident. Les infirmiers et sages-femmes, qui représentent [15] Rock G, Berger R, Pinkerton P, Fernandes B. A pilot study to assess
le groupe le plus dynamique de nos hôpitaux, avaient les connais- physician knowledge in transfusion medicine. Transfus Med 2002;12:
sances les plus insuffisantes. Par ailleurs, l’ancienneté, quant à 125–8.

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