Généalogie Magazine N°302

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GÉNÉALOGIE

GÉNÉALOGIE
MAGAZINE

MAGAZINE N°302

OUTILS D’HISTOIRE
Le sang maudit DOSSIER
des Stuart
LES ARCHIVES NATIONALES
SAGAS FAMILIALES AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ
Les Germain
de la soierie GÉNÉALOGIQUE
à la banque

LOGICIEL
VisuGed
un contrôle
à tout instant

ROGER HANIN
De la Casbah
à l’Élysée

CHAQUE MOIS TOUTE L’ACTUALITÉ GÉNÉALOGIQUE ! L 11322 - 302 - F: 5,60 €


Magazine des régions, fiche du débutant ,
5,60 €

héraldique, questions, faire parler


les documents, Internet… ISSN 0754-9725
LES LECTURES DE GILLES HENRY

Éditorial
LA MAISON DES GÉNÉALOGISTES

Au-delà de toute polémique, sur laquelle nous revenons dans ce


numéro, les Archives Nationales constituent à n’en pas douter l’un
des endroits principaux, du moins un lieu de rendez-vous régulier
pour tous les généalogistes. Qui n’a jamais ressenti le plaisir de
découvrir, au gré de ses recherches, l’information qu’il n’attendait
plus sur telle ou telle branche de sa famille ? Qui n’a jamais connu
l’émotion d’une liasse de documents relative à un ancêtre ou à un
de ses personnages historiques favoris ?
Toute longue enquête entreprise passe donc, quasi obligatoirement,
par le quartier du Marais à Paris et la rue des Francs-Bourgeois. La
décision d’installer la Maison de l’histoire de France en ces lieux a
surpris. Par sa rapidité et, il faut bien l’avouer, par l’actualité qui
lui était liée. Deux cents ans (et quelques mois) après l’installation
de la vénérable institution en l’hôtel de Soubise, et peu de temps
avant le déménagement à Pierrefitte-sur-Seine des documents sur
quelque 60 000 m2.
Il est surtout un événement dont Généalogie magazine a souhaité
souligner le succès : le forum Géné@2010. Coorganisé avec les
Archives nationales par la Fédération française de généalogie, elle
a mis en valeur le formidable travail élaboré par les associations
régionales. L’entretien qu’a accordé à la Rédaction le président de
la FFG, Michel Sementéry, permet aussi de faire un point sur l’état
de la généalogie en France. Et de mieux comprendre les relations
qu’entretiennent depuis plusieurs décennies les pratiquants et les
archivistes. Car l’hôtel de Soubise demeure également, ne l’ou-
blions jamais, la Maison des généalogistes.

David Chanteranne
Rédacteur en chef
SOMMAIRE
6 Actualités

8 Courrier des lecteurs

Dossier Archives Nationales


10 La Maison de l’histoire de France
par Philippe de Montjouvent

12 Le forum de la généalogie
entretien avec Michel Sementéry

Faire parler les documents


16 Fil rouge ou ornière ?
Le cas Delasalle (3)
par Jérôme Malhache

Personnalités
18 Roger Hanin
De la Casbah à l’Élysée,
que de chemin…
par Luc Antonini

Logiciel
20 VisuGed,
un contrôle à tout instant
par Gilles Prévost

Généalogie et histoire
22 Porphyrie et porphyrogénètes
Le sang maudit des Stuart
par Philippe de Montjouvent
Héraldique
32 Quelques
battements d’ailes
Revue mensuelle éditée par
sur un écusson Éditions CHRISTIAN
L’aigle héraldique Correspondance :
24, rue de la Voûte
(1re partie) 75012 Paris
par Arnaud Bunel Directeur de la publication :

37
Francis Christian
Rédacteur en chef :
Les lectures de… David Chanteranne
[email protected]
Rédactrice :
Gilles Henry Emmanuelle Papot
Rédaction :

Sagas familiales
Luc Antonini, Arnaud Bunel,

38
Francis Christian, Gilles Henry,
Jérôme Malhache, Philippe de
Les Germain Montjouvent, Gilles Prévost,
Myriam Provence, Michel
De la soierie à la banque Sementéry.

par Luc Antonini Publicité :


publicite@
genealogiemagazine.com

Outils d’histoire Abonnements :

42 Les usuels de l’Histoire


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2 ans – 22 numéros : 105 €
par Philippe de Montjouvent Étranger :
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Toutes les ressources généalogiques…
Les demandes d’abonnement,

44
obligatoirement accompagnées
d’un chèque bancaire ou postal
Les archives départementales de à l’ordre des Éditions Christian,
sont à adresser à :
l’Oise Éditions Christian
Généalogie Magazine,
par Myriam Provence 51, rue Bargue
75015 Paris
Photogravure : Labographic
Internet Impression :

48 Les archives Roto Champagne


2, rue des Frères-Garnier,
de Béthune ZI de la Dame-Huguenotte,
52000 Chaumont
dans l’ère de la Dépôt légal 564
numérisation Commission paritaire
n°1111K88597, revue vendue
par Gilles Prévost dans les principaux kiosques.
Références MLP L 11322.

51 Le magazine des régions


Crédits iconographiques non
mentionnés dans nos pages :

et les questions des lecteurs


Couverture :Archives nationales /
www.culture.gouv.fr / DR ; p. 4 :
photos D. Chanteranne / J. Malhache /
www.femmescelebres.com / A. Brunel /

La fiche du débutant
M. Provence ; p. 6 : DR ; p. 8 : musée

55
du Jouet de Poissy ; pp. 32-35 :Arnaud
Bunel ; p. 52 : DR et G. Prévost.
Comment faire pour… Les numéros de Généalogie
rédiger une biographie Magazine sont imprimés sur
du papier offset
recyclé fabriqué

57
par les papeteries
Les Professionnels
Matussière et
Forest.
Généalogie magazine avril 2010
ACTUALITÉS

Actualités
consacré l’Outil de travail
du numéro 260 (juin
2006). Ce remarquable
ouvrage vient de sortir en
poche chez le même édi-
teur. Doté d’une chronolo-
gie, d’une importante
bibliographie et d’un
index des patronymes, il
ASSOCIATION vous sera d’une grande
POUR LES JEUNES aide pour vous familiari-

© photography The Art Institute of Chicago 2010.


Complémentaire de la ser avec cet ordre, qui fut,
commission Génécole, avant la Révolution, l’un
une association « Les des plus grands proprié-
jeunes et la généalogie » taires fonciers de France.
vient d’être créée. Elle
aura pour objectif de Philippe de Montjouvent
développer la généalogie Bertrand Galimard
vers les jeunes dans le Flavigny, “Histoire de
temps scolaire et hors l’ordre de Malte”, Perrin,
temps scolaire, partager coll. “Tempus”, 2010,
les expériences passées et 10,50 €.
futures, répondre aux
demandes effectuées par LA FRANCE DE 1500
ceux qui souhaitent L’exposition explore un
mettre en place des moment de rencontres sivement de ces deux rois. L’annonciation, huile sur bois par
activités autour de la artistiques et d’efferves- Époque de reprise écono- Jean Hey, vers 1490-1495. The Art
généalogie et organiser cence créatrice sans pré- mique, de croissance Institute of Chicago, Mr. and Mrs.
des échanges entre les cédent en France, et pour- démographique, d’ambi- Matin A. Ryerson Collection.
différents intervenants par tant encore souvent tions territoriales avec les
la création d’un groupe de méconnu. Il s’agit de la fameuses guerres d’Italie, nombreux chemins, tout
correspondants. Une première manifestation et d’un développement en interrogeant les
réunion se déroulera dans d’envergure consacrée à la culturel placé sous le notions de tradition et de
les locaux de la F.F.G. période charnière consti- signe de l’humanisme, ce mouvement, de continuité
le mercredi 24 novembre tuée par les règnes de fut surtout un temps et de rupture. Les œuvres
2010 à 14 heures. Charles VIII (1483-1498) d’épanouissement comme des plus grands peintres
Fédération Française de et de Louis XII (1498- de contrastes sur le plan de la période font l’objet
Généalogie, association 1515), dominée par la per- artistique. Néanmoins ces de quelques regroupe-
« Généalogie pour les jeu- sonnalité d’Anne de mouvements restent sou- ments exceptionnels, ainsi
nes », rue Scandicci – Bretagne, épouse succes- vent ignorés, à tel point par exemple des tableaux
Tour Essor 93 – 93508 que la plupart des ouvra- du Maître de Moulins,
Pantin. Courriel : ges consacrés à l’art euro- alias Jean Hey, le peintre
[email protected] péen de la période ne « français » le plus célèbr e
mentionnent pas ou peu de cette époque, grâce à
L’HISTOIRE DE L’ORDRE la France. des prêts prestigieux de
DE MALTE À travers plus de 200 Chicago, Munich,
Bien connu des lecteurs œuvres magistrales et Bruxelles, Autun ou Paris.
de “Généalogie maga- grâce à des études De remarquables ensem-
zine”, Bertrand Galimard récentes, l’exposition per- bles de sculptures et de
Flavigny a publié en 2006, met donc de brosser un vitraux venus de toute la
chez Perrin, une “Histoire tableau plus juste de ce France, des tapisseries
de l’ordre de Malte”, à moment où la France se prêtées par des collections
laquelle nous avions trouve à la croisée de publiques ou privées

6 Généalogie magazine n°302


ACTUALITÉS

7e colloque international
L’Académie Internationale de Généalogie, membre
de la Confédération Internationale de Généalogie
et d’Héraldique, tiendra son 7 e colloque internatio-
nal de généalogie du 26 au 29 septembre 2011 à
Bologne (Italie).
Plus d’informations : [email protected] ou tél. : RECHERCHES Régions
(0039) (0)512 711 24 Bretagne, *
Nord Pas-de-Calais, Picardie
d’Europe et des États- musée national de la Belgique et ANMT de
Unis, de rares pièces Renaissance, château
ROUBAIX - Devis gratuit
d’orfèvrerie complètent ce d’Écouen, avec le
panorama. L’art du livre, concours exceptionnel de Bernard GHESQUIER
manuscrit ou imprimé la Bibliothèque nationale
occupe une place majeure de France. L’exposition Généalogiste familial
dans la production artisti- est réalisée avec le soutien 202, rue Jean-Baptiste Lebas
que du temps ; il est exclusif de State Street.
représenté dans ce pano- Elle sera présentée 59390 LYS-LEZ-LANNOY
rama par quelques-uns de ensuite à l’Art Institute of Tél. : 03 20 75 67 57 – 06 86 92 06 86
ses plus grands chefs- Chicago, du 26 février au
d’œuvre, grâce notam- 29 mai 2011. [email protected] - www.genealys.fr
ment aux prêts généreux
de la Bibliothèque MADAME DE STAËL Siret 500 085 287 00018
nationale de France qui Fille de Necker, Mme de
conserve un fonds d’une Staël fut un immense écri-
richesse unique pour cette vain, dont l’œuvre, tant lit- LA MÉMOIRE EN POCHE
période. téraire que politique, est La Mémoire en poche
France 1500, entre Moyen de nos jours totalement n’est pas un simple guide
Âge et Renaissance, oubliée. Seule la – il est des archives départemen-
du 6 octobre 2010 au vrai longue ! – liste de tales des Yvelines. Qui dit
10 janvier 2011. Galeries ses illustres amants, au Yvelines, dit en effet
nationales, Grand Palais. premier rang desquels Versailles. Autrement dit,
Exposition organisée par Benjamin Constant avec siège du pouvoir central
la Rmn et l’Art Institute of qui elle fut « l’un des de mai 1682 à octobre
Chicago, réalisée avec la piliers du libéralisme », et 1789, mais aussi de mars
collaboration du musée ses démêlés avec 1871 à juin 1879. Ainsi, la
du Louvre, du musée de Napoléon Ier, sont encore série A (Domaine public
Cluny – musée national à peu près connus du et famille royale avant
du Moyen Âge et du grand public. Il y a quel- 1790) conserve-t-elle « les
ques mois, Michel fonds ou parties de fonds
Winock a consacré une suivants : Maison du roi,
épaisse (576 p.) biogra- Maison de la reine, garde-
phie à cette femme d’ex- meuble de la Couronne,
ception véritable trait régie des religionnaires Quant à la série D
d’union entre les fugitifs, surintendance des (Instruction publique,
Lumières et le bâtiments ; domaine royal sciences et arts), elle ren-
Romantisme. Le 2 juin, ce de Versailles, de Mantes, ferme les riches archives
livre passionnant a été de Meulan, de de la maison royale de
couronné du prix Rambouillet ; bien donnés Saint-Cyr fondée en 1686
Goncourt de la aux princes et princesses par Louis XIV et confiée à
biographie 2010. de la famille royale, Mme de Maintenon. Que
P. de M. Maison de Monsieur ce soit pour partir en
Michel Winock, (frère de Louis XVI), Émigration ou accompa-
“Madame de Staël”, Maison du comte gner la famille royale à
Fayard, 2010, 24,80 € d’Artois, Maison de Paris (octobre 1789),
(chronologie et index). Madame Élisabeth. » nombreux furent ceux à

Généalogie magazine n°302 7


ACTUALITÉS

quitter Versailles dans la et des trois premiers volu-


plus grande précipitation. mes de la Nouvelle his-
La sous-série de la série E toire du Premier Empire
où sont conservés les de Thierry Lentz (Fayard,
Papiers de famille saisis 2002, 27 € ; 2004, 27 € ;
au moment de la 2007, 30 €). Continuant
Révolution, tant au châ- de puiser aux meilleures
teau que dans les riches sources, le directeur de la
hôtels particuliers de la Fondation Napoléon clôt
ville, est donc particuliè- l’épopée avec un très
rement intéressante. En attendu et ultime volume
série P (Affaires militai- consacré à l’année 1815 et
res, organismes de temps plus particulièrement aux
de guerre après 1790), Cent-Jours. Comme les
vous trouverez les archives présentée au public des familles, si bien que précédents, il est doté
de plusieurs écoles mili- jusqu’à l’été prochain. Au les industriels se lancent d’un impressionnant cor-
taires de grand renom : programme : le bébé, son véritablement sur ce mar- pus (sources et bibliogra-
Polytechnique, Saint-Cyr, évolution, les jouets qui ché. Le jouet se démocra- phie) et d’un index des
École navale, Prytanée, lui sont proposés au fil du tise, porté par les expéri- noms de personnes.
etc. Cerise sur le gâteau : temps, et l’avis des psy- mentations des pédiatres P. de M.
un chapitre entier de ce chologues sur la question. et psychologues, qui met- Thierry Lentz, “Nouvelle
précieux guide est dédié Avant la Seconde Guerre tent en lumière l’aspect histoire du Premier
aux généalogistes : “Faire mondiale, l’offre de jouets éducatif des jouets pour Empire”, IV, Les Cent-
sa généalogie” ; “Histoire proposée aux bébés était les bébés. Jours, 1815”, Fayard, 2010,
d’une propriété” ; assez limitée. La majeure Musée du jouet 27 €.
“Histoire de votre com- partie de la population ne 1, enclos de l’Abbaye.
mune” ; “Histoire artisa- pouvait se permettre d’en- 78300 Poissy
nale et industrielle” ; gager des dépenses sur Tél. : 01 39 65 06 06.
“Étangs et rigoles”. des objets jugés superf lus, Ouvert du mardi au
P. de M. et les psychologues dimanche de 9 h 30 à 12 h
“La Mémoire en poche – n’avaient pas véritable- et de 14 h à 17 h 30
Archives départementales ment mis en évidence le (fermé les lundis et jour s
des Yvelines”, Somogy, rôle important des jouets fériés).
2010, 14 €. dans le développement de
l’enfant. LES CENT-JOURS
QUAND J’ÉTAIS BÉBÉ… Tout cela va changer dans Nous vous avons déjà pré-
Le 14 octobre 2010, le les années 50 : la crois- senté ici et dit tout le bien
musée du jouet a inau- sance économique (début que nous pensions du
guré une exposition bapti- des Trente Glorieuses) “Grand Consulat” (1799-
sée “Quand j’étais bébé”, améliore le niveau de vie 1804) (Fayard, 1999, 28 €)

Courrier des lecteurs


ASSOCIATIONS (SUITE) « Abonné à v otre r evue, quels n’ont LOGICIELS ET COMPATIBILITÉS
« Lors des réunions des deux associa- pas été notr e stupéf action et notr e « Je viens d’acheter v otre ma gazine
tions que je préside, il a été f ait men- mécontentement de ne pas tr ouver n°301 qui parle du logiciel WinAncetre.
tion de votre article consacré aux asso- notre association citée dans la liste Ce lo giciel f onctionne-t-il sous Mac
ciations généalo giques en F rance. des associations d’Auv ergne. Nous […] ? D’une manière générale il serait
Vous avez totalement ignoré de nom- comptons sur v otre compréhension bon que vous indiquiez systématique-
breuses associations […]. Pensez- et votre diligence pour r ectifier cette ment les compatibilités inf ormatiques
vous faire un second article […] » omission. » y compris pour les en vironnements
Raymond Poulain Cercle généalogique et héraldique libre comme Linux. »
(président de “Généalogie 92” et du Bourbonnais – 93, rue de Paris Alain Geslin
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8 Généalogie magazine n°302


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DOSSIER ARCHIVES NATIONALES

La Maison de l’histoire de France


Un temple pour Clio ? par Philippe de Montjouvent

En 2015, l’actuel site des Archives


Nationales cèdera la place à une
maison et à un musée de l’Histoire
de France. Seul un « CARAN-crou-
pion » subsistera.
La galerie du parlement, grands dépôts.
© Archives nationales / www.culture.gouv.fr

antidote à la tentation du Maison de l’histoire est de


relativisme qui nivelle réunir autour d’objectifs
toutes les valeurs […]. La communs le millier de
première mission de cette musées, petits ou grands,
Maison de l’histoire est de qui traitent de questions
proposer au grand public, historiques. Il faut les ras-
et notamment au public sembler au sein d’un
scolaire, un parcours réseau et créer pour eux
chronologique qui resti- un référent national
tue les grands moments comme le Louvre, Orsay
de notre histoire […]. et le Centre Georges
Cette présentation per- Pompidou le sont chacun
manente et évolutive de la dans leur domaine. »
construction de notre Le 12 septembre 2010,
société et de notre État- Nicolas Sarkozy précise :
Nation s’accompagnera « Nous avons décidé de
d’expositions temporaires retenir comme siège de
thématiques […]. Le cette nouvelle institution
deuxième rôle assigné à la le site des Archives natio-

L
e 13 janvier 2009, une situation paradoxale.
Nicolas Sarkozy Alors que notre histoire
fait part de sa est l’une des plus ancien-
décision de créer nes d’Europe et qu’elle
une Maison de l’histoire passionne nos compatrio-
de France. Le 22 septem- tes, notre pays, à la diffé-
bre 2009, Jean-François rence de ses voisins, est le
Hébert, directeur de seul à ne pas disposer
l’Établissement public du d’un lieu qui présente les
château de Fontainebleau, grandes étapes de son his-
se voit chargé de la réali- toire. Nécessaire à toute
sation de ce projet. Le époque, la connaissance
ministre de la Culture et de notre histoire l’est
de la Communication, encore plus aujourd’hui.
Frédéric Mitterrand, lui Elle fournit des savoirs et
écrit : « Le Président de la des repères essentiels
République souhaite en dans un monde toujours
effet qu’il soit mis fin à plus complexe. Elle est un

10 Généalogie magazine n°302


La Maison de l’histoire de France

nales, grand quadrilatère Cluny), le mu-


regroupant au cœur de sée national de Pour en savoir plus
Paris les hôtels de Soubise la Renaissance
et de Rohan autour de (Écouen), le Le Musée révélé ; l’histoire de France au
grands jardins. ». « La musée national château de Versailles, Robert Laffont, 2005,
création de cette Maison du château de 30 €
de l’histoire de France Pau, le musée Le site du Musée (avec visite virtuelle) :
sera symbolisée par l’ou- national du châ- www.museehistoiredefrance.fr/
verture dès juin 2011 des teau de Fontai-
jardins des Archives nebleau, le mu-
Nationales, actuellement sée national de la 10 000 m2 sur encore : le musée de
fermés au public […]. Une Malmaison, du les 35 000 que l’Histoire de France existe
exposition de préfigura- château de Compiègne et compte le quadrilatère. Le déjà ! « Créé et installé
tion sera inaugurée dès la le musée national des personnel des Archives par le roi Louis-Philippe
fin de l’année 2011 : elle plans-reliefs aux Invalides. nationales s’est aussitôt au château de Versailles, à
présentera les grandes Les réactions ayant suivi insurgé contre ce projet ; partir de 1833, [c’]est l’un
orientations scientifiques, cette nouvelle annonce d’autant plus que, pour des plus importants
culturelles et muséogra- ont été vives. D’ici 2013, accueillir cet encombrant musées d’histoire natio-
phiques de la future insti- les archives conservées au « coucou », il serait main- nale au monde. »
tution. » CARAN seront transfé- tenant question de dépla- Faute de crédits pour
rées sur le nouveau site cer le Minutier Central ! assurer son fonctionne-
Neuf musées fédérés de Pierrefitte-sur-Seine ment, seules quelques sal-
À l’horizon 2012, la Maison (Seine-Saint-Denis). Seuls Le musée existe les se visitent.
de l’histoire de France les documents d’Ancien déjà ! Les 80 millions d’euros
– dont l’ouverture n’est Régime et les minutes des À juste titre, d’aucuns ont dévolus à la future
prévue qu’en 2015 – fédè- notaires parisiens reste- rappelé que, depuis 1867, Maison de l’histoire de
rera neuf musées natio- ront à Paris. « La place les Archives Nationales France n’auraient-ils
naux : le musée national de libérée devait permettre possèdent leur propre pas été mieux employés
la Préhistoire (Les-Eyzies- de résorber cinquante ans musée de l’Histoire de à la renaissance et au
de-Tayac), le musée des de retard dans le verse- France, dont la vocation développement (jusqu’à
Antiquités nationales ment des archives nota- pédagogique a été renfor- nos jours) du musée ver-
(Saint-Germain-en-Laye), riales qui s’accumulent cée depuis 1950. Elles y saillais ? À acquérir des
le musée national du chez les notaires et de dis- organisent régulièrement œuvres ? À créer des
Moyen-Âge (hôtel de poser de l’espace néces- des expositions de grande postes de conservateurs,
saire à leur préservation qualité. Le quadrilatère se de gardiens, de confé-
Le futur bâtiment des pour accueillir les chartes trouve par ailleurs à cinq renciers ? À rétablir la
Archives nationales scellées du Moyen Âge ». minutes de marche du gratuité le dimanche
à Pierrefitte. Or, la Maison de l’his- musée de l’Histoire de dans les musées natio-
© www.mairie-pierrefitte93.fr toire de France occupera Paris (Carnavalet). Mieux naux ? ●

Généalogie magazine n°302 11


DOSSIER ARCHIVES NATIONALES

Le forum de la généalogie
« un grand succès » entretien avec Michel Sementéry

À l’occasion de la manifestation Géné@2010 qui se tenait dans la cour des


Archives nationales, le président de la Fédération française de généalogie
(FFG), Michel Sementéry, a accordé à Généalogie magazine un entretien
exclusif. Prévoyant quelque 2 500 personnes sur l’ensemble du week-end des
25 et 26 septembre 2010, Michel Sementéry s’est félicité de la réussite de cette
manifestation populaire. Dans l’après-midi du samedi, l’affluence espérée
était déjà atteinte !

Dès la prépara- trice des AN en son temps, celles proposées par les
tion de ce fo- nous a beaucoup aidés. Archives nationales de- Le président Sementéry,
rum, aviez-vous conscience C’est un endroit presti- vant le succès rencontré, devant le grand escalier de
du succès d’une telle mani- gieux et on ne peut cela nous a permis de pro- l’hôtel Soubise.
festation ? demander ni espérer poser un ensemble de très Photo David Chanteranne.
M.S. : Soixante-dix asso- mieux. Les AN sont à leur
ciations sont venues de tour très contents car ils
toutes les régions ou n’ont jamais vu autant de
départements de France, monde entre leurs murs.
à l’exception du Maine-et-
Loire et bien entendu des Il est pourtant de
sections non fédérées. notoriété publi-
L’ensemble correspond à que que les relations entre
un budget de 25 000 €. généalogistes et archivistes
sont difficiles ?
Les Archives Na- M.S. : La Fédération a
tionales vous toujours entretenu de
avaient-elles invités ou bonnes relations. Avec le
s’agit-il d’une de vos initia- boom de la généalogie,
tives ? cela a conduit à la
M.S. : Il y avait un man- construction de nouveaux
que à combler. Une bâtiments d’archives.
grande manifestation de C’est tout de même leur
généalogie à Paris n’exis- mission d’avoir des
tait plus et je suis per- clients.
suadé que l’Île-de-France
avec ses douze millions Comment avez-
d’habitants est un vivier vous établi le pro-
important pour notre dis- gramme des conférences ?
cipline. À force de démar- M.S. : Nous en avions
ches, j’ai réussi à convain- prévu quatre, en visant
cre les Archives qu’il fal- une clientèle qui n’avait
lait faire quelque chose jamais fait de généalogie.
dans ce sens. Et Martine Le but était de susciter de
de Boisdeffre, alors direc- nouvelles vocations. Avec

12 Généalogie magazine n°302


la FFG et le forum national

Lu sur les forums


Le Centre généalogique des Côtes-d’Armor (www. la manifestation fût perturbée, voire empêchée, suite au
genealogie22.org) : « Beaucoup d’associations fédérées conflit généré par la décision récente d’installer la «
se sont retrouvées dans la cour de l’Hôtel de Soubise les Maison de l’Histoire de France » sur le quadrilatère
25 et 26 septembre 2010 à l’occasion du premier forum parisien des Archives de France et qui a entraîné l’oc-
de généalogie. Ce forum était organisé conjointement cupation du lieu ; il n’en a rien été, bien au contraire :
par les Archives nationales et la Fédération Française à part quelques banderoles et drapeaux d’organisations
de Généalogie. Cette manifestation était l’occasion de syndicales, les archivistes ont profité de la présence des
venir à la rencontre des associations, des créateurs de généalogistes pour leur expliquer leur position et les
logiciels, de librairies ou d’éditeurs de revues spéciali- inviter à signer leur pétition. »
sés, de visiter le CARAN et d’assister à des conféren- Les cyber-généalogistes de Charente Poitevine (www.
ces ; et cela, dans des conditions optimales puisque tout cgcp.asso.fr) : « Pour la première fois le CGCP a parti-
était proposé gratuitement. Les associations étaient cipé à une manifestation nationale, Géné@2010,
regroupées par Union et occupaient des stands situés en samedi et dimanche derniers, à Paris. Hubert
périphérie de la cour. Le Centre Généalogique des Duclusaud et moi-même [Bernard Dion], avons passé
Côtes-d’Armor était animé par Valérie Le Béguec, les deux journées sur place, recevant plusieurs adhé-
Marie-Martine Ollo-Schaller, Henri-Claude Bignon, rents franciliens (qui avaient reçu une invitation per-
Yann Guillerm, Laurent Sauneuf, Guy Mahé et Jean- sonnelle) ainsi que de nombreux curieux. Nous en
Claude Le Bloas. La fréquentation de ce premier forum profitons pour les remercier de leur visite. La fréquen-
est prometteuse puisque plus de 4 000 visiteurs y ont été tation au cours des deux journées est allée bien au-
comptabilisés ; on peut, toutefois, regretter le déficit delà des espérances de la FFG, malgré une météo
d’information des médias généralistes malgré l’impor- guère favorable. Les conférences à l’intérieur des bâti-
tant travail de communication réalisé par l’équipe de ments ont connu une grande affluence, la visite des
bénévoles de la FFG. Les personnels des Archives « Grands Dépôts » aussi (« l’occupation » de l’hôtel de
nationales sont à remercier, car on pouvait craindre que Soubise – mais pas de la cour où se tenaient les expo-
sants – par un syndicat a été décidée la semaine pré-
Devant le stand de la Librair ie de la Voûte cédant « Géné@2010 » ce qui empêchait toute solu-
et de Généalogie magazine. Photo D.C. tion de repli). […] ».

Généalogie magazine n°302 13


DOSSIER ARCHIVES NATIONALES

haut niveau (1). C’est un


beau partenariat. Journée de l’étudiant
Plus générale-
ment, comment Le mardi 16 novembre 2010, les – des ateliers pour dialoguer avec les
se porte la généalogie en Archives nationales organiseront la conservateurs et les documentalistes
France ? 4e journée de l’étudiant aux Archives sur les documents disponibles pour
M.S. : Plutôt bien comme nationales. n’importe quel sujet de recherche ; les
on s’en rend compte dans Organisée quelques semaines après la ateliers sont répartis entre deux sec-
ce type de manifestation. rentrée universitaire et destinée en prio- tions chronologiques, avant et après la
Ce n’est plus la progres- rité aux étudiants de L3, de M1 et de M2, Révolution française ;
sion que l’on a connue la journée de l’étudiant aux Archives – des visites du CARAN et des magasins
dans les années précéden- nationales a pour but de faciliter le tra- d’archives dont certains ont été
tes mais nous avons stabi- vail des étudiants en leur permettant de construits au XIXe siècle et bénéficient
lisé nos effectifs. Contrai- découvrir ou de mieux connaître les d’une architecture qui met en valeur les
rement à ce que l’on crai- documents conservés aux Archives prestigieux documents qu’ils conser-
gnait, la mise en ligne n’a nationales et de préciser ainsi, ou de vent ;
pas provoqué une chute réorienter, leurs pistes de recherche. – des conférences (« Préparer ses
brutale des généalogistes Tout le personnel des Archives nationa- recherches : les ressources en ligne » ;
fédérés. les est disponible ce jour-là pour propo- « Qu’est-ce que les archives ? » et cer-
ser aux étudiants : tains thèmes particuliers.
Mais l’absence – un accueil fournissant le programme Entrée libre de 9 heures à 17 heures.
de succès de des ateliers et des conférences, ainsi Adresse : 11, rue des Quatre-Fils – 75003
l’émission retour aux que l’orientation nécessaire pour com- Paris. Tél. : 01 40 27 64 20. Rens. :
sources n’est-elle pas de mencer une recherche ; [email protected]
nature à vous inquiéter ?
Cela ne constitue pas une
limite ? mais davantage une mais est-ce que cela don- Arrivée du public
M.S. : Ce n’était pas vrai- enquête « people ». C’était nait envie aux gens de au forum Géné@2010.
ment de la généalogie intéressant à regarder faire de la généalogie ? À Photo D.C.

14 Généalogie magazine n°302


la FFG et le forum national

Les régions étaient bien


représentées. Photo D.C.

mon avis, non. Elle a mis un


coup de projecteur sur une
discipline. Mais provoquer
un engouement général, je
ne crois pas.

Le congrès de
Lille, en 2011, se
prépare…

M.S. : Oui, et nous sommes


très confiants. On a préféré Lille à Pour terminer, question le samedi de 13h30 à 14h30 ; « Découverte et
Roubaix pour des raisons d’infra- plus personnelle, votre richesses du CARAN, les samedi et dimanche de
structure. À proximité des gares et réélection à la tête de la FFG prouve 15 heures à 16h30.
aéroports, surtout dans un espace que votre politique est approuvée par
plus vaste c’est très commode. Et les fédérés ? ARDENNES
ce qui sera nouveau par rapport M.S. : Il s’agit de mon dernier man- Eff. rech. 08, 02, 51, 55, Belgique

aux années précédentes, c’est que dat. J’espère surtout avoir stabilisé Base de données Ardennes

nous ne nous occuperons pas seu- la fédération. C’est là l’essentiel. ● (BMS.NMD.Notaire)


www.racine-d-ardennes.com
lement des familles mais pour la Propos recueillis par David Chanteranne
Livres et revues 08 anciennes et récentes plus de 700 ref indexées
première fois de groupes sociaux. www.racine-d-ardennes.fr
C’est une nouvelle approche de la (1) Au programme des conférences : « Débuter sa
Alain CHAPELLIER
généalogie. Nous espérons que généalogie », les samedi et dimanche de 11 heu- 08090 Warnécourt – 03 24 37 10 85
nous aurons du monde. res à 12 heures ; « Les Archives mode d’emploi »,

Hommage à Jacques Dupâquier


Jacques Dupâquier, le professeur Dupâquier pour ses nombreux amis généalogistes, est décédé le 23
juillet 2010 dans sa 89e année.
Descendant d’une famille originaire de Bulle dans le canton suisse de Fribourg, installée en
Normandie, Jacques Dupâquier est né le 30 janvier 1922 à Sainte-Adresse en Seine-Maritime. Élève de l’École
normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d’histoire, il devient tout naturellement enseignant de 1946 à 1962
d’abord à Pontoise puis à Montmorency. En 1962, il entre au C.N.R.S. et devient en 1968 maître assistant à
l’École pratique des hautes études en sciences sociales puis en 1970, il est nommé directeur d’études à la VIe sec-
tion de cette école. Le professeur Dupâquier fonde dans le cadre de cet établissement le laboratoire de démogra-
phie historique qu’il dirigera jusqu’en 1991. Le 18 mai 1996, il est élu à l’Académie des sciences morales et poli-
tiques au fauteuil de l’historien Jean-Baptiste Duroselle.
Son œuvre d’historien qui compte plus d’une vingtaine d’ouvrages, est basée sur l’étude des modes de vie, des
comportements et des valeurs à partir de l’histoire locale.
Nous, les généalogistes, lui devons beaucoup. Au début des années 80, il a lancé pour écrire son histoire de la
population française, une grande enquête, la célèbre enquête des TRA, en demandant l’aide, le concours et l’ex-
pertise des associations généalogiques par le biais de la F.F.G. C’était la première fois qu’un universitaire « se
commettait » avec des généalogistes « amateurs ». Cette coopération, incongrue pour beaucoup, nous a amenés
à être partie prenante de la communauté des chercheurs et lui faire admettre que la généalogie telle que nous la
pratiquons est une science annexe indispensable à la compréhension de notre histoire nationale (1).
De ce travail commun auquel beaucoup d’entre nous ont participé, il nous reste un matériel de travail encore
utilisé : les célèbres fiches de dépouillement dites les fiches Dupâquier. À la fin de l’enquête, Jacques Dupâquier
a maintenu les relations avec la généalogie en participant comme conférencier et animateur d’atelier aux
congrès nationaux jusqu’au début de ce siècle.
Il a été inhumé dans sa chère Normandie, au cimetière de Saint Vaast la Hougue dans la Manche.
Michel Sementéry
(1) Jacques Dupâquier a fait partie longtemps du comité de rédaction de Généalogie magazine et il a fait profiter la revue de son expérience et de
ses connaissances. Notre réputation de sérieux et de qualité, c'est en grande partie à lui que nous la devons.

Généalogie magazine n°302 15


FAIRE PARLER LES DOCUMENTS

Fil rouge ou ornière ?


Le cas Delasalle (3)
par Jérôme Malhache En généalogie il est parfois bon de faire passer le
patronyme au second plan. Paradoxe ? Pas tant que
ça. Car même si pour beaucoup le nom constitue l’incontournable fil rouge de
la recherche, et souvent le premier et unique déclencheur, il ne représente pas
toujours l’indice le plus solide.

J
e veux dire par là que, primo, formation, la bonne information, d’officiers pouvant à peu près cor-
un personnage possède d’au- existe ! Elle se cache dans le fichier,
respondre je préfère partir d’un fait
tres attributs que son seul elle se trouve au cœur des ténèbres certain : en mars 1813 le sieur
patronyme et que, secundo, ce informatiques de la base de données. Delasalle (dont nous ignorons tou-
nom peut nous induire en erreur. Sur Oui, mais pas sous la forme recher- jours le prénom) servait au 118e
ce dernier point, l’usage des bases de chée. Certains s’arrêtent là, rebutésrégiment d’infanterie de ligne. Deux
données informatiques n’a fait que d’emblée. Croyant la sentence sans registres du contrôle des officiers
démultiplier un phénomène déjà en appel ils abandonnent la piste. À couvrant cette période sont disponi-
germe dans tous les fichiers papier, ceux-là je conseillerais de se souvenir
bles au Service historique de la
dans tous les index : l’information que le son « o » peut s’écrire « au »,
Défense. On n’y trouve aucune
qui n’est pas à sa place. Que ce soit qu’un « é » final pourrait être trans-
notice au nom de Delasalle. En
dû à une transcription erronée ou à crit en « et », etc., et de reformuler
revanche un certain Jean Lasalle
un classement défectueux, le résultat leur requête. Sans compter les aber- figure dans le registre coté 2Yb490
est le même. La fiche d’hier ne se rations orthographiques que l’on (118e régiment d’infanterie de ligne,
trouve pas à la place où on croit rencontre de plus en plus dans certai-
registre des services de Messieurs les
qu’elle devrait être, et aujourd’hui, nes bases nominales, fruits d’indexa-officiers, second volume, 1808-
les caractères saisis dans le champ tions exotiques. On en revient donc à1814). Nous allons nous assurer,
approprié n’apportent pas la mon premier point : si un individu point par point, que c’est bien celui
réponse attendue. Et pourtant, l’in- n’est pas un numéro, il n’est pas nonque nous recherchons. Notre homme
plus qu’un nom. Ses doit être jeune en 1813, « couvert de
autres attributs sont
blessures », avoir la Légion d’hon-
constitués de toutesneur, et avoir été mis à la retraite
les données périphé-peu après mars 1813. Jean Lasalle
riques que nous correspond à tous ces critères. Il est
avons glanées : liens
né en 1786 à Bordeaux. Il a fait la
de parenté et allian-
campagne de Prusse, celle de
ces, statut social, Pologne et celle d’Espagne. Le 15
métier. Nous en som-janvier 1812, à la tête de 17 cava-
mes là avec notre liers, il a chargé 300 hommes qu’il a
jeune lieutenant au mis en déroute, tuant 65 ennemis et
sang chaud de Mont- prenant deux officiers. À cette occa-
de-Marsan. sion il a été blessé d’un coup de feu.
Il avait déjà reçu un coup de sabre à
Partir d’un fait la poitrine en 1810 dans les Asturies
certain et il fut à nouveau blessé d’un coup
Plutôt que de de feu le 9 avril 1812. Il a été nommé
consulter tous les membre de la Légion d’honneur le
dossiers individuels 19 février 1812 sous le numéro

Dossier de la Légion d’honneur, base Leonore.


© Jérôme Malhache.

16 Généalogie magazine n°302


Le cas Delasalle (3)

États de service de
Delasalle (détail),
dossier 2yb490, SHD.
© Jérôme Malhache.

30471. Enfin, dans la


case « Radiation »
on lit « retraité à
Bordeaux le 1er mai
1813 ». Assez
convainquant, mais
arrêtons-nous plus
particulièrement sur
la Légion d’honneur. On se souvient non sur un Lasalle qui avait repris contrôle du 118e que nous avions
de notre précédente vérification du service dans la gendarmerie. À déjà en mains va nous y aider. Les
dans la base Léonore. Nous y avions défaut du faisceau d’indices collectés capitaines Didier et Ruquier sont les
noté, sans certitude, le matricule depuis, le profil m’avait semblé trop aînés du lieutenant. L’un est né en
reconstitué d’un ancien militaire. Eh éloigné. Précisons tout de suite que 1769, l’autre en 1766. Mais surtout
bien, nous avons ici la confirmation la consultation de ce dossier va, s’il les deux hommes sont de vieux bris-
qu’il s’agissait du bon. Jean en était besoin, confirmer qu’il s’agit cards. Didier a commencé à servir
Delasalle, lieutenant d’infanterie, de bel et bien du même personnage. Le comme soldat sous l’Ancien régime
la base Léonore, est bien Jean même, mais éclairé sous des angles dans le régiment de Monsieur infan-
Lasalle du registre 2Yb490 : date et différents par tous ces documents terie. Ruquier s’est engagé dans la
lieu de naissance identiques, et sur- issus de sources différentes. Une compagnie franche de Nantes lors de
tout même date de nomination dans pièce en particulier, un extrait des sa formation. Quand il s’est retrouvé
l’Ordre. Cette découverte est loin registres matricules du bureau de la sergent dans la 2e légion des Francs,
d’être anecdotique. La reconstitu- gendarmerie, porte une annotation Didier y était capitaine de grena-
tion du matricule est datée du 12 mai qui commence ainsi : « a été diers. Les deux hommes ont fait l’ex-
1872 à Ginestet, et sur la couverture condamné par un jugement du tribu- pédition d’Irlande et l’un comme
du dossier on lit que le chevalier est nal de Mont-de-Marsan en date du 20 l’autre ils ont été capturés par les
décédé le 12 octobre 1882. Cela nous mars 1813… ». Pour le coup, le lien Anglais le 7 ventôse an 5. Ils sont
ouvre de nouvelles perspectives de avec les prémices de notre enquête rentrés en France le 12 frimaire an 7.
recherches. Mais en attendant peut- est définitivement établi. Ils se sont retrouvés quelques années
être allons-nous pouvoir lever un plus tard au 118e. Entre-temps
dernier doute et finir par identifier Cerner pour comprendre Ruquier était passé officier et, cha-
son dossier individuel dans le classe- Il reste quand même un aspect de cun de leur côté, ils avaient parcouru
ment alphabétique 2Ye du SHD. l’histoire à commenter. Le fameux 8 l’Europe de la Prusse à l’Espagne.
mars, Delasalle (ou Lasalle) n’était Le jeune Delasalle, ancien vélite du
Jean-Baptiste Lasalle pas seul à Mont-de-Marsan. La per- 2e régiment de chasseurs à pied de la
En effet, sachant désormais que sonnalité de ses compagnons est sus- Garde impériale, est de la même
notre homme est né le 26 octobre ceptible de compléter notre connais- trempe. A-t-il « surjoué » son per-
1786 à Bordeaux et qu’il se pré- sance des circonstances de l’affaire. sonnage ce jour-là en présence de ses
nomme Jean, la sélection devrait être Sans prétendre faire de la psycholo- anciens ? En tout cas, ces dernier
simplifiée, en dépit du patronyme à gie à bon marché, on peut au moins n’ont semble-t-il pas fait grand-
géométrie variable. Le dossier existe essayer de cerner au plus près pour chose pour le ramener à plus de
bien (cote 2Ye, carton 2300) et je mieux comprendre. Le registre du
comprends pourquoi je l’ai négligé
dans un premier temps. Il est réfé-
rencé au nom de Lasalle Jean-
Baptiste, né le 26 octobre 1786 à
Bordeaux, lieutenant de gendarme-
rie à Bellac… J’avais basé mon
hypothèse de départ sur un Delasalle
retraité définitivement en 1813, et

Détail du dossier 2Ye, carton 2300, SHD.


© Jérôme Malhache.

Généalogie magazine n°302 17


PERSONNALITÉS

Roger Hanin
par Luc Antonini

De la Casbah à l’Élysée,
que de chemin…
© DR.

Ce chemin, c’est Roger Hanin qui l’a gravi. Roger Hanin, l’acteur, réalisateur
et écrivain (de son vrai nom Roger Lévy), né le 20 octobre 1925 à Alger
(Algérie). Roger Hanin se définit ainsi dans la presse : « 100 % casher sur le
plan génétique ».

«
Mon vrai nom, c’est Lévy. d’étoffes, il épouse Bigaëlle Attali. Marengo, dans la vieille Casbah
Mon père s’appelle Joseph Leur fils, Salomon Lévy, exerce le d’Alger au sein d’une famille de
Lévy. Ma mère Victorine metier d’employé de mairie, il épouse cinq enfants, pauvre mais heureuse
Hanin. À l’origine, c’était Ben à Ain-Beïda Messoka Guedj, fille puis, plus tard, à Bad-El-Oued. Il
Hanine. C’est une fille Azoulay. Je d’un commerçant, et dont la mère est porte en lui les réminiscences de cet
suis 100% casher sur le plan généti- une Attali donc sans doute une de ses esprit « Tribu ».
que. Je suis fils de communiste et petites cousines ; les témoins de cette Le petit Lévy choisit de s’appeler
petit-fils de rabbin. »

Enfant d’Algérie « Lévy, pas facile à porter


à la fin de la guerre »
En se penchant sur les registres
d’état-civil d’Algérie – ce qui n’est
pas toujours évident car les noms
des personnes et lieux sont parfois
difficiles à retrouver – on trouve les union sont Judas Attali, rabbin et Hanin lorsqu’il débute son parcours
ancêtres de Roger Hanin, qui sont Isaac Assouline, rabbin. artistique. « Ça fait plus français que
tous issus d’Algérie. Salomon Lévy a une sœur Oreida Lévy, pas facile à porter à la fin de la
Les Lévy, nom de ce grand comé- Lévy, couturière, née le 22 septem- guerre ».
dien, sont originaires du village Ain- bre 1864, qui épouse le 19 septembre Après l’obtention d’une bourse,
Beïda. 1892 Isaac Ben Simon. Roger Hanin quitte l’Algérie pour
Cette ville n’est fondée qu’en 1855, Paris. En 1948 ce sont ses débuts au
année au cours de laquelle 96 mai- Fils d’un employé des postes théâtre, c’est une révélation pour le
sons furent construites sur les ali- À la génération suivante, nous arri- jeune étudiant. Il quitte alors la fac,
gnements tracés par le génie mili- vons au père de Roger Hanin, les études en pharmacie pour pren-
taire. En 1857, il y en avait 131 sans Joseph Lévy, employé des postes, il dre des cours de diction. De son pre-
compter les constructions du mar- épouse l’une de ses collègues de tra- mier mariage, il a une fille Isabelle.
ché arabe et le village nègre. vail, Victorine Hanin, fille de Meyer Il épouse en 2èmes noces, le 4 août
Dès 1863, Ain-Beïda possédait une Hanin, tailleur d’habits, et de 1959, Christine Gouze-Rénal. Il
des sept écoles ouvertes sur le terri- Rachel Azoulay ; cette dernière est devient ainsi le beau-frère de
toire militaire de la division de la fille de Barouk Azoulay, mercier, Mitterrand. En effet, l’épouse de
Constantine. Ain-Beïda a été élevée né à Alger en 1818, décédé à Blida le l’ancien président de la République
au rang de commune en plein exer- 11 février 1891 ; il avait épousé en n’est autre que la sœur de Christine
cice en 1868 avec 4 051 habitants 1847 à Alger Maizelltov Lascar, née Gouze-Rénal.
dont 386 français. à Milianach vers 1829, fille de Jacob Roger Hanin est surnommé par cer-
L’arrière-grand-père de Roger Ha- Lascar et de Messaouda Attia. tains « Le beauf ». Il fut l’un des
nin, Joseph Lévy, est marchand Roger Hanin grandit, au 25, rue intimes du président de la

18 Généalogie magazine n°302


Roger Hanin

Roger Hanin
République (qui fut d’ailleurs té- et l’actrice
moin à son mariage). Pascale Petit dans
Les années 1980 sont marquées par le film “L’affaire
son retour sur scène en tant qu’ac- d’une nuit” (1960)
teur et mettent fin à sa traversée du d’Henri Verneuil.
désert. © D.R.
Les succès du box-office
Grâce à Alexandre Arcady et des
films comme Le Grand Pardon ou Le
Coup de sirocco, il a pu donner toute
la mesure de son « identité pied-
noir » et entrer en bonne place dans
le box-office.
C’est dans les années 1980, après
l’élection de François Mitterrand,
que Roger Hanin se refait une santé
cinématographique. Lui qui ne
faisait jusque-là que des seconds
rôles se voit confier des rôles sur
mesure, comme celui du commis-
saire Navarro créé de toutes pièces
par un ami de François Mitterrand.
Ce sera son rôle le plus célèbre. Le
premier épisode de cette série télévi-
sée date d’octobre 1989 sur TF1 et le
dernier tournage le 31 octobre 2008.
En 1990, il reçoit un sept d’or du
meilleur comédien et reçoit le même
prix en 1997.
En décembre de 2008, il publie
ses mémoires, Carnet de survie
(Balland).Aujourd’hui, Roger Hanin
cultive l’art d’être un grand-père
heureux de son parcours, avec une
grande tranquillité d’esprit. Il pré-
fère quitter les projecteurs et profi-
ter de sa famille, de ses amis et du
soleil. ●

Roger Hanin et son épouse Christine


Gouze-Rénal à Paris en 1963. © D.R.

Généalogie magazine n°302 19


LOGICIEL

VisuGed par Gilles Prévost

Un contrôle à tout instant


VisuGed permet d’impor-
ter un ou plusieurs
fichiers GedCom ou
Nimègue (V1 ou V2) et
d’offrir différentes fonc-
tions.

P
armi les fonctions de
VisuGed, les principales
sont : le contrôle de la cohé-
rence du fichier GedCom
en entrée, visualisation des indivi-
dus et des unions, l’analyse dyna-
mique du fichier GedCom, l’im-
pression de différents états, l’ex-
port sous différents formats (texte, un contrôle de la structure des don- – Naissance postérieure à la date de
HTML, GedCom, GénéaNet, nées. Automatiquement, un fichier décès,
CousinsGenWeb,…), la copie d’une « .txt » contenant les options retenues – Date antérieure à la naissance,
fiche dans le presse-papier, la com- et la liste des erreurs rencontrées est – Date postérieure au décès,
paraison de fichiers GedCom par créé. À tout moment, il est possible de – Événement postérieur à la date de
concordance ou différence, la faire un contrôle de cohérence sur les décès,
fusion de plusieurs fichiers éléments suivants : – Écart anormal entre les dates de
GedCom, la gestion d’un index des naissance et de
fichiers GedCom et la création décès,
d’une liste éclair générale des – Naissance an-
fichiers GedCom. térieure au ma-
riage des pa-
Vérifier la structure rents,
des données – Naissance an-
VisuGed permet, lors d’un import térieure à la
d’un fichier GedCom, de réaliser naissance du père,

Ahnenblatt
Logiciel de généalogie gratuit et très Notez enfin que
facile à utiliser, Ahnenblatt est conçu le programme est
pour gérer vos données généalogi- portable et peut
ques, générer des rapports et des donc être lancé à
arbres graphiques. Les nombreux formats supportés pour partir de médias externes comme une clé USB.
l’importation et l’exportation facilitent le partage des don-
nées avec d’autres programmes (Gedcom, html, xml, csv et www.ahnenblatt.com
plus). Un module de statistiques vous permettra d’avoir un Logiciel gratuit.
aperçu rapide de vos ascendances et descendances. Auteur : Dirk Bottcher.

20 Généalogie magazine n°302


VisuGed

SmartGenealogy
ou comme fichier
Excel, imprimer, re-
chercher les doublons,
utiliser un calendrier
perpétuel ou un bloc-
notes et créer un
backup de vos bases
de données comme
fichier zip. Vous pou-
vez également créer
automatiquement un
site Internet avec vos
bases de données.
Selon l’onglet sélec-
tionné, vous pouvez
effectuer les actions
suivantes :
– Onglet pedigree :
navigation dans la
base de données
ouverte.
– Onglets personnes,
événements, multime-
dia, sources, conser-
vatoires : créer, modi-
fier ou détruire des
SmartGenealogy est un programme de généalogie qui éléments de la base de données ouverte.
vous permet de créer des fiches de personnes avec dates - Onglet recherche : rechercher les personnes répon-
et lieu de naissance, mariage, décès et pour la plupart dant à un critère déterminé.
des autres évènements de la vie.Vous pourrez également – Onglet familles : ajouter une note à une fiche famille
noter les sources et dépôts où vous avez trouvé l’infor- (une famille est soit un couple “père-mère” dans le cas
mation. d’une naissance, ou un couple “mari-épouse” dans le
Vous pouvez inclure des photos ou indiquer des fichiers cas d’un mariage).
multimédia. On peut facilement ajouter des événements SmartGenealogy peut traiter des bases de données
aux fiches individuelles, ils apparaitront ensuite auto- importantes (plus de 10 000 fiches) avec un excellent
matiquement dans l’historique de cette personne. temps de réponse. La navigation à l’intérieur de la base
Les événements supportés sont : adoption, baptême, de données est très intuitive, cliquez sur un nom de la
naissance, enterrement, recensement, confirmation, liste des personnes, de la liste des enfants, ou de la liste
incinération, décès, divorce, émigration, événement, des époux, et vous serez positionné automatiquement
diplôme, immigration, mariage, naturalisation, métier, sur cette nouvelle personne.
référence, religion, résidence, source, titre.
Vous pouvez créer, ouvrir et détruire des bases de don- http://alainlecomte.free.fr/SmartGenealogy.zip
nées généalogiques, importer des fichiers Gedcom ou Logiciel gratuit.
Excel, exporter vos bases de données au format Gedcom Auteur : Alain Lecomte.

– Naissance antérieure à la nais- 50 ans à sa naissance,


sance de la mère, – Homme marié avant 16 ans,
INFORMATIONS PRATIQUES – Naissance antérieure de plus de – Femme mariée avant 14 ans,
neuf mois au décès du père, – Individu isolé,
www.visuged.org – Naissance antérieure au décès de – Individu dont le sexe est in-
Logiciel gratuit. la mère, connu,
Auteur Jean Chabaud. – Enfant posthume à la mort de – Sexe mal codifié pour un époux,
son père, – Sexe mal codifié pour une épou-
– Enfant dont la mère a plus de se. ●

Généalogie magazine n°302 21


GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE

Porphyrie et porphyrogénètes
Le sang maudit des Stuart
Dans le précédent numéro par Philippe de Montjouvent
de Généalogie magazine,
nous avons évoqué la mort de Madame, Henriette
d’Angleterre (1644-1670), duchesse d’Orléans,
belle-sœur de Louis XIV. Tout porte à croire qu’elle
ait été emportée, comme plusieurs autres membres
de sa famille, par la porphyrie, « maladie héréditaire
et familiale, transmise comme un caractère mendé-
lien dominant ». Cet article retrace l’histoire du
« sang maudit des Stuart » et vous propose de décou-
vrir les arguments des chercheurs partisans de ce
diagnostic.
Portrait de Marie Stuart.
© www.femmescelebres.com

T
out débute dans les années King George III: A Classic Case of George III and the Mad Business
1960. Psychiatres britanni- Porphyria (8 janvier 1966). (Allan Lane, 1969).
ques et historiens reconnus Contactés par le professeur Claude Rappelons les faits historiques :
de la médecine, Ida Macal- Rimington (1902-1993), l’un des en mai-juin 1762, Georges III (1738-
pine (1899-1974) et son fils Richard meilleurs spécialistes anglais des
Hunter (1923-1981) parviennent à la porphyrines et de la porphyrie,
conclusion que la folie du roi Macalpine et Hunter élargissent (1) Gouvernés par un même souverain depuis
Georges III d’Angleterre (1) était due leurs recherches à la famille de 1603, l’Angleterre et l’Écosse fusionnent en
à une maladie héréditaire rare : la Georges III. Des « urines pourpres » royaume de Grande-Bretagne en 1707. En 1801,
porphyrie aiguë intermittente. et une « sensibilité dermique » ayant la Grande-Bretagne et l’Irlande fusionnent à
été découvertes chez Jacques Ier leur tour en royaume de Grande-Bretagne et
Les travaux de Macalpine (1566-1625) et les ducs d’York d’Irlande, rebaptisé royaume de Grande-
et Hunter (1763-1827), de Kent (1767-1820) et Bretagne et d’Irlande du Nord en 1927, après
Jamais utilisées jusque-là, quatre de Sussex (1773-1843), fils cadets de l’indépendance de l’Irlande. À partir de 1714, les
sources de première importance leur Georges III, les trois chercheurs souverains britanniques sont également électeurs
ont été essentielles pour conduire affinent leur diagnostic en porphy- de Hanovre. En 1814, Georges III (1738-1820)
leurs recherches : les 47 volumes rie mixte, forme de la maladie asso- prend le titre de roi de Hanovre. À la mort de
manuscrits du journal du docteur ciant les signes de la porphyrie aiguë Guillaume IV (1765-1837), le royaume de
Willis ; les 8 volumes de comptes ren- intermittente à ceux de la porphyrie Grande-Bretagne et d’Irlande est transmis à sa
dus et les 10 boîtes de papiers du cutanée. Le résultat de ces nouveaux nièce Victoria Ire (1819-1901) et celui de Hanovre,
Conseil ; les rapports quotidiens de travaux est publié dans le British soumis à la loi salique, à son frère cadet Georges-
Sir Henry Halford sur la maladie ; et Medical Journal : Porphyria in the Auguste (1771-1851), duc de Cumberland, dès
le journal de Sir George Baker, Royal Houses of Stuart, Hanover and lors Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Afin de ne
médecin du roi. Le résultat de leurs Prussia (8 janvier 1968) (Rimington pas surcharger notre article et les tableaux
travaux est publié dans le British cosignant cet article). L’année sui- généalogiques, nous avons employé la forme « roi
Medical Journal : The Insanity of vante, Macalpine et Hunter publient d’Angleterre » quelle que soit l’époque.

22 Généalogie magazine n°302


Le sang maudit des Stuart

1820) (24 ans) est sujet à une pre- de douleurs abdominales, les vomis-
duc de Sussex. Durant les crises, les
mière crise assez brève de violentes sements » « pour des coliques hépa-
urines d’Auguste virent au pourpre.
douleurs abdominales. La première tiques, pour une goutte atypique ».
La maladie toucherait également la
« attaque majeure » survient de jan- La couleur pourpre des urines du Maison de Prusse en la personne de
vier à juin 1765 (26-27 ans). Elle est roi est mentionnée à plusieurs repri-
Frédéric II (1712-1786) – petit-fils
suivie d’une « attaque mineure » en ses (1810, 1811, 1819). Apparues (par sa mère) et petit-neveu (par son
janvier-février 1766 (27 ans). Tout lors de la crise de 1788, les pertes de
père) de Georges Ier d’Angleterre –
bascule en juin 1788, lorsque le roi vision passagères vont en s’aggra-
dont les médecins mentionnent les
(50 ans) est victime d’une attaque vant. En 1812, la cécité du roi urines pourpres et les désordres
bilieuse aiguë. Durant plusieurs devient totale et irréversible. intestinaux et neurologiques caracté-
mois, il alterne améliorations et En élargissant leurs recherches, ristiques de la porphyrie. Ce serait
rechutes aussi soudaines les unes que Macalpine et Hunter ont diagnosti-
aussi le cas de son père Frédéric-
les autres. À plusieurs reprises, il est qué plusieurs autres cas dans la pro-
Guillaume Ier (1688-1740) et, semble-
pris de crises de délire aigües. En che parenté de Georges III. Ainsi,
t-il, de leur parent Guillaume Ier de
novembre, son état est tel, qu’il n’est sa sœur Caroline-Mathilde (1751- Hesse-Cassel (1743-1821), petit-fils
pas en mesure d’ouvrir le Parlement. 1775), reine de Danemark, est-elle
(par sa mère) de Georges II
La crise cesse en février. En avril emportée par une violente crise de
d’Angleterre.
1789, la guérison est totale. douleurs abdominales ayant déclen-
Macalpine et Hunter parviennent à
Exception faite de deux brèves ché une paralysie bulbaire, cettela conclusion que la porphyrie héré-
ditaire des Hanovre et des
Hohenzollern leur a été transmise
Plusieurs autres cas diagnostiqués par les Stuart. Ils sont ainsi remon-
tés jusqu’à Marie Stuart (1542-
dans la proche parenté 1587), traditionnellement considérée
comme « hystérique ». Les « dépres-
sions », mais aussi « les crises
rechutes durant l’été 1790 (51 ans) et mort subite sur fond de complot de douloureuses abdominales, les
en décembre 1795 (57 ans), la rémis- politique étant interprétée par beau- vomissements se répètent souvent
sion durera douze ans. En février- coup comme un empoisonnement. pendant la vie de la reine, que l’on
mars 1801 (62 ans), puis de janvier à Georges IV (1762-1830), « roi croit tantôt empoisonnée, tantôt
mars 1804 (66 ans), le roi subit deux étrange, capricieux, extravagant », grosse ». Ces maux frappent égale-
nouvelles attaques majeures. Il bas- « souvent gravement malade, sujet à ment son fils Jacques Ier (1566-
cule définitivement dans la folie en de mystérieuses attaques, qu’il
octobre 1810 (72 ans). Un mois avant dissimulait », souffre pareille-
sa mort, après avoir passé 58 heures ment de porphyrie, tout
sans dormir, le roi sombre dans le comme sa cousine germaine et
coma. Il s’éteint le 29 janvier 1820 épouse Caroline de Brunswick-
(82 ans). Wolfenbüttel (1768-1821) et
Voici maintenant ce sur quoi se fonde leur fille unique Charlotte
le diagnostic de Macalpine et (1796-1817), princesse de
Hunter : entre 1762 et 1820, on relève Galles, « sujette depuis l’âge
« au moins cinq attaques majeures de seize ans à de fréquentes
(1765, 1788-1789, 1801, 1804, 1810- attaques de douleurs abdomi-
1820) et quatre attaques moindres nales », « qui s’éteint brusque-
(1762, 1766, 1790, 1795) de folie avec ment après avoir accouché ».
des troubles constitutionnels et men- À partir de l’adolescence, on
taux sévères. Les plus anciennes sont note, outre les symptômes
accompagnées de malaises, de consti- habituels, l’apparition de clo-
pation, de fourmillements dans les ques dermiques extrêmement
bras et les jambes, de tremblements douloureuses en cas d’exposi-
et de difficultés à avaler, de rougisse- tion au soleil chez Frédéric
ments et de migraines ; les plus (1763-1827), duc d’York,
récentes, d’insomnies, de délires, de Édouard (1767-1820), duc de
confusions, d’hallucinations. » S’y Kent, et Auguste (1773-1843),
ajoutent « l’intolérance au bruit et à
la lumière, des insomnies rebelles ». Georges III à son couronnement,
Les médecins de l’époque prennent par Robes. © http://fr.
cela pour de la démence, « les crises academic.ru/pictures

Généalogie magazine n°302 23


GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE

La porphyrie : définition
« En médecine, en biologie, les porphyrines sont des Les désordres sont fréquents : agitation, abattement,
substances colorées, précurseurs de l’hémoglobine. Les hystérie, phobie, délire, coma, « parfois paralysies et
porphyries sont les maladies de la chimie, du métabo- surtout alternances de manies et de dépression ». Aussi,
lisme des porphyrines. Les porphyries sont à la fois donnent-ils – à tort – à la maladie « toute l’apparence
rares et diverses. » d’une psychose ». On relève fréquemment l’émission
La forme la plus répandue est la porphyrie intermittente d’urines rougissant ou noircissant à la lumière prenant
(AIP). Consécutive à une déficience en HMB synthase, « une couleur porto. » « Tantôt, tous les symptômes sont
elle appartient à la famille des porphyries hépatiques. présents, tantôt un ou deux symptômes seulement sont
« C’est une maladie héréditaire et familiale, transmise constatés. Tantôt la maladie est discrète, révélée seule-
comme un caractère mendélien dominant. Elle atteint ment par une étude très attentive, tantôt elle est aigüe,
généralement les garçons et les filles et, dans une dramatique. » « Ainsi, dans les familles victimes de la
famille donnée, frappe un enfant sur deux. » « Les pre- porphyrie, se succèdent, voisinent les personnes souf-
mières manifestations apparaissent à la puberté, frant avant tout de douleurs abdominales atroces, les
deviennent plus fréquentes après la quarantaine et personnes dont l’esprit est dérangé par la manie et la
atteignent plus souvent les femmes que les hommes. » dépression, les personnes qui sont à la fois douloureu-
Les crises peuvent être spontanées ou déclenchées par ses et psychopathes, les personnes dont la maladie ne
une émotion vive, le stress, un voyage, la prise d’alcool, sera décelée que par une étude chimique attentive,
certains médicaments (arsenic et antimoine jadis ; bar- reconnaissant le désordre du métabolisme des porphyri-
bituriques, sulfamidés, contraceptifs, antidouleurs et nes et plus particulièrement les anomalies des enzymes
stéroïdes de nos jours). Chez la femme, les variations qui devraient gouverner ce métabolisme. »
hormonales, les règles, l’accouchement sont des fac- Consécutive à une déficience en URO décarboxylase, la
teurs déclenchants. La maladie « procède par crises, par porphyrie cutanée tardive (PCT) appartient elle aussi à
paroxysmes, avec exagération brutale des symptômes. » la famille des porphyries hépatiques. Ses symptômes
« Les crises débutent pas une anxiété, un mal-être, une sont sensiblement les mêmes que ceux de la porphyrie
insomnie ». Elles peuvent être mortelles, tout comme aigüe intermittente. S’y ajoute la photodermatie (hyper-
elles peuvent s’apaiser spontanément jusqu’à la crise sensibilité de la peau à la lumière). L’exposition au
suivante. soleil provoque « des éruptions cutanées, des cloques,
Des douleurs abdominales d’une extrême violence des brulures ou des ampoules » extrêmement doulou-
« sont la manifestation la plus fréquente de la mala- reuses laissant « des cicatrices le plus souvent perma-
die ». Elles en sont aussi souvent le premier signe évo- nentes ». La consommation d’alcool et le virus de l’hé-
cateur. Elles peuvent être accompagnées ou non de patite C sont également des facteurs déclenchants.
nausées et de vomissements, de constipation ou de diar- La « maladie des Stuart » serait la porphyrie mixte (VP)
rhée, d’iléus paralytique (arrêt du transit), de rétention associant les signes de la porphyrie aiguë intermittente
ou d’incontinence urinaire, etc. L’atteinte du système à ceux de la porphyrie cutanée. « Depuis l’adolescence,
nerveux se manifeste par une faiblesse musculaire des où la maladie apparaît, l’évolution aggrave les signes
bras et des jambes. Les nerfs crâniens sont également neuropsychiques et la mort peut survenir par atteinte
atteints. « Cela peut aller jusqu’à une quadriplégie bulbaire. »
comportant un risque vital (troubles de la respira- À lire : Jean Bernard, Le sang et l’Histoire, Buchet-
tion) », dont les effets sont plus ou moins réversibles. Chastel, 1983.

1625). Tout comme sa mère, il est duchesse d’Orléans et belle-sœur de coma et s’éteint soudainement.
régulièrement sujet à « des attaques Louis XIV, et sa fille Marie-Louise De vives réactions
de mélancolie » ; ses médecins relè- (1662-1689), reine d’Espagne, sont La publication des travaux de
vent la couleur de ses urines sembla- pareillement emportées. Une fois de Macalpine et Hunter provoque de
bles « à du vin d’Alicante ». Sa mort plus, il est question d’empoisonne- vives réactions. « Curieusement, seu-
soudaine – il est emporté par une vio- ment pour expliquer ces morts fulgu- lement deux études ont été consa-
lente attaque de dysenterie – donne rantes dans de terribles souffrances crées à la folie du roi Georges, l’une
lieu à des rumeurs d’empoisonne- abdominales. Connue pour ses comme l’autre par des psychiatres
ment ; tout comme celle de son fils « bizarreries », la reine Anne (1665- américains. » Isaac Ray a ainsi diag-
Henri (1594-1612), prince de Galles, 1714) est « tantôt infatigable et tantôt nostiqué une manie aigüe (1855),
« qui souffrait des mêmes maladies et si abattue qu’on la croit morte ». Manfred S. Guttmacher une psy-
mourut tout aussi soudainement ». Ayant souffert toute sa vie de crises de chose maniaco-dépressive (1941).
Henriette d’Angleterre (1644-1670), « goutte flottante », elle tombe dans le Aussi, depuis un siècle et demi, méde-

24 Généalogie magazine n°302


Le sang maudit des Stuart

cins et historiens s’en tiennent-ils aux Jacques Ier, par Paulus van
causes psychiques. Toute maladie Somer. Madrid, musée du
physiologique, qui plus est hérédi- Prado. © http://gallery.
taire, est écartée : un Georges III euroweb.hu/html/s/somer
bipolaire et schizophrène arrange
tout le monde ! Le sujet est d’autant
plus sensible, que pour la plupart des en cause par les travaux de
Britanniques, la reine et, plus généra- Macalpine et Hunter.
lement, la famille royale sont l’incar- D’autant plus, qu’au même
nation de la Nation. Or, par la reine moment, le professeur
Victoria (1819-1901) (fille du duc Abraham Goldberg (1923-
de Kent) et par la reine Marie 2007) de l’université de
(1867-1953) (petite-fille du duc de Glasgow, « autorité mon-
Cambridge), épouse de Georges V, diale en matière de porphy-
Élisabeth II (1926) descend à deux rie », explique dans le
reprises de Georges III. Cinq généra- British Médical Journal
tions de porteurs-sains séparent « que la porphyrie mixte
Georges III (1738-1820) et sa sœur est de plus en plus souvent
Caroline-Mathilde (1751-1775) de diagnostiquée au Royau-
Jacques Ier (1566-1625). La peur de me-Uni et que les attaques
voir la maladie ressurgir un jour n’a de porphyries peuvent être
donc rien d’irrationnel. D’autant provoquées par d’autres
plus que, sans révéler leurs noms, facteurs que les produits
Macalpine et Hunter affirment avoir pharmaceutiques moder-
trouvé « l’anomalie biochimique de nes ». La guerre menée par
la porphyrie » chez « deux membres Dean contre Macalpine et
vivants de la famille » : les Patientes Hunter est féroce. Certains
A et B. de ses contre-arguments,
Aux querelles des psychiatres, s’ajou- repris par le professeur
tent celles des experts de la porphy- Charles Dent (1911-1976),
rie. Éminent physicien sud-africain l’un des grands spécialistes
découvreur de la porphyrie mixte, le anglais du métabolisme
professeur Geoffrey Dean (1918- humain, ne sont pas dénués
2009) l’a définie comme une maladie d’intérêts : « Si la porphyrie était pré-
(1860-1919), princesse de Saxe-
héréditaire touchant les Afrikaners sente au sein des familles royales euro-
Meiningen. Or, cette correspondance
d’Afrique du Sud. Chez lui aussi, la péennes, il y aurait de nos jours une
inédite « décrit tous les symptômes
généalogie est un élément clé du diag- épidémie considérable de porphyrie. »
classiques de la porphyrie mixte ».
« Comme Abraham Goldberg l’a
toujours fait valoir, le diagnostic
À partir d’une correspondance inédite rétrospectif de porphyrie chez
Georges III doit être traité comme
de Guillaume II à sa sœur Charlotte une hypothèse ou une théorie. Les
symptômes dont le roi était affligé
sont cohérents avec ce diagnostic,
nostic. Ses travaux l’ont en effet De fait, on peut se demander pourquoi mais pour que ce diagnostic devienne
conduit à identifier comme unique une telle propagation au sein des afri- entièrement acceptable, l’existence
transmetteur, un émigré hollandais, kaners et une telle rareté parmi la des- de ce désordre au sein des familles
Gerrit Jansz, époux (1688) cendance des Stuart ? royales européennes doit être démon-
d’Ariaantje Jacobs, ancêtre commun trée avec plus de preuves. » Rölh va
des quelque 10 000 porteurs sud-afri- À la recherche de la Patiente B s’y employer. Associé à deux émi-
cains actuels de la maladie. De plus, Le 26 février 1995, un élément nou- nents universitaires britanniques
selon lui, « la forme sud-africaine de veau est porté au débat. The Guardian professeurs de génétique molécu-
la porphyrie reste latente, et, en publie un courrier de l’historien laire, Martin Warren et David Hunt,
dehors d’une sensibilité au soleil, les anglais John Rölh (1938), dans lequel il se met en chasse des Patientes A et
crises aigües se produisent unique- il explique, qu’alors qu’il faisait des B. Une partie des notes et de la cor-
ment lors de la prise de produits recherches pour sa biographie de respondance de Macalpine étant
pharmaceutiques comme les barbi- Guillaume II (1859-1941), il a décou- conservée à la bibliothèque de l’uni-
turiques et les sulfamidés. » Aussi, vert des lettres écrites à son médecin versité de Cambridge, ses recherches
voit-il sa théorie radicalement remise par la sœur du Kaiser, Charlotte avancent rapidement.

Généalogie magazine n°302 25


GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE

Rölh, Warren et Hunt soulignent : La Patiente A identifiée


« En fin de compte, le diagnostic de Grâce aux papiers de Macalpine
la porphyrie sur la Patiente B est très conservés à Cambridge, la Patiente A
faible. Les tests cliniques ont échoué est rapidement identifiée. Il s’agit de
à apporter les preuves nécessaires et la princesse Adélaïde de Saxe-
la seule base accréditant le fait que la Meiningen (1891-1971) (descendante
princesse était porphyrique repose des lignes Hesse-Cassel, Danemark et
sur le témoignage de sa femme de Prusse), épouse du prince Adalbert
chambre concernant la production de Prusse (1888-1948) (descendant
périodique d’urine rouge. » D’après des lignes Prusse et Hanovre).
leurs déductions, la Patiente B serait Durant la Seconde guerre mondiale,
morte célibataire, sans enfants. elle avait été traitée par le professeur
L’actuel duc de Hanovre, Ernest- Alfredo Vannotti (1907-2002), spécia-
Auguste V (1954) leur ayant fait liste suisse de la porphyrie, ami de
répondre par ses avocats qu’il refu- Rimington. Des analyses pratiquées
sait de collaborer à leurs recherches, sur ses urines avaient révélé « qu’il
ils y ont mis un terme. De ce fait, la n’y avait aucun doute que la patiente
Patiente B est demeurée anonyme. souffrait d’une forme abdominale de
À moins que ? Aux urines de la la porphyrie ». Malheureusement,
« vieille dame » était joint un autre celles-ci avaient été perdues.
Adélaïde de Saxe-Cobourg-Meiningen, échantillon. Également dépisté Macalpine avait tenté d’entrer en
princesse Adalbert de Prusse. « faiblement positif ». « Bien que ce contact avec la princesse, mais elle
© http://fr.wikipedia.org résultat fût assez peu concluant », s’était vu opposer une fin de non
Macalpine était persuadée d’avoir recevoir. Par le médecin de la vieille
La Patiente B est « une femme ayant mis la main sur un troisième descen- dame, elle avait toutefois appris que
développé la maladie à la soixan- dant des Hanovre porteur de la por- le facteur déclenchant des attaques
taine ». En 1966, Ernest-Auguste IV phyrie. Ernest-Auguste IV lui avait était la prise de barbituriques.
de Hanovre (1914-1987) avait
informé Macalpine « qu’une vieille
parente qui séjournait régulièrement Une bataille d’experts qui se heurte
au refus de certains descendants
chez lui avait de nombreux symptô-
mes de la porphyrie, y compris la
production d’urine rouge. » L’année
suivante, il lui avait fourni un échan-
tillon d’urines de la malade, sans laissé entendre que ces urines étaient Consulté en tant qu’expert,
lui révéler le nom de celle-ci. Les les siennes, ce qui était une habile Goldberg avait validé le diagnostic de
analyses pratiquées par Rimington manière de brouiller les pistes, le duc Vannoti et Macalpine : la vieille
n’avaient pas permis de déceler la descendant de Georges III par son dame souffrait bien de porphyrie
porphyrie intermittente aigüe. En père (arrière-petit-fils du duc de mixte. Macalpine s’était alors tour-
revanche, certains composants chimi- Cumberland) et par sa mère (issue de née vers la fille de la princesse,
ques caractéristiques de la porphyrie la ligne Prusse et arrière-arrière- Victoria-Marina de Prusse (1917-
mixte « sans être spectaculairement petite-fille du duc de Kent). Ultime 1981). Dans un premier temps, celle-
élevés », « atteignaient la limite haute pirouette, le même Ernest- ci avait accepté de se soumettre à des
de “normal” ». « Cette preuve clini- Auguste IV devait déclarer en 1985 à analyses, mais elle avait finalement
que en main, Rimington convainquit Rölh, qu’il s’agissait en réalité des fait marche arrière. Aussi, les recher-
Macalpine que le diagnostic original urines de sa première épouse, Ortrud ches en étaient-elles restées là.
de Georges III devait être modifié en de Schleswig-Holstein-Sonderbourg- Guillaume-Victor de Prusse (1919-
porphyrie mixte et que la présence de Glücksbourg (1925-1980) (descen- 1989) et ses enfants ne semblent avoir
[celle-ci] chez les figures historiques dante de Georges II par les lignes été contactés ni par Macalpine, ni
majeures devaient être recherchée. Hesse-Cassel et Danemark). Tout par Röhl.
Comme la seule différence sympto- porte néanmoins à croire que le facé-
matique majeure entre la porphyrie tieux duc ait fait la même confidence Confirmations et hypothèses :
intermittente aigüe et la porphyrie à Macalpine : le schéma généalogi- « figures historiques majeures »
mixte est la photodermatie, que publié en 1968 (dont les généra- En 30 ans, les connaissances sur la
Macalpine et Hunter commencèrent tions contemporaines sont indiquées, porphyrie ont considérablement pro-
à battre les archives à la recherche de mais de façon anonyme) correspond gressé. Spécialiste des archives alle-
fragilité dermique, d’ampoules et en effet parfaitement à celui de la mandes, Röhl a eu accès à des sour-
d’éruptions. » princesse Ortrud ! ces inconnues de Macalpine et

26 Généalogie magazine n°302


Le sang maudit des Stuart

Hunter. L’effondrement du bloc com- 1830), Caroline de Brunswick- landgrave de Hesse-Hombourg ;


muniste lui a par ailleurs permis de Wolfenbüttel (1768-1821), Charlotte Georges-Ernest (1771-1851), duc de
consulter des fonds conservés à l’est de Galles (1796-1817) et les ducs Cumberland, roi de Hanovre en
inaccessibles dans les années 1960. d’York (1763-1827), de Kent (1767- 1837 ; Adolphe (1774-1850), duc de
Aussi, Röhl, Warren et Hunt sont-ils 1820) et de Sussex (1773-1843). Cambridge ; Marie (1776-1857),
en mesure de confirmer que Röhl, Warren et Hunt vont plus loin : duchesse de Gloucester ; Sophie
Frédéric-Guillaume Ier de Prusse selon eux, les quinze enfants de (1777-1848), célibataire ; Octave
(1688-1740), Frédéric II de Prusse Georges III auraient été atteints de (1779-1783) ; Alfred (1780-1782) ; et
(1712-1786) et Guillaume Ier de porphyrie. Ce qui ajouterait à la Amélie (1783-1810), célibataire. Tout
Hesse-Cassel (1743-1821) souffraient liste Guillaume IV (1765-1837) ; comme Georges III et leur sœur la
bien de porphyrie. Ils confirment Charlotte (1766-1828), reine de reine de Danemark, Guillaume
également les diagnostics concernant Wurtemberg ; Augusta (1768-1840), (1743-1805), duc de Gloucester,
Georges IV d’Angleterre (1762- célibataire ; Élisabeth (1770-1840), aurait présenté des symptômes ; ainsi

Généalogie magazine n°302 27


GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE

« Le sang maudit des Valois » ou les ravages d’Internet


Dans sa biographie de Marie-Stuart (1969), la roman- a hérité la porphyrie de son père Jacques V (1512-1542),
cière et historienne anglaise Antonia Fraser (1932) écrit : qui souffrait de cette maladie, tout comme sa demi-sœur
« Quant à la nature héréditaire de cette maladie, la façon Marguerite Douglas (1515-1578), comtesse de Lennox,
mystérieuse – “hystérique” – dont mourut Jacques V, et grand-mère paternelle d’Arabella Stuart (1575-1616),
qui a si longtemps intrigué les historiens, porte à croire également porphyrique. Séduisante à défaut d’être scien-
que si Marie fut atteinte de “porphyrie”, elle l’avait hérité tifiquement étayée, cette extrapolation a l’avantage de
de son père. » Prudemment, Fraser s’en tient là. Un nou- dédouaner la dynastie écossaise et de faire de la « mala-
veau pas est cependant franchi au début des années die des Stuart » celle des Tudor, Jacques V et Marguerite
1990. L’homme de lettres et scénariste britannique Alan étant les enfants de Marie Tudor (1489-1541), sœur
Bennett (1934) se sert en effet des travaux de Macalpine d’Henri VIII (1491-1547). Soit ! Mais ce n’est pas tout :
et Hunter comme base d’une pièce de théâtre (The la porphyrie a été transmise aux Tudor par le « roi fou »
Madness of George III, 1991), qu’il adapte ensuite pour Charles VI de France (1368-1422), grand-père maternel
le cinéma (The Madness of King George, 1994). Le suc- du « roi fou » Henri VI d’Angleterre (1421-1471), lui-
cès du film est planétaire. Sur Internet se créent des sites, même grand-oncle de Marie Tudor (1489-1541). Nos bat-
des forums, des blogs. Chacun s’autoproclame spécialiste teurs de buissons généalogiques ne s’arrêtent pas en si
de la folie du roi Georges, donne son avis, le défend avec bon chemin ! Et d’aucuns de rappeler que le malheureux
véhémence. Charles VI était fils d’une demi-folle – l’histoire de
Dans le même temps, l’historienne américaine Sara France écrite par les Anglais est toujours savoureuse et
Jayne Steen publie la correspondance d’Arabella Stuart nuancée ! – Jeanne de Bourbon (1318-1378), elle-même
(1994). Dans son introduction, elle évoque les travaux de arrière-petite-fille de Robert de France (1256-1317), der-
Macalpine, Hunter et Rimington et l’hypothèse émise nier fils de Saint-Louis et tige de la maison de Bourbon,
par Fraser au sujet de Jacques V. Concernant Arabella, dont on sait qu’il devint fou en 1279, après avoir reçu
elle écrit avec prudence : « Si [Arabella] avait la maladie, une masse d’armes sur la tête lors d’un tournoi. La
elle lui aurait été transmise par son père, et la source « maladie des Tudor » est donc celle des Valois, et même
génétique commune de cette maladie entre [eux] et le roi des Capétiens. CQFD !
Jacques serait Margaret Tudor. » Toutefois, après avoir Tout cela devrait faire rire. Mais il y a des gens pour y
passé en revue les indices en faveur de ce diagnostic, et croire. Par le biais d’Internet, l’intoxication et le reco-
sans s’être jamais départie du conditionnel, Steen piage vont bon train. Avec une malhonnêteté rare, cer-
conclue : « Que [Arabella] avait la porphyrie ne peut pas tains sont allés jusqu’à caviarder Wikipedia. Aussi, his-
être prouvé à distance – il y a trop de difficultés à inter- toriens, psychanalystes et chercheurs s’y laissent-ils par-
préter la terminologie médicale à quatre siècles de là fois prendre. Pour convaincre, nombreux sont ceux à
[…]. Et même si [elle] avait la maladie, ce qui semble citer Macalpine, Hunter et Rimington… alors que ceux-
probable, ce diagnostic ne saurait sous-entendre qu’elle ci n’évoquent jamais Jacques V, Arabella et leurs ancê-
ne contrôlait pas ses actes et qu’elle luttait pour régir sa tres Tudor, Valois et Bourbon. Bien qu’ayant tordu le
propre vie. » coup à ces fausses vérités (pp. 71-74), Rölh, Warren et
Nos infatigables web-commères (pas forcément joyeuses, Hunt sont eux aussi régulièrement mis à contribution !
ni de Windsor…) se jettent sur ce nouveau personnage : Autrefois, les naïfs répondaient qu’une chose était forcé-
le prudent conditionnel de Fraser et de Steen devient ment vraie, car ils l’avaient lue dans le journal ; de nos
indicatif ! Arpentant les allées de la forêt ô combien jours, il n’y a qu’à mettre en ligne n’importe quelle sor-
enchevêtrée des arbres généalogiques royaux, elles nette pour qu’elle fasse le tour du monde et qu’elle soit
recensent fous et demi-fous, coliqueux et constipés, écar- lue ; donc crue. Aussi, est-ce peu dire qu’Internet doit
lates et diaphanes, insomniaques et assoupis, et que sais- être utilisé avec la plus grande prudence. Ici comme ail-
je encore ! Le moins que l’on puisse dire est que la mois- leurs, rien ne remplacera jamais le recours aux sources
son est bonne. Et d’affirmer : Marie-Stuart (1542-1587) originales.

que son fils Guillaume (1776-1834), dent à être approfondis. Médecin des Auguste V (1954)] et ses Conseils. »
duc de Gloucester (époux de sa cou- familles royales britannique et de Les investigations concernant Alix de
sine germaine Marie, fille de Hanovre, le docteur Zimmermann a Hesse-Darmstadt (1872-1918) (petite-
Georges III). Toutefois, « il est difficile laissé de précieuses notes. Malheu-reu- fille de la reine Victoria), épouse de
à cette grande distance dans le temps, sement, « les auteurs se sont vus refu- Nicolas II (1868-1918), demeurent
d’établir un diagnostic ». Seul le cas ser l’accès de ces rapports médicaux elles aussi à l’état d’hypothèse. Des
d’Élisabeth semble « presque cer- vieux de deux siècles par l’actuel chef analyses ADN permettraient peut-
tain ». Les autres diagnostics deman- de la Maison de Hanovre [Ernest- être d’en savoir plus ?

28 Généalogie magazine n°302


Le sang maudit des Stuart

L’ADN parle : Ci-contre :Théodora de Saxe-Meiningen.


de Victoria à Théodora ? © http://2.bp.blogspot.com
Röhl, Warren et Hunt remettent éga- Ci-desous : La reine Victoria vers 1860,
lement en question le consensus vou- par F.-X.Winterthalter. © Archives
lant qu’« il n’y ait pas de preuve quoi publiques de l’Ontario).
qu’il en soit pour suggérer que la
reine Victoria (1819-1901) souffrait
de porphyrie ou qu’elle l’ait trans-
mise à l’un de ses enfants. » Selon
eux, la souveraine, fille du duc de
Kent et petite-fille de Georges III,
tous deux porphyriques, était por-
teuse de la maladie. À plusieurs
reprises, elle avait développé des
symptômes semblables à ceux de ses
oncles et tantes, sans qu’il soit toute-
fois possible d’affirmer qu’il s’agis-
sait bien de ceux de la porphyrie.
Qu’elle ait eu les nerfs fragiles et des
troubles digestifs n’est pas une
preuve suffisante ! En revanche, il
semble qu’elle ait transmis la mala-
die à sa fille ainée Victoria (1840- après son exécution ne permet-
1901), impératrice allemande, qui tent pas de déceler cette muta-
développa certains symptômes. tion. Il est vrai aussi, qu’au fil
« Porteuse du gène de la porphyrie », des siècles, ces reliques royales
cette dernière l’aurait transmis à son dont l’authenticité ne semble
tour à sa fille Charlotte (1860-1919), pas devoir être remise en cause,
princesse de Saxe-Meiningen, « qui ont été manipulées par de nom-
présentait les symptômes et dont breuses mains susceptibles de
l’urine était pourpre ». Charlotte siques » et la présence d’urines pour- les avoir contaminées avec leur pro-
descendant de Georges III par sa pres sont pareillement attestés chez pre ADN.
mère et de la ligne Prusse par son elle. En revanche, pour elle aussi, le Et Röhl, Warren et Hunt de
père, un conditionnel prudent nous mode de transmission semble pour le conclure : « Nous avons identifié avec
succès une nouvelle mutation dans le
gène PPXO de deux de nos patients
Une nouvelle mutation dans le gène royaux, un exploit substantiel en lui-
même, étant donné que c’est la pre-
est identifié avec succès mière fois qu’une mutation cause de
maladie potentielle a été identifiée
dans de l’ADN ancien. Mais cette
semble toutefois devoir être employé moins difficile à déterminer. Issue mutation est-elle la cause de la por-
au sujet de ce mode de transmission. des lignes Hanovre et Prusse par sa phyrie royale ? La réponse définitive
Quoi qu’il en soit, en 1997, Röhl, mère, elle descend également des à cette question demanderait beau-
Warren et Hunt obtiennent l’autori- lignes Hesse-Cassel, Danemark et coup plus de recherches preneuses de
sation d’exhumer ses restes. Des ana- Prusse par son père ; ce dernier étant temps, mais en conservant à l’esprit
lyses ADN révèlent « un nucléotide par ailleurs le demi-frère du père de les symptômes de la porphyrie dont
altéré dans le gène PPXO ». la Patiente A : Adélaïde de Saxe- Charlotte et Théodora ont souffert
Épouse de Bernard III de Saxe- Meiningen (1891-1971), princesse tout au long de leur vie, la découverte
Meiningen (1851-1928), Charlotte Adalbert de Prusse. Des analyses de la nouvelle mutation dans le gène
aurait à son tour transmis la maladie ADN sont effectuées sur des osse- de la porphyrie mixte chez la mère
à leur fille unique, Théodora ments prélevés dans la tombe de comme chez la fille peut être considé-
[Féodora en anglais] de Saxe- Théodora en 1996. Elles révèlent « la rée comme hautement significative. »
Meiningen (1879-1945), princesse de présence du même gène mutant
Reuss. Dépressive chronique, elle PPXO ». William de Gloucester
passa les dernières années de sa vie Des échantillons prélevés sur un drap Au cours de leurs recherches, Röhl,
dans un sanatorium, avant de mettre tâché de sang ayant recouvert le Warren et Hunt en sont bien entendu
fin à ses jours. Les symptômes « clas- corps de Charles Ier (1600-1649) venus à se demander « si des membres

Généalogie magazine n°302 29


GÉNÉALOGIE ET HISTOIRE

de l’actuelle famille royale britanni- tuel prince de Galles faisait allusion 2002) aurait consulté un spécialiste.
que avaient hérité de la maladie aux Patientes A et B ou à des mem- L’intéressée a toujours formellement
royale ». D’autant plus que le prince bres vivants de la famille royale. démenti ces allégations.
Charles (1948), spécialiste de Depuis lors, les supputations vont Grâce aux papiers de Macalpine
Georges III et partisan du diagnostic bon train. Sur la base de ragots et conservés à Cambridge, Röhl,
porphyrique, a déclaré à l’un des bio- sans éléments sérieux, certains, dans Warren et Hunt font en revanche une
graphes du roi, l’historien britanni- des articles ou des biographies à importante découverte : très vrai-
que J. Stephen Watson, que la mala- scandale, incriminent la propre sœur semblablement à la suite de la publi-
die « était toujours dans la famille » ; de la reine. Au milieu des années cation de l’article de Macalpine,
sans que l’on sache toutefois si l’ac- 1970, la princesse Margareth (1930- Hunter et Rimington, le professeur

30 Généalogie magazine n°302


Le sang maudit des Stuart

Headley Bellringer, médecin de la Le prince William de Gloucester.


RAF, « a examiné plusieurs membres Photographie par Athol Shmith.
de la famille royale, en 1968, et a © http://nga.gov.au
trouvé chez l’un d’eux des symptô-
mes identiques à ceux de la porphy-
rie. Le patient était le prince William Le résultat est publié par The
de Gloucester, à cette époque sep- Lancet : King George III and por-
tième dans la ligne de succession au phyria: an elemental hypothesis and
trône. » Cousin germain d’Élisa- investigation (23 juillet 2005).
beth II (1926), William de Gloucester « Bien qu’aucun ADN génomique
(1941-1972) est sujet à des crises de n’ait pu être obtenu, les analyses
douleurs abdominales depuis son de métal révèlent une haute
enfance ; la présence d’urines pour- concentration d’arsenic. Dans la
pres a également été relevée. Il est de mesure où l’arsenic interfère avec
nouveau examiné par Bellringer en le métabolisme de l’hème, il peut
1970 et, afin d’avoir une seconde opi- avoir contribué aux poussées de
nion, par « le docteur Arthur Rook et maladie inhabituelles, sévères et
ses collègues à Addenbrookes ». prolongées du roi. Nous avons
Leurs conclusions sont identiques : identifié des sources d’arsenic
« Il souffre de porphyrie mixte en dans le “contexte de médicaments”
relative rémission. » Le prince révèle que Georges III recevait de ses
alors à Bellringer, « qu’il avait été médecins. » Le débat est relancé : plus âgés et développent la seconde
aussi examiné par le professeur connu comme l’un des facteurs phase de la maladie : les troubles
Ishihara, à Tokyo, qui avait égale- déclenchants de la porphyrie, l’arse- neuropsychiques. La teinte caracté-
ment conclu qu’il avait la nic a-t-il eu une action de cause à ristique des urines est observée chez
certains. La plupart souffrent de
photophobie ; quelques uns de pho-
L’arsenic contenu dans les médicaments de todermatie. À partir de là, savoir qui
a transmis quoi à qui est une autre
Georges III a-t-il eu une action sur la maladie ? affaire : les rapports des médecins
sont rédigés avec la terminologie et
les connaissances physiologiques et
porphyrie ». Il est toutefois impossi- effet sur la maladie ? Si oui : l’a-t-il médicales de l’époque ; les témoigna-
ble de savoir si celle-ci lui a été trans- déclenchée ? Ou l’a-t-il seulement ges sont parfois discordants ; faire un
mise par son grand-père Georges V réveillée alors qu’elle sommeillait diagnostic est donc souvent périlleux.
(arrière-petit-fils du duc de Kent), sa depuis plusieurs générations ? Les Les mariages consanguins étant
grand-mère la reine Marie (petite- avis divergent. nombreux, identifier le parent trans-
fille du duc de Cambridge) ou par sa metteur n’est pas aisé. Les dépouilles
mère, lady Alice (descendante directe Pour conclure de certains princes ont été profa-
de James Scott, fils illégitime de Il semble donc désormais établi que nées ; d’autres reposent en paix. On
Charles II). William se tuera en 1972 Marie Stuart (1542-1587) souffrait ne peut toutefois envisager d’ouvrir
dans un accident d’avion. de porphyrie mixte ; que ce fut égale- les sépultures royales pour tout et
ment le cas de plusieurs de ses des- pour rien, dans le seul but d’y préle-
Un ultime rebondissement cendants directs au XVIIe siècle ; ver des échantillons. Le mystère du «
Röhl, Warren et Hunt publient leurs qu’après avoir sommeillé durant plu- sang maudit des Stuart » n’est donc
travaux en 1998. Une seconde édition sieurs générations, la maladie ait pas près d’être résolu. D’autant
mise à jour (celle que nous avons uti- resurgi à la fin du XVIIIe siècle au qu’un nouvel élément pourrait relan-
lisée) paraît dès 1999. Leur livre, sein des Maisons de Hanovre et de cer le débat. Certes, « la porphyrie
Purple Secret : Genes, “Madness” and Prusse ; et qu’elle soit de nouveau n’est pas présente dans la famille
the Royal Houses of Europe, fait réapparue au sein de ces deux royale britannique immédiate ». Oui.
grand bruit. Les médias s’en font lar- Maisons à la charnière des XIXe et Mais voilà : tout comme la mère de
gement l’écho. XXe siècles. Plusieurs princes et prin- William de Gloucester (1941-1972),
Ultime rebondissement – à ce jour ! – cesses sont emportés dans la fleur de celle des princes William (1982) et
une équipe de chercheurs conduite l’âge (18 à 26 ans) par une violente Harry (1984), Diana Spencer (1961-
par le professeur Timothy Cox de crise abdominale ; dans la plupart 1997) descend d’un des fils illégiti-
l’université de Cambridge comptant des cas, leurs contemporains inter- mes de Charles II.Alors ? Le mal est-
Warren en son sein pratique des ana- prètent cette mort soudaine comme il éteint ? Ou simplement endormi ?
lyses sur des cheveux de Georges III. un empoisonnement. D’autres vivent L’avenir nous le dira. Peut-être. ●

Généalogie magazine n°302 31


HERALDIQUE

Q uelques battements
d’ailes sur un
écusson par Arnaud Bunel

L’aigle héraldique (1 re partie)


Après plusieurs articles d’héraldique appliquée à la vie quotidienne, reprenons
aujourd’hui notre apprentissage du vocabulaire technique du blason. Après le
lion et le léopard(1), c’est maintenant au tour de l’aigle de s’exposer à notre
curiosité.

A
vec le lion et le léopard, l’ai- armes de la famille champenoise
de l’animal. Pour autant, cette situa-
gle est sans aucun doute Rougemont (figure a), à l’aigle de
tion n’a rien d’obligatoire et de
l’un des animaux les plus gueules, sur un champ d’or, ou celles
nombreuses variantes existent, tou-
présents sur les blasons de la famille normande Avenel
tes faisant appel à un vocabulaire
européens. Il est, ou plutôt elle est, car (figure b), à l’aigle d’argent sur un
spécifique.
en héraldique l’aigle est féminine, champ de gueules, ou encore celles
Rappelons que dans un blasonne-
normalement représentée de front, les de la famille bretonne Boscher
ment, le principe est que la cou-
ailes étendues, les extrémités tournées (figure c), à l’aigle d’or sur un
leur (3) mentionnée en premier pour
vers le haut de l’écu et la tête mise de champ d’azur. un animal est celle de son corps.
côté, regardant à dextre (2). Lorsque toute autre partie de l’ani-
Les attributs secondaires mal présente une couleur différente
Présentation générale généraux de celle du corps il faut le préciser
Dans cette position basique, les Dans les exemples que nous venons par l’emploi du terme spécifique
exemples sont innombrables : parmi de voir, la même couleur s’étend sur suivi de la mention de l’émail en
eux nous pouvons présenter les la totalité du corps et des attributs question.

a b c

32 Généalogie magazine n°302


L’aigle héraldique (1)

Si le bec est d’une couleur particu-


lière, on emploiera le terme bec-
quée. S’il s’agit de la langue on utili-
sera le mot languée, à ne pas confon-
dre avec l’attribut « lampassé », que
nous avons rencontré pour le lion et
le léopard, mais qui ne s’emploie
habituellement que pour les qua-
drupèdes, voire, que pour les fau-
ves (4)). Lorsqu’il s’agit des pattes,
c’est au terme membrée qu’il nous
faudra faire appel. Enfin, si ce sont
les yeux qui sont d’une couleur par-
ticulière (et d’une couleur différente
du champ, car en pratique, les yeux
sont souvent représentés ainsi, sans d f
qu’il soit nécessaire de l’indiquer),
on la dira allumée. de gueules, à l’aigle d’argent, bec-
À titre d’exemple, le blasonnement quée, languée, membrée et couron-
des armes de la famille bretonne née d’azur.
Boussan (figure d) précisera que Un autre attribut relativement rare
l’aigle de gueules, est becquée, lan- en héraldique française, mais très
guée et membrée d’azur, celui des courant en Allemagne aussi bien
armes de la famille normande Lainé qu’en Europe centrale et orientale,
(figure e), indiquera que son aigle est de rencontrer une aigle dite liée.
d’or est becquée, languée et mem- Dans cette situation, chaque aile de
brée de gueules, ou encore, celui des l’animal est chargée d’une sorte de
armes de la famille Prudhomme demi-cercle (parfois appelé sous son
(figure f) mentionnera une aigle de nom allemand « Kleestengel »), sou-
sinople, becquée, languée et mem- vent tréflé à son extrémité (sans que
brée de gueules. cela ait à être précisé dans le blason-
nement), et posé en suivant la cour-
Les autres attributs secondaires e bure générale supérieure de l’aile.
Si le sujet de la couleur du bec, de la On retrouve une telle aigle dans les
langue ou des pattes fait référence à
des éléments naturels de l’animal,
comme bien souvent avec les ani-
maux héraldiques, l’aigle peut aussi Des attributs artificiels
se voir attribuer des attributs artifi- ou anthropomorphiques
ciels ou anthropomorphiques. Le
plus courant est bien évidemment la
couronne. Dès l’instant que l’animal
arbore cet attribut, on la dira sim-
plement couronnée et lorsque sa
couleur diffère de celle du corps de
l’animal, on n’omettra pas de la pré-
ciser après la mention du « couron-
née ». Il peut aussi arriver, mais c’est
beaucoup plus rare, que l’animal
porte la couronne, non sur la tête,
mais autour du cou, comme un col-
lier : dans ce cas elle sera colletée
d’une couronne, en n’oubliant pas
de préciser la couleur, si nécessaire.
À titre d’exemple, citons les armes
de la famille de Coligny (figure g),
celle entre autres, du célèbre Amiral
huguenot, dont le blasonnement est g h

Généalogie magazine n°302 33


HERALDIQUE

les pays, la représentation d’une les armoiries de familles françaises


même aigle pouvait (et peut encore) comme par exemple la famille bour-
varier assez significativement dans guignonne Gauvain (figure k), dont
ses détails et attitudes. le blasonnement est : de gueules, à
Un tel vol se retrouve par exemple l’aigle bicéphale d’or ; ou encore
dans les armes de la ville de Nice, dans celles de la famille aunisienne
dont le blasonnement (figure i), est : Piet (figure l), dont le blasonnement
d’argent, à une aigle de gueules, au est : d’argent, à l’aigle bicéphale de
vol abaissé, becquée, languée, mem- sable, becquée, languée et membrée
brée et couronnée d’or, empiétant de gueules.
trois monts de sable (alias de sino- Au sujet de cette aigle bicéphale, il
ple), issants d’une mer d’azur, ondée faut maintenant préciser un impor-
d’argent ; ou dans celles de la tant problème de vocabulaire,
famille normande de Clamargan source de nombreuses confusions.
(alias Clamorgan), dont le blasonne- Ce problème tourne autour de
i ment (figure j), est simplement : l’usage de l’expression aigle éployée.
d’argent, à l’aigle au vol abaissé de En effet, elle est utilisée par plu-
sable. sieurs auteurs, dont certains très
importants, par leur influence tout
La seconde tête : au moins (5), comme synonyme d’ai-
attention au vocabulaire gle bicéphale et entre en conflit
Comme notre lecteur fidèle l’a direct avec le sens donné à cette
maintenant déjà souvent rencontré, même expression par d’autres
le bestiaire héraldique comporte auteurs, pour qui elle est synonyme
aussi des animaux fabuleux, et l’ai- « d’aigle au vol étendu », ou d’autres
gle ne déroge pas à cette habitude. encore, pour qui elle est synonyme
Le plus courant d’entre eux est l’ai- de « vol rabattu ». Bref, on trouve un
gle bicéphale. Comme son nom l’in- peu tout et n’importe quoi derrière
dique celui-ci se retrouve affublé cette expression, et donc l’on n’y
d’une seconde tête, mise en opposi- comprend rien.
tion à la première et donc regardant De ce constat, nous devons tirer
à sénestre. deux conséquences de bon sens dans
Cette aigle, symbole traditionnel du notre usage quotidien du vocabu-
j Saint-Empire, puis de l’Empire laire héraldique français. La pre-
d’Autriche, se retrouve aussi dans mière, est que lorsqu’on la rencon-
armoiries de la province historique
autrichienne du Tyrol (figure h),
dont le blasonnement est : d’argent,
à l’aigle de gueules, becquée, lan- “Aigle éployée”, une expression
guée, membrée, couronnée et liée source de confusion
d’or.

La position des ailes


Comme nous l’avons vu jusqu’à
présent, la position habituelle des
ailes de l’aigle en situation normale
sont d’être déployées avec les extré-
mités pointant vers les angles supé-
rieurs de l’écusson. Une autre posi-
tion existe, avec cette fois les extré-
mités pointant vers le bas de l’écus-
son. Dans cette situation l’aigle se
présente au vol abaissé ou au vol
rabattu. Cette position particulière
trouve son origine dans la transfor-
mation de différences simplement
culturelles au départ en une norme
héraldique. Selon les dessinateurs, et k l

34 Généalogie magazine n°302


L’aigle héraldique (1)

tre dans le texte d’un blasonnement, bicéphale », dépourvue de toute nouvelle fois, en héraldique, les côtés, dextre et
nous ne pouvons pas en considérer a ambigüité, et lorsqu’il s’agit de sénestre, sont considérés du point de vue de celui
priori la signification comme décrire la position des ailes, nous qui porte l’écusson et non de celui qui le regarde.
acquise et devons impérativement devons nous abstraire de toute pré- (3) En héraldique, il convient normalement de
tenter de procéder à une vérification cision puisque comme nous l’avons parler « d’émail » lorsqu’il est question d’une
du sens que lui donne l’auteur. Si vu, avoir les ailes étendues, les extré- teinture quelconque, le mot « couleur » et ses
elle s’accompagne d’une illustra- mités tendues vers le haut et l’exté- pendants « métal » et « fourrure » ayant norma-
tion, la réponse est simplifiée, mais rieur est la position normale de l’ai- lement un sens particulier (cf. notre article dans
lorsque ce n’est pas le cas, il nous gle héraldique. Généalogie magazine n°258). Toutefois, pour la
faut soit croiser avec d’autres sour- Dans le prochain numéro, nous compréhension commune de ces articles, nous
ces, soit, si ce n’est pas possible, ten- poursuivrons cette étude succincte nous contentons d’utiliser le mot « couleur »
ter de retrouver, en isolant des exem- de l’aigle héraldique en continuant dans son acception commune, sauf lorsque le
ples que nous connaissons avec cer- notamment la présentation des ver- contexte exige le contraire.
titude, le sens que l’auteur lui sions fabuleuses ou mythologies de (4) Selon les auteurs et les époques, on pourra
donne. l’animal. ● trouver plusieurs variantes de cette distinction
La seconde conséquence est que d’usage entre « langué » et « lampassé ». Sans
lorsque nous devons rédiger un bla- Notes : prétendre résoudre définitivement la querelle,
sonnement, on ne doit tout simple- (1) Voir nos articles dans Généalogie magazine nous adoptons ici la règle qui semble la plus
ment jamais l’utiliser. S’il s’agit de n°295 et n°296. communément admise de nos jours.
décrire une aigle à deux têtes, il nous (2) La tête regarde donc à gauche pour celui qui (5) Notamment Rietstap, Maigne, O’Kelly ou
faut employer l’expression « aigle regarde l’écusson, puisque, rappelons le une encore Dubuisson.

Bibliographie de l’auteur
Arnaud Bunel est l’auteur de nom- Il présente sur 534 pages, les
breux ouvrages d’héraldique illustrée 402 sénéchaux, connétables,
sous forme de CD-Rom : Manuel maréchaux-généraux et maré-
illustré d’héraldique napoléonienne, chaux de France ayant existés
Armorial illustré de l’Épiscopat depuis le XIIe siècle juqu'à
français, ou encore d’un Armorial aujourd'hui. Comme toujours, le
illustré des Doges de Venise et un lecteur pourra retrouver leurs
Armorial illustrédes Papes. armoiries en couleurs et en pleine
Récemment, il a fait paraître un page ainsi qu’une notice prosopo-
Armorial illustré des Maréchaux, graphique. Pour plus de détails
Connétables et Sénéchaux de rendez-vous sur le site de l’auteur :
France. www.heraldique-europeenne.org

Généalogie magazine n°302 35


LES LECTURES DE GILLES HENRY

LA DAME DE dans une Savoie mystérieuse et le maître au point de conserver pré-


COURBÉPINE est recherché à partir de cieusement tous les cheveux qu’il
Par Corinne Javelaud 1892 par Jules Fabrègues, coupe sur la tête de l’écrivain et d’en
Dorval Editions héros de ses auteurs, l’une composer des tableaux.
Jargeau, Savoyarde et l’autre pro- Mais tout sera perturbé par une
204 p., 19,50 € vençal. jeune métisse, née à Saint-Malo, le
La Régence est une L’enquête – car c’en est pays de Chateaubriand, qui trou-
période courte (1715- une – mène aux Millières, blera durablement la relation entre
1723) pendant laquelle, près d’Albertville ; Fabrè- les deux hommes et aboutira à un
on tourne la lon- gues, aidé par Amélie, ren- dénouement plaisant et, lui aussi,
gue page écrite par contre un monde étrange inattendu. La malice « Goetzienne »
Louis XIV et où les sur lequel règne la Nore, une a encore frappé.
esprits s’éveillent – et terrifiante sor-
ouvrent sur le Siècle cière. Du coup, DICTIONNAIRE
des Lumières – et les hommes au on comprend AMOUREUX DE
pouvoir (Le Régent et le cardinal le sens du titre de l’ou- ALEXANDRE DUMAS
Dubois) s’essayent au papier-mon- vrage. Le suspense Par Alain Decaux, Plon,
naie. Le Régent, homme de culture, s’accroît, lorsque se 638 p., 24,90 €
est aussi adepte du plaisir et ses soi- manifeste une confré- Du Dictionnaire amoureux
rées sont animées. rie mystérieuse, qui de la science au
Parmi ses proches amies, Agnès convoite également le Dictionnaire amoureux de
Berthelot de Pléneuf, devenue mar- trésor, et la date fatidi- la Bible, la collection
quise de Prie, qui fera un moment la que du 28 juin 1892, publiée par Plon comporte
pluie et le beau temps, surtout avec qui devient un jour une palette de dictionnai-
le duc de Bourbon, après la dispari- maudit. res étonnante, digne de
tion du Régent. Mais le vent tourne, Cette histoire, tirée de l’appétit de connaissance
lorsqu’elle se heurte au cardinal faits réels, est très attachante et nous de l’honnête homme.
Fleury. Et c’est l’exil en Normandie, plonge dans un monde secret, fort et Pour Alexandre Dumas, seul un maî-
dans le château de Courbépine - non séduisant. tre de l’art de conter, avec science et
loin d’Evreux -, puis la fin inexora- humour, pouvait réussir un tel
ble : maladie (tétanos) ou suicide ? LE COIFFEUR DE ouvrage : Alain Decaux,
Historiquement, cela n’est pas CHATEAUBRIAND académicien français
encore tranché. Par Adrien Goetz, admirateur depuis tou-
Aussi, Corinne Javelaud, d’une Grasset, jours de Dumas, était le
plume alerte, s’appuyant sur une 174 p., 12 € seul à pouvoir raconter
bonne documentation, nous décrit- Spécialiste d’art et de cet homme amoureux
elle une femme confrontée à la dés- romans à vocation his- fou des femmes, auteur
espérance, après avoir connu - et torique et policière de théâtre puis feuilleto-
conduit - la vie de la Cour, et ses – la fameuse Péné- niste et créateur de tant
rapports avec les « villageois » sont lope – Adrien Goetz de personnages univer-
très bien rendus. Agnès, qui a per- nous emporte à nou- sels de la littérature
mis à Marie Leczynska de devenir veau dans un récit dans ses innombrables
reine de France, ne comprend pas le inattendu et atta- romans. Oui, c’est un
retournement à son égard et elle chant, avec Adolphe bravo d’admiration que
s’étiole. Pâques, coiffeur, et mérite Alain Decaux
Très beau portrait de pas n’importe – rappelez-vous « La
femme, écrit par une femme lequel, coiffeur du caméra explore le temps »,
sensible : ce livre est un grand écrivain « la Tribune de l’Histoire » et tant
cadeau du cœur. François-René de d’autre récits où tout le monde était
Chateaubriand. suspendu à sa parole, à son geste de
LE TRÉSOR Homme le plus célè- la main.
DE LA NORE bre d’Europe, il est Ici, même magie, au travers des let-
Par Martine Alix Coppier en train d’écrire tres-clefs de ce dictionnaire, qui ren-
et Jean-Michel Thibaux. Les Mémoires d’outre- dra amoureux ceux qui ne le sont
Presses de la Cité, tombe, dans une pas encore, depuis « Académie fran-
444 p., 21,50 € attente impatiente de çaise » et « Ancêtres » jusqu’à
Le trésor des rois burgon- tous les publics. « Mélanie Waldor » en passant par
des ! Cela fait rêver… Il Surtout celle de « Monte Cristo » et « Quarteron ».
aurait disparu au Ve siècle, Pâques, subjugué par Un régal pour tous les publics.

Généalogie magazine n°302 37


SAGAS FAMILIALES

LEs GERMAIN
De la soierie à la banque
par Luc Antonini De la soierie à la banque, quel chemin gravi par cette
famille qui est a origine du crédit Lyonnais et dont les
descendants se sont alliés à de nombreuses grandes familles de notre pays, qui
se sont aussi illustrés dans de nombreux domaines et dont certains ont déjà fait
l’objet d’articles dans Généalogie magazine, au même titre que les Daudet,
Hennessy, Fabre, de Voguë, Rostand…

L
e nom Germain qui corres- Rhône-Alpes. Il appartient à l’ar- à Cogny le village de sa mère ; ce fils
pond au catalan Germà rondissement de Villefranche-sur- prénommé Fleuri, meurt à Lyon le
peut avoir deux significa- Saône et au canton de Gleizé. 26 octobre 1817. Il est distillateur à
tions. Soit il s’agit du nom On peut découvrir le château du Cogny, puis devient négociant et
de baptême Germanus (indiquant Sou dont la porte fortifiée est classée échevin à Lyon.
au départ une origine ethnique), soit monument historique, mais aussi le Fleuri épouse Louise Rivoir le 23
du nom commun germanus (= château de Bionnay et celui de mai 1774 à Lyon dont :
frère). De toute façon, l’étymologie Montauzan qui a appartenu à une 1) Jeanne Marie Germain, née à
est la même dans les deux cas. C’est branche de la famille Germain. Lyon le 12 juin 1775
dans les Vosges, la Manche et dans le Jean Germain et son épouse Anne 2) Claudine Germain, née à Lyon le
Lyonnais qu’il est le plus répandu. Partu qui meurt dans ce village le 24 27 mars 1777, décédée à l’âge de
janvier 1626 ont plusieurs enfants deux ans.
Du Beaujolais dont Claude Germain qui donne la 3) Jeanne Germain (1178-1779).
C’est en plein cœur du Beaujolais lignée des Germain de Montauzan 4) Antoinette Germain, née à Lyon le
que vivait au XVIe siècle la famille et Edouard Germain. 10 janvier 1779.
Germain qui nous intéresse pour cet 5) Charlotte Germain, née à Lyon le
article et plus précisément dans le La descendance d’Édouard 5 mars 1781.
petit village de Lacenas où plusieurs Germain 6) Louis Germain, liquoriste au quai
foyers Germains sont établis. Ce dernier est né à Villefranche le 28 de Retz à Lyon, puis négociant. Il est
Le village de Lacenas est situé dans avril 1595. De son mariage avec né le 7 août 1782. Marié à Maria
le département du Rhône en région Claudine Real (1610-1667) il est Boudin le 4 février 1812 à Lyon.
père de Jean Germain qui 7) Jeanne Françoise Germain, née à
vécut à Lacenas et épousa à Lyon le 19 septembre 1783, alliée à
Messimy Claire Laminier le Lyon le 18 septembre 1802 à un
20 janvier 1655. négociant lyonnais Jean-Claude
Antoine Germain, fils de Bruny, d’où : Jean-Marie Bruny dit
Jean et de Claire Germain Joannès, né à Lyon le 16 janvier
naquit le 27 juin 1661 et a 1810, négociant en soieries qui
pour surnom « Brion ». deviendra receveur des finances,
Il est le père de François Décédé à Cancale (35) le 16 octobre
Germain qui voit le jour à 1888, il épousa à Lyon le 3 juillet
Lacenas le 26 avril 1686 et 1844 Caroline Korte.a.p
épouse Charlotte Germain à 8) Jean Marie Henri Germain qui
Cogny le 20 novembre 1714 ; suit
leur fils naquit le 3 avril 1737 9) Louise Germain
10) Augustine Jeanne Antoinette
Femme de lettres, Diane de Germain, née à Lyon le 29 novembre
Margerie est l’arière-petite-fille 1791 ; mariée à Lyon le 27 mars
du banquier Henri Germain. 1816 à Jean de Luvigne,
© D.R. négociant.a.p.

38 Généalogie magazine n°302


Germain

Celle de Jean Germain Photo ci-contre :


Jean Marie Henri Germain, né à le banquier
Lyon le 5 décembre 1784 est décédé Henri Germain
en 1867. Jean Germain est négociant (1895-1914).
en soieries, s’est marié à Lyon le 21 © D.R.
novembre 1814 avec Claudine Lupin
qui vient aussi du milieu de la soie-
rie et apporte à son mari une dot de
160 000 francs. Le ménage Germain
vit rue des Capucins. De cette union
naquit deux enfants et peu de temps
après la naissance d’Henri, Jean
Germain se retire des affaires pour
vivre en rentier, ce qui est l’aboutis-
sement d’une vie bourgeoise. Il faut
dire que la famille Germain a acquis
une honnête aisance dans la
Fabrique, aisance que Jean a large-
ment su faire fructifier, puisqu’il
achète en 1829 un domaine de plus
100 hectares, à Saint-André de
Corcy dans l’Ain. Il est également
propriétaire foncier de plusieurs
maisons à Lyon et détient un beau
portefeuille d’actions et d’obliga-
tions.
Les enfants de Jean et de Claudine
Germain sont :
A) – Émilie Germain, née à Lyon le
16 octobre 1815, décédée à Sainte
Julie (01) le 7 juin 1889. Elle épouse
à Lyon le 19 décembre 1835 Jean
Gayet, (1803-1878) qui reprend le
commerce de draperie et de soie de
son père. apporte en dot plus d’un million de nais et parisiens, il se retrouve admi-
D’où Nicolas Gayet, homme d’affai- francs en capital, actions et terrains. nistrateur de nombreuses sociétés
res, né à Lyon le 5 novembre 1837, Avec ce que lui a donné son père et industrielles et bancaires. En 1863,
décédé à Sainte Julie (01) le 23 juin l’apport de son épouse, Henri vit en devenu propriétaire du château de
1870, marié à Marguerite de rentier et partage certaines idées la Pape en 1859, il participe à l’as-
Preuilly, née à Toulon le 24 juillet libérales qui lui auraient valu d’être sainissement de la Dombes en
1847, décédée à Paris le 9 décembre mis sur la liste des personnes à arrê- contribuant à la création de la ligne
1897. ter après le 2 décembre 1851 si le ferroviaire Lyon-Bourg avec les frè-
B) – Henri Germain est né à Lyon le préfet Bret n’était pas intervenu en res Mangini. La présidence du
19 février 1824 dans la maison fami- sa faveur. Il est de taille moyenne, Crédit Lyonnais le faisant venir sou-
liale, rue des Capucins mince, les yeux bleus, une barbe vent à Paris, la mort de sa femme en
blonde, une mâchoire volontaire et 1867 il devient définitivement pari-
Une des plus grosses fortunes un caractère autoritaire et entêté. sien. En mars 1869, le veuf Germain
de France S’il a l’allure d’un gentleman, il n’en épouse Blanche Vuitry (1841-1913),
Le jeune Henri, bien que n’appré- a pas toujours le caractère ! Il s’in- fille d’un notable de la monarchie de
ciant pas son père est un héritier. Il téresse alors à la banque en faisant Juillet qui a su se reconvertir sous
fait ses études au collège royal de des stages dans des établissements l’Empire en tant que gouverneur de
Lyon, y apprécie les enseignements locaux, renonce à la profession la Banque de France. Cette nouvelle
de l’abbé Noirot, part faire son droit d’avocat et participe en 1857 à la épouse est radicalement différente
à Paris, devient avocat en 1846 et fondation de l’École Centrale lyon- de la première. Autant la première
s’inscrit alors au barreau de Lyon. Il naise pour l’industrie et le com- était effacée, autant celle-ci, domi-
épouse le 30 mai 1850 Laure merce. Proche d’Arlès- Dufour, il natrice, veut accompagner la car-
Clotilde Dumoy, 19 ans, fille unique fonde avec lui le Magasin général rière de son mari. C’est elle qui le
et orpheline d’un négociant qui lui des soies. Grâce à ses réseaux lyon- relance en politique après son échec

Généalogie magazine n°302 39


SAGAS FAMILIALES

de 1885. Le couple a trois enfants, vard des Italiens, l’ouverture d’une


deux filles dont les maris sont vite agence à New York, à Saint- Un libéral en politique
associés à la banque et un seul fils Pétersbourg, à Alger, mais aussi, Après deux échecs, il est élu conseil-
André. Celui-ci, qui manque totale- dans les années qui suivent sur tout ler général de Châtillon-sur-
ment de personnalité, est encadré le territoire national. Cette progres- Chalaronne dans l’Ain en mars 1870
après la mort de ses parents par un sion spectaculaire du nombre et devient président du Conseil géné-
conseil judiciaire. Selon les mauvai- d’agences, des dépôts et des bénéfi- ral de l’Ain jusqu’en 1883, date à
ses langues lyonnaises,André est « la ces nets, suscitent des jalousies et laquelle il se retire. La députation
seule erreur de bourse » d’Henri des critiques. Certains reprochent à semble plus facile, puisqu’il est élu
Germain ! Il partage sa vie, à la fin Henri Germain ses dépenses somp- député de l’Ain dès sa première ten-
du siècle, entre son hôtel parisien et tuaires, son trop grand nombre tative en mai 1869 sous l’étiquette
sa villa de Nice où il réunit autour d’agences et ses petits dividendes. À Tiers Parti. Il devance alors le candi-
de sa table des décideurs politiques Lyon, le groupe Aynard rompt avec dat officiel. Pour être élu, il se pré-
et économiques qui lui permettent lui en créant, en 1881, une banque sente comme un homme libre et
de se tenir au courant des crises rivale, la Lyonnaise de dépôts et de capable d’aider l’arrondissement,
internationales et d’anticiper sur le comptes courants. La crise de mais aussi il mène une véritable cam-
plan boursier. Ses fonctions, prési- l’union générale en 1882 entraîne pagne de séduction en soutenant
dent du Crédit lyonnais et adminis- une perte de 20 millions de francs, financièrement les compagnies de
trateur de multiples sociétés, contri- la fermeture de certaines agences, sapeurs-pompiers et en participant à
buent à un enrichissement rapide, des constructions ou des reconstruc-
selon un rythme de 5% par an tions de bâtiments religieux ou civils.
jusqu’à sa mort à son domicile pari- En juillet 1870, il s’oppose à la décla-
sien d’une grippe le 2 février 1905. Il ration de guerre fatale aux affaires et
est enterré à Cannes. Sa fortune est très hostile à la Commune dont il
dépasse alors les 20 millions de approuve la répression, mais n’ap-
francs et il fait partie des cinquante précie pas davantage la morgue des
plus grosses fortunes de France. royalistes qui dominent l’Assemblée
élue en février 1871. Il participe aux
L’homme du Crédit Lyonnais côtés d’Édouard Aynard et de bien
C’est Arlès-Dufour qui le pousse à d’autres à la fondation de l’École
la tête d’une banque locale, dénom- libre de Sciences politique en 1872.
mée Crédit Lyonnais, créée en juil- De ce fait, il se rallie à Thiers, donc à
let 1863. Dotée d’un capital de 20 une république modérée, capable de
millions de francs, soit 40 000 réprimer le peuple, tout en empê-
actions de 500 francs, cette banque chant un retour à l’Ancien Régime.
de dépôt est ouverte à tous, à condi- Élu de la circonscription de Trévoux
tion d’effectuer un premier verse- (Ain), il le reste jusqu’en 1885.
ment de 50 francs. Elle est tournée Président du groupe du centre gau-
vers les commerçants qui peuvent y che à la Chambre, il est connu pour
souscrire des billets et y encaisser être un orateur, à l’accent lyonnais,
des traites, mais aussi vers les par- Portrait d’André Germain (1882-1971) s’opposant à toute dépense inutile de
ticuliers. Il y a 352 souscripteurs et enfant, par Carolus Dunan. la part de l’État, réclamant un impôt
Henri Germain en est le principal © D.R. sur le revenu des sociétés, sur le tabac
avec plus de 2 000 titres. Peu de et l’alcool. Battu en 1885, il échoue
temps après cette fondation, il le transfert définitif du siège social peu de temps après aux sénatoriales.
« monte » à Paris en 1865 pour à Paris, la baisse du dividende, le Heureusement que sa femme, qui
ouvrir une agence du Crédit lyon- remplacement d’employés par des tient salon à Paris dans leur hôtel de
nais. Anticipant le conflit franco- femmes moins bien payées et l’af- la rue du faubourg Saint-Honoré,
prussien, il ouvre une agence firmation, comme règle de bonne veille et, par ses relations, le fait élire
à Londres en 1870, puis il s’inté- conduite bancaire, de la défiance ! à l’Académie des sciences morales et
resse au marché méditerranéen. Il Les affaires repartent à la fin de politiques. Il est fait chevalier de la
ouvre en 1874, une agence à la décennie. De nouvelles agences Légion d’honneur en 1889 lors de
Constantinople, puis à Alexandrie. en Argentine, en Espagne, à l’exposition universelle. Il récupère
Il ne néglige pas pour autant le Moscou, Odessa, Jérusalem, son siège de député en 1889. Mêlé au
marché local en ouvrant des agen- Lisbonne, mais c’est surtout le scandale de Panama, il se défend,
ces un peu partout dans les villes temps des emprunts russes à pla- mais cela le pousse à se retirer de la
autour de Lyon. 1879 est une année cer auprès des souscripteurs, ce vie politique en 1893. Il continue à
faste : c’est l’inauguration du dont le Crédit lyonnais se fait gérer sas affaires, écrit dans Le
somptueux siège social sur le boule- une spécialité. Temps et publie quelques brochures

40 Généalogie magazine n°302


Germain

économiques et politiques. enfants dont Pauline Dreyfus alliée à


Henri Germain meurt le 2 février François Hennessy.
1905, en étant toujours resté au-des- b) – Henri Fabre-Luce, marié à
sus de la mêlée des professionnels de Fabienne Mazzacurati, a.p.
la politique et des amateurs de la II) – Marie Thérèse Germain, dite
finance. Mais ses conceptions de la Mirzel, née à Paris le 30 juin 1875,
gestion d’une banque allaient mar- décédée à Paris le 17 mars 1935,
quer le développement du réseau mariée à Paris 8e le 25 septembre
bancaire français d’une empreinte 1897 à Georges baron Brincard,
profonde. commandeur de la Légion d’hon-
De son deuxième mariage Henri eut neur, polytechnicien, officier d’artil-
trois enfants qui font tous de très de lerie, président du Crédit Lyonnais,
belles alliances : né à Paris le 8 février 1871, décédé à
I) Cécile Henriette Germain, né à Paris le 3 juin 1953, fils du baron
Paris le 29 décembre 1869, décédée à Paul-Émile Brincard, ancien maître
Cannes (06) le 23 mars 1952. Mariée des requêtes au Conseil d’État et
à Nice le 22 février 1894 à Augustin d’Anne Duboys d’Angers. Georges
Urbain Edmond Fabre-Luce, secré- Brincard devient président du
taire d’ambassade, vice-président Crédit lyonnais en 1922 et reste à ce
du Crédit Lyonnais, né à Marseille poste jusqu’en 1945. En 1930,
le 13 février 1864, décédé à Paris le auprès du gouverneur de la banque
10 octobre 1926, fils d’Urbain Fabre de France (représentant au premier
et de Léonie Luce. D’où : titre) et en compagnie du marquis
A) Jenny Fabre-Luce, née à Paris le de Voguë, il représente la France au Mgr Henri Brincard né en 1939,
3 juin 1896, décédée à Paris le 15 conseil d’administration de la toute arrière-petit-fils d’Henri Germain.
septembre 1991, mariée à Thomery nouvelle Banque des règlements © D.R.
(77) le 27 septembre 1921 à Roland internationaux à Bâle. Il est aussi
Jacquin de Margerie (1899-1990) président de la Compagnie des nistrateur de sociétés alliée à
fils de Bruno de Margerie et de forges de Châtillon, Commentry et Béatrice de Saporta fille de Louis,
Jeanne Angélique Rostand. D’où : Neuves-Maisons de 1928 à 1951, vice- marquis de Saporta et d’Hélène de
a) – Emmanuel de Margerie, officier président de l’Omnium Financier La Panouse .
de la Légion d’honneur, né à Paris le pour l’Industrie Nationale, adminis- D’où : - Agnès Brincard, née en
25 décembre 1924, décédé à Paris le trateur du Chemin de fer 1967, mariée au comte Hervé de
3 décembre 1991, marié le 12 octo- P.-L.-M., administrateur de la Méherenc de Saint Pierre, a.p.
bre 1953 à Hélène Hottinguer. Banque de l’Indochine, administra- - Marie-Violaine Brincard, profes-
b) – Diane de Margerie femme de teur du Crédit Foncier Égyptien, seur, réalisateur, née en 1969,
Lettres, mariée en 1res noces à administrateur de la Banque de mariée à François Roux, photogra-
Riccardo Pignatelli della Leonnessa l’Algérie, administrateur de la phe, a.p. ; - Charles Brincard, né en
(1927-1985), mariée en 2es noces le Lyonnaise des Eaux et de l’Éclairage 1971.
2 mai 1961 à Dominique Fernandez, et administrateur de la société - François-Jérôme Brincard, profes-
membre de l’Académie Française, Foncière Lyonnaise. seur de philosophie, né en 1975.
écrivain, romancier, essayiste et D’où b) – Henri Brincard, né le 18
grand voyageur. A) Geneviève Brincard, née le 25 novembre 1939, ordonné prêtre en
D’où du premier mariage : septembre 1898, décédée le 30 jan- 1975, nommé évêque en 1988.
Don Fabrizio Pignatelli della vier 1974, mariée le 18 octobre 1920 c) – Sibylle Brincard, comtesse
Leonessa né Rome 2 août 1952, à Melchior de Voguë Bruno de Vaulchier du Deschaux
marié à Rome 2 avril 1977 à Anna B) Charles-Henri, baron Brincard, d) – Marie Brincard,
Luisa Ermanna Pia Cecilia prin- administrateur de sociétés, il com- III) André Edmond Alfred Germain
cesse von Schönburg-Waldenburg mence sa carrière comme adminis- né à Paris le 12 août 1882, décédé à
Et du deuxième mariage : trateur de l’Omnium financier pour Locarno (Suisse) le 15 septembre
Dominique, Ramon Fernandez. l’industrie nationale et de l’Union 1971, marié à Paris le 10 octobre
B) Alfred Fabre-Luce, né le 16 mai pour le Crédit à l’Industrie natio- 1906 (Div.) à Edmée Daudet, née le
1899, décédé à Paris le 17 mai 1983, nale de la Compagnie générale du 21 juillet 1886, décédée en 1937, fille
marié à Paris le 31 mai 1928 à la Maroc, vice président des Forges de d’Alphonse Daudet, écrivain, et de
princesse Charlotte de Faucigny châtillon, Commentry et de Neuves- Julie Allard.
Lucinge et Coligny (1908-1990). Maisons, né le 31 août 1899, décédé Telle est l’histoire des fondateurs du
D’où : le 13 août 1970, marié à Marie Crédit lyonnais. Que de chemin
a) – Françoise Marie Fabre-Luce, Béatrice de Liedekerke.D’où : parcouru pour cette famille et pour
mariée à Tony Dreyfus, d’où 5 a) – Marc, baron Brincard, admi- cette banque. ●

Généalogie magazine n°302 41


OUTILS D’HISTOIRE

Les usuels de l’Histoire


Indispensables pour tous !
par Philippe de Montjouvent
« Généalogie sans connaissance n’est que ruine de
l’arbre » aurait pu dire Rabelais ! Collectionner les
ancêtres sans rien connaître d’eux, que leurs noms, prénoms et dates de nais-
sance, de mariage et de décès n’a pas d’intérêt. Chaque mois, depuis 1982, au
travers de cours, de cas pratiques, d’études de documents, de « romans vrais »,
de récits, de propositions de lectures, Généalogie magazine vous plonge dans
leur quotidien. Après une sélection de guides le mois dernier, nous vous présen-
tons quelques « usuels ». Ils vous seront eux aussi, extrêmement utiles.
Comprendre une époque

S
i l’on trouve désormais beau- – Gaston Zeller, Les institutions de la
coup de choses sur Internet, Afin de comprendre le cadre admi- France au XVIe siècle, PUF, 1986,
et notamment sur Wikipedia, nistratif de vie de vos ancêtres – et (épuisé).
un bon dictionnaire histori- par ricochet celui de classement des – Marcel Marion, Dictionnaire des
que et une solide chronologie archives – quelques ouvrages consa- institutions de la France aux XVIIe et
demeurent néanmoins des fonda- crés aux institutions vous seront XVIIIe siècles, Picard, 1923 (réim-
mentaux que toute bonne bibliothè- indispensables. De fait, il est tou- pression 2006), 38 €. Indispensable !
que se doit de contenir. jours préférable de savoir ce – Jacques Godechot, Les institutions
qu’était la taille – un impôt de la France sous la Révolution
Les fondamentaux d’Ancien Régime – lorsqu’on en et l’Empire, PUF, 1998, 64 €.
Le Dictionnaire d’histoire de France consulte les rôles, comme – Thierry Lentz (dir.), Quand
de Perrin (trouvable d’occasion sur il est inutile de Napoléon inventait la
Internet) et la chronologie d’histoire chercher à consul- France, dictionnaire des
de France de Quarto / Gallimard ter le cadastre institutions politiques,
sont des valeurs sûres. À consulter parcellaire sous administratives et de cour
sans modération ! Louis XIV, car il a du Consulat et de
– Dictionnaire d’histoire de France, été créé en 1807 par l’Empire, Tallandier,
Perrin, 2002, (épuisé mais disponible Napoléon Ier. Ces quel- 2008, 49 €.
en occasion ou en bibliothèque). ques titres vous per- – Félix Ponteil, Les
– Journal de la France et des mettront de couvrir une institutions de la
Français, chronologie politique, cul- large période allant du France de 1814 à
turelle et religieuse de Clovis à 2000, XVIe siècle à la chute du 1870, PUF, 1966,
Quarto / Gallimard, 2001, 44,97 €. Second Empire. 14 €.

42 Généalogie magazine n°302


L

En fonction de vos centres d’intérêt, ouvrage (9 volumes, JCG, 27 € cha- s’attache au « contexte quotidien ».
vous pourrez également vous repor- que) ; Ils étaient de leur village « Essence même de ce guide », cette
ter aux dictionnaires consacrés (3 volumes, JCG, 27 € chaque) ; etc. partie rassemble, met en corrélation
à une époque chez Fayard (Diction- – Daniel Boucard, Dictionnaire des et commente, « tous les principaux
naire de la France Médiévale, outils, JCG, 2006, 65 €. éléments de la vie quotidienne et
Dictionnaire du Grand Siècle, Dic- – Daniel Boucard, Dic- matérielle de nos ancêtres » et de nos
tionnaire Napoléon, Dictionnaire tionnaire illustré et antho- contemporains : vie politique et insti-
du Second Empire), logique des métiers, JCG, tutionnelle ; vie économique ;
aux PUF (Dictionnaire 2008, 65 €. société ; vie matérielle ; vie reli-
de l’Ancien Régime, gieuse ; vie militaire, instruction et
Dictionnaire européen vie scolaire ; hygiène, santé, méde-
des Lumières) ou chez cine ; transports et communications ;
Bouquins (Histoire et dic- sciences et techniques ; loisirs, sports
tionnaire des Capétiens ; et spectacles ; mouvements des
France de la Renaissance : idées ; vie culturelle. Des renvois
histoire et dictionnaire ; vers une impressionnante bibliogra-
France Baroque-France phie et des sources d’archives (AN,
Classique : récit et diction- AD, AM, BN, etc.) sont proposés aux
naire ; Histoire et diction- lecteurs souhaitant approfondir un
naire du temps des point. Un système de rappels d’une
Lumières ; Histoire et dic- fiche à l’autre permet de suivre une
tionnaire de la Révolution thématique dans le temps ; parfois
française ; Histoire et diction- durant plusieurs siècles. En annexe,
naire du Consulat et de un lexique aide à la compréhension
l’Empire) ; etc. des termes spécifiques (signalés par
un astérisque dans les fiches) ; un
Ainsi vivaient nos ancêtres index alpha-thématique (noms de
La France en héritage, diction- personnes, noms de lieux, noms com-
naire encyclopédique : métiers, muns, notions importantes, mots-
coutumes, vie quotidienne (1850- clés, sigles ou titres d’œuvres)
1960) est le – gros et beau ! – de près de 6 000 entrées « per-
livre qu’il vous faut posséder. met de dater rapidement un
Métiers et tâches saisonnières de évènement à partir de ses
la terre, artisanat villageois et acteurs, de son cadre géogra-
petite industrie, corpora- phique ou de notions proches.
tions, organisation du » Conçu pour « faciliter la lec-
monde paysan, mentalités, ture et l’interprétation des
vie quotidienne, croyances, documents d’archives » et
réjouissances, proverbes, chan- « retracer la trame du quoti-
sons… Abondamment illustrée, dien de nos ancêtres, écrire
cette « encyclopédie des anony- leur histoire ou établir des cor-
mes » vous fera entrer de plain- rélations entre l’histoire d’une
pied dans le quotidien de vos ancê- famille et le contexte de son
tres. Gérard Boutet, son auteur, a existence », Contexte ne se
par ailleurs publié plus d’une ving- limite pas à cela. Loin s’en
taine d’ouvrages consacrés aux Contexte faut ! C’est aussi un fantastique
vieux métiers, dans lesquels il Bien connu des généa- « outil » pour rafraichir, parfaire et
recueille les témoignages des ultimes logistes, Thierry Sabot est enrichir sa culture personnelle.
survivants d’un monde perdu. Le l’un des membres fondateurs du – Thierry Sabot, Contexte : guide
Dictionnaire des outils et le webmagazine histoire-genealogie. chrono-thématique pour situer un
Dictionnaire des métiers de Daniel com et de La Gazette web, dont il village, une famille, un personnage
Boucard vous invitent pareillement coordonne l’équipe rédactionnelle. ou un événement dans son contexte
à une plongée dans les fermes et les Avec Contexte, il retrace le quotidien historique et généalogique, Éditions
ateliers d’autrefois. de la France et des Français de 987 à Thisa (04 77 78 10 03), 2010, 29,50 €
– Gérard Boutet, La France en héri- 2009, à travers 144 fiches chrono- (franco de port). Commande : adres-
tage, Perrin (coédition JCG), 2007, thématiques d’une exceptionnelle ser directement votre règlement à
45 €. richesse. Dans chacune d’elles, il rap- l’éditeur (Thierry Sabot, Éditions
Ainsi que : Les gagne-misère (9 volu- pelle tout d’abord le « contexte histo- Thisa, 18, rue de Verdun, 42640
mes, JCG, 21 € chaque) ; La belle rique » (colonne de gauche), puis il Saint-Germain-Lespinasse). ●

Généalogie magazine n°302 43


TOUTES LES RESSOURCES GÉNÉALOGIQUES…

Les archives départementales


de l’Oise par Myriam Provence

Inauguré le 14 février 2003, le bâtiment des Archives départementales de


l’Oise est propice à la recherche de par l’espace destiné aux chercheurs.
Toutefois, sa localisation dans un secteur mal desservi oblige à prendre
sa voiture.

Le bâtiment des Archives


départementales de l’Oise
à Beauvais et son entrée.
© Myriam Provence.

C
onnaître le ressort dont
dépend un département
permet de mieux localiser
les archives départementa-
les qu’il faudra peut-être visiter.
Les 693 communes qui composent
l’actuel territoire du département
de l’Oise, département de la région
Picardie, étaient par le passé du res-
sort du Parlement de Paris, mais
aussi des Généralités de Soissons,
Amiens, Rouen et Paris.
encore la série M, les listes électora- – Et les microfilms des tables décen-
Les documents en libre accès… les de 1864 à 1934 (sous-série 3M) et nales pour la période 1803-1902,
Trois catégories de documents les listes nominatives de 1806 à 1936 cotées 2Mi.TD, reliées par commu-
répartis dans la salle de lecture peu- (sous-série 6M, maintenant en 2Mi). nes, entreposées à proximité des lec-
vent être librement consultables : – Les usuels, comme les relevés des teurs de microfilms. Il ne faudra pas
– Les instruments de recherches, mariages effectués par les associa- oublier, toutefois, de remplir un
comme les inventaires sommaires tions généalogiques portant la cote imprimé à remettre à la Présidence
des séries dont entre autre la série E, US141 à US321 (classeurs verts) ou de la salle de lecture.
celle qui regroupe à la fois les regis- les dictionnaires des paroisses et
tres paroissiaux et l’état civil en communes de France classés par Les documents à commander…
sous-série 3E, et les minutes des département (Editions du CNRS) – Les registres paroissiaux et d’état
notaires en sous-série 2E, ou bien cotés de US1/1 à US1/87. civil XVIe-XXe siècles.

44 Généalogie magazine n°302


Les archives de l’Oise

Indications pratiques
Adresse :
71, rue de Tilloy – BP 941
60024 Beauvais Cedex
Tél. : 03 44 12 14 80
Fax. : 03 44 12 14 81
E-mail : [email protected]
Sites web : www.cg60.fr
Accès :
Au départ de la gare de
Beauvais, prendre le bus n° 1,
descendre place de la Mairie,
reprendre le bus n° 4 jusqu’au
centre Intermarché Nord (Prix
du billet : 0,85 € ; validité : une
heure). Vous pouvez opter pour
le taxi, temps d’attente à la gare
Le hall d’accueil des Archives départementales de l’Oise est spacieux, lumineux entre 5 et 20 mn, prix de la
et offre sur le côté un espace r epos avec distributeurs de boissons. course entre 6,50 € et 8,50 €.
© Myriam Provence.

Ils sont sur support microfilm. très rapidement si la recherche d’œil les documents susceptibles
Ceux-ci ont été réalisés par les généalogique peut être poursuivie d’être consultés.
Mormons à partir des registres du et/ou complétée grâce aux recense- - De nombreuses communes ont
greffe se trouvant en série 5Mi. (Les ments de la population. déposé leurs archives, pour chacune
originaux des registres paroissiaux - Les minutes et répertoires des d’entre elles il existe un répertoire
et de l’état civil de la collection du notaires XVIe-XXe siècles. numérique spécifique. Les commu-
Greffe sont cotées en 3E mais ils ne Les inventaires de la sous-série 2E, nes de Allonne, Amblainville,
sont plus consultables sous la forme consultables en libre accès, rensei- Avrechy, Bailly, Bonneuil-en-Valois,
« papier »). En général tous ces gnent sur les titulaires des offices, Chantilly, Chepoix, Compiègne,
documents sont à présent numérisés
et accessibles en ligne.
Les microfilms réalisés par les Un répertoire numérique spécifique pour
chacune des communes ayant déposé ses archives
archives départementales à partir
des registres de la commune sont en
série 1Mi.Attention, certains ne sont
pas encore numérisés et ne sont
donc accesibles que sous support sur les sources complémentaires tel- Creil, Crépy-en-Valois, Golancourt,
microfilm. les les séries C (registres du Gouvieux, Grémévillers, Hanvoile,
Pratique : ces deux collections peu- Contrôle des actes sous l’Ancien Haucourt, Labruyère, Maignelay-
vent se compléter. régime : 2C), Q (enregistrement : Montigny, Méru, Mogneville,
Pratique : Les inventaires des regis- 3Q), U et L, et sur les sources impri- Nanteuil-le-Haudouin, Noyon, Saint-
tres paroissiaux et d’état civil classés mées. Cette procédure permet au Deniscourt, Saint-Leu-d’Esserent,
par communes, donnent à la suite lecteur de connaître d’un seul coup Saint-Omer-en-Chaussée et Villers-
les cotes des recensements de la Saint-Barthélémy ont conservé leurs
population, ce qui permet de savoir archives.
- Les archives hospitalières d’Acy-
en-Multien, de Baron, Beauvais,
Définitions Chambly, Clermont, Compiègne,
Senlis et Verberie ont été versées.
Ressort : limite de la compétence Seuls les archives de Crépy-en-
territoriale d’une juridiction. Valois et de Noyon sont conservées
Généralité : circonscription admi- par les établissements.
nistrative essentielle sous l’An-
cien Régime. Les classeurs des relevés de mariage.
© Myriam Provence.

Généalogie magazine n°302 45


TOUTES LES RESSOURCES GÉNÉALOGIQUES…

– La bibliothèque : titres féodaux, les titres de familles


Le fonds de la bibliothèque com- et les titres de communautés d’habi- Le Conseil de l’Oise édite une
prend environ 15 000 ouvrages du tants sous l’Ancien Régime. La col- Lettre d’information des archi-
XVIe siècle à nos jours auxquels lection est essentiellement constituée ves départementales de l’Oise.
s’ajoutent des ouvrages anciens de de documents saisis à la Révolution. Celle de septembre 2010 (n° 5)
la bibliothèque du tribunal de – La série G est composée de docu- traite des Ressources en lignes,
Beauvais et de la bibliothèque du ments provenant des évêchés et du Droit à l’image, de l’exposi-
Séminaire de Beauvais. Certains autres juridictions entrés aux archi- tion « Une Histoire des Femmes
ouvrages sont en libre accès, les ves à la suite des confiscations révo- de l’Oise de 1789 à 1945 ».
autres sont à commander. lutionnaires. Sont concernés, entre
autres, les évêchés de Beauvais, Chaumont-en-Vexin, Hôtel-Dieu de
Les séries anciennes Noyon, Senlis. Toutefois certaines Nanteuil-le-Haudouin, Hôpital
– Si la série A n’est formée que de paroisses ressortissaient d’évêchés Saint-Jacques de Noyon, Hôpital
deux cartons (édits et ordonnances ; extérieurs : Amiens, Meaux, Rouen, Général de Noyon, Hôtel-Dieu et
domaine royal), la série B (Cours et Soissons et Paris. Pour Paris, seule Charité de Silly-le-Long, Hôpital
juridictions avant 1790) est volumi- en dépendait Coye-la-Forêt. de Varennes, Maladrerie de Notre-
neuse, mais n’est malheureusement – Les réquisitions révolutionnaires Dame d’Angy, Maladrerie d’Autrê-
que partiellement classée (juridic- ont touchées aussi les documents ches, Bureau des Pauvres de
Beaulieu-les-Fontaines et Hôtel-
Dieu de Beauvais, etc.).
De nombreuses lacunes sont cepen-
De nombreux manques sont à déplorer dant à déplorer.
Les deux dernières Guerres ont été
plus destructrices que les siècles
passés. Ainsi, les arrondissements de
tions royales, juridictions ecclésiasti- relatifs aux ordres religieux et com- Compiègne et de Senlis, et la ville de
ques, justices seigneuriales et juri- munautés d’homme et de femmes Beauvais, comme terrains de
dictions spéciales). qui se trouvent aujourd’hui en série bataille en 1914 et comme cibles lors
– Page 91 du Guide des archives de H. C’est dans cette série que l’on de bombardements en 1940, ont
l’Oise figure un tableau, par bureau, trouve les documents de 1638 au payé de leurs archives.
les dates et cotes des principales XVIIIe siècle des hôpitaux (Hôtel- – Arrondissement de Compiègne : un
catégories de registres qui consti- Dieu de grand nombre
tuent la sous-série 2C. des collections
– La série-série 1E regroupe les communales de
cet arrondisse-
ment ont été dé-
truites en 1914
(cantons d’At-
tichy, Guiscard,
Lassigny, Noyon
et Ribécourt).
– Greffe de
Compiègne : la
totalité des re-
gistres de l’état
civil du greffe
postérieur à
1800 a disparu en 1940.
– Greffe de Senlis : la totalité des
registres paroissiaux et d’état civil
de ce greffe a brûlé en 1914. Seules
subsistent les collections commu-
nales.
Ci-contre : l’espace lecteurs pour micro-
films ; ci-dessus : l’espace numérique.
© Myriam Provence.

46 Généalogie magazine n°302


Les archives de l’Oise

– Ville de Beauvais : la totalité des Le dépôt de toutes les affaires dans


archives communales de la ville a été des casiers individuels fermant à Le guide des archives
détruite en 1940. clé est obligatoire. Seuls les crayons de l’Oise
– Toutes les archives du diocèse de à papier, feuilles volantes, blocs-
Beauvais ont été détruites pendant notes, cahiers, voire ordinateurs Signé Marie-Josèphe Gut, paru
la guerre, en 1940. portables, sont autorisés, les en 1990, cet ouvrage est particu-
pochettes non transparentes et lièrement utile car il est ponctué
Côté pratique scanners étant interdits. de listes et de tableaux pratiques
La salle de lecture a une capacité L’article 9 du règlement de la salle (Bureaux du Contrôle des actes
de 50 places auxquelles s’ajoutent de lecture limite le nombre de et de l’Enregistrement, Classe-
2 places pour la consultation des consultations autorisées pour un ment alphabétique par localités
plans, 18 lecteurs non reproduc- même lecteur à 6 articles par des Fabriques, etc.). Un outil
teurs, 7 lecteurs reproducteurs de séance, c’est-à-dire par demi-jour- indispensable.
microfilms et un lecteur de micro- née. De même, les modalités de
fiches. Dix ordinateurs sont mis reproduction des documents sont
à la disposition des lecteurs, dont soumises au règlement. Toutefois il
deux, utilisés comme postes de est possible de faire des photocopies
commande, un, réservé à la à partir des microfilms au prix de
recherche via Internet, un, pour la 0,20 € la feuille (seulement par carte
consultation du fichier de la de 10 ou de 50 photocopies), et d’ef-
Bibliothèque, et six pour consulter fectuer des photographies sans flash
les archives numérisées. La salle de à partir des documents papiers ou
lecture est ouverte du lundi au microfilms ; pour cela, il est néces-
vendredi de 9h à 17h, il existe une saire d’obtenir la Licence n° 5 (usage
simple permanence de 11h30 à privé commercial ou non) dans le
13h30. La fermeture annuelle a cadre de la réutilisation d’informa-
lieu les deux premières semaines tions publiques détenues par les
de juin. archives départementales). ●

Le tome 2 des
100 MARSEILLAIS
PAR LUC ANTONINI
Enfin disponible
INTERNET

Les archives de Béthune


Dans l’ère de la numérisation par Gilles Prévost

Le service des Archives de la Ville de Béthune entre dans l’ère de la numérisa-


tion. Les documents numérisés ont une valeur particulière dans l’histoire de la
ville. Que ce soit pour la recherche de vos ancêtres ou pour revivre les grandes
décisions prises par le conseil municipal de la ville depuis 1855, ces documents
sont désormais consultables via un ordinateur.

L
a consultation des images l’ensemble des archives numérisées. généalogiques : la paroisse Saint-
numérisées (registres, Attention : la recherche dans les Vaast et la paroisse Sainte-Croix.
plans et cartes postales) registres paroissiaux (1737-1792) Ces deux paroisses correspondaient
nécessite le téléchargement peut s’avérer difficile, notamment à deux églises : l’église Saint Vaast
du logiciel Sun’s Java Plug in. pour identifier le nom de vos ancê- (autrefois à Catorive) et l’église
tres. N’hésitez pas à contacter les Saint-Barthélémy (sur le site de
Paramétrage conseillé services des archives. En effet, ils
Pour consulter les documents numé- conservent des listes nominatives
risés de manière optimale, n’hésitez des naissances, mariages, décès qui
pas à paramétrer la fenêtre d’affi- peuvent vous faire gagner du temps. SITE À CONSULTER
chage (taille de la fenêtre et zoom). Le document le plus ancien qui
Afin d’obtenir un meilleur confort pourra être consulté date de 1737. À La description complète sur la
visuel pour consulter les documents cette époque, Béthune était divisée page :
numérisés, le logiciel « Zoomify » en deux paroisses, ce qui ne sera pas http://archives.ville-bethune.fr/
sera progressivement installé sur sans incidences sur les recherches

48 Généalogie magazine n°302


Les archives de Béthune en ligne

Les archives de l’Isère sont en ligne

Vous pouvez consulter ici l’ensemble des regis-


tres des paroisses puis communes de l’Isère, pour
la période allant du XVIe siècle pour les plus
anciens, jusqu’en 1892 (et dans certains cas,
jusqu’en 1896), soit 4,5 millions de pages.
Afin d’offrir une ressource numérique aussi
complète que possible, vous trouverez pour cha-
que commune :
– Les registres paroissiaux de la collection dépar-
tementale (série 5 E) et ceux de la collection
communale (conservés en mairie le plus souvent,
ou déposés aux Archives départementales) pour
la période antérieure à 1792 ;
– Les registres d’état civil de la collection dépar-
tementale (série 5 E), complétés par ceux de la
collection communale, pour la période allant de
1792 à 1892 (parfois 1896) ;
– Les tables décennales de la collection départe-
mentale (série 6 E) pour la période 1792-1892.
La numérisation a été faite à partir des microfilms (masters) réalisés par la Société Généalogique de l’Utah
(Mormons). Quelques registres ont pu échapper au microfilmage, et donc à la numérisation : ces lacunes seront
prochainement comblées.
L’accès aux registres se fait par le nom
de la commune existante à l’époque :
en cas d’évolution de son nom ou de
son territoire, une notice historique
vous orientera. Lorsqu’une commune
a eu plusieurs paroisses ou sections,
une entrée directe vous est proposée.
Un géo-référencement (localisation de
la commune) vous est proposé : cli-
quez sur l’icône de la mappemonde.
Vous pouvez ensuite choisir l’affi-
chage de tous les registres disponibles
(cliquez “suivant” sur les deux écrans
successifs), ou faire une recherche par
type d’acte, et/ou par date.
N.B. : les Archives de l’Isère ne
conservent pas les registres des
anciennes communes iséroises trans-
férées au département du Rhône.
http://www.archives-isere.fr/2369-
registres-paroissiaux-et-d-etat-civil-
de-l-isere.htm

l’ex-polyclinique de l’Artois). Au la partie nord du territoire béthu- Quant aux registres des délibéra-
XVIIIe siècle, la paroisse constituait nois. Ainsi ceux qui recherchent tions, ils sont incontournables.
une circonscription à laquelle s’iden- leurs ancêtres doivent donc détermi- Par ailleurs, les images numérisées
tifiaient les habitants des villes. Pour ner précisément le lieu de naissance, audiovisuelles sont consultables
simplifier, la paroisse Sainte-Croix de décès et de mariage. Une situation pour le moment dans la salle de lec-
regroupait la partie sud de la ville et qui s’est simplifiée au XIXe siècle ture des archives à l’Hôtel de
celle de Saint-Vaast correspondait à avec l’existence d’une seule paroisse. Beaulaincourt. ●

Généalogie magazine n°302 49


MAGAZINE DES RÉGIONS ET QUESTIONS

Pour envoyer vos demandes ou recherches :


[email protected]

textes en fac-similé. Nous les avons passés au scan-


ner, et refait un long travail de composition, en res-
tant, pour la mise en pa ge, le plus proche possible
de l’original. Nous remercions pour leur aimable
autorisation les descendants de l’auteur : la famille
Bourgès, les successeurs des Presses bretonnes.
Par ailleurs, André-Yves Bourgès a écrit, à propos
de cet ouvrage : “Il s’agit d’une monographie histo-
rique de Pont-Melvez, depuis le Moyen Âge
jusqu’au XIXe siècle, qui s’attache surtout à décrire
la situation sous l’Ancien Régime, en particulier la
vie paysanne dans le cadre du système de la ten ue à
quévaise. La thèse de M me Jeanne Laurent sur le
sujet (la quévaise) est plus documentée et plus
“maitrisée” ; mais l’opuscule d’Arthur Bourgès, qui
fut longtemps instituteur à Pont-Melvez et maire de
cette commune, ne manque pas d’une cer taine
tenue : il est pour une par t à l’origine de ma voca-
tion d’historienne et je garde un souv enir ému de la
première lecture que j’en fis…”.
BRETAGNE Vous pouvez commander cet ouvrage de 174 p., au
prix de 20 € (+ 6 € de frais de por t) auprès de la
CHEZ LES MOINES ROUGES librairie de la Voûte – 24, rue de la Voûte 75012 Paris
DE PONT-MELVEZ
Dans “l’avertissement” de l’ouvrage, Roland
Jourden a écrit : « L’ouvrage que nous présentons CHAMPAGNE-ARDENNES
est une réédition de “Chez les Moines R ouges de
Pont-Melvez” de Arthur Bourgès, publié en 1951 RUIN – SIROT – KLEIN
par les Presses Bretonnes” de Saint-Brieuc. Recherche liens de parenté entre Raymond Sirot,
J’avais, comme beaucoup de personnes intéressées soldat et FFI, prisonnier des allemands en 1944,
par l’histoire locale, entendu parler de ce livre. Je mort en Allemagne, dont le nom est apposé sur une
l’ai consulté à la bibliothèque de Plouma goar. Mais
n’étant que de passage en Bretagne, je n’ai pu l’em-
prunter. J’ai alors recherché ce livre auprès des
habitants de la région de Bourbriac-Pont-Melvez.
Introuvable, ou considéré comme un “trésor” dont
on ne voulait se séparer ; enfin après un mois de
recherches, M. Le
Vincent, maire de Pont-
Melvez, m’a prêté son
exemplaire. En voyant
l’intérêt que portaient les
habitants de ce canton
pour cet ouvrage, l’asso-
ciation d’Histoire et
d’Archéologie de la
Région de Bourbriac a
décidé de le republier à
titre associatif.
La qualité médiocre du
papier, et de l’impres-
sion ne nous a pas per-
mis de reprendre ces

Généalogie magazine n°302 51


MAGAZINE DES RÉGIONS ET QUESTIONS

plaque commémorative dans le square de la ges-


tapo de Reims, comme d’autres patriotes ; il est né
le 11 décembre 1901 et mort le 8 mars 1944.
Et Leiba mariée à Georges Ruin, déportés et morts
à Dachau.
Ainsi qu’avec Félix Auguste Sirot décédé le 18 mar s
1884 à Saint-Thierry (51) à l’âge de 34 ans.
Mme Martine Ruin 42 rue Cognacq-Jay 51100 Reims.

LIMOUSIN

l’Ile-de-France (le 27), les Hautes-Pyrénées (le 28),


le Limousin (le 29).
Michel Démorest offrira une démonstration de
Filiatus, Cartagen et MariaGed les 21 et 22 jan vier.
Contact : Librairie de la Voûte, 24 rue de la Voûte,
75012 Paris, courriel : [email protected],
Internet : www.lavoute.org.

CONFÉRENCE L’ABBÉ PIERRE


Une conférence sur “L’abbé
Pierre, les tiroirs secrets
d’une généalogie” se tiendra
le 18 novembre 2010. Avec
GENCO 2010 : UN VÉRITABLE SUCCÈS l’abbé Pierre, grande figure
Nous avons bénéficié d’une couverture médias de l’humanité fraternelle,
(France 3 le 26, France Bleu Limousin, Chéri FM, s’ouvre le troisième volet
Sud Radio, Radio Bréniges FM, Radio Vicomté, d’une série de conférences
Bétailles, journaux de la Corrèze, du Lot et de la consacrées au décryptage de
Dordogne et des revues nationales spécialistes de la la généalogie de personnali-
Généalogie (notamment “Généalogie magazine”). tés hors du commun.
Les invités étaient au rendez-vous : 48 associations Comment des logiques
de généalogie, 12 écrivains, 4 conférenciers, asso- familiales inconscientes ont-
ciations philatéliques avec enveloppe et timbre de elles pu orienter vers le don de soi cet homme qui
la manifestation, professionnels, Archives munici- œuvra toute sa vie en f aveur des plus démunis ?
pales… Restauration sur place et bar/boissons Comment ces mêmes processus sont-ils venus
toute la journée. La fréquentation publique a été nourrir l’étonnante capacité de révolte de celui qui
supérieure de plus de 30 % (plus de 4 500 visiteurs fit de la lutte contre l’exclusion un combat de tous
sur un comptage photo-électrique affichant 6 307 les instants ? En nous dévoilant nombre de méca-
passages). Nous avons programmé l’édition 2012. nismes à l’œuvre dans les phénomènes de transmis-
Claude Jaillard sion entre générations, la Généalogie Analytique
Président de Généalogie en Corrèze nous invite à poser un nouveau regard sur le per-
sonnage insolite que fut l’abbé Pierre.
Forum 104, salle de l’Olivier – 104, rue de Vaugirard
ILE-DE-FRANCE 75006 Paris. Conférence présentée par Anne Camus,
analyste en généalogie, auteur de “l’ABC de la
QUINZAINE DE LA GÉNÉALOGIE Généalogie Analytique”, Éditions Grancher.
À LA LIBRAIRIE DE LA VOÛTE (PARIS)
La Librairie de la Voûte anime sa traditionnelle RÉPONSE BRETEAU
“Quinzaine de la généalogie”, du 18 au 29 janvier Réponse de la page 51, n°300 (Île-de-France,
2011. Pour cette 15 e édition, chaque jour (générale- Breteau). « Demander à la mairie de Jouarre (77640)
ment de 14 h à 18 h 30), la librairie parisienne invite la copie intégrale (ou photocopie) de l’acte de nais-
ses clients à rencontrer des représentants d’associa- sance du 18 avril 1892 de Lucie-Claire Breteau ; en
tions et des généalogistes professionnels. Au pro- principe cet acte comporte, en mention marginale le
gramme : le Cantal (le 18), le Lot (le 20), l’Italie (les mariage du 10 juillet 1909 à Neuill y-Saint-Front (02).
22 et 23), les Ardennes (le 25), le Bas-Berry (le 26), Pierre Chevrier

52 Généalogie magazine n°302


MAGAZINE DES RÉGIONS ET QUESTIONS

les “Cahiers Percherons”, le magazine “Pays du


MIDI-PYRÉNÉES Perche” et l’édition de livres.
Editions Amis du
Perche.
COURS D’INITIATION ISBN 978-2-
À LA GÉNÉALOGIE À TOULOUSE 900122-90-7
L’Entraide généalogique du Midi toulousain Vous pouvez
(EGMT) organise des cours hebdomadaires commander cet
gratuits d’initiation à la généalogie jusqu’au ouvrage de
15 décembre 2010, à son siège situé 1 bis a venue 320 p. dont 16 p.
Lamartine à Toulouse (31). quadrichromie
Contact : tél. 05 34 63 91 06 – www.egmt.org au prix de 25 €
(+ 6 € de frais
de port) auprès
NORMANDIE de la librairie
de la Voûte,
CATINAT, HISTOIRE D’UNE FAMILLE 24 rue de
Par Ghislaine Chouet et Br uno Jousselin. la Voûte,
Les Amis du Perche présentent un nouvel ouvrage 75012 Paris.
“Catinat, histoire d’une famille”. Cet ouvrage vous
transportera dans le Perche, en Touraine,
en Normandie et en Île-de-France de la
Renaissance à la Révolution. Vous y
découvrirez la famille Catinat qui, par
ambition et opportunités, est arrivée
jusqu’aux rangs de la noblesse et com-
ment l’un des siens, Nicolas Catinat, a
accédé au titre de maréchal de France
sous Louis XIV. Depuis plus de cent
ans, aucune monographie familiale
n’avait été publiée dans le Perche :
“Catinat, histoire d’une famille” vise à
répondre à cette attente. Ce livre, qui
passionnera les généalogistes, s’adresse
aussi aux lecteurs intéressés par le patri-
moine et le passé de cer tains lieux. Riche
de détails et d’anecdotes, cet ouvrage
constitue un passionnant récit pour tous
les amateurs d’histoire.
Ghislaine Chouet et Bruno Jousselin, tous
deux originaires du Perche, sont passion-
nés par les recherches historiques et
patrimoniales.
Bruno Jousselin a écrit plusieurs ouvrages
sur la région. Ghislaine Chouet est en
cours de rédaction d’un livre sur l’histoire
de Pervenchères et son canton.
Fondés en 1947 à Nogent-le-Rotrou, les
Amis du Perche regroupent au sein de
leur fédération, trois associations dépar-
tementales (Eure-et-Loir, Orne, Sarthe-
Loir-et-Cher). Société d’histoire, des arts
et de l’environnement, ils enregistrent
plus de mille adhérents. Ils concourent
au développement de la recherche his-
torique et archéologique sur les pays du
Perche et contribuent
à la protection de l’environnement
naturel. Les Amis du Perche proposent

Généalogie magazine n°302 53


MAGAZINE DES RÉGIONS ET QUESTIONS

Généalogie Aisne – 12, rue des Frères Desains


PICARDIE 02100 Saint-Quentin
www.genealogie-aisne.com
[email protected]
QUATRIÈMES RENCONTRES DE L’AISNE
Généalogie Aisne a le plaisir de v ous convier à ses
Quatrièmes Rencontres Généalogiques et ÉTRANGER
Historiques qui se tiendront au Palais de Fervaques
de Saint-Quentin le samedi 19 mar s 2011 de 10 h à RÉPONSE RISCH
18 h et dimanche 20 Mar s 2011 de l0 h à 17h. Réponse de la page 54, n° 300
(Luxembourg, Risch).
M. Jacques Ysabey. 60 rue Moxouris
78150 Le Chesnay.
Si l’acte de mariage du 29 avril 1899 à
Paris (arrondissement ?) n’indique pas la
filiation de Catherine Risch, il est néces-
saire de le relever sur son acte de nais-
sance du 5 avril 1867 à demander à la
mairie de Hondorff (Luxembourg).
Sur Internet, on peut consulter gratuite-
ment, à tout hasard car 1e site ne couvr e
pas tout le grand duché :
http ://duarep.free.fr
Pierre Chevrier

Modèle pour une petite annonce pour une r echerche (à découper ou photocopier) à compléter a vec soin
sans aucune abréviation et à retourner à Généalogie Magazine-Entraide, 24 rue de la Voûte – 75012 Paris

............................... (cette référence sera complétée par la rédaction)

• Patronymes cités dans l’annonce ........


(en lettres capitales, mais avec les accents).

• Renseignements demandés ………………………


[indiquer dans l’ordre : lieu, date, naissance,
décès, mariage (ou si recherche des 3 événements :
tous renseignements), ou / et descendance de,
ascendance de, homonyme, localisation].

• Renseignements que vous avez déjà ……………


(dans l’ordre, indiquer les prénoms, le nom
(en MAJUSCULES AVEC LES ACCENTS),
puis l’événement, son lieu (département
en lettres) et sa date (le mois en lettr es).

• Vos prénoms et nom .............


(prénom en entier et nom Question envoyée le :
en CAPITALES AVEC LES ACCENTS)
• Adresse ................................... ..............................
(Veuillez cocher impérativement ci-dessous 201...
la case correspondant à votre choix)

• E-mail Votre adresse sera publiée OUI NON

54 Généalogie magazine n°302


La fiche du débutant

Comment faire pour…


RÉDIGER UNE BIOGRAPHIE
Au fur et à mesure de la
progression de vos recher-
ches vous allez découvrir
– à moins que vous ne les
connaissiez déjà – des per-
sonnages plus intéressants
que d’autres. Vous allez

Photo D. Chanteranne.
rassembler sur eux une
documentation impor-
tante. Puis, un jour, vous
serez tentés de rédiger leur
biographie.

R
édiger une biographie n’est pas une tâche et différents domiciles, retraite et décès. Les docu-
aisée. Vous le constaterez très vite. Mais ments concernant son caractère, ses talents parti-
tout d’abord quel type de biographie ? culiers, des activités extra professionnelles ou un
C’est la première question que vous devez rôle important joué à un moment particulier de
vous poser. sa vie seront classés à part pour être réintroduits
Tous les personnages ne présentent pas le même lors de la rédaction ou faire l’objet d’un chapitre
intérêt et, surtout, vous ne disposez pas toujours de spécifique.
la documentation que vous souhaiteriez. Par ail- Si, en revanche, la personne a joué un rôle impor-
leurs, il s’agit de savoir dans quel but vous prévoyez tant au niveau régional ou national, vous pouvez
d’effectuer ce travail : pour un journal de famille opter pour un classement thématique : différentes
ou pour un véritable livre. Dans le premier cas découvertes scientifiques, action politique et lois
quelques pages suffiront, tandis que dans la initiées ou votées, etc. Dans ce cas, la vie familiale
seconde hypothèse, il vous faudra, au contraire, sera sensiblement réduite, à moins qu’elle n’ait eu
prévoir des chapitres bien déterminés. une influence sur son activité principale.
Ce classement de vos sources vous amènera inévita-
Classer ses sources blement à les “hiérarchiser”. Certaines seront
La meilleure manière de se déterminer consiste naturellement plus importantes que d’autres. Un
sans doute à bien classer ses sources : lorsque l’on journal tenu par un proche ou un ensemble de let-
connaît bien la matière dont on dispose, le choix est tres pourra ne pas vous apporter beaucoup d’infor-
plus aisé. mations ou, au contraire, se révéler être une vérita-
Classer et analyser ses sources permet également ble mine.
de voir ce qui manque. Ainsi vous pouvez disposer Dans tous les cas, il faudra effectuer un examen cri-
d’une abondante documentation concernant cer- tique de vos sources. Certaines pourront être un
taines périodes de la vie de celui ou celle que vous peu trop élogieuses, tandis que d’autres ne seront
voulez présenter et ne rien avoir, ou très peu, sur qu’un recueil de médisances ou de jalousies. Il ne
d’autres. Envisager une biographie vous amènera vous sera pas toujours facile de rechercher la
peut-être à effectuer un complément de recherches, vérité. De même, lors de la rédaction, il faudra évi-
avant tout début de rédaction. ter de colporter tout à la fois des éloges exagérés ou
Le classement chronologique est sans doute le plus des critiques non méritées.
simple : environnement familial à la naissance, Il se peut d’ailleurs que vous disposiez de sources
enfance et études, mariage, carrière professionnelle totalement contradictoires. Dans ce cas, il sera

55
Photo D. R.
La fiche du débutant

nécessaire de démêler le vrai du faux et, si ce n’est gue d’origine puisque les noms de famille, quant à
pas possible, de présenter les différentes “vérités” eux, ne sont pas traduits : un Alsacien nommé
en employant le conditionnel. Le travail d’historien Johann Friedrich Schmidt n’a aucune raison de
familial n’est jamais facile. devenir Jean Frédéric Schmidt.
Vous pouvez ajouter à vos sources des livres ou Les anecdotes, à condition qu’elles ne soient ni gri-
articles qui ne concernent pas directement la per- voises, ni malveillantes, sont les bienvenues. Elles
sonne, mais qui décrivent bien son environnement, égaient les textes, rendent la lecture plus facile et,
tels que “La vie des paysans de… au… siècle” ou souvent, décrivent un caractère bien mieux qu’une
“Le monde industriel…”. Ils vous permettront de longue dissertation.
mieux situer votre personnage dans son milieu Enfin, si vous écrivez un véritable livre, avec plu-
social et professionnel et vous éviteront peut-être sieurs chapitres, veillez à ce que chacun d’eux
quelques anachronismes. Rien n’est pire que de puisse se lire indépendamment des autres, en rédi-
porter un jugement sur une personne et une épo- geant une introduction et une conclusion.
que à partir des idées de la nôtre.
Cherchez des illustrations
Soigner la rédaction Ce n’est pas véritablement indispensable, mais il
Même si vous n’envisagez pas d’en faire une œuvre est toujours plus attractif de compléter son texte
littéraire, il est indispensable que votre travail soit par des illustrations. Le ou les portrait(s), si vous
facile et agréable à lire. en disposez, ainsi que les documents officiels seront
La première condition est de veiller à employer un naturellement reproduits de préférence à tous les
style simple : évitez les mots trop savants qui vous autres. Mais vous pouvez aussi utiliser des vues de
feraient surtout passer pour un prétentieux. Mais la ville ou du village où la personne a vécu. De
s’ils sont indispensables, par exemple dans le cas de même, des illustrations évoquant son métier ou son
découvertes techniques ou médicales, prévoyez de habitat peuvent compléter les informations que
les expliquer, sinon dans le texte, du moins en notes. vous apportez.
Essayez de faire des phrases courtes. Elles sont plus Lorsque votre travail de rédaction sera terminé – et
facilement compréhensibles. Évitez les pléonasmes même avant – n’hésitez pas à le faire lire par toute
si fréquents lorsque l’on parle (monter en-haut), personne qui puisse vous apporter une critique
tout comme les répétitions. Banissez totalement le constructive et vous éviter, éventuellement, une
langage patoisant qui voudrait faire “couleur faute d’orthographe ou de français qui vous aurait
locale”, mais n’hésitez pas à employer en les expli- échappée.
quant et en les mettant entre guillemets des mots Vous serez ensuite légitimement fier de votre tra-
qui ont un sens particulier dans la langue que par- vail lorsque vous le relirez dans le “journal” de
lait effectivement le personnage. De même, il vaut votre famille ou lorsque vous aurez le livre en
sans doute mieux garder les prénoms dans leur lan- mains. ●

56
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95

93
75
92
78 94

62
91 59

80
76 02 08
60
50
14 27 57
51 55
67
61 77 54
29 22
28
35 53 10 88
52
56 72 68
45
89
70 90
44 41
49 21
37
25
58
18
85 36 39
71
79 86
plus de 1.000.000 03
23 01 74
de 500.000 à 1.000.000 17 87 69
16 63
de 100.000 à 500.000 42
73
19
38
de 50.000 à 100.000 24 15 43
33
de 10.000 à 50.000 46 07 26 05
48
47
12
40 82 04
30 84 06
81
32
34 13
31 83
64
65 11
09
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