Chapitre 3 Theorie de Contraintes Et Deformation

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Chapitre 3 : Etats de Contrainte et de Déformation

Enseignant : Dr. Noui Abdelkader


Institut des Séances de la terre et de L’univers, Université Batna 2
Batna 05078, Algérie

Les contraintes et les déformations constituent l'outil la contrainte σ sur le système d’axe (xyz) ou (123). Les
principal de mesure de la résistance et de la rigidité des composantes sont accompagnées de deux indices. Le premier
éléments. En d'autres termes ce sont les quantités de base indique l’axe sur le quel est projetée la contrainte et le
d'appréciation de l'état et du comportement des éléments sous deuxième indique la direction de la normale.
l'effet des charges. Nous considérions les corps solides Si la surface de séparation est parallèle à l’un des trois
assimilés à des milieux continues, homogènes, isotropes et plans (12, 23 ou 31), la normal ℎ ⃗ coïncide avec l’un des
parfaitement élastiques. trois axes. Par exemple sur la Figure 2 la surface de
séparation est parallèle au plan 31.
1. Notion de contrainte

Les efforts internes engendré par des forces extérieures,


ne sont que les résultantes des efforts élémentaires agissant
sur chaque section de l'élément sollicité par les forces
extérieures. On appelle ces efforts élémentaires, contraintes.
Découpons un corps en équilibre sous l’action des forces
extérieures Fi en deux parties (A) et (B), et considérons
l’équilibre de l’une des deux parties (Fig. 1).

Fig. 2 Surface de separation en parallèle avec le plan 31

⃗ coïncide avec l’axe 2. On a alors :


La normal ℎ

• σ22 : contrainte normale à la facette d’orientation (2) ;


• σ32, σ12 : contrainte tangentielle suivant les directions 3
et 1.
Si la normal ℎ ⃗ coïncide avec la direction positive de l’un
des axes, la contrainte normale est comptée comme positive.
Fig. 1 Découpage d’un corps Les contraintes tangentielles sont positives si elles se
projettent dans le même sens que les axes, et le contraire est
La partie (B) par exemple est en équilibre sous l’action vrai.
des forces extérieures qui lui sont directement appliquées et
des réactions exercées de la part de (A) sur (B). Chaque 2. Equations d’équilibre (NAVIE) et réciprocité des
élément de surface ‘ds’ de la surface de séparation reçoit contraintes tangentielles
donc de la part de (A) une force ‘df ’ (Fig. 1).
La contrainte est par définition la limite du rapport Considérons un corps en équilibre sous l’action d’un
suivant : système de forces extérieures et découpons de ce corps un
df parallélépipède aux dimensions (da1, da2 et da3) au voisinage
 = lim (1) du point (P) (Fig. 3).
ds → 0 ds Sur chaque face du parallélépipède il y a trois
composantes de contraintes inconnues. Par conséquent, le
L’élément de surface ‘ds’ est défini par son vecteur
⃗ ). nombre de contrainte total inconnues est égale à 18. On
normal dirigé à l’extérieur (ℎ diminue le nombre d’inconnues en négligeant les termes
σhh et σht sont les composantes de la contrainte σ projetée d’ordre supérieur pendant le développement des expressions
sur le vecteur ℎ ⃗ et 𝑡 respectivement normal et tangent à la des contraintes.
facette (Fig. 1). D’habitude on considère les composantes de
Chapitre 3 : Etats de Contrainte et de Déformation

• σ11, σ22, σ33 : contraintes normales ;


• σ21, σ31, σ23, σ12, σ13, σ32 : contraintes tangentielles.
Ces (9) contraintes sont regroupées dans une matrice
d’ordre 3 dite matrices des contraintes ou tenseur de
contrainte.

 11  12  13
( ) =  21  22  23
 31  32  33

• L’indice(i) : marque la direction de projection ;


• L’indice (j) : marque la normale de la facette.
Fig. 3 Etat de contraintes
Pour (i = j) les contraintes sont dites normales. Lorsque (i
≠ j) les contraintes sont dites tangentielles.
Par exemple sur la facette d’orientation l’axe nₒ 1, la Considérons les forces de contrainte comme les forces
contrainte est une fonction de (a1, a2, a3). superficielle. Ecrivons les équations d’équilibre du
 11 = f (a1 , a2 , a3 ) (2) parallélépipède :

La contrainte sur la facette parallèle à cette dernière à la F /1= 0 M /1= 0


distance da1 est :

 11 = f (a1 + da1 , a2 , a3 ) (3) F / 2 = 0 M /2=0 (7)

Développant cette expression et négligeant les termes


d’ordre supérieur en tant qu’infiniment petits : F / 3 = 0 M / 3 = 0
f (a1 , a2 , a3 ) Ecrivons d’abord la première équation :
f (a1 + da1 , a2 , a3 ) = f (a1 , a2 , a3 ) + da1 (4)
a1   11 
  11 + da1  da2da3 −  11da2da3 +
Autrement :  a1 
 11   13 
 11 =  11 + da1 (5)   13 + da3  da1da2 −  13da1da2 + (8)
a1  a3 
De la même manière on aura :   12 
  12 + da2  da1da3 −  12da1da3 = 0
 a2 
 11  21
 11 =  11 + da1  21
 =  21 + da1
a1 a1 Après simplification:

 31  22  11  12  13
 31
 =  31 + da1  22
 =  22 + da2 + + =0 (9)
a1 a2 a1 a2 a3
De la même manière on peut obtenir deux autres équations,
  ce qui donne les trois équations d’équilibre :
 12 =  12 + 12 da2  32
 =  32 + 32 da2 (6)
a2 a2
 11  12  13
  + + + F1 = 0
 33
 =  33 + 33 da3  13 =  13 + 13 da3 a1 a2 a3
a3 a3  21  22  23
+ + + F2 = 0 (10)
a1 a2 a3
 23
 23
 =  23 + da3  31  32  33
a3 + + + F3 = 0
a1 a2 a3
En conséquent de (18) contraintes inconnues, il ne reste
que (9). Ce sont les équations d’équilibre ou les équations de
NAVIE.
Master 1 : Géologie de l’ingénieur et géotechnique Résistance des Matériaux

Ecrivons à présent une équation des moments de toute les ⃗


Les cosinus des angles entre les axes 1, 2, 3 et la normal ℎ
forces par rapport à l’axe 2 : sont cosα, cosβ et cosγ. Les composantes de la contrainte total
agissant sur la facette ABC sont σ1h , σ2h et σ3h.
 On a alors :
 11  da da
  11 + da1  da2da3 . 3 −  11da2da3 . 3 −
 a1  2 2  1h =  11.cos  +  12 .cos  +  13. cos 
  33  da da  2 h =  21.cos  +  22 .cos  +  23. cos  (12)
  33 + da3  da1da2 . 1 +  33da1da2 . 1 +
 3h =  31.cos  +  32 .cos  +  33. cos 
 a3  2 2
  13     Si la facette ABC coïncide avec la surface extérieure d’un
  13 + da3  da1da2 .da3 −   31 + 31 da1  corps, ces équations sont appelées conditions de surface,
 a3   a1  parce qu’elles lient les forces extérieures avec les contraintes.
(11)
  Les équations d’équilibre et les conditions de surface sont
 da
da1da2 .da3 +   12 + 12 da2  da1da3 . 3 − les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’un corps soit
 a2  2 en équilibre sous l’action des forces extérieures. En effet, si
les contraintes satisfont aux équations d’équilibre dans tous
da3    da les points intérieurs d’un corps, alors tous ces points
 12da1da3 . −   32 + 32 da2  da1da3 . 1 +
2  a2  2 intérieurs sont en équilibre. Si les contraintes satisfont aux
équations (conditions de surface) en tous les points de la
da
 32da1da3 . 1 = 0 surface du corps, alors tous ces points de surface sont en
2 équilibre, si les contraintes satisfont aux équations
En négligeant les termes d’ordre supérieur, toute d’équilibre extérieures et intérieures, le corps en question est
simplification faites, on obtient : σ13 = σ31. en équilibre.
En écrivant les deux équations de moment par rapport aux
axes 1 et 3, on obtient : σ21 = σ12 et σ32 = σ23.
Ces trois égalités expriment la loi de réciprocité de
contrainte tangentielle. En vertu de la loi de réciprocité, le
nombre de contraintes inconnues est diminué à 3.
Pour obtenir les valeurs des six contraintes inconnues,
nous disposons jusqu’ici que de trois équations
différentielles d’équilibre.

3. Contrainte sur une facette d’orientation


quelconque

Il est demandé d’exprimer les contraintes dans une


section oblique par les contraintes sur les faces parallèles aux
axes. Pour cela découpons du corps tétraèdre (Fig.4). La
surface ABC est définie dans l’espace par son vecteur normal
⃗.

Fig. 4 Facette d’orientation quelconque

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