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ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE

« DOCTEUR COMLAN A.A. QUENUM »

IDE II 20222

COURS DE PHARMACOLOGIE

Chargé du cours : Dr SEGDA R Guénolé

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Plan du cours
Objectifs du cours :
- Connaitre le rôle de l’infirmier dans l’utilisation des médicaments
- Assurer la gestion des médicaments dans le dépôt d’un CSPS

Chapitre I : Ordonnance médicale


Chapitre II : Médicaments et voies d’administrations
Chapitre III : Notions de gestion de médicaments

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INTRODUCTION

L’ordonnance médicale est un document médico-légal rédigé, daté et signé par


un prescripteur agréé qui institue un traitement approprié à un malade précis.
Elle peut être désignée comme l'écrit qui contient les prescriptions d’un
prescripteur. Elle comporte à ce titre les modalités et les conditions d’utilisation
des médicaments prescrits à un patient donné dans des conditions précises qui
lui sont personnelles. Elle matérialise l’acte de prescription et engage les
responsabilités civiles et disciplinaires de son auteur. Elle doit être lisiblement
rédigée, sans rature ni surcharge.
(Prescripteurs : médecins, chirurgiens-dentistes, vétérinaires et par dérogation
infirmiers et sages-femmes)

I. IMPORTANCE DE L’ORDONNACE MEDICALE

L’ordonnance médicale :
 Institue un traitement approprié à un malade bien déterminé ;
 Est un document indispensable pour la délivrance des médicaments à
l’officine (médicaments de liste I et II)
 Est nécessaire pour le remboursement des frais pharmaceutiques par les
sociétés à prévoyances sociales (sociétés d’assurances santé ;
CENOU …) ;
 Peut être utilisée par les autorités judiciaires afin de situer la responsabilité
du prescripteur suite à un homicide ;
 Permet d’établir les responsabilités du prescripteur ou du pharmacien par
les autorités judiciaires lorsque les produits délivrés ont provoqué des
effets nocifs ou des dommages au malade.
II. LES COMPETENCES DE PRESCRIPTION DE L’ORDONNANCE

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La règlementation détermine les compétences de prescription en fonction de
la qualification des agents de santé. Ainsi,
 La prescription est totale et entière pour le médecin. Selon le code de la
santé au Burkina Faso, le médecin a une compétence de prescription
totale dans les limites de sa qualification.
 Le chirurgien-dentiste ne prescrit que les médicaments traitant des
pathologies bucco-dentaires.
 Les sages-femmes et maïeuticiens d’Etat ne prescrivent que les
médicaments destinés à l’accouchement normal (accouchement
eutocique).
 Par dérogation, autorisation est donnée aux infirmiers pour la prescription
de médicaments appartenant à une liste établie par le Ministère de la
Santé (LNME).
 Le vétérinaire ne peut prescrire que les médicaments destinés à rétablir la
santé animale.

III. LES COMPOSANTES DE L’ORDONNANCE MEDICALE

L’ordonnance médicale comporte trois parties :


 L’en-tête
 Le corps
 La délimitation

1-L’ENTETE
 A gauche on a : les mentions relatives au prescripteur à savoir sa
Structure sanitaire, son Nom et Prénom(s), sa Qualification, son Adresse
complète
 A droite on a :
Lieu et date de prescription et les mentions relatives au patient telles que :

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Nom et prénom(s), âge, poids, taille, sexe et adresse du patient.
L’entête est terminée par la mention ordonnance médicale qui doit être centrée
et soulignée.
2- LE CORPS
Dans cette partie de l’ordonnance on retrouve :
- Nom du ou des médicaments prescrit(s) souligné(s), en DCI
(Dénomination Commune Internationale) ou en spécialité ;
- Forme galénique du ou des médicaments prescrits
- Dosage
- Quantités ou nombre d’unités prescrites (boite ou flacon)
- Posologie (quantité de médicament en une prise et nombre de prise en 24h)
- Durée totale du traitement
Remarque : les mesures hygiéno-diététiques s’il y en a sont insérées dans cette
partie, plus précisément à la fin.
3-LA DELIMITATION
Elle est matérialisée par un signe qui notifie la fin de la prescription. Elle est
suivie de la signature et du cachet du prescripteur ou celui de son service et de
la mention « à renouveler n fois »si nécessaire.

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District sanitaire de KDG Koudougou le 02/5/2022
Urgences Médicales BADO PRISCA 25 ans 60kg,
ZOMA Tibila 1,70m ; Etudiante, Sect. 8
IDE Tél : 60-yy-yy-yy
Tel : 70-XX-XX-XX

Ordonnance médicale

1) Artemether+Lumefantrine 80mg /480 mg cp 1 bte


1cp x 2 / jr après repas pdt 3jrs
2) Andol 1g cp eff 1 bte
1cp X 3 / jr dans un ½ verre d’eau
3) UPSA C 1000 mg cp eff 1 bte
1 cp x 2 /jr dans un ½ verre d’eau au besoin avant 16 h

RDV le 5/05/2022 Cachet

I. QUALITE TECHNIQUE DE L’ORDONNANCE MEDICALE


1-Dispositions réglementaires
L’ordonnance médicale règlementaire est celle qui contient tous les éléments (ou
les essentiels) des composantes de l’Ordonnance médicale, et qui sont conformes
aux dispositions règlementaires : ordonnance valide, identification et adresse du
prescripteur (authentique et qualifié), mentions relatives au patient, médicaments
prescrits contenus dans le « corps de l’ordonnance » …

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2-Aspects pharmaco-graphiques
La pharmaco-graphie est la bonne écriture médicamenteuse de
l’ordonnance
En plus des éléments de l’entête et de la délimitation qui doivent être bien écrits,
l’écriture des médicaments doit être faite avec beaucoup de soins. Pour ce faire :
-écrire de façon lisible les noms des médicaments et les numéroter
-préciser les dosages, les formes pharmaceutiques et les quantités
-Bien indiquer la posologie et/ou la durée du traitement et les conditions
d’utilisation s’il le faut.
3-Aspects pharmacologiques
-Les médicaments prescrits doivent être ceux indiqués pour le cas du patient
-Tenir compte du terrain du patient et des différentes interactions
médicamenteuses dans la prescription.
4-Adéquation avec le problème du patient
L’ordonnance médicale doit être en concordance avec le problème du patient,
c'est-à-dire que les médicaments prescrits doivent aider à résoudre le problème
de santé du patient.

V. MODALITE DE RENOUVELLEMENTS DE L’ORDONNANCE


MEDICALE
On distingue deux types d’ordonnance médicale :
1-L’ordonnance médicale classique
C’est un document médico-légal conçu à partir de feuilles ordinaires
généralement compilées dans un bloc appelé carnet à souches.
L’ordonnance médicale ordinaire ou classique prescrit les médicaments de la liste
I ; II et les médicaments hors liste. Sa durée de validité est de trois mois. Elle peut
être renouvelée pour les médicaments hors liste et les médicaments de liste II,
mais non renouvelable pour les médicaments de liste I, sauf avis contraire du
prescripteur.

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2-L’ordonnance médicale particulière
L’ordonnance médicale particulière ou sécurisée provient d’un carnet à souches
avec trois exemplaires par ordonnance et le nombre de feuillets ne peut dépasser
25 ordonnances. Le carnet à souche de l’ordonnance particulière est confectionné
par l’ordre national des médecins et distribué aux médecins hospitaliers et
assurant des soins de santé. De couleurs différentes, ce type d’ordonnance est
utilisé pour prescrire les médicaments de la liste des stupéfiants. Sa durée de
validité doit respecter les règles de 7, 14, 21 jrs (en fonction de la drogue
prescrite). Elle n’est jamais renouvelable même avis contraire du médecin.

CONCLUSION
L’ordonnance médicale en tant que document médico-légal permet d’instaurer un
traitement précis à un malade bien déterminé. Sa prescription relève d’une
personne qualifiée.

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CHAPITRE II : MEDICAMENTS ET VOIES D’ADMINISTRATION

De nombreux critères permettent de classer les voies d’administration des


médicaments : La voie d’administration d’un médicament est l’endroit précis du
corps où il doit être appliqué.
I- les voies d’administration
Selon le site ou organe où le médicament est administré on distingue les voies
d’administration suivantes :
 Voie orale
 Voie parentérale : Intraveineuse, Intra- artérielle, Intramusculaire, sous
cutanée, Intradermique, Intrarachidienne, Intracardiaque…
 Voie Trans-muqueuse : Perlinguale, buccale, bucco – pharyngée, oculaire,
nasale, ophtalmique, pulmonaire, rectale, vaginale
 Voie cutanée …
 La voie orale
Le médicament est administré par la bouche. Il passe par l’œsophage, l’estomac
et atteint l’intestin. A ce niveau, une grande partie du médicament traverse la
barrière, gagne le foie par la veine porte. Il passe ensuite dans la circulation
générale qui le conduit vers son site d’action. C’est la voie la plus utilisée
(60%).
 Avantages :
- Administration facile (malade conscient)
- Voie économique
- La voie est répétable sans danger
- Possibilité d’administrer de grandes quantités de médicaments
 Inconvénients :
- Le P.A peut être détruit par l’acidité gastrique et les enzymes
digestives(EPPI)

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- Difficulté d’utiliser le médicament en cas de vomissements
- Nécessite la coopération du patient (enfants, comateux)
- Irritation possible du tube digestif (anti-inflammatoire)
- Goût et odeur parfois désagréables du médicament
- Interaction possible avec les aliments qui peuvent diminuer la
biodisponibilité du médicament
- Le médicament peut être partiellement détruit au niveau du foie, ce qui
diminue sa biodisponibilité
 La voie parentérale ou injectable
Le médicament est introduit directement dans le sang ou le liquide interstitiel
par effraction de la peau à l’aide d’une aiguille. Environ 40% des
médicaments sont utilisés par cette voie en milieu hospitalier.
 Conditions générales :
- Le médicament à injecter doit être stérile
- Il doit être indolore dans la mesure du possible (parfois utilisation
d’anesthésiques locaux)
- Il ne doit pas être irritant pour les vaisseaux
- Il doit être apyrogène
- Il doit être neutre (ni acide, ni basique)
- Les médicaments utilisés par voie veineuse doivent être limpides
 Avantage :
- Effet rapide surtout, pour la voie IV (15 secondes)
- On évite l’étape hépatique ? ce qui donne une biodisponibilité presque
totale
- Le médicament n’est pas détruit par les sucs gastriques et les enzymes
digestives
- Le médicament peut être utilisé en cas de vomissement
- Le médicament peut être utilisé chez le malade inconscient ou comateux

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 Inconvénients :
- Voie d’administration onéreuse car nécessite de matériel d’injection (ou
de perfusion) et l’aide du personnel soignant.
- L’injection est parfois douloureuse
- Risque d’infection
- Difficultés de sites en cas d’injections répétées
- Crainte de la piqûre
- Pour certains patients, l’injection est signe de gravité
Les principales voies parentérales sont la voie intra veineuse, la voie sous-
cutanée, la voie intramusculaire et la voie intradermique. Les autres voies (intra
cardiaque, intra rachidienne, intra-articulaire, péridurale) sont réservées à une
utilisation spécialisée et médicale.
 La voie trans-muqueuse
L'administration du médicament se fait sur ou à travers une muqueuse en vue
d'une action locale ou systémique. Avec la voie trans-muqueuse, l’action du
médicament est plus rapide qu’avec la voie orale. Les principales voies
transmuqueuses sont la voie perlinguale (la muqueuse de la langue et l’intérieur
des joues) ou sublinguale (sous la langue), la voie rectale, la voie pulmonaire, la
voie nasale, la voie oculaire, la voie auriculaire, la voie vaginale.
 Voie cutanée ou transdermique
L’administration du médicament se fait à travers la peau. La perméabilité de la
peau à un médicament dépend du médicament lui-même, en particulier de sa
liposolubilité, et du véhicule ou excipient dans lequel il est incorporé.
Elle varie en fonctions de plusieurs paramètres :
- Régions : elle est faible au niveau de la plante des pieds, de la paume des
mains, importante au niveau des aisselles, de l'angle de la mâchoire et du
scrotum.

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- Température et circulation cutanée : si la température est élevée, il y a
une vasodilatation qui favorise l'absorption.
- État de la peau : l'existence de lésions (brûlures, par exemple) augmente
l'absorption.
- Âge : elle diminue avec l'âge, c'est-à-dire qu'elle est plus importante chez
le nouveau-né.
La voie cutanée est utilisée pour des traitements locaux par les antiseptiques, les
antimycosiques, les antibiotiques ou les glucocorticoïdes qui peuvent parfois
être absorbés, diffuser dans l'ensemble de l'organisme et être à l'origine d'effets
généraux.

II-les formes galéniques et mode d’administration


La combinaison des diverses opérations pharmaceutiques permet, à partir des
matières premières, de réaliser différentes présentations du P.A. appelées
formes galéniques ou formes médicamenteuses ou encore formes
pharmaceutiques.

II-1-Les formes galéniques administrées par voie orale


Par voie orale ou per os ou buccale, on sous-entend le fait que le médicament
est administré par la bouche. L’action est généralement systémique mais elle
peut être locale (Ex : antiacides).
L’avantage majeur de la voie orale réside dans le confort offert au patient
étant donné qu’elle est naturelle et que le médicament peut être pris avec un
aliment.
Par cette voie on peut distinguer les formes galéniques liquides des formes
solides.
II-1-1-Formes liquides
Ce sont les formes les mieux adaptées pour les enfants, car elles
sont plus faciles à avaler et peuvent permettre une adaptation des

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doses en fonction du poids. Elles peuvent être aromatisées pour être
mieux acceptées.
 Les Solutions vraies : ce sont des préparations limpides obtenues par
dissolution des P.A. dans un solvant approprié qui peut être de l’eau potable,
de l'eau purifiée (désionisée) ou distillée de mélanges hydro-alcooliques.
Ex : Cital® solution, Duphalac® solution
 Les Sirops : ce sont des préparations liquides, de consistance sirupeuse, très
appréciées par les enfants car contenant une forte teneur en sucre. Il faut
toujours utiliser le dispositif de mesure présent dans le conditionnement. Ex :
Theralène® sirop
 Les Emulsions : Ce sont des préparations utilisées telles quelles. Ex :
Emulsion d’huile de paraffine utilisée comme Laxatif
 Les Suspensions : Il existe des suspensions sèches (granules, poudres),
Présentées dans des sachets ou dans des flacons, qui doivent être préparées
extemporanément par addition d’eau au moment de l’emploi.
Ex : Litacold® suspension.
Toute suspension doit être agitée avant le prélèvement de la dose !

II-1-2-Formes solides ou formes sèches

Elles sont administrées généralement avec un peu d’eau, leur administration est
moins confortable que celle des liquides. Elles ont les avantages d’êtres des
formes peu encombrantes qui offrent une meilleure stabilité du P.A vis à vis de
l'oxydation et de l'hydrolyse. Elles permettent une manipulation et une
administration plus faciles car elles sont présentées sous forme unitaire ou unité
de prise pour le patient.
 Les comprimés : mélange de poudre de principe actif et d’excipients,
présenté sous un volume réduit, suite à l’application d’une force de
compression. Pour contribuer à sa bonne conservation, et éventuellement
masquer un goût, le comprimé est le plus souvent entouré d’une pellicule ou

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d’un enrobage (comprimé pelliculé ou enrobé). Une barre de sécabilité est
parfois présente pour permettre de prendre un demi-comprimé.
Les comprimés gastro résistants sont enrobés d’un film particulier, qui évite
leur dissolution dans l’estomac et leur dégradation par les sucs gastriques
acides. Ce comprimé se dissout dans l’intestin : il doit être avalé intact, sans
être coupé ou écrasé. On distingue :
- Les comprimés courants qui sont destinés à être avalés et à se désagréger
dans l’estomac. Ex : Doliprane® 1g cp sec
- Les comprimés destinés à être administrés dans la cavité buccale. Ex :
spasfon® Lyoc
-les comprimés à sucer : destiné à soigner une affection de bouche ou de la
gorge. Ex : CARBOPHOS
- les comprimés sublinguaux : destinés à être administrés sous la langue,
permettent d’obtenir une libération et une résorption du ou des P.A dans la
bouche. Ex : Misodia®
-Les comprimés oro-dispersibles : destinés à être dispersés dans la bouche.
Ex : Oro-peridys® dispersible, Phloro-G
- Les comprimés effervescents et les comprimés dispersibles : destinés à être
dissous ou dispersés dans de l’eau avant administration. Ex : Artefan®
20mg/120mg cp dispersible
 Les Gélules : Elles sont constituées de deux enveloppes de gélatine
emboitées qui renferment une poudre. Elles doivent toujours être avalées
avec de l’eau car elles risquent sinon de se coller dans l’œsophage. Certaines
gélules peuvent être ouvertes et leur contenu dissout dans un peu d’eau ou de
nourriture (yaourt ou compote par exemple) pour les personnes qui ont du
mal à les avaler. Ex : Amoxicilline 500mg gélule
Les gélules, comme les comprimés, ne sont pas adaptées à l'enfant de moins de
6 ans. En effet, les gélules et les comprimés risquent d'obstruer

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les voies respiratoires si l'enfant déglutit mal et que la gélule ou le comprimé
passe dans la trachée (fausse route).
 Les poudres : Préparations constituées de particules solides sèches, libres et
plus ou moins fines elles sont conservées en récipients secs, hermétiquement
clos. Généralement administrées avec de l’eau ou d’autres liquides
appropriés. Ex : Stimol® poudre effervescent
 Les sachets : elles sont constituées d’une enveloppe de forme cylindrique
aplatie et de capacité variable, contenant un mélange homogène de poudres
de P.A et d'excipients. Ex : FERVEX® sachet
 Les capsules : Constituées d’une enveloppe dure ou molle, de forme et de
capacité variables, elles contiennent un mélange homogène de P.A et
d'excipients, sous forme solide, pâteuse ou liquide. Ex : Bimalaril® Plus
 Les pastilles : Ce sont des saccharolés, c'est-à-dire des préparations solides
contenant une forte proportion de sucre, de formes parallélépipédiques et
hémisphériques, respectivement destinées à être sucés. Elles doivent se
désagréger lentement dans la cavité buccale, Elles ne doivent pas être
avalées. Ex : Euphon pastille

II-2 -Les formes galéniques administrées par voie parentérale

Certaines substances actives ne peuvent pas être absorbées par l’intestin


(insuline, héparine, vaccin, aminoside, biothérapie…) ; elles doivent donc être
injectées. La voie injectable peut également être utilisée quand on veut obtenir
un effet intense et rapide. Les formes galéniques concernées sont des
préparations stériles et apyrogènes destinées à être injectées, perfusées ou
implantées dans le corps.
 Préparations injectables : Ce sont des solutions, émulsions où
Suspensions présentées sous un petit volume. Les solutions Huileuses,
émulsions E/H et les suspensions ne doivent jamais être administrées
directement dans la circulation sanguine (IV). Ex : Quinine injectable

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 Préparations pour perfusion : solutions ou émulsions H/E administrées en
grand volume par voie IV. IL faut faire passer lentement la préparation
dans la circulation sanguine. Ex : Perfalgan 100ml perfusion
 Poudres pour usage parentéral à préparer : Après agitation avec le
liquide prescrit, elles donnent des solutions ou des suspensions pour
injection. Ex : Ceftriaxone poudre pour injection.
 Implants : Préparations solides, de forme et de taille appropriées pour
implantation et qui permettent de prolonger la durée de libération du P.A Ex
: Norplan®.

II-3 -Les formes galéniques administrées par voie cutanée

 Les onguents ou pommades : préparation de consistance semi-solide


destinée à être appliquées sur la peau ou sur certaines muqueuses, EX :
Fucidine pde
 Les crèmes : Préparations multiphases, moins consistante que les
pommades.
Ex : Miconazole creme,
 Les gels : Liquides gélifiés à l’aide d’agents viscosifiant, Diclofenac gel
 Les lotions : Préparations liquides destinées à être appliquées sur la peau
sans friction afin d’exercer une action locale. Ex : Eryfluide lotion
 Les formes adhésives cutanées :
- Les emplâtres : Destinées à une action locale, constituées d’une masse
adhésive contenant le ou les P.A. étalée en couche uniforme sur un support
approprié. Ex : emplâtres coricides.
- Les dispositifs ou patchs transdermiques destinés à exercer une action
systémique contenant le P.A., ils libèrent leur P.A. de manière continue et
prolongée (pendant des heures voire des semaines) après application en un
endroit spécifique de la peau. Exemples : Patch à la nicotine
II-4-Les formes galéniques administrées par les muqueuses
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L’action recherchée est généralement locale mais peut être systémique.

 Formes galéniques administrées par voie rectale


 Les Suppositoires : Préparations contenant chacune une unité de prise des
P.A., de consistance solide, de volume et de forme adaptés et dont la masse
varie entre 1 à 3 g, destinées à une action locale ou systémique.
On distingue les suppositoires préparés avec des excipients gras (Ex :
triglycérides, beurre de cacao) à partir desquels la libération du P.A a lieu après
fusion à 37°C, de ceux obtenus avec des excipients hydrophiles (PEG,
mélanges gélatine -glycérine) qui libèrent leur P.A après dissolution dans le
liquide rectal
 Les pommades, Crèmes rectales : Préparations semi-solides. EX :
Sedorrhoide crème
 Les lavements, microlavements, Préparations liquides.

 Formes galéniques destinées à la voie vaginale


Elles sont utilisées pour exercer une action locale ou systémique, on distingue :
 Les ovules : Préparations contenant chacune une unité de prise du P.A, de
Consistance solide, de volume et de forme adaptés et dont la masse varie entre 1
à 15 g. L’ovule est introduit au fond du vagin en position couchée. Ex :
Gynomax® ovule
 Les comprimés vaginaux : comprimés non enrobés, de dimensions et de
masse plus élevées. Ex : miconazole comp vaginal
 Formes galéniques destinées à la voie oculaire
Ce sont des préparations stériles liquides ou semi-solides destinées à être
instillées ou appliquées au niveau de l’œil afin d'exercer une action locale.
 Les collyres : solutions ou suspensions stériles, aqueuses ou huileuses,
contenant des P.A conditionnés dans des flacons compte-gouttes qui assurent
leur stérilité. Contenance maximale de 10 ml, leur durée d'utilisation maximale
est de 30 jours après la première ouverture. Ex : Gentamycine collyre

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 Les pommades ophtalmiques : Préparations semi-solides, stériles
Et destinées à être appliquées sur les conjonctives, conditionnées dans des
petits tubes contenant au maximum 5 g. Ex : Aureomycine 1% pde opht.
 Les bains oculaires : solutions aqueuses stériles destinées au lavage
oculaire. Ex : Physiodose sérum physiologique

 Formes galéniques destinées à la voie nasale


On retrouve :
 des préparations liquides comme les solutions, les suspensions et les
émulsions contenant des principes actifs ou non. Ex : Otrivine 0,1% gtte
nasale
 Des préparations semi-solides comme les pommades et les gels
nasaux. Ex : Tess® pde.

 Formes galéniques destinées à la cavité buccale


 Les collutoires : Préparations liquides destinées à être appliquées
Sur les muqueuses de la cavité buccale afin d’exercer une action locale. Ex :
Anginovag collutoire
 Les bains de bouche : Préparations liquides destinées au lavage
de la bouche. Ex : Eludril bain de bouche

 Formes galéniques destinées à la voie auriculaire


On retrouve des préparations liquides (solutions, suspensions et émulsions) et
semi-solides comme les pommades auriculaires ou otiques. Ex : OTIPAX gtte

 Formes galéniques destinées à la voie pulmonaire


 Les inhalations : Gaz ou vapeurs obtenus en versant des préparations
aromatiques volatiles dans de l’eau très chaude. Ex : Vicks vaporub
 Les aérosols : Dispersions, dans de l’air ou dans des gaz liquéfiés, de fines
particules solides ou liquides dont le diamètre conditionne le degré de
pénétration dans le tractus pulmonaire.

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On distingue les :
• aérosols broncho-pulmonaires où les principes actifs sont
Véhiculés jusqu’aux alvéoles pulmonaire. Ex : Salbutamol aérosol
• aérosols ORL ou faux aérosols pour lesquels les principes
Actifs sont destinés aux voies respiratoires supérieures telles que la cavité
buccale, la cavité nasale, le larynx et le pharynx.

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CHAPITRE III : NOTIONS DE GESTION DES MEDICAMENTS
Objectifs généraux :
-Assurer une gestion rationnelle des stocks de Médicaments Essentiels
Génériques au niveau d’un dépôt pharmaceutique
Objectifs spécifiques
1. Approvisionner régulièrement le dépôt pharmaceutique en MEG.
2. Contrôler régulièrement le stock de médicaments du dépôt pharmaceutique.
3. Maîtriser les outils et les procédures de gestion de stock
4 Maîtriser le circuit des médicaments.
Plan :
INTRODUCTION
I. CYCLE LOGISTIQUE
1. La commande
2. La livraison des médicaments
3. Le transport des médicaments.
4. La réception des médicaments.
5. Le rangement des médicaments
6. La procédure d’inventaire des médicaments
II. LES OUTILS DE GESTION DE STOCK
1. La fiche de gestion de stock
2. La fiche d'inventaire
3. Le bon de commande
4. Le bon de livraison
5. Le procès-verbal de réception
6. Les produits hors d’usage
III. LE CONTROLE DES STOCKS
1. Les concepts fondamentaux
2. Le contrôle des stocks
CONCLUSION

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INTRODUCTION
Pourquoi gérer les médicaments ?
La gestion des médicaments et matériel médical est une lourde tâche pour les
personnes qui en ont la charge. C’est une nécessité dans les pays ou les pénuries
sont chroniques, les conditions climatiques et géographiques sont défavorables
et plus particulièrement quand les ressources financières sont limitées.
Les objectifs principaux sont :
- Avoir toujours un stock minimum de médicaments et de matériel médical à
disposition pour éviter les ruptures et plus particulièrement pour les plus
nécessaires.
- Connaître l’endroit où vous pouvez trouver chaque item, un rangement
ordonné est important pour ceci.
- Connaître à tout moment la quantité dont vous disposez en stock.
- Préparer des commandes en fonction du stock physique : si vous commandez
trop, vous aurez un stock excessif et une mauvaise rotation ; si vous ne
commandez pas assez, vous aurez des ruptures de stock.
- Contrôler le stock : si vous savez exactement ce que vous recevez et ce que
vous donnez, vous pouvez contrôler s’il n’y a pas de vol, de pertes, d’erreurs ou
un manque
- Eviter les pertes et les périmés.
- Prescrire judicieusement les médicaments en expliquant bien au malade quand
et comment prendre ceux-ci et être sûr que les médicaments seront donnés pour
l’ensemble du traitement.
- Préparer un conditionnement correct lors de la délivrance au patient capable de
protéger et de faciliter la bonne administration du médicament
Comment gérer les médicaments ? :
Par une organisation fonctionnelle et une gestion rigoureuse du dépôt
pharmaceutique à travers la mise en place de procédures et d’outils de gestion.

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I. CYCLE LOGISTIQUE
Dans l’approvisionnement en médicaments, la logistique comporte tous les
aspects du processus qui permet d’apporter un médicament depuis le fournisseur
jusqu’à celui qui le délivre finalement au patient. L’approvisionnement en
médicament demande une parfaite collaboration entre tous les intervenants.
1. La commande :
C’est la première étape de l'approvisionnement du dépôt en médicaments. Elle
doit être préparée en collaboration avec l'infirmier ou le médecin et le
responsable du dépôt afin que les médicaments qu'il prescrit soient disponibles
au dépôt. La commande s'effectue normalement de façon mensuelle.
Avant d’établir une commande, il faut au préalable :
-Sélectionner les médicaments : quels médicaments faut-il commander ?
-Estimer les quantités de médicaments nécessaires : combien faut-il en
commander ?
- Quand faut-il commander ?
- Disposer d’un budget : de quelle somme d’argent dispose-t-on ?
1.1 Quels médicaments ?
Le médecin-chef/ICP et le responsable de la pharmacie/gérant du dépôt doivent
se référer à la liste des médicaments disponibles à la CAMEG qui est issue de la
liste nationale révisée des MEG.
1.2 Combien faut-il commander de médicaments ?
Une commande exige de déterminer au préalable les besoins. Elle sera préparée
en collaboration entre le Médecin-Chef/ICP et le gérant de la pharmacie.
L’estimation des stocks initiaux de médicaments, dans le cadre de la mise en
place du Recouvrement des Coûts, s’effectue par le médecin chef selon une
méthode d’estimation basée sur les morbidités et les ordinogrammes.
Pour les commandes de réapprovisionnement courant, on utilise la méthode
d’estimation des besoins basée sur la consommation antérieure.

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1.2.1 La Consommation Moyenne Mensuelle (CMM)
C’est le paramètre le plus important pour l’estimation des besoins en
médicaments. La CMM sera calculée régulièrement grâce aux fiches de stock.
Ces outils, permettent au gérant de la pharmacie de comptabiliser par mois ou
par période les sorties de chaque médicament et consommable.
La CMM sera inscrite sur la fiche de stock de chacun des médicaments et
consommables médicaux.
La formule de calcul est : somme des sorties divisée par le nombre de mois
des sorties.
Somme des sorties
CMM = ------------------------------------
Nombre de mois
La consommation mensuelle est :
= (stock début de mois - stock fin de mois)
Ex: calcul de la consommation moyenne mensuelle de paracétamol 500 mg
boîte de 1000 comprimés d’un dépôt pharmaceutique:
Sorties fiche de stock :
8/7/01 : 2000 cp
2/8/01 : 4000 cp
31/8/01 : 3000 cp
20/9/01 : 4000 cp
15/10/01 : 3000 cp
Sorties totales en 4 mois : 16 000 cp
=> Consommation moyenne mensuelle = 16 000 / 4 = 4000 cp
1.2.2 Le stock de roulement (Sr): il s’agit du stock pour satisfaire la demande
entre les livraisons. Ce stock de roulement doit tenir compte de la périodicité et
du délai de livraison.
Sr= CMM x (PC+DL)
Avec PC = Périodicité des Commandes

23
DL = Délais de Livraison
1.2.3 Le stock de sécurité (SS) : réserve qui permet de toujours avoir les
produits en cas de rupture de stock. Ce stock de sécurité correspond à la
consommation entre 2 commandes (normalement un mois).
Il est aussi appelé stock de réserve ou stock tampon. Il protège contre les
ruptures de stock éventuelles, si les livraisons sont en retard ou si le stock de
roulement est consommé plus vite que prévu. Il fixe le seuil au-dessous duquel
le stock disponible ne doit jamais descendre.
La quantité du stock de sécurité est généralement évaluée à la consommation
correspondant au délai de livraison. Ce stock de sécurité doit augmenter en
fonction des délais d’approvisionnement puisque le risque de rupture de stock
augmente avec l’allongement du temps de livraison.
1.2.4 Estimation des besoins totaux ou stock maximum (Smax) : Il est égal
au stock de roulement ajouté au stock de sécurité
Smax = Sr + Ss
1.2.5 La quantité à commander (Qc) : Elle doit tenir compte du stock
disponible et utilisable restant dans la pharmacie. Elle est égale au stock
maximum moins le stock disponible.
Si le stock restant = Stock de sécurité => lancer la commande
Quantité à commander
= Stock de sécurité + (CMM X délai entre 2 commandes) – stock restant
Ex :
Si le 30/10/01 il reste 4000 comprimés de paracétamol 500 mg, il faut lancer
une commande car le stock de sécurité est atteint.
La quantité de paracétamol 500 mg à commander sera :
4000 + (4000) X (1 mois) - 4000 = 4000 cp
1.2 Quand faut-il commander ?
On utilisera le re-complément périodique du stock ; dans ce système le
réapprovisionnement se fait à dates fixes. Cette méthode offre de nombreux

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avantages, elle permet la planification des réapprovisionnements. Elle permet le
regroupement des médicaments à acheter. Ceci facilite grandement
l’établissement de la commande et l’organisation de la livraison. Les transports
sont souvent difficiles à assurer du fait du manque de véhicules disponibles et
du mauvais état des routes.
1.3 De quelle somme d’argent dispose-t-on ?
La participation financière des populations dans le cadre du recouvrement des
coûts doit permettre aux Formations Sanitaires de disposer en permanence de
médicaments. Au moment de l’établissement de la commande, le responsable
ou gérant du dépôt doit s’assurer auprès du Comité de Gestion que la Formation
Sanitaire dispose de recettes suffisantes pour régler le montant de la facture. La
Centrale ne fera pas de crédit. La commande se fera sur un document appelé
Bon de Commande pré-imprimé.
2. La livraison des médicaments :
C’est le moment où le fournisseur livre la commande au demandeur. A ce
niveau, le gérant de la pharmacie ou tout autre agent habilité doit vérifier :
- La conformité du Bon de Commande et du Bon de Livraison : adéquation
entre les produits commandés et les produits livrés (quantité, forme, dosage,
prix des produits).
- Les dates de péremption : si le délai de péremption est inférieur à 6 mois par
rapport à la date d’acquisition du produit, il faut refuser le produit pour éviter
que le produit ne périme dans la Structure Sanitaire (tenir compte du délai
nécessaire à la délivrance si la date de péremption est rapprochée)
-physiquement la qualité et les quantités de médicaments livrés (compter le
nombre de boites et vérifier leur état).
- Une fois la livraison terminée, les médicaments sont soigneusement emballés
et remis au demandeur. Celui-ci réalise le paiement et récupère la facture du
fournisseur comme justificatif de dépenses.
3. Le transport des médicaments :

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Il doit faire l’objet d’une grande attention de la part de la personne venue
chercher la commande. Les moyens de transport utilisés ne sont pas toujours
adaptés au transport de marchandises fragiles comme les médicaments (flacons
en verre, ampoules...).
Certaines précautions doivent donc être prises pour éviter la perte de produits :
- Protéger les médicaments contre le soleil et la pluie.
- Ne pas mettre les ampoules et flacons en verre au fond du carton.
- Bien immobiliser le carton pendant le transport.
4. La réception des médicaments :
C’est le moment où les médicaments arrivent au dépôt. Le même contrôle qu’à
la livraison est effectué par le gérant ou responsable du dépôt.
- Vérifier s'il n'y a pas de discordance entre le bordereau de livraison délivré
par le fournisseur et le bon de commande (quantités, formes et dosage).
- Vérifier la qualité physique et les dates de péremption des produits livrés.
- Le gérant signe alors le bordereau de livraison et en conserve un exemplaire
qu'il garde au dépôt.
En fonction de la taille de la commande et du dépôt, notamment au niveau des
centrales la réception des produits est un acte de gestion très important, à ce titre
il doit faire l’objet d’une procédure écrite bien assimilée par l’ensemble des
intervenants.
4.1. La Procédure de réception
Tout d’abord il faut:
- Commencer par ranger toute la livraison dans la zone de contrôle ou zone
d’arrivée et laisser un espace libre pour pouvoir déplacer éventuellement les
marchandises.
Après il faut:
- Compter le nombre de palettes et le nombre de cartons.
- Mettre à part les cartons mixtes : les ouvrir et vérifier en premier.
- Mettre ensemble tous les cartons de médicaments de même DCI.

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- Mettre ensemble tous les cartons de matériel médical.
- Compter tous les items de la commande qui ne sont pas dans les cartons
d’origine. Ils doivent être ouverts et vérifiés.
-Vérifier le Nom, la Forme, le Dosage, des différents items.
- Vérifier le Nom et les spécifications techniques (taille) des différents items du
matériel médical.
-Vérifier les dates de péremption et ranger les cartons selon la règle FIFO en
inscrivant dessus la DCI et la date de péremption au marqueur.
- Remplir le PV de réception et le classer avec la facture. Ceci une fois archivé
peut faire office de registre des entrées.
-Rentrer les différents items sur leurs fiches de stock respectives.
- Ranger les différents items dans leurs places respectives au niveau des
étagères.
5. Le rangement des médicaments :
Le rangement consiste à ordonner les produits du dépôt et permettre ainsi
l’accès facile et rapide des médicaments et produits consommables, et aussi par
une bonne visibilité des familles de produits et des différents items ; à travers
une bonne lisibilité des supports mis en place :(écriteaux, étiquettes).
La disposition et le rangement des médicaments et des produits consommables
doivent être logiques et correspondre au circuit : Réception, Stockage,
Distribution.
Quelle que soit la classification adoptée, elle devra se retrouver à tous les
niveaux du système de gestion : commande, stockage, distribution,
dispensation, afin de faciliter l’ensemble des procédures.
Le local doit être aéré et permettre de protéger les médicaments de l’humidité,
de la chaleur, de la lumière, de la poussière, des insectes pour éviter qu’ils ne
s’altèrent. Le toit doit être étanche (éviter les eaux de pluie). Il est conseillé de
ne pas balayer pour ne pas faire voler la poussière mais essuyer avec un chiffon
humide.

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5.1 La Procédure de Rangement :
Dans le cas idéal, il faut séparer le dépôt en 4 zones :
1. Zone Médicaments
2. Zone Matériel et Consommables
3. Zone Produits Lourds (soluté massif)
4. Zone de Réserve
5.1.1 Les médicaments
- Classer les médicaments par Famille selon les voies d’administrations et
la forme galénique:
1. Médicaments Oraux
2. Médicaments Injectables
3. Solutés de Perfusion
4. Médicaments à Usage Externe
5. Désinfectants
- Classer les médicaments par ordre alphabétique à l’intérieur de chaque
famille de produits.
Indiquer devant chaque médicament une fiche de position (étiquette)
comportant le Nom Générique (DCI), la Forme et le Dosage.
-Ranger les médicaments dont la date de péremption est la plus proche par la
méthode Premier Entré Premier Sorti (FIFO).
Il y a lieu de prévoir une pièce ou une armoire fermant à clé pour les produits
dangereux et les produits chers ainsi qu’un endroit isolé pour les produits
inflammables. En outre ils doivent faire l’objet d’une procédure spécifique de
distribution, notamment pour les produits psychotropes.
La gestion des produits psychotropes ; concerne tous les produits soumis à des
contrôles internationaux et nationaux (cf. législation nationale en la matière).
Ces produits doivent être stockés dans une armoire fermant à clé. Un registre
spécifique de gestion des produits psychotropes doit être disponibles dans
l’armoire, et être utilisé pour l’enregistrement de tous les mouvements (entrées,

28
sorties, provenance, destination de ces médicaments) Les quantité sont toujours
notées à l’unité.
5.1.2 Le Matériel Médical.
Etant donné la diversité des articles stockés, il est préférable de ne pas utiliser
l’ordre alphabétique strict mais de regrouper les articles par catégorie de produit
: matériel d’injection, pansements, sutures…
- Ranger le matériel et les consommables selon les catégories ou groupe de
produits :
1. Sondes et Drains
2. Objets de Pansement
3. Matériel d’Injection
4. Ligatures ou Sutures
5. Petit Matériel Médical
-Classer le matériel médical et les consommables à l’intérieur de chaque groupe
ou catégorie de produits selon les spécifications techniques (taille, gauge)
- Indiquer devant chaque produit une fiche de position (étiquette) : le nom et les
spécifications techniques (taille, références, gauge).
- Ranger les produits selon les dates de péremption : le premier « expiré », le
premier sorti
L’utilisation du même ordre pour le rangement, pour les fiches de stock, les
listes d’inventaire et les listes de commandes facilite grandement le travail.
6. La procédure d’inventaire
L’organisation d’un inventaire doit obéir aux 3 règles d’UNITE
1. UNITE de TEMPS : Un jour uniquement ; l’inventaire doit débuter le matin
et être terminé en fin de journée.
2. UNITE d’ACTION : Tout le personnel doit être impliqué dans les opérations
d’inventaire, et aucun mouvement de stock ne doit être effectué. C’est-à-dire
que les activités de ventes doivent être suspendues.

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3. UNITE de LIEU : Pour chaque Zone de rangement et/ou de stockage un
comptage en fonction de l’agencement du dépôt
REALISATION
- Définir une périodicité et une date de préférence le dernier jour ouvrable du
mois.
- L’ensemble du personnel doit être concerné et organisé par équipe de 2
personnes.
-Les listes des items par famille et par zone doivent être préparées à l’avance
- Un premier comptage doit être effectué c’est le stock physique.
- Comparer les résultats du stock physique avec le stock théorique existant au
niveau des fiches de stock.
- Un deuxième comptage doit être effectué pour les items pour lesquels des
différences entre stock physique et stock théorique ont été constatées.
- Ces items doivent être recomptés par une autre personne ou une autre équipe.
- Si les différences persistent il faudra procéder à la vérification de tous les
mouvements de stock du mois.
- Si les quantités coïncident, la fiche d’inventaire peut ensuite passer dans le
service de comptabilité pour valorisation de celui-ci. La valeur totale du stock
représente le capital médicament de la pharmacie à ce moment-là.
La fiche d’inventaire permet de noter les quantités constatées lors de la
comptabilisation du stock. La comparaison de la fiche d’inventaire et de la
fiche de stock permet de découvrir d’éventuelles anomalies ou erreurs dans
la gestion du stock.
L’inventaire est fait tous les trois mois ou à la demande du Comité de Gestion.
En dehors de l’inventaire trimestriel, le gérant du stock de la pharmacie doit
faire une vérification de son stock de façon régulière (sans la participation des
autres) pour s’assurer de sa gestion de stock. Il est préférable qu’il soit réalisé
en fin de mois comptable, ce qui facilite l’exécution du bilan financier.

30
L’inventaire doit être signé par le gérant du dépôt, le médecin chef/ICP et un
membre du Comité de Gestion.
II- LES OUTILS DE GESTION
La mise en place de procédures et d’outils de gestion est un gage de réussite
pour une bonne organisation et une gestion rigoureuse d’une unité de
distribution de produits pharmaceutiques.
1. La fiche de stock
La fiche de stock est le principal instrument de gestion. Pour chaque article
médicament et matériel une fiche de stock est établie et régulièrement mise à
jour par un seul et même agent. Elle permet de :
-Identifier tous les mouvements de stock : «Entrées-Sorties ».
-Connaître à tout moment le niveau théorique des stocks.
-Prévoir correctement les commandes.
-Calculer la Consommation Moyenne Mensuelle (CMM) pour chaque produit
Sur cette fiche de stock seront notés :
Sur l’entête est mentionné le nom du médicament, sa forme, son dosage, son
conditionnement.
Il y aura une fiche de stock par référence, par forme, par dosage, détenue à la
pharmacie de stock.
Il faut, par exemple une fiche de stock pour l'ampicilline 500mg comprimés,
une deuxième fiche pour l'ampicilline 500mg injectable IM, une troisième fiche
pour l'ampicilline 1 g injectable IM.
Le stock de sécurité ou stock minimum est prévu pour pallier d’éventuels
retards de livraison, une augmentation de la consommation. Il est fonction du
délai de livraison des commandes.
La quantité du stock de sécurité est généralement évaluée à la moitié ou
l’équivalent de la consommation correspondant au délai de livraison.

31
Il équivaut au nombre de conditionnement minimum qui doit toujours être
présent dans la pharmacie pour éviter tout rupture de stock. Il correspond en
général à 1 mois de consommation, si les délais de livraison sont de 1 mois.
La Consommation Moyenne Mensuelle (CMM) est la quantité moyenne des
produits consommés par mois. Elle peut se calculer après quelques mois (au
moins 3) de consommation et sert à évaluer les besoins totaux par référence.
Ces besoins totaux sont notés dans la case stock maximum de la fiche de stock
La fiche de stock se présente avec un entête et 6 colonnes en recto et verso
Colonne 1 « Date » : date du mouvement du produit.
Colonne 2 « Provenance ou destination » : origine du produit (Centrale ou
Dépôt, don,...) ou destination du produit au cas où un produit sort de la
pharmacie de stock pour aller à la pharmacie de délivrance ou dans une autre
structure sanitaire.
Colonne 3 « Entrée » : le nombre d’unités (en comprimés ou flacons,...) qui
rentrent dans le stock de la pharmacie.
Colonne 4 « Sortie » : le nombre d’unités (en comprimés ou flacons,...) qui
sortent du stock de la pharmacie.
Colonne 5 « Stock » : le nombre d’unités réellement présentes dans la
pharmacie de stock. Cette colonne est remise à jour à chaque mouvement.
Colonne 6 « Péremption » : date à partir de laquelle le produit n’est plus
utilisable. Il est alors à sortir du stock et à détruire après un procès-verbal. Cette
date est marquée en rouge. Les produits de péremption proche doivent être
sortis en premier (FIFO).
« Observation » : constatations observées au cours d’une entrée ou sortie
(pertes, casse, insuffisance, trop grande quantité,...)
2. La fiche d’inventaire
Les fiches d’inventaire pré-imprimées facilitent leur rédaction et évitent ainsi
les erreurs de transcription. Elles doivent être établies suivant l’ordre de
classification du stock.

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La fiche d’inventaire se présente avec un en-tête et est composée de 7 colonnes.
Sur l’en-tête est mentionné le nom de la formation sanitaire et la date de
l’inventaire.
Colonne 1 : la désignation ou la Dénomination Commune Internationale du
médicament.
Colonne 2 : la forme du produit.
Colonne 3 : le dosage du produit.
Colonne 4 : Quantité totale des produits
Colonne 5 : Prix unitaire
Colonne 6 : Prix total
Colonne 7 : Les dates de péremption des produits

3. Le bon de Commande
Les bons de commande pré-imprimés facilitent la rédaction des commandes et
évite ainsi les erreurs de transcription. Il doit être établi suivant l’ordre de
classification du stock.
Il comprend un en-tête et 4 colonnes et doit être rempli en deux exemplaires. Un
exemplaire sera gardé par le gérant du dépôt pour archivage et l’autre partira
auprès du fournisseur.
Sur l’en-tête sera mentionné le nom de la Formation Sanitaire ainsi que la date
de la commande.
Ensuite le gérant du dépôt établit sa commande sur la base de la quantité restant
en stock et de ses consommations mensuelles. Puis il soumet sa commande pour
valorisation auprès de l’administrateur (moyen de vérifier si les ressources
financières seront suffisantes pour régler la totalité de la commande).
Le Bon de Commande doit être co-signé par le gérant du dépôt, l’administrateur
et le Médecin Chef/ICP.
Colonne 1 : Le nom du produit selon sa DCI, sa forme, son dosage.
Colonne 2 : Stock restant disponible dans le stock de la pharmacie.

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Colonne 3 : Consommation Moyenne Mensuelle du produit.
Colonne 4 : La quantité qui est commandée par la Formation Sanitaire.
Colonne 5 : Le prix unitaire pour une unité de produit.
Colonne 6 : Le prix total pour le MEG, il correspond au prix multiplié par la
quantité commandée. En additionnant toutes les lignes on obtient le montant
total de la commande.
4. Le bon de livraison
C’est une copie de la liste des produits livrés.
Il est rempli par le fournisseur et il doit être accompagné de la facture du
fournisseur. Il est rempli en double exemplaire : un qui reste au fournisseur et le
deuxième qui est destiné à la structure cliente. Il comprend un en-tête et 5
colonnes.
L’en-tête comprend le nom du fournisseur, la date de livraison, et le nom du
destinataire ou structure cliente.
Colonne 1 : le nom générique du produit ou DCI.
Colonne 2 : la forme.
Colonne 3 : le dosage.
Colonne 4 : la quantité livrée par le fournisseur.
Colonne 5 : le fournisseur rempli cette colonne pour justifier toute discordance
entre la quantité commandée et la quantité livrée.
5. Le Procès-verbal de réception
Il s’agit du document qui confirme la quantité qui rentre dans le dépôt au
moment de la réception. Il permet de justifier les casses, les détériorations, les
pertes ou les vols de produits qui peuvent se produire au cours du transport
depuis le fournisseur. Une fois archivée, il fait office de registre des entrées.
Le document comprend un en-tête et 7 colonnes.
L’en-tête comprend le nom de la structure sanitaire, le nom du fournisseur, la
date et le numéro de la commande, et la date de réception dans la structure.
Colonne 1 : le nom générique du produit ou DCI.

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Colonne 2 : la forme du produit.
Colonne 3 : le dosage du produit.
Colonne 4 : l’unité de conditionnement du médicament.
Colonne 5 : le nombre d’unités commandées.
Colonne 6 : le nombre d’unités reçues à la structure en bon état.
Colonne 7 : cette colonne observations permet de justifier les écarts entre la
quantité commandée et la quantité reçue dans la structure (produits reçus
abîmés, produits perdus, produits volés…).
6. Les Produits hors d’usage
Tout produit médical consommable a une date limite d’utilisation jusqu’à
laquelle le fabricant garantit sa stabilité ou sa stérilité. C’est la date de
péremption ou d’expiration, elle est inscrite sur l’emballage.
Lors de chaque inventaire, les magasiniers vérifient les dates de péremption de
chaque produit. Le pharmacien est informé de la liste des produits qui doivent
se périmer dans les 6 mois. Il y a lieu de prendre les dispositions de retrait de
ces produits selon les niveaux de la chaîne de distribution (Centrale de
Distribution, Dépôt pharmaceutique) et (Hôpitaux et Centres de Santé)
Un produit est considéré comme périmé et doit être retiré du stock et de la
circulation à partir du premier jour du mois de péremption.
Le dépôt a la charge de la destruction des produits périmés, cassés et détériorés.
Un procès-verbal de destruction est établi par l’inspection pharmaceutique avant
de procéder à la destruction des produits. Tous ces produits sont enregistrés
dans la colonne "sorties" de la fiche de stock et comptabilisés en tant que pertes
de stock. Ils n'entrent pas dans les consommations mensuelles du dépôt.
Les produits périmés sont consignés sur un formulaire mensuel
Il s’agit d’un outil qui sert à comptabiliser mensuellement les produits que l’on
sort du stock pour cause de péremption ou de détérioration. Les quantités sorties
pourront ensuite être valorisés par la comptabilité.
Ce document comprend un en-tête et 5 colonnes.

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L’en-tête comprend le mois durant lequel est effectuée la sortie.
Colonne 1 : la date de la sortie.
Colonne 2 : la désignation du produit avec le nom générique, la forme, le
dosage.
Colonne 3 : la quantité en stock avant sortie.
Colonne 4 : le motif de la sortie (produit abîmé, produit périmé, produit
cassé…).
Colonne 5 : la quantité qui est sortie du stock.
III. LE CONTROLE DE GESTION
1. Concepts fondamentaux de la gestion des stocks
Le stock de médicament doit pouvoir fournir aux patients qui utilisent la
formation sanitaire tous les médicaments qui sont nécessaires. Les médicaments
doivent être présents au bon moment et à toute heure. La somme totale des
stocks d’un système d’approvisionnement peut être importante et son entretien
coûteux. C’est pourquoi une gestion efficace et rigoureuse des stocks est
indispensable.
Le défi principal de la gestion des stocks de médicaments est d’arriver à
équilibrer les avantages d’avoir des quantités suffisantes en stock et les coûts
qu’implique la tenue de ces stocks :
Les avantages : un stock protège contre les incertitudes de l’approvisionnement,
permet des achats en grosses quantités, améliore l’efficacité de la distribution et
peut être utilisé pour prévoir les variations saisonnières de la consommation.
Les coûts : incluent les coûts du capital médicament engagé (un stock est
comme l’argent à la banque) et ceux du stockage (frais de stockage, péremption,
détériorations, casses...).
Les stocks comportent des stocks de roulement et des stocks de sécurité. Le
stock de roulement est celui avec lequel on travaille. Le stock de sécurité est
conçu pour éviter les ruptures mais s’il est trop important, il coûte cher et peut
amener certains produits à se périmer.

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Les enregistrements de ces stocks sur fiches ou registres sont importants et
permettent le contrôle.
2. Le Contrôle des Stocks
Le contrôle doit être régulier pour permettre une bonne maîtrise de gestion,
minimiser les pertes et situer les responsabilités en cas de problèmes.
Les contrôles seront exercés tant sur la qualité des médicaments (dates de
péremption, conditions de conservation, état des médicaments) que sur les
quantités détenues en stock (disponibilité suffisante et exactitude des stocks).
Pour contrôler le stock, il faut faire régulièrement un inventaire. L’inventaire est
le stock qui existe à un moment donné. Il s’agit de faire la liste et de compter
tout ce qui est physiquement présent dans la pharmacie, puis de valoriser le
stock disponible de médicaments et de consommables.
Le but du contrôle est de vérifier que le stock est bien géré :
-La bonne qualité du rangement et des conditions de stockage.
-Les quantités constatées correspondent aux indications figurant sur les
différents outils de gestion de stock. L’inventaire permet également de se rendre
compte si le stock est adapté aux consommations de la formation sanitaire.
- Les quantités disponibles sont bien adaptées à l’activité de la formation
sanitaire.
- Le stock de sécurité est suffisant
- L’inventaire du stock MEG et consommables de la formation sanitaire est
un élément essentiel pour effectuer le bilan financier.
Les contrôles doivent être effectués :
Par le gérant lui-même pour vérifier son propre travail et l’exactitude des
informations qu’il a portées sur les outils de gestion. Il devra s’assurer
régulièrement que :
- la qualité du rangement et du stockage est assurée.
- les quantités notées sur les fiches de stock au moment des entrées et des sorties
sont exactes et que la balance correspond au stock disponible.

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- les quantités, minimum à détenir (stock de sécurité) par médicament sont bien
en stock.
- les calculs de consommation moyenne mensuelle sont effectués à chaque
trimestre.
- les inventaires prévus sont effectués dans les temps.
Par le comité de gestion qui vérifiera la qualité du travail effectué par le
gérant, par des contrôles réguliers pour s’assurer de l’exactitude et de la
rigueur avec lesquels sont tenus les outils de gestion. Un contrôle inopiné de
quelques fiches de stock choisies au hasard est un excellent moyen de
vérifier si les quantités physiquement en stock correspondent aux quantités
inscrites sur les fiches de stock.
Par le District dans le cadre de ses supervisions.
Par l’Inspection de la Pharmacie dans le cadre de ses supervisions.

CONCLUSION
Les médicaments constituent l’une des principales armes pour la prise en charge
de la maladie. Ils doivent donc être disponibles tels que prévus dans la Politique
Nationale Pharmaceutique du Burkina Faso. Ainsi la connaissance du cycle
logistique de l’approvisionnement en médicament et la maitrise des outils de
gestions ou de contrôles de stocks sont indispensables pour une meilleure
gestion de stocks de médicaments.

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