Notes de Cours Droit International Du Travail Patty Kalay Ibidem Ibidem Ibidem

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1) Qu’entendez vous par conventions fondamentales au sein de l’OIT ?

En général une convention de l’OIT est un traité international


juridiquement contraignant les États qui sont appelés à la ratifier et l’intégrer
dans l’ordre juridique interne. Les conventions fondamentales de l’OIT sont
aussi de traités internationaux mais ayant une particularité ou la ratification
et l’intégration à l’ordre juridique interne ne peut être déroger.1
Le Conseil d’administration du Bureau international du Travail a
identifié huit conventions comme fondamentales pour les droits humains au
travail, quel que soit le niveau de développement de chaque Etat Membre. 2
Ces droits sont une condition nécessaire à tous les autres ; ils procurent une
plate-forme à partir de laquelle les travailleurs peuvent s’efforcer d’améliorer
leurs conditions de travail individuelles et collectives. La Déclaration de
l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail, adoptée en
juin 1998, souligne ce jeu de principes fondamentaux du travail acceptés par
la communauté internationale.3
La Déclaration recouvre quatre aspects principaux pour l’établissement
d’un «plancher» social dans le monde du travail :4
 La liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de
négociation collective ;
 L’élimination de toute forme de travail forcé et obligatoire ;
 L’abolition effective du travail des enfants ;
 L’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.
Contenus dans la Constitution de l’OIT.
ces principes et droits ont été exprimés et développés sous forme de
droits et d’obligations spécifiques dans des conventions reconnues
comme fondamentales à l’intérieur et à l’extérieur de l’Organisation.

1
Notes de cours droit international du travail Patty kalay
2
Ibidem
3
Ibidem
4
Ibidem
Les conventions de l’OIT ci-dessous ont été reconnues fondamentales, et sont
parfois appelées «normes fondamentales du travail» :
 La convention (nº 87) sur la liberté syndicale et la protection du
droit syndical, 1948 ; garantie aux travailleurs et aux employeurs le
droit de former des organisations syndicales et de s’affilier à celles
de leur choix , sans ingérence indue de l’État ou des employeurs .
Elle protège également les représentants syndicaux contre toute
discrimination liée à leur activité syndicale.
 La convention (nº 98) sur le droit d’organisation et de négociation
collective, 1949 ; elle complète la convention n°87 en garantissant
aux travailleurs le droit de négocier collectivement avec les
employeurs et en fixant des règles pour la mise en place de
procédures de conciliation en cas de conflits collectifs.
 La convention (nº 29) sur le travail forcé, 1930 ; elle vise à
éliminer le travail forcé où obligatoire sous toutes ses formes. Cette
convention interdit le recours au travail forcé où obligatoire
comme méthode de coercition ou de punition. Elle définit
clairement ce qu’est le travail forcé et établit des mesures pour son
élimination progressive.
 La convention (nº 105) sur l’abolition du travail forcé, 1957 ; Cette
convention vise à abolir toute forme de travail forcé où obligatoire
comme moyen de coercition ou d’exploitation. Elle prévoit des
mesures pour identifier et éliminer le recours au travail forcé, ainsi
que pour protéger les personnes vulnérables contre cette pratique.
 La convention (nº 138) sur l’âge minimum d’admission à l’emploi
adoptée en 1973 fixé l’âge minimum auquel un enfant peut être
légèrement employé. Elle vise à protéger les enfants contre
l’exploitation économique en garantissant qu’il ne soient pas
contraints de travailler avant un âge approprié qui permet leur
développement physique et mental.
 La convention (nº 182) sur les pires formes de travail des enfants,
adoptée en 1999 ; elle vise à éliminer et interdire des pratiques telle
que l’esclavage, le travail forcé, la traite des enfants, l’utilisation
d’enfants à des fins de prostitution, de pornographie ou dans des
activités illicites dangereuses. Cette convention souligne
l’importance de protéger les enfants contre toute forme
d’exploitation et de violence au travail, garantissant ainsi leur droit
à une enfance sure et éducative.
 La convention (nº 100) sur l’égalité de rémunération, 1951 ;Cette
convention vise à promouvoir l’égalité de rémunération entre les
travailleurs et les travailleuses pour un travail de valeur égale. Elle
encourage l’élimination des discriminations salariales fondées sur
le sexe, la race, l’origine sociale ou d’autres critères.
 La convention (nº 111) concernant la discrimination (emploi et
profession), 1958 ; elle interdit toute forme de discrimination en
matière d’emploi et de profession. Elle appelle les États membres à
promouvoir l’égalité des chances et de traitement en matière
d’emploi,et à prendre des mesures pour éliminer toute
discrimination fondée sur la race, le sexe, la religion, l’opinion
politique, l’origine nationale ou sociale ou tout autre critère.
 Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit
syndical (nº 87) adoptée 9 juillet 1948 et entrée en vigueur le 4
juillet 1950.

2) Comment la RDC à t’elle intégré la convention 138 et 182 de


l’organisation international du travail ?
En marge de la 89 ème Conférence internationale du Travail, La
République Démocratique du Congo a procédé à la ratification de conventions
parfois très anciennes comme celle sur la liberté syndicale et la protection du
droit syndical ( n°87) qui date de 1948, mais aussi la très récente convention
n°182 datant de 1999 sur l’abolition des pires formes de travail des enfants. Les
trois autres conventions fondamentales pour lesquelles les instruments de
ratification ont été déposés sont les suivantes : la convention n°105 sur
l’abolition du travail forcé, 1957 ; la convention n°111 concernant la
discrimination (emploi et profession), 1958 ; et la convention n°138 sur l’âge
minimum, 1973.5
5
https://www.droitcongolais.info. Consulté le 26 juillet à 16h00’
L’organisation international du travail prévoit que tout Etat qui aura
communiqué la ratification d’une convention prendra les mesures qui seront
nécessaires pour rendre effectives les dispositions de ladite convention. 6
L’exécution des conventions ratifiées n’appelle pas dans tous les cas I ‘adoption
des mesures législatives en effet dans certains systèmes constitutionnels, la
ratification d’une convention peut avoir des effets immédiats sur le plan interne. 7
Dans ces pays, un traité ratifié devient, du fait de sa ratification et de sa
publication, parfois de sa promulgation, partie intégrante de l’ordre juridique
internet et est applicable de plein droit sur le plan national (cas de la France,
Autruche, la suisse,etc. ) Dans d’autres pays, la loi qui autorise la ratification
d’une convention rend généralement celle-ci est obligatoire en droit interne, le
résultat est en fait, pratiquement le même.
Nous savons que pour que la convention ait un véritable effet sur l’ordre
juridique interne, elle doit pouvoir être invoquée par les particuliers devant
tribunaux nationaux. Dès lors, elle doit être rédigée et formulée en termes
permettant leur application immédiate en droit interne (caractère
selfExecuting)8. Or, des nombreuses dispositions des conventions internationales
du travail n’ont pas ce caractère selfExecuting, elles sont plutôt rédigées en
termes faisant uniquement intervenir la responsabilité Internationale de l’état par
conséquent, leur ratification appelle I’ adoption d’une réglementation
complémentaire d’application.
Il fallait donc pour la république démocratique du Congo modifié sa loi
nationale portant sur le droit du travail en introduisant certains articles.
3) Quel est l’impact de la déclaration universelle de droit de l’homme sur le
droit du travail ?
Les normes internationales du travail (NIT) faisaient référence aux droits
de l’homme au travail bien avant que la Charte des Nations Unies ne réaffirme
sa «foi dans les droits fondamentaux de l’homme au travail» et en «la dignité et
la valeur de la personne humaine». La Déclaration universelle des droits de
l’homme (DUDH) de 1948 énonce de manière formelle les droits de l’homme
qui constitueront le socle du travail décent.9

6
Lire à ce propos la convention sur l’organisation internationale du travail
7
MASANGA PHOBA ( J ) , notes de cours droit international du travail, 2016
8
Ibidem
9
Tim de Meyer, le droit international du travail et le droit humains, Bruxelles, éd. Gallimard, p.23
Après la Déclaration universelle des droits de l’homme, les normes
internationales du travail ont continué d’influencer la formulation des droits de
l’homme au sein de deux Pactes internationaux, l’un relatif aux droits civiques
et politiques et l’autre relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
A présent, les normes internationales du travail définissent les droits de
l’homme au travail, notamment le droit au travail ; le droit à la sécurité sociale ;
le droit à des conditions de travail sûres et salubres ; le droit à des salaires
équitables et à une rémunération égale pour un travail égal ; le droit au repos,
aux loisirs et à une limitation raisonnable des heures de travail ainsi que le droit
aux congés payés périodiques ; et le droit à la protection de la maternité.10
 Les normes internationales du travail sont-elles toutes considérées
comme faisant partie des droits de l’homme ?
Les normes internationales du travail font partie du droit international et
forment une partie de l’environnement constitué par les normes et les
standards en matière de droits de l’homme au niveau international.
Les normes internationales du travail donnent des précisions sur la mise
en œuvre pratique des obligations en matière de droits de l’homme au sein
du monde du travail. Par exemple, les Pactes internationaux de l’ONU
proclament le droit à la liberté d’association, alors que les conventions (n°
87) et (n° 98) de l’OIT et la compilation des décisions du Comité de la
liberté syndicale fournissent le détail des droits émanant de cette liberté
fondamentale en ce qui concerne la liberté de se syndiquer pour les
travailleurs et pour les employeurs.11
Les organes de l’OIT et de l’ONU chargés du contrôle de l’application des
droits qui se renforcent mutuellement se citent régulièrement dans
l’énoncé de leurs décisions respectives.

 Les normes de l’OIT constituent-elles des droits de l’homme ?


L’ensemble des normes de l’OIT contribue à la réalisation des droits
économiques, sociaux et culturels ainsi qu’aux droits civiques et
politiques. La protection des droits au travail fait partie intégrante des
obligations en matière de respect des droits de l’homme.
Certaines normes de l’OIT mentionnent directement les droits de
l’homme tandis que d’autres instaurent des seuils destinés aux institutions

10
Ibidem
11
Idem, p. 45
du marché du travail qu’il est nécessaire d’observer pour respecter les
droits de l’homme au travail.12

Bibliographie

I. Ouvrages
 Castagne Timothée ( M) , le droit international du travail et les
droits humains, Bruxelles ,éd. Gallimard , 120p.
 Notes de cours droit international du travail Patty kalay
 MASANGA PHOBA( J ) , droit international du travail, Kinshasa,
80p.
Pages web
II. https://www.droitcongolais.info

12
Idem, p. 46

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