Laplace Monierpolycope
Laplace Monierpolycope
Laplace Monierpolycope
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Pierre-Simon Laplace (1749 -1827) est un mathématicien, astronome, physicien et homme politique
français, contemporain de la période napoléonienne. Il a apporté des contributions fondamentales dans
différents champs de la théorie des probabilité, des mathématiques et de l’astronomie.
1 Introduction
Soit f une fonction de R à valeurs dans C (voire C n donc aussi potentiellement dans Rn ou R).
La transformée de Laplace de f (x) notée L(f (x)) est un opérateur intégral conduisant à une nouvelle
fonction de p, p la variable duale (p indépendante de x). On note la transformée F (p) :
Pour revenir dans l’espace original (e.g. temporel), contrairement à la transformée de Fourier nous ne
disposons pas d’expression explicite simple de la transformée inverse L 1 . Mais comme L est injective,
par le calcul et l’usage de tables il est possible d’inverser les images obtenues. (En fait la transformée
inverse L 1 est une intégrale dans le plan complexe qui n’est en pratique pas utilisée).
Parmi les pré-requis à ce cours figurent les intégrales généralisées et la décomposition en éléments simples
de fractions rationnelles. Des notes de cours sur ces sujets vous sont proposées en complément du présent
manuscrit de cours.
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2 Définitions & fondamentaux
2.1 Définition de cette transformée de Laplace L(·)
Soit f (x) une fonction de R à valeurs dans C ou R.
On appelle fonction causale une fonction définie sur R dont le support est borné à gauche en 0 i.e.
f est nulle pour tout x < 0.
Etant donnée une fonction g non causale, il suffit de considérer f (x) = H(x)g(x), H la fonction de
Heaviside, pour obtenir la fonction correspondante en version causale.
Dans tout ce cours nous supposerons que toutes les fonctions originales f (x) sont de partie réelle
causale : R(f (x)) = 0 pour x < 0.
Définition 1. Soit f (x) une fonction causale (ou de partie réelle causale).
On appelle transformée de Laplace la fonction F (p) = L(f (x))(p) qui vérifie :
Z +1
F (p) = f (x) exp( px) dx (2.1)
0
Terminologie. F (p) est l’image de l’originale f (x) ; x la variable primale ; p la variable duale.
A noter que p pourrait être une variable complexe. Dans la pratique, p variable réelle est bien souvent
suffisant. Dans toute la suite on suppose que p est une variable réelle.
Le domaine de définition DF de la transformée de Laplace F (p) est tout simplement l’ensemble des
valeurs de p pour lesquelles l’intégrale (2.1) est convergente.
Des conditions suffisantes de convergence de cette intégrale, et donc de bonne définition de la trans-
formée, sont les suivantes.
Proposition 2. Soit une fonction f (x) qui vérifie les trois conditions suivantes :
— f admet une limite finie à gauche et à droite en tout point x de ]0, +1[.
— |f (x)| croît moins vite à l’infini qu’une certaine exponentielle.
Plus précisément, il existe ↵ 2 R tel que |f (x)| cste exp(↵x) pour x ! +1 .
— |f (x)| croît moins vite à l’infini en 0 qu’une certaine fonction de Riemann.
Plus précisément, il existe 2 R, < 1, tel que |f (x)| cste x1 pour x ! 0+ .
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Alors sa transformée de Laplace F (p) existe (est bien définie) pour p suffisamment grand ; plus
précisément pour p 2]↵, +1[.
Aussi on a :
lim F (p) = 0 (2.2)
p!+1
On montre facilement que si pour p = a l’intégrale de Laplace est absolument convergente (F (a) est
bien définie), alors F (p) est bien défini pour tout p a.
On peut facilement montrer que la transformée de Laplace de exp(+x2 ) par exemple n’existe pour
aucune valeur de p.
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2.3 Propriétés fondamentales de L(.)
2.3.1 Linéarité
L’opérateur de Laplace est par construction un opérateur linéaire.
En effet, pour toute fonction(f (x), g(x)) qui admettent une transformée de Laplace, on a :
où est choisi tel que : a) suffisamment grand pour que l’intégrale soit convergente ( doit être su-
périeur à la partie réelle de toute singularité de F(p)) ; b) |F (p)| tend vers 0 au moins aussi rapidement
que p12 .
En pratique i.e. pour résoudre des équations différentielles linéaires, cette expression de L 1 n’est
pas utilisée. Comme déjà évoqué, on peut retrouver les inverses de transformées de Laplace usuelles à
partir d’image préalablement calculées. En pratique les images requises se trouvent désormais dans des
tables de transformées de Laplace.
Cette expression (2.5) de la transformée inverse s’appelle l’intégrale de Bromwich ou encore Fourier-
Mellin.
2.3.3 Dérivation
La propriété qui suit est la propriété qui fait de la transformée de Laplace un outil de calcul essentiel
dans la résolution des équations différentielles linéaires.
Proposition 3. Soit f (x) fonction causale telle que sa transformée soit bien définie sur un certain
intervalle.
Si f est de classe C 1 (R+ ) et si f 0 est telle que sa transformée de Laplace est bien définie alors :
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Or nécessairement (f (x) exp( px))
R +1tend vers 0 en +1.
D’où : L (f (x)) (p) = f (0) + p 0 f (x) exp( px) dx.
0
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Z 0
= exp( pa) f (y) exp( py) dy + exp( pa)L (f (x)) (p)
a
Démonstration.
Soient f et g fonctions causales, alors leur produit de convolution se simplifie comme suit :
Z x
(f ⇤ g)(x) = f (x y)g(y) dy (2.15)
0
R +1 R +1
On a d’ailleurs aussi : (f ⇤ g)(x) = 0
f (x y)g(y) dy = 0
f (x)g(x y) dy.
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D’où :
Z +1 ✓Z +1 ◆
L ((f ⇤ g)(x)) (p) = f (x y)g(y) dy exp( px) dx (2.16)
0 0
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3 Images de fonctions usuelles
Fonction échelon (Heaviside)
R +1 H(x).
On a : L(H(x))(p) = 0 exp( px) dx = 1
p
[exp( px)]+1
0 avec nécessairement p > 0. Donc :
1
L(H(t))(p) = pour p > 0 (3.1)
p
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Fonction exponentielle : exp(↵x). R +1
Soit ↵ 2 R. On pose : F (p) = L(exp(↵x))(p) = 0 exp((↵ p)x) dx.
On a F (p) bien défini (l’intégrale est convergente) si et seulement si (↵ p) < 0.
On a : F (p) = (↵ 1 p) [exp((↵ p)x]+10 . D’où :
1
L(exp(↵x))(p) = pour p > ↵. (3.6)
(p ↵)
Pour aller plus loin. Une autre option est de remarquer que l’expression de F (p) est très semblable
à la fonction Gamma d’Euler qui prolonge
R +1 la factorielle à l’ensemble des nombres réels. Pour y réel,
y > 1, cette fonction s’écrit : (y) = 0 x (y 1)
exp( x) dx.
Et pour tout entier k > 0 :R (k) = (k 1)! = 1 ⇥ 2... ⇥ (k 1).
+1
On a : F (p) = L(xk )(p) = 0 xk exp( px) dx.
R +1
On effectue le changement de variable : u = px. On obtient : F (p) = 0 p1k uk exp( u) p1 du.
Donc pour k entier, k 1,
k!
L(xk )(p) = pour p > 0. (3.9)
pk+1
La transformée d’un polynôme s’obtient ensuite directement par linéarité de l’opérateur L(.).
On a :
m
X m
1 X k!
L( ak xk )(p) = ak pour p > 0. (3.10)
k=0
p k=0 pk
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Bien d’autres images types sont utiles en pratique (quoi que leur nombre n’est pas très important).
Nous renvoyons le lecteur aux tables disponibles sur de (bons) sites web ou bien aux tables communi-
quées en complément de ce cours.
Distribution-mesure de Dirac (x). Soit (x) désigne la distribution (ou mesure) de Dirac. Nous
renvoyons le lecteur au document de cours « Dirac ».
Un calcul de L( (x))(p) donne :
L( (x))(p) = 1 8p 2 R (3.11)
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4 Résolution d’EDO linéaires par la transformée de Laplace
Nous avons vu durant un précédent cours que les EDO linéaires du 1er ordre et 2ième ordre à
coefficients constants se résolvent facilement à l’aide d’une méthodologie claire et systématique. Par
contre ces techniques ne s’appliquent pas aux EDO d’ordre plus élevée (même lorsque celles-ci sont
linéaires). Nous présentons dans ce paragraphe tout l’intérêt de la transformée de Laplace : résoudre
une EDO linéaire d’ordre n.
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On repasse à l’espace original en appliquant l’opérateur L 1 . On obtient pour t 0,
y (n 1)
(0) = ... = y(0) = 0 (4.11)
L y (n) (t) + an 1 y (n 1)
(t) + ... + a0 y(t) f (t) (p) = 0 8p (4.12)
Par linéarité de l’opérateur L(.), on obtient :
F (p)
Y (p) = (4.14)
(pn + an 1 pn 1 ... + a0 )
La transformée Y (p) de la solution recherchée y(t) est donc obtenue sous la forme d’une
fraction rationnelle.
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Etape 3 On identifie chaque élément simple commé étant l’image d’une fonction connue. Pour cela
on utilise une table d’images usuelles par transformée de Laplace.
On obtient finalement la solution de l’EDO par inversion de chacun des éléments simples :
X ✓ ◆ X ✓ ◆
1 1 1 (a p + b)
y(t) = L (t) + L (t)
(p z)m (p2 c1 p + c0 )
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