Généalogie Magazine N°302
Généalogie Magazine N°302
Généalogie Magazine N°302
GÉNÉALOGIE
MAGAZINE
MAGAZINE N°302
OUTILS D’HISTOIRE
Le sang maudit DOSSIER
des Stuart
LES ARCHIVES NATIONALES
SAGAS FAMILIALES AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ
Les Germain
de la soierie GÉNÉALOGIQUE
à la banque
LOGICIEL
VisuGed
un contrôle
à tout instant
ROGER HANIN
De la Casbah
à l’Élysée
Éditorial
LA MAISON DES GÉNÉALOGISTES
David Chanteranne
Rédacteur en chef
SOMMAIRE
6 Actualités
12 Le forum de la généalogie
entretien avec Michel Sementéry
Personnalités
18 Roger Hanin
De la Casbah à l’Élysée,
que de chemin…
par Luc Antonini
Logiciel
20 VisuGed,
un contrôle à tout instant
par Gilles Prévost
Généalogie et histoire
22 Porphyrie et porphyrogénètes
Le sang maudit des Stuart
par Philippe de Montjouvent
Héraldique
32 Quelques
battements d’ailes
Revue mensuelle éditée par
sur un écusson Éditions CHRISTIAN
L’aigle héraldique Correspondance :
24, rue de la Voûte
(1re partie) 75012 Paris
par Arnaud Bunel Directeur de la publication :
37
Francis Christian
Rédacteur en chef :
Les lectures de… David Chanteranne
[email protected]
Rédactrice :
Gilles Henry Emmanuelle Papot
Rédaction :
Sagas familiales
Luc Antonini, Arnaud Bunel,
38
Francis Christian, Gilles Henry,
Jérôme Malhache, Philippe de
Les Germain Montjouvent, Gilles Prévost,
Myriam Provence, Michel
De la soierie à la banque Sementéry.
44
obligatoirement accompagnées
d’un chèque bancaire ou postal
Les archives départementales de à l’ordre des Éditions Christian,
sont à adresser à :
l’Oise Éditions Christian
Généalogie Magazine,
par Myriam Provence 51, rue Bargue
75015 Paris
Photogravure : Labographic
Internet Impression :
La fiche du débutant
M. Provence ; p. 6 : DR ; p. 8 : musée
55
du Jouet de Poissy ; pp. 32-35 :Arnaud
Bunel ; p. 52 : DR et G. Prévost.
Comment faire pour… Les numéros de Généalogie
rédiger une biographie Magazine sont imprimés sur
du papier offset
recyclé fabriqué
57
par les papeteries
Les Professionnels
Matussière et
Forest.
Généalogie magazine avril 2010
ACTUALITÉS
Actualités
consacré l’Outil de travail
du numéro 260 (juin
2006). Ce remarquable
ouvrage vient de sortir en
poche chez le même édi-
teur. Doté d’une chronolo-
gie, d’une importante
bibliographie et d’un
index des patronymes, il
ASSOCIATION vous sera d’une grande
POUR LES JEUNES aide pour vous familiari-
7e colloque international
L’Académie Internationale de Généalogie, membre
de la Confédération Internationale de Généalogie
et d’Héraldique, tiendra son 7 e colloque internatio-
nal de généalogie du 26 au 29 septembre 2011 à
Bologne (Italie).
Plus d’informations : [email protected] ou tél. : RECHERCHES Régions
(0039) (0)512 711 24 Bretagne, *
Nord Pas-de-Calais, Picardie
d’Europe et des États- musée national de la Belgique et ANMT de
Unis, de rares pièces Renaissance, château
ROUBAIX - Devis gratuit
d’orfèvrerie complètent ce d’Écouen, avec le
panorama. L’art du livre, concours exceptionnel de Bernard GHESQUIER
manuscrit ou imprimé la Bibliothèque nationale
occupe une place majeure de France. L’exposition Généalogiste familial
dans la production artisti- est réalisée avec le soutien 202, rue Jean-Baptiste Lebas
que du temps ; il est exclusif de State Street.
représenté dans ce pano- Elle sera présentée 59390 LYS-LEZ-LANNOY
rama par quelques-uns de ensuite à l’Art Institute of Tél. : 03 20 75 67 57 – 06 86 92 06 86
ses plus grands chefs- Chicago, du 26 février au
d’œuvre, grâce notam- 29 mai 2011. [email protected] - www.genealys.fr
ment aux prêts généreux
de la Bibliothèque MADAME DE STAËL Siret 500 085 287 00018
nationale de France qui Fille de Necker, Mme de
conserve un fonds d’une Staël fut un immense écri-
richesse unique pour cette vain, dont l’œuvre, tant lit- LA MÉMOIRE EN POCHE
période. téraire que politique, est La Mémoire en poche
France 1500, entre Moyen de nos jours totalement n’est pas un simple guide
Âge et Renaissance, oubliée. Seule la – il est des archives départemen-
du 6 octobre 2010 au vrai longue ! – liste de tales des Yvelines. Qui dit
10 janvier 2011. Galeries ses illustres amants, au Yvelines, dit en effet
nationales, Grand Palais. premier rang desquels Versailles. Autrement dit,
Exposition organisée par Benjamin Constant avec siège du pouvoir central
la Rmn et l’Art Institute of qui elle fut « l’un des de mai 1682 à octobre
Chicago, réalisée avec la piliers du libéralisme », et 1789, mais aussi de mars
collaboration du musée ses démêlés avec 1871 à juin 1879. Ainsi, la
du Louvre, du musée de Napoléon Ier, sont encore série A (Domaine public
Cluny – musée national à peu près connus du et famille royale avant
du Moyen Âge et du grand public. Il y a quel- 1790) conserve-t-elle « les
ques mois, Michel fonds ou parties de fonds
Winock a consacré une suivants : Maison du roi,
épaisse (576 p.) biogra- Maison de la reine, garde-
phie à cette femme d’ex- meuble de la Couronne,
ception véritable trait régie des religionnaires Quant à la série D
d’union entre les fugitifs, surintendance des (Instruction publique,
Lumières et le bâtiments ; domaine royal sciences et arts), elle ren-
Romantisme. Le 2 juin, ce de Versailles, de Mantes, ferme les riches archives
livre passionnant a été de Meulan, de de la maison royale de
couronné du prix Rambouillet ; bien donnés Saint-Cyr fondée en 1686
Goncourt de la aux princes et princesses par Louis XIV et confiée à
biographie 2010. de la famille royale, Mme de Maintenon. Que
P. de M. Maison de Monsieur ce soit pour partir en
Michel Winock, (frère de Louis XVI), Émigration ou accompa-
“Madame de Staël”, Maison du comte gner la famille royale à
Fayard, 2010, 24,80 € d’Artois, Maison de Paris (octobre 1789),
(chronologie et index). Madame Élisabeth. » nombreux furent ceux à
o 1 an (11 numéros) : 54 €
étranger et outre-mer : 62 €
o 2 ans (22 numéros) : 105 €
étranger et outre-mer : 118 €
24, rue de la Voûte, 75012 Paris Pour chaque nouvel abonnement, un exemplaire de l’Index
général des numéros n° 201 à 300 est offert.
DOSSIER ARCHIVES NATIONALES
L
e 13 janvier 2009, une situation paradoxale.
Nicolas Sarkozy Alors que notre histoire
fait part de sa est l’une des plus ancien-
décision de créer nes d’Europe et qu’elle
une Maison de l’histoire passionne nos compatrio-
de France. Le 22 septem- tes, notre pays, à la diffé-
bre 2009, Jean-François rence de ses voisins, est le
Hébert, directeur de seul à ne pas disposer
l’Établissement public du d’un lieu qui présente les
château de Fontainebleau, grandes étapes de son his-
se voit chargé de la réali- toire. Nécessaire à toute
sation de ce projet. Le époque, la connaissance
ministre de la Culture et de notre histoire l’est
de la Communication, encore plus aujourd’hui.
Frédéric Mitterrand, lui Elle fournit des savoirs et
écrit : « Le Président de la des repères essentiels
République souhaite en dans un monde toujours
effet qu’il soit mis fin à plus complexe. Elle est un
Le forum de la généalogie
« un grand succès » entretien avec Michel Sementéry
Dès la prépara- trice des AN en son temps, celles proposées par les
tion de ce fo- nous a beaucoup aidés. Archives nationales de- Le président Sementéry,
rum, aviez-vous conscience C’est un endroit presti- vant le succès rencontré, devant le grand escalier de
du succès d’une telle mani- gieux et on ne peut cela nous a permis de pro- l’hôtel Soubise.
festation ? demander ni espérer poser un ensemble de très Photo David Chanteranne.
M.S. : Soixante-dix asso- mieux. Les AN sont à leur
ciations sont venues de tour très contents car ils
toutes les régions ou n’ont jamais vu autant de
départements de France, monde entre leurs murs.
à l’exception du Maine-et-
Loire et bien entendu des Il est pourtant de
sections non fédérées. notoriété publi-
L’ensemble correspond à que que les relations entre
un budget de 25 000 €. généalogistes et archivistes
sont difficiles ?
Les Archives Na- M.S. : La Fédération a
tionales vous toujours entretenu de
avaient-elles invités ou bonnes relations. Avec le
s’agit-il d’une de vos initia- boom de la généalogie,
tives ? cela a conduit à la
M.S. : Il y avait un man- construction de nouveaux
que à combler. Une bâtiments d’archives.
grande manifestation de C’est tout de même leur
généalogie à Paris n’exis- mission d’avoir des
tait plus et je suis per- clients.
suadé que l’Île-de-France
avec ses douze millions Comment avez-
d’habitants est un vivier vous établi le pro-
important pour notre dis- gramme des conférences ?
cipline. À force de démar- M.S. : Nous en avions
ches, j’ai réussi à convain- prévu quatre, en visant
cre les Archives qu’il fal- une clientèle qui n’avait
lait faire quelque chose jamais fait de généalogie.
dans ce sens. Et Martine Le but était de susciter de
de Boisdeffre, alors direc- nouvelles vocations. Avec
Le congrès de
Lille, en 2011, se
prépare…
aux années précédentes, c’est que dat. J’espère surtout avoir stabilisé Base de données Ardennes
J
e veux dire par là que, primo, formation, la bonne information, d’officiers pouvant à peu près cor-
un personnage possède d’au- existe ! Elle se cache dans le fichier,
respondre je préfère partir d’un fait
tres attributs que son seul elle se trouve au cœur des ténèbres certain : en mars 1813 le sieur
patronyme et que, secundo, ce informatiques de la base de données. Delasalle (dont nous ignorons tou-
nom peut nous induire en erreur. Sur Oui, mais pas sous la forme recher- jours le prénom) servait au 118e
ce dernier point, l’usage des bases de chée. Certains s’arrêtent là, rebutésrégiment d’infanterie de ligne. Deux
données informatiques n’a fait que d’emblée. Croyant la sentence sans registres du contrôle des officiers
démultiplier un phénomène déjà en appel ils abandonnent la piste. À couvrant cette période sont disponi-
germe dans tous les fichiers papier, ceux-là je conseillerais de se souvenir
bles au Service historique de la
dans tous les index : l’information que le son « o » peut s’écrire « au »,
Défense. On n’y trouve aucune
qui n’est pas à sa place. Que ce soit qu’un « é » final pourrait être trans-
notice au nom de Delasalle. En
dû à une transcription erronée ou à crit en « et », etc., et de reformuler
revanche un certain Jean Lasalle
un classement défectueux, le résultat leur requête. Sans compter les aber- figure dans le registre coté 2Yb490
est le même. La fiche d’hier ne se rations orthographiques que l’on (118e régiment d’infanterie de ligne,
trouve pas à la place où on croit rencontre de plus en plus dans certai-
registre des services de Messieurs les
qu’elle devrait être, et aujourd’hui, nes bases nominales, fruits d’indexa-officiers, second volume, 1808-
les caractères saisis dans le champ tions exotiques. On en revient donc à1814). Nous allons nous assurer,
approprié n’apportent pas la mon premier point : si un individu point par point, que c’est bien celui
réponse attendue. Et pourtant, l’in- n’est pas un numéro, il n’est pas nonque nous recherchons. Notre homme
plus qu’un nom. Ses doit être jeune en 1813, « couvert de
autres attributs sont
blessures », avoir la Légion d’hon-
constitués de toutesneur, et avoir été mis à la retraite
les données périphé-peu après mars 1813. Jean Lasalle
riques que nous correspond à tous ces critères. Il est
avons glanées : liens
né en 1786 à Bordeaux. Il a fait la
de parenté et allian-
campagne de Prusse, celle de
ces, statut social, Pologne et celle d’Espagne. Le 15
métier. Nous en som-janvier 1812, à la tête de 17 cava-
mes là avec notre liers, il a chargé 300 hommes qu’il a
jeune lieutenant au mis en déroute, tuant 65 ennemis et
sang chaud de Mont- prenant deux officiers. À cette occa-
de-Marsan. sion il a été blessé d’un coup de feu.
Il avait déjà reçu un coup de sabre à
Partir d’un fait la poitrine en 1810 dans les Asturies
certain et il fut à nouveau blessé d’un coup
Plutôt que de de feu le 9 avril 1812. Il a été nommé
consulter tous les membre de la Légion d’honneur le
dossiers individuels 19 février 1812 sous le numéro
États de service de
Delasalle (détail),
dossier 2yb490, SHD.
© Jérôme Malhache.
Roger Hanin
par Luc Antonini
De la Casbah à l’Élysée,
que de chemin…
© DR.
Ce chemin, c’est Roger Hanin qui l’a gravi. Roger Hanin, l’acteur, réalisateur
et écrivain (de son vrai nom Roger Lévy), né le 20 octobre 1925 à Alger
(Algérie). Roger Hanin se définit ainsi dans la presse : « 100 % casher sur le
plan génétique ».
«
Mon vrai nom, c’est Lévy. d’étoffes, il épouse Bigaëlle Attali. Marengo, dans la vieille Casbah
Mon père s’appelle Joseph Leur fils, Salomon Lévy, exerce le d’Alger au sein d’une famille de
Lévy. Ma mère Victorine metier d’employé de mairie, il épouse cinq enfants, pauvre mais heureuse
Hanin. À l’origine, c’était Ben à Ain-Beïda Messoka Guedj, fille puis, plus tard, à Bad-El-Oued. Il
Hanine. C’est une fille Azoulay. Je d’un commerçant, et dont la mère est porte en lui les réminiscences de cet
suis 100% casher sur le plan généti- une Attali donc sans doute une de ses esprit « Tribu ».
que. Je suis fils de communiste et petites cousines ; les témoins de cette Le petit Lévy choisit de s’appeler
petit-fils de rabbin. »
Roger Hanin
République (qui fut d’ailleurs té- et l’actrice
moin à son mariage). Pascale Petit dans
Les années 1980 sont marquées par le film “L’affaire
son retour sur scène en tant qu’ac- d’une nuit” (1960)
teur et mettent fin à sa traversée du d’Henri Verneuil.
désert. © D.R.
Les succès du box-office
Grâce à Alexandre Arcady et des
films comme Le Grand Pardon ou Le
Coup de sirocco, il a pu donner toute
la mesure de son « identité pied-
noir » et entrer en bonne place dans
le box-office.
C’est dans les années 1980, après
l’élection de François Mitterrand,
que Roger Hanin se refait une santé
cinématographique. Lui qui ne
faisait jusque-là que des seconds
rôles se voit confier des rôles sur
mesure, comme celui du commis-
saire Navarro créé de toutes pièces
par un ami de François Mitterrand.
Ce sera son rôle le plus célèbre. Le
premier épisode de cette série télévi-
sée date d’octobre 1989 sur TF1 et le
dernier tournage le 31 octobre 2008.
En 1990, il reçoit un sept d’or du
meilleur comédien et reçoit le même
prix en 1997.
En décembre de 2008, il publie
ses mémoires, Carnet de survie
(Balland).Aujourd’hui, Roger Hanin
cultive l’art d’être un grand-père
heureux de son parcours, avec une
grande tranquillité d’esprit. Il pré-
fère quitter les projecteurs et profi-
ter de sa famille, de ses amis et du
soleil. ●
P
armi les fonctions de
VisuGed, les principales
sont : le contrôle de la cohé-
rence du fichier GedCom
en entrée, visualisation des indivi-
dus et des unions, l’analyse dyna-
mique du fichier GedCom, l’im-
pression de différents états, l’ex-
port sous différents formats (texte, un contrôle de la structure des don- – Naissance postérieure à la date de
HTML, GedCom, GénéaNet, nées. Automatiquement, un fichier décès,
CousinsGenWeb,…), la copie d’une « .txt » contenant les options retenues – Date antérieure à la naissance,
fiche dans le presse-papier, la com- et la liste des erreurs rencontrées est – Date postérieure au décès,
paraison de fichiers GedCom par créé. À tout moment, il est possible de – Événement postérieur à la date de
concordance ou différence, la faire un contrôle de cohérence sur les décès,
fusion de plusieurs fichiers éléments suivants : – Écart anormal entre les dates de
GedCom, la gestion d’un index des naissance et de
fichiers GedCom et la création décès,
d’une liste éclair générale des – Naissance an-
fichiers GedCom. térieure au ma-
riage des pa-
Vérifier la structure rents,
des données – Naissance an-
VisuGed permet, lors d’un import térieure à la
d’un fichier GedCom, de réaliser naissance du père,
Ahnenblatt
Logiciel de généalogie gratuit et très Notez enfin que
facile à utiliser, Ahnenblatt est conçu le programme est
pour gérer vos données généalogi- portable et peut
ques, générer des rapports et des donc être lancé à
arbres graphiques. Les nombreux formats supportés pour partir de médias externes comme une clé USB.
l’importation et l’exportation facilitent le partage des don-
nées avec d’autres programmes (Gedcom, html, xml, csv et www.ahnenblatt.com
plus). Un module de statistiques vous permettra d’avoir un Logiciel gratuit.
aperçu rapide de vos ascendances et descendances. Auteur : Dirk Bottcher.
SmartGenealogy
ou comme fichier
Excel, imprimer, re-
chercher les doublons,
utiliser un calendrier
perpétuel ou un bloc-
notes et créer un
backup de vos bases
de données comme
fichier zip. Vous pou-
vez également créer
automatiquement un
site Internet avec vos
bases de données.
Selon l’onglet sélec-
tionné, vous pouvez
effectuer les actions
suivantes :
– Onglet pedigree :
navigation dans la
base de données
ouverte.
– Onglets personnes,
événements, multime-
dia, sources, conser-
vatoires : créer, modi-
fier ou détruire des
SmartGenealogy est un programme de généalogie qui éléments de la base de données ouverte.
vous permet de créer des fiches de personnes avec dates - Onglet recherche : rechercher les personnes répon-
et lieu de naissance, mariage, décès et pour la plupart dant à un critère déterminé.
des autres évènements de la vie.Vous pourrez également – Onglet familles : ajouter une note à une fiche famille
noter les sources et dépôts où vous avez trouvé l’infor- (une famille est soit un couple “père-mère” dans le cas
mation. d’une naissance, ou un couple “mari-épouse” dans le
Vous pouvez inclure des photos ou indiquer des fichiers cas d’un mariage).
multimédia. On peut facilement ajouter des événements SmartGenealogy peut traiter des bases de données
aux fiches individuelles, ils apparaitront ensuite auto- importantes (plus de 10 000 fiches) avec un excellent
matiquement dans l’historique de cette personne. temps de réponse. La navigation à l’intérieur de la base
Les événements supportés sont : adoption, baptême, de données est très intuitive, cliquez sur un nom de la
naissance, enterrement, recensement, confirmation, liste des personnes, de la liste des enfants, ou de la liste
incinération, décès, divorce, émigration, événement, des époux, et vous serez positionné automatiquement
diplôme, immigration, mariage, naturalisation, métier, sur cette nouvelle personne.
référence, religion, résidence, source, titre.
Vous pouvez créer, ouvrir et détruire des bases de don- http://alainlecomte.free.fr/SmartGenealogy.zip
nées généalogiques, importer des fichiers Gedcom ou Logiciel gratuit.
Excel, exporter vos bases de données au format Gedcom Auteur : Alain Lecomte.
Porphyrie et porphyrogénètes
Le sang maudit des Stuart
Dans le précédent numéro par Philippe de Montjouvent
de Généalogie magazine,
nous avons évoqué la mort de Madame, Henriette
d’Angleterre (1644-1670), duchesse d’Orléans,
belle-sœur de Louis XIV. Tout porte à croire qu’elle
ait été emportée, comme plusieurs autres membres
de sa famille, par la porphyrie, « maladie héréditaire
et familiale, transmise comme un caractère mendé-
lien dominant ». Cet article retrace l’histoire du
« sang maudit des Stuart » et vous propose de décou-
vrir les arguments des chercheurs partisans de ce
diagnostic.
Portrait de Marie Stuart.
© www.femmescelebres.com
T
out débute dans les années King George III: A Classic Case of George III and the Mad Business
1960. Psychiatres britanni- Porphyria (8 janvier 1966). (Allan Lane, 1969).
ques et historiens reconnus Contactés par le professeur Claude Rappelons les faits historiques :
de la médecine, Ida Macal- Rimington (1902-1993), l’un des en mai-juin 1762, Georges III (1738-
pine (1899-1974) et son fils Richard meilleurs spécialistes anglais des
Hunter (1923-1981) parviennent à la porphyrines et de la porphyrie,
conclusion que la folie du roi Macalpine et Hunter élargissent (1) Gouvernés par un même souverain depuis
Georges III d’Angleterre (1) était due leurs recherches à la famille de 1603, l’Angleterre et l’Écosse fusionnent en
à une maladie héréditaire rare : la Georges III. Des « urines pourpres » royaume de Grande-Bretagne en 1707. En 1801,
porphyrie aiguë intermittente. et une « sensibilité dermique » ayant la Grande-Bretagne et l’Irlande fusionnent à
été découvertes chez Jacques Ier leur tour en royaume de Grande-Bretagne et
Les travaux de Macalpine (1566-1625) et les ducs d’York d’Irlande, rebaptisé royaume de Grande-
et Hunter (1763-1827), de Kent (1767-1820) et Bretagne et d’Irlande du Nord en 1927, après
Jamais utilisées jusque-là, quatre de Sussex (1773-1843), fils cadets de l’indépendance de l’Irlande. À partir de 1714, les
sources de première importance leur Georges III, les trois chercheurs souverains britanniques sont également électeurs
ont été essentielles pour conduire affinent leur diagnostic en porphy- de Hanovre. En 1814, Georges III (1738-1820)
leurs recherches : les 47 volumes rie mixte, forme de la maladie asso- prend le titre de roi de Hanovre. À la mort de
manuscrits du journal du docteur ciant les signes de la porphyrie aiguë Guillaume IV (1765-1837), le royaume de
Willis ; les 8 volumes de comptes ren- intermittente à ceux de la porphyrie Grande-Bretagne et d’Irlande est transmis à sa
dus et les 10 boîtes de papiers du cutanée. Le résultat de ces nouveaux nièce Victoria Ire (1819-1901) et celui de Hanovre,
Conseil ; les rapports quotidiens de travaux est publié dans le British soumis à la loi salique, à son frère cadet Georges-
Sir Henry Halford sur la maladie ; et Medical Journal : Porphyria in the Auguste (1771-1851), duc de Cumberland, dès
le journal de Sir George Baker, Royal Houses of Stuart, Hanover and lors Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Afin de ne
médecin du roi. Le résultat de leurs Prussia (8 janvier 1968) (Rimington pas surcharger notre article et les tableaux
travaux est publié dans le British cosignant cet article). L’année sui- généalogiques, nous avons employé la forme « roi
Medical Journal : The Insanity of vante, Macalpine et Hunter publient d’Angleterre » quelle que soit l’époque.
1820) (24 ans) est sujet à une pre- de douleurs abdominales, les vomis-
duc de Sussex. Durant les crises, les
mière crise assez brève de violentes sements » « pour des coliques hépa-
urines d’Auguste virent au pourpre.
douleurs abdominales. La première tiques, pour une goutte atypique ».
La maladie toucherait également la
« attaque majeure » survient de jan- La couleur pourpre des urines du Maison de Prusse en la personne de
vier à juin 1765 (26-27 ans). Elle est roi est mentionnée à plusieurs repri-
Frédéric II (1712-1786) – petit-fils
suivie d’une « attaque mineure » en ses (1810, 1811, 1819). Apparues (par sa mère) et petit-neveu (par son
janvier-février 1766 (27 ans). Tout lors de la crise de 1788, les pertes de
père) de Georges Ier d’Angleterre –
bascule en juin 1788, lorsque le roi vision passagères vont en s’aggra-
dont les médecins mentionnent les
(50 ans) est victime d’une attaque vant. En 1812, la cécité du roi urines pourpres et les désordres
bilieuse aiguë. Durant plusieurs devient totale et irréversible. intestinaux et neurologiques caracté-
mois, il alterne améliorations et En élargissant leurs recherches, ristiques de la porphyrie. Ce serait
rechutes aussi soudaines les unes que Macalpine et Hunter ont diagnosti-
aussi le cas de son père Frédéric-
les autres. À plusieurs reprises, il est qué plusieurs autres cas dans la pro-
Guillaume Ier (1688-1740) et, semble-
pris de crises de délire aigües. En che parenté de Georges III. Ainsi,
t-il, de leur parent Guillaume Ier de
novembre, son état est tel, qu’il n’est sa sœur Caroline-Mathilde (1751- Hesse-Cassel (1743-1821), petit-fils
pas en mesure d’ouvrir le Parlement. 1775), reine de Danemark, est-elle
(par sa mère) de Georges II
La crise cesse en février. En avril emportée par une violente crise de
d’Angleterre.
1789, la guérison est totale. douleurs abdominales ayant déclen-
Macalpine et Hunter parviennent à
Exception faite de deux brèves ché une paralysie bulbaire, cettela conclusion que la porphyrie héré-
ditaire des Hanovre et des
Hohenzollern leur a été transmise
Plusieurs autres cas diagnostiqués par les Stuart. Ils sont ainsi remon-
tés jusqu’à Marie Stuart (1542-
dans la proche parenté 1587), traditionnellement considérée
comme « hystérique ». Les « dépres-
sions », mais aussi « les crises
rechutes durant l’été 1790 (51 ans) et mort subite sur fond de complot de douloureuses abdominales, les
en décembre 1795 (57 ans), la rémis- politique étant interprétée par beau- vomissements se répètent souvent
sion durera douze ans. En février- coup comme un empoisonnement. pendant la vie de la reine, que l’on
mars 1801 (62 ans), puis de janvier à Georges IV (1762-1830), « roi croit tantôt empoisonnée, tantôt
mars 1804 (66 ans), le roi subit deux étrange, capricieux, extravagant », grosse ». Ces maux frappent égale-
nouvelles attaques majeures. Il bas- « souvent gravement malade, sujet à ment son fils Jacques Ier (1566-
cule définitivement dans la folie en de mystérieuses attaques, qu’il
octobre 1810 (72 ans). Un mois avant dissimulait », souffre pareille-
sa mort, après avoir passé 58 heures ment de porphyrie, tout
sans dormir, le roi sombre dans le comme sa cousine germaine et
coma. Il s’éteint le 29 janvier 1820 épouse Caroline de Brunswick-
(82 ans). Wolfenbüttel (1768-1821) et
Voici maintenant ce sur quoi se fonde leur fille unique Charlotte
le diagnostic de Macalpine et (1796-1817), princesse de
Hunter : entre 1762 et 1820, on relève Galles, « sujette depuis l’âge
« au moins cinq attaques majeures de seize ans à de fréquentes
(1765, 1788-1789, 1801, 1804, 1810- attaques de douleurs abdomi-
1820) et quatre attaques moindres nales », « qui s’éteint brusque-
(1762, 1766, 1790, 1795) de folie avec ment après avoir accouché ».
des troubles constitutionnels et men- À partir de l’adolescence, on
taux sévères. Les plus anciennes sont note, outre les symptômes
accompagnées de malaises, de consti- habituels, l’apparition de clo-
pation, de fourmillements dans les ques dermiques extrêmement
bras et les jambes, de tremblements douloureuses en cas d’exposi-
et de difficultés à avaler, de rougisse- tion au soleil chez Frédéric
ments et de migraines ; les plus (1763-1827), duc d’York,
récentes, d’insomnies, de délires, de Édouard (1767-1820), duc de
confusions, d’hallucinations. » S’y Kent, et Auguste (1773-1843),
ajoutent « l’intolérance au bruit et à
la lumière, des insomnies rebelles ». Georges III à son couronnement,
Les médecins de l’époque prennent par Robes. © http://fr.
cela pour de la démence, « les crises academic.ru/pictures
La porphyrie : définition
« En médecine, en biologie, les porphyrines sont des Les désordres sont fréquents : agitation, abattement,
substances colorées, précurseurs de l’hémoglobine. Les hystérie, phobie, délire, coma, « parfois paralysies et
porphyries sont les maladies de la chimie, du métabo- surtout alternances de manies et de dépression ». Aussi,
lisme des porphyrines. Les porphyries sont à la fois donnent-ils – à tort – à la maladie « toute l’apparence
rares et diverses. » d’une psychose ». On relève fréquemment l’émission
La forme la plus répandue est la porphyrie intermittente d’urines rougissant ou noircissant à la lumière prenant
(AIP). Consécutive à une déficience en HMB synthase, « une couleur porto. » « Tantôt, tous les symptômes sont
elle appartient à la famille des porphyries hépatiques. présents, tantôt un ou deux symptômes seulement sont
« C’est une maladie héréditaire et familiale, transmise constatés. Tantôt la maladie est discrète, révélée seule-
comme un caractère mendélien dominant. Elle atteint ment par une étude très attentive, tantôt elle est aigüe,
généralement les garçons et les filles et, dans une dramatique. » « Ainsi, dans les familles victimes de la
famille donnée, frappe un enfant sur deux. » « Les pre- porphyrie, se succèdent, voisinent les personnes souf-
mières manifestations apparaissent à la puberté, frant avant tout de douleurs abdominales atroces, les
deviennent plus fréquentes après la quarantaine et personnes dont l’esprit est dérangé par la manie et la
atteignent plus souvent les femmes que les hommes. » dépression, les personnes qui sont à la fois douloureu-
Les crises peuvent être spontanées ou déclenchées par ses et psychopathes, les personnes dont la maladie ne
une émotion vive, le stress, un voyage, la prise d’alcool, sera décelée que par une étude chimique attentive,
certains médicaments (arsenic et antimoine jadis ; bar- reconnaissant le désordre du métabolisme des porphyri-
bituriques, sulfamidés, contraceptifs, antidouleurs et nes et plus particulièrement les anomalies des enzymes
stéroïdes de nos jours). Chez la femme, les variations qui devraient gouverner ce métabolisme. »
hormonales, les règles, l’accouchement sont des fac- Consécutive à une déficience en URO décarboxylase, la
teurs déclenchants. La maladie « procède par crises, par porphyrie cutanée tardive (PCT) appartient elle aussi à
paroxysmes, avec exagération brutale des symptômes. » la famille des porphyries hépatiques. Ses symptômes
« Les crises débutent pas une anxiété, un mal-être, une sont sensiblement les mêmes que ceux de la porphyrie
insomnie ». Elles peuvent être mortelles, tout comme aigüe intermittente. S’y ajoute la photodermatie (hyper-
elles peuvent s’apaiser spontanément jusqu’à la crise sensibilité de la peau à la lumière). L’exposition au
suivante. soleil provoque « des éruptions cutanées, des cloques,
Des douleurs abdominales d’une extrême violence des brulures ou des ampoules » extrêmement doulou-
« sont la manifestation la plus fréquente de la mala- reuses laissant « des cicatrices le plus souvent perma-
die ». Elles en sont aussi souvent le premier signe évo- nentes ». La consommation d’alcool et le virus de l’hé-
cateur. Elles peuvent être accompagnées ou non de patite C sont également des facteurs déclenchants.
nausées et de vomissements, de constipation ou de diar- La « maladie des Stuart » serait la porphyrie mixte (VP)
rhée, d’iléus paralytique (arrêt du transit), de rétention associant les signes de la porphyrie aiguë intermittente
ou d’incontinence urinaire, etc. L’atteinte du système à ceux de la porphyrie cutanée. « Depuis l’adolescence,
nerveux se manifeste par une faiblesse musculaire des où la maladie apparaît, l’évolution aggrave les signes
bras et des jambes. Les nerfs crâniens sont également neuropsychiques et la mort peut survenir par atteinte
atteints. « Cela peut aller jusqu’à une quadriplégie bulbaire. »
comportant un risque vital (troubles de la respira- À lire : Jean Bernard, Le sang et l’Histoire, Buchet-
tion) », dont les effets sont plus ou moins réversibles. Chastel, 1983.
1625). Tout comme sa mère, il est duchesse d’Orléans et belle-sœur de coma et s’éteint soudainement.
régulièrement sujet à « des attaques Louis XIV, et sa fille Marie-Louise De vives réactions
de mélancolie » ; ses médecins relè- (1662-1689), reine d’Espagne, sont La publication des travaux de
vent la couleur de ses urines sembla- pareillement emportées. Une fois de Macalpine et Hunter provoque de
bles « à du vin d’Alicante ». Sa mort plus, il est question d’empoisonne- vives réactions. « Curieusement, seu-
soudaine – il est emporté par une vio- ment pour expliquer ces morts fulgu- lement deux études ont été consa-
lente attaque de dysenterie – donne rantes dans de terribles souffrances crées à la folie du roi Georges, l’une
lieu à des rumeurs d’empoisonne- abdominales. Connue pour ses comme l’autre par des psychiatres
ment ; tout comme celle de son fils « bizarreries », la reine Anne (1665- américains. » Isaac Ray a ainsi diag-
Henri (1594-1612), prince de Galles, 1714) est « tantôt infatigable et tantôt nostiqué une manie aigüe (1855),
« qui souffrait des mêmes maladies et si abattue qu’on la croit morte ». Manfred S. Guttmacher une psy-
mourut tout aussi soudainement ». Ayant souffert toute sa vie de crises de chose maniaco-dépressive (1941).
Henriette d’Angleterre (1644-1670), « goutte flottante », elle tombe dans le Aussi, depuis un siècle et demi, méde-
cins et historiens s’en tiennent-ils aux Jacques Ier, par Paulus van
causes psychiques. Toute maladie Somer. Madrid, musée du
physiologique, qui plus est hérédi- Prado. © http://gallery.
taire, est écartée : un Georges III euroweb.hu/html/s/somer
bipolaire et schizophrène arrange
tout le monde ! Le sujet est d’autant
plus sensible, que pour la plupart des en cause par les travaux de
Britanniques, la reine et, plus généra- Macalpine et Hunter.
lement, la famille royale sont l’incar- D’autant plus, qu’au même
nation de la Nation. Or, par la reine moment, le professeur
Victoria (1819-1901) (fille du duc Abraham Goldberg (1923-
de Kent) et par la reine Marie 2007) de l’université de
(1867-1953) (petite-fille du duc de Glasgow, « autorité mon-
Cambridge), épouse de Georges V, diale en matière de porphy-
Élisabeth II (1926) descend à deux rie », explique dans le
reprises de Georges III. Cinq généra- British Médical Journal
tions de porteurs-sains séparent « que la porphyrie mixte
Georges III (1738-1820) et sa sœur est de plus en plus souvent
Caroline-Mathilde (1751-1775) de diagnostiquée au Royau-
Jacques Ier (1566-1625). La peur de me-Uni et que les attaques
voir la maladie ressurgir un jour n’a de porphyries peuvent être
donc rien d’irrationnel. D’autant provoquées par d’autres
plus que, sans révéler leurs noms, facteurs que les produits
Macalpine et Hunter affirment avoir pharmaceutiques moder-
trouvé « l’anomalie biochimique de nes ». La guerre menée par
la porphyrie » chez « deux membres Dean contre Macalpine et
vivants de la famille » : les Patientes Hunter est féroce. Certains
A et B. de ses contre-arguments,
Aux querelles des psychiatres, s’ajou- repris par le professeur
tent celles des experts de la porphy- Charles Dent (1911-1976),
rie. Éminent physicien sud-africain l’un des grands spécialistes
découvreur de la porphyrie mixte, le anglais du métabolisme
professeur Geoffrey Dean (1918- humain, ne sont pas dénués
2009) l’a définie comme une maladie d’intérêts : « Si la porphyrie était pré-
(1860-1919), princesse de Saxe-
héréditaire touchant les Afrikaners sente au sein des familles royales euro-
Meiningen. Or, cette correspondance
d’Afrique du Sud. Chez lui aussi, la péennes, il y aurait de nos jours une
inédite « décrit tous les symptômes
généalogie est un élément clé du diag- épidémie considérable de porphyrie. »
classiques de la porphyrie mixte ».
« Comme Abraham Goldberg l’a
toujours fait valoir, le diagnostic
À partir d’une correspondance inédite rétrospectif de porphyrie chez
Georges III doit être traité comme
de Guillaume II à sa sœur Charlotte une hypothèse ou une théorie. Les
symptômes dont le roi était affligé
sont cohérents avec ce diagnostic,
nostic. Ses travaux l’ont en effet De fait, on peut se demander pourquoi mais pour que ce diagnostic devienne
conduit à identifier comme unique une telle propagation au sein des afri- entièrement acceptable, l’existence
transmetteur, un émigré hollandais, kaners et une telle rareté parmi la des- de ce désordre au sein des familles
Gerrit Jansz, époux (1688) cendance des Stuart ? royales européennes doit être démon-
d’Ariaantje Jacobs, ancêtre commun trée avec plus de preuves. » Rölh va
des quelque 10 000 porteurs sud-afri- À la recherche de la Patiente B s’y employer. Associé à deux émi-
cains actuels de la maladie. De plus, Le 26 février 1995, un élément nou- nents universitaires britanniques
selon lui, « la forme sud-africaine de veau est porté au débat. The Guardian professeurs de génétique molécu-
la porphyrie reste latente, et, en publie un courrier de l’historien laire, Martin Warren et David Hunt,
dehors d’une sensibilité au soleil, les anglais John Rölh (1938), dans lequel il se met en chasse des Patientes A et
crises aigües se produisent unique- il explique, qu’alors qu’il faisait des B. Une partie des notes et de la cor-
ment lors de la prise de produits recherches pour sa biographie de respondance de Macalpine étant
pharmaceutiques comme les barbi- Guillaume II (1859-1941), il a décou- conservée à la bibliothèque de l’uni-
turiques et les sulfamidés. » Aussi, vert des lettres écrites à son médecin versité de Cambridge, ses recherches
voit-il sa théorie radicalement remise par la sœur du Kaiser, Charlotte avancent rapidement.
que son fils Guillaume (1776-1834), dent à être approfondis. Médecin des Auguste V (1954)] et ses Conseils. »
duc de Gloucester (époux de sa cou- familles royales britannique et de Les investigations concernant Alix de
sine germaine Marie, fille de Hanovre, le docteur Zimmermann a Hesse-Darmstadt (1872-1918) (petite-
Georges III). Toutefois, « il est difficile laissé de précieuses notes. Malheu-reu- fille de la reine Victoria), épouse de
à cette grande distance dans le temps, sement, « les auteurs se sont vus refu- Nicolas II (1868-1918), demeurent
d’établir un diagnostic ». Seul le cas ser l’accès de ces rapports médicaux elles aussi à l’état d’hypothèse. Des
d’Élisabeth semble « presque cer- vieux de deux siècles par l’actuel chef analyses ADN permettraient peut-
tain ». Les autres diagnostics deman- de la Maison de Hanovre [Ernest- être d’en savoir plus ?
de l’actuelle famille royale britanni- tuel prince de Galles faisait allusion 2002) aurait consulté un spécialiste.
que avaient hérité de la maladie aux Patientes A et B ou à des mem- L’intéressée a toujours formellement
royale ». D’autant plus que le prince bres vivants de la famille royale. démenti ces allégations.
Charles (1948), spécialiste de Depuis lors, les supputations vont Grâce aux papiers de Macalpine
Georges III et partisan du diagnostic bon train. Sur la base de ragots et conservés à Cambridge, Röhl,
porphyrique, a déclaré à l’un des bio- sans éléments sérieux, certains, dans Warren et Hunt font en revanche une
graphes du roi, l’historien britanni- des articles ou des biographies à importante découverte : très vrai-
que J. Stephen Watson, que la mala- scandale, incriminent la propre sœur semblablement à la suite de la publi-
die « était toujours dans la famille » ; de la reine. Au milieu des années cation de l’article de Macalpine,
sans que l’on sache toutefois si l’ac- 1970, la princesse Margareth (1930- Hunter et Rimington, le professeur
Q uelques battements
d’ailes sur un
écusson par Arnaud Bunel
A
vec le lion et le léopard, l’ai- armes de la famille champenoise
de l’animal. Pour autant, cette situa-
gle est sans aucun doute Rougemont (figure a), à l’aigle de
tion n’a rien d’obligatoire et de
l’un des animaux les plus gueules, sur un champ d’or, ou celles
nombreuses variantes existent, tou-
présents sur les blasons de la famille normande Avenel
tes faisant appel à un vocabulaire
européens. Il est, ou plutôt elle est, car (figure b), à l’aigle d’argent sur un
spécifique.
en héraldique l’aigle est féminine, champ de gueules, ou encore celles
Rappelons que dans un blasonne-
normalement représentée de front, les de la famille bretonne Boscher
ment, le principe est que la cou-
ailes étendues, les extrémités tournées (figure c), à l’aigle d’or sur un
leur (3) mentionnée en premier pour
vers le haut de l’écu et la tête mise de champ d’azur. un animal est celle de son corps.
côté, regardant à dextre (2). Lorsque toute autre partie de l’ani-
Les attributs secondaires mal présente une couleur différente
Présentation générale généraux de celle du corps il faut le préciser
Dans cette position basique, les Dans les exemples que nous venons par l’emploi du terme spécifique
exemples sont innombrables : parmi de voir, la même couleur s’étend sur suivi de la mention de l’émail en
eux nous pouvons présenter les la totalité du corps et des attributs question.
a b c
tre dans le texte d’un blasonnement, bicéphale », dépourvue de toute nouvelle fois, en héraldique, les côtés, dextre et
nous ne pouvons pas en considérer a ambigüité, et lorsqu’il s’agit de sénestre, sont considérés du point de vue de celui
priori la signification comme décrire la position des ailes, nous qui porte l’écusson et non de celui qui le regarde.
acquise et devons impérativement devons nous abstraire de toute pré- (3) En héraldique, il convient normalement de
tenter de procéder à une vérification cision puisque comme nous l’avons parler « d’émail » lorsqu’il est question d’une
du sens que lui donne l’auteur. Si vu, avoir les ailes étendues, les extré- teinture quelconque, le mot « couleur » et ses
elle s’accompagne d’une illustra- mités tendues vers le haut et l’exté- pendants « métal » et « fourrure » ayant norma-
tion, la réponse est simplifiée, mais rieur est la position normale de l’ai- lement un sens particulier (cf. notre article dans
lorsque ce n’est pas le cas, il nous gle héraldique. Généalogie magazine n°258). Toutefois, pour la
faut soit croiser avec d’autres sour- Dans le prochain numéro, nous compréhension commune de ces articles, nous
ces, soit, si ce n’est pas possible, ten- poursuivrons cette étude succincte nous contentons d’utiliser le mot « couleur »
ter de retrouver, en isolant des exem- de l’aigle héraldique en continuant dans son acception commune, sauf lorsque le
ples que nous connaissons avec cer- notamment la présentation des ver- contexte exige le contraire.
titude, le sens que l’auteur lui sions fabuleuses ou mythologies de (4) Selon les auteurs et les époques, on pourra
donne. l’animal. ● trouver plusieurs variantes de cette distinction
La seconde conséquence est que d’usage entre « langué » et « lampassé ». Sans
lorsque nous devons rédiger un bla- Notes : prétendre résoudre définitivement la querelle,
sonnement, on ne doit tout simple- (1) Voir nos articles dans Généalogie magazine nous adoptons ici la règle qui semble la plus
ment jamais l’utiliser. S’il s’agit de n°295 et n°296. communément admise de nos jours.
décrire une aigle à deux têtes, il nous (2) La tête regarde donc à gauche pour celui qui (5) Notamment Rietstap, Maigne, O’Kelly ou
faut employer l’expression « aigle regarde l’écusson, puisque, rappelons le une encore Dubuisson.
Bibliographie de l’auteur
Arnaud Bunel est l’auteur de nom- Il présente sur 534 pages, les
breux ouvrages d’héraldique illustrée 402 sénéchaux, connétables,
sous forme de CD-Rom : Manuel maréchaux-généraux et maré-
illustré d’héraldique napoléonienne, chaux de France ayant existés
Armorial illustré de l’Épiscopat depuis le XIIe siècle juqu'à
français, ou encore d’un Armorial aujourd'hui. Comme toujours, le
illustré des Doges de Venise et un lecteur pourra retrouver leurs
Armorial illustrédes Papes. armoiries en couleurs et en pleine
Récemment, il a fait paraître un page ainsi qu’une notice prosopo-
Armorial illustré des Maréchaux, graphique. Pour plus de détails
Connétables et Sénéchaux de rendez-vous sur le site de l’auteur :
France. www.heraldique-europeenne.org
LEs GERMAIN
De la soierie à la banque
par Luc Antonini De la soierie à la banque, quel chemin gravi par cette
famille qui est a origine du crédit Lyonnais et dont les
descendants se sont alliés à de nombreuses grandes familles de notre pays, qui
se sont aussi illustrés dans de nombreux domaines et dont certains ont déjà fait
l’objet d’articles dans Généalogie magazine, au même titre que les Daudet,
Hennessy, Fabre, de Voguë, Rostand…
L
e nom Germain qui corres- Rhône-Alpes. Il appartient à l’ar- à Cogny le village de sa mère ; ce fils
pond au catalan Germà rondissement de Villefranche-sur- prénommé Fleuri, meurt à Lyon le
peut avoir deux significa- Saône et au canton de Gleizé. 26 octobre 1817. Il est distillateur à
tions. Soit il s’agit du nom On peut découvrir le château du Cogny, puis devient négociant et
de baptême Germanus (indiquant Sou dont la porte fortifiée est classée échevin à Lyon.
au départ une origine ethnique), soit monument historique, mais aussi le Fleuri épouse Louise Rivoir le 23
du nom commun germanus (= château de Bionnay et celui de mai 1774 à Lyon dont :
frère). De toute façon, l’étymologie Montauzan qui a appartenu à une 1) Jeanne Marie Germain, née à
est la même dans les deux cas. C’est branche de la famille Germain. Lyon le 12 juin 1775
dans les Vosges, la Manche et dans le Jean Germain et son épouse Anne 2) Claudine Germain, née à Lyon le
Lyonnais qu’il est le plus répandu. Partu qui meurt dans ce village le 24 27 mars 1777, décédée à l’âge de
janvier 1626 ont plusieurs enfants deux ans.
Du Beaujolais dont Claude Germain qui donne la 3) Jeanne Germain (1178-1779).
C’est en plein cœur du Beaujolais lignée des Germain de Montauzan 4) Antoinette Germain, née à Lyon le
que vivait au XVIe siècle la famille et Edouard Germain. 10 janvier 1779.
Germain qui nous intéresse pour cet 5) Charlotte Germain, née à Lyon le
article et plus précisément dans le La descendance d’Édouard 5 mars 1781.
petit village de Lacenas où plusieurs Germain 6) Louis Germain, liquoriste au quai
foyers Germains sont établis. Ce dernier est né à Villefranche le 28 de Retz à Lyon, puis négociant. Il est
Le village de Lacenas est situé dans avril 1595. De son mariage avec né le 7 août 1782. Marié à Maria
le département du Rhône en région Claudine Real (1610-1667) il est Boudin le 4 février 1812 à Lyon.
père de Jean Germain qui 7) Jeanne Françoise Germain, née à
vécut à Lacenas et épousa à Lyon le 19 septembre 1783, alliée à
Messimy Claire Laminier le Lyon le 18 septembre 1802 à un
20 janvier 1655. négociant lyonnais Jean-Claude
Antoine Germain, fils de Bruny, d’où : Jean-Marie Bruny dit
Jean et de Claire Germain Joannès, né à Lyon le 16 janvier
naquit le 27 juin 1661 et a 1810, négociant en soieries qui
pour surnom « Brion ». deviendra receveur des finances,
Il est le père de François Décédé à Cancale (35) le 16 octobre
Germain qui voit le jour à 1888, il épousa à Lyon le 3 juillet
Lacenas le 26 avril 1686 et 1844 Caroline Korte.a.p
épouse Charlotte Germain à 8) Jean Marie Henri Germain qui
Cogny le 20 novembre 1714 ; suit
leur fils naquit le 3 avril 1737 9) Louise Germain
10) Augustine Jeanne Antoinette
Femme de lettres, Diane de Germain, née à Lyon le 29 novembre
Margerie est l’arière-petite-fille 1791 ; mariée à Lyon le 27 mars
du banquier Henri Germain. 1816 à Jean de Luvigne,
© D.R. négociant.a.p.
S
i l’on trouve désormais beau- – Gaston Zeller, Les institutions de la
coup de choses sur Internet, Afin de comprendre le cadre admi- France au XVIe siècle, PUF, 1986,
et notamment sur Wikipedia, nistratif de vie de vos ancêtres – et (épuisé).
un bon dictionnaire histori- par ricochet celui de classement des – Marcel Marion, Dictionnaire des
que et une solide chronologie archives – quelques ouvrages consa- institutions de la France aux XVIIe et
demeurent néanmoins des fonda- crés aux institutions vous seront XVIIIe siècles, Picard, 1923 (réim-
mentaux que toute bonne bibliothè- indispensables. De fait, il est tou- pression 2006), 38 €. Indispensable !
que se doit de contenir. jours préférable de savoir ce – Jacques Godechot, Les institutions
qu’était la taille – un impôt de la France sous la Révolution
Les fondamentaux d’Ancien Régime – lorsqu’on en et l’Empire, PUF, 1998, 64 €.
Le Dictionnaire d’histoire de France consulte les rôles, comme – Thierry Lentz (dir.), Quand
de Perrin (trouvable d’occasion sur il est inutile de Napoléon inventait la
Internet) et la chronologie d’histoire chercher à consul- France, dictionnaire des
de France de Quarto / Gallimard ter le cadastre institutions politiques,
sont des valeurs sûres. À consulter parcellaire sous administratives et de cour
sans modération ! Louis XIV, car il a du Consulat et de
– Dictionnaire d’histoire de France, été créé en 1807 par l’Empire, Tallandier,
Perrin, 2002, (épuisé mais disponible Napoléon Ier. Ces quel- 2008, 49 €.
en occasion ou en bibliothèque). ques titres vous per- – Félix Ponteil, Les
– Journal de la France et des mettront de couvrir une institutions de la
Français, chronologie politique, cul- large période allant du France de 1814 à
turelle et religieuse de Clovis à 2000, XVIe siècle à la chute du 1870, PUF, 1966,
Quarto / Gallimard, 2001, 44,97 €. Second Empire. 14 €.
En fonction de vos centres d’intérêt, ouvrage (9 volumes, JCG, 27 € cha- s’attache au « contexte quotidien ».
vous pourrez également vous repor- que) ; Ils étaient de leur village « Essence même de ce guide », cette
ter aux dictionnaires consacrés (3 volumes, JCG, 27 € chaque) ; etc. partie rassemble, met en corrélation
à une époque chez Fayard (Diction- – Daniel Boucard, Dictionnaire des et commente, « tous les principaux
naire de la France Médiévale, outils, JCG, 2006, 65 €. éléments de la vie quotidienne et
Dictionnaire du Grand Siècle, Dic- – Daniel Boucard, Dic- matérielle de nos ancêtres » et de nos
tionnaire Napoléon, Dictionnaire tionnaire illustré et antho- contemporains : vie politique et insti-
du Second Empire), logique des métiers, JCG, tutionnelle ; vie économique ;
aux PUF (Dictionnaire 2008, 65 €. société ; vie matérielle ; vie reli-
de l’Ancien Régime, gieuse ; vie militaire, instruction et
Dictionnaire européen vie scolaire ; hygiène, santé, méde-
des Lumières) ou chez cine ; transports et communications ;
Bouquins (Histoire et dic- sciences et techniques ; loisirs, sports
tionnaire des Capétiens ; et spectacles ; mouvements des
France de la Renaissance : idées ; vie culturelle. Des renvois
histoire et dictionnaire ; vers une impressionnante bibliogra-
France Baroque-France phie et des sources d’archives (AN,
Classique : récit et diction- AD, AM, BN, etc.) sont proposés aux
naire ; Histoire et diction- lecteurs souhaitant approfondir un
naire du temps des point. Un système de rappels d’une
Lumières ; Histoire et dic- fiche à l’autre permet de suivre une
tionnaire de la Révolution thématique dans le temps ; parfois
française ; Histoire et diction- durant plusieurs siècles. En annexe,
naire du Consulat et de un lexique aide à la compréhension
l’Empire) ; etc. des termes spécifiques (signalés par
un astérisque dans les fiches) ; un
Ainsi vivaient nos ancêtres index alpha-thématique (noms de
La France en héritage, diction- personnes, noms de lieux, noms com-
naire encyclopédique : métiers, muns, notions importantes, mots-
coutumes, vie quotidienne (1850- clés, sigles ou titres d’œuvres)
1960) est le – gros et beau ! – de près de 6 000 entrées « per-
livre qu’il vous faut posséder. met de dater rapidement un
Métiers et tâches saisonnières de évènement à partir de ses
la terre, artisanat villageois et acteurs, de son cadre géogra-
petite industrie, corpora- phique ou de notions proches.
tions, organisation du » Conçu pour « faciliter la lec-
monde paysan, mentalités, ture et l’interprétation des
vie quotidienne, croyances, documents d’archives » et
réjouissances, proverbes, chan- « retracer la trame du quoti-
sons… Abondamment illustrée, dien de nos ancêtres, écrire
cette « encyclopédie des anony- leur histoire ou établir des cor-
mes » vous fera entrer de plain- rélations entre l’histoire d’une
pied dans le quotidien de vos ancê- famille et le contexte de son
tres. Gérard Boutet, son auteur, a existence », Contexte ne se
par ailleurs publié plus d’une ving- limite pas à cela. Loin s’en
taine d’ouvrages consacrés aux Contexte faut ! C’est aussi un fantastique
vieux métiers, dans lesquels il Bien connu des généa- « outil » pour rafraichir, parfaire et
recueille les témoignages des ultimes logistes, Thierry Sabot est enrichir sa culture personnelle.
survivants d’un monde perdu. Le l’un des membres fondateurs du – Thierry Sabot, Contexte : guide
Dictionnaire des outils et le webmagazine histoire-genealogie. chrono-thématique pour situer un
Dictionnaire des métiers de Daniel com et de La Gazette web, dont il village, une famille, un personnage
Boucard vous invitent pareillement coordonne l’équipe rédactionnelle. ou un événement dans son contexte
à une plongée dans les fermes et les Avec Contexte, il retrace le quotidien historique et généalogique, Éditions
ateliers d’autrefois. de la France et des Français de 987 à Thisa (04 77 78 10 03), 2010, 29,50 €
– Gérard Boutet, La France en héri- 2009, à travers 144 fiches chrono- (franco de port). Commande : adres-
tage, Perrin (coédition JCG), 2007, thématiques d’une exceptionnelle ser directement votre règlement à
45 €. richesse. Dans chacune d’elles, il rap- l’éditeur (Thierry Sabot, Éditions
Ainsi que : Les gagne-misère (9 volu- pelle tout d’abord le « contexte histo- Thisa, 18, rue de Verdun, 42640
mes, JCG, 21 € chaque) ; La belle rique » (colonne de gauche), puis il Saint-Germain-Lespinasse). ●
C
onnaître le ressort dont
dépend un département
permet de mieux localiser
les archives départementa-
les qu’il faudra peut-être visiter.
Les 693 communes qui composent
l’actuel territoire du département
de l’Oise, département de la région
Picardie, étaient par le passé du res-
sort du Parlement de Paris, mais
aussi des Généralités de Soissons,
Amiens, Rouen et Paris.
encore la série M, les listes électora- – Et les microfilms des tables décen-
Les documents en libre accès… les de 1864 à 1934 (sous-série 3M) et nales pour la période 1803-1902,
Trois catégories de documents les listes nominatives de 1806 à 1936 cotées 2Mi.TD, reliées par commu-
répartis dans la salle de lecture peu- (sous-série 6M, maintenant en 2Mi). nes, entreposées à proximité des lec-
vent être librement consultables : – Les usuels, comme les relevés des teurs de microfilms. Il ne faudra pas
– Les instruments de recherches, mariages effectués par les associa- oublier, toutefois, de remplir un
comme les inventaires sommaires tions généalogiques portant la cote imprimé à remettre à la Présidence
des séries dont entre autre la série E, US141 à US321 (classeurs verts) ou de la salle de lecture.
celle qui regroupe à la fois les regis- les dictionnaires des paroisses et
tres paroissiaux et l’état civil en communes de France classés par Les documents à commander…
sous-série 3E, et les minutes des département (Editions du CNRS) – Les registres paroissiaux et d’état
notaires en sous-série 2E, ou bien cotés de US1/1 à US1/87. civil XVIe-XXe siècles.
Indications pratiques
Adresse :
71, rue de Tilloy – BP 941
60024 Beauvais Cedex
Tél. : 03 44 12 14 80
Fax. : 03 44 12 14 81
E-mail : [email protected]
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Accès :
Au départ de la gare de
Beauvais, prendre le bus n° 1,
descendre place de la Mairie,
reprendre le bus n° 4 jusqu’au
centre Intermarché Nord (Prix
du billet : 0,85 € ; validité : une
heure). Vous pouvez opter pour
le taxi, temps d’attente à la gare
Le hall d’accueil des Archives départementales de l’Oise est spacieux, lumineux entre 5 et 20 mn, prix de la
et offre sur le côté un espace r epos avec distributeurs de boissons. course entre 6,50 € et 8,50 €.
© Myriam Provence.
Ils sont sur support microfilm. très rapidement si la recherche d’œil les documents susceptibles
Ceux-ci ont été réalisés par les généalogique peut être poursuivie d’être consultés.
Mormons à partir des registres du et/ou complétée grâce aux recense- - De nombreuses communes ont
greffe se trouvant en série 5Mi. (Les ments de la population. déposé leurs archives, pour chacune
originaux des registres paroissiaux - Les minutes et répertoires des d’entre elles il existe un répertoire
et de l’état civil de la collection du notaires XVIe-XXe siècles. numérique spécifique. Les commu-
Greffe sont cotées en 3E mais ils ne Les inventaires de la sous-série 2E, nes de Allonne, Amblainville,
sont plus consultables sous la forme consultables en libre accès, rensei- Avrechy, Bailly, Bonneuil-en-Valois,
« papier »). En général tous ces gnent sur les titulaires des offices, Chantilly, Chepoix, Compiègne,
documents sont à présent numérisés
et accessibles en ligne.
Les microfilms réalisés par les Un répertoire numérique spécifique pour
chacune des communes ayant déposé ses archives
archives départementales à partir
des registres de la commune sont en
série 1Mi.Attention, certains ne sont
pas encore numérisés et ne sont
donc accesibles que sous support sur les sources complémentaires tel- Creil, Crépy-en-Valois, Golancourt,
microfilm. les les séries C (registres du Gouvieux, Grémévillers, Hanvoile,
Pratique : ces deux collections peu- Contrôle des actes sous l’Ancien Haucourt, Labruyère, Maignelay-
vent se compléter. régime : 2C), Q (enregistrement : Montigny, Méru, Mogneville,
Pratique : Les inventaires des regis- 3Q), U et L, et sur les sources impri- Nanteuil-le-Haudouin, Noyon, Saint-
tres paroissiaux et d’état civil classés mées. Cette procédure permet au Deniscourt, Saint-Leu-d’Esserent,
par communes, donnent à la suite lecteur de connaître d’un seul coup Saint-Omer-en-Chaussée et Villers-
les cotes des recensements de la Saint-Barthélémy ont conservé leurs
population, ce qui permet de savoir archives.
- Les archives hospitalières d’Acy-
en-Multien, de Baron, Beauvais,
Définitions Chambly, Clermont, Compiègne,
Senlis et Verberie ont été versées.
Ressort : limite de la compétence Seuls les archives de Crépy-en-
territoriale d’une juridiction. Valois et de Noyon sont conservées
Généralité : circonscription admi- par les établissements.
nistrative essentielle sous l’An-
cien Régime. Les classeurs des relevés de mariage.
© Myriam Provence.
Le tome 2 des
100 MARSEILLAIS
PAR LUC ANTONINI
Enfin disponible
INTERNET
L
a consultation des images l’ensemble des archives numérisées. généalogiques : la paroisse Saint-
numérisées (registres, Attention : la recherche dans les Vaast et la paroisse Sainte-Croix.
plans et cartes postales) registres paroissiaux (1737-1792) Ces deux paroisses correspondaient
nécessite le téléchargement peut s’avérer difficile, notamment à deux églises : l’église Saint Vaast
du logiciel Sun’s Java Plug in. pour identifier le nom de vos ancê- (autrefois à Catorive) et l’église
tres. N’hésitez pas à contacter les Saint-Barthélémy (sur le site de
Paramétrage conseillé services des archives. En effet, ils
Pour consulter les documents numé- conservent des listes nominatives
risés de manière optimale, n’hésitez des naissances, mariages, décès qui
pas à paramétrer la fenêtre d’affi- peuvent vous faire gagner du temps. SITE À CONSULTER
chage (taille de la fenêtre et zoom). Le document le plus ancien qui
Afin d’obtenir un meilleur confort pourra être consulté date de 1737. À La description complète sur la
visuel pour consulter les documents cette époque, Béthune était divisée page :
numérisés, le logiciel « Zoomify » en deux paroisses, ce qui ne sera pas http://archives.ville-bethune.fr/
sera progressivement installé sur sans incidences sur les recherches
l’ex-polyclinique de l’Artois). Au la partie nord du territoire béthu- Quant aux registres des délibéra-
XVIIIe siècle, la paroisse constituait nois. Ainsi ceux qui recherchent tions, ils sont incontournables.
une circonscription à laquelle s’iden- leurs ancêtres doivent donc détermi- Par ailleurs, les images numérisées
tifiaient les habitants des villes. Pour ner précisément le lieu de naissance, audiovisuelles sont consultables
simplifier, la paroisse Sainte-Croix de décès et de mariage. Une situation pour le moment dans la salle de lec-
regroupait la partie sud de la ville et qui s’est simplifiée au XIXe siècle ture des archives à l’Hôtel de
celle de Saint-Vaast correspondait à avec l’existence d’une seule paroisse. Beaulaincourt. ●
LIMOUSIN
Modèle pour une petite annonce pour une r echerche (à découper ou photocopier) à compléter a vec soin
sans aucune abréviation et à retourner à Généalogie Magazine-Entraide, 24 rue de la Voûte – 75012 Paris
Photo D. Chanteranne.
rassembler sur eux une
documentation impor-
tante. Puis, un jour, vous
serez tentés de rédiger leur
biographie.
R
édiger une biographie n’est pas une tâche et différents domiciles, retraite et décès. Les docu-
aisée. Vous le constaterez très vite. Mais ments concernant son caractère, ses talents parti-
tout d’abord quel type de biographie ? culiers, des activités extra professionnelles ou un
C’est la première question que vous devez rôle important joué à un moment particulier de
vous poser. sa vie seront classés à part pour être réintroduits
Tous les personnages ne présentent pas le même lors de la rédaction ou faire l’objet d’un chapitre
intérêt et, surtout, vous ne disposez pas toujours de spécifique.
la documentation que vous souhaiteriez. Par ail- Si, en revanche, la personne a joué un rôle impor-
leurs, il s’agit de savoir dans quel but vous prévoyez tant au niveau régional ou national, vous pouvez
d’effectuer ce travail : pour un journal de famille opter pour un classement thématique : différentes
ou pour un véritable livre. Dans le premier cas découvertes scientifiques, action politique et lois
quelques pages suffiront, tandis que dans la initiées ou votées, etc. Dans ce cas, la vie familiale
seconde hypothèse, il vous faudra, au contraire, sera sensiblement réduite, à moins qu’elle n’ait eu
prévoir des chapitres bien déterminés. une influence sur son activité principale.
Ce classement de vos sources vous amènera inévita-
Classer ses sources blement à les “hiérarchiser”. Certaines seront
La meilleure manière de se déterminer consiste naturellement plus importantes que d’autres. Un
sans doute à bien classer ses sources : lorsque l’on journal tenu par un proche ou un ensemble de let-
connaît bien la matière dont on dispose, le choix est tres pourra ne pas vous apporter beaucoup d’infor-
plus aisé. mations ou, au contraire, se révéler être une vérita-
Classer et analyser ses sources permet également ble mine.
de voir ce qui manque. Ainsi vous pouvez disposer Dans tous les cas, il faudra effectuer un examen cri-
d’une abondante documentation concernant cer- tique de vos sources. Certaines pourront être un
taines périodes de la vie de celui ou celle que vous peu trop élogieuses, tandis que d’autres ne seront
voulez présenter et ne rien avoir, ou très peu, sur qu’un recueil de médisances ou de jalousies. Il ne
d’autres. Envisager une biographie vous amènera vous sera pas toujours facile de rechercher la
peut-être à effectuer un complément de recherches, vérité. De même, lors de la rédaction, il faudra évi-
avant tout début de rédaction. ter de colporter tout à la fois des éloges exagérés ou
Le classement chronologique est sans doute le plus des critiques non méritées.
simple : environnement familial à la naissance, Il se peut d’ailleurs que vous disposiez de sources
enfance et études, mariage, carrière professionnelle totalement contradictoires. Dans ce cas, il sera
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55
Photo D. R.
La fiche du débutant
nécessaire de démêler le vrai du faux et, si ce n’est gue d’origine puisque les noms de famille, quant à
pas possible, de présenter les différentes “vérités” eux, ne sont pas traduits : un Alsacien nommé
en employant le conditionnel. Le travail d’historien Johann Friedrich Schmidt n’a aucune raison de
familial n’est jamais facile. devenir Jean Frédéric Schmidt.
Vous pouvez ajouter à vos sources des livres ou Les anecdotes, à condition qu’elles ne soient ni gri-
articles qui ne concernent pas directement la per- voises, ni malveillantes, sont les bienvenues. Elles
sonne, mais qui décrivent bien son environnement, égaient les textes, rendent la lecture plus facile et,
tels que “La vie des paysans de… au… siècle” ou souvent, décrivent un caractère bien mieux qu’une
“Le monde industriel…”. Ils vous permettront de longue dissertation.
mieux situer votre personnage dans son milieu Enfin, si vous écrivez un véritable livre, avec plu-
social et professionnel et vous éviteront peut-être sieurs chapitres, veillez à ce que chacun d’eux
quelques anachronismes. Rien n’est pire que de puisse se lire indépendamment des autres, en rédi-
porter un jugement sur une personne et une épo- geant une introduction et une conclusion.
que à partir des idées de la nôtre.
Cherchez des illustrations
Soigner la rédaction Ce n’est pas véritablement indispensable, mais il
Même si vous n’envisagez pas d’en faire une œuvre est toujours plus attractif de compléter son texte
littéraire, il est indispensable que votre travail soit par des illustrations. Le ou les portrait(s), si vous
facile et agréable à lire. en disposez, ainsi que les documents officiels seront
La première condition est de veiller à employer un naturellement reproduits de préférence à tous les
style simple : évitez les mots trop savants qui vous autres. Mais vous pouvez aussi utiliser des vues de
feraient surtout passer pour un prétentieux. Mais la ville ou du village où la personne a vécu. De
s’ils sont indispensables, par exemple dans le cas de même, des illustrations évoquant son métier ou son
découvertes techniques ou médicales, prévoyez de habitat peuvent compléter les informations que
les expliquer, sinon dans le texte, du moins en notes. vous apportez.
Essayez de faire des phrases courtes. Elles sont plus Lorsque votre travail de rédaction sera terminé – et
facilement compréhensibles. Évitez les pléonasmes même avant – n’hésitez pas à le faire lire par toute
si fréquents lorsque l’on parle (monter en-haut), personne qui puisse vous apporter une critique
tout comme les répétitions. Banissez totalement le constructive et vous éviter, éventuellement, une
langage patoisant qui voudrait faire “couleur faute d’orthographe ou de français qui vous aurait
locale”, mais n’hésitez pas à employer en les expli- échappée.
quant et en les mettant entre guillemets des mots Vous serez ensuite légitimement fier de votre tra-
qui ont un sens particulier dans la langue que par- vail lorsque vous le relirez dans le “journal” de
lait effectivement le personnage. De même, il vaut votre famille ou lorsque vous aurez le livre en
sans doute mieux garder les prénoms dans leur lan- mains. ●
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33
de 10.000 à 50.000 46 07 26 05
48
47
12
40 82 04
30 84 06
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31 83
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