Memoire Fini b1 Sarah DUMAS

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UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAITI

(UEH)
INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION, DE GESTION ET DES
HAUTES ETUDES INTERNATIONALES
(INAGHEI)

Département des sciences Administratives


Option : Administration Publique
Promotion 2014-2018

MÉMOIRE DE SORTIE
Thématique: Microfinance et niveau de vie des bénéficiaires

Sujet : Étude de l’impact des prêts accordés par les institutions de micro finance
sur le niveau de vie des bénéficiaires en Haïti : cas de la FINCA dans la Commune
de Carrefour allant de la période de 2014 à 2019.

Présentée par Sarah DUMAS


En vue de l’obtention du grade de licenciée en Sciences Administratives option Ad-
ministration Publique.
Sous la direction du Professeur Jean-Claude ROLLES

Port-au-Prince, Septembre 2020


« Je ne sépare pas la politique de l’administration. Administrer c’est gouverner,
gouverner c’est administrer. Il n’y a jamais eu, il ne saurait y avoir de grande
politique sans bonne administration. La politique est à l’administration ce que
l’âme est au corps ; et, de même que notre religion n’admet pas de corps sans âme,
la vie n’admet pas d’âme sans corps1 »

1
Emile de Girardin (1867) : Pensées et maximes extraites de ses œuvres.
Dédicaces

Ce travail est dédié à tous ceux et toutes celles qui ont lutté pour
le respect des principes administratifs au sein de l’Administra-
tion Publique Haïtienne.

Ce travail est dédié aussi à la famille DUMAS et à tous person-


nels pédagogiques, administratifs, académiques et logistiques de
l’INAGHEI
Page |i

REMERCIEMENTS

Réaliser ce travail a été un long parcours que je n’aurais pas pu aboutir à moi seule.
En ce sens mes remerciements vont en premier lieu au Professeur Jean-Claude
ROLLES, mon Directeur de mémoire, d’avoir accepté de diriger ce travail et de
m’avoir apporté son soutien en étant toujours disponible tout au long du travail et en
m’apportant des conseils et suggestions afin de donner le meilleur produit sur cette
thématique.

Mes remerciements vont aussi à l’ endroit de tous les professeurs de l’INAGHEI


notamment le Doyen et les deux autres vice-Doyens respectivement : Professeur Ro-
bert Joseph, Professeur Daniel Elinet et Josué Louis. Et, tous les responsables de
département comme : Professeur Florys Dorante du département des Sciences
Comptables, Gabriel Herard du département des Sciences Politiques, Ernst Moise-
Jacquitte du département de l’Administration Publique et de Professeur Evens Chery
du département de Gestion des Affaires. Il faut aussi remercier tous le staff adminis-
tratif et personnel dudit Institut pour leurs supports considérables à mon égard durant
mon cycle d’études comme étudiante au sein de la Faculté de 2014 à 2018.

Je remercie également le staff de FINCA Carrefour plus particulièrement le Manager


Jean-Claude HYACINTHE et le superviseur du crédit Village Banking Jean-Mary
VICTOR pour leur accueil, aide, conseils et informations en ce qui concerne le
produit dont notre travail fut l’objet.

J’aimerais également adresser mes sincères remerciements à James FLEURILUS


pour sa disponibilité, conseils, et contribution tout au long de la rédaction de ce tra-
vail.
P a g e | ii

Je voudrais remercier mes amis et anciens collègues pour leur encouragement et


soutien moral. Merci à vous Marie Esther MAURICE, Sagesse ANGLADE, Cas-
sandre de LALEU…

Mes remerciements vont à ma famille pour leur confiance, soutien et encouragement


durant cette période. Spécialement à ma mère (Marie Dieudonne Joseph), à mon père
(Jean Jorel Dumas) et à ma petite sœur (Darlah Kattyna Dumas) pour leur soutien
inconditionnel.

Merci à tous.
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Résumé du travail

Dans l’objectif de mieux cerner l’essentiel du travail portant sur l’impact des prêts sur le niveau
de vie des bénéficiaires à la FINCA Haïti, on arrive à structurer notre argumentaire autour de quatre
chapitres comme suit :

Un premier chapitre portant sur les cadres théorico-conceptuels ou nous avons défini un ensemble
de concepts. Nous avons ensuite présenté trois (3) théories dont deux (2) sont la théorie du crédit
solidaire et l’approche Welfariste.

Le deuxième chapitre a d’une part embrassé l’évolution de la microfinance à travers le monde et


particulièrement en Haïti et d’autre part a présenté quelques outils de mesure d’évaluation de la
microfinance.

Le troisième chapitre qui situe la FINCA dans le contexte haïtien en tenant compte de l’histoire de
cette institution, de son contexte d’arriver en Haïti, les points de services etc. et une présentation
de la Ville de Carrefour.

Et le quatrième chapitre analyse les données recueillies de l’enquête qui a été réalisée.

Etant donné que ce travail fait appel à un ensemble de théories pour une position claire de cette
thématique, on a utilisé des méthodes et techniques telles que l’observation directe, techniques
documentaires, entrevues et questionnaire écrit, ils ont tous contribué à une meilleure réalisation
de ce travail.

Et pour vérifier notre hypothèse nous avons réalisé une enquête auprès de 200 clients de FINCA
utilisant le produit Village Banking (VB). Par cette enquête, on arrive à confirmer notre hypothèse
tout en justifiant le sens de la FINCA dans l’imaginaire des clients. Ce travail nous permet de
comprendre que toutes institutions financières qui voient l’amélioration, la satisfaction des clients
dans notre espace social a beaucoup à faire pour parvenir sans trop de difficulté à avoir une clien-
tèle en croissance et durable. Ce travail nous a permis d’écarter le sens commun sur la relation
entre système financier et amélioration des conditions des clients.
P a g e | iv

Rezime travay la

Nan lide poun pi byen sezi sak pi enpotan nan travay sa a ki chita sou enpak prè genyen sou fason
moun ki benefisyel nan FINCA Ayiti yo ap viv, nou jere estrikti agiman nou an alantou kat chapit
jan sa a:

Yon premye chapit ki gen rapò ak fondman teyorik epi konseptyèl yo, kote nou te defini yon seri
konsèp. Lè sa a, nou prezante twa (3) teyori, de (2) nan yo se teyori ki pale de kredi solidè ak
apwòch Welfarist.
Dezyèm chapit lan sou yon bò pale de evolisyon mikrofinans atravè mond lan ak patikilyèman an
Ayiti epi sou lòt menm prezante kèk zouti pou mezire kijan yo ke evalye mikrofinans lan.
Twazyèm chapit ki lokalize FINCA anndan kontèks ayisyen an, li mete aksan sou istwa enstitisyon
sa a, fasonl rive nan peyi Ayiti, pwen sèvis li yo elatriye ak yon prezantasyon Vil Kafou.
Katriyèm chapit la analize enfomasyon nou te kolekte nan sondaj la ki te fèt la.
Pwiske travay sa a mande poun itilize kèk teori poun ka pi byen komprann tem nan, nan sans sa a
nou itilize metòd ak teknik tankou obsèvasyon dirèk, teknik dokimantè, entèvyou ak kesyonè ekri,
yo tout kontribye pou travay sa a te ka pi byen fèt.
Poun verifye ipotèz nou an, nou te fè yon sondaj sou 200 kliyan FINCA kap itilize pwodwi VB a.
Atravè sondaj sa a, nou kapab konfime ipotèz nou an pandan nou ap tou moutre jan klyan yo we
FINCA nan lespri yo. Travay sa a pèmèt nou konprann ke tout enstitisyon finansye ki wè amelyo-
rasyon, satisfaksyon kliyan an nan espas sosyal nou an gen anpil bagay pou yo fè si yo vle san
twop pwoblem gen yon paket kliyan ki pap kouri kite yo. Travay sa a pèmèt nou demake nou de
lide popilè ki genyen sou relasyon ki genyen ant sistèm finansye ak amelyorasyon kondisyon
kliyan yo.

Work Summary

In order to better understand the essentials of the work on the impact of loans on the standard of
living of beneficiaries at FINCA Haiti, we manage to structure our argument around four chapters
as follows:

A first chapter on theoretic-conceptual frameworks where we defined a set of concepts. We haves


presented three (3) theories, two of which (2) are the theory of solidarity credit and the Welfariste
approach.
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The second chapter has, on the other hand, embraced the evolution of microfinance around the
world and especially in Haiti and on the other hand presented some tools for measuring the eval-
uation of microfinance.

The third chapter that places FINCA in the context of Haiti taking into account the history of this
institution, its context of arriving in Haiti. Service points etc. and a presentation of the City of
Carrefour.

And the fourth chapter analyzes the data collected from the survey that was conducted.

Since this work uses a set of theories for a clear position of this theme, methods and techniques
such as direct observation, documentary techniques have been used. Interviews and written ques-
tionnaires, they all contributed to a better realization of this work.

And to verify our hypothesis we carried out a survey of 200 FINCA customers using the Village
Banking (VB) product, by this survey, we manage to confirm our hypothesis while justifying the
meaning of FINCA in the imagination of customers. This work allows us to understand that all
financial institutions that see improvement, customer satisfaction from our social space makes a
lot of sense for the population and without too much difficulty manages to have a clientele without
too much problem. This work has allowed us to discard common sense on the relationship between
the financial system and improved customer conditions.

Resumen del trabajo

Con el fin de comprender mejor los aspectos esenciales del trabajo sobre el impacto de los prés-
tamos en el nivel de vida de los beneficiarios en FINCA Haití, logramos estructurar nuestro argu-
mento en torno a cuatro capítulos de la siguiente manera:

Un primer capítulo sobre marcos teórico-conceptuales donde definimos un conjunto de conceptos.


Hemos presentado (3) teorías, dos de las cuales (2) son la teoría del crédito solidario y el enfoque
Welfariste.

El segundo capítulo, por un lado, ha adoptado la evolución de las microfinanzas en todo el mundo
y especialmente en Haití y, por otro, ha presentado algunas herramientas para medir la evaluación
de las microfinanzas.
P a g e | vi

El tercer capítulo que sitúa a FINCA en el contexto haitiano teniendo en cuenta la historia de esta
institución, su contexto de llegada a Haití. Puntos de servicio, etc. y una presentación de la Ciudad
de Carrefour.

Y el cuarto capítulo analiza los datos recopilados de la encuesta que se realizó.

Dado que este trabajo utiliza un conjunto de teorías para una posición clara de este tema, se han
utilizado métodos y técnicas como la observación directa, técnicas documentales. Entrevistas y
cuestionarios escritos, todos ellos contribuyeron a una mejor realización de este trabajo.

Y para verificar nuestra hipótesis realizamos una encuesta a 200 clientes de FINCA utilizando el
producto Village Banking (VB), mediante esta encuesta, logramos confirmar nuestra hipótesis al
tiempo que justificamos el significado de FINCA en la imaginación de los clientes. Este trabajo
nos permite entender que todas las instituciones financieras que ven mejoras, la satisfacción del
cliente desde nuestro espacio social tiene mucho sentido para la población y sin demasiada difi-
cultad logra tener una clientela sin demasiado problema. Este trabajo nos ha permitido descartar
el sentido común sobre la relación entre el sistema financiero y la mejora de las condiciones del
cliente.
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Table des matières

REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................I

RESUME DU TRAVAIL ........................................................................................................................ III

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................... X

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................... 1

IMPACT DE LA MICROFINANCE SUR LES BENEFICIAIRES (REVUE DE LITTERATURE) 7

CHAPITRE I ............................................................................................................................................. 12

CADRE THEORICO-CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE................................................... 12

1.1. CADRE CONCEPTUEL .............................................................................................................. 12


1.1.1. PRET: ............................................................................................................................................. 12
1.1.2. INSTITUTIONS DE MICROFINANCE ........................................................................................... 13
1.1.3. NIVEAU DE VIE ....................................................................................................................... 15
1.1.4. BENEFICIAIRE ........................................................................................................................ 16

1.2. CADRE THEORIQUE................................................................................................................... 16

1.2.1. THÉORIE DU CRÉDIT SOLIDAIRE .......................................................................................... 17


1.2.2. APPROCHE INSTITUTIONNALISTE ........................................................................................ 18
1.2.3. APPROCHE WELFARISTE ..................................................................................................... 19

1.3. CADRE METHODOLOGIQUE:.................................................................................................. 20

1.4. LES LIMITES DU TRAVAIL ET PREMIERE DIFFICULTE RENCONTREE ................... 21

CHAPITRE II ........................................................................................................................................... 23

PANORAMA DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LE MONDE, NOTAMMENT


EN HAITI ET CONSIDERATION GENERALE SUR LES MESURES D’IMPACT SUR LA VIE
DES BENEFICIAIRES: VERS UNE APPROCHE HISTORIQUE ET EVOLUTIVE .................. 23

2.1. MICRO FINANCE : UNE EXPERIENCE PREMIERE DANS LE MONDE FINANCIER .... 23

2.1.1. LA MICROFINANCE EN ASIE ................................................................................................... 24


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2.1.2. LA MICROFINANCE EN AMERIQUE LATINE.............................................................................. 25


2.1.3. LA MICROFINANCE DANS LES PAYS DU NORD ......................................................................... 26
2.1.4. LA MICROFINANCE AU MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD .............................................. 26
2.1.5. LA MICROFINANCE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE .................................................................. 26
2.2. LA MICROFINANCE EN HAÏTI .................................................................................................... 27
2.2.1. LES PREMIERES CAISSES ET COOPERATIVES ................................................................................. 27
2.2.2. DE LA COOPERATIVE AUX ORGANISATIONS MICRO FINANCIERES NON COOPERATIVES EN HAÏTI
.................................................................................................................................................................... 28
2.2.3. LA PREMIERE PHASE D’EXTENSION DE LA MICROFINANCE EN HAÏTI.......................................... 29
2.2.4. DE LA LIBERALISATION FINANCIERE A L’EXPANSION DE LA MICROFINANCE EN HAÏTI............. 29
2.2.5. COMMERCIALISATION DE LA MICROFINANCE EN HAÏTI ET EXPANSION DE L’AIDE EXTERIEUR30

2.3. GENERALITE SUR LA MESURE DE L’IMPACT DES IMF SUR LE NIVEAU DE VIE ..... 34

2.3.1. OUTILS DE MESURE DE LA PERFORMANCE SOCIALE DES IMF ................................................. 35


2.3.2. OUTIL D’EVALUATION NIVEAU DE VIE .................................................................................... 38

CHAPITRE III.......................................................................................................................................... 41

FINCA HAITI S.A : UNE ETUDE COMPREHENSIVE DANS LE MONDE DES AFFAIRES ET
PRESENTATION DE LA COMMUNE DE CARREFOUR ................................................................ 41

3.1. PRESENTATION DE LA FINCA HAÏTI S.A ............................................................................ 42

3.1.1. MISSION ET OBJECTIF DE FINCA....................................................................................... 43

3.1.2. PRODUITS ET SERVICES OFFERTS......................................................................................... 44

3.1.3. METHODOLOGIE ..................................................................................................................... 45

3.1.4. CONDITION D’ELIGIBILITE AUX CREDITS DE FINCA HAÏTI .................................... 50

3.1.5. METHODE DE CLASSIFICATION DES CLIENTS DE LA FINCA ................................... 50

3.1.6. NOTATION DES CLIENTS DE LA FINCA HAÏTI ............................................................... 51

3.2. PROFIL HISTORIQUE DE LA VILLE DE CARREFOUR ..................................................... 52

3.2.1. CARACTERISTIQUE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE DE CARREFOUR ......... 53

3.2.2. PRESENTATION DES SERVICES COMMUNAUX A CARREFOUR ............................... 53


P a g e | ix

3.2.3. DONNEES DEMOGRAPHIQUES ET MIGRATOIRES SUR CARREFOUR .................... 55

3.2.4. ORGANISATION DES SERVICES SOCIAUX DE BASE..................................................... 55

3.2.5. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE LA COMMUNE DE CARREFOUR ................ 56

CHAPITRE IV .......................................................................................................................................... 58

ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES EN CE QUI CONCERNE L’IMPACT


DESPRETS ACCORDES PAR LA FINCA S.A SUR LES CONDITIONS DE VIE DE SES
BENEFICIAIRES AU COURS DE LA PERIODE 2014-2019 ............................................................. 58

4.1. PRESENTATION DES CLIENTS SUIVANT LEUR SEXE, AGE ET ETAT MATRIMONIAL .................... 58
4.2. PRESENTATION DES CLIENTS SUIVANT LEUR NIVEAU DE FORMATION ET ACTUEL OCCUPATION
………………………………………………………………………………………………………………………………………………..61
4.3. PRESENTATION DE LA RECONNAISSANCE DU FINCA SA DE CARREFOUR AUPRES DE SA
CLIENTELE ...................................................................................................................................... 64
4.4. ADHESION DES CLIENTS A LA FINCA SA DE CARREFOUR ....................................................... 69
4.5. LES CLIENTS DE LA FINCA SA DE CARREFOUR : PROPRIETAIRES OU LOCATAIRES, SOURCES
D’ENERGIE UTILISEES ....................................................................................................................... 73
4.6. FINCA HAÏTI S.A DE CARREFOUR ET LES TEMOIGNAGES DES CLIENTS .................................. 75

CONCLUSION ET PERSPECTIVES .................................................................................................... 77

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................................... 80

ANNEXES ................................................................................................................................................. 84
Page |x

Liste des tableaux

TABLEAU 1 : NOTATION DES CLIENTS DE FINCA ...................................................................... 52

TABLEAU 2 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE SEXE ................................................... 59

TABLEAU 3 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’AGE ....................................................... 60

TABLEAU 4: REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ETAT MATRIMONIAL ...................... 60

TABLEAU 5 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LA FORMATION DE


BASE……………..………………………………………………………………………...……61

TABLEAU 6 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’OCCUPATION ACTUELLE .............. 62

TABLEAU 7 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ENFANTS A CHARGE


.................................................................................................................................................................... 63

TABLEAU 8 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’INFORMATIONS D CONTACT ....... 66

TABLEAU 9: REPARTITION DES CLIENTS SELON LA FACILITE D’ADHESION A LA


FINCA ........................................................................................................................................................ 66

TABLEAU 10 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ANNEES A LA FINCA


.................................................................................................................................................................... 67

TABLEAU 11: REPARTITION DES CLIENTS SELON LES PRODUITS UTILISES .................. 68

TABLEAU 12 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ECHEANCE DE


REMBOURSEMENT ............................................................................................................................... 68

TABLEAU 13 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NIVEAU DU COMMERCE AVANT


ET APRES ADHESION A LA FINCA................................................................................................... 70

TABLEAU 14 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NIVEAU DU REVENU DES


MENAGES ................................................................................................................................................ 71

TABLEAU 15 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LA VARIATION ALIMENTAIRE ...... 72

TABLEAU 16 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’APPROVISIONNEMENT EN EAU. 72

TABLEAU 16 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’HABITAT DES MENAGES .............. 74


P a g e | xi

TABLEAU 17 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LES DEPENSES LIEES AUX


ACTIVITES SCOLAIRES ...................................................................................................................... 74

TABLEAU 1 : NOTATION DES CLIENTS DE FINCA ...................................................................... 52

TABLEAU 2 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE SEXE ................................................... 59

TABLEAU 3 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’AGE ....................................................... 60

TABLEAU 4: REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ETAT MATRIMONIAL ...................... 60

TABLEAU 5 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LA FORMATION DE


BASE……………..………………………………………………………………………...……61

TABLEAU 6 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’OCCUPATION ACTUELLE .............. 62

TABLEAU 7 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ENFANTS A CHARGE


.................................................................................................................................................................... 63

TABLEAU 8 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’INFORMATIONS D CONTACT ....... 66

TABLEAU 9: REPARTITION DES CLIENTS SELON LA FACILITE D’ADHESION A LA


FINCA ........................................................................................................................................................ 66

TABLEAU 10 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ANNEES A LA FINCA


.................................................................................................................................................................... 67

TABLEAU 11: REPARTITION DES CLIENTS SELON LES PRODUITS UTILISES .................. 68

TABLEAU 12 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ECHEANCE DE


REMBOURSEMENT ............................................................................................................................... 68

TABLEAU 13 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NIVEAU DU COMMERCE AVANT


ET APRES ADHESION A LA FINCA................................................................................................... 70

TABLEAU 14 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NIVEAU DU REVENU DES


MENAGES ................................................................................................................................................ 71

TABLEAU 15 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LA VARIATION ALIMENTAIRE ...... 72

TABLEAU 16 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’APPROVISIONNEMENT EN EAU. 72


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TABLEAU 16 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’HABITAT DES MENAGES .............. 74

TABLEAU 17 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LES DEPENSES LIEES AUX


ACTIVITES SCOLAIRES ...................................................................................................................... 74
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LISTE DES GRAPHES

GRAPHE 2 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE SEXE ..................................................... 59

GRAPHE 3: REPARTITION DES CLIENTS SELON L’AGE .......................................................... 60

GRAPHE 4 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ETAT MATRIMONIAL ........................ 61

GRAPHE 5: REPARTITION DES CLIENTS SELON LA FORMATION DE BASE ..................... 62

GRAPHE 6 : REPARTITION SELON L’OCCUPATION ACTUELLE ........................................... 63

GRAPHE 7 : REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ENFANTS A CHARGE 64

GRAPHE 8: REPARTITION DES CLIENTS SELON L’INFORMATION DE CONTACT AVEC


LA FINCA ................................................................................................................................................. 66

GRAPHE 9: REPARTITION SELON LA FACILITE D’ADHESION A LA FINCA ...................... 67

GRAPHE 10: REPARTITION DES CLIENTS SELON LE NOMBRE D’ANNEES A LA FINCA 67

GRAPHE 11: REPARTITION DES CLIENTS SUIVANT LE PRODUIT UTILISE ....................... 68

GRAPHE 12 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’ECHEANCE DE REMBOURSEMENT


.................................................................................................................................................................... 69

GRAPHE 13 : REPARTITION DES CLIENTS SUIVANT LE NIVEAU DE LEUR COMMERCE


AVANT ET APRES ADHESION A FINCA ......................................................................................... 70

GRAPHE 14: REPARTITION SELON LE NIVEAU DU REVENU DES MENAGES .................... 71

GRAPHE 15: REPARTITION DES CLIENTS SUIVANT LA VARIATION ALIMENTAIRE ..... 72

GRAPHE 16 : REPARTITION DES CLIENTS SELON L’APPROVISIONNEMENT EN EAU ... 73

GRAPHE 17: REPARTITION DES CLIENTS SUIVANT L’HABITAT DES MENAGES ............ 74

GRAPHE 18 : DEPENSES LIEES AUX ACTIVITES SCOLAIRES ................................................. 75


P a g e | xiv

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACDI Agence Canadienne de Développement Inter-


national
ACME Action pour la Coopération avec la Micro En-
treprise
ACP Analyse Composante Principale
ADIE Association pour le Droit à l'Initiative Econo-
mique
AECID Agence Espagnole pour la Coopération Inter-
nationale de Développement
AFD Agence Française de Développement
ANACAPH Association Nationale des Caisses Populaires
Haïtiennes
ANIHM Association Nationale des Institutions de Mi-
crofinances d’Haïti
BID Banque Interaméricaine de Développement
BM
Banque Mondia Banque Mondiale
CEC Coopérative d’Epargne et de Crédit
CERISE Comité d’Echange, de Réflexion et d’Informa-
tion sur les Systèmes d’Epargne-Crédit
CGAP Groupe Consultatif d’Assistance aux Pauvres
CNC Conseil National des Coopératives
DID Développement International Desjardins
FDI Fonds de Développement Industriel
FENACAPH Fédération Nationale des Caisses Populaires
Haïtienne
FHAF Fondation Haïtienne d’Aide aux Femmes
FHD Fondation Haïtienne de Développement
FIDA Fonds Internationaux de Développement Agri-
cole
FINCA Fondation pour l’assistance communautaire
Internationale
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FINNET Financial Services Network For Entrepreurial


Empowerment
FMI Fond Monétaire International
FONKOZE Fondasyon Kole Zepol
IDH Indice de Développement Humain
IFPRI The International Food Policy Research Insti-
tute
IMF Institution de Microfinance
KNFP Konsey Nasyonal Finansman Popilè
MCN Micro Crédit National
MSME Small and Medium Enterprises Sector
OME Organisation de Microfinance
ONG Organisation Non Gouvernementale
PADME Projet d’appui au Développement des Mi-
croentreprises
PAT Poverty Assesment Tool
PED Pays en Développement
PME Petite et Moyenne Entreprise
PRET Programme de Relance de l’Economie en
Transition
RNB Revenu National Brut
SCIPA Service Coopérative Interaméricain de Produit
Agricole
SPI Indicateur de Performance Sociale
SPTF Social Performance Task Force
USAID Agence des Etats-Unis pour le Développement
International
VB Village Banking
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Introduction Générale
Par rapport au développement du système bancaire dans le monde capitaliste, la
microfinance devient un phénomène incontournable à comprendre. Etant défini
généralement comme un système qui permet d’offrir des services financiers aux
personnes à faible revenu, la microfinance s’est développée comme une solution
alternative au système bancaire traditionnel. Ce dernier considère le segment de
clientèle trop à risque. En effet, les banquiers traditionnels accentuent leur objectif
sur la rentabilité financière tandis que la micro finance dès son essence, a un
double objectif : social et financier. Pour ainsi dire, d’abord, par objectif social, afin
d’aider les personnes pauvres à sortir de leur vulnérabilité. Ensuite, par objectif
financier qui permettra de perdurer l’objectif premier.
En venant avec de nouvelles formes de crédit, des procédures simples et rapides, la
microfinance a su réussir là où les banques traditionnelles ont échoué. Ce qui leur a
permis d’élargir considérablement leur clientèle. D’où un grand exploit pour le
secteur.
Dans cette perspective, la mesure de performance sociale des Institutions de
Micro finance (IMF) repose sur l’évaluation de trois éléments
fondamentaux2 expliquant une trilogie de capacité:
D’abord, elle possède la capacité à atteindre le plus grand nombre de personnes sur
une période de temps donnée. Ensuite, elle possède la capacité à atteindre des
personnes dont la situation sociale est initialement défavorisée. Enfin,
la microfinance possède la capacité à améliorer directement ou indirectement leur
bien-être et celui de leur ménage.

2
Cairn info, la microfinance entre performance social et performance financière, version PDF, page 4
Page |2

Mise en contexte
Le système capitaliste par son économie de marché fait injonction aux acteurs à la
fois nationaux et internationaux d’emboiter le pas dans monde financier afin de
mieux contrôler les acteurs puissants financièrement dans le monde. Dans un autre
souci d’accumulation des capitaux, ils créent des institutions ayant pour missions de
réguler le marché, l’économie, le système bancaire, etc. C’est dans cette perspective
qu’on assiste à la création des institutions bancaires comme : Fond Monétaire Inter-
nationale (FMI), Banque Mondiale (BM) et d’autres institutions bancaires et finan-
cières. Cependant, dans un souci de permettre à la majorité financièrement faible de
participer dans la pérennisation de ce système, des micro-institutions ont pris nais-
sance afin d’accorder des prêts à cette catégorie. Puisque le marché est toujours en
compétition, ces acteurs arrivent à créer des microfinances comme FINCA, ACME,
FONKOZE, MCN, etc. ayant comme objectif de faire échec à l’exclusion écono-
mique et financière. C’est dans cette perspective, dans le monde financier on assiste
à la création de la FINCA en Haïti.
La FINCA Haïti est une institution de microfinance œuvrant dans le pays depuis pr
ès de trente ans. Elle a été de 1989 à la veille du tremblement de terre de 2010 une
Institution de Microfinance (IMF) à statut d’Organisation non gouvernemental
(ONG) œuvrant dans près de 8 villes à travers le pays avec une gamme ne
dépassant pas trois (3) produits. Avec le tremblement de terre FINCA a perdu la tot
alité de son portefeuille dans deux (2) de ses 8 sites d’intervention. Deux ans plus
tard soit en 2012, FINCA Haïti à relancer ses activités sous un nouveau statut
juridique (Société Anonyme), de nouveaux objectifs et quatre (4) produits. Au bout
de deux ans (2014) le nombre de clients s’est augmenté de deux (2) fois plus que ce
d’avant 2010 et aujourd’hui, cette institution opère à travers 10 sites environ. L’un
des objectifs de la FINCA est réduire la pauvreté en aidant les plus vulnérables à
grandir et à avoir une meilleure vie. Considérant cet objectif, et avec la croissance
rapide de ses clients, sans négligé les problèmes flagrants liés aux conditions de vie
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des personnes, ce, même des clients des IMF, tout ceci ont attiré notre attention à
étudier de plus près l’impact qu’on réellement ses prêts sur la vie de leur
bénéficiaires.
Justification du choix du sujet
Tout travail de recherche a d’une manière ou d’une autre une source d’inspiration,
sans quoi on ne saurait pour la plupart du temps aboutir à cette dernière. En effet, ce
n’est pas sans raison que ce choix a été fait. Nous savons tous ou presque tous qu’à
l’heure actuelle la micro finance est l’un des instruments majeurs de lutte contre la
pauvreté. En Haïti, on peut recenser plusieurs institutions œuvrant dans ce secteur.
En dépit de tout, on peut constater que rien n’est vraiment fait en vue d’améliorer le
niveau de vie de la population. Ainsi, plusieurs sommets ont été réalisés sur la mi-
crofinance à ce sujet. Intéresser par ce champ, nous avons procédé à des études ap-
profondies de sorte à comprendre l’impact réel que cela (Microfinance) fait sur le
niveau de vie de ses bénéficiaires. Pour ainsi dire, comme étudiante en Administra-
tion Publique, réaliser un travail autour de cette thématique, me permettra de mieux
comprendre la micro finance et ses impacts dans la vie sociale et économique des
concernés. Sur ce, nous avons jeté notre dévolu sur les prêts accordés par les Insti-
tutions de Micro finance au niveau de la Commune de Carrefour.
De plus, la réalisation de ce travail s’inscrit dans un cadre institutionnel, c’est- à -
dire, l’exigence académique nous impose à réaliser un tel travail en vue de l’obten-
tion du grade de licenciée en Sciences Administratives à l’Institut National d’Admi-
nistration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI) de l’Univer-
sité d’Etat d’Haïti…
D’où les raisons qui m’a poussée à entamer cette démarche.

Problématique
Dans un pays comme Haïti où la situation économique et financière de la majorité
de la population est vulnérable et précaire, les autorités étatiques devraient poser
Page |4

des actions afin de corriger cette précarité. De cette situation, la bourgeoisie comme
organe puissant arrive à créer des stratégies afin de mieux accumuler des richesses
au détriment de la masse. Par cette considération, cette même catégorie qui gère
l’économie du pays arrive à contrôler le système bancaire haïtien. Cette situation
ne fait que détériorer les conditions de la masse du point vue économique et
financier même si des crédits et des prêts leurs sont accordés. Il est évident de
comprendre les rôles des microfinances dans le processus de développement en
Haïti tout en mettant l’accent sur la participation de ces dernières dans le processus
d’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires. D’autres réflexions nous
montrent qu’en Haïti, l‘accessibilité aux ressources financières et plus
particulièrement au crédit, a toujours été réservée à un très faible pourcentage de la
population […]3.Mais, avec l’arrivée des microfinances, et de son expansion, le
crédit est devenu plus accessible et cette tendance s’est propagée principalement à
travers les coopératives.

Depuis, les Institutions de Microfinances (IMF) œuvrant à travers le monde se


donnent non seulement un objectif d’inclusion financière mais également de lutte
contre la pauvreté. Et, déjà en 2006 on pouvait compter dans le monde plus de
10 000 programmes de microfinance et plus de 150 millions de bénéficiaires4. Pour
ce qu’il en est d’Haïti, en 2002, le pays comptait 100,000 clients et un portefeuille
de 1.235 milliards de gourdes (ANIHM). En 2007, il eut une augmentation du
portefeuille, avec des taux de croissance respectifs de 18 et de 23% par rapport à
2002. La tendance a continué et entre 2016-2017, on comptait déjà 67 Institutions
de Microfinance (IMF) qui opèrent à travers un total de 274 points de services

3
Exclusion financière est décrite comme l’incapacité des ménages à accéder aux services financiers
4
https://www.cairn.info/revue-regard-croises-sur-l-economie-2008-1-page-197.htm , consulte le 8 Mai 2020
Page |5

(sièges sociaux et agences) couvrant les dix (10) départements d’Haïti et répartis
ainsi :

- 57 à Port-au-Prince,
- 117 en zone urbaine
- 101 en zone rurale.

Le nombre d’emprunteurs s’élève à 286 216 en 2017, pour 265 735 en 2016, une
évolution importante par rapport à 2011-2012 qui accusait 191 548 emprunteurs.
En 2016, les Sociétés Anonymes (S.A) ont desservi 53.85% des emprunteurs,
tandis que les succursales des banques et les CEC ont respectivement desservi
26.64% et 18.78% des emprunteurs. En 2017, la situation n’a pas trop changé. Les
S.A ont reçu 54.79% des emprunteurs, les filiales/départements de banque et les
CEC ont desservi 27.14% et 17.49% des emprunteurs respectivement. Les ONG ne
représentant que 0.36% en 2016, et 0.26% en 2017
(François Lhermite, 2012, p. 10).

Avec cette avancée, la microfinance est désormais connue comme étant


l’instrument le plus prometteur et le moins coûteux de lutte contre la pauvreté dans
le monde. Ceci s’explique à travers les micro-prêts octroyés aux personnes
vulnérables financièrement en leur permettant de développer des activités
génératrices de revenu et en rendant faciles et accessibles les micro-prêts aux
entrepreneurs et aux personnes désirant de faire un prêt. A cette idée se multiplient
les controverses car, pour certains, la micro finance est un excellent instrument de
lutte contre la pauvreté, pour d’autres, elle n’arrive pas à atteindre ses objectifs vu
le volume important d’investissement dans le secteur informel. Face à tous ces
débats, nous vienne une question de recherche ultime : Les prêts accordés par les
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IMF peuvent-ils contribuer réellement à l’élévation du niveau de vie des


bénéficiaires? De cette question principale viennent d’autres questions
secondaires comme :

1- Les prêts accordés par les microfinances ont-ils réellement des objectifs
à améliorer les conditions de vie des clients ?
2- L’objectif du ciblage des pauvres est-il atteint par les microfinances ?
3- Sur le marché des affaires, les microfinances sont-elles des institutions
d’émancipation et de l’amélioration de la situation économique des
particuliers ?

Nous allons tenter de répondre à la question principale ultérieurement citée afin de


pouvoir confirmer ou infirmer notre hypothèse de travail qui suppose une relation
positive entre la micro finance et l’amélioration des conditions de vie à la Com-
mune de Carrefour suivant la délimitation spatiale et temporelle. De cette réflexion
notre HYPOTHESE se formule ainsi :
« Les services qu’offrent les Institutions de Microfinance (IMF) notamment la
FINCA Haïti S.A contribuent à l’amélioration du niveau de vie de ses
bénéficiaires au niveau de la Commune de Carrefour ».

OBJECTIF DU TRAVAIL
Dans le dessein de mieux combiner l’empirique et la théorie, notre travail se donne
pour objectif de comprendre la corrélation existante entre les prêts fournis par la
FINCA S.A et le niveau de vie des concernés. Sur ce, nous avons un objectif
général et deux objectifs spécifiques.
 Objectif général:

L’objectif général de ce travail est de montrer l’impact des prêts sur les
bénéficiaires dans la Commune de Carrefour.
Page |7

 Objectif spécifique :

A partir de notre objectif général, nous avons formulé les objectifs spécifiques
comme suit :
 Présenter et analyser quelques outils de performance sociale et de niveau de
vie et leur apport dans l’objectif social d’une IMF ;
 Analyser l’impact des prêts accordés par la FINCA à travers ses objectifs
sociaux.
Pour atteindre nos objectifs, nous allons présenter ce travail sur quatre (4) chapitres
présentés comme suit :
Les deux (2) premiers chapitres, seront consacrés d’une part au cadre théorique,
conceptuel et méthodologique du travail, d’autre part un panorama des Institutions
de Microfinance dans le monde notamment en Haïti et une considération générale
sur les mesures d’impact sur la vie des bénéficiaires.
Les deux (2) derniers porteront premièrement sur une étude compréhensive de la
FINCA Haïti dans le monde des affaires ainsi qu’une présentation de la Commune
de Carrefour et deuxièmement l’analyse et l’interprétation des données en ce qui
concerne l’impact des prêts accordés par la FINCA Haïti S.A sur les conditions de
vie de ses bénéficiaires.

Impact de la microfinance sur les bénéficiaires (Revue de Littérature)


Le développement rapide de la microfinance et l’espérance qu’elle amène comme
outil de lutte contre la pauvreté, ont conduit certains à s’interroger de très tôt sur
l’impact de celle-ci. Le secteur de la microfinance, en fait, fournie une gamme de
services : prêts, épargnes, transferts d’argents… Son impact consiste à appréhender
, à mesurer, à évaluer ses effets sur le court, le moyen et le long terme. En d’autres
termes, il désigne une démarche rigoureuse dont l’objectif est de déterminer quels
Page |8

changements démonstratifs et durables soit positifs soit négatifs, sont survenus


dans un espace donné à la suite de l’intervention d’une institution de microfinance.
Les idées divergent quant à l’impact qu’ont les IMF sur le niveau de vie de ses
bénéficiaires. En Haïti, suivant une étude menée par (Saillant, 2015) sur l’analyse
de l’impact des IMF sur les Petites et Moyennes Entreprise (PME) dans quatre (4)
marchés au Cap-Haitien, elle a pu constater qu’une majorité de clients étaient
satisfaits des services de la FINCA soit 70% et les autres 30% n’étaient pas
satisfaits L’enquête a aussi révélé que le capital, le revenu mensuel des clients ont
tous augmenté sur une période de quatre (4) années consécutives (2010-2014).
Dans le cadre de notre travail, nous pouvons considérer ce travail car ce dernier,
bien qu’elle n’ait pas d’impact intégralement sur le niveau de vie des clients mais
elle traite une partie de notre travail qui est l’impact du prêt sur le capital et le
revenu du client.
Nous pouvons également considérer le travail de Toussaint & Dugas (Août 2019)
réalisé sur les produits VB comme facilitateur de l’accès au crédit des petits
commerçants du secteur informel qui dans leur travail montre que le crédit Village
Banking (VB) est le plus rentable et le moins risqué de tous les autres produits, elle
fait comprendre également que les produits VB aident FINCA à desservir une
quantité de clients tout en contrôlant le risque de crédit au mieux d’elle-même.
Un autre point important est l’avis des clients sur l’effet qu’à la FINCA Haïti S.A
sur leur niveau de vie, 95% d’entre eux témoignent de l’effet positif du crédit sur
leur condition de vie, 78% affirment qu’ils ne sauraient quoi faire sans l’aide de
FINCA. Nous pouvons considérer cette dernière partie dans le cadre de notre
travail qui démontre un impact positif de FINCA sur les conditions de vie des
clients du Village Banking. Vu qu’elle a effleuré l’impact du produit VB sur les
conditions de vie de ses personnes qui en bénéficie, l’essence même de notre
travail sera basé sur cette partie de sa recherche timidement abordé.
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Du point de vue international, les études de D. Hulme et d’E. Duflos citées


successivement par les auteurs (Smahi, Maliki, & Arif) montre d’une part que les
études menées sur l’impact du microcrédit par rapport à l’amélioration des
conditions de vie des pauvres sont toujours incomplètes et critiquées (Hulme 1999).
D’autre part, ils montrent que l’impact réel de la microfinance sur les conditions de
vie des clients est mal estimé (E. Duflos et al. 2009). Au niveau des
microentreprises, selon les résultats d’une étude menée sur une IMF en Argentine
sur l’impact social et économique du microcrédit, (Renaud, 2007) à montrer
l’importance des prêts sur la microentreprise en Argentine et avance que l’impact
de cette dernière ne se fait pas sentir sur l’augmentation en volume de l’institution
mais sur la réduction des coûts et la possibilité d’acheter les marchandises et
matières premières en grandes quantités. Par ailleurs, il a aussi démontré que le mi-
crocrédit contribue à la constitution d’une épargne individuelle : 49% des bénéfi-
ciaires possèdent une épargne, contre 26% des non-bénéficiaires. De plus, en ce qui
a trait à la vulnérabilité des ménages, l'effet du microcrédit est aussi positif : 2% des
bénéficiaires ont dû restreindre leur alimentation pendant une période de l'année,
alors que 12% des personnes non bénéficiaires d’un programme de microcrédit ont
subi ce choc.

Selon Aldeghi et Lautié (2011), cité par (Serent, 2017), le microcrédit contribue à
l’amélioration de la situation sur le plan financier. 75% des emprunteurs révèlent
une évolution positive de leur situation sur le plan financier. Sur d’autres aspects,
comme le stress et niveau de la moral, 35% des personnes enquêtées vivent une
meilleure vie, 22% des personnes questionnées accusent d’une variation positive en
ce qui concerne leur situation professionnelle, 12% d’entre elles confirment un im-
pact positif sur le logement. Pour le reste, le microcrédit enregistre comme impact
négatif les difficultés liées aux remboursements mensuels (13% de l’échantillon
P a g e | 10

questionnés). Pour les Nations Unis, la microfinance a un double impact positif sur
la vie de ses bénéficiaires. D’une part un impact économique portant sur le niveau
de revenu et capacité à épargner, d’autre part, un impact social qui s’accentue sur
l’amélioration des habitats, la scolarisation (Engozogo, 2011)… Toujours est-il,
dans son travail sur l’impact de la microfinance sur la vie des femmes au Gabon,
Engozogo souligne que la microfinance n’a aucun effet sur le niveau de vie de ses
femmes, car lors de son entretien avec elles, cette question n’a pas eu de réaction.
Cependant, elles acceptent tous que l’argent fourni par les IMF puisse les dépanner
sur le plan alimentaire. La microfinance semble dans ce contexte entretenir la pau-
vreté qui sévit là où elle évolue (Ibid. p.230). Les analyses de Zohoré (2009) appa-
rues dans le travail (Serent, 2017 p.31) montrent que le microcrédit dans le Sud-
ouest de la Côte d’Ivoire a un impact positif sur l’autonomisation des femmes, des
changements au niveau de l’habitat, de la consommation, ainsi qu’en matière de
santé et d’éducation.

Toujours dans son travail, (Serent, 2017) fait une approche sur une étude menée
par Parienté (2014) qui questionne l’efficacité du microcrédit au Maroc et qui ana-
lyse ses effets sur les conditions de vie des bénéficiaires par une approche expéri-
mentale utilisée dans cinq (5) pays (Bosnie, Mexique, Inde, Mongolie et Éthiopie).
D’après les résultats de cette étude, les effets sont complètement limités sur le niveau
de consommation, les dépenses de santé et d’éducation, avec peu de démarrage sur
de nouvelles activités, cependant il y eut de l’expansion des activités. Cette approche
a eu d’autres effets sur les pays mentionnés ci-dessus (effets positifs sur la sécurité
alimentaire ; la détention d’actifs, l’activité, et le revenu).

Tandis que certains auteurs croient dans le pouvoir de la microfinance de transformer


la vie de ses bénéficiaires, d’autres y croient autrement. C’est le cas de certains au-
teurs comme (Dichter 2007, Wampfler 2002 et Helies 2007). Pour eux, la microfi-
nance porte plus de problèmes que de solutions dans la vie de leur détenteur. Ceci
P a g e | 11

s’explique par le fait que le client, une fois contracté un prêt se trouvant dans l’inca-
pacité à rembourser celui-ci, se tourne vers une autre institution octroyant un nou-
veau prêt afin de payer le premier et ainsi de suite. Dans cette logique, la personne
se retrouve surendettée et dans un labyrinthe de dettes. Le travail de Guérin (2002)
met en évidence une grande relation entre le niveau du revenu initial de l’emprunteur
et l’augmentation des revenus tirée à partir du crédit, c’est-à-dire plus les personnes
se situent en dessous du seuil de pauvreté plus les revenus générés sont faibles, voire
négatifs. Il faut souligner que le travail de Guérin fut contesté plus tard par J. Mor-
duch (1999) pour la manière dont les groupes de contrôle étaient constitués.

Dans le cadre de ce travail, nous allons nous écarter de ses derniers auteurs qui con-
sidèrent la microfinance comme un danger à long terme. Nous allons de ce fait con-
sidérer les auteurs faisant un éloge de la microfinance comme outil qui impact posi-
tivement la vie des personnes qui l’utilisent
P a g e | 12

CHAPITRE I

CADRE THEORICO-CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE

Nous allons dans ce chapitre d’une part définir les différents concepts liés à notre
Hypothèse de travail : «Les services qu’offrent les institutions de micro finance
(IMF) notamment la FINCA Haïti S.A contribuent à l’amélioration du niveau
de vie de ses bénéficiaires au niveau de la Commune de la Carrefour ». Et
d’autre part voir un ensemble de théories relatives à notre travail.
1.1. Cadre conceptuel
Dans le cadre de ce travail, nous allons définir ces concepts (prêts, micro finance,
bénéficiaire, niveau de vie, institutions financières, etc.) dans l’objectif de mieux
comprendre dans quel champ paradigmatique s’inscrit notre travail.
1.1.1. Prêt:
Le mot prêt désigne une opération suivant laquelle un préteur remet des fonds à un
bénéficiaire en contre partie du versement d’un intérêt et d’un engagement de
remboursement (JDN, 2019)

Selon la Banque de la République d’Haïti (BRH), un prêt est une avance de fond
donnée avec ou sans garantie à un débiteur qui est porté à rembourser sur demande
les fonds avancés ainsi que les intérêts payables. Il classifie les prêts en trois (3)
P a g e | 13

grandes catégories: les prêts à la consommation, les prêts au logement et les prêts
commerciaux.

1. Prêts à la consommation

Les prêts à la consommation sont des prêts fournis en fin d’acquisition de biens de
consommation pour paiement de services.

2. Prêts au logement

Ce type de prêts concerne les avances pour l'acquisition, la construction, la répara-


tion ou l'amélioration d'un bien immobilier résidentiel. Ils comprennent les biens
immobiliers résidentiels notamment les résidences unifamiliales, les logements mul-
tiples de tous types, les immeubles à plusieurs vocations.

3. Prêts commerciaux

On désigne par prêts commerciaux tous types de crédits accordés à une personne
physique ou morale pour des fins d'affaires. Ces crédits incluent les prêts et les
avances, les titres de créances, les titres de participation, les acceptations, les lettres
de crédit, les garanties, les titres de substituts de prêts et les contrats de crédit-bail
financier, les prêts à l’Etat, aux entreprises publiques et aux collectivités et les prêts
immobiliers commerciaux.

1.1.2. Institutions de microfinance


Le terme institution peut revêtir diverses définitions ; Pour Douglas North, le
concept institution se rapporte aux règles formelles et informelles qui viennent
structurer le comportement des hommes.
P a g e | 14

Toute institution se présente comme un ensemble de tâches, règles, conduites entre


personnes et pratiques. Elles sont dotées d'une finalité particulière. Elle n'existe, ne
dispose, ne décide que par les pratiques de ses composantes (Melchior, n.d.).
Le terme Microfinance désignait au départ les dispositifs permettant d’offrir de très
petits crédits « microcrédit » à des familles très pauvres pour les conduire à
développer des activités productives et génératrices de revenus afin de développer
leurs petites entreprises. Selon Sébastien Boyer5, la micro finance peut se définir
comme un ensemble de services financiers et non financiers diversifiés et qui sont
adaptés aux besoins des individus qui n’ont pas accès aux institutions financières
classiques (BOYÉ, HAJDENBERG, & POURSAT). Elle inclut une gamme de
services plus larges (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent etc.) et une
clientèle plus étendue. Selon la BRH :
La micro finance est un secteur qui regroupe les dispositifs d’allocation de crédits
de faible montant à des personnes à faible revenu, leur permettant ainsi de créer et
de gérer leurs micro entreprises. La micro finance a pour objectif de fournir des
services financiers aux personnes à faible revenu ou à celles qui sont exclues du
système financier formel. Elle permet à ces personnes d’avoir accès de façon per-
manente à des services financiers abordables et de qualité pour financer des activités
génératrices de revenus, épargner, accumuler des actifs, stabiliser leurs dépenses de
consommation et se prémunir contre les risques (François, 2012, p. 2)

Les institutions de micro finances sont donc des structures bien organisées octroyant
des prêts et d’autres services à une clientèle exclus du système financier classique.
Dans le cadre de notre recherche, elle fait référence aux produits financiers qu’of-
frent ces derniers.

5
Auteur du livre « Le guide de la micro finance : microcrédit et épargne pour le développement».
P a g e | 15

1.1.3. Niveau de vie


Généralement parler du niveau de vie renvoie à parler de qualité de vie. Ces deux
sont en effet des termes voisins dont il parait difficile de parler de l’un sans évoquer
l’autre. On va voir tour à tour la définition de ses deux (2) notions en commençant
avec celle portant sur le niveau de vie. Ce dernier peut être vu dans son sens large et
restreint.

Son sens large renvoie à un ensemble d’éléments composés de l’environnement, des


biens, des services et comportements qui permettent aux ménages de vivre et de
s’exprimer extérieurement ou intérieurement. Son sens restreint puisent son essence
aux analyses des conditions socio-économiques des populations, c’est-à-dire ce que
possède cette dernière en terme de quantité de biens, de services ou connaissances.

Pour l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) le ni-


veau de vie se traduit en général par une mesure de la qualité et la quantité des biens
et services qu’une personne ou une population entière peut s’approprier et est en lien
avec ses revenus et son patrimoine. Elle est généralement mesurée par le revenu
par habitant réel par personne, le revenu national brut (RNB) pour une année, divisé
par le nombre total d’habitants, ceci pour un pays ou une région donnée.

La notion qualité de vie à une pluralité de définition que d’auteurs ayant abordé ce
champ. C’est une notion tant qualitative que quantitative. Quantitative parce qu’elle
analyse la façon dont un revenu est dépensé et consommé en biens et services et
qualitative parce qu’elle prend en compte l’accès à certains biens ou certains ser-
vices comme les soins, l’éducation...

Parler du niveau de vie renvoie à considérer trois (3) termes:


 Le pouvoir d’achat qui n’est autre que la quantité de biens et services que l’on
peut se procurer avec le revenu disponible.
 Le mode de vie, considéré comme l’ensemble des manières de vivre d’un
P a g e | 16

individu. Il dépend des conditions matérielles existant et des facteurs sociaux


culturels qui déterminent les habitudes de consommation.
 La qualité de vie
Exprime le bien-être global des individus. Cette dite qualité dépend des conditions
matérielles et immatérielles, c’est-à-dire qu’elle dépend notamment des loisirs, de
l’épanouissement, de la capacité à affirmer ses positions politiques et religieuses…

Dans le cadre de notre travail la notion de niveau de vie fait référence à un ensemble
de composantes inter-reliées qui prend en compte notamment l’alimentation, le re-
venu, le niveau d’éducation des enfants de ces clients ainsi que leurs niveaux de
bien-être.

1.1.4. Bénéficiaire
Un bénéficiaire désigne une personne qui jouit d’une situation particulière et dont il
en tire profit soit en vertu d’une loi, d’un contrat, d’un fait…Des fois, ce mot signifie
également titulaire. On peut se trouver bénéficiaire d’un prêt, d’un avantage salarial,
d’une pension, d’un marché de travaux. Etc. Dans le cadre de notre travail, le terme
bénéficiaire a le sens d’une personne qui utilise un crédit en vertu d’un contrat de
prêt.

1.2.Cadre Théorique
Nombreuses sont les théories et les approches théoriques composant une explication
à notre travail de recherche. Et parmi ces théories et approches théoriques, nous
avons pris en compte trois (3) d’entre elles. Telles sont entre autres:

- La théorie du crédit solidaire


- L’approche institutionnaliste
- L’approche Welfariste.
P a g e | 17

1.2.1. Théorie du crédit solidaire


Cette théorie a été développée dans les années 1974 par le Docteur Muhammad Yu-
nus. Elle a été élaborée dans le cadre d’une recherche faite par ce Docteur avec un
groupe d’étudiants alors que son pays (Bengladesh) connaȋssait une grande famine.
Il trouvait en effet inconcevable qu’en tant que Docteur alors qu’il connaȋt beaucoup
de théories économiques, il était dans l’incapacité d’utiliser une d’entre elles afin
de sortir son pays de cette crise.

Il décida alors de fonder avec ses étudiants un groupe de recherche nommé « Re-
cherche d’action » avec pour objectif l’amélioration des conditions de vie des ha-
bitants de la région de recherche. Le village de Jobra6 et d’autres villages
avoisinants l’Université de Chittagong7 furent les premiers à être étudiés par Yunus
et ses étudiants.

Il s’est d’abord lancé dans l’agriculture mais, a constaté que le problème des
villages n’était pas l’agriculture mais un problème de soutien financier tandis que
banques traditionnelles se montrent extrêmement frileuses quant à leur accorder un
prêt. Il a décidé de commencer à donner des prêts dans ses fonds sous forme de
micro-crédit. Il sélectionna en effet un échantillon de 42 familles œuvrant dans la
fabrication de tabourin8. Le montant accordé est de 27 dollars, tous les prêts furent
remboursés à temps. Les retombées furent surprenantes, en effet, non seulement les
prêts furent totalement remboursés mais ils ont un effet à long terme sur son
bénéficiaire. Yunus a bien compris que proposer de tels produits disponibles à
grande échelle pourrait améliorer la condition de pauvreté du monde rural
Bangladesh. Voulant ainsi rallier les banques d’alors à cette cause, aucun d’entre

6
Petite ville située près de Chittagong
7
Chittagong est le premier port de Bangladesh, la seconde ville de ce pays, sa population dépasse les 3.5 millions
d’habitants. L’Université de Chittagong fut fondée en 1966.
8
Tabourin est l’ancien nom du tambourin, ce dernier est un objet rond constitué d'un cylindre de bois ou de
plastique, sur lequel est tendue une peau animale ou une surface plastique qui permet de faire percuter ses mains (en
musique) ou une balle (en sport) et qui provoque ainsi un son sec et claquant
P a g e | 18

eux ne voulait prendre ce risque. C’est ainsi qu’en Octobre 1983, il lance la
Grameen-Bank appelée familièrement « banque des pauvres ».
Deux (2) approches différentes proposent ayant des approches différentes à
expliquer la portée sociale des IMF

1.2.2. Approche institutionnaliste


Développer dans les années 1990, l’approche institutionnaliste se fonde sur l’idée
que le microcrédit aussi efficace soit-elle, ne fera jamais de véritable différence sur
le niveau général de pauvreté dans le monde si les opérations dépendent du
financement des donneurs (Dugas-Iregui, 2007, p. 6). En effet, selon eux, le
capital financier nécessaire pour poursuivre leur objectif qui vise à servir les clients
qui ne sont pas servis ou qui ne le sont pas suffisamment, dépasse loin de ce que
l’aide internationale peut leur donner. Dans ces conditions, pour atteindre cet
objectif et la rendre pérenne, les IMF doivent aspirer à l’autosuffisance, et, le seul
moyen d’y parvenir est la rentabilité (recherche de profit) afin de ne pas perdre de
vue leurs objectifs.
L’approche institutionnaliste considère que l’un des objectifs primaires de la
microfinance est l’approfondissement financier, la création d’un système séparé et
viable d’intermédiations financières pour les pauvres. Leur approche de la
microfinance en est une de ‘’système financier’’, dans laquelle le futur de la
microfinance est dominé par de nombreuses institutions œuvrant à grande échelle, à
la recherche de profit, qui fournissent des services financiers de grande qualité à un
grand nombre de pauvres (Ibid. p.7).
L’approche institutionnaliste porte son attention vers l’institution elle-même, elle
vérifie son efficacité à travers les indicateurs de performance financière,
c’est-à-dire la capacité de l’institution à être autosuffisante, à travers le nombre de
clients servis et le taux de remboursement.
P a g e | 19

Avec l’entrée en jeux des agents du développement comme l’USAID, la Banque


Mondiale, CGAP, Accion International, l’approche est devenue dominante.
Plusieurs auteurs favorisent aujourd’hui cette perception de la microfinance.

1.2.3. Approche Welfariste


Ce n’est que vers les années 1998, qu’une réplique aux institutionnalistes a vu le
jour, les Welfaristes. La position de ces derniers s’affirme autour des écrits de
nombreux auteurs notamment Jonathan Morduch (1998 ; 1999 ; 2000) et Gary
Woller, Christopher Dunford et Warner Woodworth (1999). Plus tard, ils sont
suivis par d’autres tels que John Hatch, fondateur de FINCA International ou
Anton Simanowitz (2002), directeur d’Imp-Act, un consortium visant la promotion
de performance sociale des IMF. Contrairement à l’approche institutionnaliste qui
vise l’aspect commercial de la microfinance, celle des Welfaristes vise l’équité
sociale en passant par la famille. Leur clientèle est alors composée des plus
pauvres des pauvres économiquement actifs, et leur but vise l’auto emploi.
Ces types de prêts sont généralement réservés aux femmes car, d’une part elles
démontrent un meilleur taux de remboursement, d’autre part, le contrôle des
revenus et l’épargne par ces dernières produit un effet« d’empowerment »9 et ainsi
améliore leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs enfants.
Ces deux courants visent le même but qui est la réduction de la pauvreté par les
produits financiers mais n’ont pas la même approche :
- L’institutionnaliste préconise une approche commerciale, mettant accent sur
la capacité de l’institution à être autonome.
- Pour les Welfaristes, c’est l’équité sociale en passant par la famille qui prône

9
Empowerment, terme prêté du monde anglo-saxon est un processus par lequel une personne ou une collectivité se
libère d’un état de subordination en acquérant la capacité d’user ses droits, s’affranchir de sa dépendance tant sur le
plan social, moral et économique.
P a g e | 20

Mais dans le cadre de notre travail de recherche notre choix est porté sur la Théorie
du crédit solidaire et l’approche théorique Welfariste. Parce qu’en ce qui a trait à la
théorie du crédit solidaire, elle laisse comprendre qu’un prêt peut-être accordé à
n’importe quelle personne, peu importe son niveau économique, toutefois cette
personne, une fois avoir reçu le prêt est en mesure de le rembourser. Quant à
l’approche Welfariste, elle montre importance des prêts accordés dans l’élévation
du niveau de vie des familles. Ces prêts sont encouragés à être donnés aux femmes
qui sont considérées comme piliers de leur famille.

1.3.Cadre Méthodologique:
La méthodologie est l’ensemble des méthodes organisant une recherche
scientifique. Elle forme une partie de la recherche et constitue une étape
spécifique résultant d’une position théorique et épistémologique pour la sélection
de technique concrète de recherche.
Dans le cadre de cette recherche, on va utiliser les méthodes et techniques
documentaires, l’observation directe, l’entrevue et le questionnaire écrit.
Les méthodes seront tant qualitatives que quantitatives et pour les techniques, elles
seront entre autres les techniques documentaires, l'observation directe, l’entrevue,
le questionnaire écrit.

 Techniques documentaires :

Ces techniques nous permettront à faire la recension des écrits sur notre terme de
recherche, avec les recherches antérieures qui ont été déjà faites par d’autres
contemporains, on va consulter les documents, revus, articles, journaux pour mieux
élaborer notre thème de recherche.

 Observation directe :
P a g e | 21

L'observation directe est vue au sens de Raymond QUIVY comme étant une obser
vation ou le chercheur est présent sur le terrain. Cette méthode nous permettra à mi
eux cerner ce que nous percevons de la réalité.
 L’entrevue :

L'entretien est une interview au cours de laquelle un enquêteur interroge une


personne sur ses opinions, ses expériences et ses perceptions. Il s'agit d'un
tête-à-tête oral entre deux personnes ou une personne et un groupe de personnes
dont l'une transmet à l'autre les informations recherchées. C'est un dialogue dans le
quel l'interviewé s'exprime librement, tandis que le chercheur facilite ce dialogue
par ses questions ouvertes et ses réactions. Le chercheur oriente l'entretien pour
éviter que l'interlocuteur s'éloigne des objectifs de la recherche,
(NDAGIJIMANA, 2008).
Cette technique nous aidera à entrer en contact avec les particuliers et employés de
ladite institution afin de comprendre le mieux que possible l’impact de la FINCA
Haïti S.A sur l’amélioration de la qualité de vie de ses bénéficiaires.

 Le questionnaire écrit :

Le questionnaire écrit consiste à mettre par écrit une série de questions relatives au
travail. Cette méthode exige des réponses par écrit afin de vérifier les hypothèses
du travail à travers l’analyse des données relevées par le questionnaire.

1.4. Les limites du travail et première difficulté rencontrée


Les limites sont d’ordre temporel et spatial, ce travail s’étant sur une période ne
dépassant pas cinq (5) années de suite (2014-2019) dans la Commune de Carrefour
Les premières difficultés sont dues au fait qu’il soit difficile pour ne pas dire
impossible de trouver les textes originaux pour travailler sur la revue de littérature,
nous étions obligés de travailler plusieurs textes afin d’avoir une idée globale de ce
P a g e | 22

que les auteurs ont laissé comme documentations et ne faire que citer selon ce que
nous avons trouvé sur notre thème de recherche, ce qui a engendré un autre
problème dès qu’il s’agissait de donner la limite de ses travaux. Dans ce contexte
nous avons pu seulement relever deux travaux en Haïti traitant d’une manière ou
d’une autre sur notre sujet de recherche.
La seconde difficulté fut de trouver des informations auprès de l’institution en
question, ce qui n’est pas étonnant car les informations sur les institutions en Haïti
sont inaccessibles et ce, même pour des personnes désirant mener une recherche
d’ordre académique.
Sans oublier les difficultés rencontrées avec les clients lors de l’enquête. Ces
personnes furent régissantes quant à la divulgation de quelques informations
qu’elles estiment être personnelles.
P a g e | 23

CHAPITRE II

PANORAMA DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS


LE MONDE, NOTAMMENT EN HAITI ET CONSIDERATION
GENERALE SUR LES MESURES D’IMPACT SUR LA VIE DES
BENEFICIAIRES: Vers une approche historique et évolutive

Ce chapitre nous permettra de situer la micro finance. Ces origines varient d’une
zone à l’autre. Nous allons voir ses multiples évolutions tant dans le monde qu’en
Haïti. Tout en précisant le bien-fondé de son apparition dans le monde financier.

2.1. Micro finance : Une expérience première dans le monde financier


Les prémices de la microfinance furent constatées en Europe au 19 e Siècle, plus
précisément en 1849 par un bourgmestre10 prussien Frederick Wilhelm Raiffeisen11
. Ce dernier fonda en Rhénanie -la première société de coopérative d’épargne et
de crédit. Cette idée lui fut parvenue afin de pallier l’usure que subissaient les
paysans d’alors. En effet, L’extrême misère des années 1846 et 1847 poussaient les

10
Bourgmestre est le titre accordé au premier magistrat des villes de Belgique, du Luxembourg des Pays bas, d’Alle
magne etc.
11
Friedrich Wilhelm Raiffeisen né le 30 Mars 1818 est un homme politique et économiste Allemand, fondateur du m
ouvement de banques coopératives et agricoles.
P a g e | 24

habitants d’Europe à émigrer vers d’autres territoires voisins. Pour ce qui en restait,
les banques classiques ne répondaient pas à leurs besoins vus que ces derniers se
tournaient généralement vers les entreprises, en leur offrant des financements
d’investissements et prêts à court terme. Pour survivre, ses paysans se trouvèrent
dans l’obligation d’hypothéquer et de liquider leurs biens, rachetés par celui qui
leur fait le prêt.
Afin de pallier ces nombreux problèmes, Raiffeisen metta sur pied une initiative
par laquelle il faisait des prêts en offrant également un service d’épargne, et en
utilisant l’épargne de ses clients, il garantissait le service à d’autres. Depuis là,
certaines principes des mutualismes ont été déjà effectifs comme:
 La responsabilité limitée des sociétaires
 Le bénévolat des administrateurs
 La circonscription restreinte sur le plan géographique
De nombreuses institutions se sont développées à partir de l’inspiration puisée de
cette expérience, notamment en Europe, en Amérique et à partir de 1950 dans les
pays du Sud, principalement en Afrique. Pour mieux les comprendre, nous allons
dans les lignes qui suivent, considérer l’émergence de cette initiative dans quelques
pays du monde.
2.1.1. La microfinance en Asie
La pratique de la microfinance date de plus de 3000 ans en Asie et plus
particulièrement en Inde. Cependant la modernisation de ce secteur a un impact
majeur notamment avec le succès de la Gramen Bank en 1970 qui compte plus de
sept (7) millions de Bangladeshies pauvres en 1970. Le travail du Dr Yunus a fait
écho dans le monde entier et beaucoup de pays se sont inspirés de lui pour impacter
le monde de la microfinance. La chine, l'Inde et l'Indonésie sont les pays où cette
offre est en majorité concentrée. La plus grande institution de microfinance du
P a g e | 25

monde est la Banque Rakiat Indonesia (BRI), une société affiliée à une banque
publique restructurée fonctionnant sur une base commerciale.

2.1.2. La microfinance en Amérique latine


En Amérique latine, le secteur financier est dominé par une approche commerciale
12
de la microfinance, c’est ce qui fait que dans cette région les IMF sont les plus
rentables au monde, certaines accuses d’un taux de remboursement supérieur par
rapport aux banques traditionnelles. Comparer à la rentabilité de celles des autres
pays, la microfinance de l’Amérique Latine est plus compétitive. Ces IMF se
présentent en deux (2) grandes catégories :
- Les IMF règlementées parmi lesquelles on retrouve les ONG de
microcrédit transformées, les institutions de microfinance dotées d'un
agrément spécial, les banques traditionnelles…
- Les IMF non règlementées.
C’est le cas de Prodem, ONG Bolivienne qui, crée en 1986 qui décida de filialiser
ses activités de microcrédit sous forme de banque en créant Banco Solidario S.A
(BancoSol) en 1992. C’est également le cas de Finansol en Colombie devenu
Corposol etc. Les banques dominantes dans ce système, sont celles qui voient, dans
le microcrédit, une source supplémentaire de bénéfices. C'est le cas de la
SOGEBANK, et de l’UNIBANK en Haïti qui ont créé SOGESOL et Micro Crédit
National (MCN). On désigne, cette intervention sous le thème de « downscaling13 »
.

12
Considérer comme approche commerciale, l’offre d’une gamme variée de services financiers accessible aux perso
nnes pauvres et de faible revenu par des institutions rentables et règlementés.
13
Le downscaling Consiste pour une banque à descendre en gamme de clientèle. Il s’agit particulièrement pour celle-
ci d réduire son échelle d’intervention afin de pouvoir atteindre une niche de clientèle a revenu plus faible. Les premi
ères expériences ont été enregistrées en Amérique latine et en Asie ou des institutions pionnières comme Banco de N
ordeste, Bank Rakyat Indonisia et Banco de Crédit on pénètre avec succès sur le marché.
P a g e | 26

2.1.3. La microfinance dans les pays du Nord


Les pays du Nord sont généralement considérés comme les zones les plus riches du
monde. Malgré leur richesse, la microfinance y est très rependue, pour expliquer
l’importance de ce secteur dans ces régions du monde considérons trois (3) pays
phares (France, Canada et Etats-Unis). La France est une des régions du Nord ou la
microfinance est très riche à la fois en terme de diversité et de quantité. A l’heure
actuelle, l'association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) en France, est
l’une des plus grands opérateurs du monde avec près de 3000 prêts par an. Au
Québec, ville connue universellement pour le mouvement coopératif, la
microfinance est un instrument de développement et s'inscrit dans ce que les
Québécois appellent la nouvelle économie sociale. Grâce aux congrégations
religieuses et autorités publiques, la microfinance a connu sa croissance aux
Etats-Unis en 1980. Maintenant, elle connait une stagnation liée au retrait des
organisations qui le soutenaient et une baisse du chômage. La microfinance est
dans ces régions un moyen de résorber le chômage.
2.1.4. La microfinance au Moyen-Orient et Afrique du Nord
Au Moyen-Orient, la microfinance fonctionne sur base de don. Elle est représentée
sous forme d’Organisation non Gouvernementale (ONG). Ce qui signifie que leurs
financements dépendent grandement des bailleurs. Chaque année, le secteur
connaȋt une variation exponentielle, ce qui suscite les banques traditionnelles à y
investir davantage tout en tenant compte des demandes de la clientèle.
2.1.5. La microfinance en Afrique subsaharienne
En Afrique, la première forme de microfinance fut la méthode des tontines 14. Peu
de temps après et au même moment, sous l’inspiration de ce système, des IMF
furent créées. Ces institutions favorisent la formation des groupes solidaires, qui
garantissent le remboursement des prêts de chacun de ses membres. C'est d'abord

14
Aussi appelée clause d’accroissement, la tontine est une convention intervenant entre plusieures personnes mettant
des biens ou capitaux en commun avec cette particularité que les sommes versées, leurs produits ou biens meubles
qui auront été achetés à l’aide d’un capital.
P a g e | 27

le cas du Programme d'Entreprises Rurales au Kenya (KREP) retrouvé au Kenya,


du Projet d'Appui au Développement des Microentreprises (PADME) au Bénin et
d'autres coopératives finançant les récoltes du coton, comme Kafo Giginew au
Mali. C'est le début de l'émergence d'une « industrie de micro finance » sur le
continent africain.
Pour un bref résumé, de nos jours, il y aurait 10 000 IMF dans le monde, parmi
elles 3164 IMF15. Ces 3164 IMF sont reparties à travers le monde comme suit:
- 118 dans les pays développés
- 3046 dans les Pays en Développement (PED)
Les PED desservent près de 92 millions de clients justifiés à travers plusieurs
continents que voici :
 ASIE: 1630 IMF - 81 millions de clients - prêt moyen 402 USD
 Afrique sub-saharienne : 994 IMF -7 millions de clients-prêt moyen
370 USD
 Amérique latine: 388 IMF-3.8 millions de clients -prêts moyens 903 USD
 Afrique du Nord et Moyen Orient: 34 IMF- O.2 millions de clients –prêts
moyens 348 USD.
2.2. La microfinance en Haïti
L’évolution de la microfinance en Haïti a connu plusieurs tranches depuis la
création des premières caisses jusqu’à l’expansion de la microfinance. Nous allons
voir dans cette section l’évolution qu’ont connue les IMF ainsi que le cadre légal
règlementant ce secteur.
2.2.1. Les premières caisses et coopératives
Les deux (2) premières caisses populaires d’Haïti apparurent en 1946, elle fut

15
Quantité répertoriée lors de la campagne du sommet du micro-crédit en 2004
P a g e | 28

structurée suivant le modèle Canadien Desjardins16. En 1950, suite à l’échec des


politiques de financement agricole et rural en Haïti17, le mouvement de coopérative
et de crédit a vu le jour. En 1950, cinq (5) caisses populaires furent initiées dans le
Sud du pays par les Pères Oblats18. Entre 1951 et 1953 le Service Interaméricain
de Production Agricole (SCIPA) développa environ 40 caisses dans le pays. 1953,
le mouvement coopératif haïtien comptait déjà 52 caisses populaires regroupant
plus de 6 000 membres.
Vu le développement rapide de ce secteur, une commission fut créée en 1952,
ayant pour mission de travailler sur un projet de législation coopérative. Dans la
même année, cette loi créa le Conseil National de la Coopération (CNC), rattachée
au département d’économie.
Le secteur est encadré par trois réseaux ou associations professionnelles :
1. l’Association Nationale des Caisses Populaires Haïtiennes (ANACAPH)
2. le « Konsèy Nasyonal Finansman Popilè » (KNFP)
3. l’Association Nationale des Institutions de la Micro finance en Haïti
(ANIMH). Ces associations ont pour but de renforcer les caisses populaires a
fin qu’elles soient beaucoup plus intégrées dans la vie des membres
(BRH, 2018)
2.2.2. De la coopérative aux organisations micro financières non coopératives
en Haïti
Les organisations de microfinance (OMF) de types non coopératives ont vu le jour
en Haïti avec la création en 1979, de la Fondation Haïtienne de Développement
(FHD). Cependant, la venue des IMF en Haïti ne se fait qu’une année plus tard, soit
en 1980 sous la résolution de plusieurs hommes d’affaires, ayant l’appui de

16
Le mouvement Desjardins est un système de caisses populaires qui a vu le jour en 1900 par Alphonse Desjardins.
Il est considéré comme l’une des plus importantes institutions financière mondiale.
17
Ce mouvement fut encouragé par le Service Coopératif Interaméricain de Production Agricole (SCIPA)
18
Les missionnaires oblats a été fondée par le Père Eugene Mazenod le 25 Janvier 1816. Ils se sont établis en Haïti
depuis 1943.
P a g e | 29

l’USAID. Il visait d’aider des micro-entrepreneurs par l’octroi de micro-crédit aux


couches défavorisées qui sont ignorées par les banques traditionnelles.
En 1982, avec le soutien de la Women’s Wold Banking et l’Inter-American
Foundation, la Fondation Haïtienne d’Aide aux Femmes (FHAF) a vu le jour, avec
pour objectif l’octroi de prêts en vue d’aider les commerçantes.
Jusqu’ici, le secteur coopératif fut supérieur par rapport au mouvement de
microfinance mais, la diversification de ce dernier lui a permis de toucher une
large partie de la population. Ainsi, à côté de leurs activités traditionnelles, ils
ajoutèrent à destination de leurs bénéficiaires un volet ayant rapport aux crédits.

2.2.3. La première phase d’extension de la microfinance en Haïti


La première phase d’extension de la microfinance a découlé de la libération
financière faite dans le cadre du deuxième plan d’ajustement structurel en 1995.
Depuis lors jusqu’à 2001, une première phase de cette expansion a été enregistrée.
Beaucoup d’Organisations de Microfinance (OMF) sont devenues plus rentables
grâce à une élévation taux d’intérêt. En autre, cette période est marquée par
l’entrée en jeu des Banques dans le secteur financier Haïtien. Ainsi, avec l’aide de
l’international, les OMF ont passé du stade amateur au stade professionnel et,
la microfinance s’est commercialisée et transformée en secteur financier à part
entier.

2.2.4. De la libéralisation financière à l’expansion de la microfinance en Haïti


Les retombées socio-politiques des années 1991, la crise qui s’ensuit, la
dégradation des conditions de vie des couches défavorisées et la disponibilité des
financements aux niveaux internationales ont encouragé la mise en place et le
développement de programme de microfinance. En effet, la fin des années 1991 est
marquée par une forte croissance des acteurs de la microfinance. Cette dite
accélération est due à deux facteurs principaux :
P a g e | 30

1. Un facteur dit interne, qui est marqué d’abord par une croissance de la
population, ensuite par une augmentation du taux de chômage due à la
réduction de l’emploi dans le secteur formel et enfin une augmentation du
travail autonome.
2. Un facteur dit externe, on peut considérer l’ouverture du pays aux produits
importés, qui offrent de nouvelles opportunités de revenus et d’activités
commerciales.
2.2.5. Commercialisation de la microfinance en Haïti et expansion de l’aide ex-
térieur
A partir de 1995, le secteur de la microfinance a obtenu des aides financières
importantes de divers organismes internationaux notamment la Banque Mondiale,
l’USAID, le Développement International Desjardins (DID) Entre autres, le secteur
coopératif a bénéficié d’un projet de revitalisation du mouvement coopératif en
Haïti dont le budget était estimé à 2 277 928 dollars canadiens financés par
l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI). A partir de 1995,
Haïti a reçu plusieurs millions de dollars notamment :
1. Dans le cadre du Programme pour la Relance de l’Economie en Transition
(PRET), entre 1995 et 2000, Haïti a reçu un financement de l’USAID, d’un
montant de 4.2 millions de dollars américains ;
2. De 2000 à 2005, le Financial Services Network for Entrepreneurial
Empowerment (FINNET) a financé Haïti d’un montant de 10.3 millions de
dollars américains ;
3. Entre Juillet 2006 et Juillet 2009, le Support to Haiti’s Microfinance, Small
and Medium Enterprises Sector (Haiti MSEM), a financé le pays par un
budget de 7 197 854 dollars américains ;
4. Depuis 2009, l’Haïti Integrated Finance for Value Chains and Enterprises
(Haiti HIFIVE) pour un montant de 34,4 millions de dollars américains.
P a g e | 31

A partir du succès des coopératives, les Banques ont remis en question leur
crainte à desservir les populations rurales. Ainsi, au lendemain de l’an 2000
presque toutes les grandes Banques du pays avaient un département de services
micro financiers. Et en 2010, Haïti comptait :
a. 175 caisses populaires ;
b. 20 (IMF)19 ;
c. 3000 structures de financement de base.
Et, au 31 Juillet 2017, le système compte 59 caisses agréées par la BRH et le
Conseil National des Coopératives (CNC).

Cadre légal et règlementaire de la microfinance en Haïti


Dans tous les pays où il y a prédominance de la microfinance, l’Etat intervient
comme régulateur pour réglementer le système afin de faire la prévention contre de
s risques de faillites systémiques et du coup protégé l’épargne des clients.
Très tôt en Haïti, un cadre réglementaire fut instauré par promulgation de la Loi du
22 Avril 1939 qui confère au Département de l’Agriculture, la tutelle des
coopératives agricoles. Peu de temps après, la Loi du 14 Septembre 1953 fut votée
ou l’Etat fixe les modalités de fonctionnement des coopératives, depuis leur
fonctionnement jusqu’à leur dissolution le cas échéant.
Le 26 Juin 2002, la Loi portant sur l’organisation et le fonctionnement des caisses
populaires fut adoptée, laissant ainsi les autres structures sous la tutelle du décret
de 1981. Ce fut donc la seule structure à être contrôlée en tant que coopérative sous
la direction du CNC. Pour les microfinances non bancaires ayant pour statut ONG,
Fondation, Association, elles furent contrôlées par le Ministère de la Coopération
Externe ou le Ministère des Affaires Sociales.

19
De ces IMF on compte également les fondations ou associations, les filiales de départements spécialisés de banque
s commerciales…
P a g e | 32

Cependant, il faut souligner que le contrôle qu’exercent ces Ministères rentre


seulement dans le cadre de la reconnaissance légale ou l’octroi des autorisations de
fonctionnement. Mais, en tant que structure opérant dans le système financier du
pays, les IMF n’avaient aucun cadre légal les réglementant.
La faillite de nombreuses coopératives de l’an 2001 a accéléré la création au sein
de la BRH une unité spécialisée de régulation et de supervision des Coopératives
d’Epargne et de Crédit (CEC). Ainsi, les IMF font dès lors partie intégrante du
système financier national.
Le cadre institutionnel de la microfinance est ainsi structuré :
1. Les organes de régulation et de supervision (CNC, BRH, le Ministère de la
Coopération Externe)
2. Les institutions d’encadrement technique et les associations d’IMF (DID,
- Association Nationale des Caisses Populaires (ANACAPH),
- Fédération Nationale des Caisses Populaires Haïtiennes (FENACAPH),
- Association Nationale des Institutions de Microfinances d’Haïti (ANIMH),
- Konsèy Nasyonal Finansman Popilè (KNFP)
- Différents projets et programmes actuels (HIFIVE) et passés (Haïti MSME
, FINNET, PRET)
3. Les bailleurs de fonds nationaux et internationaux (Fond de Développement
Industriel (FDI), Union Européenne, USAID, Banque Mondiale, l’Agence
Canadienne de Développement International, Fond International de
développement Agricole (FIDA), Coopération Allemande, Banque
Internationale de développement (BID), Plan International, Agence
Française de Développement (AFD), Agence Espagnol pour la Coopération
Internationale de Développement (AECID), etc.
4. Les grossistes qui, recevant des fonds nationaux et internationaux, font des
P a g e | 33

prêts en gros à des IMF appelés en la circonstance « opérateurs », à des


fins de sous-prêts à des individus ou microentreprises.
Les deux-cents (200) institutions de microfinance sont réparties comme suit :
 Cent- soixante-quinze (175) caisses populaires
 Une vingtaine (20) d’ONG/Fondations/Associations
 Quatre (4) Filiales/Satellites/Unités spécialisées de banques c
ommerciales

Les personnes ciblées par le secteur de la microfinance en Haïti

Durant ces dernières décennies, la microfinance est reconnue comme l’outil par
excellence d’inclusions financières20. En effet, elle constitue non seulement le
moteur des activités économiques du secteur informel mais elle est également au
service de ceux qui n’ont aucune garantie à fournir (bien meuble, immeuble, titre
de propriété…) dans le cadre du montage de leur dossier. Ils sont généralement
constitués de paysans et petits commerçants qui désirent se lancer dans les activités
économiques ou agrandir ces activités-là. D’une part parlant de paysans, on voit le
s personnes de zones rurales qui se tournent généralement vers l’agriculture et
l’élevage. D’autre part, on retrouve les petits commerçants dans les zones urbaines,
ce sont des micros entrepreneurs, des marchands ambulants. Les IMF interviennent
comme sauveurs des personnes émanant de cette tranche de la population, en

20
L’inclusion financière est l’ensemble des dispositifs mis en place pour lutter contre l’exclusion bancaire financière
. Fais partie de cette notion les produits financiers et non financiers accessible aux populations pauvres.
P a g e | 34

fournissant aux paysans des prêts en rapport avec l’agriculture et l’élevage et aux
micro-entrepreneurs des micro-prêts. Ainsi, les produits que mettent les IMF aux
services de sa clientèle se condensent en services financiers
(micro-crédits, épargne) et en services non financiers (assurance, transfert…).

2.3. Généralité sur la mesure de l’impact des IMF sur le niveau de vie
La microfinance a été développée comme outil d’inclusion des populations exclus
du système financier classique. En tant que telle, elle a été durant des années la
cible de bon nombre de critiques. Il était important pour ce secteur de prouver
qu’elle puisse être pérenne car, l’idée de croire que des personnes qui ne peuvent
rien donner en garantie puissent être l’essence d’un secteur paraissait difficile. Les
IMF devraient donc prouver qu’ils étaient fiables et pérennes. Dans ce contexte, les
années 1990 marquent la marche vers la pérennisation des IMF. Toute l’attention a
été focalisée sur les questions de viabilités financières et institutionnelles
(CERISE, 2004). Donc des outils de mesures de performance financière et
institutionnelle furent adoptés, mais en ce qui concerne la performance sociale, elle
fut considérée comme acquise. Cependant, les investisseurs et bailleurs sollicitent d
es preuves aux IMF en rapport à leurs objectifs sociaux afin qu’ils puissent
s’assurer que les investissements débouchent sur les Objectifs de départ. Il est donc
indispensable de disposer des informations objectives, pertinentes et fiables pour
soutenir la qualité et le bien-fondé de ces informations. Ce type de dispositif
permettra de mesurer l’efficacité de l’action d’une IMF et sa capacité à générer un
impact positif sur la vie de ses clients.
P a g e | 35

2.3.1. Outils de mesure de la performance sociale des IMF


Suivant « la Social Performance Task Force (SPTF)21 », la performance sociale
peut être définie comme la mise en pratique efficace de la mission sociale d’une
institution en accord avec des valeurs sociales acceptées (Jérusalmy, 2009). En
d’autre terme, c’est la traduction concrète de sa mission sociale en pratique.
Plusieurs outils ont été testés afin de trouver le meilleur pour évaluer la
performance sociale de ces institutions. Toutefois il existe quatre(4) grandes
familles principales d’outils qui puissent être utilisées dans différentes étapes de
l’évaluation sociales des IMF dont deux familles se focalisent sur l’institution
elle-même (processus internes). Et les autres deux familles évoluent sur les résultat
s au niveau des clients. Dans cette partie, nous allons voir les deux outils
évaluant l’institution à savoir l’outil SPI et les ratings sociaux, puis nous allons
considérer un outil qui permet d’évaluer le niveau de vie des bénéficiaires de la
microfinance : PAT

 Les outils évaluant les processus internes

Cette famille compte deux (2) outils principaux : les audits de performances
sociales et rating sociaux
1. Audits de performances sociales, exemple de l’Indicateur de
Performance Sociale (SPI).

Dans le souci de mettre sur pied un outil de mesure de performance sociale des
IMF, le réseau CERISE22, associé à différents partenaires en Europe

21
La SPTF, créer en 2005, est reconnue au niveau mondial, comme la principale organisation de coordination des ef
forts de recherche au sujet de la performance sociale dans le secteur de la microfinance.
22
Le Comité d’Echanges, de réflexion et d’Information sur les systèmes d’Epargne-Crédit (CERISE) a été initié en 1
998 par quatre (4) organismes français. Elle est une plate-forme de capitalisation et d’échange autour de la m
icrofinance.
P a g e | 36

(dont la Fondation Argidius, l’Université de Göttingen et la Coopération suisse),


aux Etats-Unis (CGAP), dans les pays du Sud (un ensemble d’IMF) et avec les
membres du chantier Finance Solidaire travaillent de commun accord afin d’arriver
à s’entendre sur la définition de l’outil (SPI) (Lapenu C, 2005).
L’indicateur de Performance Sociale (SPI) est un outil d’audit social 23 consacré
aux IMF, elle évalue les principes, les actions et les mesures correctives mises en
œuvre par une IMF pour atteindre ses objectifs sociaux. Utilisé à ce jour par près
de 300 IMF dans le monde, cet outil détermine dans quelle mesure les IMF mettent
en action les moyens essentiels pour atteindre leurs objectifs sociaux en faisant une
analyse des systèmes internes et processus organisationnels. Elle est expliquée à
travers 4 dimensions que nous allons voir dans les lignes ci-dessous.
 Ciblage des pauvres et des exclus

De par son objectif de départ, les IMF ont en perspective les personnes exclues du
système. De ce fait, ils se doivent de cibler d’une part les personnes exclues
socialement du système financier et d’autre part desservir dans des régions ou le
système des banques commerciales est absent, ou rejette des personnes
considérées comme pauvres ou excluses mais qui ne le sont pas forcément. Les
questions portent sur la stratégie de ciblage de l’IMF (ciblage géographique,
individuel ou par la méthodologie de prêts) et les résultats de la stratégie de
ciblage. (LAPENU, 2005)

 Adaptation des services et des produits à la population cible

23
L’audit social est le processus par lequel une organisation collecte, analyse et interprète les informations sur ses p
erformances sociales afin de rendre comptes de la qualité de ses pratiques à l’ensemble de ses parties prenantes. De c
et audit peut découler 4 résultats : transparence, promotion de l’institution, développement stratégique, l’
amélioration des performances financières.
P a g e | 37

Pour les IMF, le fait de mettre l’accent sur une population cible n’est pas seule
chose à faire. En effet, il est important de mettre en œuvre des produits et services a
daptés aux besoins de la population ciblée et non d’avoir toute une gamme
standardisée à imposer à la nouvelle population. Les questions portent sur la
diversité des services, la qualité de ces services (rapidité, proximité, transparence,
adaptation aux besoins) et l’accès à des services non financiers.
 Renforcement des capacités des clients

Dans le renforcement des capacités du client deux acteurs sont à considérer à


savoir le client et l’IMF. Pour le client, renforcer son capital social peut aider à
renforcer son organisation sociale, cette démarche s’appuie sur une relation de
confiance et de partage d’informations. Pour l’IMF, la confiance entre lui et client
peut réduire le coût des transactions et enregistrer un meilleur taux de
remboursement, en ce sens réduire un certain risque.

 Responsabilité sociale de l’institution

La responsabilité sociale24 se doit vis-à-vis des employés, des clients et de


l’environnement. Elle exige de l’IMF premièrement une politique de Ressources
Humaines adéquate, deuxièmement une capacité à s’adapter au contexte culturel et

24
La responsabilité sociale est un concept développé en 1960 qui désigne la prise en compte par une entreprise des p
réoccupations sociales et environnementales dans ses activités opérationnelles et dans la stratégie de management qu
’elle met en place.
P a g e | 38

socioéconomique et troisièmement un souci de l’impact de ses actions sur les


personnes desservies et de l’environnement dans laquelle elle évolue.

Cet outil est devenu une référence du secteur en matière d’analyse de performance
sociale. CERISE a ainsi pu établir une base de données des performances sociales
et financières des IMF qui suit des tendances par type d’IMF (taille, maturité,
régions, etc.) (Lapenu C. 2011).

2. Les ratings sociaux

Les ratings sociaux sont mis en œuvre par des agences de notations spécialisées en
microfinance25. Ils apportent une évaluation indépendante et systématique et
servent d’outil de vérification interne. En se basant sur la compréhension actuelle
de la performance sociale, de la gestion de la performance sociale et de la
responsabilité sociale, la notation sociale permet d’évaluer les pratiques, de
mesurer une série d’indicateurs et de leur attribuer une note par rapport à des
niveaux de comparaison des meilleures pratiques ou des normes internationalement
acceptées. (Cécile, 2011, p. 30).
2.3.2. Outil d’évaluation niveau de vie
Dans cette section on va présenter un outil qui permet d’évaluer le niveau de vie
des personnes qui utilisent la microfinance. Cet outil a été développé
principalement par rapport à la pauvreté, le Poverty Assesment Tool (PAT).

 Poverty Assesment Tool (PAT)

25
Une agence de notation financière est un organisme chargé d’évaluer le risque de non remboursement de la dette
ou d’un emprunt d’une entreprise. Dans leur d’agence de notation, elle peut outre d’une entreprise desservir un Etat,
une collectivité locale mais jamais un particulier.
P a g e | 39

Le Poverty Assesment Tool (PAT) est un outil qui a été développé par le CGAP26
et IFPRI27, afin de répondre à deux (2) questions primordiales servant à mieux
situer les IMF dans leur contexte social. Ces questions sont entre autres :
1. Qui sont les clients des IMF ?
2. Quelles sont leur niveau de vie, comparé aux non clients ? (Ster, 2011).
Cet outil a été développé dans le souci de mieux comprendre à quel niveau les IMF
ayant comme objectif social la lutte contre la pauvreté atteint leur clientèle en
prenant en compte multiples dimensions de la pauvreté. Ceci dit, le PAT évalue le
niveau de vie des clients des IMF en considérant leur niveau de pauvreté. Pour ce
faire, il compare le niveau de pauvreté des zones d’opération de l’IMF avec la
moyenne nationale afin d’évaluer si l’IMF travaille dans des régions plus riches ou
plus pauvres que la moyenne. Il utilise une méthodologie statistique stricte afin
d’attribuer à chaque indicateur une pondération exacte. Cette méthodologie
consiste à considérer d’une part les clients d’une IMF et d’autres part les non
clients. En effet, pour mieux comprendre l’impact de ses institutions sur le niveau
de vie des personnes qui l’utilisent, il est important de faire une comparaison entre
clients et non clients d’une IMF, analyser les données issues de ses deux enquêtes
et porter sa conclusion sur cet impact. Dans le PAT, les indicateurs individuels son
t combinés, grâce à la méthode de l’analyse en composante principale (ACP) pour
construire un « index de pauvreté ». A partir de cet index, un « score » peut être
affecté aux ménages en fonction des valeurs des indicateurs individuels de chacun

26
Consultative group to Assist the Poorest (CGAP), en français Groupe Consultatif pour l’Assistance aux plus défav
orisés est une initiative de la Banque Mondiale avec l’effort de plusieurs bailleurs de fond bi et multi latéraux dans l’
objectif de canaliser leurs ressources vers les microfinances afin de les aider d’élargir et d’approfondir leur travail q
ui consiste à toucher les plus pauvres des plus pauvres économiques.
27
The International Food Policy Research Institute (IFPRI) de son nom français l’institut International de recherche s
ur les politiques alimentaires fut fondé en 1975. Il est l’un des centres de recherche membre du groupe consultatif po
ur la recherche agricole internationale.
P a g e | 40

de ces ménages. Plus le score est faible, plus le ménage est pauvre. Les scores des
clients peuvent alors être comparés à ceux des non clients pour mesurer dans quelle
proportion l’IMF touche les pauvres dans sa zone d’intervention. (ibid.p.6).
Les développeurs de cet outil travaillent afin de standardiser celui-ci pour
permettre outre des comparaisons nationales, des comparaisons internationales.
Pour cette dite comparaison nationale, on doit pouvoir situer l’IMF par rapport à la
pauvreté nationale à partir d’évaluations nationales de pauvreté et à partir des
données fiables et disponibles. Et pour des comparaisons internationales, l’outil
suggère de prendre en compte l’Indice de Développement Humain du pays qui
combine les informations sur les revenus, l’éducation et la santé. Le dernier
indicateur correspond alors au ratio de l’IDH du pays rapporté à l’index moyen de
l’ensemble des pays en développement. Un ratio supérieur à 1 indique que le
niveau de pauvreté du pays est inférieur à la moyenne des pays en développement.
(Ibid.p.7).
Conclusion
Ce chapitre nous a permis de voir de manière générale le parcours historique de la
microfinance dans différentes régions du monde et principalement en Haïti où nous
avons vu de manière détaillé l’ensemble de l’évolution qu’a connue celle-ci en
Haïti. Puis nous avons vu deux (2) outils parmi plusieurs que les IMF utilisent pour
mesurer leurs impacts. Le prochain sera consacré premièrement à la présentation
de FINCA, ses origines, son histoire et son évolution, ses produits, ses partenaires
et bailleurs. Et secondement, une présentation de l’espace de travail sera faite en
considérant l’historique de la Commune de Carrefour, sa démographie,
présentation des services communaux, l’organisation des services sociaux de base
et l’environnement économique à Carrefour.
P a g e | 41

CHAPITRE III
FINCA HAITI S.A : UNE ETUDE COMPREHENSIVE DANS LE
MONDE DES AFFAIRES ET PRESENTATION DE LA COM-
MUNE DE CARREFOUR
P a g e | 42

3.1. Présentation de la FINCA Haïti S.A


FINCA, de l’acronyme de “Foundation for International Community Assistance”,
soit Fondation pour l’Assistance Communautaire Internationale en français, a été
l’idée de John Hatch28. En effet, en 1984, tandis que ce dernier survola les Andes
en direction de Bolivie, il eut l’inspiration de mettre sur pied un programme de
services financiers qui donnerait des responsabilités aux pauvres. Il jeta les bases
de sa nouvelle théorie en Bolivie. Cette méthode, nouvelle dans la pratique de
microfinance, fut baptisée par Hatch de « Village Banking ». Rapidement Hatch a
pu trouver une première subvention d’un million de dollars par l’USAID qui
s’intéresse à cette nouvelle idée. Ainsi, Hatch et son partenaire d’affaires
péruvien Aquiles Lanoa lancèrent le programme dans cinq (5) zones différentes du
Bolivie et en quatre (4) semaines, le programme était déjà dans 280 villages, desser
vant 14 000 familles avec un portefeuille valant 630 000 dollars américains. Les
mois qui suivent, Hatch se lança dans la formation de certaines personnes aux
principes du « village Banking » dans le cadre d’élargir le programme dans les
pays de l’Amérique latine29. En 1985, il forma FINCA incorporated qui
deviendra plus tard FINCA internationale.

En 1989, dans la ville des Cayes a eu la première succursale de FINCA en Haïti,


avec l’intégration de la banque villageoise « crédit en groupe », incitants les
commerçants à former des groupes afin de faire leur demande de prêt. La FINCA
s’est plus tard rependue sur le territoire avec 10 succursales et un statut d’ONG.
Mais après le tremblement de terre du 12 Janvier 2010, FINCA Haïti S.A fut
obligée de fermer sept (7) de ses succursales. En 2012, FINCA Haïti S.A s’est
relancée sur le marché mais avec un statut de Société Anonyme et trois (3) points
de services qui se sont élargis peu à peu et aujourd’hui FINCA Haïti S.A compte

28
John Hatch, économiste et expert en développement international, fondateur de FINCA International
29
Le programme fut élargi du Bolivie puis le Mexique, la Honduras, le Guatemala et Haïti en 1989
P a g e | 43

neuf (9) succursales (Cayes, Jacmel, Miragoâne, Carrefour, Saint-Marc, Gonaïves,


Croix-des-Bouquets, Cap-Haitien, Pétion-Ville « Siège Sociale ») et 2 outlets
(Cabaret, Ouanaminthe).

Parfois désignée comme la « Banque Mondiale des Pauvres », FINCA encourage


la méthode de Banque Villageoise et est considérée comme l’un des pionniers de la
microfinance moderne. Ainsi, avec la Gramen Bank et l’ACCION Internationale,
elle est considérée comme l’une des organisations de microfinances les plus
influentes au monde. Elle forme aujourd’hui un Réseau mondial près de 20 filiales
dans le monde notamment en Afrique, Amérique Latine et Caraïbes, Eurasie,
Moyen-Orient et Asie du Sud 30

3.1.1. Mission et objectif de FINCA


La mission globale de FINCA est de réduire la pauvreté grâce à des solutions
durables qui aident les gens à créer des actifs, à créer des emplois et à améliorer
leur niveau de vie. Pour arriver à garder cette mission, FINCA s’est fixée
l’objectif d’être une banque communautaire non conventionnelle qui fournit de
manière rentable et responsable des services financiers novateurs et percutants
pour permettre aux particuliers et aux communautés à faible revenu d’investir dans
leur avenir.

Les partenaires de la FINCA :

1. United States Devlopment of Agriculture (USDA).

2. Banque Internationale de Développement (BID)

3. Vibrant Village Foundation

30
En Afrique le réseau de FINCA se trouve dans 6 pays notamment la RD Congo, Malawi, Nigeria, Tanzanie, Ougand
a et Zambie
En Amérique Latine et les Caraïbes FINCA à 5 filiales qui sont entre autres Equateur, Guatemala, Haïti, Honduras, Ni
caragua.
Pour l’Eurasie, il est question de 6 filiales dont on peut citer : Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Kosovo, Kirghizistan,
Tadjikistan.
La zone Moyen-Orient et Asie du Sud comptent 3 pays : Afghanistan, Jordanie, Pakistan
P a g e | 44

4. Swiss Capacity Building Facility (SCBF)

5. Deetken Impact

6. ADA

7. Symbiotics

8. Affaires mondiales Canada

Les organismes de financement de FINCA :

1. International Finance Corporation (IFC)

2. Bankengruppe

3. Netherlands Development Finance (FMO)

4. TripleJump

5. Triodos Investment Management

3.1.2. Produits et services offerts


De par sa mission et objectifs, La FINCA Haïti S.A met en œuvre un ensemble de
produits et services. Elle offre quatre (4) types de prêts commerciaux et un prêt à la
consommation qui sont entre autres :

1. Prêt agricole
2. Prêt individuel
3. Prêt en groupe
4. Prêt aux petites et moyennes entreprises (PME)
5. Crédit scolaire (seul prêt à la consommation dont dispose FINCA Haïti S.A à
l’heure actuelle)

La FINCA offre en termes de services les transferts d’argents et de changes.


P a g e | 45

3.1.3. Méthodologie
La méthodologie adoptée par la FINCA se justifie en sept (7) points qui forment un
cycle. On a :

1. La promotion
2. La création
3. La vérification
4. L’approbation et le déboursement
5. Le suivi
6. La gestion des arriérés
7. La fin du cycle

La promotion

Cette démarche consiste à rechercher les clients potentiels en vue de repérer leurs
besoins et leur proposer les produits (biens et services) de FINCA comme solutions
à leurs problèmes. Méthodologiquement, ce processus se fait en cinq (5) étapes :

1) Effectuer les études de marché


2) Sélectionner un secteur ou une zone (territoire) de travail
3) Promouvoir les Banques Villageoises(VB) en utilisant des techniques
et méthodes variées
4) Réaliser des formations et des sensibilisations informatives
5) Offrir l’opportunité aux clients potentiels.

Les objectifs de la promotion sont entre autres :

 Augmenter le nombre de Banque Villageoise (BV)


 Augmenter le nombre de clients au niveau du portefeuille
 Ouvrir de nouvelles succursales
P a g e | 46

La création

Cette démarche concerne généralement les prêts en groupe. Elle consiste en effet à
diriger quatre (4) réunions afin d’orienter et de préparer les membres potentiels de
la banque villageoise à comprendre les services et obligations essentiels au bon
fonctionnement de leur propre banque villageoise, de s’assurer que les membres
potentiels répondent aux critères d’éligibilité de la FINCA et d’engager les
procédures pour constituer les Banques Villageoises.

La Banque Villageoise (VB)

Elle est constituée de 10 à 30 personnes dont 99% sont des femmes. Son
fonctionnement se fait au travers d’un comité élu par les membres du groupe,
composé de six (6) personnes:

1. Une Présidente
2. Une Vice-présidente
3. Un Secrétaire
4. Un Sous- secrétaire
5. Une Trésorière
6. Un Sous-trésorière

Fonctionnement de la banque villageoise

La Banque Villageoise est formée sur une base de confiance et de solidarité, tous le
s membres doivent se connaître et vivre dans la même localité. Elle est dirigée par
un comité élu démocratiquement qui est responsable du bon fonctionnement du
groupe avec l’assistance de l’Officier de crédit. Il est à préciser que le montant
pour le produit VB varie de 4.000 à 60.000 gourdes.
P a g e | 47

Documents nécessaires pour la VB:

Acte constitutif : remplit dès la première rencontre avec les noms de tous les
participants.

Le livre Secrétaire : contenant les noms de tous les membres de la Banque


Villageoise.

L’album : Il contient les noms des membres accompagnés de leur photo d’identité

Le livre de trésorier : Il contient les noms de tous les membres avec le montant de
leur remboursement

Formulaire d’application d’un membre : un document remplit pour chaque


membre du groupe, il contient toutes les informations nécessaires sur l’identité et
la capacité financière du membre.

Formation au sein des banques villageoises

La formation des BV s’étend sur une période de 3 à 5 jours. L’officier de crédit est
responsable de celle-ci, il doit avoir un agenda de formation, un objectif de réunion
et utiliser une méthodologie inter active afin de faciliter la participation de tous.
L’OC doit s’assurer que les participants soient traités avec respect et dignité tout en
respectant les règles de la FINCA et contrôler le temps de la réunion.

La vérification

Avant que le prêt soit recommandé pour approbation, l’OC doit toujours faire une
vérification dans le but de confirmer la crédibilité des clients, leur potentiel, leur
désir et leur capacité à rembourser le prêt demandé. Il (l’OC) doit dans ce cas
mobiliser ses connaissances et expériences du crédit pour discerner la capacité
P a g e | 48

d’absorption du client par rapport au montant demandé ainsi que la volonté de


celui-ci. L’OC doit dans ce cas évaluer les point ci-dessous :

1. L’habitude à respecter les délais de paiement


2. L’existence de leur entreprise
3. Le niveau de rentabilité de leur entreprise
4. La capacité de rembourser le prêt à partir des revenus générés par leur en
treprise
5. Leur résidence effective confirmée par les voisins
6. Leur engagement à respecter leurs obligations
7. Leur capacité à rembourser le prêt avec des biens dans l’éventualité
d’une cessation de paiement (garanties disponibles).

L’Approbation et le déboursement

Après vérification, le prêt est approuvé par le comité formé de l’Officier de crédit,
le Superviseur, le Responsable de Succursale, le Responsable de l’assistant de
portefeuille (ADP).

L’administration et le suivi

L’administration et le suivi des clients et leurs prêts sont constitués de devoirs et de


diverses activités. L’un des devoirs les plus importants est un contrôle régulier du
client afin de détecter les éventuels risques de non-paiement. Dans le cas
ci-mentionné, l’OC doit mettre ses superviseurs au courant du problème rencontré
avec le client.

La Gestion des arriérés


P a g e | 49

Les programmes de la FINCA se concentrent sur la délinquance zéro d’où la


nécessité d’une attitude de « tolérance zéro » en ce qui a trait aux arriérés. Le terme
« délinquance » désigne une situation dans laquelle les remboursements de crédits
sont en retard. Pour la FINCA, un prêt est en délinquance 5 minutes après la
clôture de la réunion du groupe le jour d’un versement régulier.

Lors des arriérés, une situation de perte se présente pour tous. Parlant de tous, nous
faisons référence aux clients qui auront à payer la pénalité, l’OC, le superviseur, le
responsable de succursale, ce qui agit directement sur le bonus de fin de mois de
ces derniers.

Les moyens de recouvrement des arriérés

Les moyens de recouvrement utilisés par la FINCA sont :

a) La perception du paiement avec suivi qui est assurée par des visites à la
résidence ou à l’entreprise du client

b) La perception des paiements avec garantie (les paiements sont assurés par
une confiscation des biens ménagers)

c) La perception des paiements avec des actions administratives (Pré-légales),


les paiements sont assurés par des avertissements.

d) Perception des paiements avec action légale, les paiements sont assurés à
travers des poursuites légales.

La fin du cycle

Le cycle est fermé quand la balance de la dette est à zéro. Dans ce cas l’officier a
deux (2) options : la recapitalisation ou la fermeture du groupe.
P a g e | 50

3.1.4. Condition d’éligibilité aux crédits de FINCA Haïti

Pour être éligible aux crédits de FINCA Haïti, deux critères sont essentiels :

1. Etre une personne physique ou morale avec une capacité légale à


entreprendre. Etre propriétaire d’affaires licites (formelles ou informelles),
avoir la capacité et la volonté de payer le crédit.
2. Etre une personne possédant un endroit fixe pour exercer son activité et/ou
un domicile. L’entreprise du bénéficiaire ainsi que son domicile doivent
être situé dans les limites géographiques ou s’exercent les activités de la
FINCA Haïti S.A.

3.1.5. Méthode de classification des clients de la FINCA


La FINCA Haïti S.A classifie ses clients par catégorie suivant l’historicité de
remboursement et l’ancienneté du client. Ceci dit, dans un même groupe les
membres peuvent être de catégories différentes. Cette différence est le résultat de
la date d’intégration du client dans le groupe. En effet, un groupe peut être de la
classe Ruby tandis qu’une personne qui rejoint ce groupe sera dans la classe
e
Bronze pour ce premier cycle. A partir du 3 cycle31 les groupes peuvent
commencer à être gradués. La méthode de classification se fait dans l’ordre
suivant :

1. Les clients de classe Ruby sont ceux qui sont non seulement sont anciens
mais également ont une bonne historique de paiement (zéro jour de retard)
2. Les clients de classe Or sont de même des anciens clients mais qui accusent
quelques jours de retard (1 à 3 jours).
3. Les clients de classe Argent sont d’une part ceux qui commencent à être
gradués à partir de leur 3e cycle et d’autre part ce sont des clients qui

31
Un groupe de premier cycle représente un crédit de 4 versements
P a g e | 51

accusent entre (3 à 5 jours) de retard.


4. Les clients de classe Bronze sont d’une part de nouveaux clients qui n’ont
aucune historicité ni ancienneté a la FINCA. D’autre part ce sont des clients
ayant plus de 5 jours de retard.
5. Les mauvais payeurs sont des clients qui accusent au-delà de 11 jours de
retard lors des versements. Ils peuvent être des anciens clients.

3.1.6. Notation des clients de la FINCA Haïti


La FINCA Haïti S.A note ses clients par catégorie de meilleur taux de
remboursement. Tant que le groupe rembourse son prêt à temps, il est susceptible
d’être mieux noté. Pour un groupe de zéro retard à chaque versement, il sera du
type AA à ce niveau le groupe peut avoir une augmentation de 60% par rapport à
son dernier prêt. Un groupe qui donne 1 à 3 jours de retard sera noté A et
bénéficiera d’une augmentation de 50%. Pour les groupes de notation B, ils
bénéficieront d’une augmentation de 35%. Quant aux clients de notation C, si toute
fois ils vont être recapitalisés, ils seront en diminution de 20 %. Il est à noter que si
une personne ne respecte pas l’échéance de paiement, le groupe ne va pas
bénéficier de cette augmentation.

Le tableau ci-dessous présente la manière dont FINCA note ses clients :

Type de client Catégorie

AA Excellent

A Bon
P a g e | 52

B Réglé

C Haut Risque

Tableau 1 : Notation des clients de FINCA

3.2. Profil historique de la Ville de Carrefour


Le premier Mai 1813, un décret du Président Alexandre Pétion fonda la Ville de
Carrefour. Dans le temps, Ce dernier était la zone de congé idéale pour passer les
fins de semaine et profiter de la nature verdoyante. En particulier, Rivière froide a
toujours été l’une des plus grandes attractions de la commune. Plusieurs
installations de triage de café s’élevaient dans cette zone, à chaque visite en fin de
semaine, les excursionnistes trouvaient un plaisir immense à profiter de la
fraîcheur de la rivière (Plan de financement des services publics communaux (FPC
), 2015, p. 7).

Autrefois, cette Commune était disséminée d’usines. En effet, dans la localité de


Mon Repos, il y avait une usine sucrière dont les ruines existent encore aujourd’hui
. A Diquini fut installée une usine de traitement de tabac dans le cadre de la
fabrication de Cigare exporté particulièrement vers l’Allemagne et aussi on y
trouvait la Habaco, une fabrique de pantalon. . L’usine de Charles Plaisimond,
encore à Carrefour, fabriquait du papier et des serviettes hygiéniques. C’est aussi à
Carrefour que fut installée la première usine électrique de Port-au-Prince. La base
navale Amiral Killick, quartier général du Bataillon de la Marine haïtienne, fut
inaugurée le 20 octobre 1895 par le président Hyppolite dans le quartier de Bizoton
(Plan de financement des services publics communaux (FPC), 2015). On retrouvait
à Thor une usine de fabrication de balles de base-ball [..]. La ville de Carrefour n’a
pas connu dans le temps une passée riche économiquement cependant entre la fin
du 19e et le début du 20e Siècle cette Ville est devenue un important capital
P a g e | 53

économique de réputation nationale. Par le décret du 15 décembre 1982, soit


169 ans après sa fondation, le village de Carrefour, devenu le quartier de Carrefour,
fut élevé au rang de commune (Wikipedia, 2020).

3.2.1. Caractéristique géographique de la Commune de Carrefour


La Commune de Carrefour forme avec Port-au-Prince, Pétion-Ville, Kenscoff,
Gressier et Delmas, l'arrondissement de Port-au-Prince. Elle est subdivisée en
treize sections communales et a au moins 189 localités et 109 habitations (Ibid, p. 9
). La topographie de Carrefour ne diffère pas de celui de Port-au-Prince, la partie
rurale est plutôt montagneuse que la partie urbaine. Elle relie Port-au-Prince au
reste du Sud en passant par la route Nationale #2 et est bornée au Nord par le
Golf de la Gonâve, au Sud par les Communes de Jacmel et Kenscoff, à l’Est par
les Communes de Port-au-Prince, de Kenscoff et de Pétion-Ville et à l’Ouest par
les Communes de Léogâne, de Gressier et de Jacmel. Ses limites géographiques
s'étendent de l'est au nord, de la jonction de Fontamara 43 avec le littoral jusqu'à la
rencontre de la baie de Port-au-Prince et le long de cette côte jusqu'à sa rencontre a
vec le ravin de Mariani. Du nord-ouest, ils tournent vers le sud jusqu'à la limite de
la 12e section de Morne-à-Bateau, de la 23e section des parcs et de la 8e section de
Beau-Séjour de la ainsi que de Léogâne. De là, ils rejoignent les limites de la
7e section, Grande Rivière, 4eSection, Gosseline qui appartient à la Commune de
Jacmel, et la 2e Section, Nouvelle-Tourraine et la 20e Section, Bongars, De la
Commune de Kenscoff. Ils rejoignent à nouveau Fontamara 43 par la trajectoire
sud-sud-est de la 8e section, Martissant, de la Commune de Port-au-Prince
(Wikipedia, 2020).

3.2.2. Présentation des services communaux à Carrefour


Dans la Commune de Carrefour, l’institution municipale se compose d’une
Direction Générale et de trois (3) Directions Spécifiques. Ces dernières,
P a g e | 54

superposées hiérarchiquement, sont entre autres la Direction des affaires


administratives et financières, la Direction des affaires sociales et la Direction de
planification et de gestion du territoire. Et la Direction Générale est assistée
directement par le service juridique et contentieux ainsi que celui de la sécurité.

Comunication Conseil municipale Cabinet minicipale

Service juridique et co
Direction Générale Sécurité
ntentieux

Direction des affaires Direction planificatio


Direction des affaires a
sociales n & développement
dministratives et financi
ères
1. Assistance s Marché
ociale 1. Assainisseme
1. Budget
2. Santé nt
2. Fiscalité 3. Éducation/ al 2. Génie munici
3. Secrétariat phabétisatio pal
4. Revenus non f n 3. Voirie
iscaux 4. Culture & loi 4. Urbanisme, a
5. Ressources hu sir ménagement
maines 5. Urgence 5. Cimetière
6. Comptabilité 6. Sécurité
7. Logistique
8. Biens & équip
ements
9. Archives

Organigramme de la Mairie de Carrefour


P a g e | 55

Sources : Plan de financement des services communaux, Aout 2015

3.2.3. Données démographiques et migratoires sur Carrefour


Suivant les données du Recensement Général de la Population (RGPH), cité dans
le Plan de Financement des Services Communaux (Août 2015), la population de
Carrefour était estimée à 408 000 habitants en 2003, et une estimation de
487 980 habitants en 2012, suivant les données de l’Institut Haïtienne de
Statistiques et d’Informations (IHSI). De ce nombre d’habitants, 52.48% étaient
des femmes soit une quantité de 256 116 femmes contre 47.52% d’hommes soit un
nombre de 231 864 hommes. De cette population 275 955 personnes ont atteint la
majorité de 18 ans nécessaires à l’exercice des droits de citoyen. Avec une
superficie de 165,16 km2, la densité de cette commune se situe autour des
2955 habitants/km2, ce qui justifie sa forte concentration en milieu urbaine32. Avec
la montée en flèche du prix des loyers, beaucoup se sont migrées vers Carrefour,
car le loyer est moins cher comparativement à beaucoup d’autres zones de l’air
métropolitaine. Ce qui favorise l’installation des bidonvilles dans cette Commune.

3.2.4. Organisation des services sociaux de base


Pour parler des services sociaux de base, on va s’accentué sur deux points
essentiels : l’éducation et les infrastructures sanitaires. La Commune de Carrefour
compte plus de 500 établissements scolaires. De ces 500 établissements, plus d’une
centaine sont des écoles techniques et professionnelles, on compte également une
Université et une dizaine d’écoles supérieures. Bien que le nombre soit aussi élevé,
la répartition des établissements n’est pas faite de manière équitable. En effet,
seulement 14% de ses établissements sont en milieux ruraux. Il convient de dire

32
Pour l’année 2012, 95.89% de la population résidaient en milieux urbains contre 4.11% de la population en milie
ux ruraux.
P a g e | 56

que plus de 90% de la population réside en milieux urbains, ce qui explique en part
ie d’un aussi faible pourcentage en milieux ruraux. Cependant, la répartition de ces
14% ne convient pas à la réalité rurale car quatre (4) des treize, (13) sections
communales n’ont pas d’établissement scolaire et pour celles qui en ont la distance
que doit parcourir un élève jusqu’à son école est considérable vue à la dispersion
des habitats de ce qui y vivent.

Du point de vue de structure sanitaire, Carrefour est pourvue de 109 établissements


sanitaires desquels on retrouve 4 hôpitaux, 31 centres de santé sans lit, 17 centres
de santé avec lit, 48 cliniques et 3 dispensaires. De toutes ces structures trois (3)
seulement sont publiques. Et comme il en est pour les établissements scolaires, peu
de structures sanitaires sont répertoriées dans les zones rurales. On y compte
seulement 12 établissements sanitaires soit environ 10% et contrairement aux
établissements scolaires dont seulement 4 sections communales sont dépourvues
d’écoles, 9 des 13 sections communales n’ont pas accès aux services de soin.

3.2.5. Environnement économique de la Commune de Carrefour


Le secteur commercial est très développé dans le Commune de Carrefour.
Cependant, une prédominance du secteur informel y est très développée. Parlant du
secteur informel nous voyons les activités qui ne sont pas soumise à la
règlementation nationale en vigueur, c’est-à-dire, l’enregistrement, le paiement des
impôts et des taxes par ces commerçants. Parmi eux, on peut dénombrer
1 110 boutiques ou échoppes, 424 dépôts de provisions alimentaires, de boissons
gazeuses et de friperies33 et de clairins, 54 quincailleries, supermarchés et marchés
(ibid. p.16).

Les infrastructures économiques et financières sont constituées de cinq (5)


Banques commerciales dont on peut citer : la UNIBANK, la SOGEBANK,

33
Friperie désigne ce qu’on appelle communément « pèpè »
P a g e | 57

la BNC, la Capital Bank et la BUH, et de bureaux de transferts notamment


Uni transfert, Western Union, CAM transfert/ Money Gram et une dizaine de
bureaux de change.

A ce qui a trait au secteur de l’industrie et des services, la Commune dispose de


stations d’essences de trois (3) compagnies à savoir : National, Total et Sol. Elle
comprend aussi des garages automobiles, des bureaux multimédias, des bureaux et
magazines de compagnies téléphoniques mobiles34, des salons de coiffure et studio
de beauté, environ trente-trois (33) hôtels et plus d’une dizaine de bars/restaurants,
une vingtaine de boulangeries, une vingtaine d’entreprises industrielles et en
dernier lieu, on retrouve des entreprises artisanales et de menuiseries.

Conclusion

Ce chapitre nous a permis de faire un survol sur la FINCA Haïti S.A ainsi que la
présentation géographique de la commune de Carrefour. Ces éléments nous aide à
voir les origines de la FINCA et particulièrement la FINCA Haïti S.A, sa mission
et objectifs, ses partenaires et investisseurs, sa méthodologie d’octroi de prêt, les
conditions d’éligibilité. Pour la Commune de Carrefour, il nous a permis de voir
son histoire, ses caractéristiques géographiques, la présentation de ses services
communaux, l’organisation des services sociaux de bases et l’environnement
économiques. Dans le chapitre qui vient, on va voir l’impact des prêts de FINCA
Haïti S.A sur les conditions de vie des concernées.

34
Parlant de compagnie téléphonique, ils sont deux (2) à être sur le marché : Natcom et Digicel
P a g e | 58

Chapitre IV

Analyse et interprétation des données en ce qui concerne l’impact


des prêts accordés par la FINCA S.A sur les conditions
de vie de ses bénéficiaires au cours de la période 2014-2019

Ce chapitre sera essentiellement basé sur l’analyse des résultats obtenus lors de
l’entretien avec les clients de FINCA à Carrefour. Sur les quatre (4) produits
qu’utilisent la FINCA Carrefour, celui qui sera considéré est le Village Banking
(VB).
Pour bref récapitulation, le produit VB est le premier produit à être lancé lors la
venue de FINCA en Haïti plus particulièrement dans la ville des Cayes. Ce produit
a été lancé dans le but d’aider les personnes à fragilité économique et sociale à
intégrer le système financier. De ce fait, il ne leur est fait aucune exigence en
matière de garantie pour l’accord de celui-ci. Ce type de prêt se fait sur base de
solidarité et de confiance. Actuellement, le montant accordé dans cette catégorie
varie de 4.000 à 60.000 gourdes.
4.1. Présentation des clients suivant leur sexe, Age et état matrimonial
Dans le cadre de la collecte des données il faut préciser que la majorité des
questions adressées aux questionnées étaient des questions fermées, c’est-à-dire
des questions objectives. Et dans un souci de mieux cerner des questions
essentielles pour mener à bien ce travail, on a réalisé un questionnaire de
vingt-six (26) questions et nous avons questionné deux cents (200) personnes dont
192 femmes. Par cet échantillon on arrive à préciser que la majorité des personnes
utilisant le produit VB sont des femmes et ces personnes sont âgées entre 15 à 65
ans. Il est important de préciser que dans cet échantillon si représentatif, leur statut
matrimonial est varié ce qui explique que sur 200 questionnés (5) hommes se
déclarent mariés et 68 femmes répondent dans le même sens ; zéro divorce chez la
catégorie masculine contre 2 pour la catégorie féminine. De plus, 73 femmes
P a g e | 59

vivent en union libre contre 2 hommes. 37 de ces clients vivent avec les membres
de leur famille. Cette réalité nous montre comment la majorité des femmes vivant
en union libre utilisent les produits VB parce que ces clients estiment que ce
produit ne leur impose pas de contrainte en matière de garantie du fait que ce
produit se base d’abord et avant tout sur la solidarité et la confiance par ces
dernières. Ce produit est plus accessible à la majorité que les autres à savoir le prêt
individuel, le prêt scolaire, le prêt PME.
Illustration provenant des résultats de notre enquête,
Voir tableau et graphe 1 à 3

Tableau 2: Répartition des clients selon le sexe

Valeur en
Sexe Quantité
pourcentage
Homme 8 4%
Femme 192 96%
Total 200 100%

Graphe 2 : Répartition des clients selon le sexe

répartition selon le sexe

200

100

0
Homme
Femme

Source: donnée recueillies auprès des clients


P a g e | 60

Tableau 3: Répartition des clients selon l’âge


Sexe
Age Homme Femme
15-25 0 4
25-35 1 50
35-45 3 68
45 et plus 4 70
Total 8 192

Graphe 3: Répartition des clients selon l’âge


Répartition selon l'âge
80
60
40
20
0
15-25 25-35 35-45 45 et plus

Sexe Homme Sexe Femme

Source: donnée recueillies auprès des clients

Tableau 4: Répartition des clients selon l’état matrimonial

Sexe
Etat matrimonial Homme Femme
Marié (e) 5 68
Divorcé (e) 0 2
Veuf (ve) 1 11
Union libre 2 73
En famille 0 37
Célibataire 0 1
Total 8 192
Source: donnée recueillies auprès des clients
P a g e | 61

Graphe 4 : Répartition des clients selon l’état matrimonial

Répartition des clients selon l'état matrimonial


80

60

40

20

0
Marié Divorcé Veuf Union libre En famille Celibataire

Homme Femme

4.2. Présentation des clients suivant leur niveau de formation et actuel occupa-
tion
Ces questionnés, du point de vue de la scolarité, la majorité soit 68.75% des
femmes ont eu une formation de niveau classique, 13.02% de niveau professionnel,
16.14% déclarent n’avoir eu aucune formation. Par ces données, on arrive à saisir
facilement que le choix de ce produit est en fonction du niveau d’études…Ce qui
explique que la majorité des gens qui ont eu une étude classique et aucune
formation académique arrivent à emboiter le pas facilement dans ce produit sans
tenir compte des enjeux et retombés négatifs liées à ce produit. Il est important de
préciser que 100% des femmes utilisant les produits VB sont des commerçantes,
cependant il faut aussi souligner que de ces femmes, 3.12% sont des salariées.
Par contre, du côté des hommes, ce sont tous des commerçants. C’est plus facile de
comprendre pourquoi ces gens se tournent vers le VB parce que pour accéder à ce
produit, il faut obligatoirement se livrer dans des activités commerciales.
P a g e | 62

Illustration tableau et graphes 5 et 6


Tableau 5 : Répartition des clients selon la formation de base

Sexe
Formation Homme Femme % de femme
Classique 4 132 68.75
Professionnelle 4 25 13.02083333
Universitaire 0 4 2.083333333
Aucune 0 31 16.14583333
Total 8 192 100
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 5: Répartition des clients selon la formation de base

Repartition des clients selon la


formation de base
150

100

50

0
Classique Professionnel Universitaire Aucun

Homme Femme

Tableau 6: Répartition selon l’occupation actuelle

Sexe
Occupation
actuelle Homme Femme % homme % femme
Commerçant 8 186 100 96.875
Salarié 0 6 0 3.125
Autres 0 0 0 0
Total 8 192 100 100
P a g e | 63

Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 6 : Répartition selon l’occupation actuelle

Repartition des clients selon


l'occupation actuelle
200
150
100
50
0
Commercant Salairie autres

Sexe Homme Sexe Femme

Même si ce produit impliquerait des profits auprès des clients, il est difficile de les
constater parce que ces clients sont des personnes à charge. Selon le résultat de
l’enquête sur 192 femmes seulement 18 soit 9.37% n’ont pas d’enfants et les autres
possèdent au plus 8 enfants. Ce qui explique que la valeur ajoutée et même le
capital finissent par être utilisés pour répondre à des besoins préliminaires pour
leurs enfants. En ce sens, cette situation nous permet de comprendre que ces gens
prennent dans ce qu’on peut appeler un goulot d’étranglement, c’est-à-dire que la
charge familiale ne leur permet pas de voir les bienfaits des produits VB.
P a g e | 64

Tableau 7 : Répartition des clients selon le nombre d’enfants à charge

Sexe
Nombre d'enfants à
charge Homme Femme
0 0 18
1 0 39
2 1 49
3 3 33
4 1 29
5 1 14
6 1 5
7 1 4
8 0 1
Total 8 192
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 7 : Répartition des clients selon le nombre d’enfants à charge


Répartition des clients selon le nombre
d'enfant a charge
60

50

40

30

20

10

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8

Homme Femme

4.3. Présentation de la reconnaissance du FINCA SA de Carrefour au-


près de sa clientèle
A une question adressée aux clients en ce qui a trait à leur contact avec la FINCA
sur 200 personnes, 196 confirment avoir pris connaissance de la FINCA par
rapport à une autre personne… C’est-à-dire que la FINCA utilise une politique
P a g e | 65

communicationnelle ou de marketing de proximité pour atteindre sa clientèle. Par


cette enquête on arrive à comprendre que la FINCA utilise les autres canaux de
transmission d’information pour attirer sa clientèle comme secondaire.
En ce qui concerne le bien-fondé de leur adhésion à la FINCA, 46.35% des femmes
disent avoir fait le choix d’intégrer cette institution afin d’augmenter leur
commerce, contre 32% de clients qui confirment que leur choix fut influencer
l’effet d’attractif. Il faut préciser que la majorité soit 69% de ces clients ont moins
de cinq (5) années d’utilisation du produit VB offert par la FINCA. En qui a trait à
la question des différents produits utilisés par ces deux cents (200) clients, 100%
utilisent le prêt VB cependant, il faut préciser que trois (3) sont en transit vers le
produit « individual Loan » (IL) ou « crédit individuel », et deux (2) autres ont
utilisé le prêt scolaire parallèlement au prêt VB.
En termes de garantie, les deux cents (200) personnes questionnées affirment
n’avoir rien donné en garantie pour l’octroi de ce prêt… D’où l’utilisation de la
confiance et de la solidarité comme deux (2) clés essentielles pour ce produit par la
FINCA. L’échéance de paiement est à 97% respectée par les clients. Ceci dit, des
personnes interrogées, seulement 3% n’ont pas respecté le délai fixé préalablement
par l’institution pour le remboursement. En ce sens la FINCA de Carrefour accuse
d’un très bon taux de remboursement pour le produit VB.
P a g e | 66

Illustration tableau et graphe 7 à 11


Tableau 8: Répartition des clients selon l’information de contact avec la FINCA
Contact avec
FINCA Client %
Internet 0 0
Bouche à Oreilles 196 98
Prospection 1 0.5
Autres 3 1.5
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 8: Répartition des clients selon l’information de contact avec la FINCA


Repartition des clients selon
l'information de contact
200
150
100
50
0
Internet Bouche a Prospection Autres
l'oreille

Homme Femme

Tableau 9: Répartition selon la facilité d’adhésion à la FINCA


Adhésion Quantité %
Proximité 0 0
Facilité d'adhésion 64 32
Taux d'intérêt 5 2.5
Augmentation commerce 89 44.5
Augmentation argent 30 15
Autres 12 6
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients
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Graphe 9: Répartition selon la facilité d’adhésion à la FINCA


Répartition des clients selon la facilité d'adhésion
50
40
30
20
10
0
Proximité Facilité Taux d'intéret Augmentation Augmentation Autres
d'adhésion commerce argent

Tableau 10 : répartition des clients selon le nombre d’années a la FINCA

Nombre d'années Quantité %


Plus de 10 ans 1 0.5
entre 5 et 10 ans 61 30.5
moins de 5 ans 138 69
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 10: répartition des clients selon le nombre d’années a la FINCA

Répartition des clients selon le nombre d'années a la


FINCA
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Plus de 10 ans entre 5 et 10 ans moins de 5 ans
P a g e | 68

Tableau 11:Répartition des clients suivant le produit utilisé


Produit utilisé Quantité %
PME 0 0
IL 3 1.5
VB 200 100
Scolaire 2 1
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 11: Répartition des clients suivant le produit utilisé


120

100

80

60

40

20

0
PME IL VB Scolaire

Tableau 12: répartition des clients selon l’échéance de remboursement

Echéance de Paiement Quantité %


Oui 194 97
Non 2 1
Pas de réponse 4 2
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients
P a g e | 69

Graphe 12 : répartition des clients selon l’échéance de remboursement


Répartition des clients suivant
l'échéance de paiement
250

200

150

100

50

0
Oui Non Pas de reponse

4.4. Adhésion des clients a la FINCA SA de Carrefour


Afin de mieux comprendre l’impact réel du produit VB sur les clients, une analyse
en comparaison des activités des personnes avant et après leur adhésion à
l’institution a été faite. Et sur deux cents (200) personnes interrogées, 97%
confirment avoir eu un petit commerce avant leur adhésion à la FINCA et 2%
disent avoir déjà eu une grande activité avant leur adhésion. Cependant, après leur
adhésion, 98% des clients sont passé d’un petit commerce à une grande, par contre
1.5% n’a pas pu confirmer que leur activité a grandi… Ce qui montre que le
produit VB aide les personnes à passer d’une activité de rien à un grand commerce.
D’ailleurs plusieurs clients ont témoigné de leur gratitude envers FINCA.

Tableau 13 : répartition des clients suivant le niveau de leur commerce avant et après adhésion à
FINCA
Activité avant et après adhésion
Activité avant
adhésion Activité après adhesion
Petit commerce 194 3
Gros commerce 4 196
Activité
agricole 0 0
Autres 2 1
P a g e | 70

Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 13 : répartition des clients suivant le niveau de leur commerce avant et après adhésion à
FINCA
Répartition selon l'activité du client avant et
après adhésion à FINCA
250

200

150

100

50

0
Petit commerceGros commerceActivite agricole Autres

Activite avant adhesion Activites apres adhesion

Pour ce qui concerne le revenu de ces personnes, 73.5% disent avoir constaté une
augmentation de leur revenu durant ces six (6) derniers mois en revanche
seulement 11% qui disent avoir constaté une diminution et 14.06% disent n’avoir
constaté aucun changement. En guise d’accroissement des activités, le prêt VB
aide ses clients à observer une augmentation de leur revenu. Une augmentation du
revenu dans une famille implique un changement de façon de vivre.
C’est-à-dire que ses familles sont en mesure d’acquérir plusieurs produits dans un
panier de biens… Ce qui explique que les répondants ont déclaré avec facilité
qu’en utilisant les produits VB, leurs situations en termes d’alimentations sont en
grande partie améliorées soit 112 sur 200 représentant 56%, et 15 parmi eux soit
7.5% ont déclaré avoir un changement au niveau de leur alimentation depuis leur
adhésion à la FINCA. Cependant, ce changement n’est pas également constaté au
niveau de la consommation de l’eau parce que les répondants nous précisent ceci :
1. Vingt-deux (22) parmi les deux-cents (200) ont un branchement intérieur
2. Quatre-vingt-deux (82) déclarent utiliser un branchement extérieur
P a g e | 71

3. Vingt-sept (27) utilisent un réservoir et pour l’approvisionner, soit ils


achètent des camions d’eau soit il en prend lors des averses
4. Dix (10) clients sur les deux-cents (200) utilisent les tuyaux
communautaires alimentés par une source d’eau
5. Dix-sept (17) ont un puits chez eux
6. Quarante-deux (42) déclarent utiliser autres façons pour leur
approvisionnement.
Illustration tableau 14 à 16
Tableau 14 : répartition selon le niveau du revenu des ménages
Revenu Quantité %
En augmentation 147 73.5
En diminution 22 11
Pas changer 27 13.5
Ne sait pas 4 2
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 14: répartition selon le niveau du revenu des ménages


Répartition selon le revenu du
client

En augmentation En diminution
Pas changer Ne sait pas
P a g e | 72

Tableau 15: Répartition des clients suivant la variation alimentaire

Alimentation
Variation Quantité %
Changer 15 7.5
Améliorer 112 56
Pas changer 66 33
Ne sais pas 7 3.5
Total 200 100

Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 15: Répartition des clients suivant la variation alimentaire


Répartition selon la variation alimentaire
200

150

100

50

0
Change Ameliorer Pas changer Ne sais pas

Tableau 16: Répartition des clients selon l’approvisionnement en eau


Approvisionnement en
eau Quantité
Branchement intérieur 22
Branchement extérieur 82
Camion d’eau 27
Sources 10
Puits 17
Autres 42
Total 200
Source: donnée recueillies auprès des clients
P a g e | 73

Graphe 16 : Répartition des clients selon l’approvisionnement en eau


Répartition des clients suivant l'approvisionnement en
eau

Autres
Puit
sources
Camion eau
Branchement exterieur
Branchement interieur

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

4.5. Les clients de la FINCA SA de Carrefour : Propriétaires ou


locataires, sources d’énergie utilisées
Les deux-cents (200) personnes questionnées dans le cadre de cette étude, 53
d’entre-elles sont des locataires, 143 sont des propriétaires et ces personnes
utilisent des sources d’énergies différentes et multiples. Parmi ces sources les
répondants nous fournissent quelques sources d’énergies différentes comme :
7. Ampoule rechargeable
8. Panneau solaire
9. Electricité
10.Génératrice
11.Delco
12.Lampe à pétrole
13.Lampe rechargeable
14.Flash
15.Baleine
Par rapport à la difficulté et à la complexité de bénéficier de l’électricité comme
source d’énergie, les clients se trouvent dans l’obligation de substituer l’électricité
par d’autres sources impliquant une dépense non planifiée ajouter avec des
dépenses planifiées comme la scolarité de leurs enfants parce que les répondants
sont majoritairement des parents. Cette enquête révèle que cent-soixante-quatorze
P a g e | 74

(174) sont responsables de payer les frais généraux et les frais de scolarité en vue
d’assurer l’éducation de leurs enfants.
Illustration tableau 16 et 17
Tableau 17: Répartition des clients suivant l’habitat des ménages
Habitat des ménages
Habitat Quantité
Locataire 53
Propriétaire 143
Autres 4
Total 200
Source: donnée recueillies auprès des clients

Graphe 17: Répartition des clients suivant l’habitat des ménages


Répartition des clients suivant
l'habitat des ménages
200

150

100

50

0
Locataire Proprietaire Autres

Tableau 18 : Dépenses liées aux activités scolaires


Dépenses Quantité %
Oui 174 87
Non 14 7
Ne sait pas 12 6
Total 200 100
Source: donnée recueillies auprès des clients
P a g e | 75

Graphe 18 : Dépenses liées aux activités scolaires


Répartition selon les dépenses scolaires
200

150

100

50

0
Oui Non Ne sais pas

4.6. FINCA Haïti S.A de Carrefour et les témoignages des clients


Après avoir présenté les données recueillies lors de l’enquête il est évident de
signaler que la majorité des clients de la FINCA arrivent à témoigner positivement
que cette institution implique un soulagement économique auprès des clients
parce que les données témoignent réellement que la majorité parmi les deux-cents
(200) questionnés précisent que grâce à la FINCA leur façon de vivre est améliorée
. En ce sens, en se référant à l’échelle de mesure de satisfaction personnelle, on
arrive à préciser sans difficulté que les clients VB de la FINCA sont
majoritairement satisfaits de ce produit. Etant donné que la satisfaction ne justifie
pas forcément l’amélioration du niveau de vie, en ce sens est-ce réellement que la
satisfaction implique toujours l’amélioration ? De cette problématique, il est
évident de préciser que par les données analysées et interprétées dans le cadre de
travail que les clients témoignent de leur satisfaction par rapport à leur
connaissance du produit et non par rapport à l’amélioration des conditions de vie m
ême s’ils constatent une amélioration du point de vue économique et sociale.
Les données prélevées de cette enquête justifie la place de FINCA Haïti S.A,
notamment celle de Carrefour dans le système financier haïtien selon les
témoignages des répondants et pour que cette institution soit une référence dans le
P a g e | 76

système, il est important que celle-ci développe des produits plus adaptées
pouvant impliquer plus de profit pour les clients.
P a g e | 77

Conclusion et perspectives
A l’heure actuelle, la microfinance occupe une place importante dans le secteur
financier haïtien vu le volume important d’investissements notamment dans le
secteur informel. Bien que l’investissement dans ce secteur soit remis en question
par d’autres auteurs, la FINCA Haïti S.A a démontré qu’à travers ces produits et
plus précisément le Village Banking (VB) d’une part qu’il est possible de faire
confiance aux couches les plus défavorisées car elle a réussi à leur fait confiance et
aujourd’hui le VB constitue une grande part dans le portefeuille global de FINCA
Haïti S.A. Et d’autre part, à travers ce produit, ces personnes peuvent s’auto-aider
et améliorer leur niveau de vie tant sur le plan d’augmentation de leur revenu, de
leur commerce […] que sur le plan de leur variation alimentaire.
Dans le cadre de ce travail qui mettait en relation la microfinance et son impact sur
le niveau de vie des personnes qui l’utilisent, nous avons eu à considérer deux (2)
des trois (3) théories citées dans le premier chapitre. D’une part, la théorie du
crédit solidaire de Muhammed Ynus qui montre que, quelque soit le niveau
financier d’une personne, il est possible de lui accorder un prêt sur base de
solidarité une fois que cette personne manifeste la volonté et le désir de rembourser
celui-ci… Et l’approche Welfariste qui de son côté met en évidence l’aspect social
des IMF en considérant que la microfinance se doit d’améliorer le niveau de
bien-être et le niveau de vie des personnes qui l’utilise.
Dans un souci de vérifications théoriques, nous avons pris un échantillon
deux-cents (200) personnes utilisant le produit village banking, ou nous avons eu à
analyser un ensemble de paramètres notamment l’alimentation des ménages,
le niveau de leur revenu durant ces derniers mois… Les résultats de cette enquête
justifient la place de la FINCA Haïti dans ce système. En effet, la plupart des
clients confirment avoir une augmentation de leur revenu, de leur commerce.
P a g e | 78

Ils disent entre autres que leur alimentation s’est améliorée grâce à leur adhésion à
la FINCA. Cette dernière permet aux clients de répondre à des dépenses liées à la
scolarisation, l’approvisionnement en eau et en électricité etc.
Malgré les difficultés rencontrées lors de la collecte des données, on a pu les
surmonter dans l’objectif de respecter les critères imposés dans la rédaction d’un
travail de recherche. En ce sens, on pourrait dire que ce travail répond à
l’obligation de l’objectivité afin d’éviter le sens commun et les prénotions35. Il faut
aussi signaler que dans l’imaginaire de la majorité des clients la FINCA comme
structure financière… participent à leur autonomie de point de vue économique.
Cette considération est faite en raison de l’analyse de données suivant les critères
de satisfaction inscrivant dans une approche qualitative.
En ce sens, après avoir analysé et interprété les données, on est arrivé à préciser
que les résultats sont conforment à notre hypothèse de départ disant que : « Les
services qu’offrent les Institutions de Microfinance (IMF) notamment la FINCA
Haïti S.A contribuent à l’amélioration du niveau de vie de ses bénéficiaires au
niveau de la Commune de Carrefour ». Sur ce, notre hypothèse est vérifiée selon
les réponses des questionnés.
Malgré pour les questionnés la FINCA facilite une certaine autonomie financière et
économique, cette réalité n’est pas totalement satisfaisante pour tous les clients,
suivant leurs témoignages lors de l’entretien. Afin que FINCA couvre plus de
clientèles dans cette commune, il serait important qu’elle facilite :
1. Un système d’épargne pour aider les clients à faciliter leur paiement en cas
de problème de remboursement
2. Diminuer le taux d’intérêt que les clients trouvent exorbitant

35
Prénotion c’est une connaissance de nature générale et spontanée, antérieure à toute réflexion et permettant d’aller
vers la vérité, chez les épicuriens et les stoïciens. En sociologie c’est aussi une notion empirique antérieure à l’étude
scientifique et qu’il faut écarter pour parvenir à la connaissance objective chez Durkheim
P a g e | 79

3. Récompenser les clients qui ont un bon historique de paiement avec la


FINCA
4. Offrir au moins une fois par an des cadeaux ou souvenirs aux clients
5. Faire des dons aux clients
6. Avoir des officiers de crédits qui respectent les clients même en cas de
retard dans le paiement car plusieurs clients se plaignent d’OCs qui leur
parlent mal quand ils sont en retard
7. Faire une révision à la hausse de la limite des crédits octroyés dans le VB
8. Mettre à la disposition des clients des personnes disponibles pouvant les
orienter et les aider à avoir une meilleure compréhension du crédit qu’ils
utilisent.
Par l’application de ces éléments en termes de propositions, la FINCA sera l’une
des institutions financières dans ce pays ayant une clientèle plus large que les
concurrents directs. En ce sens, cette dite clientèle sera plus satisfaite des produits
que FINCA leur offre. Par cette philosophie, FINCA sera plus performante, plus
efficace et plus compétitive en matière de service financier tout en touchant un
maximum de personnes en situation de contrainte économique.
P a g e | 80

Bibliographie
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la micro finance en Haïti, MAE/BRH DI-004, Mars 2018
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données, Québec, Presses Universitaires de Québec, 1987
3. Boyé Sébastien, Hajdenberg Jérémy, POURSAT Christine, Le guide de la
microfinance, microcrédit et épargne pour le développement, Edition
d’Organisation, tirage no 36386
4. Cécile Lapenu, Evaluation de la performance sociale : enjeux d’une
microfinance responsable, 2011
5. Cécile Lapenu, Performances sociales (I) : Un outil d’audit des performance
s sociales, proposée par CERISE et ses partenaires, 2005
6. CERISE, Rapport d’activité, 2004
7. Claire Le Ster, Revue de littérature sur les méthodologies d’évaluation,
Entrepreneurs du Monde, Février 2011.
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du social business avec le créateur du micro-crédit, fiche N06/7
9. Engozogo Gédéon Roger Angoue, l’impact de la microfinance sur les
femmes au Sud du Gabon, Marché et Organisations, 2011, pp.215-248
10.Gbènanfa Stéphania HOUNGAN, Impact des crédits accordés sur le niveau
de vie des bénéficiaires, cas du Benin, version PDF
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5 | Décembre 2016, mise en ligne le 16 décembre 2016, consulté le 17 juillet
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13.Imène Berguiga, Performance sociale versus performance financière des ins


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14.Jérusalem Oliver, Mesure de la performance sociale de la microfinance :
Pour une pratique uniformisée en Belgique, Réseau de financement
alternatif, 2009
15.Joseph Emmanuel Mata, conditions et niveaux de vie : Panorama des
mesures B.P.12064- Brazzaville Congo
16.Le Nouvelliste, La question du financement rural : un passé de 150 ans,
Publié le 7/7/2005, consultation en ligne.
17.Lhermite François, Recensement de l’industrie de la microfinance, projet de
l ’USAID/ HIFIVE, 2012
18.Mathilde Bauwin, ADA, en collaboration avec CERISE, La Gestion de la
Performance Sociale en microfinance : Pratiques, résultats et enjeux,
Février 2019
19.Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative
des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique,
Montréal : Les Presses de l'Université du Québec, 1987
20.Plan de financement des services publics communaux, Aout 2015
21.Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt, Manuel de recherche en
Sciences sociales, Paris, Dunod
22.Renaud Juliette, L’impact social des microcrédits : le cas d’une institution de
microfinance en Argentine, revue de l’Economie Politique No 36, 2007
23.Rose Ramon Campos Pineiro, L’évaluation de l’impact social d’une
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24.Saillant Mirlande Daniel, Analyse des impacts des institutions de
microfinance sur les PME au Cap-Haitien entre 2010-2014, 2015
P a g e | 82

25.Sébastien Dugas-Iregui, Le débat entre institutionnalistes et Welfariste en


microfinance, Novembre 2007
26.Serent Riphard, Analyse des coûts et avantages d’une expansion de la
microfinance et du programme de graduation pour lutter contre la pauvreté.
Université Quisqueya et Radio Vision, 2017.
27.Smahi Ahmed, Makili Samir & Arif Salah Eddine, Microfinance et pauvreté
subjective en Algérie : essai d’analyse, la Revue des Sciences de Gestion No
255-265, pp.133-141, Mai-Aout 2012
28.Toussaint, Wisnel & Dugas, Regine. Gestion de risque de crédit et
performance des IMF au regard de l'utilisation du produit Village Banking
par la FINCA Haiti S.A: Cas de la succursale de Carrefour 2014-2018.
(Août 2019)
29.USAID 2012, Recensement sur l’industrie de la microfinance haïtienne,
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30.Valérie Pallas-Saltiel, Evelyne Rousselet, Les indicateurs de performance
sociale, Mars 2016
31.Yaya Koloma, Effets de seuil dans la relation entre l’accès au microcrédit et
l’amélioration du bien-être des bénéficiaires, Monde en Développement Vol
.38-2010/4-no 152

WEBOGRAPHIE
1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Institution_(sociologie)
2. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/niveau_de_vie
3. https://insee.fr/fr/metadonnees/definitions/c1890
4. https://www.microworld.org/fr/content/propos-microcredit http://www.micr
ofinancegateway.org/sites/default/files/mfg-fr-publications-diverses-evolutio
n-et-nouveaux-enjeux-de-microfinance-01-2006-bim.pdf
P a g e | 83

5. https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2014-4-page-243.htm?t
ry_download=1#
6. https://www.findevgateway.org/sites/default/files/mfg-fr-etudes-de-cas-raiff
eisen-une-imf-en-1850-allemagne-05-2003-bim.pdf https://fr.wikipedia.org/
wiki/Microfinance#Historique
7. https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2008-1-page-1
97.htm
8. NDAGIJIMANA Jean-Baptiste (2008), Mémoire en ligne : https://www.me
moireonline.com/10/09/2770/m_Motivation-et-reussite-des-apprentissages-s
colaires32.html

9. JDN. (2019, 1 30). Dictionnaire économique et financier. Consulté le 7/2/20


20, sur https://www.journaldunet.fr/business/dictionnaire-economique-et-fin
ancier/1199249-pret-definition-traduction/#:~:text=Dans%20le%20monde%
20de%20la,de%20remboursement%20de%20ces%20fonds.
10.Braudo, S. (s.d.). Dictionnaire Juridique, consulté sur Dictionnaire du droit p
rivé: https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/beneficiaire.php
11.Melchior. (s.d.). Le recul de la grande pauvreté dans le monde. Récupéré sur
www.melchior.com
P a g e | 84

ANNEXES

Questionnaire
UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI
UEH/INAGHEI
Microfinance et niveau de vie des bénéficiaires
Une étude compréhensive de l’impact des prêts accordés par les institutions de micro finance sur
le niveau de vie des bénéficiaires en Haïti : cas de la FINCA dans la Commune de Carrefour
allant de la période de 2014 à 2019.

Collecte des données auprès des bénéficiaires de crédit au sein de FINCA Carrefour dans le
cadre de la réalisation de mon travail de sortie à l’INAGHEI en Administration Publique.
Préparé par Sarah DUMAS
Sous la supervision du professeur Jean-Claude ROLLES

Questionnaire

I. Caractéristiques du client
1- Quel est votre sexe?
a) Homme
b) Femme

2- Quel est votre âge?


a) 15-25 ans
b) 25-35 ans
c) 35-45 ans
d) 45 et plus

3- Quel est votre état matrimonial ?


a) Marié
b) Divorcé
c) Veuf (ve)
d) Union libre
e) Autres : Précisez

4- Quelle est votre formation de base?


a) Classique
P a g e | 85

b) Professionnelle
c) Universitaire

5- Quelle est occupation?


a) Salariée
b) Professionnelle
c) Commerçant (e)
d) Autres, Précisez………………………………….\

6- Combien d’enfants avez-vous à votre charge?

Rep:

II. Information de contact avec la FINCA


7- Comment avez-vous connu la FINCA HAITI S.A ?
a) Internet
b) Bouche à oreille
c) Prospection
d) Autres : Précisez

8- Pourquoi avez-vous fait choix de la FINCA HAITI S.A ?


a) La proximité
b) La facilité d’adhésion
c) Le taux d’intérêt
d) Autres : Précisez

9- Depuis combien de temps êtes-vous client de la FINCA HAITI S.A ?


a) Entre 5 et 10 ans
b) Moins de 5 ans

10- Quels sont les produits que vous utilisez ?


a) Le prêt PME
b) Le prêt IL
P a g e | 86

c) Le prêt VB
d) Prêt scolaire

11- Combien de crédit avez-vous déjà utilisé ?

Rep:

12- Quel matériel avez-vous donné comme garantie pour l’octroi de votre crédit?

Rep:

13- Arrivez-vous toujours à honorer vos échéances de remboursement ?


a) Oui
b) Non
c) Pas de réponse

14- Quel était votre activité avant votre adhésion à la FINCA


a) Petit Commerce
b) Gros commerce
c) Activités agricoles
d) Autres

15- Quel est votre activité après votre adhésion à la FINCA ?


a) Petit Commerce
b) Gros commerce
c) Activités agricoles
d) Autres
III. Revenu et actif du ménage
16- Durant ses six (6) derniers mois le revenu de votre ménage a-t-elle évolué ?
a) En augmentation
b) En diminution
c) N’a pas changé
d) Ne sait pas
P a g e | 87

IV. Habitat du ménage


17- Vous habitez votre espace à quel titre?
a) Locataire
b) Propriétaire
c) Autres
V. Alimentation du ménage
18- L’alimentation de votre ménage a-t-elle changé ?
a) C’est changé
b) C’est amélioré
c) N’a pas changé
d) Ne sait pas

VI. Approvisionnement en eau et électricité


19- Quel est votre principale source d’approvisionnement en eau ?
a) Branchement intérieur (tuyau à l’intérieur de votre maison venant de DINEPA)
b) Branchement extérieur (tuyau venant d’un de vos voisins)
c) Achat de camion d’eau
d) Autres : Précisez

20- Quel est votre principale source d’énergie électrique ?


a) Electricité
b) Inverter
c) Ampoule rechargeable
d) Lampe à pétrole
e) Autres : précisez

VII. Education des enfants


21- Combien d’enfant avez-vous en âge scolaire ?

Rep:

22- Combien parmi eux qui fréquente l’école


a) Tous
b) La majorité
c) Peu
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d) Aucun

23- Les dépenses scolaires ont-ils augmenté ?


a) Oui
b) Non
c) Ne sait pas

24- Que souhaiteriez-vous améliorer à la FINCA HAITI S.A ?

Rép :

Fait à Port-au-Prince, le…………………………………….

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